6. Culture de la fève dans la wilaya de
Ghardaïa
Selon MAATOUGUI (1997), la superficie consacré pour la
production de la fève dans le Sahara Algérienne ne dépasse
pas 5177 ha, soit 7.40 % de la superficie totale en Algérie
réservée à cette cultures; la Wilaya de Biskra avec
près de 100 % de cette superficie.
D'après ANONYME 4 (2012), à la Wilaya de
Ghardaïa, la superficie allouée pour la culture de la fève
est de 260 ha avec 36400 quintaux de production réalisé, mais
toujours reste faible par rapport au d'autres zones productives. La Wilaya
connaît une évolution légère sur la superficie et la
production de la fève pendant les derniers 10 ans (fig.
03).
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400
350
300
250
200
150
100
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Superficie (ha)
Production (Qx x 10^2) Rendement (Qx/ha)
Figure 03. Superficie et production de la
fève dans la Wilaya de Ghardaïa (2002-2012) (selon ANONYME 4,
2012).
7. Contraintes de la culture des fèves en
Algérie
En Algérie la culture de la fève est soumise
à un certain nombre de contraintes abiotiques (froid, gelées,
chaleurs et salinité), et biotiques, qui limitent sa production, son
développement et son extension.
Chapitre I Généralités sur la
plante hôte : la fève
13
7.1. Contraintes abiotiques
s Froid hivernal et les gelées
printanières
C'est la principale contrainte dans la zone des Hauts Plateaux
et les plaines intérieures, elle provoque la coulure des fleurs et la
mortalité des plantes (MAATOUGUI 1996 in MEZANI, 2011).
s Sécheresse terminale
La sécheresse, caractéristique structurelle du
climat sur les Haut Plateaux et les plaines littorales à sol
léger, constitue le stress abiotique le plus important, pour
l'instabilité et la production de la fève. En zones Sahariennes,
l'importance des fèves est liée à celle des ressources
hydriques, dans ces zones, la fève doit être impérativement
irriguée intégralement (WOLFGANG et SADIKI, 1996).
s Chaleur
C'est la plus néfaste surtout dans les zones
Sahariennes, ainsi que dans les Haut Plateaux et les plaines
intérieures, dans le cas de ces dernières, c'est le Sirocco qui
affecte la production de gousses et limite aussi la grosseur des graines
(MAATOUGUI 1996 in MEZANI, 2011).
s Salinité
C'est problème spécifique aux zones Sahariennes
dans lesquelles la fève est irriguée à l'aide d'eaux assez
chargées en sodium. La productivité est directement
réduite par les effets du sel sur les plantes et aussi par les effets du
sel sur les propriétés physiques et chimiques du sol (WOLFGANG et
SADIKI, 1996).
7.2. Contraintes biotique ? Adventices
D'après BRINK et BELAY (2006), la fève est
sensible à la compétition des mauvaises herbes, qu'il est
nécessaire de juguler rigoureusement pendant les 3-8 semaines
après la levée des plantules.
Le problème des adventices est plus
sévère en zone bien arrosées et plus destructif dans les
zones moins arrosées (MAATOUGUI 1996 in MEZANI, 2011).
Chapitre I Généralités sur la
plante hôte : la fève
14
Chapitre I Généralités sur la
plante hôte : la fève
? Maladies cryptogamiques
Les maladies fongiques les plus importantes de la fève
sont : ? Botrytis de la fève (Botrytis
fabae)
Ce champignon se reconnait par l'apparition de nombreuses
petites tâches régulières de couleur chocolat sur les deux
faces de la feuille, et sur la tige.
Par la suite les symptômes se développent et
deviennent de larges nécroses aux contours irréguliers de couleur
brun-noirâtre. Après la généralisation de ces
nécroses, les feuilles tombent, les tiges se brisent, et la plante se
dessèche avec le temps (BAILLY et al., 1990). Selon PLACQUERT
et GIRARD (1987), les conditions favorables au développement de la
maladie sont la température comprise entre 15 et 20 °C, et
l'hygrométrie supérieure à 85%.
? Anthracnose de la fève
(Ascochyta fabae)
Petites tâches claires sur les feuilles qui
évoluent en grosses tâches arrondies à zones concentriques
plus ou moins distinctes avec des petits points noirs au centre (pycnides)
(PLACQUERT et GIRARD, 1987). Cette maladies entraîne de
dégâts dès la levée de la végétation
et provoque l'éclatement des tiges et des gousses (BAILLY et
al., 1990).
? Rouille (Uromyces fabae)
La maladie se manifeste par la présence, sur les deux
faces de la feuille, de nombreuses petites pustules pulvérulentes de
couleur brun-roux, auréolées et vert clair. Cette maladie
favorisée par des températures supérieures à 20
°C entraîne le dessèchement des feuilles.
Elle constitue un facteur limitant pour la production des
fèves dans plusieurs pays. En Algérie, les pertes de rendement en
grains secs ont été estimées entre 15 et 20 % (PLACQUERT
et GIRARD, 1987).
? Maladies virales
Selon BRINK et BELAY (2006), les maladies virales importantes
de la fève sont le virus de la mosaïque jaune du haricot (BYMV), le
virus de l'enroulement des feuilles du haricot (BLRV) et le virus des taches de
la fève (BBSV).
15
? Les ravageurs
s Nématodes des tiges (Ditylenchus
dipsaci)
Ditylenchus dipsaci est un nématode qui limite
le développement de la culture de la fève. Il provoque le
gonflement et la déformation de la tige, avec la décoloration des
différentes parties de la plante. Les nématodes peuvent rester
sous le manteau de la graine en développement, tuent celle-ci ou
réduisent au moins sa vigueur et causent la souillure (ABBAD 2001 in
MEZANI, 2011).
s Sitone du pois (Sitona lineatu)
Petit charançon de 3,5 à 5 mm de long de couleur
brun-rougeâtre. La larve de forme arquée est blanche avec la
tête brun-jaune et dépourvue de pattes ; elle atteint 5-6 mm.
Les adultes s'attaquent aux feuilles des plantules ; ils
provoquent des encoches semi-circulaires sur le bord. Les larves consomment les
nodosités fixatrices d'azote sur les racines (PLACQUERT et GIRARD,
1987).
s Puceron noir de la fève (Aphis fabae)
C'est un puceron piqueur suceur, il vit en colonies compactes,
à l'extrémité des plantes de fève. Il provoque
l'enroulement, le dessèchement et la chute des feuilles.
Il attaque en colonies les nouvelles pousses et les jeunes
feuilles, et même les gousses. S'il n'est pas traité rapidement il
cause de graves chutes de rendement, à cause de desséchement
qu'il provoque en suçant la sève (BAILLY, 1990).
s Puceron vert du pois (Acythosiphon pisum)
Gros puceron vert clair de 3 à 5 mm, avec des antennes
aussi longues que le corps. Ce puceron peut entrainer une chute de rendement
principalement par son action dépressive sur le poids des grains
(PLACQUERT et GIRARD, 1987).
Chapitre I Généralités sur la
plante hôte : la fève
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? Bruche de la fève (Bruchus
rufimanus)
L'adulte de couleur noirâtre mesure 3,5 à 5 mm.
Les oeufs sont jaunes verdâtres, long de 0,6 mm environ (PLACQUERT et
GIRARD, 1987). La femelle pond ses oeufs sur les gousses et les larves de
coléoptère se développent aux dépens des graines,
qui perdent leur pouvoir germinatif et leur poids (BOUGHDAD 1994 in MEZANI,
2011).
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