Ecole Nationale de Formation Sociale
(ENFS)
BP : 1745 Lomé-TOGO, Tél : 22 25 55 42/ 22 25 02
07 Email :
enfstg@yahoo.fr
MEMOIRE
DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETAT
DE CADRE SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT SOCIAL (C.S.D.S)
OPTION : DEVELOPPEMENT LOCAL PARTICIPATIF
(DLP)
ALPHABETISATION FONCTIONNELLE ET
DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE : CAS DE
L'EXPERIENCE DE LA FILIERE COTONNIERE
TOGOLAISE A AGBONOU (PREFECTURE DE L'OGOU).
Réalisé et soutenu par : Yao
KOUTREMON
|
V9 Promotion
20 13
|
Sous la direction de :
M. Sadissou MIZIYAWA. Sociologue Consultant.
|
Ecole Nationale de Formation Sociale
(ENFS)
BP : 1745 Lomé-TOGO' Tél : 22 25 55
42/ 22 25 02 07 Email :
enfstg@yahoo.fr
MEMOIRE
DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETAT
DE CADRE SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT SOCIAL (C.S.D.S)
OPTION : DEVELOPPEMENT LOCAL PARTICIPATIF
(DLP)
ALPHABETISATION FONCTIONNELLE ET
DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE : CAS
DE
L'EXPERIENCE DE LA FILIERE
COTONNIERE
TOGOLAISE A AGBONOU (PREFECTURE DE
L'OGOU).
Réalisé et soutenu par : Yao
KOUTREMON
|
|
Sous la direction de :
M. Sadissou
'MIZIYAWA
Sociologue Consultant.
|
|
V9 Promotion
20 13
|
2
|
3
Sommaire
Dédicace 4
Sigles et abréviations 5
|
Remerciements 7
|
Introduction 8
|
Première partie : Approche méthodologique 12
C hapitre1 : Problématique et cadre conceptuel
13
Titre1 : Problématique 13
Titre2: Revue de littérature 19
Chapitre2 : Cadre pratique de la recherche 29
Titre1 : Site de la recherche 29
Titre2 : Enquête de terrain 40
Deuxième partie : Résultats de la recherche 45
C hapitre1 : Présentation et analyse des données
46
Titre1 : Présentation statistique des données 46
Titre2 : Analyse et interprétation des résultats
58
Chapitre2 : Apports de la recherche 69
Titre1 : Solutions proposées 69
Titre2 : Perspectives 70
Conclusion 71
Références bibliographiques 74
Annexes 77
Table des matières 82
4
Dédicace
À
Mes parents Angèle & Jean LABA,
Ma bien aimée Clarisse Nanipo BAGONMAN,
Pour vos sacrifices et soutiens durant ces années
passées ! ! !
5
Sigles & Abréviations
ATC
|
Agent Technico-commercial
|
BIT
|
Bureau International du Travail
|
CDB
|
Comité de Développement à la Base
|
DGSCN
|
Direction Générale de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale
|
DSP
|
Direction de Soutien à la Production
|
ENF
|
Education Non Formelle
|
ENFS
|
Ecole Nationale de Formation Sociale
|
FAO
|
Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture)
|
F CFA
|
Franc de la Communauté Financière Africaine
|
FNGPC
|
Fédération Nationale des Groupements de Producteurs
de Coton
|
GPC
|
Groupement des Producteurs de Coton
|
Ha
|
Hectare
|
Kg
|
Kilogramme
|
LEC
|
Lecture, Ecriture, Calcul
|
MEPSA
|
Ministère des Enseignements, Primaire Secondaire et de
l'Alphabétisation
|
NSCT
|
Nouvelle Société Cotonnière du Togo
|
ONG
|
Organisation Non-Gouvernementale
|
PEMA
|
Programme Expérimental Mondial d'Alphabétisation
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PSE
|
Plan Sectoriel de l'Education
|
QUIBB
|
Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du
Bien-être
|
SCAPE
|
Stratégie de Croissance Accélérée et
de Promotion de l'Emploi
|
6
SOTOCO
|
Société Togolaise de Coton
|
RGPH
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
|
T
|
Tonne
|
UNESCO
|
Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
Culture
|
WAGES
|
Woman And Gain both Economic and Social
|
WCFA
|
Conférence Mondiale sur l'Education Pour Tous
|
7
Remerciements
Au terme de ce travail de recherche, nous tenons à
remercier :
. Monsieur Sadissou MIZIYAWA, Sociologue consultant, qui
malgré ses multiples occupations, a bien accepté de diriger ce
travail. Qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude.
. Docteur Kokou K. DJAGNI, Directeur Général de
la NSCT, pour avoir autorisé cette étude auprès des
producteurs.
. Monsieur Yao J. NUAKEY, Docteur en sociologie, Professeur
à l'INSE/UL, pour ses constantes disponibilités et soutiens pour
l'élaboration de ce document.
. Monsieur ADIKA Y. Dom, chef Division Alphabétisation
et Education Non Formelle à la DRE des Plateaux, pour ses apports et
observations pour l'élaboration de ce document.
. Tous les enquêteurs (ATC), qui ont bien accepté
de braver la vie sociale difficile pour aller à la rencontre des
producteurs, nous leur exprimons nos sincères remerciements pour cet
appui fort considérable.
. Tous les producteurs des GPC qui ont accepté de
répondre à nos questionnaires, nous leur exprimons notre
sincère gratitude et nous leur disons que ce travail est le leur pour la
réalisation du droit à l'éducation pour tous.
. Tous nos enseignants et intervenants à l'ENFS, et
particulièrement, ceux avec qui nous avons eu à échanger
sur la pertinence de ce travail, nous leur sommes reconnaissant.
Que tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail de recherche
trouvent ici l'expression de nos remerciements les plus sincères et les
plus profonds.
8
INTRODUCTION
Depuis la moitié du XXème
siècle, les éducateurs d'adultes reconnaissent que les
compétences (lecture, écriture et calcul) en
alphabétisation ne constituent pas une fin en soi mais qu'elles doivent
avoir un but pratique dont les alphabétisés pourront tirer
profit. A cet effet, le terme «alphabétisation fonctionnelle»
est apparu en 19621. Les tentatives de lier étroitement les
compétences en alphabétisation aux activités productives,
voire même de les en faire dériver, ont été
entreprises pour la première fois avec l'expérience
pionnière de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture (UNESCO) dans le cadre du Programme Expérimental
Mondial d'Alphabétisation (PEMA). Ce programme né au lendemain de
la Conférence de Téhéran en 1965 avait pour but
d'intégrer l'alphabétisation aux activités productives.
Cette approche a connu un grand succès. Au Kenya, les
alphabétiseurs se sont employés dès 1969, à aider
les apprenants à mettre sur pied des projets générateurs
de revenus et à inviter des techniciens spécialisés
à venir approfondir les connaissances, les attitudes et les aptitudes
professionnelles des participants (Mwangi, 2001). En Guinée,
l'alphabétisation et les activités productives sont
jumelées à un point tel qu'on ne parle plus de deux, mais d'une
seule approche (Diallo, 2001). Le programme national de l'Ouganda est connu
sous le simple nom de « Functional Adult Literacy (FAL) programme
», c'est-à-dire «Programme d'alphabétisation
fonctionnelle pour adultes» et celui du Ghana sous le nom de
«Programme d'alphabétisation et de compétences
fonctionnelles». Les programmes de ces deux derniers pays
précités, ont plutôt mis l'accent sur les activités
de développement communautaire et attachent une plus grande importance
à l'hygiène, à la prévention de la maladie et
à la protection de leur environnement. Pour leur part, les enseignants
de la formation professionnelle ont compris depuis longtemps
1
Wikpedia.org/wiki/Alphabétisation
9
que sans une maîtrise suffisante de la lecture, de
l'écriture et de l'arithmétique (calcul), les apprenants n'ont
que des moyens limités d'améliorer leurs connaissances, leurs
compétences professionnelles et leurs potentiels. C'est dans cet esprit
que le Programme des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) a
déclaré en 19802 que «L'accroissement de la
production agricole grâce aux nouvelles technologies nécessite la
formation et l'alphabétisation en tant qu'éléments du
processus de développement et inversement, la formation et
l'alphabétisation seront de moindre utilité dans une
société en développement si on les considère comme
des processus isolés».Le Bureau International du Travail
(BIT), qui a réalisé au Nigeria un projet de création
d'activités génératrices de revenus pour les femmes du
secteur du développement de la Santé, a déclaré
qu'«il faudrait inclure l'alphabétisation fonctionnelle afin
d'accroître l'impact de la formation dans les nouvelles filières
professionnelles et technologiques»3 et «en
même temps inclure une formation dans le domaine de la tenue de
registres, de la comptabilité, de l'estimation des prix de revient, des
tarifications etc.»4 .
Au Togo, la planification indicative de l'économie
togolaise a été initiée en 1966 avec le premier plan
quinquennal dénommé « plan de développement
économique et social ». L'exécution de ce premier plan
quinquennal (19661970) n'a pas connu de succès à cause de la
non-participation des populations qui est imputée à
l'analphabétisme. Depuis 1971, divers programmes
d'alphabétisation fonctionnelle utilisant des approches novatrices ont
été élaborés pour le développement de
l'agriculture. La culture du riz a été retenue pour les
régions des Savanes et de la Kara, le coton pour la région
centrale et des plateaux et le manioc pour la région maritime. Ces
programmes étaient à l'actif de l'Etat, puis des
sociétés parapubliques et autres Organisations de la
Société
2FAO, 1980. Agricultural Training: Report of an
Evaluation Study. Food and Agriculture Organization of the United Nations,
Rome.
3 BIT, 1994;Basic management training for micro-enterprises,
Trainers'guide (Genève).p.iii
4 Idem
10
Civile (OSC) qui ont pris sa relève. L'objectif
était de permettre aux adultes analphabètes d'apprendre à
lire, à écrire et à calculer et de mettre ces
connaissances instrumentales à profit pour s'informer et se former en
vue d'accroître leurs productivités et d'améliorer leur
qualité de vie.
C'est dans cette optique que la Société
Togolaise du Coton (SOTOCO) devenue Nouvelle Société
Cotonnière du Togo (NSCT) a augmenté le capital humain de ses
producteurs à travers une vaste campagne d'alphabétisation dans
le cadre de la production cotonnière comme ce fut le cas au Mali et au
Burkina-Faso. Cette initiative de la filière cotonnière togolaise
se justifie par le fait que la survie de la dite société
dépend de l'existence des producteurs et plus encore de
l'amélioration de leur productivité. Cette initiative a-t-elle
atteint son objectif ? Les sociologues et économistes du
développement mettent un accent particulier sur le capital humain pour
l'accroissement de la production agricole. Même si une meilleure
production est conditionnée par la modernisation du secteur agricole
c'est-à-dire l'introduction des innovations dans les techniques de
production, ces techniques ne peuvent être acceptées et mises en
application que par des gens outillés. Il nous semble donc
évident que les activités éducatives ont un impact sur la
production cotonnière. Ce qui justifie notre étude qui porte sur
le thème: « Alphabétisation fonctionnelle et
développement de l'agriculture : cas de l'expérience de la
filière cotonnière togolaise à Agbonou (préfecture
de l'Ogou)». Cette étude se fixe comme objectif
général d'apprécier l'impact de l'alphabétisation
fonctionnelle sur la production cotonnière et par ricochet sur le niveau
de vie des producteurs des GPC d'Agbonou. Comme on peut le remarquer dans la
formulation de cet objectif, notre travail est une étude de cas qui
appréciera l'évolution de la production cotonnière des
néo-alphabètes avant et après les sessions
d'alphabétisation.
Le présent travail de recherche pour l'obtention du
diplôme du Cadre Supérieur de Développement Social
s'articule selon le schéma suivant :
11
Première partie : Approche
méthodologique
o Le chapitre premier intitulé
problématique et cadre conceptuel, présente la
problématique au premier titre. Un deuxième titre intitulé
Revue de littérature, énonce le cadre de référence
théorique qui inclut la définition des principaux concepts
clés de la recherche.
o Le chapitre deux intitulé cadre
pratique de la recherche, met l'accent sur le cadre physique et environnemental
de la recherche dans le titre 1. Le titre 2 (Enquête de terrain) expose
le dispositif méthodologique qui nous a permis de réaliser
l'étude.
Deuxième partie : Résultats de la
recherche
o Le chapitre un, donnera une
présentation statistique des données de terrain (titre 1). Suivra
ensuite dans le titre deux, l'analyse et l'interprétation des
résultats.
o Le chapitre deux, intitulé Apports
de la recherche, mettra l'accent sur les solutions proposées (titre 1)
et les perspectives (titre 2). Elles tiendront compte forcément des
données recueillies.
12
Première partie :
Approche méthodologique
13
Chapitre 1 : Problématique et cadre conceptuel
Titre 1 : Problématique
1.1- Enoncé du problème
Dans les pays en développement, particulièrement
au Togo, le secteur agricole malgré son importance de premier plan dans
l'économie nationale reste dominé par les techniques culturales
essentiellement manuelles. Pilier de l'économie nationale, ce secteur
emploie 2/3 de la population et représente environ 37.7% du
PIB5. Ceci suppose que les producteurs agricoles doivent disposer et
s'armer de connaissances et de compétences susceptibles de
développer l'agriculture. Pourtant, la plupart des producteurs
résidents en milieu rural sont analphabètes, et d'autres n'ont
pas achevé le cycle primaire. Cette situation confronte les producteurs
à d'énormes difficultés à cause du manque
d'information sur les nouvelles techniques culturales et sur les prix des
marchés. Spécifiquement à la filière
cotonnière togolaise, les producteurs ont des difficultés
à maitriser les étapes indispensables à une bonne
production. Par ailleurs le producteur doit avoir l'aptitude de faire des
récoltes échelonnées pour éviter de mélanger
les bons et les mauvais cotons répondant ainsi aux exigences en
qualité de la Société6. La maitrise des
itinéraires techniques est garante d'un rendement moyen de 1.5
T/ha7 sans compter les autres facteurs comme la pluviométrie.
Le non-accès aux informations auxquelles les producteurs devraient avoir
droit, constitue un important facteur de réduction de la production
cotonnière. A ce facteur, s'ajoutent les perturbations du régime
climatique combiné à la dégradation poussée des
terres. Bref, la non-maitrise des facteurs de production due au manque
d'instruction spécifique, conduit à un faible rendement du coton.
Il faut ajouter à tout ce qui précède, le fait que les
producteurs de coton lettrés qui devraient servir d'éclaireurs
aux illettrés dans les Groupement de
5 SCAPE, 2012
6 Il s'agit de la SOTOCO devenue NSCT
7 Entretien à la DSP
14
Producteurs de Coton (GPC), abusent de l'ignorance de ces
derniers et les trichent dans la gestion et la vente d'intrants.
Pour remédier à ce désavantage du manque
d'instruction qui entrave l'épanouissement du producteur et qui
constitue en soi un handicap majeur à sa réalisation et à
sa réussite tant sociale qu'économique, il est invité
à participer à des activités éducatives afin
d'apprendre à lire, à écrire et calculer. Mieux encore,
ces activités éducatives lui procureront des connaissances et
compétences de vie qui lui permettront de développer toutes les
potentialités évidentes dans ses tâches. Ceci suppose que
l'activité éducative à laquelle participe le producteur a
une fonctionnalité. Cette activité éducative est
désignée sous le terme d'alphabétisation chez les adultes
de plus de quinze ans.
A l'opposé de l'alphabétisation traditionnelle
qui est une fin en soi et qui se limite aux connaissances instrumentales de la
lecture, de l'écriture et du calcul, l'alphabétisation
fonctionnelle a une perspective de développement. C'est donc à
juste titre que les producteurs du coton ont bénéficié
d'un tel programme qui envisageait de leur permettre d'être plus
productifs et compétitifs dans l'économie nationale.
Au regard de cette problématique, l'objet de notre
recherche revient à identifier les effets du programme
d'alphabétisation sur la production cotonnière et par ricochet
sur le niveau de vie (social, économique et culturel) des producteurs
des GPC d'Agbonou.
Ceci nous amène à poser la question de recherche
suivante : Est-ce que la production des néo-alphabètes des GPC
d'Agbonou s'est améliorée? Il nous revient dès lors
d'apprécier l'impact des programmes d'alphabétisation
fonctionnelle sur la production cotonnière. Il s'agira notamment
d'étudier les conditions et techniques de production en mettant l'accent
sur les stratégies non classiques pour la maîtrise des
acquisitions et leur application. Nous serons aussi
15
amené à répondre aux questions suivantes
: le programme d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO
a-t-il permis aux producteurs des GPC d'avoir des acquis pédagogiques?
L'acquisition des connaissances instrumentales a-t-elle favorisée le
transfert de compétence influant sur la production ? Quels impacts
l'acquisition des compétences transférées ont-t-ils sur le
niveau de vie du producteur?
Autant de questions qui nous permettront par une analyse
comparative avant et après les sessions d'alphabétisation,
d'établir le lien entre l'alphabétisation fonctionnelle et
l'amélioration de la production cotonnière.
1.2- Hypothèses
L'hypothèse générale de cette
étude est que l'alphabétisation fonctionnelle a contribué
à élever le niveau d'instruction des producteurs, à
augmenter la production cotonnière et à améliorer le
niveau de vie des producteurs de coton.
Nous pouvons décliner cette hypothèse
générale en 3 hypothèses spécifiques qui
constituent les niveaux d'évaluation de la formation (acquis
pédagogique, le transfert de compétence et l'impact) :
> Le programme d'alphabétisation
exécuté par la SOTOCO a permis aux producteurs de coton
d'acquérir les connaissances instrumentales en lecture écriture
et calcul (acquis pédagogiques).
> Le programme d'alphabétisation a contribué
à augmenter la production cotonnière en permettant aux
agriculteurs d'appliquer correctement de nouvelles techniques de production et
d'améliorer ainsi leur rendement (transfert de compétence).
> Le programme d'alphabétisation a contribué
à l'amélioration du niveau de vie des producteurs (impact de la
formation).
16
1.3- Variables
VARIABLES DEPENDANTES :
1- Les connaissances instrumentales et les connaissances
techniques de production du coton ;
2- Augmentation de la production cotonnière ;
3- Amélioration du niveau de vie.
VARIABLE INDEPENDANTE :
+ Le programme d'alphabétisation fonctionnelle.
Il s'agit des différentes composantes du programme de
formation : les objectifs généraux et les contenus de
formation.
VARIABLES DE CONTROLE
Ce sont des variables moins importantes. Elles n'ont pas une
influence directe sur la production cotonnière par rapport au programme
d'alphabétisation des agriculteurs. Elles déterminent
néanmoins l'impact de la formation sur les agriculteurs. Nous en avons
retenu deux (2). Il s'agit du sexe et de l'âge.
17
PRESENTATION DES HYPOTHESES SPECIFIQUES AVEC LEURS
VARIABLES ET INDICATEURS
Hypothèses spécifiques
|
Variables
|
Indicateurs
|
Le programme
d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a
permis aux producteurs de coton d'acquérir les connaissances
instrumentales en lecture écriture et calcul.
|
Variable dépendante
|
- Nombre
d'analphabètes avant et après le
programme ;
- Taux
d'alphabétisme.
|
Connaissances instrumentales Variables
indépendantes
|
- Programme d'alphabétisation
|
Le programme d'alphabétisation a contribué à
augmenter la production cotonnière en permettant aux agriculteurs
d'appliquer de nouvelles techniques de production et d'améliorer ainsi
leur rendement.
|
Variable dépendante
|
- le rendement de la
production ;
- le contenu du
programme et son degré
d'application.
|
Augmentation de la production Variables
indépendantes
|
- Niveau d'instruction ;
- Utilisation des compétences
acquises par les producteurs
|
Le programme d'alphabétisation a contribué à
l'amélioration du niveau de vie des producteurs
|
Variable dépendante
|
- Revenu de
l'exploitation avant et après le
programme;
- Niveau de satisfaction des besoins de la
famille.
|
Amélioration niveau de vie Variables
indépendantes
|
- Taille de la famille.
- Revenu de l'exploitation
|
18
1.4- Objectifs
La présente étude vise à analyser
l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle sur le niveau d'instruction,
la production cotonnière et le niveau de vie des producteurs des GPC
d'Agbonou.
Pour atteindre cet objectif, il s'agira plus
spécifiquement :
> De décrire les connaissances générales
et techniques développées chez les producteurs des GPC
d'Agonou.
> De décrire les différents domaines
d'application de ces compétences.
> D'évaluer l'impact de la formation sur le niveau de
vie des producteurs.
1.5- Justification du choix du thème
Scientifiquement, cette étude vient s'ajouter aux rares
études (mémoires) évaluant l'impact de
l'alphabétisation fonctionnelle exécutée par la SOTOCO.
Sur le plan pratique, le choix de ce thème est
déterminé par l'originalité de l'expérience de la
SOTOCO en matière d'alphabétisation fonctionnelle en milieu de
travail.
Sur le plan subjectif, le choix de ce thème est
justifié par l'intérêt que nous portons à la
pratique réelle des connaissances transmises par l'éducation.
Le choix d'Agbonou se justifie en ce qu'elle est une zone
semi-urbaine et l'Ogou est l'une des préfectures de la Région des
Plateaux où se développent les cultures de rente dont le coton
qui nous intéresse et intéresse plus les producteurs à
cause de sa rentabilité. Agbonou est en outre un quartier
périphérique d'Atakpamé où se trouve le
siège national de la NSCT.
19
Titre 2 : Revue de littérature
Aucune recherche scientifique ne se fait "ex nihilo".
Aussi nous est-il indispensable de passer en revue la littérature
existante dans le cadre de notre mémoire. Bien que notre revue ne soit
exhaustive elle nous a permis de comprendre les contours de notre
problème. Cette revue de littérature sera présentée
en trois parties : une première partie portera sur la revue
thématique, une deuxième partie abordera la revue conceptuelle et
la dernière partie fera l'objet d'une analyse critique de la
documentation existante c'est-à-dire l'enseignement tiré.
2.1- Revue thématique
A la lumière de nos différentes lectures
(mémoires, rapports, et autres documents), plusieurs auteurs ont
établi une étroite relation entre
l'éducation/alphabétisation et la production agricole.
Dans une de ses publications, Linh (1994) a estimé que
l'efficacité technique des exploitations agricoles productrices de riz
au Vietnam est significativement influencée par l'éducation
primaire des exploitants et les facteurs régionaux.
L'Afrique n'est pas restée en marge de cette mouvance.
Ainsi, Nkamleu (2004) analyse la croissance de la productivité globale
des facteurs de production et sa décomposition en évolution
technologique et évolution de l'efficience. L'étude conclut que
l'évolution technologique a été le principal obstacle
à la réalisation de niveaux élevés de
productivité des facteurs en Afrique subsaharienne durant la
période considérée.
Plusieurs études réalisées au
Burkina-Faso montrent que le niveau d'efficacité des producteurs est
très faible. Zonon (1996), Kaboré (1996) estiment le niveau
d'efficacité des producteurs burkinabè à environ 40% ; ce
qui signifie que les producteurs pourraient augmenter leur production à
60% si leur efficacité
20
technique s'améliorait. Dans la littérature,
l'éducation est un facteur le plus cité par les auteurs comme
facteur explicatif du niveau de l'efficacité des producteurs (Zonon,
2003).
Cependant, il n'y a pas de consensus global concernant
l'impact de l'investissement dans l'éducation sur la productivité
des paysans. Gurgand (1994, 1997) trouve que l'éducation à un
rendement négatif dans l'agriculture en Côte d'ivoire. Par contre,
Tilak (1993) et Coltear (1990) font une revue de plusieurs études en
Asie et en Europe montrant que l'alphabétisation a un impact important
sur le niveau d'efficacité des paysans. Dans une revue objective de
recherche éducative en Afrique occidentale et centrale, Maclure (1997
pp. 8687) fait remarquer que d'un côté, l'Education Non Formelle
(ENF) est étroitement liée à des améliorations dans
plusieurs domaines notamment la production agricole et les autres
activités génératrices de revenus, mais aussi les
compétences managériales améliorées des membres des
coopératives agricoles. D'un autre côté, il signale que la
médiocre qualité de la mise en oeuvre de l'alphabétisation
et des autres formations pour les adultes pauvres et non scolarisés a
déçu à la fois les bailleurs de fonds et les
bénéficiaires. L'objet de cette évaluation est donc de
chercher à identifier les meilleures approches et méthodes
capables de garantir que les compétences en lecture, écriture et
calcul, aident les plus pauvres à développer des activités
productives leur permettant de ne plus vivre dans la pauvreté. Dans ce
sens, Cogneau et al. (2006) montrent que seul le niveau d'éducation du
chef d'exploitation avait un impact significatif sur la productivité
agricole en Ouganda et à Madagascar. Depuis le lancement du Programme
Expérimental Mondial d'Alphabétisation dans les années 60
(Gillette, 1999) et la WCEFA de 1990, il a été
répété que l'alphabétisation et l'éducation
de base favorisaient la productivité de l'économie. Selon la
plupart des recherches empiriques menées sur le sujet et
rapportées dans quelques études, il existe un rapport entre le
nombre d'années de scolarité
21
(essentiellement dans l'enseignement primaire) et le revenu ou
la productivité professionnelle. Dans le secteur de l'agriculture, des
études confirment l'idée selon laquelle une année
supplémentaire de scolarité primaire peut exercer un effet direct
sur les rémunérations et la production agricole (Jamison et
Moock, 1984).
De cette analyse de la littérature existante,
ressortent des concepts liés à notre étude.
2.2- Revue conceptuelle
Tous les discours scientifiques (recherches, analyses,
hypothèses, etc.) utilisent des concepts clairs et précis afin de
se démarquer de la confusion qui caractérise le sens commun. Un
concept « est une définition des caractères
spécifiques d'un projet (d'étude) par rapport à l'objectif
ciblé »8. Il suppose un degré de
précision et de classification supérieure à la notion qui
désigne une image mentale assez floue. Par conséquent, nous
devons définir clairement les mots clés de notre
thématique pour permettre une bonne compréhension mais aussi pour
faire l'unanimité de sens de notre travail comme le recommande Emile
Durkheim (1986) : « La première démarche du sociologue
doit être de définir les choses dont il traite afin que l'on sache
de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable
condition de toute preuve, de toute
vérification.»9
8 Le Petit Larousse Illustré 2011
9 Emile DURKHEIM, 1986 cité par AKOEGNON Adjo K. La
participation communautaire aux projets de développement en
milieu rural: cas du projet de production d'ananas dans la communauté de
Wonougba Séva, Mémoire pour l'obtention du diplôme de
maîtrise ès lettres, 2011, p. 16, UL, TOGO.
22
V' Education des adultes
Elle est « l'ensemble des processus organisés
par lesquels toute personne considérée comme adulte dans la
société ou la culture à laquelle elle appartient,
développe ses aptitudes, enrichit ses connaissances, améliore sa
qualification technique ou professionnelle, la réoriente et suscite des
changements dans ses attitudes et ses comportements, dans la double perspective
d'un développement social, économique et culturel
équilibré et indépendant»10
V' Alphabétisation
Le Vocabulaire de la Langue Pédagogique
(1971) définit l'alphabétisation comme « l'ensemble des
signes graphiques d'une langue disposés suivant l'ordre établi ou
un petit livre qui, dans la méthode traditionnelle d'apprendre à
lire, contient les premiers exercices de lecture ». Quant au
Dictionnaire Encyclopédique de Pédagogie
Moderne, il la désigne par « une action
méthodique en vue de l'élimination rapide de
l'analphabétisme parmi les adultes d'un groupe humain,
spécialement dans les pays en voie de développement
»11.
L'alphabétisation débouche en principe sur la
post-alphabétisation, phase de l'activité intellectuelle du
néo-alphabète qui peut s'adonner à la lecture et à
la recherche. A cette étape, le néo-alphabète fait
l'exercice des connaissances et compétences acquises qu'il renforce.
Nous distinguons trois grands types d'alphabétisation.
10 Ahodékon S.C, 2005 cité par Marcelin KOBA.
Problématique de la contribution de l'alphabétisation à
l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : cas
de Cotonou en République du Bénin, Mémoire de fin de
4ème année universitaire, 200, p.26, UAC, BENIN.
11 Foulquié P. 1971, Dictionnaire
Encyclopédique de Pédagogie Moderne, Paris.
· 23
L'alphabétisation traditionnelle ou
classique
Cette alphabétisation a pour objectif l'enseignement
de la lecture, de l'écriture et du calcul (LEC) afin de permettre au
néo-alphabète d'accéder à la communication
écrite ou imprimée dans une langue.
Dans ce contexte, l'apprenant est considéré
comme n'ayant pas de préoccupation personnelle importante. On lui
apprend essentiellement à savoir lire, écrire et compter/calculer
en se basant sur les réalités les plus banales de la vie, sans
alors tenir compte de ses besoins et de ses activités.
L'alphabétisation traditionnelle a un caractère
ponctuel. Elle est mise en oeuvre sans aucune étude de milieu
préalable des besoins, et se base sur des thèmes
généraux qui pourront servir les initiateurs (politique,
religion). Elle ne permet pas une continuité ou une consolidation des
acquis de sorte qu'à la fin, les personnes alphabétisées
retombent dans l'analphabétisme après quelques temps. Elle ne
considère pas les données telles que l'âge, l'effectif, le
sexe, les niveaux, la motivation et le cadre de déroulement. Cet
état de chose entraîne des contraintes et réduit
considérablement le bénéfice que chacun devrait tirer
individuellement de cette formation. Etant un processus de formation à
sens unique dans lequel seul le formateur détient le savoir, on note une
passivité quasi-totale imposée aux participants. Le programme des
séances est donc imposé et par ricochet l'apprenant ne participe
pas à l'élaboration. Cette forme d'alphabétisation ignore
la promotion technique durable des populations locales.
· Alphabétisation
conscientisante
Conçue par le Brésilien Paulo FREIRE en 1961,
l'alphabétisation conscientisante avait pour objectifs, entre autres, de
faire prendre conscience aux populations opprimées, de leurs conditions
d'exploitation. La méthode de FREIRE s'appuie d'abord sur une analyse
politique du système socio-
24
économique du milieu dans lequel elle doit s'appliquer
; contrairement à la méthode traditionnelle qui s'appuie sur un
monologue incitant à la mémorisation. Les membres du groupe
opprimé (et apprenants) assistés d'un animateur, se livrent
à un examen critique d'une situation qui les préoccupent et sont
amenés ensuite dans un renversement idéologique, les poussent
à être «sujets créateurs» au lieu d'être
seulement «objets». La méthode utilisée est le
dialogue, le médium étant la langue maternelle des apprenants.
· L'alphabétisation
fonctionnelle
Elle vise la communication à l'apprenant d'une
connaissance qui lui suggère un comportement afin qu'il puisse agir en
faveur du milieu dans lequel il vit et sur lui-même. Ce concept a
été lancé et défini en 1965 à
Téhéran, lors du Congrès des Ministres de l'Education des
pays du Tiers Monde. Ce type d'alphabétisation cherche à
accroître la production des analphabètes à travers
l'apprentissage de la lecture, l'écriture et le calcul. Il faut qu'elle
soit le fruit d'un projet de développement ; et parte dans un premier
temps d'une étude du milieu pour recenser les besoins des populations et
tous les aspects des problèmes. Le programme, les stratégies et
les moyens d'action de cette forme d'alphabétisation sont définis
de manière concertée avec la population sur la base des
problèmes rencontrés dans la vie socioprofessionnelle. Elle
suppose un dépassement de l'apprentissage rudimentaire de la lecture et
de l'écriture. L'analphabète qui suit cet enseignement, peut
s'intégrer socialement et économiquement dans un monde nouveau
où les progrès techniques et scientifiques exigent de plus en
plus de connaissance et de spécialisation. C'est une contribution
à la libération de l'homme et à son plein
épanouissement, tout en créant les conditions indispensables
à une prise de conscience critique des contradictions et des objectifs
de la société dans laquelle il vit.
25
L'alphabétisation fonctionnelle se distingue de celle
traditionnelle dans la mesure où elle permet de considérer
l'analphabète apprenant comme un individu en situation de groupe, en
fonction d'un milieu donné dans une perspective de développement.
Au cours de l'action d'alphabétisation, l'individu apprend à
défendre ses droits au moment même où le groupe tout entier
comprend la nécessité de formuler ses besoins et de prendre ses
responsabilités face aux problèmes sociaux, économiques et
culturels. Ici, la formation n'est pas à sens unique comme c'est le cas
en alphabétisation traditionnelle. Le bénéficiaire est
actif et participe bien aux séances parce que les enseignements
répondent à ses besoins. Elle prône les compétences
techniques, professionnelles et culturelles des populations.
y Education
Dans le Dictionnaire Actuel de
l'Education, Legendre définit l'éducation comme
«l'ensemble des valeurs, des concepts, des savoirs et des pratiques
dont l'objet est le développement de l'être humain et de la
société».12
Selon Foulquié (1971), l'éducation signifie
l'action de former l'apprenant, c'est-à-dire de l'aider dans le
développement de ses virtualités spécifiquement humaines
(intellectuelles et morales).
Dans le cadre de cette étude l'éducation est une
opération de transmission de connaissances différentes dans le
souci de transférer des capacités en vue d'un changement.
y Education Formelle
L'éducation formelle « comprend toutes les
formes d'éducation et de formation conduite dans un cadre
organisé et structuré. Elle comprend : l'éducation
de
12 Legendre R., 1993, Dictionnaire Actuel de
l'Education, Guérin & Eska, Québec & Paris.
26
base, l'enseignement secondaire, l'enseignement
supérieur, la formation professionnelle » 13.
y Education informelle
L'éducation informelle « est faite de
façon diffuse. Elle a pour principaux véhicules, la cellule
familiale, les groupes sociaux, les médias communautaires et les autres
instruments de communication, les divers mouvements associatifs, la
communauté, les scènes de vie, le spectacle de la rue,
etc.» 14
y Education Non Formelle
L'éducation Non Formelle « est une forme
d'enseignement qui se déroule en général dans un cadre
extrascolaire en s'efforçant de prendre en compte les
réalités du milieu, de s'ouvrir et de responsabiliser les
différents acteurs de l'éducation concernés (familles,
professionnels, et responsables locaux). Elle se caractérise par son
public varié (jeunes et adultes) et la diversité des contenus.
»15
V' Productivité
Le concept de productivité tire son origine du verbe
latin producere qui signifiait « mener en avant,
présenter, étendre mais aussi procréer, développer,
faire grandir »16, et du participe correspondant
productus. En général, la productivité est
définie comme le rapport entre la production d'un bien ou d'un service
et l'ensemble des intrants nécessaires pour le produire. Elle constitue
en fait, une mesure de l'efficacité avec laquelle une économie
met à profit les ressources dont elle dispose pour fabriquer des biens
ou offrir des services
13 KOBA. M.2005 ; Problématique de la contribution de
l'alphabétisation à l'amélioration de la santé
communautaire en milieu urbain : cas de Cotonou en République du
Bénin
14 Idem
15 Idem
16 KANE G.Q., 2010 ; Analyse des performances productives des
exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetele
27
(Gamache, 2005). Autrement dit, la productivité est le
rapport entre la production et l'ensemble ou partie des ressources mises en
oeuvre pour la réaliser.
Ainsi, améliorer la productivité ce n'est pas
travailler dur, mais travailler intelligemment. La productivité permet
de mesurer l'efficacité du système productif, c'est donc une
comparaison entre la production réalisée et les quantités
de facteurs de production utilisés.
De toutes ces définitions, nous retenons dans le cadre
de cette étude que la productivité se définit comme le
rapport entre ce qui est produit et les unités "d'input"
(entrants) qui ont été consommées pour y parvenir.
V' Niveau de vie
Selon le Petit Robert, le niveau de vie désigne la
quantité de biens et de service que le revenu d'un individu (d'un groupe
social ou d'une nation) lui permet d'acquérir.
V' Revenu
Le revenu est « ce qui revient à quelqu'un,
à une collectivité) comme rémunération du travail
ou fruits du travail »17.
2.3- Enseignements tirés
Comme nous l'avons souligné plus loin, cette revue est
loin d'être exhaustive. Nonobstant, elle nous permet de nous rendre
à l'évidence de l'impact positif, négatif voire neutre des
programmes d'alphabétisation ou d'éducation sur la
productivité agricole. A vrai dire, très peu d'études
empiriques traitent de
17 Le Petit Robert, 2012 ; Dictionnaire alphabétique et
analogique de la langue française
28
l'impact économique des programmes
d'alphabétisation de courte durée dans les pays en
développement.
Les enseignements tirés de cette revue
littéraire sur la corrélation de l'alphabétisation et la
productivité agricole montre que la formation constitue un capital
humain qui permet aux producteurs de maitriser les nouvelles techniques
culturales. Ces techniques enseignées à travers les programmes de
formation lorsqu'elles sont judicieusement utilisées par le producteur
conduisent à un meilleur rendement lorsqu'on écarte les autres
facteurs de production. Le niveau d'instruction est un déterminant fort
du niveau de vie et d'une meilleure participation à la vie de la
communauté. En participant aux programmes d'alphabétisation, le
producteur assure son propre développement sur le plan santé, de
la pratique de l'hygiène, de l'éducation des enfants.
L'alphabétisation contribue donc à l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement. Au-delà des
connaissances acquises à travers cette revue, il nous revient, de nous
confronter aux réalités du terrain pour apporter un plus à
la documentation existante.
Ce premier chapitre nous a permis de cerner le contour de
notre recherche à travers la problématique et le cadre conceptuel
; dans le chapitre suivant, il sera question du cadre pratique de notre
recherche où nous ferons la présentation du site de la recherche
et des dispositifs de l'enquête de terrain.
?
LEGENDE
Les régions
Région des Savanes Région de la Kara
Région centrale Région des plateaux
Région maritime
Limite des régions
Limite des préfectures
~~ ~~~~~~ ~~ ~~~~~~~ ~~~~ ~~~~ ~~
~~~~~~~~ ~~~~~ ~~~ ~~~ ~~~ ~~~~~~
~~~~ ~~ ~~~~~~~~
29
Chapitre 2 : Cadre pratique de la recherche
Après avoir posé la problématique
et cerné le cadre conceptuel de notre recherche, il
nous semble indispensable de donner une vue d'ensemble sur le contexte physique
et humain de notre recherche.
Titre 1 : Site de la recherche
Carte N° 1 : Carte du Togo assortie de la
carte de l'Afrique de l'Ouest
30
Carte N° 2 : Carte de la région des
Plateaux assotie de la carte du Togo
31
Carte N° 3 : Localisation de la zone
d'étude
Source: DRSCN/P
32
Dans cette partie, nous aurons à présenter
l'environnement physique, humain et socioculturel du site de recherche.
1.1- Environnement physique
La préfecture de l'Ogou est l'une des 12
préfectures composant la région des plateaux. Elle est
limitée au Nord par les préfectures d'Anié et du
Moyen-Mono, au sud par les préfectures de Haho et de l'Est-Mono,
à l'Est par la République du Bénin et à l'Ouest par
la préfecture d'Amou. Elle couvre une superficie de 3 817 km2
soit 22.66% de la superficie totale de la région. La ville
d'Atakpamé est en même temps le Chef-lieu de la Préfecture
de l'Ogou et de la Région des Plateaux. Atakpamé est
située à 160km au nord de Lomé et distante de 3km
d'Agbonou. La ville d'Atakpamé est limitée au Nord par le village
de Awagomé dans le canton de N'tivou, au Sud par le village de Datcha
dans le canton de Datcha, à l'Est par les villages d'Atokodje et
d'Otesse respectivement dans les cantons d'Akparé et de Katoré et
à l'Ouest par le village de Hihéatro dans la Préfecture
d'Amou.
1.1.1- Le relief
Le milieu naturel de la Région des Plateaux est
marqué par une plaine (2/3 de la superficie totale) à l'Est
où se situe la préfecture de l'Ogou et une chaîne de
montagnes à l'Ouest (chaîne de l'Atakora) composée des
plateaux : Akébou, Akposso, et Danyi, et des montagnes (700 à 900
m d'altitude) dont le pic d'Agou le plus haut sommet du Togo (986m d'altitude)
et des montagnes du centre ville d'Atakpamé communément
appelée la ville aux sept (7) collines.
1.1.2- Le climat
De par son relief contrasté et varié, la
région des plateaux bénéficie d'un climat relativement
nuancé. Les différentes zones de la région sont
inégalement arrosées :
33
- L'extrême nord-est de la plaine orientale
connaît une seule saison pluvieuse allant d'avril à octobre avec
1000 à 1100 mm par an (climat tropical humide). La saison sèche
dure de 5 à 6 mois.
- La plaine centre-sud, le moyen-mono et la plaine d'Agou
jouissent d'un climat équatorial de transition avec deux saisons
pluvieuses de mars à juillet pour la grande saison pluvieuse avec 1100
à 1400mm par an. La saison sèche dure de quatre (04) à
cinq (05) mois.
- La partie montagneuse est la région la plus
arrosée du Togo. Elle provoque des variations pluviométriques
importantes permettant de maintenir dans cette zone une humidité
permanente. Les précipitations vont de 1400 à 1800 mm avec trois
(03) à quatre (04) mois de saisons sèche.
Bref, la région des plateaux est l'une des
régions les mieux arrosées du pays. Actuellement, ces saisons
sont caractérisées par une certaine irrégularité
des précipitations. Les températures moyennes annuelles diminuent
de l'est à l'ouest, allant de 27°C à la frontière
béninoise à 22°C sur les hauteurs de Kloto. Le mois le plus
chaud est le mois de février avec un maximum de 34°C et un minimum
de 21°C, tandis que le mois d'août enregistre les
températures les plus basses avec un maximum de 25°C et un minimum
de 19°C.
1.2- Environnement humain et socioculturel
Selon les résultats définitifs du
quatrième recensement général de la population et de
l'habitat (2010), la population de la région est passée de 650
393 habitants en 1981 à 1 375 165 habitants en 2010 avec un taux de
croissance annuel moyen de 2.58%. La densité est passée de
38hbts/km2 en 1981 à 81hbts/km2 en 2010. Cette
population est en majorité féminine (696 974 femmes) contre une
population masculine de 678 191 hommes. La Préfecture de l'Ogou est la
plus peuplée de la région des plateaux après celle de Haho
(247 817hbts). Ogou a une population féminine de 115 744 femmes et une
population masculine de 110 564
34
hommes soit un total de 226 308 habitants. Selon le milieu de
résidence, la population de l'Ogou est essentiellement rurale avec 157
047hbts soit 69,39% contre une population urbaine (Atakpamé) de 69
261hbts soit 30,61%.
1.2.1- La population et la culture
Les groupes ethniques prédominant de la
Préfecture sont les Ifè, les Houdou, les Akposso et les Fon. Les
ethnies allogènes sont principalement les Kabyè, les Nawda, les
Lamba, les Tem et les Yorouba. On les retrouve pratiquement dans tous les
villages.
Les structures traditionnelles portent sur la Chefferie, les
rites, les us et coutumes. On note que la chefferie fortement
hiérarchisée occupe une place clé dans la
société. Garante des us et des coutumes, la chefferie veille au
respect des droits et devoirs de chaque composante de la communauté.
Le mariage coutumier existe dans la Préfecture et
chaque communauté a sa manière de le célébrer.
La principale fête de la Préfecture est
Odontsu ou fête des ignames célébrée dans
le mois d'août de chaque année.
Sur le plan religieux, le christianisme est la religion
prédominante suivie de l'animisme et de l'islam.
1.2.2. L'organisation économique
L'agriculture est l'activité principale de la
préfecture de l'Ogou et occupe 80% de la population. Le système
de culture est basé essentiellement sur des associations de cultures
dont les principales sont le coton, le maïs, le niébé,
l'igname l'arachide et l'ananas. La culture des fruitiers, du caféier et
du cacaoyer est plutôt prépondérante dans les plateaux
ouest où les cultures de rente occupent les 2/3 de la superficie des
terres cultivées. C'est une agriculture traditionnelle utilisant des
outils rudimentaires tels que la houe, la daba, le
35
coupe-coupe. L'élevage des ovins, des caprins et de la
volaille est pratiqué dans la préfecture.
1.2.3. Histoire et champ du développement : acteurs
politiques et programmes
Les Ifê de Modjigbéri (un sous-quartier Tchetti),
un des rameaux du groupe Ifê de Tchetti furent les premiers occupants du
site d'Agbonou. Leur installation à Agbonou remonte probablement au
XVIIIème siècle et marque le temps des grands assauts
subis par les Ifê de la part des Dahoméens. «
Agbonou» signifie littéralement « le portail
». Le nom incarne à lui seul toute l'histoire du village.
Selon la légende, il y avait un fétiche du nom de «
éri ogou dougbé » c'est-à-dire «
qui voit le danger et crie » à l'entrée de la ville
d'Atakpamé. Ce fétiche était chargé d'alerter les
guerriers résidant dans la forêt d'une éventuelle
arrivée d'ennemis. Ce fétiche était gardé par un
certain ATSA, fondateur du village, qui habitait les lieux avec sa famille et
adeptes du fétiche. Son fils ATSA AFFO céda plus tard le terrain
de la gare ferroviaire aux colons allemands pour leurs installations. Par la
suite, voulant être protégé par le fétiche et
cherchant une certaine sécurité, les familles AHANOU, SOSSAVI,
DOKU ont fini par rejoindre les premiers occupants du village en occupant
respectivement les localités connues aujourd'hui sous le nom
d'Agbonou-CEET, Agbonou-Kpotamé et Agbonou-Campement. On peut ajouter
à ce facteur spirtuel, un autre facteur pas des moindres ; il s'agit de
l'aspect physique du village qui s'étend sur une plaine propice à
l'agriculture contrairement à la ville d'Atakpamé qui a un relief
montagneux ce qui engendre une érosion intensive impropre à
l'agriculture. Sur le plan social et organisationnel, toutes ces
premières familles vivaient en harmonie et avaient chacune un doyen de
famille. Ces doyens élisent un chef responsable unique choisi par
rapport à ses compétences morales et
spirituelles18.
18 Fagbedji K.G., 2009, Agbonou : Dynamique d'un quartier
périphérique d'Atakpamé.
36
Aujourd'hui, la Préfecture de l'Ogou est
constituée de huit Cantons à savoir : les cantons de Houdou, de
Gnagna, de Djama, de Katoré, de N'tivou, de Datcha, de Gléi et
d'Akparé qui comporte le quartier d'Agonou19. Ces cantons
sont dirigés par des Chefs Cantons. Tous les ministères y sont
représentés. La préfecture est pourvue en structures
préfectorales et locales de coordination des actions de
développement. Ce sont les comités préfectoraux, les
Comités de Développement à la Base (CDB). Ces
comités sont appuyés par des services techniques
déconcentrés de l'Etat (les Directions Régionales du
Développement à la Base, de l'Agriculture, de l'Action Sociale
etc.) et des acteurs non étatiques (les ONG, les associations, les
institutions bancaires etc.).
1.2.4. Aperçu sur la NSCT
D'après son magazine20, la Nouvelle
Société Cotonnière du Togo (NSCT) est une
société d'économie mixte créée le 29 mars
2009 en remplacement de la Société Togolaise du Coton (SOTOCO)
qui était une société d'Etat. Le capital social de la NSCT
est deux milliards (2.000.000.000) de francs CFA, constitué à 60%
par l'Etat et 40% par la Fédération Nationale des Groupements de
Producteurs de Coton du Togo (FNGPC).
La NSCT a pour objet d'assurer le développement et la
valorisation de la culture cotonnière sur toute l'étendue du
territoire national.
A ce titre, elle assure essentiellement :
- Le soutien à la production ;
- L'évacuation du coton-graine et la gestion des usines
d'égrenage ;
- La commercialisation des produits finis.
A propos de la qualité du produit, la fibre togolaise
est créditée d'une bonne réputation de qualité. Le
Togo produit une qualité de coton fibre très compétitive
et recherchée par les filateurs. En moyenne, le Togo vend environ 80% de
sa production dans les grades de qualités supérieures.
19 Aujourd'hui, Agbonou est devenue un quartier de la ville
d'Atakpamé
20 Les Trois Capsules, N°002-Janvier 2013
37
En ce qui concerne l'évolution de la production
cotonnière au Togo, il faut noter que la production cotonnière
togolaise a connu une progression impressionnante passant de 4.516 tonnes en
1978 à 174.000 tonnes 2004/2005, après avoir atteint la plus
haute performance, 187.700 tonnes en 1998/1999.
Cette production a considérablement chuté
à partir de 2005/2006 jusqu'à moins de 40.000 tonnes, suite
à une série de dysfonctionnement intervenus dans le secteur
à partir des années 2000.
D'importantes actions ont été entreprises par le
Gouvernement pour le redressement de la filière, son
développement durable et la viabilité du secteur. La perspective
à moyen terme est d'atteindre un plancher de 120.000 tonnes de
coton-graine, soit 50.400 tonnes de fibres par an.
1.2.5- Situation de l'éducation formelle et non
formelle
1.2.5.1- Le système formel
L'éducation et la formation ont toujours
été des piliers fondamentaux dans les différentes
stratégies de développement du Gouvernement togolais. Le plan
sectoriel de l'éducation (PSE), adopté en 2010, constitue le
cadre de planification du secteur.
L'analyse de la scolarisation au niveau de l'enseignement
primaire montre que le taux brut de scolarisation au niveau régional
s'élève en 2012 à 135% (136,5% pour les garçons,
133,5% pour les filles). Même si l'accès tend à se
généraliser, 67.1% (74% pour les garçons, 59.4% pour les
filles), nombreux sont les enfants qui accèdent à l'école
primaire mais ne vont pas au terme de leur scolarité. Ce taux
représente le taux le plus faible des régions du Togo. La vision
du gouvernement est d'atteindre un TBS de 100% en 2020. Au niveau national ce
taux est passé de 66.6% en 2007 à 75.7% en 2011. Par ailleurs, au
niveau des plateaux, selon les données du Ministère des
Enseignement Primaire Secondaire et de l'Alphabétisation (MEPSA,
2011-2012), 81.6% (83,4% pour les garçons et 79,7% pour les filles) des
enfants de la tranche de 6 à 11 ans fréquentent une
38
école primaire. Les mesures de gratuité des
frais d'inscription dans les écoles primaires publiques
appliquées à l'échelle nationale ont nettement
contribué à améliorer l'accès de tous les enfants
et en particulier les plus pauvres. Toutefois, on constate encore des
disparités régionales et surtout locales dans l'accès et
partout des groupes d'enfants restent hors de l'école. Il s'agit le plus
souvent d'enfants vulnérables, dont certaines catégories sont
identifiées : les enfants handicapés, les enfants travailleurs
que l'on retrouve surtout en milieu urbain dans les marchés et, pour les
filles, comme domestiques dans les familles.
1.2.5.2- Le système non formel :
l'alphabétisation
Les données du QUIBB montrent que le taux
d'alphabétisation est en nette progression au Togo. Il est passé
de 56,9% en 2006 à 64% en 2011. Selon les résultats du QUIBB
(2011), les femmes sont moins alphabétisées (52,4%) que les
hommes (76,9%).
Les cours d'alphabétisation se déroulent en
français en milieu urbain à l'intention des
déscolarisés dans le souci de leur permettre un rattrapage
scolaire. Outre le français, quatre (4) langues nationales à
savoir, l'Ewé, le Tem, le Kabyè et le Ben sont retenues pour les
cours d'alphabétisation. Néanmoins, la possibilité est
donnée aux populations lorsque les conditions didactiques sont
réunies de suivre les cours d'alphabétisation dans leur langue
maternelle. Actuellement, dans un élan ou un dynamisme de
développement participatif, l'Etat togolais tend à
libéraliser le secteur de l'éducation non formelle. Les
organisations de la société civile sont amenées «
à prendre davantage part au développement de l'enseignement
primaire en général » tout en s'engageant à prendre
« ...toutes les dispositions nécessaires pour encourager
l'enseignement confessionnel à se restructurer et à se
développer pour mieux participer aux efforts engagés.. .»
21
21 Politique nationale du secteur de l'éducation et de la
formation, p. 19
Aussi, dans le souci de favoriser l'accès à
l'éducation aux personnes déscolarisées, nombreux sont de
nos jours les promoteurs qui conduisent les programmes d'éducation non
formelle sur le territoire national. C'est à ce prix que
l'éducation non formelle dont l'alphabétisation a permis
d'atteindre certaines performances et de capitaliser des résultats sur
les bénéficiaires. Ainsi, l'alphabétisation fonctionnelle
développe des thèmes de formations axés sur les
activités des adultes par rapport aux réalités de leur
milieu de vie. Le caractère multidimensionnel de cette approche lui
procure toute son efficacité. De ce fait, les thèmes
développés dans l'alphabétisation fonctionnelle visent
à donner aux apprenants les connaissances nécessaires dans les
domaines de la santé, l'agriculture, l'environnement, l'instruction
civique, le développement communautaire, socio-économique et
culturel.22
39
22 Rapport d'étude sur la diversité de l'offre
éducative au Togo, p.36
40
Titre 2 : Enquête de terrain
Pour vérifier nos hypothèses, il nous est
indispensable de confronter nos variables sur un champ social. Nous avons
à cet effet identifié un groupe de personnes qui constitue notre
population cible.
2.1- Population cible
La présente étude a pour contexte restreint de
recherche le quartier d'Agbonou. L'enquête a lieu dans les Groupements de
Producteurs de Coton (GPC).
2.2- Paysage des
enquêtés/Echantillonnage
Dans le cadre de cette recherche, les producteurs
alphabétisés des GPC d'Agbonou constituent notre principale
cible. Pour étudier les cibles, nous ne pourrons pas prélever des
informations sur l'ensemble des unités statistiques qui constituent la
population cible. Comme le souligna Johnson (2000), « il n'est pas
nécessaire de manger le boeuf entier pour savoir qu'il est coriace
».23 Etant donné que notre population cible
principale présente des variabilités homogènes, nous avons
choisi les 25% de la population de référence (510
néo-alphabètes). Au total, nous aurons 128
néo-alphabètes (prévision) répondant à nos
questions pour l'ensemble du travail. Pour déterminer la taille de
l'échantillon, les éléments suivants ont été
pris en considération : être néo-alphabète, faire
partie d'un GPC24 d'Agbonou et avoir suivi la formation entre 2000
et 2005.
Du fait que les programmes d'alphabétisation impliquent
également des acteurs tels que les alphabétiseurs ou volontaires
et les chargés de programme qui sont les responsables de la
filière cotonnière togolaise, ces derniers constituent du
23 Johnson S., cité par Amenya, E.I.N., 2005 ;
Evaluation des programmes d'alphabétisation destinés aux
auditrices duTogo. Cas des centres alpha de Lomé Commune, CUSE,
mémoire de DEA, Dakar.
24 Liste complète des GPC de la recherche :
Akakayi, Otchanani, Kelekpe- niare, Kelekpe-ngberi,
Lassegnon, Kpakpo, Kotadjou, Agbodrafo, Okougnowou, Ntchoni,
Foukote, Bocco, Adougbela.
41
point de vue de leur implication, la cible secondaire. Ils sont
associés à la recherche afin que nous ayons une vue plus
complète du contexte.
2.3- Outils de collecte et leurs supports
L'objectif de chaque enquête est de recueillir des
informations. Dans le cadre de cette étude, nous avons essentiellement
opté pour le questionnaire, l'entretien et la recherche documentaire
comme outils de collecte.
2.3.1- Le questionnaire
Pour recueillir les données nécessaires à
la vérification de notre hypothèse générale, nous
avons utilisé un questionnaire. Ce dernier a été
conçu et aménagé suivant la principale cible de notre
étude. Globalement, notre questionnaire comporte les sections suivantes
: Identité de l'enquêté, Programme
d'alphabétisation, Production et le rendement du coton,
Amélioration du niveau de vie et une dernière section qui
renseigne sur les perspectives de l'alphabétisation.
Le questionnaire type est mixte. Il y a des questions
fermées, des questions semi-ouvertes, et des questions ouvertes. Des
questions présentant les informations sur une échelle d'attitude
ont été introduites.
En général il existe deux (2) modalités
d'administration du questionnaire : l'administration directe où le sujet
remplit seul le questionnaire et l'administration indirecte où
l'enquêteur consigne les réponses du sujet interrogé. Nous
avons retenu l'administration indirecte du questionnaire.
Pour consolider les informations recueillies à travers
le questionnaire, nous avons opté pour une autre méthode de
collecte d'information qu'est l'entretien.
2.3.2- L'entretien
Technique destinée aux recherches de type qualitatif,
l'entretien permet d'obtenir des renseignements approfondis. L'entretien nous a
été nécessaire pour
42
apprécier le niveau de vie des producteurs et de
comprendre davantage l'utilité qu'ils tirent de l'alphabétisation
dans le cadre de leur métier. Nous avons donc conçu un guide
à cet effet pour les responsables des programmes
d'alphabétisation de la filière cotonnière. D'autres
entretiens formels et informels avec les personnes ressources nous ont
été aussi utiles pour atteindre l'objectif de notre
étude.
Pour affiner davantage nos informations, nous ne nous sommes
pas limité aux deux techniques sus mentionnées. Une recherche
documentaire été indispensable.
2.3.3- Recherche documentaire
Préalablement voire même au cours de
l'étude, cette technique a été utilisée pour avoir
une bonne orientation de l'étude et obtenir des informations
complémentaires susceptibles de consolider nos données de base.
Pour L. ALBARELLO (2003) : « c'est une méthode de collecte et
de vérification des données ; elle vise l'accès aux
sources pertinentes, écrites ou non et à ce titre, elle fait
partie intégrante de l'heuristique de la recherche ». C'est
aussi une technique des recherches qualitatives qui visent à approfondir
les informations. Plusieurs documents ont été consultés
à cet effet dans les bibliothèques de la place, dans
différents services mais aussi sur l'internet qui est un moyen
incontournable de recherche de notre ère.
2.4- Déroulement de l'enquête
Deux phases d'enquête ont été
nécessaires pour nous, dans le cadre de cette étude. Il s'agit de
la pré-enquête et de l'enquête proprement dite.
2.4.1- La pré-enquête
Ce type d'enquête est généralement
destiné à une évaluation de la phase théorique de
la recherche en vue d'aboutir à la faisabilité effective de
l'étude. Pour ce faire, il est conseillé de séjourner dans
le milieu d'étude en vue de
43
mettre à l'épreuve les dispositifs
indispensables à la réussite du travail. Aussi avons nous
effectué un séjour du 27 au 30 décembre 2012 dans la ville
d'Atakpamé. Au cours de ce séjour, nous avons soumis notre
principal questionnaire à un test auprès d'un échantillon
de 12 producteurs cotonniers. Ce test du questionnaire a été
d'une importance majeure pour nous. Il nous a permis de recentrer les
hypothèses de notre étude par rapport à notre cible. Il a
été aussi utile pour nous afin de revoir notre
problématique et le questionnaire en vue d'atteindre les objectifs de
notre étude.
La pré-enquête a été aussi
l'occasion de prise de contact avec des personnes ressources. Aussi sommes nous
rendu en septembre 2012 à la direction de la Délégation
Région Cotonnière Sud de Tsévié sur instruction de
l'ancien coordinateur national du programme d'alphabétisation
fonctionnelle de la SOTOCO. Cette visite d'échange devrait nous
permettre de nous enquérir des informations relatives à
l'exécution dudit programme mais il nous a été
demandé une note d'autorisation émanant de la Direction
Générale de la NSCT avant tout entretien. C'est là aussi
un intérêt de la pré-enquête que de savoir que toute
recherche en science sociale n'est pas sans difficultés.
2.4.2- L'enquête proprement dite
Le travail de terrain, c'est-à-dire la collecte des
données proprement dite, s'est effectivement réalisée du
26 avril au 08 mai 2013, dans le quartier d'Agbonou. Il a été
précédé par l'obtention d'une autorisation de recherche
donnée par la Direction Générale de la NSCT. A cet effet,
la Direction Région Cotonnière Centre a accepté de
planifier et réaliser un programme de recherche et de mettre son
personnel à contribution comme enquêteurs sur le terrain. Il
s'agit en l'occurrence de 3 Agents Technico-commerciaux (ATC) chargés de
l'encadrement des GPC.
L'enquête auprès des producteurs a
été réalisée en langue Ewé, la langue
très parlée même si l'Ifè constitue la langue locale
du milieu. Au total, 110
44
questionnaires pour producteurs (principal cible) ont
été remplis. L'entretien étant l'outil
privilégié pour les alphabétiseurs et autres responsables
qui constituent les autres cibles de notre recherche.
2.5- Difficultés rencontrées et leur
résolution
Sur le terrain, la collecte de données a
été confrontée à divers problèmes. Les
troubles politiques et sociaux des derniers temps ont entraîné une
grande méfiance de la population vis-à-vis de l'administration
des questionnaires. Mais l'intérêt manifeste des
enquêtés au thème a vite dissipé toute
inquiétude. Une autre difficulté rencontrée qui
n'était pas très perceptible est le remplissage du questionnaire
par des agents connus des producteurs. Nous aurions pu gagner si le
questionnaire pour producteurs avait été rempli directement par
eux-mêmes. Mais le niveau actuel des néo-alphabètes ne
permet pas l'utilisation des documents écrits complexes.
Il faut signaler aussi notre difficulté à
accéder aux rapports d'activité de l'alphabétisation
fonctionnelle exécutée par la SOTOCO. Cela est dû à
un problème de classement des archives. Avec la suppression du volet
alphabétisation dans la nouvelle organisation de la NSCT, aucun membre
du personnel ne se sentait directement concerné, pour nous conduire
à fouiller davantage les archives. Néanmoins, nous avons
bénéficié de l'aide des ATC enquêteurs pour
accéder à quelques documents. Nous n'avons donc pu accéder
aux résultats de l'étude diagnostique de la situation
problématique des producteurs analphabètes. Aussi avons-nous
opté pour la reconstitution de la situation sur la base des affirmations
des producteurs.
Deuxième partie :
Résultats de la recherche
45
46
Chapitre 1 : Présentation et analyse des
données de terrain
Les données collectées au moyen du dispositif
méthodologique ont conduit à une nouvelle phase de travail. Il
s'agit de la présentation, de l'analyse et de l'interprétation
des informations compilées. Le but poursuivi, rappelons-le, est de
confirmer ou d'infirmer les hypothèses formulées pour notre
recherche. Pour cette étude, nous avons effectué une analyse de
contenue pour l'analyse des données qualitatives et une analyse
explicative pour celle des données statistiques.
Titre 1 : Présentation statistique des
données
A la sortie de l'enquête, nous avons
procédé au dépouillement du questionnaire en vue de faire
ressortir les données recueillies. Ces donnés se
présentent sous deux formes à savoir les données
quantitatives et les données qualitatives.
1.1- Les données quantitatives
Ces types de données sont une représentation
statistique des informations reçues et permettent de les
apprécier par rapport à leur importance numérique.
Tableau 1 : Répartition
|
des enquêtés par Sexe
|
|
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
78
|
70,90
|
Féminin
|
32
|
29,10
|
Ensemble
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
Les données compilées dans le tableau 1
indiquent une forte présence des hommes dans les GPC. Ils
représentent environ les 2/3 de l'échantillon contre environs 1/3
de femmes. Cela s'explique par la précarité de l'activité
agricole.
47
Tableau 2 : Répartition
|
des enquêtés selon le sexe et le groupe
d'âge
|
|
Age
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
[25-35[
|
16
|
14,54
|
8
|
7,28
|
24
|
21,82
|
[35-45[
|
33
|
30
|
18
|
16,37
|
51
|
46,37
|
[45-55[
|
24
|
21,82
|
6
|
5,45
|
30
|
27,27
|
[55ans&+ [
|
5
|
4,54
|
0
|
0,00
|
5
|
4,54
|
Ensemble
|
78
|
70,90
|
32
|
29,10
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
Au regard du tableau 2, il ressort que les
enquêtés dont l'âge est compris entre 35 et 45 ans sont plus
représentés ; Soit 46,37%. L'on observe dans cette même
tranche d'âge, une forte présence de plus de la moitié des
femmes enquêtées. Le faible taux des femmes s'explique par les
difficultés rencontrées dans la pratique de l'agriculture comme
elles nous l'ont révélé sur le terrain. Les femmes qui
exercent encore cette activité au-delà de 45 ans
représentent le 1/5 des hommes de cet âge.
Tableau 3: Répartition des enquêtés
selon le niveau d'instruction et le sexe
|
Niveau d'instruction
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Aucun
|
55
|
50,00
|
27
|
24,55
|
82
|
74,55
|
Primaire
|
12
|
10,90
|
5
|
4,55
|
17
|
15,45
|
Collège
|
8
|
7,27
|
0
|
0,00
|
8
|
7,27
|
Lycée
|
3
|
2,73
|
0
|
0,00
|
3
|
2,73
|
Ensemble
|
78
|
70,90
|
32
|
29,10
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
L'analyse du tableau 3 révèle que les 3/4 des
enquêtés (50% hommes, 24,55% femmes) n'ont jamais
fréquenté une école classique. Cela démontre
l'utilité et
48
l'intérêt pour la SOTOCO de la mise sur place de
ce programme d'alphabétisation. Sur l'ensemble, les femmes instruites
représentent le 1/4 des hommes instruits mais elles ont seulement un
niveau du cycle primaire.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés selon l'expérience professionnelle
|
Tranche d'année
|
Effectif
|
%
|
<15
|
67
|
60,90
|
[15-25[
|
36
|
32,73
|
[25ans &+ [
|
7
|
6,37
|
Total
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
L'expérience professionnelle des producteurs comme la
montre le tableau 4 nous amène à identifier 2 grands groupes : le
groupe des débutants, ceux qui ont moins de 15 ans dans l'exercice de
leur production et le groupe des professionnelles de métier, ceux qui
ont dépassé le cap des 15 ans d'exercice. D'après les
données, les débutants représentent 60,90 % des
producteurs et les professionnelles 39,10 %. L'importance des producteurs ayant
moins de 15 ans dans l'exercice de leur métier nous amène
à postuler que les producteurs ayant fréquentés les
centres sont en quête d'une stabilité de leur métier.
Néanmoins, ceux qui sont des professionnelles ont moins à gagner
car elles ont toujours fait leur activité par routine.
49
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés selon la langue maternelle
|
Langue
|
Effectif
|
%
|
Ewé
|
13
|
11,83
|
Ifè
|
72
|
65,45
|
Kabyè
|
17
|
15,45
|
Lamba
|
8
|
7,27
|
Total
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
Issus de milieux divers, les producteurs parlent diverses
langues comme l'indique le tableau 5. Malgré que l'Ewé soit
connue et parlé par tous, la langue Ifè est plus
représentée soit 65,45% des enquêtés ce qui traduit
la nécessité pour la SOTOCO de concevoir un programme en
Ifè pour les auditeurs de la préfecture d'Ogou. Cela montre
l'attachement des auditeurs à leur langue maternelle comme langue
d'apprentissage ; ce qui est d'ailleurs souhaitable pour une bonne
maîtrise des connaissances instrumentales. Après l'Ifè
suivent de loin le Kabyè (15,45%), l'Ewé (11,83%) et le Lamba
(7,27%). Le choix de l'Ifè comme langue d'apprentissage des
allogènes traduit le degré élevé de leur
intégration dans le milieu.
Tableau 6 : Répartition des enquêtés
selon la situation matrimoniale et le sexe
|
Situation matrimoniale
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Marié(e)
|
69
|
62,73
|
19
|
17,27
|
88
|
80,00
|
Veuf
|
6
|
5,45
|
4
|
3,64
|
10
|
9,10
|
Séparé/divorcé
|
3
|
2,72
|
9
|
8,19
|
12
|
10,90
|
Ensemble
|
78
|
70,90
|
32
|
29,10
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
S'agissant de la situation matrimoniale, les données
indiquent qu'une grande majorité des enquêtés sont
mariés. Ils représentent 80%. Les mariés sont suivis
50
des divorcés (10,90%) et des veufs (9,10%). Il faut
noter que les divorcés et veufs ont aussi d'importantes charges
familiales comme ceux qui sont mariés. Ces charges sont relatives aux
dépenses du ménage. Il serrait alors intéressant de voir
la taille du ménage (personnes) en charge par producteur.
Tableau 7 : Répartition des
enquêtés selon les compétences acquises et
développées
|
Compétences
|
Effectif
|
%
|
LEC
|
110
|
100,0
|
Période et technique de semis
|
105
|
95,45
|
Technique d'entretien
|
108
|
98,18
|
Utilisation d'intrants
|
98
|
89,09
|
Classement du coton- graine
|
86
|
78,18
|
Protection de l'environnement
|
25
|
22,73
|
Gestion des cahiers de comptabilité
|
92
|
83,64
|
Source : nos enquêtes
Le tableau7 indique le niveau de compétence acquis par
les producteurs. Au niveau du LEC nous voyons que tous les
néo-alphabètes estiment être outillés dans la
maitrise du LEC. Cela n'est pas étonnant puisque tous ont
été diplômés à l'issu des sessions. Les
compétences liées directement à leur travail ne sont pas
du reste sauf la protection de l'environnement surtout la lutte contre
l'érosion n'est maitrisée que par 22,73% des
enquêtés. La période et les techniques de semis et
d'entretien ajoutés à l'utilisation judicieuse d'intrant
indispensables pour une bonne production sont maitrisées par la plupart
des producteurs. Soit respectivement à 95,45%, 98,18% et 89,09% par les
producteurs enquêtés.
51
Tableau 8 : Répartition des
enquêtés selon la taille de l'exploitation
|
Surface (ha)
|
Effectif
|
%
|
<1
|
41
|
37,27
|
[1-2[
|
35
|
31,82
|
[2-3[
|
27
|
24,55
|
[3 &+ [
|
7
|
6,36
|
Total
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
La quantité produite est aussi tributaire sans nul
doute de la taille de l'exploitation. Aussi remarquons-nous à travers le
tableau 10 qu'une marge importante de producteurs soit 37,27% ont une taille
d'exploitation inférieure à 1ha. Ceux dont la surface
cultivée est comprise entre 1 et 2 ha représentent 31,82%. 27
producteurs quant à eux estiment avoir un champ cultivé dont la
taille est comprise entre 2 et 3 ha. Seulement 6,36% des enquêtés
ont un champ de plus de 3 ha.
52
Tableau 9 : Répartition
|
des enquêtés selon la quantité avant
et après le programme
produite
|
|
Quantité (kg)
|
Avant25
|
Après26
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
<300
|
39
|
35,46
|
8
|
7,27
|
[300-600 [
|
30
|
27,28
|
32
|
29,09
|
[600-900 [
|
23
|
20,90
|
29
|
26,37
|
[900-1200 [
|
12
|
10,90
|
33
|
30
|
[1200 &+ [
|
6
|
5,46
|
8
|
7,27
|
Total
|
110
|
100
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
L'analyse du tableau9 laisse apparaitre que 35,46% des
enquêtés produisaient environs 300kg de coton au cours d'une
campagne. Ce taux a chuté considérablement passant à
seulement 7,27%. En outre, le taux des enquêtés qui ont une
production au-delà de 900kg a presque doublé après les
sessions d'alphabétisation. Ce taux est passé de18,36% à
37,27%.
25 Les données ici constitue pour chacun des
enquêtés la quantité produite à la dernière
campagne avant son inscription au cours d'alphabétisation
26 Il s'agit des quantités produites à la campagne
2012-2013
53
Tableau 10 : Répartition
|
des enquêtés selon le revenu
après le programme
d'alphabétisation
|
moyen annuel avant et
|
Revenu (FCFA)
|
Avant
|
Après
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
<50 000
|
42
|
38,18
|
7
|
6,36
|
[50 000-100 000 [
|
27
|
24,55
|
30
|
27,28
|
[100 000-150 000 [
|
21
|
19,09
|
30
|
27,28
|
[150 000-200 000 [
|
14
|
12,73
|
31
|
28,18
|
[200 000 &+ [
|
6
|
5,45
|
12
|
10,90
|
Total
|
110
|
100
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
Tout comme la production, le revenu moyen annuel de la
production de coton a connu une évolution de ceux qui gagnaient environ
50 000 FCFA. Le taux de ceux-ci est passé de 38,18% à 6,36%.
L'effectif de ceux qui gagnaient environ 200 000 FCFA a tout simplement
doublée soit de 5,45% à 10,90% des enquêtés.
Tableau 11 : Répartition
|
des enquêtés selon la taille de la famille
du producteur et son revenu annuel
|
|
Revenu
|
Taille de la famille (personnes)
|
Total
|
%
|
<5
|
[5-10[
|
[10& + [
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
<50 000
|
2
|
1,82
|
2
|
1,82
|
3
|
2,73
|
7
|
6,36
|
[50 000-100 000 [
|
4
|
3,64
|
18
|
16,37
|
8
|
7,27
|
30
|
27,28
|
[100 000-150 000[
|
3
|
2,73
|
22
|
20
|
5
|
4,55
|
30
|
27,28
|
[150 000-200 000[
|
7
|
6,36
|
12
|
10,90
|
12
|
10,90
|
31
|
28,18
|
[200 000 &+ [
|
6
|
5,45
|
3
|
2,73
|
3
|
2,73
|
12
|
10,90
|
Total
|
22
|
20
|
57
|
51,82
|
31
|
28,18
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
Les données consignées dans le tableau 11
laissent apparaitre le niveau de vie des ménages des producteurs
enquêtés du moins sur le plan monétaire. Ainsi peut-on
remarquer que 20% des enquêtés ont en charge moins de 5
personnes.
54
Parmi eux 1,82% ont un revenu estimé à
près de 50 000 FCFA et 5,45% ont un revenu moyen qui est
supérieur ou égal à 200 000 FCFA.
La deuxième catégorie de producteurs qui ont en
charge un nombre de personnes compris entre 5 et 10 est égal à 57
soit 51,82% de l'effectif total. Sur cet effectif, 1,82% vivent avec un revenu
moyen égal à environs 50 000 FCFA. La plupart de ces producteurs
(20%), ont un revenu compris entre 100 000 et 150 000 FCFA. Quelques rares de
ces producteurs (2,73%) ont un revenu supérieur ou égal à
200 000 FCFA.
La dernière catégorie des producteurs qui ont en
charge plus de 10 personnes est constituée en majorité de
producteur dont le revenu est compris entre 150 000 et 200 000 FCFA. Parmi
cette tranche, 2,73% de producteurs vivent avec un revenu de plus de 200 000
FCFA.
A travers le revenu gagné par le producteur face aux
poids de personnes en charge, vu que la production des cultures de rentes
surtout le coton est plus rentable que les cultures vivrières
d'après les producteurs, on peut soutenir que les producteurs vivent
décemment et sont au dessus du seuil de la pauvreté.
Tableau 12 : Répartition
|
des enquêtés selon la source de le programme
d'alphabétisation
|
soins avant et après
|
Source de soins
|
Avant le programme
|
Après le programme
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Plantes médicinales
|
65
|
59,10
|
36
|
32,73
|
Médicaments de rue
|
34
|
30,90
|
26
|
23,63
|
Hôpital/Pharmacie
|
11
|
10,00
|
48
|
43,64
|
Total
|
110
|
100
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
Le tableau 12 indique qu'avant le programme, seulement 1/10
des producteurs enquêtés prenaient en priorité leurs soins
à l'hôpital. Aujourd'hui plus de la
55
moitié des enquêtés optent pour
l'hôpital et les produits pharmaceutiques. Ce qui traduit une nette
amélioration dans la fréquentation des structures sanitaires par
les enquêtés. Néanmoins, beaucoup d'efforts restent
à fournir pour que les 32,73% qui continuent de se faire traiter
à base des plantes médicinales aient accès à des
soins adéquats. L'utilisation des médicaments de rue qui est
déconseillée n'a baissée que de 7 points.
Tableau 13 : Répartition
|
des enquêtés selon le lieu avant et
après le programme
|
d'habitation
|
Lieux d'habitation
|
Avant le programme
|
Après le programme
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Location
|
43
|
39,09
|
53
|
48,18
|
Propriété privée
|
15
|
13,64
|
23
|
20,91
|
Maison familiale
|
52
|
47,27
|
34
|
30,91
|
Total
|
110
|
100
|
110
|
100
|
Source : nos enquêtes
La question du logement préoccupe le travailleur
togolais en général et la mobilité du travailleur d'un
lieu à un autre s'explique par l'évolution de son revenu. Le
travailleur nourrit l'ambition de vivre sous son propre toit ou à la
rigueur en location pour ne plus vivre au dépend de ses parents. Comme
le stipule le tableau 13, seulement 15 personnes soit 13,64% des
enquêtés vivaient dans leur propre maison avant le programme. Les
enquêtés vivant en location représentent 39,09% de
l'échantillon et 47,27% vivaient dans sa maison familiale.
Après le programme, l'on observe un bouleversement dans
le tableau où le taux des producteurs vivant dans leur propre maison est
passé de 13,64% à 20,91%. Soit un gain de 7 points. Les
producteurs locataires représentent 48,18% tandis 34 producteurs
(30,91%) demeurent toujours sous le toit de leurs parents.
56
1.2- Les données qualitatives
Les données qualitatives donnent d'amples explications
des réalités d'une étude. Elles ont été
recueillies auprès des responsables de la NSCT, les chargés du
programme, les alphabétiseurs, et les producteurs pour cerner
l'intérêt du programme d'alphabétisation pour eux et les
changements induits sur le plan professionnel (économique) ensuite sur
le plan social.
Les populations cibles ont, en toute fierté,
révélé ce qu'ils ont pu exécuter grâce aux
enseignements reçus au cours d'alphabétisation. En Calcul, un
producteur dit : « Lorsque je dois vendre et rendre la monnaie, je
fais le calcul tout seul ». Une productrice qui exerce aussi le
commerce confirme : « Je peux faire des achats d'intrants sans l'aide
de quelqu'un. Pour mon commerce, je mets les prix des produits plus les frais
de déplacement avant de fixer les prix de vente ». Une autre
ajoute : « Pour la vente des marchandises, je calcule les prix
d'achats et le bénéfice avant de vendre ». Une autre
affirme : « Je fais les comptes de mon commerce le soir après
la journée et j'épargne les bénéfices à
WAGES ». Une autre déclare : « Lors de la remise de
la monnaie dans mon commerce, je fais les comptes et j'utilise parfois la
calculatrice quand le client a beaucoup acheté ». Une autre
qui s'est exclamée : « Un jour pendant le cours, j'ai
réussi une multiplication sans l'aide du moniteur ». En
Ecriture, un producteur avoue : « J'arrive à écrire mon
nom et à signer dans notre association ». Un autre ajoute :
« Avant je ne savais pas écrire mon nom, maintenant
j'écris mon nom sur mes sacs de maïs et de cotons, je les compte et
ils ne se perdent plus ». Un autre indique : «
J'écris mon nom lors des réunions des ressortissants de mon
village». Un autre réagit : « Avant, il
m'était difficile de calculer la valeur de mes produits et je ne
comprenais pas le système de pesée et de commercialisation du
coton mais aujourd'hui je peux moi-même faire les pesés et noter
la quantité de tous mes produits ». En lecture, un producteur
confie: « Un jour, j'ai été désigné
à l'Eglise pendant la messe pour faire une lecture en
57
Ifè et j'ai lu tout seul. A la fin
l'assemblée a applaudi ». Une autre ajoute : « Je
peux écrire une lettre en Ifè. J'en ai déjà
échangé quelques rares fois avec une de mes amies qui se trouve
actuellement à Lomé et avec qui j'ai suivi les cours
d'alphabétisation. Mais je serai très contente si on m'apprend
à écrire en français comme ça, je peux
écrire à beaucoup de gens plutôt que d'aller solliciter
quelqu'un qui va répandre le contenu de ma lettre dans tout le quartier
». En calcul, un autre redit : « Maintenant, je peux
calculer mes revenus et je vends mes produits sans difficultés. Je
connais maintenant l'importance et l'utilisation des intrants pour les
cultures». Un autre encore affirme : « Je connais la
superficie de mon champ et je mesure toujours la quantité de NPKSB,
d'urée et d'insecticide nécessaire pour ma surface
cultivée sans l'aide de quelqu'un. Je suis même chargé de
la pesée du coton-graine des autres producteurs ». Un
responsable confie: « Une équipe de l'UNESCO en tourné
au Nord du Togo a surpris un paysan néo-alphabète entrain
d'écrire. Un membre de l'équipe interrogea le paysan pour savoir
s'il comprenait ce qu'il écrivait. Le paysan leur a lu et
expliqué son texte français qu'il écrivait. C'était
le fait marquant l'équipe qui a conduit plus tard l'UNESCO a
décerné le prix à la SOTOCO ». Un autre
responsable soutient: « Le comportement des
néo-alphabètes a changé. Ils aiment trainer partout un
calepin et de quoi écrire ». Un autre encore affirme :
« Un producteur analphabète a acheté une pintade pour
remercier un monsieur qui l'a servi au guichet. L'année qui a suivi, il
s'est inscrit au cours d'alphabétisation. Devenu
néo-alphabète, le paysan a retrouvé son ticket de vente de
la campagne précédente et s'est rendu compte que le monsieur au
guichet l'avait triché et a émis un grand regret mais il ne
pouvait plus rien ».
A travers toutes ces expressions et réalisations, les
néo-alphabètes réaffirment et soutiennent qu'elles ont
réellement appris quelque chose lors de leur passage dans les centres
d'alphabétisation.
58
Titre 2 : Analyse et interprétation des
résultats
De manière générale et dans la vie
quotidienne, il nous a été donné de constater que la
maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul a permis
à de nombreux auditeurs néo-alphabètes d'Agbonou de
s'assumer, d'avoir plus de facilités et de succès dans la
réalisation de leurs tâches mais aussi d'assumer certaines
nouvelles responsabilités grâce à la maîtrise du
savoir lire, écrire et calculer.
2.1- Le programme d'alphabétisation de la
filière cotonnière, moyen de transfert de responsabilité
aux producteurs de coton
La nécessité pour la SOTOCO d'intégrer un
volet alphabétisation fonctionnelle dans son programme de promotion des
Groupement Agricole Villageois (GAV) aujourd'hui GPC amorcé en janvier
1988 tient du fait que l'insuffisance ou le manque de lettrés de
l'école classique freinent l'évolution harmonieuse des
groupements. Plus encore, cette situation entraine un certain nombre de
conflits consécutifs à la mauvaise tenue de livres de gestion et
l'animation sociale au sein du groupe. Le tableau 3 nous montre un taux de
74,55% de producteurs qui n'ont jamais fréquenté une école
classique. Pour remédier à cette situation, il a fallu pour la
société de fixer des objectifs pour le programme
d'alphabétisation. Ces objectifs sont définis comme suit :
- Permettre aux paysans analphabètes totaux au
départ de se familiariser avec la lecture, l'écriture et le
calcul afin d'assumer correctement certaines tâches d'encadrement
dévolues uniquement jusqu'à une période récente au
personnel d'encadrement de base.
- Former et mettre à la disposition des organisations
paysannes des membres lettrés en langues Nationales.
59
- Eliminer progressivement puis définitivement le
monopole quasi dominant du noyau local d'élite villageoise par des
vagues de paysans bien formés, bien informés et assez bien
outillés.
- Accélérer le processus d'autopromotion des
collectivités villageoises.
Ces objectifs ont conduit à des résultats que
nous avons constatés dans cette étude. En effet, l'introduction
à partir de janvier 1993 de la méthode des sessions intensives
(première au Togo), a radicalement changé l'approche de la
société en matière d'alphabétisation fonctionnelle.
En une courte période de 35 à 45 jours en diurne, les membres
peuvent rapidement acquérir les mécanismes de base de lecture,
d'écriture et de calcul avec un taux de réussite de l'ordre de 50
à 60% tandis que les sessions étalées sur 12 mois et plus,
en usage dans le programme jusqu'en 1992 a un taux de succès qui tourne
autour de 30%. Cet écart s'explique par le fait qu'en session intensive
la participation est beaucoup plus effective et le taux de déperdition
moins important alors qu'au même moment, les femmes maillon important du
développement rural s'y impliquent davantage. Somme toute, de 2000
à 2005 les 13 GPC de notre étude ont obtenu les résultats
suivants : 586 néo-alphabètes formés dont 148 femmes. Sur
cet effectif, 510 ont été diplômés dont 147 femmes.
Ce qui donne un taux de réussite égale à 98,12%. En
général avec les sections intensives de jour, la
déperdition est passée à 30% au lieu de 60% dans les
sections étalées.
Démarré depuis 1988, le programme
d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a
été suspendu après les sessions de 2005. Il aura donc
duré dix-sept (17) ans. L'année 1997 a vu le jury international
décerné à la SOTOCO le prix International
d'alphabétisation « UNESCO-ROI SEJONG » pour sa reconnaissance
de l'importance de l'alphabétisation sur les lieux de travail. L'UNESCO
estime que l'entreprise Togolaise a ouvert un vaste réseau de centres
d'alphabétisation fonctionnelle et en rémunère les
formateurs.
60
Cette reconnaissance internationale est donc la preuve
tangible que le programme d'alphabétisation exécuté par la
filière cotonnière togolaise a contribué à la
réduction du taux d'analphabétisme au sein des GPC en
l'occurrence ceux d'Agbonou.
L'efficacité du programme est sans nul doute tributaire
de ses aspects multithématiques. Des thèmes importants à
la formation intégrale de l'homme ont été abordés.
Citons à titre indicatif : les unités de mesure, le traitement de
l'eau de boisson, les trois groupes d'aliments pour une bonne alimentation, les
vaccinations, l'intérêt du travail en groupement, les
méfaits des feux de brousse, la parité entre l'homme et la femme
dans le travail, l'importance d'avoir une latrine familiale, le planning
familial, l'établissement des actes de naissance, l'intérêt
d'épargner à la Coopec (banque), la démocratie, les
dangers liés à l'insalubrité, etc. Mais les producteurs
sont-ils pour autant complètement satisfaits ? Nous leur avons
posé la question de savoir s'ils souhaitent continuer la formation et si
oui dans quelle langue et sur quoi voudraient-ils être formés ? La
figure 1 illustre le taux des enquêtés désirant poursuivre
ou non la formation.
2,73%
4,55%
Figure 1: Désir de poursuite les cours
d'alphabétisation et dans quelle langue
8,18%
3,63% 1,82%
79,09%
Aucun Ifè Français Kabyè Lamba Ewé
Source : nos enquêtes
Outre le français dans laquelle 79,09% des
enquêtés veulent être formés, ils émettent
aussi le désir d'être formé sur la gestion d'entreprise
agricole,
61
l'utilisation de fumure organique, les techniques nouvelles
pour rendre beaucoup plus productif leur culture pour ne citer que ceux
là.
2.2- L'alphabétisation, catalyseur de
L'évolution de la production cotonnière
Il faut signaler que l'amélioration de la
quantité produite est sujette d'un certain nombre de compétences
indispensables aux producteurs qui évoluent en groupement : c'est la
spécialisation fonctionnelle. Il s'agissait pour la
société, rappelons-le, du transfert de compétences et de
responsabilités de l'encadrement technique à des équipes
professionnelles de néo-alphabètes suffisamment formés et
bien outillés et qui peuvent dans le cadre de la diversification des
activités, gérer l'ensemble des affaires du groupement. Pour
l'heure, les compétences développées chez les membres des
GPC se résument comme suit :
- Commercialisation du coton-graine ;
- Gestion des intrants ;
- Classement du coton-graine ;
- Equipes de vulgarisation ;
- Gestion du crédit ;
- Production de semences ;
- Protection de l'environnement (lutte anti-érosion) ;
- Responsabilisation accrue au sein de la filière dans le
cadre des Unions et
Fédérations de Groupements de Producteurs de
Coton.
Dans tous ces domaines, avec la maitrise du LEC, les
producteurs assument des responsabilités dans leur GPC autrefois
réservées aux ATC (tableau 7).
En ce qui concerne l'évolution de la production
proprement dite, elle est influencée fortement par d'autres facteurs en
l'occurrence la crise qu'a connue la société entre 2004 et 2009.
Mais on note des progrès chez les enquêtés dans la
quantité produite après les cours d'alphabétisation
(tableau 9). Cette
62
amélioration au niveau des enquêtés est
remarquable sur la production nationale. L'évolution de la production de
coton-graine au Togo entre 2002-2013 se présente comme suit :
Production (Tonne)
200 000
180 000
160 000
140 000
120 000
100 000
40 000
80 000
60 000
20 000
Figure 2: Evolution de la production cotonnière en
tonne au Togo
0
Campagne agricole (Année)
Source : Direction Générale NSCT
Les données qui figurent sur la figure 2 laissent
apparaitre un summum dans la production à la campagne 2002-2003. Le
tonnage enregistré est de 186 589 T soit la meilleure production de
l'histoire de la filière togolaise après 14 ans de l'ouverture
des premiers centres d'alphabétisation. En 2005, période
où la crise causée par une mauvaise gestion financière a
atteint son plus haut niveau, la production a chuté jusqu'à 65
384 T. Cette chute est observable jusqu'à la campagne 2009-2010 (28 000
T) avec l'avènement de la NSCT avant la relance à partir de la
campagne 2010-2011.
La relance survenue 5 ans après les derniers centres
d'alphabétisation en l'occurrence ceux des GPC d'Agbonou,
dépend-t-elle aussi de la maitrise du LEC et autres compétences
développées chez les producteurs néo-alphabètes?
Sur la base du tableau 9, nous avons défini la moyenne de la
quantité produite par producteur ensuite pour les 13 GPC
concernés par l'étude afin d'en déduire une courbe
illustrative de l'évolution de la production avant et après les
campagnes d'alphabétisation.
Production cotonnière (Kg)
40 000
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
30 000
20 000
10 000
0
Figure 3: Evolution de la production des GPC de
l'étude
Campagne agricole (Année)
63
Source : Nos enquêtes
Comme nous l'avons souligné plus loin,
l'évolution de la production est sujette à l'influence de
nombreux paramètres dont la crise interne à la
société.
Avant 2000 où les membres des GPC enquêtés
ont commencé par suivre les cours d'alphabétisation la production
est de 17 028 kg (1999). Elle a progressée jusqu'à 83 530 kg
à la campagne 2002-2003. Après cette campagne, la crise a surgi
et n'a pas épargné la production. Elle a chuté
jusqu'à 19 475 kg (20062007). En 2010, soit un an après la venue
de la NSCT et 5 ans après la fin des dernières sessions du cours
d'alphabétisation, l'on observe une relance de la production qui est
passée de 17 542 kg (2008-2009) à 85 635 kg (2012-2013). En
somme, la production de l'ensemble des enquêtés a augmenté
de 9,76% entre la fin des campagnes d'alphabétisation et la
dernière campagne cotonnière. Peut-on pour autant soutenir que
l'évolution de la production des membres GPC enquêtés a
été influencée par le niveau de compétences
acquises par les membres ? Pour répondre à cette question, nous
allons observer la courbe de la figure suivante qui illustre l'évolution
de la croissance agricole par rapport à l'évolution du taux
d'alphabétisation des enquêtés.
Pourcentage
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Figure 4: Evolution de la croissance par rapport aux taux
d'Alphabétisation d'Adulte (TAA)
1998-1999
Campagne agricole cotonnière
(Année)
0%
9,64%
2000-2001
20%
47,06%
2010-2011
100%
41,49%
TAA
Croissance
TAA
Croissance
64
Source : Nos enquêtes
Avant l'ouverture des centres d'alphabétisation
par les GPC, le taux d'instruction des membres des GPC de l'étude
était de 25,45%27 (tableau 3). Nous n'avons
pas considéré ce taux pour des raisons de cohérence dans
l'analyse. Il n'a pas été pris en compte en raison du fait que
les cours d'alphabétisation étaient fonctionnelles et ont tenu
compte des besoins liés au travail des auditeurs; ce
que l'école classique ne considère pas.
Nous pouvons observer qu'avant l'inscription des
enquêtés au cours d'alphabétisation (1998-
1999), la croissance agricole cotonnière est de
9,64%.
Lorsque le taux d'alphabétisation des
enquêtés est passé de 0 à 20%, la
croissance a nettement progressé à hauteur de
47,06%.
Au lendemain de la crise interne à la
société, crise qui a conduit à la
création de la NSCT, on remarque que lorsque tous les
enquêtés ont été alphabétisés, la
croissance n'a pas considérablement chuté.
27 Il s'agit du taux de ceux qui ont été
à l'école classique avant de suivre les cours
d'alphabétisation fonctionnelle
65
L'observation de la figure 4, nous laisse
affirmer que l'évolution positive de la
production cotonnière est favorisée par les
compétences développées chez les
producteurs néo- alphabètes. Aussi pouvons-nous
écarter la thèse de la routine
professionnelle car le tableau 4 nous indique que la plupart
des producteurs sont des débutants c'est-à-dire
ceux qui ont moins de 15 ans d'expérience, sont
plus nombreux soit 60,90%. Aussi pouvons-nous
soutenir que l'évolution de la production est fonction du taux
d'alphabétisme des GPC plus encore de l'application des
compétences acquises.
2.3- Le niveau de vie du producteur
Le niveau de vie du producteur de coton est
évalué en partie suivant le revenu tiré de sa production.
Comme les données du tableau 10 l'indiquent, nous pouvons déduire
une amélioration de la quantité produite chez la plupart des
producteurs. L'évolution du revenu des
enquêtés peut être appréciée à travers
la figure 5.
Figure 5: Repartition des enquetes selon les
revenus
AVANT APRES
Effectif (%)
100
40
20
60
80
0
38,18%
6,36% 10,9%
5,45%
<50 000 [200 000 ,?[
Revenus annuels
AVANT
APRES
Source : Nos enquêtes
Tout comme la production, le revenu moyen annuel de la
production de coton a connu une nette évolution. Le taux de ceux qui
gagnaient les plus faibles revenus tirés de la production
cotonnière soit environ 50 000 FCFA a baissé
66
d'environ 32 points (38,18% à 6,36%). L'effectif de
ceux qui gagnaient les plus forts revenus soit environ 200 000 FCFA a tout
simplement doublée (soit de 5,45% à 10,90% des
enquêtés).
Mais le revenu tiré peut-il permettre à chaque
producteur de subvenir à ses besoins ? A la question arrivez-vous
à satisfaire vos besoins avec votre revenu ? Les réponses des
enquêtés se présentent sur la figure 5 suivante avec des
options peu, moyennement, bien.
Figure 6 : Appréciation de la couverture des
besoins par le revenu
Peu Moyen Bien
Appréciation
Effectif
40
50
30
20
10
0
Source : Nos enquêtes
La figure 6 indique que 9,09% des enquêtés
estiment satisfaire peu leurs besoins avec le revenu de leurs activités.
Ceux qui estiment pouvoir satisfaire moyennement leurs besoins avec leur revenu
représentent 40,90% de notre échantillon. La moyenne de
l'échantillon estime qu'il couvre bien ses besoins.
Si nous comparons l'auto-évaluation du revenu des
enquêtés par rapport à leur charge (tableau 11) les
producteurs sont loin d'être classés au-delà du seuil de la
pauvreté28 avec le seul revenu tiré de la production
du coton. Mais presque tous les producteurs pratiquent d'autres cultures ou
exercent le commerce qui constitue pour eux, une autre source de revenu. Cela
dit, il faut encore plus de spécialisation dans la culture du coton pour
plus de gain pour le producteur de
28 C'est-à-dire 1 dollar par jour soit environs 182
500Fcfa par personne et par an.
67
coton. Le professionnalisme passe
nécessairement par toute une politique de renforcement des
capacités en vue d'améliorer le niveau de compétence du
capital humain.
Un autre indicateur de l'autonomisation
financière du producteur est le lieu d'habitation. La
figure suivante indique l'impact de la formation sur le niveau de vie
axé sur le logement.
Figure 7: Repartition des enquetes selon le lieu de
residence
Maisons familliales
|
Locations Propriétés
privées
|
Lieu d'habitation
100
53%
80
39,09%
60
Effectif (%)
13,64%
0
20
40
47,27%
34%
23%
AVANT APRES
Source : Nos enquêtes
Il ressort de la figure 7 que le lieu d'habitation du
producteur s'explique par l'évolution de son revenu. L'on observe
qu'après le programme, le taux des producteurs vivant dans leur propre
maison a augmenté de 7 points (de 13,64% à 20,91%).
Le niveau de vie passe aussi par une
amélioration de la santé. Pour nous rendre
à l'évidence de l'impact de la formation sur la santé, la
figure 8 présente la source de prise de soins du producteur en cas de
maladie.
Figure 9: Repartition des enquetes selon la source de
soins
100
32,73% 30,9% 23,63%
Palntes médicinales Médicaments
de
43,64%
10%
Hôpital/Pharmacie
Avant Après
Effectif (%)
80
60
40
20
0
59,10%
rues
Sources de soins
68
Source : Nos enquêtes
Sur le plan de la santé, les résultats
de l'enquête indiquent qu'avant le programme, seulement le 1/10 des
producteurs enquêtés prenait en priorité leurs soins
à l'hôpital. Aujourd'hui, plus de la moitié des
enquêtés optent pour l'hôpital et les produits
pharmaceutiques. Ce qui traduit une nette amélioration
dans la fréquentation des structures sanitaires par les
enquêtés. Cela s'explique par une élévation de la
mentalité et du pouvoir d'achat du producteur.
L'acquisition des connaissances instrumentales en
langue locale constitue-t-elle une panacée des
difficultés rencontrées par le producteur dans l'exercice de sa
profession? Face à des nouveaux défis, les
producteurs ont exprimé leurs désirs qui constituent des
approches de solution. Etant donné que l'analphabétisme est
toujours d'actualité dans la région, le dernier
chapitre de notre étude fera l'objet des approches de solutions pour
diminuer davantage l'analphabétisme dans la région.
69
Chapitre 2 : Apports de la recherche.
Titre 1 : Solutions proposées
Cette étude a permis d'identifier l'impact de
l'alphabétisation fonctionnelle intégrée aux
activités de production de coton dans le quartier d'Agbonou.
Malgré les succès évidents relevés, l'étude
a fait état d'un certain nombre d'insuffisances comme en témoigne
les besoins exprimés par les producteurs enquêtés, besoins
portant sur les possibilités de poursuivre leur éducation et
formation permanentes.
Indubitablement, l'alphabétisation en langues
nationales présente beaucoup d'avantages mais cela ne suffit pas. Comme
beaucoup de producteurs enquêtés (79,09%) le souhaitent, il faut
amener les néo-analphabètes de langue locale à s'engager
dans un processus d'éducation permanente (post-alphabétisation)
susceptible de renforcer davantage leur capacité tout en leur offrant la
possibilité de s'initier à la maîtrise d'une langue
étrangère (le français par exemple) de grande diffusion.
Lors de notre séjour dans les locaux de la NSCT nous avons
remarqué que beaucoup de producteurs éprouvent des
difficultés dans les formalités de retrait de bordereaux et
autres documents financiers nécessaires au déblocage des fonds
à la banque. Comme au Mali, il faut amener tout citoyen togolais qui
aspire à un poste électif à maitriser les connaissances
instrumentales dans l'une des langues nationales afin de bien mener les
activités de développement à la base. Dans ce sens, le
processus de restructuration en cours du cadre institutionnel de
l'alphabétisation est à poursuivre et à
consolider29. Il faut par exemple former et programmer les
alphabétiseurs sur le budget des collectivités territoriales pour
les motiver à se donner davantage.
En alphabétisant les producteurs agricoles en
général, cela revaloriserait l'image de l'agriculture et ce
secteur consommera beaucoup de sans-emplois.
29 Maryse KWASSI, 2010 ; Etude diagnostique de
l'alphabétisation au Togo, consultation Cap-EFA.
70
L'alphabétisation dans ce sens doit prendre en compte
tous les besoins liés à l'activité des agriculteurs.
Titre 2 : Perspectives
L'amélioration de la production du coton est fonction
de l'alphabétisation fonctionnelle des producteurs. Par ricochet, elle
améliore le niveau de vie du producteur. Il n'est plus à
démontrer de nos jours que l'enseignement classique a des limites au
niveau des formations dispensées en rapport avec les besoins
réels d'emploi sur le terrain. Les campagnes d'alphabétisation
fonctionnelle intimement intégrées aux programmes de
développement rural sont une mesure à encourager dans la
perspective d'un développement voulu et auto entretenu.
De nos jours, les politiques de développement de
l'agriculture ont tendance à se focaliser sur une mécanisation du
secteur. Or les innovations technologiques ne peuvent être
réellement mises en oeuvre que si le facteur capital humain est aussi
valorisé. L'alphabétisation fonctionnelle parait être la
clé de voûte d'une meilleure productivité agricole. Et
puisque les programmes d'alphabétisation fonctionnelle tiennent compte
aussi du bien-être social et culturel de l'individu,
l'alphabétisation sera une réponse aux tensions sociales et
politiques de la population. Si les gens sont suffisamment instruits ils
auraient l'esprit plus éclairé et leur sens de jugement serait
élevé pour mieux s'intégrer dans une société
en perpétuelle mutation. Il faut donc relancer comme le souhaite
près de 98% (figure1) des enquêtés, les campagnes
d'alphabétisation en milieu de travail et ceci doit inclure tous les
domaines en vue d'un développement intégral et durable.
71
CONCLUSION
La présente étude sur l'impact de
l'alphabétisation fonctionnelle sur la production cotonnière et
le niveau de vie des néo-alphabètes producteurs de coton et
membres des GPC d'Agbonou a pour but d'apprécier les compétences
visées et développées chez les producteurs en l'occurrence
la maitrise des connaissances instrumentales (le savoir lire, écrire et
calculer par écrit) ainsi que la maitrise et l'utilisation des
techniques culturales.
Aujourd'hui, à l'issue de l'exécution du
programme, le transfert des compétences et responsabilités de
l'encadrement technique à des néo-alphabètes producteurs
de coton suffisamment formés et bien outillés, est devenu une
réalité. Ces producteurs peuvent dans le cadre de la
diversification des activités, gérer l'ensemble des
activités liées à la production et à la
commercialisation du coton. Néanmoins, il faut souligner
qu'alphabétiser les jeunes et les adultes analphabètes uniquement
dans une langue locale risque de limiter leurs champs d'éduction dans un
contexte où le français reste et demeure la langue de grande
communication, de l'administration publique, donc langue d'intégration
et de réussite sociale. Il importe donc, en attendant l'avènement
d'un environnement plus favorable à l'utilisation des langues
nationales, d'envisager des programmes susceptibles de faire acquérir
aux néo-alphabètes, les connaissances instrumentales en
français pour faciliter la communication avec les encadrements
administratifs et techniques. Ce n'est qu'à ce prix que les
néo-alphabètes ne se sentiront plus en marge des affaires de la
société et contribueront davantage au développement
durable de leur milieu et du pays. Pour nous rendre à l'évidence
de l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle sur l'amélioration
de la production cotonnière et par ricochet sur le niveau de vie des
producteurs néo-alphabètes, une recherche a été
menée. La méthodologie de cette recherche s'est basée sur
une analyse comparative de la situation de la production du coton avant et
après les cours d'alphabétisation dans la zone
72
d'Agbonou. L'accent a été
particulièrement mis sur l'identification et l'analyse du niveau de
production de coton et du niveau de vie des producteurs avant et après
leur participation au programme d'alphabétisation fonctionnelle
initié à leur intention.
Après avoir posé la problématique qui,
pour l'essentiel, a mis en exergue
les contraintes pouvant constituer une entrave dans le
processus de développement à la base en général
et à la production du coton en particulier, des hypothèses et
pistes de recherches ont été formulées. Il s'agit, pour
les rappeler, des hypothèses spécifiques suivantes : le programme
d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a permis aux
producteurs de coton d'acquérir les connaissances instrumentales en
lecture écriture et calcul (acquis pédagogiques) ; le programme
d'alphabétisation a contribué à augmenter la production
cotonnière en permettant aux agriculteurs d'appliquer de nouvelles
techniques de production et d'améliorer ainsi leur rendement (transfert
de compétence) ; le programme d'alphabétisation a
contribué à l'amélioration du niveau de vie des
producteurs (impact de la formation).
Les résultats auxquels est parvenue cette recherche ont
fait état des effets positifs du programme d'alphabétisation
fonctionnelle exécuté par la filière cotonnière
togolaise dans la vie des producteurs néo-alphabètes. Ce
programme a contribué à la réduction du taux
d'analphabétisme dans les GPC. En effet de l'avis de la population
cible, le programme d'alphabétisation a permis à la
majorité des membres des groupements d'acquérir des connaissances
générales à travers la maitrise du LEC. Mieux encore, ce
programme a permis aux producteurs de développer d'autres
compétences liées à la production du coton par une
meilleure utilisation des techniques culturales et a suscité la culture
de l'excellence chez les producteurs néo-alphabètes.
Néanmoins, il ressort de l'étude que la plupart des producteurs
ont souhaité la reprise du programme pour
73
leur permettre de développer d'autres
compétences face aux nouveaux défis qui se posent à leur
environnement.
L'étude a fait clairement ressortir que
L'alphabétisation en tant que partie intégrante d'un processus
d'éducation et de formation qualifiée est une « arme »
efficace de lutte contre la pauvreté et toute forme d'exploitation et de
privation des droits humains. L'alphabétisation apparait ainsi comme
l'un des facteurs qui joue un rôle vital dans le développement
d'un pays ou d'une région.
L'enseignement tiré de cette étude est que pour
faire face au phénomène d'analphabétisme, l'on doit mener
à travers une approche conjuguée le combat sur deux fronts :
scolariser les enfants d'âge scolaire et promouvoir les activités
d'alphabétisation des jeunes et des adultes en mettant l'accent sur une
cible souvent négligée à savoir les femmes et les jeunes
filles. Dans cette perspective, l'étude a mis en exergue l'approche
fonctionnelle de l'alphabétisation. Celle-ci participe fortement
à l'éducation intégrale de l'individu, et à son
épanouissement. Elle permet à l'individu de se prendre en charge,
d'améliorer les rendements de ses activités
génératrices de revenus. Ainsi, que ce soit dans l'agriculture ou
dans les autres secteurs de l'économie nationale, si l'accroissement du
capital humain ne précède pas ou du moins ne va pas de paire avec
l'introduction des nouvelles technologies, le développement
économique et social ne sera pas une réalité. A cet effet,
notre hypothèse générale : «l'alphabétisation
fonctionnelle a contribué à élever le niveau d'instruction
des producteurs, à augmenter la production cotonnière et à
améliorer le niveau de vie des producteurs de coton» est
confirmée par les résultats de cette recherche.
L'étude a relevé aussi que le comportement des
néo-alphabètes dans leur communauté s'est
amélioré. De ce fait, l'alphabétisation fonctionnelle est
une réponse à l'ignorance et à une meilleure organisation
sociale et communautaire dans le cadre d'une meilleure auto prise en charge et
d'une transformation du milieu.
74
Références bibliographiques
OUVRAGES DE METHODOLOGIE
Albarello L, 2003 ; Apprendre à chercher, L'acteur
social et la recherche scientifique, De Boeck & Larcier, Bruxelles.
OUVRAGES GENERAUX
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Guinea case-version l. institute for International Cooperation, German
Adult Education Association (IIZ/DVV), Bonn.
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in the Sahel: Result of the PADLOS Education Study. OECD/club du
Sahel/CILSS (Comité Inter-Etat de lute contre la sécheresse au
Sahel), Paris.
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Study. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome.
Gurgand, M., 1997 ; L'Education est-elle rentable dans
l'agriculture ? Une approche duale appliquée à la Côte
d'Ivoire, cahier d'économie et sociologie rurale, n°42-43,
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Maclure, R., 1997; Overlooked and Undervalued: A synthesis
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Africa. USAID (United States Agency for International Development),
Washington, D.C.
Mwangi, A. P., 2001; Stregthening Livelihoods with Literacy:
The Kenya case-version l. institute for International Cooperation,
German Adult Education Association (IIZ/DVV), Bonn.
Linh H.V., 1994; Efficiency of Rice Farming Households in
Vietnam: ADEA Wit Bootstrap and stochastic Frontier Application,
Department of Applied Economics, University of Minnesota
Nkamleu, G.B, 2004; Productivity Growth, Technical
Progress an efficiency change in African Agriculture, African Development
Review, 16,203-222.
Zonon, A., 2003 ; Education et productivité des
agriculteurs : cas des producteurs du Burkina Faso, UEPA, Dakar.
MEMOIRES ET THESES
75
Akoegnon A. K., 2011 ; La participation communautaire aux
projets de développement en milieu rural : cas du projet de production
d'ananas dans la communauté de Wonougba Séva, Mémoire
de maîtrise ès lettres, UL, Lomé
Amenya, E.I.N., 2005 ; Evaluation des programmes
d'alphabétisation destinés aux auditrices du Togo. Cas des
centres alpha de Lomé Commune, CUSE, mémoire de DEA,
Dakar.
Fagbedji K.G., 2009 ; Agbonou : Dynamique d'un quartier
périphérique d'Atakpamé, mémoire de maitrise
ès lettre, FLESH, UL, Lomé.
KANE G.Q., 2010 ; Analyse des performances productives des
exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetele,
mémoire de DEA, FSEG, Yaoundé
KOBA M.2005, Problématique de la contribution de
l'alphabétisation à l'amélioration de la santé
communautaire en milieu urbain : cas de Cotonou en République du
Bénin, Mémoire de fin de 4ème année
universitaire p.26, UAC, BENIN.
RAPPORTS ET ETUDES
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DRASSN/P, 2012, Rapport annuel, Atakpamé.
KWASSI M., 2010 ; Etude diagnostique de
l'alphabétisation au Togo, consultation Cap-EFA.
Leach, Fiona, S. Abdualla, H. Appleton, J.el-Bushra,
N.Cardenas, K. Kebede, V. Lewis, and S. Sitaram., 2000; The Impact of
Training on Women's Micro-entreprise. Development Education Research
Serial N°40.DFID (Depatment for International Development)
MERF, 2011 ; Rapport de synthèse de la
préparation nationale de la conférence des Nations-Unies sur le
Développement Durable (Rio+20)
Ouédraogo A. R., 2003 ; Rapport d'étude sur
la diversité de l'offre éducative au Togo.
PSE, relever le défi du développement
économique, social et culturel Rapports d'activités, 1997 ;
Alphabétisation fonctionnelle, SOTOCO
76
Rapports d'activités, DSP/SOTOCO SCAPE, 2012, version
provisoire
REVUES ET MAGAZINES
Gurgand, M., 1993 ; Les effets de l'éducation sur la
productivité agricole : application à la Côte
d'Ivoire, Revue d'économie du développement, 4,37-54.
AUTRES DOCUMENTS
Politique nationale de l'éducation du secteur de
développement et de la formation
www.unesco.org/éducation/alphabétisation
www.wikpedia.org/wiki/Alphabetisation
77
Annexe
+ OUTILS DE COLLECTE 1- LE QUESTIONNAIRE
I- IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
REPONSES ET CODES
|
|
PASSEZ A
|
Q 101
|
Sexe
|
Masculin
|
|
0
|
1
|
|
|
|
Féminin
|
|
.0
|
2
|
|
Q 102
|
Quel âge avez-vous ?
|
25 à 35 ans
|
0
|
1
|
|
|
|
|
36 à 45 ans
|
0
|
2
|
|
|
|
|
46 à 55ans
|
0
|
3
|
|
|
|
|
56 ans et plus
|
0
|
4
|
|
|
Q 103
|
Avez-vous été à l'école ?
|
Oui
|
|
0
|
1
|
|
|
|
Non
|
|
0
|
2
|
Q105
|
Q 104
|
Quel est votre niveau d'instruction?
|
Primaire
|
|
0
|
1
|
|
|
|
Collège
|
|
0
|
2
|
|
|
|
Lycée
|
|
0
|
3
|
|
|
|
Supérieur
|
|
0
|
4
|
|
Q 105
|
Quelle est votre situation
|
Célibataire
|
|
0
|
1
|
Q106
|
|
matrimoniale ?
|
Mariée
|
|
0
|
2
|
|
|
|
Veuve
|
|
0
|
3
|
|
|
|
Séparée/Divorcée
|
|
0
|
4
|
|
Q 106
|
Quelle est votre langue maternelle ?
|
|
|
|
|
|
Q107
|
Que faites vous dans la vie ?
|
|
|
|
|
|
Q108
|
Depuis combien de temps faites vous
cette activité ?
|
|
|
|
|
|
Q109
|
Avez-vous suivi un programme
|
Oui
|
|
0
|
1
|
|
|
d'alphabétisation dans le cadre de votre activité
?
|
Non
|
|
0
|
2
|
|
Q1010
|
Quel est votre GPC?
|
|
|
|
|
|
II- LE PROGRAMME D'ALPHABETISATION
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
REPONSES ET CODES
|
PASSEZ A
|
Q201
|
En quelle langue avez-vous suivi les
|
Français
|
0 1
|
|
|
cours d'alphabétisation?
|
Ewé
|
0 2
|
|
|
|
Kabyè
|
0 3
|
|
|
|
Tem
|
0 4
|
|
|
|
Ben
|
0 5
|
|
|
|
Ifè
|
0 6
|
|
|
|
Autre
|
..0 7
|
|
Q202
|
La langue du cours d'alphabétisation
|
Oui
|
0 1
|
|
|
vous a-t-elle été un atout?
|
Non
|
0 2
|
|
78
Q203
|
Sur quel plan ?
|
Compréhension 0 1
Bonne rétention 0 2
Autres 0 3
|
|
Q204
|
Souhaiterez-vous poursuivre le cours
|
Oui 0 1
|
|
|
d'alpha dans une autre langue ?
|
Non 0 2
|
Q207
|
Q205
|
Dans quelle langue ?
|
Français 0 1
|
|
|
|
Ewé 0 2
|
|
|
|
Kabyè 0 3
|
|
|
|
Tem 0 4
|
|
|
|
Ben 0 5
|
|
|
|
Ifè 0 6
|
|
|
|
Autre .0 7
|
|
Q206
|
Pourquoi le choix de cette langue?
|
|
|
|
|
.......................................
|
|
|
|
.......................................
|
|
Q207
|
Qu'avez-vous appris au centre d'alphabétisation?
|
Lire 0 1
Ecrire 0 2
|
|
|
|
Calculer 0 3
|
|
|
|
Choix et préparation du terrain
|
|
|
|
0 4
|
|
|
|
Période et technique de semis0 5
|
|
|
|
Technique d'entretien 0 6
|
|
|
|
Utilisation d'intrants 0 7
|
|
|
|
Classement du coton-graine0 8
|
|
|
|
Gestion des cahiers de
comptabilité .0 9
|
|
|
|
Autre
|
|
Q208
|
Quels sont les thèmes du cours d'alphabétisation
que vous avez suivi ?
|
|
|
|
|
.......................................
|
|
Q209
|
En quelle année avez-vous suivi les cours
d'alphabétisation ?
|
2000 0 1
2001 0 2
|
|
|
|
2002 0 3
|
|
|
|
2003 0 4
|
|
|
|
2004 0 5
|
|
|
|
2005 0 6
|
|
|
|
Autre 0 7
|
|
III- LA PRODUCTION ET LE RENDEMENT DU COTON
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
REPONSES ET CODES
|
PASSEZ A
|
Q301
|
Quelles sont les étapes à suivre dans la production
du coton ?
|
.......................................
.......................................
|
|
Q302
|
Quels intrants utilisez-vous pour la production ?
|
....................................
|
|
Q303
|
Citez pour chaque intrant la quantité
|
|
|
79
|
utilisée pour un champ d'un (1) hectare.
|
|
|
Q304
|
Citer le nombre de fois qu'on doit utiliser ces intrants pour un
champ d'un (1) hectare.
|
|
|
Q305
|
Quelle est la superficie de votre champ ?
|
ha
|
|
Q306
|
Pouvez-vous décrire l'évolution de votre
quantité de coton produite au cours des années suivante?
|
1998 Kg
1999 Kg
2000 Kg
2001 Kg
2002 Kg
2003 Kg
2004 Kg
2005 Kg
2006 Kg
2007 Kg
2008 Kg
2009 Kg
2010 Kg
2011 Kg
2012 Kg
2013 Kg
|
|
Q307
|
Pensez-vous que le programme d'alphabétisation à
d'avantages, d'inconvénients ou d'effet neutre sur cette
évolution ?
|
Avantage 0 1
Inconvénient 0 2
Effet neutre 0 3
|
Q3011
|
Q308
|
Quels avantages le programme d'alphabétisation a-t-il
apporté à votre rendement ?
|
Maitrise d'usage intrants 0 1
Maitrise des étapes et techniques de
production 0 2
Maitrise du calendrier agricole 0 3
Autre 0 4
|
|
Q309
|
Quels inconvénients le programme a
eu sur votre rendement ?
|
|
|
IV- AMELIORATION DU NIVEAU DE VIE
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
REPONSES ET CODES
|
PASSE A
|
Q401
|
Le revenu de votre production a-t-il
|
Non
|
0 1
|
|
|
évolué ?
|
Peu
|
0 2
|
|
|
|
Moyennement
|
0 3
|
|
|
|
Très
|
0 4
|
|
Q402
|
Quelle est en moyenne votre revenu
|
Moins de 50 000
|
0 1
|
|
|
annuel avant votre inscription au
|
50 000-100 000
|
0 2
|
|
|
cours d'alphabétisation ?
|
100 000-150 000
|
0 3
|
|
|
|
150 000-200 000
|
0 4
|
|
|
|
200 000 et plus
|
0 5
|
|
Q403
|
Quelle est en moyenne votre revenu
|
Moins de 50 000
|
0 1
|
|
80
|
annuel après votre inscription au cours
d'alphabétisation ?
|
50 000-100 000 100 000-150 000 150 000-200 000 200 000 et plus
|
0 2
0 3
0 4
0 5
|
|
Q404
|
Arrivez-vous à satisfaire vos besoins
|
Non
|
0 1
|
|
|
fondamentaux avec votre revenu?
|
Peu
|
0 2
|
|
|
|
Moyennement
|
0 3
|
|
|
|
Bien
|
0 4
|
|
|
|
Très bien
|
0 5
|
|
Q405
|
Disposez-vous d'un compte dans une
|
Oui
|
0 1
|
|
|
institution financière de la place?
|
Non
|
0 2
|
|
Q406
|
Dans quelle classe sociale vous
|
Pauvre
|
0 1
|
|
|
estimez-vous appartenir?
|
Moyenne
|
0 2
|
|
|
|
Riche
|
0 3
|
|
Q407
|
Comment soigniez-vous les maladies
|
Plantes médicinales
|
0 1
|
|
|
avant la formation ?
|
Médicaments de rue
|
0 2
|
|
|
|
Hôpital/pharmacie
|
0 3
|
|
Q408
|
Comment soignez-vous les maladies
|
Plantes médicinales
|
0 1
|
|
|
actuellement ?
|
Médicaments de rue
|
0 2
|
|
|
|
Hôpital/pharmacie
|
0 3
|
|
Q409
|
Où habitiez-vous avant formation ?
|
Location
|
0 1
|
|
|
|
Propriété privée
|
0 2
|
|
|
|
Maison familiale
|
0 3
|
|
Q4010
|
Où habitez-vous actuellement ?
|
Location
|
0 1
|
|
|
|
Propriété privée
|
0 2
|
|
|
|
Maison familiale
|
0 3
|
|
Q4011
|
Quels avantages avez-vous tiré du programme
d'alphabétisation sur le plan de la santé ?
|
|
|
|
Q4012
|
Quels avantages avez-vous tiré du programme
d'alphabétisation sur le plan de la pratique de l'hygiène?
|
|
|
|
Q4013
|
Quelles améliorations avez-vous eu dans l'éducation
de vos enfants ?
|
|
|
|
Q4014
|
Qu'est-ce qui a changé dans les relations avec votre
entourage immédiat (femme et enfants)
|
|
|
|
Q4015
|
Qu'est-ce qui a changé dans les relations avec votre
entourage professionnel :
|
|
|
|
V- PERSPECTIVE DE L'ALPHABETISATION
Q501
|
Pensez vous que les programmes
|
Oui
|
0 1
|
|
|
d'alphabétisation vous seront encore utiles de nos jours
?
|
Non
|
0 2
|
Q503
|
Q502
|
Sur quoi souhaiterez-vous être formé ?
|
.....................
|
|
|
|
|
.......................................
|
|
|
81
|
|
|
|
Q503
|
Quelles sont vos suggestions à
l'égard des responsables de la NSCT en
matière d'éducation des adultes ?
|
|
|
Q504
|
Quelles sont vos suggestions à
l'égard des responsables de l'Etat en
matière d'éducation des adultes ?
|
|
|
2- LE GUIDE D'ENTRETIEN
AVEC LES RESPONSABLES DU PROGRAMME
D'ALPHABETISATION DE LA FILIERE COTONNIERE TOGOLAISE.
1- Pourquoi, quand, où et comment ces programmes ont-ils
lieu ?
2- Quelle est la session d'alphabétisation
exécutée par la filière cotonnière togolaise ?
3- Quel est le niveau d'implication des producteurs dans
l'élaboration, la planification, l'exécution et
l'évaluation des programmes
4- Quelles sont les objectifs et les niveaux d'atteinte de ces
objectifs visés par les programmes ?
5- Quels sont les gains (productivité) pour la NSCT, les
producteurs et la communauté ?
6- Quel est l'impact sur la vie courante des producteurs
(éducation des enfants, santé, économie, vie sociale
etc.)
7- Quelles sont les difficultés rencontrées dans
l'exécution ?
8- Quelles sont les actions de pérennisation des acquis
?
9- Quelles solutions proposez-vous contre
l'analphabétisme des producteurs de coton ?
82
Table des matières
Page de couverture .1
Page de garde .2
Sommaire 3
Dédicace 4
Sigles et abréviations 5
Remerciements .7
Introduction 8-11
Première partie : Approche
méthodologique 12-44
Chapitre 1 : Problématique et cadre conceptuel
13-28
Titre 1 : Problématique 13-18
1.1. Enoncé du problème .13
1.2. Hypothèses .15
1.3. Variables, indicateurs .16
1.4. Objectifs 18
1.5. Justification du choix du thème 18
Titre 2 : Revue de littérature 19-28
2.1. Revue thématique 19
2.2. Revue conceptuelle ..21
2.3. Enseignement tirés ..27
Chapitre 2 : Cadre pratique de la recherche 29-44
Titre 1 : Site de la recherche 29-39
1.1. Environnement physique ....32
1.1.1. Le relief 32
1.1.2. Le climat ..32
1.2. Environnement humain et socioculturel 33
1.2.1. La population et la culture 34
1.2.2. L'organisation économique 34
1.2.3. Histoire et champ du développement : acteurs
politiques et programme 35
1.2.4. Aperçu sur la NSCT 36
1.2.5. Situation de l'éducation formelle et non
formelle 37
1.2.5.1. Le système formel 37
1.2.5.2. Le système non formel :
l'alphabétisation .38
83
Titre 2 : Enquête de terrain .40-44
2.1. Population cible 40
2.2. Paysage des enquêtes/Echantillonnage 40
2.3. Outils de collecte et leurs supports 41
2.3.1. Le questionnaire 41
2.3.2. L'entretien .41
2.3.3. Recherche documentaire .42
2.4. Déroulement de l'enquête 42
2.4.1. La pré-enquête 42
2.4.2. L'enquête proprement dite ..43
2.5. Difficultés rencontrées et leur
résolution .44
Deuxième partie : Résultat
de la recherche 45-70
Chapitre 1 : Présentation et analyse des
données de terrain 46-68
Titre 1 : Présentation statistique des données
46-57
1.1. Les données quantitatives .46
1.2. Les données qualitatives 56 Titre 2 : Analyse et
interprétation des résultats 58-68
2.1. Le programme d'alphabétisation de la filière
cotonnière, moyen de transfert de
responsabilité aux producteurs de coton 58
2.2. L'alphabétisation, catalyseur de l'évolution
de la production cotonnière 61
2.3. Le niveau de vie du producteur 65
Chapitre 2 : Apports de la recherche ..69-70
Titre 1 : Solutions proposées ..69-70
Titre 2 : Perspectives 70
Conclusion .71-73
Références bibliographiques 74-76
Annexes 77-81
Tables des matières 82-83
|