1-
Le critère de viabilité/reproductibilité et les puits
à pompe du PADC
La viabilité/reproductibilité nous permet de
mesurer les changements survenus dans la vie des populations de Mebomo et de
Bikogo. Ces changements devraient être corrélés à
l'introduction des puits à pompe du PADC dans leur village. Car, comme
le rappelle à dessein Pascaline Laure Abossolo Mbang (2005)
« l'implantation des puits dans les villages garantit non
seulement une bonne santé aux paysans, mais leur laisse également
une ouverture au développement d'autres activités liées
à l'eau ». A l'aune de ces changements, nous allons aussi
mesurer le degré d'adhésion de ces populations aux puits à
pompe du PADC.
En outre, le critère de
viabilité/reproductibilité permet de se poser les questions
suivantes : les modalités prévues par les maîtres
d'oeuvre permettront-elles aux bénéficiaires de continuer
à maintenir les puits à pompe en cas de panne ? A quelles
conditions ? Le cadre institutionnel promu permettra-t-il de poursuivre
efficacement la gestion au quotidien des puits à pompe ? C'est fort
de ces préoccupations que Jean Marc Ela (1990 : 256-257) affirmait
qu' « on commence à comprendre qu'une
réappropriation des technologies est une condition de réussite
d'un projet de développement. Pour être performants, les outils de
pointe doivent avoir l'adhésion des populations qui, sans cela, n'ont
pas d'autres langages pour s'exprimer que la résistance passive ou le
sabotage ».
Ce choix d'outils méthodologiques se justifie aussi par
d'autres raisons.
2- La justification pratique du choix du
critère de viabilité/reproductibilité
Chaque évaluation a sa particularité. Car, sur
le terrain, l'évaluateur commence par se faire une image globale du
projet qu'il évaluera. Il recentre cette image en fonction des questions
posées au départ de l'évaluation et des difficultés
sur le terrain. Cette étape permet d'ajuster notre méthode en
fonction de la réalité du terrain. Il peut ensuite commencer
à la collecte des données. Les données que nous avons eu
à collecter proviennent à la fois des sources primaires et
secondaires. Avec les critères d'efficacité et d'efficience,
l'obligation est faite d'avoir accès aux prévisions de
début de projet afin de les mesurer aux réalisations. Les
écarts seront les résultats de l'évaluation. Or, avec la
viabilité/reproductibilité, le chercheur a l'obligation de
s'appuyer sur d'autres indicateurs. Ces indicateurs pouvant en même temps
être collectés au niveau des populations (présidents de
comité de développement villageois, présidents de
comité de gestion des puits à pompe, ménages), des
services sociaux (district de santé des villages), services
déconcentrés de l'Etat (délégation d'arrondissement
du MINADT, du MINADER) et de la Mairie.
Dans le processus de collecte de données et
d'information nous avons pu avoir la confirmation de ce choix. Car, si nous
avons pu avoir des entretiens avec les différents responsables du
projet, l'accès au document de projet n'a pas été possible
à leur niveau. Et ce n'est que par l'entremise d'un camarade que cela
s'est rendue possible. Dans le dit document, il n'est pas fait état du
nombre de puits à pompe à réaliser ou des frais y
relatifs. Le projet est juste développé dans sa globalité
et ses différentes composantes. Cette situation est venue
réconforter notre choix méthodologique. En privilégiant,
la viabilité/reproductibilité, nous avons la possibilité
de mesurer directement les effets ou l'impact du projet dans son milieu de mise
en oeuvre.
B- La contribution des puits
à pompe du PADC dans les conditions de vie des populations des villages
Mebomo et Bikogo
Les puits à pompe dans les villages Mebomo et Bikogo
ont des effets plus ou moins positifs sur le vécu des populations.
|