CONCLUSION
En Côte d'Ivoire, la prospection minière n'est
plus à ses débuts. Des perspectives assez intéressantes
d'exploitation de certains minerais (le fer notamment) existent et permettent
même d'envisager le développement d'une industrie lourde.
Cependant les investissements font encore défaut, tout comme une bonne
politique de développement du secteur minier. L'Etat est maître du
sous sol en Côte d'Ivoire et dispose de moyens juridiques importants qui
lui permettent de contrôler les activités de prospection, de
recherche et d'exploitation.
Dans le même temps, l'économie ivoirienne se
diversifie, devient donc moins vulnérable aux aléas de la
conjoncture.
S'il est vrai que la Côte d' Ivoire a pu et su
profiter, à l'occasion , de circonstances favorables, il importe
d'être conscient que cette réussite n'est pas le fruit d'un hasard
heureux , mais celui d'une politique économique
délibérément choisie et appliquée avec
continuité. Ce qu'on a appelé parfois le miracle ivoirien n'en
est pas un, il est le résultat du choix qui a été fait
dès le départ et constamment maintenu d'un modèle de
croissance fondée sur la confiance et l'ouverture sur
l'extérieur. D'autres modèles de croissance ont été
proposés et mis en oeuvre dans d'autres pays ; il ne nous
appartient pas d'en juger mais simplement de dire ceci : pour la
Côte d' Ivoire, dans les conditions qui étaient les siennes, le
choix a été bien fait, le pari libéral était un
pari raisonné et raisonnable et il a été gagné
puisqu'il nous a permis de déclencher et d'entretenir cette croissance
économique sans laquelle il n'est pas de développement
possible.
La création d'organismes destinés à
accroître l'efficacité de l'Etat dans les domaines qui
apparaissent comme essentiels a rendu possible la réalisation des
objectifs du plan. Ces créations originales , Société
d'Etat , Etablissements Publics, Sociétés d'économie
mixte, dotés d'une plus grande souplesse de fonctionnement , donc
investis d'une efficacité plus grande , étaient essentiellement
opérationnels et ont permis la réalisation de programmes
sectoriels importants dans des domaines aussi différents que
l'agriculture , la construction ,la formation. A l'avenir de nouveaux
organismes devront sans dote être imaginés, créés et
surtout des politiques cohérentes et détaillées devront
être élaborées en vue de préciser les objectifs que
l'Etat entend atteindre et les moyens qu'il mettre en oeuvre dans les
différents secteurs de la vie économique et sociale.
Nous retiendrons que :
La SODEMI a procédé à l'inventaire minier
de la Cote d'Ivoire (voir carte d'indices miniers).
Elle agit comme une société privée en
commercialisant elle même les produits de ses découvertes. Cela
concerne surtout le manganèse, le diamant avant la guerre et l'or.
Ces produits sont vendus à l'état brut puisque
la société ne dispose pas de structures de transformation. Le
personnel en ce moment est totalement ivoirisé et comprend toutes les
compétences dont des experts en mine et en géologie ; le
dernier inventaire des indices miniers date de 1996. En 1998, elle a
procédé à l'exploration et à l'exploitation de
certaines mines ; ce travail s'est fait seul ; parfois avec certains
partenaires.
L'industrie minière n'est tout simplement pas
développée pour des raisons politiques. En plus le domaine
minier nécessite des investissements à long terme. Dans les pays
à revenu minier, le contribuable participe à l'exploitation
minière. Ce n'est pas le cas en Côte d'Ivoire.
A l'instar de l'agriculture, l'industrie minière
pourrait soutenir l'économie Des gisements importants existent et
pourraient soutenir l'économie. Quant à savoir si
l'activité de la SODEMI a une portée historique, nous
répondrons que grâce aux découvertes des prospections et
des recherches, beaucoup de sociétés minières viennent en
Côte d'Ivoire.
La SODEMI vit aussi des problèmes financiers car les
investissements à elle consacrer, ne sont pas énormes.
Si l'on s'en tient aux rapports des experts, la durée
de vie d'un gisement varie de 20, 30 ,40 à 50 ans. Le domaine minier
utilise beaucoup les recherches et les avancées de la technologie. Pour
preuve, des gisements fermés ont été ré
ouverts ; c'est le cas de la mine de manganèse de Grand Lahou
exploité avant les indépendances par la compagnie de moktar et
fermée depuis lors. Sa réouverture par la Sodemi a permis de
déceler des indices 3à 4 fois supérieurs à ceux
trouvés par les exploitants européens .Le maintien de la Sodemi
au titre des Sociétés d'Etat lors du conseil national du 12juin
1980 est dû à ses résultats positifs. En 1976 avec la
découverte du pétrole en Côte d' Ivoire, il y a eu une
relance de l'activité minière qui à cette époque
avait la même enveloppe budgétaire avec le pétrole.
Toujours au plan des activités socio économiques, le docteur GAHE
nous a rassuré que toute société minière, selon
les clauses, doit réhabiliter la parcelle exploitée avant de la
quitter. Pour ce fait, des études d'impact environnemental y sont
menées. On fait une étude du sol pour voir si le sol n'est pas
pollué. La Sodemi a des partenaires parmi lesquels on peut
citer :la Chine, l'Afrique du sud, le Canada, l'Australiela France....Elle
apporte son expertise à des sociétés minières
installées en Côte d'Ivoire et dans la sous région. Nos
géologues et géophysiciens sont sollicités pour faire
des recherches sur les permis des demandeurs ; la recherche minière
la moins coûteuse s'évalue en millions de francs CFA (60
à 100 millions. Ce qui fait que la recherche minière n'est pas
à la portée de tous. Dans l'industrie minière, dans la
recherche et la prospection, la Sodemi est la seule à représenter
l'Etat.
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