3.6.4.4 Analyse des ressources biologiques et des
modes
d'usages : des enquêtes qualitatives
Nous avons assisté au débarquement des pirogues,
observé toutes les espèces capturées en prenant des
photos, pour les identifier en nous entretenant avec les pêcheurs. Ces
enquêtes ont visé d'abord à connaître les
appellations vernaculaires, pour toutes les espèces
débarquées. Avec les noms vernaculaires, les noms scientifiques
sont facilement déterminés grâce à des
enquêtes spécifiques auprès des techniciens du service
régional des pêches. .Ainsi nous avons cherché à
connaître les caractéristiques intrinsèques de chaque
espèce en terme d'habitat, de reproduction, nursery, d'effectif et de
dynamique des populations (flux et période migratoire, abondance,
rareté...). Cette étape nous a ainsi permis de faire un premier
inventaire de la diversité biologique.
En effet, il est fondamental de connaître avec le plus
d'exactitude possible, le contenu de l'AMP en terme de diversité
d'espèces et d'habitats et, car il est essentiel que les gestionnaires
connaissent ce qu'ils gèrent et surtout les menaces qui pèsent
sur les ressources.
Ces enquêtes ont aussi concerné les
espèces non exploitées. La gestion des ressources ne se limitent
pas aux seules ressources exploitées et mises à terre par les
pêcheurs. Il y'a certainement plusieurs autres espèces dans les
pêcheries qui ont un rôle écologique aussi important que
n'importe quelle autre exploitée, dans le cadre du maintien des
équilibres naturels qui déterminent la productivité et la
vitalité des habitats.
Parallèlement, cette phase d'identification, des
recherches sur les populations de pêcheurs (identification des quartiers
de pêcheurs, groupes ethniques, statut social etc.) ont été
réalisées. Ce qui permet de mieux raisonner
l'échantillonnage et les critères (types d'engins, groupe
ethnique, niveau de vie, âge...)
Cette étape a abouti à une typologie des usagers
des ressources de l'AMP
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3.6.4.5 Analyse du milieu humain
Cette phase a pour but d'étudier les modes
d'exploitation et d'analyser les facteurs anthropiques qui ont un impact sur
les ressources dans l'espace constitutif de l'AMP. Il s'agit essentiellement de
la pêche. Elle s'est déroulée en plusieurs
étapes.
> Des enquêtes qualitatives
essentiellement
Nous avons cherché à connaître pour chaque
catégorie de pêcheurs les différentes espèces
capturées, l'évolution des volumes dans le temps, les
espèces qui ont disparu, celles qui sont menacées de disparition
et celles qui au contraire prolifèrent pour avoir une idée des
menaces que représentent un type de pêche. Cela permet de faire
une première évaluation de l'état des ressources
(dégradation ou amélioration) et de mesurer l'importance de
l'AMP
Nous avons aussi cherché à connaître les
règles locales d'autorégulation ancienne et actuelle des
prélèvements opérés sur la ressource pour voir s'il
est possible de s'y appuyer pour définir des mesures de gestion de
l'AMP. Nous nous sommes intéressés aux réglementations en
vigueur dans le secteur de la pêche (code de la pêche...) pour
apprécier leur niveau de connaissance et d'application par les
populations. Sont-ils associés aux prises de décision en
matière d'aménagement et de gestion de leur espace de travail?
Enfin nous leur avons demandé de nous préciser les contraintes
auxquelles ils font face, nous donner leur opinion sur la création de
l'AMP, nous formuler des propositions de gestion participative de cet
espace.
Parallèlement à cette phase, des acteurs
institutionnels ont été identifiés (services techniques,
ONG et bailleurs) et leur avis a été recueilli d'abord sur
l'évolution du secteur de la pêche à Saint-Louis, ensuite,
sur les modes d'exploitation des ressources marines et leurs impacts sur
l'écosystème, et enfin sur la perception qu'ils ont de l'AMP et
des règles de gestion à proposer.
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