3.2.2 Les systèmes de culture dans le koungokonoforo
: des cultures basées essentiellement sur le sorgho et l'arachide
3.2.2.1 Le système
sorgho+niébé/sorgho+niébé/
arachide+voandzou$ en culture manuelle, (SC1)
Ce système se pratique dans le koungokonoforo
sur des sols limono argileux (dié). Il est
généralisé dans le village de Safo où les
superficies en plaine sont plus importantes qu'à Sériwala. Dans
ce système, le sorgho occupe généralement 1ha et
l'arachide 0,5ha. C'est le système de culture le plus intensif en
travail car toutes les opérations culturales sont manuelles. Le labour
n'est réalisé que sur les parcelles destinées à
l'arachide. A titre illustratif nous présentons sur la figure ci-dessous
les temps de travaux (ramenés à l'hectare) de ce système
pour voir les différentes périodes de pointe y correspondant.
Homme-jours ,
30
25
20
15
10
5
0
mai juin juil août sept oct nov déc
Mois
battage-vannage réc arach et wandz récolte sorgho
récolte niébé sarclage arachide sarclage sorgho semis
sorgho lab-semis arachide néttoyage
Figure 23: Calendrier du temps de travail associé
à la mise en oeuvre d'1ha du SC1
Les périodes des labours et semis (juin),de sarclages
(juillet-août) et de récoltes (octobre) constituent des pointes de
travail importantes. Ceux qui en ont les moyens font souvent appel à la
main d'oeuvre journalière2 ou louent les services d'un travail
attelé pour effectuer le labour3. Le désherbage et la
récolte de l'arachide se font souvent grâce au concours de groupes
d'entraide appelés « ton ». Le SC1 est exigeant en travail.
Les temps de travaux sont de l'ordre de 101hj/ha
1 Voandzou est un nom bambara que les agriculteurs donnent au
pois de terre
2 La journée de travail est rémunérée
à 1000Fcfa
3 Une journée de labour à la charrue coûte
6000Fcfa
47
Ce système permet d'intégrer dans l'association
des cultures précoces (niébé et voandzou) pour
gérer la période de soudure et satisfaire les besoins
alimentaires de la famille avant la récolte des céréales.
Le niébé joue aussi un rôle de fertilisant quand il est
associé à une céréale. Le voandzou est vendu plus
cher que les céréales sur le marché et son association
avec l'arachide permet d'accroître les ressources monétaires
(l'association arachide voandzou contribue pour 57% à la valeur
ajoutée brute du système pour 1/3 de la superficie).
sorgho+ niébé
43%
arachide + wandzou
57%
Source : nos enquêtes
Figure.24. Contribution des différentes cultures
dans la constitution de la VAB du SC1
L'arachide et le voandzou sont semés en association. La
quantité de semences de voandzou représente le cinquième
de la quantité de semences d'arachide. On intercale 2 lignes de
voandzou, entre 10 lignes d'arachide. Deux désherbages manuels sont
effectués. Le premier a lieu au mois de juillet et le second, deux
à trois semaines après, au mois d'août. La récolte
est faite généralement au mois de novembre avant celle des
céréales. Après déterrage, l'arachide est
transportée dans les concessions où la séparation des
gousses est réalisée par les femmes et par les vieux. La presque
totalité des fanes produite est vendue. Seule une partie des gousses
produites est commercialisée, l'autre partie étant
autoconsommée par la famille. L'arachide, joue un rôle important
dans la gestion de la fertilité compte tenu de la forte pression
foncière et de l'abandon des jachères.
Les rendements à l'ha sont de l'ordre de 700 kg pour le
sorgho, 1 000kg d'arachide en coque , 250kg de voandzou et 60kg de
niébé.
Ce système dégage une valeur ajoutée
brute de l'ordre de 104100Fcfa/ha et rémunère la journée
de travail à 1030Fcfa.
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