1- Les zones
d'intervention
Le projet couvrira les régions de l'Extrême Nord
et du Centre. Ce choix se justifie par le taux de pauvreté
élevé en milieu rural dans ces deux provinces (plus de 50% de la
population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté). En outre, il
répond au souhait du gouvernement de voir le FIDA intervenir dans deux
régions de caractéristiques socio-économiques et agro
écologiques différents ; ce qui permettra de tester
l'approche de développement communautaire dans deux contextes
différents comme expérience dont les leçons vont servir au
PNDL dans le cadre de la couverture nationale. Dans ces deux régions, le
FIDA pourra également s'appuyer sur les expériences des projets
identiques appuyés par la GTZ et le PNVRA.
a- La région de
l'Extrême-nord
Avec une population de plus de 2 530 000
d'habitants, l'Extrême-Nord reste la province la plus peuplée du
pays. Elle occupe une superficie de 34 262 km². Cette disproportion
entre la superficie et la population explique la densité de 74
habitants/km², supérieure à la moyenne nationale qui est de
30 habitants/Km². Ce surpeuplement a poussé les pouvoirs publics,
les bailleurs de fonds et les ONGs à organiser depuis 1970 plusieurs
vagues de déplacements des populations de cette région vers celle
du Nord.
La précarité des revenus et l'importance des
charges sociales des populations en activité limitent leur
capacité à accéder aux services de base. L'agriculture et
l'élevage, avec à un degré moindre l'artisanat, sont les
principales activités de la population de la région. Les
systèmes de cultures dominant sont de types
céréales-tubercules et de type agropastoral-mil-sorgho. Ces
systèmes tributaires d'une pluviométrie faible et
aléatoire sont extensifs et peu productifs. L'agriculture et
l'élevage, notamment l'élevage transhumant se disputent l'espace
rural entraînant de multiples conflits entre agriculteurs et
éleveurs. La culture de coton, encadrée par la SODECOTON, demeure
la principale culture de rente. Cette culture touche peu de paysans et est
pratiquée par les hommes. Les populations à risque, notamment les
femmes et les montagnards, ont un accès limité et précaire
à la terre. L'accès aux services financiers est, pour une grande
part, limité aux cotonculteurs, qui reçoivent des crédits
en intrants et en matériel agricole, à travers la SODECOTON.
Les pistes rurales sont difficilement praticables du fait d'un
manque d'entretien, notamment en saison de pluies. Plusieurs villages sont
coupés du reste de la région pendant de longues périodes.
Le taux d'accessibilité à l'eau courante est de 17,5% pour les
populations des centres urbains connectés au réseau SNEC
(actuelle, camerounaise des eaux). Ainsi, la majorité de la population
s'approvisionne en eau auprès des points d'eau (puits
aménagés, forages). D'une manière générale,
les équipements socio-collectifs sont parmi les plus bas du pays. La
région compte 38 centres de santé non équipés. Les
maladies les plus diffusées dans la région sont : le
paludisme et les infections intestinales. Il n'existe pas de données sur
la prévalence du SIDA dans la région, mais cette infection reste
une préoccupation majeure sur le plan national. La crise
économique, que connaît le pays depuis plus d'une décennie,
a réduit les moyens d'intervention de l'Etat. Cette situation
générale explique les difficultés de développement
auxquelles sont confrontées les populations rurales de cette
région en plus des contraintes naturelles et des aléas
climatiques de la zone sahélienne.
b- La région du Centre
En ce qui concerne le Centre, sa population de
2 300 000 habitants est composée en majorité de femmes
et de jeunes. En se référant aux données disponibles,
d'après ECAM II, la population âgée de plus de 65 ans
représente environ 3,8%.
Les activités agricoles sont dominantes avec
l'exploitation forestière et la chasse. Le système de culture de
type forestier comprend en général au sein d'une exploitation
type moins d'un hectare de cultures de rentes (café robusta en
général) et environ 1 ha de culture vivrières
associées. L'agriculture est extensive et à faible rendement. Les
cultures de rente café et cacao, qui sont exclusivement des cultures
d'hommes, deviennent peu rentables depuis la déréglementation du
système de commercialisation mais davantage à cause du cours bas
des prix sur le marché international. L'exploitation forestière
bénéficie davantage aux exploitants forestiers qu'aux
populations, auxquelles sont versées parfois quelques ressources
marginales mal gérées au niveau des villages. L'enclavement des
villages, le faible degré d'organisation des paysans et les
difficultés d'accès aux services financiers sont des facteurs
limitant le développement de l'agriculture, notamment pour les
populations les plus démunies.
Sur les plans sanitaire et éducatif, la région
montre une forte variabilité entre les départements de la
Lekié et du Mfoundi, qui sont les plus équipés et les
autres départements. En particulier ceux du Mbam et Kim, et de la Haute
Sanaga. Mais, c'est aussi dans les deux départements
équipés que la pression des populations sur les infrastructures
et les services est la plus élevée. Bien que l'on ne dispose pas
des données chiffrées sur les principales maladies qui touchent
la population rurale de la région. Parmi elles, il faudra
considérer le SIDA, compte tenu de la proximité de la capitale et
de la présence des grands axes routiers.
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