SECTION 1 : Cadre théorique
1-1- Problématique
Selon le rapport de la FAO de l'an 2000, sur la production
agricole, la terre peut nourrir 12 milliards d'êtres humains. Pourtant en
2009 la FAO a signalé que, pour la première fois, le nombre de
personnes sous-alimentées dans le monde avait dépassé le
milliard. Du fait du recul des prix des produits alimentaires depuis la crise
de 2007-2009, le chiffre estimatif pour 2010 est de 925 millions de personnes.
Sur ce total, 98% vivent dans des pays en développement : environ 580
millions en Asie, 240 millions en Afrique subsaharienne, plus de 50 millions en
Amérique latine et près de 40 millions au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord FAO (2010). C'est pourquoi, pour nourrir une population
mondiale en pleine expansion, il faut intensifier la production agricole .C'est
dans cette perspective qu'avec la flambée des prix des produits
alimentaires fin 2010 et début 2011, le problème de la
sécurité alimentaire est à nouveau le premier point
inscrit à l'ordre du jour de la communauté internationale.
Les pays de l'Afrique Centrale et du Golfe de Guinée
ont une économie caractérisée par la
prépondérance du secteur agricole. Suivant donc ces pays, 60
à 80% de la population vivent de l'agriculture qui contribue pour 25
à 76% au PIB (Kengue et al 2000).L'agriculture qu'elle soit de la
production végétale, animale ou halieutique, reste la base de
l'économie de ces pays en voie de développement (Aho, 1997).
Malgré ce nombre impressionnant d'actifs agricoles (60 à 80% de
la population), ces pays en développement sont sujet à
d'énormes problèmes au nombre desquels figures, ceux de la
sécurité alimentaire et de la pauvreté ; quoique des
politiques agricoles ont été mises en oeuvre.
En effet, le Bénin, pays situé en Afrique de
l'ouest est à secteur primaire prépondérant (35% du PIB),
à secteur secondaire embryonnaire (15% du PIB) et à secteur
tertiaire hypertrophié (50% du PIB) et mal organisé à
dominance informel. L'agriculture est pratiquée sur le tiers environ de
la superficie nationale, occupe à peu près 48% des actifs et
contribue à hauteur de plus de 40% à la formation du produit
intérieur brut (PIB). Elle fournit plus de 90% des recettes officielles
d'exportation du pays et contribue à plus de 30% à la
création de la
Réalisé et soutenupar .T OWJvfENOW
3-(ypolite & 3-(OWNX.TNRIN Jvf. yélicien Page 9
.Tnalyse de l~impact des investissements
publics dans le secteur agricole sur la croissance économique au
Bénin
richesse, (Soulé et al, 2008). L'agriculture
apparaît donc pour le Bénin comme un secteur stratégique de
l'économie. C'est pourquoi le gouvernement béninois a
initié plusieurs projets et programmes parmi lesquels nous avons la
mécanisation agricole qui vise à élever le niveau de vie
des populations et de renforcer la participation du secteur rural au
développement socioéconomique du pays par un accroissement
quantitatif et qualitatif de la production en vue de conquérir des
marchés et d'améliorer la compétitivité aux niveaux
national et régional. Plusieurs formes de mécanisations ont
été expérimentées( mécanisation lourde par
l'Etat, petite mécanisation individuelle, mécanisation collective
à travers les prestataires de service privé).Depuis 2002, le
Bénin s'est inscrit au plan régional dans le processus du Nouveau
Partenariat pour le Développement en Afrique (NEPAD) avec son Programme
détaillé de développement agricole en Afrique (PDDAA)
initié en 2003 et qui est une vision continentale du
développement agricole traduite en un programme de développement
impulsé par l'Agriculture Africaine. Son objectif principal est
d'accélérer la croissance agricole, réduire la
pauvreté et assurer la sécurité alimentaire et
nutritionnelle à l'horizon 2015. Aussi en 2006, le Bénin fait-il
l'option d'une relance à court et moyen terme de son agriculture, un
secteur vital pour environ trois millions (3 000 000) de personnes qui y tirent
directement des revenus substantiels. La volonté politique est de faire
du Bénin d'ici quelques années, une puissance agricole dynamique,
avec une agriculture compétitive, respectueuse de l'environnement,
créatrice de richesse et répondant aux besoins de
développement économique et social de la population (MAEP, 2006).
Dans le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole au Bénin
validé en juin 2008, des objectifs de relance du secteur agricole
orientés suivant des axes d'intervention prioritaires ont
été définis afin de réaliser la «
révolution verte » prônée par les autorités
publiques. De même le PUASA lancé après les inondations qui
ont ravagé les régions côtières du Bénin en
2008, a pour objectif de réduire l'insécurité alimentaire
parmi les éléments vulnérables de la population, tout en
encourageant les jeunes à participer à une activité
agricole créative, et en offrant aux fruits et aux légumes de
meilleurs débouchés sur le marché local .
Par ailleurs, Adéyèmi (1988) a montré que
la pratique de la culture attelée permet aux exploitants de gagner
environ douze jours/ha pour l'opération de sarclage par rapport à
ceux qui exécutent les mêmes travaux à la houe. Il souligne
également que sur les plans social et
Réalisé et soutenuyar.41NO`üMENO'l
ypolite ! OW~".TVR#N Jvf$ %éliicien Page 10
.Analyse de Cimpact des investissements publics dans Ce
secteur agricole sur Ça croissance économique au
Bénin
économique, cette même pratique permet de doubler
les superficies cultivées pour les produits destinés à
l'autoconsommation de même que celles des produits destinés
à la vente. En conséquence cela entraine une augmentation des
revenus agricoles de l'exploitation. Selon l'auteur, les avantages sociaux et
économiques se caractérisent par la réduction de la
pénibilité des opérations et un accroissement de mieux
être des membres de l'exploitation. Vernier (1989) a montré que
dans le nord Cameroun, le revenu du paysan augmente quand on passe de la
culture sans traction à la culture avec tracteur. Batchabi et al (2000)
signalent que la nécessite de faire une agriculture motorisée
s'impose surtout avec l'organisation et l'extension de la filière coton
qui a entrainé une augmentation des superficies ces dix dernières
années.
Cependant l'insuffisance de réflexions communes,
d'analyses profondes des problèmes et le manque d'orientation
appropriée ont souvent été à l'origine
d'improvisation, d'hésitations voire de duplications, toute chose
préjudiciable à l'efficacité des actions. En effet, des
options sont prises, des stratégies sont élaborées, des
plans et programmes sont mis en oeuvre depuis l'accession du Bénin
à l'indépendance en 1960. Mais à l'évidence, les
résultats furent souvent mitigés et bien en deçà
des attentes du monde rural parce que les priorités des politiques
agricoles découlent souvent de diagnostics trop superficiels et des
critères de choix peu adaptés aux aspirations de
développement des populations (Rapport « Agenda Bénin
Nouveau 2006 »). Or, pour améliorer les conditions des populations
africaines et de celles du Bénin en particulier, il est capital que la
production agricole croisse au rythme de 4% par an (Banque mondiale, 1992).
Aujourd'hui selon la même source, le taux de croissance est compris entre
2 et 3%. Cela veut dire que nous devons réorganiser le secteur agricole
par des politiques économiques efficaces afin d'accroître la
croissance économique.
Ainsi, afin de mieux cerner les contours liés au faible
taux de participation de l'agriculture à la croissance économique
du Bénin, nous avons choisi dans le cadre de notre étude comme
thème: « Analyse de l'impact des investissements
publics dans le secteur agricole sur la croissance économique au
Bénin ». Cette étude nous amènera
à évaluer ce qui est fait afin de proposer des politiques
économiques visant à exciter la production agricole. La question
fondamentale qui se pose est alors de savoir :
Réalisé et soutenu par AWO`üMENO'l
ypolite ! OW~".TVR#N Jvf$ %éliiclen Page 11
.Analyse de Cimpact des investissements publics dans Ce
secteur agricole sur Ça croissance économique au
Bénin
ü Quel est l'impact des investissements publics dans le
secteur agricole sur la croissance économique au Bénin ?
Telle est l'interrogation à laquelle nous tenterons
d'apporter des solutions dans cette étude.
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