IV.4.3.2. L'hameçonnage véhiculé par
le spam
Le spam est un autre vecteur utilisé pour mener des
attaques massives d'hameçonnage. Comme l'indique la Boîte à
outils anti-spam de l'OCDE [4], le spam a
débuté sous la forme de messages électroniques faisant
habituellement la publicité de produits ou services commerciaux. Ces
dernières années, le spam a évolué, passant d'une
publicité inoffensive à des messages potentiellement dangereux
qui peuvent tromper le destinataire et conduire à un vol
d'identité. Jusqu'à présent, le spam comportait le plus
souvent du texte mais, de plus en plus, il contient des images. La
société de sécurité ajoute que, alors que les
expéditeurs de spam utilisaient classiquement des noms de domaine de
premier niveau bien connus comme « .com », « .biz » ou
« .info », ils essaient maintenant d'échapper à la
détection en utilisant des noms de domaine de petits pays insulaires
comme « .im » (Ile de Man britannique) ; souvent, ces noms de domaine
moins connus ne sont même pas inclus dans les filtres de spam
[4].
IV.4.4. Les différentes formes de vol
d'identité
Une fois que les voleurs d'identité ont obtenu les
informations personnelles de leurs victimes, ils les exploitent de diverses
façons. Dans l'édition 2006 de son Identity Theft
Chapitre I La protection de la vie
privée
20
Survey Report, la FTC des États-Unis classe
les actes de vol d'identité en trois grandes catégories :
a) Ouverture de nouveaux comptes (cartes de crédit,
comptes bancaires ou emprunts) et autres types de fraude (par exemple,
bénéficier de soins médicaux).
b) Utilisation illicite de comptes sans carte de
crédit ou
c) Utilisation illicite de cartes de crédit seulement
[4]. Les formes d'utilisation illicite les plus
fréquentes de cartes de crédit existantes ou de comptes bancaires
sans carte de crédit reposant sur le vol d'identité sont les
suivantes [4] :
Cartes de crédit (61 %).
Comptes chèques ou comptes d'épargne (33 %).
Services téléphoniques (11 %).
Comptes de paiement sur Internet (5 %).
Courrier électronique et autres comptes Internet (4 %).
Assurances médicales (3 %).
Autres (1 %).
Comme mentionné ci-dessus, la fraude à la carte
de crédit est la forme la plus répandue d'utilisation illicite de
comptes existants. Cette forme de vol d'identité a lieu lorsque le
voleur d'identité obtient la carte de crédit elle-même, les
numéros associés au compte, ou l'information tirée de la
bande magnétique au dos de la carte. Les cartes de crédit pouvant
être utilisées à distance, par exemple par le biais de
l'Internet, les voleurs d'identité ont souvent la possibilité de
commettre des fraudes sans être en possession matérielle de la
carte de crédit de la victime.
Les voleurs d'identité se livrent également
à des fraudes sur des comptes nouveaux en utilisant les informations
personnelles des victimes pour ouvrir un compte, dépenser de
Chapitre I La protection de la vie
privée
21
fortes sommes et disparaître. Souvent, les victimes ne
découvrent le vol d'identité qu'au moment où un agent de
recouvrement les contacte ou lorsqu'elles se voient refuser un emploi, un
prêt, une voiture ou une prestation à cause de renseignements
négatifs sur leur solvabilité. Dans certains cas, les voleurs
d'identité déposent des chèques volés ou
contrefaits, ou des chèques sans provision et retirent des
espèces, causant des dommages financiers immédiats
généralement de grande ampleur [4].
Bien que cette forme de vol d'identité soit moins fréquente, elle
peut entraîner plus de dommages financiers, il y a moins de chances qu'on
la découvre rapidement et la récupération est plus longue
pour les victimes. En fait, d'après l'édition 2006 du ID
Theft Survey Report de la FTC, 24 % des victimes d'ouverture frauduleuse
de nouveaux comptes ou d'autres types de fraude ne se sont rendu compte de
l'utilisation illicite de leurs informations personnelles qu'au bout de six
mois, contre 3 % des victimes d'utilisation frauduleuse de cartes de
crédit seulement et de comptes sans carte de crédit existants.
Dans cette dernière catégorie de victimes, le délai moyen
de constatation de la fraude variait d'une semaine à un mois, tandis que
pour l'ouverture frauduleuse de nouveaux comptes et les autres types de fraude,
il variait d'un à deux moi [4].
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