A vous qui très tôt aviez crû en nous et
nous aviez donné l'opportunité de la recherche de la
connaissance, recevez la dédicace de cette oeuvre : Ahou-N'Goh,
Affoué Goloh, Konan Célestin, Konan Dauré, Kouadio
N'Guessan, Kouamé Caningan.
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à l'Eternel, qui nous a
guidés et a veillé que nous ayons la provision nécessaire
pour réaliser cette étude.
Nous adressons nos sincères remerciements au Professeur
KOUAKOU Kouadio Clément qui a bien voulu accepter de présider ce
jury et apporter sa contribution à notre formation ; c'est un
honneur pour nous de soutenir ce mémoire devant lui.
Nous remercions les Professeurs ESSO Loesse Jacques et KEHO
Yaya et leur témoignons notre reconnaissance pour leurs nombreux
conseils et encouragements constants, et l'intérêt qu'ils ont
porté à ce travail. Nous leur adressons toute notre estime.
Nous adressons nos félicitations à la direction,
au personnel et à l'ensemble du corps enseignant de l'université
FUPA, particulièrement aux Professeurs KOUADIO Bénié,
ASSEMIEN Alexandre et ONDO Ossa dont les implications personnelles ont
été déterminantes pour la réussite de notre
étude.
A Kouo Josselyne, notre compagne, nous disons merci d'avoir
supporté nos nombreuses absences et d'avoir réussi avec nos
enfants Yann, Fleur et Emmanuel à nous donner les encouragements et le
soutien nécessaire à la poursuite de ce travail.
Nous témoignons notre reconnaissance à tous les
membres de notre famille, oncle, tante, frères et soeurs, cousins et
cousines, pour leurs soutiens et conseils inlassables.
A tous nos collègues de la première promotion de
Master II Recherche, recevez nos remerciements pour tout le soutien et la
solidarité que vous nous aviez témoignés tout au long de
cette année : Arnold, Bah, Elie, Francis, Kelly, Wilfried.
Cette liste ne saurait être exhaustive ; nous
adressons nos reconnaissances à toutes les personnes physiques et
morales qui sont intervenues d'une manière ou d'une autre dans notre
formation et/ou dans la rédaction de ce mémoire.
RESUME DU MEMOIRE
L'accroissement des flux IDE à partir de 1990, avec
la mondialisation et la globalisation financière internationale, et
l'accroissement des thèses sur le « développement
durable » constituent une aubaine dont veulent profiter les pays en
développement, notamment la Côte d'Ivoire. Cette étude
avait pour objectif de donner un nouvel éclairage sur le rôle qui
pourrait être accordé aux IDE dans le cadre de la conception et la
mise en oeuvre du plan de développement durable de la Côte
d'Ivoire. A partir d'informations collectées auprès
d'institutions nationales et internationales, nous avons constitué une
base de données qui nous a permis d'effectuer notre étude
économétrique sur un modèle autorégressif mettant
en corrélation les flux entrants d'IDE par PIB et le
développement durable représentée par l'Indice de
Développement Humain (IDH). Les tests de stationnarité ont
été effectués à partir des tests de racine unitaire
de Dickey-Fuller et Phillips-Perron. Par la suite le test de
cointégration de Johansen nous a conduits à estimer un
modèle vectoriel à correction d'erreur. Enfin, nous avons
effectué le test de causalité de Granger entre les variables du
modèle. Cette étude a abouti à la conclusion que les flux
d'Investissements Directs Etrangers contribuent, à long terme, au
développement durable de la Côte d'Ivoire.
Mots clés :
Investissement Direct Etranger, Développement Durable, Indice de
Développement Humain.
Abstract
Contribution of Foreign Direct Investment to
Sustainable Development:
Case of Côte D'Ivoire
Less developed countries want take advantage of the rapid
increasing of Foreign Development Index (FDI) since 1990, induced by the
international financial globalization. Recent evolutions of development's
theories comfort their strategy. This study is a contribution to the exiting
debate about the effect FDI could have in conception and implementation of
Côte d'Ivoire's sustainable development. We analyze the consequences of
the interactions between FDI flow and sustainable development indicated by
Human Development Index (HDI). For the econometric techniques, we use Vector
Error Correction approach and causality test of Granger applied to data
collected from several national and international sources. Before, we try
stationary test with Dickey Fuller and Philipp-Perron unit root test. The
results of the study indicate that, in the long-run, FDI are benefic for
sustainable development of Côte d'Ivoire because of its positive effects
on human development Index.
Keywords: Foreign Direct
Investment, Sustainable Development, Human Development Index
Table des Matières
INTRODUCTION..............................................................................
2
PARTIE 1 : IDE ET DEVELOPPEMENT
DURABLE :
CADRE THEORIQUE ET EXPERIENCE
IVOIRIENNE...................................................................13
CHAPITRE I : REVUE ANALYTIQUE DU LIEN ENTRE
LES IDE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE
...........................................................................
2
I.A- Cadre
théorique................................................................................................
2
I.A.1- Théorie du Développement
durable
....................................................................................................................................
2
I.A.2- Théorie des Investissements Directs
Etrangers (IDE)
........................................................................................................
2
I.B- Revue de la
littérature .......................................................................................
2
CHAPITRE II : POLITIQUE DES IDE ET
DEVELOPPEMENT DURABLE EN CÔTE
D'IVOIRE.....................................................................................................
2
II.A- Impact de la politique des IDE en
Côte d'Ivoire : un bilan
mitigé.............................
2
II.B- Les priorités du gouvernement
ivoirien dans le cadre du développement durable.........
2
PARTIE 2 : MODELISATION ECONOMETRIQUE
DU LIEN IDE - DEVELOPPEMENT
DURABLE...........................................................
2
CHAPITRE I : DEMARCHE ECONOMETRIQUE
.....................................................
2
I.A- Choix de l'indicateur du
développement
durable.....................................................
2
I.B- Sources des
données........................................................................................
2
I.C- Spécification du modèle
économétrique.................................................................
2
I.D- Tests économétriques
préalables..........................................................................
2
I.E- Tests de
Causalité.............................................................................................
2
CHAPITRE II : RESULTATS ET INTERPRETATION DES
TESTS ECONOMETRIQUE....
2
II.A- Résultats des tests
économétriques......................................................................
2
II.B- Interprétation des
résultats................................................................................
2
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
........................................
2
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.................................................
2
ANNEXES......................................................................................65
LISTE DES GRAPHIQUES
FIGURE 1:FLUX ENTRANTS DES IDE EN CÔTE
D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (MILLIONS USD)
2
FIGURE 2 TAUX DE CROISSANCE DU PIB PAR HABITANT EN
CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010
2
FIGURE 3: ÉVOLUTION DE LA FBCF DANS LE PIB
EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (MILLIONS USD)
2
FIGURE 4: EVOLUTION DE L'IDH EN CÔTE D'IVOIRE
DE 1970 À 2010
2
FIGURE 5 : RÉPARTITION DES FLUX D'IDE
EN AFRIQUE DE L'OUEST (MOYENNE 2000-2005)
2
FIGURE 6: EVOLUTION DU TAUX D'ÉMISSION DE
CO2 EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010
(TONNES PAR HABITANT)
2
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : EMISSIONS DE CO2 EN
CÔTE D'IVOIRE DE 1990 À 2004
2
TABLEAU 2 : FLUX ENTRANTS D'IDE PAR PIB EN
CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (POURCENTAGE DU PIB)
2
TABLEAU 3 : EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTÉE
DES ACTIVITÉS EXTRACTIVES EN USD DE 1970 À
2010
2
TABLEAU 4 : RÉSULTATS DES TESTS DE
STATIONNARITÉ
2
TABLEAU 5 : RÉSULTATS DE LA
DÉTERMINATION DU NOMBRE DE RETARDS
2
TABLEAU 6 : RÉSULTAT DU TEST DE LA TRACE DE
JOHANSEN
2
TABLEAU 7 : RÉSULTAT DE L'ESTIMATION DU
MODÈLE À CORRECTION D'ERREUR
2
TABLEAU 8 : RÉSULTAT DU TEST DE
CAUSALITÉ BIVARIÉE DE GRANGER À LONG TERME
2
TABLEAU 9 : RÉSULTAT DU TEST DE
CAUSALITÉ BIVARIÉE DE GRANGER A COURT TERME
2
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Dickey Fuller Augmenté
CEPICI : Centre de Promotion des
Investissements en Côte d'Ivoire
CME : Commission Mondiale pour
l'Environnement
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale
CNUCED : Conférence des Nations Unies
pour le Commerce et le Développement
CO2 : Dioxyde de Carbone
DSRP : Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté
FAO : Organisation des Nations unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
F CFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FMI : Fonds Monétaire
international
FMN : Firme Multinationale
IDE : Investissement Direct Etranger
IDH : Indice du Développement
Humain
IPPTE : Initiative en faveur des Pays
Pauvres Très Endettés
OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economique
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PP : Phillips et Perron
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de l'Environnement
VAR : Vecteur Autorégressif
VECM : Modèle Vectoriel à
Correction d'Erreur
INTRODUCTION
La relation entre investissements Directs Etrangers (IDE) et
développement durable est un sujet d'actualité, en Afrique, en
général, et, en Côte d'Ivoire, en particulier. Cette
question est d'autant plus préoccupante que pour une économie
ivoirienne sous-développée sortant de près de dix
années d'instabilité politico-sociale, les choix politiques,
économiques, sociaux et d'ouverture à l'extérieur à
faire, sont déterminants pour son développement harmonieux.
L'investissement joue, aujourd'hui, un rôle majeur de
moteur de croissance. Alors, depuis les indépendances, les pays
africains se sont engagés dans la mobilisation des investissements
nécessaires à leur développement ; plusieurs
organisations ont été mises en place marquées par un
engagement important de l'Etat dans la constitution d'un tissu industriel
national, avec la création de sociétés à
participation majoritaire ou totale publique et le soutien au renforcement
d'une classe locale d'investisseurs. Ce vaste mouvement industriel a induit de
gros investissements publics dans les secteurs des infrastructures
économiques, routières et sociales (santé,
éducation, etc.).
Les conditions mises en place ont suscité de
l'intérêt chez plusieurs investisseurs étrangers. Mais
l'afflux d'IDE est resté faible. De 1970 à 2010, selon les
chiffres de la CNUCED1(*) le
flux entrant des IDE en Afrique s'est élevé de
1 266 millions USD à 55 040 millions USD avec des
chiffres relativement très bas pour tous les pays au sud du Sahara, en
dehors de l'Afrique du Sud, du Nigéria et de l'Angola. Cette situation
est due, en partie, selon Alaya et al (2009), au manque d'intérêt
des pays africains pour les IDE, au début de la période
post-coloniale; en effet, les nouveaux pays décolonisés les
considéraient comme un canal de domination et donc une éventuelle
entrave à leur souveraineté nationale.
Toutefois, les crises économiques mondiales
successives, à partir des années 1970, la
détérioration des termes de l'échange international et la
crise de la dette vont considérablement amenuisées les gains
financiers extérieurs, déterminants pour la survie de ces pays.
En effet, la faiblesse de l'épargne nationale n'a pas pu soutenir le
tissu industriel mis en place ; or cette épargne devait renforcer
l'investissement privé, qui en prenant la relève de l'Etat,
aurait été le canal pour une croissance soutenue. Elle aurait
également permis aux différents pays de réduire les
recours permanents à l'aide internationale au développement.
Face à cette situation de crise
généralisée, la majeure partie de ces pays, en situation
de pauvreté et d'endettement extrêmes, se sont engagés,
sous la houlette des institutions internationales notamment le Fonds
Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, dans les projets de
l'Initiative en faveur des Pays Pauvres très Endettés (IPPTE).
L'engagement des pays en développement dans ce
programme de politiques économiques est lié à l'un des
constats fait par les décideurs au niveau des investissements
étrangers. Les recherches scientifiques2(*) effectuées sur les moteurs de la croissance ont
montré que c'est surtout l'investissement privé qui est le
principal catalyseur de la croissance. Mais en plus, elles indiquent qu'une
part belle faite à l'investissement privé étranger a des
impacts nets positifs importants sur l'ensemble de l'économie. L'essor
économique des pays d'Asie du Sud-Est et de l'Amérique Latine en
est un exemple remarquable. Ces pays, malgré la situation de crise
mondiale depuis le début du deuxième millénaire,
réussissent à garantir des taux de croissance largement
supérieurs aux taux mondiaux. Plusieurs travaux, notamment ceux de
Mainguy (2004), associent la solidité de leurs économies et la
réussite de leurs politiques de lutte contre la pauvreté,
notamment en Chine et au Vietnam, au « boum » de la
destination des IDE en direction de ces pays. En 2001, la Chine, Hong Kong,
Singapour, Taïwan, Thaïlande et la Corée ont reçu 95%
des IDE mondiaux3(*).
Les nouveaux programmes seront l'occasion de réunir un
minimum de conditions structurelles et réglementaires pour inciter cet
investissement privé étranger. Ces conditions appellent une
révision de la vie de la nation, un renforcement de la bonne gouvernance
économique, financière, politique et sociale. Ces exigences sont
contenues dans le Document Stratégiques de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) qui retrace les attentes des gouvernements et des
populations.
La Côte d'Ivoire qui n'échappe pas à la
situation décrite précédemment a été
à tous les rendez-vous des programmes d'ajustement initiés depuis
les années 80. En 1996, elle a conclu un programme de réduction
de sa dette avec le FMI et la Banque Mondiale dans le cadre de l'initiative
PPTE. Ce programme suit son cours, en dépit de quelques entraves
créées par les crises militaro-politique de 1999 et 2002.
Avec l'appui des partenaires extérieures, la Côte
d'Ivoire a adopté une politique de libéralisation
économique, qui sera définitivement scellée à
partir de 1990. Dans ce programme, une place plus importante est faite au
secteur privé et un désengagement de l'Etat du secteur productif
national est fortement recommandé. Il devrait conduire au renforcement
du tissu d'investisseurs locaux et surtout encourager un afflux plus important
d'investisseurs étrangers privés. Des réformes importantes
ont été réalisées dans ce sens : la
privatisation des entreprises étatiques à partir de 1990, le
réaménagement du code des investissements en 1995 et 2012, la
création de la zone franche biotechnologique et des technologies de
l'information et de la communication, l'initiation des « programmes
investir en Côte d'Ivoire », le réajustement du FCFA en
1994 et la mise en oeuvre du pacte de convergence et l'harmonisation du droit
des affaires dans le cadre de l'UEMOA, etc. Toutes ces actions devraient
pouvoir insuffler son développement.
Malgré ces efforts, les résultats
espérés sont loin d'être atteints. L'avènement
d'investissements étrangers est resté relativement faible
même si on constate un taux d'augmentation élevé. Le
montant net des flux entrants d'IDE, selon les chiffres de UNCTAD, de 1990
à 2003, est passé de 48 millions USD à près de
272 millions USD avec des pics de plus de 415 millions USD juste
après la dévaluation du FCFA de 1994. Ces chiffres sont
confirmés par le Centre de Promotion des Investissements en Côte
d'Ivoire (CEPICI), qui, entre 1996 et 2004, n'a pu assister qu'environ 697
entreprises privées dans le cadre des facilités offertes par le
nouveau code des investissements.
Par ailleurs au niveau de l'économie nationale, en
dehors des premières heures de l'indépendance le taux de
croissance est resté faible avec une valeur moyenne autour de 1,8% sur
la période d'étude ; il a même atteint des valeurs
négatives entre 2000 et 2003. Les espérances
d'amélioration des conditions de vie sont également
restées faibles : la pauvreté s'est accrue et les
inégalités sociales et régionales se sont
aggravées ; en 1999, au forum économique mondial, la
Côte d'Ivoire a été classée parmi les pays les moins
compétitifs du monde au 110è rang sur 135 pays. En 2010, le
classement IDH du Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) la classe dans le groupe des pays à développement humain
faible, à la 170ème place, avec un Indice de
Développement Humain (IDH) de 0,400.
En plus, le pays connaît une dégradation
permanente de l'environnement et du cadre de vie avec l'accentuation de la
pollution agricole et industrielle, la baisse du couvert forestier, notamment
dans les zones de forte exploitation agricole. Les menaces sur
l'accessibilité à l'eau potable et aux infrastructures se sont
également accrues avec la pression de l'urbanisation galopante et la
croissance des activités industrielles dans les grandes zones
urbaines.
Au regard de ce maigre résultat, la
détermination affichée par les gouvernements successifs à
la poursuite des mesures en faveur des IDE mérite une plus grande
attention ; en effet, l'on est en droit de se demander s'il est possible
que les IDE aient un impact effectif sur le développement durable de la
Côte d'Ivoire. A première vue, on serait tenté d'affirmer
que l'entrée des IDE et l'installation des Firmes Multinationales (FMN)
participent à l'activité économique locale puisqu'elles
coexistent avec une croissance faible, certes, mais positive. Mais c'est un
regard simpliste car de véritables interrogations demeurent. En effet,
de nombreux travaux effectués sur les IDE en Afrique subsaharienne ont
souvent donné des conclusions divergentes, créant ainsi une
grande controverse quant à l'importance et l'utilité des IDE dans
les pays en développement.
Le problème que nous abordons, au cours de cette
étude, est de savoir s'il existe effectivement des mécanismes de
transmission des avantages des IDE au développement durable de la
Côte d'Ivoire. Il s'agit particulièrement de rechercher des canaux
de diffusion par l'intermédiaire du PIB par habitant, de l'Indice de
Développement Humain (IDH) et du taux d'émission de
CO2 par tête. En somme, comment les IDE peuvent-ils insuffler
le développement de la Côte d'Ivoire par leurs relations avec le
PIB par tête, l'IDH et l'émission de CO2?
La présente étude est d'un intérêt
notable pour la Côte d'Ivoire car elle doit permettre de faire une
appréciation de la corrélation entre l'afflux des IDE et des
Firmes Multinationales (FMN), l'économie, le capital humain et
l'environnement dans l'optique d'un développement durable; elle doit
pouvoir ouvrir des voies de réflexion sur la croissance soutenue et
durable. C'est une contribution à l'enrichissement des travaux
empiriques sur la mise en place des conditions d'un développement
durable en Côte d'Ivoire.
Notre travail a pour objectif principal de rechercher les
canaux par lesquels les IDE peuvent insuffler le développement durable
de la Côte d'Ivoire. Cet objectif se décline en plusieurs autres
objectifs spécifiques dont l'identification des secteurs d'attrait des
IDE en Côte d'Ivoire, l'analyse des liens de causalité entre les
flux IDE, le PIB par tête, l'IDH et les émissions de
CO2 par habitant en Côte d'Ivoire et la proposition de
politiques économiques, sociales et environnementales intégrant
les IDE.
Pour cette étude, nous faisons les
hypothèses suivantes : premièrement, les
IDE n'ont pas une incidence directe sur le PIB par tête en Côte
d'Ivoire et donc les IDE ne causent pas la croissance;
deuxièmement, les IDE ont une incidence directe sur l'IDH ;
l'avènement des IDE entraîne une amélioration des
indicateurs de l'IDH; et, troisièmement, il n'existe aucune relation de
causalité entre les IDE et le taux d'émission de CO2
par tête.
La vérification de ces hypothèses nous conduit
à utiliser une méthode économétrique inductive
basée sur l'estimation d'un modèle vectoriel à correction
d'erreur en mettant en relation les IDE et l'IDH pris comme indicateur du
développement durable. Cette démarche utilisera les
données fournies par le ministère du plan et du
développement, le CEPICI, le PNUD et l'OCDE sur la période de
1970 à 2010 concernant la Côte d'Ivoire.
La démonstration économétrique que nous
ferons doit nous permettre d'aboutir à des résultats
utiles. D'abord, elle doit compléter les travaux
scientifiques mettant en évidence les canaux de transmission des effets
des IDE au développement à travers les liens entre l'IDE, le PIB
par tête, l'IDH et l'émission de CO2 par habitant;
enfin elle doit aboutir à des propositions en vu d'une plus grande prise
en compte des objectifs environnementaux et sociaux dans le projet de
développement durable de la Côte d'Ivoire.
Le plan du document que nous présentons s'articule
autour de deux grandes parties. Dans la première partie, nous faisons la
revue de la littérature théorique et empirique et exposons
l'expérience ivoirienne en matière de politique des IDE; quant
à la seconde partie, elle sera consacrée aux estimations
économétriques et à l'interprétation des
résultats.
PARTIE 1 : IDE ET
DEVELOPPEMENT DURABLE :
CADRE THEORIQUE ET EXPERIENCE IVOIRIENNE
De nombreux travaux se sont intéressés à
l'importance des IDE dans la conception et la mise en oeuvre de politiques
économiques et sociales fondées sur une croissance forte, saine,
équitable soutenue et durable. Les conclusions de ces contributions sont
aussi diverses que hétérogènes donnant toujours l'occasion
d'un approfondissement de ces réflexions. Cette partie de notre travail,
en faisant une synthèse des travaux portant sur l'intégration des
IDE dans la vie économique internationale et locale, s'articulera autour
de deux points essentiels : la revue de la littérature
théorique et empirique et un bilan de l'expérience de la
politique des IDE en Côte d'Ivoire.
CHAPITRE I : REVUE ANALYTIQUE DU LIEN ENTRE LES IDE ET LE
DEVELOPPEMENT DURABLE
L'exploration de notre thème nécessite, au
préalable, des précisions sur l'environnement théorique et
empirique de notre démarche. Ce chapitre portera sur le cadre
théorique et la revue de littérature.
I.A- Cadre théorique
La situation du cadre théorique recommande des
précisions terminologiques sur les concepts clés de notre
étude pour mieux cerner notre champ de réflexion. Nous verrons
successivement le Développement durable, et les Investissements Directs
Etrangers (IDE).
I.A.1-
Théorie du Développement durable
Plusieurs approches du développement ont
été expérimentées avec des démarches et
conclusions qui semblent complémentaires et non exclusives. Cette
diversité d'orientation est la conséquence du fait que le
développement économique n'a ni DE paradigme ni DE doctrine
universellement acceptés et reconnus. En plus ce concept semble
lui-même plus ou moins ambigu. Toutefois, une sorte de convergence semble
se faire autour de la théorie du « développement
durable ». Il est quasiment impossible, aujourd'hui, d'aborder les
questions de développement sans faire référence à
ce thème ; il est omniprésent dans tous les discours
politiques, dans les programmes des organismes et institutions internationaux,
dans les travaux de tous les domaines de la recherche.
L'intérêt pour ce concept ne s'est tout de
même pas fait aisément et le débat continue toujours quant
à sa conception et à son contenu.
Selon Aknin et al. (2002), l'expression
« développement durable » est apparue pour la
première fois dans l'élaboration de la stratégie mondiale
pour la conservation de l'environnement (UICN, 1980). Ce document exposait le
souci des experts dans leur quête à trouver un cadre de
conciliation entre les objectifs de développement des nations
(préoccupation des pays en développement) et les
impératifs de conservation de la nature (préoccupation des pays
du Nord). Le rapport Brundtland (CME, 1987), va essayer d'y apporter une
définition qui est couramment retenue, aujourd'hui : le
développement durable, c'est s'efforcer de répondre aux besoins
du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des
générations futures. Cette tentative est complétée
par Reed (1995) pour qui le développement durable c'est
l'amélioration de la qualité de la vie humaine tout en respectant
les limites des écosystèmes connexes.
Le développement durable, en définitive, est une
stratégie économique axée sur la personne car elle vise
à améliorer la qualité de la vie humaine ; mais en
plus, elle repose sur la protection de la nature car étant
conditionnée par la nécessité de respecter la
capacité de la nature à répondre aux sollicitations en
ressources et en services biologiques. Fondamentalement, on attend du
développement durable qu'il assure l'équité sociale
présente et future à travers une solidarité
intergénérationnelle et intra-générationnelle.
De ce point de vue, on peut appréhender le
développement durable à travers trois aspects essentiels :
l'économie, le social et l'environnement.
Cette théorique prend totalement en compte le concept
de développement traditionnel et y associe de façon
incontournable le développement humain et la préservation de
l'environnement. De ce point de vue elle s'écarte des théories de
la décroissance qui, elles, cherchent « la croissance
zéro » à travers des solutions aux nuisances majeures
(écologiques, économiques et psycho-sociales) qui engendrent la
croissance4(*).
Le développement durable fait l'objet de plusieurs
essais et théories dont les contributions tournent autour du sens, du
contenu et du degré de la `durabilité'. Dans ce débat, la
CMED (1987) et la Conférence sur le Développement Durable
à Johannesburg en 2002 indiquent que, en dépit de toute
polémique, ce modèle ne pourra être réalisé
que par une volonté politique; celle-ci passe par des
réorganisations structurelles, institutionnelles et juridiques et une
plus grande participation du public, des collectivités
décentralisées, des ONG, des industriels, etc. aux prises de
décisions.
I.A.2-
Théorie des Investissements Directs Etrangers (IDE)
Un Investissement Direct Etranger (IDE), selon le 5eme manuel
de la balance des paiements du FMI (1993), est une opération par
laquelle un investisseur basé dans un pays, appelé pays
d'origine, acquiert un actif dans un autre pays, dit pays d'accueil, avec
l'intention de le gérer sur une longue période. Les IDE mettent
en relation deux espaces géographiques et économiques en
cherchant à les rapprocher dans l'optique de création de profits
économiques, pour un long terme. Ils concernent des mouvements de
capitaux impliquant aussi bien des droits managériaux qu'une
propriété partielle ou totale des firmes locales.
La réalisation des IDE, tel que résumé
par Bost (2004) et Lahimer (2009), s'effectue suivant deux sortes
d'opérations : les opérations réalisées par
croissance interne et les opérations réalisées par
croissance externe.
Les opérations de croissance interne ont lieu au sein
d'une même firme entre l'entreprise mère et les filiales à
l'étranger ; elles prennent plusieurs formes :
- création de nouvelles unités locales (les
investissements Greenfield),
- extension des capacités de production d'une
unité déjà existante,
- réinvestissement local des bénéfices,
- Flux financiers entre maison mère et unité
locale.
Quant aux opérations réalisées par
croissance externe, elles sont surtout guidées par les programmes de
privatisation et les fusion-acquisitions ; elles sont soumises à la
condition d'atteindre 10% du capital de l'entreprise visée.
Elles concernent :
- les prises de participation minoritaires dans le capital
d'entreprises locales (entre 10% et 49% du capital),
- la création de société conjointe
(50/50%),
- la prise de participation majoritaire dans des entreprises
locales (plus de 50% du capital),
- la prise de participation totale.
Les travaux sur les IDE foisonnent montrant ainsi
l'intérêt et l'importance accordés à cet instrument.
Ainsi, les théories du commerce international, de l'économie
industrielle, de l'économie de l'information et de l'économie du
développement se sont-elles intéressées à
comprendre, définir et expliquer les IDE. Les principaux travaux
effectués portent sur les motivations, les déterminants ou les
effets des IDE pour les pays d'origine et les pays d'accueil.
Dunning (1977) fait la synthèse des incitations
à l'implantation des IDE dans sa théorie éclectique en
formulant le paradigme des avantages OLI. Cette théorie stipule qu'il
faut qu'une firme dispose en même temps de trois avantages pour qu'elle
se décide à investir à l'étranger : avantage
de propriété (Ownership), de
localisation (Localisation) et
d'internationalisation (Internalisation).
Van Huffel (2001) approfondit cette théorie et
distingue deux stratégies théoriques d'insertion des IDE,
conséquences de l'arbitrage que font les FMN pour sélectionner
leurs lieux d'implantation: la stratégie d'insertion verticale
(market-seeking) et la stratégie horizontale (rent-seeking ou
resource-seeking). La stratégie verticale consiste pour la FMN à
installer des « filiales ateliers » dans les pays
d'accueil. Ces firmes, dans leur majorité, sont à la recherche
des avantages comparatifs liés surtout aux coûts de production.
Elles ont pour principale finalité de permettre une réallocation
internationale de la production en fonction des avantages comparatifs offerts
par les différents pays d'accueil (dans la logique de la division
internationale du travail). Elles sont tournées vers les marchés
à l'exportation et donc peu intégrées à
l'économie locale.
Quant à la stratégie d'intégration
horizontale, elle consiste en un investissement dans le pays d'accueil, pour
contourner les obstacles à l'exportation. Dans cette optique, elles
cherchent à minimiser les coûts afférents à
l'approvisionnement d'un marché étranger ; leur vocation est
de servir une demande domestique, entre pays à niveau de
développement et aux conditions macroéconomiques semblables. Les
entreprises à stratégie horizontale s'intègrent rapidement
à l'économie locale.
Lahimer (2009) constate tout de même que dans la
pratique, il se développe une forme de stratégie des FMN qu'il a
nommé « stratégie hybride ». En effet, selon
lui, une firme peut décider d'appliquer simultanément les deux
stratégies exposées précédemment.
Il est important de noter également que les mouvements
des IDE sont un indicateur des relations économiques et
financières internationales. En effet, la concentration des IDE permet
de vérifier l'intégration des pays dans la globalisation de
l'économie.
Après cette présentation de la
littérature théorique, faisons une synthèse des travaux
empiriques sur les relations entre IDE et développement durable.
I.B- Revue de la
littérature
La revue des travaux portera sur les liens entre le
développement durable et les IDE. Les études portant
précisément sur ces deux sujets sont encore au stade
préliminaire ; alors notre synthèse des travaux s'organisera
autour des relations des IDE et les trois dimensions du développement
durable que sont l'économie, le social et l'environnement. Ainsi,
ferrons-nous successivement la revue des relations entre les IDE et
l'économie, les IDE et le social et les IDE et l'environnement.
I.B.1-
IDE et économie
La plupart des travaux auxquels nous avons pu avoir
accès utilise le concept de croissance comme indicateur de la situation
économique, particulièrement la croissance du
PIB/tête ; il en est ainsi puisque c'est vers elle que convergent
les différentes politiques de développement économique et
social mises en oeuvre. C'est donc la croissance du PIB par tête qui fera
l'objet de notre revue de littérature dans cette section.
Les interactions entre IDE et croissance économique ont
été la préoccupation de plusieurs recherches, surtout
après la période des trente glorieuses et les faiblesses
révélées des premiers modèles de
développement. C'est une préoccupation qui s'inscrit dans le
même ordre que la recherche des moteurs de la croissance
économique. Ainsi, autant les modèles traditionnels de croissance
que les modèles dits de la croissance endogène, ont-ils, dans
leurs études, tenté de comprendre comment l'intégration
des IDE pouvait-elle être un facteur de croissance. Les
spécialistes de la nouvelle théorie du commerce international et
de l'économie industrielle en font également un point central
dans la compréhension de l'importance de l'ouverture économique
comme facteur de croissance.
De toutes les contributions deux tendances se dégagent
Pour certains auteurs, l'avènement des IDE crée la croissance
alors que d'autres y émettent des réserves. Solow (1956), a
écrit que les IDE créent de la croissance mais avec des effets
seulement à court terme à cause des rendements
décroissants du capital qui font que le taux de croissance de long terme
est stationnaire. En suivant cette idée, les néo-classiques dont
Solow concluent que les IDE devraient s'orienter vers les localités
où ils sont les moins importants car les rendements y devraient
être élevés.
Deux auteurs, précurseurs de la théorie de la
croissance endogène, ont émis des réserves aux conclusions
de Solow. Romer (1986) écrit que le transfert et la diffusion de
technologies par l'intermédiaire des IDE est facteur de réduction
d'écarts technologiques entre les pays avancés et les pays en
développement ; c'est donc un moteur de croissance et de
convergence économique. Ces résultats sont confirmés par
Lucas (1988) pour qui, l'endogénéisation du taux de croissance
est source de croissance de long terme ; les IDE peuvent être un
véhicule de transfert des avantages comparatifs dynamiques de la
technologie et du capital humain à la croissance locale de long terme.
Ces travaux posent, tout de même, le problème de
la difficulté de l'évaluation de l'impact des IDE sur la
croissance.
Plusieurs auteurs lient profondément cette mesure aux
stratégies des FMN.
De Mello (1999), montre que, plus l'écart technologique
entre les firmes du pays d'origine et d'accueil est important, plus l'impact
des IDE sur l'économie destinataire est réduit. Brewer et Young
(2000), en comparant l'afflux des IDE en Inde, en Angola, en Malaisie et en
Chine, concluent que l'impact des IDE sur la croissance est fonction du type
d'IDE. Ils observent une corrélation positive en Chine et en Malaisie,
où les IDE sont horizontalement intégrés ;
contrairement, en Angola où les IDE sont intégrés
verticalement, ils y observent une corrélation négative. Agosin
et Mayer (2000) ont abouti au constat que les IDE encouragent l'investissement
domestique en Asie, beaucoup moins en Afrique et créent un effet
d'éviction en Amérique Latine.
En s'appuyant sur cette distinction, Van Huffel (2001), dans
une étude sur les IDE dans les Pays au Sud et à l'Est de la
Méditerranée (PSEM), écrit que la présence de firme
étrangère est positivement corrélée à la
croissance mais la stratégie des FMN, restée verticale, en
atténue les effets. Toutes ces conclusions sont corroborées par
Javorcik (2004), pour qui la productivité des spillovers5(*) naît de la
caractéristique des relations entre les firmes étrangères
et les entreprises locales. Une perte de marché locale pour les firmes
domestiques engendre un effet négatif des IDE.
Qu'en est-il des relations entre les IDE et l'aspect social du
développement durable ?
I.B.2-
IDE et conditions sociales
Les travaux sur les interactions entre les IDE et les
conditions sociales ont porté principalement sur le développement
du capital humain (notamment sur les indicateurs d'éducation et de
santé de la main d'oeuvre active).
Deux thèses s'affrontent, sur ce sujet : pour
certains, les effets des IDE sur les indicateurs sociaux sont négatifs;
d'autres soutiennent le contraire. Ces controverses sont en rapport avec le
niveau de capital humain dans les zones d'étude. Ainsi, Borensztein et
al. (1998) soutiennent que le développement du capital humain est un
déterminant des IDE en comparant plusieurs pays ; dans les pays
à niveau de capital humain très faible, l'afflux des IDE est
faible avec des effets négatifs. L'OCDE (2002) soutient, à cet
effet, que l'investissement dans l'enseignement général et les
autres formes du capital humain sont essentiels pour un climat favorable aux
IDE. La Corée du Sud et la Taiwan se sont inspirées de cette
thèse et ont mis en place des dispositifs de développement d'un
capital intellectuel significatif pour pouvoir bénéficier
davantage d'IDE. Au Mexique, les IDE ont peu d'influence sur l'économie
à cause de la faiblesse des investissements en capital humain notamment
dans l'éducation de base.
Pour Van Huffel (2001), il est possible que les IDE aient des
effets indirects sur le développement humain car ils peuvent offrir des
avantages liés aux investissements dans le capital humain au sein des
filiales. Le constat fait généralement est que les
multinationales investissent plus dans la formation des cadres et d'un
personnel qualifié que les entreprises nationales ; or le transfert
de technologie concerne aussi le transfert de compétences et de
savoir-faire. Alors leur venue pourrait avoir des effets positifs sur le
développement du capital humain, notamment, sur les institutions
éducatives (réorientation de l'enseignement supérieur,
formation au sein des firmes locales, etc.).
Borensztein et al (1998) ont obtenu que l'atteinte d'un
certain seuil de développement du capital humain, en utilisant le nombre
d'années d'études secondaires pour les hommes, est
nécessaire pour que les IDE aient un effet bénéfique sur
les économies d'accueil. OCDE (2002) indique que l'ampleur des
retombés positifs des IDE est liée à l'écart entre
les FMN et les entreprises nationales en termes de compétences ;
elle fait ainsi allusion à « la capacité
d'absorption » de la main d'oeuvre et le degré de concurrence
locale.
Carkovic et Levine (2002) contestent cette hypothèse du
seuil d'absorption des IDE car l'introduction, dans leur modèle, d'une
variable interactive entre IDE et niveau d'éducation a
entraîné des effets négatifs. Yoshua (2007)
également, dans une étude en République
Démocratique du Congo a conclu à une relation négative
entre IDE et les dépenses d'éducation prises comme indicateur du
capital humain.
Oman (2000) émet, sur ce sujet, des réserves
quant aux mesures incitatives des IDE dans les pays en
développement ; il écrit que celles-ci nuisent au
développement humain car elles protègent peu les droits des
travailleurs.
Ram et Zhang (2002), en testant les effets des IDE sur la
croissance dans les années 90 sur un grand nombre de pays, et Bussman et
al (2002) n'ont trouvé aucun lien entre les IDE et les indicateurs du
capital humain.
I.B.3-
IDE et Environnement
Jolivet et Paré (1993) définissent
l'environnement comme un ensemble d'agents physiques, chimiques, biologiques et
des facteurs sociaux susceptibles d'avoir un effet direct et indirect
immédiat ou à long terme sur les êtres vivants et
l'activité humaine. Selon l'OCDE, l'environnement désigne les
sols (pour porter les cultures alimentaires), l'eau (pour boire, se laver et
irriguer les cultures), l'air (pour respirer) et une foule de produits
alimentaires et médicaux (fruits, poissons, bois, racines comestibles,
etc.). Il intègre donc tous les aspects de la vie quotidienne de l'homme
et est même fortement lié à la satisfaction des besoins
primaires humains.
Les travaux portant sur les relations entre les IDE et
l'environnement dans les pays pauvres sont marginaux et le sujet y est encore
récent comparativement aux pays développés.
Selon les écologistes, l'afflux d'IDE porteurs de
capacité de production est nuisible à l'environnement. Pour eux,
la hausse de la production liée à l'ouverture commerciale peut
accélérer l'utilisation des ressources naturelles et la
spécialisation dans des secteurs pas forcement favorable à la
lutte contre la pollution. On constate tout de même que cette menace est
en voie de réduction dans les pays développés, alors
qu'elle reste élevée dans les pays émergents et en
développement.
Plusieurs auteurs lient cette situation au comportement des
FMN face à la réglementation sur l'environnement. Leighton et al
(2002) constatent qu'au Nigéria, les FMN dans l'industrie
pétrolière poursuivent les pratiques environnementales locales
qui seraient condamnées dans leurs pays d'origine. Cela à fait
écrire à Copeland et Taylor (2004) que, face à la
réglementation, les pays riches sont entrain d'abandonner les
activités polluantes aux pays en développement aux conditions
environnementales peu contraignantes. Ainsi, selon Zugravu (2009), les effets
des IDE sur l'environnement seraient statistiquement positifs pour les pays
développés et en développement et négatifs pour les
Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO) et de la Communauté des Etats
Indépendants (CEI). De ce point de vue des travaux récents
indiquent que les IDE pourraient être des canaux de transfert et de
diffusion de « technologies propres », tel que vu dans les
pays développés. Cole et al (2006) constatent que la corruption
peut avoir des impacts sur la transmission des effets des IDE à la
politique environnementale.
Oman (2000) soutient tout de même que la mise en place
des mesures incitatives aux IDE notamment la protection de l'environnement peut
décourager les IDE. Ces conclusions attestent celles de Treillet (2002),
pour qui les IDE peuvent, certes, être source de transfert et de
diffusion de technologies propres respectant strictement les normes
environnementale, mais, le dumping environnemental peut décourager
l'avenue de ces IDE. Zugravu (2009) soutient cette thèse et indique que
la mise en place de cette réglementation peut être source de
localisation ou de délocalisation des IDE, suivant son hypothèse
du « havre de pollution ». Cette assertion, explorée
par une étude de Eskeland et Harrison (2003) n'a pas été
confirmée.
Zugravu soutient, tout de même, la possibilité
d'effets positifs des IDE sur l'Environnement ; elle pense que les
changements structurels des IDE peuvent induire une réduction des
pressions environnementales, compte tenu du fait que le secteur des services
est plus écologique que les activités manufacturières. Il
faut arriver à imposer les normes environnementales aux firmes surtout
celles qui passent par des sous-traitants ayant leurs sites de production dans
les pays du sud.
CHAPITRE II : POLITIQUE DES
IDE ET DEVELOPPEMENT DURABLE EN CÔTE D'IVOIRE
La Côte d'Ivoire, à l'indépendance, a
opté pour un modèle de développement axé sur une
complémentarité entre un secteur privé fort
intégrant des investisseurs privés nationaux et étrangers
et une solide présence de l'Etat dans les domaines productifs de
l'économie. Ce modèle a connu plusieurs bouleversements
liés aux différentes crises nationales et internationales et
à la redéfinition du rôle de l'Etat, à partir de
1990, pour tenir compte des exigences des institutions d'aide au
développement. La conclusion, à partir de 1996, d'un programme au
compte de l'IPPTE, rentre dans ces réaménagements et doit offrir
des opportunités de contourner la faiblesse de l'épargne
locale ; il s'agit de créer un environnement macroéconomique
saint et une gouvernance forte pour remettre l'investissement privé
local en scelle et attirer les investisseurs étrangers. En effet, ces
recommandations s'appuient sur les théories qui soutiennent que face
à la faiblesse de l'accumulation interne, le salut pour le
développement des pays pauvres ne peut venir, en grande partie, que des
initiatives privées extérieures.
Les autorités ivoiriennes font alors de la relance de
l'économie par l'investissement privé une préoccupation
pressante et permanente. C'est un sujet central dans tous les cercles de
réflexion car il constitue un axe déterminant de la politique de
développement économique actuelle. Il concerne, certes, le
secteur des investisseurs nationaux, mais, avec de grandes mesures de
motivation pour les investisseurs directs internationaux.
Les différentes modifications apportées au code
des investissements, dont la dernière remonte à 2012, traduisent
cette volonté de l'Etat. Ce code, en effet, retrace les mesures et
décisions mises en place pour la sécurité juridique ainsi
que celle des biens et personnes au profit des investisseurs. Elles prennent en
compte les secteurs d'activités, le volume des investissements, les
exonérations et autres mesures préférentielles concernant
la fiscalité, les bénéfices, le foncier, les zones
d'installation, etc. Pour le suivi de ces dispositions, plusieurs structures
d'encadrement et de conseils sont mises sur pied, dont la plus
célèbre est le « guichet unique » du CEPICI.
L'appréciation des résultats de tous ces programmes et mesures
nous permet de déceler plusieurs mouvements dans l'afflux d'IDE en
direction de la Côte d'Ivoire.
II.A- Impact de la politique des IDE en Côte
d'Ivoire : un bilan mitigé
La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED), en 2006, classe la Côte d'Ivoire au
78ème rang des pays d'accueil des stocks d'IDE dans le monde
et au 4ème rang des pays africains au sud du Sahara en termes
de flux entrants d'IDE, après l'Afrique du Sud, l'Angola et le
Nigéria. Au sein de la zone Franc, plus de la moitié des
stocks d'IDE était localisé en 2001 en Côte d'Ivoire (3,4
milliards USD, soit 27% du stock d'IDE de la zone), en Guinée
Equatoriale (2 milliards USD) et au Cameroun (1,3 milliards USD). Suivent le
Sénégal (859 millions USD) et le Bénin (632 millions
USD)6(*) ; La
Côte d'Ivoire est donc une destination non négligeable au niveau
africain. Toutefois, l'analyse des données sur les flux entrants d'IDE
en Côte d'Ivoire montre qu'ils sont relativement marginaux par rapport
à l'ensemble des pays africains et en deçà de ce qu'elle
devrait recevoir au vu des mesures et réformes structurelles qui ont
été entreprises.
La figure 1 retrace l'évolution des flux entrants d'IDE
rapportés au PIB de 1970 à 2010. Son analyse fait ressortir trois
grandes périodes des mouvements des IDE en direction de la Côte
d'Ivoire.
La première période part de 1960 à 1990.
Pendant ce temps, les flux entrants d'IDE en Côte d'Ivoire sont
restés très faibles même s'il y transparaît une
certaine hausse en volume. Ainsi de 31 millions USD en 1970, ils ont
doublé en cinq ans pour atteindre 69 millions USD en 1975. Cette
période correspond aux heures de gloire de l'économie
ivoirienne ; c'est le « miracle ivoirien » avec des
taux de croissance près des 10% comme on peut le voir avec la figure 2.
Dans le même temps, se met en place le tissu industriel avec les grands
travaux publics dans les domaines des investissements lourds, de
l'éducation, de la santé, etc. La fin de la décennie 70
est marquée par une profonde crise nationale née de la
détérioration des termes de l'échange et de la crise
économique internationale. Le taux de croissance baisse et tend à
être négatif avec tous les voyants économiques au
« rouge ». Mais ce handicap n'atténue pas
l'entrée d'IDE qui se conforte jusqu'à atteindre, en 1980, les
95 millions USD soit trois fois la valeur du début de la
décennie précédente. Toutefois, avec les dommages
persistants de la détérioration des conditions
économiques, le flux d'IDE va connaître une chute drastique
jusqu'à atteindre la valeur de 18 millions $US en 1989. Le taux de
chute moyen sur cette période est d'environ 81% par rapport au
début de la décennie 80-90.
L'année 1992 marque le début de la seconde
grande période. Avec les effets crées par les politiques de
désengagement de l'Etat du secteur productif et de privatisation des
sociétés d'Etat, on assiste à la reprise de
l'arrivée d'IDE. Ce retour est surtout conforté par le
réajustement du FCFA au FF, et les programmes de reformes structurelles
et de stabilité financière mis en oeuvre. Il coïncide avec
une reprise de la croissance qui atteint 6% en 1996 et une forte
amélioration des principaux indicateurs économiques. On
enregistre ainsi des chiffres d'IDE beaucoup plus élevés que les
périodes précédentes : Ces flux ont atteints le
montant record de 415 millions USD en 1997. Malheureusement, cette
tendance va s'interrompre et décroître, à partir de 1998.
Le pays replonge dans une profonde crise politique, économique et
sociale, avec notamment la mise en mal des relations avec les partenaires
internationaux, les remous socio-politiques, le coup d'Etat de 1999, la crise
militaro-politique de 2002. L'activité économique s'est
profondément restreinte avec des taux de croissance négatifs de
1999 à 2004. Les flux d'IDE se sont à nouveau restreints ;
La destination ivoirienne fut de moins en moins prisée.
La signature des accords de Ouagadougou marque le début
de la dernière période. Elle entraine une relative reprise
économique à partir de 2007 et le retour de la confiance à
la destination Côte d'Ivoire. En 2010, le flux d'IDE en direction du pays
est estimé à 418 millions USD.
Figure 1:Flux Entrants des
IDE en Côte d'Ivoire de 1970 à 2010 (millions USD)
Source : l'auteur à partir des
données du CNUCED
L'évolution des flux entrants d'IDE est à
comparer avec l'évolution du taux de croissance du PIB par tête et
celle du taux de croissance du PIB réel présenté dans la
figure 2.
Figure 2 Taux de croissance
du PIB par habitant en Côte d'Ivoire de 1970 à 2010
Source : DCPE/MEF(2010) in Programme
National de Développement 2012-2015
Les effets de l'afflux des IDE sur les investissements
privés locaux et les conditions sociales et environnementales du pays
sont également difficiles à établir, à l'analyse
des données disponibles.
La libéralisation de l'économie ivoirienne
devrait créer deux effets positifs importants pour le
développement national. Elle devait, dans un premier temps, consolider
les fondamentaux par le renforcement du tissu industriel privé local qui
prendrait la relève de l'Etat ; dans un second temps,
l'avènement des IDE devrait créer un effet d'entraînement
des industries nationales et des externalités positives importantes. Il
s'agissait pour l'Etat de réorienter sa politique de coopération
en renforçant le partenariat public-privé.
Selon les chiffres du CNUCED, la moyenne des flux d'IDE ont
représenté 9,1% de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF)
entre 19985 et 1995. Ce ratio est passé à 30% en 1997 avant de
descendre à 16% en 1998. Par ailleurs, force est de constater que le
niveau des investissements locaux demeure toujours faible, comme le montre la
figure 3. Elle rend compte de l'évolution de la FBCF dans le PIB
national. Son analyse indique qu'à part la première
décennie de l'indépendance, qui a connu des niveaux de formation
de capital relativement élevés avec des montants allant
jusqu'à 28 millions $US, l'investissement est resté faible en
dessous des 15 millions USD.
Figure 3: évolution
de la FBCF dans le PIB en Côte d'Ivoire de 1970 à 2010 (millions
USD)
Source : l'auteur à partir des
données du CNUCED
L'analyse de la situation sociale et environnementale de la
Côte d'Ivoire conduit à l'observation d'un effet induit
mitigé des IDE sur l'éducation, la santé, le cadre de vie
et l'environnement. On le voit à partir de l'analyse des composantes de
l'Indice de Développement Humain (IDH).
En effet, selon les chiffres du PNUD, la Côte d'Ivoire
est classée parmi les 20 pays les moins compétitifs du monde,
avec un rang de 170ème sur 187 pays, en 2011.Son indice de
Développement Humain est resté inférieur à 0,400,
légèrement en deçà de celui de l'Afrique
subsaharienne qui est de 0,463 et de l'ensemble des pays à
développement humain faible qui est de 0,456. Sur toute la
période d'étude, le taux de croissance annuel de l'IDH est
resté autour de 0,01%. La figure 3 en est une illustration.
Figure 4: Evolution de
l'IDH en Côte d'Ivoire de 1970 à 2010
Source : l'auteur à partir de la
base de données du PNUD7(*)
Au niveau environnemental, au regard des exigences
internationales, notamment le protocole de Kyoto qui exige une réduction
totale des émissions de gaz à effet de Serre de 5% par rapport
aux niveaux de 1990, la Côte d'Ivoire peut être
considérée comme un pays peu polluant. Le tableau 1 fait la
synthèse de l'évolution des émissions de CO2 en
Côte d'Ivoire. Cette pollution est principalement due à la
consommation énergétique des industries, des ménages et
des transports. Les émissions de CO2 restent faibles autour
d'une moyenne de 0,66 tonnes par habitant.. Par ailleurs, la part des
émissions de CO2 dans la croissance est faible avec une
valeur moyenne autour de 20%. La figure 5 complète ses informations et
indique que les plus forts taux d'émission de CO2 par habitant ont
été observés de 1986 à 1991 et de 2002 à
2006 (période de la crise armée où le taux
d'émission de CO2 par tête est passé de 1,10% en
2002 à 1,60% en 2005) ; ces périodes correspondent à
des moments de baisse de croissance et de ralentissement des afflux d'IDE en
direction de la Côte. Cette corrélation négative,
même si elle semble rejoindre les thèses de la théorie de
la décroissance, pourrait plutôt signifier l'absence de relations
de causalité entre les émissions de Gaz à Effet de Serre
et les activités économiques et industrielles en Côte
d'Ivoire8(*).
Tableau 1 : Emissions
de CO2 en Côte d'Ivoire de 1990 à 2004
Total d'émissions de
CO2 (millions de
tonnes de CO2)
|
Variations annuelles des émissions de
CO2 (%)
|
Emissions par habitant
(t CO2 par habitant)
|
Intensité carbone (kt
de CO2 par kt d'équivalent de pétrole)
|
Intensité en Carbone de la croissance par
unité de PIB (kt de CO2 par 2000 PPA
USD)
|
1990 2004
5,4 5,2
|
1990-2004
-0,3
|
1990 2004
0,5 0,3
|
1990 2004
1,22 0,74
|
1990 2004
0,26 0,20
|
Source : données du PNUD9(*)
Quelles sont les origines des IDE entrants en Côte
d'Ivoire ?
Selon les chiffres du CNUCED, le stock d'IDE en Côte
d'Ivoire ne représente que 0,6% du stock mondial et a concouru à
hauteur de 24,8% du PIB en 2008 et 27,8% en 2009. Les investissements
greenfield sont passés de 5 en 2008 et 8 en 2009. Quant aux flux
entrants d'IDE, ceux de la Côte d'Ivoire représentent 8% au niveau
de l'Afrique de l'Ouest sur la période 2000-2005 comme l'indique la
figure 5. La CNUCED classe la Côte d'Ivoire au 103ème
rang sur 141 pays selon son indicateur de performance basé sur un ratio
entre la part du pays dans le total mondial des IDE entrant et sa part dans le
PIB mondial.
251658240Figure 5 :
Répartition des flux d'IDE en Afrique de l'Ouest (moyenne
2000-2005)
Source : World Development
Indicators 200710(*)
La France demeure son principal fournisseur grâce aux
liens historiques et commerciaux entre ces deux pays ; par ailleurs une
grande connaissance du pays par les entrepreneurs en est une explication. Entre
1985 et 1995, les flux entrants d'IDE provenant de la France ont
représenté 9% de la FBCF ; ils ont atteint 30% en 1997 avant
de descendre à 16% en 199911(*). Le stock d'IDE français a atteint 24,2% du
PIB en 1998, alors qu'il n'était que de 9% en 1990 et 16,2% en
199512(*).
Les IDE français se trouvent principalement dans les
secteurs de la télécommunication, de la finance, de
l'énergie, du transport et de l'agro-industrie. Les données du
CEPICI13(*) indiquent que
les demandes d'agrément formulées par les investisseurs
français dans le cadre du code des investissements entre 1996 et 2000
représentaient 50% des investissements étrangers. Ils
constituaient 28% des demandes d'agrément du secteur des
télécommunications, 7% du transport et 5% de la chimie. Sur cette
même période, les capitaux français représentaient
23% de l'ensemble des demandes d'agrément dont 52% pour les capitaux
ivoiriens.
Toutefois, la multiplication des secteurs porteurs de valeur
ajoutée et les chamboulements dans les relations internationales donnent
l'occasion de diversifier ses partenaires. Ainsi, retrouve-t-on après la
France, les pays de l'Union Européenne, les Etats Unis, les pays d'Asie
du Sud-est, particulièrement la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le
Nigéria comme des sources importantes d'IDE en direction de la
Côte d'Ivoire. Des demandes d'agrément adressées au CEPICI
entre 1996 et 2000, 7% étaient issues des capitaux suisses, 5% des
britanniques et 2% des américains. Il indique également que la
part de la Chine dans le total des IDE est de 1,24% entre 1996 et 1999 pour
atteindre 3,58% en 2002. Ils représentent aujourd'hui 1,91% des stocks
d'IDE en Côte d'Ivoire.
Ces investissements étrangers ont dans les
débuts concerné principalement le secteur primaire notamment la
collecte et l'exportation des produits tels que le café, le cacao, le
bois, la banane, le palmier à huile etc. Certains font des
transformations pour le marché local, mais ne concernent que les
produits agro-alimentaires (lait, bouillon, jus de fruits, boissons, etc.).
Avec les promotions constantes et l'allègement des conditions
d'investissement, d'autres activités primaires vont intéresser
les investisseurs étrangers notamment les activités extractives
et pétrolières ; aujourd'hui, il y a une forte
concentration. On les retrouve surtout dans la zone rurale, au Sud, au
Sud-ouest, à l'ouest et au Nord. Les entreprises extractives utilisent
une importante main d'oeuvre locale ouvrière. Les entreprises
pétrolières utilisent une main d'oeuvre, souvent
expatriée.
La présence des FMN porteuses des IDE est plus forte
dans le secteur tertiaire. On les retrouve principalement dans le secteur des
technologies de l'information et des communications, de la
téléphonie mobile, des banques, de la finance, des constructions
et des grands travaux, du tourisme, de l'hôtellerie, etc. Entre 2000 et
2003, le secteur tertiaire a absorbé environ 80% des flux d'IDE en
Côte d'Ivoire avant de descendre à 75% en 2006. Sur cette
période, la part des services de télécommunication
était de 79% en 2002, et celle de l'immobilier de 23% en 200314(*).
On note tout de même une présence des IDE dans le
secteur industriel principalement dans l'agro-industrie et la production
alimentaire à destination du marché local et de
l'étranger.
II.B- Les priorités du
gouvernement ivoirien dans le cadre du développement durable
L'objectif majeur du gouvernement est d'atteindre un taux de
croissance soutenue durable à deux chiffres et d'ériger la
Côte d'Ivoire au stade de pays émergent à l'horizon 2020.
Ce cheminement devra se faire avec une contribution relativement réduite
des investissements publics dans le secteur productif et l'atteinte des
objectifs du millénaire pour le développement. Les ambitions du
gouvernement font l'objet de détail dans le DSRP (Konan, 2002)
confirmé par le premier ministre lors de son discours de politique
générale devant le parlement en 2012.
Ainsi les priorités de l'Etat sont-ils suivant
résumées :
Ø la réduction de la
pauvreté : il s'agit de la mise en oeuvre de politiques de
développement en faveur des pauvres. Elle passe par la prise en compte
de l'égalité des genres, des facilités d'accès
à la micro-finance, de la formation et l'insertion des jeunes et des
femmes, du renforcement des opportunités de création d'emplois et
de sources de revenus profitables aux populations vulnérables ;
elle intègre également la sécurité alimentaire.
L'aspect développement humain est plus que jamais un défit pour
les décideurs et ils tiennent à le relever par
l'amélioration de l'accessibilité à des services sociaux
de base de qualité et de sécurité sociale.
Ø la protection et la gestion de
l'environnement : il s'agit de l'élaboration de politiques
et d'instruments adaptés à la protection et l'usage durable de
l'environnement ; elle concerne surtout la gestion intégrée
des ressources en eau, la facilitation de l'accès à l'eau potable
et aux infrastructures d'assainissement.
Ø la promotion du secteur
privé pour soutenir le développement durable ; il
s'agit de la mise en place et l'entretien des investissements publics lourds
qui doivent servir de fondement aux initiatives privées nationales et
internationales.
Ø la restauration de la cohésion
sociale : elle procède de la
consolidation de la paix par la réconciliation nationale, la
réduction des tensions intra-communautaires et interethniques en vu de
créer des conditions propices à l'épanouissement
économique social national et des investisseurs étrangers.
Ces priorités rentrent en ligne de compte des
politiques à mettre en place dans le cadre du développement
durable. Alors, face aux nouvelles orientations de la politique de
développement ivoirien et face à la pertinence des objectifs
prioritaires de l'Etat, nous procédons à une étude
économétrique afin de vérifier le rôle que
pourraient jouer les IDE.
PARTIE 2 : MODELISATION
ECONOMETRIQUE DU LIEN IDE-DEVELOPPEMENT DURABLE
Le développement durable est un processus
multidirectionnel que l'on tente de cerner à travers les trois
dimensions suivantes : l'économie, le social et l'environnement. La
première dimension représente l'aspect physique du
développement durable et est souvent assimilé à la
croissance ; dans notre étude elle sera représentée
pat le PIB par tête. La seconde dimension concerne les conditions de vie
de la population à savoir l'éducation, la santé, les
libertés et les standards de vie. Enfin, la dernière dimension
concerne l'aspect environnemental notamment la pollution, l'accès
à l'eau potable, le cadre de vie, les conditions climatiques, etc.
La modélisation que nous tentons de faire ici cherche
à comprendre si les IDE peuvent être déterminants pour le
développement durable de la Côte d'Ivoire. En effet, nous
cherchons à vérifier si les choix actuels des gouvernants en
matière d'investissement et d'incitation aux profits des investisseurs
privés étrangers sont pertinents et porteurs de retombées
positives à court et/ou à long terme. Cette vérification
passera par l'analyse de la causalité entre les IDE et chaque dimension
retenue pour le développement durable ; nous retiendrons qu'il y a
effectivement effet sur le développement durable si les IDE causent au
moins un de ces indicateurs. Pour ce faire, cette partie de notre étude
sera consacré d'une part, à la présentation de notre
démarche économétrique et, d'autre part, à la
présentation des résultats obtenus et leur
interprétation.
CHAP I : DEMARCHE
ECONOMETRIQUE
Le présent travail emprunte l'approche inductive
appuyée par des techniques économétriques. Nous allons
utiliser un modèle structurel capable de tenir compte de
l'interdépendance des variables macroéconomiques
représentant les créneaux à travers lesquels l'IDE
influence le développement durable. Ce modèle doit nous permettre
de dégager, s'il en existe, les mécanismes explicatifs directs ou
indirects par lesquels l'IDE agit positivement ou négativement sur le
développement de la Côte d'Ivoire. Cette démarche
économétrique, réalisée à partir de la
méthodologie de traitements des séries temporelles, se
déroule en cinq étapes :
-le choix de l'indicateur du développement
durable ;
-l'analyse des données ;
- les tests
économétriques préalables;
- la spécification du modèle
empirique ;
-les tests de causalité;
I.A-
Choix de l'indicateur du développement durable
Sen (1985)15(*) explique l'échec des politiques de
développement des décennies passées par l'inexistence de
dotations et «capabilités«. Le développement est
désormais perçu comme l'aboutissement de la combinaison d'une
croissance soutenue, de l'élargissement des capacités à
mieux s'épanouir sur tous les plans matériel, culturel, social et
du cadre de vie et de la préservation de l'environnement. Il doit
intégrer la croissance économique, l'élargissement des
capacités à mieux s'épanouir et une meilleure
préservation de l'environnement. Le développement est en ce sens
appréhendé par les trois dimensions économique, sociale et
environnementale qui interagissent. Le développement n'est durable que
s'il est « économiquement » viable,
« écologiquement » durable, socialement
équitable » comme l'indique Pingault16(*) (2007). Sen parle alors de
développement humain et durable qui doit être harmonieux dans ses
trois dimensions17(*).
Dans la mise en oeuvre de ce nouveau modèle de
développement, les attentes entre les pays du nord et ceux du sud ne se
situent pas au même niveau de priorités même si une
convergence des politiques dans le long terme est envisageable. Les pays en
développement sont toujours confrontés à des
problèmes de croissance et de lutte contre la pauvreté ; le
coût d'opportunité de la lutte contre la pauvreté est plus
important, à court et moyen terme, par rapport à la protection de
l'environnement et à la préservation des ressources.
Contrairement, dans les pays développés, les objectifs sociaux
sont suffisamment satisfaits et l'intensité de la production a atteint
un tel niveau que la menace sur le cadre de vie est inévitable ; la
hausse de la productivité peut avoir des effets pervers relevés
par les économistes de la décroissance.
Si pour les pays développés, les aspects
économie, social et environnement tiennent les mêmes niveaux
d'importances pertinentes dans le cadre de la mise en oeuvre de leur programme
de développement durable, les ordres de priorités ne sont pas
identiques dans toutes les régions du monde. En Afrique, l'ordre
d'importance part d'abord du social, puis la croissance et enfin
l'environnement. De ce fait la construction d'un indice de développement
durable devrait tenir compte de cette configuration des priorités dans
le cadre des politiques de développement durable.
Tout ce débat montre à quel point il est
difficile de construire un indicateur synthétique, acceptable et
compréhensible par tous, qui couvrirait les trois dimensions du
développement durable et pourrait servir d'outil de diagnostic et de
décision. En effet, selon Streeten (1995)18(*), il ne suffit plus seulement
d'être développé ou d'avoir un indicateur sur les besoins
essentiels, mais il faut que les individus aient la capacité d'en
profiter ; c'est l'expression du «droit au
développement«. Dans les différentes contributions, il y a
eu plusieurs tentatives de construction d'indicateurs et d'indice pour capter
le développement durable. Parmi ceux-ci, on peut citer :
Ø le PIB traditionnel, la puissance
économique est souvent mesurée par le taux de croissance du PIB,
qui est la somme des richesses monétaires créées par un
pays pendant une année. Il est reconnu et accepté de tous et en
permanence utilisé comme outil d'aide à la décision.
Toutefois, on lui reproche d'additionner indifféremment toutes les
activités qui génèrent des flux monétaires quelle
que soit la nature de ces activités19(*). Le PIB est donc un indicateur de flux et non de
stock (qui décrirait l'état du patrimoine). L'information
contenue dans le PIB est donc faible pour évaluer la performance et la
durabilité du mode de développement d'un pays ; le PIB est
insuffisant pour mesurer le développement.
Ø le GPI (Genuine Progress Indicator
ou indicateur de progrès véritable) proposé depuis 1995
par l'institut californien Redefining Progress : il consiste à
ajouter à la mesure traditionnelle de la consommation des
ménages, diverses contributions à la vraie richesse et au
bien-être (activité bénévole, travail domestique,
etc.) et à en soustraire la valeur estimée des richesses
naturelles perdues (dommages à l'environnement, destruction des
ressources non renouvelables) et aussi sociales (coût social du
chômage, des délits, des accidents de la route, progression des
inégalités, etc.).
Ø l'IDH (Indice de
Développement Humain): initié par le Programme des Nations unies
pour le développement (PNUD) depuis 1990, cet indice composite
privilégie la longévité, l'instruction et le niveau de
vie. Au départ moyenne arithmétique des indicateurs de
durée de vie, de niveau d'éducation et de PIB réel
corrigé par la PPA, l'IDH est actuellement calculé à
partir de quatre variables de base ; le revenu, l'espérance de vie
à la naissance, l'alphabétisation des adultes et le nombre moyen
d'années d'étude. Cet indice traduit également la
perception de Sen (1985) du développement qui s'interprète comme
la «possibilité« fondamentale d'intégration d'un ou
plusieurs individus dans la société. Cette possibilité
repose sur trois composantes : vivre sainement pendant longtemps,
acquérir la connaissance et l'information et accéder à des
ressources assurant un niveau de vie décent. Chaque année, dans
son rapport mondial sur le développement humain, le PNUD classe les pays
du monde selon cet indice sur une échelle de 0 à 1.Chaque
critère retenu comporte une valeur maximale et minimale. Ainsi,
l'espérance de vie à la naissance est estimée entre 25 ans
et 85 ans, l'alphabétisation entre 0% et 100%, le taux de scolarisation
entre 0% et 100% et le PIB réel par habitant par PPA entre 100 USD et
40 000USD. Dans son classement, le PNUD distingue les pays à
développement humain élevé (IDH supérieur à
0,804), les pays à développement humain moyen (IDH
supérieur à 0,507) et les pays à développement
humain faible (IDH inférieur à 0,507). En 2005, la France arrive
à la 16ème place en termes de développement humain.
Ø l'ISEW20(*) (indice du
Développement Economique Soutenable): cet indice tente de mesurer le
bien-être économique à long terme en corrigeant
l'indicateur de la consommation des ménages par des facteurs
environnementaux et sociaux.
Ø l'indice de pénurie de
capacités21(*) : c'est un indice développé au
profit de 101 pays en voie de développement. Il s'appuie sur le taux
d'enfants de moins de cinq ans présentant une insuffisance
pondérale, le taux de naissance non suivi par du personnel
qualifié de santé, le taux d'analphabétisme chez les
femmes âgées de quinze ans et plus. Suivant cet indice, la
Côte d'Ivoire est classée dans le tiers inférieur.
Aucun des indicateurs présentés
précédemment n'est à l'abri de critiques. Toutefois, au
regard de toutes ces contributions et la disponibilité des
données, nous faisons le choix de l'IDH comme indicateur
synthétique du développement durable. En effet, comme Hellen
Clark et le PNUD, nous sommes convaincus que l'Indice de développement
humain peut constituer un outil de mesure plus complet du développement
durable22(*). D'abord les
corrections actuelles apportées dans le calcul tiens compte des attentes
du développement durable car il prend en compte les dimensions
économique, sociale et environnementale sur un pied avec le même
coefficient de pondération. Ensuite, nous estimons que le PNUD est un
partenaire dans le cadre de la mise en oeuvre du plan de développement
durable et l'indice qu'il propose est mondialement reconnu et concourt à
des prises de décision dans les pays développés comme
sous-développés. Enfin, c'est l'indice le plus aisé
à construire pour la Côte d'Ivoire, compte tenu des informations
disponibles.
I.B- Sources des données
Nous allons construire un modèle de séries
temporelles à partir des sources d'informations suivantes :
-le CEPICI et le site de l'OCDE (à partir de la base de
données UNTCAD23(*)) fournissent les données sur les flux d'IDE
par PIB, le PIB par habitant et la valeur des activités extractives et
de production de gaz, d'eau et d'électricité concernant la
Côte d'Ivoire ;
-le site du PNUD24(*) fournit les données sur l'IDH le taux
d'émission de CO2, et le PIB par habitant ;
-la Direction de la Prospective du Ministère d'Etat,
Ministère du Plan et du Développement fournit les chiffres sur
les émissions de CO2 par tête ;
Ces informations collectées couvrent la période
de 1970 à 2010.
Pour certaines variables, notamment l'IDH et le taux
d'émission de CO2 par habitant, des données, avant 1990, ne sont
pas disponibles. Nous les avons alors estimés selon une technique
statistique en trois étapes. D'abord, nous avons déterminé
le taux d'accroissement annuel de chaque variable. Ensuite, nous avons
calculé le taux d'accroissement moyen et, enfin, nous l'avons
appliqué en partant de 1990 pour descendre à 1970, ainsi
qu'à toutes les données manquantes.
I.C- Spécification du
modèle économétrique
La spécification du modèle va consister à
choisir la forme du modèle et à expliquer les différentes
variables.
I.C.1-Forme du modèle
Notre modèle est inspiré des modèles de
croissance de Lucas (1988), Barro et Lee (2001), Ces auteurs ont tenté
de retrouver des déterminants du développement à travers
des indicateurs du capital humain, du cadre et des conditions de vie. Il prend
en compte l'approche de Sen (1990) et du PNUD qui ont construit des
modèles explicatifs des déterminants de l'IDH. Par ailleurs, nous
nous inspirons de la stratégie économétrique de Lahimer
(2009) dans sa tentative d'expliquer l'impact des IDE sur la pauvreté.
Notre modèle intègre enfin les enseignements de notre revue de
littérature qui indiquent que la qualité et le niveau du capital
humain sont des déterminants du développement durable et que les
IDE y contribuent fortement.
Le choix que nous faisons répond au souci de mettre en
évidence les mécanismes probables qui pourraient lier nos
variables. Il doit nous permettre de faire ressortir les relations possibles
entre le PIB par tête, le développement durable capté par
l'IDH, le taux d'émission de CO2 par habitant, les flux
entrants d'IDE par PIB et la part des activités extractives dans le PIB.
Les IDE sont considérés comme un choc exogène dont nous
voulons vérifier les effets sur la variable indicatrice du
développement durable.
Notre modèle de départ se présentera sous
forme d'une fonction de l'IDH par rapport aux flux d'IDE : (1)
La prise en compte de l'indicateur environnemental et le
niveau de l'économie (représenté par le PIB en PPA par
tête) nous semble nécessaire dans la recherche des canaux de
transmission des effets des IDE sur l'IDH. Par ailleurs, l'intégration
de la part des activités extractives et de production de gaz, d'eau et
d'électricité est souhaitée car elles attirent une part
importante des IDE ; elle nous permettra renforcer l'appréciation
de l'incidence de la politique d'ouverture sur les mouvements des IDE. Notre
modèle sous sa forme explicite est :
(2).
Pour les études économétriques nous nous
utilisation la modélisation linéaire des séries
temporelles. La représentation log-linéaire de notre
modèle est :
(3)
La variable Xt regroupe toutes les autres variables
explicatives de l'IDH non prises en compte dans le modèle.
Les modèles économétriques utilisant la
linéarisation des données de l'IDH ne sont pas valides comme l'a
indiqué Nangbé (2010)25(*). Alors pour pouvoir utiliser les coefficients de la
linéarisation comme des élasticités, nous allons
générer une approximation de l'IDH suivant la forme log(1+h). En
fait, si h est proche de 0 alors log(1+h) est proche de h. Or l'IDH de la
Côte d'Ivoire est resté en dessous de 0,4 pendant toute la
durée d'étude. L'équation (3) devient alors :
(4)
I.C.2- Explication des variables
Les variables de notre modèle et les contenus que nous
leur donnons sont décrits dans les lignes qui suivent.
I.C.2.1- l'Indice du Développement Humain (idh)
L'IDH fait la synthèse des conditions sanitaires,
éducatives et du cadre de vie de chaque individu. Les données sur
les évolutions de l'IDH en Côte d'Ivoire sont transcrites dans la
figure 4. Celles-ci indiquent que l'IDH de la Côte d'Ivoire est
resté en dessous des 0,400, la classant parmi les pays à
développement humain faible. Il constitue la principale priorité
pour les pays en développement dont la Côte d'Ivoire. Il
représente le niveau et la qualité de vie de la population. L'IDH
sera utilisé comme indicateur du développement durable, tel que
recommandé par le PNUD.
I.C.2.2- le Produit Intérieur Brut par
tête (PIBH)
Le Produit Intérieur Brut par tête mesure le
rapport du PIB nominal en millions USD par la population totale. La figure 3
montre l'évolution de cet instrument économique. De 1500 USD en
1970, le PIB par tête a été multiplié par 10
environ, en 10 ans pour atteindre près de10180 USD en 1980. La crise
économique des années 80 entraîne une baisse à
partir de 1981. Depuis 1987, les montants du PIB par tête sont au dessus
des 10.000 USD. Ils ont doublés pour atteindre 23280 USD en 2008 et
22780 USD en 2010.
Figure 6 : Evolution
du PIB par habitant en PPA de 1970 à 2010 (en USD)
Source : l'auteur à partir des
données UNCTAD
Exprimé en USD par habitant, le PIB par tête en
PPA sera utilisé comme la variable indicatrice du l'aspect
économique du développement durable ; il traduit les
performances économiques réalisées et leurs impacts. La
revue de la littérature montre que le signe attendu pour cet indicateur
est positif.
I.C.2.3- le taux de flux entrants d'IDE par PIB
(feide)
L'UEMOA indique que les flux entrants d'IDE en Côte
d'Ivoire représente 49% de l'ensemble de toute la zone tel que
indiqué dans le tableau 3.
Le tableau 5 traduit la part des entrées
d'investissements directs étrangers en millions USD dans le PIB national
sur la période 1970-2010. Ce taux connaît un accroissement moyen
de 1,3% sur toute la période d'étude. De 1979 jusqu'à
1993, il était en dessous des 1%. Les valeurs les plus
élevées sont enregistrées entre 1995 et 2000 où le
taux moyen atteint 2,5%. Depuis 2002, on enregistre une baisse, certes faible,
mais non négligeable de la part des IDE entrants dans le PIB.
Tableau 2 : Flux
entrants d'IDE par PIB en Côte d'Ivoire de 1970 à 2010
(pourcentage du PIB)
Années
|
1970
|
1980
|
1990
|
1996
|
1997
|
2000
|
2005
|
2010
|
Taux annuel
|
2,93
|
0,93
|
0,41
|
2,22
|
3,54
|
2,58
|
2,20
|
1,84
|
Source : données UNCTAD
Le flux entrant d'IDE par PIB est un indicateur qui nous
permettra d'évaluer l'impact de la politique de libéralisation et
de l'ouverture économique sur le développement durable de la
Côte d'Ivoire. Le taux de flux entrants d'IDE par PIB est exprimé
en pourcentage du PIB. Suivant les résultats théoriques et
empiriques des travaux précédents et par rapport à la
composition de l'IDH, le signe attendu du coefficient de cette variable est
positif.
I.C.2.4- le taux d'émission de CO2 par habitant
(eco2)
Le taux d'émission de CO2 par habitant est
le rapport de la quantité émise de CO2 par la
population totale. Il représente l'indicateur des systèmes et
techniques de production au niveau agricole et industriel. Selon la figure 6,
le taux d'émission de CO2 par habitant en Côte d'Ivoire
est resté en dessous des 1% sauf pour les périodes 1986-1991 et
2002-2006. Le taux d'émission de CO2 par habitant est
exprimé en tonnes par habitant. Le signe attendu du taux
d'émission de CO2 par habitant est négatif.
Figure 6: Evolution du taux
d'émission de CO2 en Côte d'Ivoire de 1970 à
2010 (tonnes par habitant)
Source : l'auteur à partir des
données du ministère du plan et du développement
I.C.2.5- La part des activités extractives et de
production de gaz, d'eau et d'électricité
Cette variable traduit la part de la valeur ajoutée des
activités extractives et de production de gaz, de l'eau et de
l'électricité exprimé en USD dans le PIB en PPA. Son
évolution révèle une évolution ascendante
permanente en dépit de quelques périodes de fléchissements
notamment 1993-1995 et 200-2004. La moyenne sur toute la période
d'étude est 2035 USD avec un taux moyen de près de 95% de hausse;
elles constituent une composante essentielle du PIB. Cette variable sera
utilisée comme indicateur des politiques en faveur des IDE.
Tableau 3 : Evolution de la
valeur ajoutée des activités extractives en USD de 1970 à
2010
Année
|
1970
|
1980
|
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2003
|
2006
|
2007
|
2010
|
Valeur dans le PIB
|
219
|
1330
|
1083
|
2622
|
2063
|
2504
|
2254
|
3773
|
4027
|
4800
|
Source : base de données UNCTAD
I.D- Tests
économétriques préalables
Les tests économétriques préliminaires
vont consister en l'étude de la stationnarité et en la recherche
de relations de cointégration.
I.D.1- Tests de
stationnarité des données
La stationnarité renvoie à la persistance d'une
série suite à des chocs. Le test de stationnarité doit
nous permettre de vérifier la stabilité de nos données et
l'ordre d'intégration. Ces caractéristiques sont très
importantes car une série stationnaire, c'est-à-dire ne contenant
ni tendance ni saisonnalité ni facteurs évoluant dans le temps,
permet d'éviter les régressions fallacieuses et les erreurs de
prévision.
Plusieurs tests existent pour étudier la
stationnarité mais la majorité présente des biais. Il est
donc nécessaire, en prenant en compte les recommandations de Levine, Lin
et Chu cité par Esso (2010) sur les tests de stationnarité, d'en
effectuer plusieurs pour confirmer l'ordre d'intégration.
Pour notre part, nous effectuerons deux tests de racine
unitaire :
-Le test Dickey-Fuller Augmenté (ADF) qui prend en
compte la présence d'auto-corrélation dans les
séries ;
-Le test de Phillips-Perron (PP) qui, en plus de la
présence d'auto-corrélation, prend en compte la dimension
d'hétéroscédasticité des séries.
I.D.2- Tests de cointégration
En fonction des résultats des tests de
stationnarité des données, nous devons choisir la forme de
représentation de notre modèle. A cette étape, nous devons
vérifier si nos variables sont cointégrées et si notre
modèle contient des relations de long terme et de court terme. Deux
méthodes possibles s'offrent à nous : la méthode
d'Engle et Granger (1987) et la méthode de Johansen (1988). Nous
privilégierons l'approche de Johansen qui, selon KEHO (2009) et ESSO
(2010), est plus efficace, lorsque nous avons plus de deux variables dans le
modèle.
La finalité du test de Johansen est de nous permettre
de choisir entre un modèle vectoriel autorégressif (VAR) et un
modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM).
I.E-
Tests de Causalité
Le sens de la causalité économique, que
Bourbonnais (2003) a appelé « the causal knowledge
», est un élément essentiel pour élaborer une
politique économique ou pour effectuer des prévisions. En
conséquence, afin de tirer les enseignements qui s'imposent, nous allons
appliquer le test de causalité au sens de Granger (1987) pour
dégager s'il en existe les dimensions par lesquelles l'IDE cause le
développement durable.
CHAPITRE II : RESULTATS ET INTERPRETATION DES TESTS
ECONOMETRIQUES
Ce chapitre nous permet de présenter les
différents résultats obtenus des tests effectués sur nos
données à partir de notre modèle
économétrique de base et d'en faire une interprétation.
II.A- Résultats des tests
économétriques
Nous
présenterons successivement les résultats des tests de
stationnarité, du choix de l'ordre optimal d'intégration, de la
Trace de Johansen, du modèle vectoriel à correction d'erreur et
de causalité.
II.A.1- Résultats des tests de stationnarité
Pour tester la stationnarité de nos données,
nous avons effectué deux sortes de test : le test ADF et le test
PP. Le tableau 4 fait la synthèse des résultats obtenus.
Tableau 4 :
résultats des tests de stationnarité
|
ADF
|
PP
|
IDH
?(IDH)
|
1,471a (-3,527)
-13,977b (-1,949)
|
2,864c (-1,949)
-8,958b (-1,949)
|
PIBH
?(PIBH)
|
-1,314a (-3,527)
-4,368b (-1,949)
|
-1,666a (-3,527)
-4,353b (-1,949)
|
FEIDE
?(FEIDE)
|
-2,977a (-3,527)
-8,195b (-1,949)
|
-3,208a (-3,527)
-8,196b (-1,949)
|
ECO2H
?(ECO2H)
|
-2,178a (-3,527)
-5,825b (-1,949)
|
-2,374a (-3,527)
-5,825b (-1,949)
|
AEPE
?(AEPE)
|
-1,911a (-3,527)
-5,200b (-1,949)
|
-2,068a (-3,527)
-5,241b (-1,949)
|
Note :*
significativité des deux tests : 5%. a : modèle avec
tendance et constante. b : modèle avec constante et
sans trend; (.) valeur critique
Source : l'auteur à partir des
données du modèle
Les tests ADF et PP donnent les mêmes conclusions :
les variables pibh, idh, feide et eco2 et tchange sont toutes stationnaires en
différence première sans trend ni constante. Nous allons
procéder à la vérification de la cointégration de
nos variables. Pour ce faire, il nous déterminer le nombre de retards de
notre modèle.
II.A.2-Résultat du test
de retards
Le test de recherche du nombre de retards permet de
déterminer l'ordre optimal de notre modèle sous forme vectoriel.
Celui-ci nous permettra de nous assurer de l'efficacité des coefficients
obtenus et la puissance des tests statistiques associés. Pour
réaliser ce test, nous avons utilisé les critères
d'information d'Akaike(AIC), d'Hannan-Quin (HQ) et de Schwarz (SC). L'ordre
optimal du modèle correspond au nombre de retards pour lequel deux au
moins de ces critères sont à leur minimum.
Les critères de Schwarz (SC), de Hannan-Quinn (HQ) et
de Akaike (AIC) nous indiquent que les minima des statistiques correspondent
tous au retard 1 comme l'indique le tableau 5. Ces résultats nous
recommandent de retenir 1 comme le nombre de retards de notre modèle.
Tableau 5 :
résultats de la détermination du nombre de retards
retards
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
|
|
|
|
0
|
-3,958
|
-3,743
|
-3,882
|
1
|
-12,509*
|
-11,216*
|
-12,049*
|
2
|
-12,192
|
-9,822
|
-11,349
|
3
|
-12,278
|
-8,830
|
-11051
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Note : * : indication de l'ordre
retenu par le critère
Source : calcul de l'auteur à
partir des données du modèle
II.A.3- Résultat du test
de la Trace de Johansen
Les résultats de la trace ont été obtenus
en supposant la présence d'une constante et l'absence de trend
déterministe dans la relation de long terme. A l'hypothèse nulle
d'absence de cointégration, la valeur de la statistique de la trace, de
71,855, est supérieure à la valeur critique qui est de 69,812; il
y a rejet de l'hypothèse nulle d'absence d'équation de
cointégration au seuil de 5%. L'hypothèse nulle d'au plus une
seule relation de cointégration est acceptée. Il en est de
même pour les autres hypothèses.
Les résultats du test de la Trace de Johansen
résumé dans le tableau 6, nous permettent de conclure qu'il
existe effectivement une seule équation de cointégration entre
les variables de notre modèle. Au regard de ce résultat, il
convient, suivant le théorème de la représentation de
Granger (1987), de retenir un modèle Vectoriel à Correction
d'Erreur pour la suite de notre étude.
Tableau 6 : Résultat
du test de la Trace de Johansen
Hypothèses du nombre d'équations de
cointégration
|
Valeur propre maximale
|
Statistique de la trace Trace
|
Valeur critique 0.05
|
Probabilité
|
|
|
|
|
|
Aucune *
|
0,609
|
71,855
|
69,812
|
0,001
|
Au plus 1
|
0,330
|
35,241
|
47,856
|
0,095
|
Au plus 2
|
0,238
|
19,671
|
29,798
|
0,150
|
Au plus 3
|
0,153
|
9,118
|
15,495
|
0,134
|
Au plus 4
|
0,065
|
2,631
|
3,841
|
0,105
|
|
|
|
|
|
Note : test sur un modèle avec
absence de trend déterministe et présence d'une constante au
seuil de 5%
Source : calcul de l'auteur à
partir des données du modèle
II.A.4- le Modèle Vectoriel à Correction
d'Erreur (VECM)
Les modèles VECM permettent de faire des
modélisations conjointes de dynamiques de court terme (avec les
variables en différence première) et de long terme (avec les
variables à niveau). Ils peuvent être interprétés
comme des modèles d'ajustement qui, selon KEHO (2009) et ESSO (2010),
présentent plusieurs avantages ; d'abord, ils permettent
l'intervention des variables explicatives avec un décalage temporel pour
pouvoir capter le temps nécessaire de l'impact d'un choc ou de la
variation d'une innovation. Ensuite, les prévisions faites à
partir de tels modèles sont plus fiables. Enfin, ils permettent
également de faire une analyse d'impacts en termes de causalité.
Le modèle à correction d'erreur que nous devons estimer est sous
la forme de l'équation 5 :
Dans l'équation 5, le nombre entier p représente
le nombre de retards à niveau. Par ailleurs, les coefficients , appelés force de rappel à l'équilibre, doivent
être tous significativement négatifs et compris entre 0 et 1 pour
que l'équation à correction d'erreur soit valide .
L'estimation du modèle à correction indique une
relation de long terme donnée par l'équation 6 :
(6)
(0.004) (0.0009)
(0.002) (0,004)
Les tests de significativité nous donnent une
significativité globale de l'équation (6) avec un coefficient de
détermination ajusté égale à 0,8 et la
probabilité de la statistique de Fisher proche de 0. Toutefois, les
statistiques de Student n'indiquent une significativité que des
coefficients des variables laepe et lfeide. Les chiffres entre
parenthèse dans l'équation 6 indiquent les écarts
types.
La relation (6) nous indique, par ailleurs que, dans le long
terme, l'idh a le même sens d'évolution que toutes les variables
du modèle. Cette relation confirme les thèses exposées
dans la revue de la littérature. Dans le long terme, les IDE ont un
impact positif sur le développement humain et, toute chose égale
par ailleurs, ils ont un impact positif sur le développement durable en
Côte d'Ivoire.
L'estimation du modèle à correction d'erreur
indique également que les coefficients des termes d'erreur sont positifs
pour les équations DLFEIDE, DLPIBH et DPLAEPE. Celui de DLDIH est
néanmoins négatif avec une valeur de -0,08 et significatif. Ce
résultat nous permet de confirmer le test de Johansen et d'identifier
l'équation DLIDH comme la seule équation de cointégration.
Dans cette dynamique de court terme, seule la variable indicatrice des
activités extractives et de production du gaz, de l'eau et de
l'électricité a un impact positif sur l'IDH ; toutes les
autres variables ont un impact négatif. Par ailleurs l'observation de la
statistique de Student indique seules les variables DLIDH, DLECO2H et la
constante sont significatives.
Tableau 7 :
résultat de l'estimation du modèle à correction
d'erreur
|
D(LIDH)
|
|
|
|
|
CointEq(-1)
|
-0,084
|
|
(0,033)
|
D(LIDH(0))
|
0,084
|
|
(0,040)
|
D(LFEIDE(0))
|
-0,001
|
|
(0,001)
|
D(LECO2H(0))
|
-0,001
|
|
(0,001)
|
D(LAEPE_PIB(0))
|
0,003
|
|
(0,001)
|
D(LPIBH(0))
|
-0,003
|
|
(0,002)
|
|
|
C
|
0,0012
|
|
(0,001)
|
Source : l'auteur à partir des
données du modèle
Ces résultats se prêtent difficilement à
l'analyse économique et ne rendent toute fois pas compte des
inter-corrélations entre les différentes variables du
modèle. Il est nécessaire de les renforcer par un test de
causalité.
II.A.5- Résultat du test
de causalité au sens de Granger
L'analyse de la causalité doit nous permettre de
connaître quelles sont les influences statistiquement significatives de
notre modèle. Son étude est donc un préalable à
l'appréciation de la dynamique du modèle.
Selon Toda et Phillips (1993) rapporté par Keho (2009),
le test de causalité au sens de Granger peut être effectué
dans un modèle à correction d'erreur. Il revient à
effectuer un test de causalité sur la dynamique de court terme et la
dimension de long terme portant sur les coefficients associés aux
valeurs passées des variables causales du modèle. Les
résultats du test de causalité de long terme sont
consignés dans le tableau 7.
Les résultats du test de causalité
bi-variée à long terme au sens de Granger, au seuil de 5%,
indiquent une relation de causalité unidirectionnelle des IDE vers l'IDH
et deux relations de causalité unidirectionnelle de l'IDH vers le PIB et
l'AEPE. On peut alors dire que les flux entrants d'IDE causent, à long
terme, le développement durable capté par l'IDH. La
première relation est conforme à l'équation de long terme
obtenue quant à l'effet positif et significatif des flux d'IDE sur
l'IDH.
Tableau 8 : Résultat du test et du sens de
causalité bivariée de Granger à long terme
Hypothèse nulle:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
LPIBH does not Granger Cause
LIDH
|
40
|
9,009
|
0,992
|
LIDH does not Granger Cause
LPIBH
|
7,099
|
0,011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LFEIDE does not Granger Cause
LIDH
|
40
|
5,471
|
0,025
|
LIDH does not Granger Cause
LFEIDE
|
3,166
|
0,083
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LECO2H does not Granger Cause
LIDH
|
40
|
0,251
|
0,620
|
LIDH does not Granger Cause
LECO2H
|
0,003
|
0,956
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAEPE_PIB does not Granger Cause
LIDH
|
40
|
1,002
|
0,323
|
LIDH does not Granger Cause
LAEPE_PIB
|
6,890
|
0,013
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LFEIDE does not Granger Cause
LPIBH
|
40
|
0,021
|
0,964
|
LPIBH does not Granger Cause
LFEIDE
|
0,869
|
0,358
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LECO2H does not Granger Cause
LPIBH
|
40
|
1,193
|
0,282
|
LPIBH does not Granger Cause
LECO2H
|
0,033
|
0,857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAEPE_PIB does not Granger Cause
LPIBH
|
40
|
0,061
|
0,806
|
LPIBH does not Granger Cause
LAEPE_PIB
|
0,737
|
0,396
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LECO2H does not Granger Cause
LFEIDE
|
40
|
0,008
|
0,928
|
LFEIDE does not Granger Cause
LECO2H
|
0,187
|
0,669
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAEPE_PIB does not Granger Cause
LFEIDE
|
40
|
1,283
|
0,265
|
LFEIDE does not Granger Cause
LAEPE_PIB
|
0,205
|
0,653
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAEPE_PIB does not Granger Cause
LECO2H
|
40
|
0,033
|
0,876
|
LECO2H does not Granger Cause
LAEPE_PIB
|
2,064
|
0,159
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : l'auteur à partir des
données
Les résultats du test de causalité
bi-variée, à court terme, au sens de Granger sont
présentés dans le tableau 8. Ceux-ci n'indiquent qu'une seule
relation de causalité unidirectionnelle partant de l'IDH vers l'AEPE.
Cette conclusion confirme un des résultats du test de causalité
de long terme. Elle pourra servir à une meilleure compréhension
de l'équation à correction d'erreur obtenue au tableau 7.
Tableau 9 : résultat du test et du sens de
causalité bivariée de court terme
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLPIBH does not Granger Cause
DLIDH
|
39
|
0.23657
|
0.6296
|
DLIDH does not Granger Cause
DLPIBH
|
0.80284
|
0.3762
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLECO2H does not Granger Cause
DLIDH
|
39
|
2,964
|
0,093
|
DLIDH does not Granger Cause
DLECO2H
|
0,162
|
0,689
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLFEIDE does not Granger Cause
DLIDH
|
39
|
0,041
|
0,949
|
DLIDH does not Granger Cause
DLFEIDE
|
0,042
|
0,839
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLAEPE_PIB does not Granger Cause
DLIDH
|
39
|
0,001
|
0,978
|
DLIDH does not Granger Cause
DLAEPE_PIB
|
1,252
|
0,271
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLECO2H does not Granger Cause
DLPIBH
|
39
|
0,031
|
0,860
|
DLPIBH does not Granger Cause
DLECO2H
|
0,074
|
0,787
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLFEIDE does not Granger Cause
DLPIBH
|
39
|
3,778
|
0,059
|
DLPIBH does not Granger Cause
DLFEIDE
|
0,025
|
0,874
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLAEPE_PIB does not Granger Cause
DLPIBH
|
39
|
1,720
|
0,198
|
DLPIBH does not Granger Cause
DLAEPE_PIB
|
7,055
|
0,012
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLFEIDE does not Granger Cause
DLECO2H
|
39
|
0,339
|
0,564
|
DLECO2H does not Granger Cause
DLFEIDE
|
1,760
|
0,193
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLAEPE_PIB does not Granger Cause
DLECO2H
|
39
|
0,169
|
0,683
|
DLECO2H does not Granger Cause
DLAEPE_PIB
|
0,105
|
0,748
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLAEPE_PIB does not Granger Cause
DLFEIDE
|
39
|
0,086
|
0,718
|
DLFEIDE does not Granger Cause
DLAEPE_PIB
|
3,662
|
0,064
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Note : seuil de
significativité : 5%
Source : l'auteur à partir des
données
I.B-
Interprétation des résultats
Les résultats des différents tests montrent que
les IDE entrants en Côte d'Ivoire ont un impact direct positif sur l'IDH
en se référant à la période de 1970-2010. En effet,
à long terme, l'élasticité du log d'IDH par rapport au log
des flux entrants d'IDE est de 0,3%.Les tests statistiques ont montré
que cette élasticité est significative dans l'explication de
l'IDH. Par ailleurs, les tests de causalité ont identifié une
relation de causalité de long terme partant des IDE vers l'IDH. Il
n'apparaît aucune autre relation de causalité entre les IDE et les
autres variables du modèle. En plus de ces résultats, il faut
ajouter l'importance révélée de la variable indiquant les
activités extractives et de production de l'eau, du gaz et de
l'électricité. En effet, les tests de causalité indiquent
une causalité unidirectionnelle de court terme et de long terme de l'IDH
vers l'AEPE.
Ces résultats appellent plusieurs commentaires.
En premier lieu, ils indiquent l'importance des IDE pour le
développement durable de la Côte d'Ivoire, notamment pour
l'amélioration des conditions sociales et le niveau de vie de la
population. En effet le fait que les flux entrants d'IDE soient un
déterminant de l'IDH confirme certaines thèses défendues
par les théories de la croissance endogène et celles favorables
au développement durable ; pour celles-ci, l'intégration des
investissements étrangers à l'économie locale a des effets
directs et des spillovers importants pour les entreprises nationales et la main
d'oeuvre active. De ce fait, l'arrivée d'IDE est porteuse de
retombées positives sur la qualité de vie et la qualification des
travailleurs en Côte d'Ivoire.
L'arrivée des investisseurs et des travailleurs
étrangers a également des effets d'entraînement et
d'imitation sur la population. En effet, les efforts importants de ces
entreprises et de l'Etat pour créer une main d'oeuvre capable de
répondre aux besoins de ces investissements conduisent à une
modification de la structure de la société qui cherche à
s'adapter à des nouveaux modes de vie. L'implication des entreprises
multinationales dans la réalisation d'ouvrages ruraux pour
l'accès à l'éducation, à l'eau potable et
l'électrification rurale joue un rôle indéniable, à
cet effet.
Dans un second temps, l'absence de causalité entre le
PIBH et les IDE traduit la faiblesse, certes positive, des dépendances
entre ces deux variables. Ainsi, d'une part, ce ne sont pas principalement les
performances dans la croissance économique qui ont attiré les IDE
en Côte d'Ivoire, et, d'autre part, l'afflux d'IDE n'est pas assez
important pour améliore créer une croissance soutenue ; des
insuffisances dans l'orientation des IDE par secteurs d'activité et sur
l'espace national portent en partie cette absence de causalité. Ce
résultat peut traduire également des insuffisances dans les choix
en matière de stratégie de développement ivoirien
basé sur une économie agricole extravertie qui accorde peu
d'opportunités à la compétitivité interne. On
trouve également une explication dans la grande
vulnérabilité de cette économie à la conjoncture
économique et financière internationale; l'attention au profit
des investisseurs étrangers peut avoir des limites et ne produit pas
l'effet économique escompté. Ces insuffisances pourraient
également justifier la faiblesse de l'élasticité du LIDH
par rapport à LPIBH (0,3%).
Enfin, ces résultats relèvent l'absence de
causalité entre les IDE et le taux d'émission de CO2
par habitant. Cela signifie que les IDE ne sont pas à la base de la
pollution en Côte d'Ivoire, particulièrement au niveau des
émissions de CO2. De même, ce ne sont pas les
politiques environnementales qui attirent les IDE en Côte d'Ivoire ;
ceci pourrait expliquer pourquoi la prise en compte des conditions
environnementales est faible dans le code des investissements et le DSRP.
Toutefois, la relation de long terme indique une élasticité
positive entre le taux d'émission de CO2 et l'IDH. Cette
indication fait dire que la pollution participe à l'amélioration
de l'IDH. Ceci est conforme à la situation des pays en
développement dont la Côte d'Ivoire. En effet, ces pays sont
encore largement en dessous de leurs objectifs économiques dont la
satisfaction provient principalement de l'exploitation de leurs ressources
naturelles. Dans ces économies croissance et pollution évoluent
ensemble.
Toute fois, dans l'optique du développement durable, ce
résultat interpelle sur le fait que dans la poursuite des objectifs
économiques, la prise en comptes des impératifs environnementaux
doit être de mise afin de ne pas dévier des priorités
sociales notamment l'amélioration du capital humain. Il est alors
impératif que les modes de production soient révisés
notamment dans les secteurs agricoles et agro-industriels qui sont les plus
gros secteurs pollueurs en Côte d'Ivoire. Dans cette optique les IDE sont
également très attendus car devant être les vecteurs de
transmission des technologies propres au profit de l'économie et des
entreprises nationales.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Les IDE sont un centre d'intérêt particulier pour
les autorités sous-régionales et ivoiriennes, en raison de leur
importance dans le système financier et industriel mondial. Cette
étude a été initiée pour mesurer leurs
contributions au développement durable de la Côte d'Ivoire. Pour
cela nous avons choisi l'IDH comme indicateur du développement durable
et pris en compte les trois dimensions économique, sociale et
l'environnementale, en choisissant un indicateur pour chaque dimension. Ainsi
avons-nous choisis le PIB par habitant comme indicateur de l'aspect
économique et social et le taux d'émission de CO2 par
habitant pour l'aspect environnemental. Nous avons intégré une
variable indicatrice de la politique commerciale en choisissant la valeur
ajoutée des activités extractives et de production du gaz, de
l'eau et de l'électricité rapportée au PIB.
La méthodologie suivie pour conduire les tests
statistiques est basée sur un modèle vectoriel à
correction d'erreur et les tests de causalité bi-varié de
Granger. Les tests économétriques montrent qu'à long
terme, les flux entrants d'IDE ont un impact positif sur l'Indice de
Développement Humain (IDH) et donc sur le développement durable.
En plus, une relation de causalité a été obtenue des flux
entrants d'IDE par PIB vers l'IDH ; ce qui n'est pas le cas avec des IDE
vers le PIBH, le taux d'émission de CO2 par habitant
(ECO2H) et la part des activités extractives et de production
du gaz, de l'eau et l'électricité dans le PIB. Ces
résultats n'ont toutefois pas pu être confirmés par la
dynamique de court terme.
En définitive ces conclusions indiquent l'importance
des IDE pour le développement durable ; elles concordent en grande
partie avec la littérature empirique sur les liens entre les IDE et le
développement du capital humain ; en effet par ses effets positifs
directs et indirects sur les conditions du capital humain, les IDE peuvent
influencer développement durable. La Côte d'Ivoire gagnerait alors
à maintenir ses politiques d'attractivité des IDE afin de faire
face à ses obligations d'offrir de meilleures conditions
éducatives, sanitaires, de vie et de cadre de vie à sa
population.
Toutefois, cette étude a révélé
des déficits dans la politique des IDE dont l'une des
conséquences est la faiblesse de l'impact attendu. En fait, les
stratégies de développement fondées uniquement sur les
mesures d'attrait des IDE ne sont pas suffisantes pour engendrer le
développement durable dans toutes ses dimensions. Il est
indéniable de prendre en compte les objectifs sociaux et
environnementaux dans les discussions avec les investisseurs étrangers.
Ces dispositions doivent concerner prioritairement les investissements dans les
secteurs extractifs miniers, minéraliers pétroliers et
dérivés ainsi que les secteurs agro-industriel et de la
construction car ils sont en première ligne dans la pollution en
Côte d'Ivoire, notamment dans la zone rurale et péri-urbaine. Les
investisseurs étrangers doivent être pleinement associés et
intégrés dans le plan national de développement durable.
Ils doivent pouvoir participer à l'amélioration des conditions
éducatives, sociales, environnementales et de vie des populations
à proximité de leurs lieux d'implantation. Une commission
nationale serait nécessaire afin d'assurer le suivi de cet aspect du
plan de développement durable.
Une autre faiblesse à relever dans le cadre de la
promotion des IDE est de ne pas offrir de réelles opportunités
d'épanouissement aux entreprises et investisseurs locaux. Or c'est la
prospérité des entreprises privées nationales qui pourra
créer la croissance durable et soutenue recherchée. Il importe
alors de renforcer l'encadrement et le suivi des initiatives et entreprises
locales notamment les PME et PMI et de l'accompagner par un secteur financier
public capable de contourner les hésitations des banques classiques,
surtout dans cette période de sortir d'une crise qui a porté un
coup aux activités nationales. Ce soutien leur permettra de se mettre
à niveau afin d'être aptes à l'appropriation des
savoir-faire et des besoins des firmes arrivantes.
Au niveau du cadre de vie, même si la situation n'est
pas alarmante, les autorités ivoiriennes ne doivent pas perdre de vue la
qualité de l'environnement. Sa sauvegarde ne doit pas rester seulement
dans des slogans et autres campagnes de publicité. Il est
nécessaire, dans la stratégie de développement durable de
la Côte d'Ivoire, de mettre en place des techniques précises de
protection de l'environnement basées sur l'éducation et la
formation de la population ; toutes les forces vives doivent être
intégrées dans toutes les politiques environnementales et de
gestion des ressources naturelles.
Enfin, comme nous l'avons déjà souligné,
le modèle de développement ivoirien souffre du manque de
coordination entres les différentes stratégies et programmes
prises en compte dans le cadre du développement durable. C'est pourquoi
il est plus qu'urgent que soit mise en place « la commission du
développement durable » ; celle-ci sera chargée de
la synergie, de la coordination et de l'harmonisation des programmes nationaux
de développement économique, social et de préservation des
ressources nationales. En effet, le développement durable intègre
des acteurs divers dont l'Etat est l'artisan central. Alors, pour que leurs
actions produisent les résultats escomptés, l'Etat doit mettre en
avant sa capacité à promouvoir, organiser et accompagner ce
processus. Cette implication aura l'avantage de la précision des choix
à faire en intégrant les particularités communautaires et
de la définition des dispositions règlementaires devant
réguler les rapports sociaux. Elle va ainsi créer les conditions
de l'appropriation de ce processus par les composantes de la vie
socio-économique nationale, en tenant compte du contexte
international ; cela facilitera l'identification des groupes
vulnérables et la mesure de l'impact des actions menées.
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Doctorat, Centre d'Economie de la Sorbonne, université
Paris1-Panthéon-Sorbonne.
ANNEXES
Annexe 1 ; Résultats des tests de
stationnarité
Test ADF à niveau sur le PIBH
Null Hypothesis: PIBH has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
2.417372
|
0.9955
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test ADF en différence première sur
PIBH
Null Hypothesis: D(PIBH) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.368309
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test PP à niveau sur PIBH
Null Hypothesis: PIBH has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
2.161580
|
0.9916
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
Test PP en différence première sur
PIBH
Null Hypothesis: D(PIBH) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-4.352930
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF sur IDH
Null Hypothesis: IDH has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
7.514746
|
1.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF en différence
première sur IDH
Null Hypothesis: D(IDH) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-13.97735
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP à niveau sur
IDH
Null Hypothesis: IDH has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
2.863663
|
0.9986
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité en différence
première de PP sur IDH
Null Hypothesis: D(IDH) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Bandwidth: 5 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-8.958089
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF à niveau
sur FEIDE
Null Hypothesis: FEIDE has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.185386
|
0.2117
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF en différence
première sur FEIDE
Null Hypothesis: D(FEIDE) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-8.195953
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP à niveau sur
FEIDE
Null Hypothesis: FEIDE has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-1.043601
|
0.2625
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP en différence
première sur FEIDE
Null Hypothesis: D(FEIDE) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-8.195953
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF à niveau sur
ECO2H
Null Hypothesis: ECO2 has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.053769
|
0.2587
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF en
différence première sur ECO2H
Null Hypothesis: D(ECO2) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.824799
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP à niveau
sur ECO2H
Null Hypothesis: ECO2 has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Bandwidth: 0 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-1.053769
|
0.2587
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP en différence
première sur ECO2H
Null Hypothesis: D(ECO2) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Bandwidth: 1 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-5.825435
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.625606
|
|
|
5% level
|
|
-1.949609
|
|
|
10% level
|
|
-1.611593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité ADF à niveau sur
aepe
Null Hypothesis: AEPE_PIB has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.902216
|
0.6348
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.205004
|
|
|
5% level
|
|
-3.526609
|
|
|
10% level
|
|
-3.194611
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Test de stationnarité ADF en différence
première sur aepe
Null Hypothesis: D(AEPE_PIB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.456760
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.610453
|
|
|
5% level
|
|
-2.938987
|
|
|
10% level
|
|
-2.607932
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP à niveau sur
aepe
Null Hypothesis: AEPE_PIB has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-2.123696
|
0.5174
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.205004
|
|
|
5% level
|
|
-3.526609
|
|
|
10% level
|
|
-3.194611
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de stationnarité PP en différence
première sur aepe
Null Hypothesis: D(AEPE_PIB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 1 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-5.459251
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.610453
|
|
|
5% level
|
|
-2.938987
|
|
|
10% level
|
|
-2.607932
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 2: estimation du modèle à
correction d'erreur
Vector Error Correction Estimates
|
|
|
|
Date: 01/02/13 Time: 11:33
|
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2010
|
|
|
|
Included observations: 39 after adjustments
|
|
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LIDH(-1)
|
1.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LFEIDE(-1)
|
-0.002642
|
|
|
|
|
|
(0.00086)
|
|
|
|
|
|
[-3.05581]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LECO2H(-1)
|
-0.001685
|
|
|
|
|
|
(0.00158)
|
|
|
|
|
|
[-1.06859]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAEPE_PIB(-1)
|
-0.014109
|
|
|
|
|
|
(0.00374)
|
|
|
|
|
|
[-3.77348]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBH(-1)
|
-0.003174
|
|
|
|
|
|
(0.00428)
|
|
|
|
|
|
[-0.74204]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.176686
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LIDH)
|
D(LFEIDE)
|
D(LECO2H)
|
D(LAEPE_PIB)
|
D(LPIBH)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CointEq1
|
-0.083705
|
37.66518
|
13.47564
|
15.04801
|
18.76738
|
|
(0.03340)
|
(26.9197)
|
(16.3148)
|
(6.24109)
|
(4.79254)
|
|
[ 2.50598]
|
[ 1.39917]
|
[ 0.82598]
|
[ 2.41112]
|
[ 3.91596]
|
|
|
|
|
|
|
D(LIDH(-1))
|
0.083583
|
-34.77588
|
0.896909
|
-2.165038
|
-7.551478
|
|
(0.04018)
|
(32.3859)
|
(19.6276)
|
(7.50837)
|
(5.76569)
|
|
[ 2.07997]
|
[-1.07380]
|
[ 0.04570]
|
[-0.28835]
|
[-1.30973]
|
|
|
|
|
|
|
D(LFEIDE(-1))
|
-5.93E-05
|
-0.360076
|
0.095103
|
-0.044858
|
-0.032829
|
|
(0.00021)
|
(0.17030)
|
(0.10321)
|
(0.03948)
|
(0.03032)
|
|
[-0.28076]
|
[-2.11436]
|
[ 0.92144]
|
[-1.13615]
|
[-1.08279]
|
|
|
|
|
|
|
D(LECO2H(-1))
|
-0.000744
|
-0.431495
|
0.025485
|
-0.005400
|
-0.015550
|
|
(0.00037)
|
(0.29708)
|
(0.18004)
|
(0.06887)
|
(0.05289)
|
|
[-2.01810]
|
[-1.45248]
|
[ 0.14155]
|
[-0.07840]
|
[-0.29401]
|
|
|
|
|
|
|
D(LAEPE_PIB(-1))
|
0.002772
|
1.607950
|
-0.128321
|
-0.175682
|
0.083097
|
|
(0.00147)
|
(1.18788)
|
(0.71992)
|
(0.27540)
|
(0.21148)
|
|
[ 1.88052]
|
[ 1.35364]
|
[-0.17824]
|
[-0.63792]
|
[ 0.39293]
|
|
|
|
|
|
|
D(LPIBH(-1))
|
-0.003193
|
-1.661883
|
-0.074945
|
0.522946
|
0.267712
|
|
(0.00169)
|
(1.36595)
|
(0.82784)
|
(0.31668)
|
(0.24318)
|
|
[-1.88375]
|
[-1.21665]
|
[-0.09053]
|
[ 1.65133]
|
[ 1.10088]
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.001184
|
0.069051
|
0.011793
|
0.057157
|
0.056602
|
|
(0.00015)
|
(0.12368)
|
(0.07495)
|
(0.02867)
|
(0.02202)
|
|
[ 7.71318]
|
[ 0.55832]
|
[ 0.15733]
|
[ 1.99338]
|
[ 2.57068]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.478649
|
0.210845
|
0.048975
|
0.373918
|
0.488131
|
Adj. R-squared
|
0.380896
|
0.062878
|
-0.129342
|
0.256527
|
0.392155
|
Sum sq. resids
|
1.77E-05
|
11.47996
|
4.216618
|
0.617049
|
0.363857
|
S.E. equation
|
0.000743
|
0.598956
|
0.363000
|
0.138863
|
0.106633
|
F-statistic
|
4.896501
|
1.424947
|
0.274653
|
3.185251
|
5.085992
|
Log likelihood
|
229.4969
|
-31.49091
|
-11.96030
|
25.51557
|
35.81522
|
Akaike AIC
|
-11.41010
|
1.973893
|
0.972323
|
-0.949516
|
-1.477703
|
Schwarz SC
|
-11.11151
|
2.272481
|
1.270911
|
-0.650928
|
-1.179115
|
Mean dependent
|
0.001334
|
0.017496
|
-0.002444
|
0.076284
|
0.068146
|
S.D. dependent
|
0.000945
|
0.618724
|
0.341582
|
0.161047
|
0.136771
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
1.45E-12
|
|
|
|
Determinant resid covariance
|
5.39E-13
|
|
|
|
Log likelihood
|
274.1563
|
|
|
|
Akaike information criterion
|
-12.00802
|
|
|
|
Schwarz criterion
|
-10.30180
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* 1 : www.unctad.org
* 2 OCDE, (1998) Pour l'ouverture des
marchés : les avantages des échanges et de l'investissement
», Problèmes économiques, no 2611-2612, 7-14 avril
1999.
* 3 Mainguy, C. (2004) :
«l'impact des investissements directs étrangers sur les
économies en développement«, revue régional et
développement n°20.
* 4 Voir Rapport du club de Rome
(1972), «the limits to Growth«
* 5 Externalités positives
indirectes des IDE sur l'économie d'accueil
* 6( CNUCED, 2002)
* 7 www.undp.org
* 8 Voir étude de Hamida et
Fekhi ( ), «Energie, émissions polluantes et développement
économique en Tunisie«
* 9 PNUD (2008) : «Rapport sur le
développement humain 2007/2008
* 10 Rapporté par Lahimer N.
(2009)
* 11 Chiffres de UNTCAD (2010)
* 12 BCEAO, (2007), «Rapport
annuel«, BCEAO
* 13 : Rapporté par la
Mission Economique de l'Ambassade de France sur le site www.izf.net
* 14 BCEAO, (2007)
* 15 Sen A., (1985), «Commodities
and Capabilities«, Amsterdam: North Holland
* 16 Pingault, N. (2007),
«Indicateurs de développement durable : un outil de diagnostic
et d'aide à la décision«, Notes et Etudes
Economiques n°28, pp 7-43).
* 17 Une bonne efficacité
économique par exemple ne peut compenser des dégradations
irréversibles de l'environnement).
* 18 Streeten P (1995), «le
développement humain : le débat autour de
l'indicateur«, Revue Internationale des Sciences
Sociales, Paris, UNESCO, pp. 35-49
* 19 C'est « le paradoxe de
Erika » dénoncé par Viveret M.(2003)
* 20 Terme anglais: : Index of
Sustainable Economic Welfare proposé par le World Resources Institute
des Nations Unies
* 21 apparu dans le rapport de 1996
du PNUD
* 22 Déclaration de Helen Clark
administrateur du PNUD à la conférence sur le
développement durable du 29 juin 2012 intitulé
« Au-delà du PIB, l'avenir que nous voulons» à Rio
* 23 www.unctad.org
* 24 www.undp.org
* 25Nangbé(2010),
«Depenses publiques en infrastructures de base et indicateur de
developpement humain (IDH) au Benin«, université d'Abomey
Calavi
|