BURKINA FASO
UNITE-PROGRES-JUSTICE
---------------------------
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET
SUPERIEUR
---------------------------
UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BOBO-DIOULASSO
---------------------------
INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL
MEMOIRE
en vue de l'obtention
du
DIPLÔME DE MASTER RECHERCHE EN ANALYSE DES
POPULATIONS DES ESPACES FAUNIQUES ET HALIEUTIQUES (MFH2)
SPECIALITE : ANALYSE DES POPULATIONS DES ESPACES
FAUNIQUES
1 THEME :
RÉPONSES ADAPTATIVES D'UNE POPULATION DE SINGES COLOBES BAIS (COLOBUS
BADIUS TEMMINCKI. KUHL, 1820) DANS LA RÉSERVE DE FATHALA, PARC NATIONAL
DU DELTA DU SALOUM, SÉNÉGAL
Présenté par :
Serigne Abdou Aziz Sy NDIAYE
Devant le jury composé de :
Pr Bélem Adrien M. Gaston :
Président du jury
Pr Kabré T. André :
Directeur du mémoire
Dr Hien Mipro : Membre
Dr Djibril Diouck : Co-directeur
du mémoire
N° : .........2010/MFH2 (Halieutique, Faune)
Mai 2011
DÉDICACES
Je dédie ce travail à mon
défunt père, ma mère, mon épouse, mes filles, mes
frères et soeurs, oncles et beaux parents, bref, à tous mes
proches et à tous les membres de ma famille.
Cette page ne suffirait pas pour vous signifier ma
gratitude pour votre soutien de tous les instants
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à Dieu le tout puissant qui
nous a confié la santé et la paix qui nous ont permis de
réaliser ce travail.
Nous tenons à remercier toutes les
personnes et institutions qui ont contribué d'une manière ou
d'une autre à l'élaboration de ce mémoire.
J'exprime ma reconnaissance envers le Directeur des Parcs
Nationaux du Sénégal, Colonel Mame Balla GUEYE pour m'avoir
accordé l'autorisation de suivre cette formation.
Je remercie mon maître de stage, Dr Djibril DIOUCK pour
m'avoir proposé ce sujet. Vous m'avez conseillé et
accompagné efficacement pour ce travail. Nos recherches n'auraient pu
aboutir sans les nombreux concours que vous nous avez si largement
apportés. A vous, nous adressons un grand merci.
J'exprime ma profonde gratitude au Professeur Kabré T.
André, Directeur de ce mémoire qui m'a assisté de ses
précieux conseils. Votre appui pédagogique m'a permis de bien
aborder cette étude.
Mention spéciale à l'équipe de Gestion de
la Réserve de Fathala, particulièrement au Directeur, Vincent et
à Jean Paul notre guide pour leur accueil, leur soutien et leur esprit
d'équipe. Vous avez su nous faire profiter de votre connaissance du
terrain. Vous avez beaucoup facilité le déroulement du stage.
Mes remerciements s'adressent aussi au Professeur Bélem
Adrien M. Gaston et au Docteur Hien Mipro pour avoir accepté de faire
partie de notre jury. Votre présence dans ce jury est pour nous un grand
honneur.
Merci à l'Agence Universitaire de la Francophonie
d'avoir financé en partie cette formation.
Je remercie le Programme USAID / WULA NAAFAA
particulièrement le Coordinateur National Colonel Babacar Salif GUEYE et
le Directeur Jeffrey Povolny, pour avoir financé
l'intégralité du voyage au Burkina pour la Soutenance de ce
mémoire. Vous m'avez permis de me déplacer et de séjourner
à Bobo-Dioulasso dans de très bonnes conditions. Je vous prie
d'accepter ici ma profonde reconnaissance.
Merci à Cécile Solange DIOUF pour la relecture,
l'impression et la reprographie de ce document.
Je remercie Kalidou Kane et Sassy Ndiaye pour l'aide qu'ils
m'ont apportée lors de la réalisation de la carte du domaine
vital de la bande étudiée.
Nous ne saurions terminer sans remercier aussi, tous ceux que
nous n'avons pas cités ici et qui ont contribué et
participé à ce travail, en leur demandant toute leur indulgence
pour les éventuelles imperfections et omissions.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
1 - CONTEXTE GENERAL ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.1 Contexte general
4
1.2 La demarche methodologique
24
2 RESULTATS
33
2.1 Dynamique de la vegetation ligneuse
34
2.2 Paramètres socio-écologiques: taille et
structure sociale de la bande
38
2.3 Domaines vital
39
2.4 Arboricolisme
39
2.5 La présence au sol
41
2.6 Utilisation des supports
41
2.7 Les espèces d'arbres utilisées par les colobe
bais
43
2.8 Rythme circadien
44
2.9 Régime alimentaire
48
3 - DISCUSSION
50
3.1 Evolution des habitats.
51
3.2 Paramètres socio-écologiques
52
CONCLUSION
58
BIBLIOGRAPHIE
60
ANNEXE 1 : CARTE ZONAGE DE LA RBDS
69
ANNEXE 2 : FLORE ET VEGETATION
70
ANNEXE 3 : LES PRIMATES DANS LA FORÊT DE FATHALA
71
LISTE DES FIGURES
Figure1. Images de quelques individus de la bande
suivie dans la Réserve de Fathala
3
Figure 2. Pluviométrie de la zone
d'étude entre 1950 et 2008. (CADL de Toubacouta)
3
Figure 3. Données climatiques sur la zone
d'étude (Bâ et al ,1999)
3
Figure4.
Classification des différents types de support utilisés par les
Colobes bais (extrait de GALAT 1983)
31
Figure 5 : Pourcentage des différentes
classes de hauteur des arbres dans les milieux de savane de la Réserve
de Fathala
3
Figure 6. Proportions des arbres des
différentes classes de diamètre
3
Figure 7. Variation des densités des
principales espèces ligneuses de 1972 à 2010 dans la Forêt
de Fathala
3
Figure 8. Variation de la diversité floristique
entre 1972 et 2010 dans la forêt de Fathala
3
Figure 9. Variation de la Dominance entre 1972 et 2010
à Fathala
3
Figure 10. Domaine vital de la bande de Colobes bais
dans la Réserve de Fathala
3
Figure 11. Niveau d'utilisation des différentes
strates par les Colobes bais
3
Figure 12. Variation journalière de la hauteur
des Colobes bais en fonction de l'âge
3
Figure 13. Variation journalière de la hauteur
des Colobes bais en fonction du sexe
3
Figure14. Niveau d'utilisation des différents
types de support par les Colobes bais
3
Figure 15. Variation et niveau d'utilisation des
différents types de supports au cours de la journée.
3
Figure 16. Utilisation des supports en fonction du
sexe
3
Figure 17. Espèces d'arbres utiisées par
les Colobes bais
3
Figure 18. Budget temps des Colobes bais dans la
Réserve de Fathala
3
Figure 19. Variation journalière des
activités de la bande suivie
3
Figure 20. Variation des activités en fonction
de l'âge
3
Figure 21. Variation des activités en fonction
du sexe
3
Figure 22. Hauteur moyenne des Colobes bais suivis
dans les arbres en fonction de leur âge et de leur activité
3
Figure 23. Hauteur moyenne des Colobes bais suivis
dans les arbres en fonction de leur sexe et de leur activité
3
Figure 25. Taux de consommation des différentes
espèces végétales
3
Figure 24. Taux de présence des Colobes sur
les différents types de support
...............................................................................................................
3
LISTE DES CARTES
Carte 1. Carte de la Réserve de Biosphère du Delta
du Saloum
11
Carte 2. Carte de situation du PNDS dans la RBDS
14
Carte 3. Localisation du site d'étude
16
Carte 4. Réseau hydrographique du PNDS 20
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Tableau synthétique des textes juridiques
internationaux signés par le Sénégal concernant la gestion
de la RBDS
17
Tableau 2. Critères d'âge et de sexe, extrait de
GALLAT-LUONG (1983)
28
Tableau 3. Fréquence des différentes espèces
répertoriées dans la Réserve de Fathala au cours de cette
étude.
34
Tableau 4. Taux de présence au sol de la bande 47
Tableau 5 .Évolution de la densité ligneuse de la
forêt de Fathala 51
Tableau 6. Indices de variation de la diversité et de la
dominance à Fathala entre 1972 et 2010 51
Tableau 7. Comparaison des effectifs et de la structure sociale
et démographique des populations de Colobes bais de Fathala et ceux
relevés chez une population à Pirang 53
Tableau 8. Comparaison des domaines vitaux des Colobes bais des
forêts de Fathala et de Pirang 53
Tableau 9. Variation de la hauteur moyenne des Colobes bais dans
la végétation 54
Tableau 10. Régime alimentaire comparé des Colobes
de la Réserve de Fathala en 2010 avec celui observé dans ma
forêt de Fathala en 1996
57
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
AMP : Aire Marine Protégée
CADL : Centre d'Appui au Développement Local
CONSERE : Conseil Supérieur des Ressources Naturelles
et de l'Environnement
CPM : Centre de Pêche de Missirah
DPN: Direction des Parcs Nationaux du Sénégal
IPS: Société Internationale de Primatologie
IRD: Institut de Recherche pour le Développement
FIBA: Fondation Internationale du Banc d'Arguin
GPS: Global Positioning System
MDG: Projet Culture et Développement
PNDS: Parc National du Delta du Saloum
RBDS: Réserve de Biosphère du Delta du Saloum
SPEFS: Société pour la Protection de
l'Environnement et de la faune Sauvage
UCAD: Université Cheikh Anta Diop de Dakar
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la
Nature
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
RÉSUMÉ
Ce document est le résultat de cinq mois de travail au
sein de la Réserve animalière de Fathala, située dans la
forêt de Fathala, partie continentale du Parc National du Delta du Saloum
au Sénégal. Il porte sur l'étude de la dynamique de la
population de Colobes bais d'Afrique occidentale (Colobus badius
temmincki) dans ce site.
Cette zone a connu pendant plusieurs décennies une
nette diminution du couvert végétal, au point de compromettre la
survie des populations de Colobes bais les plus septentrionales d'Afrique
qu'elle abrite. En trente cinq ans, la densité globale des ligneux dans
la forêt de Fathala a fortement diminué. Le nombre d'individus /
ha a baissé de plus de la moitié entre 1975 et 2010.
Néanmoins, la clôture et l'intensification de la surveillance
semble donner des résultats positifs du point de vue de la
régénération des ligneux et de la conservation de la
biodiversité au niveau de la Réserve de Fathala ces
dernières années.
Une analyse fine des aspects écologiques classiques du
Colobus badius temmincki a été effectuée. Sur la
base des résultats, il apparaît que l'effectif de la bande varie
de 19 à 25 individus. Leur structure sociale est de type
hétérosexuel, multimâles, multifemelles. Leur domaine vital
couvre une superficie de 70 ha. La hauteur moyenne de ces singes dans les
arbres est de 9,44 m. Ils passent 61,4% de leur temps au repos, 17,6% à
l'alimentation, 11,2% à la locomotion et 9,8% aux activités
sociales. Le régime alimentaire est constitué
d'éléments végétaux surtout jeunes dont 76% de
feuilles jeunes et 3% de fruits. Khaya senegalensis est
l'espèce la plus consommée avec 64% des observations.
La comparaison des résultats obtenus avec ceux
d'études antérieures montre que le Colobus badius temmincki
a développé des adaptations pour faire face à la
dégradation de son environnement par une extension du domaine vital
entre autres.
Mots- clés : Colobus
badius temmincki, Sénégal, singes, septentrional,
forêt de Fathala, couvert végétal, domaine vital, habitat,
adaptation, survie, biodiversité, densité, conservation,
dégradation, régénération.
ABSTRACT
This document is the result from five months of work within
the animalist Reserve of Fathala, located in the Fathala forest, continental
part of the National Park of the Delta of Saloum in Senegal. It relates to the
study of the dynamics of the populations of Western Africa Red colobus
(Colobus badius temmincki) in this site.
This zone knew during several decades a clear reduction in
plant cover, at the point to compromise the survival of the most septentrional
Red colobus populations of Africa which it shelters. In thirty five years, the
total density of the woody plant in the forest of Fathala strongly decreased.
The number of individuals/ha dropped of more than half between 1975 and 2010.
Nevertheless, the fence and the intensification of the monitoring seem to give
positive tests from the point of view of the regeneration of the ligneous
family and conservation of the biodiversity to the level of the Fathala Reserve
these last years.
A fine analysis of the traditional ecological aspects of
Colobus badius temmincki was carried out. On the basis of result, it
appears that this band consist of from 19 to 25 individuals. Their social
structure is of heterosexual type, multimales, multifemales. Their vital domain
covers a surface of 70ha. The average height of the monkeys in the trees is of
9,44 m. They pass 61,4% of their time at rest, 17,6% in feeding, 11,2% with the
locomotion and 9,8% with the social activities. The food mode consists of
especially young vegetable elements including 76% of young sheets and fruit 3%.
Khaya senegalensis is the species most consumed with 64% of the
observations.
The comparison between the results obtained and those of
former studies shows that Colobus badius temmincki developed
adaptations to face the degradation of its environment by an extension of the
vital domain particulary.
Key words: Colobus badius
temmincki, Red colobus, septentrional, Fatala forest, vegetable cover,
vital domain, habitat, adaptation, survival, biodiversity, density,
conservation, degradation, regeneration
2 INTRODUCTION
Les Colobes bais d'Afrique occidentale (Colobus
badius temmincki) sont des
primates
arboricoles
inféodés de la forêt intertropicale africaine. L'Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (
UICN),
les compte parmi les
espèces
classées vulnérables. L'homme ne sait pas les maintenir en
captivité. Ces singes sont donc très dépendants de la
conservation de leur environnement.
Au Sénégal, la forêt de Fathala, partie
terrestre du Parc National du Delta du Saloum, abrite la population de Colobe
bais la plus septentrionale d'Afrique. Depuis plusieurs décennies, elle
a dû faire face à une importante dégradation de son
environnement. Essentiellement arboricoles (GALAT-LUONG, 1983 ) et de
régime alimentaire folivore (NAPIER & NAPIER, 1967 ; DORST
& DANDELOT 1970, JOLLY, 1972), ces singes ne descendent au sol qu'en milieu
dégradé là où leur habitat ne leur permet plus de
se déplacer d'arbre en arbre directement.
La Réserve de Biosphère du Delta du Saloum
constitue l'un des rares endroits en Afrique où il est possible de
rencontrer des Colobes bais qui vivent en milieu de savane arborée
(DUPUY, 1972 ; DUPUY & VERSCHUREN, 1982 ; GATINOT, 1974,
1975 ; DIOUCK, 1995, 1999). Dans presque tout le reste du Continent, cette
espèce vit uniquement en forêt humide tropicale (CLUTTON-BROCK,
1972, 1973, 1974a ; STRUHSAKER, 1974, 1975, 1981 ; GALAT-LUONG &
GALAT 1979 ; MITANI, 1990 ; DECKER, 1996)
L'analyse de l'évolution de la végétation
de 1969 à 2002, en particulier les modifications de la couverture
ligneuse, la densité et la
biodiversité
des arbres, a montré que les trois-quarts des galeries
forestières, habitat principal des colobes bais, ont disparu et que la
diversité des arbres a chuté de moitié (LYKKE, 1996 ;
DIOUCK 1999). Cette régression du couvert végétal risque
de compromettre la survie de cette espèce car la principale menace pour
la survie de la majorité des primates est la dégradation de leur
habitat.
Il se pose alors la question de l'évaluation des
conditions de survie de cette population à la limite de son aire de
répartition et de l'aptitude d'une telle espèce à
s'adapter aux changements de son environnement et à la perte de son
habitat.
C'est dans ce cadre que s'inscrit l'objectif global de ce
travail qui porte à la fois sur l'analyse de la dynamique de la
population de Colobes bais et sur l'étude de l'évolution des
habitats pendant ces 35 dernières années dans la forêt de
Fathala en général et dans la Réserve de Fathala en
particulier. Cela permettra d'une part d'évaluer leur capacité
d'adaptation à un milieu à fortes contraintes écologiques
et, d'autre part, de connaître les stratégies
développées pour faire face aux modifications de leur habitat.
Pour cela, nous avons étudié une bande de
Colobes bais vivant dans une forêt claire située dans la
Réserve de Fathala. L'étude se base sur un travail de terrain de
5 mois.
Ce document présente une synthèse des
résultats de ce travail. Dans une première partie sont
présentés le contexte général pour définir
la problématique, la justification de l'étude et la
démarche méthodologique. Nous présentons également
dans cette partie l'espèce et le site d'étude. La deuxième
partie présente les résultats de nos observations sur le terrain.
Nous effectuons ainsi une analyse fine de tous les aspects écologiques
(évolution de la végétation, effectif, utilisation du
milieu, budget-temps, régime alimentaire) pour mieux appréhender
les différentes adaptations développées par le Colobe bai.
En fin les résultats obtenus au cours de cette étude sont
discutés dans la troisième partie et comparés à
ceux relevés précédemment sur la population de Colobes
bais de la forêt de Fathala GATINOT (1974, 1975) ; LYKKE(1993) GALAT
(1975, 1983) ; GALAT-LUONG (1976, 1977) ; GALAT-LUONG & al,
(1998b) ; DIOUCK (1995, 1999).
3 - CONTEXTE GENERAL ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
3.1 CONTEXTE
GENERAL
3.1.1
PROBLEMATIQUE
Cette étude s'insère dans un projet
initié par la Direction des Parcs Nationaux (DPN) en partenariat avec la
Direction de la Reserve de Fathala. Il vise à réaliser le suivi
de la dynamique d'une population de Colobes bais d'Afrique occidentale
(Colobus badius temmincki) dans la Réserve
animalière de Fathala.
La première revue exhaustive en cinq (05) ans des 634
espèces mondiales de primates a montré que près de 50%
d'entre elles sont en danger d'extinction, selon les critères de la
Liste rouge des espèces menacées de l'UICN (News-press release
août 2008).
Par ailleurs, le rapport rédigé par les plus
grands experts mondiaux sur les primates et rendu public lors du 22ème
Congrès de la Société internationale de primatologie (IPS)
à Edinbourg en Écosse, dresse un portrait effrayant de
l'état des primates partout dans le monde. En Asie par exemple, plus de
70% des espèces de primates sont citées sur la Liste rouge de
l'UICN dans les catégories "vulnérable", "en danger" ou "en
danger critique d'extinction", ce qui signifie qu'elles peuvent
disparaître à tout jamais dans un futur proche.
Les propos de Russell A. Mittermeier1(*) lors du même
congrès illustre bien cette situation : « Depuis plusieurs
années, nous avons tiré le signal d'alarme sur la situation des
primates, mais nous disposons aujourd'hui de données concrètes
qui montrent que la situation est beaucoup plus grave que celle que nous avions
imaginée » a-t-il constaté, avant
d'ajouter : « la première source de menace a
toujours été la destruction de la forêt
tropicale».
Ici en Afrique, onze (11) des treize (13) espèces de
colobes bais connues sont considérées "en danger critique
d'extinction" ou "en danger". Deux espèces sont peut-être
déjà éteintes : le colobe bai de Bouvier (Procolobus
pennantii bouvieri) n'a pas été vu depuis 25 ans tandis
qu'aucun représentant vivant du colobe bai de Miss Waldron's Red Colobus
(Procolobus badius waldroni) n'a été observé par
un primatologue depuis 1978 malgré des rumeurs occasionnelles sur sa
survie (News-press release août 2008).
Selon Richard Wrangham, président de l'IPS «
parmi les espèces africaines, ce sont les grands singes comme les
gorilles et les bonobos qui ont généralement canalisé
l'attention. Même si ces espèces sont très menacées,
ce sont les plus petits primates comme les colobes bais qui pourraient
disparaître en premier. »
La sauvegarde des écosystèmes abritant encore
les rares populations de petits primates demeure de ce fait un objectif phare
pour les acteurs de la conservation de la biodiversité.
Sous ce rapport, la forêt de Fahala présente un
grand intérêt écologique non seulement en termes de
richesse en biodiversité mais également du fait qu'elle abrite la
population la plus septentrionale de Colobe bai.
Les menaces évoquées par R A Mittermeier
cité plus haut sont aussi signalées en ce qui concerne cette
forêt, sujette aujourd'hui à des phénomènes de
déforestation (coupe illicite de bois entre autres), de feux brousse et
de braconnage des animaux. Il est à noter toutefois que ce
phénomène de dégradation des habitats naturels, de par
leur ampleur et l'importance des régions concernées est devenu
une préoccupation de portée internationale. Ainsi, les questions
de l'environnement constituent de nos jours un enjeu fondamental par rapport au
devenir de l'humanité dans son ensemble.
En outre, le Sénégal en tant que pays
Sahélien est confronté à une dégradation
accélérée de ses écosystèmes. La
préservation des ressources naturelles sauvages apparaît comme un
défi majeur à relever dans un tel contexte. En effet, de 1970
à 1986 le Sénégal a perdu 82 % de l'habitat de sa faune et
de sa flore sauvage suite à la sécheresse, au déboisement
et à l'action des feux de brousse (CONSERE, 1995). Beaucoup
d'espèces sont devenues rares voire même menacées de
disparition à cause de la dégradation très avancée
de leurs habitats. C'est le cas par exemple des éléphants, des
chimpanzés et des Colobes bais qui font l'objet de cette
étude.
Les impacts négatifs de cette perte des habitats sur
les ressources fauniques sont d'autant plus aigus qu'elle constitue un
problème majeur et rend précaire la survie de beaucoup
d'espèces sauvages qui en dépendent. Le cas du Colobe bai,
espèce principalement arboricole, indicatrice de dégradation du
milieu forestier, est très illustratif, en ce sens qu'il est
classé par l'UICN en danger d'extinction sur l'ensemble de son aire de
répartition en Afrique. La conservation de cette espèce,
incapable de survivre en captivité, passe donc nécessairement par
la préservation de son habitat. La sauvegarde des
écosystèmes terrestres du Delta du Saloum,
précisément de la forêt de Fathala, dernier refuge et
limite septentrionale de l'aire de répartition des quelques rares
colonies reliques de Colobes bais d'Afrique occidentale est donc devenue un
impératif pour leur survie.
3.1.2 Justification de
l'étude
Des études réalisées par l'IRD dans la
forêt de Fathala ont montré des modifications entre la
période 1969 et 2002 de la couverture ligneuse (la surface
occupée par les arbres et les grosses lianes), de la densité et
de la biodiversité des arbres (évaluée à l'aide
d'indices spécifiques). Elle a révélé que les
trois-quarts des galeries forestières, habitat principal des colobes
bais, ont disparu et que la diversité des arbres a chuté de
moitié (LYKKE, 1996 ; DIOUCK, 1995, 1999 ; GALAT-LUONG et
al., 1998). Les activités humaines tels que le surpâturage,
les prélèvements excessifs de bois et les feux
incontrôlés, dont les effets s'ajoutent à un déficit
important des précipitations (300 mm ces trente dernières
années), sont responsables de cette dégradation.
En 2000, des aménagements nouveaux ont
été effectués dans le PNDS avec la création d'une
réserve privée de faune sauvage de Fathala (installation d'une
clôture, de points d'eau, introduction d'espèces nouvelles,
gestion privée, ...). Parallèlement, de 1974 à 1976 et de
1988 à 2002, les scientifiques ont suivi l'évolution de la
population de colobes bais, qui n'a subi qu'une très faible
régression de son effectif, passant de 600 à 500 individus dans
le PNDS (noyau central, de la Réserve de Biosphère du Delta du
Saloum, RBDS). Les études primatologiques déjà
effectuées dans ce Parc (GATINOT, 1975, DIOUCK, 1995) mettent en
évidence d'importantes adaptations aux modifications du milieu notamment
par des changements de comportement.
Il est ainsi opportun, dix ans après, de
réaliser un nouveau suivi au niveau de la zone clôturée de
la dynamique de cette population.
3.1.3 Objectifs de
l'étude
L'objectif général porte sur l'évaluation
des capacités d'adaptation et de survie de ces espèces par
rapport aux modifications de leur environnement et au degré de
dégradation du milieu.
Les objectifs spécifiques se déclinent comme
suit:
- Caractériser l'évolution des habitats des
Colobes bais dans la réserve;
- Approfondir les connaissances sur les comportements
écologiques et éthologiques des Colobes bais (régime
alimentaire, rythme d'activités, utilisation verticale et horizontale du
milieu, etc.) ;
- Discuter et comparer les résultats de cette
étude aux travaux botaniques et primatologiques antérieurs
3.1.4 L'espèce
étudiée : le Colobe bai d'Afrique occidentale
Les Colobes bais sont des primates arboricoles vivant dans la
forêt dense intertropicale. L'Union Internationale pour la Conservation
de la Nature (UICN) les compte parmi les espèces les plus
menacées d'extinction.
Ils appartiennent à la sous famille des
Colobinés qui renferme sept genres dont six asiatiques et un (le genre
Colobus) africain.
3.1.4.1 Description
générale.
Le Colobe bai d'Afrique occidentale est un singe de taille
moyenne, aux longues pattes, au dos arqué et à l'abdomen
volumineux. La partie supérieure du corps et l'extrémité
de la longue queue sont grises à noires foncées. Le dessous du
corps et les pattes sont rouges à oranges. La partie ventrale et la face
postérieure des cuisses sont claires. Les yeux sont entourés
d'une auréole rosée, tandis que la face glabre est de couleur
grise ardoise .Le pouce réduit est l'une des caractéristiques
particulières de ce singe, d'où son nom de colobe qui vient du
grec kolobos, qui signifie « mutilé ». Le Colobe est
doté d'un appareil digestif semblable à celui des ruminants
(estomac sacculé). Lors de l'oestrus, la peau sexuelle (appareil
génital femelle externe) peut presque atteindre le volume de la
tête.
Le poids des colobes bais adultes peut varier de 8 à 10
kg et la longueur de la queue peut atteindre 70 à 80 cm, DORST et
DANDELOT (1970). A cause du dimorphisme sexuel, la femelle est
légèrement plus petite que le mâle.
3.1.4.2 Ecologie et
régime alimentaire.
Le Colobe bai est le singe le plus inféodé aux
grands arbres de la forêt tropicale dense humide. Il s'est pourtant
adapté aux forêts claires et sèches du
Sénégal. Il peut être trouvé dans les galeries
forestières du Parcs nationaux du Niokolo koba, de la Basse Casamance et
du Delta du Saloum au Sénégal.
Totalement arboricole, il ne descend au sol qu'en
Sénégambie là où la dégradation de son
habitat ne lui permet plus de se déplacer d'arbre en arbre
directement.
Normalement folivore à 90%, il consomme
également des fleurs et des fruits quand les feuilles deviennent trop
dures en fin de saison sèche. Son estomac sacculé à la
manière des ruminants et les bactéries qu'il contient lui
permettent de dégrader la cellulose et d'éliminer les toxines des
feuilles au prix de très longues phases de digestion.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18202.png)
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18203.png)
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18204.png)
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18205.png)
Figure1. Images de
quelques individus de la bande suivie dans la Réserve de
Fathala
3.1.4.3 Organisation
sociale.
Les Colobes bais forment des bandes
multimâles et multifemelles de 8 à plus de 60 membres. Dans les
milieux typiques du Niokolo-Badiar, les domaines vitaux couvrent 10 à 20
ha. Ils sont moins étendus dans les galeries forestières du Delta
du Saloum. La troupe est peu structurée et des sous groupes peuvent s'en
séparer puis la rejoindre (« scission-fusion »). Contrairement
à la plupart des autres systèmes sociaux, ce sont les femelles
qui quittent la troupe et émigrent.
3.1.4.4
Comportement.
Les Colobes bais effectuent des bonds impressionnants,
utilisant le rebond des branches pour se propulser et la queue comme balancier.
Pour atteindre un autre arbre, ils rentrent la tête dans les
épaules et leurs mains antérieures aux longs doigts mais au pouce
réduit s'agrippent aux branches et leur permettent de se rattraper en
cas de chute.
Les bonds sont souvent utilisés par les mâles
pour manifester leur dominance. Trois cris sont plus fréquemment
émis : des aboiements, des éternuements et des hurlements.
Contrairement à la forme des Colobes vivant en Côte d'Ivoire, les
femelles n'ont au Sénégal pas de vocalisation de
copulation.
3.1.4.5 Taxonomie et
répartition géographique
Le Colobe bai africain appartient à la classe des
Mammifères :
- Ordre des Primates ;
- Sous ordre des Simiens ;
- Infra ordre des Cathariniens ;
- Famille des Cercopithécidés ;
- Sous famille des Colobinés ;
- Genre Colobus appelé également Procolobus
ou Piliocolobus;
- Espèce badius ;
- Sous-espèce temmincki.
Les travaux de Diouck (1999) nous renseignent en détail
sur la répartition géographique des Colobes bais qui se
rencontrent du Sénégal à la Tanzanie. Ainsi nous
avons :
- Le Colobe bai d'Afrique occidentale, Colobus
badius, qui comprend deux sous espèces :
- C.b temmincki, présent dans les îlots
forestiers du Sénégal, de
la Gambie et de la Guinée Bissau ;
- C.b badius, dont l'aire de répartition
jouxte celle de C.b temmincki. Il a été observé
dans le bloc forestier d'Afrique occidentale en Côte d'ivoire et en
Guinée.
- Le colobe bai, C pennanti, qui comprend de
nombreuses sous-espéces :
- C. p. waldroni avec une aire de
répartition située à l'est de celle de C. b.
badius ;
- C. p. tephroceles signalé en ouganda et en
Tanzanie ;
- C. p. oustalleti en Centrafrique ;
- C.p rufomitratus ou Colobe bai à tête
rousse, noté au Kenya ;
- C.p.tholloni, d'Afrique centrale ;
Ces différentes sous-espèces sont
regroupées en une seule espèce, Procolobus badius par la
commission de survie des espèces de l'UICN qui maintient les mêmes
noms de sous-espèces.
D'autre Colobes sont aussi observés en Afrique. C'est
le cas du :
- colobe guéreza d'Angola (Colobus angolensis)
- colobe à longs poils ou à camail (Colobus
polykomos)
- colobe guéreza noir (Colobus satanas)
- Le colobe roux du Cameroun (Procolobus preussi)
- Le colobe vert olive ou colobe de Van Beneden
(Procolobus verus).
3.1.5 LA ZONE D'ETUDE
La réserve de Fathala fait partie de la forêt de
Fathala. Cette dernière constitue la partie continentale du PNDS, un
des noyaux centraux de la Réserve de Biosphère du Delta du
Saloum (R.B.D.S).
3.1.5.1 La
Réserve de Biosphère du Delta du Saloum.
Le Delta du Saloum (carte 1) a été
érigé par l'UNESCO et l'Etat du Sénégal en
Réserve de Biosphère le 16 mars 1981 du fait de la richesse et de
la diversité de ses écosystèmes. La RBDS est située
sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, au centre ouest du
Sénégal, dans la partie estuarienne du bassin hydrographique du
Sine-Saloum, du Diomboss et du Bandiala, à la frontière
gambienne. Elle est localisée entre 13°35 et 14°15 de Latitude Nord et
16°03 et 16°50 de Longitude Ouest. Elle couvre une superficie de 180 000
hectares. Au plan administratif, elle correspond aux arrondissements de Djilor,
Toubacouta, Niodor et Fimela, partie intégrante de la région de
Fatick comprenant surtout des villages et quelques agglomérations comme
Sokone, Foundiougne, Niodior et Betenti. Comme toute réserve de la
biosphère, elle comprend trois zones :
- les noyaux centraux représentés par le PNDS,
la Réserve naturelle communautaire de palmarin et l'Amp de
Bamboug ;
- la zone tampon utilisée pour les activités
compatibles avec les objectifs de conservation et ;
- la zone périphérique pour des pratiques
d'utilisation durable des ressources ;
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18206.png)
Carte 1. Carte de la
Réserve de Biosphère du Delta du Saloum
3.1.5.2 Le Parc
National du Delta du Saloum
Le Parc National du Delta du Saloum (PNDS), créé
le 28 mars 1976 par décret N° 76.577 est située à sa
partie sud-ouest et couvre une superficie de 76 000 ha. Il se
caractérise par la présence de trois principaux milieux
écologiques : un domaine continental riche en forêts et
limité dans sa partie basse par la mangrove et les tannes ; un domaine
amphibie composé de trois grands groupes d'îles bordés par
un réseau dense de chenaux entourés de mangroves ; et un domaine
maritime. Ces trois milieux ont des fonctions relativement différentes
et sont fortement dépendants du point de vue de leur fonctionnement,
leur dynamique et leur évolution.
Le domaine continental est l'habitat principal de la
grande et moyenne faune sauvage, il est la principale source trophique (eau et
constituants organiques et minéraux) des cours d'eau estuariens et de
son écosystème mangrove. C'est aussi la zone la plus
dégradée de la RBDS, plus de 80% de la superficie est
défrichée, l'avancée de la langue salée et des
tannes et, la dégradation de la mangrove est très remarquable
à ce niveau. L'érosion hydrique drainant une forte proportion de
particules sableuses est une menace à long terme pour les
écosystèmes vasière-mangrove d'une part, et les galeries
forestières d'autre part.
Le domaine amphibie qui constitue l'estuaire est le milieu
principal de reproduction, de nourrissage et de repos des espèces
halieutiques et les oiseaux d'eau. Cette richesse est maintenue grâce aux
nombreuses vasières, chenaux ou bolons bordés de mangrove. Les
îles et îlots inhabités constituent les derniers refuges de
la grande et moyenne faune sauvage.
Le domaine maritime renferme une série
d'îlots, de banc de sable et d'importants herbiers. C'est la principale
zone de reproduction des oiseaux, les Laridea en particulier. L'île aux
oiseaux étant le principal site. Grâce à son herbier, il
est le domaine maritime de nourrissage de tortues marines, de crevettes et lieu
de convergences de plusieurs espèces halieutiques. Quoique zone de haute
importance en termes de conservation, il est le premier site de pêche de
la RBDS.
Le Delta du Saloum constitue le 6ème estuaire dans le
monde pour sa diversité ichtyofaunique (114 espèces de poissons).
Il représente aussi un important site de reproduction et d'alimentation
des tortues marines, du lamantin, du dauphin souza.
Le parc a été désigné site Ramsar
en 1984 ce qui lui confère le statut de zone humide d'importance
internationale particulièrement comme habitat d'oiseaux d'eau. Il est
devenu en 2008 avec le Niumi en Gambie le premier site Ramsar
transfrontière africain. Le Delta du Saloum fait aussi partie du club
des plus belles baies du Monde.
Il faut également signaler que le Delta du Saloum est
le troisième site d'importance ornithologique de l'Afrique de l'Ouest
après le Banc d'Arguin (Mauritanie) et le Djoudj
(Sénégal). C'est une terre d'asile pour des centaines de milliers
d'oiseaux. Il accueille annuellement le quart de la population mondiale de
sternes royales et constitue un important quartier d'hiver pour les oiseaux
migrateurs du paléarctique. Le Parc National du Delta du Saloum
renferme des vasières, des reposoirs et dortoirs pour de nombreuses
espèces d'oiseaux et de chapelets d'îlots leur servant de lieux de
reproduction. Parmi ces derniers, le plus important correspond à l'Ile
aux oiseaux (environ une longueur d'une dizaine de km et une largeur maximale
de 500 m) qui est une zone de nidification essentiellement pour les larideaes
(sterne royale, sterne caspienne, mouette à tête grise,
goéland railleur, etc.), les hérons, les tortues marines...
Le parc abrite des forêts de mangroves. La mangrove et
les vasières qui y sont associées jouent un rôle important
pour la fixation des côtes et l'approvisionnement des populations en
multiples produits naturels de base (bois, huîtres, coquillages), mais
également constituent des sites importants pour la reproduction de
nombreuses espèces halieutiques. Les poissons qui trouvent dans le delta
un lieu de reproduction exceptionnel comptent 114 espèces.
Le rôle socio-économique du delta du Sine-Saloum
est donc essentiel dans ce pays qui dépend très largement de la
pêche artisanale tant pour ses revenus que pour son apport en
protéines. Aussi, près de 200 000 habitants habitent dans la
périphérie immédiate du parc et dépendent en grande
partie de la pêche et l'écotourisme.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18207.png)
Carte2. Carte de situation du PNDS dans la
RBDS
3.1.5.3 La Reserve de
Fathala
La réserve de Fathala est le lieu où l'essentiel
de nos recherches en termes de suivi de la dynamique des colobes bais a
été réalisé. Elle constitue ainsi notre principal
site d'étude. Elle est partie intégrante de la forêt
classée de Fathala. Cette dernière, située entre
13°41' de latitude nord et 16°30' de longitude ouest, est
classée en 1934 et rattachée en 1986 au PNDS dont elle constitue
la partie continentale. La forêt de Fathala couvre une superficie de
7 300 ha dont 2000 ha clôturés et consacrées à
la réserve privée.
La réserve privée de Fathala fut
créée vers l'année 2000, par des actionnaires
privés qui travaillent en étroite collaboration avec la DPN. Elle
a une superficie de 6000 ha de forêt classée. Ses 2000 ha
clôturés et visitables sont ouverts au public en Avril 2003.
Il est à noter que depuis 2000, l'Etat
sénégalais, dans le cadre du partenariat public/privé a
concédé une partie de la forêt classée de Fathala
à la Société de Protection de l'Environnement et de la
Faune Sauvage (SPEFS), sur la base d'un protocole d'accord. La substance du
protocole et du cahier de charges qui lui est adjoint porte sur des obligations
de réintroduction et d'introduction d'espèces de la faune,
l'inventaire régulier des stocks, l'aménagement des habitats,
l'appui aux communautés locales vivant autour de la Réserve
privée (adduction en eau à partir d'un forage, contribution
à l'emploi des jeunes, etc.). En contre partie, la DPN
représentant l'Etat se doit de veiller au respect des
aménagements, de contribuer au suivi de la dynamique des populations
introduites ou réintroduites, de lutter contre le braconnage. Bien qu'il
y ait eu des acquis en ce qui concerne la remontée biologique, la
reconstitution de certains habitats et l'effort d'aménagement, une bonne
évaluation de l'expérience du partenariat avec le privé
est toutefois nécessaire pour aider à servir d'axes d'orientation
à la volonté de l'Etat du Sénégal d'impliquer
d'avantage le secteur privé dans la gestion des aires
protégées.
En outre, cette réserve a permis de garder des animaux
dans leur milieu originel (le phacochère, le crocodile, des singes dont
le Colobe bai, etc.). D'autres espèces comme l'antilope sauvage qui
avaient disparu y ont été réintroduites, en même
temps que des animaux originaires d'Afrique du Sud (la girafe, le
rhinocéros blanc, le zèbre, l'impala, l'élan du cap...).
Pour ce qui est des ressources floristiques, la forêt
classée de Fathala est marquée par une grande diversité.
Elle renferme 125 espèces ligneuses appartenant à 39 familles.
Parmi ces espèces, 28% sont d'affinité soudano guinéenne.
Les reliques de forêts galeries et de forêts claires abritent une
population de colobe bai qui se situe ainsi dans la partie la plus
septentrionale de son aire de répartition et qui en plus, subit la
menace de la fragmentation et de la dégradation des habitats.
Du point de vue des aménagements et infrastructures,
plusieurs dizaines de kilomètres de pistes sillonnent la réserve
et permettent aux visiteurs de voir de prés les animaux et de s'en
approcher. Un lac artificiel est aménagé pour permettre
l'abreuvement des animaux surtout en saison sèche.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18208.png)
Le site d'études
Carte 3. Localisation du site
d'étude
3.1.5.4 Cadre
institutionnel, législatif et réglementaire
Du point de vue institutionnel, le PNDS relève de la
Direction des Parcs Nationaux du Sénégal qui est sous la tutelle
du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature.
Il est régi au niveau national par deux textes de loi
essentiellement, à savoir : le Code de la Chasse et de la
Protection de la Faune et le Code Forestier. En plus de ces deux textes, le
PNDS dispose d'un règlement intérieur.
Au niveau international, le cadre réglementaire de la
gestion du PNDS est marqué par la ratification du Sénégal
de conventions portant sur la gestion des aires protégées.
Tableau 1. Tableau synthétique des textes
juridiques internationaux signés par le Sénégal concernant
la gestion de la RBDS
TITRE
|
DATE
|
SIGNATURE
|
OBJET
|
Londres (Angleterre)
|
05-1954
|
02-1972
|
Convention sur la prévention de la pollution par les
hydrocarbures en mer
|
Genève (Suisse)
|
04-1958
|
01-1964
|
Convention sur le droit de la mer (Nations Unies). Haute mer,
ressources biologiques.
|
Alger (Algérie)
|
09-1968
|
11-1971
|
Convention africaine pour la conservation de la nature et des
ressources naturelles.
|
Bruxelles (Belgique)
|
11-1969
|
|
Convention sur la pollution par les hydrocarbures en haute
mer.
|
Ramsar (Iran)
|
02-1971
|
04-1977
|
Convention relative aux zones humides d'importance
internationale.
|
Paris (France)
|
11-1972
|
|
Convention sur la protection du patrimoine mondial, culturel
et naturel (UNESCO).
|
Washington (USA)
|
03-1973
|
06-1977
|
Convention sur le commerce international des espèces de
la faune et de flore menacées.
|
Bonn (Allemagne)
|
06-1979
|
|
Convention relative à la protection des espèces
migratrices du paléarctique occidental.
|
Berne (Suisse)
|
09-1979
|
04-1987
|
Convention relative à la conservation de la vie sauvage
et des milieux naturels d'Europe.
|
Abidjan (Côte d'Ivoire)
|
03-1981
|
07-1982
|
Convention régionale relative à la
coopération en matière de protection et de mise en valeur du
milieu marin et des zones côtières de l'Afrique de l'Ouest du
Centre.
|
Montégo Bay (Jamaïque)
|
12-1982
|
08-1984
|
Convention sur le droit de la mer (Nations Unies).
Tracé des lignes de base.
|
Vienne
|
03-1985
|
09-1992
|
Convention pour la protection de la couche d'ozone
|
Montréal (Canada)
|
09-1987
|
|
Protocole relatif aux substances qui appauvrissent la couche
d'ozone.
|
Bâle (Suisse)
|
03-1989
|
07-1992
|
Convention sur le contrôle des mouvements
transfrontières de déchets et de leur élimination.
|
Rio (Brésil)
|
05-1992
|
06-1992
|
Convention sur la diversité biologique et les
ressources génétiques.
|
Rio (Brésil)
|
05-1992
|
04-1994
|
Convention sur les changements climatiques.
|
TITRE
|
DATE
|
SIGNATURE
|
OBJET
|
Rio (Brésil)
|
05-1992
|
10-1994
|
Convention des Nations Unies pour la
conservation de la biodiversité
|
Paris (France)
|
10-1994
|
04-1995
|
Convention sur la lutte contre la désertification.
|
Kyoto (Japon)
|
11-12-1997
|
|
Protocole relatif aux changements climatiques
|
AEWA (La Haye)
|
1995
|
|
Accord sur la conservation des oiseaux d'eau
migrateurs d'Afrique-Eurasie
|
Tableau 1. Tableau
synthétique des textes juridiques internationaux signés par le
Sénégal concernant la gestion de la RBDS (suite et
fin)
3.1.5.5
Caractérisation du milieu biophysique
3.1.5.5.1 Le relief
Le Delta du Saloum se situe à environ 120 km au sud de
Dakar. Dans l'ensemble le relief de la région est très plat et
reste inferieur à 0,5 m d'altitude. Les seules élévations
observées sont les falaises de sable, les dunes et les amas coquilliers
(accumulations d'origine anthropique) pouvant atteindre jusqu'à cinq
mètres.
3.1.5.5.2 Le cadre
pédologique
La couverture pédologique du Delta du Saloum est
constituée de :
- sols ferrugineux tropicaux lessivés
développés respectivement sur la couverture gréseuse du
continental terminal et sur des dunes continentales. Ce sont ces types de sol
qui occupent de manière générale la forêt de
Fathala ;
- sols sulfatés acides des tannes,
dénudés et impropres à l'agriculture. Ils servent de
reposoir pour certains oiseaux tels que les Mouettes à tête grise
et les Goélands railleurs ainsi que certains mammifères comme le
Singe vert qui affectionne les crabes violonistes qui colonisent ce type de sol
;
- sols hydromorphes organiques peu évolués des
vasières actuelles. Ils constituent des zones de gagnage pour certains
oiseaux migrateurs comme le Courli courlieu et le Grand courli ;
- sols minéraux et sols peu évolués
d'apport sur cordons sableux récents ou accumulation des limons
éoliens qui constituent des reposoirs de prédilection des
Sternideae ;
- sols calcimorphes de type rendzine riches en matière
organique des amas artificiels de coquilles.
3.1.5.5.3 Hydrologie et
dynamique marine
Le régime hydrographique est de type sahélien.
L'écoulement fluvial est directement influencé par le
régime saisonnier des pluies : les hautes eaux correspondent
à la saison des pluies et les basses eaux à la saison
sèche. Il n'en demeure pas moins que la marée reste le principal
facteur de l'hydrodynamique estuarienne.
L'estuaire tire la configuration de son réseau de trois
bras de mers : le Saloum au nord, le Bandiala au Sud et le Diomboss entre
les deux. Ceux-ci forment par leur interconnexion un lacis dense de chenaux de
marées appelés bolongs. Le Saloum, partiellement
séparé de la mer par la flèche de Sangomar,
présente depuis la rupture de celle-ci en 1987 deux embouchures :
l'une à Sangomar (environ 1800 m de large) et l'autre à Lagoba
(environ 5 km, nouvelle ouverture).
L'estuaire du Saloum s'ouvre sur une côte à
marée et à forte énergie de houle. Il est ainsi
noté deux types de houle, l'une en provenance de l'Atlantique nord
(direction nord-ouest) agit pendant toute la saison sèche ; l'autre
en provenance de l'Atlantique sud (direction sud-est) pendant la saison des
pluies. La houle du nord a une action plus prépondérante, elle
est responsable d'une dérive littorale qui conditionne la dynamique des
cordons littoraux en amont.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-18209.png)
Carte 4. Réseau
hydrographique du PNDS
3.1.5.5.4 Le climat
Le climat se caractérise par des régimes
thermiques et hydriques de type tropical soudanien subissant la double
influence de la pluviométrie et des effets océaniques en
particulier dans les marges maritimes de l'estuaire. Il est
caractérisé par :
- une saison sèche (froide de novembre à mars,
chaude de mars à juin), où les vents dominants sont les
alizés maritimes, frais (de direction nord à nord-ouest) et les
alizés continentaux secs (de direction est à nord-est,
harmattan) ;
- une saison des pluies (chaude et humide, de juillet à
octobre), où dominent les vents de mousson (de direction ouest et
sud-ouest).
Les températures moyennes annuelles se maintiennent
autour de 26 à 31° C. Les normales pluviométriques accusent
une nette régression passant de 800-950 mm en 1931-59 à 600-750
mm pour la normale 1960-1989 soit une baisse comprise entre 18% et 24%. Cette
baisse de pluviosité est l'un des principaux facteurs de
dégradation du paysage du parc et de la perte de biodiversité.
Les conséquences les plus remarquables de ce déficit
pluviométrique sont la sursalure des eaux marines, la baisse des nappes
phréatiques, la salinisation et l'acidification des terres ainsi que des
eaux souterraines. Il en a résulté, d'une part une
dégradation des mangroves et des formations forestières qui,
à certains endroits (forêts galeries par exemple), connaissent une
évolution tendancielle du type soudano-guinéen vers les types
soudanien et soudano-sahélien, d'autre part une crise de l'ensemble des
systèmes de productions agricoles.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182010.png)
Figure 2. Pluviométrie de la zone
d'étude entre 1950 et 2008. (CADL de Toubacouta)
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182011.png)
Figure 3. Données climatiques sur la zone
d'étude (Bâ et al ,1999)
T : température moyenne mensuelle ; E :
évaporation moyenne mensuelle ; HRA : humidité relative
moyenne mensuelle de l'air ; P : pluviométrie moyenne
mensuelle
3.1.5.5.5 La
végétation
Le PNDS est située dans une zone de transition entre le
domaine soudano-guinéen au sud et le domaine sahélo-soudanien au
nord. Elle présente une végétation et une flore
relativement diversifiée, en fonction de la géomorphologie de la
zone et des types de sols.
La végétation est présente sur deux types
de milieux : les zones submersibles marquées par la
prédominance de la mangrove et les zones non submersibles (dans
lesquelles se situe la Réserve de Fathala) caractérisées
par une diversité d'unités géomorphologiques variant des
forêts galeries aux savanes boisées en passant par les
forêts claires.
AUBERVILLE (1948), définit la forêt de Fathala
comme étant une forêt soudanienne claire et sèche. La
forêt claire est une formation arborée dont les
éléments sont suffisamment espacés pour que le sol
reçoive plus de lumière que d'ombre. Ces conditions favorables
d'éclairement permettent le développement d'une strate
herbacée très dense, essentiellement formée de
graminées.
Du point de vue des unités géomorphologiques, on
observe dans la Réserve de Fathala trois communautés
végétales à fort caractère saisonnier
composées de :
- une strate herbacé couvrant la presque
totalité de la Réserve, qui se développe pendant la
période pluvieuse jusqu'à plus de trois mètres de haut et
se dessèche très vite en saison sèche ;
- une savane boisée avec une strate ligneuse
composée essentiellement d'arbustes (des combrétacées en
majorité) et quelques grands arbres d'origine guinéenne ;
- une galerie forestière le long de la vallée
qui se distingue des zones de savane par une canopée et une flore
où dominent les espèces guinéenne (Pterocarpus
erinaceus, Saba senegalensis, Detarium Senegalens,). Elle constitue le
milieu classique des Colobes
La zone d'étude présente de nombreuses
espèces ligneuses telles Daniella olivera, Cordyla pinnata,
Pterocarpus erinaceus, Lanea acida, Khaya senegalensis, Parkia biglobosa,
Sclerocarya birrea, Terminalia macroptera, T avicenoides, Combretum
glutinosum, Piliostigma reticulatum, Parinari macrophylla, Detarium Seneglens,
Acacia nilotica et Borassum aethiopium.
3.1.5.6 Le cadre
socio-économique
Les habitants de la périphérie du PNDS
appartiennent à deux principaux groupes ethniques:
- les Sérères, qui peuplent les îles du
Gandoun et les bordures de la RBDS;
- et les Mandingues, qui habitent les îles
Bétenti.
La religion dominante dans la zone est l'Islam. Les
densités de population sont estimées entre 21 et 77 habitants au
km² selon les arrondissements. On estime également que l'ensemble
de la RBDS avait, en 1988, une aire globale d'influence regroupant plus d'1,3
millions de personnes.
Cette population est caractérisée par sa
jeunesse (55% ont moins de 30 ans) et sa mobilité.
En outre, l'économie de la zone repose essentiellement
sur des activités liées aux ressources naturelles. Il s'agit de
l'agriculture, de la pêche, de l'élevage, de la cueillette de
produits forestiers, du tourisme, de l'extraction du sel et de l'exploitation
des coquillages.
3.1.5.6.1 L'agriculture et
l'élevage
Durant les années 1960 et 1970, le Programme Agricole a
facilité le défrichement de toutes les terres du domaine
continental non classé. Le système de production est basé
sur la rotation annuelle entre cultures de rente et céréales dans
les terres de plateau, la culture du riz dans les bas-fonds et le
développement de maraîchage dans les vallées en saison
sèche. Malgré un énorme potentiel, l'agriculture est
confrontée dans le Delta du Saloum dans de nombreuses zones à une
salinisation des terres et une érosion des sols.
Un élevage de type extensif est pratiqué en
association avec l'agriculture et est relativement développé dans
la périphérie de la partie continentale du PNDS. De timides
essais d'intensification sont notés dans la zone. Du fait de l'extension
des terres de cultures allouées à l'agriculture, des conflits
d'utilisation de l'espace sont parfois notés avec l'élevage. Il
s'y ajoute en relation avec cette contrainte que la divagation du bétail
est souvent notée au niveau du Parc.
3.1.5.6.2 La
pêche
Les bras de mer du Delta du Saloum (Saloum, Diomboss et
Bandiala) et les bolongs abritent d'importantes ressources halieutiques. Ces
ressources ont permis aux populations riveraines de développer une
activité de pêche et de cueillette significative associée
à l'agriculture dans certaines localités. Selon le niveau
d'association de ces deux activités par les populations, on distingue:
- les villages et campements de pêcheurs exclusifs qui
pratiquent la pêche toute l'année ;
- les villages et campements de pêcheurs où la
pêche est une activité étroitement liée à
l'agriculture ;
- les villages et campements de pêcheurs occasionnels
où la pêche est pratiquée à petite échelle en
saison pluvieuse.
En outre, le prélèvement d'huîtres et de
coquillages est la principale activité des femmes des îles du
Saloum en plus de la transformation de produits dérivés de la
pêche. On estime que près de 40% des mises à terres de la
pêche sont transformées sur place par les femmes
essentiellement.
3.1.5.6.3 Exploitation
forestière
Les populations tirent de la forêt des produits ligneux
(bois de chauffe, bois d'oeuvre) et non ligneux (fruits, feuilles, racines,
écorces, etc.) qui leur permettent de diversifier leurs revenus et leur
consommation en protéines végétales.
Les prélèvements de produits ligneux
entraînent cependant une pression de plus en plus forte sur les
forêts et certaines essences sont surexploitées (Pterocarpus
erinaceus, Cordyla pinnata, Bombax costatum, Daniellia oliveri, etc.).
3.1.5.6.4 La chasse
L'activité cynégétique est surtout
l'oeuvre des touristes dans les zones amodiées. Il existe à
proximité du Parc deux zones amodiées (le long de la route
transgambienne et qui constituent un territoire de nourrissage très
importants pour le petit et moyen gibier) à savoir : celle des
hôtels Palétuviers (20 000 ha) et la zone amodiée du
relais le Saloum (30 000 ha). Le nombre de permis de chasse
délivrés par an au niveau de ces zones s'élève
à une centaine. Ces permis concernent surtout la petite chasse. Pour les
autochtones, la chasse cible les pintades et les francolins pour la
consommation familiale. L'une des principales contraintes à la chasse
demeure la raréfaction du gibier liée à la
dégradation de leur habitat et à l'absence d'eau.
3.1.5.6.5 L
écotourisme
Le tourisme de vision occupe une place de choix dans le tissu
économique de la région. Il s'y développe grâce aux
grandes potentialités liées au climat, à la
diversité des espèces animales et des paysages ainsi qu'aux
ressources culturelles. Le tourisme de vision constitue également
l'essentiel de recettes recouvrées par la Réserve
animalière de Fathala, grâce aux nombreux touristes qui viennent
chaque jour contempler les différents animaux de la Réserve tels
que les girafes, les élands et les colobes bais.
3.1.5.6.6 Les activités
extractives
Les activités extractives se limitent au niveau de RBDS
à l'exploitation des coquillages et à l'extraction du sel.
L'exploitation des amas coquilliers qui s'est intensifiée depuis 1982,
comporte des aspects négatifs sur l'environnement (réduction de
la protection physique de certaines petites îles du fait de la
dégradation du couvert végétal, risque d'augmentation de
la sédimentation dans les chenaux de marée) et sur le patrimoine
(dégradation de sites reconnus comme faisant partie du patrimoine
culturel, historique et archéologique.
3.2 LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le stage réalisé s'insère dans un projet
initié par la DPN en partenariat avec la Réserve de Fathala. Nous
avons ainsi pu bénéficier d'un appui de l'équipe locale
du Fathala notamment pour le guidage. A ce sujet, un employé de la
réserve a été mis à notre disposition pour toute la
durée du stage. Il nous a servi de guide tout le temps passé dans
la réserve à observer les animaux. Nous avons de ce fait
profité de sa connaissance du terrain pour le repérage rapide des
bandes notamment la bande étudiée, toutes les fois que nous
sommes partis dans la réserve.
3.2.1 Hypothèse de
recherche
Cette étude repose sur deux hypothèses qu'il
conviendrait de rappeler :
A- La réserve de Fathala abrite la majeure partie des
populations de Colobe bai d'Afrique occidentale rencontrées dans le
Delta du Saloum ;
B- Les colobes bais du Delta du Saloum au
Sénégal sont parvenus à faire face à la
dégradation de leur milieu naturel et à surseoir à une
disparition qui paraissait inéluctable.
3.2.2 Méthode d'étude
La méthodologie de travail est basée sur une
démarche intégrée incluant la recherche documentaire, la
collecte des données de terrain basée sur les observations de
l'espèce, et le traitement des données recueillies.
Concomitamment et en fonction des besoins de complément d'informations,
nos avons effectué des recherches bibliographiques au niveau des centres
de documentation des institutions de recherche (UCAD et IRD entre autres).
Ainsi, l'étude menée se présente en quatre étapes
citées ci-après.
3.2.2.1 Recherche
bibliographique
Plusieurs revues et articles sur le Colobe bai et sa
conservation dans le Saloum sont exploités pour une meilleure
connaissance de l'espèce (biologie, comportement, habitat). Le
maître de stage, en l'occurrence Dr DIOUCK dont les travaux sur les
primates sont souvent cités en référence dans ce document
a mis à notre disposition une documentation très fournie sur le
Colobe bai. Cela nous a permis de faire l'état des connaissances
actuelles sur cette espèce et de collecter beaucoup d'informations
importantes pour mieux aborder la phase de terrain. Cette revue documentaire
s'est poursuivie tout au long du stage et même durant la phase de
rédaction.
En outre, nous avons parallèlement pris contact avec
des spécialistes et personnes ressources des différentes
disciplines participant au projet et sur lesquels nous nous sommes beaucoup
appuyés à chaque fois que le besoin d'informations et de conseils
en termes d'orientation et d'amélioration de l'étude s'est fait
ressentir. Les sources d'informations et de données sont : les
gestionnaires de la réserve de Fathala, les agents du PNDS, les agents
des eaux et forêts, les Institutions de recherches (IRD, UICN etc.), les
autres acteurs du Secteur de l'Environnement et de la Protection de la Nature
et enfin les communautés locales.
3.2.2.2 Prospections et pré
enquêtes
Nous avons débuté cette étape au mois de
mai. Elle a duré deux semaines et a consisté à sillonner
toute la réserve pour repérer les animaux en
général et les bandes de colobes bais en particulier. Nous avons
été assisté les trois premiers jours par le Dr DIOUCK qui
a tenu à être à nos côtés sur le terrain
pendant le démarrage du stage pour nous expliquer de façon
pratique la manière de procéder aux observations mais
également pour s'assurer que nous nous sommes appropriés la
méthode.
Nous avons parcouru toutes les pistes aménagées
dans la réserve en véhicule tout terrain. Un parcours
ponctué par des arrêts répétés où,
à pied, nous sommes entrés régulièrement à
l'intérieur de la forêt pour observer de prés à la
fois la faune, l'habitat, le sol, le relief, la végétation et les
différents aménagements.
Ces observations ont été
complétées par des enquêtes auprès des agents de la
réserve notamment ceux qui nous ont servi de guides. Nous avons ainsi
mis à profit cette étape de prospection pour identifier les
différentes unités du milieu biophysique et caractériser
les modes d'occupation de l'espace par les animaux afin d'avoir une
compréhension globale de l'organisation de l'espace et de son
utilisation.
3.2.2.3 L'étude
de terrain
3.2.2.3.1 Étude botanique
Il est ici question d'étudier le paysage et son
rôle dans la conservation de la biodiversité dans la
réserve de Fathala. Ce paysage est le support de la biodiversité
au sein d'un écosystème et il représente souvent une
entrée pour les modèles biologiques de dynamique des
espèces.
Cette étude botanique va permettre à terme de
répondre à un certain nombre de questions concernant
l'évolution de la dynamique du peuplement végétal.
Observe - t'on une stabilité d'un équilibre
dynamique ou, au contraire, le peuplement est-il en évolution ? Dans ce
cas cette évolution se traduit-elle par des modifications quantitatives
(abondances, biomasses, production) ou concerne-t-elle également des
changements dans la biodiversité (apparition ou/et disparition
d'espèces ou de groupes fonctionnels) ? Quelles sont les variables qui
interviennent, et en particulier quels sont les rôles respectifs des
causes naturelles (climatiques à grande échelle) et locales
(anthropiques) dans ces changements ?
Ainsi dans le cadre de l'analyse des habitats nous avons pris
des indicateurs composites prenant en compte différents
paramètres (nombre d'espèces et leurs effectifs). Il s'agit des
indices de diversité. Celles que nous avons utilisées pour
étudier la structure taxonomique du peuplement sont l'Indice de Shannon
et celui de Simpson. Ces deux indices précis et pratiques étaient
également les plus couramment utilisées dans la
littérature.
3.2.2.3.2 Densité des
ligneux.
GATINOT (1975) et LYKKE (1993) ont effectué des
relevés floristiques dans la forêt de Fathala respectivement entre
1971-1972 et 1991-1992. DIOUCK (1999) a également effectué des
relevés floristiques au niveau de la forêt de Fathala en 1996.
Nous avons effectué 9 relevés floristiques sur
des parcelles de 20 m x50 soit une superficie totale de 0,9 ha. Seuls ceux
mesurant plus de 1,5 m de haut ont été répertoriés
dans chaque parcelle. Leur hauteur est mesurée à l'oeil nu et
leur diamètre mesuré à hauteur de poitrine à l'aide
d'un ruban métrique.
Cette méthode de travail est compatible avec celle
utilisée par GATINOT (1975), LYKKE (1993) et DIOUCK (1999). C'est une
approche très appropriée notamment pour les études
comparatives
3.2.2.3.3 Indice de
Shannon-Weawer
H = - Ó ((Ni / N) * log2 (Ni / N))
Ni : nombre d'individus d'une espèce donnée, i
allant de 1 à S (nombre total d'espèces).
N : nombre total d'individus.
Diversité maximale ou équiprobalité Heq=
log2S
La diversité relative (H') est le rapport entre la
diversité observée H et la diversité maximale
théorique H'=H/Heq
3.2.2.3.4 Indice de
Simpson
L'indice Simpson ou dominance (D) se définit
comme :
D = - Ópi²
On peut l'interpréter comme la probabilité que
deux individus pris au hasard parmi le peuplement soient de la même
espèce. Elle montre prédominance de certaine espèce dans
le milieu
3.2.2.3.5 Étude
éco-éthologique des Colobes bais
Suivre une bande de Colobe bai implique une phase de
familiarisation des individus observés à l'observateur, avant de
pouvoir noter chez les sujets un comportement naturel. Dans le cadre de cette
étude nous supposons que les sujets observés s'étaient
accoutumés à notre présence dans la mesure où aucun
changement relatif à leur comportement n'a été noté
à notre approche.
3.2.2.3.6 Choix de la bande.
A la suite des premiers entretiens avec l'administration de la
Réserve de Fathala (prise de contact), au cours desquels nous avons
exposé l'objectif de notre étude, les guides nous ont
signalé une bande qu'ils avaient l'habitude de voir le long d'une piste
dénommée « piquenique ». Nous nous sommes
aussitôt intéressés à cette piste que nous avons
parcourue pendant la phase de prospection pour observer ladite bande. D'autres
pistes ont été visitées également durant la
même période pour identifier d'autres bandes.
Somme toute, nous avons choisi de suivre cette bande sur
conseil de nos guides et surtout par rapport aux études
antérieures et pour des études comparatives
3.2.2.3.7 Effectif et
structure sociale des bandes.
Le passage des singes d'un arbre à l'autre et leur
déplacement du sol vers un arbre ou inversement, permet de faire le
dénombrement de la bande. Du coup, c'est au coucher du soleil, entre
19h et 20h quand les colobes se regroupent pour regagner leurs dortoirs et au
petit matin, entre 7h et 8h quand ils repartent à la recherche de
nourriture que nous avons procédé au décompte. En
réalité c'est durant ces horaires que l'on a le plus souvent,
l'occasion d'observer toute la bande réunie.
Nous avons utilisé les critères de GALAT-LUONG
(1983) pour déterminer le sexe et l'âge des colobes que nous avons
suivis.
Tableau 2. Critères d'âge et de sexe,
extrait de GALLAT-LUONG (1983)
Classes
|
Description
|
Taille
|
Maturité sexuelle
|
MA
|
- Scrotum développé.
- Silhouette massive
- Favoris accentués
|
Adulte
|
+
|
FA
|
- Tétons dépassant la fourrure
- Peau sexuelle cyclique (volume en fonction du cycle
sexuel)
- Silhouette gracile
|
4/5 du MA
|
+
|
MS
|
- Scrotum non développé.
- Silhouette massive
- Favoris accentués
|
4/5 du MA
|
-
|
FS
|
- Tétons ne dépassant pas la fourrure
- Favoris réduits
- Silhouette gracile
|
4/5 du MA
|
-
|
J
|
- Silhouette gracile
|
2/3 A
|
-
|
E
|
- Porté
|
½ J
|
-
|
I
|
- Porté de teinte pâle
|
< ½ E
|
-
|
Légende : MA : mâle
adulte ; FA : Femelle adulte ; MS : mâle
subadulte ; FS : Femelle subadulte ;
J : Juvénile ; E : enfant II; I :
enfant I
3.2.2.3.8 Rythme
circadien
L'échantillonnage séquentiel a été
utilisé pour mesurer le temps passé par les colobes bais à
mener les différentes activités journalières. Les
observations se font de 7h à 20h. Un intervalle de temps de 15 mn est
devenu la norme standard notamment pour les études comparatives
(CLUTTON-BROCK, 1972, 1973, 1974, STRUSHAKER, 1975 ; GALAT, 1975,
GALLAT-LUONG, 1977).
Le principe consiste à relever l'état (hauteur
dans l'arbre par exemple) ou l'activité (locomotion, alimentation...)
des sujets observés à intervalles de temps réguliers (tous
les quarts d'heure), par balayage aux jumelles de gauche à droite (sens
unique) pour éviter de compter deux fois le même individu dans
une même séquence.
Tous les quarts d'heure, une durée maximale de 7mn30s a
été retenue conformément aux méthodes citées
en référence. Cinq secondes d'observation sont
nécessaires pour s'assurer que l'animal est indifférent à
notre présence et déterminer les autres paramètres
à étudier (sexe, âge). Les valeurs retenues sont celles
mesurées à la cinquième seconde. Toutefois, le temps
requis pour consigner les activités d'une bande de colobe est fonction
de la visibilité.
Pendant la journée, les animaux consacrent le temps
disponible à l'exécution des tâches en relation avec la
survie des individus et des espèces, GALAT, G (1983). Aussi, nous nous
sommes focalisés pour cette étude, aux quatre types
d'activités retenus par cet acteur, notamment l'alimentation, la
locomotion, les activités sociales (épouillage, sautillement,
câlins...), le repos.
L'alimentation correspond à l'absorption
d'énergie nécessaire au métabolisme et à l'ensemble
des activités.
La locomotion correspond à la dépense de
l'énergie nécessaire au déplacement des animaux sur les
lieux propices à l'exécution de l'ensemble des activités.
Les activités sociales se définissent comme
étant des comportements assimilés à un investissement
préservant l'avenir de l'espèce (câlins, vigilance,
stratégie anti-prédateur, jeux et alloépouillage)
Le repos comprend les comportements favorisant la
réduction des dépenses énergétiques. Le maintien
pendant la journée, d'un niveau minimal de vigilance permet de
réduire le danger lié à cette activité.
3.2.2.3.9 Domaine
vital
Nous avons relevés au GPS tous les endroits où
les Colobes bais ont été rencontrés durant nos
observations de terrain. Nous avons reporté les points sur une carte
aérienne de la forêt de Fathala. Nous avons relié les
points extrêmes pour déterminer le domaine vital de la Bande. Nous
avons mesuré la surface correspondant au domaine vital en superposant la
zone délimitée et une grille de quadras d'un hectare. Le comptage
des carrés dans la surface, permet d'estimer l'aire du domaine vital.
C'est une méthode simple, couramment utilisée en primatologie et
permettant des études comparatives (GALAT, G 1983 ; Benhamou,
1998).
3.2.2.3.10 Régime
alimentaire
Nous avons noté l'espèce et la nature de
l'aliment consommé lors de nos observations. Pour cette étude,
nous ne prenons en compte que les prises alimentaires observées lors des
échantillonnages séquentiels.
Nous avons prélevé des échantillons que
nous avons identifiés par la suite en nous référant aux
ouvrages de BERHAUT (1967) et MAYDEL (1990). Nous avons également
profité de la connaissance des plantes, de certains guides.
Les préférences alimentaires sont
exprimées en termes de proportion, en pourcentage des aliments
consommés en N observations sur le total des observations.
3.2.2.3.11 Estimation des
hauteurs des arbres et des distances
Après plusieurs exercices d'estimations des hauteurs
connues (arbres adjacents à des bâtiments et à des poteaux
électriques), nous avons au cours des échantillonnages
séquentiels, estimé à l'oeil nu la hauteur des arbres et
des Colobes par rapport au sol. Les distances interindividuelles ont
été également estimées à l'oeil nu. Elles
donnent une idée sur la cohésion des classes d'âge au sein
de la bande.
3.2.2.3.12 Classification des
supports
En nous référant sur la classification de GALAT
(1983), nous avons considéré quatre types de support. Il s'agit,
des supports de type I, II, III, IV (cf. figure 4).
Figure4. Classification des différents types de
support utilisés par les Colobes bais (extrait de GALAT
1983)
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182012.png)
3.2.2.4 Traitement des
données et rédaction du mémoire
Le traitement des données collectées se fait
principalement à l'aide des logiciels Excel pour les analyses
statistiques, l'élaboration des figures mais également à
l'aide de logiciels de cartographie pour élaborer les cartes.
3.2.2.5 Les limites de
l'étude
Ce travail réalisé dans la Reserve de Fathala ne
s'est pas effectué sans quelques difficultés.
La non accessibilité des lieux d'observation des
Colobes pendant la saison des pluies liée à
l'impraticabilité de la plupart des pistes du fait des inondations, a
beaucoup ralenti le travail de terrain pendant les mois d'août, de
septembre et d'octobre. Qui plus est, l'existence d'une strate herbacée
comportant un tapis de grandes herbes graminéennes mesurant plus de un
mètre de hauteur et la densité du couvert végétal
ont facilité le camouflage des animaux et rendu les observations
difficiles pendant cette période.
La principale conséquence de ceci a été
une rallonge de trois mois, sur le délai initialement prévu pour
mener cette étude.
4 RESULTATS
4.1 DYNAMIQUE DE LA VEGETATION LIGNEUSE
Les primates arboricoles sont très dépendants de
leurs habitats. L'évolution des habitas dans la forêt
classée de Fathala a été étudiée par
GALAT-LUONG & al. (1998b), LYKKE (1993) et DIOUCK (1999)
4.1.1 Densités
globales des ligneux, hauteur et diamètre des arbres
Les relevés floristiques effectués au niveau de
la Réserve de Fathala nous ont permis de recenser 194 individus sur une
superficie de 0,9 ha correspondant aux neuf échantillons (parcelles) de
1000 m² ; soit une densité de 214 individus / ha.
Tableau 3. Fréquence des différentes
espèces répertoriées dans la Réserve de Fathala au
cours de cette étude.
ESPÈCES
|
FRÉQUENCE (%)
|
NOMBRE
|
Sclerocarya birrea
|
3,10880829
|
6
|
Khaya senegalensis
|
0,51813472
|
1
|
Acacia macrostachya
|
7,77202073
|
15
|
Pterocarpus erinaceus
|
11,9170984
|
23
|
Cordyla pinnata
|
3,10880829
|
6
|
Lannea acida
|
3,62694301
|
7
|
Daniella Oliveri
|
28,4974093
|
56
|
Combretum nigricans
|
3,62694301
|
7
|
Borassus flabellifer
|
0,51813472
|
1
|
Terminalia macroptera
|
3,10880829
|
6
|
Piliostigma reticulatum
|
2,07253886
|
4
|
Terminalia avicemoides
|
19,6891192
|
38
|
Combretum glutinosum
|
5,69948187
|
11
|
Prosopis africana
|
2,59067358
|
5
|
Guiera senegalensis
|
3,62694301
|
7
|
Parkia biglobosa
|
0,51813472
|
1
|
TOTAL
|
100
|
194
|
L'évolution de la densité globale des ligneux et
des indices de biodiversité (Shannon et Simpson) a été
faite en comparant, selon les méthodes de GATINOT en 1975, de LYKKE en
1993, les espèces constituant plus de 90% des relevés
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182013.png)
Figure 5 : Pourcentage des différentes
classes de hauteur des arbres dans les milieux de savane de la Réserve
de Fathala
Trente cinq pour cent (35%) des arbres ont une hauteur
comprise entre 2 et 4 m contre 9% pour les essences de 10 m et plus de
haut.
Sur ce registre, il est à noter que la mise en
défens de la Réserve et la réalisation d'une
clôture grillagée en 2002 pour limiter les facteurs de
dégradation d'ordre anthropique (exploitation sélective de bois,
feux tardifs entre autres) ont permis une meilleure conservation du couvert
végétal qui s'est traduite par une bonne
régénération des arbres d'où la prédominance
des arbustes de diamètre à hauteur de poitrine compris entre 0,1
et 0,5% avec un pourcentage d'environ 60% des observations (figure 6).
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182014.png)
Figure 6. Proportions des arbres des
différentes classes de diamètre
4.1.2 Evolution de la
densité des principales espèces ligneuses
La comparaison des densités tirés des travaux de
GATINOT (1975), LYKKE (1993) et DIOUCK (1999) et cette étude laissent
apparaître des variations très marquées.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182015.png)
Figure 7. Variation des densités des
principales espèces ligneuses de 1972 à 2010 dans la Forêt
de Fathala
La figure 7 montre une augmentation assez nette de la
densité des espèces qui faisaient l'objet d'une surexploitation
sélective (Pterocarpus erinaceus, Daniellia oliveri...). En
effet, la densité à l'hectare du Pterocarpus erinaceus
(très recherché par les coupeurs de bois) a quadruplé
en moins de 15 ans en passant de 7 individus/ha en 1972 dans la forêt
de Fathala à 28 individus/ha en 2010 dans la partie
clôturée pour les mêmes raisons que celles
déjà évoquées.
4.1.3 Evolution de la
biodiversité des ligneux dans la forêt de Fathala
4.1.3.1 Indice de
Shannon
1972 : H' (diversité relative) =
0,79
1992 : H' (diversité relative) =
0,57
1996 : H' (diversité relative) =
0,30
2010 : H' (diversité relative) =
0,42
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182016.png)
Figure 8. Variation de la diversité floristique
entre 1972 et 2010 dans la forêt de Fathala
La figure 8 montre une baisse de la diversité de 49%
entre 1972 et 1996 et une remontée de la diversité de 12% entre
1996 et 2010. Cette augmentation de la diversité entre 1996 et 2010 est
le résultat du mode de gestion qui prévaut dans la Réserve
de Fathala depuis 2003 basée sur l'interdiction totale de toute forme de
prélèvement des ressources ligneuses.
4.1.3.2 Indice de
Simpson
1972 : D (Dominance) = 0,15
1992 : D (Dominance) = 0,31
1996 : H' (diversité relative) =
0,53
2010 : H' (diversité relative) =
0,15
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182017.png)
Figure 9. Variation de la Dominance entre 1972 et 2010
à Fathala
La figure 9 montre une augmentation de la dominance de l'ordre
de 38% entre 1972 et 1996 et une diminution du même ordre de grandeur
(38%) entre 1996 et 2010.
4.2 PARAMÈTRES SOCIO-ÉCOLOGIQUES : TAILLE ET STRUCTURE SOCIALE DE LA
BANDE
Nous avons pu déterminer l'effectif de la bande
après plusieurs comptages effectués à des moments
où la bande regagne les dortoirs (fin de journée) et tôt le
matin ainsi que lors des descentes au sol.
Onze comptages ont été effectués sur la
bande (23 ; 22 ; 21 ; 19 ; 20 ; 22 ;
21 ;22 ; 22 ; 22 ; 25). Nous avons dénombré
une fois un effectif de 23 individus et une fois un effectif de 25 individus.
Les neuf autres comptages sont compris entre 19 et 22 individus. Du coup,
l'effectif moyen considéré est de 22 individus. Cet effectif
correspond au comptage le plus régulier (45% des décomptes) que
nous avons effectué et le plus proche de la moyenne (21,72 individus)
que nous avons obtenu.
La bande de 22 individus ainsi étudiée est
composée 3 MA, 8 FA, 2 S, 4 J, 2 E et 3 I.
4.3 DOMAINES VITAL
Le domaine vital est estimé à 28 ha (figure 10).
La densité est estimée à 0,78 individu /ha.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182018.png)
Figure 10. Domaine vital de la bande de Colobes bais
dans la Réserve de Fathala
4.4 ARBORICOLISME
Nous avons dans le cadre de nos travaux, cherché
à connaître la façon dont ces primates se comportent en
termes d'utilisation verticale du milieu. Nous nous sommes ainsi
intéressés à la hauteur occupée par les singes dans
les arbres, leur présence au sol, l'utilisation des différents
types de support et leur variation.
4.4.1
Stratification
L'examen de la figure (12) montre que les strates
supérieures sont les plus utilisées par les Colobes bais. Elles
représentent 65% des observations. Par contre le taux de
présence au sol des Colobes bais représente 2,3% des
observations.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182019.png)
Figure 11. Niveau
d'utilisation des différentes strates par les Colobes bais
4.4.1.1 Hauteur
moyenne
La hauteur moyenne de la bande dans les arbres est de 9, 44 m.
Il faut toutefois noter que cette hauteur varie au cours de la journée
notamment en fonction de l'activité, de l'âge et du sexe.
4.4.1.1.1 Hauteur moyenne et
âge
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182020.png)
L'analyse de la figure 12 montre que la hauteur moyenne des
adultes et des immatures dans les arbres varie au cours de la journée.
Toutefois on note une légère variation de la hauteur de ces deux
classes d'âge.
Figure 12. Variation journalière de la hauteur
des Colobes bais en fonction de l'âge
4.4.1.1.2 Hauteur moyenne et
sexe
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182021.png)
Figure 13. Variation journalière de la hauteur
des Colobes bais en fonction du sexe
Cette figure montre que c'est à 12 h que la
différence de hauteur entre les mâles (8 m) et les femelles est la
plus importante. La hauteur dans les arbres des mâles est
supérieure à celle des femelles entre 10 h et 13 h et entre 17 h
et 19 h. Par contre, la hauteur dans les arbres des femelles est
supérieure à celle des mâles entre 7 h et 10 h et entre 14
h et 15 h. Le reste du temps, les mâles et les femelles sont presque au
même niveau de hauteur.
4.5 LA PRÉSENCE AU SOL
Le taux de fréquence au sol des Colobes bais suivis est
également calculé comme pour les hauteurs moyennes.
Le taux de présence des Colobes au sol est
estimé à 2,33% avec une fréquence de 80% pour les
mâles et de 20% des observations pour les femelles. Aucun immature n'a
été observé au sol.
4.6 UTILISATION DES SUPPORTS
La figure 14 montre que les supports de type III sont les plus
utilisés par les Colobes bais avec 54 % des observations. Les supports
de type I sont les moins fréquentés. Ils représentent 3%
des observations.
Par ailleurs, on observe une variation de l'utilisation des
quatre types de support au cours de la journée (figure 15). Le temps de
présence maximum est enregistré au niveau des supports avec des
pics à 14 h pour le type III, à 7 h pour le type IV et à
19 h pour les deux. Les supports de type I et II sont faiblement
utilisés.
Types de support
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182022.png)
Figure 14. Niveau d'utilisation des différents
types de support par les Colobes bais
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182023.png)
Figure 15. Variation et niveau d'utilisation des
différents types de supports au cours de la journée.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182024.png)
Figure 16. Niveau d'utilisation des supports par les
Colobes bais en fonction du sexe
La figure 16 montre que les femelles utilisent d'avantages les
supports de types III. Par contre, il n'y a pas de grande différence
dans l'utilisation des supports de type I, II et IV entre les femelles et les
mâles
4.7 LES ESPÈCES D'ARBRES UTILISÉES PAR
LES COLOBE BAIS
Il ressort de nos observations (figure 17) que le Khaya
senegalensis est l'espèce la plus utilisée par les Colobes
bais. Ce sont des arbres de grande taille pouvant faire plus de 13 m de
haut.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182025.png)
Figure 17. Niveau d'utilisation des différentes
espèces d'arbres par les Colobes bais
Am: Acacia macrostachya ; Do :
Daniellia oliveri ; Ds : Detarium
senegalense ; Gs: Guiera senegalensis ; Ks : Khaya
senegalensis; Pe : Pterocarpus erinaceus
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182026.png)
4.8 RYTHME CIRCADIEN
La figure 18 donne le pourcentage moyen du temps passé
par les Colobes bais à exercer les différentes activités
au cours de la journée.
L'analyse de cette figure montre que les Colobes bais passent
bien plus de la moitié de leur temps au repos (environ 61% du total des
observations contre 18% pour l'alimentation, 11% pour la locomotion et 10%
pour les activités sociales)
Figure 18. Pourcentage moyen du temps passé par
les Colobes bais
à exercer les différentes
activités au cours de la journée.
As : activité sociale ; R : repos ;
L : locomotion ; A : alimentation
4.8.1 Les variations
journalières
Nous observons comme l'illustre la figure 19 des variations
journalières des quatre activités retenues.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182027.png)
Figure 19. Variation journalière des
activités de la bande suivie
As : activité
sociale ; R : repos ; L : locomotion ; A :
alimentation
4.8.2 Activités et
âge
Une variation nette est observée en fonction de
l'âge des animaux suivis pour les quatre types d'activités
(figure 20)
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182028.png)
Figure 20. Variation des activités en fonction
de l'âge
L'examen de ce graphique montre que concernant la bande
suivie, les adultes s'alimentent, se déplacent et se reposent plus que
les jeunes. Seules les activités sociales sont plus importantes chez les
jeunes que chez les adultes
4.8.3 Activités et
sexe
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182029.png)
Figure 21. Variation des activités en fonction
du sexe
L'analyse de la figure (24) montre que les femelles
s'alimentent, font du social et se reposent plus que les mâles. Par
contre, ces derniers se déplacent plus que les femelles
4.8.4 Activité et
hauteur moyenne
Suivant les différentes heures de la journée,
nous observons une variation de la hauteur moyenne des Colobes bais suivis dans
les arbres. Les Colobes bais effectuent leurs activités à des
hauteurs différentes au cours de la journée.
Nous avons également constaté que les
activités sont en majorité effectuées à des
hauteurs de 9 m et plus.
4.8.5 Activité,
hauteur moyenne et âge
La hauteur moyenne des Colobes bais suivis en fonction des
activités et des classes d'âge est illustrée par la figure
22
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182030.png)
Figure 22. Hauteur moyenne des Colobes bais suivis
dans les arbres en fonction de leur âge et de leur
activité
L'analyse de cette figure montre que par rapport aux jeunes,
les adultes s'alimentent et se déplacent à des hauteurs plus
élevées. Quant aux jeunes, ils effectuent des activités
sociales et se reposent à des hauteurs plus élevés que les
adultes.
4.8.6 Activités,
hauteur moyenne et sexe.
La figure (23) présente les résultats de la
hauteur moyenne des individus suivis dans les arbres en fonction des quatre
activités et du sexe.
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182031.png)
Figure 23. Hauteur moyenne des Colobes bais suivis
dans les arbres en fonction de leur sexe et de leur activité
Les résultats présentés par cette figure
montrent que les mâles s'alimentent et se déplacent plus haut que
les femelles. Les femelles quant à elles, se reposent et effectuent des
activités sociales à des niveaux de hauteur plus
élevés que les mâles.
4.8.7 Activité et
présence au sol
Le tableau (4) donne les résultats de la
présence au sol de la bande étudiée.
Tableau 4. Taux de présence au sol de la
bande
TYPES D'ACTIVITÉS
|
PRÉSENCE AU SOL (%)
|
Alimentation
|
0
|
Social
|
0
|
Locomotion
|
60
|
Repos
|
40
|
Total
|
100
|
L'analyse de ce tableau montre que seuls les
déplacements (60%) et le repos (40%) sont effectués au sol par
les Colobes bais. Les autres activités n'ont pas été
observées au sol pendant toute la durée de notre étude.
4.8.8 Activités et
support
En fonction du type d'activité, nous observons une
variation dans l'utilisation des supports par les Colobes bais.
Types de supports
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182032.png)
Figure 24. Taux de présence des Colobes bais
sur les différents types de supports
Nous constatons à travers ce graphique qu'à part
l'alimentation, les supports III sont les plus utilisés par les Colobes
bais pour toutes les trois autres activités (76% pour le social, 54%
pour la locomotion et 52% pour le repos). Les supports de type IV sont de
préférence utilisés pour l'alimentation (53% des
observations). Le repos est effectué sur les supports de type II et III.
Les supports I sont essentiellement utilisés pour la locomotion.
4.9 RÉGIME ALIMENTAIRE
Les résultats de cette étude montrent que les
végétaux constituent l'essentiel des aliments consommés
par la bande suivie. Nous n'avons pas observé de consommation ni
d'aliments d'origine animale ni d'eau.
4.9.1 Espèces
végétales consommées
Cinq espèces végétales sont
consommées par les Colobes de la bande suivie. Il s'agit de Acacia
macrostachya (Am), Daniellia oliveri (Do), Detarium senegalens (Do), Khaya
senegalensis (Ks) et Pterocarpus erinaceus (Pe).
Khaya senegalensis joue un rôle important en
matière d'alimentation des Colobes bais. Il représente 64% des
observations parmi les cinq espèces qui participent au régime
alimentaire de la bande. Il est suivi du Detarium senegalens 17,65%.
Daniellia oliveri est l'espèce la moins consommée avec
environ 3% (figure 25).
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182033.png)
Figure 25. Taux de consommation des différentes
espèces végétales par les Colobes bais
Am: Acacia macrostachya ; Do :
Daniellia oliveri ; Ds : Detarium
senegalense ; Gs: Guiera senegalensis ; Ks : Khaya
senegalensis; Pe : Pterocarpus erinaceus
4.9.2 Types d'aliments
consommés
Les résultats montrent une préférence
dans le choix des types d'aliments consommés (figure26).
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182034.png)
Figure 26. Taux de consommation des différents
types d'aliments par les Colobes bais
L'analyse de cette figure montre une forte prédominance
des jeunes feuilles dans l'alimentation de ces Colobes bais. Ainsi, trois
quarts des aliments consommés sont constitués de feuilles jeunes
(76%). Les autres catégories d'aliments sont constituées de
feuilles adultes (18%) d'écorces (3%) et de fruits (3%).
5 - DISCUSSION
5.1 EVOLUTION DES HABITATS.
La faune sauvage est très dépendante de la
végétation qui constitue généralement les habitats.
L'évolution de la densité globale des ligneux et des indices de
biodiversité (Shanon et Simpson) a été faite en comparant
les espèces constituant plus de 90% des relevés botaniques de
GATINOT en 1975, de LYKKE en 1993 et celles que nous avons prises dans la
Réserve de Fathala.
Tableau 5 .Évolution de la densité
ligneuse de la forêt de Fathala
TYPE
|
DENSITÉ (INDIVIDUS/HA)
|
1975 1996 2010
|
Forêt claire et savane
|
517 238 214
|
En trente cinq ans, la densité globale des ligneux
dans la forêt de Fathala a nettement diminué. Ainsi, le nombre
d'individus par hectare a baissé de plus de la moitié entre 1975
et 2010 dans les forêts claires où nous avons effectué nos
observations. Selon LYKKE (1996), la dégradation de la forêt de
Fathala est très rapide et les galeries forestières sont
très menacées. La savane devient de plus en plus ouverte avec une
diminution du nombre d'espèces et une raréfaction des essences
forestières.
L'une des contraintes les plus importantes porte sur la forte
densité démographique qui tourne autour de 77 habitants au
km² dans les villages situés à la périphérie
du PNDS contre une moyenne nationale de 35 habitants au km². Face
à cette croissance démographique rapide, la surexploitation des
ressources naturelles dans cette zone à fort potentiel est devenue
inévitable.
Ainsi la Réserve de Fathala fait l'objet d'une forte
pression anthropique avec la recrudescence des cas de braconnage,
d'exploitation frauduleuse de bois et de produits forestiers non ligneux ainsi
que des feux incontrôlés. Malgré sa mise en défens
et la pose d'une clôture pour mieux conserver les ressources in-situ,
cette Réserve ne reste pas moins sujette au phénomène de
dégradation progressive des écosystèmes observé au
PNDS.
Tableau 6. Indices de variation de la diversité
et de la dominance à Fathala entre 1972 et 2010
|
DIVERSITÉ RELATIVE I. SHANNON
|
1972
|
1992
|
Variation
|
1996
|
2010
|
Variation
|
Forêt claire
|
0,79
|
0,57
|
-22%
|
0,30
|
0,42
|
+12%
|
|
DOMINANCE I. SIMPSON
|
1972
|
1992
|
Variation 1996 2010 Variation
|
Forêt claire
|
0,15
|
0,31
|
+10% 0,53 0,15 - 0,38
|
Le tableau (6) montre l'évolution de la
diversité et de la dominance dans la forêt de Fathala entre 1972
et 2010.
L'analyse comparative montre une baisse de 49 % de la
diversité ligneuse entre 1972 et 1996 et inversement une augmentation de
la dominance de 38%.
En effet certaines espèces d'arbustes comme les
combrétacées (Combretum glutinosum, Combretum nigricans)
très adaptées au milieu sahélien sont devenues dominantes
pendant cette période. Galat-Luong et al (1998b) avait mis en
évidence le cas du Combretum nigricans, une espèce
indicatrice de dégradation du milieu forestier qui a vu sa
densité multipliée par six.
Cette dégradation du couvert ligneux (perte de
densité, baisse de la biodiversité) est relative à une
diminution de 30% de la pluviométrie sur prés de 40 ans (depuis
1971) avec comme corollaire l'accroissement de la mortalité du couvert
arboré d'une part et la dégradation des ressources hydrologiques
(baisse de la nappe phréatique, assèchement du réseau
hydrographique) d'autre part.
Il s'y ajoute que les premières analyses faites par
LYKKE (1993) ont mis en cause des feux tardifs et du surpâturage dans le
processus de dégradation de la forêt de Fathala. Elle a
montré qu'en l'absence de feu précoce, ou si celui-ci n'a pas
été mené efficacement, il y a de fortes chances pour qu'un
feu tardif de saison sèche se déclare et compromette
sérieusement l'équilibre écologique de la forêt.
Cela arrive d'ailleurs très souvent à Fathala et seules les
plantes très résistantes pourront subsister dans les zones
fortement brûlées (on peut citer les feux de brousse de novembre
1995 et de novembre 2009 qui ont eu à brûler à deux
reprises le poste de commandement du PNDS). Ces feux provoquent d'importantes
modifications de la physionomie et de la diversité
végétale et limitent la régénération des
essences forestières et surtout guinéennes.
Par ailleurs, entre 1996 et 2010 on a noté dans la
réserve, une évolution positive de la biodiversité de
l'ordre de 12% accompagnée d'une diminution de la dominance d'environ
38%. Cela démontre l'amélioration de l'état de
conservation de la biodiversité dans la Réserve avec la nouvelle
politique de mise en défens axée sur le renforcement des moyens
de surveillance et l'installation d'une clôture en 2002. Ces nouvelles
mesures de conservation ont également légèrement
contribué à la régénération du peuplement
des ligneux, très recherché par le Colobe bai. Les
résultats de nos relevés floristiques illustrent bien cette
situation avec un pourcentage de 58% des arbres de diamètre
(mesuré à la hauteur de poitrine) compris entre 0,1 et 0,5 m.
5.2 PARAMÈTRES
SOCIO-ÉCOLOGIQUES
5.2.1 Taille des
bandes
Les deux groupes de Colobes bais suivis par DIOUCK (1999) dans
la même forêt comportent respectivement 12 et 22 individus et les
trois groupes recensés par GALAT-LUONG (1988) comprennent respectivement
18, 17, 20 individus. Ces effectifs sont très proches de ceux que nous
relevés sur la bande étudiée. Ils correspondent à
ceux déterminés en Gambie par STARIN (1981, 1990) compris entre
22 et 32 individus.
Par ailleurs, pour le sexe ratio, le taux de
masculinité est égal à celui observé par GATINOT,
(1975) et largement supérieur à celui noté par DIOUCK
(1999).
Le taux d'immature est presque deux fois plus
élevé que celui relevé par DIOUCK (1999). La
dégradation de la forêt de Fathala ne semble pas avoir
affecté la structure sociale de la bande étudiée.
Tableau 7. Comparaison des effectifs et de la
structure sociale et démographique des populations de Colobes bais de
Fathala et ceux relevés chez une population à Pirang
AUTEUR
|
EFFECTIF
|
TAUX DE MASCULINITÉ
|
TAUX D'IMMATURES
|
STRUCTURE SOCIALE
|
Cette étude
|
22
|
2,66
|
1
|
Multimâles- multifemelles
|
DIOUCK (1999)
|
12-22
|
1 à 1,33
|
0,5 à 0,7
|
Multimâles-multifemelles
|
GALAT-LUONG (1988)
|
17-20
|
?
|
?
|
Multimâles-multifemelles
|
GATINOT (1975)
|
9-62
|
1,25 à 2,66
|
?
|
Multimâles-multifemelles
|
5.2.2 Domaine vital
Le domaine vital de la bande étudiée
s'étend sur 28 ha, environ deux fois supérieure à celui
mesuré par GATINOT (1975) en forêt claire. Il est également
plus important que celui relevé par DIOUCK (1999), qui est de 17 ha
contre 28 ha. Cela ne s'écarte pas des conclusions de GALAT
(1983) et GALAT-LUONG (1983) selon lesquelles plus la taille de la bande
est importante, plus le domaine vital est grand.
Tableau 8. Comparaison des domaines vitaux des Colobes
bais des forêts de Fathala et
de Pirang en Gambie
Auteur
|
Domaine vital (ha)
|
Nombre de bandes
|
Type de milieu
|
Cette étude
|
28
|
1
|
Forêt claire
|
(valeur extrême)
|
DIOUCK (1999)
|
17
|
1
|
Forêt claire
|
28
|
1
|
Galerie forestière
|
(valeurs extrêmes)
|
|
|
GALAT-LUONG (1988)
|
22,26
|
3
|
Ilôts forestiers
|
(valeur moyenne)
|
GATINOT (1975)
|
9-19,7
|
7
|
Galerie forestière
|
8,5-14,6
|
2
|
Forêt claire
|
(valeurs extrêmes)
|
|
|
Cet écart entre cette étude et celles d'autres
auteurs (Tableau 8) pourrait être la résultante des nombreuses
modifications observées dans la forêt de Fathala. Les forêts
claires sont devenues par endroits très ouvertes. La ressource est moins
abondante et moins variée même si on note une certaine reprise de
la biodiversité dans la réserve de Fathala.
Alors qu'il y a trois décennies, la
végétation était dense et variée, au point de
permettre l'exploitation d'une petite surface pendant plusieurs jours
consécutifs sans se déplacer, les Colobes bais parcourent
aujourd'hui des distances plus importantes à la recherche d'une
nourriture de plus en plus dispersée dans le milieu.
Il faut donc aux Colobes bais deux fois plus d'espace en 2010
pour satisfaire les mêmes besoins alimentaires qu'en 1972.
5.2.3 Arboricolisme et
présence au sol
Il y a 35 ans, la hauteur moyenne des Colobes bais dans les
arbres était estimée à 9 m (GATINOT, 1975). Cette hauteur
est la même que celle mesurée au cours de cette étude (9,44
m) largement supérieure à celle relevée par DIOUCK (1999)
estimée à 5,7 m.
Ainsi, même si globalement on note une
dégradation de la forêt de Fathala, dans la partie
clôturée, les nouvelles mesures de conservation ont permis de
préserver des essences ligneuses essentielles pour la survie des Colobes
bais.
A cet effet, GATINOT (1975) a montré que les Colobes
bais cherchaient toujours de préférence le quart supérieur
des arbres. Ces observations sont faites également par GALALT-LUONG
(1988) chez les Colobes bais de la forêt de Pirang en Gambie,
localité située environ à 40 km au sud de la Gambie. Les
Colobes étudiés à Pirang passent prés de 80% de
leur temps dans les plus hauts arbres contre 18% seulement au niveau des
strates inférieures. La présence de ces singes arboricoles dans
les plus hautes strates de la végétation est relative à
leur mode d'alimentation constituée en majorité de jeunes
feuilles abondantes au niveau de la canopée.
Tableau 9. Variation de la hauteur moyenne des Colobes
bais dans la végétation
AUTEUR
|
HAUTEUR MOYENNE (M), OU STRATE, % DES COLOB
|
Cette étude
|
9,44m
|
DIOUCK (1999)
|
5,7m
|
GATINOT (1975)
|
9m
|
GALAT-LUONG (1988)
|
Emergent+Canopée (>20m), 80% des observations
Strate inférieure (4-5m), 17,6% des observations
Sol (0m), 2,4% des observations
|
Par rapport à l'utilisation des différentes
strates, la bande suivie utilise de préférence, non plus le
premier quart supérieur comme l'avait mesuré GATINOT (1975), mais
le deuxième quart supérieur (entre 8-12 m pour cette
étude) avec 57,62% des observations, alors que le pourcentage des
observations pour le premier quart supérieur n'est que de 10%.
Ce changement d'utilisation de la végétation
notamment peut être lié à une diminution des grands arbres
(essences guinéennes) et de leur densité.
Les descentes au sol des Colobes bais se sont nettement
accrues entre 1972 et 1996 avec des taux d'utilisation qui ont varié
entre 0,1% GATINOT (1975) et 5%, DIOUCK (1999). Cette différence de
comportement peut être relative à la régression du couvert
végétal et particulièrement de la canopée. La
disparition de cette canopée, oblige souvent les Colobes bais à
descendre au sol pour se déplacer d'un arbre à l'autre, à
la recherche de nourriture.
Entre 1996 et 2010, la présence au sol est
passée de 5% à 2,32%. Il faut donc souligner que même si on
a noté une certaine évolution positive de la biodiversité
dans la réserve, les Colobes utilisent toujours le sol pour surtout leur
déplacement d'un point à l'autre. Ce comportement adaptatif est
lié à la faible densité des arbres et aussi à
l'état de dégradation de la forêt comparé aux
données de 1972.
5.2.4 Rythme
circadien
L'étude du rythme d'activités montre la
prédominance du repos par rapport aux autres activités. Cela peut
s'expliquer par un régime alimentaire essentiellement folivore
nécessitant une plus longue période de digestion.
Le temps passé par les Colobes bais à exercer
les différentes activités varie en fonction de la journée.
Elles sont interdépendantes. Les activités alimentaires sont plus
importantes en début de matinée et en fin d'après-midi. Ce
sont des animaux diurnes qui n'effectuent aucune activité durant la
nuit. Ils doivent donc combler le déficit énergétique
accusé durant la nuit et emmagasiner le maximum d'énergie pour
leur repos nocturne. Les activités alimentaires sont observées
pratiquement toute la journée. La valeur nutritive peu
élevée de la nourriture des Colobes bais essentiellement
constituée de feuilles, nécessite une alimentation
répétée tout au long de la journée.
Le temps consacré aux différentes
activités est aussi fonction de l'âge, du sexe, de la hauteur par
rapport au sol et du type de support. Les adultes consacrent beaucoup plus de
temps à l'alimentation que les jeunes. Cela est lié à leur
poids plus important qui demande un apport alimentaire plus
élevé. En revanche, les jeunes passent plus de temps aux
activités sociales, les jeux notamment, qui selon GALAT-LUONG (1983)
sont liés à l'apprentissage de la vie (apprendre à
s'alimenter, à mener des relations sociales, à se déplacer
vite et à déjouer les pièges). L'alimentation a lieu de
manière générale pour l'ensemble des individus de la bande
à des hauteurs supérieures à 7 m et sur des supports de
types III et IV principalement. C'est dû à une plus grande
disponibilité des feuilles jeunes dans les hautes strates.
Les descentes au sol étaient très
occasionnelles. La présence d'une canopée au niveau des galeries
forestières facilitait les déplacements des Colobes bais d'un
point à un autre. Nous avons observé une disparition progressive
de cette strate au niveau de ces biotopes obligeant les singes à
descendre plus souvent au sol. Aujourd'hui nous observons une
régénération du couvert végétal ainsi qu'une
diminution du taux de présence au sol à l'intérieur de la
Réserve liées à la nouvelle politique de
préservation de ce site.
5.2.5 Le régime
alimentaire
L'essentiel du régime alimentaire des Colobes bais de
la Réserve est constitué d'espèces
végétales. Les jeunes feuilles prédominent dans leur
ration alimentaire. La préférence des éléments
jeunes par les Colobes bais s'explique par leur teneur élevée en
protéines et en eau, ce qui les dispense de boire. Cette
stratégie d'évitement des éléments
végétaux adultes démontre d'une manière
générale le comportement opportuniste des Colobes bais du
Fathala. Les aliments matures ne sont consommés que par
nécessité. Ils ne sont en aucun moment prédominant dans
l'alimentation des Colobes. En effet, selon HLADICK (1977), les teneurs en
sucres assimilables et en protéines des feuilles matures sont
sensiblement inférieures à celles des jeunes filles. De plus
elles sont susceptibles de contenir des quantités importantes de tannins
(qui constituent un obstacle contre les consommateurs de feuilles en diminuant
leur taux d'absorption des protéines, d'alcaloïdes
éventuellement toxiques et de fibres non digestibles.
La diminution du nombre des espèces
végétales utilisées dans le régime alimentaire des
Colobes bais (5 pour cette étude, contre 30 en 1996, DIOUCK (1999) et 39
en 1976, GATINOT (1977)) peut être liée à la baisse de la
diversité végétale observée aussi bien dans les
forêts claires que dans les galeries forestières entre les
années 70 et 80.
Nous avons observé que la prédominance de
Khaya senegalensis dans la ration alimentaire des Colobes bais est plus
liée aux variations de leur cycle phénologique, donc de leur
relative richesse en feuilles jeunes au moment des observations qu'à
leur densité dans le peuplement ligneux.
L'examen du tableau 10 montre que les Colobes bais mangent
aujourd'hui beaucoup plus de feuilles jeunes (76%) qu'en 1996 (56,7%). Cette
différence de comportement entre 1996 et 2010 peut être
liée à l'amélioration des conditions du milieu avec la
régénération des ligneux enregistrée depuis la
clôture de la Réserve en 2002.
Tableau 10. Régime alimentaire comparé
des Colobes de la Réserve de Fathala en 2010 avec celui
observé dans ma forêt de Fathala en 1996
ALIMENT
|
CETTE ÉTUDE
|
DIOUCK (1999)
|
Aliments végétaux
|
100%
|
100%
|
Feuilles jeunes
|
76%
|
56,7%
|
Feuilles adultes
|
18%
|
7%
|
Ecorces
|
3%
|
0,7
|
Bourgeons
|
?
|
13,9%
|
Fleurs
|
?
|
0,8%
|
Pétioles
|
?
|
1,7
|
Fruits
|
3%
|
18,8
|
Eau
|
0
|
0
|
pédoncules
|
|
0,2
|
Divers
|
0
|
0
|
La diversification de la composition des aliments qui
constituaient le régime alimentaire du Colobe bai en 1996 (quand la
dégradation du couvert végétal était manifeste),
illustre la remarquable capacité de cette espèce classiquement
considérée comme un mangeur strict de feuilles, à
développer des réponses adaptatives aux changements de leur
environnement. En fait, ce changement de comportement alimentaire est
nécessaire au Colobe bai de Fathala qui est souvent confronté
à des problèmes écologiques sévères.
Cette grande capacité d'adaptation explique
certainement le maintien de la population de Colobes bais dans cette zone de
savane dégradée (600 individus en 1972 contre 500 en 2002).
CONCLUSION
L'analyse de l'évolution du recouvrement ligneux dans
la forêt de Fathala montre de nombreuses mutations écologiques
enregistrées ces dernières décennies. Ce qui a permis de
révéler la fragilité de cette forêt dans un contexte
d'exploitation poussée des ressources biologiques, de déficit
pluviométrique et de forte croissance démographique. En effet, la
multiplicité des usages sur un espace fragile et l'exploitation abusive
sont en partie à l'origine de la pression soutenue sur ses ressources
ligneuses.
Même si nous avons observé dans la Réserve
une régénération du peuplement ligneux (accroissement de
la biodiversité de 12% entre 1996 et 2010) suite à une meilleure
prise en charge des activités de conservation avec la privatisation de
cet espace, il n'en reste pas moins que la forêt de Fathala connait des
situations de régression du couvert végétal et de
diminution des densités entre 1972 et 2010.
Ainsi, pour faire face à la perte de leur habitat et
aux changements de leur environnement, ces primates ont su faire preuve de
beaucoup d'opportunisme, notamment en élargissant leur niche
écologique et en diversifiant les catégories d'aliments qui
composent leur ration alimentaire. Cette étude a également mis en
évidence une nette fréquentation des strates inférieures
de la végétation par les Colobes bais et une présence au
sol liée à la diminution des essences guinéennes et de
leurs densités.
Cependant, il faut noter qu'au sol, les Colobes bais doivent
affronter de nouveaux prédateurs (Hyènes, chiens et hommes) et
faire face aux compétitions avec d'autres Mammifères sympatriques
bien plus adaptés aux milieux ouverts, particulièrement les
Singes verts et les Patas. Il y a lieu donc de s'inquiéter de la survie
des Colobes bais si ce processus de dégradation se poursuit.
Les résultats de cette étude montrent que cette
espèce est bien capable de vivre hors des forêts tropicales denses
humides et des galeries forestières.
Les Colobes bais ne boivent pas. Le déficit hydrique
est comblé par une alimentation dominée essentiellement par les
feuilles jeunes (76% des observations). Leur survie dépend ainsi de la
disponibilité permanente de cet aliment, ce qui ne sera plus le cas si
le processus de dégradation se poursuit au rythme actuel. C'est tout
l'intérêt de la Réserve de Fathala dont le mode de gestion
a permis non seulement de conserver les rares espèces guinéennes
encore présentes dans cette forêt mais d'avoir une bonne
régénération ligneuse. Ce qui est bénéfique
pour cette espèce essentiellement arboricole. Mais qu'en est-il
à l'extérieur de la Réserve, précisément
dans la partie non clôturée de la forêt de Fathala?
Au terme de cette étude, nous insistons sur le fait que
même si le Colobe bai trouve des conditions plus ou moins favorables dans
la Réserve de Fathala, cela ne suffit pas à assurer sa survie
dans la forêt de Fathala prise dans sa globalité. Seule une
politique de gestion rationnelle durable et efficace de toute la partie
terrestre du PNDS axée sur une meilleure appropriation de cette aire
protégée par les populations riveraines pourrait sauver cette
forêt et permettre la conservation à long terme du Colobe bai du
Saloum.
Les résultats de cette étude seront
utilisés pour l'élaboration d'un plan d'action pour la
conservation du Colobe bai dans le Delta du Saloum, en collaboration avec les
populations locales, la DPN, la Réserve de Fathala et d'autres
partenaires (UICN entre autres). Cela permettra également aux
autorités administratives d'évaluer le nouveau partenariat
public/privé initié à Fathala depuis 2000 par rapport
à la conservation de la faune et particulièrement du Colobe bai
et de son habitat.
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.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
3
1 - CONTEXTE GENERAL ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
3
1.1 CONTEXTE GENERAL
4
1.1.1 Problématique
4
1.1.2 Justification de l'étude
5
1.1.3 Objectifs de l'étude
6
1.1.4 L'espèce
étudiée : le Colobe bai d'Afrique occidentale
6
1.1.4.1 Description
générale.
6
1.1.4.2 Ecologie et régime
alimentaire.
7
1.1.4.3 Organisation sociale.
9
1.1.4.4 Comportement.
9
1.1.4.5 Taxonomie et répartition
géographique
9
1.1.5 La zone d'étude
10
1.1.5.1 La Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum.
10
1.1.5.2 Le Parc National du Delta du
Saloum
12
1.1.5.3 La Reserve de Fathala
15
1.1.5.4 Cadre institutionnel,
législatif et réglementaire
17
1.1.5.5 Caractérisation du milieu
biophysique
18
1.1.5.5.1 Le relief
18
1.1.5.5.2 Le cadre pédologique
18
1.1.5.5.3 Hydrologie et dynamique marine
19
1.1.5.5.4 Le climat
20
1.1.5.5.5 La végétation
22
1.1.5.6 Le cadre socio-économique
22
1.1.5.6.1 L'agriculture et
l'élevage
23
1.1.5.6.2 La pêche
23
1.1.5.6.3 Exploitation forestière
24
1.1.5.6.4 La chasse
24
1.1.5.6.5 L écotourisme
24
1.1.5.6.6 Les activités
extractives
24
1.2 LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
24
1.2.1 Hypothèse de recherche
25
1.2.2 Méthode d'étude
25
1.2.2.1 Recherche bibliographique
25
1.2.2.2 Prospections et pré
enquêtes
26
1.2.2.3 L'étude de terrain
26
1.2.2.3.1 Étude botanique
26
1.2.2.3.2 Densité des ligneux.
27
1.2.2.3.3 Indice de Shannon-Weawer
27
1.2.2.3.4 Indice de Simpson
27
1.2.2.3.5 Étude
éco-éthologique des Colobes bais
27
1.2.2.3.6 Choix de la bande.
28
1.2.2.3.7 Effectif et structure sociale des
bandes.
28
Tableau2. Critères d'âge et de sexe,
extrait de GALLAT-LUONG (1983)
28
1.2.2.3.8 Rythme circadien
29
1.2.2.3.9 Domaine vitale
29
1.2.2.3.10 Régime alimentaire
30
1.2.2.3.11 Estimation des hauteurs des
arbres et des distances
30
1.2.2.3.12 Classification des supports
30
1.2.2.4 Traitement des données et
rédaction du mémoire
31
1.2.2.5 Les limites de l'étude
32
2 RESULTATS
33
2.1 DYNAMIQUE DE LA VEGETATION LIGNEUSE
34
2.1.1 Densités globales des ligneux,
hauteur et diamètre des arbres
34
2.1.2 Evolution de la densité des
principales espèces ligneuses
36
2.1.3 Evolution de la biodiversité
des ligneux dans la forêt de Fathala
36
2.1.3.1 Indice de Shannon
36
2.1.3.2 Indice de Simpson
37
2.2 PARAMETRES SOCIO-ECOLOGIQUES :
TAILLE ET STRUCTURE SOCIALE DE LA BANDE
38
2.3 DOMAINES VITAL
39
2.4 ARBORICOLISME
39
2.4.1 Stratification
39
2.4.1.1 Hauteur moyenne
40
2.4.1.1.1 Hauteur moyenne et âge
40
2.4.1.1.2 Hauteur moyenne et sexe
41
2.5 LA PRESENCE AU SOL
41
2.6 UTILISATION DES SUPPORTS
41
2.7 LES ESPECES D'ARBRES UTILISEES PAR LES
COLOBE BAIS
43
2.8 RYTHME CIRCADIEN
44
2.8.1 Les variations journalières
44
2.8.2 Activités et âge
44
2.8.3 Activités et sexe
45
2.8.4 Activité et hauteur moyenne
46
2.8.5 Activité, hauteur moyenne et
âge
46
2.8.6 Activités, hauteur moyenne et
sexe.
46
2.8.7 Activité et présence au
sol
47
2.8.8 Activités et support
48
2.9 REGIME ALIMENTAIRE
48
2.9.1 Espèces végétales
consommées
48
2.9.2 Types d'aliments consommés
49
3 - DISCUSSION
50
3.1 EVOLUTION DES HABITATS.
51
3.2 PARAMETRES SOCIO-ECOLOGIQUES
52
3.2.1 Taille des bandes
52
3.2.2 Domaine vital
53
3.2.3 Arboricolisme et présence au
sol
54
3.2.4 Rythme circadien
55
3.2.5 Le régime alimentaire
56
CONCLUSION
58
BIBLIOGRAPHIE
60
ANNEXE 1 : CARTE ZONAGE DE LA RBDS
69
ANNEXE 2 : FLORE ET VEGETATION
70
ANNEXE 3 : LES PRIMATES DANS LA FORÊT DE
FATHALA
71
ANNEXES
7 ANNEXE1 : CARTE
ZONAGE DE LA RBDS
![](Reponses-adaptatives-d-une-population-de-singes-Colobes-bais--Colobus-badius-temmincki-KUHL-182035.png)
8 ANNEXE2 : FLORE
ET VEGETATION
Tableau A2.1 :
Synthèse des caractéristiques de la flore et de la vegetation
ligneuse de la forêt de Fathala
Principaux types de végétation
|
% des espèces représentées
|
Espèces guinéennes et soudano-guinéennes
|
Espèces principales
|
Espèces relativement stables
|
Espèces vulnérables
|
Espèces proliférantes
|
Forêts galeries très dégradées,
Forêts claires,
Savanes boisées à arbustives
|
66%
|
40%
|
Combretum glutinosum,
Daniellia oliveri,
Pterocarpus erinaceus,
Termilia macroptera,
Prosopis africana,
Bombax costatum,
Cordyla pinnata,
Erytrophleum guineense
|
Combretum glutinosum,
Terminalia macroptera
|
Parinari excelsa,
Detarium senegalense,
Pterocarpus erinaceus,
Prosopis africana,
Kigelia africana,
Erythropleum guineense,
Treculia Africana,
Albiziaferruginea
|
Daniellia oliveri,
Azadirachta indica
|
Tableau A 2. 2 :
Proposition de mesures de conservation de la flore et de la
végétation dans la forêt de Fathala
Particularité du site
|
Contraintes majeures
|
Activités et mesures de conservation envisageables
|
Proposition de recherche
|
Dispositif de suivi proposé
|
-Forte densité des espèces guinéennes
-Diversité des types de végétation
-Mangrove bien conservée
-Impact des feux de brousse
|
-Exploitation clandestine du bois d'oeuvre et d'énergie
-Forte pression du bétail
|
-Organisation des populations des villages des villages riverains
dans la gestion des ressources forestières
-Amélioration de la gestion des feux de brousse
|
-Etudes des conditions de régénération des
espèces vulnérables et des espèces menacées.
|
-Parcelles permanentes
-Imagerie satellite
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9 ANNEXE 3 : LES
PRIMATES DANS LA FORÊT DE FATHALA
Tableau A3 :
Résumé des contraintes, statuts et recommandations des primates
rencontrés dans la forêt de Fathala
Nom français
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Espèce
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Contraintes
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Statut dans la RBDS
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Recommandations
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Habitat/ Site
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Statut UICN
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Colobe bai d'Afrique occidentale
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Colobus badius temincki
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Ne survit pas en captivité.
Dépendant de la conservation des zones boisées
à essence guinéenne
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En danger d'extinction.
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Contrôle des feux de brousse
Revitalisation des zones boisées à essences
guinéennes
Suivi écologique
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Forêt galerie
Forêt claire
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Quasi menacé
En danger d'extinction au Sénégal
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Galago du Sénégal
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Galago senegalensis
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Dépendant de la conservation des zones boisées et
de la diversité en insectes, elle-même liée à la
diversité végétale
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Risque faible
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Patas(Singe rouge)
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Erythrocebus patas
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Dépendant des points d'eau et de la conserv- ation des
zones boisées et de leur biodiversité végétale
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Non menacé
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Singe vert (Callitriche)
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Cercopithecus aethiops sabaeus
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Dépendant des points d'eau et de la conserv- ation des
zones boisées et de leur biodiversité végétale
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Non menacé
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* 1 Président de longue date du
Groupe de spécialistes des primates de la Commission de la sauvegarde
des espèces de l'UICN et président de Conservation International
(CI).
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