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Diagnostic agraire en zone périurbaine de Bamako: cas de la commune rurale de Safo

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par Serigne Abdou Aziz Sy NDIAYE
Centre national d'études agronomiques des régions chaudes Montpellier - Diplôme d'agronomie tropicale du CNEARC 2006
  

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    Diagnostic agraire en zone périurbaine
    de Bamako: cas de la Commune rurale de
    Safo

     
     

    Conseil et Accompagnement des Initiatives à la Base

    i

    Mémoire présenté par :

    NDIAYE Serigne Abdou Aziz

    En vue de l'obtention du

    DIPLÔME D'AGRONOMIE TROPICALE DU CNEARC

    Directeur de mémoire : Jacques. RIPOCHE

    Maître de stage : Moussa. DIABATE

    Octobre 2006

    Diagnostic agraire en zone périurbaine
    de Bamako: cas de la Commune Rurale
    de Safo

     
     

    Conseil et Accompagnement des Initiatives à la Base

    ii

    Mémoire présenté par :

    NDIAYE Serigne Abdou Aziz

    En vue de l'obtention du

    DIPLÔME D'AGRONOMIE TROPICALE DU CNEARC

    Directeur de mémoire : Jacques. RIPOCHE Maître de stage : Moussa. DIABATE

    Membres du Jury : Pascale MAÏZI, CNEARC

    Patrick DUGUÉ, CIRAD

    Jacques RIPOCHE, CNEARC Octobre 2006

    iii

    RESUME

    Ce document est le résultat de 4 mois de travail au sein de l'ONG CAB pour conduire une étude systèmes agraires dans la Commune rurale de Safo à 14km au nord-est de Bamako.

    Située en zone soudano-sahélienne, la commune de Safo bénéficie d'une pluviométrie comprise entre 650 et 750mm. Le relief marqué par le prolongement des monts mandingues se caractérise par une succession de plateaux cuirassés, de glacis, de petites plaines et de bas-fonds. Les principales cultures pluviales pratiquées sont les céréales et l'arachide.

    La commune connaît depuis la sécheresse des années 70 une transformation profonde de son système agraire. Le déficit pluviométrique et la baisse du cheptel ont fortement dégradé la fertilité des sols et entraîné une baisse sans précédent de la production agricole. La croissance démographique et la pression foncière exercée par la ville de Bamako ont contribué aussi à une réduction des superficies cultivables sur les zones exondées Les cultures commerciales qui se sont développées par la suite dans les jardins de case et les bas-fonds (maraîchage, arboriculture) constituent un palliatif au déficit vivrier et la principale source de revenus monétaires des agriculteurs.

    Dans ce contexte, l'enjeu de l'étude est d'analyser les stratégies développées par les agriculteurs pour assurer leur sécurité alimentaire et viabiliser leurs systèmes de production.

    L'enquête a permis d'identifier 5 catégories d'agriculteurs dont les revenus dépendent fortement du disponible foncier sur la plaine et de l'accès aux bas-fonds pour diversifier et intensifier leurs productions. En effet l'arboriculture et le maraîchage sont le moyen pour ces exploitations de dépasser le seuil de survie. Cette étude montre ainsi la nécessité d'accompagner les agriculteurs les plus vulnérables pour assurer la viabilité de leur système. L'octroi de crédits petit élevage pour améliorer le niveau de fertilisation des sols, d'épargne sur pied, de même que l'organisation des circuits de commercialisation des fruits et légumes sont quelques pistes sur lesquelles pourront s'appuyer les interventions futures dans la Commune de Safo.

    Mots clés : système agraire, sécheresse, systèmes de production,
    déficit vivrier, fertilité, pression foncière, cultures céréalières,

    maraîchage, arboriculture, Mali

    iv

    ABSTRACT

    This document is the training period result during 4 months within to NGO CAB, for leading an agrarian system study in Safo rural commune, situated to 14 km in north-west of Bamako.

    It is situated in soudanian climate, Safo commune takes advantage of rainfall, hesitated between 650 and 750 mm. The relief is marked by the Madingues Mounts characterized a succession of plateau, slopes, small plains and sleazy areas. The mains rain crops are cereal crops and groundnuts.

    The commune knows changes of its agrarian system since the seventies drought. The rainfall deficit and the livestock decreasing has been brought fertility degradation and an important production decreasing. Also, the population growth and the land pressure exerted by Bamako city contributed to reduce useable surface land on arable areas. Commercial crop that are developed following in house gardens and sleazy areas (market garden, arboriculture) replaced the food deficit and constituted the main cash income farming.

    In this context, the study stakes is to analyze strategies developed by farmers to assure food security and farming sustainability.

    The field work had allowed to identify 5 kinds of farmers that incomes dependent greatly to the land availability in the plain and sleazy area access to diversify and intensify their productions. Indeed, the arboriculture and the market garden are the means to pass the standard level of survival. Also, this study shows that it is necessary to go with poorest farmers for assuring their farming system sustainability. To give small ruminants credit farmers, and to organize the producers for commercialization of their productions are the ways that could be develop in future interventions in Safo commune.

    Key words: agrarian system, drought, farming system, food deficit, fertility, land pressure, cereals, market garden, arboriculture, Mali.

    v

    REMERCIEMENTS

    Qu'il me soit ici permis de remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail.

    J'exprime ma profonde reconnaissance à Moussa DIABATE président du CAB, pour son hospitalité, sa disponibilité et sa contribution active au bon déroulement de ce stage. A travers lui, je remercie tous les membres de l'ONG pour leur accueil. Je ne pourrais continuer sans saluer Bomba qui m'a servi de guide et d'interprète. Il a toujours su garder sa bonne humeur malgré les conditions de travail pas toujours faciles.

    Je voudrais témoigner ma gratitude à Monsieur J. RIPOCHE dont les commentaires, les conseils et les enseignements méthodologiques m'ont été si précieux.

    Je remercie vivement le Maire de Safo, les agriculteurs de la commune et particulièrement ceux des villages de Safo et de Sériwala pour leur accueil leur enthousiasme et l'intérêt qu'ils ont montré pour cette étude. Je pense également à mon logeur Mr DIARRA, au Directeur de l'école communautaire de Sériwala, à Dramane, Djité, Solo, Salif, à l'équipe spurilline, à tous ceux qui m'ont aidé dans l'interprétation, je dis, grand merci.

    Je n'oublie pas Mr Lansana DIONI pédologue à l'IER de Bamako pour le temps qu'il m'a consacré. Mes remerciements à M COULIBALY qui nous a mis en relation avec le CAB.

    Je ne saurais terminer sans remercier mes parents et mon épouse pour leur réconfort. Merci de m'avoir mis sur la bonne voie !

    vi

    LISTE DES ABRÉVIATIONS

    CAB : Conseil et Appui des Initiatives à la Base

    CNEARC : Centre National d'Etudes Agronomiques des Régions Chaudes

    CR : Commune Rural

    ESAT : Etudes Supérieures d'Agronomie Tropicale

    ONG : Organisation Non gouvernementale

    PPA : Projet de Promotion de l'Agrobiodiversité

    RA : Revenu agricole

    SoS USC : Comité de Service Unitaire du Canada

    SC : Système de culture

    SC : Système d'élevage

    SP : Système de production

    vii

    SOMMAIRE

    RESUME iii

    ABSTRACT iv

    REMERCIEMENTS v

    LISTE DES ABRÉVIATIONS vi

    SOMMAIRE vii

    INTRODUCTION 1

    1 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE 2

    1.1 Contexte malien: Le Mali un pays enclavé 2

    1.2 Contexte institutionnel de l'étude: 6

    1.3 Démarche méthodologique 6

    2 CARACTÉRISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE : LA COMMUNE RURALE DE

    SAFO 13

    2.1 Caractérisation biophysique et zonage agro-écologique 13

    2.2 Évolution du système agraire : approche historique 26

    2.3 Conclusion 38

    3 ANALYSE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET D'ÉLEVAGE: DES PRATIQUES

    DIVERSIFIÉES 39

    3.1 Identification des différents systèmes de culture 39

    3.2 Les systèmes de culture sèche 41

    3.3 Les systèmes de culture irrigués : des cultures génératrices de revenus pour les

    familles 54

    3.4 Les différents systèmes d'élevage 64

    3.5 Conclusion sur les systèmes de culture et d'élevage 71

    4 ANALYSE DES SYSTEM ES DE PRODUCTION 72

    4.1 Organisation du travail au sein de l'exploitation agricole. 72

    4.2 Typologie des systèmes de production 73

    5 DISCUSSION - propositions 84

    5.1 Quel devenir pour les exploitations familiales à Safo ? 84

    5.2 Pistes d'amélioration 85

    CONCLUSION 87

    BIBLIOGRAPHIE. 89

    TABLE DES MATIERES 90

    LISTE DES ILLUSTRATIONS 94

    LISTE DES TABLEAUX 95

    ANNEXES 96

    1

    INTRODUCTION

    Avec une superficie estimée à 1 241 238 km 2, le Mali est le pays le plus vaste de l'Afrique occidentale. C'est un pays enclavé, dépourvu de façade maritime qui dépend étroitement des pays côtiers limitrophes Le secteur agro-pastoral occupe une place importante dans l'économie, représente 45% du PIB et assure le revenu de 80% de la population. Les cultures vivrières occupent la majeure partie des surfaces cultivées et se pratiquent sous des conditions climatiques de plus en plus contraignantes. Les céréales (sorgho maïs mil) constituent la base alimentaire des populations.

    La Commune Rurale de Safo, située à une quinzaine de km au nord-est de Bamako, constitue aujourd'hui un espace périurbain très convoité. La croissance démographique et la pression de la ville de Bamako ont fortement réduit les surfaces cultivables et ont contribué à la dégradation des ressources et à la baisse de la fertilité des sols. Pour compenser cette baisse des superficies et de fertilité, les agriculteurs de cette zone se sont orientés vers des activités de diversification (maraîchage et cultures fruitières) qui se sont développées par l'intensification et la mise en valeur des bas-fonds et qui bénéficient de débouchés avec la proximité de la capitale.

    Dans ce contexte, un certain nombre de questions se posent quant à l'avenir de l'agriculture dans cette zone et aux perspectives offertes aux exploitations familiales qui vivent de cette activité.. Le diagnostic réalisé à travers cette étude vise donc à analyser les réalités agraires de cette commune et à étudier le fonctionnement des systèmes de production agricole, afin de faire ressortir les atouts et contraintes et de comprendre les stratégies développées par les agriculteurs dans le contexte actuel.

    Dans une première partie nous développerons le contexte général de l'étude, et la démarche suivie. La deuxième partie sera consacrée à la caractérisation de la zone d'étude et de son histoire pour en comprendre le mode d'exploitation actuel et la diversité des pratiques.. La troisième partie s'attachera à décrire les pratiques paysannes et à analyser les performances des systèmes de culture et d'élevage présents en expliquant leur logique. Enfin, nous verrons dans une quatrième partie comment ces systèmes sont combinés au sein des exploitations agricoles et comment ces dernières se différencient dans le cadre d'une typologie des systèmes de production.

    L'ensemble de ce travail doit permettre d'appréhender les perspectives d'évolution du système agraire dans la Commune Rurale de Safo et les alternatives en matière d'appui.

    2

    1 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE

    1.1 CONTEXTE MALIEN: LE MALI UN PAYS ENCLAVÉ

    Le Mali, traversé par le tropique du Cancer, est un pays enclavé, sans accès à la mer. Il est bordé par l'Algérie au nord-est, le Niger au sud-est, le Burkina, la Côte d'Ivoire et la Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à l'ouest.

    Figure1. Situation du Mali en Afrique

    1.1.1 Approche historique : une histoire riche en bouleversement

    Le Mali est un pays de vieille civilisation et berceau de plusieurs empires. Il tient son nom de l'Etat qui, dans l'Afrique de l'ouest a le plus fasciné son époque, l'Empire du Mali.

    1.1.1.1 Le Mali des grands empires

    Le commerce transsaharien du sel et de l'or fonde la prospérité de l'empire du Ghana, érigé par les Soninké, vers le Ve siècle apr. J-.C., dans la région du Soudan occidental, entre les fleuves Niger et Sénégal. En 1076, l'empire succombe sous les coups des Almoravides berbères, qui ont entrepris l'islamisation de l'Afrique occidentale. C'est à cette époque que les Bambara s'établissent dans la région. Au XIIIe siècle, le Ghana, redevenu un royaume est absorbé par l'empire du Mali, qui contrôle les gisements aurifères du Haut-Sénégal-Niger et

    3

    qui, à son apogée, sous le règne de Kankan Moussa, étend son influence sur toute la savane de l'Ouest africain, jusqu'à l'Atlantique. L'empire du Mali s'efface au XVe siècle, au profit du royaume de Gao. Les armées de Sonni Ali, puis d'Askia Mohammed diffusent l'islam à travers la savane et donnent à Tombouctou son rayonnement. Au maximum de son extension, le royaume de Gao, devenu l'Empire songhai, couvre la plus grande partie du Mali moderne, englobe à l'ouest les territoires de l'actuelle Guinée et étend son influence jusqu'à Kano, au nord du Nigeria.

    Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, le territoire malien est morcelé en plusieurs petits États, dont celui de Ségou fondé par les Bambara.

    1.1.1.2 La période coloniale

    Suite à la conquête française, le Mali, une partie de la Mauritanie, du Burkina et du Niger actuel sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française. En 1904, ces territoires forment la colonie du Haut-Sénégal-Niger, dont la capitale est Bamako. Elle devient, en 1920, le Soudan français après que la Haute-Volta (aujourd'hui Burkina) en eut été détachée l'année suivante.

    La colonie fait l'objet d'une politique de valorisation économique, qui s'accompagne du recours au travail et à la conscription forcée.

    En 1956, le Soudan français accède à l'autonomie interne et devient, deux ans plus tard, une république au sein de la Communauté française. Le 17 janvier 1959, il se joint au Sénégal pour former la fédération du Mali, qui se proclame indépendante le 20 juin 1960. Cette fédération éclate en septembre, en partie à cause de la rivalité entre Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, deux figures du nationalisme africain. L'ancien Soudan français conserve le nom prestigieux de Mali et Modibo Keita demeure président de la nouvelle république du Mali, proclamée le 22 septembre 1960. Le même mois, le nouvel État devient membre de l'Organisation des Nations unies (ONU).

    1.1.2 Milieu physique : un vaste pays aux ressources diversifiées

    Avec une superficie de 1 240 192 km2, le Mali est le plus vaste pays d'Afrique de l'Ouest. Son territoire présente des paysages variés

    1.1.2.1 Relief et Hydrographie

    Une grande partie du relief se situe dans la vallée du Niger et se caractérise par des plaines basses et des bassins sédimentaires. Au centre, le delta intérieur du Niger forme la région de Macina, une cuvette aux bords relevés dans laquelle les crues sont fréquentes.

    Plus à l'ouest s'élève le plateau mandingue, où se trouve la capitale, Bamako. Au nord-est, à la frontière avec l'Algérie et formant le sud du Sahara, se dresse l'Adrar des Iforas, un plateau cristallin d'altitude moyenne (600 m).

    Le sud et le centre du Mali sont irrigués par deux fleuves : le Sénégal (formé à Bafoulabé par la confluence du Bafing et du Bakoy) et le Niger (né en Guinée dans le Fouta-Djalon), qui forme un vaste arc de cercle à travers le pays ;

    4

    1.1.2.2 Un climat contrasté

    Du nord au sud se succèdent la zone saharienne, la zone sahélienne semi-aride, où s'opère la transition entre le désert et la savane arborée et soudanienne

    Figure2 : Les zones climatiques du Mali (2006)

    Source : www .maps. com

    Figure3. Profil météorologique du Mali (1961-1990)

    Les températures moyennes sont comprises entre 24 et 32 °C dans le Sud, et s'élèvent au fur et à mesure que l'on progresse vers le nord. Les précipitations annuelles varient d'environ 1 120 mm à Bamako à moins de 130 mm dans le Sahara

    5

    1.1.3 Démographie.

    La population malienne est estimée à 12 291 529 habitants (2005), soit une densité moyenne de 10 habitants au km2. Elle est essentiellement rurale (80%). Les neuf dixièmes des Maliens habitent dans le sud du pays. La région de Koulikoro présente de forts contrastes entre le nord et le sud-ouest peu peuplés et le centre autour de Bamako avec des valeurs comprises entre 17 et 50 habitants au km2. Sur la période 1990-1995, le taux de croissance de la population était de 3,2% par an et atteint en 2,97% en 2002. La mortalité infantile demeure élevée (117%0), de même que l'indice de fécondité (6,50 enfants par femme). L'espérance de vie à la naissance est estimée à 45,1 ans (Atlas du Mali 2001).

    40% des Maliens sont des Mandingues, majoritairement des Bambara. Ils vivent principalement dans l'ouest du pays (Bamako). Les Songhaï sont établis dans l'Est, les Soninké dans l'Ouest (Kayes) ; les Sénoufo vivent autour de Sikasso, dans la zone frontalière avec le Burkina et la Côte d'Ivoire. Plus au nord-est vivent les Dogon, sur le plateau de Bandiagara. Les Peul peuplent la cuvette du Macina tandis que le Sahara est le domaine des Maures et surtout des Touareg qui nomadisent entre l'Adrar et la boucle du Niger.

    1.1.4 Économie

    L'économie malienne reste dominée par les activités du secteur primaire qui joue un rôle important dans la constitution du PIB nationale.

    1.1.4.1 Place du secteur rural

    Comme dans la plupart des pays africains, le secteur agro-pastoral a un poids très important dans l'économie (45 % du PIB, 75 % des exportations, 80 % de la population active (Atlas 2001)), mais les résultats agricoles, en particulier dans le domaine vivrier restent modestes. Les principales cultures vivrières sont le millet, le riz, le sorgho et le maïs. Elles sont le plus souvent pratiquées avec des techniques traditionnelles bien adaptées au milieu mais peu performantes.

    1.1.4.2 Les échanges

    Les arachides, la canne à sucre et surtout le coton dont la variation des cours influe directement sur la situation économique sont cultivés pour l'exportation. L'activité industrielle concentrée autour du coton est contrôlée par la Compagnie malienne de développement des textiles, mais le Mali ne transforme qu'un 1% de sa production. Les exportations agricoles produisent 75% des recettes d'exportation. Le pays importe essentiellement des produits pétroliers, des véhicules automobiles, des produits alimentaires, des machines et des produits chimiques. L'industrie de la pêche produit un surplus, qui est séché et fumé pour l'exportation dans les pays voisins.

    Aujourd'hui, le Mali est victime d'une crise énergétique et d'une chute importante des cours mondiaux du coton principale source d'exportation.

    6

    1.2 CONTEXTE INSTITUTIONNEL DE L'ÉTUDE:

    1.2.1 L'aboutissement d'une démarche personnelle

    Cette étude a été réalisée avec l'appui d'une ONG malienne basée à Bamako CAB (Conseil et Accompagnement des Initiatives à la Base). La CAB mène des actions de développement pour le renforcement des capacités organisationnelles des populations avec lesquelles elle travaille. Elle joue aussi un rôle de conseil dans la formation en techniques de production, réalise des diagnostics pour le montage de projets au profit des populations rurales dont elle assure les études de faisabilité, le suivi et l'évaluation. CAB intervient principalement en zone urbaine et périurbaine du district de Bamako et dans les cercles de Kati, Koulikoro et Bla. Cette étude n'a pas été commanditée par l'ONG mais elle est le résultat d'une initiative personnelle formulée au président de la structure. Elle a été facilitée par le fait que ce dernier, notre maître de stage, est aussi un diplômé du CNEARC..

    1.2.2 Une étude qui s'inscrit dans le cadre du Projet Agro biodiversité

    La CAB intervient dans la Commune rurale de Safo à travers un Projet de diversification, le PPA (projet de promotion de l'agro-diversité) dont il est le maître d'ouvrage et le maître d'oeuvre. Le projet, financé par SoS USC Canada, a débuté ses activités en 2002. Il a pour objectif de sécuriser la production agricole dans une commune où la productivité est relativement faible et d'assurer l'autosuffisance alimentaire des ménages ruraux par la diversification de leurs sources de revenus. La promotion des productions maraîchères et fruitières et la distribution de crédits intrants sont les activités essentielles soutenues dans ce projet pour accroître les ressources monétaires des producteurs et réduire ainsi la commercialisation de céréales nécessaires à la couverture des besoins vivriers des familles.

    L'étude que nous avons menée dans cette commune doit aboutir à une description la plus fidèle possible des réalités agraires de cette zone. L'analyse des pratiques et des stratégies des agriculteurs et la mise en évidence des contraintes qui pèsent sur leurs activités constitueront ainsi pour l'ONG un travail de référence précieux pour guider ses choix à venir dans l'accompagnement des producteurs.

    1.3 DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

    1.3.1 Recherche bibliographique

    La recherche bibliographique a commencé à Montpellier avant notre départ en stage et nous a permis de consulter un certain nombre d'études réalisées au Mali et de recueillir des informations sur le contexte malien : milieu biophysique, histoire, politiques de développement, activités agricoles, et productions essentielles. L'examen des cartes thématiques nous a aussi permis de différencier les grandes zones agro-écologiques du Mali et d'y localiser notre zone d'étude.

    Cette recherche bibliographique s'est poursuivie une fois arrivé sur place pour faire le point de la documentation disponible sur la zone : études et rapports d'activité disponibles au sein de l'ONG d'accueil. Ces rapports nous ont fourni des informations plus précises sur la commune de Safo (données climatiques, démographiques, activités agricoles,...).

    7

    1.3.2 La démarche adoptée et validée

    La démarche adoptée est celle recommandée dans le cadre de notre formation au CNEARC et s'appuie sur les méthodes et outils mobilisés en première année ESAT pour la réalisation de diagnostics agraires. Elle a été adoptée et ajustée ensuite sur place lors de discussions avec les responsables de l'ONG pour répondre aux objectifs de l'étude et tenir compte des contraintes de terrain (déplacements pour les enquêtes) et de temps (durée du stage).

    Synthèse des résultats préparation de restitution (2semaines)

    Etape5 (3jours): Restitutions à l'ONG et aux agriculteurs - Validation des résultats

    Etape1 (2 semaines) Étude du milieu biophysique

    Étape 3 (5 semaines): Étude des SC et SE

    Etape2 (3semaines) : Étude de l'histoire agraire

    Recherche bibliographique

    - Valorisation des données existantes

    Mise au point de la méthode :

    - Contacts préalables

    - Documentation sur la zone d'étude

    - Présentation aux autorités villageoises

    - Reconnaissance du terrain

    Étape 4(3semaines)

    Figure4. Plan schématique de la démarche utilisée

    1.3.3 Déroulement du travail sur le terrain.

    Après un séjour de 3 jours à Bamako, nous nous sommes déplacés sur le terrain au village de Safo, chef lieu de la commune pour rencontrer l'animateur de l'ONG, qui nous a servi de guide/traducteur, et les autorités locales afin de leur présenter les objectifs et le

    8

    planning de travail. Nous avons pu visiter aussi trois autres villages de la commune (Zorokoro, Torodo, Sériwala) pour un premier contact avec les autorités villageoises en présence du maître de stage.

    Le travail de terrain qui s'est déroulé du mois d'avril au mois de juillet s'est réalisé en cinq étapes :

    1. Observation du milieu biophysique et zonage agro écologique

    2. Enquêtes sur l'évolution agraire du milieu pour comprendre son histoire

    3. Analyse des systèmes de culture et d'élevage

    4. Étude des systèmes de production

    5. Restitution des résultats de l'étude aux agriculteurs

    Des rencontres hebdomadaires avec le maître de stage nous ont permis de capitaliser les informations recueillies au cours de la semaine, de recueillir son avis, et de réaliser des mises au point régulières pour la suite du travail (Cf. annexe1)

    1.3.4 Délimitation et caractérisation de la zone d'étude.

    La zone qui fait l'objet de cette étude est la commune de Safo et correspond à la zone d'intervention du projet.

    > Objectif

    Cette phase a pour objectif d'identifier les différents unités du milieu biophysique et de caractériser les modes d'occupation de l'espace par les ruraux afin d'avoir une compréhension globale de l'organisation de cet espace et de sa mise en valeur.

    > Méthode

    Nous avons dans un premier temps observé le milieu à partir de points hauts pour identifier les différentes unités de paysage et les décrire. Nous avons ensuite réalisé des parcours sur le territoire pour observer de près le relief, l'habitat, les sols, la végétation et les cultures en place.

    Ces observations ont été complétées par des enquêtes auprès d'agriculteurs au fur et à mesure de nos déplacements afin de connaître les noms vernaculaires des différentes unités et des sols, leurs potentialités agricoles et les activités qui y sont conduites. Pour cela nous avons réalisé douze entretiens semi directifs avec des agriculteurs rencontrés au hasard sur nos trajets.

    Cette phase d'observation et d'enquête a abouti à une différenciation des unités agro-écologiques schématisées par des cartes et schémas permettant de faire ressortir la diversité rencontrée.

    Figure 5. Carte de la CR de Safo

    9

    10

    1.3.5 Évolution de L'histoire agraire. > Objectif

    Cette phase du travail a pour but de reconstituer le passé des sociétés qui vivent dans ce milieu en mettant l'accent sur les facteurs d'évolution du ou des systèmes agraires présents (changements climatiques, densité de population, pression foncière, évolution des activités agricoles, introduction d'innovations).

    > Méthode

    Des enquêtes ont été menées auprès d'anciens sous forme d'entretiens collectifs sur les 14 villages de la Commune afin de retracer l'évolution agraire (occupation de l'espace, modes d'exploitation du milieu, trajectoire d'évolution des systèmes de production). Les discussions collectives ont été complétées tout au long du stage à partir des enquêtes réalisées au niveau des agriculteurs, pour confronter les points de vue et lever les contradictions sur l'approche historique.

    Le travail d'enquête au cours de cette phase a permis :

    - d'identifier les systèmes de culture et les systèmes d'élevage présents dans la zone

    - d'établir une pré-typologie des systèmes de production basée sur l'activité dominante et le niveau d'équipement des exploitations agricoles.

    1.3.6 Étude des systèmes de culture et d'élevage. > Objectif

    Cette phase doit permettre de comprendre les pratiques des agriculteurs dans la conduite des cultures et des animaux et analyser les performances de ces systèmes.

    > Choix des villages

    Pour réaliser cette étude couvrant la commune de Safo, il fallait disposer d'un minimum de connaissances et d'informations afin de choisir les villages sur lesquels serait focalisée l'étude. Le choix du premier village s'est porté sur Safo, chef lieu de Commune qui, à lui seul, couvre une grande diversité agro-écologique. Ce village compte le plus grand nombre d'exploitations agricoles et une grande partie des systèmes de culture et d'élevage existants dans la zone y sont présents.

    Le choix du deuxième village s'est porté sur Sériwala qui bénéficie de la proximité d'un bas fonds et développe des cultures fruitières absentes à Safo.

    > Méthode

    L'étude des systèmes de culture et d'élevage s'est déroulée en deux phases : une phase d'analyse qualitative et une phase d'analyse quantitative.

    L'analyse qualitative a permis de décrire et de comprendre les pratiques agricoles de la zone. Les questions relatives à l'étude des pratiques (façons de faire des agriculteurs) ont tourné autour du choix des cultures, du mode de conduite des animaux, des itinéraires techniques et des calendriers culturaux. Nous avons pour chaque système, déterminé les

    11

    superficies, localisé les parcelles et identifié la nature des sols cultivés. De façon plus globale, nous avons cherché à connaître les successions culturales, les modes de gestion de la fertilité et les raisons qui sous-tendent ces pratiques.

    L'analyse quantitative vise à évaluer les performances ou l'efficacité des différents systèmes. Nous avons d'abord cherché à évaluer les performances agronomiques. Nous avons interrogé les agriculteurs sur les productions obtenues et leur variation. Ensuite nous avons estimé les performances économiques en nous intéressant à la destination des récoltes, aux prix des produits, à leur fluctuation et aux temps de travaux. Pour les systèmes d'élevage, nous avons adopté une démarche similaire et mené des enquêtes sur la reproduction des animaux, les pertes enregistrées sur les jeunes et les adultes, les performances zootechniques des différentes espèces élevées. Nous avons évalué les performances économiques en prenant en compte les produits d'origine animale (animaux sur pied et lait) commercialisés par les éleveurs.

    Enfin nous avons calculé la productivité de la terre, des animaux et du travail, des différents systèmes pratiqués et les avons comparés entre eux pour comprendre le choix des agriculteurs.

    65 entretiens ont été réalisés avec des agriculteurs pris au hasard dans les habitations, sur les champs et sur les places publiques.

    Cette étape a permis de valider la pré typologie et d'identifier les différentes combinaisons d'activités au sein de l'exploitation agricole.

    1.3.7 Étude des systèmes de production > Objectif

    Cette quatrième phase nous a permis de différencier les exploitations, de comprendre leur fonctionnement et d'en analyser les résultats économiques.

    > Méthode

    Nous avons d'abord choisi un échantillon ciblé d'agriculteurs sur l'ensemble des types pré-identifiés soit 31 agriculteurs au total.

    Chaque producteur a été enquêté à l'aide d'un questionnaire pour recueillir des informations précises sur :

    - l'origine et le statut de l'exploitant (autochtone allochtone)

    - le mode d'acquisition des parcelles (héritage, achat, prêt),

    - le nombre d'actifs et de bouche à nourrir sur l'exploitation,

    - le niveau d'équipement (matériel et outils),

    - les activités agricoles et d'élevage et leur combinaison,

    - l'organisation du travail (emploi et transferts de main d'oeuvre),

    Nous avons ensuite réalisé une typologie des systèmes de production et avons calculé pour chaque type, nous avons calculé la valeur ajoutée brute (VAB) dégagée par actif pour pouvoir comparer les exploitations entre elles sur la base d'une exploitation moyenne par type. Les revenus agricoles de l'ensemble des exploitations enquêtées ont été comparés à un seuil de survie estimé pour analyser la viabilité économique de chacune d'elles. Nous avons enfin évalué la constitution du revenu agricole de l'exploitant pour comprendre les stratégies adoptées par les agriculteurs.

    12

    Ces enquêtes nous ont permis de réaliser des calendriers de travail pour faire ressortir les pointes de travail et analyser les stratégies adoptées pour en lever les contraintes.

    1.3.8 Restitution des résultats

    Les résultats de ce travail ont été restitués à l'ensemble des acteurs concernés, d'abord au siége de l'ONG puis aux agriculteurs. Nous avons tenu à présenter ces résultats au personnel de l'ONG pour qu'il puisse s'exprimer sur ce travail et donner son point de vue avant la restitution aux agriculteurs. Nous avons ensuite organisé une restitution au village de Safo et une restitution au village de Sériwala. Ces restitutions nous ont permis de recueillir des informations complémentaires, les points de vue des agriculteurs, et de valider nos résultats.

    1.3.9 Limites de l'étude

    - Le début de l'étude a coïncidé avec la période sèche ne permettant pas l'observation des

    cultures et des pratiques. Avec l'installation tardive des pluies elle s'est limitée aux opérations de préparation des sols, semis et premiers sarclages. Nous avons donc surtout travaillé à partir des dires des agriculteurs pour décrire et recueillir les informations sur les itinéraires techniques.

    - Le retard des pluies et le travail intensif au démarrage de la campagne a rendu difficile

    le travail d'enquête (disponibilité des agriculteurs, contraintes de traduction).

    - Les performances et les résultats économiques ont été calculés à partir des informations fournies par les agriculteurs (surfaces, consommations intermédiaires, productions) et ne pouvaient pas être vérifiés. Ils représentent cependant des ordres de grandeurs fiables et comparables et fournissent des éléments de réflexion pertinents sur la viabilité des systèmes de production.

    13

    2 CARACTÉRISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE : LA

    COMMUNE RURALE DE SAFO

    2.1 CARACTÉRISATION BIOPHYSIQUE ET ZONAGE AGRO-ÉCOLOGIQUE

    La commune rurale de Safo fait parti du cercle de Kati. Elle est située à 15km au nord-est du District de Bamako.Elle est limitée au nord par la commune de Yélékébougou, au Nord -Est par les communes de Koula et de Tienfala, à l'est par la commune urbaine de Kati, au Sud-Ouest par celle de Dialakorodji, à l'Est et au Sud-Ouest par les communes de Moribabougou et de Sangarébabougou

    Cmmune rurale de SA FO

    D'après carte IGM au 1/200.000 ème

    Figure6. La commune rurale de safo

    Le chef lieu de commune est à 13km de Kati

    2.1.1 Un climat soudano-sahélien

    La commune est soumise à un climat de type soudano-sahélien avec une pluviométrie variant de 650 à 750mm de pluie, de mai à octobre (CAB :Rapport 2003 d'évaluation de la Commune)

    Pluviométrie de 2000 à 2005

    2000 2001 2002. 2003. 2004. 2005.

    mm d'eau par an

    1000

    600

    400

    200

    900

    800

    700

    500

    300

    100

    0

    mm d'eau par mois

    250

    200

    150

    100

    50

    0

    Moyenne mensuelle 2000-2005

    Source poste de relevé de Safo(mai 2006)

    14

    Figures 7. Pluviométrie de la Commune de Safo de 2000 à 2005

    La moyenne annuelle pluviométrique 2000-2006 est de708mm 2.1.2 Un relief assez diversifié

    Le relief de la zone d'étude est assez diversifié. Il est constitué d'une bande de plaine du nord au sud, très marquée sur la partie centrale de la commune. De par sa topographie relativement plate et du niveau de fertilité de ses sols, cette partie du terroir est surtout destinée aux cultures céréalières.

    Au fur et à mesure que l'on se rapproche des limites Est, Ouest et Sud de la commune, apparaissent des plateaux entaillés de vallons et de gorges dégageant des collines où affleure par endroit la cuirasse ferrallitique. Cette zone marque le prolongement des monts mandingues et leur forte influence morphopédologique sur tout le paysage agro-écologique étudié.

    Au pied des collines se creusent en général des cuvettes formant les bas-fonds. Elles marquent le lieu de passage des cours d'eau et de séparation entre les collines. Les bas-fonds sont de tailles variables et se réduisent par endroit au simple lit des cours d'eau. Ils renferment des sols noirs à texture argileuse. Cette coloration sombre est due à l'hydromorphie et au taux élevé de matière organique déposée lors du ruissellement des eaux de pluie. L'essentiel des activités maraîchères et arboricoles est mené dans les bas-fonds.

    15

    Colline versant plaine ondulée bas fond colline

    (koulou) (dougoumougou) dépression

    Savane arbustive Savane arborée à arbustive Savane arbustive

    (petit élevage) (petit élevage)

    dogokolofing

    dogokolofing bélé

    bélé bélé dié dougoukolo

    ngakan

    ngakan

    maraîchage maraîchage + maraîchage +

    arboriculture arboriculture

    céréales + céréales+ céréales +

    légumineuses légumiseuses légumineuses

    Village de Donégoubougou Village de Safo Village de Kola

    Figure8. Modele de transect de la CR de Safo

    16

    Les bas-fonds sont mis en valeur pendant toute l'année. Ce milieu offre l'avantage de disposer de ressources eau bien après l'arrêt des pluies. Même si les rivières s'assèchent en milieu de saison sèche, l'affleurement de la nappe phréatique dans les parties basses permet un accès facile à l'eau d'irrigation. D'ailleurs la plupart des villages rencontrés sont situés à proximité des cours d'eau.

    2.1.3 Des sols tropicaux lessivés

    Dans la commune de Safo les sols ferrugineux tropicaux sont majoritaires. Ces sols lessivés, indurés en profondeur sont les plus répandus au Mali, surtout entre les isohyète 650 et 1100mm (Benkahla et al 2003). Ils résultent d'une dégradation d'anciens sols ferrallitiques. La tendance évolutive de ces sols est le lessivage en argile et en fer. Les horizons d'accumulation (cf. Figure 8) qui en résultent sont plus ou moins développés et profonds en fonction des conditions topographiques et de l'érosion qui en résulte mais peuvent se transformer en véritables carapaces ferrigineuses (Benkahla et al 2003).

    Horizon organique A

    A

    Horizon éluvial E (lessivage des argiles et du fer et migration vers le bas)

    Horizon illuvial B (accumulation de fer et d'argile issus des horizon E et A)

    E

    Btfe

    Figure 9. Profil d'un sol. ferrigineux tropical léssivé.

    La caractérisation des sols de la zone se fait en fonction de leur localisation dans la topo séquence, de leur couleur et de leur texture. Quatre types de sols sont ainsi identifiés par les agriculteurs. Des collines aux bas fonds, nous avons les sols « Bélé » ou « Bélé dougoukolo », les sols « Ngakan » ou « Ngakan dougoukolo », les sols « Dié » ou « Dié dougoukolo » et le « Dougoukolofing ».

    17

    2.1.3.1 Les sols Bélé ou Bélé dougoukolo

    Les sols Bélé se rencontrent essentiellement sur les plateaux. On les observe également le long du glacis. Ce sont des sols d'érosion sur cuirasse peu profonde. Ces cuirasses sont rouges, ce qui donne la couleur dominante des plateaux. Les sols Bélé sont constitués de graviers de 0,5cm pouvant aller jusqu'à des cailloux de plusieurs centimètres avec affleurement de bloc de graviers à certains endroits. Le Bélé dougoukolo peut donc signifier un sol gravillonnaire avec blocs cuirassés ou un sol gravillonnaire sans blocs cuirassés. Ce sont les sols les plus fréquents dans la zone. Ce sont des sols durs pauvres qui ne se prêtent pas à la mécanisation (traction animale). Leur mise en valeur agricole est très difficile à réaliser. Le sorgho est la principale céréale cultivée sur ces sols.

    2.1.3.2 Les sols Ngakan ou Ngakan dougoukolo.

    Ce type de sol se rencontre généralement sur les bas glacis (versants des ravins creusés par les rivières) et sur les versants des bas fonds. Ils font la liaison généralement entre les sols dougoukolofing et les sols dié ou bélé selon que le ravinement se situe au pied d'une colline ou sur une plaine. Ce sont des sols tronqués, dégradés par l'érosion hydrique. Elle entraîne la disparition de la couche arable et la destruction de la structure pédologique par transports latéraux de matière. Ce qui laisse des surfaces nues, lisses et impropres à l'agriculture. Seules les espèces résistantes à la sécheresse comme les Combrétacées arrivent à pousser sur ces sols. Ils sont les moins fréquents dans notre zone d'étude.

    2.1.3.3 Les sols dié ou Dié dougoukolo

    Ils se rencontrent au niveau des plaines et constituent l'essentiel des sols composant cette unité. Ils sont de texture argilo-limono-sableux de couleur grisâtre, mais on trouve aussi des couleurs brunes à blanchâtre. Ces sols bénéficient des mouvements latéraux de matière (argiles et limons) issue des sols en amont (Benkhala et al 2003). Cette fraction argileuse issue des migrations des sols situés en amont, donne à ce sol une meilleure capacité de rétention en eau et une bonne stabilité structurale. C'est le sol préféré des agriculteurs qui les considèrent comme étant les plus fertiles. Le travail de ces sols requiert une certaine humidité. En revanche une forte pluie peut engendrer des engorgements. L'essentiel de la production céréalière se fait actuellement sur ces sols.

    2.1.3.4 Le dougoukolofing

    Ce type de sol se rencontre dans les bas-fonds. Ce sont des sols argileux de texture très fine, essentiellement formés d'argile gonflante, ce qui leur confère une bonne capacité de rétention en eau. Ils sont très fertiles, mais les cultures ne résistent pas bien à la sécheresse. L'arboriculture et le maraîchage sont les principales cultures que l'on observe sur ces sols.

    2.1.4 Une végétation fortement soumise à l'action de l'homme

    Sur les glacis et les sommets de collines la végétation rencontrée est de type savane arbustive dominée par les combrétacées (Combretum ghasalense, Combretum sibériana). Le Koundjé (Guiera sénégalensis), le Sofara (Accacia macrostachya), le Wolodié (Terminalia

    macroptera), le Tongué (X américana) et les Gwélé (P africana) sont les autres arbustes rencontrés. Cette végétation est moins dense sur les sommets de collines et sur les plateaux où par endroit, on rencontre une couverture végétale uniquement composée de graminées annuelles.

    18

    Sur les plaines les formations végétales observées sont de type savane arborée plus ou moins clairsemée selon qu'on se rapproche de Bamako. On y rencontre essentiellement des espèces protégées Karité (Butyrospermum parkii), Néré (Parkia biglobosa) dispersées dans les champs de culture. Ce faible peuplement en ligneux en terme de densité et en terme de composition, est étroitement lié au mode d'exploitation de cette zone par l'homme. La proximité de Bamako par les débouchés qu'elle offre fait que cette zone est soumise à une forte pression sur les ressources naturelles. L'exploitation du bois et charbon de bois, du bois de service, du bois d'oeuvre est faite de manière abusive par les populations sans tenir compte de son impact sur l'envronnement.

    2.1.5 Organisation des terroirs

    L'occupation de l'espace communal, montre l'existence deux types de village : des villages organisés en auréoles sans bas-fonds (exemple le village de Safo) et des villages organisés en auréoles avec présence de bas-fonds à cheval sur le premier et le deuxième auréole (village de Sériwala) .

    2.1.5.1 L'organisation du terroir villageois de Safo

    Le village de Safo est composé de quatre blocs d'habitations (quartiers) séparés par des jardins et des peuplements de manguiers. Ces blocs regroupant les descendants d'une même famille, se sont formés à partir de campements de cultures qui se sont développés pour former des portions de village. Le village est ainsi divisé en quartiers lignagers

    L'habitat est groupé au sein des quartiers et de petites ruelles séparent les concessions. Entre ces quartiers, se trouve un grand espace où sont installées la plupart des infrastructures. Dans cette espace,on trouve un poste de santé, une école avec une dizaine de salles de classe, un forage avec une pompe manuelle, et une salle polyvalente appartenant aux groupements féminins.

    19

    Source: nos enquêtes

    Figure 10: Plan de masse du village de Safo

    20

    L'espace qui jouxte le village est occupé par un bois peuplé de manguiers (Mangifera indica), de karité (Butyrospermum parkii) et de Néré (Parkia biglobosa). Il constitue la frontière entres les champs de brousse (koungokonoforo) et les concessions. A l'intérieur du village de petites parcelles bordent les habitations. Elles sont appelées soforo. Ces parcelles bénéficient d'une attention particulière sur le choix des cultures pratiquées et sur la gestion de la fertilité. Toute la fumure organique (fumier et ordures ménagéres) est destinée en priorité au soforo. Ainsi, l'intégralité du soforo est mise en valeur chaque année par les agriculteurs et la jachère n'est pas pratiquée. A part les bas fonds c'est le seul endroit où sont localisés les jardins maraîchers. Le soforo est cultivé avec des espèces précoces essentiellement le maïs.. Le maïs est cultivé en culture pure mais sur de petites superficies. Les femmes y cultivent également de l'arachide L'espace consacré au soforo est relativement petit. Il s'étend des habitations à une distance de 0,5 à 1km.

    Les champs qui se situent à plus d'un kilomètre des habitations sont appelés koungonokoforo (champs de brousse). L'apport de fumure organique est peu abondant voire même très rare dans cette auréole. Le koungokonoforo est en majorité occupé par le glacis. Ce sont surtout les culture de sorgho et de niébé association, en monoculture ou en rotation avec de l'arachide et voandzou(pois de terre) que l'on rencontre dans cette auréole.

    Le haut plateau et les sommets de collines correspondent à des affleurements de cuirasse. Il n'est pas cultivé mais est utilisé comme pâturage de toute saison par les animaux du terroir.

    Nous avons donc une organisation du terroir en trois auréoles qui correspondent respectivement en partant des concessions, au soforo, au koungokonoforo et au haut plateau. Les différentes auréoles, se concrétisent non seulement par des systèmes de culture différents, mais aussi par une différenciation de la couverture végétale naturelle du sol (P JOUVE 1997, cité par SANOU J).

    Habitations

    Niébé Arachide

    Sorgho

    Haut plateau (zone impropre à l'agriculture) zone de pâture permanente : animaux sous la

    conduite du bouvier en hivernage et vaine pâture en en saison sèche

    Koungokonoforo : céréaliculture (zone de pâture : divagation libre en saison sèche et conduite au piquet en

    hivernage)

    Soforo (sols dié)

    sols bélé

    Sols dié

    (maraîchage)

    Maraîchage

    Maïs

    Arachide de case

    Parcours

    21

    Sources :nos enquêtes

    Figure 11. Organisation du terroir villageois de SAFO

    2.1.5.2 Le terroir villageois de Sériwale

    L'organisation du terroir est tout autre. L'habitat est très dispersé. Chaque famille construit son habitation sur son domaine. Ici il n'existe pratiquement pas de jardins maraîchers sur le soforo. Les champs de case surtout cultivés en céréales sont très peu fertilisés. Seuls les bas fond qui abritent les plantations de banane et les jardins maraîchers bénéficient d'une fertilisation minérale.

    22

    Figure.12 Plan de masse de Sériwala

    Habitations

    Maïs Arachide

    Haut plateau (zone impropre à l'agriculture) zone de pâture permanente : animaux sous la

    conduite du bouvier en hivernage et vaine pâture en

    Sorgho saison sèche)

    Niébé

    Koungokonoforo : céréaliculture (zone de pâture : divagation libre en saison sèche et conduite au piquet en

    hivernage)

    Sol bélé

    Sol dié

    Soforo

    Sol dié et bélé

    Jardins

    Bas fonds maraîchers

    sol

    dugukolofing

    Plantations de banane

    Parcours

    23

    Figure 13: organisation spatiale du terroir villageois de Sériwala

    A Sériwala, la reproduction de la fertilité dans les champs dans le koungokonoforo est généralement assurée par la divagation des animaux pendant la saison sèche, par l'intégration de cultures de légumineuses dans les rotations sur la plaine et par les ordures ménagéres sur le soforo. Les bas-fonds restent les parcelles où est destinée l'essentiel de la fumure organique produite par le petit bétail en plus de l'engrais minéral apporté sur les plantations et les cultures maraîchères.

    Figure 14. Modèle de transect schématisant le paysage du village de Safo

    443m

    396m

    Zone

     

    Plateau

    VERSANT GLACIS

    PLAINE

    Sous zone

     

    Haut glacis

    Moyen glacis

    Bas glacis

     

    Voie d'eau

     

    Type de sol

    cuirasse

    cuirasse dégradée

    Gravillonnaire

    limono sableux

    Limono argileux argileux limono argileux

    Vernaculaire

    fouga

    fuga bélé bélé

    dié

    Végétation naturelle

    Savane arbustive

    Savane arbustive (G sénégalensis, A macrostachya, G ghasalense, C siberiana)

    Savane arborée (B parkii, P biglobosa, A sénégalensis, B recticulata)

    Utilisation

    pâturage

    Sorgho+niébé/sorgho+niébé/sorgho+niébé/sorgho+niébé /s orgho+niébé

    Sorgho+nié/sorgh o+niébé/arachide+ wandzou

    Verger, jardins

    maraîchers, maïs de

    case, arachide de
    case

    Sorgho+nié/sorg ho+niébé/arachi de+wandzou

    Dénomination des champs

     

    Koungokonoforo koungokonoforo koungokonoforo

    koungokonoforo

    soforo

    koungokonoforo

    Profondeur

    = 5cm

    12cm 15cm 17cm

    = 60 cm =60cm =60cm

    25

    Zone

     

    Ht plateau

    GACIS

    BAS FOND

    Sous zone

     

    Haut glacis

    Moyen glacis

    Bas glacis

    Habitations

    Bord du bas fond

    Bas fond inondable

    Type de sol

    Cuirasse

    dégradé

    Gravillonnaire

    limono-argileux

    Tronqués

    Argileux-limoneux

    Vernaculaire

    Fouga

    Bélé

    Bélé

    Dié

    Ngakan

    dougoukolofin

    Végétation naturelle

    Savane arbustive(C ghasalense)

    Savane arbustive(C ghasalense, B costatum, I doka

    B recticulata)

    Savane arborée (B pakii,

    P biglobosa)

     

    Savane boisée (M indica...)

    Utilisation

    Parcours

    Sorgho+niébé /sorgho+niébé

    Maïs, arachide

     

    Vergers

    (maraîchage+banane)

    Type de champ

     
     

    Koungokonoforo

    Soforo

     

    Koungokonoforo

    Profondeur

    =5cm

    10 à 15cm

    15 à 30cm

    = 30cm

    =5cm

    =40cm

    415m

     

    Figure 15. Modèle de transect schématisant le paysage du village de Sériwala

    26

    2.2 ÉVOLUTION DU SYSTÈME AGRAIRE : APPROCHE HISTORIQUE

    Il est difficile de juger du fonctionnement d'un système sans considérer son évolutions au cours du temps. En effet, l'analyse du passé nous permet de mieux expliquer le présent et renforce notre capacité à prévoir l'avenir. Dans le cas des systèmes agraires, cette étude diachronique de leur fonctionnement est particulièrement utile pour juger des conditions de reproduction de ces systèmes et évaluer le caractère durable de l'agriculture à laquelle ils correspondent (JOUVE et TALLEC 1994)

    .Un système agraire est le produit de l'histoire d'une société rurale au cours de laquelle, se sont façonnés des paysages et ont été définies des règles techniques, économiques et sociales concernant les modes d'exploitation de son milieu (JOUVE et TALLEC 1994).

    Replacer la réflexion dans une approche historique, nous permet d'avoir des éléments de compréhension sur les changements de la société étudiée. L'objectif recherché est de connaître la genèse des techniques et de l'organisation socio-économique actuelle de la zone.

    Toutefois on se situe dans une zone à tradition orale où il n'existe pratiquement pas de documents écrits retraçant le passé des communautés autochtones. Il est donc difficile d'obtenir des informations précises sur un passé très lointain (perte d'informations liée à la transmission orale). Néanmoins, nous avons pu remonter l'histoire de cette société jusqu'au début des années 1800. Nous allons donner quelques-unes de ses caractéristiques et les différentes façons dont les populations ont exploité le milieu au cours de l'histoire.

    L'évolution de l'agriculture est la même pour tous les villages étudiés. C'est pourquoi, nous présentons de façon synthétique les transformations de l'agriculture de la zone au cours du temps.

    2.2.1 De 1800 à 1910, la période pré-coloniale : une agriculture pluviale de subsistance basée sur des systèmes défriche brûlis.

    2.2.1.1 Histoire de la commune : La création des villages et les

    activités menées

    Safo est le premier village de la zone à être habité il y'a environ 1000 ans. Il a été fondé par Dothian COULIBALY. Il est originaire de Safé, un village situé à Ségou, L'élargissement de la famille à Safé a obligé Dothian à se déplacer pour de nouvelles terres et disposer de plus d'espace. Il est chasseur agriculteur. A la recherche de gibier, il découvre le site de Safo couvert de forêts galeries sur le glacis et le haut plateau. Dans la plaine, une savane arborée caractérise la végétation. A cette époque, la densité du peuplement ligneux est un indicateur qui permet d'apprécier la fertilité des sols. Jugeant la zone propice à l'agriculture et à la chasse, Dothian prend l'initiative de s'y installer et crée le village de Safo. Plus tard d'autres familles vont s'installer tout autour pour fonder les villages qui constituent l'actuelle commune.

    L'activité principale est la chasse. L'agriculture et l'apiculture sont aussi pratiquées. Le gibier est abondant et on signale même la présence de fauves (lions, panthères) dans la zone, surtout sur les collines. Les protéines animales fournies par la chasse viennent en complément des produits agricoles.

    27

    Les céréales comme le mil (Pennisetum typhoides), sorgho (Sorghum vulgare), mais (Zea mays), fonio (Digitaria exilis)) constituent déjà la base de l'alimentation. Elles prédominent dans les assolements. Presque toutes les unités de paysage (haut plateau, glacis, plaine) font l'objet d'une mise en valeur agricole.

    2.2.1.2 Un système basé sur la rotation céréales/légumineuse

    Sur les sols bélé gravillonnaires du glacis sont cultivées les céréales (sorgho et mil) en association avec du niébé (vigna Unguiculata) et de l'arachide (Arachis hypogaea) en culture pure. L'association céréale+niébé permet de diminuer les risques de perte de récoltes liés aux aléas climatiques et aux attaques des ravageurs (les besoins en eau, les cycles de cultures et les résistances aux attaques des ennemis des cultures sont différents). Ces champs sont appelés koungokonoforo ou champs de brousse. En réalité koungokonoforo désigne simplement une parcelle éloignée du lieu d'habitation peu importe sa localisation (glacis ou plaine).

    2.2.1.3 Une gestion de la fertilité qui repose sur le système défriche

    brûlis

    Le système défriche-brûlis est un mode de gestion extensif de la fertilité des terres. Après un défriche brûlis, les champs sont cultivés pendant cinq ou six ans puis laissés en friche pendant quinze à vingt ans. Ce retour en friche permet un transfert vertical de fertilité. Après plusieurs années de friche, les minéraux puisés en profondeur par le couvert arboré, sont restitués en surface par chute de branches mortes, de fruits, de feuilles puis de cendres avec l'abattis-brûlis.

    L'association céréale-légumineuse (sorgho+niébé, mil+niébé) contribue aussi à la restauration de la fertilité en enrichissant le sol en azote avec la culture de niébé.

    2.2.1.4 Les cultures pratiquées

    Les champs qui jouxtent les habitations, ou champs de case appelés soforo sont généralement des sols limono-argileux (sols dié). A l'époque la mise en valeur de ces champs est surtout motivée par le souci de se protéger contre les attaques des fauves et les feux de brousse. Sa mise en culture crée aux abords immédiats des concessions, un espace clair et peu enherbé qui ne peut constituer un refuge pour les fauves et limite les feux de brousse et leur propagation.

    Le maïs, le coton (pour l'habillement) et le tabac sont les principales cultures mises en place sur les champs de case. La jachère n'est pas intégrée dans les rotations. Ces soforos, cultivés chaque année bénéficient d'un apport de matière organique constituée surtout d'ordures ménagers et de déjections animales. En effet, c'est le lieu de parcage des animaux en saison sèche pour les exploitations qui en possèdent. L'élevage est à l'époque peu pratiqué et rares sont les familles qui possèdent des animaux. Les ovins et les caprins dont le nombre ne dépasse pas 2 têtes en général dans l'exploitation, constituent l'essentiel des animaux élevés par les villageois. Ces animaux servent à la fois aux sacrifices et à la production de fumure organique.

    Le maraîchage, bien que secondaire, se pratique dans tous les villages à proximité des concessions (patate douce, aubergine locale, oignon, gombo). Des papayers sont également plantés sur les champs de case et la papaye est essentiellement destinée à l'autoconsommation.

    28

    L'abondance des pluies (six à sept mois de pluie, selon les agriculteurs) et la bonne fertilité des sols fait que la taille des parcelles céréalières est trois fois plus petite qu'aujourd'hui. Les rendements obtenus permettent de couvrir les besoins céréaliers des familles. Selon certains agriculteurs, il est fréquent à cette période de trouver dans les greniers des réserves de céréales récoltées sept ans plus tôt et l'ensemble de la production agricole est destinée à l'autoconsommation.

    2.2.1.5 Un outillage rudimentaire

    L'outillage agricole est rudimentaire et se résume à la hache pour l'abattage des arbres et à la daba pour la confection des buttes et le désherbage.

    2.2.1.6 Une gestion coutumière du foncier

    Tous les villages de la commune ont été créés par des familles chasseurs, agriculteurs et cueilleurs. Elles sont ensuite rejointes par des familles qui ne pratiquent que l'agriculture. L'administration du village et la gestion du foncier repose sur le modèle coutumier. Les chefs de terre sont issus des familles fondatrices (KANÉ à Sériwala...). Ils sont les seuls à détenir le droit de distribuer la terre aux familles qui vont s'installer par la suite. Cependant, le village de Safo déroge à ce principe. Les Coulibaly anciens fondateurs, ne sont pas les Coulibaly qui assurent actuellement la chefferie bien qu'ils aient le même patronyme. Les fondateurs, sont des chasseurs qui se déplacent beaucoup et s'absentent souvent du village. Ils ont délégué la gestion des terres et l'administration aux agriculteurs sédentaires qui portent le même nom. Avec le temps, ces derniers se sont appropriés le rôle de chef de village qu'ils assurent toujours. Les familles fondatrices bien que sédentarisées ne bénéficient d'aucune faveur liée à leur statut. Comme le confirme un descendant des Coulibaly fondateurs au cours d'un entretien: « nous sommes les fondateurs du village, pourtant maintenant nous n'avons même pas de terre pour cultiver »

    2.2.1.7 Typologie des exploitations agricoles de l'époque

    A la fin de cette période qui a vu la majorité des villages de la commune se former, deux grands systèmes coexistent: Le système basé essentiellement sur l'agriculture et le systèmes basé sur l'agriculture et la chasse. Le premiers est composé d'agriculteurs sédentaires alors que le second est composé d'agriculteurs qui migrent souvent car la chasse est leur activité dominante.

    2.2.2 1910-1950 l'essor de la culture arachidiere : une opportunité de capitalisation pour les agriculteurs

    L'arrivée du colon dans les années 1910 à Safo et ses environs est marquée par le développement de la culture de l'arachide dans toute la zone

    2.2.2.1 La traite arachidiére : début de la structuration des circuits

    de commercialisation

    D'abord un grand magasin de stockage d'arachide est construit au village de Safo. Les autorités coloniales y stockent les semences d'arachide qui vont être distribuées aux agriculteurs de tous les villages qui composent l'actuelle commune. La distribution à crédit des semences favorise l'expansion de cette culture. Pourtant, les intérêts sont élevés et les taux de crédit usuraires (100%). Le système mis en place offre la possibilité à tout agriculteur

    29

    qui le désire, d'avoir des semences. Les productions obtenues permettent de dégager des surplus dont la vente sert à payer les impôts et les taxes prélevés par le colon et à couvrir les besoins quotidiens des familles. La culture de l'arachide a aussi permis à certaines familles d'investir dans l'élevage et d'acquérir leurs premiers animaux (petits ruminants surtout) même si les populations n'ont pas une tradition d'éleveurs.

    Avec le développement de la culture arachidiére, cette époque marque aussi le début de la structuration des circuits de commercialisation autour des filières agricoles. Au moment des récoltes, des collecteurs sont envoyés dans tous les villages. Ces derniers collectent l'arachide sur place, puis la font transporter. Une partie de la production est acheminée au magasin de Safo pour reconstituer le stock de semences et l'autre partie envoyée à Bamako et à Kati pour approvisionner les huileries. L'arachide constitue une des premières sources de revenus à cette époque.

    2.2.2.2 Développement de la culture arachidiére et réduction du

    temps de friche

    Dans les koungokonoforo, la culture de l'arachide prend une place de plus en plus importante en plus des céréales (sorgho, mil). L'accroissement des surfaces cultivées se fait au dépend des friches. Les friches sont ainsi réduites en durée et en superficie. On passe des longues friches de 15 à 20ans à des friches de moins de 10 ans. En revanche l'outillage est resté le même que celui de la période précédente.

    2.2.2.3 L'extension des villages suite à la croissance démographique

    Le développement des villages du fait de l'accroissement démographique et de l'arrivée d'autres familles, accentue la pression foncière et pousse les agriculteurs arrivés tardivement à s'installer dans les parties les plus reculées du koungonoforo pour cultiver ces parcelles éloignées. Certains de ces agriculteurs s'installent sur les hameaux de culture pendant toute la saison des pluies et reviennent au village après la récolte.

    2.2.2.4 Les migrations induites par l'impulsion de la culture

    arachidiére

    On assiste aussi à des phénomènes migratoires induits par l'impulsion de la culture arachidiere au niveau sous-régional. Il est fréquent de voir dans les familles, des actifs agricoles migrer pendant la saison hivernale vers des pays comme le Sénégal où à l'époque la main d'oeuvre locale ne pouvait répondre, à elle seule, à la demande nationale en production arachidiére. La plupart des anciens agriculteurs interrogés ont eu à séjourner au Sénégal pendant cette période pour cultiver l'arachide. On les appelle les « Navétanes», terminologie Wolof dont la racine « Navet » signifie saison des pluies. Ainsi quelques vieux ont même gardé des souvenirs du Sénégal et notamment, l'usage de la langue Wolof et quelques outils (hiler) avec lesquels ils ont cultivé la terre. Généralement, ces agriculteurs saisonniers ne sont pas employés en tant que salariés. Ils louent simplement un terrain auprès d'un logeur qui leur distribue à crédit les semences et leur prête l'outil de travail nécessaire. En compensation du travail fourni, les navétanes doivent travailler quelques jours par semaine chez leur employeur. Le crédit se fait également à des taux usuraires (50 à 100%). D'autres agriculteurs aussi quittent leur milieu pendant cette période pour migrer vers la Côte d'Ivoire où ils vont travailler dans les plantations de café et de cacao. La plupart d'entre eux sont restés en Côte d'Ivoire où ils se sont installés définitivement.

    30

    2.2.2.5 L'introduction de la mangue

    L'époque marque également le début de la plantation de manguiers. La mangue est introduite par le blanc pendant la colonisation. Mardia NIARÉ, alors roi de Bamako qui a trouvé ce fruit à son goût, a encouragé la population à planter des manguiers. Selon le roi, les arbres sauvages vont disparaître et ce sont les arbres fruitiers qui vont permettre aux générations à venir de survivre. De ce fait, ceux qui partent à Bamako, ramènent parfois des fruits et plantent les noyaux dans les champs de case et à l'intérieur des concessions. Les plantations fruitières de l'époque sont totalement destinées à l'autoconsommation.

    2.2.2.6 Typologie des exploitations

    A la fin de cette seconde période, les exploitations se différencient encore. On distingue des familles qui se vouent à la culture de l'arachide et des familles qui se consacrent essentiellement à la céréaliculture

    2.2.3 1950-1980 Le bouleversement du système agraire par l'introduction de nouveaux outils et la fragilisation des systèmes antérieurs avec les années de sécheresse.

    Cette période marque une rupture avec les systèmes antérieurs car elle voit l'apparition d'outils qui vont progressivement transformer les modes d'exploitation du milieu. La baisse de la pluviométrie ponctuée par les années de sécheresse va beaucoup fragiliser le système agraire.

    2.2.3.1 La charrette un moyen de transport très vite adopté

    Dans cette zone, c'est d'abord la charrette qui suscite l'intérêt des agriculteurs. A cette époque l'arachide constitue toujours la principale source de revenus des producteurs. Mais sa production devient de plus en plus contraignante. Non seulement les prix aux producteurs baissent à la veille des indépendances, mais la collecte sur place est aussi arrêtée. Pour commercialiser leurs récoltes, les agriculteurs sont obligés de les transporter à Bamako ou à Kati. Le niveau des prix ne permet plus de couvrir les besoins quotidiens. Le maraîchage se développe et devient une source complémentaire de revenus. De cette intégration croissante du maraîchage au marché de Bamako est venu se greffer aussi la commercialisation des fruits comme la papaye, destinée jusqu'à cette époque à l'autoconsommation. Le transport des produits pour leur acheminement sur les marchés a incité ceux qui en avaient les moyens à s'équiper en charrette. Le transport de produits agricoles vers les marchés a donc été le principal facteur qui a poussé les agriculteurs à s'équiper en charrettes. La charrette va aussi servir au transport des récoltes et de la paille des champs vers les concessions et surtout depuis les années 70 au transport du bois de chauffe et du charbon de bois vers Bamako. Son caractère multifonctionnel fait qu'aujourd'hui, plus de 90% des exploitations agricoles sont équipées.

    2.2.3.2 La charrue : une lente introduction dans le système agraire

    de la commune

    La vulgarisation de la charrue a démarré au Mali dans les années 50. Toutefois les agriculteurs de Safo n'ont commencé à s'équiper qu'au début des années 70. L'entrée tardive de cet outil dans les exploitations est liée à la nature gravillonnaire des sols sur glacis qui

    31

    constituent jusqu' à cette époque le principal lieu de culture des céréales et qui ne se prêtent pas au travail à la charrue.

    L'introduction de la charrue a commencé après l'indépendance. Elle a profité seulement à une minorité d'agro-pasteurs possédant suffisamment de terre sur la plaine (sol limoneux argileux) pour rentabiliser l'outil. La charrue a permis aux agriculteurs équipés d'augmenter leurs superficies, de réduire le temps de travail consacré à certaines opérations (surtout le labour et les sarclages) et d'accroître la productivité du travail et de la terre.

    2.2.3.3 L'installation des éleveurs Peuls

    Les années cinquante marquent aussi le début de l'installation des peuls. Ces peuls sont originaires de Tenenkou, un village situé à Mopti. Ces sont d'anciens transhumants qui viennent avec leur animaux rechercher un climat plus humide. La sécheresse les a poussé à s'installer dans cette zone qui offre des pâturages importants. Ces peuls qui pratiquent uniquement l'élevage vont se sédentariser et cultiver. Une différenciation s'opère avec l'arrivée des peuls entre les éleveurs peuls, exploitations qui s'équipent en matériel de traction et celles qui restent manuelles avec un équipement rudimentaire.

    2.2.3.4 La sécheresse : fragilisation des systèmes

    Le facteur qui a le plus bouleversé les systèmes antérieurs a été la sécheresse de 72/73 appelée « gnobléngokon ». Le gnobléngokon a joué un rôle important dans les modifications des systèmes de cultures et d'élevage et est à l'origine de l'actuel système agraire. La famine s'installe et les hommes ne sont pas les seuls à en souffrir. Le cheptel, peu nombreux, diminue fortement par manque de pâturage. Le peu d'animaux ayant survécu à la sécheresse est mis en vente pour l'achat de vivres, mais aussi pour éviter des pertes en cas de nouvelles sécheresses. La psychose de la sécheresse s'installe alors dans les esprits des agriculteurs car la baisse de la pluviométrie va se poursuivre. Toute la période 1968- 1984 est marquée par un déficit pluviométrique de 30% par rapport aux années antérieures (1930- 1967). Au cours de cette période la taille du cheptel a été fortement réduite sur l'ensemble du territoire communal. La faible importance accordée à l'élevage par les agriculteurs aujourd'hui, témoigne encore de ces années de sécheresse. Seules les familles peul installées après l'indépendance possèdent des bovins.

    2.2.3.4.1 Une exploitation abusive des ressources forestiéres

    Le gnobléngokonkon a eu comme effet immédiat un déficit céréalier qui ne s'est plus rétabli. Une autre activité allait se développer avec des conséquences dramatiques sur l'environnement : c'est l'exploitation du bois de chauffe et du charbon de bois qui va plonger cette zone dans une situation de déboisement sans précédent.

    Le déboisement a été le plus important dans les champs de brousse éloignés des habitats. Cette destruction du couvert végétal va causer de façon très nette une dégradation des sols et une baisse très importante de la fertilité.

    2.2.3.4.2 Le début du maraîchage de rente

    Dans les champs de case, le maraîchage de rente remplace le maraîchage d'autoconsommation et les cultures vivrières. Seule la culture du maïs est encore pratiquée dans le soforo mais sur des surfaces de plus en plus petites. Les anciens cours d'eau permanents ont tari pour donner des bas fonds dont la mise en valeur va jouer un rôle important dans le développement des cultures maraîchères.

    32

    2.2.3.4.3 Le développement des cultures sur plaines

    Avec la baisse de la pluviométrie, les cultures sur glacis (sol gravillonaire) confrontées à des stress hydriques dus à la faible réserve utile du sol ne parviennent plus à boucler leur cycle. Les agriculteurs se rabattent sur la plaine et abandonnent progressivement les sols bélé des versants au profit des sols dié de la plaine. La pression sur ces sols a comme conséquence la disparition de la jachère dans les rotations et la baisse de la fertilité des sols

    2.2.3.4.4 L'abandon des variétés à cycle long

    Les variétés tardives vont être remplacées par des variétés hâtives. Les variétés de mil de cinq mois ont disparu au profit de celles de quatre mois, et le niébé est passé d'un cycle de quatre mois à un cycle d'un peu moins de trois mois. C'est pendant cette période également que la culture du coton et du tabac produits pour l'autoconsommation est abandonnée.

    2.2.3.5 Typologie des exploitations

    Trois catégories d'exploitations se distinguent à la fin des années 70 :

    - les exploitations équipées en charrue avec une paire de boeuf. Cette catégorie est composée d'agriculteurs qui se sont surtout investis à la culture arachidiere. La commercialisation de l'arachide leur a procuré des revenus qui leur ont permis de s'équiper.

    - les exploitations qui sont restées manuelles avec des outils rudimentaires. Cette catégorie est composée d'agriculteurs qui sont restés céréaliers pendant les années où la culture arachidiere se développait. Ils cultivent de petites parcelles d'arachide essentiellement pour payer l' impôt

    - Les éleveurs peuls

    2.2.4 1980-2006 : Le développement des cultures maraîchères et fruitieres et la pression foncière.

    Les années de sécheresse ont fini par fragiliser les cultures vivrières qui ont caractérisé les systèmes antérieurs. Désormais la production maraîchère va être au coeur des préoccupations des agriculteurs.

    2.2.4.1 Le maraîchage : un rôle important dans la constitution des

    revenus agricoles.

    Le maraîchage n'a pris son véritable envol qu'après la sécheresse de 1984. Les mauvaises récoltes enregistrées ont poussé les agriculteurs à s'intéresser davantage aux cultures maraîchères. Ces cultures se développent aussi dans les bas-fonds. Le développement de cette activité a été facilité par la proximité de Bamako et la forte demande des populations urbaines. Dans le soforo, les parcelles maraîchères se multiplient et les revenus, issus de la commercialisation de ces produits, représentent une part non négligeable du revenu global de l'exploitation. Les parcelles maraîchères clôturées avec des haies mortes ont des superficies comprises entre 200m2 et 1000m2 dans le Soforo et peuvent atteindre 0,5ha dans les bas fonds. Chaque chef de famille possède sa petite parcelle de maraîchage qu'il exploite avec sa femme et dont il conserve les revenus, contrairement à la culture céréalière où la gestion est collective. Les légumes les plus cultivés sont l'oignon, le gombo, l'aubergine, le piment et le concombre. En dehors de Bamako, la vente des produits maraîchers se fait à Kati et sur les

    33

    différents marchés hebdomadaires qui se tiennent dans la commune. D'ailleurs la vente se fait de plus en plus sur ces marchés où viennent s'approvisionner maintenant les revendeuses, venues de Bamako et de Kati.

    2.2.4.2 Une orientation vers la plantation de banane

    La production de la banane se développe et s'intensifie dans les villages où la présence de larges bas fonds facilite l'accès à l'eau. C'est le cas des villages de Sériwala et de Chodo où l'essentiel des revenus annuels des planteurs sont tirés de la vente de banane. La production de la banane dans la commune est de 50 tonnes (rapport annuel,Cab demeso 2003). En saisons sèches, seuls les planteurs équipés de motopompes maintiennent une production. Les autres bananeraies sont délaissées par manque d'eau ou de main d'oeuvre pour assurer l'arrosage. Cependant, le nombre de planteurs équipés en motopompe augmente d'année en année. Ceci permet non seulement d'accroître les superficies consacrées à la banane, mais d'avoir aussi une production de plus en plus importante en saison sèche.

    La papaye est une culture très ancienne dans la commune. Aujourd'hui elle constitue une source importante de revenus monétaires complémentaires du maraîchage et de la production de bananes. La culture de la papaye est toujours associée.

    2.2.4.3 Une pression foncière accrue en zone périurbaine

    Dans la commune de Safo la pression foncière est le résultat de la combinaison de deux facteurs : la croissances démographique et la pression de la ville de Bamako.

    2.2.4.3.1 La poussée démographique : une menace pour les terres agricoles

    La croissance démographique par l'extension des superficies habitées se fait au détriment des terres agricoles et constitue une menace pour les réserves foncières voire leur survivance à terme. Elle crée une situation de concurrence défavorable à l'agriculture (réduction sensible ou marginalisation des terres).

    2.2.4.3.2 La pression de la ville de Bamako : Le déclassement des terres agricoles

    La proximité de la ville Bamako favorise la pression sur les terres de la commune. Le manque d'espace dans la Capitale, le coût élevé de l'immobilier et l'envie de posséder une habitation individuelle poussent les habitants de Bamako à rechercher des terrains dans la zone périphérique. Aussi, les terres de Safo font l'objet d'une convoitise de la part de ces derniers, ce qui favorise leur commerce. De plus en plus, les terres agricoles sont morcelées, déclassées et vendues à des particuliers de Bamako pour la construction.

    Villages

    Distance Banako

    (km)

    Surfaces agricoles

    Surfaces morcelées (ha)

    Pourcentage (%)

    Falayan

    10

    43

    41

    95

    Safo

    15

    367

    330

    90

    Sériwala

    23

    173

    42

    24

    Source : CAB 2003

    Tableau.1 Intensité du morcellement en fonction de la distance avec Bamako

    34

    Ce tableau montre que plus on se rapproche de Bamako, plus le morcellement est important. Ce phénomène touche particulièrement les exploitations en phase de précarisation ayant des difficultés à satisfaire les besoins alimentaires et monétaires. Les terres ainsi cédées installent la commune dans un contexte de raréfaction des réserves foncières qui compromet l'accroissement des surfaces agricoles.

    2.2.4.3.3 L'implication des jeunes dans la vente des parcelles : un nouveau métier qui se crée

    La vente des terres a entraîné la ruée des jeunes désoeuvrés vers le métier de démarcheur. C'est par leur intermédiaire que sont réalisées la plupart des opérations de vente. Il suffit au propriétaire de fixer le prix d'une parcelle et d'en confier la vente au démarcheur. Celui-ci cherche un client et une fois la vente conclue, il perçoit 10% du prix de la parcelle (Cf. Annexe3).

    2.2.4.4 Pré-typologie des exploitations actuelles.

    De l'analyse historique est née une pré- typologie que nous tenterons d'affiner et de valider dans la partie « système de production ». Nous la présentons ici que succinctement, nous nous étendrons plus dans la dernière partie du mémoire.

    Alors que la possession d'un équipement de culture attelée était un critère de différenciation socio-économique, dans le système agraire actuel l'activité génératrice de revenus monétaires (maraîchage, arboriculture) est un nouveau critère discriminant des exploitations agricoles.

    A ce stade de l'étude, nous distinguons 5 groupes d'exploitations :

    1. les céréaliculteurs maraîchers non équipés

    2. les céréaliculteurs maraîchers équipés en traction attelée

    3. les céréaliculteurs maraîchers arboriculteurs, équipés en moyens d'exhaure

    4. les céréaliculteurs maraîchers arboriculteurs équipés en traction attelée et moyens d'exhaure

    5. les éleveurs Peuls

    Figures 16. Évolution du paysage agraire de Safo

    Avant 1900

    Forêt dense

    Friches de 15à plus de 20ans

    Cultures vivrières (sorgho, mil...)

    Champs de case

    (Maïs, coton, tabac ...)

    Habitations

    Plateau versant plaine bas fonds

    De 1900 à1960

    Friches de moins de 10

    Petites forêts

    migrato

    re notammen

    par un

    Période marquée égalemen

    important flux

    e déplacemen

    la

    arachidié

    la Côte d

    culture

    vers

    e e

    vers

    voire pour

    es

    pour

    le Sénégal (navétanes

    plantations

    de café

    et de

    cacao.

    35

    Campements de culture

    Cultures vivrières et cultures de rente (Arachide)

    Cultures de rentes (Arachide) Habitat

    Champs de case + manguiers Arachide

    De 1960 à Aujourd'hui

    Savane arbustive clairsemée

    Bas-fond (maraîchage +arboriculture)

    Cultures vivrières (céréales)

    Champs de case

    (Maraîchage)

    Habitat

    Cette période est surtout marquée par une baisse généralisée de la pluviométrie suite aux sécheresses notamment celle de 1972-73 et 1984.

    - La savane arbustive remplace la forêt.

    - Les villages s'installent à proximité des bas-fonds.

    - Les plaines sont surexploitées, les jachères abandonnées et le glacis
    progressivement délaissé.

    - La culture du tabac et du coton disparaît au profit de la culture arachidiere avec
    l'introduction de la culture attelée d'abord puis au profit des cultures maraîchères et fruitières

    36

    Figure.17 Trajectoire des exploitations de la Commune de Safo

    1910-1960 1960-1980 1980-2000 2000 à Aujourd'hui

    Colonisation Introduction de la charrue et de la Développement du maraîchage Développement de

    l'arboriculture

    Introduction de la culture arachidiere Charrette banane papaye en plus du

    Déplacements saisonniers (navétane) Début des années de sécheresse maraîchage

    Pression sur les sols de plaine Famine et baisse du cheptel

    Arboriculture banane papaye, maraîchage et céréaliculture mécanisée

    Exploitations équipées en matériel agricole

    Céréaliculture mécanisée,

    Maraîchage

    Une paire de boeufs de trait et quelques têtes de caprins. 1 à 2 tête d'i

    Céréaliculture mécanisée et maraîchage

    Une agriculture manuelle
    d'autoconsommation sur
    défriche-brûlis et chasse

    Exploitation familiale qui s'investissent beaucoup à la culture arachidiére en plus de la céréaliculture

    Friches de -10ans

    Peu d'animaux (petits ruminants)

    Prédominance de mil, sorgho et maïs,tabac, coton

    Culture de tabac de coton

    et cycles longs

    Friches longues (20à30 ans) Petites exploitation Bambaras

    Disparition

    Exploitation familiale pratiquant surtout la céréaliculture. Arachide peu cultivée

    Friches de -10ans

    Peu d'animaux (petits ruminants)

    Arboriculture banane papaye, maraîchage et céréaliculture manuelle

    Céréaliculture manuelle et maraîchage Quelques têtes de caprins et de la volaille

    Exploitations agricoles non équipées

    Maraîchage et céréaliculture manuelle

    Exploitations peuls

    Elévage bovine (élevage peul) Céréaliculture mécanisée

    Exploitations agricoles avec comme activité principale l'élevage

    Arrivée des peuls de la région de Mopti vers 1950

    37

    38

    2.3 CONCLUSION

    L'organisation du terroir en auréoles renfermant des soforos et des bas fonds où se concentre l'essentiel de la fumure organique produite par le bétail, offre aux populations de la zone la possibilité de développer des cultures irriguées (maraîchage, arboriculture). Le bétail peu important ne produit pas suffisamment de matière organique pour fertiliser les cultures sèches. Ainsi, la fertilité des champs de brousse n'est plus restaurée. Avec la croissance démographique et la vente des terres agricoles, la pression sur les terres s'accroît et les zones de pâturage se réduisent . Ces phénomènes, aggravés avec la baisse de la pluviométrie, ont conduit à une dégradation des sols, une baisse des productions et un déficit vivrier chronique. S'y ajoutent des pratiques traditionnelles (culture manuelle dans la plupart des cas) et un déficit d'encadrement. Ces pratiques ne permettent plus des restaurer la fertilité des sols comme dans le passé (disparition de la jachères). Dans les conditions actuelles il faut exploiter 4 fois plus de surfaces pour couvrir ses besoins.

    Aussi le système agraire a évolué pour s'adapter à tous ces changements. D'une agriculture de subsistance on est passé à une agriculture marchande génératrice de revenus monétaires. Cependant, ces revenus fortement dépendant du marché ne correspondent pas à des surplus de production mais servent essentiellement à compenser un déficit vivrier qui n'existait pas dans les systèmes antérieurs.

    Terres cultivées

    Terres cultivables

    Morcellement

    Production

    Jachère

    Population

    Fertilité

    Déficit vivrier

    Figure.18 Cycle de baisse de la production agricole de la Commune de Safo

    39

    3 ANALYSE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET

    D'ÉLEVAGE: DES PRATIQUES DIVERSIFIÉES

    Dans cette zone l'agriculture est dominée par les cultures sèches. Elles sont fortement dépendantes des conditions pluviométriques. L'agriculture pluviale est essentiellement basée sur la culture du sorgho et du maïs. Ces céréales, constituent la base de l'alimentation.

    250

    35

    30

    200

    25

    150

    20

    15

    100

    10

    50

    5

    0

    0

    Précipitations(mm)

    Températue (°c)r

    Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

    Diagramme ombrothermique de Safo

    pluviometrie en mm température en°c

    Source : poste de relevé de Safo Hivernage Saison sèche

    Figure 19. Diagramme ombrothermique de la Commune de Safo

    3.1 IDENTIFICATION DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE CULTURE

    Dans cette zone, les céréales (cultures sèches) dominent mais ne reçoivent qu'une faible fertilisation organique et minérale (maïs). Les systèmes de culture mis en place vont dépendre du niveau d'équipement et de la main d'oeuvre dont disposent les exploitations.

    En complément des cultures céréalières, les agriculteurs développent des stratégies orientées vers les productions commerciales. Les productions maraîchères constituent ainsi la principale source de revenus des exploitations agricoles.

    Les cultures maraîchères (cultures irriguées) se sont développées dans les champs de case et les plantations fruitières dans le bas-fond proche de Sériwala où elles co-existent avec le maraîchage. En ce qui concerne le maraîchage, l'oignon, le piment, le gombo, le concombre et le chou sont les principales cultures observées. L'arboriculture (banane/papaye) est une activité qui se développe de plus en plus dans le village de Sériwala.

    Le tableau suivant présente les systèmes de cultures rencontrés et les milieux dans lesquels ils sont observés.

    40

    Tableau 2: systèmes de culture et milieu associé

     

    Système de culture

     
     

    Localisation

    SC1

    Sorgho+niébé/sorgho+niébé/arachide+voandzou manuelle

    en

    culture

    Koungokonoforo (sol dié)

    S

    Sorgho+niébé/sorgho+niébé/arachide+voandzou mécanisée (traction animale)

    en

    culture

    Koungokonoforo (sol dié)

    SC3

    Sorgho+niébé/sorgho+niébé en culture manuelle

     
     

    Koungokonoforo (sol bélé)

    SC4

    Maïs en culture pure

     
     

    Soforo (sol dié)

    SC5

    Arachide en culture pure (manuel)

     
     

    Soforo (sol dié)

    SC6

    Sorgho en culture pure (Peuls)

     
     

    Soforo(sol dié)

     

    Oignon

     
     

    Soforo et bas-fond

     

    Aubergine

     
     

    Soforo et bas-fond

     

    Gombo

     
     

    Soforo et bas-fond

     

    Piment

     
     

    Soforo et bas-fond

     

    Concombre

     
     

    Soforo et bas-fond

     

    Chou

     
     

    Soforo et bas-fond

     

    Banane/papaye

     
     

    Bas-fonds

    Cependant les activités agricoles sont différentes suivant les catégories sociales. Les hommes et les enfants cultivent les céréales sur des parcelles collectives destinées à l'alimentation de la famille. Les femmes cultivent l'arachide sur les champs de case. Seules les récoltes se font en commun. Le maraîchage par contre, est une activité mixte, et souvent individuelle.

    41

    3.2 LES SYSTÈMES DE CULTURE SÈCHE

    Ces systèmes sont basés sur le sorgho associé au niébé en rotation ou non avec de l'arachide associée au voandzou (pois de terre) et sur le maïs.

    Figure 20: Calendrier cultural des cultures pluviales

    Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov

    Maïs

    Arachide

    désherbages

    nettoyage lab-semis récolte

    Sorgho +

    Niébé

    récolte

    labour-semis sarclages niébé

    nettoyage

    sarclages buttage réc sorgho

    lab-semis surveillance

    nettoyage

    désherbages récolte

    3.2.1 Les opérations culturales

    3.2.1.1 L'itinéraire technique du sorgho associé au niébé
    3.2.1.1.1 Le nettoyage

    Le nettoyage est réalisé à la fin de la saison sèche, du mois d'avril au mois de mai. Il consiste à préparer les champs pour accueillir une nouvelle campagne. Les résidus de récoltes présents sont ramassés, et les arbustes régénérés sont dessouchés, mis en tas puis brûlés.

    3.2.1.1.2 Le labour

    Le labour est réalisé de mi-mai à mi-juin après les premières pluies, lorsque le sol est ameubli. Le travail à la charrue permet de retourner le sol sur une profondeur comprise entre13 et 25 cm. Cette opération a pour fonction de lutter contre les adventices, d'ameublir le sol et de limiter les pertes d'eau par évaporation. Il permet également, d'enfouir la matière organique épandue en cas d'apport de fumier.

    3.2.1.1.3 Le semis

    Le semis est réalisé en même temps que le labour quand les exploitations disposent d'une main d'oeuvre suffisante. Trois personnes sont affectées à la traction et à la charrue (deux personnes pour conduire les boeufs et une personne la charrue) et un groupe procède au semis derrière le labour. Pour l'exploitant ne disposant pas d'une main d'oeuvre suffisante, le

    42

    labour est effectué le matin et le semis est réalisé le soir par les mêmes personnes. On sème en ligne au moyen d'une petite calebasse remplie de graines dans une main et de la houe dans l'autre. Le semis est réalisé en poquets espacés de 40 à 50cm. Un trou est fait dans le sol avec la houe, les graines y sont introduites, et le trou est rebouché avec de la terre à l'aide du pied.

    3.2.1.1.4 Le sarclage

    En fonction du degré d'enherbement de la parcelle, un premier sarclage avec le multiculteur est effectué 15 à 30 jours après le semis. Il consiste à faire passer les dents canadiennes entre les lignes de semis pour éliminer les mauvaises herbes. Cette opération est combinée à un désherbage manuel sur la ligne de semis avec la daba et un démariage pour ne laisser finalement que 2 à 3 pieds de céréales par poquet et limiter ainsi la concurrence entre les plants.

    Un deuxième passage au multiculteur est effectué 2 à 3 semaines après le premier sarclage. Ensuite, un buttage peut être réalisé mais il ne rentre pas systématiquement dans l'itinéraire technique. Certains le font si la pression des adventices est trop forte, d'autres pas car il peut enfouir le niébé et ralentir sa croissance.

    Figure 21. Labour à la charrue

    A B

    43

    Figures 22. Semis en poquet sur sol dié (A) et sur sol bélé (B) dans le koungokonoforo

    44

    3.2.1.1.5 La récolte du niébé

    Lorsque le sorgho associé au niébé, ce qui est le plus fréquent dans la zone, le niébé est récolté au mois d'octobre (un mois ou plus avant la récolte des céréales). Cette récolte du niébé se fait pendant la phase d'épiaison et de formation des grains du sorgho et permet, par la présence des récolteurs, de protéger les parcelles contre l'attaque des oiseaux granivores. Cela ne nécessite donc pas d'opérations spécifiques de surveillance des oiseaux. La récolte de niébé est souvent effectuée par les femmes aidées quelquefois par des hommes ou des enfants lorsque la main d'oeuvre présente dans l'exploitation est peu importante. Les gousses récoltées sont transportées dans les concessions, séchées au soleil puis stockées dans les greniers. Les fanes sont ensuite ramassées, mises en bottes et vendues à Bamako. Le battage est généralement réalisé chaque jour en fonction des besoins de la famille.

    3.2.1.1.6 La récolte du sorgho

    La récolte du sorgho a lieu au mois d'octobre. Elle est souvent réalisée par des groupes d'entre aide appelés « ton ». Une partie du groupe procède au couchage des tiges, suivi par le reste du groupe qui récolte la céréale au moyen d'un petit couteau appelé « wacala ». Les céréales récoltées sont laissées au champ pendant 3 à 4 semaines pour le séchage. Le battage est ensuite réalisé soit par un groupe de jeunes, soit au moyen d'une charrette attelée ou quelques fois d'un tracteur. Le vannage est effectué par les femmes aussitôt après le battage. Le produit du vannage est mis en sacs, transporté en charrette dans les concessions et stocké dans les greniers.

    3.2.1.2 L'itinéraire technique du maïs en culture pure

    Dans cette zone le maïs est cultivé en pur dans le soforo et n'entre pas rotation avec d'autres cultures si ce n'est avec des cultures maraîchères de saison sèche dans les jardins.. Même si certains agriculteurs préfèrent réaliser les opérations manuellement en raison des petites surfaces cultivées, d'autres utilisent la traction animale pour le labour et les sarclages.

    3.2.1.2.1 Le nettoyage

    Cette opération est généralement réalisée fin avril, début mai avant l'installation des premières pluies. Elle s'effectue de la même manière que celle du sorgho.

    3.2.1.2.2 Le labour

    Le Labour s'effectue entre mai et juin. Il est souvent réalisé à la charrue pour répondre aux exigences de la culture (sol meuble).. Dans les jardins maraîchers le maïs est directement semé sur les planches déjà ameublies par les cultures maraîchères.

    3.2.1.2.3 Le semis

    Comme pour le sorgho, le semis est effectué manuellement en poquets (deux grains par poquets). La semence est généralement prélevée sur la récolte de l'année précédente.

    3.2.1.2.4 Les sarclo-désherbages

    Le premier sarclage a lieu deux à trois semaines après la levée. Il est réalisé à l'aide d'un multiculteur avec conjointement un désherbage manuel sur la ligne à la daba. Il est entièrement manuel pour les agriculteurs non équipés. Certains agriculteurs, apportent en même temps une fumure minérale sous forme d'engrais complet à des doses variant entre 50 et 150 kg/ha en fonction des moyens dont ils disposent.

    45

    Un second désherbage manuel peut être effectué deux à quatre semaines plus tard en fonction du niveau d'enherbement. Ce travail est plus long compte tenu du stade de développement de la plante et des difficultés d'arrachage des adventices sur un sol compacté par les pluies.

    3.2.1.2.5 La surveillance des parcelles

    Cette opération vise à empêcher la destruction par les oiseaux granivores des cultures en phase de formation et de maturation des grains. Elle est généralement réalisée par les enfants qui se déplacent et font du bruit pour chasser les oiseaux et les empêcher de se poser. Cette opération est importante dans les 15 premiers jours qui suivent la floraison (stade laiteux du grain). Elle peut s'étaler sur un mois avant la récolte.

    3.2.1.2.6 La récolte du maïs.

    Elle est effectuée le plus souvent au mois de septembre et permet ainsi à la plupart des exploitations de résoudre leurs problèmes alimentaires en période de soudure. Toutefois les agriculteurs qui ont les moyens de surmonter cette période laissent le maïs sécher sur pied pour le récolter beaucoup plus tard (au mois d'octobre). Cette opération mobilise tous les actifs de l'exploitation, notamment les femmes. La récolte consiste d'abord à arracher et à coucher les pieds de maïs et à couper ensuite les épis. Ces deux opérations sont réalisées par les hommes. Les femmes et les enfants ramassent les épis et les transportent jusqu'aux concessions où ils sont séchés pendant 2 à 3 semaines. Les épis sont ensuite égrainés par les femmes et conservés dans des greniers. La consommation de maïs débute au mois de septembre et se poursuit jusqu'à épuisement des réserves. Le sorgho récolté en novembre ne sera consommé qu'après dans la plupart des exploitations.

    3.2.1.3 L'itinéraire technique de l'arachide

    Lorsqu' elle n'entre pas en rotation avec les céréales, l'arachide est cultivée par les femmes sur de petites superficies.

    3.2.1.3.1 Le labour

    Le labour est généralement effectué vers la fin du mois de juin. C'est un labour à plat généralement réalisé à l'aide d'une charrue et plus rarement avec la daba par les femmes, notamment sur les petites superficies inférieures à 200m2.

    3.2.1.3.2 Le semis

    Le semis est combiné au labour. Il se fait manuellement en ligne avec la daba dans des poquets espacés 15cm (culture des femmes) à 30cm (parcelle collective) à raison d'une graine par poquet.

    3.2.1.3.3 Le désherbage

    Deux désherbages manuels sont généralement effectués avec la daba. Le premier a lieu dans la deuxième semaine qui suit la levée et le second est réalisé 2 à 3semaines après le premier. C'est une plante rampante qui couvre très vite le sol et limite ainsi le développement des adventices. Ainsi un troisième désherbage n'est généralement pas nécessaire.

    3.2.1.3.4 La récolte

    La récolte est aussi réalisée manuellement à la daba. Elle se déroule entre octobre et novembre. Les plants sont déterrés et les gousses sont séparées des fanes. Les gousses sont ensuite séchées et mises en sac. Les fanes, une fois séchées, sont mises en bottes et vendues.

    46

    3.2.2 Les systèmes de culture dans le koungokonoforo : des cultures basées essentiellement sur le sorgho et l'arachide

    3.2.2.1 Le système sorgho+niébé/sorgho+niébé/

    arachide+voandzou$ en culture manuelle, (SC1)

    Ce système se pratique dans le koungokonoforo sur des sols limono argileux (dié). Il est généralisé dans le village de Safo où les superficies en plaine sont plus importantes qu'à Sériwala. Dans ce système, le sorgho occupe généralement 1ha et l'arachide 0,5ha. C'est le système de culture le plus intensif en travail car toutes les opérations culturales sont manuelles. Le labour n'est réalisé que sur les parcelles destinées à l'arachide. A titre illustratif nous présentons sur la figure ci-dessous les temps de travaux (ramenés à l'hectare) de ce système pour voir les différentes périodes de pointe y correspondant.

    Homme-jours ,

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    mai juin juil août sept oct nov déc

    Mois

    battage-vannage réc arach et wandz récolte sorgho récolte niébé sarclage arachide sarclage sorgho semis sorgho lab-semis arachide néttoyage

    Figure 23: Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre d'1ha du SC1

    Les périodes des labours et semis (juin),de sarclages (juillet-août) et de récoltes (octobre) constituent des pointes de travail importantes. Ceux qui en ont les moyens font souvent appel à la main d'oeuvre journalière2 ou louent les services d'un travail attelé pour effectuer le labour3. Le désherbage et la récolte de l'arachide se font souvent grâce au concours de groupes d'entraide appelés « ton ». Le SC1 est exigeant en travail. Les temps de travaux sont de l'ordre de 101hj/ha

    1 Voandzou est un nom bambara que les agriculteurs donnent au pois de terre

    2 La journée de travail est rémunérée à 1000Fcfa

    3 Une journée de labour à la charrue coûte 6000Fcfa

    47

    Ce système permet d'intégrer dans l'association des cultures précoces (niébé et voandzou) pour gérer la période de soudure et satisfaire les besoins alimentaires de la famille avant la récolte des céréales. Le niébé joue aussi un rôle de fertilisant quand il est associé à une céréale. Le voandzou est vendu plus cher que les céréales sur le marché et son association avec l'arachide permet d'accroître les ressources monétaires (l'association arachide voandzou contribue pour 57% à la valeur ajoutée brute du système pour 1/3 de la superficie).

    sorgho+ niébé

    43%

    arachide + wandzou

    57%

    Source : nos enquêtes

    Figure.24. Contribution des différentes cultures dans la constitution de la VAB du SC1

    L'arachide et le voandzou sont semés en association. La quantité de semences de voandzou représente le cinquième de la quantité de semences d'arachide. On intercale 2 lignes de voandzou, entre 10 lignes d'arachide. Deux désherbages manuels sont effectués. Le premier a lieu au mois de juillet et le second, deux à trois semaines après, au mois d'août. La récolte est faite généralement au mois de novembre avant celle des céréales. Après déterrage, l'arachide est transportée dans les concessions où la séparation des gousses est réalisée par les femmes et par les vieux. La presque totalité des fanes produite est vendue. Seule une partie des gousses produites est commercialisée, l'autre partie étant autoconsommée par la famille. L'arachide, joue un rôle important dans la gestion de la fertilité compte tenu de la forte pression foncière et de l'abandon des jachères.

    Les rendements à l'ha sont de l'ordre de 700 kg pour le sorgho, 1 000kg d'arachide en coque , 250kg de voandzou et 60kg de niébé.

    Ce système dégage une valeur ajoutée brute de l'ordre de 104100Fcfa/ha et rémunère la journée de travail à 1030Fcfa.

    3.2.2.2 Le système sorgho+niébé/sorgho+niébé/ arachide+voandzou

    en culture mécanisée (S)

    Ce système est aussi pratiqué dans le koungokonoforo sur des sols limono argileux (dié) mais la plupart des opérations sont mécanisées. Les agriculteurs sont équipés en matériel de traction attelée. Toutes les parcelles sont labourées contrairement au SC1 où seules les parcelles d'arachide sont labourées.

    battage-vannage réc arach et vandz récolte sorgho récolte niébé désh arachide buttage

    sarclage sorgho semis sorgho semis arachide labour

    fumure

    néttoyage

    mai juin juil août sept oct nov déc

    Homme-jour

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    Mois

    48

    49

    Figure 25. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre du S

    Dans ce système, les pointes de travail se limitent aux travaux de récolte. Les temps de travaux consacrés aux labour et aux sarclages son réduits par rapport au SC1

    Les agriculteurs possèdent en plus des boeufs de trait quelques têtes d'ovins ou de caprins. Ils disposent d'une charrette pour transporter le fumier. Les parcelles bénéficient d'une fumure légère. En moyenne, 5 charrettes de fumier à l'ha sont épandues dans les champs de céréales.

    Les rendements sont de l'ordre de 900kg/ha de sorgho, 120kg/ha de niébé, 1300kg/ha d'arachide en coque et 300kg/ha de voandzou.Il est moins intensif en travail (79hj) et dégage une VAB/ha de 131880Fcfa soit une rémunération de la journée de travail à 1560Fcfa. L'effet du labour et la réduction du temps de travail le rendent plus performant que le SC1.

    3.2.2.3 Le système sorgho+niébé/sorgho+niébé en culture manuelle

    (SC3)

    Ce système est principalement rencontré dans le koungoukonoforo sur les versants des plateaux constitués essentiellement de sols bélé. Les champs cultivés dans ce milieu sont localement appelés «koulou ». Il est caractérisé par un travail entièrement manuel. La présence de gravillons et la faible profondeur des sols ne permettent pas la mécanisation. De même, la faible réserve utile4 et la pauvreté des sols liés au lessivage par les eaux de pluie font qu'ils sont moins enherbés. Cela réduit les temps de travaux consacrés au désherbage des parcelles et rend ce système moins exigeant en main d'oeuvre (69hj/ha).

    4 la charge gravillonnaire est supérieure à 60% et l'espace normalement occupé par l'eau en cas de pluie est occupé par les graviers. Le déficit hydrique est très vite ressenti par les plantes qui poussent sur ce milieu

    Homme-jours

    16 14 12 10 8 6 4 2 0

     

    battage-vannage récolte sorgho récolte niébé désherbage semis

    néttoyage

     

    mai juin juil août sept oct nov déc

     
     
     
     

    Mois

     
     
     

    Figure 26. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre du SC3

    Dans ce système les semis et la récolte du niébé sont les opérations les plus exigeantes en main d'oeuvre. Il est pratiqué à Sériwala où la présence de sols dié sur le koungonoforo est très faible. Plus de 70% des céréales sont cultivées sur les koulous..

    Les rendements obtenus sont faibles (400 à 500kg de sorgho et 50 kg de niébé/ ha). Le niébé dessèche généralement sur place et perd ses feuilles au moment de la cueillette des gousses, ce qui rend impossible en général la récolte des fanes. Ces fanes sont abandonnées sur la parcelle comme résidus de récolte. Ils pourraient contribuer en partie à la fertilité des sols, mais en pratique ils sont pâturés par les animaux et le reste est ramassé et brûlé lors de la préparation de la campagne suivante. Si on ajoute à cela l'inexistence de rotation avec d'autres cultures on comprend pourquoi les rendements et les performances de ce système sont faibles.

    La productivité de la terre du SC3 est de 32150Fcfa/ha et la productivité du travail est de 460Fcfa/hj.

    L'arachide n'est pas intégrée dans ce système et l'une des explications fournies par les agriculteurs est qu'elle est sensible au déficit pluviométrique sur ces sols. Avec l'arrêt précoce des pluies en fin d'hivernage (phénomène fréquent dans cette zone) la culture de l'arachide boucle mal son cycle et donne des rendements très faibles en fanes et en gousses (= 300 kg).

    Quelques agriculteurs associent le mil au sorgho et au niébé. Si cette pratique était courante à une époque, elle est relativement marginale actuellement5. Les rendements en céréales obtenus sont sensiblement identiques sur sols bélé. Par contre cette association sur sols dié permet d'obtenir des rendements à l'ha de 750kg de céréales et de 60kg de niébé.

    Cette pratique a été par la suite abandonnée et les raisons fournies par les agriculteurs sont que dans les conditions pédoclimatiques actuelles le mil a un rendement plus faible que le sorgho. La quantité de semences de mil utilisée est 6 fois plus faible que celle de sorgho.

    5 Seuls deux agriculteurs ont signalé cette pratique à la restitution

    50

    3.2.3 Les systèmes de cultures dans le soforo : des systèmes de cultures plus intensifs

    3.2.3.1 Le système maïs (SC4): une culture de soudure conduite

    aux abords des concessions.

    Le maïs constitue avec le sorgho la céréale la plus cultivée. Il est rarement associé à une autre culture. Il occupe plus de 80% des surfaces cultivées en hivernage dans le soforo. Dans cette auréole, le maïs occupe les champs les plus proches des habitations et les jardins maraîchers cultivés en saison sèche. Il bénéficie souvent d'un apport de fumier et d'engrais minéraux. Avec un cycle de deux à trois mois, le maïs est essentiellement cultivé pour résoudre les problèmes de déficit vivrier en période de soudure.

    Le maïs est cultivé sur des parcelles qui dépassent rarement 0,25ha. La proximité des concessions facilite la fertilisation des parcelles. Elles sont fertilisées principalement par les ordures ménagères. Il peut y avoir aussi un épandage de déjections de petits ruminants.

    Suivant l'apport ou non d'engrais les rendements varient entre 900 (SC4a) et 1600 kg/ha (SC4b) car l'emploi d'engrais accroît la production. Le maïs cultivé sur les jardins (SC4c) maraîchers ne fait l'objet d'aucun apport de fertilisants mais bénéficie de l'effet résiduel de la matière organique et des engrais minéraux apportés sur les cultures maraîchères et donne un rendement de 1300kg / ha. Les temps de travaux varient entre 72 (SC4c) et 78 hj/ha (SC4a)..

    Homme-jours

    45

    40

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    mai juin juil août sept

    Mois

    nettoyage fumure labour semis desherbage surveillance récolte écossage

    Figure 27. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre d'une culture de maïs sur soforo

    Les pointes de travail de ce système se limitent à la récolte et à l'écossage. .

    Les agriculteurs qui intensifient dans ce système sont peu nombreux, car l'engrais coûte cher (250F/kg) et représente une sortie d'argent non négligeable à une période qui coïncide avec la période de soudure.

    La mise en valeur du SC4a dégage une VAB/ha de 60000 Fcfa et rémunère le travail à 800Fcfa/hj pour un temps de travail de 72hj/ha.

    51

    Le SC4b, avec un emploi de 100 kg d'engrais complet à l'ha, dégage une VAB/ha de 87500Fcfa et rémunère la journée de travail à 1100Fcfa/hj.

    Le SC4c dégage une VAB/ha de 95000Fcfa/ha et rémunère la journée de travail à 1300Fcfa /ha

    3.2.3.2 Le système arachide des femmes (SC5) : une culture à forte

    productivité.

    Ce système est caractérisé par la monoculture de l'arachide sur des petits lopins de terre cultivés par les femmes dans le soforo... Ces parcelles atteignent rarement 800m2 que se partagent en général deux à trois femmes. Ces parcelles proches des habitations bénéficient de matière organique composée essentiellement d'ordures ménagères. L'arachide est une source de revenus pour les femmes qui commercialisent la fane pour faire face à leurs besoins immédiats et notamment l'achat de condiments et de céréales quand les greniers sont vides. Ces parcelles font l'objet d'un entretien permanent. La culture est peu mécanisée et intensive en travail (157hj/ha). Toutes les opérations sont manuelles avec des pointes de travail importants pendant la période de labour/semis (36hj/ha) et pendant la période de récolte et d (60hj/ha). La récolte est généralement effectuée entre octobre et novembre bien avant celle des céréales. Seule une partie de la production est vendue en frais et procure des revenus pendant la période de soudure. Le reste de la production est séché et décortiqué pour l'alimentation de la famille.

    Hommes-jours

    40

    70

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    juin juillet août sept oct

    Mois

    labour

    semis

    désherbages

    surveillance et entretien réc-sép gousse

    Figure 28. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre d'1ha d'arachide des femmes

    L'arachide tient une place importante dans l'alimentation des familles (arachide à croquer et préparation de sauce d'arachide appelée « tiguédégué »).

    Les rendements sont de l'ordre de 1 800kg/ha d'arachide en coque. Les fanes d'arachide sont vendues à Bamako et représentent plus de 50% des recettes. En moyenne 800 bottes de fanes sont produites à l'hectare avec un prix de vente moyen de 200Fcfa la botte. Les d'arachides sont surtout vendues dans les marchés hebdomadaires. Les fanes et les arachides commercialisées procurent une valeur ajoutée brute de 313 000 Fcfa/ha ce qui représente

    52

    deux à trois fois celles des systèmes de culture à base de céréales. En revanche la charge de travail est très importante et ramène la rémunération de la journée de travail à 1 900Fcfa. Les revenus dégagés par ce système appartiennent aux femmes

    3.2.3.3 Le sorgho cultivé par les éleveurs Peuls (SC6) : des

    rendements élevés

    Le sorgho cultivé par les éleveurs peuls est généralement aussi associé au niébé sans jachère ni succession avec d'autres cultures. Il se pratique sur les soforos à proximité des parcs à bovins. Le transport du fumier du parc au champ est ainsi facilité. C'est le seul système qui bénéficie d'un apport important de matière organique constituée surtout de déjections bovines. Les rendements obtenus en sorgho sont relativement élevés (1 200kg/ha)..

    C'est un système peu intensif en travail (64hj/ha) car la plupart des opérations sont réalisées en traction attelée. La VAB dégagée est de l'ordre de 93 000Fcfa/ha et la productivité du travail de 1 450Fcfa/hj

    3.2.4 Comparaison des systèmes de cultures sèches

    L'arachide cultivée par les femmes est le système qui procure le plus de richesse à l'unité de surface et qui rémunère le mieux la journée de travail. C'est un système pratiqué sur des petites superficies, à proximité des habitations. Les parcelles gérées par les femmes sont bien fumées et sont régulièrement désherbées. L'investissent en travail est important pour l'entretien des parcelles.

    Les systèmes de culture en rotation céréales / légumineuses sont ensuite globalement les plus performants en terme de productivité de la terre grâce notamment à la valorisation des fanes d'arachide et au prix élevé du voandzou (le pois de terre est vendu en moyenne 200F/kg alors que les céréales se vendent de 75Fcfa pour le maïs à 100Fcfa pour le sorgho).

    Le labour et l'apport de matière organique effectués sur les parcelles de sorgho en système mécanisé permettent d'accroître les rendements en céréales (900kg/ha dans le S contre 700kg/ha dans le SC1). La monoculture sorgho+niébé reste la moins performante (41075Fcfa/ha).

    VAB/ha(Fcfa)

    350000

    300000

    250000

    200000

    150000

    100000

    50000

    0

    SC1 S SC3 SC4a SC4b SC4c SC5 SC6

    53

    Figure 29. Valeur ajoutée brute par ha des systèmes de culture pluviale

    VAB/hj(Fcfa)

    2000

    1800

    1600

    1400

    1200

    1000

    400

    800

    600

    200

    0

    SC1 S SC3 SC4a SC4b SC4c SC5 SC6

    Figure 30. Productivité du travail des systèmes de culture pluviale

    La distribution est sensiblement la même en terme de rémunération du travail sachant que la monoculture du maïs, plus intensive et moins exigeante en main d'oeuvre, est plus

    54

    rémunératrice que la rotation sorgho / légumineuses en culture manuelle dans ce dernier cas. Elle s'explique aussi par le fait que le maïs est une culture de case, pratiquée sur de petites superficies et valorisant bien la fumure minérale.

    3.3 LES SYSTÈMES DE CULTURE IRRIGUÉS : DES CULTURES GÉNÉRATRICES DE REVENUS POUR LES FAMILLES

    3.3.1 Les cultures maraîchères

    Le maraîchage est une activité très répandue dans la zone. Toutes les exploitations agricoles le pratiquent. Il joue un rôle important dans la constitution des revenus des ménages agricoles. Avec la baisse récurrente de la pluviométrie constatée depuis la sécheresse des années 70, les exploitations ont en effet besoin de revenus complémentaires pour palier au déficit céréalier.

    Les agriculteurs trouvent avec le maraîchage une solution à l'épineux problème de la baisse des rendements des céréales. Le maraîchage entre peu en concurrence avec les cultures d'hivernage, si ce n'est au moment des récoltes coïncidant avec la préparation des pépinières de certaines spéculations comme l'oignon.

    A Sériwala, le maraîchage est pratiqué essentiellement dans les bas fonds tandis qu'à Safo, il est pratiqué dans les soforos. Les parcelles maraîchères sont de taille très réduite et atteignent rarement 0,5ha.

    Les parcelles sont toutes clôturées avec des haies mortes, pour les protéger aussi des passages des personnes et des animaux qui divaguent autour. Les parcelles sont pour la plupart gérées soit de façon individuelle (femme âgées) soit de façon collective (ménage). Dans ce dernier cas les revenus tirés de l'activité revient au ménage.

    Le maraîchage est généralement pratiqué sur des casiers de 1m2 entourés de diguettes afin d'éviter les pertes d'eau par ruissellement après l'arrosage. Les principales cultures maraîchères développées dans la zone sont l'oignon, le piment, l'aubergine, le gombo, le concombre et le chou.

    Lors de la campagne 2001-2002, 589 910kg d'oignons, 13 305kg de gombo, et 11 215kg d'aubergine ont été produites dans l'ensemble de la commune (CAB 2004).

    3.3.1.1 La commercialisation des produits maraîchers

    Au delà des coût de production et des performances agronomiques, les résultats financiers obtenus sur le maraîchage sont fortement conditionnés par la capacité des producteurs à vendre leurs produits dans de bonnes conditions et par les fluctuations des prix sur le marché (cf. Figure ci-dessous). La commercialisation est assurée par les femmes mais les reviennent appartiennent au ménage.

    Fcfa

    12000

    10000

    4000

    8000

    6000

    2000

    0

    janv

    fév

    mars avril mai juin juil

    août

    sept oct

    nov

    déc

    oignon/kg

    piment/sac de 50kg Aubergine/sac de50kg Gombo/sac de 50kg Papaye/panier

    55

    Source : nos enquêtes

    Figure 31. Évolution des prix des produits maraîchers en fonction des période de l'année

    Les prix sont généralement bas au moment des récoltes (mars - avril) et irréguliers jusqu'en juin,. Une hausse des prix s'observe en hivernage avec la raréfaction de certains produits comme l'oignon et le piment.

    Les légumes sont généralement vendus au niveau des marchés hebdomadaires qui se tiennent dans les différents villages de la commune (cf. fig.). Le transport de la parcelle au lieu de vente se fait généralement par charrettes, à vélo ou à moto selon la quantité de produits et les moyens de transport dont dispose le producteur.

    Pour faire les calculs économiques nous avons considéré pour chaque spéculation la période où l'essentiel des récoltes s'effectuent. La conservation des produits maraîchers étant difficile, les ventes se font aussitôt après la récolte. Pour l'oignon par contre (facile à conserver), seul le cinquième de la production est vendu après la récolte. Le reste est conservé et vendu à la période qui coïncide ave c la hausse des prix. (Cf. Annexe5)

    Tableau 3. Les différents marchés de la commune et les villages qu'elles polarisent

    Marché

    Jour

    Villages polarisés

    Safo

    Vendredi

    Somabougou, Sériwala, Tassan,

    Dognoumana,Chodo,Kodialani

    Cola

    dimanche

    Dingoro, Somabougou, Tassan, Chodo,Kodialani

    Chodo

    Lundi

    Dingoro, Kodialani, Sériwala, Dognoumana,Tassan

    Donégubougou

    Mardi

    Sirababougou, Dognoumana, Torodo

    Dognoumana

    Mercredi

    Dabani, Chodo, Sériwala, Sirababougou, Tassan

    la clientèle est surtout constituée de revendeuses venant de Bamako et de Kati s'approvisionner. Les producteurs, non organisés, subissent les prix fixés par les revendeuses.

    56

    Oignon

    récolte

    Aubergine

    Piment

    Gombo

    Septembre

    octobre

    5hj

    Novembre

    j

    Décembre

    2hj

    janvier

    Février

    5hj

     

    Mars

    Avril

    Mai

    Juin

    juillet

    Août

    pép

    fum paillage

    rep sclo-binages

    Arrosage

     
     
     
     

    Pép rep

    récolte

    paill

    traitement arrosage

     

    pépinière

     

    rép

    paill fum

    récolte

    arrosage

     
     
     
     
     
     

    cp semis sarclo- binages

    récolte

    Arrosage

     

    Figure 32. Calendrier cultural de quelques espèces maraîchères

    57

    3.3.1.2 L'oignon : la culture la plus répandue.

    La culture de l'oignon occupe une place importante dans la production maraîchère de notre zone d'étude. Selon les maraîchers, c'est la culture la moins risquée, car elle est peu sensible aux attaques des ravageurs, ne nécessite pas de traitement phytosanitaire spécifique et est peu exigeante en engrais minéraux.

    La préparation des planches pour la pépinière débute au mois d'octobre, période des récoltes de céréales et entraîne une pointe de travail pour la plupart des agriculteurs. Pour confectionner une planche, le terrain est ameubli à l'aide d'une pioche, puis aménagé en petites planches de 1m x 1m entourées de diguettes (il faut en moyenne 400m2 pour confectionner 170 planches avec un écart de 50cm entre les planches). Ces diguettes permettent de retenir l'eau après les arrosages. Une fois les diguettes réalisées, les planches sont fumées avant les semis. Les planches de repiquage sont confectionnées de la même manière. La densité de repiquage est de 10 pieds par planche. (Cette technique de préparation des planches n'est pas spécifique à la culture de l'oignon, en réalité, pour toutes les autres cultures maraîchères les planches pour la pépinière ou pour le repiquage se réalisent de la même façon).

    Les plants sont repiqués 30 à 40 jours après le semis en pépinière. Le premier binage est effectué 10 jours après le repiquage, , les autres se réalisant ensuite toutes les semaines. L'apport d'engrais minéral (complet et urée) à faible dose (10kg de NPK et 2kg d'urée sur une parcelle de 400m2) est fait un mois après le repiquage.

    L'Oignon est récolté 3 mois après le repiquage, vers les mois de février mars. Une partie de la production est vendue aussitôt après la récolte (environ 125Fcfa le kg) pour permettre aux producteurs d'avoir des ressources immédiates, l'autre partie est conservée et vendue au moment où les prix sont les plus élevés (en moyenne 250Fcfa le kg entre juillet et août). La conservation se fait à même le sol, soit dans des cases en banco à l'intérieur des concessions, soit dans les jardins maraîchers, dans de petits enclos construits à cet effet. Les pertes (pourrissement) occasionnées par la conservation sont estimées à 10%.

    Même si elle n'est pas très intensive (faibles doses d'engrais et absence de traitements) la culture d'oignon est consommatrice de main d'oeuvre. La surveillance de son bon développement et l'arrosage quotidien imposent une présence quasi permanente sur les parcelles. L'arrosage reste la charge de travail la plus importante. Le temps de travail nécessaire pour arroser 170 planches (parcelle de 400m2) pendant les 3mois de plantation est de l'ordre de 50hj.

    La culture de l'oignon dégage une VAB de 2 261 000Fcfa/ha et une productivité du travail de 1 210Fcfa /hj. Le temps de travail nécessaire à la mise en oeuvre d'une parcelle de 400m2 d'oignon est de 72hj

    3.3.1.3 Le piment : une culture rémunératrice.

    Le piment est repiqué sur des planches de 40cm x 40cm (1pied par planche). Le repiquage est réalisé en général le soir, après 2 à 3mois de pépinière, pour éviter les coups de soleil. Les plants sont arrosés le premier et le deuxième jour qui suivent le repiquage. L'arrosage est ensuite effectué tous les deux jours pendant un mois, puis quotidiennement à partir du deuxième mois.

    Un premier sarclo-binage est effectué 20 jours après le repiquage, puis un deuxième un mois après le premier en fonction de l'enherbement. Ces sarclages sont souvent suivis

    58

    d'apports d'engrais minéraux (au total 25kg d'engrais complet et 10kg d'urée sont apportés pour 400m2 de culture).

    Les traitements phytosanitaires commencent dès l'apparition des bourgeons floraux (environ 45jours après le repiquage) et se poursuivent chaque semaine jusqu'à la récolte.

    La récolte s'effectue quatre mois après le repiquage. Elle s'étale sur trois mois en moyenne avec un passage par semaine soit un total de 12 passages. Environ 60 sacs de 30kg sont récoltés au total sur une parcelle de 400m2. Le piment est vendu dans les marchés hebdomadaires à des prix variant entre 2 000 et 10 000Fcfa le sac.

    La culture du piment permet une création de richesse de l'ordre de 8 606 250Fcfa/ha et rémunère la journée de travail à 4 080Fcfa/hj. La mise en oeuvre d'une parcelle de 400m2 nécessite un temps de travail de 84hj

    3.3.1.4 L'aubergine

    L'aubergine a un itinéraire technique similaire à celui du piment. Seule la période et durée de pépinière diffèrent. La pépinière est réalisée au mois de mars et les repiquages s'effectuent au mois d'avril, un mois après les semis en pépinière. Les traitements phytosanitaires débutent un mois après le repiquage (début floraison) et se poursuivent chaque semaine sur le reste du cycle. La récolte démarre deux mois après le repiquage et s'échelonne sur environ trois mois avec un passage par semaine. Une parcelle de 400m2 d'aubergine produit 6 sacs en moyenne par semaine. Le sac d'aubergine est vendu à un prix compris entre 1000 et 2000Fcfa.

    La culture d'aubergine dégage une VAB de 3 081 250Fcfa/ha et donne une productivité du travail de 1 580Fcfa/ha. Le temps de travail nécessaire à la mise en oeuvre de 400m2 d'aubergine est de 78hj

    3.3.1.5 Le gombo.

    Le gombo vient généralement après l'oignon sur les mêmes planches. Un semis direct est réalisé entre le mois de mars et d'avril. L'arrosage est effectué un jour sur deux la première semaine, puis est réalisé quotidiennement jusqu'au début des pluies en juillet. Deux à trois sarclages sont réalisés avant la floraison (un mois après le semis) avec un apport d'engrais après chaque sarclage. Les traitements phytosanitaires débutent à la floraison et se poursuivent jusqu'à la fin des récoltes à raison d'un traitement par semaine. La première récolte intervient 45jours après le semis et s'étale sur trois mois à raison d'un passage tous les 3jours. Deux paniers et demi sont prélevés en moyenne par passage sur une parcelle 400m2. Le panier est vendu au prix moyen de 3000Fcfa.

    Le gombo dégage une VAB de l'ordre de 5 488 300Fcfa/ha. La rémunération de la journée de travail est de 3 170Fcfa/hj. Le temps de travail nécessaire à la mise en oeuvre de 400m2 de Gombo est de 69hj.

    3.3.1.6 Le concombre

    La mise en place d'une culture de concombre se fait par semis direct. Les semis s'effectuent généralement au mois de février. L'arrosage débute au moment de la confection des planches et se fait tous les jours jusqu'à la fin des récoltes. Trois sarclages sont effectués. Le premier sarclage est réalisé une semaine après semis, le deuxième se fait 20 jours après semis et le troisième a lieu 35jours après semis. Chaque sarclage est combiné à un apport d'engrais. Les traitements phytosanitaires débutent à la mi-floraison et s'échelonne sur toute

    59

    la période des récoltes. La récolte débute 45jours après le semis. Quatre récoltes espacées chacune d'une semaine sont réalisées. Au total, 24 sacs sont récoltés sur une parcelle de 400m2.

    La culture de concombre donne une VAB de 1 331 875Fcfa /ha et une productivité du travail de 1 300Fcfa/hj. Le temps de travail pour la mise en oeuvre de 400m2 de concombre est de 41hj

    3.3.1.7 Le chou

    Le chou est repiqué après un mois de pépinière. Le repiquage se fait généralement au mois d'octobre. Les arrosages s'effectuent à une fréquence qui dépend du stade de développement de la culture :Du repiquage au début de la pommaison (un mois), un arrosage est effectué tous les deux jours, puis tous les jours ensuite. Le sarclage commence quatre jours après le repiquage puis un nouveau sarclage est réalisé chaque semaine jusqu'à la pommaison. L'apport d'engrais se fait 15jours et un mois après le repiquage. Un premier traitement phytosanitaire est effectué une semaine après le repiquage, suivi d'un traitement tous les quinze jours. Deux récoltes sont effectuées, la première ayant lieu 3mois après le repiquage.. La vente se fait par tas de 30 pommes de chou. Le prix de vente d'un tas varie en fonction du calibre des pommes avec une fourchette de prix allant de 2000 à 3000Fcfa. Une parcelle de 400m2 de chou produit en moyenne 660pommes.

    La culture du chou dégage une VAB de 1 987 500Fcfa/ha et une productivité du travail de 800Fcfa/hj. Le temps de travail pour la mise en oeuvre de 400m2 de chou est de 50hj

    3.3.2 L'arboriculture fruitière : l'association banane papaye, une activité rémunératrice

    Le maraîchage ne constitue pas la seule activité de diversification sur la commune de Safo. L'arboriculture est aussi, dans certains villages comme Sériwala, une source importante de revenus. A Sériwala la production de bananes et de papaye est la principale activité génératrice de revenus des populations.

    La banane est cultivée dans les bas-fonds sur des parcelles de 0,1 à 0,2ha. Elle a des besoins en eau relativement élevés et se cultive dans les parties du bas-fond qui offrent des potentialités hydriques importantes. Les producteurs sont équipés de groupe motopompes pour l'arrosage des parcelles en saison sèche.

    Dans l'association banane/papaye, la banane constitue la culture principale. La papaye, plus précoce commence à produire dés le sixième mois après la plantation alors que la banane n'entre en production qu'un an après la plantation.. Les revenus offerts par la papaye permettent ainsi à l'exploitant de disposer de ressources financières pour assurer l'achat de carburant nécessaire à l'irrigation de la banane. Le papayer est enlevé de la parcelle après trois années de production. Cette période coïncide avec les pics de production de la banane. La production de bananes permet à l'agriculteur d'avoir des revenus réguliers tous les mois pendant sept ans. La plantation est renouvelée à la huitième année de production.

    60

    3.3.2.1 Opérations culturales de la banane

    La préparation des parcelles pour la plantation de banane se fait en général au mois de mars ou avril. Souvent ce sont d'anciennes parcelles maraîchères qui sont reconverties en plantation de bananeraie

    3.3.2.1.1 La trouaison

    Des trous cylindriques de 50cm de diamètre et 50cm de profondeur espacés de 2 mètres sont creusés. La fumure organique est mélangée avec la couche superficielle de terre, et avec ce mélange, on rebouche le trou en laissant une cuvette de 5cm de profondeur. On arrose d'abord les trous quelques jours avant de réaliser la plantation. Le temps de travail pour pour trouer 0,25ha (environ 700 trous) est de 8hj

    3.3.2.1.2 Obtention du matériel végétal

    Dans le cas de la banane, ce sont des rejets qui sont plantés. Les rejets s'obtiennent gratuitement. Si un agriculteur veut faire une plantation de banane, il lui suffit d'aller demander des rejets à un planteur de banane qui les lui donne gratuitement.

    3.3.2.1.3 Plantation

    L'agriculteur transporte les rejets sur sa parcelle et les plantent dans les trous. Après la plantation, des casiers sont confectionnés autour des plants de banane. Ils permettent de maintenir l'eau d'irrigation et la matière organique autour des plants. Le temps de travail pour l'enlèvement des rejets, leur transport sur la parcelle et la plantation de 0,25ha est de 4hj. La plantation est échelonnée sur une année dans le but d'avoir chaque mois des bananes qui produisent.

    3.3.2.1.4 La confection des planches

    La confection de planche consiste à créer autour de chaque plant un casier entouré d'une petite digue. Elle permet de retenir l'eau d'irrigation à l'intérieur de la planche et empêche les pertes par ruissellement. Elle se fait à l'aide d'une pioche et d'une daba. Avec la pioche, le sol est gratté, les mottes cassées, et à l'aide de la daba, on ameublit tout en créant les diguettes. Le temps de travail pour la confection de planches d'une plantation de 0,25ha est de 8hj

    3.3.2.1.5 Sarclages

    Le sarclage se fait manuellement à l'aide d'un daba. Deux sarclages sont effectués pendant l'hivernage. Le premier sarclage se fait au mois de juin, puis un deuxième sarclage est effectué au mois de septembre. Le temps de travail pour désherber (2 passages) une plantation de 0,25ha est de 12h. Cette opération se fait surtout la première année de plantation. Plus tard, l'ombrage créé par les plantes empêche le développement des adventices.

    3.3.2.1.6 Le paillage.

    Il consiste à poser un tapis de paille sur toutes les planches afin de limiter les pertes d'eau par évaporation et améliorer l'efficience de l'irrigation.. Le paillage s'effectue généralement vers le mois de janvier après la récolte des cultures sèches et avant l'arrivée de la période chaude. C'est une opération lourde : la paille est coupée en brousse, transportée sur la parcelle puis étalée sur les planches. Le temps de travail pour réaliser le paillage d'une plantation de 0,25 ha est de 26hj

    61

    3.3.2.1.7 Réfection des planches

    Sous l'effet des pluies, le sol se compacte, les digues bordant les planches se tassent et les planches se défont. Donc avant de recommencer à arroser la parcelle, les agriculteurs refont les planches. Le sol est gratté et les digues reconstruites. Cette opération permet d'ameublir l'intérieur des planches et d'améliorer la capacité de rétention d'eau du sol. Le temps de travail pour réfectionner une plantation de 0,25ha est de 6hj

    3.3.2.1.8 Arrosage

    L'irrigation commence à la trouaison et se fait à l'aide une motopompe. L'eau pompée du puits est directement déversée dans les planches à l'aide d'un tuyau tenu par une personne. L'apport d'eau est raisonné en fonction des conditions climatiques (pluie et température). L'année peut être divisée en quatre périodes suivant la fréquence des apports :

    A la saison chaude et sèche, de mars à fin mai, un arrosage est effectué tous les 2jours. Le temps consacré à l'arrosage d'une parcelle de 350 pieds (à,25 ha ?) est de 2h 30mn.

    A la saison des pluies (juin à fin septembre) les planches ne sont pas arrosées car la pluie suffit à entretenir les plantations. - Du mois d'octobre au mois de novembre, l'arrosage se fait à un rythme de deux arrosages par semaine, car la banane profite encore de l'humidité résiduelle des eaux de pluie.

    A partir du mois décembre (saison froide) les quantités d'eau apportées sont réduites à un arrosage par semaine (diminution de l'évapotranspiration)..

    3.3.2.1.9 Fertilisation

    En plus de la fumure organique mise pendant la trouaison trois apports d'engrais sont effectués pendant l'hivernage sous forme d'engrais complet et d'urée (150 kg de NPK et 150 kg d'urée par apport sur 0,25ha représentant 1 heure de travail).

    3.3.2.1.10 La récolte

    La récolte commence 12 mois après la plantation. On effectue une récolte par mois pendant toute la durée de la plantation (8ans.)

    62

    ANNÉE

     

    OPÉRATION

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    J

    A

    S

    O

    N

    D

    Annéel

    Trouaison

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    Obtention rejets

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    plantation

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    Sarclage

     
     
     
     
     

    II

     
     

    II

     
     
     

    Arrosage

    I

    I

    IIIII

    IIIII

    IIIII

     
     
     
     

    I

    I

    I

    Réf' planches

     
     
     
     
     
     
     
     

    II

     
     
     

    Fertilisation

     
     
     
     
     
     

    I

    I

    I

     
     
     

    Paillage

    I

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Récolte

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

     
     

    Année 2 À

    Année 8

    Arrosages

    I

    I

    IIIII

    IIIII

    IIIII

     
     
     
     

    I

    I

    I

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Fertilisation

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Récolte

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

    I

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Réf' planches

     
     
     
     
     
     
     
     

    II

     
     
     
     
     

    Paillage

    I

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes

    Figure 33. Itinéraires techniques : conduite d'une plantation de banane

    3.3.2.2 Résultats économiques

    La création de richesse d'une plantation de banane-papaye est de 2 696 250 Fcfa/ha/an. La vente de la papaye constitue 11% de la VAB.La productivité du travail est de 6 000Fcfa/hj

    63

    3.3.3 Comparaison des systèmes de cultures irriguées

    Les figures ci-dessous présentent la productivité de la terre et du travail des principales cultures irriguées.

    VAB/ha en Fcfa

    10000000

    4000000

    9000000

    8000000

    7000000

    6000000

    5000000

    3000000

    2000000

    1000000

    0

    Figure 34. Valeur ajoutée brute des cultures irriguées

    VAB/hj en Fcfa

    4000

    7000

    6000

    5000

    3000

    2000

    1000

    0

    Figure.35. Productivité du travail des cultures irriguées

    Ces deux figures montrent que les cultures maraîchères procurent plus de richesse par unité de surface que les plantations fruitières. La culture du piment est l'activité qui créé le plus de richesse par unité de surface. Toutefois, le maraîchage est une activité qui exige énormément de travail. Ainsi, les cultures maraîchères rémunèrent moins le travail que l'arboriculture fruitière. Cependant toutes les familles n'ont pas accès au matériel d'irrigation

    64

    et, pour la plupart, le maraîchage reste la seule activité génératrice de revenus pendant la saison sèche.

    3.4 LES DIFFÉRENTS SYSTÈMES D'ÉLEVAGE

    Le concept de système d'élevage se définit comme « un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé par l'homme en vue de valoriser des ressources par l'intermédiaire d'animaux domestiques pour en obtenir des productions variées (lait, viande et peaux, travail, fumure etc.) ou pour répondre à d'autres objectifs » ( Landais E , 1987)

    Dans les villages de Safo et de Sériwala, on trouve un petit élevage sédentaire type naisseur engraisseur exploitant uniquement les pâturages du terroir villageois et des villages environnants. C'est un élevage diversifié dominé essentiellement par les caprins et la volaille chez les bambaras et par l'élevage de bovins chez les quelques peuls installés dans les villages (trois familles peuls à safo et une famille peul à Sériwala)). Les ânes occupent une bonne place dans les systèmes d'élevage. Il y'a au moins un âne dans chaque exploitation agricole. On trouve également une paire de boeufs de labour dans certaines familles équipées en charrue. Les ovins en nombre faible sont détenus par une minorité de familles.

    Comparé à l'agriculture, l'élevage des bovins et des ovins est une activité marginale. Cependant, la présence de caprins, d'asins et de petits élevages de poules domestiques est une constante dans la plupart des exploitations familiales.

    La faible part de l'élevage dans l'ensemble des productions de l'exploitation, est liée au fait que les exploitants n'ont pas une tradition d'élevage. A cela, s'ajoute les vols de bétail très fréquemment opérés dans le village de Safo. Les animaux enlevés la nuit par les malfaiteurs sont acheminés sur Bamako, où ils sont abattus et les carcasses écoulées dans les marchés publics. Ces vols régulièrement signalés sur le bétail et évoqués par tous les éleveurs enquêtés, ont font qu'aujourd'hui les populations s'intéressent de moins en moins à l'activité.

    Les ventes d'animaux sont le plus souvent motivées par les besoins familiaux (cérémonies familiales, religieuses, achat de denrées etc..). La volaille et les petits ruminants, plus mobilisables, font l'objet de ventes à Bamako, à Kati ou dans les marchés hebdomadaires qui se tiennent dans les villages de la commune. Ces ventes permettent aux ménages de faire face aux besoins les plus urgents.

    3.4.1 Les systèmes d'élevage bovins :

    Plusieurs races sont rencontrées dans les systèmes d'élevage bovins. Toutefois, il est difficile de les distinguer car le métissage est prononcé. Les principales races de bovins rencontrées sont la race Méré, le zébu peul et la race N'dama

    > La race Méré

    C'est la race la plus rencontrée dans l'élevage bovin des deux villages. Elle a une bonne aptitude au travail. C'est une race métisse issue d'un croisement entre la race N'dama et le zébu peul, ce qui lui confère une résistance à la trypanosomiase. Elle est meilleure productrice de lait que la race N'dama

    > Le Zébu peul

    .C'est un animal haut sur pied bien adapté à la marche et relativement résistant aux maladies. Il a une bonne aptitude au travail et est un bon producteur de viande et de lait.

    65

    > La race N'dama

    Elle résiste bien à l'humidité et à la sécheresse. Elle est très appréciée pour sa trypanotolérance. Elle est petite de taille. C'est une bonne productrice de viande. Sa production de lait est très faible et elle est moins adaptée au travail que le zébu.

    Nous avons distingués deux systèmes d'élevage bovin dans la zone :

    - SE1 : Les troupeaux bovins destinés à la production laitière appartenant aux éleveurs peuls sédentarisés

    - SE2 : Les bovins destinés à la culture attelée (boeufs de trait) élevés par les agriculteurs bambara et les éleveurs peuls

    3.4.1.1 SE1 : Un élevage bovin peu représenté mais bien intégré aux

    activités agricoles

    Cet élevage concerne les peuls non autochtones.et sédentaires C'est un système naisseur engraisseur. Les animaux sont généralement acquis par héritage, parfois par don et exceptionnellement par achat. A Safo, trois exploitations peuls sont présentes sur un total de 131 exploitations agricoles pour un effectif de194 têtes de bovins et à Sériwala une seule exploitation peul est dénombrée sur un total de 53 exploitations agricoles pour un effectif de 60 têtes de bovins.

    3.4.1.1.1 Mode de conduite

    Les bêtes sont gardées toute l'année dans le terroir villageois. Les animaux sortent le matin entre 7h et 8h et rentrent le soir vers 18h - 19h. En hivernage (juin à octobre), les animaux sont conduits par un berger sur des parcours éloignés des zones de culture. A Safo, du fait de la forte pression foncière, ces parcours se limitent aux glacis et aux hauts plateaux latéritiques impropres à l'agriculture. En revanche, à Sériwala, la pression foncière est moins accentuée et il existe encore quelques poches d'anciennes friches dans le bas glacis qui servent de zones de pâturage durant toute l'année quand elles ne sont pas détruites par des feux de brousse6.

    En hivernage, l'abreuvement se fait dans les mares temporaires situées à proximité des villages ou dans les zones de parcours. Cependant, ces mares s'assèchent vers le mois de novembre avec l'arrêt des pluies obligeant ainsi les éleveurs à abreuver leurs animaux pendant la saison sèche (novembre à juin) au niveau des puits proches des concessions, ce qui constitue une charge supplémentaire de travail pour les éleveurs peuls coïncidant avec la récolte des céréales.

    Après les récoltes, les animaux peuvent accéder librement aux champs et disposent des résidus de récolte (tiges et feuilles de céréales, fanes) disponibles comme fourrage d'appoint. Les animaux sont alors sous la responsabilité d'un bouvier qui les conduit sur les pâturages le matin et les ramène le soir.

    Toute l'année, les animaux sont parqués le soir dans des enclos construits à proximité des concessions pour faciliter la surveillance du troupeau et récupérer plus facilement la fumure organique laissée par les animaux. Le fumier est prélevé au fur et à mesure et mis

    6 Il arrive qu'en saison sèche, les agriculteurs brûlent les vieilles friches qui peuvent servir de lieu de pâturage pour ne pas attirer les troupeaux transhumants qui traversent la zone à cette période.

    66

    dans les champs. En milieu de saison sèche (vers le mois de mars), les ressources fourragères se raréfient et les éleveurs ont recours aux fourrages aériens et aux concentrés (tourteaux) pour les vaches en lactation. Ce complément alimentaire est distribué le soir, lorsque les animaux reviennent des pâturages.

    3.4.1.1.2 Gestion de la reproduction

    En matière de reproduction, les premières mises bas ont lieu entre la quatrième et la cinquième année avec des intervalles entre vêlage d'environ 17mois. Le sevrage a lieu à partir de 5 à 6 mois. Les mises bas ont lieu toute l'année ce qui présente l'avantage d'assurer une production de lait en continu. Cependant, un vêlage en début ou pendant l'hivernage garantit une meilleure alimentation et présente moins de risques pour la mère et pour le veau car les besoins alimentaires sont accrus. Aussi 80% des naissances ont lieu à cette période (juin à octobre).

    3.4.1.1.3 Les soins pratiqués

    En santé animale, les soins vétérinaires apportés sont généralement les vaccinations préventives contre les maladies (pasteurellose, charbon symptomatiques, et péripneumonie contagieuse bovine). La vaccination est réalisée par un auxiliaire vétérinaire basé à Kati. Les autres soins se résument aux déparasitages interne (gastro-intestinal) et externe (tique, poux, gales) réalisés par les éleveurs qui achètent des déparasitants sous forme de comprimés et les administrent aux animaux. L'ensemble des coûts annuels dû aux soins s'élève à 1300Fcfa par tête.

    3.4.1.1.4 Résultats économiques

    Les bovins sont gardés le plus longtemps possible dans l'exploitation. Le caractère extensif du système d'élevage peul est marqué par un taux d'exploitation faible (estimé à moins de 10%). Les ventes sont occasionnelles et s'opèrent surtout sur les animaux les plus anciens (réforme) et sur les jeunes animaux âgés de 3 à 5ans (avant l'âge de reproduction). Les ventes se font surtout pour couvrir des dépenses importantes (funérailles, mariages, maladies, justice, achat de terre). Pour calculer la VAB dégagée dans ce système d'élevage, nous avons valorisé tous les jeunes en âge d'être vendus (5 ans). Cela correspond à l'âge où les éleveurs vendent le plus souvent leurs animaux avant la réforme. Au delà de cette âge, les animaux sont généralement gardés dans le troupeau comme géniteurs et en dessous de cet âge les prix sont généralement trop bas pour motiver la vente. La VAB est de 52 000Fcfa/vache/an

    3.4.1.2 SE2 : Les boeufs de labour, une force de travail, et une

    épargne sur pied.

    Seul le quart des exploitations enquêtées possèdent des boeufs de trait et généralement pas plus d'une paire. Ils constituent alors la principale force de travail pour ces exploitations et jouent un rôle important dans la production et permettent une utilisation efficiente de matériel agricole (charrue, multiculteur). Les éleveurs utilisent en général le zébu Peul pour la traction, tandis que les agriculteurs Bambaras utilisent la race Méré plus fréquente dans la zone. Les animaux sont castrés à l'âge de 3 ans et mis au travail à partir de l'âge de 4 à 5ans. Ils sont vendus après 4 à 5 ans de travail pendant qu'ils sont encore gras. La vente à cette période dégage des marges (achat jeune, vente après cinq ans de travail) de 85 000Fcfa par boeuf.

    Quelques rares agriculteurs les achètent à l'approche de l'hivernage, les utilisent pour leurs besoins pendant tout l'hivernage et les revendent ensuite après les dernières récoltes. Ce sont

    67

    souvent des agriculteurs qui manquent de moyens pour entretenir les boeufs en saison sèche. Le disponible fourrager en hivernage permet d'entretenir plus facilement les animaux et leur vente avant la saison sèche limite les risques de vols très fréquents dans le village.. Toutefois,

    cette pratique reste marginale et n'apporte pas de revenus au producteur... 3.4.1.2.1 Conduite

    Là encore les animaux sont parqués la nuit au village pendant toute l'année. Durant la saison des pluies, les boeufs sont conduits par les enfants. Ils pâturent les espaces non cultivées à proximité des champs. Au cour de la journée de travail, les boeufs sont attelés tôt le matin jusqu'au moment de la pause (12h à 14h), laissés au repos pendant la pause et reprennent l'après midi jusqu'à 16h, 17h.

    En saison sèche, les éleveurs peuls les intègrent dans le troupeau familial et les agriculteurs bambaras les attachent au piquet dans les jardins maraîchers et les parquent le soir dans de petits hangars où ils reçoivent des compléments alimentaires (fanes, tourteaux). Chaque propriétaire bénéficie ainsi de la fumure produite par ses boeufs de labour. L'essentiel de cette fumure est destinée aux jardins maraîchers.

    3.4.1.2.2 Résultats économiques

    Le produit brut dégagé par les boeufs de labour est le différentiel entre le revenu issu de la vente à l'âge de 9 ans (après cinq ans de travail) et les coûts d'achat du jeune de 4ans. Les prix à la réforme varient entre 150 000Fcfa et 200 000Fcfa. Mais les ventes les plus fréquentes s'opèrent à 165 000 Fcfa (prix de vente que nous avons appliqué dans le calcul économique). Une fois déduits l'achat des jeunes, l'alimentation et les soins apportés,La VAB//tête/an est de 5500Fcfa.

    3.4.2 Le système d'élevage des petits ruminants : une épargne sur pied facilement mobilisable.

    L'élevage des petits ruminants est le plus répandu dans la zone d'étude. Quand on parle de petits ruminants dans cette zone, on se réfère surtout aux caprins (SE4) car l'élevage des ovins (SE3) est très peu représenté (70% des familles possèdent des caprins tandis que l'élevage ovin ne représente que 10% des exploitations sur les 2 villages). Les différentes races ovines présentes sont la race Djallonké ou mouton du sud, et le mouton du Sahel provenant du nord du Mali . La principale race caprine est la chèvre du Fouta Djallon ou chèvre de Guinée. Ce sont des animaux de très petite taille, qu'on appelle aussi race naine.

    Les ovins jouent un rôle important à l'occasion des fêtes religieuses (Ramadan, Tabaski7). L'approche de la fête de la tabaski est la période où les prix de vente des ovins sont les plus élevés.

    L'élevage caprin tient une place particulière en raison de la rotation rapide du capital et du taux de prolificité plus important que celui des ovins. La chèvre est facile à entretenir valorise de nombreux fourrages et est très résistante à la sécheresse et aux maladies.

    7 Chaque famille se doit d'immoler au moins un animal (ovin de préférence) lors de la fête de tabaski

    68

    3.4.2.1 Conduite des petits ruminants

    Les ovins et les caprins sont conduits de la même manière et souvent ensemble. En saison sèche, ils parcourent l'ensemble du terroir et se nourrissent de paille et de résidus de récolte. L'abreuvement se fait au puit dans les concessions et demeure la seule tâche pendant cette période. En saison des pluies, ils sont conduits par les enfants sur des espaces éloignés des zones de culture et attachés au piquet.

    Les petits ruminants sont parqués tous les soirs dans des enclos construits à l'intérieur des concessions.. Le fumier est collecté et mis en tas aux abords des concessions là où sont déposées aussi les ordures ménagères. Cette matière organique se décompose pendant la saison des pluies et est transportée ensuite sur les jardins en saison sèche(octobre à décembre) pour fertiliser les cultures maraîchères.

    3.4.2.2 Gestion de la reproduction des petits ruminants

    La reproduction est libre. Les femelles sont saillies soit par les mâles de l'exploitation, soit par les mâles des autres troupeaux sur le terroir. Les mises bas ont lieu toute l'année. Les femelles sont mises à la reproduction à l'âge d'un an. Elles ont une durée de gestation de 6 mois., La brebis donne généralement un petit par mise bas et la chèvre deux petits en moyenne par mise bas. L'âge de la réforme des femelles est de 6 à 7ans.

    3.4.2.3 Soins apportés aux petits ruminants.

    Les ovins sont vaccinés deux fois dans l'année (début et fin d'hivernage) contre la pasteurellose ovine. Ils reçoivent des déparasitants achetés avec les ambulants sur les marchés hebdomadaires.

    Les caprins ne sont pas vaccinés, mais on leur administre aussi les mêmes déparasitants quelque fois. Le coût annuel des soins de santé s'élève à 500Fcfa pour les ovins et à 300Fcfa pour les caprins.

    3.4.2.4 Résultats économiques.

    L'élevage des petits ruminants permet de constituer une petite épargne sur pied facilement mobilisable pour les besoins liés aux productions et les besoins de consommation, particulièrement en période de soudure. Les ovins sont vendus en général à l'âge de 18 mois à un prix voisin de 15 000Fcfa / tête, alors que les caprins sont vendus à 2 ans au prix de 10 000Fcfa.

    69

    VAB / tête / an en Fcfa

     

    25000 20000 15000 10000 5000

    0

     

    Ovin (SE3) Caprin (SE4)

    Source : nos enquêtes

    Figure 36. Comparaison des VAB/tête/an dégagées par les élevages de petits ruminants

    La VAB/femelle reproductrice est de 15 900 F fca pour les ovins et 21 320 Fcfa pour les caprins. Même si le prix de vente des jeunes ovins est supérieur à celui des jeunes caprins, la productivité numérique est deux fois plus élevée pour les caprins (2,3 pour les ovins et 1,15 pour les caprins).

    3.4.3 L'élevage asin : un moyen de transport très prisé

    Le rôle assigné à l'âne (SE5) semble se résumer au transport(produits maraîchers, marchandises, récoltes, fumier, bois de chauffe et charbon de bois). Plus des trois quarts des familles possèdent au moins une charrette et un âne pour assurer le transport. Leur rôle au sein de l'exploitation est primordial, du fait des échanges nombreux avec la ville de Bamako en produits agricoles et autres denrées.

    3.4.3.1 Mode de conduite

    En hivernage, ils sont attachés au piquet à proximité des champs. Au moment du battage, on leur apporte un complément tiré des résidus de battage (son et mauvais grains). A la saison sèche, ils sont lâchés dans la brousse en vaine pâture. Ils jouent un rôle important dans transport de la fumure organique des concessions vers les champs de culture. .

    Des soins vétérinaires sont régulièrement apportés aux ânes pour disposer à tout moment d'un moyen de transport..

    3.4.3.2 Résultat économique.

    Les familles possèdent généralement deux ânes : la femelle est destinée à la reproduction et les ânons sont vendus (la vente des ânons constitue une bonne source de revenus).Le mâle est utilisé comme force de travail. Nous avons donc considéré le système d'élevage mâle/femelle comme une activité économique dont la VAB par animal représente la moitié de la VAB dégagée par le système

    Le coût d'acquisition d'un âne en âge de travailler se situe autour de 55 000Fcfa, ils sont réformés après 6 ans de travail et nous considérons qu'à la réforme la valeur monétaire d'un âne sur le marché est nulle car sa viande n'est pas consommée. Les charges engendrées par le système concernent essentiellement l'achat des animaux et les soins vétérinaires. La valeur ajoutée brute dégagée par le système est de 2305Fcfa./tête/a,

    70

    3.4.4 L'élevage des poules, un élevage très répandu et peu exigeant

    L'élevage de la volaille (SE6) est sans doute le plus répandu dans la zone. C'est un élevage d'appoint pour subvenir aux petits besoins de la famille. Il joue un rôle important dans l'approvisionnement en viande de la famille bien que les ventes soient privilégiées. En plus c'est un élevage qui présente l'avantage d'être très peu demandeur en travail. Par contre ce type d'élevage est exposé, surtout pour les poussins, à de nombreuses agressions extérieures (attaques d'éperviers, de serpents et accidents domestiques). Ainsi prés de 60% des jeunes n'arrivent pas en âge de se reproduire. D'ailleurs pour éviter ces pertes énormes, certains éleveurs gardent leurs poussins pendant prés de 2 mois dans de petits abris en paille tressée (sorte de panier renversé) et les nourrissent pendant toute cette période de termites.

    3.4.4.1 Mode de conduite

    Dans la majorité des cas, la volaille est laissée à elle-même pour trouver sa nourriture. Le soir, certains les rentrent dans de petits poulaillers en banco tandis que d'autres les laissent chercher des abris de fortune sous les greniers dans les cases, dans les cuisines et sur les toits des enclos.

    3.4.4.2 Résultats économiques

    La VAB/poule/an dégagée s'élève à 10 000Fcfa. En réalité c'est un élevage assez rémunérateur dans cette zone où la plupart des ventes s'opèrent à Bamako à des prix variant entre 1 250Fcfa et 2 000Fcfa le poulet de 6mois.

    3.4.5 Comparaison économique des différents systèmes d'élevage

    L'analyse économique des différents systèmes d'élevage rencontrés dans la zone révèle des performances assez variées.

    VAB / tête / an en Fcfa ,

    40000

    60000

    50000

    30000

    20000

    10000

    0

    Bovin lait (SE1)

    Boeuf de
    labour
    (SE2)

    Ovin (SE3) Caprin Volaille

    (SE4) (SE5)

    Asin

    Source : nos enquêtes

    Figure 37. Comparaison des VAB/tête/an dégagées par les différents SE

    71

    La valeur ajoutée brute dégagée par l'élevage bovin est supérieure à celle de tous les autres systèmes d'élevage. Cela est essentiellement dû à la valorisation du lait et du veau (surtout les taurillons). Cependant, les petits élevages (chèvre et poule) sont plus accessibles, moins coûteux en dépenses d'entretien et moins exigeants dans leur conduite ; la reproduction du capital investi est très rapide. C'est sans doute l'intérêt principal que la plupart des familles portent à ces élevages.

    Seules les familles Peuls et les agriculteurs équipés en traction animale, à moindre échelle, sont orientés sur l'élevage bovin.., L'élevage des petits ruminants, notamment des chèvres,est pratiqué par la plupart des unités de productions. Même si dans cette zone l'élevage n'intervient qu'en complément des productions végétales, son rôle dans l'exploitation agricole n'en reste pas moins important. Ses fonctions sont multiples et permettent notamment de diversifier les rentrées monétaires et de réduire les risques liés à l'activité agricole (vente d'animaux en cas de besoin). Il fournit à l'exploitation ses moyens de production (boeufs et âne de trait) et du fumier pour la fertilisation des parcelles : cultures dans le soforo et particulièrement les cultures maraîchères..

    3.5 CONCLUSION SUR LES SYSTÈMES DE CULTURE ET D'ÉLEVAGE

    Nous avons observées diverses pratiques de productions pluviales .qui reposent essentiellement sur la culture du sorgho dans le koungokonoforo et du maïs sur le Soforo. L'association des légumineuses dans les systèmes de culture permet d'améliorer la fertilité des sols et d'accroître la productivité de la terre. Cependant l'importance des glacis au niveau des terres de culture limite les possibilités de diversifier les cultures pluviales. Seule la culture de sorgho s'adapte à ce milieu encore qu'elle donne des rendements très faibles.

    L'élevage même si elle est intégrée à l'agriculture (traction, fumure organique) est peu développé. Il ne produit pas suffisamment de fumier pour la fertilisation des terres. Aussi, la fumure produite par les animaux est pour la plupart destinée aux cultures qui génèrent des revenus monétaires, se pratiquent sur de petites surfaces et ont une forte productivité (maraîchage et arboriculture). L'élevage joue également un rôle de capitalisation et d'épargne important.

    72

    4 ANALYSE DES SYSTEM ES DE PRODUCTION

    « Le système de production agricole est la combinaison des productions et des facteurs de production (capital foncier, travail et capital d'exploitation) dans l'exploitation agricole. Il peut être défini comme la combinaison dans l'espace et dans le temps des ressources disponibles et des productions végétales et animales. C'est une combinaison organisée, plus ou moins cohérente des divers sous- systèmes productifs : système de culture, système d'élevage et système de transformation (...). Analyser un système de production à l'échelle d'une exploitation agricole ne consiste pas tant à s'intéresser à chacun des ces éléments constitutifs qu'à examiner avec soin les interférences qui s'établissent entre eux. » (Dufumier 1996).

    4.1 ORGANISATION DU TRAVAIL AU SEIN DE L'EXPLOITATION AGRICOLE.

    Dans la société bambara l'exploitation agricole appelée «Goua » est l'ensemble des personnes, souvent issues du même lignage, vivant dans une concession et partageant le même repas. Le Gouâ est généralement composé de plusieurs ménages « Da » ou « Bonda » . Le rôle de chef d'exploitation est assuré par l'aîné de la famille et s'il décède, il est alors remplacé par le plus âgé de ses frères cadets, voire de ses neveux en l'absence de frères. Le chef d'exploitation n'est donc pas forcément la personne la plus âgée des membres de la famille. .

    Dans le Goua qu'on peut définir ici comme une unité de résidence et de consommation, tous les actifs de la concession participent aux travaux des champs collectifs (céréales et arachide produits dans le Koungokonoforo et maïs dans le Soforo). Les hommes et les enfants réalisent la majeure partie des opérations culturales. Les femmes participent à la récolte et aident les hommes pendant les périodes de pointe. Les champs collectifs permettent d'assurer l'autoconsommation familiale (alimentation du grenier commun) et dégagent des revenus destinés aux dépenses collectives (achat de vivres et investissement dans les équipements de traction animale).

    Le chef d'exploitation contrôle entièrement la gestion des champs collectifs et centralise le fruit du travail communautaire. L'élevage est aussi une activité gérée par le chef d'exploitation.

    Les Da développent des activités plus ou moins individualisées sur les terres redistribuées par le chef de famille qui sont essentiellement des terres de Soforo et de bas-fond (maraîchage, arboriculture) gérées au niveau ménage dans la plupart des cas et des femmes (arachide). Les revenus tirés de ces activités permettent d'une part de faire face aux dépenses courantes au sein des ménages (habillement, savon et pétrole) mais aussi d'assurer l'achat de céréales lorsque le grenier collectif est épuisé8.

    Les revenus contrôlés par les femmes proviennent essentiellement des parcelles d'arachide et des quelques planches maraîchères que le chef de ménage leur affecte parfois. Ces revenus servent essentiellement à l'achat des condiments qui reste à leur charge.

    8 A l'épuisement du grenier collectif chaque Da assure sa propre nourriture

    73

    Les femmes jouent également un rôle de premier plan dans la réalisation des tâches domestiques. Elles assurent à tour de rôle les travaux domestiques et principalement la préparation du repas collectif. Le repas de midi est servi aux champs pour les hommes et les enfants pendant les travaux champêtres.

    4.2 TYPOLOGIE DES SYSTÈMES DE PRODUCTION

    Nous avons identifié plusieurs systèmes de production et nous sommes basés sur des critères discriminants pour les différencier. Toutes les exploitations de la zone pratiquent la céréaliculture et développent des activités maraîchères à l'exception des éleveurs peuls. Certaines exploitations ont aussi des plantations de bananes et font appel à de la main-d'oeuvre extérieure pendant les pointes de travaux (sarclages, récoltes). La différenciation des systèmes dépend surtout des conditions d'accès au foncier (bas-fond et terres de la plaine) et du niveau d'équipement des exploitations (traction animale, motopompes pour l'irrigation des cultures de bas-fonds en saison sèche), auxquelles s'ajoute l'orientation élevage dans le cas particulier des familles peuls.

    Le croisement de ces critères nous permet de différencier notre échantillon en 5 types de producteurs :

    - Type 1 : Exploitations non équipées et vulnérables (petites structures faiblement diversifiées)

    - Type 2 : Exploitations ayant diversifié sur les activités de bas-fond (petites structures) - Type 3 : Exploitations équipées en traction animale mais limitées en matière de diversification (grandes structures)

    - Type 4 : Exploitations équipées et diversifiées grâce aux activités de bas-fond (grandes structures)

    - Type 5 : Exploitations à dominante élevage (familles peules)

    4.2.1 Type 1 : les exploitations vulnérables (petites structures)

    C'est le type dominant sur la commune et présent essentiellement à Safo dans notre échantillon. Ce sont essentiellement des producteurs qui se sont installés au moment de la colonisation et qui n'ont pas pu disposer, au moment de la traite arachidière, d'autant de foncier que les familles des propriétaires coutumiers. Ces exploitations n'ont jamais pu capitaliser au cours de leur histoire, faute d'accès au foncier.

    Ce type concerne aussi dans une moindre mesure les familles liées aux propriétaires coutumiers qui ont pu disposer de foncier à une époque, mais qui se sont par la suite éclatées et se retrouvent aujourd'hui avec peu de terre et sans matériel.

    La SAU moyenne des exploitations est de 2,6 ha pour 6 actifs soit 0,43ha/actif. Le niveau d'équipement est faible, et se compose essentiellement de petit outillage fabriqué sur place (daba, pioche, binette, seau, arrosoir).

    Ces exploitations cultivent le sorgho(1,5ha) et l'arachide (0,5ha) dans le Koungokonoforo et exploitent des petites surfaces dans le Soforo où sont produits le maïs(0,25ha) et l'arachide des femmes (0,25ha) en hivernage, ainsi que quelques cultures maraîchères en saison sèche (0,16ha). L'oignon peu exigeant en intrants est la principale spéculation maraîchère.

    Le maïs est cultivé pour être consommé pendant la période de soudure. L'activité maraîchère est la principale source de revenus monétaires et représente 40% de la VAB totale même si la priorité pour ces exploitations reste les cultures céréalières pour la satisfaction des besoins vivriers. L'arrosage des cultures maraîchères est réalisé manuellement à partir de puits forés dans les jardins et occupant une surface relativement importante par rapport à la taille de ces jardins. Ce système d'exhaure traditionnel n'est pas sans contrainte : effondrement des puits en saison des pluies et manque d'eau à partir du mois de mars.

    Ces exploitations possèdent peu d'animaux (caprins et poules essentiellement) et disposent donc de très peu de fumier. La fumure produite est destinée aux cultures maraîchères dont elle ne couvre pas les besoins. Les producteurs ont recours aux ordures ménagères et en quantité moindre aux engrais minéraux pour fertiliser les cultures maraîchères.

    VAB maraîch

    41%

    VAB SE

    5%

    VAB vivrier

    23%

    VAB arachide

    31%

    Figure 38. Constitution de la VAB du type1

    Ces exploitations investissent beaucoup de travail dans le maraîchage en entretenant bien les cultures. Dans ces conditions le maraîchage génère surtout des revenus qui vont compenser le déficit vivrier, de l'ordre de 20% (pour calculer le déficit vivrier nous avons considéré qu'une personne adulte consomme en moyenne 200kg~de céréales par an (momento de l'agronome) et qu'un enfant ou une personne âgée consomme 100kg de céréales par an).

    74

    9 Norme FAO

    Homme- jour/mois

    40

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    arrosage

    récolte gombo

    récolte aubergine

    récolte oignon

    paillage des planches

    conf' planche-repiquage/semis

    maraîchage(pépiniére)

    battage-vannage

    récolte arachide

    récolte sorgho

    récolte niébé

    récolte écossage maïs

    surveillance maïs

    désherbage arachide

    désherbage sorgho

    désherbage maïs

    lab-semis arachide

    lab-semis céréales

    nettoyage

    75

    Figure39. Calendrier de travail de l'exploitation de type1 sur une année

    Les pointes de travail se situent aux mois de juin correspondant aux labour/semis et au mois d'octobre correspondant à la récoltes des céréales et de l'arachide, qui coïncide aussi avec le début des activités maraîchères. Les exploitations font appel aux groupes d'entraide (ton) pour les récoltes. Le temps de travail total pour ce modèle d'exploitation représente 348hj.

    Ce type dégage un revenu par actif de 86 221Fcfa avec en moyenne 1,4 bouches à nourrir par actif..

    4.2.2 Type 2 : Les exploitations ayant diversifié sur les activités de bas-fond (petites structures)

    Ces exploitations se rencontrent principalement à Sériwala dans notre échantillon. Elles se distinguent du premier groupe par le fait que les exploitants ont accès au bas-fond et y ont développé le maraîchage et la production de bananes. Ce sont aussi des familles allochtones qui ne so ô pas rattachées aux familles fondatrices et qui ne disposent donc pas de terre dans la plaine .

    Ces exploitations ont une SAU moyenne de 3,61 ha dont 1ha de bas fonds (exploité à 90%) acquis par héritage. Elles comptent 7actifs en moyenne ce qui représente 0,52 ha / actif. L'accès au bas fonds leur a permis de développer très vite des activités maraîchères et de capitaliser peu à peu pour s'équiper en motopompes et planter des bananiers. Le maïs bénéficie d'un apport d'engrais et de fumier composé d'ordures ménagères.

    10 A Sériwala, la plaine où on rencontre les sols dié (limono-argileux) est peu étendue et est exclusivement exploitée par les familles fondatrices du village

    76

    Ces exploitations possèdent par ailleurs peu d'animaux (en moyenne un âne, 5caprins et 7 volaille) et la fumure organique est entièrement destinée aux plantations.

    Les cultures pratiquées dans le koungonoforo (sols Bélé) sont le sorgho (2,5ha) associé au niébé avec des productions relativement faibles. Il ne permet pas avec les petites superficies de maïs cultivé sur les parcelles maraîchères (0,5ha) de couvrir les besoins vivriers de la famille (70% de couverture vivrière). La production maraîchère associée à la production de bananes (0,4ha) dans le bas-fond assure des revenus réguliers toute l'année et permet de couvrir les besoins alimentaires et d'investir. La banane représente 55% de la VAB totale de l'exploitation.

    élevage

    banane+papaye

    55%

    3%

    céréales

    11%

    maraïchage

    31%

    Figure40. Constitution de la VAB du type2

    Les travaux sont assurés par la main d'oeuvre familiale. Cependant, les travaux importants en hivernage (entretien et récolte sur la bananeraie, récolte du niébé et du maïs au mois de septembre) sont difficiles à gérer. Un ouvrier agricole assure l'entretien de la plantation et participe à la récolte pendant cette période. Il n'est pas toujours facile pour ces exploitations d'employer un manoeuvre pendant l'hivernage car la plupart travaille aussi dans leur propre famille.

    Homme-jours/mois

    40

    70

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    arrosage

    récolte banane

    récolte concombre

    récolte aubergine

    récolte piment

    récolte oignon

    paillage des planches

    conf' planche-repiquage/semis

    maraîchage(pépiniére)

    battage-vannage

    récolte sorgho

    récolte niébé

    récolte écossage maïs

    surveillance maïs

    désherbage sorgho

    désherbage maïs

    semis céréales

    nettoyage

    repaillage banane

    77

    Figure41. Calendrier de travail de l'exploitation de type2 sur une année

    Le mois de septembre est la période où la demande en main d'oeuvre est la plus importante (cf. figure). En saison sèche, l'arrosage (banane et cultures maraîchères) réalisé au quotidien reste l'activité la plus consommatrice de main d'oeuvre. Les temps de travaux d'une exploitation type sont de 407 hj par an.

    Le revenu par actif est de l'ordre de 196 000Fcfa par an avec 2 bouches à nourrir par actif. Dans ce type, on est en présence d'exploitations qui disposent des revenus suffisants pour couvrir les besoins de la famille. Le type2 se trouve dans les même conditions de culture pluviales que le type 1 si on considère les superficies destinées aux cultures vivrières (3ha pour le type 2 et 2,6ha pour le type 1). Ce pendant, la VAB du type 2 représente plus du double de celle du type1. Cet accroissement du revenu par rapport au type 1 est essentiellement lié à l'apport des cultures de bas-fonds.

    4.2.3 Type 3 : Exploitations équipées en traction animale et limitées en matière de diversification (grandes structures)

    Ce type représente les familles que l'on rencontre principalement dans le village de Safo. Ce sont des autochtones appartenant soit à la lignée des familles fondatrices soit aux familles qui se sont installées bien avant la colonisation. Ces exploitations déjà bien dotées en terre pendant la traite arachidière ont pu capitaliser et s'équiper. Cependant les effets conjugués de la croissance démographique et des segmentations ont fait qu'elles n'ont plus les superficies qu'elles possédaient auparavant. Ces exploitations possèdent une SAU de 5,2ha pour 8 actifs, soit 0,7ha par actif.

    Elles possèdent une paire de boeuf, 2 ânes et un équipement de traction animale (charrue, multiculteur) qu'elles rentabilisent par des prestations de services fournies aux

    78

    exploitations non équipées. Les prestations représentent 6% du revenu agricole mais ne sont pas intégrées dans le calcul de la VAB.

    L'essentiel des surfaces est constitué par les cultures sèches (5 ha) et le maraîchage est peu développé (0,15 ha de jardin).. Les revenus monétaires proviennent principalement du maraîchage (l'oignon est la principale culture maraîchère) et de l'arachide et constituent 70% de la VAB totale dégagée par l'exploitation (cf. figure ci-dessous).

    Un petit élevage composé de 8 têtes de caprins et 2 têtes d'ovins constitue une petite épargne sur pied. Ces animaux produisent du fumier destiné aux cultures maraîchères.

    VAB arachide

    28%

    VAB céréales

    24%

    VAB SE

    6%

    VAB maraïch

    42%

    Figure42. Constitution de la VAB du type3

    La stratégie développée par cette catégorie d'exploitants est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire et les besoins vivriers sont ici couverts à 90% par la production céréalière. La répartition de la VAB entre les différentes activités est sensiblement la même entre le type3 et le type1. Cependant, la mécanisation permet au type3 de cultiver des superficies plus importantes (0,3ha de SAU/actif de plus) et donc d'accroître la productivité du travail et de réduire le déficit vivrier

    Homme jours/mois

    100

    40

    90

    80

    70

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    arrosage

    récolte gombo

    récolte aubergine

    récolte oignon

    paillage des planches

    conf' planche-repiquage/semis

    maraîchage(pépiniére)

    battage-vannage

    récolte arachide

    récolte sorgho

    récolte niébé

    récolte écossage maïs

    surveillance maïs

    désherbage arachide

    sarclodésherbage sorgho

    désherbage maïs

    lab-semis arachide

    lab-semis céréales

    nettoyage

    79

    Figure43. Calendrier de travail d'une exploitation de type3 sur une année

    Avec l'équipement agricole, le labour de même que les sarclages sont mécanisés et le travail est mieux rémunéré. Les pointes de travail coïncident avec les travaux manuels (récoltes, semis). Pour la récolte, les exploitations ont souvent recours à la main d'oeuvre extérieure (groupe d'entraide ou ton). L'arrosage des cultures maraîchères constitue le travail principal en saison sèche. Malgré l'équipement agricole, ce système reste un système exigeant en main d'oeuvre du fait des superficies cultivées. Les temps de travaux totaux représentent 640hj par an.

    Ces exploitations dégagent un revenu par actif de 120 000Fcfa avec en moyenne 1,75 bouche à nourrir par actif

    4.2.4 Type 4 : Exploitations équipées et diversifiées grâce aux activités de bas-fond (grandes structures)

    Ce système se rencontre essentiellement à Sériwala. Ces exploitations ont des caractéristiques proches du type2 à la différence qu'elles sont issues de grandes familles descendant des chefs coutumiers et qu'elles sont les seules familles à Sériwala à posséder des champs de plaine (sol dié). Parmi les types identifiés, le type 4 est celui qui possède le plus de surfaces (8 ha de SAU dont 2ha de bas fonds pour 11actifs, soit 0,76 ha/ actif). Ces familles ont connu deux périodes de capitalisation : elles ont d'abord investi dans la culture arachidière et se sont équipées en matériel de traction animale, puis, avec la sécheresse, elles ont développé des cultures maraîchères dans les bas-fonds et se sont équipées en groupes motopompes pour diversifier et intensifier sur les plantations de bananiers.

    Elles disposent d'un équipement agricole complet pour les cultures céréalières (charrue, multiculteur) et possèdent, en plus d'une paire de boeufs et d'ânes, un cheptel de petits ruminants (3 ovins et 6 caprins) qui leur permettent de produire de la fumure organique.

    .Les cultures céréalières occupe les 2/3 de la SAU et constituent le 1/4 de la VAB totale. La banane et la papaye donnent l'essentiel des revenus de l'exploitation (50% de la VAB). Elle constitue avec le maraîchage la quasi-totalité des revenus monétaires.

    banane+papaye

    51%

    élevage

    3%

    arachide

    6%

    maraïchage

    16%

    céréales

    24%

    Figure44. Constitution de la VAB du type4

    Le type 4 est très demandeur en main d'oeuvre, particulièrement pendant l'hivernage. Il fait non seulement appel à la main d'oeuvre temporaire, mais emploie aussi des permanents durant tout l'hivernage sur la plantation (2permanents).

    Homme-jours/mois

    160 140 120 100 80 60 40 20 0

     

    repaillage banane

    arrosage

    récolte banane

    récolte aubergine

    récolte piment

    récolte oignon

    paillage des planches

    conf' planche-repiquage/semis

    maraîchage(pépiniére)

    battage-vannage

    récolte arachide

    récolte sorgho

    récolte niébé

    récolte écossage maïs

    surveillance maïs

    désherbage arachide

    désherbage sorgho

    désherbage maïs

    lab-semis arachide

    lab-semis céréales

    80

    Figure45. Calendrier de travail de l'exploitation de type4 sur une année

    81

    Les pointes de travail s'observent aux mois de juillet, septembre et octobre. Le mois de juillet correspond aux périodes de sarclages, bien qu'ils soient mécanisés. Cette pointe est liée à l'importance des surfaces exploitées en céréales (6ha) et aux désherbages manuels qui suivent les sarclages. Les autres mois sont des périodes de récoltes manuelles. L'irrigation se fait à l'aide d'une motopompe réduisant ainsi la charge de travail liée à cette opération ce qui contribue à alléger les travaux pendant la saison sèche (janvier à mai) où le temps de travail sur l'exploitation ne dépasse pas 40 hj par mois.

    Ces exploitations sont autosuffisantes et le taux de couverture vivrière est de 230%. Elles dégagent un revenu agricole par actif de 300 000Fcfa avec en moyenne 1,6 bouches à nourrir par actif. Elles ont capitalisé mais les revenus ne sont pas forcément investis. Les dépenses de prestige (cérémonies coutumières, dons et autres dépenses familiales) tiennent une place importante dans ces familles qui ont aussi un rôle social dans le village.

    4.2.5 Type 5 : Exploitations orientées vers l'élevage

    Ce type est exclusivement composé d'exploitations peules. Ce sont les dernières familles à s'installer dans la zone (vers 1950). Leur installation à la périphérie des villages leur a permis de disposer de terres dans le soforos (2ha de SAU11).attribués par le chef de village à l'époque. Ce sont de petites familles de 4 actifs soit une SAU de 0,5 ha par actif. Ce type est le moins représenté (il n'y a que 4 exploitations dans les 2 villages : 3 exploitations à Safo et 1 exploitation à Sériwala). Les peuls cultivent aussi des parcelles situées dans la Commune de Yélékébougou au nord de la commune de Safo. Avec les terres louées dans les autres communes, ces exploitations peuvent avoir une SAU/actif supérieure à 1ha. Cependant nous n'avons pas pris en compte les parcelles louées dans le calcul économique du type car ce ne sont pas des superficies précises (d'une année à l'autre ces superficies peuvent varier du simple au triple). C'est par ailleurs une pratique qui n'est pas régulière.

    C'est la seule catégorie d'exploitations qui possède un troupeau bovin important. Les effectifs sont compris entre 15 et 20 têtes de bovins et 10 têtes d'ovins. A cela s'ajoute 2 à 4 paires de boeufs de trait qui sont intégrés au troupeau après la saison. En effet les éleveurs peuls fournissent des prestations de services (labour essentiellement) aux exploitations non équipées, ce qui leur apporte des revenus monétaires non négligeables (15% du revenu agricole). Cet élevage joue un triple rôle : il fournit des revenus monétaires réguliers (vente de lait), il constitue une épargne sur pied et enfin il donne de la fumure organique pour les surfaces cultivées.

    Les peuls ont capitalisé à travers l'élevage bovin qui constitue 66% de la VAB de l'exploitation. Avec la sédentarisation ils se sont mis à cultiver la terre (uniquement les céréales pour l'alimentation de la famille) et se sont équipés par la suite. Chaque famille possède une charrue et un multiculteur.

    Le sorgho est cultivé sur 1,5ha et donne les meilleurs rendements dans la zone (1200kg/ha).Le maïs est cultivé sur 0,5ha. La part des productions agricoles représente le

    11 Cette SAU ne concerne que les terres cultivées dans la Commune de Safo ; Parfois, les peuls louent des terres qu'ils exploitent dans les Communes environnantes.

    82

    tiers de la VAB, le reste étant les produits tirés de l'élevage (lait et ventes d'animaux).La production céréalière couvre 68% des besoins vivriers.

    céréale

    34%

    élevage

    66%

    Figure46. Constitution de la VAB du type5

    Les exploitations dégagent des revenus agricoles par actif de 213 000Fcfa/an avec en moyenne 2 bouches à nourrir par actif. Globalement, les familles Peul sont dans une logique de capitalisation.

    4.2.6 Comparaison économique des différents SP

    Les cultures céréalières constituent la base de l'alimentation des exploitations mais ne permettent pas de subvenir aux besoins vivriers. Seules les exploitations du type 4 couvrent largement leurs besoins. La couverture vivrière des autres exploitations, majoritaires, se situent entre 70 (types 1,2 et 5) et 90% (type3).

    Les exploitations du type 1 et 3 ont les VAB par actif les plus basses car les possibilités d'intensification et de diversification sont faibles (petits jardins maraîchers) et la VAB dépend directement des superficies et productions obtenues dans le K et le S, elles mêmes fortement dépendantes des conditions climatiques et de la qualité des sols (K)

    Les exploitations qui ont accès au bas-fond (types 2 et 4) ont pu diversifier et intensifier leurs activités avec le maraîchage et l'arboriculture fruitière et accroître ainsi leurs revenus pour compenser un déficit vivrier relativement important (type 2), satisfaire leurs besoins monétaires et investir.

    L'élevage dans cette zone est peu représenté et les productions animales constituent donc une très faible part de la VAB à l'exception des éleveurs peuls. Ces exploitations dégagent une VAB / actif relativement importante avec les revenus tirés de l'élevage et la faiblesse des superficies cultivées est compensée par une plus grande productivité des terres grâce aux transferts de fertilité.

    Il apparaît ainsi que les cultures marchandes (maraîchage et arboriculture) occupent une place essentielle dans les activités de la plupart des exploitations à l'exception des éleveurs car elles permettent des gains de valeur ajoutée importants, dépendent moins des conditions climatiques et permettent de compenser la baisse des productions vivrières., Ces activités sont donc vitales pour le maintien des exploitations agricoles.

    (enVAB/actif/an Fcfa)

    400000

    350000

    300000

    250000

    200000

    150000

    100000

    50000

    0

    Type1 Type2 Type3 Type4 Type5

    arachide élevage banane-papaye maraïchage vivrier

    83

    Figure47. Constitution de la VAB t par an et par actif des différents types

    0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50

    SAU/actif/an en ha

    900000

    800000

    700000

    600000

    500000

    400000

    300000

    200000

    100000

    0

    Seuil de survie

    Revenu agricole/actif/an en Fcfa

    Type1 Type2 Type3 Type4 Type5

    Figure48. Revenu agricole par actif en fonction de la SAU par actif

    Nous pouvons observer que deux groupes se distinguent par rapport au seuil de survie correspondant au revenu minimum qu'un actif doit dégager pour assurer ses besoins vitaux et ceux de ses dépendants (personnes à sa charge : enfants, personnes âgées).. Les type1 et 3 se situent en dessous du seuil de survie alors que les types 2, 4 et 5 sont au dessus.. Pour calculer ce seuil de survie nous avons estimé le minimum vital en considérant le besoin minimal en nourriture, les besoins vestimentaires et de santé pour une année (Cf. Annexe 6).

    84

    La possibilité d'intensification et de diversification grâce à l'accès au bas fond devient le facteur déterminant du maintien des exploitations dans cette zone et les marges de manoeuvre des exploitations qui n'y ont pas accès sont limitées dans un contexte où le foncier est saturé.

    5 DISCUSSION - PROPOSITIONS

    La SAU/actif dans cette zone est comprise entre 0,4 et 0,7 ha et ne permet dans les conditions actuelles à la plupart des exploitations de couvrir leurs besoins vivriers. Le recours à des activités génératrices de revenus monétaires devient alors une nécessité. La pression foncière et la baisse de fertilité des sols dans les zones traditionnellement occupées par les cultures sèches (céréales, arachide) sont à l'origine du développement des cultures maraîchères et fruitières dans les jardins de case et les bas-fonds. Cette intensification trouve aujourd'hui ses limites (tarissement des puits en saison sèche limitant le développement des jardins maraîchers dans le soforo, saturation foncière dans les bas-fonds).

    La dynamique actuelle qui consiste à privilégier les cultures de rente pour faire face à la baisse de production des cultures familiales vivrières limite aussi les capacités d'investissement de l'exploitation familiale, car les revenus échappent en partie au contrôle du chef d'exploitation. Cette situation diminue donc la capacité de renouvellement des bien collectifs (dans les exploitations de type3 le matériel agricole est généralement vétuste et n'a pas été renouvelé) et le développement de l'élevage des petits ruminants. En effet c'est le chef d'exploitation qui investit dans le cheptel familial et qui gère les animaux de l'exploitation.. L'économie paysanne semble ainsi être en mutation dans cette zone, qui ne signifie pas une disparition des cultures vivrières dans l'économie familiale (elles restent une priorité dans la totalité des exploitations agricoles) mais une individualisation dans l'appropriation des richesses créées par la production. Il est donc important d'étudier les stratégies qui peuvent être développées face à cette évolution.

    5.1 QUEL DEVENIR POUR LES EXPLOITATIONS FAMILIALES À SAFO ?

    Le type 1 est le système qui semble le plus vulnérable et celui qui présente le moins d'alternatives. Les exploitations disposent de peu de terre, ne couvrent pas leurs besoins vivriers, ont peu d'animaux et des revenus très faibles. Ils n'ont pas la possibilité d'accroître leurs superficies, encore moins de diversifier ou d'intensifier dans le maraîchage. Ce sont des exploitations qui se maintiennent en recherchant d'autres sources de revenus et notamment en tirant partie de l'exploitation des ressources naturelles (charbon et bois de chauffe) qui se raréfient. Cela pose le problème du maintien de ces exploitations dans la zone.

    Les exploitations du type 2 peuvent se reproduire, mais sont également dans une situation de déficit vivrier qui risque de s'accentuer dans l'avenir. Ces exploitations sont limitées en surface (pas de terre dans la plaine, saturation des bas-fonds).. Elles ne peuvent se maintenir donc qu'en intensifiant leurs activités dans le bas-fond.. Elles auront sans doute tendance à se spécialiser dans la production de banane au détriment du maraîchage qui lui est actuellement associé.. En effet la conduite d'une bananeraie exige moins de travail que le maraîchage (productivité du travail plus élevée Cf. Figure 34) et permettra d'exploiter le potentiel de terre dont elles disposent dans le bas-fond.

    85

    Les exploitations du type 3se situent au seuil de reproduction. Elles possèdent des terres de plaine, sont équipées en traction animale et couvrent pratiquement leurs besoins vivriers. La principale contrainte est la baisse de fertilité des sols. En plus, elles ne peuvent étendre leurs cultures maraîchères (saturation du soforo). Ces exploitations doivent donc trouver des solutions pour améliorer la fertilité de leurs terres et intensifier dans les cultures pluviales. L'investissement dans le petit élevage et l'embouche bovine pour à la fois se créer des compléments de revenus et produire de la matière organique afin mieux valoriser leur koungokonoforo peut être une alternative pour enrayer la baisse des productions et augmenter les revenus de ces exploitations.

    Les exploitations du type 4 possèdent de grandes surfaces en plaine et dans les bas-fonds et sont autosuffisantes. Elles dégagent des revenus importants qui leur permettent de capitaliser, d'intensifier et d'améliorer leur cadre de vie (construction de maison en dur, motos).

    L'objectif pour les exploitations peuls reste l'augmentation du cheptel bovin par l'acquisition de nouveaux animaux. Ce qui amène à s'interroger sur l'avenir de ces élevages dans un contexte de croissance démographique, de pression foncière de raréfaction des pâturages,. L'élevage extensif peut-il se maintenir dans une zone saturée sur le plan foncier et dégradée sur le plan ressources ? Les éleveurs vont-ils s'orienter vers des activités plus intensives et moins consommatrices d'espace (embouche en stabulation)?

    5.2 PISTES D'AMÉLIORATION

    Ce diagnostic montre que les contraintes auxquelles les agriculteurs de la commune font face sont liées surtout aux problèmes de fertilité et aux difficultés d'intensification et de diversification des activités agricoles afin de couvrir les besoins vivriers et garantir les revenus tirés des activités de rente.

    Potentiellement, les surfaces destinées au maraîchage sont limitées. Tout élargissement des jardins maraîchers se fera au détriment des cultures vivrières de soforo (maïs, arachide). Le maraîchage est très exigeant en main d'oeuvre et limite l'accroissement des superficies. La faiblesse des ressources en eau au niveau des jardins (tarissement des puits en saison sèche) constitue un facteur de plus qui limite les productions maraîchères. Cependant, la proximité de Bamako fortement demandeur en produits agricoles constitue un marché porteur mais les producteurs n'ont pas le contrôle des prix imposés généralement par les revendeuses. Les produits sont écoulés à bas prix. Il pourrait donc être intéressant de réfléchir aux possibilités d'aider les agriculteurs à améliorer la commercialisation de leurs produits. Cette étude ne prétend pas donner une solution aux contraintes liées à l'écoulement des produits, mais une étude plus poussée sur les filières de commercialisation mériterait d'être menée.

    La reproduction de la fertilité des sols passe par une meilleure intégration agriculture / élevage.. Pour améliorer la fertilité des sols des exploitations du type 1 et 3 qui ne disposent pas de terres de bas-fond, l'augmentation du cheptel petits ruminants et l'embouche bovine ou ovine pourraient être une solution. Ces exploitations disposent cependant de peu de moyens financiers et n'ont pas accès au crédit. Il serait donc intéressant de mettre en place des lignes de crédit adaptées pour ces exploitations en plaçant les chefs d'exploitations (gestionnaire des animaux) comme les interlocuteurs privilégiés dans la relation avec les organismes de crédits.

    86

    Le crédit serait particulièrement bénéfique aux exploitations du type 1 dont le recours à des sources complémentaires de revenus monétaires semble conditionner la viabilité. Pour ce faire il serait intéressant d'appuyer les femmes en leur octroyant du crédit qui leur permettent de développer des activités génératrices de revenus(petit commerce par exemple). Cela lance le débat sur une intervention ciblée au profit des femmes qui participent de manière active à l'achat des vivres notamment au sein des exploitations les plus vulnérables. En effet, elles jouent un rôle important dans le maintien de ces dernières. Ce sont elles qui généralement se débrouillent au sein des ménages pour assurer les repas quotidiens en cas d'épuisement du grenier collectif.

    87

    CONCLUSION

    La contrainte du milieu naturel semble être le facteur qui conditionne l'évolution du système agraire de la commune de Safo Jadis, la mise en valeur agricole s'est fait essentiellement sur le glacis et l'abattis brûlis est alors le principal mode de gestion de la fertilité. Le système a évolué au cours de l'histoire, avec une baisse de la pluviométrie, accompagnée de périodes de sécheresse. L'accroissement démographique et la pression foncière ont entraîné par la suite une dégradation de la fertilité des sols (réduction des jachères, surexploitation des plaines), une baisse des productions céréalières et un déficit vivrier chronique qui touche une grande majorité d'exploitations.

    S'interroge t-on aussi sur le niveau de viabilité à cause du cheptel peu nombreux de la dynamique actuelle basée sur le passage de la culture itinérante sur abattis-brûlis à la culture continue. En effet seul les exploitations peul peuvent produire le fumier nécessaire à la fertilisation de leurs champs.

    Cette situation remet en cause la viabilité des systèmes de production où la diversification est limitée. En effet cette diversification est fortement conditionnée par l'accès aux bas-fonds constituant un facteur important de différenciation socio-économique des systèmes de production. Il permet de diversifier les activités agricoles (maraîchage, arboriculture fruitière), d'avoir des revenus réguliers, de compenser le déficit céréalier et éventuellement de capitaliser. Les cultures commerciales n'ont cessé de prendre de l'importance depuis les années 70 avec une gestion de plus en plus individuelle des jardins maraîchers. En effet, les revenus tirés de ces derniers sont plutôt individuels (ménage, femme âgée) et non collectifs. La tendance est à l'investissement de plus en plus intensif en travail dans les jardins et l'essentiel de la fumure organique y est transférée.

    Dans cette zone il existe deux types de villages aux caractéristiques contrastées : les villages situés sur la plaine où l'essentiel des revenus monétaires est tiré du maraîchage dans les jardins de case et les villages qui possèdent des bas-fonds et tirent leurs revenus monétaires sur l'arboriculture fruitière (banane et papaye) et sur le maraîchage (cas de Sériwala).Le maraîchage pratiqué dans toutes les systèmes de production à l'exception de celui des peuls conduit à de nouveaux flux de trésorerie qui ont toute leur importance dans la gestion de la soudure..

    Aujourd'hui, la réserve foncière communautaire est épuisée et les chefs coutumiers n'ont plus de terre à distribuer. Les SAU se rétrécissent et il n'y a plus de possibilité pour les exploitations d'accroître leurs superficies alors que la démographie et les besoins ne cessent de croître. Ce phénomène est aggravé par le morcellement et la vente des parcelles agricoles (très fréquents dans les villages limitrophes de Bamako (Falayan, Safo, Sériwala). Les terres de cette zone périurbaines sont très convoitées par les habitants de Bamako incitant les exploitations vulnérables à vendre leur terre. Ce phénomène même s'il permet à celui qui a vendu sa parcelle de disposer de revenus immédiats concourt à la réduction des surfaces agricoles et présente des risques pour l'agriculteur qui cède son principal facteur de production (la terre).

    La solution aux contraintes dont les populations de la Commune sont confrontées passe par une amélioration des conditions d'exploitation des terres pour combler le déficit vivrier. L'appui aux populations par octroi de crédits pour développer des activités d'élevage afin de

    88

    leur permettre de produire d'avantage de fumier pour fertiliser les terres, accroître la production céréalière et le revenu agricole semble être une alternative appropriée.

    89

    BIBLIOGRAPHIE.

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    SACAD/FAMV.(1994) Paysans, Systèmes et Crises . Travaux sur l'agraire haïtien 476p

    90

    TABLE DES MATIERES

    RESUME iii

    ABSTRACT iv

    REMERCIEMENTS v

    LISTE DES ABRÉVIATIONS vi

    SOMMAIRE vii

    INTRODUCTION 1

    1 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE 2

    1.1 Contexte malien: Le Mali un pays enclavé 2

    1.1.1 Approche historique : une histoire riche en bouleversement 2

    1.1.1.1 Le Mali des grands empires 2

    1.1.1.2 La période coloniale 3

    1.1.2 Milieu physique : un vaste pays aux ressources diversifiées 3

    1.1.2.1 Relief et Hydrographie 3

    1.1.2.2 Un climat contrasté 4

    1.1.3 Démographie. 5

    1.1.4 Économie 5

    1.1.4.1 Place du secteur rural 5

    1.1.4.2 Les échanges 5

    1.2 Contexte institutionnel de l'étude: 6

    1.2.1 L'aboutissement d'une démarche personnelle 6

    1.2.2 Une étude qui s'inscrit dans le cadre du Projet Agro biodiversité 6

    1.3 Démarche méthodologique 6

    1.3.1 Recherche bibliographique 6

    1.3.2 La démarche adoptée et validée 7

    1.3.3 Déroulement du travail sur le terrain. 7

    1.3.4 Délimitation et caractérisation de la zone d'étude. 8

    1.3.5 Évolution de L'histoire agraire. 10

    1.3.6 Étude des systèmes de culture et d'élevage. 10

    1.3.7 Étude des systèmes de production 11

    1.3.8 Restitution des résultats 12

    1.3.9 Limites de l'étude 12

    2 CARACTÉRISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE : LA COMMUNE RURALE DE

    SAFO 13

    2.1 Caractérisation biophysique et zonage agro-écologique 13

    2.1.1 Un climat soudano-sahélien 14

    2.1.2 Un relief assez diversifié 14

    2.1.3 Des sols tropicaux lessivés 16

    2.1.3.1 Les sols Bélé ou Bélé dougoukolo 17

    2.1.3.2 Les sols Ngakan ou Ngakan dougoukolo. 17

    2.1.3.3 Les sols dié ou Dié dougoukolo 17

    2.1.3.4 Le dougoukolofing 17

    2.1.4 Une végétation fortement soumise à l'action de l'homme 17

    2.1.5 Organisation des terroirs 18

    2.1.5.1 L'organisation du terroir villageois de Safo 18

    2.1.5.2 Le terroir villageois de Sériwale 21

    2.2 Évolution du système agraire : approche historique 26

    2.2.1 De 1800 à 1910, la période pré-coloniale : une agriculture pluviale de

    subsistance basée sur des systèmes défriche brûlis. 26

    91

    2.2.1.1 Histoire de la commune : La création des villages et les activités menées 26

    2.2.1.2 Un système basé sur la rotation céréales/légumineuse 27

    2.2.1.3 Une gestion de la fertilité qui repose sur le système défriche brûlis 27

    2.2.1.4 Les cultures pratiquées 27

    2.2.1.5 Un outillage rudimentaire 28

    2.2.1.6 Une gestion coutumière du foncier 28

    2.2.1.7 Typologie des exploitations agricoles de l'époque 28

    2.2.2 1910-1950 l'essor de la culture arachidiere : une opportunité de capitalisation

    pour les agriculteurs 28
    2.2.2.1 La traite arachidiére : début de la structuration des circuits de

    commercialisation 28

    2.2.2.2 Développement de la culture arachidiére et réduction du temps de friche 29

    2.2.2.3 L'extension des villages suite à la croissance démographique 29

    2.2.2.4 Les migrations induites par l'impulsion de la culture arachidiére 29

    2.2.2.5 L'introduction de la mangue 30

    2.2.2.6 Typologie des exploitations 30

    2.2.3 1950-1980 Le bouleversement du système agraire par l'introduction de

    nouveaux outils et la fragilisation des systèmes antérieurs avec les années de sécheresse. 30

    2.2.3.1 La charrette un moyen de transport très vite adopté 30
    2.2.3.2 La charrue : une lente introduction dans le système agraire de la commune30

    2.2.3.3 L'installation des éleveurs Peuls 31

    2.2.3.4 La sécheresse : fragilisation des systèmes 31

    2.2.3.4.1 Une exploitation abusive des ressources forestiéres 31

    2.2.3.4.2 Le début du maraîchage de rente 31

    2.2.3.4.3 Le développement des cultures sur plaines 32

    2.2.3.4.4 L'abandon des variétés à cycle long 32

    2.2.3.5 Typologie des exploitations 32

    2.2.4 1980-2006 : Le développement des cultures maraîchères et fruitieres et la

    pression foncière. 32
    2.2.4.1 Le maraîchage : un rôle important dans la constitution des revenus agricoles. 32

    2.2.4.2 Une orientation vers la plantation de banane 33

    2.2.4.3 Une pression foncière accrue en zone périurbaine 33

    2.2.4.3.1 La poussée démographique : une menace pour les terres agricoles 33

    2.2.4.3.2 La pression de la ville de Bamako : Le déclassement des terres agricoles 33

    2.2.4.3.3 L'implication des jeunes dans la vente des parcelles : un nouveau

    métier qui se crée 34

    2.2.4.4 Pré-typologie des exploitations actuelles. 34

    2.3 Conclusion 38

    3 ANALYSE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET D'ÉLEVAGE: DES PRATIQUES

    DIVERSIFIÉES 39

    3.1 Identification des différents systèmes de culture 39

    3.2 Les systèmes de culture sèche 41

    3.2.1 Les opérations culturales 41

    3.2.1.1 L'itinéraire technique du sorgho associé au niébé 41

    3.2.1.1.1 Le nettoyage 41

    3.2.1.1.2 Le labour 41

    3.2.1.1.3 Le semis 41

    92

    3.2.1.1.4 Le sarclage 42

    3.2.1.1.5 La récolte du niébé 44

    3.2.1.1.6 La récolte du sorgho 44

    3.2.1.2 L'itinéraire technique du maïs en culture pure 44

    3.2.1.2.1 Le nettoyage 44

    3.2.1.2.2 Le labour 44

    3.2.1.2.3 Le semis 44

    3.2.1.2.4 Les sarclo-désherbages 44

    3.2.1.2.5 La surveillance des parcelles 45

    3.2.1.2.6 La récolte du maïs. 45

    3.2.1.3 L'itinéraire technique de l'arachide 45

    3.2.1.3.1 Le labour 45

    3.2.1.3.2 Le semis 45

    3.2.1.3.3 Le désherbage 45

    3.2.1.3.4 La récolte 45

    3.2.2 Les systèmes de culture dans le koungokonoforo : des cultures basées

    essentiellement sur le sorgho et l'arachide 46
    3.2.2.1 Le système sorgho+niébé/sorgho+niébé/ arachide+voandzou en culture

    manuelle, (SC1) 46
    3.2.2.2 Le système sorgho+niébé/sorgho+niébé/ arachide+voandzou en culture

    mécanisée (S) 47

    3.2.2.3 Le système sorgho+niébé/sorgho+niébé en culture manuelle (SC3) 48

    3.2.3 Les systèmes de cultures dans le soforo : des systèmes de cultures plus
    intensifs 50

    3.2.3.1 Le système maïs (SC4): une culture de soudure conduite aux abords des

    concessions. 50
    3.2.3.2 Le système arachide des femmes (SC5) : une culture à forte productivité. . 51

    3.2.3.3 Le sorgho cultivé par les éleveurs Peuls (SC6) : des rendements élevés 52

    3.2.4 Comparaison des systèmes de cultures sèches 52

    3.3 Les systèmes de culture irrigués : des cultures génératrices de revenus pour les

    familles 54

    3.3.1 Les cultures maraîchères 54

    3.3.1.1 La commercialisation des produits maraîchers 54

    3.3.1.2 L'oignon : la culture la plus répandue. 57

    3.3.1.3 Le piment : une culture rémunératrice. 57

    3.3.1.4 L'aubergine 58

    3.3.1.5 Le gombo. 58

    3.3.1.6 Le concombre 58

    3.3.1.7 Le chou 59

    3.3.2 L'arboriculture fruitière : l'association banane papaye, une activité

    rémunératrice 59

    3.3.2.1 Opérations culturales de la banane 60

    3.3.2.1.1 La trouaison 60

    3.3.2.1.2 Obtention du matériel végétal 60

    3.3.2.1.3 Plantation 60

    3.3.2.1.4 La confection des planches 60

    3.3.2.1.5 Sarclages 60

    3.3.2.1.6 Le paillage. 60

    3.3.2.1.7 Réfection des planches 61

    3.3.2.1.8 Arrosage 61

    93

    3.3.2.1.9 Fertilisation 61

    3.3.2.1.10 La récolte 61

    3.3.2.2 Résultats économiques 62

    3.3.3 Comparaison des systèmes de cultures irriguées 63

    3.4 Les différents systèmes d'élevage 64

    3.4.1 Les systèmes d'élevage bovins : 64

    3.4.1.1 SE1 : Un élevage bovin peu représenté mais bien intégré aux activités agricoles 65

    3.4.1.1.1 Mode de conduite 65

    3.4.1.1.2 Gestion de la reproduction 66

    3.4.1.1.3 Les soins pratiqués 66

    3.4.1.1.4 Résultats économiques 66

    3.4.1.2 SE2 : Les boeufs de labour, une force de travail, et une épargne sur pied. 66

    3.4.1.2.1 Conduite 67

    3.4.1.2.2 Résultats économiques 67

    3.4.2 Le système d'élevage des petits ruminants : une épargne sur pied facilement

    mobilisable. 67

    3.4.2.1 Conduite des petits ruminants 68

    3.4.2.2 Gestion de la reproduction des petits ruminants 68

    3.4.2.3 Soins apportés aux petits ruminants. 68

    3.4.2.4 Résultats économiques. 68

    3.4.3 L'élevage asin : un moyen de transport très prisé 69

    3.4.3.1 Mode de conduite 69

    3.4.3.2 Résultat économique. 69

    3.4.4 L'élevage des poules, un élevage très répandu et peu exigeant 70

    3.4.4.1 Mode de conduite 70

    3.4.4.2 Résultats économiques 70

    3.4.5 Comparaison économique des différents systèmes d'élevage 70

    3.5 Conclusion sur les systèmes de culture et d'élevage 71

    4 ANALYSE DES SYSTEM ES DE PRODUCTION 72

    4.1 Organisation du travail au sein de l'exploitation agricole. 72

    4.2 Typologie des systèmes de production 73

    4.2.1 Type 1 : les exploitations vulnérables (petites structures) 73

    4.2.2 Type 2 : Les exploitations ayant diversifié sur les activités de bas-fond (petites

    structures) 75

    4.2.3 Type 3 : Exploitations équipées en traction animale et limitées en matière de

    diversification (grandes structures) 77

    4.2.4 Type 4 : Exploitations équipées et diversifiées grâce aux activités de bas-fond

    (grandes structures) 79

    4.2.5 Type 5 : Exploitations orientées vers l'élevage 81

    4.2.6 Comparaison économique des différents SP 82

    5 DISCUSSION - propositions 84

    5.1 Quel devenir pour les exploitations familiales à Safo ? 84

    5.2 Pistes d'amélioration 85

    CONCLUSION 87

    BIBLIOGRAPHIE. 89

    TABLE DES MATIERES 90

    LISTE DES ILLUSTRATIONS 94

    LISTE DES TABLEAUX 95

    ANNEXES 96

    94

    LISTE DES ILLUSTRATIONS

    Figure1. Situation du Mali en Afrique 2

    Figure2 : Les zones climatiques du Mali (2006) 4

    Figure3. Profil météorologique du Mali (1961-1990) 4

    Figure4. Plan schématique de la démarche utilisée 7

    Figure 5. Carte de la CR de Safo Erreur ! Signet non défini.

    Figure6. La commune rurale de safo 13

    Figures 7. Pluviométrie de la Commune de Safo de 2000 à 2005 14

    Figure 9. Profil d'un sol. ferrigineux tropical léssivé. 16

    Figure 10: Plan de masse du village de Safo 19

    Sources :nos enquêtes Figure 11. Organisation du terroir villageois de SAFO 21

    Figure.12 Plan de masse de Sériwala 22

    Figure 13: organisation spatiale du terroir villageois de Sériwala 23

    Figures 16. Évolution du paysage agraire de Safo 35

    Figure.18 Cycle de baisse de la production agricole de la Commune de Safo 38

    Figure 19. Diagramme ombrothermique de la Commune de Safo 39

    Figure 20: Calendrier cultural des cultures pluviales 41

    Figure 21. Labour à la charrue 43

    Figures 22. Semis en poquet sur sol dié (A) et sur sol bélé (B) dans le koungokonoforo 43

    Figure 23: Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre d'1ha du SC1 46

    Figure.24. Contribution des différentes cultures dans la constitution de la VAB du SC1 47

    Figure 25. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre du S 48

    Figure 26. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre du SC3 49

    Figure 27. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre d'une culture de maïs sur

    soforo 50
    Figure 28. Calendrier du temps de travail associé à la mise en oeuvre d'1ha d'arachide des

    femmes 51

    Figure 29. Valeur ajoutée brute par ha des systèmes de culture pluviale 53

    Figure 30. Productivité du travail des systèmes de culture pluviale 53

    Figure 31. Évolution des prix des produits maraîchers en fonction des période de l'année 55

    Figure 32. Calendrier cultural de quelques espèces maraîchères 56

    Figure 33. Itinéraires techniques : conduite d'une plantation de banane 62

    Figure 34. Valeur ajoutée brute des cultures irriguées 63

    Figure.35. Productivité du travail des cultures irriguées 63

    Figure 36. Comparaison des VAB/tête/an dégagées par les élevages de petits ruminants 69

    Figure 37. Comparaison des VAB/tête/an dégagées par les différents SE 70

    Figure 38. Constitution de la VAB du type1 74

    Figure39. Calendrier de travail de l'exploitation de type1 sur une année 75

    Figure40. Constitution de la VAB du type2 76

    Figure41. Calendrier de travail de l'exploitation de type2 sur une année 77

    Figure42. Constitution de la VAB du type3 78

    Figure43. Calendrier de travail d'une exploitation de type3 sur une année 79

    Figure44. Constitution de la VAB du type4 80

    Figure45. Calendrier de travail de l'exploitation de type4 sur une année 80

    Figure46. Constitution de la VAB du type5 82

    Figure47. Constitution de la VAB t par an et par actif des différents types 83

    Figure48. Revenu agricole par actif en fonction de la SAU par actif 83

    95

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau.1 Intensité du morcellement en fonction de la distance avec Bamako 33

    Tableau 2: systèmes de culture et milieu associé 40

    Tableau 3. Les différents marchés de la commune et les villages qu'elles polarisent 55

    96

    ANNEXES

    ANEXES1 : PLANNING DES ACTIVITES DE TRRAIN

    ETAPE PERIODE ACTIVITE METHODOLOGIE RESULTATS ATENDUS

    1 Semaine1

    (début avril)

    2 Semaine 2à

    Semaine 3

    3 Semaine 4 à

    Semaine 6

    4 Semaine 7 à

    Semaine 11

    5 Semaine 12

    à Semaine Semaine 15 14

    6

    à Semaine 16 (début août)

    - Prise de contact - Documentation - Discussion avec les responsables de la structure autour du thème et de la méthode

    - Descente dans la zone d'étude

    - Parcours de l'ensemble du territoire communal

    - Entretien avec les agriculteurs rencontrés sur le trajet

    - Rencontre avec le pédologue de l'IER

    - Analyse du paysage

    - Analyse de l'histoire de l'agriculture de la zone

    - Identification de la dynamique des groupes sociaux

    - Analyse des systèmes de culture et d'élevage - Affinage de l'histoire agraire

    - Analyse des systèmes de production - Affinage de l'histoire agraire

    - Synthèse des résultats et préparation aux restitutions et restitutions

    - Affinage de l'histoire agraire

    - Entretien avec les responsables de l'ONG Bibliographie

    - Parcours du paysage

    - Observation

    - Prise de note

    - Élaboration de schéma

    - Entretiens

    - Rencontre collective dans

    chaque village de la commune

    rurale

    - Entretiens ouverts, semi directif

    - Observation des pratiques sur les parcelles

    - Entretien avec les anciens

    - Entretien directif (agriculteurs concernés)

    - Synthèse données collectées - Enquêtes complémentaires - Confection de supports

    - Avoir une idée des activités menées par l'ONG

    97

    - Compléter la documentation - Consensus sur la méthodologie

    - Transect représentant toute la diversité rencontrée

    - Zonage agro écologique

    - Identification des grandes périodes de changement - Transect pour chaque période

    - Identification de la dynamique d'évolution des systèmes de productions - Hypothése pré typologie - Identification et caractérisation des systèmes de cultures et d'élevage - Comparaison économique - Affinage de la pré typologie Typologie et performance économique des systèmes de

    Restitutions productions

    98

    ANNEXE2 :GLOSSAIRE.

    Autoconsommation

    Part de la production agricole directement consommée sur l'exploitation ou par la famille de l'exploitant sans être vendue sur les marchés. (DUFUMIER,M) :

    Exploitations agricoles :

    Unité de production agricole dont les éléments constitutifs sont la force de travail (familiale et salariée), les surfaces agricoles, les plantations, le cheptel, les bâtiments d'exploitation, les matériels et l'outillage. C'est le lieu où le chef d'exploitation combine ces diverses ressources disponibles et met ainsi en oeuvre son système de production agricole

    Fertilité :

    Aptitude d'un milieu à fournir aux plantes les conditions et facteurs dont elles ont besoin : lumière, eau, éléments minéraux etc.

    Friche

    Parcelle non cultivée pendant plusieurs années (durée indéterminée), après des cycles de culture.

    Itinéraire technique :

    Suite logique et ordonnée d'opérations culturales appliquée à une espèce végétale cultivée (SEBILLOTE,M)

    Jachère :

    Parcelle non cultivée pendant un temps déterminé et rentrant dans une rotation avec des cultures labourées.

    Système agraire :

    L'expression théorique d'un type d'agriculture historiquement constitué, et géographiquement localisé, composé d'un écosystème cultivé caractéristique et d'un système social productif défini, celui-ci permettant d'exploiter durablement la fertilité de l'écosystème cultivé correspondant.(MAZOYER. M, ROUDART. L)

    Système de culture(SEBILLOTE. M) :

    Ensemble des modalités techniques mises en oeuvre sur des parcelles traitées de manières identiques. Chaque système de culture se définit par :

    - la nature des cultures et leur ordre de succession

    - les itinéraires techniques appliquées à ces différentes cultures

    Terroir

    Ensemble de terrain agricoles d'une même région (ou d'un même finage) présentant des caractéristiques agronomiques relativement commune et consacrées à un même type de culture. (DUFUMIER M)

    99

    ANNEXE3 : LES PRATIQUES FONCIERES DANS LA CR DE SAFO

    Les pratiques foncières dans cette zone périurbaine vont du morcellement des champs à la spéculation foncière. Il faut préciser ici, que dans le droit foncier malien, deux systèmes juridiques s'opposent : le droit coutumier que la population tente de préserver et le droit positif officiel relevant du code domanial et foncier de l'État. Selon la loi coutumière ; le chef des terres gère l'attribution des terres aux différentes familles. Chaque village est donc propriétaire coutumier des terres sur son terroir et responsable de leur répartition. Selon le droit positif, toutes les terres appartiennent à l'État et seule l'administration peut délivrer de titres de propriété, ce qu'elle fait dans l'attribution de parcelles à construire en zone périurbaine. la reconnaissance du droit coutumier n'est donc pas résolue et le morcellement des parcelles accentue l'insécurité foncière des populations habitant les zones périurbaines. Ceci est aggravé par la méconnaissance des mécanismes de déclassement des terres agricoles par la population locale.

    Le morcellement des champs

    Le morcellement est une pratique très courante dans cette zone et constitue un préalable à l'acquisition d'un titre foncier. En réalité la finalité du morcellement est de déclasser des terres agricoles pour en faire des terres destinées à la construction.

    Une parcelle morcelée est une parcelle officiellement délimitée et bornée pour être attribuée à un futur propriétaire. Les champs sont morcelés font l'objet d'un titre provisoire d'attribution (lettre d'attribution provisoire) pour la vente la vente et l'obtention d'un titre foncier par l'acquéreur.

    La décentralisation et la pression de la ville de Bamako favorisent le morcellement des champs par les propriétaires coutumiers. Un champ morcelé et délimité est donc plus facile à vendre qu'un champ relevant du droit coutumier car il fournit des garantis pour l'acquéreur. Le morcellement assure également un partage équitable des parcelles en cas d'éclatement d'une famille.

    Le processus de morcellement.

    Il est tout d'abord nécessaire d'avoir un droit coutumier sur la terre. Elle peut donc être héritée, attribuée par le chef de village, ou achetée devant témoin avec établissement de document si les contractants sont lettrés. L'acheteur ne devient pas propriétaire, mais peut revendiquer un droit d'usage qu'il peut exercer face aux tiers et non face à l'état.

    Le morcellement se fait sur demande de l'usager avec l'appui d'une agence immobilière. La demande est adressée au Préfet du cercle de Kati et au Maire de la Commune Rurale de Safo. Le chef de village en est informé. Le bornage est effectué par un géomètre après délimitation de la parcelle en présence des propriétaires voisins. Il en fait un plan qu'il envoie au Préfet du cercle.

    Ce dernier convoque le demandeur et lui délivre la lettre d'attribution provisoire précisant les dimensions de la parcelle. Les parcelles sont attribuées par 0,5 hectares (50m x 100m). Le retrait de la lettre d'attribution se fait contre le payement de 5000Fcfa. Au Mali on n'attribue plus de parcelles supérieures à 0,5 ha dans un rayon de 30km autour des grandes villes.

    100

    L'obtention de la lettre d'attribution provisoire fait basculer la situation de l'usager du droit coutumier au droit positif. L'impôt dû sur le foncier revient alors à 5000Fcfa / ha/an. L'État reste propriétaire des terres tant que le titre foncier n'est pas délivré et peu lancer une procédure d'expropriation mais doit alors dédommager l'attributaire pour les investissements réalisés sur la parcelle (plantation par exemple).

    Les frais du morcellement sont à la charge du demandeur. La société immobilière chargée du bornage peut être payée soit en espèce si le demandeur en a les moyens ou en nature (contre un lopin de terre). Les frais de morcellement ne sont pas basés sur un tarif fixe mais la délimitation d'une parcelle de 0,5 ha par un géomètre coûte environ 10000Fcfa.

    ANNEXE 4 : CARACTÉRISTIQUES DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE CULTURE PLUVIALE

    101

    S
    C

     

    successions

    fertilisati on

    Rdt(kg/ha)

    Hjr/ha

    Semence/ha

    VAB/ha

    VAB/hj

    1

    Sorgho+niébé/sorgho+niébé/a

     

    Sorgho : 700

    101

    4

    104100

    1000

     

    rachde+voandzou (manuel)

     

    Niébé : 600

     

    2

     
     
     
     
     

    Arachide:

     

    20

     
     
     
     
     

    1000

     

    4

     
     
     
     
     

    Voandzou :

     
     
     
     
     
     
     

    250

     
     
     
     

    2

    Sorgho+niébé+

    5charrette

    Sorgho : 900

    78

    4

    131880

    1560

     

    fumier/sorgho+niébé+fumier/a

    s

    Niébé : 140

     

    2

     
     
     

    rachide+voandzou (attelée)

     

    Arachide :

     

    20

     
     
     
     
     

    1200

     

    4

     
     
     
     
     

    voandzou :

     
     
     
     
     
     
     

    300

     
     
     
     

    3

    Sorgho+niébé/sorgho+niébé

     

    Sorgho : 500

    69

    6

    32150

    460

     

    (manuel)

     

    Niébé :50

     

    1,5

     
     

    4

    a

    Maïs +fumier/maïs+fumier (soforo,)

    20charrett es

    900

    74

    20

    60000

    800

    4

    b

    Maïs+fumier+engrais/maïs+fu mier+engrais (soforo )

    20charrett es

    1600

    78

    20

    87500

    1035

     
     

    100kg

     
     
     
     
     
     
     

    NPK

     
     
     
     
     

    4

    Maïs /maïs (jardin maraîcher)

     

    1300

    72

    20

    95000

    1320

    c

     
     
     
     
     
     
     

    5

    Arachide des femmes

     

    1800

    157

    75

    313000

    2000

     

    (manuel)

     
     
     
     
     
     

    6

    Sorgho cultivé par les

    40charrett

    Sorgho :

    64

    8

    93100

    1455

     

    peuls(atteléé)

    es

    1200

     

    2

     
     
     
     
     

    Niébé : 50

     
     
     
     

    102

    Prix de vente de la production et prix d'achat des semences des différentes cultures pluviales

    La vente s'effectue aussitôt après la récolte L'achat des semences se fait au mois de mai.

     

    Coût semence (Fcfa/kg)

    Vente après la récolte (Fcfa/kg)

    Sorgho

    150

    75

    Maïs

    125

    75

    Niébé

    375

    100

    Arachide coque

     

    100

    Arachide graine

    500

     

    voandzou

    500

    275

    ANNEXE 5 : DÉTERMINATION DE LA PRODUCTIVITÉ DE LA TERRE ET DU TRAVAIL DES CULTURES MARAÎCHÈRES

    CHOU(4000m2)

    103

    Opération Temps(hj) Mois

     
     

    pépiniére conf'

    planche

    1,5

    6

    octobre novembre

     

    repiquage

    4

    novembre

     

    binage

    1

    nov-janvier

     

    fum

    0,3

    déc-janvier

     

    arrosage

    33

    nov-janvier

     

    paillage

    2

    novembre janvier-

     
     

    récolte

    3

    février

    VAB/400m2 39750

    Traitement

    0,5

    déc-janvier

    VAB/HA 1987500

    total hj

    51,3

     

    VAB/HJ 775

    Calcul des consommations intermédiaires

    désignation quantité prix unitaire coût

    semence 3250

    NPK 20 300 6000

    fumier 4 250 1000

    prod phyto 2 2500 5000

    total CI 15250

    Calcul du produit brut

    désignation nb tas/réc nb récoltes prix unitaire coût

    Piment 11 2 2500 55000

    total PB 55000

    OIGNON(400m2)

    opérations

    temps(hj)

    mois

     

    Pépiniére

    1,5

    oct-déc

     

    Conf.planche

    6

    novembre

     

    Repiquage

    7

    nov-déc

     

    Sarclages

    2,5

    déc-avr

     

    Fumure

    0,5

    janv

     

    Arrosage

    50

    déc-avr

     

    Récolte

    5

    mars-avril

    VAB/400m2 102500

    Paillage

    2

    déc

    VAB/HA 2562500

    Total

    74,5

     

    VAB/HJ 1376

    Calcul des consommations intermédiaires

    Désignation

    Quantité

    Prix unitaire Coût

    semence

    150

    55

    8250

    NPK

    10

    300

    3000

    urée

    2,5

    325

    812,5

    fumier

    2

    250

    500

    total CI

     
     

    12062,5

    Calcul du produit brut

    vente ap vente ap

    recolte(kg) réc conservé perte 10% cons

    500 100 400 40 360

    quantité(kg) prix unitaire recettes

    vente aprés récolte 100 125 12500

    vente aprés conservation 360 250 90000

    P B 102500

    Aubergine (400m2)

    104

    Opération

     

    Temps(hj)

    Mois

     

    fumier

    0

    mars

     

    pépiniére conf'

    planche

    1

    6

    mars avril

     

    repiquage

    0,2

    avril

     

    sarclo-

     
     
     

    binage

    1

    avril-août

     

    fum

    1,5

    avril

     

    arrosage

    60

    continu

     

    paillage

    2

    avril

     

    récolte

    4,3

    juin-août

    VAB/400m2 123250

    Traitement

    2

    avril-août

    VAB/hj 1580

    total hj

    78

     

    VAB/ha 3081250

    Calcul des consommations intermédiaires

     

    prix

    désignation quantité unitaire coût

     

    NPK 40 300

    12000

    urée 10 325

    3250

    prod phyto 2 2500

    5000

    fumier 2charettes 250

    500

    total CI

    20750

    Calcul du produit but

    désignation

    nb

    sacs/réc

    nb récoltes

    prix unitaire

    toal

    Aubergine

    6

    12

    2000

    144000

    total PB 144000

    Piment(400m2)

    Opération

    Temps(hj)

    Mois

     

    pépiniére conf'

    planche

    1

    6

    oct janv

     

    repiquage

    0,2

    janv

     

    sarclo-

     
     
     

    binage

    0,5

    janv-juil

     

    fum

    1,5

    janv

     

    arrosage

    47

    janv-juil

     

    paillage

    2

    janv

     

    récolte

    24

    avr-juil

    VAB/400m2 344250

    Traitement

    2

    fév-juil

    VAB/HA 8606250

    total hj 84,2

    VAB/HJ 4088

    Calcul des consommations intermédiaires

     
     

    prix

    désignation

    quantité

    unitaire coût

    semence

     

    NPK 25 300

    7500

    urée 10 325

    3250

    prod phyto 2 2500

    5000

    total CI

    15750

    Calcul du produit brut

    désignation

    nb

    sacs/réc

    nb récoltes

    prix unitaire

    coût

    Piment

    5

    12

    6000

    360000

    total PB 360000

    GOMBO(150m2)

     

    Opération

    Temps(hj)

    Mois

    conf'

     
     

    planche

    2

    mars

     

    semis

    0,07

    mars

     

    sarclages

    0,2

    mars&avril

     

    fum

    0,7

    mars

     

    récolte

    7

    mai-juil

     

    arrosage

    15

    mars-juil

     

    paillage

    1

    mars

     

    total

    25,97

     
     

    Calcul du produit brut

    Désignation

    quantité

    prix unitaire

    coût

    semence

     
     

    300

    NPK

    10

    300

    3000

    urée

    traitement

    5

    325

    1625

    2500

    fumier

    1

    250

    250

    total CI 7675

    Calcul du produit brut

     

    qté

     

    prix

     

    désignation

    /récolte

    nb récolte

    unitaire

    coût

    Gombo

    1sac

    30

    3000

    90000

    total PB 90000

    VAB/150m2 82325

     

    VAB/HJ 3170

     

    VAB/ha 5488333

     

    Concombre (400m2)

     

    Opération

    Temps(hj)

    Mois

    Conf'

     
     

    planche

    6

    février

     

    semis

    0,2

    février février &

     

    fum

    0,2

    mars

     

    sarcl-binage

    0,5

    février

     

    paillage

    0

    mars

     

    arrosage

    32

    février-avril

     

    traitement

    1

    mars-avril

     

    récolte

    1

    mars-avril

     

    toal hj 40,9

     

    Consommations intermédiaires

     
     

    prix

     

    désignation

    quantité

    unitaire

    coût

    NPK

    15

    300

    4500

    urée

    3

    325

    975

    prod phyto

    0,5

    2500

    1250

    total CI 6725

    Calcul du produit brut

    désignation

    nb

    sacs/réc

    nb récoltes

    prix unitaire

    coût

    Piment

    6

    4

    2500

    60000

    total PB 60000

    VAB/400m2 53275

     

    VAB/HA 1331875

    VAB/HJ 1302,56724

    105

    ANNEXE 6 :DÉTERMINATION DE LA PRODUCTIVITÉ DE L'ASSOCIATION BANANE/PAPAYE

    106

    Banane+papaye(0,16ha)

     

    Opération

    Temps

    Trouaison

    4

    fum de fonds

    3

    enlévement

    3

    plantation

    2

    confection pl

    4

    fum

    1

    refect'planch

    3

    paillage

    13,3

    récolte

    15

    arrosage

    24

    Total hj/an 72,3

    Calcul des consommations intermédiaires

    51600 90000 97500 1500

    /an

     

    prix

     

    désignation

    unitaire

    quantié coût

    carburant

     

    600

    86

     

    NPK

     

    300

    300

     

    UREE

     

    325

    300

     

    Fumier

     

    6

    250

     

    total CI/an

    240600

    Calcul du produits brut

    récolte/mois

    nb mois réc

    récolte total

    prix unitaire

    coût

    culture

    500

    8

    12

    3

    6000

    24

    100

    3000

    600000

    72000

    Banane Papaye

    PB 672000

    VAB/0,16HA

    672000

    VAB/HJ

    5966,80498

    VAB/HA/an

    2696250

    ANNEX 7 : DÉTAILS DES CALCULS ÉCONOMIQUES DES SYSTÈMES D'ÉLEVAGE

    106

    Elévage bovin

    Vache :

    Durée de gestation 9

    Nombre de mise bas/an 0,7

    Nombre de petits/mise bas 1

    Taux de mortalité jeunes 0,15

    PN post - sevrage 0,60

    Age à la reproduction 4

    Age à la

    réforme 15

    prix femelle reproductrice 80000

    prix femelle réforme 40000

    Age à la vente de jeunes 5

    Prix vente jeunes 110000

    Taux de mortalité adulte 0,06

    PN à la vente 0,56

    Productivité numérique post sevrage= nombre de mise bas/an x nombre de

    petits/mise bas x (1-tx mortalité jeunes) 0,60

    Productivité numérique à la vente=

    PN post sevrage x (1-tx mortalité adulte) 0,56

    Calcul de la production laitiére Production de lait:

    hivernage(juin à octobre): 1,5 litre

    novembre: 0,7 litre

    décembre à mai: 0,5 litre

    soit une production moyenne en saison séche de: 0,55 litre

    Durée de lactation: 6mois

    75% des vaches vêlent chaque année

    80% des mises bas ont lieu pendant l'hivernage(juin à octobre)

    20% des mises bas ont lieu pendant la saison séche(novembre à mai)

    Production annuelle =

    [(production jounraliére en hivernage x nb jours x nb mois x

    pourcentage

    vache vêlante x taux mise bas) + (production journaliére saisn séche x

    mois de l'année ]x nb de mois de lactation =

    [(1,55 x 30 x 5 x 0,75 x 0,8) + (0,55 x 30 x 5

    x 0,2 x 0,75) / 12] x 6

    production annuelle = 76 litres de lait/vache/an

    Prix du lait à Safo : 250Fcfa/litre

    Vente de lait par

    vache:19040Fcfa/vache/an

    107

    Calcul du PB par vache sur 11ans

    achat vache de 4ans : 80000

    vente vache de réforme : 50000

    vente des jeunes à 5ans : PN à la vente x nb années x prix de vente

    = 0,56 x 11 x 110000 = 677600Fcfa vente de lait : vente lait/an x 11 = 19040 x 11 = 209450Fcfa/vache/an

    PB sur 11 ans = coût de la vache (vente - achat)+produit de la vache (lait+jeune) = ((50000 - 80000) + 209450 +677600 = 857050Fcfa

    PB/vache/an : 77900Fcfa

    Calcul des consommations intermédiaires

    Alimentation mère de décembre à mai:

    décembre à mai : 0,5 kg de tourteau + 0,5 kg de son de mil/vache/jour

    1sac de 50kg de tourteau = 3500Fcfa entre décembre à février

    1sac de 50kg de tourteau = 4250Fcfa entre mars et mai

    1sac de 50kg son de mil = 1250Fcfa

    coût du tourteau : 6975Fcfa

    Coût du son : 4500Fcfa

    coût alimentation mère : 11475Fcfa

    Alimentation Jeunes de décembre à mai:

    décembre à mai : 0,5 kg de grain de coton/tête/jour

    1sac de grain de coton de 80kg: 3000

    coût grain de coton pour les jeunes:3375Fcfa/tête/an

    soin veto/tête/an : 1300Fcfa

    salaire des bergers : 300Fcfa/tête/mois

    CI/vache sur 11 ans

    Aliment mère: coût alimentation x nb années = 11475 x 11 =126225Fcfa Aliment jeunes:PN x nb mise bas x années alimentation x coût aliment x nb années = 0,56 x 11 x 5 x 3375 = 103950

    Soins veto mère = coût soins annuels x nb années = 1300x11=14300Fcfa

    Soins veto jeunes = PN x nb années de soins x coût soins x nb années px°= 0,56 x 5 x 1300 x11 = 40040Fcfa

    CI/vache sur 11ans avec sa progéniture : 284515Fcfa CI/vache/an : 25865 Fcfa

    Calcul salaire berger:

    gardiennage mère : salaire mensuel x 12 x nb années

    = 300 x 12 x 11= 39600Fcfa

    gardiennage des jeunes : PN x nb mise bas x salaire mensuel x 12 x

    nb années

    gardé = 0,56 X 11x 300 x 12 x 4 = 88 700Fcfa
    Salaire du berger sur 11ans: 128300

    Salaire annuel du berger: 10700/vache gardée reproductrice/an

    Calcul de la VAB = PB - CI VAB/vache/an = 52035cfa

    108

    VAB/vache/an - salaires = 52035 - 10700 = 41335Fcfa

    Elevage des poules

    Age à la reproduction 5mois

    Nombre de portée/an 3,7

    Nombre poussins/ portée 10

    Taux de mortalité jeunes 0,6

    taux de mortalité adultes 0,3

    Age à la vente 6mois

    Prix de vente 1250

    Age de la réforme 3ans

    Productivité numérique à la vente:

    nombre de portée/an x nombre poussins/portée x

    (1 - taux mortalité jeunes) x (1 - taux mortalité adulte) =

    3,7 x 10 x (1-0,6) x (1 - 0,3) = 10,36

    Calcul du produit brut sur 2ans:

    achat poule reproductrice : 1250

    vente poule à la réforme : 2000

    Vente poulets : PN à la vente x nb années x prix de

    vente= 10,36 x 2 x 1250 = 25900

    PB sur 2ans: vente réforme - achat reproductrice + vente poulets

    PB sur 2 ans = 26650

    PB/an = 13325

    Calcul des consommations intermédiaires sur 2ans vaccination poule: 200 x 2 = 400

    vaccination poulets: PN à la vente x nb années x nb

    années vaccination x coût annuel vaccination

    = 15,54 x 2 x 0,5 x 400= 6216

    CI sur 2ans = vaccination poule + vaccination poulets= 6616 CI/an : 3308Fcfa

    VAB/an/poule : 10017 Fcfa

    109

    Elevage des petits ruminants

    CAPRINS

    Durée de gestation

    6mois

    OVINS

    Durée de gestation

    6mois

    Nombre de mise bas/an

    1,7

    Nombre de mise bas/an

    1,7

    Nombre de petits/mise bas

    2

    Nombre de petits/mise bas

    1

    Taux de mortalité jeunes

    0,25

    Taux de mortalité jeunes

    0,25

    PN post - sevrage

    2,55

    PN post - sevrage

    1,28

    Age à la reproduction

    1an

    Age à la reproduction

    1an

    Age à la réforme

    7

    Age à la réforme

    7

    prix femelle reproductrice

    10000

    prix femelle reproductrice

    13000

    prix femelle réforme

    15000

    prix femelle réforme

    12000

    Age à la vente de jeunes

    2

    Age à la vente de jeunes

    18mois

    Prix vente jeunes

    10000

    Prix vente jeunes

    15000

    Taux de mortalité adulte

    0,1

    Taux de mortalité adulte

    0,1

    Productivité numérique post sevrage= Productivité numérique post sevrage=

    nombre de mise bas/an x nombre de nombre de mise bas/an x nombre de

    petits/mise bas x (1-tx mortalité jeunes) petits/mise bas x (1-tx mortalité jeunes)

    PN post sevrage =2,55 = 1,28

    Productivité numérique à la vente= Productivité numérique à la vente=

    PN post sevrage x (1-tx mortalité adulte) PN post sevrage x (1-tx mortalité adulte)

    = 2,55 x 0,9 = 2,3 = 1,15

    Calcul du PB sur 6ans Calcul du PB sur 6ans

    Achat mére : - 10000 Achat mére : - 13000

    Vente à la réforme : 15000 Vente à la réforme : 12000

    Vente jeunes : PN à la vente x nb année Vente jeunes : PN à la vente x nb année

    x prix vente= 2,3 x 6 x x prix vente= 2,3 x 6 x

    10000 = 138000Fcfa 15000 = 1035000Fcfa

    PB sur 6ans: 138000Fcfa PB sur 6ans: 103500Fcfa

    PB / an: 23000Fcfa PB / an: 17250Fcfa

    Calcul consommations intermédiares Calcul consommations intermédiares

    sur 6ans sur 6ans

    Soins vétérinaire mére : soins annuels x Soins vétérinaire mére : soins annuels x

    nb années= 300 x nb années = 500 x

    6=1800 6=3000

    Soins véto jeunes = PN à la vente x nb Soins vétérinaires jeunes = PN à la vente

    x nb années x coûts

    années x coûts soins soins

    annuels x nb années de annuels x nb années de

    de soins = 8280 soins = 5175F cfa

    CI sur 6 ans:

    10080

    CI sur 6 ans:

    8175

    CI/an :

    1680

    CI/an :

    1360

    VAB/mére :

    21320

    VAB/mére :

    15900

    110

    Elevage des animaux de trait

    ASIN BOEUF DE LABOUR

    Nombre de mise bas/an 1 Age de début de travail 5

    Nombre de petits/mise bas 1 Nombre d'années de travail 5

    Taux de mortalité jeunes 0,3 Age à la réforme 10

    PN post - sevrage Prix au début du travail 80000

    Age à la reproduction 2ans Prix à la réforme 165000

    Age à la réforme 12

    prix femelle reproductrice 25000 PB sur 5ans:

    prix femelle réforme 0 Achat au début du travail -80000

    Age à la vente de jeunes 3 Vente à la réforme 165000

    Prix vente jeunes 30000 PB sur 5ans: 85000

    Taux de mortalité adulte 0,1 PB /an: 17000

    Consommations intermédiaires :

    calcul du produit brut sur 10ans soins vétérinaires 3000

    Achat mére 25000 tourteaux pendant la saison séche

    vente réforme : 0 (févier à mai) à raison de

    100kg / Tête /an:

    Vente jeunes : PN x nb mise bas x prix 8500 8500
    vente x (1-tx mortalité

    adul CI / an 11500
    -te = 189000Fcfa

    PB sur 10ans = 164000F cfa VAB / an 5500
    PB/an = 16400F cfa

    Consommations intermédiaires sur 10ans

    soins vétérinaires mére = soins annuels

    x nb années = 10000

    x10

    = 10000Fcfa

    soins vétérinaires jeunes = soins annuels

    x nb mise bas x PN à

    la

    vente = 6300Fcfa

    CI sur 10ans : 16300Fcfa

    CI/an : 1630

    VAB/mére : 14770

    Pour les mâles :

    Age de début de travail : 5ans

    Age à la réforme : 11ans

    Prix d'un mâles de 5 ans: 55000Fcfa Prix d'un mâles à la réforme: 0Fcfa Nb années de travail : 6 ans

    Calcul du PB sur 6 ans Achat mâle -

    55000Fcfa 55000Fcfa
    PB sur 6 ans: - 55000Fcfa

    PB / an: - 9160Fcfa

    111

    Consommations intermédiaires soins vétérinaire : 1000Fcfa CI /an : 1000Fcfa

    VAB /an : - 10160Fcfa

    VAB moyenne par âne et par an : (VAB/mâle/an + VAB/femelle/an) /2 : VAB/ âne /an = 2305Fcfa

    112

    ANNEXE 8 : CARACTÉRISTIQUES DES SYTÉMES DE PRODUCTION

    Structure d'exploitation

    Type1

    Type2

    Type3

    Type4

    Type5

    nb actifs

    6

    7

    8

    11

    3

    SAU

    2,56

    3,61

    5,2

    8,08

    4

    SAU/actif

    0,43

    0,52

    0,65

    0,73

    1,33

    Équipements

     
     
     
     
     

    Charrue

     
     

    1

    1

    1

    multiculteur

     
     

    1

    1

    1

    brouette

     
     

    1

    1

    1

    daba

    3

    6

    7

    20

    3

    houe

    3

    6

    7

    10

    2

    binettes

    3

    6

    5

    5

     

    panier

    4

    8

    6

    10

     

    vélo

    1

    2

    2

    2

    1

    moto

     

    1

    1

    2

    1

    charrette

     

    1

    1

    1

    1

    joug

     
     

    1

    1

    2

    machette

    2

    3

    5

    3

    3

    coupe coupe

    1

    1

    2

    2

     

    pulvérisateur

     

    1

     

    1

     

    motopompe

     

    1

     

    1

     

    arrosoirs

     
     

    1

     
     

    pelle

    1

    2

    2

    2

    1

    Systémes de culture

     
     
     
     
     

    SC1

    2

     
     
     
     

    S

     
     

    3

    4

     

    SC3

     

    2,5

    1

    2

     

    SC4a

    0,25

     

    0,3

     
     

    SC4b

     

    0,25

    0,25

    0,25

     

    SC4c

     

    0,25

     

    0,5

    0,5

    SC5

    0,25

     

    0,5

    0,5

     

    SC6

     
     
     
     

    3,5

    maraîchage

    0,06

    0,7 0,15 0,8

     

    papaye associée

    associée associée associée

    associée

    banane

     

    0,4

     

    0,6

     

    Systémes délevage

     
     
     
     
     

    SE1

     
     
     
     

    20

    SE2

     
     

    2

    2

    4

    SE3

     
     

    2

    2

    10

    SE4

    3

    5

    8

    6

     

    SE5

     

    1

    2

    2

    2

    SE6

    5

    7

    15

    10

    20

    Performances éonomiques

     
     
     
     
     

    VAN/ha

    207939

    429212

    181013

    472767

    336000

    RA/actif

    86221

    207600

    120950

    301157

    213000

    113

    ANNEXE 9 : CALCUL DU SEUIL DE SURVIE

    NOM

    Actifs BAN

     

    BAN/actif

    Daouda DIARRA

    5

    8

    1,6

    Konéké Coulibaly

    9

    16

    1,8

    Mamadou Coulibaly

    11

    18,7

    1,7

    Yaranga Coulibaly

    6

    10,8

    1,8

    Zoumana konaté

    13

    31,46

    2,4

    Madou Traoré

    6

    10,2

    1,7

    Amadou Kané

    2

    7,5

    3,75

    Diouma Kané

    5

    11,5

    2,3

    Mamari KANÉ

    4

    9

    2,25

    Birima Coulibaly

    4

    8

    2

    Sétigui Coulibaly

    11

    14

    1,27

    Modibo Bah

    3

    8,5

    2,83

    Sékou Bah

    4

    13

    3,25

    Moussa Kané

    7

    15,5

    2,21

    Gougna Traoré

    5

    9

    1,8

    Maniang Kané

    5

    10

    2

    Bougou Coulibaly

    6

    8,5

    1,42

    Soma kané

    18

    28,5

    1,58

    Moriba Coulibaly

    3

    9,5

    3,17

    Sirima Traoré

    19,00

    29

    1,53

    Krossé

     
     
     

    Kané

    4

    10,5

    2,63

    Seydou Kané

    8

    14

    1,75

    Ndji Traoré

    2

    4

    2

    Molibali Coulibaly

    19

    32

    1,68

    Samourou Bah

    5

    18,5

    3,7

    Yaya Bah

    10

    14,5

    1,45

    Idrissa Traoré

    2

    9

    4,5

    Soungalou Coulibaly

    12

    25,5

    2,13

    BAN moyenne/actif

     
     

    2,2

    désignation

    quantié

    fréquence

    prix unitaire

    coût

    condiments

    1

    365

    75

    27375

    céréales

    0,5

    365

    100

    18250

    habillement

    2

    1

    12000

    24000

    santé

    1

    4

    2000

    8000

    total

     
     
     

    77625

    BAN/actif 2,2

    Seuil de survie = 2,2 x 77625= 170775

    114

    ANNEXE 10 : DÉTERMINATION DE L'AMORTISSEMENT DE L'ÉQUIPEMENT AGRICOLE

    désignation

    prix unitaire

    durée de vie

    amort /an

    pique

    2000

    3

    667

    Charrue

    17500

    20

    875

    multiculteur

    22500

    20

    1125

    brouette

    15000

    10

    1500

    boeuf de lab'

    65000

    10

    6500

    Ane

    50000

    11

    4545

    daba

    1500

    3

    500

    houe

    600

    3

    200

    binettes

    250

    3

    83

    panier

    750

    3

    250

    vélo

    45000

    15

    3000

    moto

    345000

    15

    23000

    charrette

    100000

    30

    3333

    joug

    3000

    10

    300

    machette

    1500

    3

    500

    coupe coupe

    1000

    3

    333

    pulvérisateur

    40000

    15

    2667

    motopompe

    245000

    6

    40833






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus