4.2. Discussions
Les rendements en huiles végétales obtenus
à partir des graines d'études sont largement supérieurs
ont confirmé les observations de Moudachirou et al., en 1999 et Ayedoun
en 1995 et qui montrent qu'il pourrait y avoir une différence entre les
deux types d'huiles en ce qui concerne le rendement. Le rendement en huile
végétale de Azadirachta indica 41,36% similaire au
rendement obtenu par Carlos et al., (2010) (39,7%) confirme la
qualité de l'extraction. Il en est de même lorsqu'on compare le
rendement en huile végétale de Thevetia peruviana obtenu
par Schmelzer et al., (2006) et celui obtenu lors de nos
extractions.
Le RR50 sensiblement égal à
1(1,0-1,4) obtenus entre la souche de référence sensible Kisumu
et celle des populations sauvages de An. gambiae et Cx.
quinquefasciatus résistantes aux pyréthrinoïdes montre
une sensibilité de ces populations à l'huile d'Azadirachta
indica. La DL50 évaluée dans le présent
test s'est aussi révélé efficacité dans
l'inhibition des larves de stade 3 d'An. gambiae stricto
(Howard et al., 2009). Dans une étude précédente
contre des larves de Culex sp. l'Azadirachta indica s'est
montré efficace à la même dose de 0,3% avec des taux de
mortalités de 100% (Scott et al., 2000). L'huile
végétale de Azadirachta indica a donc un effet larvicide
qui pourrait être utilisé pour contrôler les moustiques
résistants y compris An. gambiae, principal vecteur du
paludisme au Bénin. Quelle que soit l'huile végétale
utilisée dans nos travaux, les RR50 faibles ont
été observés à l'exception de celle du Jatropha
curcas (RR50=2,6). Ces huiles ont donc un potentiel dans le contrôle
des populations résistantes de An. gambiae et Cx. quiquefasciatus
évaluées.
Le RR50 de 2,6 obtenu avec l'Huile
Végétale du Jatropha curcas ne pourrait s'expliquer par
une réelle résistance à cette huile mais plutôt par
une tolérance due à l'expression naturelle d'enzyme de
maintenance. Une hypothèse similaire a été formulée
suite à un ratio de résistance similaire obtenu avec un
insecticides alternatives aux pyréthrinoïdes tel que Chlorfenapyr
(N'Guessan et al., 2007).
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A Maroua, ville soudano-sahélienne du nord-Cameroun, il
a été observé sur des populations résistantes de
An. gambiae des niveaux de sensibilité similaires à ceux
observés dans nos travaux sur les souches de Ladji (Baldet, 1995). Vu le
développement de la résistance aux insecticides chimiques, nos
huiles végétales constitueraient une alternative de lutte
efficace, contre les An. gambiae et Cx. quinquefasciatus (Gomez et
al., 1997, chandre et al., 1999).
On ne saurait parler de résistance de Cx.
quinquefasciatus à ces huiles dans notre étude, car par
ailleurs cette espèce à montrer des taux de résistance de
176 fois au DDT, 20,4 fois au perméthrine et 20 fois au
Deltaméthrine ont été obtenues (Ouedraogo et al.,
2005).
Il a été observé une faible
toxicité par contact (taux de mortalité<35%) alors que
l'action simultanée par contact et ingestion a été
très marquée (taux de mortalité avoisinant 100% dès
les premiers jours). Il semblerait que la voie par ingestion soit la plus
toxique. Il n'est cependant pas à exclure qu'une synergie
contact-ingestion se soit produit.
Les adultes des populations naturelles nourris au
mélange du jus sucré et des huiles végétales
(Az. Indica, Ja. curcars et Th. peruviana) mourant tous avant
le 10ème jour suggère que l'épandage de ces
huiles pourrait écourter la survie de ces populations. Des taux de
survie similaires ont été obtenus dans des travaux
précédents évaluant de nouveaux insecticides
synthétiques, tel que le chlorantraniliprole (Boko, 2009). La maturation
du parasite du paludisme durant 8-12 jours chez An. gambiae (Detinova
et al., 1964), la pulvérisation de ces huiles
végétales éliminerait non seulement les larves mais aussi
les adultes infectés du parasite du paludisme résistants aux
insecticides synthétiques.
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