L'évaluation à mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )( Télécharger le fichier original )par Yanik YANKEU YANKEU Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008 |
3- Les conflits propres à l'utilisation des puits à pompePour assurer une gestion rationnelle des ressources en eau, éviter des gaspillages, des heures d'ouverture et de fermeture ont été instituées par le comité de gestion. Ces moments de mise en usage des puits à pompe varient d'un village à l'autre. A Mebomo, le puits est ouvert deux jours sur sept dans la semaine, le Mercredi et le Samedi. A Bikogo, le puits est ouvert chaque jour, de 5h30 à 8h30 du matin et de 14h30 à 18h30 le soir. Ces jours ou ces horaires de mise en service des puits à pompe ne suscitent pas l'assentiment général. Des ménages sont obligés de se tourner vers les sources naturelles lorsque les puits à pompe sont fermés. Et lorsqu'ils sont ouverts, les bousculades se transforment parfois en bagarre entre usagers des puits à pompe. Des enquêtes de terrain, les causes de ces conflits sont la précipitation et l'impatience des usagers. « Certains arrivent avec plusieurs récipients et veulent tout remplir sans se soucier des autres », décrie Vital Modo Olinga55(*). Pour résoudre cette situation, selon Lucien Motsala Lebelé, chaque usager doit puiser un ou deux récipients à la fois au trop et céder la place au suivant avant de revenir sur ses autres récipients. Seulement cette mesure disciplinaire, comme le reconnaît ce dernier, n'est pas facilement applicable et des disputes ne sont pas toujours évitables. Certains préfèrent ne plus aller au puits à pompe du PADC pour éviter des disputes et surtout les longues files d'attente. En plus de nos observations de terrain, les responsables du comité de gestion ne sont pas exemptes de tout reproche, les mesures d'ouverture et de fermeture ne sont pas respectées par ces derniers qui, en cas de besoin pour usage personnel, ouvrent les puits à pompe à des heures non prévues. Ce non respect des règles établies fâche parfois les populations qui se sentent, de ce fait mépriser. * 55 Vital Modo Olinga, née en 1938, planteur. Entretien du 16 octobre 2009 à son domicile. |
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