Diagnostic agraire en zone périurbaine
de Bamako: cas de la Commune rurale de
Safo
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Conseil et Accompagnement des Initiatives à la
Base
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i
Mémoire présenté par :
NDIAYE Serigne Abdou Aziz
En vue de l'obtention du
DIPLÔME D'AGRONOMIE TROPICALE DU CNEARC
Directeur de mémoire : Jacques.
RIPOCHE
Maître de stage : Moussa. DIABATE
Octobre 2006
Diagnostic agraire en zone périurbaine
de Bamako: cas de la Commune Rurale
de Safo
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Conseil et Accompagnement des Initiatives à la
Base
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ii
Mémoire présenté par :
NDIAYE Serigne Abdou Aziz
En vue de l'obtention du
DIPLÔME D'AGRONOMIE TROPICALE DU CNEARC
Directeur de mémoire : Jacques. RIPOCHE
Maître de stage : Moussa. DIABATE
Membres du Jury : Pascale MAÏZI,
CNEARC
Patrick DUGUÉ, CIRAD
Jacques RIPOCHE, CNEARC Octobre 2006
iii
RESUME
Ce document est le résultat de 4 mois de travail au
sein de l'ONG CAB pour conduire une étude systèmes agraires dans
la Commune rurale de Safo à 14km au nord-est de Bamako.
Située en zone soudano-sahélienne, la commune de
Safo bénéficie d'une pluviométrie comprise entre 650 et
750mm. Le relief marqué par le prolongement des monts mandingues se
caractérise par une succession de plateaux cuirassés, de glacis,
de petites plaines et de bas-fonds. Les principales cultures pluviales
pratiquées sont les céréales et l'arachide.
La commune connaît depuis la sécheresse des
années 70 une transformation profonde de son système agraire. Le
déficit pluviométrique et la baisse du cheptel ont fortement
dégradé la fertilité des sols et entraîné une
baisse sans précédent de la production agricole. La croissance
démographique et la pression foncière exercée par la ville
de Bamako ont contribué aussi à une réduction des
superficies cultivables sur les zones exondées Les cultures commerciales
qui se sont développées par la suite dans les jardins de case et
les bas-fonds (maraîchage, arboriculture) constituent un palliatif au
déficit vivrier et la principale source de revenus monétaires des
agriculteurs.
Dans ce contexte, l'enjeu de l'étude est d'analyser les
stratégies développées par les agriculteurs pour assurer
leur sécurité alimentaire et viabiliser leurs systèmes de
production.
L'enquête a permis d'identifier 5 catégories
d'agriculteurs dont les revenus dépendent fortement du disponible
foncier sur la plaine et de l'accès aux bas-fonds pour diversifier et
intensifier leurs productions. En effet l'arboriculture et le maraîchage
sont le moyen pour ces exploitations de dépasser le seuil de survie.
Cette étude montre ainsi la nécessité d'accompagner les
agriculteurs les plus vulnérables pour assurer la viabilité de
leur système. L'octroi de crédits petit élevage pour
améliorer le niveau de fertilisation des sols, d'épargne sur
pied, de même que l'organisation des circuits de commercialisation des
fruits et légumes sont quelques pistes sur lesquelles pourront s'appuyer
les interventions futures dans la Commune de Safo.
Mots clés : système agraire,
sécheresse, systèmes de production,
déficit vivrier,
fertilité, pression foncière, cultures
céréalières,
maraîchage, arboriculture, Mali
iv
ABSTRACT
This document is the training period result during 4 months
within to NGO CAB, for leading an agrarian system study in Safo rural commune,
situated to 14 km in north-west of Bamako.
It is situated in soudanian climate, Safo commune takes
advantage of rainfall, hesitated between 650 and 750 mm. The relief is marked
by the Madingues Mounts characterized a succession of plateau, slopes, small
plains and sleazy areas. The mains rain crops are cereal crops and
groundnuts.
The commune knows changes of its agrarian system since the
seventies drought. The rainfall deficit and the livestock decreasing has been
brought fertility degradation and an important production decreasing. Also, the
population growth and the land pressure exerted by Bamako city contributed to
reduce useable surface land on arable areas. Commercial crop that are developed
following in house gardens and sleazy areas (market garden, arboriculture)
replaced the food deficit and constituted the main cash income farming.
In this context, the study stakes is to analyze strategies
developed by farmers to assure food security and farming sustainability.
The field work had allowed to identify 5 kinds of farmers that
incomes dependent greatly to the land availability in the plain and sleazy area
access to diversify and intensify their productions. Indeed, the arboriculture
and the market garden are the means to pass the standard level of survival.
Also, this study shows that it is necessary to go with poorest farmers for
assuring their farming system sustainability. To give small ruminants credit
farmers, and to organize the producers for commercialization of their
productions are the ways that could be develop in future interventions in Safo
commune.
Key words: agrarian system, drought, farming system,
food deficit, fertility, land pressure, cereals, market garden, arboriculture,
Mali.
v
REMERCIEMENTS
Qu'il me soit ici permis de remercier toutes les personnes qui
ont contribué à la réalisation de ce travail.
J'exprime ma profonde reconnaissance à Moussa DIABATE
président du CAB, pour son hospitalité, sa disponibilité
et sa contribution active au bon déroulement de ce stage. A travers lui,
je remercie tous les membres de l'ONG pour leur accueil. Je ne pourrais
continuer sans saluer Bomba qui m'a servi de guide et d'interprète. Il a
toujours su garder sa bonne humeur malgré les conditions de travail pas
toujours faciles.
Je voudrais témoigner ma gratitude à Monsieur J.
RIPOCHE dont les commentaires, les conseils et les enseignements
méthodologiques m'ont été si précieux.
Je remercie vivement le Maire de Safo, les agriculteurs de la
commune et particulièrement ceux des villages de Safo et de
Sériwala pour leur accueil leur enthousiasme et l'intérêt
qu'ils ont montré pour cette étude. Je pense également
à mon logeur Mr DIARRA, au Directeur de l'école communautaire de
Sériwala, à Dramane, Djité, Solo, Salif, à
l'équipe spurilline, à tous ceux qui m'ont aidé dans
l'interprétation, je dis, grand merci.
Je n'oublie pas Mr Lansana DIONI pédologue à
l'IER de Bamako pour le temps qu'il m'a consacré. Mes remerciements
à M COULIBALY qui nous a mis en relation avec le CAB.
Je ne saurais terminer sans remercier mes parents et mon
épouse pour leur réconfort. Merci de m'avoir mis sur la bonne
voie !
vi
LISTE DES ABRÉVIATIONS
CAB : Conseil et Appui des Initiatives à la Base
CNEARC : Centre National d'Etudes Agronomiques des
Régions Chaudes
CR : Commune Rural
ESAT : Etudes Supérieures d'Agronomie Tropicale
ONG : Organisation Non gouvernementale
PPA : Projet de Promotion de l'Agrobiodiversité
RA : Revenu agricole
SoS USC : Comité de Service Unitaire du Canada
SC : Système de culture
SC : Système d'élevage
SP : Système de production
vii
SOMMAIRE
RESUME iii
ABSTRACT iv
REMERCIEMENTS v
LISTE DES ABRÉVIATIONS vi
SOMMAIRE vii
INTRODUCTION 1
1 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE 2
1.1 Contexte malien: Le Mali un pays enclavé 2
1.2 Contexte institutionnel de l'étude: 6
1.3 Démarche méthodologique 6
2 CARACTÉRISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE : LA COMMUNE
RURALE DE
SAFO 13
2.1 Caractérisation biophysique et zonage
agro-écologique 13
2.2 Évolution du système agraire : approche
historique 26
2.3 Conclusion 38
3 ANALYSE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET D'ÉLEVAGE: DES
PRATIQUES
DIVERSIFIÉES 39
3.1 Identification des différents systèmes de
culture 39
3.2 Les systèmes de culture sèche 41
3.3 Les systèmes de culture irrigués : des cultures
génératrices de revenus pour les
familles 54
3.4 Les différents systèmes d'élevage 64
3.5 Conclusion sur les systèmes de culture et
d'élevage 71
4 ANALYSE DES SYSTEM ES DE PRODUCTION 72
4.1 Organisation du travail au sein de l'exploitation agricole.
72
4.2 Typologie des systèmes de production 73
5 DISCUSSION - propositions 84
5.1 Quel devenir pour les exploitations familiales à Safo
? 84
5.2 Pistes d'amélioration 85
CONCLUSION 87
BIBLIOGRAPHIE. 89
TABLE DES MATIERES 90
LISTE DES ILLUSTRATIONS 94
LISTE DES TABLEAUX 95
ANNEXES 96
1
INTRODUCTION
Avec une superficie estimée à 1 241 238 km
2, le Mali est le pays le plus vaste de l'Afrique occidentale. C'est
un pays enclavé, dépourvu de façade maritime qui
dépend étroitement des pays côtiers limitrophes Le secteur
agro-pastoral occupe une place importante dans l'économie,
représente 45% du PIB et assure le revenu de 80% de la population. Les
cultures vivrières occupent la majeure partie des surfaces
cultivées et se pratiquent sous des conditions climatiques de plus en
plus contraignantes. Les céréales (sorgho maïs mil)
constituent la base alimentaire des populations.
La Commune Rurale de Safo, située à une
quinzaine de km au nord-est de Bamako, constitue aujourd'hui un espace
périurbain très convoité. La croissance
démographique et la pression de la ville de Bamako ont fortement
réduit les surfaces cultivables et ont contribué à la
dégradation des ressources et à la baisse de la fertilité
des sols. Pour compenser cette baisse des superficies et de fertilité,
les agriculteurs de cette zone se sont orientés vers des
activités de diversification (maraîchage et cultures
fruitières) qui se sont développées par l'intensification
et la mise en valeur des bas-fonds et qui bénéficient de
débouchés avec la proximité de la capitale.
Dans ce contexte, un certain nombre de questions se posent
quant à l'avenir de l'agriculture dans cette zone et aux perspectives
offertes aux exploitations familiales qui vivent de cette activité.. Le
diagnostic réalisé à travers cette étude vise donc
à analyser les réalités agraires de cette commune et
à étudier le fonctionnement des systèmes de production
agricole, afin de faire ressortir les atouts et contraintes et de comprendre
les stratégies développées par les agriculteurs dans le
contexte actuel.
Dans une première partie nous développerons le
contexte général de l'étude, et la démarche suivie.
La deuxième partie sera consacrée à la
caractérisation de la zone d'étude et de son histoire pour en
comprendre le mode d'exploitation actuel et la diversité des pratiques..
La troisième partie s'attachera à décrire les pratiques
paysannes et à analyser les performances des systèmes de culture
et d'élevage présents en expliquant leur logique. Enfin, nous
verrons dans une quatrième partie comment ces systèmes sont
combinés au sein des exploitations agricoles et comment ces
dernières se différencient dans le cadre d'une typologie des
systèmes de production.
L'ensemble de ce travail doit permettre d'appréhender
les perspectives d'évolution du système agraire dans la Commune
Rurale de Safo et les alternatives en matière d'appui.
2
1 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE
1.1 CONTEXTE MALIEN: LE MALI UN PAYS ENCLAVÉ
Le Mali, traversé par le tropique du Cancer, est un pays
enclavé, sans accès à la mer. Il est bordé par
l'Algérie au nord-est, le Niger au sud-est, le Burkina, la Côte
d'Ivoire et la Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie
à l'ouest.
Figure1. Situation du Mali en Afrique
1.1.1 Approche historique : une histoire riche en
bouleversement
Le Mali est un pays de vieille civilisation et berceau de
plusieurs empires. Il tient son nom de l'Etat qui, dans l'Afrique de l'ouest a
le plus fasciné son époque, l'Empire du Mali.
1.1.1.1 Le Mali des grands empires
Le commerce transsaharien du sel et de l'or fonde la
prospérité de l'empire du Ghana, érigé par les
Soninké, vers le Ve siècle apr. J-.C., dans la
région du Soudan occidental, entre les fleuves Niger et
Sénégal. En 1076, l'empire succombe sous les coups des
Almoravides berbères, qui ont entrepris l'islamisation de l'Afrique
occidentale. C'est à cette époque que les Bambara
s'établissent dans la région. Au XIIIe siècle,
le Ghana, redevenu un royaume est absorbé par l'empire du Mali, qui
contrôle les gisements aurifères du
Haut-Sénégal-Niger et
3
qui, à son apogée, sous le règne de
Kankan Moussa, étend son influence sur toute la savane de l'Ouest
africain, jusqu'à l'Atlantique. L'empire du Mali s'efface au
XVe siècle, au profit du royaume de Gao. Les armées de
Sonni Ali, puis d'Askia Mohammed diffusent l'islam à travers la savane
et donnent à Tombouctou son rayonnement. Au maximum de son extension, le
royaume de Gao, devenu l'Empire songhai, couvre la plus grande partie du Mali
moderne, englobe à l'ouest les territoires de l'actuelle Guinée
et étend son influence jusqu'à Kano, au nord du Nigeria.
Durant les XVIIe et XVIIIe
siècles, le territoire malien est morcelé en plusieurs petits
États, dont celui de Ségou fondé par les Bambara.
1.1.1.2 La période coloniale
Suite à la conquête française, le Mali,
une partie de la Mauritanie, du Burkina et du Niger actuel sont
intégrés à l'Afrique-Occidentale française. En
1904, ces territoires forment la colonie du Haut-Sénégal-Niger,
dont la capitale est Bamako. Elle devient, en 1920, le Soudan français
après que la Haute-Volta (aujourd'hui Burkina) en eut été
détachée l'année suivante.
La colonie fait l'objet d'une politique de valorisation
économique, qui s'accompagne du recours au travail et à la
conscription forcée.
En 1956, le Soudan français accède à
l'autonomie interne et devient, deux ans plus tard, une république au
sein de la Communauté française. Le 17 janvier 1959, il se joint
au Sénégal pour former la fédération du Mali, qui
se proclame indépendante le 20 juin 1960. Cette fédération
éclate en septembre, en partie à cause de la rivalité
entre Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, deux figures du
nationalisme africain. L'ancien Soudan français conserve le nom
prestigieux de Mali et Modibo Keita demeure président de la nouvelle
république du Mali, proclamée le 22 septembre 1960. Le même
mois, le nouvel État devient membre de l'Organisation des Nations unies
(ONU).
1.1.2 Milieu physique : un vaste pays aux ressources
diversifiées
Avec une superficie de 1 240 192 km2, le Mali est
le plus vaste pays d'Afrique de l'Ouest. Son territoire présente des
paysages variés
1.1.2.1 Relief et Hydrographie
Une grande partie du relief se situe dans la vallée du
Niger et se caractérise par des plaines basses et des bassins
sédimentaires. Au centre, le delta intérieur du Niger forme la
région de Macina, une cuvette aux bords relevés dans laquelle les
crues sont fréquentes.
Plus à l'ouest s'élève le plateau
mandingue, où se trouve la capitale, Bamako. Au nord-est, à la
frontière avec l'Algérie et formant le sud du Sahara, se dresse
l'Adrar des Iforas, un plateau cristallin d'altitude moyenne (600 m).
Le sud et le centre du Mali sont irrigués par deux
fleuves : le Sénégal (formé à Bafoulabé par
la confluence du Bafing et du Bakoy) et le Niger (né en Guinée
dans le Fouta-Djalon), qui forme un vaste arc de cercle à travers le
pays ;
4
1.1.2.2 Un climat contrasté
Du nord au sud se succèdent la zone saharienne, la zone
sahélienne semi-aride, où s'opère la transition entre le
désert et la savane arborée et soudanienne
Figure2 : Les zones climatiques du Mali
(2006)
Source : www .maps. com
Figure3. Profil météorologique du Mali
(1961-1990)
Les températures moyennes sont comprises entre 24 et 32
°C dans le Sud, et s'élèvent au fur et à mesure que
l'on progresse vers le nord. Les précipitations annuelles varient
d'environ 1 120 mm à Bamako à moins de 130 mm dans le Sahara
5
1.1.3 Démographie.
La population malienne est estimée à 12 291 529
habitants (2005), soit une densité moyenne de 10 habitants au
km2. Elle est essentiellement rurale (80%). Les neuf dixièmes
des Maliens habitent dans le sud du pays. La région de Koulikoro
présente de forts contrastes entre le nord et le sud-ouest peu
peuplés et le centre autour de Bamako avec des valeurs comprises entre
17 et 50 habitants au km2. Sur la période 1990-1995, le taux
de croissance de la population était de 3,2% par an et atteint en 2,97%
en 2002. La mortalité infantile demeure élevée
(117%0), de même que l'indice de fécondité
(6,50 enfants par femme). L'espérance de vie à la naissance est
estimée à 45,1 ans (Atlas du Mali 2001).
40% des Maliens sont des Mandingues, majoritairement des
Bambara. Ils vivent principalement dans l'ouest du pays (Bamako). Les
Songhaï sont établis dans l'Est, les Soninké dans l'Ouest
(Kayes) ; les Sénoufo vivent autour de Sikasso, dans la zone
frontalière avec le Burkina et la Côte d'Ivoire. Plus au nord-est
vivent les Dogon, sur le plateau de Bandiagara. Les Peul peuplent la cuvette du
Macina tandis que le Sahara est le domaine des Maures et surtout des Touareg
qui nomadisent entre l'Adrar et la boucle du Niger.
1.1.4 Économie
L'économie malienne reste dominée par les
activités du secteur primaire qui joue un rôle important dans la
constitution du PIB nationale.
1.1.4.1 Place du secteur rural
Comme dans la plupart des pays africains, le secteur
agro-pastoral a un poids très important dans l'économie (45 % du
PIB, 75 % des exportations, 80 % de la population active (Atlas 2001)), mais
les résultats agricoles, en particulier dans le domaine vivrier restent
modestes. Les principales cultures vivrières sont le millet, le riz, le
sorgho et le maïs. Elles sont le plus souvent pratiquées avec des
techniques traditionnelles bien adaptées au milieu mais peu
performantes.
1.1.4.2 Les échanges
Les arachides, la canne à sucre et surtout le coton
dont la variation des cours influe directement sur la situation
économique sont cultivés pour l'exportation. L'activité
industrielle concentrée autour du coton est contrôlée par
la Compagnie malienne de développement des textiles, mais le Mali ne
transforme qu'un 1% de sa production. Les exportations agricoles produisent 75%
des recettes d'exportation. Le pays importe essentiellement des produits
pétroliers, des véhicules automobiles, des produits alimentaires,
des machines et des produits chimiques. L'industrie de la pêche produit
un surplus, qui est séché et fumé pour l'exportation dans
les pays voisins.
Aujourd'hui, le Mali est victime d'une crise
énergétique et d'une chute importante des cours mondiaux du coton
principale source d'exportation.
6
1.2 CONTEXTE INSTITUTIONNEL DE L'ÉTUDE:
1.2.1 L'aboutissement d'une démarche personnelle
Cette étude a été réalisée
avec l'appui d'une ONG malienne basée à Bamako CAB (Conseil et
Accompagnement des Initiatives à la Base). La CAB mène des
actions de développement pour le renforcement des capacités
organisationnelles des populations avec lesquelles elle travaille. Elle joue
aussi un rôle de conseil dans la formation en techniques de production,
réalise des diagnostics pour le montage de projets au profit des
populations rurales dont elle assure les études de faisabilité,
le suivi et l'évaluation. CAB intervient principalement en zone urbaine
et périurbaine du district de Bamako et dans les cercles de Kati,
Koulikoro et Bla. Cette étude n'a pas été
commanditée par l'ONG mais elle est le résultat d'une initiative
personnelle formulée au président de la structure. Elle a
été facilitée par le fait que ce dernier, notre
maître de stage, est aussi un diplômé du CNEARC..
1.2.2 Une étude qui s'inscrit dans le cadre du
Projet Agro biodiversité
La CAB intervient dans la Commune rurale de Safo à
travers un Projet de diversification, le PPA (projet de promotion de
l'agro-diversité) dont il est le maître d'ouvrage et le
maître d'oeuvre. Le projet, financé par SoS USC Canada, a
débuté ses activités en 2002. Il a pour objectif de
sécuriser la production agricole dans une commune où la
productivité est relativement faible et d'assurer l'autosuffisance
alimentaire des ménages ruraux par la diversification de leurs sources
de revenus. La promotion des productions maraîchères et
fruitières et la distribution de crédits intrants sont les
activités essentielles soutenues dans ce projet pour accroître les
ressources monétaires des producteurs et réduire ainsi la
commercialisation de céréales nécessaires à la
couverture des besoins vivriers des familles.
L'étude que nous avons menée dans cette commune
doit aboutir à une description la plus fidèle possible des
réalités agraires de cette zone. L'analyse des pratiques et des
stratégies des agriculteurs et la mise en évidence des
contraintes qui pèsent sur leurs activités constitueront ainsi
pour l'ONG un travail de référence précieux pour guider
ses choix à venir dans l'accompagnement des producteurs.
1.3 DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
1.3.1 Recherche bibliographique
La recherche bibliographique a commencé à
Montpellier avant notre départ en stage et nous a permis de consulter un
certain nombre d'études réalisées au Mali et de recueillir
des informations sur le contexte malien : milieu biophysique, histoire,
politiques de développement, activités agricoles, et productions
essentielles. L'examen des cartes thématiques nous a aussi permis de
différencier les grandes zones agro-écologiques du Mali et d'y
localiser notre zone d'étude.
Cette recherche bibliographique s'est poursuivie une fois
arrivé sur place pour faire le point de la documentation disponible sur
la zone : études et rapports d'activité disponibles au sein de
l'ONG d'accueil. Ces rapports nous ont fourni des informations plus
précises sur la commune de Safo (données climatiques,
démographiques, activités agricoles,...).
7
1.3.2 La démarche adoptée et
validée
La démarche adoptée est celle recommandée
dans le cadre de notre formation au CNEARC et s'appuie sur les méthodes
et outils mobilisés en première année ESAT pour la
réalisation de diagnostics agraires. Elle a été
adoptée et ajustée ensuite sur place lors de discussions avec les
responsables de l'ONG pour répondre aux objectifs de l'étude et
tenir compte des contraintes de terrain (déplacements pour les
enquêtes) et de temps (durée du stage).
Synthèse des résultats préparation de
restitution (2semaines)
Etape5 (3jours): Restitutions
à l'ONG et aux agriculteurs - Validation des résultats
Etape1 (2 semaines) Étude du
milieu biophysique
Étape 3 (5 semaines):
Étude des SC et SE
Etape2 (3semaines) : Étude de
l'histoire agraire
Recherche bibliographique
- Valorisation des données existantes
Mise au point de la méthode :
- Contacts préalables
- Documentation sur la zone d'étude
- Présentation aux autorités
villageoises
- Reconnaissance du terrain
Étape 4(3semaines)
Figure4. Plan schématique de la démarche
utilisée
1.3.3 Déroulement du travail sur le terrain.
Après un séjour de 3 jours à Bamako, nous
nous sommes déplacés sur le terrain au village de Safo, chef lieu
de la commune pour rencontrer l'animateur de l'ONG, qui nous a servi de
guide/traducteur, et les autorités locales afin de leur présenter
les objectifs et le
8
planning de travail. Nous avons pu visiter aussi trois autres
villages de la commune (Zorokoro, Torodo, Sériwala) pour un premier
contact avec les autorités villageoises en présence du
maître de stage.
Le travail de terrain qui s'est déroulé du mois
d'avril au mois de juillet s'est réalisé en cinq étapes
:
1. Observation du milieu biophysique et zonage agro
écologique
2. Enquêtes sur l'évolution agraire du milieu
pour comprendre son histoire
3. Analyse des systèmes de culture et
d'élevage
4. Étude des systèmes de production
5. Restitution des résultats de l'étude aux
agriculteurs
Des rencontres hebdomadaires avec le maître de stage
nous ont permis de capitaliser les informations recueillies au cours de la
semaine, de recueillir son avis, et de réaliser des mises au point
régulières pour la suite du travail (Cf. annexe1)
1.3.4 Délimitation et caractérisation de la
zone d'étude.
La zone qui fait l'objet de cette étude est la commune
de Safo et correspond à la zone d'intervention du projet.
> Objectif
Cette phase a pour objectif d'identifier les différents
unités du milieu biophysique et de caractériser les modes
d'occupation de l'espace par les ruraux afin d'avoir une compréhension
globale de l'organisation de cet espace et de sa mise en valeur.
> Méthode
Nous avons dans un premier temps observé le milieu
à partir de points hauts pour identifier les différentes
unités de paysage et les décrire. Nous avons ensuite
réalisé des parcours sur le territoire pour observer de
près le relief, l'habitat, les sols, la végétation et les
cultures en place.
Ces observations ont été
complétées par des enquêtes auprès d'agriculteurs au
fur et à mesure de nos déplacements afin de connaître les
noms vernaculaires des différentes unités et des sols, leurs
potentialités agricoles et les activités qui y sont conduites.
Pour cela nous avons réalisé douze entretiens semi directifs avec
des agriculteurs rencontrés au hasard sur nos trajets.
Cette phase d'observation et d'enquête a abouti à
une différenciation des unités agro-écologiques
schématisées par des cartes et schémas permettant de faire
ressortir la diversité rencontrée.
Figure 5. Carte de la CR de Safo
9
10
1.3.5 Évolution de L'histoire agraire. >
Objectif
Cette phase du travail a pour but de reconstituer le
passé des sociétés qui vivent dans ce milieu en mettant
l'accent sur les facteurs d'évolution du ou des systèmes agraires
présents (changements climatiques, densité de population,
pression foncière, évolution des activités agricoles,
introduction d'innovations).
> Méthode
Des enquêtes ont été menées
auprès d'anciens sous forme d'entretiens collectifs sur les 14 villages
de la Commune afin de retracer l'évolution agraire (occupation de
l'espace, modes d'exploitation du milieu, trajectoire d'évolution des
systèmes de production). Les discussions collectives ont
été complétées tout au long du stage à
partir des enquêtes réalisées au niveau des agriculteurs,
pour confronter les points de vue et lever les contradictions sur l'approche
historique.
Le travail d'enquête au cours de cette phase a permis :
- d'identifier les systèmes de culture et les
systèmes d'élevage présents dans la zone
- d'établir une pré-typologie des
systèmes de production basée sur l'activité dominante et
le niveau d'équipement des exploitations agricoles.
1.3.6 Étude des systèmes de culture et
d'élevage. > Objectif
Cette phase doit permettre de comprendre les pratiques des
agriculteurs dans la conduite des cultures et des animaux et analyser les
performances de ces systèmes.
> Choix des villages
Pour réaliser cette étude couvrant la commune de
Safo, il fallait disposer d'un minimum de connaissances et d'informations afin
de choisir les villages sur lesquels serait focalisée l'étude. Le
choix du premier village s'est porté sur Safo, chef lieu de Commune qui,
à lui seul, couvre une grande diversité agro-écologique.
Ce village compte le plus grand nombre d'exploitations agricoles et une grande
partie des systèmes de culture et d'élevage existants dans la
zone y sont présents.
Le choix du deuxième village s'est porté sur
Sériwala qui bénéficie de la proximité d'un bas
fonds et développe des cultures fruitières absentes à
Safo.
> Méthode
L'étude des systèmes de culture et
d'élevage s'est déroulée en deux phases : une phase
d'analyse qualitative et une phase d'analyse quantitative.
L'analyse qualitative a permis de décrire et de
comprendre les pratiques agricoles de la zone. Les questions relatives à
l'étude des pratiques (façons de faire des agriculteurs) ont
tourné autour du choix des cultures, du mode de conduite des animaux,
des itinéraires techniques et des calendriers culturaux. Nous avons pour
chaque système, déterminé les
11
superficies, localisé les parcelles et identifié
la nature des sols cultivés. De façon plus globale, nous avons
cherché à connaître les successions culturales, les modes
de gestion de la fertilité et les raisons qui sous-tendent ces
pratiques.
L'analyse quantitative vise à évaluer les
performances ou l'efficacité des différents systèmes. Nous
avons d'abord cherché à évaluer les performances
agronomiques. Nous avons interrogé les agriculteurs sur les productions
obtenues et leur variation. Ensuite nous avons estimé les performances
économiques en nous intéressant à la destination des
récoltes, aux prix des produits, à leur fluctuation et aux temps
de travaux. Pour les systèmes d'élevage, nous avons adopté
une démarche similaire et mené des enquêtes sur la
reproduction des animaux, les pertes enregistrées sur les jeunes et les
adultes, les performances zootechniques des différentes espèces
élevées. Nous avons évalué les performances
économiques en prenant en compte les produits d'origine animale (animaux
sur pied et lait) commercialisés par les éleveurs.
Enfin nous avons calculé la productivité de la
terre, des animaux et du travail, des différents systèmes
pratiqués et les avons comparés entre eux pour comprendre le
choix des agriculteurs.
65 entretiens ont été réalisés
avec des agriculteurs pris au hasard dans les habitations, sur les champs et
sur les places publiques.
Cette étape a permis de valider la pré typologie
et d'identifier les différentes combinaisons d'activités au sein
de l'exploitation agricole.
1.3.7 Étude des systèmes de production >
Objectif
Cette quatrième phase nous a permis de
différencier les exploitations, de comprendre leur fonctionnement et
d'en analyser les résultats économiques.
> Méthode
Nous avons d'abord choisi un échantillon ciblé
d'agriculteurs sur l'ensemble des types pré-identifiés soit 31
agriculteurs au total.
Chaque producteur a été enquêté
à l'aide d'un questionnaire pour recueillir des informations
précises sur :
- l'origine et le statut de l'exploitant (autochtone
allochtone)
- le mode d'acquisition des parcelles (héritage, achat,
prêt),
- le nombre d'actifs et de bouche à nourrir sur
l'exploitation,
- le niveau d'équipement (matériel et outils),
- les activités agricoles et d'élevage et leur
combinaison,
- l'organisation du travail (emploi et transferts de main
d'oeuvre),
Nous avons ensuite réalisé une typologie des
systèmes de production et avons calculé pour chaque type, nous
avons calculé la valeur ajoutée brute (VAB) dégagée
par actif pour pouvoir comparer les exploitations entre elles sur la base d'une
exploitation moyenne par type. Les revenus agricoles de l'ensemble des
exploitations enquêtées ont été comparés
à un seuil de survie estimé pour analyser la viabilité
économique de chacune d'elles. Nous avons enfin évalué la
constitution du revenu agricole de l'exploitant pour comprendre les
stratégies adoptées par les agriculteurs.
12
Ces enquêtes nous ont permis de réaliser des
calendriers de travail pour faire ressortir les pointes de travail et analyser
les stratégies adoptées pour en lever les contraintes.
1.3.8 Restitution des résultats
Les résultats de ce travail ont été
restitués à l'ensemble des acteurs concernés, d'abord au
siége de l'ONG puis aux agriculteurs. Nous avons tenu à
présenter ces résultats au personnel de l'ONG pour qu'il puisse
s'exprimer sur ce travail et donner son point de vue avant la restitution aux
agriculteurs. Nous avons ensuite organisé une restitution au village de
Safo et une restitution au village de Sériwala. Ces restitutions nous
ont permis de recueillir des informations complémentaires, les points de
vue des agriculteurs, et de valider nos résultats.
1.3.9 Limites de l'étude
- Le début de l'étude a coïncidé avec
la période sèche ne permettant pas l'observation des
cultures et des pratiques. Avec l'installation tardive des
pluies elle s'est limitée aux opérations de préparation
des sols, semis et premiers sarclages. Nous avons donc surtout travaillé
à partir des dires des agriculteurs pour décrire et recueillir
les informations sur les itinéraires techniques.
- Le retard des pluies et le travail intensif au démarrage
de la campagne a rendu difficile
le travail d'enquête (disponibilité des
agriculteurs, contraintes de traduction).
- Les performances et les résultats économiques
ont été calculés à partir des informations fournies
par les agriculteurs (surfaces, consommations intermédiaires,
productions) et ne pouvaient pas être vérifiés. Ils
représentent cependant des ordres de grandeurs fiables et comparables et
fournissent des éléments de réflexion pertinents sur la
viabilité des systèmes de production.
13
2 CARACTÉRISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE :
LA
COMMUNE RURALE DE SAFO
2.1 CARACTÉRISATION BIOPHYSIQUE ET ZONAGE
AGRO-ÉCOLOGIQUE
La commune rurale de Safo fait parti du cercle de Kati. Elle
est située à 15km au nord-est du District de Bamako.Elle est
limitée au nord par la commune de Yélékébougou, au
Nord -Est par les communes de Koula et de Tienfala, à l'est par la
commune urbaine de Kati, au Sud-Ouest par celle de Dialakorodji, à l'Est
et au Sud-Ouest par les communes de Moribabougou et de
Sangarébabougou
Cmmune rurale de SA FO
D'après carte IGM au 1/200.000 ème
Figure6. La commune rurale de safo
Le chef lieu de commune est à 13km de Kati
2.1.1 Un climat soudano-sahélien
La commune est soumise à un climat de type
soudano-sahélien avec une pluviométrie variant de 650 à
750mm de pluie, de mai à octobre (CAB :Rapport 2003 d'évaluation
de la Commune)
Pluviométrie de 2000 à 2005
2000 2001 2002. 2003. 2004. 2005.
mm d'eau par an
1000
600
400
200
900
800
700
500
300
100
0
mm d'eau par mois
250
200
150
100
50
0
Moyenne mensuelle 2000-2005
Source poste de relevé de Safo(mai 2006)
14
Figures 7. Pluviométrie de la Commune de Safo de
2000 à 2005
La moyenne annuelle pluviométrique 2000-2006 est de708mm
2.1.2 Un relief assez diversifié
Le relief de la zone d'étude est assez
diversifié. Il est constitué d'une bande de plaine du nord au
sud, très marquée sur la partie centrale de la commune. De par sa
topographie relativement plate et du niveau de fertilité de ses sols,
cette partie du terroir est surtout destinée aux cultures
céréalières.
Au fur et à mesure que l'on se rapproche des limites
Est, Ouest et Sud de la commune, apparaissent des plateaux entaillés de
vallons et de gorges dégageant des collines où affleure par
endroit la cuirasse ferrallitique. Cette zone marque le prolongement des monts
mandingues et leur forte influence morphopédologique sur tout le paysage
agro-écologique étudié.
Au pied des collines se creusent en général des
cuvettes formant les bas-fonds. Elles marquent le lieu de passage des cours
d'eau et de séparation entre les collines. Les bas-fonds sont de tailles
variables et se réduisent par endroit au simple lit des cours d'eau. Ils
renferment des sols noirs à texture argileuse. Cette coloration sombre
est due à l'hydromorphie et au taux élevé de
matière organique déposée lors du ruissellement des eaux
de pluie. L'essentiel des activités maraîchères et
arboricoles est mené dans les bas-fonds.
15
Colline versant plaine ondulée bas fond colline
(koulou) (dougoumougou) dépression
Savane arbustive Savane arborée à arbustive Savane
arbustive
(petit élevage) (petit élevage)
dogokolofing
dogokolofing bélé
bélé bélé dié dougoukolo
ngakan
ngakan
maraîchage maraîchage + maraîchage +
arboriculture arboriculture
céréales + céréales+
céréales +
légumineuses légumiseuses légumineuses
Village de Donégoubougou Village de Safo Village
de Kola
Figure8. Modele de transect de la CR de Safo
16
Les bas-fonds sont mis en valeur pendant toute l'année.
Ce milieu offre l'avantage de disposer de ressources eau bien après
l'arrêt des pluies. Même si les rivières s'assèchent
en milieu de saison sèche, l'affleurement de la nappe phréatique
dans les parties basses permet un accès facile à l'eau
d'irrigation. D'ailleurs la plupart des villages rencontrés sont
situés à proximité des cours d'eau.
2.1.3 Des sols tropicaux lessivés
Dans la commune de Safo les sols ferrugineux tropicaux sont
majoritaires. Ces sols lessivés, indurés en profondeur sont les
plus répandus au Mali, surtout entre les isohyète 650 et 1100mm
(Benkahla et al 2003). Ils résultent d'une dégradation d'anciens
sols ferrallitiques. La tendance évolutive de ces sols est le lessivage
en argile et en fer. Les horizons d'accumulation (cf. Figure 8) qui en
résultent sont plus ou moins développés et profonds en
fonction des conditions topographiques et de l'érosion qui en
résulte mais peuvent se transformer en véritables carapaces
ferrigineuses (Benkahla et al 2003).
Horizon organique A
A
Horizon éluvial E (lessivage des argiles et du fer et
migration vers le bas)
Horizon illuvial B (accumulation de fer et d'argile issus des
horizon E et A)
E
Btfe
Figure 9. Profil d'un sol. ferrigineux tropical
léssivé.
La caractérisation des sols de la zone se fait en
fonction de leur localisation dans la topo séquence, de leur couleur et
de leur texture. Quatre types de sols sont ainsi identifiés par les
agriculteurs. Des collines aux bas fonds, nous avons les sols «
Bélé » ou « Bélé dougoukolo
», les sols « Ngakan » ou « Ngakan
dougoukolo », les sols « Dié » ou «
Dié dougoukolo » et le « Dougoukolofing
».
17
2.1.3.1 Les sols Bélé ou
Bélé dougoukolo
Les sols Bélé se rencontrent
essentiellement sur les plateaux. On les observe également le long du
glacis. Ce sont des sols d'érosion sur cuirasse peu profonde. Ces
cuirasses sont rouges, ce qui donne la couleur dominante des plateaux. Les sols
Bélé sont constitués de graviers de 0,5cm pouvant
aller jusqu'à des cailloux de plusieurs centimètres avec
affleurement de bloc de graviers à certains endroits. Le
Bélé dougoukolo peut donc signifier un sol
gravillonnaire avec blocs cuirassés ou un sol gravillonnaire sans blocs
cuirassés. Ce sont les sols les plus fréquents dans la zone. Ce
sont des sols durs pauvres qui ne se prêtent pas à la
mécanisation (traction animale). Leur mise en valeur agricole est
très difficile à réaliser. Le sorgho est la principale
céréale cultivée sur ces sols.
2.1.3.2 Les sols Ngakan ou Ngakan dougoukolo.
Ce type de sol se rencontre généralement sur les
bas glacis (versants des ravins creusés par les rivières) et sur
les versants des bas fonds. Ils font la liaison généralement
entre les sols dougoukolofing et les sols dié ou bélé
selon que le ravinement se situe au pied d'une colline ou sur une plaine. Ce
sont des sols tronqués, dégradés par l'érosion
hydrique. Elle entraîne la disparition de la couche arable et la
destruction de la structure pédologique par transports latéraux
de matière. Ce qui laisse des surfaces nues, lisses et impropres
à l'agriculture. Seules les espèces résistantes à
la sécheresse comme les Combrétacées arrivent à
pousser sur ces sols. Ils sont les moins fréquents dans notre zone
d'étude.
2.1.3.3 Les sols dié ou Dié
dougoukolo
Ils se rencontrent au niveau des plaines et constituent
l'essentiel des sols composant cette unité. Ils sont de texture
argilo-limono-sableux de couleur grisâtre, mais on trouve aussi des
couleurs brunes à blanchâtre. Ces sols bénéficient
des mouvements latéraux de matière (argiles et limons) issue des
sols en amont (Benkhala et al 2003). Cette fraction argileuse issue des
migrations des sols situés en amont, donne à ce sol une meilleure
capacité de rétention en eau et une bonne stabilité
structurale. C'est le sol préféré des agriculteurs qui les
considèrent comme étant les plus fertiles. Le travail de ces sols
requiert une certaine humidité. En revanche une forte pluie peut
engendrer des engorgements. L'essentiel de la production
céréalière se fait actuellement sur ces sols.
2.1.3.4 Le dougoukolofing
Ce type de sol se rencontre dans les bas-fonds. Ce sont des
sols argileux de texture très fine, essentiellement formés
d'argile gonflante, ce qui leur confère une bonne capacité de
rétention en eau. Ils sont très fertiles, mais les cultures ne
résistent pas bien à la sécheresse. L'arboriculture et le
maraîchage sont les principales cultures que l'on observe sur ces
sols.
2.1.4 Une végétation fortement soumise
à l'action de l'homme
Sur les glacis et les sommets de collines la
végétation rencontrée est de type savane arbustive
dominée par les combrétacées (Combretum ghasalense,
Combretum sibériana). Le Koundjé (Guiera
sénégalensis), le Sofara (Accacia macrostachya), le
Wolodié (Terminalia
macroptera), le Tongué (X américana) et
les Gwélé (P africana) sont les autres arbustes
rencontrés. Cette végétation est moins dense sur les
sommets de collines et sur les plateaux où par endroit, on rencontre une
couverture végétale uniquement composée de
graminées annuelles.
18
Sur les plaines les formations végétales
observées sont de type savane arborée plus ou moins
clairsemée selon qu'on se rapproche de Bamako. On y rencontre
essentiellement des espèces protégées Karité
(Butyrospermum parkii), Néré (Parkia biglobosa)
dispersées dans les champs de culture. Ce faible peuplement en ligneux
en terme de densité et en terme de composition, est étroitement
lié au mode d'exploitation de cette zone par l'homme. La
proximité de Bamako par les débouchés qu'elle offre fait
que cette zone est soumise à une forte pression sur les ressources
naturelles. L'exploitation du bois et charbon de bois, du bois de service, du
bois d'oeuvre est faite de manière abusive par les populations sans
tenir compte de son impact sur l'envronnement.
2.1.5 Organisation des terroirs
L'occupation de l'espace communal, montre l'existence deux
types de village : des villages organisés en auréoles sans
bas-fonds (exemple le village de Safo) et des villages organisés en
auréoles avec présence de bas-fonds à cheval sur le
premier et le deuxième auréole (village de Sériwala) .
2.1.5.1 L'organisation du terroir villageois de
Safo
Le village de Safo est composé de quatre blocs
d'habitations (quartiers) séparés par des jardins et des
peuplements de manguiers. Ces blocs regroupant les descendants d'une même
famille, se sont formés à partir de campements de cultures qui se
sont développés pour former des portions de village. Le village
est ainsi divisé en quartiers lignagers
L'habitat est groupé au sein des quartiers et de
petites ruelles séparent les concessions. Entre ces quartiers, se trouve
un grand espace où sont installées la plupart des
infrastructures. Dans cette espace,on trouve un poste de santé, une
école avec une dizaine de salles de classe, un forage avec une pompe
manuelle, et une salle polyvalente appartenant aux groupements
féminins.
19
Source: nos enquêtes
Figure 10: Plan de masse du village de Safo
20
L'espace qui jouxte le village est occupé par un bois
peuplé de manguiers (Mangifera indica), de karité (Butyrospermum
parkii) et de Néré (Parkia biglobosa). Il constitue la
frontière entres les champs de brousse (koungokonoforo) et les
concessions. A l'intérieur du village de petites parcelles bordent les
habitations. Elles sont appelées soforo. Ces parcelles
bénéficient d'une attention particulière sur le choix des
cultures pratiquées et sur la gestion de la fertilité. Toute la
fumure organique (fumier et ordures ménagéres) est
destinée en priorité au soforo. Ainsi,
l'intégralité du soforo est mise en valeur chaque année
par les agriculteurs et la jachère n'est pas pratiquée. A part
les bas fonds c'est le seul endroit où sont localisés les jardins
maraîchers. Le soforo est cultivé avec des espèces
précoces essentiellement le maïs.. Le maïs est cultivé
en culture pure mais sur de petites superficies. Les femmes y cultivent
également de l'arachide L'espace consacré au soforo est
relativement petit. Il s'étend des habitations à une distance de
0,5 à 1km.
Les champs qui se situent à plus d'un kilomètre
des habitations sont appelés koungonokoforo (champs de brousse).
L'apport de fumure organique est peu abondant voire même très rare
dans cette auréole. Le koungokonoforo est en majorité
occupé par le glacis. Ce sont surtout les culture de sorgho et de
niébé association, en monoculture ou en rotation avec de
l'arachide et voandzou(pois de terre) que l'on rencontre dans cette
auréole.
Le haut plateau et les sommets de collines correspondent
à des affleurements de cuirasse. Il n'est pas cultivé mais est
utilisé comme pâturage de toute saison par les animaux du
terroir.
Nous avons donc une organisation du terroir en trois
auréoles qui correspondent respectivement en partant des concessions, au
soforo, au koungokonoforo et au haut plateau. Les différentes
auréoles, se concrétisent non seulement par des systèmes
de culture différents, mais aussi par une différenciation de la
couverture végétale naturelle du sol (P JOUVE 1997, cité
par SANOU J).
Habitations
Niébé Arachide
Sorgho
Haut plateau (zone impropre à l'agriculture) zone de
pâture permanente : animaux sous la
conduite du bouvier en hivernage et vaine pâture en en
saison sèche
Koungokonoforo : céréaliculture (zone de
pâture : divagation libre en saison sèche et conduite au piquet en
hivernage)
Soforo (sols dié)
sols bélé
Sols dié
(maraîchage)
Maraîchage
Maïs
Arachide de case
Parcours
21
Sources :nos enquêtes
Figure 11. Organisation du terroir villageois de
SAFO
2.1.5.2 Le terroir villageois de Sériwale
L'organisation du terroir est tout autre. L'habitat est
très dispersé. Chaque famille construit son habitation sur son
domaine. Ici il n'existe pratiquement pas de jardins maraîchers sur le
soforo. Les champs de case surtout cultivés en céréales
sont très peu fertilisés. Seuls les bas fond qui abritent les
plantations de banane et les jardins maraîchers bénéficient
d'une fertilisation minérale.
22
Figure.12 Plan de masse de Sériwala
Habitations
Maïs Arachide
Haut plateau (zone impropre à l'agriculture) zone de
pâture permanente : animaux sous la
conduite du bouvier en hivernage et vaine pâture en
Sorgho saison sèche)
Niébé
Koungokonoforo : céréaliculture (zone de
pâture : divagation libre en saison sèche et conduite au piquet
en
hivernage)
Sol bélé
Sol dié
Soforo
Sol dié et bélé
Jardins
Bas fonds maraîchers
sol
dugukolofing
Plantations de banane
Parcours
23
Figure 13: organisation spatiale du terroir villageois de
Sériwala
A Sériwala, la reproduction de la fertilité dans
les champs dans le koungokonoforo est généralement assurée
par la divagation des animaux pendant la saison sèche, par
l'intégration de cultures de légumineuses dans les rotations sur
la plaine et par les ordures ménagéres sur le soforo. Les
bas-fonds restent les parcelles où est destinée l'essentiel de la
fumure organique produite par le petit bétail en plus de l'engrais
minéral apporté sur les plantations et les cultures
maraîchères.
Figure 14. Modèle de transect schématisant
le paysage du village de Safo
443m
396m
Zone
|
Plateau
|
VERSANT GLACIS
|
PLAINE
|
Sous zone
|
|
Haut glacis
|
Moyen glacis
|
Bas glacis
|
|
Voie d'eau
|
|
Type de sol
|
cuirasse
|
cuirasse dégradée
|
Gravillonnaire
|
limono sableux
|
Limono argileux argileux limono argileux
|
Vernaculaire
|
fouga
|
fuga bélé bélé
|
dié
|
Végétation naturelle
|
Savane arbustive
|
Savane arbustive (G sénégalensis, A
macrostachya, G ghasalense, C siberiana)
|
Savane arborée (B parkii, P biglobosa, A
sénégalensis, B recticulata)
|
Utilisation
|
pâturage
|
Sorgho+niébé/sorgho+niébé/sorgho+niébé/sorgho+niébé
/s orgho+niébé
|
Sorgho+nié/sorgh o+niébé/arachide+
wandzou
|
Verger, jardins
maraîchers, maïs de
case, arachide de case
|
Sorgho+nié/sorg ho+niébé/arachi
de+wandzou
|
Dénomination des champs
|
|
Koungokonoforo koungokonoforo koungokonoforo
|
koungokonoforo
|
soforo
|
koungokonoforo
|
Profondeur
|
= 5cm
|
12cm 15cm 17cm
|
= 60 cm =60cm =60cm
|
25
Zone
|
Ht plateau
|
GACIS
|
BAS FOND
|
Sous zone
|
|
Haut glacis
|
Moyen glacis
|
Bas glacis
Habitations
|
Bord du bas fond
|
Bas fond inondable
|
Type de sol
|
Cuirasse
|
dégradé
|
Gravillonnaire
|
limono-argileux
|
Tronqués
|
Argileux-limoneux
|
Vernaculaire
|
Fouga
|
Bélé
|
Bélé
|
Dié
|
Ngakan
|
dougoukolofin
|
Végétation naturelle
|
Savane arbustive(C ghasalense)
|
Savane arbustive(C ghasalense, B costatum, I doka
B recticulata)
|
Savane arborée (B pakii,
P biglobosa)
|
|
Savane boisée (M indica...)
|
Utilisation
|
Parcours
|
Sorgho+niébé /sorgho+niébé
|
Maïs, arachide
|
|
Vergers
(maraîchage+banane)
|
Type de champ
|
|
|
Koungokonoforo
|
Soforo
|
|
Koungokonoforo
|
Profondeur
|
=5cm
|
10 à 15cm
|
15 à 30cm
|
= 30cm
|
=5cm
|
=40cm
|
415m
|
|
Figure 15. Modèle de transect schématisant
le paysage du village de Sériwala
26
2.2 ÉVOLUTION DU SYSTÈME AGRAIRE :
APPROCHE HISTORIQUE
Il est difficile de juger du fonctionnement d'un
système sans considérer son évolutions au cours du temps.
En effet, l'analyse du passé nous permet de mieux expliquer le
présent et renforce notre capacité à prévoir
l'avenir. Dans le cas des systèmes agraires, cette étude
diachronique de leur fonctionnement est particulièrement utile pour
juger des conditions de reproduction de ces systèmes et évaluer
le caractère durable de l'agriculture à laquelle ils
correspondent (JOUVE et TALLEC 1994)
.Un système agraire est le produit de l'histoire d'une
société rurale au cours de laquelle, se sont
façonnés des paysages et ont été définies
des règles techniques, économiques et sociales concernant les
modes d'exploitation de son milieu (JOUVE et TALLEC 1994).
Replacer la réflexion dans une approche historique,
nous permet d'avoir des éléments de compréhension sur les
changements de la société étudiée. L'objectif
recherché est de connaître la genèse des techniques et de
l'organisation socio-économique actuelle de la zone.
Toutefois on se situe dans une zone à tradition orale
où il n'existe pratiquement pas de documents écrits
retraçant le passé des communautés autochtones. Il est
donc difficile d'obtenir des informations précises sur un passé
très lointain (perte d'informations liée à la transmission
orale). Néanmoins, nous avons pu remonter l'histoire de cette
société jusqu'au début des années 1800. Nous allons
donner quelques-unes de ses caractéristiques et les différentes
façons dont les populations ont exploité le milieu au cours de
l'histoire.
L'évolution de l'agriculture est la même pour
tous les villages étudiés. C'est pourquoi, nous présentons
de façon synthétique les transformations de l'agriculture de la
zone au cours du temps.
2.2.1 De 1800 à 1910, la période
pré-coloniale : une agriculture pluviale de subsistance basée sur
des systèmes défriche brûlis.
2.2.1.1 Histoire de la commune : La création des
villages et les
activités menées
Safo est le premier village de la zone à être
habité il y'a environ 1000 ans. Il a été fondé par
Dothian COULIBALY. Il est originaire de Safé, un village situé
à Ségou, L'élargissement de la famille à
Safé a obligé Dothian à se déplacer pour de
nouvelles terres et disposer de plus d'espace. Il est chasseur agriculteur. A
la recherche de gibier, il découvre le site de Safo couvert de
forêts galeries sur le glacis et le haut plateau. Dans la plaine, une
savane arborée caractérise la végétation. A cette
époque, la densité du peuplement ligneux est un indicateur qui
permet d'apprécier la fertilité des sols. Jugeant la zone propice
à l'agriculture et à la chasse, Dothian prend l'initiative de s'y
installer et crée le village de Safo. Plus tard d'autres familles vont
s'installer tout autour pour fonder les villages qui constituent l'actuelle
commune.
L'activité principale est la chasse. L'agriculture et
l'apiculture sont aussi pratiquées. Le gibier est abondant et on signale
même la présence de fauves (lions, panthères) dans la zone,
surtout sur les collines. Les protéines animales fournies par la chasse
viennent en complément des produits agricoles.
27
Les céréales comme le mil (Pennisetum
typhoides), sorgho (Sorghum vulgare), mais (Zea mays),
fonio (Digitaria exilis)) constituent déjà la base de
l'alimentation. Elles prédominent dans les assolements. Presque toutes
les unités de paysage (haut plateau, glacis, plaine) font l'objet d'une
mise en valeur agricole.
2.2.1.2 Un système basé sur la rotation
céréales/légumineuse
Sur les sols bélé gravillonnaires du
glacis sont cultivées les céréales (sorgho et mil) en
association avec du niébé (vigna Unguiculata) et de
l'arachide (Arachis hypogaea) en culture pure. L'association
céréale+niébé permet de diminuer les risques de
perte de récoltes liés aux aléas climatiques et aux
attaques des ravageurs (les besoins en eau, les cycles de cultures et les
résistances aux attaques des ennemis des cultures sont
différents). Ces champs sont appelés koungokonoforo ou
champs de brousse. En réalité koungokonoforo
désigne simplement une parcelle éloignée du lieu
d'habitation peu importe sa localisation (glacis ou plaine).
2.2.1.3 Une gestion de la fertilité qui repose
sur le système défriche
brûlis
Le système défriche-brûlis est un mode de
gestion extensif de la fertilité des terres. Après un
défriche brûlis, les champs sont cultivés pendant cinq ou
six ans puis laissés en friche pendant quinze à vingt ans. Ce
retour en friche permet un transfert vertical de fertilité. Après
plusieurs années de friche, les minéraux puisés en
profondeur par le couvert arboré, sont restitués en surface par
chute de branches mortes, de fruits, de feuilles puis de cendres avec
l'abattis-brûlis.
L'association céréale-légumineuse
(sorgho+niébé, mil+niébé) contribue aussi à
la restauration de la fertilité en enrichissant le sol en azote avec la
culture de niébé.
2.2.1.4 Les cultures pratiquées
Les champs qui jouxtent les habitations, ou champs de case
appelés soforo sont généralement des sols
limono-argileux (sols dié). A l'époque la mise en valeur de ces
champs est surtout motivée par le souci de se protéger contre les
attaques des fauves et les feux de brousse. Sa mise en culture crée aux
abords immédiats des concessions, un espace clair et peu enherbé
qui ne peut constituer un refuge pour les fauves et limite les feux de brousse
et leur propagation.
Le maïs, le coton (pour l'habillement) et le tabac sont
les principales cultures mises en place sur les champs de case. La
jachère n'est pas intégrée dans les rotations. Ces
soforos, cultivés chaque année bénéficient
d'un apport de matière organique constituée surtout d'ordures
ménagers et de déjections animales. En effet, c'est le lieu de
parcage des animaux en saison sèche pour les exploitations qui en
possèdent. L'élevage est à l'époque peu
pratiqué et rares sont les familles qui possèdent des animaux.
Les ovins et les caprins dont le nombre ne dépasse pas 2 têtes en
général dans l'exploitation, constituent l'essentiel des animaux
élevés par les villageois. Ces animaux servent à la fois
aux sacrifices et à la production de fumure organique.
Le maraîchage, bien que secondaire, se pratique dans
tous les villages à proximité des concessions (patate douce,
aubergine locale, oignon, gombo). Des papayers sont également
plantés sur les champs de case et la papaye est essentiellement
destinée à l'autoconsommation.
28
L'abondance des pluies (six à sept mois de pluie, selon
les agriculteurs) et la bonne fertilité des sols fait que la taille des
parcelles céréalières est trois fois plus petite
qu'aujourd'hui. Les rendements obtenus permettent de couvrir les besoins
céréaliers des familles. Selon certains agriculteurs, il est
fréquent à cette période de trouver dans les greniers des
réserves de céréales récoltées sept ans plus
tôt et l'ensemble de la production agricole est destinée à
l'autoconsommation.
2.2.1.5 Un outillage rudimentaire
L'outillage agricole est rudimentaire et se résume
à la hache pour l'abattage des arbres et à la daba pour la
confection des buttes et le désherbage.
2.2.1.6 Une gestion coutumière du foncier
Tous les villages de la commune ont été
créés par des familles chasseurs, agriculteurs et cueilleurs.
Elles sont ensuite rejointes par des familles qui ne pratiquent que
l'agriculture. L'administration du village et la gestion du foncier repose sur
le modèle coutumier. Les chefs de terre sont issus des familles
fondatrices (KANÉ à Sériwala...). Ils sont les seuls
à détenir le droit de distribuer la terre aux familles qui vont
s'installer par la suite. Cependant, le village de Safo déroge à
ce principe. Les Coulibaly anciens fondateurs, ne sont pas les Coulibaly qui
assurent actuellement la chefferie bien qu'ils aient le même patronyme.
Les fondateurs, sont des chasseurs qui se déplacent beaucoup et
s'absentent souvent du village. Ils ont délégué la gestion
des terres et l'administration aux agriculteurs sédentaires qui portent
le même nom. Avec le temps, ces derniers se sont appropriés le
rôle de chef de village qu'ils assurent toujours. Les familles
fondatrices bien que sédentarisées ne bénéficient
d'aucune faveur liée à leur statut. Comme le confirme un
descendant des Coulibaly fondateurs au cours d'un entretien: « nous
sommes les fondateurs du village, pourtant maintenant nous n'avons même
pas de terre pour cultiver »
2.2.1.7 Typologie des exploitations agricoles de
l'époque
A la fin de cette période qui a vu la majorité
des villages de la commune se former, deux grands systèmes coexistent:
Le système basé essentiellement sur l'agriculture et le
systèmes basé sur l'agriculture et la chasse. Le premiers est
composé d'agriculteurs sédentaires alors que le second est
composé d'agriculteurs qui migrent souvent car la chasse est leur
activité dominante.
2.2.2 1910-1950 l'essor de la culture arachidiere : une
opportunité de capitalisation pour les agriculteurs
L'arrivée du colon dans les années 1910 à
Safo et ses environs est marquée par le développement de la
culture de l'arachide dans toute la zone
2.2.2.1 La traite arachidiére : début de
la structuration des circuits
de commercialisation
D'abord un grand magasin de stockage d'arachide est construit
au village de Safo. Les autorités coloniales y stockent les semences
d'arachide qui vont être distribuées aux agriculteurs de tous les
villages qui composent l'actuelle commune. La distribution à
crédit des semences favorise l'expansion de cette culture. Pourtant, les
intérêts sont élevés et les taux de crédit
usuraires (100%). Le système mis en place offre la possibilité
à tout agriculteur
29
qui le désire, d'avoir des semences. Les productions
obtenues permettent de dégager des surplus dont la vente sert à
payer les impôts et les taxes prélevés par le colon et
à couvrir les besoins quotidiens des familles. La culture de l'arachide
a aussi permis à certaines familles d'investir dans l'élevage et
d'acquérir leurs premiers animaux (petits ruminants surtout) même
si les populations n'ont pas une tradition d'éleveurs.
Avec le développement de la culture arachidiére,
cette époque marque aussi le début de la structuration des
circuits de commercialisation autour des filières agricoles. Au moment
des récoltes, des collecteurs sont envoyés dans tous les
villages. Ces derniers collectent l'arachide sur place, puis la font
transporter. Une partie de la production est acheminée au magasin de
Safo pour reconstituer le stock de semences et l'autre partie envoyée
à Bamako et à Kati pour approvisionner les huileries. L'arachide
constitue une des premières sources de revenus à cette
époque.
2.2.2.2 Développement de la culture
arachidiére et réduction du
temps de friche
Dans les koungokonoforo, la culture de l'arachide
prend une place de plus en plus importante en plus des céréales
(sorgho, mil). L'accroissement des surfaces cultivées se fait au
dépend des friches. Les friches sont ainsi réduites en
durée et en superficie. On passe des longues friches de 15 à
20ans à des friches de moins de 10 ans. En revanche l'outillage est
resté le même que celui de la période
précédente.
2.2.2.3 L'extension des villages suite à la
croissance démographique
Le développement des villages du fait de
l'accroissement démographique et de l'arrivée d'autres familles,
accentue la pression foncière et pousse les agriculteurs arrivés
tardivement à s'installer dans les parties les plus reculées du
koungonoforo pour cultiver ces parcelles éloignées.
Certains de ces agriculteurs s'installent sur les hameaux de culture pendant
toute la saison des pluies et reviennent au village après la
récolte.
2.2.2.4 Les migrations induites par l'impulsion de la
culture
arachidiére
On assiste aussi à des phénomènes
migratoires induits par l'impulsion de la culture arachidiere au niveau
sous-régional. Il est fréquent de voir dans les familles, des
actifs agricoles migrer pendant la saison hivernale vers des pays comme le
Sénégal où à l'époque la main d'oeuvre
locale ne pouvait répondre, à elle seule, à la demande
nationale en production arachidiére. La plupart des anciens agriculteurs
interrogés ont eu à séjourner au Sénégal
pendant cette période pour cultiver l'arachide. On les appelle les
« Navétanes», terminologie Wolof dont la racine
« Navet » signifie saison des pluies. Ainsi quelques vieux
ont même gardé des souvenirs du Sénégal et
notamment, l'usage de la langue Wolof et quelques outils (hiler) avec
lesquels ils ont cultivé la terre. Généralement, ces
agriculteurs saisonniers ne sont pas employés en tant que
salariés. Ils louent simplement un terrain auprès d'un logeur qui
leur distribue à crédit les semences et leur prête l'outil
de travail nécessaire. En compensation du travail fourni, les
navétanes doivent travailler quelques jours par semaine chez
leur employeur. Le crédit se fait également à des taux
usuraires (50 à 100%). D'autres agriculteurs aussi quittent leur milieu
pendant cette période pour migrer vers la Côte d'Ivoire où
ils vont travailler dans les plantations de café et de cacao. La plupart
d'entre eux sont restés en Côte d'Ivoire où ils se sont
installés définitivement.
30
2.2.2.5 L'introduction de la mangue
L'époque marque également le début de la
plantation de manguiers. La mangue est introduite par le blanc pendant la
colonisation. Mardia NIARÉ, alors roi de Bamako qui a trouvé ce
fruit à son goût, a encouragé la population à
planter des manguiers. Selon le roi, les arbres sauvages vont disparaître
et ce sont les arbres fruitiers qui vont permettre aux
générations à venir de survivre. De ce fait, ceux qui
partent à Bamako, ramènent parfois des fruits et plantent les
noyaux dans les champs de case et à l'intérieur des concessions.
Les plantations fruitières de l'époque sont totalement
destinées à l'autoconsommation.
2.2.2.6 Typologie des exploitations
A la fin de cette seconde période, les exploitations se
différencient encore. On distingue des familles qui se vouent à
la culture de l'arachide et des familles qui se consacrent essentiellement
à la céréaliculture
2.2.3 1950-1980 Le bouleversement du système agraire
par l'introduction de nouveaux outils et la fragilisation des systèmes
antérieurs avec les années de sécheresse.
Cette période marque une rupture avec les
systèmes antérieurs car elle voit l'apparition d'outils qui vont
progressivement transformer les modes d'exploitation du milieu. La baisse de la
pluviométrie ponctuée par les années de sécheresse
va beaucoup fragiliser le système agraire.
2.2.3.1 La charrette un moyen de transport très
vite adopté
Dans cette zone, c'est d'abord la charrette qui suscite
l'intérêt des agriculteurs. A cette époque l'arachide
constitue toujours la principale source de revenus des producteurs. Mais sa
production devient de plus en plus contraignante. Non seulement les prix aux
producteurs baissent à la veille des indépendances, mais la
collecte sur place est aussi arrêtée. Pour commercialiser leurs
récoltes, les agriculteurs sont obligés de les transporter
à Bamako ou à Kati. Le niveau des prix ne permet plus de couvrir
les besoins quotidiens. Le maraîchage se développe et devient une
source complémentaire de revenus. De cette intégration croissante
du maraîchage au marché de Bamako est venu se greffer aussi la
commercialisation des fruits comme la papaye, destinée jusqu'à
cette époque à l'autoconsommation. Le transport des produits pour
leur acheminement sur les marchés a incité ceux qui en avaient
les moyens à s'équiper en charrette. Le transport de produits
agricoles vers les marchés a donc été le principal facteur
qui a poussé les agriculteurs à s'équiper en charrettes.
La charrette va aussi servir au transport des récoltes et de la paille
des champs vers les concessions et surtout depuis les années 70 au
transport du bois de chauffe et du charbon de bois vers Bamako. Son
caractère multifonctionnel fait qu'aujourd'hui, plus de 90% des
exploitations agricoles sont équipées.
2.2.3.2 La charrue : une lente introduction dans le
système agraire
de la commune
La vulgarisation de la charrue a démarré au Mali
dans les années 50. Toutefois les agriculteurs de Safo n'ont
commencé à s'équiper qu'au début des années
70. L'entrée tardive de cet outil dans les exploitations est liée
à la nature gravillonnaire des sols sur glacis qui
31
constituent jusqu' à cette époque le principal
lieu de culture des céréales et qui ne se prêtent pas au
travail à la charrue.
L'introduction de la charrue a commencé après
l'indépendance. Elle a profité seulement à une
minorité d'agro-pasteurs possédant suffisamment de terre sur la
plaine (sol limoneux argileux) pour rentabiliser l'outil. La charrue a permis
aux agriculteurs équipés d'augmenter leurs superficies, de
réduire le temps de travail consacré à certaines
opérations (surtout le labour et les sarclages) et d'accroître la
productivité du travail et de la terre.
2.2.3.3 L'installation des éleveurs Peuls
Les années cinquante marquent aussi le début de
l'installation des peuls. Ces peuls sont originaires de Tenenkou, un village
situé à Mopti. Ces sont d'anciens transhumants qui viennent avec
leur animaux rechercher un climat plus humide. La sécheresse les a
poussé à s'installer dans cette zone qui offre des
pâturages importants. Ces peuls qui pratiquent uniquement
l'élevage vont se sédentariser et cultiver. Une
différenciation s'opère avec l'arrivée des peuls entre les
éleveurs peuls, exploitations qui s'équipent en matériel
de traction et celles qui restent manuelles avec un équipement
rudimentaire.
2.2.3.4 La sécheresse : fragilisation des
systèmes
Le facteur qui a le plus bouleversé les systèmes
antérieurs a été la sécheresse de 72/73
appelée « gnobléngokon ». Le
gnobléngokon a joué un rôle important dans les
modifications des systèmes de cultures et d'élevage et est
à l'origine de l'actuel système agraire. La famine s'installe et
les hommes ne sont pas les seuls à en souffrir. Le cheptel, peu
nombreux, diminue fortement par manque de pâturage. Le peu d'animaux
ayant survécu à la sécheresse est mis en vente pour
l'achat de vivres, mais aussi pour éviter des pertes en cas de nouvelles
sécheresses. La psychose de la sécheresse s'installe alors dans
les esprits des agriculteurs car la baisse de la pluviométrie va se
poursuivre. Toute la période 1968- 1984 est marquée par un
déficit pluviométrique de 30% par rapport aux années
antérieures (1930- 1967). Au cours de cette période la taille du
cheptel a été fortement réduite sur l'ensemble du
territoire communal. La faible importance accordée à
l'élevage par les agriculteurs aujourd'hui, témoigne encore de
ces années de sécheresse. Seules les familles peul
installées après l'indépendance possèdent des
bovins.
2.2.3.4.1 Une exploitation abusive des ressources
forestiéres
Le gnobléngokonkon a eu comme effet
immédiat un déficit céréalier qui ne s'est plus
rétabli. Une autre activité allait se développer avec des
conséquences dramatiques sur l'environnement : c'est l'exploitation du
bois de chauffe et du charbon de bois qui va plonger cette zone dans une
situation de déboisement sans précédent.
Le déboisement a été le plus important
dans les champs de brousse éloignés des habitats. Cette
destruction du couvert végétal va causer de façon
très nette une dégradation des sols et une baisse très
importante de la fertilité.
2.2.3.4.2 Le début du maraîchage de
rente
Dans les champs de case, le maraîchage de rente remplace
le maraîchage d'autoconsommation et les cultures vivrières. Seule
la culture du maïs est encore pratiquée dans le soforo
mais sur des surfaces de plus en plus petites. Les anciens cours d'eau
permanents ont tari pour donner des bas fonds dont la mise en valeur va jouer
un rôle important dans le développement des cultures
maraîchères.
32
2.2.3.4.3 Le développement des cultures sur
plaines
Avec la baisse de la pluviométrie, les cultures sur
glacis (sol gravillonaire) confrontées à des stress hydriques dus
à la faible réserve utile du sol ne parviennent plus à
boucler leur cycle. Les agriculteurs se rabattent sur la plaine et abandonnent
progressivement les sols bélé des versants au profit des
sols dié de la plaine. La pression sur ces sols a comme
conséquence la disparition de la jachère dans les rotations et la
baisse de la fertilité des sols
2.2.3.4.4 L'abandon des variétés à cycle
long
Les variétés tardives vont être
remplacées par des variétés hâtives. Les
variétés de mil de cinq mois ont disparu au profit de celles de
quatre mois, et le niébé est passé d'un cycle de quatre
mois à un cycle d'un peu moins de trois mois. C'est pendant cette
période également que la culture du coton et du tabac produits
pour l'autoconsommation est abandonnée.
2.2.3.5 Typologie des exploitations
Trois catégories d'exploitations se distinguent à
la fin des années 70 :
- les exploitations équipées en charrue avec une
paire de boeuf. Cette catégorie est composée d'agriculteurs qui
se sont surtout investis à la culture arachidiere. La commercialisation
de l'arachide leur a procuré des revenus qui leur ont permis de
s'équiper.
- les exploitations qui sont restées manuelles avec des
outils rudimentaires. Cette catégorie est composée d'agriculteurs
qui sont restés céréaliers pendant les années
où la culture arachidiere se développait. Ils cultivent de
petites parcelles d'arachide essentiellement pour payer l' impôt
- Les éleveurs peuls
2.2.4 1980-2006 : Le développement des cultures
maraîchères et fruitieres et la pression foncière.
Les années de sécheresse ont fini par fragiliser
les cultures vivrières qui ont caractérisé les
systèmes antérieurs. Désormais la production
maraîchère va être au coeur des préoccupations des
agriculteurs.
2.2.4.1 Le maraîchage : un rôle important
dans la constitution des
revenus agricoles.
Le maraîchage n'a pris son véritable envol
qu'après la sécheresse de 1984. Les mauvaises récoltes
enregistrées ont poussé les agriculteurs à
s'intéresser davantage aux cultures maraîchères. Ces
cultures se développent aussi dans les bas-fonds. Le
développement de cette activité a été
facilité par la proximité de Bamako et la forte demande des
populations urbaines. Dans le soforo, les parcelles maraîchères se
multiplient et les revenus, issus de la commercialisation de ces produits,
représentent une part non négligeable du revenu global de
l'exploitation. Les parcelles maraîchères clôturées
avec des haies mortes ont des superficies comprises entre 200m2 et
1000m2 dans le Soforo et peuvent atteindre 0,5ha dans les bas fonds.
Chaque chef de famille possède sa petite parcelle de maraîchage
qu'il exploite avec sa femme et dont il conserve les revenus, contrairement
à la culture céréalière où la gestion est
collective. Les légumes les plus cultivés sont l'oignon, le
gombo, l'aubergine, le piment et le concombre. En dehors de Bamako, la vente
des produits maraîchers se fait à Kati et sur les
33
différents marchés hebdomadaires qui se tiennent
dans la commune. D'ailleurs la vente se fait de plus en plus sur ces
marchés où viennent s'approvisionner maintenant les revendeuses,
venues de Bamako et de Kati.
2.2.4.2 Une orientation vers la plantation de
banane
La production de la banane se développe et s'intensifie
dans les villages où la présence de larges bas fonds facilite
l'accès à l'eau. C'est le cas des villages de Sériwala et
de Chodo où l'essentiel des revenus annuels des planteurs sont
tirés de la vente de banane. La production de la banane dans la commune
est de 50 tonnes (rapport annuel,Cab demeso 2003). En saisons sèches,
seuls les planteurs équipés de motopompes maintiennent une
production. Les autres bananeraies sont délaissées par manque
d'eau ou de main d'oeuvre pour assurer l'arrosage. Cependant, le nombre de
planteurs équipés en motopompe augmente d'année en
année. Ceci permet non seulement d'accroître les superficies
consacrées à la banane, mais d'avoir aussi une production de plus
en plus importante en saison sèche.
La papaye est une culture très ancienne dans la
commune. Aujourd'hui elle constitue une source importante de revenus
monétaires complémentaires du maraîchage et de la
production de bananes. La culture de la papaye est toujours associée.
2.2.4.3 Une pression foncière accrue en zone
périurbaine
Dans la commune de Safo la pression foncière est le
résultat de la combinaison de deux facteurs : la croissances
démographique et la pression de la ville de Bamako.
2.2.4.3.1 La poussée démographique : une menace
pour les terres agricoles
La croissance démographique par l'extension des
superficies habitées se fait au détriment des terres agricoles et
constitue une menace pour les réserves foncières voire leur
survivance à terme. Elle crée une situation de concurrence
défavorable à l'agriculture (réduction sensible ou
marginalisation des terres).
2.2.4.3.2 La pression de la ville de Bamako : Le
déclassement des terres agricoles
La proximité de la ville Bamako favorise la pression
sur les terres de la commune. Le manque d'espace dans la Capitale, le
coût élevé de l'immobilier et l'envie de posséder
une habitation individuelle poussent les habitants de Bamako à
rechercher des terrains dans la zone périphérique. Aussi, les
terres de Safo font l'objet d'une convoitise de la part de ces derniers, ce qui
favorise leur commerce. De plus en plus, les terres agricoles sont
morcelées, déclassées et vendues à des particuliers
de Bamako pour la construction.
Villages
|
Distance Banako
(km)
|
Surfaces agricoles
|
Surfaces morcelées (ha)
|
Pourcentage (%)
|
Falayan
|
10
|
43
|
41
|
95
|
Safo
|
15
|
367
|
330
|
90
|
Sériwala
|
23
|
173
|
42
|
24
|
Source : CAB 2003
Tableau.1 Intensité du morcellement en fonction de
la distance avec Bamako
34
Ce tableau montre que plus on se rapproche de Bamako, plus le
morcellement est important. Ce phénomène touche
particulièrement les exploitations en phase de précarisation
ayant des difficultés à satisfaire les besoins alimentaires et
monétaires. Les terres ainsi cédées installent la commune
dans un contexte de raréfaction des réserves foncières qui
compromet l'accroissement des surfaces agricoles.
2.2.4.3.3 L'implication des jeunes dans la vente des
parcelles : un nouveau métier qui se crée
La vente des terres a entraîné la ruée des
jeunes désoeuvrés vers le métier de démarcheur.
C'est par leur intermédiaire que sont réalisées la plupart
des opérations de vente. Il suffit au propriétaire de fixer le
prix d'une parcelle et d'en confier la vente au démarcheur. Celui-ci
cherche un client et une fois la vente conclue, il perçoit 10% du prix
de la parcelle (Cf. Annexe3).
2.2.4.4 Pré-typologie des exploitations
actuelles.
De l'analyse historique est née une pré-
typologie que nous tenterons d'affiner et de valider dans la partie «
système de production ». Nous la présentons ici que
succinctement, nous nous étendrons plus dans la dernière partie
du mémoire.
Alors que la possession d'un équipement de culture
attelée était un critère de différenciation
socio-économique, dans le système agraire actuel
l'activité génératrice de revenus monétaires
(maraîchage, arboriculture) est un nouveau critère discriminant
des exploitations agricoles.
A ce stade de l'étude, nous distinguons 5 groupes
d'exploitations :
1. les céréaliculteurs maraîchers non
équipés
2. les céréaliculteurs maraîchers
équipés en traction attelée
3. les céréaliculteurs maraîchers
arboriculteurs, équipés en moyens d'exhaure
4. les céréaliculteurs maraîchers
arboriculteurs équipés en traction attelée et moyens
d'exhaure
5. les éleveurs Peuls
Figures 16. Évolution du paysage agraire de
Safo
Avant 1900
Forêt dense
Friches de 15à plus de 20ans
Cultures vivrières (sorgho, mil...)
Champs de case
(Maïs, coton, tabac ...)
Habitations
Plateau versant plaine bas fonds
De 1900 à1960
Friches de moins de 10
Petites forêts
migrato
re notammen
par un
Période marquée égalemen
important flux
e déplacemen
la
arachidié
la Côte d
culture
vers
e e
vers
voire pour
es
pour
le Sénégal (navétanes
plantations
de café
et de
cacao.
35
Campements de culture
Cultures vivrières et cultures de rente (Arachide)
Cultures de rentes (Arachide) Habitat
Champs de case + manguiers Arachide
De 1960 à Aujourd'hui
Savane arbustive clairsemée
Bas-fond (maraîchage +arboriculture)
Cultures vivrières (céréales)
Champs de case
(Maraîchage)
Habitat
Cette période est surtout marquée par une baisse
généralisée de la pluviométrie suite aux
sécheresses notamment celle de 1972-73 et 1984.
- La savane arbustive remplace la forêt.
- Les villages s'installent à proximité des
bas-fonds.
- Les plaines sont surexploitées, les jachères
abandonnées et le glacis
progressivement délaissé.
- La culture du tabac et du coton disparaît au profit de
la culture arachidiere avec
l'introduction de la culture attelée
d'abord puis au profit des cultures maraîchères et
fruitières
36
Figure.17 Trajectoire des exploitations de la Commune de
Safo
1910-1960 1960-1980 1980-2000 2000 à
Aujourd'hui
Colonisation Introduction de la charrue et de la
Développement du maraîchage Développement de
l'arboriculture
Introduction de la culture arachidiere Charrette banane papaye en
plus du
Déplacements saisonniers (navétane) Début
des années de sécheresse maraîchage
Pression sur les sols de plaine Famine et baisse du cheptel
Arboriculture banane papaye, maraîchage et
céréaliculture mécanisée
Exploitations équipées en matériel
agricole
Céréaliculture mécanisée,
Maraîchage
Une paire de boeufs de trait et quelques têtes de
caprins. 1 à 2 tête d'i
Céréaliculture mécanisée et
maraîchage
Une agriculture manuelle
d'autoconsommation
sur
défriche-brûlis et chasse
Exploitation familiale qui s'investissent beaucoup à la
culture arachidiére en plus de la céréaliculture
Friches de -10ans
Peu d'animaux (petits ruminants)
Prédominance de mil, sorgho et maïs,tabac, coton
Culture de tabac de coton
et cycles longs
Friches longues (20à30 ans) Petites exploitation
Bambaras
Disparition
Exploitation familiale pratiquant surtout la
céréaliculture. Arachide peu cultivée
Friches de -10ans
Peu d'animaux (petits ruminants)
Arboriculture banane papaye, maraîchage et
céréaliculture manuelle
Céréaliculture manuelle et maraîchage
Quelques têtes de caprins et de la volaille
Exploitations agricoles non équipées
Maraîchage et céréaliculture manuelle
Exploitations peuls
Elévage bovine (élevage peul)
Céréaliculture mécanisée
Exploitations agricoles avec comme activité principale
l'élevage
Arrivée des peuls de la région de Mopti vers
1950
37
38
2.3 CONCLUSION
L'organisation du terroir en auréoles renfermant des
soforos et des bas fonds où se concentre l'essentiel de la fumure
organique produite par le bétail, offre aux populations de la zone la
possibilité de développer des cultures irriguées
(maraîchage, arboriculture). Le bétail peu important ne produit
pas suffisamment de matière organique pour fertiliser les cultures
sèches. Ainsi, la fertilité des champs de brousse n'est plus
restaurée. Avec la croissance démographique et la vente des
terres agricoles, la pression sur les terres s'accroît et les zones de
pâturage se réduisent . Ces phénomènes,
aggravés avec la baisse de la pluviométrie, ont conduit à
une dégradation des sols, une baisse des productions et un
déficit vivrier chronique. S'y ajoutent des pratiques traditionnelles
(culture manuelle dans la plupart des cas) et un déficit d'encadrement.
Ces pratiques ne permettent plus des restaurer la fertilité des sols
comme dans le passé (disparition de la jachères). Dans les
conditions actuelles il faut exploiter 4 fois plus de surfaces pour couvrir ses
besoins.
Aussi le système agraire a évolué pour
s'adapter à tous ces changements. D'une agriculture de subsistance on
est passé à une agriculture marchande génératrice
de revenus monétaires. Cependant, ces revenus fortement dépendant
du marché ne correspondent pas à des surplus de production mais
servent essentiellement à compenser un déficit vivrier qui
n'existait pas dans les systèmes antérieurs.
Terres cultivées
Terres cultivables
Morcellement
Production
Jachère
Population
Fertilité
Déficit vivrier
Figure.18 Cycle de baisse de la production agricole de la
Commune de Safo
39
3 ANALYSE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET
D'ÉLEVAGE: DES PRATIQUES DIVERSIFIÉES
Dans cette zone l'agriculture est dominée par les
cultures sèches. Elles sont fortement dépendantes des conditions
pluviométriques. L'agriculture pluviale est essentiellement basée
sur la culture du sorgho et du maïs. Ces céréales,
constituent la base de l'alimentation.
250
35
30
200
25
150
20
15
100
10
50
5
0
0
Précipitations(mm)
Températue (°c)r
Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct.
Nov. Déc.
Diagramme ombrothermique de Safo
pluviometrie en mm température en°c
Source : poste de relevé de Safo Hivernage Saison
sèche
Figure 19. Diagramme ombrothermique de la Commune de
Safo
3.1 IDENTIFICATION DES DIFFÉRENTS
SYSTÈMES DE CULTURE
Dans cette zone, les céréales (cultures
sèches) dominent mais ne reçoivent qu'une faible fertilisation
organique et minérale (maïs). Les systèmes de culture mis en
place vont dépendre du niveau d'équipement et de la main d'oeuvre
dont disposent les exploitations.
En complément des cultures
céréalières, les agriculteurs développent des
stratégies orientées vers les productions commerciales. Les
productions maraîchères constituent ainsi la principale source de
revenus des exploitations agricoles.
Les cultures maraîchères (cultures
irriguées) se sont développées dans les champs de case et
les plantations fruitières dans le bas-fond proche de Sériwala
où elles co-existent avec le maraîchage. En ce qui concerne le
maraîchage, l'oignon, le piment, le gombo, le concombre et le chou sont
les principales cultures observées. L'arboriculture (banane/papaye) est
une activité qui se développe de plus en plus dans le village de
Sériwala.
Le tableau suivant présente les systèmes de
cultures rencontrés et les milieux dans lesquels ils sont
observés.
40
Tableau 2: systèmes de culture et milieu
associé
|
Système de culture
|
|
|
Localisation
|
SC1
|
Sorgho+niébé/sorgho+niébé/arachide+voandzou
manuelle
|
en
|
culture
|
Koungokonoforo (sol dié)
|
S
|
Sorgho+niébé/sorgho+niébé/arachide+voandzou
mécanisée (traction animale)
|
en
|
culture
|
Koungokonoforo (sol dié)
|
SC3
|
Sorgho+niébé/sorgho+niébé en culture
manuelle
|
|
|
Koungokonoforo (sol bélé)
|
SC4
|
Maïs en culture pure
|
|
|
Soforo (sol dié)
|
SC5
|
Arachide en culture pure (manuel)
|
|
|
Soforo (sol dié)
|
SC6
|
Sorgho en culture pure (Peuls)
|
|
|
Soforo(sol dié)
|
|
Oignon
|
|
|
Soforo et bas-fond
|
|
Aubergine
|
|
|
Soforo et bas-fond
|
|
Gombo
|
|
|
Soforo et bas-fond
|
|
Piment
|
|
|
Soforo et bas-fond
|
|
Concombre
|
|
|
Soforo et bas-fond
|
|
Chou
|
|
|
Soforo et bas-fond
|
|
Banane/papaye
|
|
|
Bas-fonds
|
Cependant les activités agricoles sont
différentes suivant les catégories sociales. Les hommes et les
enfants cultivent les céréales sur des parcelles collectives
destinées à l'alimentation de la famille. Les femmes cultivent
l'arachide sur les champs de case. Seules les récoltes se font en
commun. Le maraîchage par contre, est une activité mixte, et
souvent individuelle.
41
3.2 LES SYSTÈMES DE CULTURE SÈCHE
Ces systèmes sont basés sur le sorgho
associé au niébé en rotation ou non avec de l'arachide
associée au voandzou (pois de terre) et sur le maïs.
Figure 20: Calendrier cultural des cultures
pluviales
Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Maïs
Arachide
désherbages
nettoyage lab-semis récolte
Sorgho +
Niébé
récolte
labour-semis sarclages
niébé
nettoyage
sarclages buttage réc sorgho
lab-semis surveillance
nettoyage
désherbages récolte
3.2.1 Les opérations culturales
3.2.1.1 L'itinéraire technique du sorgho
associé au niébé
3.2.1.1.1 Le
nettoyage
Le nettoyage est réalisé à la fin de la
saison sèche, du mois d'avril au mois de mai. Il consiste à
préparer les champs pour accueillir une nouvelle campagne. Les
résidus de récoltes présents sont ramassés, et les
arbustes régénérés sont dessouchés, mis en
tas puis brûlés.
3.2.1.1.2 Le labour
Le labour est réalisé de mi-mai à mi-juin
après les premières pluies, lorsque le sol est ameubli. Le
travail à la charrue permet de retourner le sol sur une profondeur
comprise entre13 et 25 cm. Cette opération a pour fonction de lutter
contre les adventices, d'ameublir le sol et de limiter les pertes d'eau par
évaporation. Il permet également, d'enfouir la matière
organique épandue en cas d'apport de fumier.
3.2.1.1.3 Le semis
Le semis est réalisé en même temps que le
labour quand les exploitations disposent d'une main d'oeuvre suffisante. Trois
personnes sont affectées à la traction et à la charrue
(deux personnes pour conduire les boeufs et une personne la charrue) et un
groupe procède au semis derrière le labour. Pour l'exploitant ne
disposant pas d'une main d'oeuvre suffisante, le
42
labour est effectué le matin et le semis est
réalisé le soir par les mêmes personnes. On sème en
ligne au moyen d'une petite calebasse remplie de graines dans une main et de la
houe dans l'autre. Le semis est réalisé en poquets espacés
de 40 à 50cm. Un trou est fait dans le sol avec la houe, les graines y
sont introduites, et le trou est rebouché avec de la terre à
l'aide du pied.
3.2.1.1.4 Le sarclage
En fonction du degré d'enherbement de la parcelle, un
premier sarclage avec le multiculteur est effectué 15 à 30 jours
après le semis. Il consiste à faire passer les dents canadiennes
entre les lignes de semis pour éliminer les mauvaises herbes. Cette
opération est combinée à un désherbage manuel sur
la ligne de semis avec la daba et un démariage pour ne laisser
finalement que 2 à 3 pieds de céréales par poquet et
limiter ainsi la concurrence entre les plants.
Un deuxième passage au multiculteur est effectué
2 à 3 semaines après le premier sarclage. Ensuite, un buttage
peut être réalisé mais il ne rentre pas
systématiquement dans l'itinéraire technique. Certains le font si
la pression des adventices est trop forte, d'autres pas car il peut enfouir le
niébé et ralentir sa croissance.
Figure 21. Labour à la charrue
A B
43
Figures 22. Semis en poquet sur sol dié
(A) et sur sol bélé (B) dans le
koungokonoforo
44
3.2.1.1.5 La récolte du niébé
Lorsque le sorgho associé au niébé, ce
qui est le plus fréquent dans la zone, le niébé est
récolté au mois d'octobre (un mois ou plus avant la
récolte des céréales). Cette récolte du
niébé se fait pendant la phase d'épiaison et de formation
des grains du sorgho et permet, par la présence des récolteurs,
de protéger les parcelles contre l'attaque des oiseaux granivores. Cela
ne nécessite donc pas d'opérations spécifiques de
surveillance des oiseaux. La récolte de niébé est souvent
effectuée par les femmes aidées quelquefois par des hommes ou des
enfants lorsque la main d'oeuvre présente dans l'exploitation est peu
importante. Les gousses récoltées sont transportées dans
les concessions, séchées au soleil puis stockées dans les
greniers. Les fanes sont ensuite ramassées, mises en bottes et vendues
à Bamako. Le battage est généralement
réalisé chaque jour en fonction des besoins de la famille.
3.2.1.1.6 La récolte du sorgho
La récolte du sorgho a lieu au mois d'octobre. Elle est
souvent réalisée par des groupes d'entre aide appelés
« ton ». Une partie du groupe procède au couchage des tiges,
suivi par le reste du groupe qui récolte la céréale au
moyen d'un petit couteau appelé « wacala ». Les
céréales récoltées sont laissées au champ
pendant 3 à 4 semaines pour le séchage. Le battage est ensuite
réalisé soit par un groupe de jeunes, soit au moyen d'une
charrette attelée ou quelques fois d'un tracteur. Le vannage est
effectué par les femmes aussitôt après le battage. Le
produit du vannage est mis en sacs, transporté en charrette dans les
concessions et stocké dans les greniers.
3.2.1.2 L'itinéraire technique du maïs en
culture pure
Dans cette zone le maïs est cultivé en pur dans le
soforo et n'entre pas rotation avec d'autres cultures si ce n'est avec des
cultures maraîchères de saison sèche dans les jardins..
Même si certains agriculteurs préfèrent réaliser les
opérations manuellement en raison des petites surfaces cultivées,
d'autres utilisent la traction animale pour le labour et les sarclages.
3.2.1.2.1 Le nettoyage
Cette opération est généralement
réalisée fin avril, début mai avant l'installation des
premières pluies. Elle s'effectue de la même manière que
celle du sorgho.
3.2.1.2.2 Le labour
Le Labour s'effectue entre mai et juin. Il est souvent
réalisé à la charrue pour répondre aux exigences de
la culture (sol meuble).. Dans les jardins maraîchers le maïs est
directement semé sur les planches déjà ameublies par les
cultures maraîchères.
3.2.1.2.3 Le semis
Comme pour le sorgho, le semis est effectué
manuellement en poquets (deux grains par poquets). La semence est
généralement prélevée sur la récolte de
l'année précédente.
3.2.1.2.4 Les sarclo-désherbages
Le premier sarclage a lieu deux à trois semaines
après la levée. Il est réalisé à l'aide d'un
multiculteur avec conjointement un désherbage manuel sur la ligne
à la daba. Il est entièrement manuel pour les agriculteurs non
équipés. Certains agriculteurs, apportent en même temps une
fumure minérale sous forme d'engrais complet à des doses variant
entre 50 et 150 kg/ha en fonction des moyens dont ils disposent.
45
Un second désherbage manuel peut être
effectué deux à quatre semaines plus tard en fonction du niveau
d'enherbement. Ce travail est plus long compte tenu du stade de
développement de la plante et des difficultés d'arrachage des
adventices sur un sol compacté par les pluies.
3.2.1.2.5 La surveillance des parcelles
Cette opération vise à empêcher la
destruction par les oiseaux granivores des cultures en phase de formation et de
maturation des grains. Elle est généralement
réalisée par les enfants qui se déplacent et font du bruit
pour chasser les oiseaux et les empêcher de se poser. Cette
opération est importante dans les 15 premiers jours qui suivent la
floraison (stade laiteux du grain). Elle peut s'étaler sur un mois avant
la récolte.
3.2.1.2.6 La récolte du maïs.
Elle est effectuée le plus souvent au mois de septembre
et permet ainsi à la plupart des exploitations de résoudre leurs
problèmes alimentaires en période de soudure. Toutefois les
agriculteurs qui ont les moyens de surmonter cette période laissent le
maïs sécher sur pied pour le récolter beaucoup plus tard (au
mois d'octobre). Cette opération mobilise tous les actifs de
l'exploitation, notamment les femmes. La récolte consiste d'abord
à arracher et à coucher les pieds de maïs et à couper
ensuite les épis. Ces deux opérations sont
réalisées par les hommes. Les femmes et les enfants ramassent les
épis et les transportent jusqu'aux concessions où ils sont
séchés pendant 2 à 3 semaines. Les épis sont
ensuite égrainés par les femmes et conservés dans des
greniers. La consommation de maïs débute au mois de septembre et se
poursuit jusqu'à épuisement des réserves. Le sorgho
récolté en novembre ne sera consommé qu'après dans
la plupart des exploitations.
3.2.1.3 L'itinéraire technique de l'arachide
Lorsqu' elle n'entre pas en rotation avec les
céréales, l'arachide est cultivée par les femmes sur de
petites superficies.
3.2.1.3.1 Le labour
Le labour est généralement effectué vers
la fin du mois de juin. C'est un labour à plat
généralement réalisé à l'aide d'une charrue
et plus rarement avec la daba par les femmes, notamment sur les petites
superficies inférieures à 200m2.
3.2.1.3.2 Le semis
Le semis est combiné au labour. Il se fait manuellement
en ligne avec la daba dans des poquets espacés 15cm (culture des femmes)
à 30cm (parcelle collective) à raison d'une graine par poquet.
3.2.1.3.3 Le désherbage
Deux désherbages manuels sont
généralement effectués avec la daba. Le premier a lieu
dans la deuxième semaine qui suit la levée et le second est
réalisé 2 à 3semaines après le premier. C'est une
plante rampante qui couvre très vite le sol et limite ainsi le
développement des adventices. Ainsi un troisième
désherbage n'est généralement pas nécessaire.
3.2.1.3.4 La récolte
La récolte est aussi réalisée
manuellement à la daba. Elle se déroule entre octobre et
novembre. Les plants sont déterrés et les gousses sont
séparées des fanes. Les gousses sont ensuite
séchées et mises en sac. Les fanes, une fois
séchées, sont mises en bottes et vendues.
46
3.2.2 Les systèmes de culture dans le koungokonoforo
: des cultures basées essentiellement sur le sorgho et l'arachide
3.2.2.1 Le système
sorgho+niébé/sorgho+niébé/
arachide+voandzou$ en culture manuelle, (SC1)
Ce système se pratique dans le koungokonoforo
sur des sols limono argileux (dié). Il est
généralisé dans le village de Safo où les
superficies en plaine sont plus importantes qu'à Sériwala. Dans
ce système, le sorgho occupe généralement 1ha et
l'arachide 0,5ha. C'est le système de culture le plus intensif en
travail car toutes les opérations culturales sont manuelles. Le labour
n'est réalisé que sur les parcelles destinées à
l'arachide. A titre illustratif nous présentons sur la figure ci-dessous
les temps de travaux (ramenés à l'hectare) de ce système
pour voir les différentes périodes de pointe y correspondant.
Homme-jours ,
30
25
20
15
10
5
0
mai juin juil août sept oct nov déc
Mois
battage-vannage réc arach et wandz récolte sorgho
récolte niébé sarclage arachide sarclage sorgho semis
sorgho lab-semis arachide néttoyage
Figure 23: Calendrier du temps de travail associé
à la mise en oeuvre d'1ha du SC1
Les périodes des labours et semis (juin),de sarclages
(juillet-août) et de récoltes (octobre) constituent des pointes de
travail importantes. Ceux qui en ont les moyens font souvent appel à la
main d'oeuvre journalière2 ou louent les services d'un travail
attelé pour effectuer le labour3. Le désherbage et la
récolte de l'arachide se font souvent grâce au concours de groupes
d'entraide appelés « ton ». Le SC1 est exigeant en travail.
Les temps de travaux sont de l'ordre de 101hj/ha
1 Voandzou est un nom bambara que les agriculteurs donnent au
pois de terre
2 La journée de travail est rémunérée
à 1000Fcfa
3 Une journée de labour à la charrue coûte
6000Fcfa
47
Ce système permet d'intégrer dans l'association
des cultures précoces (niébé et voandzou) pour
gérer la période de soudure et satisfaire les besoins
alimentaires de la famille avant la récolte des céréales.
Le niébé joue aussi un rôle de fertilisant quand il est
associé à une céréale. Le voandzou est vendu plus
cher que les céréales sur le marché et son association
avec l'arachide permet d'accroître les ressources monétaires
(l'association arachide voandzou contribue pour 57% à la valeur
ajoutée brute du système pour 1/3 de la superficie).
sorgho+ niébé
43%
arachide + wandzou
57%
Source : nos enquêtes
Figure.24. Contribution des différentes cultures
dans la constitution de la VAB du SC1
L'arachide et le voandzou sont semés en association. La
quantité de semences de voandzou représente le cinquième
de la quantité de semences d'arachide. On intercale 2 lignes de
voandzou, entre 10 lignes d'arachide. Deux désherbages manuels sont
effectués. Le premier a lieu au mois de juillet et le second, deux
à trois semaines après, au mois d'août. La récolte
est faite généralement au mois de novembre avant celle des
céréales. Après déterrage, l'arachide est
transportée dans les concessions où la séparation des
gousses est réalisée par les femmes et par les vieux. La presque
totalité des fanes produite est vendue. Seule une partie des gousses
produites est commercialisée, l'autre partie étant
autoconsommée par la famille. L'arachide, joue un rôle important
dans la gestion de la fertilité compte tenu de la forte pression
foncière et de l'abandon des jachères.
Les rendements à l'ha sont de l'ordre de 700 kg pour le
sorgho, 1 000kg d'arachide en coque , 250kg de voandzou et 60kg de
niébé.
Ce système dégage une valeur ajoutée
brute de l'ordre de 104100Fcfa/ha et rémunère la journée
de travail à 1030Fcfa.
3.2.2.2 Le système
sorgho+niébé/sorgho+niébé/ arachide+voandzou
en culture mécanisée (S)
Ce système est aussi pratiqué dans le
koungokonoforo sur des sols limono argileux (dié) mais
la plupart des opérations sont mécanisées. Les
agriculteurs sont équipés en matériel de traction
attelée. Toutes les parcelles sont labourées contrairement au SC1
où seules les parcelles d'arachide sont labourées.
battage-vannage réc arach et vandz récolte sorgho
récolte niébé désh arachide buttage
sarclage sorgho semis sorgho semis arachide labour
fumure
néttoyage
mai juin juil août sept oct nov déc
Homme-jour
30
25
20
15
10
5
0
Mois
48
49
Figure 25. Calendrier du temps de travail associé
à la mise en oeuvre du S
Dans ce système, les pointes de travail se limitent aux
travaux de récolte. Les temps de travaux consacrés aux labour et
aux sarclages son réduits par rapport au SC1
Les agriculteurs possèdent en plus des boeufs de trait
quelques têtes d'ovins ou de caprins. Ils disposent d'une charrette pour
transporter le fumier. Les parcelles bénéficient d'une fumure
légère. En moyenne, 5 charrettes de fumier à l'ha sont
épandues dans les champs de céréales.
Les rendements sont de l'ordre de 900kg/ha de sorgho, 120kg/ha
de niébé, 1300kg/ha d'arachide en coque et 300kg/ha de
voandzou.Il est moins intensif en travail (79hj) et dégage une VAB/ha de
131880Fcfa soit une rémunération de la journée de travail
à 1560Fcfa. L'effet du labour et la réduction du temps de travail
le rendent plus performant que le SC1.
3.2.2.3 Le système
sorgho+niébé/sorgho+niébé en culture manuelle
(SC3)
Ce système est principalement rencontré dans le
koungoukonoforo sur les versants des plateaux constitués
essentiellement de sols bélé. Les champs cultivés
dans ce milieu sont localement appelés «koulou ». Il
est caractérisé par un travail entièrement manuel. La
présence de gravillons et la faible profondeur des sols ne permettent
pas la mécanisation. De même, la faible réserve
utile4 et la pauvreté des sols liés au lessivage par
les eaux de pluie font qu'ils sont moins enherbés. Cela réduit
les temps de travaux consacrés au désherbage des parcelles et
rend ce système moins exigeant en main d'oeuvre (69hj/ha).
4 la charge gravillonnaire est
supérieure à 60% et l'espace normalement occupé par l'eau
en cas de pluie est occupé par les graviers. Le déficit hydrique
est très vite ressenti par les plantes qui poussent sur ce milieu
Homme-jours
|
16 14 12 10 8 6 4 2 0
|
|
battage-vannage récolte sorgho récolte
niébé désherbage semis
néttoyage
|
|
mai juin juil août sept oct nov déc
|
|
|
|
|
Mois
|
|
|
|
Figure 26. Calendrier du temps de travail associé
à la mise en oeuvre du SC3
Dans ce système les semis et la récolte du
niébé sont les opérations les plus exigeantes en main
d'oeuvre. Il est pratiqué à Sériwala où la
présence de sols dié sur le koungonoforo est très
faible. Plus de 70% des céréales sont cultivées sur les
koulous..
Les rendements obtenus sont faibles (400 à 500kg de
sorgho et 50 kg de niébé/ ha). Le niébé
dessèche généralement sur place et perd ses feuilles au
moment de la cueillette des gousses, ce qui rend impossible en
général la récolte des fanes. Ces fanes sont
abandonnées sur la parcelle comme résidus de récolte. Ils
pourraient contribuer en partie à la fertilité des sols, mais en
pratique ils sont pâturés par les animaux et le reste est
ramassé et brûlé lors de la préparation de la
campagne suivante. Si on ajoute à cela l'inexistence de rotation avec
d'autres cultures on comprend pourquoi les rendements et les performances de ce
système sont faibles.
La productivité de la terre du SC3 est de 32150Fcfa/ha
et la productivité du travail est de 460Fcfa/hj.
L'arachide n'est pas intégrée dans ce
système et l'une des explications fournies par les agriculteurs est
qu'elle est sensible au déficit pluviométrique sur ces sols. Avec
l'arrêt précoce des pluies en fin d'hivernage
(phénomène fréquent dans cette zone) la culture de
l'arachide boucle mal son cycle et donne des rendements très faibles en
fanes et en gousses (= 300 kg).
Quelques agriculteurs associent le mil au sorgho et au
niébé. Si cette pratique était courante à une
époque, elle est relativement marginale actuellement5. Les
rendements en céréales obtenus sont sensiblement identiques sur
sols bélé. Par contre cette association sur sols
dié permet d'obtenir des rendements à l'ha de 750kg de
céréales et de 60kg de niébé.
Cette pratique a été par la suite
abandonnée et les raisons fournies par les agriculteurs sont que dans
les conditions pédoclimatiques actuelles le mil a un rendement plus
faible que le sorgho. La quantité de semences de mil utilisée est
6 fois plus faible que celle de sorgho.
5 Seuls deux agriculteurs ont signalé cette pratique
à la restitution
50
3.2.3 Les systèmes de cultures dans le soforo : des
systèmes de cultures plus intensifs
3.2.3.1 Le système maïs (SC4): une culture
de soudure conduite
aux abords des concessions.
Le maïs constitue avec le sorgho la céréale
la plus cultivée. Il est rarement associé à une autre
culture. Il occupe plus de 80% des surfaces cultivées en hivernage dans
le soforo. Dans cette auréole, le maïs occupe les champs
les plus proches des habitations et les jardins maraîchers
cultivés en saison sèche. Il bénéficie souvent d'un
apport de fumier et d'engrais minéraux. Avec un cycle de deux à
trois mois, le maïs est essentiellement cultivé pour
résoudre les problèmes de déficit vivrier en
période de soudure.
Le maïs est cultivé sur des parcelles qui
dépassent rarement 0,25ha. La proximité des concessions facilite
la fertilisation des parcelles. Elles sont fertilisées principalement
par les ordures ménagères. Il peut y avoir aussi un
épandage de déjections de petits ruminants.
Suivant l'apport ou non d'engrais les rendements varient entre
900 (SC4a) et 1600 kg/ha (SC4b) car l'emploi d'engrais accroît la
production. Le maïs cultivé sur les jardins (SC4c) maraîchers
ne fait l'objet d'aucun apport de fertilisants mais bénéficie de
l'effet résiduel de la matière organique et des engrais
minéraux apportés sur les cultures maraîchères et
donne un rendement de 1300kg / ha. Les temps de travaux varient entre 72 (SC4c)
et 78 hj/ha (SC4a)..
Homme-jours
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
mai juin juil août sept
Mois
nettoyage fumure labour semis desherbage surveillance
récolte écossage
Figure 27. Calendrier du temps de travail associé
à la mise en oeuvre d'une culture de maïs sur soforo
Les pointes de travail de ce système se limitent à
la récolte et à l'écossage. .
Les agriculteurs qui intensifient dans ce système sont
peu nombreux, car l'engrais coûte cher (250F/kg) et représente une
sortie d'argent non négligeable à une période qui
coïncide avec la période de soudure.
La mise en valeur du SC4a dégage une VAB/ha
de 60000 Fcfa et rémunère le travail à 800Fcfa/hj pour un
temps de travail de 72hj/ha.
51
Le SC4b, avec un emploi de 100 kg d'engrais complet à
l'ha, dégage une VAB/ha de 87500Fcfa et rémunère la
journée de travail à 1100Fcfa/hj.
Le SC4c dégage une VAB/ha de 95000Fcfa/ha et
rémunère la journée de travail à 1300Fcfa /ha
3.2.3.2 Le système arachide des femmes (SC5) :
une culture à forte
productivité.
Ce système est caractérisé par la
monoculture de l'arachide sur des petits lopins de terre cultivés par
les femmes dans le soforo... Ces parcelles atteignent rarement
800m2 que se partagent en général deux à trois
femmes. Ces parcelles proches des habitations bénéficient de
matière organique composée essentiellement d'ordures
ménagères. L'arachide est une source de revenus pour les femmes
qui commercialisent la fane pour faire face à leurs besoins
immédiats et notamment l'achat de condiments et de
céréales quand les greniers sont vides. Ces parcelles font
l'objet d'un entretien permanent. La culture est peu mécanisée et
intensive en travail (157hj/ha). Toutes les opérations sont manuelles
avec des pointes de travail importants pendant la période de
labour/semis (36hj/ha) et pendant la période de récolte et d
(60hj/ha). La récolte est généralement effectuée
entre octobre et novembre bien avant celle des céréales. Seule
une partie de la production est vendue en frais et procure des revenus pendant
la période de soudure. Le reste de la production est séché
et décortiqué pour l'alimentation de la famille.
Hommes-jours
40
70
60
50
30
20
10
0
juin juillet août sept oct
Mois
labour
semis
désherbages
surveillance et entretien réc-sép gousse
Figure 28. Calendrier du temps de travail associé
à la mise en oeuvre d'1ha d'arachide des femmes
L'arachide tient une place importante dans l'alimentation des
familles (arachide à croquer et préparation de sauce d'arachide
appelée « tiguédégué »).
Les rendements sont de l'ordre de 1 800kg/ha d'arachide en
coque. Les fanes d'arachide sont vendues à Bamako et représentent
plus de 50% des recettes. En moyenne 800 bottes de fanes sont produites
à l'hectare avec un prix de vente moyen de 200Fcfa la botte. Les
d'arachides sont surtout vendues dans les marchés hebdomadaires. Les
fanes et les arachides commercialisées procurent une valeur
ajoutée brute de 313 000 Fcfa/ha ce qui représente
52
deux à trois fois celles des systèmes de culture
à base de céréales. En revanche la charge de travail est
très importante et ramène la rémunération de la
journée de travail à 1 900Fcfa. Les revenus dégagés
par ce système appartiennent aux femmes
3.2.3.3 Le sorgho cultivé par les
éleveurs Peuls (SC6) : des
rendements élevés
Le sorgho cultivé par les éleveurs peuls est
généralement aussi associé au niébé sans
jachère ni succession avec d'autres cultures. Il se pratique sur les
soforos à proximité des parcs à bovins. Le
transport du fumier du parc au champ est ainsi facilité. C'est le seul
système qui bénéficie d'un apport important de
matière organique constituée surtout de déjections
bovines. Les rendements obtenus en sorgho sont relativement
élevés (1 200kg/ha)..
C'est un système peu intensif en travail (64hj/ha) car
la plupart des opérations sont réalisées en traction
attelée. La VAB dégagée est de l'ordre de 93 000Fcfa/ha et
la productivité du travail de 1 450Fcfa/hj
3.2.4 Comparaison des systèmes de cultures
sèches
L'arachide cultivée par les femmes est le
système qui procure le plus de richesse à l'unité de
surface et qui rémunère le mieux la journée de travail.
C'est un système pratiqué sur des petites superficies, à
proximité des habitations. Les parcelles gérées par les
femmes sont bien fumées et sont régulièrement
désherbées. L'investissent en travail est important pour
l'entretien des parcelles.
Les systèmes de culture en rotation
céréales / légumineuses sont ensuite globalement les plus
performants en terme de productivité de la terre grâce notamment
à la valorisation des fanes d'arachide et au prix élevé du
voandzou (le pois de terre est vendu en moyenne 200F/kg alors que les
céréales se vendent de 75Fcfa pour le maïs à 100Fcfa
pour le sorgho).
Le labour et l'apport de matière organique
effectués sur les parcelles de sorgho en système
mécanisé permettent d'accroître les rendements en
céréales (900kg/ha dans le S contre 700kg/ha dans le SC1). La
monoculture sorgho+niébé reste la moins performante
(41075Fcfa/ha).
VAB/ha(Fcfa)
350000
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
SC1 S SC3 SC4a SC4b SC4c SC5 SC6
53
Figure 29. Valeur ajoutée brute par ha des
systèmes de culture pluviale
VAB/hj(Fcfa)
2000
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
SC1 S SC3 SC4a SC4b SC4c SC5 SC6
Figure 30. Productivité du travail des
systèmes de culture pluviale
La distribution est sensiblement la même en terme de
rémunération du travail sachant que la monoculture du maïs,
plus intensive et moins exigeante en main d'oeuvre, est plus
54
rémunératrice que la rotation sorgho /
légumineuses en culture manuelle dans ce dernier cas. Elle s'explique
aussi par le fait que le maïs est une culture de case, pratiquée
sur de petites superficies et valorisant bien la fumure minérale.
3.3 LES SYSTÈMES DE CULTURE IRRIGUÉS :
DES CULTURES GÉNÉRATRICES DE REVENUS POUR LES FAMILLES
3.3.1 Les cultures maraîchères
Le maraîchage est une activité très
répandue dans la zone. Toutes les exploitations agricoles le pratiquent.
Il joue un rôle important dans la constitution des revenus des
ménages agricoles. Avec la baisse récurrente de la
pluviométrie constatée depuis la sécheresse des
années 70, les exploitations ont en effet besoin de revenus
complémentaires pour palier au déficit
céréalier.
Les agriculteurs trouvent avec le maraîchage une
solution à l'épineux problème de la baisse des rendements
des céréales. Le maraîchage entre peu en concurrence avec
les cultures d'hivernage, si ce n'est au moment des récoltes
coïncidant avec la préparation des pépinières de
certaines spéculations comme l'oignon.
A Sériwala, le maraîchage est pratiqué
essentiellement dans les bas fonds tandis qu'à Safo, il est
pratiqué dans les soforos. Les parcelles
maraîchères sont de taille très réduite et
atteignent rarement 0,5ha.
Les parcelles sont toutes clôturées avec des
haies mortes, pour les protéger aussi des passages des personnes et des
animaux qui divaguent autour. Les parcelles sont pour la plupart
gérées soit de façon individuelle (femme
âgées) soit de façon collective (ménage). Dans ce
dernier cas les revenus tirés de l'activité revient au
ménage.
Le maraîchage est généralement
pratiqué sur des casiers de 1m2 entourés de diguettes
afin d'éviter les pertes d'eau par ruissellement après
l'arrosage. Les principales cultures maraîchères
développées dans la zone sont l'oignon, le piment, l'aubergine,
le gombo, le concombre et le chou.
Lors de la campagne 2001-2002, 589 910kg d'oignons, 13 305kg
de gombo, et 11 215kg d'aubergine ont été produites dans
l'ensemble de la commune (CAB 2004).
3.3.1.1 La commercialisation des produits
maraîchers
Au delà des coût de production et des
performances agronomiques, les résultats financiers obtenus sur le
maraîchage sont fortement conditionnés par la capacité des
producteurs à vendre leurs produits dans de bonnes conditions et par les
fluctuations des prix sur le marché (cf. Figure ci-dessous). La
commercialisation est assurée par les femmes mais les reviennent
appartiennent au ménage.
Fcfa
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
janv
fév
mars avril mai juin juil
août
sept oct
nov
déc
oignon/kg
piment/sac de 50kg Aubergine/sac de50kg Gombo/sac de 50kg
Papaye/panier
55
Source : nos enquêtes
Figure 31. Évolution des prix des produits
maraîchers en fonction des période de l'année
Les prix sont généralement bas au moment des
récoltes (mars - avril) et irréguliers jusqu'en juin,. Une hausse
des prix s'observe en hivernage avec la raréfaction de certains produits
comme l'oignon et le piment.
Les légumes sont généralement vendus au
niveau des marchés hebdomadaires qui se tiennent dans les
différents villages de la commune (cf. fig.). Le transport de la
parcelle au lieu de vente se fait généralement par charrettes,
à vélo ou à moto selon la quantité de produits et
les moyens de transport dont dispose le producteur.
Pour faire les calculs économiques nous avons
considéré pour chaque spéculation la période
où l'essentiel des récoltes s'effectuent. La conservation des
produits maraîchers étant difficile, les ventes se font
aussitôt après la récolte. Pour l'oignon par contre (facile
à conserver), seul le cinquième de la production est vendu
après la récolte. Le reste est conservé et vendu à
la période qui coïncide ave c la hausse des prix. (Cf. Annexe5)
Tableau 3. Les différents marchés de la
commune et les villages qu'elles polarisent
Marché
|
Jour
|
Villages polarisés
|
Safo
|
Vendredi
|
Somabougou, Sériwala, Tassan,
Dognoumana,Chodo,Kodialani
|
Cola
|
dimanche
|
Dingoro, Somabougou, Tassan, Chodo,Kodialani
|
Chodo
|
Lundi
|
Dingoro, Kodialani, Sériwala, Dognoumana,Tassan
|
Donégubougou
|
Mardi
|
Sirababougou, Dognoumana, Torodo
|
Dognoumana
|
Mercredi
|
Dabani, Chodo, Sériwala, Sirababougou, Tassan
|
la clientèle est surtout constituée de revendeuses
venant de Bamako et de Kati s'approvisionner. Les producteurs, non
organisés, subissent les prix fixés par les revendeuses.
56
Oignon
récolte
Aubergine
Piment
Gombo
|
Septembre
|
octobre
5hj
|
Novembre
j
|
Décembre
2hj
|
janvier
|
Février
5hj
|
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
juillet
|
Août
|
pép
|
fum paillage
rep sclo-binages
Arrosage
|
|
|
|
|
Pép rep
|
récolte
paill
traitement arrosage
|
|
pépinière
|
|
rép
paill fum
|
récolte
arrosage
|
|
|
|
|
|
|
cp semis sarclo- binages
récolte
Arrosage
|
|
Figure 32. Calendrier cultural de quelques espèces
maraîchères
57
3.3.1.2 L'oignon : la culture la plus
répandue.
La culture de l'oignon occupe une place importante dans la
production maraîchère de notre zone d'étude. Selon les
maraîchers, c'est la culture la moins risquée, car elle est peu
sensible aux attaques des ravageurs, ne nécessite pas de traitement
phytosanitaire spécifique et est peu exigeante en engrais
minéraux.
La préparation des planches pour la
pépinière débute au mois d'octobre, période des
récoltes de céréales et entraîne une pointe de
travail pour la plupart des agriculteurs. Pour confectionner une planche, le
terrain est ameubli à l'aide d'une pioche, puis aménagé en
petites planches de 1m x 1m entourées de diguettes (il faut en moyenne
400m2 pour confectionner 170 planches avec un écart de 50cm
entre les planches). Ces diguettes permettent de retenir l'eau après les
arrosages. Une fois les diguettes réalisées, les planches sont
fumées avant les semis. Les planches de repiquage sont
confectionnées de la même manière. La densité de
repiquage est de 10 pieds par planche. (Cette technique de préparation
des planches n'est pas spécifique à la culture de l'oignon, en
réalité, pour toutes les autres cultures maraîchères
les planches pour la pépinière ou pour le repiquage se
réalisent de la même façon).
Les plants sont repiqués 30 à 40 jours
après le semis en pépinière. Le premier binage est
effectué 10 jours après le repiquage, , les autres se
réalisant ensuite toutes les semaines. L'apport d'engrais minéral
(complet et urée) à faible dose (10kg de NPK et 2kg d'urée
sur une parcelle de 400m2) est fait un mois après le
repiquage.
L'Oignon est récolté 3 mois après le
repiquage, vers les mois de février mars. Une partie de la production
est vendue aussitôt après la récolte (environ 125Fcfa le
kg) pour permettre aux producteurs d'avoir des ressources immédiates,
l'autre partie est conservée et vendue au moment où les prix sont
les plus élevés (en moyenne 250Fcfa le kg entre juillet et
août). La conservation se fait à même le sol, soit dans des
cases en banco à l'intérieur des concessions, soit dans les
jardins maraîchers, dans de petits enclos construits à cet effet.
Les pertes (pourrissement) occasionnées par la conservation sont
estimées à 10%.
Même si elle n'est pas très intensive (faibles
doses d'engrais et absence de traitements) la culture d'oignon est
consommatrice de main d'oeuvre. La surveillance de son bon développement
et l'arrosage quotidien imposent une présence quasi permanente sur les
parcelles. L'arrosage reste la charge de travail la plus importante. Le temps
de travail nécessaire pour arroser 170 planches (parcelle de
400m2) pendant les 3mois de plantation est de l'ordre de 50hj.
La culture de l'oignon dégage une VAB de 2 261
000Fcfa/ha et une productivité du travail de 1 210Fcfa /hj. Le temps de
travail nécessaire à la mise en oeuvre d'une parcelle de
400m2 d'oignon est de 72hj
3.3.1.3 Le piment : une culture
rémunératrice.
Le piment est repiqué sur des planches de 40cm x 40cm
(1pied par planche). Le repiquage est réalisé en
général le soir, après 2 à 3mois de
pépinière, pour éviter les coups de soleil. Les plants
sont arrosés le premier et le deuxième jour qui suivent le
repiquage. L'arrosage est ensuite effectué tous les deux jours pendant
un mois, puis quotidiennement à partir du deuxième mois.
Un premier sarclo-binage est effectué 20 jours
après le repiquage, puis un deuxième un mois après le
premier en fonction de l'enherbement. Ces sarclages sont souvent suivis
58
d'apports d'engrais minéraux (au total 25kg d'engrais
complet et 10kg d'urée sont apportés pour 400m2 de
culture).
Les traitements phytosanitaires commencent dès
l'apparition des bourgeons floraux (environ 45jours après le repiquage)
et se poursuivent chaque semaine jusqu'à la récolte.
La récolte s'effectue quatre mois après le
repiquage. Elle s'étale sur trois mois en moyenne avec un passage par
semaine soit un total de 12 passages. Environ 60 sacs de 30kg sont
récoltés au total sur une parcelle de 400m2. Le piment
est vendu dans les marchés hebdomadaires à des prix variant entre
2 000 et 10 000Fcfa le sac.
La culture du piment permet une création de richesse de
l'ordre de 8 606 250Fcfa/ha et rémunère la journée de
travail à 4 080Fcfa/hj. La mise en oeuvre d'une parcelle de
400m2 nécessite un temps de travail de 84hj
3.3.1.4 L'aubergine
L'aubergine a un itinéraire technique similaire
à celui du piment. Seule la période et durée de
pépinière diffèrent. La pépinière est
réalisée au mois de mars et les repiquages s'effectuent au mois
d'avril, un mois après les semis en pépinière. Les
traitements phytosanitaires débutent un mois après le repiquage
(début floraison) et se poursuivent chaque semaine sur le reste du
cycle. La récolte démarre deux mois après le repiquage et
s'échelonne sur environ trois mois avec un passage par semaine. Une
parcelle de 400m2 d'aubergine produit 6 sacs en moyenne par semaine.
Le sac d'aubergine est vendu à un prix compris entre 1000 et
2000Fcfa.
La culture d'aubergine dégage une VAB de 3 081
250Fcfa/ha et donne une productivité du travail de 1 580Fcfa/ha. Le
temps de travail nécessaire à la mise en oeuvre de
400m2 d'aubergine est de 78hj
3.3.1.5 Le gombo.
Le gombo vient généralement après
l'oignon sur les mêmes planches. Un semis direct est
réalisé entre le mois de mars et d'avril. L'arrosage est
effectué un jour sur deux la première semaine, puis est
réalisé quotidiennement jusqu'au début des pluies en
juillet. Deux à trois sarclages sont réalisés avant la
floraison (un mois après le semis) avec un apport d'engrais après
chaque sarclage. Les traitements phytosanitaires débutent à la
floraison et se poursuivent jusqu'à la fin des récoltes à
raison d'un traitement par semaine. La première récolte
intervient 45jours après le semis et s'étale sur trois mois
à raison d'un passage tous les 3jours. Deux paniers et demi sont
prélevés en moyenne par passage sur une parcelle
400m2. Le panier est vendu au prix moyen de 3000Fcfa.
Le gombo dégage une VAB de l'ordre de 5 488 300Fcfa/ha.
La rémunération de la journée de travail est de 3
170Fcfa/hj. Le temps de travail nécessaire à la mise en oeuvre de
400m2 de Gombo est de 69hj.
3.3.1.6 Le concombre
La mise en place d'une culture de concombre se fait par semis
direct. Les semis s'effectuent généralement au mois de
février. L'arrosage débute au moment de la confection des
planches et se fait tous les jours jusqu'à la fin des récoltes.
Trois sarclages sont effectués. Le premier sarclage est
réalisé une semaine après semis, le deuxième se
fait 20 jours après semis et le troisième a lieu 35jours
après semis. Chaque sarclage est combiné à un apport
d'engrais. Les traitements phytosanitaires débutent à la
mi-floraison et s'échelonne sur toute
59
la période des récoltes. La récolte
débute 45jours après le semis. Quatre récoltes
espacées chacune d'une semaine sont réalisées. Au total,
24 sacs sont récoltés sur une parcelle de 400m2.
La culture de concombre donne une VAB de 1 331 875Fcfa /ha et
une productivité du travail de 1 300Fcfa/hj. Le temps de travail pour la
mise en oeuvre de 400m2 de concombre est de 41hj
3.3.1.7 Le chou
Le chou est repiqué après un mois de
pépinière. Le repiquage se fait généralement au
mois d'octobre. Les arrosages s'effectuent à une fréquence qui
dépend du stade de développement de la culture :Du repiquage au
début de la pommaison (un mois), un arrosage est effectué tous
les deux jours, puis tous les jours ensuite. Le sarclage commence quatre jours
après le repiquage puis un nouveau sarclage est réalisé
chaque semaine jusqu'à la pommaison. L'apport d'engrais se fait 15jours
et un mois après le repiquage. Un premier traitement phytosanitaire est
effectué une semaine après le repiquage, suivi d'un traitement
tous les quinze jours. Deux récoltes sont effectuées, la
première ayant lieu 3mois après le repiquage.. La vente se fait
par tas de 30 pommes de chou. Le prix de vente d'un tas varie en fonction du
calibre des pommes avec une fourchette de prix allant de 2000 à
3000Fcfa. Une parcelle de 400m2 de chou produit en moyenne
660pommes.
La culture du chou dégage une VAB de 1 987 500Fcfa/ha
et une productivité du travail de 800Fcfa/hj. Le temps de travail pour
la mise en oeuvre de 400m2 de chou est de 50hj
3.3.2 L'arboriculture fruitière : l'association
banane papaye, une activité rémunératrice
Le maraîchage ne constitue pas la seule activité
de diversification sur la commune de Safo. L'arboriculture est aussi, dans
certains villages comme Sériwala, une source importante de revenus. A
Sériwala la production de bananes et de papaye est la principale
activité génératrice de revenus des populations.
La banane est cultivée dans les bas-fonds sur des
parcelles de 0,1 à 0,2ha. Elle a des besoins en eau relativement
élevés et se cultive dans les parties du bas-fond qui offrent des
potentialités hydriques importantes. Les producteurs sont
équipés de groupe motopompes pour l'arrosage des parcelles en
saison sèche.
Dans l'association banane/papaye, la banane constitue la
culture principale. La papaye, plus précoce commence à produire
dés le sixième mois après la plantation alors que la
banane n'entre en production qu'un an après la plantation.. Les revenus
offerts par la papaye permettent ainsi à l'exploitant de disposer de
ressources financières pour assurer l'achat de carburant
nécessaire à l'irrigation de la banane. Le papayer est
enlevé de la parcelle après trois années de production.
Cette période coïncide avec les pics de production de la banane. La
production de bananes permet à l'agriculteur d'avoir des revenus
réguliers tous les mois pendant sept ans. La plantation est
renouvelée à la huitième année de production.
60
3.3.2.1 Opérations culturales de la banane
La préparation des parcelles pour la plantation de
banane se fait en général au mois de mars ou avril. Souvent ce
sont d'anciennes parcelles maraîchères qui sont reconverties en
plantation de bananeraie
3.3.2.1.1 La trouaison
Des trous cylindriques de 50cm de diamètre et 50cm de
profondeur espacés de 2 mètres sont creusés. La fumure
organique est mélangée avec la couche superficielle de terre, et
avec ce mélange, on rebouche le trou en laissant une cuvette de 5cm de
profondeur. On arrose d'abord les trous quelques jours avant de réaliser
la plantation. Le temps de travail pour pour trouer 0,25ha (environ 700 trous)
est de 8hj
3.3.2.1.2 Obtention du matériel
végétal
Dans le cas de la banane, ce sont des rejets qui sont
plantés. Les rejets s'obtiennent gratuitement. Si un agriculteur veut
faire une plantation de banane, il lui suffit d'aller demander des rejets
à un planteur de banane qui les lui donne gratuitement.
3.3.2.1.3 Plantation
L'agriculteur transporte les rejets sur sa parcelle et les
plantent dans les trous. Après la plantation, des casiers sont
confectionnés autour des plants de banane. Ils permettent de maintenir
l'eau d'irrigation et la matière organique autour des plants. Le temps
de travail pour l'enlèvement des rejets, leur transport sur la parcelle
et la plantation de 0,25ha est de 4hj. La plantation est
échelonnée sur une année dans le but d'avoir chaque mois
des bananes qui produisent.
3.3.2.1.4 La confection des planches
La confection de planche consiste à créer autour
de chaque plant un casier entouré d'une petite digue. Elle permet de
retenir l'eau d'irrigation à l'intérieur de la planche et
empêche les pertes par ruissellement. Elle se fait à l'aide d'une
pioche et d'une daba. Avec la pioche, le sol est gratté, les mottes
cassées, et à l'aide de la daba, on ameublit tout en
créant les diguettes. Le temps de travail pour la confection de planches
d'une plantation de 0,25ha est de 8hj
3.3.2.1.5 Sarclages
Le sarclage se fait manuellement à l'aide d'un daba.
Deux sarclages sont effectués pendant l'hivernage. Le premier sarclage
se fait au mois de juin, puis un deuxième sarclage est effectué
au mois de septembre. Le temps de travail pour désherber (2 passages)
une plantation de 0,25ha est de 12h. Cette opération se fait surtout la
première année de plantation. Plus tard, l'ombrage
créé par les plantes empêche le développement des
adventices.
3.3.2.1.6 Le paillage.
Il consiste à poser un tapis de paille sur toutes les
planches afin de limiter les pertes d'eau par évaporation et
améliorer l'efficience de l'irrigation.. Le paillage s'effectue
généralement vers le mois de janvier après la
récolte des cultures sèches et avant l'arrivée de la
période chaude. C'est une opération lourde : la paille est
coupée en brousse, transportée sur la parcelle puis
étalée sur les planches. Le temps de travail pour réaliser
le paillage d'une plantation de 0,25 ha est de 26hj
61
3.3.2.1.7 Réfection des planches
Sous l'effet des pluies, le sol se compacte, les digues
bordant les planches se tassent et les planches se défont. Donc avant de
recommencer à arroser la parcelle, les agriculteurs refont les planches.
Le sol est gratté et les digues reconstruites. Cette opération
permet d'ameublir l'intérieur des planches et d'améliorer la
capacité de rétention d'eau du sol. Le temps de travail pour
réfectionner une plantation de 0,25ha est de 6hj
3.3.2.1.8 Arrosage
L'irrigation commence à la trouaison et se fait
à l'aide une motopompe. L'eau pompée du puits est directement
déversée dans les planches à l'aide d'un tuyau tenu par
une personne. L'apport d'eau est raisonné en fonction des conditions
climatiques (pluie et température). L'année peut être
divisée en quatre périodes suivant la fréquence des
apports :
A la saison chaude et sèche, de mars à fin mai,
un arrosage est effectué tous les 2jours. Le temps consacré
à l'arrosage d'une parcelle de 350 pieds (à,25 ha ?) est de 2h
30mn.
A la saison des pluies (juin à fin septembre) les
planches ne sont pas arrosées car la pluie suffit à entretenir
les plantations. - Du mois d'octobre au mois de novembre, l'arrosage se fait
à un rythme de deux arrosages par semaine, car la banane profite encore
de l'humidité résiduelle des eaux de pluie.
A partir du mois décembre (saison froide) les
quantités d'eau apportées sont réduites à un
arrosage par semaine (diminution de l'évapotranspiration)..
3.3.2.1.9 Fertilisation
En plus de la fumure organique mise pendant la trouaison trois
apports d'engrais sont effectués pendant l'hivernage sous forme
d'engrais complet et d'urée (150 kg de NPK et 150 kg d'urée par
apport sur 0,25ha représentant 1 heure de travail).
3.3.2.1.10 La récolte
La récolte commence 12 mois après la plantation.
On effectue une récolte par mois pendant toute la durée de la
plantation (8ans.)
62
ANNÉE
|
OPÉRATION
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Annéel
|
Trouaison
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
Obtention rejets
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
plantation
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
Sarclage
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|
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|
|
|
II
|
|
|
II
|
|
|
|
Arrosage
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I
|
I
|
IIIII
|
IIIII
|
IIIII
|
|
|
|
|
I
|
I
|
I
|
Réf' planches
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II
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|
|
|
Fertilisation
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|
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I
|
I
|
I
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|
|
|
Paillage
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I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
Récolte
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
|
|
Année 2 À
Année 8
|
Arrosages
|
I
|
I
|
IIIII
|
IIIII
|
IIIII
|
|
|
|
|
I
|
I
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fertilisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
Récolte
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf' planches
|
|
|
|
|
|
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|
|
II
|
|
|
|
|
|
Paillage
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : nos enquêtes
Figure 33. Itinéraires techniques : conduite d'une
plantation de banane
3.3.2.2 Résultats économiques
La création de richesse d'une plantation de banane-papaye
est de 2 696 250 Fcfa/ha/an. La vente de la papaye constitue 11% de la VAB.La
productivité du travail est de 6 000Fcfa/hj
63
3.3.3 Comparaison des systèmes de cultures
irriguées
Les figures ci-dessous présentent la
productivité de la terre et du travail des principales cultures
irriguées.
VAB/ha en Fcfa
10000000
4000000
9000000
8000000
7000000
6000000
5000000
3000000
2000000
1000000
0
Figure 34. Valeur ajoutée brute des cultures
irriguées
VAB/hj en Fcfa
4000
7000
6000
5000
3000
2000
1000
0
Figure.35. Productivité du travail des cultures
irriguées
Ces deux figures montrent que les cultures
maraîchères procurent plus de richesse par unité de surface
que les plantations fruitières. La culture du piment est
l'activité qui créé le plus de richesse par unité
de surface. Toutefois, le maraîchage est une activité qui exige
énormément de travail. Ainsi, les cultures
maraîchères rémunèrent moins le travail que
l'arboriculture fruitière. Cependant toutes les familles n'ont pas
accès au matériel d'irrigation
64
et, pour la plupart, le maraîchage reste la seule
activité génératrice de revenus pendant la saison
sèche.
3.4 LES DIFFÉRENTS SYSTÈMES
D'ÉLEVAGE
Le concept de système d'élevage se
définit comme « un ensemble d'éléments en interaction
dynamique, organisé par l'homme en vue de valoriser des ressources par
l'intermédiaire d'animaux domestiques pour en obtenir des productions
variées (lait, viande et peaux, travail, fumure etc.) ou pour
répondre à d'autres objectifs » ( Landais E , 1987)
Dans les villages de Safo et de Sériwala, on trouve un
petit élevage sédentaire type naisseur engraisseur exploitant
uniquement les pâturages du terroir villageois et des villages
environnants. C'est un élevage diversifié dominé
essentiellement par les caprins et la volaille chez les bambaras et par
l'élevage de bovins chez les quelques peuls installés dans les
villages (trois familles peuls à safo et une famille peul à
Sériwala)). Les ânes occupent une bonne place dans les
systèmes d'élevage. Il y'a au moins un âne dans chaque
exploitation agricole. On trouve également une paire de boeufs de labour
dans certaines familles équipées en charrue. Les ovins en nombre
faible sont détenus par une minorité de familles.
Comparé à l'agriculture, l'élevage des
bovins et des ovins est une activité marginale. Cependant, la
présence de caprins, d'asins et de petits élevages de poules
domestiques est une constante dans la plupart des exploitations familiales.
La faible part de l'élevage dans l'ensemble des
productions de l'exploitation, est liée au fait que les exploitants
n'ont pas une tradition d'élevage. A cela, s'ajoute les vols de
bétail très fréquemment opérés dans le
village de Safo. Les animaux enlevés la nuit par les malfaiteurs sont
acheminés sur Bamako, où ils sont abattus et les carcasses
écoulées dans les marchés publics. Ces vols
régulièrement signalés sur le bétail et
évoqués par tous les éleveurs enquêtés, ont
font qu'aujourd'hui les populations s'intéressent de moins en moins
à l'activité.
Les ventes d'animaux sont le plus souvent motivées par
les besoins familiaux (cérémonies familiales, religieuses, achat
de denrées etc..). La volaille et les petits ruminants, plus
mobilisables, font l'objet de ventes à Bamako, à Kati ou dans les
marchés hebdomadaires qui se tiennent dans les villages de la commune.
Ces ventes permettent aux ménages de faire face aux besoins les plus
urgents.
3.4.1 Les systèmes d'élevage bovins :
Plusieurs races sont rencontrées dans les
systèmes d'élevage bovins. Toutefois, il est difficile de les
distinguer car le métissage est prononcé. Les principales races
de bovins rencontrées sont la race Méré, le zébu
peul et la race N'dama
> La race Méré
C'est la race la plus rencontrée dans l'élevage
bovin des deux villages. Elle a une bonne aptitude au travail. C'est une race
métisse issue d'un croisement entre la race N'dama et le zébu
peul, ce qui lui confère une résistance à la
trypanosomiase. Elle est meilleure productrice de lait que la race N'dama
> Le Zébu peul
.C'est un animal haut sur pied bien adapté à la
marche et relativement résistant aux maladies. Il a une bonne aptitude
au travail et est un bon producteur de viande et de lait.
65
> La race N'dama
Elle résiste bien à l'humidité et
à la sécheresse. Elle est très appréciée
pour sa trypanotolérance. Elle est petite de taille. C'est une bonne
productrice de viande. Sa production de lait est très faible et elle est
moins adaptée au travail que le zébu.
Nous avons distingués deux systèmes
d'élevage bovin dans la zone :
- SE1 : Les troupeaux bovins destinés à la
production laitière appartenant aux éleveurs peuls
sédentarisés
- SE2 : Les bovins destinés à la culture
attelée (boeufs de trait) élevés par les agriculteurs
bambara et les éleveurs peuls
3.4.1.1 SE1 : Un élevage bovin peu
représenté mais bien intégré aux
activités agricoles
Cet élevage concerne les peuls non
autochtones.et sédentaires
C'est un système naisseur engraisseur. Les animaux sont
généralement acquis par héritage, parfois par don et
exceptionnellement par achat. A Safo, trois exploitations peuls sont
présentes sur un total de 131 exploitations agricoles pour un effectif
de194 têtes de bovins et à Sériwala une seule exploitation
peul est dénombrée sur un total de 53 exploitations agricoles
pour un effectif de 60 têtes de bovins.
3.4.1.1.1 Mode de conduite
Les bêtes sont gardées toute l'année dans
le terroir villageois. Les animaux sortent le matin entre 7h et 8h et rentrent
le soir vers 18h - 19h. En hivernage (juin à octobre), les animaux sont
conduits par un berger sur des parcours éloignés des zones de
culture. A Safo, du fait de la forte pression foncière, ces parcours se
limitent aux glacis et aux hauts plateaux latéritiques impropres
à l'agriculture. En revanche, à Sériwala, la pression
foncière est moins accentuée et il existe encore quelques poches
d'anciennes friches dans le bas glacis qui servent de zones de pâturage
durant toute l'année quand elles ne sont pas détruites par des
feux de brousse6.
En hivernage, l'abreuvement se fait dans les mares temporaires
situées à proximité des villages ou dans les zones de
parcours. Cependant, ces mares s'assèchent vers le mois de novembre avec
l'arrêt des pluies obligeant ainsi les éleveurs à abreuver
leurs animaux pendant la saison sèche (novembre à juin) au niveau
des puits proches des concessions, ce qui constitue une charge
supplémentaire de travail pour les éleveurs peuls coïncidant
avec la récolte des céréales.
Après les récoltes, les animaux peuvent
accéder librement aux champs et disposent des résidus de
récolte (tiges et feuilles de céréales, fanes) disponibles
comme fourrage d'appoint. Les animaux sont alors sous la responsabilité
d'un bouvier qui les conduit sur les pâturages le matin et les
ramène le soir.
Toute l'année, les animaux sont parqués le soir
dans des enclos construits à proximité des concessions pour
faciliter la surveillance du troupeau et récupérer plus
facilement la fumure organique laissée par les animaux. Le fumier est
prélevé au fur et à mesure et mis
6 Il arrive qu'en saison sèche, les agriculteurs
brûlent les vieilles friches qui peuvent servir de lieu de pâturage
pour ne pas attirer les troupeaux transhumants qui traversent la zone à
cette période.
66
dans les champs. En milieu de saison sèche (vers le
mois de mars), les ressources fourragères se raréfient et les
éleveurs ont recours aux fourrages aériens et aux
concentrés (tourteaux) pour les vaches en lactation. Ce
complément alimentaire est distribué le soir, lorsque les animaux
reviennent des pâturages.
3.4.1.1.2 Gestion de la reproduction
En matière de reproduction, les premières mises
bas ont lieu entre la quatrième et la cinquième année avec
des intervalles entre vêlage d'environ 17mois. Le sevrage a lieu à
partir de 5 à 6 mois. Les mises bas ont lieu toute l'année ce qui
présente l'avantage d'assurer une production de lait en continu.
Cependant, un vêlage en début ou pendant l'hivernage garantit une
meilleure alimentation et présente moins de risques pour la mère
et pour le veau car les besoins alimentaires sont accrus. Aussi 80% des
naissances ont lieu à cette période (juin à octobre).
3.4.1.1.3 Les soins pratiqués
En santé animale, les soins vétérinaires
apportés sont généralement les vaccinations
préventives contre les maladies (pasteurellose, charbon symptomatiques,
et péripneumonie contagieuse bovine). La vaccination est
réalisée par un auxiliaire vétérinaire basé
à Kati. Les autres soins se résument aux déparasitages
interne (gastro-intestinal) et externe (tique, poux, gales)
réalisés par les éleveurs qui achètent des
déparasitants sous forme de comprimés et les administrent aux
animaux. L'ensemble des coûts annuels dû aux soins
s'élève à 1300Fcfa par tête.
3.4.1.1.4 Résultats économiques
Les bovins sont gardés le plus longtemps possible dans
l'exploitation. Le caractère extensif du système d'élevage
peul est marqué par un taux d'exploitation faible (estimé
à moins de 10%). Les ventes sont occasionnelles et s'opèrent
surtout sur les animaux les plus anciens (réforme) et sur les jeunes
animaux âgés de 3 à 5ans (avant l'âge de
reproduction). Les ventes se font surtout pour couvrir des dépenses
importantes (funérailles, mariages, maladies, justice, achat de terre).
Pour calculer la VAB dégagée dans ce système
d'élevage, nous avons valorisé tous les jeunes en âge
d'être vendus (5 ans). Cela correspond à l'âge où les
éleveurs vendent le plus souvent leurs animaux avant la réforme.
Au delà de cette âge, les animaux sont généralement
gardés dans le troupeau comme géniteurs et en dessous de cet
âge les prix sont généralement trop bas pour motiver la
vente. La VAB est de 52 000Fcfa/vache/an
3.4.1.2 SE2 : Les boeufs de labour, une force de
travail, et une
épargne sur pied.
Seul le quart des exploitations enquêtées
possèdent des boeufs de trait et généralement pas plus
d'une paire. Ils constituent alors la principale force de travail pour ces
exploitations et jouent un rôle important dans la production et
permettent une utilisation efficiente de matériel agricole (charrue,
multiculteur). Les éleveurs utilisent en général le
zébu Peul pour la traction, tandis que les agriculteurs Bambaras
utilisent la race Méré plus fréquente dans la zone. Les
animaux sont castrés à l'âge de 3 ans et mis au travail
à partir de l'âge de 4 à 5ans. Ils sont vendus après
4 à 5 ans de travail pendant qu'ils sont encore gras. La vente à
cette période dégage des marges (achat jeune, vente après
cinq ans de travail) de 85 000Fcfa par boeuf.
Quelques rares agriculteurs les achètent à
l'approche de l'hivernage, les utilisent pour leurs besoins pendant tout
l'hivernage et les revendent ensuite après les dernières
récoltes. Ce sont
67
souvent des agriculteurs qui manquent de moyens pour
entretenir les boeufs en saison sèche. Le disponible fourrager en
hivernage permet d'entretenir plus facilement les animaux et leur vente avant
la saison sèche limite les risques de vols très fréquents
dans le village.. Toutefois,
cette pratique reste marginale et n'apporte pas de revenus au
producteur... 3.4.1.2.1 Conduite
Là encore les animaux sont parqués la nuit au
village pendant toute l'année. Durant la saison des pluies, les boeufs
sont conduits par les enfants. Ils pâturent les espaces non
cultivées à proximité des champs. Au cour de la
journée de travail, les boeufs sont attelés tôt le matin
jusqu'au moment de la pause (12h à 14h), laissés au repos pendant
la pause et reprennent l'après midi jusqu'à 16h, 17h.
En saison sèche, les éleveurs peuls les
intègrent dans le troupeau familial et les agriculteurs bambaras les
attachent au piquet dans les jardins maraîchers et les parquent le soir
dans de petits hangars où ils reçoivent des compléments
alimentaires (fanes, tourteaux). Chaque propriétaire
bénéficie ainsi de la fumure produite par ses boeufs de labour.
L'essentiel de cette fumure est destinée aux jardins
maraîchers.
3.4.1.2.2 Résultats économiques
Le produit brut dégagé par les boeufs de labour
est le différentiel entre le revenu issu de la vente à
l'âge de 9 ans (après cinq ans de travail) et les coûts
d'achat du jeune de 4ans. Les prix à la réforme varient entre 150
000Fcfa et 200 000Fcfa. Mais les ventes les plus fréquentes
s'opèrent à 165 000 Fcfa (prix de vente que nous avons
appliqué dans le calcul économique). Une fois déduits
l'achat des jeunes, l'alimentation et les soins apportés,La
VAB//tête/an est de 5500Fcfa.
3.4.2 Le système d'élevage des petits
ruminants : une épargne sur pied facilement mobilisable.
L'élevage des petits ruminants est le plus
répandu dans la zone d'étude. Quand on parle de petits ruminants
dans cette zone, on se réfère surtout aux caprins (SE4) car
l'élevage des ovins (SE3) est très peu représenté
(70% des familles possèdent des caprins tandis que l'élevage ovin
ne représente que 10% des exploitations sur les 2 villages). Les
différentes races ovines présentes sont la race Djallonké
ou mouton du sud, et le mouton du Sahel provenant du nord du Mali . La
principale race caprine est la chèvre du Fouta Djallon ou chèvre
de Guinée. Ce sont des animaux de très petite taille, qu'on
appelle aussi race naine.
Les ovins jouent un rôle important à l'occasion
des fêtes religieuses (Ramadan, Tabaski7). L'approche de la
fête de la tabaski est la période où les prix de vente des
ovins sont les plus élevés.
L'élevage caprin tient une place particulière en
raison de la rotation rapide du capital et du taux de prolificité plus
important que celui des ovins. La chèvre est facile à entretenir
valorise de nombreux fourrages et est très résistante à la
sécheresse et aux maladies.
7 Chaque famille se doit d'immoler au moins un animal (ovin de
préférence) lors de la fête de tabaski
68
3.4.2.1 Conduite des petits ruminants
Les ovins et les caprins sont conduits de la même
manière et souvent ensemble. En saison sèche, ils parcourent
l'ensemble du terroir et se nourrissent de paille et de résidus de
récolte. L'abreuvement se fait au puit dans les concessions et demeure
la seule tâche pendant cette période. En saison des pluies, ils
sont conduits par les enfants sur des espaces éloignés des zones
de culture et attachés au piquet.
Les petits ruminants sont parqués tous les soirs dans
des enclos construits à l'intérieur des concessions.. Le fumier
est collecté et mis en tas aux abords des concessions là
où sont déposées aussi les ordures
ménagères. Cette matière organique se décompose
pendant la saison des pluies et est transportée ensuite sur les jardins
en saison sèche(octobre à décembre) pour fertiliser les
cultures maraîchères.
3.4.2.2 Gestion de la reproduction des petits
ruminants
La reproduction est libre. Les femelles sont saillies soit par
les mâles de l'exploitation, soit par les mâles des autres
troupeaux sur le terroir. Les mises bas ont lieu toute l'année. Les
femelles sont mises à la reproduction à l'âge d'un an.
Elles ont une durée de gestation de 6 mois., La brebis donne
généralement un petit par mise bas et la chèvre deux
petits en moyenne par mise bas. L'âge de la réforme des femelles
est de 6 à 7ans.
3.4.2.3 Soins apportés aux petits
ruminants.
Les ovins sont vaccinés deux fois dans l'année
(début et fin d'hivernage) contre la pasteurellose ovine. Ils
reçoivent des déparasitants achetés avec les ambulants sur
les marchés hebdomadaires.
Les caprins ne sont pas vaccinés, mais on leur
administre aussi les mêmes déparasitants quelque fois. Le
coût annuel des soins de santé s'élève à
500Fcfa pour les ovins et à 300Fcfa pour les caprins.
3.4.2.4 Résultats économiques.
L'élevage des petits ruminants permet de constituer une
petite épargne sur pied facilement mobilisable pour les besoins
liés aux productions et les besoins de consommation,
particulièrement en période de soudure. Les ovins sont vendus en
général à l'âge de 18 mois à un prix voisin
de 15 000Fcfa / tête, alors que les caprins sont vendus à 2 ans au
prix de 10 000Fcfa.
69
VAB / tête / an en Fcfa
|
25000 20000 15000 10000 5000
0
|
|
Ovin (SE3) Caprin (SE4)
Source : nos enquêtes
Figure 36. Comparaison des VAB/tête/an
dégagées par les élevages de petits ruminants
La VAB/femelle reproductrice est de 15 900 F fca pour les
ovins et 21 320 Fcfa pour les caprins. Même si le prix de vente des
jeunes ovins est supérieur à celui des jeunes caprins, la
productivité numérique est deux fois plus élevée
pour les caprins (2,3 pour les ovins et 1,15 pour les caprins).
3.4.3 L'élevage asin : un moyen de transport
très prisé
Le rôle assigné à l'âne (SE5) semble
se résumer au transport(produits maraîchers, marchandises,
récoltes, fumier, bois de chauffe et charbon de bois). Plus des trois
quarts des familles possèdent au moins une charrette et un âne
pour assurer le transport. Leur rôle au sein de l'exploitation est
primordial, du fait des échanges nombreux avec la ville de Bamako en
produits agricoles et autres denrées.
3.4.3.1 Mode de conduite
En hivernage, ils sont attachés au piquet à
proximité des champs. Au moment du battage, on leur apporte un
complément tiré des résidus de battage (son et mauvais
grains). A la saison sèche, ils sont lâchés dans la brousse
en vaine pâture. Ils jouent un rôle important dans transport de la
fumure organique des concessions vers les champs de culture. .
Des soins vétérinaires sont
régulièrement apportés aux ânes pour disposer
à tout moment d'un moyen de transport..
3.4.3.2 Résultat économique.
Les familles possèdent généralement deux
ânes : la femelle est destinée à la reproduction et les
ânons sont vendus (la vente des ânons constitue une bonne source de
revenus).Le mâle est utilisé comme force de travail. Nous avons
donc considéré le système d'élevage
mâle/femelle comme une activité économique dont la VAB par
animal représente la moitié de la VAB dégagée par
le système
Le coût d'acquisition d'un âne en âge de
travailler se situe autour de 55 000Fcfa, ils sont réformés
après 6 ans de travail et nous considérons qu'à la
réforme la valeur monétaire d'un âne sur le marché
est nulle car sa viande n'est pas consommée. Les charges
engendrées par le système concernent essentiellement l'achat des
animaux et les soins vétérinaires. La valeur ajoutée brute
dégagée par le système est de 2305Fcfa./tête/a,
70
3.4.4 L'élevage des poules, un élevage
très répandu et peu exigeant
L'élevage de la volaille (SE6) est sans doute le plus
répandu dans la zone. C'est un élevage d'appoint pour subvenir
aux petits besoins de la famille. Il joue un rôle important dans
l'approvisionnement en viande de la famille bien que les ventes soient
privilégiées. En plus c'est un élevage qui présente
l'avantage d'être très peu demandeur en travail. Par contre ce
type d'élevage est exposé, surtout pour les poussins, à de
nombreuses agressions extérieures (attaques d'éperviers, de
serpents et accidents domestiques). Ainsi prés de 60% des jeunes
n'arrivent pas en âge de se reproduire. D'ailleurs pour éviter ces
pertes énormes, certains éleveurs gardent leurs poussins pendant
prés de 2 mois dans de petits abris en paille tressée (sorte de
panier renversé) et les nourrissent pendant toute cette période
de termites.
3.4.4.1 Mode de conduite
Dans la majorité des cas, la volaille est
laissée à elle-même pour trouver sa nourriture. Le soir,
certains les rentrent dans de petits poulaillers en banco tandis que d'autres
les laissent chercher des abris de fortune sous les greniers dans les cases,
dans les cuisines et sur les toits des enclos.
3.4.4.2 Résultats économiques
La VAB/poule/an dégagée s'élève
à 10 000Fcfa. En réalité c'est un élevage assez
rémunérateur dans cette zone où la plupart des ventes
s'opèrent à Bamako à des prix variant entre 1 250Fcfa et 2
000Fcfa le poulet de 6mois.
3.4.5 Comparaison économique des différents
systèmes d'élevage
L'analyse économique des différents
systèmes d'élevage rencontrés dans la zone
révèle des performances assez variées.
VAB / tête / an en Fcfa ,
40000
60000
50000
30000
20000
10000
0
Bovin lait (SE1)
Boeuf de
labour
(SE2)
Ovin (SE3) Caprin Volaille
(SE4) (SE5)
Asin
Source : nos enquêtes
Figure 37. Comparaison des VAB/tête/an
dégagées par les différents SE
71
La valeur ajoutée brute dégagée par
l'élevage bovin est supérieure à celle de tous les autres
systèmes d'élevage. Cela est essentiellement dû à la
valorisation du lait et du veau (surtout les taurillons). Cependant, les petits
élevages (chèvre et poule) sont plus accessibles, moins
coûteux en dépenses d'entretien et moins exigeants dans leur
conduite ; la reproduction du capital investi est très rapide. C'est
sans doute l'intérêt principal que la plupart des familles portent
à ces élevages.
Seules les familles Peuls et les agriculteurs
équipés en traction animale, à moindre échelle,
sont orientés sur l'élevage bovin.., L'élevage des petits
ruminants, notamment des chèvres,est pratiqué par la plupart des
unités de productions. Même si dans cette zone l'élevage
n'intervient qu'en complément des productions végétales,
son rôle dans l'exploitation agricole n'en reste pas moins important. Ses
fonctions sont multiples et permettent notamment de diversifier les
rentrées monétaires et de réduire les risques liés
à l'activité agricole (vente d'animaux en cas de besoin). Il
fournit à l'exploitation ses moyens de production (boeufs et âne
de trait) et du fumier pour la fertilisation des parcelles : cultures dans le
soforo et particulièrement les cultures maraîchères..
3.5 CONCLUSION SUR LES SYSTÈMES DE CULTURE ET
D'ÉLEVAGE
Nous avons observées diverses pratiques de productions
pluviales .qui reposent essentiellement sur la culture du sorgho dans le
koungokonoforo et du maïs sur le Soforo. L'association des
légumineuses dans les systèmes de culture permet
d'améliorer la fertilité des sols et d'accroître la
productivité de la terre. Cependant l'importance des glacis au niveau
des terres de culture limite les possibilités de diversifier les
cultures pluviales. Seule la culture de sorgho s'adapte à ce milieu
encore qu'elle donne des rendements très faibles.
L'élevage même si elle est intégrée
à l'agriculture (traction, fumure organique) est peu
développé. Il ne produit pas suffisamment de fumier pour la
fertilisation des terres. Aussi, la fumure produite par les animaux est pour la
plupart destinée aux cultures qui génèrent des revenus
monétaires, se pratiquent sur de petites surfaces et ont une forte
productivité (maraîchage et arboriculture). L'élevage joue
également un rôle de capitalisation et d'épargne
important.
72
4 ANALYSE DES SYSTEM ES DE PRODUCTION
« Le système de production agricole est la
combinaison des productions et des facteurs de production (capital foncier,
travail et capital d'exploitation) dans l'exploitation agricole. Il peut
être défini comme la combinaison dans l'espace et dans le temps
des ressources disponibles et des productions végétales et
animales. C'est une combinaison organisée, plus ou moins
cohérente des divers sous- systèmes productifs : système
de culture, système d'élevage et système de transformation
(...). Analyser un système de production à l'échelle d'une
exploitation agricole ne consiste pas tant à s'intéresser
à chacun des ces éléments constitutifs qu'à
examiner avec soin les interférences qui s'établissent entre eux.
» (Dufumier 1996).
4.1 ORGANISATION DU TRAVAIL AU SEIN DE L'EXPLOITATION
AGRICOLE.
Dans la société bambara l'exploitation agricole
appelée «Goua » est l'ensemble des personnes, souvent
issues du même lignage, vivant dans une concession et partageant le
même repas. Le Gouâ est généralement
composé de plusieurs ménages « Da » ou «
Bonda » . Le rôle de chef d'exploitation est assuré
par l'aîné de la famille et s'il décède, il est
alors remplacé par le plus âgé de ses frères cadets,
voire de ses neveux en l'absence de frères. Le chef d'exploitation n'est
donc pas forcément la personne la plus âgée des membres de
la famille. .
Dans le Goua qu'on peut définir ici comme une
unité de résidence et de consommation, tous les actifs de la
concession participent aux travaux des champs collectifs
(céréales et arachide produits dans le Koungokonoforo et
maïs dans le Soforo). Les hommes et les enfants réalisent la
majeure partie des opérations culturales. Les femmes participent
à la récolte et aident les hommes pendant les périodes de
pointe. Les champs collectifs permettent d'assurer l'autoconsommation familiale
(alimentation du grenier commun) et dégagent des revenus destinés
aux dépenses collectives (achat de vivres et investissement dans les
équipements de traction animale).
Le chef d'exploitation contrôle entièrement la
gestion des champs collectifs et centralise le fruit du travail communautaire.
L'élevage est aussi une activité gérée par le chef
d'exploitation.
Les Da développent des activités plus
ou moins individualisées sur les terres redistribuées par le chef
de famille qui sont essentiellement des terres de Soforo et de bas-fond
(maraîchage, arboriculture) gérées au niveau ménage
dans la plupart des cas et des femmes (arachide). Les revenus tirés de
ces activités permettent d'une part de faire face aux dépenses
courantes au sein des ménages (habillement, savon et pétrole)
mais aussi d'assurer l'achat de céréales lorsque le grenier
collectif est épuisé8.
Les revenus contrôlés par les femmes proviennent
essentiellement des parcelles d'arachide et des quelques planches
maraîchères que le chef de ménage leur affecte parfois. Ces
revenus servent essentiellement à l'achat des condiments qui reste
à leur charge.
8 A l'épuisement du grenier collectif chaque Da
assure sa propre nourriture
73
Les femmes jouent également un rôle de premier
plan dans la réalisation des tâches domestiques. Elles assurent
à tour de rôle les travaux domestiques et principalement la
préparation du repas collectif. Le repas de midi est servi aux champs
pour les hommes et les enfants pendant les travaux champêtres.
4.2 TYPOLOGIE DES SYSTÈMES DE PRODUCTION
Nous avons identifié plusieurs systèmes de
production et nous sommes basés sur des critères discriminants
pour les différencier. Toutes les exploitations de la zone pratiquent la
céréaliculture et développent des activités
maraîchères à l'exception des éleveurs peuls.
Certaines exploitations ont aussi des plantations de bananes et font appel
à de la main-d'oeuvre extérieure pendant les pointes de travaux
(sarclages, récoltes). La différenciation des systèmes
dépend surtout des conditions d'accès au foncier (bas-fond et
terres de la plaine) et du niveau d'équipement des exploitations
(traction animale, motopompes pour l'irrigation des cultures de bas-fonds en
saison sèche), auxquelles s'ajoute l'orientation élevage dans le
cas particulier des familles peuls.
Le croisement de ces critères nous permet de
différencier notre échantillon en 5 types de producteurs :
- Type 1 : Exploitations non équipées et
vulnérables (petites structures faiblement diversifiées)
- Type 2 : Exploitations ayant diversifié sur les
activités de bas-fond (petites structures) - Type 3 : Exploitations
équipées en traction animale mais limitées en
matière de diversification (grandes structures)
- Type 4 : Exploitations équipées et
diversifiées grâce aux activités de bas-fond (grandes
structures)
- Type 5 : Exploitations à dominante élevage
(familles peules)
4.2.1 Type 1 : les exploitations vulnérables
(petites structures)
C'est le type dominant sur la commune et présent
essentiellement à Safo dans notre échantillon. Ce sont
essentiellement des producteurs qui se sont installés au moment de la
colonisation et qui n'ont pas pu disposer, au moment de la traite
arachidière, d'autant de foncier que les familles des
propriétaires coutumiers. Ces exploitations n'ont jamais pu capitaliser
au cours de leur histoire, faute d'accès au foncier.
Ce type concerne aussi dans une moindre mesure les familles
liées aux propriétaires coutumiers qui ont pu disposer de foncier
à une époque, mais qui se sont par la suite
éclatées et se retrouvent aujourd'hui avec peu de terre et sans
matériel.
La SAU moyenne des exploitations est de 2,6 ha pour 6 actifs
soit 0,43ha/actif. Le niveau d'équipement est faible, et se compose
essentiellement de petit outillage fabriqué sur place (daba, pioche,
binette, seau, arrosoir).
Ces exploitations cultivent le sorgho(1,5ha) et l'arachide
(0,5ha) dans le Koungokonoforo et exploitent des petites surfaces dans
le Soforo où sont produits le maïs(0,25ha) et l'arachide des femmes
(0,25ha) en hivernage, ainsi que quelques cultures maraîchères en
saison sèche (0,16ha). L'oignon peu exigeant en intrants est la
principale spéculation maraîchère.
Le maïs est cultivé pour être
consommé pendant la période de soudure. L'activité
maraîchère est la principale source de revenus monétaires
et représente 40% de la VAB totale même si la priorité pour
ces exploitations reste les cultures céréalières pour la
satisfaction des besoins vivriers. L'arrosage des cultures
maraîchères est réalisé manuellement à partir
de puits forés dans les jardins et occupant une surface relativement
importante par rapport à la taille de ces jardins. Ce système
d'exhaure traditionnel n'est pas sans contrainte : effondrement des puits en
saison des pluies et manque d'eau à partir du mois de mars.
Ces exploitations possèdent peu d'animaux (caprins et
poules essentiellement) et disposent donc de très peu de fumier. La
fumure produite est destinée aux cultures maraîchères dont
elle ne couvre pas les besoins. Les producteurs ont recours aux ordures
ménagères et en quantité moindre aux engrais
minéraux pour fertiliser les cultures maraîchères.
VAB maraîch
41%
VAB SE
5%
VAB vivrier
23%
VAB arachide
31%
Figure 38. Constitution de la VAB du type1
Ces exploitations investissent beaucoup de travail dans le
maraîchage en entretenant bien les cultures. Dans ces conditions le
maraîchage génère surtout des revenus qui vont compenser le
déficit vivrier, de l'ordre de 20% (pour calculer le déficit
vivrier nous avons considéré qu'une personne adulte consomme en
moyenne 200kg~de céréales par an (momento de
l'agronome) et qu'un enfant ou une personne âgée consomme 100kg de
céréales par an).
74
9 Norme FAO
Homme- jour/mois
40
60
50
30
20
10
0
arrosage
récolte gombo
récolte aubergine
récolte oignon
paillage des planches
conf' planche-repiquage/semis
maraîchage(pépiniére)
battage-vannage
récolte arachide
récolte sorgho
récolte niébé
récolte écossage maïs
surveillance maïs
désherbage arachide
désherbage sorgho
désherbage maïs
lab-semis arachide
lab-semis céréales
nettoyage
75
Figure39. Calendrier de travail de l'exploitation de
type1 sur une année
Les pointes de travail se situent aux mois de juin
correspondant aux labour/semis et au mois d'octobre correspondant à la
récoltes des céréales et de l'arachide, qui coïncide
aussi avec le début des activités maraîchères. Les
exploitations font appel aux groupes d'entraide (ton) pour les récoltes.
Le temps de travail total pour ce modèle d'exploitation
représente 348hj.
Ce type dégage un revenu par actif de 86 221Fcfa avec
en moyenne 1,4 bouches à nourrir par actif..
4.2.2 Type 2 : Les exploitations ayant diversifié
sur les activités de bas-fond (petites structures)
Ces exploitations se rencontrent principalement à
Sériwala dans notre échantillon. Elles se distinguent du premier
groupe par le fait que les exploitants ont accès au bas-fond et y ont
développé le maraîchage et la production de bananes. Ce
sont aussi des familles allochtones qui ne so ô pas rattachées aux
familles fondatrices et qui ne disposent donc pas de terre dans la plaine .
Ces exploitations ont une SAU moyenne de 3,61 ha dont 1ha de
bas fonds (exploité à 90%) acquis par héritage. Elles
comptent 7actifs en moyenne ce qui représente 0,52 ha / actif.
L'accès au bas fonds leur a permis de développer très vite
des activités maraîchères et de capitaliser peu à
peu pour s'équiper en motopompes et planter des bananiers. Le maïs
bénéficie d'un apport d'engrais et de fumier composé
d'ordures ménagères.
10 A Sériwala, la plaine où on rencontre les
sols dié (limono-argileux) est peu étendue et est
exclusivement exploitée par les familles fondatrices du village
76
Ces exploitations possèdent par ailleurs peu d'animaux
(en moyenne un âne, 5caprins et 7 volaille) et la fumure organique est
entièrement destinée aux plantations.
Les cultures pratiquées dans le koungonoforo
(sols Bélé) sont le sorgho (2,5ha) associé au
niébé avec des productions relativement faibles. Il ne permet pas
avec les petites superficies de maïs cultivé sur les parcelles
maraîchères (0,5ha) de couvrir les besoins vivriers de la famille
(70% de couverture vivrière). La production maraîchère
associée à la production de bananes (0,4ha) dans le bas-fond
assure des revenus réguliers toute l'année et permet de couvrir
les besoins alimentaires et d'investir. La banane représente 55% de la
VAB totale de l'exploitation.
élevage
banane+papaye
55%
3%
céréales
11%
maraïchage
31%
Figure40. Constitution de la VAB du type2
Les travaux sont assurés par la main d'oeuvre
familiale. Cependant, les travaux importants en hivernage (entretien et
récolte sur la bananeraie, récolte du niébé et du
maïs au mois de septembre) sont difficiles à gérer. Un
ouvrier agricole assure l'entretien de la plantation et participe à la
récolte pendant cette période. Il n'est pas toujours facile pour
ces exploitations d'employer un manoeuvre pendant l'hivernage car la plupart
travaille aussi dans leur propre famille.
Homme-jours/mois
40
70
60
50
30
20
10
0
arrosage
récolte banane
récolte concombre
récolte aubergine
récolte piment
récolte oignon
paillage des planches
conf' planche-repiquage/semis
maraîchage(pépiniére)
battage-vannage
récolte sorgho
récolte niébé
récolte écossage maïs
surveillance maïs
désherbage sorgho
désherbage maïs
semis céréales
nettoyage
repaillage banane
77
Figure41. Calendrier de travail de l'exploitation de
type2 sur une année
Le mois de septembre est la période où la
demande en main d'oeuvre est la plus importante (cf. figure). En saison
sèche, l'arrosage (banane et cultures maraîchères)
réalisé au quotidien reste l'activité la plus
consommatrice de main d'oeuvre. Les temps de travaux d'une exploitation type
sont de 407 hj par an.
Le revenu par actif est de l'ordre de 196 000Fcfa par an avec
2 bouches à nourrir par actif. Dans ce type, on est en présence
d'exploitations qui disposent des revenus suffisants pour couvrir les besoins
de la famille. Le type2 se trouve dans les même conditions de culture
pluviales que le type 1 si on considère les superficies destinées
aux cultures vivrières (3ha pour le type 2 et 2,6ha pour le type 1). Ce
pendant, la VAB du type 2 représente plus du double de celle du type1.
Cet accroissement du revenu par rapport au type 1 est essentiellement
lié à l'apport des cultures de bas-fonds.
4.2.3 Type 3 : Exploitations équipées en
traction animale et limitées en matière de diversification
(grandes structures)
Ce type représente les familles que l'on rencontre
principalement dans le village de Safo. Ce sont des autochtones appartenant
soit à la lignée des familles fondatrices soit aux familles qui
se sont installées bien avant la colonisation. Ces exploitations
déjà bien dotées en terre pendant la traite
arachidière ont pu capitaliser et s'équiper. Cependant les effets
conjugués de la croissance démographique et des segmentations ont
fait qu'elles n'ont plus les superficies qu'elles possédaient
auparavant. Ces exploitations possèdent une SAU de 5,2ha pour 8 actifs,
soit 0,7ha par actif.
Elles possèdent une paire de boeuf, 2 ânes et un
équipement de traction animale (charrue, multiculteur) qu'elles
rentabilisent par des prestations de services fournies aux
78
exploitations non équipées. Les prestations
représentent 6% du revenu agricole mais ne sont pas
intégrées dans le calcul de la VAB.
L'essentiel des surfaces est constitué par les cultures
sèches (5 ha) et le maraîchage est peu développé
(0,15 ha de jardin).. Les revenus monétaires proviennent principalement
du maraîchage (l'oignon est la principale culture
maraîchère) et de l'arachide et constituent 70% de la VAB totale
dégagée par l'exploitation (cf. figure ci-dessous).
Un petit élevage composé de 8 têtes de
caprins et 2 têtes d'ovins constitue une petite épargne sur pied.
Ces animaux produisent du fumier destiné aux cultures
maraîchères.
VAB arachide
28%
VAB céréales
24%
VAB SE
6%
VAB maraïch
42%
Figure42. Constitution de la VAB du type3
La stratégie développée par cette
catégorie d'exploitants est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire et
les besoins vivriers sont ici couverts à 90% par la production
céréalière. La répartition de la VAB entre les
différentes activités est sensiblement la même entre le
type3 et le type1. Cependant, la mécanisation permet au type3 de
cultiver des superficies plus importantes (0,3ha de SAU/actif de plus) et donc
d'accroître la productivité du travail et de réduire le
déficit vivrier
Homme jours/mois
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
arrosage
récolte gombo
récolte aubergine
récolte oignon
paillage des planches
conf' planche-repiquage/semis
maraîchage(pépiniére)
battage-vannage
récolte arachide
récolte sorgho
récolte niébé
récolte écossage maïs
surveillance maïs
désherbage arachide
sarclodésherbage sorgho
désherbage maïs
lab-semis arachide
lab-semis céréales
nettoyage
79
Figure43. Calendrier de travail d'une exploitation de
type3 sur une année
Avec l'équipement agricole, le labour de même que
les sarclages sont mécanisés et le travail est mieux
rémunéré. Les pointes de travail coïncident avec les
travaux manuels (récoltes, semis). Pour la récolte, les
exploitations ont souvent recours à la main d'oeuvre extérieure
(groupe d'entraide ou ton). L'arrosage des cultures maraîchères
constitue le travail principal en saison sèche. Malgré
l'équipement agricole, ce système reste un système
exigeant en main d'oeuvre du fait des superficies cultivées. Les temps
de travaux totaux représentent 640hj par an.
Ces exploitations dégagent un revenu par actif de 120
000Fcfa avec en moyenne 1,75 bouche à nourrir par actif
4.2.4 Type 4 : Exploitations équipées et
diversifiées grâce aux activités de bas-fond (grandes
structures)
Ce système se rencontre essentiellement à
Sériwala. Ces exploitations ont des caractéristiques proches du
type2 à la différence qu'elles sont issues de grandes familles
descendant des chefs coutumiers et qu'elles sont les seules familles à
Sériwala à posséder des champs de plaine (sol
dié). Parmi les types identifiés, le type 4 est celui qui
possède le plus de surfaces (8 ha de SAU dont 2ha de bas fonds pour
11actifs, soit 0,76 ha/ actif). Ces familles ont connu deux périodes de
capitalisation : elles ont d'abord investi dans la culture arachidière
et se sont équipées en matériel de traction animale, puis,
avec la sécheresse, elles ont développé des cultures
maraîchères dans les bas-fonds et se sont équipées
en groupes motopompes pour diversifier et intensifier sur les plantations de
bananiers.
Elles disposent d'un équipement agricole complet pour
les cultures céréalières (charrue, multiculteur) et
possèdent, en plus d'une paire de boeufs et d'ânes, un cheptel de
petits ruminants (3 ovins et 6 caprins) qui leur permettent de produire de la
fumure organique.
.Les cultures céréalières occupe les 2/3
de la SAU et constituent le 1/4 de la VAB totale. La banane et la papaye
donnent l'essentiel des revenus de l'exploitation (50% de la VAB). Elle
constitue avec le maraîchage la quasi-totalité des revenus
monétaires.
banane+papaye
51%
élevage
3%
arachide
6%
maraïchage
16%
céréales
24%
Figure44. Constitution de la VAB du type4
Le type 4 est très demandeur en main d'oeuvre,
particulièrement pendant l'hivernage. Il fait non seulement appel
à la main d'oeuvre temporaire, mais emploie aussi des permanents durant
tout l'hivernage sur la plantation (2permanents).
Homme-jours/mois
|
160 140 120 100 80 60 40 20 0
|
|
repaillage banane
arrosage
récolte banane
récolte aubergine
récolte piment
récolte oignon
paillage des planches
conf' planche-repiquage/semis
maraîchage(pépiniére)
battage-vannage
récolte arachide
récolte sorgho
récolte niébé
récolte écossage maïs
surveillance maïs
désherbage arachide
désherbage sorgho
désherbage maïs
lab-semis arachide
lab-semis céréales
80
Figure45. Calendrier de travail de l'exploitation de
type4 sur une année
81
Les pointes de travail s'observent aux mois de juillet,
septembre et octobre. Le mois de juillet correspond aux périodes de
sarclages, bien qu'ils soient mécanisés. Cette pointe est
liée à l'importance des surfaces exploitées en
céréales (6ha) et aux désherbages manuels qui suivent les
sarclages. Les autres mois sont des périodes de récoltes
manuelles. L'irrigation se fait à l'aide d'une motopompe
réduisant ainsi la charge de travail liée à cette
opération ce qui contribue à alléger les travaux pendant
la saison sèche (janvier à mai) où le temps de travail sur
l'exploitation ne dépasse pas 40 hj par mois.
Ces exploitations sont autosuffisantes et le taux de
couverture vivrière est de 230%. Elles dégagent un revenu
agricole par actif de 300 000Fcfa avec en moyenne 1,6 bouches à nourrir
par actif. Elles ont capitalisé mais les revenus ne sont pas
forcément investis. Les dépenses de prestige
(cérémonies coutumières, dons et autres dépenses
familiales) tiennent une place importante dans ces familles qui ont aussi un
rôle social dans le village.
4.2.5 Type 5 : Exploitations orientées vers
l'élevage
Ce type est exclusivement composé d'exploitations
peules. Ce sont les dernières familles à s'installer dans la zone
(vers 1950). Leur installation à la périphérie des
villages leur a permis de disposer de terres dans le soforos (2ha de
SAU11).attribués par le chef de village à
l'époque. Ce sont de petites familles de 4 actifs soit une SAU de 0,5 ha
par actif. Ce type est le moins représenté (il n'y a que 4
exploitations dans les 2 villages : 3 exploitations à Safo et 1
exploitation à Sériwala). Les peuls cultivent aussi des parcelles
situées dans la Commune de Yélékébougou au nord de
la commune de Safo. Avec les terres louées dans les autres communes, ces
exploitations peuvent avoir une SAU/actif supérieure à 1ha.
Cependant nous n'avons pas pris en compte les parcelles louées dans le
calcul économique du type car ce ne sont pas des superficies
précises (d'une année à l'autre ces superficies peuvent
varier du simple au triple). C'est par ailleurs une pratique qui n'est pas
régulière.
C'est la seule catégorie d'exploitations qui
possède un troupeau bovin important. Les effectifs sont compris entre 15
et 20 têtes de bovins et 10 têtes d'ovins. A cela s'ajoute 2
à 4 paires de boeufs de trait qui sont intégrés au
troupeau après la saison. En effet les éleveurs peuls fournissent
des prestations de services (labour essentiellement) aux exploitations non
équipées, ce qui leur apporte des revenus monétaires non
négligeables (15% du revenu agricole). Cet élevage joue un triple
rôle : il fournit des revenus monétaires réguliers (vente
de lait), il constitue une épargne sur pied et enfin il donne de la
fumure organique pour les surfaces cultivées.
Les peuls ont capitalisé à travers
l'élevage bovin qui constitue 66% de la VAB de l'exploitation. Avec la
sédentarisation ils se sont mis à cultiver la terre (uniquement
les céréales pour l'alimentation de la famille) et se sont
équipés par la suite. Chaque famille possède une charrue
et un multiculteur.
Le sorgho est cultivé sur 1,5ha et donne les meilleurs
rendements dans la zone (1200kg/ha).Le maïs est cultivé sur 0,5ha.
La part des productions agricoles représente le
11 Cette SAU ne concerne que les terres cultivées dans
la Commune de Safo ; Parfois, les peuls louent des terres qu'ils exploitent
dans les Communes environnantes.
82
tiers de la VAB, le reste étant les produits
tirés de l'élevage (lait et ventes d'animaux).La production
céréalière couvre 68% des besoins vivriers.
céréale
34%
élevage
66%
Figure46. Constitution de la VAB du type5
Les exploitations dégagent des revenus agricoles par
actif de 213 000Fcfa/an avec en moyenne 2 bouches à nourrir par actif.
Globalement, les familles Peul sont dans une logique de capitalisation.
4.2.6 Comparaison économique des différents
SP
Les cultures céréalières constituent la
base de l'alimentation des exploitations mais ne permettent pas de subvenir aux
besoins vivriers. Seules les exploitations du type 4 couvrent largement leurs
besoins. La couverture vivrière des autres exploitations, majoritaires,
se situent entre 70 (types 1,2 et 5) et 90% (type3).
Les exploitations du type 1 et 3 ont les VAB par actif les
plus basses car les possibilités d'intensification et de diversification
sont faibles (petits jardins maraîchers) et la VAB dépend
directement des superficies et productions obtenues dans le K et le S, elles
mêmes fortement dépendantes des conditions climatiques et de la
qualité des sols (K)
Les exploitations qui ont accès au bas-fond (types 2 et
4) ont pu diversifier et intensifier leurs activités avec le
maraîchage et l'arboriculture fruitière et accroître ainsi
leurs revenus pour compenser un déficit vivrier relativement important
(type 2), satisfaire leurs besoins monétaires et investir.
L'élevage dans cette zone est peu
représenté et les productions animales constituent donc une
très faible part de la VAB à l'exception des éleveurs
peuls. Ces exploitations dégagent une VAB / actif relativement
importante avec les revenus tirés de l'élevage et la faiblesse
des superficies cultivées est compensée par une plus grande
productivité des terres grâce aux transferts de
fertilité.
Il apparaît ainsi que les cultures marchandes
(maraîchage et arboriculture) occupent une place essentielle dans les
activités de la plupart des exploitations à l'exception des
éleveurs car elles permettent des gains de valeur ajoutée
importants, dépendent moins des conditions climatiques et permettent de
compenser la baisse des productions vivrières., Ces activités
sont donc vitales pour le maintien des exploitations agricoles.
(enVAB/actif/an Fcfa)
400000
350000
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
Type1 Type2 Type3 Type4 Type5
arachide élevage banane-papaye maraïchage vivrier
83
Figure47. Constitution de la VAB t par an et par actif
des différents types
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50
SAU/actif/an en ha
900000
800000
700000
600000
500000
400000
300000
200000
100000
0
Seuil de survie
Revenu agricole/actif/an en Fcfa
Type1 Type2 Type3 Type4 Type5
Figure48. Revenu agricole par actif en fonction de la SAU
par actif
Nous pouvons observer que deux groupes se distinguent par
rapport au seuil de survie correspondant au revenu minimum qu'un actif doit
dégager pour assurer ses besoins vitaux et ceux de ses dépendants
(personnes à sa charge : enfants, personnes âgées).. Les
type1 et 3 se situent en dessous du seuil de survie alors que les types 2, 4 et
5 sont au dessus.. Pour calculer ce seuil de survie nous avons estimé le
minimum vital en considérant le besoin minimal en nourriture, les
besoins vestimentaires et de santé pour une année (Cf. Annexe
6).
84
La possibilité d'intensification et de diversification
grâce à l'accès au bas fond devient le facteur
déterminant du maintien des exploitations dans cette zone et les marges
de manoeuvre des exploitations qui n'y ont pas accès sont
limitées dans un contexte où le foncier est saturé.
5 DISCUSSION - PROPOSITIONS
La SAU/actif dans cette zone est comprise entre 0,4 et 0,7 ha
et ne permet dans les conditions actuelles à la plupart des
exploitations de couvrir leurs besoins vivriers. Le recours à des
activités génératrices de revenus monétaires
devient alors une nécessité. La pression foncière et la
baisse de fertilité des sols dans les zones traditionnellement
occupées par les cultures sèches (céréales,
arachide) sont à l'origine du développement des cultures
maraîchères et fruitières dans les jardins de case et les
bas-fonds. Cette intensification trouve aujourd'hui ses limites (tarissement
des puits en saison sèche limitant le développement des jardins
maraîchers dans le soforo, saturation foncière dans les
bas-fonds).
La dynamique actuelle qui consiste à privilégier
les cultures de rente pour faire face à la baisse de production des
cultures familiales vivrières limite aussi les capacités
d'investissement de l'exploitation familiale, car les revenus échappent
en partie au contrôle du chef d'exploitation. Cette situation diminue
donc la capacité de renouvellement des bien collectifs (dans les
exploitations de type3 le matériel agricole est
généralement vétuste et n'a pas été
renouvelé) et le développement de l'élevage des petits
ruminants. En effet c'est le chef d'exploitation qui investit dans le cheptel
familial et qui gère les animaux de l'exploitation.. L'économie
paysanne semble ainsi être en mutation dans cette zone, qui ne signifie
pas une disparition des cultures vivrières dans l'économie
familiale (elles restent une priorité dans la totalité des
exploitations agricoles) mais une individualisation dans l'appropriation des
richesses créées par la production. Il est donc important
d'étudier les stratégies qui peuvent être
développées face à cette évolution.
5.1 QUEL DEVENIR POUR LES EXPLOITATIONS FAMILIALES
À SAFO ?
Le type 1 est le système qui semble le plus
vulnérable et celui qui présente le moins d'alternatives. Les
exploitations disposent de peu de terre, ne couvrent pas leurs besoins
vivriers, ont peu d'animaux et des revenus très faibles. Ils n'ont pas
la possibilité d'accroître leurs superficies, encore moins de
diversifier ou d'intensifier dans le maraîchage. Ce sont des
exploitations qui se maintiennent en recherchant d'autres sources de revenus et
notamment en tirant partie de l'exploitation des ressources naturelles (charbon
et bois de chauffe) qui se raréfient. Cela pose le problème du
maintien de ces exploitations dans la zone.
Les exploitations du type 2 peuvent se reproduire, mais sont
également dans une situation de déficit vivrier qui risque de
s'accentuer dans l'avenir. Ces exploitations sont limitées en surface
(pas de terre dans la plaine, saturation des bas-fonds).. Elles ne peuvent se
maintenir donc qu'en intensifiant leurs activités dans le bas-fond..
Elles auront sans doute tendance à se spécialiser dans la
production de banane au détriment du maraîchage qui lui est
actuellement associé.. En effet la conduite d'une bananeraie exige moins
de travail que le maraîchage (productivité du travail plus
élevée Cf. Figure 34) et permettra d'exploiter le potentiel de
terre dont elles disposent dans le bas-fond.
85
Les exploitations du type 3se situent au seuil de
reproduction. Elles possèdent des terres de plaine, sont
équipées en traction animale et couvrent pratiquement leurs
besoins vivriers. La principale contrainte est la baisse de fertilité
des sols. En plus, elles ne peuvent étendre leurs cultures
maraîchères (saturation du soforo). Ces exploitations doivent donc
trouver des solutions pour améliorer la fertilité de leurs terres
et intensifier dans les cultures pluviales. L'investissement dans le petit
élevage et l'embouche bovine pour à la fois se créer des
compléments de revenus et produire de la matière organique afin
mieux valoriser leur koungokonoforo peut être une alternative pour
enrayer la baisse des productions et augmenter les revenus de ces
exploitations.
Les exploitations du type 4 possèdent de grandes
surfaces en plaine et dans les bas-fonds et sont autosuffisantes. Elles
dégagent des revenus importants qui leur permettent de capitaliser,
d'intensifier et d'améliorer leur cadre de vie (construction de maison
en dur, motos).
L'objectif pour les exploitations peuls reste l'augmentation
du cheptel bovin par l'acquisition de nouveaux animaux. Ce qui amène
à s'interroger sur l'avenir de ces élevages dans un contexte de
croissance démographique, de pression foncière de
raréfaction des pâturages,. L'élevage extensif peut-il se
maintenir dans une zone saturée sur le plan foncier et
dégradée sur le plan ressources ? Les éleveurs vont-ils
s'orienter vers des activités plus intensives et moins consommatrices
d'espace (embouche en stabulation)?
5.2 PISTES D'AMÉLIORATION
Ce diagnostic montre que les contraintes auxquelles les
agriculteurs de la commune font face sont liées surtout aux
problèmes de fertilité et aux difficultés
d'intensification et de diversification des activités agricoles afin de
couvrir les besoins vivriers et garantir les revenus tirés des
activités de rente.
Potentiellement, les surfaces destinées au
maraîchage sont limitées. Tout élargissement des jardins
maraîchers se fera au détriment des cultures vivrières de
soforo (maïs, arachide). Le maraîchage est très exigeant en
main d'oeuvre et limite l'accroissement des superficies. La faiblesse des
ressources en eau au niveau des jardins (tarissement des puits en saison
sèche) constitue un facteur de plus qui limite les productions
maraîchères. Cependant, la proximité de Bamako fortement
demandeur en produits agricoles constitue un marché porteur mais les
producteurs n'ont pas le contrôle des prix imposés
généralement par les revendeuses. Les produits sont
écoulés à bas prix. Il pourrait donc être
intéressant de réfléchir aux possibilités d'aider
les agriculteurs à améliorer la commercialisation de leurs
produits. Cette étude ne prétend pas donner une solution aux
contraintes liées à l'écoulement des produits, mais une
étude plus poussée sur les filières de commercialisation
mériterait d'être menée.
La reproduction de la fertilité des sols passe par une
meilleure intégration agriculture / élevage.. Pour
améliorer la fertilité des sols des exploitations du type 1 et 3
qui ne disposent pas de terres de bas-fond, l'augmentation du cheptel petits
ruminants et l'embouche bovine ou ovine pourraient être une solution. Ces
exploitations disposent cependant de peu de moyens financiers et n'ont pas
accès au crédit. Il serait donc intéressant de mettre en
place des lignes de crédit adaptées pour ces exploitations en
plaçant les chefs d'exploitations (gestionnaire des animaux) comme les
interlocuteurs privilégiés dans la relation avec les organismes
de crédits.
86
Le crédit serait particulièrement
bénéfique aux exploitations du type 1 dont le recours à
des sources complémentaires de revenus monétaires semble
conditionner la viabilité. Pour ce faire il serait intéressant
d'appuyer les femmes en leur octroyant du crédit qui leur permettent de
développer des activités génératrices de
revenus(petit commerce par exemple). Cela lance le débat sur une
intervention ciblée au profit des femmes qui participent de
manière active à l'achat des vivres notamment au sein des
exploitations les plus vulnérables. En effet, elles jouent un rôle
important dans le maintien de ces dernières. Ce sont elles qui
généralement se débrouillent au sein des ménages
pour assurer les repas quotidiens en cas d'épuisement du grenier
collectif.
87
CONCLUSION
La contrainte du milieu naturel semble être le facteur
qui conditionne l'évolution du système agraire de la commune de
Safo Jadis, la mise en valeur agricole s'est fait essentiellement sur le glacis
et l'abattis brûlis est alors le principal mode de gestion de la
fertilité. Le système a évolué au cours de
l'histoire, avec une baisse de la pluviométrie, accompagnée de
périodes de sécheresse. L'accroissement démographique et
la pression foncière ont entraîné par la suite une
dégradation de la fertilité des sols (réduction des
jachères, surexploitation des plaines), une baisse des productions
céréalières et un déficit vivrier chronique qui
touche une grande majorité d'exploitations.
S'interroge t-on aussi sur le niveau de viabilité
à cause du cheptel peu nombreux de la dynamique actuelle basée
sur le passage de la culture itinérante sur abattis-brûlis
à la culture continue. En effet seul les exploitations peul peuvent
produire le fumier nécessaire à la fertilisation de leurs
champs.
Cette situation remet en cause la viabilité des
systèmes de production où la diversification est limitée.
En effet cette diversification est fortement conditionnée par
l'accès aux bas-fonds constituant un facteur important de
différenciation socio-économique des systèmes de
production. Il permet de diversifier les activités agricoles
(maraîchage, arboriculture fruitière), d'avoir des revenus
réguliers, de compenser le déficit céréalier et
éventuellement de capitaliser. Les cultures commerciales n'ont
cessé de prendre de l'importance depuis les années 70 avec une
gestion de plus en plus individuelle des jardins maraîchers. En effet,
les revenus tirés de ces derniers sont plutôt individuels
(ménage, femme âgée) et non collectifs. La tendance est
à l'investissement de plus en plus intensif en travail dans les jardins
et l'essentiel de la fumure organique y est transférée.
Dans cette zone il existe deux types de villages aux
caractéristiques contrastées : les villages situés sur la
plaine où l'essentiel des revenus monétaires est tiré du
maraîchage dans les jardins de case et les villages qui possèdent
des bas-fonds et tirent leurs revenus monétaires sur l'arboriculture
fruitière (banane et papaye) et sur le maraîchage (cas de
Sériwala).Le maraîchage pratiqué dans toutes les
systèmes de production à l'exception de celui des peuls conduit
à de nouveaux flux de trésorerie qui ont toute leur importance
dans la gestion de la soudure..
Aujourd'hui, la réserve foncière communautaire
est épuisée et les chefs coutumiers n'ont plus de terre à
distribuer. Les SAU se rétrécissent et il n'y a plus de
possibilité pour les exploitations d'accroître leurs superficies
alors que la démographie et les besoins ne cessent de croître. Ce
phénomène est aggravé par le morcellement et la vente des
parcelles agricoles (très fréquents dans les villages limitrophes
de Bamako (Falayan, Safo, Sériwala). Les terres de cette zone
périurbaines sont très convoitées par les habitants de
Bamako incitant les exploitations vulnérables à vendre leur
terre. Ce phénomène même s'il permet à celui qui a
vendu sa parcelle de disposer de revenus immédiats concourt à la
réduction des surfaces agricoles et présente des risques pour
l'agriculteur qui cède son principal facteur de production (la
terre).
La solution aux contraintes dont les populations de la Commune
sont confrontées passe par une amélioration des conditions
d'exploitation des terres pour combler le déficit vivrier. L'appui aux
populations par octroi de crédits pour développer des
activités d'élevage afin de
88
leur permettre de produire d'avantage de fumier pour
fertiliser les terres, accroître la production
céréalière et le revenu agricole semble être une
alternative appropriée.
89
BIBLIOGRAPHIE.
Benkhala.A ; Ferraton.N ; Bainville.S. (2003). Initiation
à une démarche de dialogue. « Etude de l'agriculture dans le
village du Fégoun au nord de Bamako au Mali ».Paris, France :
Edition du GRET, 125p. Collection Agridoc.
CAB (2003).Rapport d'évaluation du potentiel agricole
de la CommuneRurale de Safo
32p
CENTRES.J.M.. L'élevage et l'agriculture en zone urbaines
et périurbaines dans deux
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192p
SACAD/FAMV.(1994) Paysans, Systèmes et Crises .
Travaux sur l'agraire haïtien 476p
90
TABLE DES MATIERES
RESUME iii
ABSTRACT iv
REMERCIEMENTS v
LISTE DES ABRÉVIATIONS vi
SOMMAIRE vii
INTRODUCTION 1
1 1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE 2
1.1 Contexte malien: Le Mali un pays enclavé 2
1.1.1 Approche historique : une histoire riche en bouleversement
2
1.1.1.1 Le Mali des grands empires 2
1.1.1.2 La période coloniale 3
1.1.2 Milieu physique : un vaste pays aux ressources
diversifiées 3
1.1.2.1 Relief et Hydrographie 3
1.1.2.2 Un climat contrasté 4
1.1.3 Démographie. 5
1.1.4 Économie 5
1.1.4.1 Place du secteur rural 5
1.1.4.2 Les échanges 5
1.2 Contexte institutionnel de l'étude: 6
1.2.1 L'aboutissement d'une démarche personnelle 6
1.2.2 Une étude qui s'inscrit dans le cadre du Projet Agro
biodiversité 6
1.3 Démarche méthodologique 6
1.3.1 Recherche bibliographique 6
1.3.2 La démarche adoptée et validée 7
1.3.3 Déroulement du travail sur le terrain. 7
1.3.4 Délimitation et caractérisation de la zone
d'étude. 8
1.3.5 Évolution de L'histoire agraire. 10
1.3.6 Étude des systèmes de culture et
d'élevage. 10
1.3.7 Étude des systèmes de production 11
1.3.8 Restitution des résultats 12
1.3.9 Limites de l'étude 12
2 CARACTÉRISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE : LA COMMUNE
RURALE DE
SAFO 13
2.1 Caractérisation biophysique et zonage
agro-écologique 13
2.1.1 Un climat soudano-sahélien 14
2.1.2 Un relief assez diversifié 14
2.1.3 Des sols tropicaux lessivés 16
2.1.3.1 Les sols Bélé ou Bélé
dougoukolo 17
2.1.3.2 Les sols Ngakan ou Ngakan dougoukolo. 17
2.1.3.3 Les sols dié ou Dié dougoukolo 17
2.1.3.4 Le dougoukolofing 17
2.1.4 Une végétation fortement soumise à
l'action de l'homme 17
2.1.5 Organisation des terroirs 18
2.1.5.1 L'organisation du terroir villageois de Safo 18
2.1.5.2 Le terroir villageois de Sériwale 21
2.2 Évolution du système agraire : approche
historique 26
2.2.1 De 1800 à 1910, la période
pré-coloniale : une agriculture pluviale de
subsistance basée sur des systèmes défriche
brûlis. 26
91
2.2.1.1 Histoire de la commune : La création des villages
et les activités menées 26
2.2.1.2 Un système basé sur la rotation
céréales/légumineuse 27
2.2.1.3 Une gestion de la fertilité qui repose sur le
système défriche brûlis 27
2.2.1.4 Les cultures pratiquées 27
2.2.1.5 Un outillage rudimentaire 28
2.2.1.6 Une gestion coutumière du foncier 28
2.2.1.7 Typologie des exploitations agricoles de l'époque
28
2.2.2 1910-1950 l'essor de la culture arachidiere : une
opportunité de capitalisation
pour les agriculteurs 28
2.2.2.1 La traite arachidiére
: début de la structuration des circuits de
commercialisation 28
2.2.2.2 Développement de la culture arachidiére et
réduction du temps de friche 29
2.2.2.3 L'extension des villages suite à la croissance
démographique 29
2.2.2.4 Les migrations induites par l'impulsion de la culture
arachidiére 29
2.2.2.5 L'introduction de la mangue 30
2.2.2.6 Typologie des exploitations 30
2.2.3 1950-1980 Le bouleversement du système agraire par
l'introduction de
nouveaux outils et la fragilisation des systèmes
antérieurs avec les années de sécheresse. 30
2.2.3.1 La charrette un moyen de transport très vite
adopté 30
2.2.3.2 La charrue : une lente introduction dans le
système agraire de la commune30
2.2.3.3 L'installation des éleveurs Peuls 31
2.2.3.4 La sécheresse : fragilisation des
systèmes 31
2.2.3.4.1 Une exploitation abusive des ressources
forestiéres 31
2.2.3.4.2 Le début du maraîchage de rente 31
2.2.3.4.3 Le développement des cultures sur plaines 32
2.2.3.4.4 L'abandon des variétés à cycle
long 32
2.2.3.5 Typologie des exploitations 32
2.2.4 1980-2006 : Le développement des cultures
maraîchères et fruitieres et la
pression foncière. 32
2.2.4.1 Le maraîchage : un
rôle important dans la constitution des revenus agricoles. 32
2.2.4.2 Une orientation vers la plantation de banane 33
2.2.4.3 Une pression foncière accrue en zone
périurbaine 33
2.2.4.3.1 La poussée démographique : une menace
pour les terres agricoles 33
2.2.4.3.2 La pression de la ville de Bamako : Le
déclassement des terres agricoles 33
2.2.4.3.3 L'implication des jeunes dans la vente des parcelles :
un nouveau
métier qui se crée 34
2.2.4.4 Pré-typologie des exploitations actuelles. 34
2.3 Conclusion 38
3 ANALYSE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET D'ÉLEVAGE: DES
PRATIQUES
DIVERSIFIÉES 39
3.1 Identification des différents systèmes de
culture 39
3.2 Les systèmes de culture sèche 41
3.2.1 Les opérations culturales 41
3.2.1.1 L'itinéraire technique du sorgho associé au
niébé 41
3.2.1.1.1 Le nettoyage 41
3.2.1.1.2 Le labour 41
3.2.1.1.3 Le semis 41
92
3.2.1.1.4 Le sarclage 42
3.2.1.1.5 La récolte du niébé 44
3.2.1.1.6 La récolte du sorgho 44
3.2.1.2 L'itinéraire technique du maïs en culture
pure 44
3.2.1.2.1 Le nettoyage 44
3.2.1.2.2 Le labour 44
3.2.1.2.3 Le semis 44
3.2.1.2.4 Les sarclo-désherbages 44
3.2.1.2.5 La surveillance des parcelles 45
3.2.1.2.6 La récolte du maïs. 45
3.2.1.3 L'itinéraire technique de l'arachide 45
3.2.1.3.1 Le labour 45
3.2.1.3.2 Le semis 45
3.2.1.3.3 Le désherbage 45
3.2.1.3.4 La récolte 45
3.2.2 Les systèmes de culture dans le koungokonoforo : des
cultures basées
essentiellement sur le sorgho et l'arachide 46
3.2.2.1 Le
système sorgho+niébé/sorgho+niébé/
arachide+voandzou en culture
manuelle, (SC1) 46
3.2.2.2 Le système
sorgho+niébé/sorgho+niébé/ arachide+voandzou en
culture
mécanisée (S) 47
3.2.2.3 Le système
sorgho+niébé/sorgho+niébé en culture manuelle (SC3)
48
3.2.3 Les systèmes de cultures dans le soforo : des
systèmes de cultures plus
intensifs 50
3.2.3.1 Le système maïs (SC4): une culture de soudure
conduite aux abords des
concessions. 50
3.2.3.2 Le système arachide des
femmes (SC5) : une culture à forte productivité. . 51
3.2.3.3 Le sorgho cultivé par les éleveurs Peuls
(SC6) : des rendements élevés 52
3.2.4 Comparaison des systèmes de cultures sèches
52
3.3 Les systèmes de culture irrigués : des cultures
génératrices de revenus pour les
familles 54
3.3.1 Les cultures maraîchères 54
3.3.1.1 La commercialisation des produits maraîchers 54
3.3.1.2 L'oignon : la culture la plus répandue. 57
3.3.1.3 Le piment : une culture rémunératrice.
57
3.3.1.4 L'aubergine 58
3.3.1.5 Le gombo. 58
3.3.1.6 Le concombre 58
3.3.1.7 Le chou 59
3.3.2 L'arboriculture fruitière : l'association banane
papaye, une activité
rémunératrice 59
3.3.2.1 Opérations culturales de la banane 60
3.3.2.1.1 La trouaison 60
3.3.2.1.2 Obtention du matériel végétal
60
3.3.2.1.3 Plantation 60
3.3.2.1.4 La confection des planches 60
3.3.2.1.5 Sarclages 60
3.3.2.1.6 Le paillage. 60
3.3.2.1.7 Réfection des planches 61
3.3.2.1.8 Arrosage 61
93
3.3.2.1.9 Fertilisation 61
3.3.2.1.10 La récolte 61
3.3.2.2 Résultats économiques 62
3.3.3 Comparaison des systèmes de cultures
irriguées 63
3.4 Les différents systèmes d'élevage 64
3.4.1 Les systèmes d'élevage bovins :
64
3.4.1.1 SE1 : Un élevage bovin peu
représenté mais bien intégré aux activités
agricoles 65
3.4.1.1.1 Mode de conduite 65
3.4.1.1.2 Gestion de la reproduction 66
3.4.1.1.3 Les soins pratiqués 66
3.4.1.1.4 Résultats économiques 66
3.4.1.2 SE2 : Les boeufs de labour, une force de travail, et une
épargne sur pied. 66
3.4.1.2.1 Conduite 67
3.4.1.2.2 Résultats économiques 67
3.4.2 Le système d'élevage des petits ruminants :
une épargne sur pied facilement
mobilisable. 67
3.4.2.1 Conduite des petits ruminants 68
3.4.2.2 Gestion de la reproduction des petits ruminants 68
3.4.2.3 Soins apportés aux petits ruminants. 68
3.4.2.4 Résultats économiques. 68
3.4.3 L'élevage asin : un moyen de transport
très prisé 69
3.4.3.1 Mode de conduite 69
3.4.3.2 Résultat économique. 69
3.4.4 L'élevage des poules, un élevage
très répandu et peu exigeant 70
3.4.4.1 Mode de conduite 70
3.4.4.2 Résultats économiques 70
3.4.5 Comparaison économique des différents
systèmes d'élevage 70
3.5 Conclusion sur les systèmes de culture et
d'élevage 71
4 ANALYSE DES SYSTEM ES DE PRODUCTION 72
4.1 Organisation du travail au sein de l'exploitation agricole.
72
4.2 Typologie des systèmes de production 73
4.2.1 Type 1 : les exploitations vulnérables (petites
structures) 73
4.2.2 Type 2 : Les exploitations ayant diversifié sur les
activités de bas-fond (petites
structures) 75
4.2.3 Type 3 : Exploitations équipées en traction
animale et limitées en matière de
diversification (grandes structures) 77
4.2.4 Type 4 : Exploitations équipées et
diversifiées grâce aux activités de bas-fond
(grandes structures) 79
4.2.5 Type 5 : Exploitations orientées vers
l'élevage 81
4.2.6 Comparaison économique des différents SP
82
5 DISCUSSION - propositions 84
5.1 Quel devenir pour les exploitations familiales à Safo
? 84
5.2 Pistes d'amélioration 85
CONCLUSION 87
BIBLIOGRAPHIE. 89
TABLE DES MATIERES 90
LISTE DES ILLUSTRATIONS 94
LISTE DES TABLEAUX 95
ANNEXES 96
94
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figure1. Situation du Mali en Afrique 2
Figure2 : Les zones climatiques du Mali (2006) 4
Figure3. Profil météorologique du Mali (1961-1990)
4
Figure4. Plan schématique de la démarche
utilisée 7
Figure 5. Carte de la CR de Safo Erreur ! Signet non
défini.
Figure6. La commune rurale de safo 13
Figures 7. Pluviométrie de la Commune de Safo de 2000
à 2005 14
Figure 9. Profil d'un sol. ferrigineux tropical
léssivé. 16
Figure 10: Plan de masse du village de Safo 19
Sources :nos enquêtes Figure 11. Organisation du terroir
villageois de SAFO 21
Figure.12 Plan de masse de Sériwala 22
Figure 13: organisation spatiale du terroir villageois de
Sériwala 23
Figures 16. Évolution du paysage agraire de Safo 35
Figure.18 Cycle de baisse de la production agricole de la Commune
de Safo 38
Figure 19. Diagramme ombrothermique de la Commune de Safo 39
Figure 20: Calendrier cultural des cultures pluviales 41
Figure 21. Labour à la charrue 43
Figures 22. Semis en poquet sur sol dié (A) et
sur sol bélé (B) dans le koungokonoforo 43
Figure 23: Calendrier du temps de travail associé à
la mise en oeuvre d'1ha du SC1 46
Figure.24. Contribution des différentes cultures dans la
constitution de la VAB du SC1 47
Figure 25. Calendrier du temps de travail associé à
la mise en oeuvre du S 48
Figure 26. Calendrier du temps de travail associé à
la mise en oeuvre du SC3 49
Figure 27. Calendrier du temps de travail associé à
la mise en oeuvre d'une culture de maïs sur
soforo 50
Figure 28. Calendrier du temps de travail
associé à la mise en oeuvre d'1ha d'arachide des
femmes 51
Figure 29. Valeur ajoutée brute par ha des systèmes
de culture pluviale 53
Figure 30. Productivité du travail des systèmes de
culture pluviale 53
Figure 31. Évolution des prix des produits
maraîchers en fonction des période de l'année 55
Figure 32. Calendrier cultural de quelques espèces
maraîchères 56
Figure 33. Itinéraires techniques : conduite d'une
plantation de banane 62
Figure 34. Valeur ajoutée brute des cultures
irriguées 63
Figure.35. Productivité du travail des cultures
irriguées 63
Figure 36. Comparaison des VAB/tête/an
dégagées par les élevages de petits ruminants 69
Figure 37. Comparaison des VAB/tête/an
dégagées par les différents SE 70
Figure 38. Constitution de la VAB du type1 74
Figure39. Calendrier de travail de l'exploitation de type1 sur
une année 75
Figure40. Constitution de la VAB du type2 76
Figure41. Calendrier de travail de l'exploitation de type2 sur
une année 77
Figure42. Constitution de la VAB du type3 78
Figure43. Calendrier de travail d'une exploitation de type3 sur
une année 79
Figure44. Constitution de la VAB du type4 80
Figure45. Calendrier de travail de l'exploitation de type4 sur
une année 80
Figure46. Constitution de la VAB du type5 82
Figure47. Constitution de la VAB t par an et par actif des
différents types 83
Figure48. Revenu agricole par actif en fonction de la SAU par
actif 83
95
LISTE DES TABLEAUX
Tableau.1 Intensité du morcellement en fonction de la
distance avec Bamako 33
Tableau 2: systèmes de culture et milieu associé
40
Tableau 3. Les différents marchés de la commune
et les villages qu'elles polarisent 55
96
ANNEXES
ANEXES1 : PLANNING DES ACTIVITES DE TRRAIN
|
ETAPE PERIODE ACTIVITE METHODOLOGIE RESULTATS
ATENDUS
1 Semaine1
(début avril)
2 Semaine 2à
Semaine 3
3 Semaine 4 à
Semaine 6
4 Semaine 7 à
Semaine 11
5 Semaine 12
à Semaine Semaine 15 14
6
à Semaine 16 (début août)
- Prise de contact - Documentation - Discussion avec les
responsables de la structure autour du thème et de la méthode
- Descente dans la zone d'étude
- Parcours de l'ensemble du territoire communal
- Entretien avec les agriculteurs rencontrés sur le
trajet
- Rencontre avec le pédologue de l'IER
- Analyse du paysage
- Analyse de l'histoire de l'agriculture de la zone
- Identification de la dynamique des groupes sociaux
- Analyse des systèmes de culture et d'élevage -
Affinage de l'histoire agraire
- Analyse des systèmes de production - Affinage de
l'histoire agraire
- Synthèse des résultats et préparation
aux restitutions et restitutions
- Affinage de l'histoire agraire
- Entretien avec les responsables de l'ONG Bibliographie
- Parcours du paysage
- Observation
- Prise de note
- Élaboration de schéma
- Entretiens
- Rencontre collective dans
chaque village de la commune
rurale
- Entretiens ouverts, semi directif
- Observation des pratiques sur les parcelles
- Entretien avec les anciens
- Entretien directif (agriculteurs concernés)
- Synthèse données collectées -
Enquêtes complémentaires - Confection de supports
- Avoir une idée des activités menées par
l'ONG
97
- Compléter la documentation - Consensus sur la
méthodologie
- Transect représentant toute la diversité
rencontrée
- Zonage agro écologique
- Identification des grandes périodes de changement -
Transect pour chaque période
- Identification de la dynamique d'évolution des
systèmes de productions - Hypothése pré typologie -
Identification et caractérisation des systèmes de cultures et
d'élevage - Comparaison économique - Affinage de la pré
typologie Typologie et performance économique des systèmes de
Restitutions productions
98
ANNEXE2 :GLOSSAIRE.
Autoconsommation
Part de la production agricole directement consommée
sur l'exploitation ou par la famille de l'exploitant sans être vendue sur
les marchés. (DUFUMIER,M) :
Exploitations agricoles :
Unité de production agricole dont les
éléments constitutifs sont la force de travail (familiale et
salariée), les surfaces agricoles, les plantations, le cheptel, les
bâtiments d'exploitation, les matériels et l'outillage. C'est le
lieu où le chef d'exploitation combine ces diverses ressources
disponibles et met ainsi en oeuvre son système de production agricole
Fertilité :
Aptitude d'un milieu à fournir aux plantes les
conditions et facteurs dont elles ont besoin : lumière, eau,
éléments minéraux etc.
Friche
Parcelle non cultivée pendant plusieurs années
(durée indéterminée), après des cycles de
culture.
Itinéraire technique :
Suite logique et ordonnée d'opérations
culturales appliquée à une espèce végétale
cultivée (SEBILLOTE,M)
Jachère :
Parcelle non cultivée pendant un temps
déterminé et rentrant dans une rotation avec des cultures
labourées.
Système agraire :
L'expression théorique d'un type d'agriculture
historiquement constitué, et géographiquement localisé,
composé d'un écosystème cultivé
caractéristique et d'un système social productif défini,
celui-ci permettant d'exploiter durablement la fertilité de
l'écosystème cultivé correspondant.(MAZOYER. M, ROUDART.
L)
Système de culture(SEBILLOTE. M)
:
Ensemble des modalités techniques mises en oeuvre sur
des parcelles traitées de manières identiques. Chaque
système de culture se définit par :
- la nature des cultures et leur ordre de succession
- les itinéraires techniques appliquées à
ces différentes cultures
Terroir
Ensemble de terrain agricoles d'une même région
(ou d'un même finage) présentant des caractéristiques
agronomiques relativement commune et consacrées à un même
type de culture. (DUFUMIER M)
99
ANNEXE3 : LES PRATIQUES FONCIERES DANS LA CR DE
SAFO
Les pratiques foncières dans cette zone
périurbaine vont du morcellement des champs à la
spéculation foncière. Il faut préciser ici, que dans le
droit foncier malien, deux systèmes juridiques s'opposent : le droit
coutumier que la population tente de préserver et le droit positif
officiel relevant du code domanial et foncier de l'État. Selon la loi
coutumière ; le chef des terres gère l'attribution des terres aux
différentes familles. Chaque village est donc propriétaire
coutumier des terres sur son terroir et responsable de leur répartition.
Selon le droit positif, toutes les terres appartiennent à l'État
et seule l'administration peut délivrer de titres de
propriété, ce qu'elle fait dans l'attribution de parcelles
à construire en zone
périurbaine. la
reconnaissance du droit coutumier n'est donc pas résolue et le
morcellement des parcelles accentue l'insécurité foncière
des populations habitant les zones périurbaines. Ceci est aggravé
par la méconnaissance des mécanismes de déclassement des
terres agricoles par la population locale.
Le morcellement des champs
Le morcellement est une pratique très courante dans
cette zone et constitue un préalable à l'acquisition d'un titre
foncier. En réalité la finalité du morcellement est de
déclasser des terres agricoles pour en faire des terres destinées
à la construction.
Une parcelle morcelée est une parcelle officiellement
délimitée et bornée pour être attribuée
à un futur propriétaire. Les champs sont morcelés
font l'objet d'un titre provisoire d'attribution (lettre d'attribution
provisoire) pour la vente la vente et l'obtention d'un titre foncier par
l'acquéreur.
La décentralisation et la pression de la ville de
Bamako favorisent le morcellement des champs par les propriétaires
coutumiers. Un champ morcelé et délimité est donc plus
facile à vendre qu'un champ relevant du droit coutumier car il fournit
des garantis pour l'acquéreur. Le morcellement assure également
un partage équitable des parcelles en cas d'éclatement d'une
famille.
Le processus de morcellement.
Il est tout d'abord nécessaire d'avoir un droit
coutumier sur la terre. Elle peut donc être héritée,
attribuée par le chef de village, ou achetée devant témoin
avec établissement de document si les contractants sont lettrés.
L'acheteur ne devient pas propriétaire, mais peut revendiquer un droit
d'usage qu'il peut exercer face aux tiers et non face à
l'état.
Le morcellement se fait sur demande de l'usager avec l'appui
d'une agence immobilière. La demande est adressée au
Préfet du cercle de Kati et au Maire de la Commune Rurale de Safo. Le
chef de village en est informé. Le bornage est effectué par un
géomètre après délimitation de la parcelle en
présence des propriétaires voisins. Il en fait un plan qu'il
envoie au Préfet du cercle.
Ce dernier convoque le demandeur et lui délivre la
lettre d'attribution provisoire précisant les dimensions de la parcelle.
Les parcelles sont attribuées par 0,5 hectares (50m x 100m). Le retrait
de la lettre d'attribution se fait contre le payement de 5000Fcfa. Au Mali on
n'attribue plus de parcelles supérieures à 0,5 ha dans un rayon
de 30km autour des grandes villes.
100
L'obtention de la lettre d'attribution provisoire fait
basculer la situation de l'usager du droit coutumier au droit positif.
L'impôt dû sur le foncier revient alors à 5000Fcfa / ha/an.
L'État reste propriétaire des terres tant que le titre foncier
n'est pas délivré et peu lancer une procédure
d'expropriation mais doit alors dédommager l'attributaire pour les
investissements réalisés sur la parcelle (plantation par
exemple).
Les frais du morcellement sont à la charge du
demandeur. La société immobilière chargée du
bornage peut être payée soit en espèce si le demandeur en a
les moyens ou en nature (contre un lopin de terre). Les frais de morcellement
ne sont pas basés sur un tarif fixe mais la délimitation d'une
parcelle de 0,5 ha par un géomètre coûte environ
10000Fcfa.
ANNEXE 4 : CARACTÉRISTIQUES DES DIFFÉRENTS
SYSTÈMES DE CULTURE PLUVIALE
|
101
S
C
|
successions
|
fertilisati on
|
Rdt(kg/ha)
|
Hjr/ha
|
Semence/ha
|
VAB/ha
|
VAB/hj
|
1
|
Sorgho+niébé/sorgho+niébé/a
|
|
Sorgho : 700
|
101
|
4
|
104100
|
1000
|
|
rachde+voandzou (manuel)
|
|
Niébé : 600
|
|
2
|
|
|
|
|
|
Arachide:
|
|
20
|
|
|
|
|
|
1000
|
|
4
|
|
|
|
|
|
Voandzou :
|
|
|
|
|
|
|
|
250
|
|
|
|
|
2
|
Sorgho+niébé+
|
5charrette
|
Sorgho : 900
|
78
|
4
|
131880
|
1560
|
|
fumier/sorgho+niébé+fumier/a
|
s
|
Niébé : 140
|
|
2
|
|
|
|
rachide+voandzou (attelée)
|
|
Arachide :
|
|
20
|
|
|
|
|
|
1200
|
|
4
|
|
|
|
|
|
voandzou :
|
|
|
|
|
|
|
|
300
|
|
|
|
|
3
|
Sorgho+niébé/sorgho+niébé
|
|
Sorgho : 500
|
69
|
6
|
32150
|
460
|
|
(manuel)
|
|
Niébé :50
|
|
1,5
|
|
|
4
a
|
Maïs +fumier/maïs+fumier (soforo,)
|
20charrett es
|
900
|
74
|
20
|
60000
|
800
|
4
b
|
Maïs+fumier+engrais/maïs+fu mier+engrais (soforo )
|
20charrett es
|
1600
|
78
|
20
|
87500
|
1035
|
|
|
100kg
|
|
|
|
|
|
|
|
NPK
|
|
|
|
|
|
4
|
Maïs /maïs (jardin maraîcher)
|
|
1300
|
72
|
20
|
95000
|
1320
|
c
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
Arachide des femmes
|
|
1800
|
157
|
75
|
313000
|
2000
|
|
(manuel)
|
|
|
|
|
|
|
6
|
Sorgho cultivé par les
|
40charrett
|
Sorgho :
|
64
|
8
|
93100
|
1455
|
|
peuls(atteléé)
|
es
|
1200
|
|
2
|
|
|
|
|
|
Niébé : 50
|
|
|
|
|
102
Prix de vente de la production et prix d'achat des
semences des différentes cultures pluviales
La vente s'effectue aussitôt après la récolte
L'achat des semences se fait au mois de mai.
|
Coût semence (Fcfa/kg)
|
Vente après la récolte (Fcfa/kg)
|
Sorgho
|
150
|
75
|
Maïs
|
125
|
75
|
Niébé
|
375
|
100
|
Arachide coque
|
|
100
|
Arachide graine
|
500
|
|
voandzou
|
500
|
275
|
ANNEXE 5 : DÉTERMINATION DE LA
PRODUCTIVITÉ DE LA TERRE ET DU TRAVAIL DES CULTURES
MARAÎCHÈRES
CHOU(4000m2)
103
Opération Temps(hj) Mois
|
|
pépiniére conf'
planche
|
1,5
6
|
octobre novembre
|
|
repiquage
|
4
|
novembre
|
|
binage
|
1
|
nov-janvier
|
|
fum
|
0,3
|
déc-janvier
|
|
arrosage
|
33
|
nov-janvier
|
|
paillage
|
2
|
novembre janvier-
|
|
|
récolte
|
3
|
février
|
VAB/400m2 39750
|
Traitement
|
0,5
|
déc-janvier
|
VAB/HA 1987500
|
total hj
|
51,3
|
|
VAB/HJ 775
|
Calcul des consommations
intermédiaires
désignation quantité prix unitaire coût
semence 3250
NPK 20 300 6000
fumier 4 250 1000
prod phyto 2 2500 5000
total CI 15250
Calcul du produit brut
désignation nb tas/réc nb récoltes prix
unitaire coût
Piment 11 2 2500 55000
total PB 55000
OIGNON(400m2)
opérations
|
temps(hj)
|
mois
|
|
Pépiniére
|
1,5
|
oct-déc
|
|
Conf.planche
|
6
|
novembre
|
|
Repiquage
|
7
|
nov-déc
|
|
Sarclages
|
2,5
|
déc-avr
|
|
Fumure
|
0,5
|
janv
|
|
Arrosage
|
50
|
déc-avr
|
|
Récolte
|
5
|
mars-avril
|
VAB/400m2 102500
|
Paillage
|
2
|
déc
|
VAB/HA 2562500
|
Total
|
74,5
|
|
VAB/HJ 1376
|
Calcul des consommations
intermédiaires
Désignation
|
Quantité
|
Prix unitaire Coût
|
semence
|
150
|
55
|
8250
|
NPK
|
10
|
300
|
3000
|
urée
|
2,5
|
325
|
812,5
|
fumier
|
2
|
250
|
500
|
total CI
|
|
|
12062,5
|
Calcul du produit brut
|
vente ap vente ap
recolte(kg) réc conservé perte 10% cons
|
500 100 400 40 360
|
quantité(kg) prix unitaire recettes
vente aprés récolte 100 125 12500
vente aprés conservation 360 250 90000
P B 102500
|
Aubergine (400m2)
104
Opération
|
Temps(hj)
|
Mois
|
|
fumier
|
0
|
mars
|
|
pépiniére conf'
planche
|
1
6
|
mars avril
|
|
repiquage
|
0,2
|
avril
|
|
sarclo-
|
|
|
|
binage
|
1
|
avril-août
|
|
fum
|
1,5
|
avril
|
|
arrosage
|
60
|
continu
|
|
paillage
|
2
|
avril
|
|
récolte
|
4,3
|
juin-août
|
VAB/400m2 123250
|
Traitement
|
2
|
avril-août
|
VAB/hj 1580
|
total hj
|
78
|
|
VAB/ha 3081250
|
Calcul des consommations
intermédiaires
|
|
prix
désignation quantité unitaire
coût
|
|
NPK 40 300
|
12000
|
urée 10 325
|
3250
|
prod phyto 2 2500
|
5000
|
fumier 2charettes 250
|
500
|
total CI
|
20750
|
Calcul du produit but
|
désignation
|
nb
sacs/réc
|
nb récoltes
|
prix unitaire
|
toal
|
Aubergine
|
6
|
12
|
2000
|
144000
|
total PB 144000
|
Piment(400m2)
Opération
|
Temps(hj)
|
Mois
|
|
pépiniére conf'
planche
|
1
6
|
oct janv
|
|
repiquage
|
0,2
|
janv
|
|
sarclo-
|
|
|
|
binage
|
0,5
|
janv-juil
|
|
fum
|
1,5
|
janv
|
|
arrosage
|
47
|
janv-juil
|
|
paillage
|
2
|
janv
|
|
récolte
|
24
|
avr-juil
|
VAB/400m2 344250
|
Traitement
|
2
|
fév-juil
|
VAB/HA 8606250
|
total hj 84,2
|
VAB/HJ 4088
|
Calcul des consommations
intermédiaires
|
|
|
prix
|
désignation
|
quantité
|
unitaire coût
|
semence
|
|
NPK 25 300
|
7500
|
urée 10 325
|
3250
|
prod phyto 2 2500
|
5000
|
total CI
|
15750
|
Calcul du produit brut
|
désignation
|
nb
sacs/réc
|
nb récoltes
|
prix unitaire
|
coût
|
Piment
|
5
|
12
|
6000
|
360000
|
total PB 360000
|
GOMBO(150m2)
|
|
Opération
|
Temps(hj)
|
Mois
|
conf'
|
|
|
planche
|
2
|
mars
|
|
semis
|
0,07
|
mars
|
|
sarclages
|
0,2
|
mars&avril
|
|
fum
|
0,7
|
mars
|
|
récolte
|
7
|
mai-juil
|
|
arrosage
|
15
|
mars-juil
|
|
paillage
|
1
|
mars
|
|
total
|
25,97
|
|
|
Calcul du produit brut
|
Désignation
|
quantité
|
prix unitaire
|
coût
|
semence
|
|
|
300
|
NPK
|
10
|
300
|
3000
|
urée
traitement
|
5
|
325
|
1625
2500
|
fumier
|
1
|
250
|
250
|
total CI 7675
|
Calcul du produit brut
|
|
qté
|
|
prix
|
|
désignation
|
/récolte
|
nb récolte
|
unitaire
|
coût
|
Gombo
|
1sac
|
30
|
3000
|
90000
|
total PB 90000
|
VAB/150m2 82325
|
|
VAB/HJ 3170
|
|
VAB/ha 5488333
|
|
Concombre (400m2)
|
|
Opération
|
Temps(hj)
|
Mois
|
Conf'
|
|
|
planche
|
6
|
février
|
|
semis
|
0,2
|
février février &
|
|
fum
|
0,2
|
mars
|
|
sarcl-binage
|
0,5
|
février
|
|
paillage
|
0
|
mars
|
|
arrosage
|
32
|
février-avril
|
|
traitement
|
1
|
mars-avril
|
|
récolte
|
1
|
mars-avril
|
|
toal hj 40,9
|
|
Consommations intermédiaires
|
|
|
prix
|
|
désignation
|
quantité
|
unitaire
|
coût
|
NPK
|
15
|
300
|
4500
|
urée
|
3
|
325
|
975
|
prod phyto
|
0,5
|
2500
|
1250
|
total CI 6725
|
Calcul du produit brut
|
désignation
|
nb
sacs/réc
|
nb récoltes
|
prix unitaire
|
coût
|
Piment
|
6
|
4
|
2500
|
60000
|
total PB 60000
|
VAB/400m2 53275
|
|
VAB/HA 1331875
|
VAB/HJ 1302,56724
|
105
ANNEXE 6 :DÉTERMINATION DE LA PRODUCTIVITÉ
DE L'ASSOCIATION BANANE/PAPAYE
|
106
Banane+papaye(0,16ha)
|
Opération
|
Temps
|
Trouaison
|
4
|
fum de fonds
|
3
|
enlévement
|
3
|
plantation
|
2
|
confection pl
|
4
|
fum
|
1
|
refect'planch
|
3
|
paillage
|
13,3
|
récolte
|
15
|
arrosage
|
24
|
Total hj/an 72,3
|
Calcul des consommations
intermédiaires
51600 90000 97500 1500
/an
|
prix
|
|
désignation
|
unitaire
|
quantié coût
|
carburant
|
|
600
|
86
|
|
NPK
|
|
300
|
300
|
|
UREE
|
|
325
|
300
|
|
Fumier
|
|
6
|
250
|
|
total CI/an
|
240600
|
Calcul du produits brut
|
récolte/mois
|
nb mois réc
|
récolte total
|
prix unitaire
|
coût
|
culture
|
500
8
|
12
3
|
6000
24
|
100
3000
|
600000
72000
|
Banane Papaye
|
PB 672000
|
VAB/0,16HA
|
672000
|
VAB/HJ
|
5966,80498
|
VAB/HA/an
|
2696250
|
ANNEX 7 : DÉTAILS DES CALCULS ÉCONOMIQUES
DES SYSTÈMES D'ÉLEVAGE
|
106
Elévage bovin
Vache :
Durée de gestation 9
Nombre de mise bas/an 0,7
Nombre de petits/mise bas 1
Taux de mortalité jeunes 0,15
PN post - sevrage 0,60
Age à la reproduction 4
Age à la
réforme 15
prix femelle reproductrice 80000
prix femelle réforme 40000
Age à la vente de jeunes 5
Prix vente jeunes 110000
Taux de mortalité adulte 0,06
PN à la vente 0,56
Productivité numérique post sevrage= nombre de mise
bas/an x nombre de
petits/mise bas x (1-tx mortalité jeunes) 0,60
Productivité numérique à la vente=
PN post sevrage x (1-tx mortalité adulte) 0,56
Calcul de la production laitiére
Production de lait:
hivernage(juin à octobre): 1,5 litre
novembre: 0,7 litre
décembre à mai: 0,5 litre
soit une production moyenne en saison séche de: 0,55
litre
Durée de lactation: 6mois
75% des vaches vêlent chaque année
80% des mises bas ont lieu pendant l'hivernage(juin à
octobre)
20% des mises bas ont lieu pendant la saison
séche(novembre à mai)
Production annuelle =
[(production jounraliére en hivernage x nb jours x nb mois
x
pourcentage
vache vêlante x taux mise bas) + (production
journaliére saisn séche x
mois de l'année ]x nb de mois de lactation =
[(1,55 x 30 x 5 x 0,75 x 0,8) + (0,55 x 30 x 5
x 0,2 x 0,75) / 12] x 6
production annuelle = 76 litres de
lait/vache/an
Prix du lait à Safo : 250Fcfa/litre
Vente de lait par
vache:19040Fcfa/vache/an
107
Calcul du PB par vache sur 11ans
achat vache de 4ans : 80000
vente vache de réforme : 50000
vente des jeunes à 5ans : PN à la vente x nb
années x prix de vente
= 0,56 x 11 x 110000 = 677600Fcfa vente de lait : vente lait/an x
11 = 19040 x 11 = 209450Fcfa/vache/an
PB sur 11 ans = coût de la vache (vente -
achat)+produit de la vache (lait+jeune) = ((50000 - 80000) + 209450 +677600 =
857050Fcfa
PB/vache/an : 77900Fcfa
Calcul des consommations
intermédiaires
Alimentation mère de décembre à mai:
décembre à mai : 0,5 kg de tourteau + 0,5 kg de son
de mil/vache/jour
1sac de 50kg de tourteau = 3500Fcfa entre décembre
à février
1sac de 50kg de tourteau = 4250Fcfa entre mars et mai
1sac de 50kg son de mil = 1250Fcfa
coût du tourteau : 6975Fcfa
Coût du son : 4500Fcfa
coût alimentation mère :
11475Fcfa
Alimentation Jeunes de décembre à mai:
décembre à mai : 0,5 kg de grain de
coton/tête/jour
1sac de grain de coton de 80kg: 3000
coût grain de coton pour les
jeunes:3375Fcfa/tête/an
soin veto/tête/an : 1300Fcfa
salaire des bergers : 300Fcfa/tête/mois
CI/vache sur 11 ans
Aliment mère: coût alimentation x nb années =
11475 x 11 =126225Fcfa Aliment jeunes:PN x nb mise bas x années
alimentation x coût aliment x nb années = 0,56 x 11 x 5 x 3375 =
103950
Soins veto mère = coût soins annuels x nb
années = 1300x11=14300Fcfa
Soins veto jeunes = PN x nb années de soins x coût
soins x nb années px°= 0,56 x 5 x 1300 x11 = 40040Fcfa
CI/vache sur 11ans avec sa progéniture : 284515Fcfa
CI/vache/an : 25865 Fcfa
Calcul salaire berger:
gardiennage mère : salaire mensuel x 12 x nb
années
= 300 x 12 x 11= 39600Fcfa
gardiennage des jeunes : PN x nb mise bas x salaire mensuel x 12
x
nb années
gardé = 0,56 X 11x 300 x 12 x 4 = 88 700Fcfa
Salaire du
berger sur 11ans: 128300
Salaire annuel du berger: 10700/vache gardée
reproductrice/an
Calcul de la VAB = PB - CI VAB/vache/an =
52035cfa
108
VAB/vache/an - salaires = 52035 - 10700 =
41335Fcfa
Elevage des poules
Age à la reproduction 5mois
Nombre de portée/an 3,7
Nombre poussins/ portée 10
Taux de mortalité jeunes 0,6
taux de mortalité adultes 0,3
Age à la vente 6mois
Prix de vente 1250
Age de la réforme 3ans
Productivité numérique à la vente:
nombre de portée/an x nombre poussins/portée x
(1 - taux mortalité jeunes) x (1 - taux mortalité
adulte) =
3,7 x 10 x (1-0,6) x (1 - 0,3) = 10,36
Calcul du produit brut sur 2ans:
achat poule reproductrice : 1250
vente poule à la réforme : 2000
Vente poulets : PN à la vente x nb années x prix
de
vente= 10,36 x 2 x 1250 = 25900
PB sur 2ans: vente réforme - achat reproductrice + vente
poulets
PB sur 2 ans = 26650
PB/an = 13325
Calcul des consommations intermédiaires sur 2ans
vaccination poule: 200 x 2 = 400
vaccination poulets: PN à la vente x nb années x
nb
années vaccination x coût annuel vaccination
= 15,54 x 2 x 0,5 x 400= 6216
CI sur 2ans = vaccination poule + vaccination poulets= 6616
CI/an : 3308Fcfa
VAB/an/poule : 10017 Fcfa
109
Elevage des petits ruminants
CAPRINS
Durée de gestation
|
6mois
|
OVINS
Durée de gestation
|
6mois
|
Nombre de mise bas/an
|
1,7
|
Nombre de mise bas/an
|
1,7
|
Nombre de petits/mise bas
|
2
|
Nombre de petits/mise bas
|
1
|
Taux de mortalité jeunes
|
0,25
|
Taux de mortalité jeunes
|
0,25
|
PN post - sevrage
|
2,55
|
PN post - sevrage
|
1,28
|
Age à la reproduction
|
1an
|
Age à la reproduction
|
1an
|
Age à la réforme
|
7
|
Age à la réforme
|
7
|
prix femelle reproductrice
|
10000
|
prix femelle reproductrice
|
13000
|
prix femelle réforme
|
15000
|
prix femelle réforme
|
12000
|
Age à la vente de jeunes
|
2
|
Age à la vente de jeunes
|
18mois
|
Prix vente jeunes
|
10000
|
Prix vente jeunes
|
15000
|
Taux de mortalité adulte
|
0,1
|
Taux de mortalité adulte
|
0,1
|
Productivité numérique post sevrage=
Productivité numérique post sevrage=
nombre de mise bas/an x nombre de nombre de mise bas/an x nombre
de
petits/mise bas x (1-tx mortalité jeunes) petits/mise bas
x (1-tx mortalité jeunes)
PN post sevrage =2,55 = 1,28
Productivité numérique à la vente=
Productivité numérique à la vente=
PN post sevrage x (1-tx mortalité adulte) PN post sevrage
x (1-tx mortalité adulte)
= 2,55 x 0,9 = 2,3 = 1,15
Calcul du PB sur 6ans Calcul du PB sur 6ans
Achat mére : - 10000 Achat mére : - 13000
Vente à la réforme : 15000 Vente à la
réforme : 12000
Vente jeunes : PN à la vente x nb année Vente
jeunes : PN à la vente x nb année
x prix vente= 2,3 x 6 x x prix vente= 2,3 x 6 x
10000 = 138000Fcfa 15000 = 1035000Fcfa
PB sur 6ans: 138000Fcfa PB sur 6ans:
103500Fcfa
PB / an: 23000Fcfa PB / an: 17250Fcfa
Calcul consommations intermédiares Calcul
consommations intermédiares
sur 6ans sur 6ans
Soins vétérinaire mére : soins annuels x
Soins vétérinaire mére : soins annuels x
nb années= 300 x nb années = 500 x
6=1800 6=3000
Soins véto jeunes = PN à la vente x nb Soins
vétérinaires jeunes = PN à la vente
x nb années x coûts
années x coûts soins soins
annuels x nb années de annuels x nb années de
de soins = 8280 soins = 5175F cfa
CI sur 6 ans:
|
10080
|
CI sur 6 ans:
|
8175
|
CI/an :
|
1680
|
CI/an :
|
1360
|
VAB/mére :
|
21320
|
VAB/mére :
|
15900
|
110
Elevage des animaux de trait
ASIN BOEUF DE LABOUR
Nombre de mise bas/an 1 Age de début de travail 5
Nombre de petits/mise bas 1 Nombre d'années de travail
5
Taux de mortalité jeunes 0,3 Age à la
réforme 10
PN post - sevrage Prix au début du travail 80000
Age à la reproduction 2ans Prix à la réforme
165000
Age à la réforme 12
prix femelle reproductrice 25000 PB sur 5ans:
prix femelle réforme 0 Achat au début du travail
-80000
Age à la vente de jeunes 3 Vente à la
réforme 165000
Prix vente jeunes 30000 PB sur 5ans: 85000
Taux de mortalité adulte 0,1 PB /an: 17000
Consommations intermédiaires :
calcul du produit brut sur 10ans soins vétérinaires
3000
Achat mére 25000 tourteaux pendant la saison
séche
vente réforme : 0 (févier à mai) à
raison de
100kg / Tête /an:
Vente jeunes : PN x nb mise bas x prix 8500 8500
vente x (1-tx
mortalité
adul CI / an 11500
-te = 189000Fcfa
PB sur 10ans = 164000F cfa VAB / an 5500
PB/an =
16400F cfa
Consommations intermédiaires sur 10ans
soins vétérinaires mére = soins annuels
x nb années = 10000
x10
= 10000Fcfa
soins vétérinaires jeunes = soins annuels
x nb mise bas x PN à
la
vente = 6300Fcfa
CI sur 10ans : 16300Fcfa
CI/an : 1630
VAB/mére : 14770
Pour les mâles :
Age de début de travail : 5ans
Age à la réforme : 11ans
Prix d'un mâles de 5 ans: 55000Fcfa Prix d'un mâles
à la réforme: 0Fcfa Nb années de travail : 6 ans
Calcul du PB sur 6 ans Achat mâle -
55000Fcfa 55000Fcfa
PB sur 6 ans: -
55000Fcfa
PB / an: - 9160Fcfa
111
Consommations intermédiaires soins
vétérinaire : 1000Fcfa CI /an : 1000Fcfa
VAB /an : - 10160Fcfa
VAB moyenne par âne et par an : (VAB/mâle/an
+ VAB/femelle/an) /2 : VAB/ âne /an = 2305Fcfa
112
ANNEXE 8 : CARACTÉRISTIQUES DES SYTÉMES
DE PRODUCTION
Structure d'exploitation
|
Type1
|
Type2
|
Type3
|
Type4
|
Type5
|
nb actifs
|
6
|
7
|
8
|
11
|
3
|
SAU
|
2,56
|
3,61
|
5,2
|
8,08
|
4
|
SAU/actif
|
0,43
|
0,52
|
0,65
|
0,73
|
1,33
|
Équipements
|
|
|
|
|
|
Charrue
|
|
|
1
|
1
|
1
|
multiculteur
|
|
|
1
|
1
|
1
|
brouette
|
|
|
1
|
1
|
1
|
daba
|
3
|
6
|
7
|
20
|
3
|
houe
|
3
|
6
|
7
|
10
|
2
|
binettes
|
3
|
6
|
5
|
5
|
|
panier
|
4
|
8
|
6
|
10
|
|
vélo
|
1
|
2
|
2
|
2
|
1
|
moto
|
|
1
|
1
|
2
|
1
|
charrette
|
|
1
|
1
|
1
|
1
|
joug
|
|
|
1
|
1
|
2
|
machette
|
2
|
3
|
5
|
3
|
3
|
coupe coupe
|
1
|
1
|
2
|
2
|
|
pulvérisateur
|
|
1
|
|
1
|
|
motopompe
|
|
1
|
|
1
|
|
arrosoirs
|
|
|
1
|
|
|
pelle
|
1
|
2
|
2
|
2
|
1
|
Systémes de culture
|
|
|
|
|
|
SC1
|
2
|
|
|
|
|
S
|
|
|
3
|
4
|
|
SC3
|
|
2,5
|
1
|
2
|
|
SC4a
|
0,25
|
|
0,3
|
|
|
SC4b
|
|
0,25
|
0,25
|
0,25
|
|
SC4c
|
|
0,25
|
|
0,5
|
0,5
|
SC5
|
0,25
|
|
0,5
|
0,5
|
|
SC6
|
|
|
|
|
3,5
|
maraîchage
|
0,06
|
0,7 0,15 0,8
|
|
papaye associée
|
associée associée associée
|
associée
|
banane
|
|
0,4
|
|
0,6
|
|
Systémes délevage
|
|
|
|
|
|
SE1
|
|
|
|
|
20
|
SE2
|
|
|
2
|
2
|
4
|
SE3
|
|
|
2
|
2
|
10
|
SE4
|
3
|
5
|
8
|
6
|
|
SE5
|
|
1
|
2
|
2
|
2
|
SE6
|
5
|
7
|
15
|
10
|
20
|
Performances éonomiques
|
|
|
|
|
|
VAN/ha
|
207939
|
429212
|
181013
|
472767
|
336000
|
RA/actif
|
86221
|
207600
|
120950
|
301157
|
213000
|
113
ANNEXE 9 : CALCUL DU SEUIL DE SURVIE
NOM
|
Actifs BAN
|
|
BAN/actif
|
Daouda DIARRA
|
5
|
8
|
1,6
|
Konéké Coulibaly
|
9
|
16
|
1,8
|
Mamadou Coulibaly
|
11
|
18,7
|
1,7
|
Yaranga Coulibaly
|
6
|
10,8
|
1,8
|
Zoumana konaté
|
13
|
31,46
|
2,4
|
Madou Traoré
|
6
|
10,2
|
1,7
|
Amadou Kané
|
2
|
7,5
|
3,75
|
Diouma Kané
|
5
|
11,5
|
2,3
|
Mamari KANÉ
|
4
|
9
|
2,25
|
Birima Coulibaly
|
4
|
8
|
2
|
Sétigui Coulibaly
|
11
|
14
|
1,27
|
Modibo Bah
|
3
|
8,5
|
2,83
|
Sékou Bah
|
4
|
13
|
3,25
|
Moussa Kané
|
7
|
15,5
|
2,21
|
Gougna Traoré
|
5
|
9
|
1,8
|
Maniang Kané
|
5
|
10
|
2
|
Bougou Coulibaly
|
6
|
8,5
|
1,42
|
Soma kané
|
18
|
28,5
|
1,58
|
Moriba Coulibaly
|
3
|
9,5
|
3,17
|
Sirima Traoré
|
19,00
|
29
|
1,53
|
Krossé
|
|
|
|
Kané
|
4
|
10,5
|
2,63
|
Seydou Kané
|
8
|
14
|
1,75
|
Ndji Traoré
|
2
|
4
|
2
|
Molibali Coulibaly
|
19
|
32
|
1,68
|
Samourou Bah
|
5
|
18,5
|
3,7
|
Yaya Bah
|
10
|
14,5
|
1,45
|
Idrissa Traoré
|
2
|
9
|
4,5
|
Soungalou Coulibaly
|
12
|
25,5
|
2,13
|
BAN moyenne/actif
|
|
|
2,2
|
désignation
|
quantié
|
fréquence
|
prix unitaire
|
coût
|
condiments
|
1
|
365
|
75
|
27375
|
céréales
|
0,5
|
365
|
100
|
18250
|
habillement
|
2
|
1
|
12000
|
24000
|
santé
|
1
|
4
|
2000
|
8000
|
total
|
|
|
|
77625
|
BAN/actif 2,2
Seuil de survie = 2,2 x 77625= 170775
114
ANNEXE 10 : DÉTERMINATION DE L'AMORTISSEMENT DE
L'ÉQUIPEMENT AGRICOLE
désignation
|
prix unitaire
|
durée de vie
|
amort /an
|
pique
|
2000
|
3
|
667
|
Charrue
|
17500
|
20
|
875
|
multiculteur
|
22500
|
20
|
1125
|
brouette
|
15000
|
10
|
1500
|
boeuf de lab'
|
65000
|
10
|
6500
|
Ane
|
50000
|
11
|
4545
|
daba
|
1500
|
3
|
500
|
houe
|
600
|
3
|
200
|
binettes
|
250
|
3
|
83
|
panier
|
750
|
3
|
250
|
vélo
|
45000
|
15
|
3000
|
moto
|
345000
|
15
|
23000
|
charrette
|
100000
|
30
|
3333
|
joug
|
3000
|
10
|
300
|
machette
|
1500
|
3
|
500
|
coupe coupe
|
1000
|
3
|
333
|
pulvérisateur
|
40000
|
15
|
2667
|
motopompe
|
245000
|
6
|
40833
|