UNIVERSITE DE
GOMA
UNIGOM
B.P.204 GOMA
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES
ET POLIITIQUES
FONCTIONNALITE DES ENTITES TERRITORIALES DECENTRALISEES
EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
Analyse appliquée à la chefferie de
Bukumu
Département des Sciences Politiques et
Administratives
Par :
BATAHWA HEMURA David
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du grade de licencié en sciences politiques et
administratives.
Orientation : Science Administrative
Directeur : Prof Frédéric ESISO ASIA
AMANI
Encadreur : CT Phidias AHADI SENGE
Co-Encadreur : Ass2 Alex
KASONIA
ANNEE ACADEMIQUE 2012-2013
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synthèse d'un passage intéressant. Vous pouvez placer la zone de
texte n'importe où dans le document. Utilisez l'onglet Outils de zone de
texte pour modifier la mise en forme de la zone de texte de la
citation.]
Les hommes droits apportent la prospérité
à leur ville, les méchants la ruinent par leurs paroles.
Proverbes 11-11
IN MEMORIUM
Notre Cher Grand père Jean SEBUHORO NDEZE
A mes parents Hemura Sebuhoro Birere et Henriette
Miruho,
A mon petit frère Benjamin Hemura pour les
sacrifices énormes consentis à ma cause ;
Je dédie ce travail
David BATAHWA HEMURA
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous remercions
d'abord notre Dieu pour le souffle de vie et la grâce qu'il nous a
accordé durant les deux cycles d'études passées à
l'université de Goma.
Nous remercions également le corps
académique de l'UNIGOM en général et la faculté
des sciences sociales administratives et politiques en particulier pour la
formation de la qualité dont nous avons bénéficié
de leur part malgré la conjoncture actuelle.
Nous remercions de manière
particulière le professeur Frédéric ESISO ASIA AMANI, le
Chef de travaux Phidias AHADI SENGE et l'assistant Alex KASONIA qui
malgré leurs lourdes responsabilités ont accepté de
diriger et d'encadrer ce travail. Leur rigueur scientifique nous a
complètement inspiré. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre
profonde gratitude.
Il sera pour nous une ingratitude notoire
de ne pas formuler nos remerciements à nos Oncles, frères et
soeurs, cousins et cousines SANDE, KIDUMU, MABONDO, PASCAL, KABUMBA, SENGA,
MWENDOS, ADELARD, Daniel, Elias, Elisha, Yusufu, Benjamin, Mulomba, Joachim,
Sadiki, Patrick, Chiri, karurungu, Yoshua, Baraka, Merci, Bemba, Shamamba,
Faustin, Rebecca, Dorika, Abigaël, Sarah, Dina, Adidja, Naîti, Naomi
et autres pour leur encouragement et leur attachement fraternel. Que ce travail
soit pour eux un model à suivre.
Nous demeurons également reconnaissant
à HORTENCE, PATIENT, KANKU, INNOCENT, AIME, TUMS, EZE, SHABANI...pour
nous avoir soutenus moralement ou matériellement durant notre parcours
académique.
Que nos camarades, amis et connaissances
trouvent ici l'expression de notre gratitude.
David BATAHWA HEMURA
PRINCIPAUX SIGLES ET
ABREVIATIONS
ACT : Acte Constitutionnel de la Transition
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo.
Art : Article
C à d : c'est-à-dire
CEJP : Commission Episcopale de Justice et de
Paix
CENCO : Conférence Episcopale Nationale du
Congo
CT : Chef de Travaux.
DSRP : Document des Stratégies de Réduction
de la Pauvreté
EAD : Entité Administrative
Décentralisée.
ETd : Entité Territoriale
Déconcentrée.
ETD : Entité Territorial
Décentralisée.
IPM : Impôt Minimum Personnel
ISC : Institut Supérieur de Commerce
MPR : Mouvement Populaire de la
Révolution.
No : Numéro
PV : Procès Verbal
Prof : Professeur
RDC : République Démocratique du
Congo.
RCD : Rassemblement Congolais pour la
Démocratie
UNIG0M : Université de Goma
USAID : Agence de Nations Unies d'Aide au
Développement.
O. INTRODUCTION
1. ETAT DE LA QUESTION
Le développement d'un pays en
général et d'une entité territoriale
décentralisée en particulier dépend de la manière
dont le pouvoir politique est organisé1(*). Pour assurer la mission de développement, les
autorités politiques sont appelées à associer la
population à la prise des décisions pour les affaires qui la
concerne directement. La décentralisation est donc un mode de gestion
qui permet de matérialiser cette vision. A travers celle-ci, les
représentants de la population d'une entité territoriale
décentralisée élaborent des politiques publiques
nécessaires relatives à son développement.
La question soulevée par cette
étude n'est pas abordée pour la première fois. Les aspects
y relatifs ont déjà été traités dans
plusieurs travaux.
Se penchant sur la question de la
décentralisation, l'USAID a démontré que, la
décentralisation des entités territoriales
décentralisées doit se baser sur la formation et la communication
destinée aux entités territoriales décentralisées.
Cette organisation conclue en disant que, les entités territoriales
doivent élaborer leurs plans de développement, programmer sa mise
en oeuvre, assurer sa gestion sous la responsabilité des élus
locaux. Pour assurer pleinement cette mission, chaque acteur doit connaitre ses
attributions et jouer pleinement son rôle2(*).
Relevant les limites de la mise en oeuvre de la
décentralisation, l'étude conjointe CENCO-CEJP, affirme que
celle-ci est en cours en République Démocratique du
Congo.3(*) D'après
cette étude, les vielles nations ont, elles aussi, eu recours à
la décentralisation en vue de corriger, d'améliorer ou adapter
divers aspect précis de leur organisation et structures. Enfin
l'étude démontre que la décentralisation a ainsi
conduit, même dans les vielles nations, à des nouvelles
institutions plus démocratique, plus proches du peuple, de ses besoin et
de ses aspirations et davantage plus protectrices de ses intérêts,
plus catalyseurs et plus expressives de sa participation à l'exercice et
à la gestion du pouvoir et des affaires publiques4(*).
JARIBU MULIWAVYO J.B, dans son étude sur
les aspects historiques de la politique de décentralisation, souligne
que la tentative de la décentralisation entretenue dans la plus part de
lois s'était soldé par des idéologies dominatrices, de
balkanisation, sécessionniste, mais aussi par des querelles de
contrôle rendant les organes législatifs impuissant devant les
exécutifs nommés et fortement dépendant du pouvoir
central5(*).
Pour METYA KAMBALE, la décentralisation
est la clé de voûte dans le processus de
développement6(*).
GONIDEC ajoute également que la
décentralisation est un facteur au développement.7(*)
ISANGO IDI ZANZILA dans son l'inventaire sur
les principaux problèmes que soulèvent l'application de la
décentralisation administrative au Zaïre a relevé que ces
derniers sont de deux niveaux, à savoir, les problèmes au niveau
de la pratique et les problèmes de la conception, de sa capacité
de gestion de l'organisation et des relations d'autorité ainsi que les
problèmes d'ordre financier comme entrave à l'application de la
décentralisation en RDC8(*)
Pour sa part, KAYINDA (L) estime que les
problèmes des ressources humaines et financières constituent les
preuves à la mise en oeuvre de la décentralisation9(*).
Sadji NDAYABAJE, explique les motifs qui ont
amenés le législateur congolais de procéder à ce
nouveau découpage territorial. Son étude met évidence les
enjeux de la décentralisation territoriale, surtout à ce qui
concerne l'érection des chefs lieux des territoires en communes rurales,
telle que prévu par la loi organique no 08/06 du 07 oct.
2008. Tout eu sur le désaccord la population d'élever la
cité de Kibumba en commune rurale. Pour lui, le mécanisme du
redécoupage et la redéfinition des certaines entités
territoriales méritent d'être observés scrupuleusement dans
l'esprit des nos lois déjà édictés, non seulement
dans la cité de Kibumba, chef-lieu du territoire de Nyiragongo, mais
aussi et surtout sur toute l'entendue de la République
Démocratique du Congo. L'auteur suggère en effet aux pouvoirs
publics d'être animés d'une bonne volonté politique dans
les sens des attentes de la population et de ne pas démissionner devant
leurs responsabilités. Selon lui pour acquérir la culture de la
décentralisation et la capacité de gestion, l'éducation
en permanence des cadres administratifs et des citoyens en
général devra constituer leur majeure
préoccupation10(*).
BARAKA BEBUTSA Franklin dans l'analyse des
ressources financières de la chefferie de Bukumu s'est penché sur
la structure, l'affectation et l'évolution des ressources
financière de la chefferie de Bukumu. Dans son étude, il a conclu
que les ressources financières de la chefferie de Bukumu sont
constituées des recettes courantes, composés de recettes
rétrocédés et des taxes spécifiques qui sont
composées de recettes des taxes rémunératoires et
fiscales. Concernant l'affectation des recettes, il a trouvé que la
dette antérieure était reconnue dans chaque exercices
budgétaire mais ne faisant pas l'objet ni de prévision, ni de
réalisation. Son constat est que Les recettes réalisées
par la chefferie ont une évolution progressive, sa tendance
générale dégagée confirme une augmentation de
recettes en hausse de la chefferie. Pour lui, l'autorité
coutumière devra recouvrer l'IPM car étant une source importante
pour celle-ci. A son humble avis cela renforcerait la cohésion sociale
de sa population11(*).
Tous les travaux passés en
revue ici rentrent dans la logique du travail en cours. En effet, ils sont
axés, les uns sur les aspects de la décentralisation, les autres
sur le découpage territorial. L'avantage de celui-ci par rapport aux
autres est qu'il cherche à examiner la fonctionnalité de la
chefferie de Bukumu érigé en entité territoriale
décentralisée par la constitution du 18 février
2006.
En effet, le choix de ce sujet tient compte
de l'expérience déjà vécue dans le territoire de
Nyiragongo qui héberge à son sein la chefferie de Bukumu qui
fonctionnait comme entité administrative déconcentrée et
celle vécue après son érection en entité
territoriale décentralisée dotée d'une personnalité
juridique et une autonomie de gestion organique et financière à
partir de 2006 issue de la promulgation de la loi fondamentale de la
troisième République par le Président de la
République. Par cette étude, il est question de vérifier
si la chefferie de Bukumu remplisse les conditions favorables à sa
fonctionnalité comme ETD. Pour ce faire, la période allant de
2006 à 2012 a été choisie pour délimiter cette
étude car, elle couvre l'année pendant la quelle certaines
entités ont vues leurs statuts changés en entité
décentralisée. Dans l'espace, elle concerne la chefferie de
Bukumu prise dans ses limites territoriales.
2. PROBLEMATIQUE.
Les administrations des pays du tiers monde
sont à l'heure actuelle butées à des difficultés
énormes. Ces dernières sont à la fois conjoncturelles et
structurelles.
Depuis leur accession à la
souveraineté nationale et internationale, ces pays n'ont pas
cessé de nourrir leur ambition du développement. Dans ce sens,
certains ont opté pour la décentralisation comme mode de gestion
des affaires publiques.
En RDC, la décentralisation n'est
pas une expérience nouvelle. Celle-ci est consacrée par un
certain nombre des lois notamment Loi No08/015 du 07octobre 2008
portant modalités d'organisation et fonctionnement de la
conférence des gouverneurs de provinces; Loi organique No08/
016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des
ETD et leurs rapports avec l'Etat et les provinces; Loi No08/012 du
31 juillet portant principe fondamentaux relatifs à la libre
administration des provinces; Loi organique No 10/011 du 18 mai
2010 portant fixation des subdivisions territoriales à
l'intérieur des provinces; Loi No11/011 du 31 juillet 2010
fixant les finances publiques; Loi No10/010 du 27 avril 2010
relative au code des marchés publics.
Néanmoins, il faut noter que, la loi
n0 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains
articles de la constitution de la République Démocratique du
Congo du 18 février 2006, complète cette liste. Cette
dernière a élevé les chefferies au rang des entités
territoriales décentralisées. Pour sa matérialisation la
loi-organique no 08/016 du 07 oct.2008 portant composition,
organisation et fonctionnement des ETD, la loi 08/012 du 31 juillet 2008
portant les principes fondamentaux de l'administration et autonomies des
provinces, la loi-organique no 08/015 du 07 oct. 2008 portant sur le
fonctionnement de la conférence des gouverneurs des provinces, ont
été promulguées.
L'ennui est de constater que dans la plupart des
ETD, la mise en oeuvre de la décentralisation soit l'objet des
controverses.
La chefferie de Bukumu qui bénéficié
du statut d'ETD au terme de la constitution des 2006 n'échappe pas
à cette réalité. Dans cette optique, quelques questions
méritent d'être posées:
Ø La chefferie de Bukumu fonctionne-t-elle comme
entité territoriale décentralisé?
Ø Quelles sont les difficultés qui
empêchent la chefferie de Bukumu de fonctionner comme entité
territoriale décentralisée?
3. HYPOTHESES.
L'hypothèse est une proposition de
réponse à la question posée. Elle tend à formuler
une relation entre des faits significatifs même plus au moins
précise... il faut se méfier comme le note Robert King MERTON,
car le pseudo-fait crée de pseudo-problème. Le risque est grand
en sociologie, car les hommes s'imaginent facilement connaitre la
société dans la quelle ils vivent. Il est indispensable avant de
vouloir expliquer les faits par une hypothèse de s'assurer que les faits
existent. L'hypothèse suggère donc les procédures de
recherche12(*).
Les préoccupations ci-dessus
exprimées sous formes des questions ont suscitées les
hypothèses suivantes:
Ø La chefferie de Bukumu ne fonctionnerait pas
comme entité territoriale décentralisée. Ce statut
profiterait aux chefs coutumiers qu'à la population.
Ø Les difficultés qui empêchent la
chefferie de fonctionner comme entité décentralisée
seraient liées à plusieurs facteurs, notamment, le conflit
coutumier, l'insécurité, la mauvaise gouvernance, le
détournement, l'insuffisance des moyens et la non application de la loi
sur la décentralisation.
4. METHODOLOGIE.
4.1. Méthode.
M GRAWITZ définit "une méthode
comme l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, le démontre et le vérifie13(*)".
Dans la logique de cette définition,
l'analyse fonctionnelle convient pour cette étude. D'après elle,
chaque composante, chaque élément du système occupe une
place et joue un rôle ou une fonction qui contribue à maintenir ou
à élaborer l'équilibre du système.
Ces composantes exercent une action réciproque les
unes sur les autres (facteurs et conséquences) et sont ainsi sources
d'équilibre de l'ensemble (fonctions) et sources de
déséquilibre ou de la tension (dysfonctions).
L'avantage de cette méthode est qu'elle conduit
à l'explication causale dans la mesure où elle cherche la
genèse des faits en établissant les liens entre les faits
étudiés et les faits des situations
antécédentes.
A la lumière de MERTON, la Méthode
Fonctionnaliste insiste sur les éléments ci-après:
1. Considérer la fonction comme une
conséquence observée d'un fait social qui contribue à
l'adaptation ou l'ajustement d'un système donné. L'instauration
de la décentralisation tout en gardant le fondement unitaire tient
compte des intérêts propres des entités locales, visant
à approcher le centre de décision de milieu d'exécution et
par conséquent à favoriser le développement à la
base dans la cadre strict des objectif nationaux. La décentralisation a
donc contribué à l'ajustement du système
politico-administratif de la Républiques Démocratique du Congo.
La chefferie de Bukumu étant une entité territoriale
décentralisée devait, dorénavant, disposer d'une
capacité d'exprimer une volonté propre de prendre et de
réaliser des initiatives d'intérêt local, devait disposer
de ce fait des tous les éléments corollaires à la
décentralisation (personnalité juridique, autonomie financier...)
dans la mesure de séparer ces compétences à celles de
l'Etat;
2. Opérer une distinction entre fonction manifeste
voulus et reconnus par les participants au système et fonctions latentes
on pourrait dire la fonction cachée qui n'est ni voulue ni perçue
par les acteurs. La fonction manifeste consistait à assurer une auto
suffisance des ressources aux ETD (chefferie de Bukumu). A ce titre, jouit
d'une autonomie organique et d'une autonomie de gestion pour permettre à
l'entité de poser des actes juridiquement valable, concevoir et
réaliser le programme de développement ainsi qu'établir
son budget et de posséder un patrimoine qu'il gère. La
méthode fonctionnaliste permet également de considérer
l'action de ces organisations privées comme stratégies
d'exploitation des ressources locales de la chefferie qui relevaient de sa
fonction latente par les puissances occidentales et de percevoir ces organismes
privés comme substituts fonctionnel à travers certaines
initiatives de développement de la chefferie de Bukumu.
3. Discerner la dysfonction qui à l'inverse de la
fonction, réduit la possibilité d'adapter ou d'ajustement du
système; la dysfonction se justifie naturellement par le fait
qu'après une petite expérience de la décentralisation,
nous nous trouvons face aux éléments majeurs qui entravent
l'autonomie entière des entités(ETD), le principe de la
décentralisation en générale et particulièrement
économico financière pose jusqu'à présent un
sérieux problème. La chefferie de Bukumu est confrontée
aux difficultés rencontrées dans l'élaboration de mesure
d'exécution, spécialement celles ayant trait à la
répartition de compétence en matière administrative,
financière et de la faible formation des certains responsables locaux.
On assiste à la gestion inefficace des ETD, l'absence des effets de la
décentralisation dans les entités territoriales notamment la
chefferie de Bukumu;
4. Etablir une alternative fonctionnelle impliquant des
équivalents fonctionnels et des substituts fonctionnels c-à-d les
alternatives aux déficiences fonctionnelles d'un système ou d'un
social qui devient inapte à remplir certaines fonctions. En dépit
de l'inefficacité de cette conséquence observée d'un fait
social, l'Etat congolais se force par le truchement de son programme DSRP et
des planifications à rédiger les stratégies pour le bien
être congolais. Le rôle joué par les organisations
privées tant national qu'internationales comme PNUD, USAID, PADL et
autres à travers les différents projets de développement,
la chefferie de Bukumu s'inscrit dans cette logique.
La méthode définit ici selon PINTO et
GRAWITZ comme ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, le démontre et le vérifie;14(*) comme voie à suivre
nécessite l'usage des instruments qui sont des techniques pour arriver
à la réalité. La technique est au regard de la
méthode, un outil nécessaire à l'application et à
la collecte des données. Elle est un moyen pour atteindre un but, mais
elle se situe au niveau des faits.15(*)
4.2. Techniques
En vue d'aboutir aux résultats fiables et
de bien vérifier les hypothèses de cette étude,
l'interview libre non structurée, l'observation libre indirecte, la
technique documentaire et l'analyse de contenu ont été choisi
comme techniques de récoltes des données.
L'interview libre non structurée étant le
procédé d'investigation scientifique, utilise un processus de
communication verbale pour recueillir des informations en rapport avec l'objet
en étude, l'observation libre indirecte nous a permis d'observer la
réalité de la fonctionnalité de la chefferie enfin la
technique documentaire pour cette étude a été
nécessaire, car elle nous a permis de faire un état des lieux sur
la décentralisation en RDC à travers la revue de la
littérature existante: les ouvrages, les rapports, les articles des
revues, les publications à l'internet, et l'analyse de contenu comme
outils d'usage scientifique nous a permis d'analyser/traiter des
données.
5. OBJECTIF DU SUJET.
Cette étude poursuit les objectifs suivant:
- Vérifier la fonctionnalité de la chefferie
de Bukumu;
- Identifier les difficultés qui empêchent
à la chefferie de Bukumu de fonctionner comme ETD.
6. INTERET DU SUJET.
1. Intérêt scientifique
Mettre sur pied une banque des données
pouvant inspirer les prochaines recherches et donc pourra servir le futur
chercheur en matière de la décentralisation sur la chefferie de
Bukumu.
2. Intérêt pratique
Eveiller la conscience des dirigeants congolais
sur la nécessité de la mise en oeuvre de la
décentralisation pour le développement des ETD.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL.
Hormis l'introduction générale et la
conclusion finale, ce travail comprend 3 chapitres.
- Le premier est axé sur les considérations
générales et présentation de notre champs
d'application;
- Le deuxième s'atèle à l'état
de savoir sur la décentralisation en RDC;
- Le troisième traite de l'analyse de la
fonctionnalité de la chefferie de Bukumu.
Chap. I. CONSIDERATIONS GENERALES
Les considérations générales
de la présente étude consistent en la clarification des concepts
et en la présentation de la chefferie de Bukumu dans le territoire de
Nyiragongo au Nord Kivu.
I.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS
Il est difficile de développer ce chapitre sans
au préalable préciser les concepts en rapport avec le
présent travail notamment :
v fonctionnalité :
Ensemble des
caractères
ou des
propriétés
qui font que quelque chose remplit bien sa
fonction.16(*)
v Entités Territoriales
Décentralisés: article 3 de la constitution de
la RDC dispose que les provinces et les ETD sont dotées d'une
personnalité juridique et sont gérées par les organes
locaux. Ces ETD sont: la ville, la commune, le secteur et la chefferie.
v Bukumu: une chefferie se
trouvant au nord de la ville de Goma formant le territoire de
Nyiragongo
v Les Bakumu : Peuple
semi-bantous se trouvant dans la zone de Lubutu dans la province orientale,
dans le Bafwasende et dans le walikale. Les Bakumu dont il est question dans ce
travail d'après l'histoire et la tradition orale et selon toute
vraisemblance, le nom « BUKUMU » proviendraient d'un
certain « BIKEMU » que la dynastie au pouvoir
présente comme l'ancêtre le plus lointain dans sa
génération.
Par ailleurs, certains parlent des Bakumu à Goma
plus précisément dans la collectivité-chefferie pour
désigner les habitants du Bukumu. A notre avis c'est un terme qui semble
abusif.
v Chefferie : Au terme de
l'ordonnance loi n°82-006 du 24 février 1982 portant l'organisation
politico-administrative et territoriale de la République du Zaïre,
on distingue plusieurs types de collectivité à savoir la
collectivité chefferie actuellement appelée chefferie tout court
qui comprend un ensemble généralement homogène des
communautés traditionnelles organisées sur base de la coutume et
ayant à sa tête un chef coutumier désigné par la
coutume et investi par le pouvoir public17(*).
v La collectivité :
est une entité administrative décentralisée dotée
d'une personnalité juridique qui comprend un ensemble
généralement homogène des communautés
traditionnelles organisée sur base de la coutume et ayant à sa
tête un chef coutumier reconnu et investi par le pouvoir public.18(*)
v Le pouvoir coutumier au
traditionnel : Le pouvoir coutumier selon MAPPA SOPHIA
est un pouvoir héréditaire institué par la
société selon sa coutume et fondée sur la
supériorité des liens de sang de tel clan sur les autres. Les
valeurs de ce pouvoir constituent un obstacle puissant à la valeur
politique d'accès au pouvoir par la compétition pacifique et
alternance.
C'est aussi le
lieu de la diffusion du pouvoir divin avec le pouvoir terrestre, de l'occulte
et de l'invisible avec le visible et de la subordination du terrestre et du
visible au devin et à l'occulté19(*).
v Décentralisation :
est la technique de gestion des entités locales applicables dans toutes
les formes de l'Etat. AVRIL et GIQUEL confirment que la
décentralisation peut se définir comme étant l'application
de la démocratie au plan local, consistant dans le transfert de
compétences d'ordre administratif du pouvoir central à des
collectivités dont les instances dirigeantes sont élues par les
citoyens concernés20(*)
Signalons tout d'abord que dans le droit Allemand, la
décentralisation peut signifier « le pouvoir de s'administrer
soi même, local gouvernemental anglo-saxon; il marque une tendance
à ne pas laisser le monopole du pouvoir aux organes centraux de l'Etat.
D'une façon plus simple, la
décentralisation est définie comme un procédé de
gestion à des organismes dépendants du pouvoir créateur,
mais jouissant vis-à-vis du pouvoir central de l'autonomie de
gestion21(*).
Madeleine GRAWITZ conçoit la
décentralisation comme le transfert des pouvoirs des décisions du
pouvoir central à des organes publics autonomes issus de
collectivités locales22(*).
C'est une action de rendre plus autonomes ce qui
dépend d'un pouvoir central; donner le pouvoir de décision dans
la gestion administrative locale à des collectivités
territoriales, des personnes publiques élues par les administrés.
Elle est une mode de gestion des services publique
qui se traduit par le transfert d'attribution de l'Etat à des
institutions (territoriales ou non) juridiquement distincte de lui et
bénéficiant, en vertu d'une loi organique, d'une certaine
autonomie.23(*)
I.1.1. Objectifs et
critères de la décentralisation
Les objectifs et les
critères de la décentralisation sont très nombreuses, mais
retenons 10 qui éclaircissent la porte de ce travail
notamment :
1. Rapprochement de l'administration des
administrés ;
2. Réduction de la lenteur de l'administration
centrale ;
3. Renforcement de la flexibilité de
l'administration locale ;
4. Satisfaction des besoins des
administrés ;
5. Renforcement du sens public ou de
l'intérêt général des autorités
locales ;
6. Possibilité pour la population de
résister aux interférences du pouvoir central par les moyens
démocratiques ;
7. Promotion de la démocratie locale et partage de
la direction des affaires de l'Etat ;
8. Désignation, contrôle et sanctions des
élus locaux par leurs électeurs ;
9. Valorisation des fonctions des responsables des
entités territoriales décentralisées ;
10. Constitution des entités territoriales
décentralisées capables de devenir des niveaux de gestion
efficace des affaires de l'Etat et capable de mobiliser des conditions de vie
de la population.
I.1.2. Avantages &
inconvénients de la décentralisation
La décentralisation,
comme mode de gestion de l'Etat a des avantages et des
inconvénients :
a). Avantages
Les avantages de la
décentralisation sont fixés par ses objectifs. En effet, elle a
pour objectif de mettre sur pied une administration efficace qui puisse
travailler pour l'intérêt de la population, en faisant des
entités locales des niveaux de gestion efficace des affaires de
l'Etat.
Il s'agit d'une administration de proximité qui,
non seulement rapproche l'administration des administrés mais elle
réduit également la lenteur dans la fourniture des services
publics. La décentralisation accélère la marche des
services, en déchargeant le pouvoir central d'un grand nombre d'affaires
qui l'encombreraient dans un régime centralisé.
Elle permet au pouvoir central de se dessaisir de
certaines tâches pour les confier aux entités locales et pour
augmenter la confiance des citoyens vis-à-vis de l'Etat. Elle permet une
division verticale du pouvoir entre le centre et la périphérie.
Elle constitue ainsi un contre poids utile à la puissance
étatique et en rampant contre les tentatives autoritaires des
gouvernants (cadart 1975 :60)
La décentralisation favorise la mise en branle du
génie territorial c'est-à-dire l'application de l'intelligence au
niveau d'un territoire. En effet, les citoyens appartenant à
l'entité territoriale développent une capacité d'action
fondée sur la jonction de divers savoir - faire, moyens,
sensibilité, point de vue et intérêts qui témoignent
de la participation effective des acteurs tant du secteur public que
privé.
La décentralisation favorise donc le
développement national à partir de la base et concourt à
la promotion de la démocratie locale par la participation des citoyens
à la prise des décisions. Elle développe l'esprit civique
et public parce qu'elle associe la masse des citoyens à la gestion de la
chose publique.
Grâce à la décentralisation, les
autorités locales acquièrent un sens plus élevé de
l'intérêt général et font des efforts pour prendre
des initiatives locales sans attendre des injonctions du pouvoir central et
pour satisfaire les besoins de la population.
b). Désavantages de la décentralisation
Les désavantages de la
décentralisation sont très nombreux tels que évoqué
par IFES dans sa réflexion sur le programme gouvernance et participation
citoyenne d'Août 2007 à Kinshasa avec comme thème
principale : « la décentralisation territoriale,
administrative et politique en RDC ». Ces désavantages
sont :
· La décentralisation entraine une
augmentation du personnel administratif qui implique aussi une
augmentation des charges (des dépenses);
· Possibilité des conflits entre les organes
délibérants et exécutifs locaux ;
· Multiplicité des pôles des
décisions au sein de l'Etat, d'où dispensions des
pouvoirs ;
· En cas d'échec de la
décentralisation, il y a risque de retour à la centralisation
à outrance ;
· Risquer de frustrations des entités à
faible capacité fiscale et des populations à faible
démographie ;
· Risque de marginalisation de certaines provinces et
des entités administratives; décentralisées des projets de
développement par un pouvoir qui n'a pas recueilli des voix de ces
provinces et ETD, même à travers la caisse de
péréquation ;
· Risque de retour ou d'exacerbation des conflits
(ethniques, tribaux, intercommunautaires...);
· Risque d'élection des démagogues et
des mieux offrants, au détriment de la méritocratie et c'est
surtout par une élection au second degré.
I.1.3. Fondement de la
décentralisation
Il est pertinent de
répondre à la question de savoir pourquoi décentraliser,
qui se veut avoir une explication sur la raison d'être de tout
« processus de décentralisation » qui aboutit
à la mise sur pied des ETD.
Surtout dans nos pays sous-développés
où nous voyons les autorités publiques procéder à
la « décentralisation » souvent après de
longues années "centralismes " mais alors il y a des
critères très clairs qui permettent de mieux juger.
Cette pratique n'est pas appropriée seulement pour
les pays sous - développés, composés en majorité de
jeunes Etats, mais aussi par les vieilles nations qui, eux aussi ont recourus
à la décentralisation en vue de corriger, d'améliore,
d'adapter divers aspects précis de leurs organisation et
structures.
Cette décentralisation, les avait ainsi conduits
à de nouvelles institutions plus démocratiques, plus proches des
peuples, de ses besoins et de ses respirations. En principe pour que celle-ci
réussisse et soit durable même si ce n'est pas le cas dans nos
pays sous développés, il faudrait qu'elle soit le résultat
d'un consensus et d'une participation réelle du peuple, faute de quoi
elle rendrait inefficace les fonctionnements des nouvelles institutions
politiques.
Les dirigés (le peuple) la refuseraient ou la
torpillerait tout simplement parce que non comprise et non
intériorisé, mais aussi parce qu'élaborée sans
tenir compte de leurs aspirations
Des telles institutions demeurent instables,
précaires, incapables de réguler les sociétés pour
lesquelles elles seraient établies 24(*)
Néanmoins, pour tenter de répondre à
la question de savoir sur quoi se fonde la décentralisation, et comme
celle-ci ne se mesure que par le degré de liberté dont disposent
les collectivités locales, au sein d'un Etat unitaire, elle devrait
répondre aux neufs principes suivants25(*) : la subsidiarité, l'autonomie,
l'efficacité, la proximité, la valorisation, la participation, la
supériorité, la solidarité et la coopération.
1. La subsidiarité C'est
un principe très important surtout là où l'on veut
permettre et encourager la participation et l'autonomie locale. La
subsidiarité, c'est le principe suivant lequel tout problème
doit être résolu au niveau le plus bas où on puisse le
réaliser et où il est plus pertinent.
Le gouverneur n'intervient pas dans l'administration des
affaires locales sauf la où c'est vraiment nécessaire, pour
laisser la grande responsabilité des compétences au niveau local
et ainsi favoriser une administration de proximité et
efficiente.
Les interventions de l'Etat central ne doivent être
que subsidiaires par rapport à celles des provinces et des
entités locales. Les instances provinciales gardent leur signification
et leurs fonctions spécifiques, l'Etat central restant compétent
dans les domaines où son intervention est plus efficace.
2. L'autonomie Le principe de
subsidiarité que l'entité territoriale
décentralisée se voit reconnaître, par le pouvoir central,
le droit de s'administrer elle-même pour certaines affaires
transférées par le pouvoir central et de jouir d'une certaine
autonomie, tout en restant soumise au contrôle de tutelle (tutelle
administrative sur les organes et sur les actes). L'existence de la
personnalité juridique permet l'autonomie et la libre administration des
affaires locales. L'autonomie d'une entité décentralisée
se remarque non seulement dans l'élection des dirigeants des organes et
dans la capacité du corps des fonctionnaires mais aussi par
l'acquisition et la maitrise de moyens financiers suffisants. L'autonomie
fiscale doit être le corollaire de l'autonomie politique. Il est fort
probable que l'autonomie politique puisse devenir une réalité
sans être assortie d'une autonomie fiscale. L'autonomie locale se
manifeste dans des processus locaux inclusifs et par des autorités
locales qui sont renforcées grâce à des décisions et
des ressources qui sont significatives pour le peuple.
3. L'efficacité La
volonté du pouvoir central de transférer certaines de ses
responsabilités et pouvoirs à des structures régionales ou
locales permet l'efficacité de la performance organisationnelle et
bureaucratique de l'administration locale et favorise une administration du
développement. L'efficacité signifie la responsabilité,
c'est-à-dire la capacité réelle de répondre aux
besoins et attentes des gouvernés, à prévenir et à
résoudre les problèmes concrets qui préoccupent les
citoyens.
4. La proximité Les
structures décentralisées sont théoriquement plus proche
des citoyens et peuvent être plus aptes à mener une politique du
développement adéquate en favorisant la prise des
décisions plus conformes aux réalités locales que ne le
ferait le pouvoir central structurellement et géographiquement
très éloigné des populations. La décentralisation
permet de tenir constamment compte des particularités de chaque
population dans son environnement immédiat.
5. La valorisation La
décentralisation valorise les fonctions des responsabilités des
entités territoriales décentralisées. Les fonctions de
maire, de bourgmestre, de chef de secteur et de chef de chefferie ne sont plus
précaires, c'est-à-dire vouées au hasard mais la
durée du mandat des membres des organes délibérants tout
comme les responsables de l'exécutif est également garantie.
Toutes ces autorités n'ont plus besoins pour tous les problèmes
de leur ressort de s'adresser à la hiérarchie. Cette valorisation
permet aux entités de devenir des niveaux de prise de décision et
de gestion efficace qui soient capables de mobiliser davantage de moyens pour
leur expansion et pout leur fonctionnement. Cette valorisation met constamment
à l'épreuve la performance des dirigeants.
6. La participation
L'élection des dirigeants des entités
décentralisées contribue à la participation politique des
citoyens et constitue un moyen de sanction positive ou négative des
dirigeants. La population à la base acquiert un sens élevé
de responsabilité et augmente ses capacités de prendre des
initiatives pour leur développement local.
7. La supériorité
S'il faut préserver une autonomie suffisante et
adéquate des provinces et des entités locales, il est non moins
important que l'Etat central ne soit subordonné ni aux entités
locales dans les domaines où son action s'impose dans
l'intérêt général. C'est pour cette raison qu'il
convient de distinguer clairement les compétences exclusives de l'Etat
central, les compétences concurrentes ou partagées, étant
entendues que la répartition entre compétences exclusives et
concurrentes exige une grande discipline de la part des acteurs.
C'est en fait l'instance, qui dispose des plus grands
atouts de pouvoir, qui contrôlent les décisions. Cela est vrai
aussi bien dans un système centralisé que
décentralisé. Dans un système décentralisé,
les autorités centrales ont tendance à recourir plus au principe
de supériorité qu'au principe de subsidiarité. La
supériorité réside dans le contrôle de tutelle
administrative exercé par le pouvoir central sur les actes du pouvoir
local. La supériorité du pouvoir central se manifeste enfin dans
l'appui- conseil que le pouvoir central apporte aux provinces et aux
entités locales
8. La solidarité
L'autonomie des entités territoriales
décentralisées ne supprime pas le droit pour tous les citoyens
d'avoir une chance égale dans la jouissance des richesses nationales.
C'est pourquoi, la solidarité est nécessaire pour éviter
le développement inégal des entités locales
décentralisées. Des mécanismes de
péréquation sont toujours créés pour promouvoir la
solidarité et l'unité nationale.
9. La coopération La
coopération entre les provinces et entités locales
décentralisée est nécessairement pour promouvoir l'esprit
national mais aussi pour résoudre les problèmes communs entre
provinces ou entités locales voisines.
I.1.4. Sortes des
décentralisations
Il existe deux sortes de
décentralisation : la décentralisation territoriale et
décentralisation par service. La première est un
procédé de la technique juridique qui consiste à confier
la gestion de l'ensemble des intérêts régionaux et locaux
à des autorités régionales ou locales dotées
vis-à-vis du pouvoir central de l'autonomie de gestion. La seconde
réside dans l'attribution aux agents d'un service public
déterminé de l'autonomie organique par gestion de ce service
vis-à-vis du pouvoir central.
I.2. PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE BUKUMU
a) cadre géographique
La chefferie de Bukumu est située au pied du volcan
Nyiragongo
Il est limité : Au nord par le territoire de
Rutshuru.
A l'est par la République
Rwandaise.
A l'ouest pat le territoire de
masisi.
Au sud par la ville de Goma.
La grande partie de la chefferie de Bukumu est
logée dans une plaine de laves provenant des multiples éruptions
du volcan Nyiragongo, sa superficie est de 163km2, située au
sud de l'équateur entre 1067 latitude sud et 29024
longitude est. Notons que la chefferie de Bukumu est la seule entité que
comprend le territoire de Nyiragongo et compte à son sein 7 groupements
ayant au total 58 villages. Le chef de chefferie appelé "mwami"
contrôle la même entité que l'administrateur du territoire.
Celui-ci incarne le pouvoir coutumier et dispose du pouvoir foncier tandis que
l'administrateur a un pouvoir politico-administratif.
b) cadre humaine
La population de Bukumu compte actuellement plus de
78848 habitants.
Il existe 3 groupes ethniques dans la population composant la
chefferie de Bukumu. Il s'agit des pygmées, des bantous et les
nilotiques.
I.2.1. Origine de la chefferie
Selon le rapport d'enquête de la chefferie
indigène dans le district du Kivu en 1920 a son PV n°58, les
BAKUMU de Nyiragongo sont des bantous qui émigraient en province de
Bunyoro (TORO) en Ouganda, ils s'installèrent dans le Rutshuru (Bwito)
émigreraient Jadis sous le conduite de Nyangavu et dont une partie
s'installa dans la chefferie actuelle de Birunga;
Une seconde enquête fît même savoir que
Nyangavu fixa sa résidence dans le Kibumba et que le nommée
Bihemu, l'ancêtre de Mukumu continua vers Kibati et Monigi où il
établit son quartier général. Il alla jusqu'à la
rivière Sebea actuellement territoire de Gisenyi (Rwanda) où il
rencontra de l'autre côté (Est) un chef Muhutu Munyerwanda
nommé Kadjugiri. Après la délimitation du 1911, les
territoires de Goma, Bihai et Kibati faisant précédemment partie
du contexte nous échurent. Cette délimitation amena le
départ des émissaires de Musigi roi du Rwanda de qui relevaient
ces terres privées de chefs anciens Kilogosi. Après quelques
tergiversations, furent réunis sous Kayembe et Bigilimana tous deux
investis en 1913. Ce dernier convaincu d'avoir été à la
solde des Allemands au cours de la dernière guerre, fut
relégué dans la suite.
Toute l'autorité de la région revint
à Kahembe qui parvint grâce à l'appui du personnel de la
colonie à ramener la population et la prospérité dans le
pays ravagés par une famine terrible qui succéda à une
occupation et une période d'hostilité de 7 ans.
Dès l'installation de Bikumu dans la région
qui prit son nom de tribu « Ikoro » fut porté au roi
du Rwanda ce qui prouve que le Bukumu avait été conquis par le
Roi du Rwanda.
Petit à petit l'autorité de la région
revint au chef Kayembe entant que Musigi et descendant de Bikumu.
L'ancêtre de la région étant Bikumu,
il y a lieu de substituer la dénomination de la chefferie de Bukumu
à celle de la chefferie de Kayembe. La dénomination
proposée fait mieux ressortir l'unité de cette chefferie agrandie
ou plutôt reconstituée telles qu'elle existait à
l'origine26(*).
Selon l'histoire contemporaine, la
1ère Guerre mondiale de 1914 à 1918 avait
secoué l'entité coloniale Belge de Goma : le 20 avril 1915
Puck CHAN-DOR rapporte que les Allemands avec l'appui des chefs Rwandais ont
détruit la base militaire Belge à Goma au bord du Lac Kivu, ont
razzié la localité du chef Kahembe et se sont emparés de
l'île d'idjwi, les militaires Belges ont pris fuites devant la force
Allemande qui contrôle désormais tout le Lac. Adolphe VON
GÖTZEN quant à lui montre que c'est donc le territoire de
Nyiragongo qui héberge les volcans actifs et la majorité des
descendants des habitants de l'ancien village Ngoma découvert par lui en
189727(*).
D'où on reconnaissait ses limites à partir
du:
- Au Nord : la chefferie secteur du Bwisha,
Région de Bugari
- A l'Est depuis le sommet du Karisimbi, la
frontière de la colonie jusqu'à sa rencontre avec le lac
Kivu.
- Au Sud : la rive du Lac Kivu
- A l'Ouest : le Muhuli (plaine de lave).
I.2.2. STRUCTURE ADMINISTRATIVE DE LA CHEFFERIE DE BUKUMU
I.2.2.1. Organisation
politico-administrative de la chefferie de Bukumu
Il sera question dans ce point de décrire les
structures politiques et administratives de la chefferie, mais aussi de faire
ressortir les différents services qui facilitant le fonctionnement de
l'organisation politique au Bukumu.
A. LE MWAMI OU ROI
A l'instance supérieure de la chefferie, les
affaires sont conduites par le Mwami.
Ce titre correspond à l'appellation
Européenne de Roi, car il reste l'autorité suprême de
l'organisation politique des Bakumu.
Le Mwami est un homme extraordinaire qui est
différent des autres. Son pouvoir est plus spirituel que
temporel.
Il est considéré en quelque sorte comme un
« Roi divin ».
Vu sa personnalité sacrée, il parait
intouchable. Il est respectueux et on lui doit obéissance.
Il est placé à la tête de la
pyramide sociale et dispose de droit de la vie et de la mort à ses
sujets.
Le Roi Mwami a donc, le pouvoir théocratique et
règne sur tout le royaume28(*).
Si nous parlons du Mwami, ceci revient à dire
qu'il s'agit du « Grand chef » de toutes les entités
administratives qu'il dirige.
C'est le Mwami qui nomme et destitue les chefs, les
sous-chefs et les détenteurs de terres.
En ce qui concerne sa vie privée et publique, le
roi désigne des hommes capables pour jouer le rôle de messager au
près des autres Mwami. Il tranche les affaires qui pourraient advenir
entre sous-chefs et entre indigènes et sous-chefs.
Le Mwami possède au sein de la
collectivité des résidences que les chefs et sous-chefs n'ont
pas. C'est pourquoi le titre du « Grand Chefs » lui
revient.
LES DROITS AU MWAMI
Le grand chef a droit, de la part de ses sujets dans la
chefferie des Bakumu, à une redevance à chaque récolte,
à titre de droit du chef, sur son domaine éminent qu'il partage
entre ses sujets pour que ceux-ci fassent des cultures et des plantations des
bananes.
Cette redevance consiste en un ou plusieurs paniers de
produits, suivant la possibilité économique de l'individu et de
l'étendue de terres à sa disposition.
Les possesseurs de bananeraie apportent un pot de jus de
banane KASIKSI au chef, chaque fois qu'ils brassent. Cette pratique semble
diminuer petit à petit.
Quant aux éleveurs et cela dépend de quel
type d'élevage, petit ou gros bétail, le chef reçoit
à chaque fête, plusieurs chèvres et taureaux.
La tribu en chèvre s'appelle
« ILALI »29(*).
Le Mwami reçoit le cou et le museau de toute
bête attrapée à la chasse. A l'époque du Mwami
Bakungu vers les années 1978, la pointe de tout éléphant
tué revenait de droit au chef car ce dernier est le promu inter pare de
la région.
Quand le chef est en tournée, il désigne
un village qui doit exécuter les travaux personnels et a droit à
la nourriture partout où il se trouve.
En général, un gîte d'étape
doit être entretenu dans certains villages où le Mwami a coutume
de se rendre et dans chaque villa visitée, tous les villageois donnent
des dons au chef pour marquer et témoigner leur soumission à ce
dernier.
B. LES COLLABORATIONS DU MWAMI
Depuis l'époque précoloniale, la terre
constituait la source principale de richesse au Bukumu.
C'est l'étendue des terres et le statut social qui
déterminaient les différentes classes de la population.
a) Le conseil des anciens
Le Mwami ne gouverne pas seul quoi soit le chef
suprême. Pour cela, il a un grand nombre de dignitaires qui le secondent
dans ses multiples fonctions.
On les appelle ainsi des « conseils du
Mwami »
Parmi eux, on retrouve des griots, ceux qui
possèdent à fond l'histoire de toute la famille royale et des
gardiens de coutumes.
Les rôles des conseilles du mwami est de discuter
les grands problèmes de la chefferie au moins une fois par mois. Le cas
échéant, il peut les consulter à tout moment lorsque la
chose ou l'affaire s'avère indispensable. Les charges de ces conseils
restent héréditaires. Dans l'ancien temps, ces derniers vivaient
à la cour du Mwami et recevaient à tour de rôle quelques
jours de congé pour aller séjourner dans leurs familles
respectives30(*).
b) Les fonctionnaires
Etant des personnes qui remplissent une fonction
publique dans cette région, ils exécutent directement les ordres
du Mwami
Parmi eux, nous trouvons ceux issus de la dynastie
régnante qui peuvent être de hauts dignitaires de la région
ou de simples serviteurs de Mwami.
Nous y cernons également, ceux qui habitent
à la cour et d'autres se trouvent éparpiller dans les
contrées ou villages environnant la résidence principale du
chef.
On y rencontre aussi les enfants du Mwami qui sont
là pour veiller à la sécurité de leur père
et à celle de la région qu'il dirige.
c) Les notables
Ils sont intermédiaires directs entre la population
villageoise et le Mwami.
Ces notables tranchent en premier lieu toutes les
palabres.
Ils payent tribut au mwami et son chargé de la
perception des impôts et d'organiser les corvées.
Toutes les décisions du Mwami, à tous les
échelons, doivent être exécutées grâces au
concours de ces notables31(*).
d) Les chefs des villages ou Kapita
Chaque village du Bukumu est dirigé par un chef
appelé Kapita. Celui-ci dépend du Notable de son groupement. Les
Kapita ont les mêmes prérogatives que les notables. Dans le deux
cas, ils doivent rassembler le tribut appelé
« KALINZI » et l'apporter au Mwami.
Le « KALINZI est une redevance due au Mwami pour
la reconnaissance du droit d'occupation d'une terre par une personne d'une
classe sociale subalterne.
Il ne se paie qu'une seule fois et est valable pour
toutes les générations présentes et à venir. Mais,
il arrive qu'à la mort du père, les fils héritier soient
contraints de renouveler son Kalinzi.
Le fait de payer le Kalinzi entraînait directement
et signifiait l'assujettissement tant social que politique des
bénéficiaires.
Le Kalinzi est donc un droit foncier qui lie un subalterne
à son être. Il est payé en nature (exemple :
Chèvre) ou en monnaie.
Chaque homme valide et adulte doit apporter au Mwami des
biens en nature par l'entremise de capita ou des notables.
Ce tribut est évalué en fonction de la
production agricole, ou du nombre de têtes de bétail de chaque
famille établie sur le sol que supervise le Mwami.
Cependant, une chose reste bien marquée au
Bukumu, c'est que les Kapita des villages ne peuvent pas prendre des
décisions, mais ont le droit d'assister au conseil.
Il faut souligner aussi, le fait qu'au Bukumu, seul le
Mwami nomme ses collaborateurs directs, de son choix et peut les maintenir ou
les destituer de son bon gré et sans en respecter les droits
hérédité dans la succession, comme c'était
d'ailleurs la tradition avant l'arrivée de l'homme blanc.
Cette structure politico-administrative de la chefferie
de Bukumu peut se résumer schématique comme suite :
Tableau n°2. Organigramme de la chefferie de
Bukumu
CHEF DE CHEFFERIE
SECRETAIRE ADMINISTRATIF
SERVICES SPECIALISES
TRIBUNAL
ETAT-CIVIL
COMPTABILITE
Source : archives de la
chefferie32(*).
C. INTRONISATION DU MWAMI CHEZ LES BAKUMU
La cérémonie d'intronisation du Mwami se
déroule trois ou quatre mois après la mort du Mwami
précédent suivant les rites recommandés.
a) Le décès du mwami
Dans la chefferie des Bakumu, quand il y a
décès du Mwami, le deuil est organisé pendant quatre
à cinq mois.
A cet effet, il est recommandé à tous les
hommes de s'abstenir des toutes relations sexuelles ou conjugales avec leurs
femmes. Ils ne doivent pas aller au champ, ceci pour ne pas utiliser un
instrument de fer33(*)
La dépouille mortelle doit être
exposée à BUSAMBARI où avaient été
enterré leurs anciens Monarques comme les Bami: BUGUNDA, KAHEMBE,
BIGARUKA et BAKUNGU. Mais Bikemu fut enterré à BUHIMA (kibati).
Pendant le deuil, aucune personne de la région doit être
rasée et ce, pendant quatre mois.
b) Présentation du nouveau Mwami
Chez les Bukumu, lors du décès du Mwami,
c'est sont fils aîné qui sera investi grand chef (Mwami) par tous
les grands chefs qui opposent le conseil permanent.
Il faut noter qu'au Bukumu il n'ya pas de
cérémonie prévue pour la nomination du nouveau
chef.
C'est l'administration qui doit instaurer le nouveau
Mwami, mais ce dernier est d'abord approuvé par son père, avant
sa mort34(*).
Au Bukumu, les critères du choix du nouveau chef
sont déterminants car le plus souvent, c'est le plus intelligent parmi
les enfants du chef défunt doit succéder même si c'est le
dernier né. Il y a longtemps un tel cas ne s'est pas produit encore au
Bukumu. L'actuel chef de la chefferie (le Mwami Butsitsi), a été
nommé par le R.C.D, un mouvement politico-militaire actuellement parti
politique.
Ce qui est contraire aux coutumes des Bukumu et remet
ainsi en cause sa légitimité.
c) Intronisation
Comme jadis souligné, il n'y a pas de
cérémonie d'intronisation dans la chefferie des Bakumu.
Néanmoins, c'est par la nomination qu'on
reconnaît le grand chef. Tous les biens et les femmes du chef
défunt sont remis au fils successeur par les grands sous chefs.
En principe, il s'agit de tout le bétail et de
toutes les productions naturelles du sol appartenant au chef.
Seule la femme qui a donné jour au fils
aîné est libre et va d'habitude habiter chez le frère du
chef.
Signalons qu'au Bukumu, chaque frère du chef
devrait avoir une multitude de femmes.
d) Les insignes royaux
Le chef traditionnel du Bukumu ne possède qu'un
nombre très limité d'insignes royaux dont le plus important sont
un rasoir, 20 bagues, une lance sculptée, un tambour royal
spécial qui est l'insigne particulier de son commandement.
1.2.2.2. Organisation
sociale de Bukumu
Ici, il est question de parler de la
considération sur le peuplement et les grands clans chez les
Bakumu.
a) le peuplement
Dans la chefferie de Bakumu, nous y trouvons quatre
groupes ethniques à savoir:
- Les Batwa
- Les Bahunde
- Les Bahutu
- Les Batutsi
Les Batwa sont les
premiers occupants du Bukumu.
On les trouve à certains endroits comme à
Hehu à la frontière du Rwanda, à Kibare au nord du volcan
Karisimbi, au sud-est de Muja, au nord de Kalangara et enfin au sud de Kibumba.
Ils ont été séparés de ceux du Rwanda de Mutara
lors du tracé de la frontière Est du Congo en 1910. Toutes foi,
la communication a toujours été efficace avant la prise du
pouvoir au Rwanda par le front patriotique Rwandaise "F.P.R" depuis
1994.
Les Batwa jouent un rôle important dans les
cérémonies d'intronisation chez les Bakumu.
Les Bahunde de la
chefferie de Bukumu se trouvent à la partie orientale, ils ont subi
l'influence culturelle et linguistique du Rwanda. Les Hunde de Nyiragongo
serait venus de Bunyoro en Uganda. La région de Goma en
général, plus particulièrement celle du territoire de
Nyiragongo, a connue une occupation Hunde bien avant l'arrivée des
Banyarwanda
Les Bahutu sont des
agriculteurs, d'origine Rwandaise comme les Tutsi. Une première cause de
leur immigration dans la RDC, et dans la chefferie des Bakumu en
particulière, était les calamités au Rwanda et la famine
de 1944, la rareté des terres fertiles et la crise économique au
Rwanda.
Les Batutsi sont
essentiellement constitués des refugiés de 1959. Ils sont
arrivés au Congo dans le cadre des troubles qui éclatent au
Rwanda en 1959 entre hutu et tutsi. Ce groupe est constitué
d'éleveurs, ils se sont installés dans le Bukumu plus
précisément dans les groupements de Kibumba, Buvira et Munigi.
Il sied de signaler qu''en effet, on serait tenté
de dire que les Bakumu de Nyiragongo ont une certaine parenté avec les
Bakumu de BAFWASENDE, de WALIKALE,... loin de là ce terme
désignerait plutôt un métissage culturel et linguistique de
tous les peuples qui habitent cette collectivité et soumis à la
même juridiction politico-administrative de la région, (ou alors
désignerait les descendants de l'arrière parent Bikemu, cfr arbre
généalogique)
b) le Clan
Le clan en sciences humaine
se définit comme un groupement fondé sur des liens de
parenté et qui se considère issu d'un ancêtre commun selon
Dicos encarta.35(*)
Les Bakumu se divisent en clans et sous
clans. Les membres d'un même clan se considèrent comme issus d'une
même souche et habitant souvent plusieurs villages.
Les principales fractions claniques qui ont
immigrées de BUNYORO TORO en Uganda pour former une chefferie au pied
de NINAWONGO (ville de Goma ajoutée à la chefferie de Bukumu)
sont36(*):
v Les Batamba
v Les Banyakiola
v Les Bambali
v Les Bashungwa
v Les Bashimye
v Les Bauma
v Les Bashatsa
v Les Bashanga
v Les Bashiha
v Les Banyando
v Les Bashogho
v Les Basayu
v Les Bayiti
v Les Bahira-Nyakilima
v Les Banya-shamoambo
v Les Banya-Burunga
v Les Banya-shamuhima
v Les banya-Bihara
1. ARBRE GENEALOGIQUE DU BUKUMU
Ø BIKEMU
Ø BIREGO
Ø KASE
Ø BUTAKA
KAHEMBE Paul-KA-BUGUNDA (1908-1944)
BIGARUKA Démplé KAHEMBE
(19944-1961)
BUTSITSI KAHEMBE Bénoit
(1961-1962)
BIGARUKA Démplé KAHEMBE
(1963-1975)
BAKUNGU BIGARUKA (1975-1995)
MUSHIMBIRI BAHAME BIGARUKA (Régna
pendant 4mois)
Godefroid BUTSITSI KAHEMBE (1996-1997)
BUTSITSI BIGIRWA Jean Bosco (1998- à nos
jours)
Source: archives de la famille
BIGARUKA KAHEMBE
Chap. II. ETAT DE SAVOIR SUR LA DECENTRALISATION EN RDC
Comme nous l'avons souligné,
précédemment la décentralisation ne constitue pas, en RDC,
une nouvelle donne. Plusieurs tentatives dans l'histoire politico
administrative du pays n'ont pas eu des résultats satisfaisants. A
partir de l'accession du pays à l'indépendance, nous pouvons
retenir quatre phases importantes de l'évolution de l'administration
territoriale :
1. De 1960 à 1966 : phase de tâtonnement
dans le fédéralisme ;
2. De 1966 à 1977 : phase de forte
centralisation ;
3. De 1977 à 1982 : période des
réformes sur la décentralisation territoriale ;
4. De 1982 à 1990 : l'expérience de la
décentralisation territoriale dans le cadre d'un système de parti
unique ;
5. De 1990 à 1997 : l'expérience
Zaïroise de la décentralisation dans un paysage politique
pluraliste (transition multipartiste) ;
6. De 1997 à nos jours : la période
difficile à qualifier à cause de la présence de troupes
d'occupation et plusieurs administrations rebelles se partageant le territoire
national, chaque partie étant organisée et administrée de
la façon particulière37(*).
Par ailleurs, il est à noter que la constitution du
18 février 2006 a prévue la décentralisation
administrative après l'élaboration d'une loi portant fixant ses
modalités d'application mais qui malheureusement demeure encore lettre
morte.
II.1. SOUS LA 1ère REPUBLIQUE
Cette période est
caractérisée par des crises institutionnelles graves. C'est la
période d'une évolution désordonnée au niveau de
chaque province sans coordination d'ensemble au niveau national38(*).
Elle constitue la phase du rétablissement de
l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire nationale et se
caractérise par une forte centralisation des pouvoirs. C'est à
cette période qu'en vertu de la loi du 27 avril 1962. La première
province fut crée est celle du Nord - Katanga suivie de 15 autres en
date du 14 Août 1962.
En 1963, les autres provinces furent instituées
(la province du moyen Congo, et le haut Congo, du Kivu central, du Lualaba et
du Katanga oriental). Par ailleurs, on peut signaler que le statut de la ville
de Léopold - ville fut fixé le 10 octobre 1962.
II.2. SOUS LA 2ème REPUBLIQUE
Cette période est
caractérisée par l'acheminement progressif vers la
décentralisation effective des responsabilités au profit de
l'administration locale.
II.2.1. Ordonnance loi
n°82/006 du 25 février 1982
On peut donc affirmer qu'avant
1982, la décentralisation n'avait jamais été
générale ou totale. Elle a été appliquée e
façon partielle et sélective en faveur presque des mêmes
circonstances territoriales touchant ainsi quelques îlots seulement sur
l'ensemble du territoire national. Les autres entités territoriales
n'ont connu en réalité qu'une centralisation assortie d'une
déconcentration plus au moins large.
C'est dans ce contexte que le comité central du
mouvement populaire de la révolution (MPR), lors de sa deuxième
session ordinaire de mars en juin 1981, a décidé de relancer le
programme de la décentralisation.
La Ratio legis39(*) de la loi n°82/006 du
février 1982
La loi n°82/006 du 25 février dite loi
VUNALAWE trouve sa justification ou mieux sa raison d'être dans les 4
discours du président du mouvement populaire pour la révolution
du 01/07/1977, du 25/07/1987, du 19/11/1980 et celle du 26 mars 1981. Quatre
innovations majeures président à cette justification dont deux
nous intéressent dans ce travail :
- Après une analyse approfondie de la vie
politique, économique, sociale et culturelle du Zaïre, le
président fondateur du MPR, président de la République,
est arrivé à la conclusion que si la décentralisation de
pouvoir était une nécessité politique dans un premier
temps pour rétablir l'autorité de l'Etat, pacifier le papys,
assumer la cohésion nationale et l'intégrité du territoire
un centralisation très fortes et trop durable risquait à la
longue d'asphyxier le système politique, administratif et
économique du pays ;
- En plus du risque d'asphyxie, le chef de l'Etat a
constaté par ailleurs que la participation du peuple aux
activités du parti déclinait, que la voix du peuple était
étouffée et qu'il fallait lui redonner la parole.
Comme on le voit, toutes les entités
territoriales de grandes importances sont décentralisées. Et on
peut donc affirmer que la décentralisation territoriale de 1982 est,
sans aucun doute, la plus importante qui ont connu l'histoire de ce pays.
Dorénavant, à côté des intérêts
généraux dont l'Etat a la charge, cette législation sur la
décentralisation territoriale prévoit l'existence des
intérêts publics spécifiquement différents en raison
de l'étendue de leur champs d'application territoriale, que sont les
intérêts régionaux, urbains et locaux à la gestion
desquels la loi à pourvu des organes locaux.40(*)
A la différence des anciennes législations
sur l'organisation territoriale et administrative de l'Etat, l'ordonnance loi
n°80-006 du 25 février 1982 portant l'organisation territoriale et
administrative de la république institue la décentralisation
territoriale dans les milieux tant urbains que ruraux. Car, comme l'affirme le
chef de l'Etat, dans son discours, cette décentralisation territoriale
est conçue comme « une stratégie visant en rapprocher
les militantes et militants de l'administration en vue de mieux organiser le
développement de leurs entités41(*).
Pour ce faire, la loi sur la décentralisation
territoriale de 1982, reconnaît à chaque ETD une compétence
générale de principe pour ses affaires locales, d'une part, et
établit une liste des matières qui, dans chaque domaine
(administratif, économique, social, culturel,...) relevant de la
compétence de l'ETD et de celle qui restent gérés par le
pouvoir central d'autre part. Elle procède donc à une
répartition. Des compétences ou des tâches étatiques
entre l'Etat et ses éléments.
En effet, le pouvoir de
délibérer sur les affaires locales est attribué à
chaque échelon à un organe délibérant : une
assemblée régionale au niveau de région et de la ville de
Kinshasa, et un conseil au niveau des autres ETD.
Ce même organe exerce également un pouvoir de
contrôle sur la gestion de l'autorité exécutive
régionale ou locale.
A côté de l'organe délibérant,
chaque ETD est dotée d'un organe chargé d'exécuter les
décisions régionales ou locales et de gérer
quotidiennement les affaires les concernant. A ce niveau, la loi a choisi
d'attribuer ces rôles aux organes traditionnellement chargés de
représenter en région le pouvoir exécutif. Plutôt
que de prévoir un organe nouveau, la loi attribue à ces organes
existants une deuxième qualité, réalisant ainsi un
dédoublement fonctionnel. De la sorte, le gouverneur de la
région, le commissaire de zone et le chef de collectivité on
désormais cette double qualité d'être à la fois
organe régional ou local du pouvoir central et organe propre de
l'entité territoriale décentralisée (ETD).
La République du Zaïre étant toujours
un Etat unitaire, même si elle est décentralisée,
l'unité nationale et l'ordre légal doivent continuer d'être
garantis. C'est à ce titre que la loi reconnaît au pouvoir central
la possibilité de contrôler tous les organes fonctionnant aux
différents niveaux du territoire national.
Ce contrôle peut être, selon le cas, un
contrôle hiérarchique, un contrôle de tutelle, qui s'exerce
aussi bien sur les organes des ETD que sur les actes, ou un contrôle
juridictionnelle se traduisant par des recours introduits par les
administrés contre les actes des autorités administratives
auprès des juridictions compétentes.
1. Les innovations apportées par la loi de la
décentralisation territoriale de 1982
La loi de 1982 est marquée par une série
des innovations importantes : les unes de fond et les autres
techniques.
a). Les innovations de fond
Les innovations de fon
strictement relatives à l'organisation territoriale et administrative
sont :
· La 1ère innovation de fond
réside dans le fait que la décentralisation administrative de
1982 peut être qualifiée de totale et générale. En
effet, elle embrassa toutes les entités territoriales de grande
importance aussi bien dans les agglomérations urbaines que dans les
milieux ruraux. Et le tout dans une législation unique supprimant ainsi
la dualité héritée de l'époque coloniale et qui a
persisté depuis le décret du 12 janvier 1923 sur les districts
urbains ;
· La 2ème innovation de fond repose
sur l'instauration des assemblées régionales et locales au niveau
du toute les cinq ETD : région, ville zone urbaine, zone rurale et
les collectivités. Ces assemblées régionales et locales
ont chacune à leur niveau une double mission : celle d'organe
délibérant et celle d'organe de contrôle permanant de la
gestion de l'autorité régionale ou locale ;
· Le 3ème innovation consiste dans
le fait que le pouvoir d'organiser toutes les entités territoriales
relève désormais de la compétence exclusive du
président de la République qui, en vertu de l'article 39 de la
constitution, est les garant de l'intégrité du territoire
national. Ainsi donc le commissaire d'Etat (ministre) à l'administration
du territoire n'a plus le pouvoir d'organiser les entités territoriales
de base (ETD) tel que les collectivités, les cités, les
quartiers, les groupements et les localités ;
· La 4émé innovation de fond
concerne l'instauration des nouvelles entités territoriales par rapport
à la législation extérieure depuis la reforme du 10 Avril
1967 à savoir : ville, groupement, quartier et localité dans
sa nouvelle conception.
La notion nouvelle des villes s'applique, aux termes de la
loi sur la décentralisation territoriale, aux chefs-lieux des
régions et à toutes entités urbaines suffisamment
importante à la quelle le président de la République
confère par voie d'ordonnance les statuts des villes sur base des
critères légaux bien définis et précis.
La cité apparaît comme une entité
administrative, mais sous une conception nouvelle, celle de chef lieu de sous
région ou zone rurale ou encore comme toute agglomération urbaine
à forte concentration ouvrière et démographique ayant une
population d'au moins 15 000 habitants.
De même, le groupement réapparait dans
l'organisation territoriale comme subdivision administrative de la
collectivité. Il est clairement défini comme étant
« toute communauté traditionnelle organisée sur base de
la coutume et érigée en circonscription administrative sous
l'autorité d'un chef coutumier reconnu et investi par
l'Etat ». Le groupement remplace ainsi de façon uniforme la
localité dans son ancienne conception de subdivision administrative de
la collectivité.
La localité en tant qu'entité territoriale
reste donc maintenue. Mais, elle devient une subdivision administrative du
groupement. Elle est définie comme étant « toute
communauté traditionnelle organisée sur la base de la coutume ou
des usages locaux et dont l'unité et la cohésion interne sont
principalement sur les liens de la solidarité clanique ou
parentale ».
Enfin, le quartier en tant qu'entité territoriale,
réparait comme subdivision administrative de la zone urbaine ou de la
cité. Ainsi donc, disparaît dans les agglomérations
urbaines, la localité en tant que subdivision administrative de la zone
urbaine.
b) Les innovations techniques
Les innovations techniques sont au nombre de
trois :
Ø La présentation des textes : pour une
meilleure compréhension de la nouvelle organisation, la loi sur la
décentralisation territoriale de 1982, donne la définition du
contenue et du régime juridique de chacune des entités
territoriales ; de la région à la localité. Ceci est
une nouveauté importante du point de vue de la logistique, car toute
reforme territoriale sérieuse doit refléter un souci de
clarté en définissant avec précision les notions des
bases ;
Ø La répartition des compétences
entre le conseil exécutif (gouvernement) et les ETD : le principe
de partage de compétence est ici une innovation importante, car reconnu
comme circonscriptions des développements économiques, les ETD se
voient dotées de pouvoir suffisant et ressources nécessaires qui
les rendent aptes à accomplir leurs tâches. En effet, la loi sur
la décentralisation de 1980, reconnait une compétence de principe
au profit de chaque entité pour ses affaires locales. Ainsi,
établit-elle une liste énumérant dans chaque domaine les
matières relevant des compétences reconnues respectivement
l'autorité exécutive centrale et les ETD ;
Ø L'unification de la législation sur
l'administration territoriale : avant 1982 la législation sur
l'administration territoriale s'est toujours caractérisée par une
dualité entrainant une discrimination entre les agglomérations
urbaines et les milieux ruraux. La loi sur la décentralisation
territoriale de 1982 met fin à cette dualités en édictant
une législation unique régissant aussi bien les
agglomérations urbaines que les milieux ruraux, le tout reposant sur une
conception uniforme et cohérente42(*)
II.3. SOUS LA TRANSITION (De 1990-2006)
La RDC avait connu une transition politique
marquée par plusieurs crises qui ont donné lieu à autant
des tentatives des règlements et élaboration des textes
constitutionnels43(*) et
législatives sur la décentralisation à savoir : la
Loi N°95-005 du 20 Décembre à son premier paragraphe,
Décret-loi N°031 du 08 Octobre 1997 à son deuxième
paragraphe et en fin le Décret-loi N°081 du 02 Juillet
1998.
1. Loi N°95-005 du 20 décembre 1995
La loi N°95-005 du 20 décembre dite Loi
« MALUMBA NGULA » était intervenue sur base de
l'Acte Constitutionnel de la Transition (ACT) du 09 Avril 1994 qui a
prévu une loi organique sur la décentralisation à son
article 103 et prévoyait des institutions régionales et locales
suivantes :
- Le conseil régional ;
- Le collègue exécutif
régional ;
- Le conseil urbain ;
- Le collège exécutif urbain ;
- Le collège exécutif communal ou
territorial ;
- Le conseil de collectivité et
- Le collège exécutif des
collectivités44(*)
Les ETD, selon cette loi, pendant la transition
sont : la région, la ville la commune, les territoires et la
collectivité.
Par ailleurs, l'ACT réintroduit le principe selon
lequel le législateur doit se contenter de fixer seulement les limites
des régions, sans en créer ni les renommés.
En effet, l'article 2 de l'ACT énumère
directement les 10 régions, dotées de la personnalité
civile, qui composent la République du Zaïre. En d'autres termes,
l'énumération et la dénomination des régions
relèvent désormais de la compétence exclusive du
constituant.
L'apport de la loi N° 95-005 du 20
décembre 1995
Les apports majeurs sont :
- Les organes délibérants des Entités
Administratives Décentralisés (EAD) sont composés des
représentants de deux familles politiques reconnues par l'ACT
conformément à l'article 78 et issus de l'acte constitutif la
période de la transition du 16 Juin 199445(*)
- Les organes délibérants, à tous les
échelons, approuvent, à priori, le programme d'action des
collèges exécutifs et contrôlent, à posteriori,
l'exécution du dit programme ;
- Il est institué un nouveau mode de gestion
basé sur le principe de la collégialité au sein des
collèges exécutifs ;
- La nouvelle loi procède à la suppression
de sous région comme échelon d'inspection des ETD (Territoires,
cités, groupements et villages) ;
- L'organisation des perceptions des recettes de l'Etat
par les échelons inférieurs de l'administration des recettes de
l'Etat par les échelons supérieurs les quottes parts qui leurs
reviennent ;
- A l'exception des autorités coutumières
des collectivités chefferies, des groupements et villages, les
autorités des différents organes mises en place en vertu des
textes antérieurs à l'ACT, assument l'expédition des
affaires courantes jusqu'à l'installation de celles appelées
à les remplacer ;
- Le concept « localité » est
remplacé par le terme « village ».
2. Le Décret-loi N°031 du 08 Octobre 1997
Ce Décret-loi portant actualisation des
dénominations des entités et des autorités administratives
n'avaient pas amené des changements ni apports notable. Il revient donc
au dénomination d'avant janvier 1973 en parlant des provinces,
districts, territoires, secteurs districts, territoire secteurs, villes,
communes à la place des sous régions, zone rural, zone urbaine,
collectivité, etc.
3. Le Décret-loi N°081 du 02 Juillet 1998
Ce Décret-loi est intervenu après la prise
de pouvoirs par les nouvelles autorités de l'Alliance des Forces
Démocratique pour la Libération du Congo (AFDL) le 17 Mai 1997.
Selon la déclaration dite « Déclaration de prise de
pouvoir » les nouvelles suspendent tous les actes « pseudo
constitutionnels » existant ainsi que les institutions qu'elles
organisent46(*)
L'apport du Décret-loi N°081 du 02
Juillet 1998
Les apports majeurs de ce DL sont au nombre de
5 :
· Ce décret-loi consacre un recule dans le
cadre de l'apprentissage de la démocratie par le fait qu'il supprime les
organes délibérants au sein des entités territoriales
décentralisées et institue des organes consultatifs au
près des autorités exécutifs, provinciales, urbaines et
locales sous le nom de conseil consultatif provincial, conseil consultatif
urbain, conseil consultatif territorial et le conseil communal ;
· Le nombre des ETD est réduit. Ce
décret loi reconnait seulement : la province et la ville de
Kinshasa, la ville, le territoire et la commune situé à Kinshasa.
De ce fait, les communes de l'intérieur du pays, les chefferies ainsi
que les secteurs deviennent des simples circonscriptions
administratives.
· Le district, appelé « sous
région » sous la législation de 1982, réapparait
comme un échelon de coordination de contrôle et d'inspection des
entités territoriales de base.
· En outre, les expressions
« collectivité-chefferie » et « les
collectés-secteurs » sont remplacées par les
appellations non composées de « chefferies » et
« secteurs » et ces deux entités territoriales sont
par ce Décret-loi, dépourvues des personnalités
juridiques ;
· Le gouvernement de province ou celui de la ville de
Kinshasa, le Maire, l'administrateur de territoire, le Bourgmestre, le chef de
secteur et le chef de chefferie sont à la fois représentants du
gouvernement et les seules autorités provinciales et locales qui
décident sur toutes les matières de la compétence des
entités qu'ils dirigent. Toutes fois, le bourgmestre de la commune,
autre que celle située dans la ville de Kinshasa et le chef de secteur
ou le chef de chefferie sont qualifiés d'autorités locales sans
que les entités territoriales qu'ils dirigent soient des entités
administratives décentralisées alors que l'administration locales
est une administration territoriale décentralisée ;
· Le vice gouverneur chargé des questions
économiques et financières, le Mairie adjoint, l'administrateur
des territoires assistant et le Bourgmestre adjoint d'une commune de la ville
de Kinshasa sont de droits des gestionnaires des crédits des ETD
respectives.
Analysons à présent la
décentralisation administrative prévue sous la troisième
république.
II.4. SOUS LA 3ème REPUBLIQUE
La constitution du 18/02/2006 ouvre à nouveau une
porte vers la décentralisation en RDC. Conforment à son
organisation territoriale actuelle, la RDC se veut un Etat
régionalisé. En raison du régionalisme politique
adopté, la constitution a instaurée trois domaines de
compétence47(*)
· La compétence exclusive de l'Etat ou pouvoir
central
· La compétence exclusive de l'Etat du pouvoir
central et des provinces.
· La compétence exclusive des
provinces
Ainsi le législateur national ne peut-il
légiférer dans le domaine de compétence exclusive de
l'Etat ou dans le domaine de compétence concurrente entre le pouvoir
central et les provinces. Dans ce 2e cas, tout édit
provincial incompatible avec les lois et règlement d'exécutions
nationales est nul et abrogé de plein droit.
En revanche, il y a possibilité de
délégation de pouvoir législatif entre le parlement
(assemblé nationale et le sénat) et une assemblé
provinciale. Dans ce cas, Celle-ci peut légiférer par
édit provincial sur les matières de la compétence
exclusive du pouvoir central. Un tel édit ne peut produire logiquement
ces effets que sur le territoire de la province concernée.
Par ailleurs, à l'intérieur des
différents domaines de compétences, les principes du respect des
domaines réglementaire et législatif doivent également
être suivis. La loi prévoit aux articles 3 alinéas 4 et 123
point 1, de la constitution va fixer plus concrètement l'étendu
du pouvoir législatif de l'assemblé provincial en fin que le
gouvernement provincial bénéficie d'un réglementaire
résiduel. A cet égard, la cour constitutionnelle est
principalement chargée de connaitre des conflits de compétence
entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ainsi qu'entre
l'Etat et les provinces48(*) tandis que les juridictions administratives pourront
être reconnu compétente pour régler les conflits de
compétence entre le pouvoir exécutif et le pouvoir
législatif au niveau provincial, par le biais notamment du recours pour
excès de pouvoir.
En fin, on peut signaler que la justice (cours et
tribunaux), l'armée et la police réfère du pouvoir
central, mais elles oeuvrant pour l'ensemble de la République.
Ces trois domaines de niveau national montrent plus
clairement que l'Etat régional est après tout un Etat unitaire,
même s'il ne s' agit pas à proprement parler de l'Etat unitaire
décentralisé classique.
L'APPORT DE LA CONSTITUTION DE LA 3e REPUBLIQUE SUR LES
ENTITES TERRITORIALES DECENTRALISES
L'analyse de l'article trois de la constitution montre
qu'à coté des entités territoriales
régionalisées que sont, rappelons-le, les provinces et la ville
de Kinshasa qui a statut des provinces, la RDC est composée
également des entités territoriales décentralisées,
appelés communément EAD.
De part la constitution elle-même, ces
entités territoriales décentralisées sont la ville, la
commune, le secteur et la chefferie. Ces EAD jouissent de la libre
administration et de l'autonomie de gestion de leurs ressources
économiques, humaines, financières et techniques. Le principe
constitutionnel de la libre administration de ces collectivités
territoriales implique que celle-ci sont gérées par des conseils
ou mieux des organes locaux élues, qui disposent au plan juridique d'un
pouvoir réglementaire local et de la liberté contractuelle et
sont dotées des ressources financières par l'Etat par voie
législative. A cet égard, une loi organique est prévue
à l'article trois alinéas 4 de constitution pour fixer non
seulement la composition d'organisation et le fonctionnement des EAD, mais
également leur rapport ave l'Etat et les provinces.
On peut signaler en outre que les dirigeants des EAD sont
investis par le gouverneur de la province ou la ville de Kinshasa selon le
cas49(*).
De ce qui précède, ajoutons pour dire que
contrairement à la situation des entités
fédérées et des entités régionalisées
où le domaine de compétence est EAD dépendent plutôt
du législateur. Celui-ci dispose d'une liberté
d'appréciation considérable dans la mesure où c'est lui
qui définit la répartition des compétences entre l'Etat et
les EAD.
En fin, le principe de la libre administration s'entend
aussi dans le sens de l'interdiction de la tutelle d'une EAD sur une autre,
quelque soit la possibilité de disposer de service comme les relations
inter collectivité.
La centralisation et la
décentralisation
La centralisation est cette forme de gestion
étatique où il n'existe qu'un seul centre d'impulsion politique
et un seul centre de décision régentant l'ensemble du territoire
de l'Etat.50(*)
Quant à la définition de la
décentralisation, comme le souligne le professeur TOENGAHO Faustin,
51(*)H. DETON et J.
HOURTICO, DE BURLET, R. CHAPUS et G. BURDEAU, pour ne citer que ceux-
là, la déconcentration est définie comme un mode de
gestion consistant, pour le pouvoir central, à transférer une
partie de son pouvoir de décision aux agents des services
extérieurs ou régionaux qui lui restent hiérarchiquement
soumis.
Comme on le voit, c'est ne que donc un aménagement
du système administratif centralisé.
Pour ce qui nous concerne dans ce présent travail,
tenons en passant avantages de la décentralisation sur la
centralisation.
· Avantages de la décentralisation sur
la centralisation
La décentralisation sur la centralisation, a
l'avantage de faire participer la base à l'initiative de gestion
globale de l'Etat unitaire grâce aux compétences qu'elle lui
délègue dans les limites cependant territorialement
définies et pour les matières qu'elle lui
détermine.
Elle soulage des lors le centre politique dans ses
responsabilités notamment de gestion administrative et d'orientation
économique.
La décentralisation
et tutelle administrative
La décentralisation selon Dieudonné-S
CHIRISHUNGU52(*). C'est
une modalité de gestion, au sein d'une structure étatique
unitaire, tendant à organiser une plus grande démocratie et une
plus grande participation de la masse à la gestion du pouvoir politique
détenu par les institutions centrales, en créant des
entités sociopolitiques territoriales inférieures au pouvoir
central, ayant des organes propres, et qui exercent, de part la constitution et
les lois, et sous la supervision des organes centraux, des fonctions de
gouvernement et administration de manière plus ou moins
autonome.
Comprenons que dans la décentralisation, les
entités décentralisées n'ont pas la plénitude du
pouvoir politique mais seulement des compétences attribuées
expresses.
Aussi, elles n'ont aucune souveraineté mais un
pouvoir législatif limité. Leur autonomie administrative
s'inscrit dans les limites des compétences politico-administratives qui
leur sont attribuées par la constitution et les lois.
Comparer à la centralisation, la
décentralisation est donc « opérer un mouvement
contraire à la centralisation »53(*).
De nos jours, tous les auteurs ne définissent pas
formellement la notion de décentralisation.
M. HAURIOU considère la décentralisation
comme « un mouvement de souveraineté nationale qui tend
à faire participer la nation à l'administration locale... en
constituant des organes administratifs nommés à l'élection
et doués d'autonomie sous le contrôle du pouvoir
central »54(*)
Jean RIVERO et J. WALINE considèrent que le seuil
de la décentralisation se trouve franchi « lorsque la loi
accorde à des organe élus par une collectivité
personnalisée, un pouvoir de décision sur tout ou partie des
affaires locales »55(*).
Les Anglais pour parler de la décentralisation,
ils disent que c'est le « self-gouvernement », les
allemands de « selbsverwaltung » les Néerlandais de
« Zelnfbtestuur »56(*).
Tous ces termes renvient à l'idée de
« Gouvernement local » et mettent l'accent sur
l'auto-administration » des collectivités locales.
Pour ne pas demeurer dans ces différentes
discussions concernant la vraie considération de la
décentralisation de la décentralisation, retenons celle de
TOENGAHO57(*)qui semble
présenter l'avantage de contenir en elle les principaux juridique,
l'existence de matières locales et l'autonomie reconnue par une loi
organique.
Celui-ci définit la décentralisation comme
étant « un mode de gestion des services publics Qui se traduit
par le transfert d'attributions de l'Etat à des institutions
(territoires ou non) juridiquement distinctes de lui et
bénéficiant en vertu d'une loi organique, d'une certaine
autonomie ».
Quant à la tutelle administrative58(*)celle-ci est une forme de
pouvoir exercé par une personne morale de droit publics sur une
autre.
La tutelle, comme elle suppose un contrôle des
actes de la collectivité sous tutelle, l'autorité de tutelle
dispose d'un droit d'information, elle doit donc être destinataire de
tous les actes (délibérations, arrêtés,...) ou des
plus importants d'entre eux. Les actes ne peuvent être
exécutés que s'ils ont été adressés à
l'autorité de tutelle qui détient ce qu'on appel le pouvoir de
tutelle.
Signalons que la constitution de la 3e
République (du 18 février 2006) souligne qu'il n'existe aucun
contrôle ni de tutelle ni hiérarchique du pouvoir central sur la
province qui est une composante politique et administrative de la
république dotée de la personnalité juridique et
gérée par le gouvernement provincial.
Néanmoins, à l'intérieur de la
province fonctionnent des entités territoriales
décentralisées (ETD), que sont la ville, la commune, le secteur
et la chefferie, dotée également de la personnalité
juridique, dont les actes sont soumis à la tutelle du gouvernement de
province. C'est la « tutelle sur les actes ».
En effet, suite à la qualité des ETD
d'avoir une autonomie organique et d'une personnalité juridique propres,
celles-ci risqueraient, de confondre leur intérêt ou ceux de leurs
populations locales avec l'intérêt général ou
national et d'ignorer les lois nationales pour qu'en fin se prétendre
être octroyé une « liberté
absolue ».
Pour éviter toute cette confusion à ces
entités décentralisées, le législateur prend soin
de conserver un droit de regard sur leur gestion.
C'est ce pouvoir de contrôle ou de surveillance qui
porte le nom de tutelle administrative ».
Pour éviter toute cette confusion à ces
entités décentralisées, le législateur prend soin
de conserver un droit de regard sur leur gestion.
C'est ce pouvoir de contrôle ou de surveillance qui
porte le nom de «tutelle administrative».
La tutelle administrative est donc « un
contrôle exercé par l'Etat sur les organes
décentralisés et sur leurs actes dans les limites fixées
par les lois pour faire respecter la légalité et
l'intérêt général ».
L. MASPERTIO et P. LAROQUE mettent l'accent sur ce point
dans leur ouvrage intitulé « la tutelle
administrative » : « Dans un Etat unitaire, la
décentralisation ne va pas sans tutelle, ni la tutelle sans
décentralisation ».59(*)
C'est ce que A. DELAUBADERE exprime par la formule
« pas de tutelle sans texte »60(*), ni de tutelle au-delà
des textes.
II.5. DECETRALISATION ET
FEDERALISME
Bien que définie précédemment, la
décentralisation nécessite encore d'être nuancé
d'avec le Fédéralisme.
Ici donc, nous allons étudier la
décentralisation en la comparant au fédéralisme et en
relevant, chaque fois, les déférences et les ressemblances par
rapport à l'une et à l'autre des deux formes d'organisation et de
gestion étatique.
Avant d'attaquer ce but, voyons la notion du
fédéralisme.
CHIRISHUNGU61(*), le fédéralisme est une technique de
gestion des Etats visant le rassemblement de plusieurs entités
étatiques, les Etat dits fédérés en une seule
entité sociopolitique ou Etat fédéral, laquelle
entité fédérale laisse aux premiers la liberté de
s'organiser elles-mêmes politiquement et administrativement,
indépendamment et du pouvoir fédéral (Supra
étatique) et des unes et des autres, sous réserves des
compétences spécifiques dites ``réservées'' ou
exercer concurremment par l'entité fédérale et les Etats
fédérés.
· Différences entre
décentralisation et fédéralisme
La décentralisation et le fédéralisme
interviennent dans deux cadres étatiques différents, à
savoir l'Etat unitaire pour la décentralisation et l'Etat
fédéral pour le fédéralisme, l'Etat
fédéral étant un Etat à pluralité
d'entités politico-territoriales jouissant d'une totale autonomie de
gestion et d'une nette individualité politique et administrative
interne.
André DE LAUBADERE, Jean-Claude VENEZIA et Yves
GAUDEMET62(*) ajoutent en
ce pont en disant que : les « compétences
réservées » de l'Etat membre d'un Etat
fédéral différent profondément des affaires locales
sont uniquement d'ordre administratif, tandis que l'Etat membre d'un Etat
fédéral possède toute la gamme des
« compétences étatiques »
constituantes : parce qu'il élabore son droit pour les
matières qui n'ont pas été réservées
à la compétence fédérale ;
administratives ; juridictionnelle.
Alors qu'une collectivité
décentralisée ne saurait modifier la structure dont elle a
été dotée par la loi en se donnant des organes
nouveaux.
· Ressemblance entre la
décentralisation et le fédéralisme
Ces deux formes d'Etat se ressemblent cependant en ce
qu'elles comprennent en elles, une pluralité d'entité
territoriale d'importance politique inférieure à
l'assemblée (les entités décentralisées et les
Etats fédérés), jouissant d'une autonomie plus ou moins
absolue d'auto-administration selon qu'il s'agit du fédéralisme
ou de la décentralisation.
La déconcentration
dans la décentralisation
La décentralisation est un processus de transfert
de pouvoirs d'un niveau central au niveau local.
Ces collectivités ou entités
personnalisées, ont le pouvoir de s'administrer elle-même,
C'est-à-dire qu'elles ont des organes propre-élus, les
compétences, des affaires locales et des ressources propres.
La décentralisation est une technique de gestion
par lequel le pouvoir centrale confère à ses représentants
placés à la tête des simples conscription administratives
ou des divers services le pouvoir de prendre certaines décisions
d'agents locaux nommés par le pouvoir central, qui ont chacun des
compétences de décision pour une portion du territoire, mais qui
sont entièrement subordonnés à l'autorité
centrale.
L'accent est prioritairement mis sur un
déploiement de représentation de l'état central sur toute
l'étendue du territoire national, en vue de sauvegarder l'unité,
d'instaurer et de restaurer ou raffermir sa présence par la fourniture
des services. Il apparait des lors aberrant d'organiser la
déconcentration dans un Etat qui a opté pour le
régionalisme constitutionnel, cette forme intermédiaire se situe
à un Etat unitaire classique et un Etat fédéral63(*).
Certes, il y a comme le prévient G. BURDEAU,
confusion entre décentralisation et déconcentration, par
l'existence d'un même cadre local de compétence. Mais la
ressemblance est superficielle, l'Etat, les organes décentralisés
statuent au nom de la collectivité secondaire dont ils
procèdent »64(*)
La déconcentration
ou décentralisation administrative
La déconcentration est généralement
considérée comme un mécanisme de la centralisation ou
mieux comme la forme la plus faible de la décentralisation. Il s'agit,
en effet, d'une technique de gestion qui consiste à redistribuer des
responsabilités administrative du pouvoir central ou profit de ses
représentant, placés à la tête des simples
conscriptions administrative (NDjoli 2009 ; 137)
Les E.T déconcentrées sont dépourvues
de la personnalité économique et constituent des subdivisions
administratives qui gèrent de compétences exclusives de l'Etat,
au niveau régional ou local. Dans ce cas, il n'y a pas vraiment
transfert du pouvoir de décision mais seulement de quelques
responsabilités administratives et techniques du gouvernement central
vers la région instances provinciales et locales tout en maintenant des
pouvoirs forts de contrôle et de décisions entre les mains du pur
central.
Là où la décentralisation coexiste
avec la déconcentration la question qui se pose souvent est celle de
savoir si la déconcentration est promotrice de l'efficacité de
l'Etat ou si elle s'érige en obstacle qui risque d'étouffer la
décentralisation dans l'oeuf (NDjoli 2009 : 139)65(*)
Du découpage
Un large consensus existe
pour considérer la décentralisation comme enjeux politique
majeur au niveau des principes, dans la mesure où elle est le moyen de
construire un Etat qui accorde à la population la possibilité de
participer à sa propre gestion et de prendre des initiatives pour son
développement. Si la mise en oeuvre de la décentralisation est un
objectif du découpage, il importe d'associer au maximum la population
aux débats à son propos. A ce niveau, ou la
décentralisation devient une vraie démocratisation, une
troisième exigences serait que le découpage ne soit pas fait sans
un inventaire des droits miniers, forestiers, agricoles ou ni fonciers,
accordé a des particuliers ou des sociétés sur les terres
des communautés locales et l'examen des enjeux pour la population du
changement qu'on voudrait apporter à la situation.66(*)
L'idée du découpage a aussi pour but de
rapprocher l'administration de l'administré, car le territoire national
était sous-administré a cause de son étendue qui
nécessite une décentralisation administrative effective. Ainsi la
décentralisation et le découpage appariaient-ils comme des
solutions objectives aux problèmes de développement du
pays.
Mais, la décentralisation et le découpage
constituent un processus, leur mise en oeuvre doit tenir compte de tous les
paramètres. C'est pourquoi, conscient de diverses hypothèses
retenues pour le comité central le chef de l'Etat proposa au
congrès du MPR, de retenir dans un premier temps, un découpage
dans une seule région, celle du Kivu.67(*)
En définitive, la
décentralisation entretenue dans la plus part des lois s'est
soldée par des idéologies dominatrices depuis l'accession du pays
à l'indépendance.
La première République s'est
caractérisée par des crises graves, c'est la période d'une
évolution désordonnée au niveau de chaque province sans
coordination d'ensemble au niveau national.
La deuxième République
caractérisé par l'enchainement progressif vers la
décentralisation effective des responsabilités au profit de
l'administration locale.
Sous la troisième République, une nouvelle
chance a été apportée par la constitution du 18
février 2006, conformément à son organisation territoriale
actuelle, le pays a vue sa forme d'un Etat régionalisé et en
raison du régionalisme politique adopté, la constitution a
innovée trois domaines des compétences: celle qui est exclusive
de l'Etat au pouvoir central, celle de l'Etat du pouvoir central et provinces
et enfin la compétence exclusive des provinces
Chap. III. ANALYSE DE LA FONCTIONNALITE DE LA CHEFFERIE DE
BUKUMU.
Etant donné que le terme
fonctionnalité est abordé comme ensemble des
caractères
ou des
propriétés
qui font que quelque chose remplisse bien sa
fonction,68(*) La
législation actuelle sur la décentralisation fait apparaitre une
nouvelle donne, celle d'introduire des élections des conseillers de la
chefferie et la nomination des échevins. Cette nouvelle offre implique
inévitablement les droits financiers du pouvoir coutumier et ceux du
pouvoir Etatique. D'une part, la confiance défectueuse entre les chefs
coutumiers et le chefs de postes d'encadrement administratifs, la
récurrence de l'instabilité du pouvoir coutumier d'autre part, le
passé désastreux de relation entre les populations et le chefs
coutumiers, tous assujettis parfois par le point du pouvoir miliaire sont des
indicateurs qui semblent avoir des répercussions néfastes sur les
capacités économico financières de la chefferie de Bukumu
pour ce dernières années. L'invasion, le ralentissement et le
report des élections urbaines, municipales et locales qui n'a pas
été faite, la nomination des responsables des ETD et les
transferts absurde (anodine) des prérogatives à ces
dernières... apparaissent témoigner l'engagement retranché
du pouvoir central à garantir l'autonomie de gestion et à
promouvoir le contrôle de tutelle; ce qui risque de déboucher sur
le dépérissement du processus de décentralisation se
voulant prometteur de la réduction de la pauvreté.
La chefferie de Bukumu fait face à
l'absence de la libre administration d'un coté et de l'autre, elle
semble se heurter au défi de maitriser la valorisation, l'extraction et
la gestion de ces ressources économico-financières pouvant
justifier le bien fondé de son autonomie financière.
Il est important pour nous, d'analyser en amont,
les forces de la chefferie de Bukumu
ainsi que les faiblesses.
III.1. FORCES
Dans cette partie
consacrée aux atouts et aux potentialités, nous allons analyser
les capacités quantitatives et capacités qualitatives de la
chefferie de Bukumu. Par les capacités quantitatives, il faut entendre,
les avoirs, les actifs, les biens physiques et matériels, les facteurs
économiques dont dispose la chefferie de Bukumu tandis que les
capacités qualificatives sous entendent, les aptitudes des animateurs
socio politiques de la chefferie ou l'ensemble de la société
globale de la chefferie à mettre en valeur, à mobiliser et
extraire des ressources à partir des potentialités dont dispose
de manière à promouvoir et à maintenir son autonomie
financière susceptible d'assurer son développement
III. 1.1 Revue
générale sur la capacité
L'alinéa 3 de l'article troisième de
la constitution du 18 février 2006, en RDC et l'alinéa 3 de l'art
cinquième de la loi organique du 07 octobre 2008 portant sur les ETD
précise que les ETD jouissent de la libre administration et de
l'autonomie de gestion des leurs ressources humaines et économiques,
financières et techniques et économiques (physiques et
matériels) prédit la possession en puissance des ressources
financières et dont la meilleure extraction et gestion conditionne une
bonne et libre administration d'un système, ici donc, d'une ETD.
Disposer des ressources humaines, techniques et économiques est une
chose et l'aptitude de s'adapter aux contraintes du moment, à extraire
des ressources financière de ces facteurs humaines-économiques
pour son développement constitue une autre chose. C'est ce qu'on peut
appeler "les capacités de production " telles que stipule la
loi de 2008, à son art 116 "la répartition des ressources
entre les entités décentralisées est fonction des
critères des capacités de production, de superficie et de la
population"69(*)
Les capacités de production sous entendent ici, les
aptitudes des dirigeants de mobiliser un volume important des ressources
économiques et financières, à partir des facteurs
physiques (superficie et population) dont ils disposent.
NARAYAN Deepa70(*), parlant des avoirs et des capacités des
personnes pauvres, il précise que:" les hommes et les femmes les
démunis, ont besoin d'une multiple d'actifs et des capacités pour
accroître leur bien être et leur sentiment de
sécurité ou de confiance en soi afin de pouvoir mieux
négocier avec les plus puissant qu'eux-mêmes" L'auteur va
plus loin, en examinant la pauvreté individuel dans les cas individuel
et collectif et préconise que les actifs d'abord et puis les
capacités (aptitudes) sont indispensables pour l'autonomisation des
individus et la réduction de la pauvreté.
Cet auteur définit les avoirs comme étant
" Etant des biens matériels, qu'ils soient physiques ou financiers.
Des tels biens (la terre, logement, bétail, l'épargne et les
bijoux) permettent aux gens de résister aux situations difficiles et
d'élargir leur éventail des choix. Les avoirs physiques et
financiers limites des personnes pauvres les empêchent de faire des
bonnes affaires, sans compter que cela accroît leur
vulnérabilité" et enfin, NARAYAN souligne que "les
capacités" d'une autre coté, sont liés aux personnes
et leur permettent d'utiliser leurs avoirs des différentes façons
pour augmenter leur bien être. Ces capacités incluent la
santé, l'éducation et la production, ou tant d'autres facteurs
permettant d'améliorer la qualité de vie. Comme l'auteur analyse
la pauvreté des personnes dans le cas individuel et collectif pour en
fin voir comment elles peuvent être autonomisées pour
réduire leur pauvreté, il distingue des capacités sociales
des capacités et actifs individuels des actifs et capacités
collectifs.71(*)
Les capacités sociales
englobent l'appartenance à un groupe social, le leadership, les
relations de confiance, le sentiment d'identité, les valeurs qui donnent
un sens à la vie et la capacité de s'organiser." C'est ici
où NARAYAN parle des capacités organisationnelles locales qui
sous-entendent les aptitudes des gens à travailler ensemble, à
s'organiser et à mobiliser les ressources nécessaires pour
résoudre les dans un intérêt commun.
Les capacités politiques, selon NARAYAN,
comprennent l'aptitude de se représenter et de représenter les
autres, l'accès à l'information, les associations, quelles que
soient leurs formes et la participation à la vie politique d'une
communauté ou d'un pays72(*).
Le terme capacité peut revêtir
plusieurs variables selon qu'on se borne dans tel ou tel autre discipline
scientifique. Il n'est plus question de considérer le seule aspect de
définition du mot. Comme, nous nous retrouvons devant un sujet traitant
scientifiquement le variable capacité (les forces) sous l'aspect des
politiques économico financières de la chefferie de Bukumu, nous
avons distingués les capacités quantitatives des capacités
qualitatives.
III.1.2. Les type des
capacités
En s'inspirant des analyses de NARAYAN
Deepa et des dispositions de la loi organique de 200873(*), on est parvenu à
distinguer les capacités quantitatives (actifs) des capacités
qualitatives (aptitudes)
a) capacités
quantitatives (actifs): il faut entendre,
ensemble de l'actif des potentiels économiques et humains des avoirs
mesurables sous l'aspect physique et matériel dont peut disposer et/ ou
user un individu ou un système social pour répondre a ses besoins
et assumer, user ses responsabilités vis-à-vis de lui-même
ou de l'environnement où il vit.
Dans le cas de notre étude, les capacités
quantitatives seront analysées sous forme de l'estimation. Des
ressources économiques (infrastructure socio-économiques et les
ressources physiques) des ressources humaines (démographiques) et des
sources techniques de la chefferie.
b) capacités qualitatives (aptitudes):
c'est cette catégorie de capacités qui Lucien
PYE et SYDNEY VERBA ainsi Gabriel ALMOND et POWELL "capabilities" ou
capacités de modernisation d'un système. PYE et VERBA distinguent
trois types des capacités (capacités d'innovation,
capacité de mobilisation et capacité de survie). ALMOND et POWELL
distinguent quant à eux quatre types des capacités
(capacités régulatrice, capacité extractive,
capacité de redistribution et capacité responsive)74(*).
A voir le thème de notre étude, le
lecteur peut directement prendre le terme capacité dans le sens de
forces qui sont liées à la situation aléatoire de la
fonctionnalité des ETD en tant que systèmes politiques.
Les ressources économiques de la chefferie de
Bukumu
a) Activité Economique
La chefferie de Bukumu est entièrement
située sur des coulées volcaniques qui forment un très bon
sol après décomposition. Seuls environs 10km2 sont
des sols formés des cendres volcaniques ou alluvions sur les francs des
volcans Mikeno et Karisimbi. Cette partie riche en sol arable coïncide
avec le groupement Buhumba et Kibumba.
Il y a des carrières de sable à Munigi et
d'argile dans Kibumba, Buvira et Rusayu dont l'exploitation reste encore
insuffisante. Il existe aussi les ressources minérales
inexploitées comme les carrières de cendres fouzolamiques et des
ateliers de taille des ponces. Il faut des spécialistes pour la
prospection
La terre constitue un enjeu
important de survie économique de la population de Bukumu. Comme
élément de base à la population, elle a toujours
été l'objet des conflits et constitue le problème le plus
majeur en chefferie.
Signalons qu'avant le découpage test du Kivu de
1988, les limites de la chefferie s'étendaient jusqu'au lac Kivu mais
avec la croissance démographique de la ville de Goma dû à
l'exode rural causé par l'insécurité, les
conséquences sont graves. En outre la chefferie se voit toujours
menacé par l'extension et accroissement rapide de la population. Et au
fur et à mesure que la ville s'élargisse, ceci entraine une
diminution totale de la superficie. Bref l'extension de la ville sur la
chefferie est conséquence de l'insécurité qui se manifeste
dans les milieux environnants75(*).
Le sol appartient à l'Etat, le chef
coutumier étant le gérant de cette terre, avant de céder
une partie à qui que ce soit, le chef informe au
bénéficiaire que les 10% doit revenir à la chefferie et
ceci pour permettre le fonctionnement de cette dernière.
Au cas où l'acheteur veut installer son domicile
dans l'entité, il doit passer à la comptabilité
sollicité un document qu'on appelle occupation parcellaire ou occupation
de champ qui sera contre signé par le chef coutumier de la chefferie. Ce
témoignage doit être couvert de trois signatures, notamment la
signature du chef de groupement de l'entité et celle du village. Par
ailleurs, le régime coutumier avec paiement des redevances
coutumières ne parait plus en chefferie car faisant l'objet de beaucoup
de conflits comme l'occupation définitive après 30 jours de
possession.
Les finances d'une ETD sont organisées de
manière autonome et distincte de celle de la province et du gouvernement
central suivant la loi préétablie car une ETD dispose d'un budget
propre, distinct de ce du pouvoir central et de la province. Mais il est
toutefois intégré en dépenses et en recettes au budget de
la province qui présente en même temps que le budget du pouvoir
central pour former le budget de l'Etat arrêté chaque année
par une loi.
Dans la chefferie de Bukumu il n'y a pas de
centres commerciaux, ni de réseaux importants de commerce, ni de
commerçants immatriculés, mais il y a deux petits marchés
locaux.
- Marché Munigi ;
- Marché Ruhunda
Les approvisionnements en produits de première
nécessitée proviennent de Rutshuru, Masisi et Goma
La chefferie héberge le plus grand volcan actif et
important de la région et dispose de quelques sites touristiques. Notons
que le volcan Nyiragongo (de son vrai nom Ninawongo) en éruption
permanente est d'une hauteur de 3470m d'altitude.
Son cratère principal a un rayon de 650m. C'est un
volcan en activité continuelle dont la lave peut être
accumulée jusqu'à plus de 1km au dessus du niveau de la ville de
Goma. Pour y monter il faut 6 heures à pieds et 3 heures pour descendre,
Le volcan Nyamulagira haut de 3056 m d'altitude, c'est le bloc d'où
partent les torrents des laves qui ont donné naissance à la
plaine des laves qui s'étend sur plusieurs km.
Les volcans éteints de Mikeno et Karisimbi
dans le parc national de Virunga présentent un paysage attirant au
tourisme. A ceux-ci il faut ajouter les tombes de martyrs belges mort sur les
champs de batail de la guerre des années 1940-1945 situe dans le
groupement de kibati avec un monument.
La chefferie de Bukumu est agro-pastorale, 90% de
la population vivent de l'agriculture (elle s'occupe de la pomme de terre,
légumes, patates douces, haricots), 6% vivent de l'élevage et 4%
pratiquent le commerce de petits produits qui proviennent de tous les coins du
territoire.
La population est galopante mais la terre arable
reste coincée entre les limites du parc et le pâturage ceci
entraîne des conflits de terre.
Les capacités productives des populations sont
assez limitées car la majorité des ménages agricoles ont
moins de terre et cela conduit à la surexploitation des champs et au
manque de leur mise en jachère. Les bananiers, les légumes et les
pommes de terre de Kibumba constituent la principale ressource
économique dans la chefferie de Bukumu mais la commercialisation de ces
produits s'effectue à faible échelle dont la trottinette qui est
un moyen de transport local est l'un des moyens d'écoulement.
Sur le plan politique:
En fait, le législateur congolais en
voulant faire avancer l'administration territoriale congolaise vers une
véritable territoriale de développement, il a choisie un mode de
gestion pouvant être efficace pour cette population que longtemps le
réclamer afin qu'elle participe à la gestion de son pays et
jouisse de ses énormes potentialités. Ce mode pouvant
accélérer cette démarche est la décentralisation.
Celle-ci se veut rapprocher l'administration aux administrés, encourager
un développement autocentré, permettre une gestion orthodoxe des
ressources. Selon l'esprit de la loi-organique no 08/016 du 07
oct.2008 portant composition, organisation et fonctionnement des ETD et leurs
rapports avec l'Etat et les provinces, a son article 67 stipule que la
chefferie est ensemble généralement homogène de
communautés traditionnelles organisées sur base de la coutume et
ayant à sa tête un chef désigné par la coutume,
reconnu et investi par les pouvoirs publics.
En attendant la mise en application effective de cette
loi, art 68 démontre que les organes de la chefferie sont:
- Le conseil de la chefferie
- Le collège exécutif de la
chefferie.
Pour le cas de la chefferie de Bukumu, le conseil de
chefferie de Bukumu est formé par le comité de
sécurité et ceci avant que la loi sur la décentralisation
soit appliquée. Ce conseil est composé du chef de chefferie qui
est le président de ce dernier, des chefs de groupements et le
commandant de la police, ceux-ci constituent l'organe délibérant
de l'entité et tiennent les réunions deux fois par mois.
Sur le plan socio
Culturel
La population de la chefferie est de
vocation agro-pastoral ce qui justifie l'attachement de bon des citoyens de
Bukumu dans le domaine de l'agriculture. Sur le plan infrastructure sanitaires
et éducatifs, la chefferie ne dispose pas d'aucun hôpital
général de référence ceci à l'instar des
autres territoires. Néanmoins, on trouve quelques centres de
santé, postes de santé et dispensaires. La chefferie souffre de
la carence d'infrastructures scolaires. Toutefois, on observe une certaine
dynamique des écoles surtout dans la partie sud-ouest de la chefferie
envahie par la population venue de Goma. Ainsi, elle dispose 27 écoles
primaires ( Buhumba, Kibumba, Nuru, Nalangara, Nganzo, Mont Hehu, Rusayo,
Mudja, Kahembe, Kanyaruchinya, Nyabushongo, Bujari, Kanyanja, Rulimba,
Uamusho, Lumiere, Mboga, Mujoga, Makimbilio, Mutaho, Nengapeta, Amour-paix,
Kibumba e.c.c, Kiyabo, Dankier, La grace). 7 écoles secondaires
(Kalangara, Kibumba, Nuru, Mugara, Kiyabo, Dankier, Lwapula) et une institution
supérieure (ISP Nyiragongo). Ces écoles ne suffisent pas pour
accueillir la population scolarisable ou en âge scolaire qui s'est accrue
rapidement depuis 1992 jusqu'aujourd'hui.
Les ressources démographiques
démontrent que la chefferie de Bukumu comptait plus de 67.655 habitants,
soit 415 hab. /km. Faute de déplacement massif de la population
lié à la guerre, il est difficile de donner le nombre exact de la
population. Notons que cette dernière est composée des 3 groupes
ethniques dont les pygmées, les bantous et les nilotiques:
· La race pygmoïde est composée de BATWA
ou MBUTI. Elle occupe la partie forestière et s'occupe de la chasse et
cueillette. En effet, elle mène une vie semi-nomade et est
menacée par les autres ethnies qui recherchent les champs et les
pâturages.
· Les bantous sont essentiellement constitués
de HUNDE, HUTU et Le KUMU. Ce sont généralement des agriculteurs,
éleveurs et artisans.
· Les nilotiques ou TUTSI représentent une
faible proportion de la population. Ils s'occupent essentiellement de
l'élevage du gros bétail (bovins).
Notons aussi que la population
préfère un habitat dispersé, chaque famille reste au
centre de sa parcelle où elle pratique différentes culture. La
coutume et la tradition de celui-ci est conforme à la culture rwandaise
et cela se justifie par le fait que la chefferie de Bukumu se trouvent à
la frontière avec le pays du Rwanda, la population arrive à
perdre petit à petit la culture et copie celle du Rwanda, notamment de
la population de Gisenyi.
III.2. FAIBLESSES
La décentralisation a
déjà fait objet plusieurs critiques négatives en RDC et
particulièrement dans la chefferie de Bukumu. Cela parce qu'elle se
heurte aux multiples problèmes. Cette décentralisation doit
être accompagnée effectivement d'une certaine condition. Elle
reste piégée par de nombreux obstacles tels que: l'inadaptation
de ce mode de gestion à la culture du milieu de son application car
dit-on que la loi est le produit de la culture d'un environnement bien
précis76(*).
Les faiblesses dont il est question dans cette
partie du travail constituent les conditions défavorables à la
décentralisation en chefferie de Bukumu. Les facteurs opposés ou
contradictoire au développement de la chefferie, qui est
considérée ici comme une entité ayant une autonomie de
gestion organique et financière. La modernisation s'étend sur
plusieurs domaines : scientifique, culturel, fiscal, ... pourtant c'est avec la
décentralisation administrative que l'on peut résoudre les
problèmes d'un pays et de répondre aux problèmes d'un
peuple par lui-même.
Parler des conditions défavorables au
développement de Bukumu sur tous les plans, nécessite une
importance capitale car aujourd'hui la chefferie se heurte à plusieurs
problèmes et ces derniers sont considérés ici comme frein,
clivage ou défis au développement du milieu.
La chefferie de Bukumu est butée à
des facteurs multiples qui gangrènent les politiques financières.
On peut citer entre autre, la persistance ou la pérennité des
séquelles des conflits internes(les conflits de pouvoir coutumiers); la
persistance de l'insécurité interne; l'absence de l'information
et la participation populaire, la megestion financière qui se manifeste
par le détournement des fonds, l'opérationnalité des
plusieurs taxes dont certaines sont illégales; l'esprit non
décentralisé de la part des dirigeants et de la population et
enfin l'insuffisance du revenu de la population due à la mauvaise
répartition des terres.
La chefferie de Bukumu depuis sa
création à nos jours n'a jamais montré aucun indice du
développement et se confronte toujours aux différentes menaces,
étant donné que sa maturité et son intégrité
mettent en cause bon nombre de sa population. Elles sont d'ordre
sociopolitique, administrative, économique,
managérial ...
Sur le plan politique:
Il sied de relever toute fois que le
territoire de Nyiragongo, du reste confondu avec la chefferie de Bukumu n'a pas
suffisamment d'espaces vitaux, en outre ne contient pas d'agglomérations
nécessaires. Seul le bureau de la chefferie en groupement de Munigi et
quelques bâtiments des privés en dur sont à signalés
dans la partie sud de la chefferie.
Le non transfert des prérogatives politique
reconnues à la chefferie cause problème. Le transfert des
responsabilités politique en faveur de la chefferie de Bukumu doit
être a priori, la conséquence de la mise en place effective des
organes de la chefferie prévue par la loi de 2008.
Ainsi donc, si la mise en place des organes des
ETD n'est pas exécutée, le transfert des responsabilités
politiques pouvant garantir l'autonomie de gestion de la chefferie ne restera
que leurre, et l'autonomie financière n'aura plus de place.
Enfin, la chefferie de Bukumu a
été détruite en toutes ses capacités par les
conflits coutumiers dû a la succession, l'exode rural causée par
l'insécurité, absence d'espace vital et marginalisation dont elle
vit les séquelles non repensées jusqu'aujourd'hui, mais
malgré la véracité de son histoire, sa population doit
évoluer car l'autonomisation des ETD en cours permettrait aux
populations de saisir les opportunités leurs offertes et participer
à la décentralisation par le choix de leurs
représentants au niveau local et à promouvoir les entreprises et
associations locales. Mais hélas, la volonté politique au niveau
de la mise en oeuvre effective du processus de décentralisation
chancelle. Il semble que les intérêts de la population ne sont
plus ceux de l'Etat et que les intérêts de l'Etat ne sont plus
ceux de la population.
A la lumière de ce qui
précède, la fonctionnalité d'une ETD ne sera possibles que
si et seulement si les animateurs de la territoriale la comprennent et
l'adoptent comme de solution au développement local.
Dans son intégrité, la chefferie
s'est trouvée menacé par l'érection de l'un de ces
villages en commune rural d'une part et d'autre part menacée face
à l'extension à la fois de la ville de Goma en y incorporant
certains de ses groupements. Du fond, la décentralisation n'est pas
respectée même par l'autorité provinciale car, il y a
toujours ingérence de ce dernier dans les affaires de la
collectivité, autonomie de gestion administrative et financière
n'est pas reconnue à la chefferie de Bukumu d'autant plus que le
contrôle est du type hiérarchique ici et par ailleurs, il y a la
recommandation et l'imposition des agents des services par la province77(*) Le contrôle qui
s'effectue ici est du type hiérarchique alors que la chefferie est sous
tutelle selon l'art 95 de la loi organique no 08/016 du 07 oct.
2008, notons la présence des agents qui contrôle le finance et
budget de la chefferie recommandés par la loi organique
hiérarchiques.
Il y a absence des organes de la chefferie tels que
prévus par la loi (le conseil de chefferie et le collège
exécutif), ici le chef de chefferie décide comme un petit dieu
car l'absence du conseil de chefferie qui doit approuver le programme
élaboré par le collège exécutif qu'il doit
coordonner sous couvert de la loi, lui attribue la casquette d'un homme
à part entier. Les agents de la chefferie ne sont pas reconnus à
la fonction publique au moment ou ils sont agents de l'état, d'où
il y a catégorisation des agents selon les structures. Ceux-là
qui doivent être supportes par l'entité elle-même et ceux
dont l'état prend en charge.
· Le conflit coutumier dû à la
succession au trône a fait l'objet d'un problème majeur au
développement de Bukumu. Signalons qu'avant la mort du mwami KAYEMBE
KABUGUNDA Paul, il a proposé son fils BIGARUKA comme successeur. Ce
dernier régna de 1944-1975, il eu y des perturbations sur le plan
politique et sur le plan socioculturel pendant son règne, KAHEMBE lui
ôta le pouvoir suite aux désordres orchestrés par lui. Son
père prononçant une malédiction contre lui dans une
déclaration du 09 Août 1962, le pouvoir fut attribué
à BUTSITSI BENOIT qui ne tardera toute fois pas à mourir
accidentellement en 1962, le vieux KAYAMBE, malgré son écartement
de la scène politique de la collectivité n'approuve pas que
celle-ci soit dirigée par une commission de crise tel proposé par
le commissaire sous-régional. Une commission d'enquête fut
constatée et déterminant que la collectivité de Bukumu
revenait à KAHEMBE et ses masculins. Devant cette nouvelle orientation,
le vieux KAHEMBE réputé toujours démissionnaire,
désigna paradoxalement de nouveau son fils BIGARUKA pour assurer
l'administration de sa chefferie. A sa mort, son fils BAKUNGU pris le pouvoir
et régna de 1975-1995 et investi par le consensus de la famille pour
succéder à son père, il fut assassiné le 08/10/1995
à Munigi, son demi frère BAHAME assumé
l'intérimaire pendant 4 mois et il avait été chassé
par Godefroid BUTSITSI à l'entrer des rebelles de L'AFDL en 1996.
BUTSITSI Godefroid prend le pouvoir et régna pendant une année de
1996-1997, il fut assassiné dans son bureau à Munigi avec le
mwami NDABISHIBOYE et BAGOTI, c'est ainsi que la famille BUTSITSI
réapparait sur la scène de règne au pouvoir de la
collectivité de Bukumu. De 1998 Jean BOSCO BIGIRWA saisie l'occasion de
diriger la chefferie sous l'influence du RCD/GOMA qui celui-ci est en conflit
avec son frère Carol NTABYERA BUTSITSI qui avait acquit malignement un
arrêté ministériel après avoir induit en erreur les
autorités78(*).
· Le chevauchement du pouvoir coutumier et le pouvoir
étatique: la coexistence du droit coutumier et du droit positif
(écrit) a ses origines depuis l'époque colonial où les
colons ont entrepris des reformes cherchant à insérer les
congolais dans le système du pouvoir administratif, leur souci
étant de chercher à tailler une classe pour le pouvoir coutumier
dans la hiérarchie administrative coloniale. Les lois actuelles de la
RDC reconnaissent le pouvoir coutumier mais la suprématie du droit
positif par rapport au droit coutumier dans les reformes administratives tant
à effriter le pouvoir coutumier, et faire émerger les instances
étatiques modernes en lieu et place des sociétés
coutumières, aujourd'hui déréglementées par les
conflits intra et extra ethniques de tout genre. Dans la chefferie de Bukumu,
il s'observe une faiblesse si non une absence de coordination des
activités administratives dans les différents domaines. la vie
des citoyens échappe au contrôle exact des dirigeants.
· Manque de cadre à l'esprit
décentralisé et carence d'homme compétent dans la
chefferie: Faute de l'instruction et manque d'information sur l'auto prise en
charge au niveau local tel que envisagé par les lois sur la
décentralisation, dans la chefferie de Bukumu, les contraintes sont
visibles et observés dans la population. signalons l'opposition de cette
population à l'érection du groupement de Kibumba-Buhumba en
commune qui à susciter les soulèvements et contestations, par
ailleurs au plus haut niveau résulte un problème de manque de
volonté, crainte de la perte du pouvoir coutumier qui amène telle
ou telle autre autorité coutumière à sensibiliser en
faveur ou en défaveur d'un quelconque redécoupage ou d'une
quelconque opération de la décentralisation
· La marginalisation de l'entité et
enclavement socio-politico de la population de Bukumu compte tenu de leur
qualificatif de non- instruite, isolement sur la scène socio politico et
administrative par les autorités
· L'insécurité dans tout le coin de la
chefferie déstabilise toutes les institutions de la place et elle
constitue un défi important qui occasionne l'exode rural, on constate la
présence des groupes armés nationaux et étrangers, des
enlèvements et assassinats, l'incapacité manifeste de la
politique à résoudre la question sécuritaire, l'absence de
cohabitation pacifique entre la population. On note que ces défis
sécuritaires sont une portée à la foi politique,
économique et sociale.
Sur le plan
socio-économique et culturel
Vu que les problèmes de milieux ruraux nous
intéressent de manière particulière, cela suppose
évidement que l'interrogation se fait sur la place des individus qui y
évoluent quant aux initiatives, les décisions et la conception de
la vie.
Les contraintes de viabilité des ETD sur les
infrastructures d'accueil et les finances locales sont le reflet de la vie des
communautés urbaine et rurale. L'on sait que l'instrument
privilégié pour asseoir les objectifs des collectivités
territoriales est le budget.
Parmi les conditions défavorables aux
développements dans la chefferie sur le plan socio-économique et
culturel nous pouvons citer:
- Les problèmes socioculturels du milieu à
l'intervention des humanitaires.
- Enclavement et impraticabilité des routes de
dessertes agricoles.
- Problématique de l'autonomie
financière.
- La mauvaise aménagement agricole et insuffisance
des revenus de la population.
- Le non-recouvrement de l'IPM qui pourrait lui permettre
d'avoir de ressources pour sa survie.
La constitution congolaise a consacré la
décentralisation comme mode de gestion et organisation politique et
administrative du pays. Pour la viabilité de cette
décentralisation, le législateur a produit d'autres dispositions
en appui de celle promu par la constitution mais qui jusqu'aujourd'hui ne sont
pas dans son effectivité.
Bien que la décentralisation soit une
théorie en soi, sa mise en pratique dépend du contexte de chaque
milieu. Un bon nombre d'obstacles sont de nature à ralentir la
décentralisation financier; c'est entre autres: les incompétences
et incapacités locales, l'environnement défavorables, la
sous-fiscalisation accompagnée de la faiblesse de ressources, faiblesses
d'activités économiques.
Par ailleurs la terre constitue le grand enjeu important
dans le Bukumu," la plus grande richesse après celle des
enfants," mais qui occasionne le mal entendue et mésentente entre
la population. Outre la terre qui occasionne le conflit dans le Bukumu, il a
l'eau. Dorénavant les habitants de Bukumu utilisés le lac Kivu
comme leur source d'eau potable car l'entité s'étendait jusqu'au
lac et il n'y avait pas une seule source d'eau. La population se servait de
l'eau du lac Kivu mais depuis que l'homme blanc s'est installé aux
alentours, les autochtones se sont retrouvés priver et amener loin du
lac Kivu (vers le nord).
La capacité des populations est assez
limitées car la majorités de ménages ont moins de terre et
cela conduit à la surexploitation des champs et au manque de leur mise
en jachère. Les bananiers, les légumes et les pommes de terre
constituent la principale ressource économique dans la chefferie de
Bukumu. Mais cette culture de bananes s'est heurtée à des
problèmes dans toute la partie sud de la chefferie alors qu'elle
constituait une richesse pour la population.
La production globale est faible en raison de la petite
dimension de la superficie exploitée en moyenne. Ce défi vivrier
est dû à l'insuffisance des variétés de culture. On
pratique la monoculture au sud (haricot) et la culture maraîchère
au nord.
Etant donné le niveau de vie de la
population, il faut signaler qu'actuellement la culture d'eucalyptus et haricot
sont visibles dans toute la partie sud de la chefferie. Notons que pour cette
dernière culture, la récolte dans un champ ne peut pas aller au
delà de deux sacs, ce qui justifie le non paiement d'impôt et taxe
par la population de la partie sud de la chefferie.
Les centres commerciaux presque inexistants, le
contrôle de prix n'est pas fait à cause de
l'insécurité, toutes les activités sont aux ralenties. A
la question de transport et communication, seule la route nationale
no2 traverse la chefferie et qui continue vers le nord de la
province. Comme moyens de transport courant, la population utilise les
trottinettes pour transporter leurs produits maraîchers vers
Goma.
Le tourisme qui pouvait contribuer aux
ressources de la chefferie, car ce dernière possède bon nombre de
sites touristiques pouvant attirer les visiteurs et qui pouvaient faire
entrés quelque chose dans la caisse de la chefferie mais au grand regret
le tourisme reste à la compétence exclusive de division
provinciale ayant le tourisme dans ses attributions, tous les frais dus aux
tourismes sont perçus par la division provinciale et c'est à la
division de livrer tout le document nécessaire sans l'aval de la
chefferie79(*).
Pas de centre d'encadrement de jeunes à part
le centre Don Bosco Ngangi, les infrastructures scolaire sont moins nombreux
par rapport aux enfants en âge scolaire, pas d'hôpital
général de référence à l'instar d'autres
territoires.
Sur le plan
managérial
Les maux qui ont toujours rongé la
République Démocratique du Congo en général et les
détenteurs du pouvoir en particulier, ne peuvent pas faire exception
dans la chefferie de Bukumu. Parmi les maux qui causent les sous
développement et la régression dans la chefferie de Bukumu,
quelques échantillons peuvent être cités en titre
d'exemple:
- Mauvais chef, la non-rémunération des
agents, mauvaise volonté, détournement, corruption...
- Absence de planification des ressources
- La distance observé entre administration et les
citoyens car le chef coutumier est accusé d'usurpateur de
pouvoir.
- L'absence de la politique d'emploi qui n'a pas atteint
le niveau visé par rapport à l'augmentation du
chômeur.
- Sur fonctionnalisation: ici on fait tout au nom du
pouvoir sans être contraint.
- Tribalisme: seule la famille royale a plein droit
à la gestion de potentialité de la chefferie. pas de distinction
entre bien personnel et bien de l'état.
- Incitation à la haine, le conflit étant un
facteur intégrateur de la société, certain coutumier dans
le Bukumu en profite pour inciter certain couche de la population à la
haine.
Pour clore, quelque soit la
forme de l'Etat proposée par la constitution (fédéralisme,
unitarisme ou régionalisme), la démocratie a besoin d'une large
participation citoyenne à l'activité politique à la base.
La décentralisation vient en réponse à cette
préoccupation.
Au regard des enjeux et faiblesses de la
chefferie de Bukumu, d'aucun ne peut s'interroger sur son sous
développement dans l'optique d'atteinte des objectif assignés par
la décentralisation. De ceux qui précèdent admettons que
la chefferie de Bukumu de part sa fonctionnalité, nécessite une
observation de la part du gouvernement central et provincial.
Ses capacités telles que données
par PYE et VERBA associés aux capacités d'ALMOND et POWELL
à savoir la capacité d'innovation, capacité de
mobilisation et celle de survie nécessitent une analyse en terme des
perspectives.
L'innovation concerne la
population et les autorités administratives mais surtout si ces
dernières ne saisissent pas les opportunités en faveur de la
population, aucune initiative d'innovation ou d'amélioration de service
ne peut aboutir.
Les politiques de décentralisations politico
administratives des ETD sont très complexes de telle manière que
les autorités de la chefferie ont difficile à s'y adapter
étant donné que cette nouvelle décentralisation accorde le
pouvoir à la population au détriment des autorités
coutumières dont elle (décentralisation) empiète les
pouvoirs. Les autorités coutumières de Bukumu qui, jadis
étaient en guerres discriminatoires contre certaines couches de leurs
populations et présentement en lutte contre et entre eux-mêmes,
mais aussi quelques fois victimes de menaces des puissances et forces externes
de leur pouvoir, ne font que reculer avec le programmes de développement
de la chefferie et certains préfèrent mettre en vielleuse ces
programmes économiques par méfiance ou impuissance suite au
crédit négatif que leur réserve les administrées.
On peut toute fois conclure que l'aptitude d'innover, le souci de
révolutionner les aspirations de citoyens aux politiques nationales est
nulle dans le chef des autorités de la chefferie. Ces dernières
ne mènent qu'une administration de substance, de maintien structurel et
fonctionnel par la récolte sans contre partie des fruits des taxes et
d'autres droits.
Pour que l'innovation soit effective, il faudrait
à priori, restaurer une communication vulgarisatrice des programmes
étatiques entre gouvernants-gouvernants et entre
gouvernants-gouvernés; réagir positivement aux attentes des
populations par les mécanismes appropriés (capacité
responsive), réguler et réglementer la vie quotidienne de la
population en imposant préalablement des attitudes et des comportements
favorables et pouvant garantir la stabilité des personnes, de leurs
activités et de leurs biens.
La population de Bukumu est active et est
susceptible de générer des ressources si la
sécurité et d'autres opportunités de développement
lui sont offertes. La capacité d'innovation pèse fort chez les
autorités parfois incompétentes que chez la population qui
n'attend qu'une force impulsive pour démarrer toute initiative du
développement.
La capacité de
mobilisation suppose l'extraction, capture des ressources nécessaires
pour une meilleure réalisation de l'entreprise collective. La
mobilisation peut porter sur les ressources humaines par la conversion des
aspirations confuses des masses en programmes et politiques, la diffusion du
projet collectif; elle peut porter sur les ressources économiques par la
collection et l'extraction des ressources matérielles et/ou
financières indispensables pour l'entreprise commune, avec des
mécanismes de coordination et de contrôle des activités et
des comportement des citoyens mais surtout avec ou sans dosage de contrainte ou
coercition pour le maintien et l'établissement d'un certain ordre
public.
Dans le contexte de notre étude, la
mobilisation des ressources financières nous intéresse moins
compte tenu d'insuffisance des ressources financières qui sont
liées intrinsèquement, mais aussi, par conséquent, par ce
que la mobilisation réussie des ressources économico
financières implique préalablement la mobilisation des hommes
dans le Bukumu qui sont pauvres.
La chefferie de Bukumu bénéficie des
garanties constitutionnelles et légales lui reconnaissant des ressources
financières pouvant lui permettre de jouir d'une autonomie
financière, mais en plus, il lui incombe de disposer à priori des
capacités (potentialités) et des aptitudes (habiletés)
susceptibles de faire aboutir cette entreprise d'autogestion pour le
développent.
La chefferie doit assurer sa survie par les
mécanismes de maintien structurel lui permettant de préparer ses
élites successeurs capables de réaliser des changements
ordonnés. Ce qui n'est pas le cas dans la chefferie où
l'éducation et les organisations locales ne sont pas
imprégnées des buts du pouvoir traditionnel à leur
égard, mais aussi, ce dernier impuissant qu'il ne sait pas pouvoir se
refléter dans les aspirations des ses administrés.
Les autorités coutumières
considèrent l'enseignement comme un facteur pouvant dégrader et
aliéner les principes de base de la coutume et par conséquent la
plus part des fils n'ont pas eu la chance dans le premier temps de poursuivre
les études secondaires
La population demeure perplexe face à la
passivité et à l'impuissance des autorités locales, eux
aussi perverties par les conflits et les genres.
La seule ambition de la modernisation politique,
consiste à écarter graduellement les pouvoirs traditionnels comme
base de l'Etat et à promouvoir l'instauration d'une instance
étatique où les intérêts de l'ensemble de la
société se trouvent mobilisés et
représentés
Nous avons affirmé plus haut que la
capacité de survie est renforcée par la capacité de
redistribution, autrement dit par des politiques publiques de redistribution et
protection sociale. Ces dernières visent à corriger les effets
pervers du marché en réduisant les inégalités entre
les citoyens et l'injustice sociale ainsi qu'en préservant les citoyens
contre divers risques sociaux.
A travers les budgets et les finances, les
redistributions de ressources s'observent) travers les réalisations
ayant d'impact positif à la condition de vie des citoyens.
Malheureusement, il a été constaté que les
autorités de la chefferie n'ont pas réalisées
d'investissements significatifs pouvant influencer la vie de citoyens, les
autorités de la chefferie demeurent impuissantes et prédatrices
vis-à-vis des mécanismes de promotion de l'autonomie
fiscale.
Les finances de la chefferie se heurtent
à l'égoïsme des chefs traditionnels qui considèrent
leurs pouvoirs comme un droit naturel et inaliénable. Ils
préfèrent restés dans un régime conservateur et
centralisateur où les individus ne participent pas à la gestion
de l'Etat.
On peut affirmer que la capacité de
survie, autrement dit, la diffusion des attitudes favorables à
l'autonomie financière de la chefferie de Bukumu est compromise par la
perplexité de l'autorité coutumière et l'ignorance de la
population de leurs droits et obligations face au processus de modernisation
politique actuelle en RDC.
Enfin nous pouvons conclure que les
séquelles psychosociologiques et la persistance des conflits et des
guerres accentuent l'insécurité, mais aussi la megestion
administrative au niveau local et national sont les facteurs qui aggravent la
pauvreté des ETD en l'occurrence la chefferie de Bukumu et par
conséquent les capacités économico financières de
la chefferie se retrouvent affaiblies.
CONCLUSION
Notre étude a porté sur la
fonctionnalité des ETD en RDC: Analyse appliquée à la
chefferie de Bukumu au Nord Kivu; forces et faiblesses.
L'objectif assigné dans ce travail
était de vérifier la fonctionnalité de la chefferie de
Bukumu et de vérifier les difficultés qui empêchent
à la chefferie de fonctionner comme une entité territoriale
décentralisée d'une part et l'éveil de la conscience des
dirigeants congolais sur la nécessité de la mise en oeuvre rapide
de la décentralisation pour le développement des ETD d'autres
part.
Eu égard de ce qui précède,
notre problème de recherche s'articule autour de deux questions qui
renferment notre problématique, il s'agit de:
- La chefferie de Bukumu fonctionne- t- elle comme
entité territoriale décentralisée?
- Quelles sont les difficultés qui empêchent
la chefferie de Bukumu de fonctionner comme une entité territoriale
décentralisée?
Dans la compréhension de notre problème de
recherche, notre étude part des hypothèses de travail selon
lesquels:
- La chefferie de Bukumu ne fonctionnerait pas comme une
entité territoriale décentralisée. Ce statut profiterait
au chef coutumier qu'à la population.
- Les difficultés qui empêchent la chefferie
de Bukumu de fonctionner comme une entité décentralisée
seraient liées à plusieurs facteurs notamment le conflit
coutumier, l'insécurité, la mauvaise gouvernance et la
non-application de la loi sur la décentralisation.
Ainsi en perspective de l'explication de notre objet
d'étude, nous avons recouru à la méthode fonctionnaliste
de Robert King MERTON. Cette analyse nous a permis de comprendre les
réalisations du système à traves sa mission lui
assignée par la décentralisation. Pour rendre notre recherche
plus aisé, nous nous sommes servi de technique de récoltes de
donnés, ce dans ce cadre que nous avons pu utiliser interview libre non
structuré, observation libre indirecte et la technique
documentaire.
Ce travail a été subdivisé en 3
chapitres hormis l'introduction générale et la
conclusion:
- Le premier traite sur les considérations
générales, ici il a été question de clarifier
certaines concepts ayant trait avec le sujet ainsi que la présentation
et une brève historique de la chefferie Bukumu.
- Le deuxième était consacré à
l'état de savoir sur la décentralisation en RDC. Il a
été question de brosser succinctement l'historique apprise sur
la décentralisation en République Démocratique de
Congo.
- Le troisième chapitre qui a donné plus
d'importance à ce travail, était consacré à la
fonctionnalité de la chefferie de Bukumu comme une entité
décentralisée, en démontrant ses forces ainsi que ses
faiblesses toute en analysant ses capacités qui pourrait lui rendre
favorables départ ses caractéristiques ou
propriétés.
A l'issue des nos investigations, toutes nos
hypothèses ont été confirmées.
La première qui donne
l'éclaircissement sur la fonctionnalité de Bukumu,
démontre que la chefferie de Bukumu ne fonctionnerait pas comme ETD, et
cela se justifie par le fait que son statu profiterait au chef coutumier
qu'à la population.
S'agissant de la deuxième
hypothèse, qui consistait sur les différentes difficultés
auxquelles se heurtent la chefferie de Bukumu pour son développement,
plusieurs facteurs ont été soulevés dans ce travail
soulignant les défis dans la chefferie: Les conflits coutumiers,
l'insécurité, la megestion, la non-application de la loi sur la
décentralisation,...
L'étude nous a fait remarquer que la
chefferie se heurte à un problème majeur pour son
développement, étant une ETD sans ressources importantes, pour ne
citer que les potentialités, sa fonctionnalité pose
problème et demande une observation de la part du gouvernement
provincial que national car même les impôts et taxes
prélevaient par lui, n'arrive pas à couvrir ses dépenses
annuelles.
Le constant est que ses faiblesses ou contraintes
aux développements sont d'ordre sociopolitique, administratif,
économique et managérial. Et tous ceux-ci nécessitent une
assistance car sans la rétrocession, la chefferie de Bukumu ne peut pas
se construire une salle de reunion.
L'examen de la perspective d'avenir dans le Bukumu
exprimé ici en termes de capacités (innovation, mobilisation et
survie), il a été révélé que certains
facteurs pourraient contribuer à renforcer les capacités dans la
chefferie de Bukumu. Il s'agirait entre autres de la réconciliation
communautaire et résomption du conflit coutumier, la
sécurité de l'ensemble de la chefferie, la participation de masse
et citoyen aux prises et exécutions des décisions liées
aux programmes de développement de l'entité, la promotion de
l'information et de la communication politique, la relance économique
par des subventions de l'Etat, la reforme administrative et la
détermination du pouvoir central à favoriser l'autogestion des
ETD.
Néanmoins, l'oeuvre humain
n'étant jamais ni exhaustive ni parfait, nous n'avons pas la
prétention d'avoir réalisé un travail excellent, nous
osons croire que ceux qui nous liront ne nous tiendront pas rigueur et
vogueront de manière à nous compléter et cela au nom de la
science qui se doit être évolutive.
BIBLIOGRAPHIE
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MANDEFU, Droit Administratif, UNIGOM, G2 SPA,
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- Jean OTEMIKONGO YAHISULE
MANDEFU, Questions spéciales des droits
Administratifs, UNIGOM, L2 Sciences Administratives, 2012-20113
- Sylvestre RUREMESHA KINYATA,
Problèmes de développement rural, UNIGOM, L2 Sciences
Administratives, 2012-2013
D. DOCUMENTS DE
RECHERCHE
- La constitution de la 3e République, du
18 Février 2006, RDC
- Ordonnance -loi n°082-006 du 22-1986
- Ordonnance - loi n°89-127 du 22 mai 1989
- La loi-organique no 08/016 du 07
oct.2008
- La loi n°08/012 du 31 juillet 2008.
- La loi no 11/011 du 31 juillet 2010.
- La Loi n°10/010 du 27 avril 2010.
- La loi n°10/011 du 18 mai 2010.
- MIBURO MZEE BARA : « Si Goma
m'était conté' » ; journal grand lacs le
Volcan : 2010-2011
- RAPPORT D'ENQUETE PV, n° 58 du district du Kivu
/AT/Rutshuru le 1/07/1920, complété par ce signé le
19/06/1923
- RAPPORT de la commission d'arbitrage des conflits
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2008
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Kinshasa, mars 2006.
- La loi-électorale de la RDC. Kinshasa. Mars
2006.
- Archive privée du chef de collectivité du
BUKUMU (Mwami Bakungu)
E. WEBOGRAPHIE
- www.Wikipedia.org
- www.grip.org
TABLE DE MATIERES
IN MEMORIUM
ii
REMERCIEMENTS
iv
PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
O. INTRODUCTION
4
1. ETAT DE LA QUESTION
4
2. PROBLEMATIQUE.
4
3. HYPOTHESES.
4
4. METHODOLOGIE.
4
5. OBJECTIF DU SUJET.
4
6. INTERET DU SUJET.
4
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL.
4
Chap. I. CONSIDERATIONS GENERALES
4
I.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS
4
I.1.1. Objectifs et critères de la
décentralisation
4
I.1.2. Avantages & inconvénients de la
décentralisation
4
I.1.3. Fondement de la
décentralisation
4
I.1.4. Sortes des décentralisations
4
I.2. PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE BUKUMU
4
I.2.1. Origine de la chefferie
4
I.2.2. STRUCTURE ADMINISTRATIVE DE LA CHEFFERIE DE
BUKUMU
4
I.2.2.1. Organisation politico-administrative de
la chefferie de Bukumu
4
1.2.2.2. Organisation sociale de Bukumu
4
a) le peuplement
4
b) le Clan
4
Chap. II. ETAT DE SAVOIR SUR LA DECENTRALISATION
EN RDC
4
II.1. SOUS LA 1ère
REPUBLIQUE
4
II.2. SOUS LA 2ème
REPUBLIQUE
4
II.2.1. Ordonnance loi n°82/006 du 25
février 1982
4
II.3. SOUS LA TRANSITION (De 1990-2006)
4
II.4. SOUS LA 3ème
REPUBLIQUE
4
L'APPORT DE LA CONSTITUTION DE LA 3e REPUBLIQUE
SUR LES ENTITES TERRITORIALES DECENTRALISES
4
La centralisation et la
décentralisation
4
La décentralisation et tutelle
administrative
4
II.5. DECETRALISATION ET FEDERALISME
4
La déconcentration dans la
décentralisation
4
La déconcentration ou
décentralisation administrative
4
Du découpage
4
Chap. III. ANALYSE DE LA FONCTIONNALITE DE LA
CHEFFERIE DE BUKUMU.
4
III.1. FORCES
4
III. 1.1 Revue générale sur la
capacité
4
III.1.2. Les type des capacités
4
Les ressources économiques de la chefferie
de Bukumu
4
Sur le plan politique:
4
Sur le plan socio Culturel
4
III.2. FAIBLESSES
4
Sur le plan politique:
4
Sur le plan socio-économique et
culturel
4
Sur le plan managérial
4
CONCLUSION
4
BIBLIOGRAPHIE
4
TABLE DE MATIERES
4
* 1 BULU BOBINA
BOGILA," Formation et décentralisation territoriale: regard sur les
aspects du développement rural au Zaïre" In
Zaïre-Afrique N0187, septembre 1987
* 2 USAID, la
décentralisation dans l'ETD, décembre 2009
* 3 CENCO et CEJP
Manuel de référence pour l'animation sur la
décentralisation, septembre 2009
* 4 CHIRISHUNGU
CHIZA-CHA CHIBWIRE Dieudonné: Organisation politico-administrative
et développement. Cas de la République du Zaïre, Ed
BUSHIRU, BUKAVU, 1993
* 5 Jaribu
MULIWAVYO JB: Les aspects de la politique de décentralisation en RDC. in
les anales de L'unigom Presses universitaire de Goma, Vol 1
* 6 METYA KAMBALE
A, décentralisation territoriale et investissement pour le
développement de la ville de Goma, mémoire en SPA, CUEG,
2002,
* 7 P.F. GONIDEC,
Etat africains, évolution, fédéralisme,
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* 8 ISANGO IDI
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* 31 NDASPMBYA,
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* 32 Archives
privées du chef de collectivité chefferie des Bakumu,
2013.
* 33 Victor
MBITSE, déjà cité
* 34 Archive
privé du chef de collectivité chefferie de Bakumu, 1961,
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