Chapitre V : Résultats et discussions
1. Biodiversité des espèces aphidiennes
rencontrées dans les champs de la fève
1.1. Résultats
Les différentes techniques d'échantillonnage
appliquées ont permis de dresser la liste des espèces aphidiennes
rencontrés sur la culture de la fève dans plusieurs sites de la
région de Ghardaïa (tableau 08) ; Nous avons utilisé la
classification de REMAUDIERE et REMAUDIERE (1997) in LECLANT (1999a).
La détermination des espèces de pucerons est
faite au niveau de laboratoire de protection des végétaux de
l'institut d'agronomie de Batna par Mr. LAAMARI.
Tableau 08. Liste des espèces aphidiennes
rencontrées sur fève dans la région de Ghardaïa.
Famille
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Sous-famille
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Tribu
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Genre
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Espèce et nom commun
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Aphididae
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Aphidinae
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Aphidini
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Aphis
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Aphis craccivora (Puceron noir de la luzerne).
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Aphis fabae (Puceron noir de la fève).
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Aphis gossypii (Puceron du cotonnier).
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Macrosiphini
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Acyrthosiphon
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Acyrthosiphon pisum (Puceron vert et rose du pois).
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Brachycaudus
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Brachycaudus helichrysi (Petit puceron vert du
prunier).
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Cavariella
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Cavariella aegopodii (Puceron du saule et de la
carotte).
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Hyperomyzus
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Hyperomyzus lactucae (Puceron des feuilles de
groseillier et de la laitue).
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Macrosiphum
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Macrosiphum rosae (Puceron vert du rosier).
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Myzus
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Myzus persicae (Puceron vert du pêcher).
|
Chapitre V Résultats et
discussions
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1.2. Discussion
Ce travail a révélé la présence de 09
espèces aphidiennes.
Le tableau 08 montre une forte dominance de la sous-famille
des Aphidinae avec 06 espèces appartenant à la tribu des
Macrosiphini de genre : Acyrthosiphon, Brachycaudus,
Cavariella, Hyperomyzus, Macrosiphum, et Myzus
; Et 03 espèces à la tribu des Aphidini de genre :
Aphis.
Les espèces aphidiennes rencontrées sur la culture
de fève sont :
? Aphis craccivora
Selon EVELYNE et al (2011), l'aptère est de
longueur de 1,4 à 2,0 mm, et de couleur grisâtre terne avec une
légère pruine cireuse. L'ailé est noir, avec des antennes
de la longueur du corps, l'abdomen est foncé avec des stries noires
pouvant se rejoindre, les cornicules sont courtes, épaisses et noires,
la cauda elle aussi noire, avec un corps de longueur entre 1,4 et 1,9mm.
D'après le même auteur, A. craccivora
est essentiellement anholocyclique. Les populations se multiplient donc de
façon parthénogénétique. Les ailés assurent
la dissémination d'un champ à l'autre. Cette espèce est
très polyphage, on la trouve ainsi sur un grand nombre de plantes
appartenant à différentes familles botaniques :
astéracées, cucurbitacées, fabacées,
solanacées... avec une préférence pour les fabacées
tel que la fève et la luzerne.
? Aphis fabae
Selon HULLÉ et al (1999), l'aptère
environ 2 mm de diamètre, trapu, de couleur noir mat à
verdâtre, avec trois paires de taches blanches cireuses sur l'abdomen.
L'ailé est caractériser par un corps plus allongé que
celui des aptères, de couleur sombre, avec des antennes courtes de
longueur environ les deux tiers du corps, l'abdomen est foncé avec des
taches blanches et sclérites marginaux noir, les cornicules sont courtes
et noires, enfin la cauda elle est courte, trapue et de couleur noire.
Le même auteur montre que l'A. fabae est
holocyclique dioecique. Cette alterne donc entre son hôte primaire, en
général le fusain d'Europe (Evonymus europeus), et ses
hôtes secondaires, des plantes herbacées appartenant à de
très nombreuse familles botaniques tel
Chapitre V Résultats et
discussions
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que les fabacées, chénopodiacées,
astéracées, brassicacées, diverses cultures florales et
ornementales...Ce groupe d'espèces est polyphage, on lui connaît
plus de 200 plantes hôtes.
? Aphis gossypii
Selon HULLÉ et al (1999), l'aptère de
couleur jaunâtre à vert sombre, avec un corps de long de 1,2
à 2,2 mm. Le prothorax porte des tubercules latéraux très
développés, les antennes sont de couleur jaune pâle, les
cornicules sont très foncées et la cauda plus pâle.
L'ailé son corps généralement vert à vert
foncé, avec des antennes courtes (de la dimension du corps), l'abdomen
est caractérisé par des sclérites marginaux, les
cornicules sont noires et plus courtes que chez les aptères, la cauda
pigmentée, et plus claire que les cornicules.
Aphis grossypii appartient à un groupe
d'espèces appelé Aphis frangulae, dont il est
pratiquement indiscernable. En Europe, A. grossypii est presque
toujours anholocyclique et se maintient toute l'année sous la forme
d'individus parthénogénétiques. C'est une espèce
cosmopolite et très polyphage. Elle s'attaque à un grand nombre
de cultures, pomme de terre, tabac, légumineuses, mais possède
une préférence pour les cucurbitacées (melon, concombre,
courgette...), les malvacées (cotonnier) et les rutacées
(Citrus).
? Acyrthosiphon pisum
D'après HULLÉ et al (1999),
l'aptère est un grand puceron vert ou rose selon les souches, avec des
yeux rouges, les antennes aussi longues que le corps, cornicules longues et
droites, queue longue et effilée. L'ailé est d'un corps vert ou
rose, très grand, les antennes sont de la longueur du corps, l'abdomen
est vert avec des cornicules longues, claires et droites. La cauda longue,
recourbée en forme de faucille et pointue.
Selon le même auteur, Acyrthosiphon pisum est
holocyclique monoecique qui accomplit son cycle intégralement sur des
fabacées. Les plantes hôtes sont les fabacées sauvage
(cytise, genêt...) et cultivées (sainfoin, luzerne, fève,
lotier, vesce, pois, haricot, trèfle...).
? Brachycaudus helichrysi
Selon EVELYNE et al (2011), l'aptère est de
longueur de 1,4 à 2,0 mm, de couleur vert pâle avec parfois tache
noire à l'extrémité du tibia, des tarses noirs, cornicules
courtes et coniques. L'ailé est d'un corps vert jaunâtre, 1,1
à 2,2 mm de longueur, avec des antennes courtes, sombre avec de
nombreuses rhinaires sur les articles III et IV, sur l'abdomen une
Chapitre V Résultats et
discussions
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large tache dorsale brune à bords irréguliers
rejoignant presque les sclérites marginaux, les cornicules sont courtes,
coniques et pigmentées, la cauda courte avec une extrémité
arrondie.
D'après le même auteur, Brachycaudus
helichrysi est holocyclique dioecique. Ses hôtes primaires sont les
divers Prunus dont le prunier, le pêcher, l'abricotier. Les
hôtes secondaires sont des nombreuses astéracées
(tournesol, artichaut, salsifis, chicorée...) et borraginées
myosotis...).
? Cavariella aegopodii
Selon EVELYNE et al (2011), 1,0 mm à 2,7 mm de
longueur, l'aptère de couleur vert à vert jaunâtre, les
cornicules sont renflées, la caudicule sur le 8ème
segment abdominal qui recouvre la cauda. L'ailé aussi de couleur vert
à vert jaunâtre, avec des antennes pâles et courtes, sur
l'abdomen une plaque sombre, les cornicules sont renflées, moyennement
longues et pigmentées, la cauda est courte.
Cette espèce est holocyclique dioecique. Ses
hôtes primaires sont la Salix fragilis et la Salix alba
(saules). Les hôtes secondaires sont les apiacées (carotte,
céleri, persil...).
? Hyperomyzus lactucae
Selon HULLÉ et al (1999), l'aptère vert
jaunâtre, brillant, les cornicules sont vertes assez fortement
renflées au milieu. L'ailé est vert, avec une plaque abdominale
foncée, les antennes sont longues et foncées, les cornicules sont
renflées et légèrement pigmentées, la cauda
pâle avec articulations des pattes sombres.
D'après le même auteur, Hyperomyzus lactucae
est holocyclique dioecique. Ses hôtes primaires sont le groseillier
et le cassier. Les hôtes secondaires sont les astéracées
(laiteron, laitue).
? Macrosiphum rosae
Selon LECLANT (2000), l'aptère de couleur vert à
brun rouge, parfois rose, fusiforme et brillant, les cornicules sont noires,
parfois brun, égales à plus de 2 fois la queue et arquées
vers l'extérieur. L'ailé avec de grands sclérites
marginaux et postcorniculaires et presque la totalité des pattes noires,
la queue est pâle.
Cette espèce parasite les chrysanthèmes, les
Dahlia, les Tulipes, ainsi que des plantes sauvages (BONNEMAISON 1953 in GHALBI
et MOUADA, 2008).
Chapitre V Résultats et
discussions
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? Myzus persicae
Selon HULLÉ et al (1998), l'aptère est
vert clair à jaunâtre, 1,2 à 2,5 mm de longueur, les
cornicules sont assez longues et claires. L'ailé est vert clair avec de
longues antennes pigmentées, l'abdomen porte une large plaque discale
sombre, échancrée latéralement et perforée, les
cornicules sont longues, sombres et renflées, la cauda est en forme de
doigt.
D'après le même auteur, cette espèce peut
avoir deux types de cycle différents ; l'espèce est soit
holocyclique dioecique alternant entre des hôtes primaires de genre
Prunus dont le pêcher et des hôtes secondaires
herbacés, soit anholocyclique sur hôtes secondaires lorsque le
climat lui permet de survivre par parthénogenèse.

Chapitre V Résultats et
discussions
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Figure 27. Aphis
craccivora (BENOUFELLA-KITOUS, 2005).
|
Figure 28. Aphis fabae (EVELYNE et
al,
2011).
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Figure 29. Aphis gossypii
(Original).
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Figure 30. Acyrthosiphon pisum
(Original).
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Chapitre V Résultats et
discussions
Figure 31. Brachycaudus helichrysi
Figure 32. Hyperomyzus lactucae (Original).
(BENOUFELLA-KITOUS, 2005).

Figure 33. Macrosiphum rosae
(Original).

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Figure 34. Myzus persicae (BENOUFELLA-
Figure 35. Cavariella aegopodii (OLSEN,
KITOUS, 2005). 2007).
Chapitre V Résultats et
discussions
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D'après le travail de GHALBI et MOUADA (2008), dans la
région de SIDI-OKBA (la wilaya de Biskra), qui concerne l'étude
qualitative des pucerons sur l'orge et la fève, ils existent 07
espèces sur la culture de la fève sont : Acyrthosiphon pisum,
Hyperomyzus lactucae, Macrosiphum rosae, Myzus persicae, Aphis craccivora,
Sitobion fragariae, Cpitophorus eleaegni.
05 espèces parmi eux sont présentées
aussi dans la région de Ghardaïa : A. pisum, H. lactucae, M.
rosae, M. persicae, A. craccivora, qui signifie leurs grandes
capacités d'adaptation à des milieux différents.
Par contre nous signalons l'absence de S. fragariae
et C. eleaegni dans la région de Ghardaïa, et leurs
présences dans la région de SIDI-OKBA. Et l'absence d'Aphis
fabae, Aphis gossypii et Cavariella aegopodii dans la
région de SIDI-OKBA, et leurs existences dans la région de
Ghardaïa. Cette différence peut être attribuée
à raisons suivantes :
? La différence des conditions climatiques entre ces deux
régions ;
? La présence des différentes cultures
associées à la culture de la fève (carotte, pois,...); ?
L'action des prédateurs (Syrphes, coccinelles,...);
? Il est important de rappeler que les pièges jaunes
ont l'inconvénient d'être sélectifs, et que le taux
d'attraction de la couleur jaune diffère d'une espèce à
l'autre.
? La présence des variétés de fève
résistants et d'autres très sensibles, elles peuvent aussi
influencent sur les populations des aphides.
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discussions
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