2.1.2. Anatomie et physiologie du tube digestif
L'appareil digestif de O. niloticus est simple et peu
spécialisé. On distingue schématiquement et dans l'ordre
antéro-postérieur : les dents (maxillaires et pharyngiennes),
l'oesophage, un estomac en forme de sac, et un long et sinueux intestin
caractéristique des animaux à chaîne alimentaire courte.
Une étude histologique de l'estomac de O. niloticus
révèle une structure autorisant une grande
possibilité de distension, d'où une accommodation facile en cas
de larges variations dans la quantité des particules
ingérées. L'intestin est différencié en un
duodénum antérieur court à parois minces, et une section
postérieure très longue, avec un plus petit diamètre. La
longueur totale de l'intestin entier varie de 5 à 8 fois la longueur du
corps (Moriarty, 1973).
La prise alimentaire en milieu contrôlé a lieu
essentiellement en période éclairée, et
l'ingéré met 9 à 11 heures pour traverser le tube digestif
chez l'adulte et moins de 2 heures chez le juvénile (Bowen, 1982).
2.1.3. Régime alimentaire
Plusieurs travaux relatifs aux contenus stomacaux de O.
niloticus révèlent qu'en milieu naturel l'espèce est
essentiellement phytoplanctonophage, mais peut aussi ingérer des algues
bleues, du zooplancton ainsi que des sédiments riches en
bactéries et diatomées (Moriarty, 1973).
Il convient de relever que l'acidité gastrique
particulièrement forte chez O. niloticus lui permet
d'être parmi les rares espèces à pouvoir digérer les
cyanophycées (abondante source de protéines) sans concurrence
notable avec d'autres espèces piscicoles dans l'écosystème
aquatique (Lauzanne, 1988). Cette capacité phénoménale
d'adaptation à divers aliments et déchets est à la base de
sa haute potentialité pour la pisciculture.
En milieu artificiel, cette espèce est pratiquement
omnivore, valorisant divers déchets agricoles (tourteaux
d'oléagineux, sons, etc.), tirant parti des excréments de porcs
ou de volailles, de déchets ménagers, acceptant facilement des
aliments composés sous forme de granulés ou
pulvérulent.
2.1.4. Croissance et reproduction
En général, O. niloticus est connue
pour sa croissance rapide, elle présente un indice
de croissance plus performant que les autres espèces de
tilapia (Pauly et al. , 1988). Sa durée de vie est relativement
courte (4 à 7 ans), sa vitesse de croissance est extrêmement
variable selon les milieux. Dès que les individus atteignent l'âge
de maturité, les sujets mâles présentent une croissance
plus rapide que les femelles et atteignent une taille nettement
supérieure, dans de petites surfaces (Lowe-Mc Connell, 1982).
Pour ce qui est de la reproduction, dans les milieux naturels,
la taille de première
maturation de O. niloticus varie
généralement entre 14 et 20 cm (Ruwet et al., 1975) soit
environ deux mois d'élevage et 35g. Toutefois, cette taille de
maturité peut varier au sein d'une même
population en fonction des conditions fluctuantes du milieu
(déficit alimentaire qualitatif et quantitatif, dimensions
réduites du milieu, etc.). La période de reproduction de cette
espèce est exponentiellement continue pendant toute l'année (07
à 08 pontes par an), si la température de l'eau est de 25
à 28°C, il peut se reproduire tous les 30 à 40 jours (Ruwet
et al., 1975). Ainsi, quand mâles et femelles sont
élevés ensemble, la population s'accroît rapidement et l'on
peut obtenir en fin de cycle beaucoup d'individus « nains »
difficilement commercialisables. Parmi les méthodes
préconisées pour pallier ce défaut, l'association à
un prédateur Hemichromis fasciatus apparaît dans
l'état actuel des connaissances comme la solution la plus
adaptée.
|