2.2.1.2 Un système basé sur la rotation
céréales/légumineuse
Sur les sols bélé gravillonnaires du
glacis sont cultivées les céréales (sorgho et mil) en
association avec du niébé (vigna Unguiculata) et de
l'arachide (Arachis hypogaea) en culture pure. L'association
céréale+niébé permet de diminuer les risques de
perte de récoltes liés aux aléas climatiques et aux
attaques des ravageurs (les besoins en eau, les cycles de cultures et les
résistances aux attaques des ennemis des cultures sont
différents). Ces champs sont appelés koungokonoforo ou
champs de brousse. En réalité koungokonoforo
désigne simplement une parcelle éloignée du lieu
d'habitation peu importe sa localisation (glacis ou plaine).
2.2.1.3 Une gestion de la fertilité qui repose
sur le système défriche
brûlis
Le système défriche-brûlis est un mode de
gestion extensif de la fertilité des terres. Après un
défriche brûlis, les champs sont cultivés pendant cinq ou
six ans puis laissés en friche pendant quinze à vingt ans. Ce
retour en friche permet un transfert vertical de fertilité. Après
plusieurs années de friche, les minéraux puisés en
profondeur par le couvert arboré, sont restitués en surface par
chute de branches mortes, de fruits, de feuilles puis de cendres avec
l'abattis-brûlis.
L'association céréale-légumineuse
(sorgho+niébé, mil+niébé) contribue aussi à
la restauration de la fertilité en enrichissant le sol en azote avec la
culture de niébé.
2.2.1.4 Les cultures pratiquées
Les champs qui jouxtent les habitations, ou champs de case
appelés soforo sont généralement des sols
limono-argileux (sols dié). A l'époque la mise en valeur de ces
champs est surtout motivée par le souci de se protéger contre les
attaques des fauves et les feux de brousse. Sa mise en culture crée aux
abords immédiats des concessions, un espace clair et peu enherbé
qui ne peut constituer un refuge pour les fauves et limite les feux de brousse
et leur propagation.
Le maïs, le coton (pour l'habillement) et le tabac sont
les principales cultures mises en place sur les champs de case. La
jachère n'est pas intégrée dans les rotations. Ces
soforos, cultivés chaque année bénéficient
d'un apport de matière organique constituée surtout d'ordures
ménagers et de déjections animales. En effet, c'est le lieu de
parcage des animaux en saison sèche pour les exploitations qui en
possèdent. L'élevage est à l'époque peu
pratiqué et rares sont les familles qui possèdent des animaux.
Les ovins et les caprins dont le nombre ne dépasse pas 2 têtes en
général dans l'exploitation, constituent l'essentiel des animaux
élevés par les villageois. Ces animaux servent à la fois
aux sacrifices et à la production de fumure organique.
Le maraîchage, bien que secondaire, se pratique dans
tous les villages à proximité des concessions (patate douce,
aubergine locale, oignon, gombo). Des papayers sont également
plantés sur les champs de case et la papaye est essentiellement
destinée à l'autoconsommation.
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L'abondance des pluies (six à sept mois de pluie, selon
les agriculteurs) et la bonne fertilité des sols fait que la taille des
parcelles céréalières est trois fois plus petite
qu'aujourd'hui. Les rendements obtenus permettent de couvrir les besoins
céréaliers des familles. Selon certains agriculteurs, il est
fréquent à cette période de trouver dans les greniers des
réserves de céréales récoltées sept ans plus
tôt et l'ensemble de la production agricole est destinée à
l'autoconsommation.
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