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Tests d'efficacité d'extraits d'huiles végétales sur Anopheles gambiae Giles et Culex quinquefasciatus Say résistants aux pyréthrinoà¯des

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par Aimé AGBIZOUNON
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur de conception en environnement 2010
  

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INTRODUCTION

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Introduction

Les pays en développement doivent faire face au double enjeu de la croissance économique et de la santé des populations. L'économie béninoise étant essentiellement agricole, elle a besoin des hommes en bonne santé pour la promouvoir. Or, ces derniers sont exposés à diverses maladies d'origines vectorielles, dont le paludisme ; encore appelé malaria. Il constitue l'endémie première tuant plus d'un million de personnes par an dans le monde (OMS, 2008). L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), estime que 40% de l'humanité est exposé à la maladie, essentiellement dans les pays les plus pauvres. L'Afrique est durement touchée par ce fléau du fait que quatre-vingt-dix pour cent (90%) des décès dus au paludisme surviennent principalement en Afrique au sud du Sahara (IRD, 2009a) et plus de trois mille (3 000) enfants, surtout de moins de cinq ans en meurent tous les jours. Trois mille (3000) enfants dans une région déjà en proie au VIH-SIDA et à la tuberculose (OMS., 2008).

En République du Bénin, des six (6) maladies prioritaires (paludisme, rougeole, tétanos, poliomyélite, coqueluche, tuberculose pulmonaire), le paludisme est de loin la première cause des premières consultations avec 39,7% des motifs de recours aux soins et la première raison d'hospitalisation (24,7%) dans les structures sanitaires (PNLP, 2007a). Le paludisme est la plus importante cause de mortalité infantile, des accouchements prématurés et de nombreux cas d'absence sur les lieux de travail (Seïdou, 1987). Le nombre de personnes qui ont accès à des services de prévention et de traitement du paludisme est en constante augmentation, ce qui laisse augurer une baisse prochaine de la morbidité et la mortalité relatives au paludisme. La maladie du paludisme est transmise par les piqûres de moustiques infectés par des parasites de l'espèce Plasmodium. Il existe quatre types de plasmodium humain, mais le Plasmodium falciparum (Welch) est de loin le parasite le plus répandu et le plus

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pathogénique (OMS., 2008). Comme l'indique le Rapport mondial sur le paludisme (OMS, 2009), il reste des défis à relever pour réduire la charge d'une maladie qui provoque encore un million de décès chaque année. Pour ce faire, des progrès ont été accomplis en matière de prévention et de traitement du paludisme.

Davantage de pays introduisent les derniers médicaments antipaludiques adoptés par l'OMS, les Combinaisons Thérapeutiques à base d'Artémisinine (CTA) (OMS., 2008) ; bon nombre de familles reçoivent des moustiquaires imprégnées d'Insecticides à Longue Durée d'action et plus d'un aussi pratique la pulvérisation intradomiciliaire dans le cadre de programmes novateurs (OMS & UNICEF., 2005 ; PNLP, 2007b). Malgré les lourds efforts matériels, financiers et humains consentis à travers les campagnes de sensibilisations, de préventions et d'éradications menées depuis les années cinquante, le paludisme demeure d'actualité. La persistance de la maladie dans nos régions provient de certains facteurs importants au nombre desquels : la résistance des anophèles vecteurs aux insecticides de synthèse (Djogbénou et al., 2008 ; IRD, 2009b); l'apparition dans certaines régions du monde, des souches de Plasmodium falciparum résistantes aux antipaludiques (IRD, 2009b) et l'existence du problème d'accès aux soins de santé primaires compte tenu de la cherté des produits antipaludiques synthétisés (OMS, 2008). Il urge donc d'envisager d'autres outils de luttes anti vectorielles. Au Bénin, la richesse de la flore et la connaissance des plantes médicinales sont susceptibles, comme ce fut le cas de l'artémisinine, d'ouvrir de nouvelles voies pour la recherche de nouveaux médicaments (Adjobimey et al., 2004) et de nouveaux biocides.

A l'instar des extraits de quatre plantes médicinales de la pharmacopée traditionnelle béninoise Argemone mexicana (L.), Cassia rotundifolia, actuellement appelé Chamaecrista rotuhdifolia(pers) (Greene) Phyllanthus

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amarus (Schum & Thonn.) et de Thalia geniculata (L.) qui ont inhibé de façon significative la croissance de la souche chloroquino-sensible de Plasmodium falciparum (Adjobimey et al., 2004), il a été nécessaire d'étendre sur d'autres plantes béninoises locales dont les premiers tests de criblage ont prouvé dans certaines études des effets insecticides sur des larves d'Anopheles gambiae (Giles). Les extraits de plantes sont non bio-accumulables. Ils sont exploitables pour les populations et très efficaces sur les moustiques actuels (Howard et al., 2009). Ce qui justifie le bien fondé de la présente étude dont le thème s'intitule : «Tests d'efficacité d'extraits d'huiles végétales sur Anopheles gambiae (Giles) et Culex quinquefasciatus (Say) résistants aux pyréthrinoïdes».

1.1. Objectifs

L'objectif général de cette étude est de contribuer à développer un insecticide biologique efficace contre les moustiques quelque soit leur stade de développement.

Plus spécifiquement, il s'agit :

- de tester la toxicité des extraits d'huiles végétales sur les larves d'Anopheles gambiae sensibles et résistants et Culex quinquefasciatus exhibant plusieurs mécanismes de résistance aux pyréthrinoïdes ;

- d'apprécier l'efficacité insecticide des huiles végétales extraites sur des moustiques Anopheles gambiae (Giles) et Culex quinquefasciatus (Say) ;

- de tester la toxicité par contact et par ingestion des huiles sur des adultes d'Anopheles gambiae et Culex quinquefasciatus ;

- de proposer des concentrations efficaces des huiles pour une lutte biologique, écologiquement durable contre les larves et les adultes de moustiques devenus résistants aux insecticides synthétiques.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld