CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La place prépondérante de l'agriculture dans
l'économie béninoise exige des réflexions approfondies sur
les conditions d'une meilleure croissance de la production agricole du pays. La
présente étude s'est inscrite dans cette dynamique et
s'intéresse aux problèmes de financement de l'agriculture au
Bénin. L'objectif assigné à l'étude était
principalement de mettre en exergue la relation entre les effets sur la
croissance économique.
Un bref aperçu sur la structure de la production
agro-pastorale du pays nous a montré une insuffisance de la production
céréalière pour la couverture des besoins alimentaires des
populations. L'étude nous a permis de mettre l'accent sur les
potentialités dont le secteur agricole béninois dispose pour son
développement. On note l'existence d'une grande superficie de terres
agricoles non encore exploitées, un cheptel abondant et
diversifié, une bonne organisation du monde rural et une recherche
agricole performante. A côté de ces potentialités, nous
avons découvert les contraintes d'ordre national, technique, financier,
économique, organisationnel... qui entravent le développement du
secteur. Les pluies sont rares, irrégulières et mal reparties et
les sols sont pauvres et impropres à la culture. Les producteurs sont en
grande majorité analphabètes avec un faible niveau
d'efficacité et dépourvus de moyens adéquats pour une
modernisation des systèmes de production. Le niveau d'encadrement des
paysans est faible et l'Etat fait peu d'efforts pour la vulgarisation des
engins agricoles. Cela se traduit par la faible mécanisation de
l'agriculture et une sous utilisation des fertilisants dans le processus de
production. On note en outre une déficience des pistes rurales et une
faible valorisation des produits agricoles entravant leur commercialisation.
L'Etat s'investit très peu dans la recherche agricole qui a recourt aux
partenaires bilatéraux et à la Banque Mondiale pour le
financement des programmes de recherche. Avec l'adoption des programmes
d'ajustement structurel en 1991, l'Etat a libéralisé le secteur
agricole en supprimant toutes ses subventions aux producteurs qui ne
reçoivent désormais que des soutiens ponctuels de sa part. Le
Bénin participe aux politiques agricoles existantes sur le plan
sous-régional, régional et international notamment le programme
détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique
du NEPAD et les politiques agricoles communes de l'UEMOA et de la CEDEAO.
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.Tnalyse de l~impact des investissements
publics dans le secteur agricole sur la croissance économique au
Bénin
Cependant le pays a ses propres stratégies de
développement agricole qui sont opérationnalisées à
travers de nombreux programmes et projets. Ces derniers sont financés
par l'Etat mais surtout avec le concours des partenaires bilatéraux et
multilatéraux. On note que l'aide de l'Etat est souvent insuffisante et
tardive handicapant le bon fonctionnement de ces programmes et projets.
Il ressort des estimations effectuées que les
investissements publics agricoles varient dans le temps. Ce résultat a
été déterminé à travers l'analyse de nos
graphiques. S'agissant du capital rural, après analyse
économétrique a un impact négatif sur la croissance
économique à court comme à long terme. Ceci suppose que
l'Etat doit prendre ses responsabilités pour le suivi des fonds
alloués à ce secteur principal du développement afin de
reduire les risques liés au gaspillage et à la mauvaise
gestion.
Une insuffisance des données ne nous a pas permis de
prendre en compte les financements privés (crédits des
institutions de la microfinance, des banques commerciales...) dans notre
analyse économétrique. Ainsi, la problématique de l'impact
des financements privés sur la croissance de la production agricole au
Bénin reste toujours posée.
Eu égard à tout ce qui précède et
pour tirer pleinement profit de cette étude, nous recommandons les
mesures suivantes :
> Renforcer, la formation agricole pour une augmentation
du niveau d'efficacité des producteurs. De faire en sorte que
l'agriculture paysanne soit considérée, quelle que soit sa taille
ou son échelle, comme une activité ;
> De concevoir et mettre un plan d'action devant servir
les objectifs de moyen et long terme du Gouvernement en matière
d'investissements agricoles dans les zones à fort potentiel de
production agricole. Ce plan devra comporter une phase pilote destinée
à tester la faisabilité et la viabilité des projets ;
> De continuer à préconiser un accroissement
des investissements en faveur de l'agriculture et du développement
rural. Cet accroissement pourrait favoriser l'octroi de subventions aux
producteurs pour l'acquisition des inputs agricoles (fertilisants, pesticides,
engins agricoles...). Il pourrait également se traduire par
l'aménagement ou
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.Analyse de Cimpact des investissements publics dans Ce
secteur agricole sur Ça croissance économique au
Bénin
la réfection des infrastructures de commercialisation
(pistes rurales, chambres froides, abattoirs frigorifiques...) et la promotion
d'unités industrielles de transformation pour une meilleure valeur
ajoutée de la production;
> De promouvoir des initiatives visant à
éliminer la pauvreté rurale et à favoriser la
sécurité alimentaire et la nutrition ;
> D'oeuvrer pour que les populations rurales pauvres
améliorent leur sécurité alimentaire
et leur nutrition, augmentent leurs revenus et renforcent leur
capacité de résistance > De s'assurer du transfert effectif
des fonds alloués au secteur agricole vers la population
cible ;
> De renforcer la capacité des services en charge du
suivi-évalution des programmes d'investissement public agricole.
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publics dans le secteur agricole sur la croissance économique au
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