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La protection de l'environnement en droit coutumier congolais. Cas de pygmées de la province de l'Equateur en RDC

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par Bienvenu Wapu Samaki
Université catholique du Congo - Gradué en droit 2012
  

Disponible en mode multipage

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    INTRODUCTION GENERALE

    01. POSITION DU PROBLEME

    La République démocratique du Congo est un pays de taille d'un sous-continent, soit 2.344 885 km2, avec des richesses naturelles extraordinaires. Des richesses non renouvelables (comme les minerais), mais surtout des richesses renouvelables, si elles sont bien gérées. La forêt, patrimoine primordial de biodiversité, fait vivre la population de chasse, de pèche, cueillette. Elle constitue par ailleurs une sorte de «  pharmacie naturelle ». Des espèces emblématiques, comme l'okapi, le bonobo et le gorille vivent dans des écosystèmes uniques. L'impétuosité des cours d'eau représente un potentiel énergétique exceptionnel d'hydro-électricité. Les terres arables sont largement disponibles pour les cultures vivrières et de rente, mais aussi pour la production de biocarburants, qui assureront l'énergie en milieu rural.

    Aux termes de l'article 9 de la Constitution du 18 février 2006 : « l'Etat exerce une souveraineté permanente notamment sur le sol, le sous-sol, les eaux et les forets, sur les espèces aérien, fluvial, lacustre et maritime congolais ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental »1(*). Profitant de cette disposition constitutionnelle, les autorités provinciales et nationales en place s'adonnent à la fraude et à la corruption : des tonnes de grumes des bois vont au profit de l'exploitant étranger ...il y a un laisser aller.

    Pourtant en son article 45ème, le code forestier congolais dispose que : «  Le domaine forestier est protégé contre toute forme de dégradation ou de destruction du fait notamment de l'exploitation illicite, de la surexploitation du surpâturage, des incendies et brulis ainsi que des défrichements et des déboisements abusifs sont particulièrement interdits, tous actes de déboisement des zones exposées au risque d'érosion et d'inondation ».2(*)

    Depuis les années 70, les écologistes dénoncent le gaspillage des ressources naturelles et font prendre conscience au monde de la dégradation de l'environnement global à la suite des modèles économiques d'exploitation abusive.

    Il s'agit véritablement du problème de la déforestation ayant des impacts négatifs sur les pratiques des populations villageoises : les gibiers se font de plus en plus rares, l'accès aux zones déboisées se fait plus facilement pour les trafiquants de bois et les braconniers. Les hommes chassent quelle que soit la saison pour vendre la viande et non pour la consommer. Ils ne respectent pas les périodes de reproduction de la faune. Les aliments tels que les chenilles, les escargots, les champignons deviennent de plus en plus rares.

    Des lors, il se pose un problème du droit de la protection de l'environnement forestier car la forêt représente pour les peuples autochtones gardiens du patrimoine forestier un enjeu religieux, politique et économique vital. En ce sens, ils comptent sur la forêt pour leur revenu, leur alimentation, leurs médicaments et leur identité culturelle...

    Comme on le voit, il est donc important que cet espace forestier soit protégé et réglementé de façon à ce qu'il ne soit plus dégradé par une exploitation abusive.

    Dans ce contexte, il sied de rappeler que les communautés ethniques congolaises notamment les peuples autochtones pygmées sont dépositaires des traditions qui ont su préserver, à travers leurs très longue histoire, les richesses naturelles du continent, leur environnement forestier, leur milieu vital.

    Par ailleurs, nous estimons que, les tabous et les interdits totémiques, les contes, les légendes que contient la tradition congolaise et qui font états de sanctions encourues par les contrevenants nous aideraient à consolider la crainte, le respect et la protection de l'environnement.

    Ce faisant, l'intégration de ces pratiques culturelles traditionnelles dans le programme nationale de la protection de l'environnement, nous aideraient à sortir de la crise environnementale actuelle.

    Ce travail répond aux trois préoccupations suivantes : Qu'entend- t'on par environnement  et quelles sont les dispositions qui expriment la prise en compte de l'impératif de la protection de l'environnement dans la législation forestière Congolaise ? Qu'elle est la conception de l'environnement en droit coutumier congolais ? Comment le peuple autochtone pygmée de par son savoir faire, par sa rationalité traditionnelle protégeaient-il son environnement ?

    02. INTERET ET ACTUALITE DU TRAVAIL

    L'intérêt de ce travail porte sur l'émergence d'un Droit Afro Africain fondé sur deux considérations majeures. A en croire Jonas SHAMUANA : «  la première consiste dans le fait qu'il se pose en Afrique le problème du dépassement de l'hybridisme qui caractérise les systèmes juridiques des Etats africains, la deuxième considération est celle qui concerne la promotion des régimes juridiques typiquement africains ou mieux Afro Africains comme il existe pour tous les autres grands peuples de la planète des régimes juridiques proprement caractéristiques qui leur donnent un nom et une place dans la classification des failles du droit de la part des érudits »3(*). En un mot, nous voulons découvrir et lire notre histoire, rechercher dans les profondeurs des temps les différentes expériences existentielles qui nous feraient défaut aujourd'hui. Une des voies d'accès nous semble être l'histoire des idées de l'Afrique traditionnelle.

    En RDC, il existe toute un arsenal juridique (lois, ordonnances, décrets, arrêtés, etc.) qui traite de l'ensemble des problèmes afférents à la protection rationnelle des ressources physiques, naturelles et humaines à mesure d'imposer une gestion saine de ces ressources. Malheureusement, il n'apparait pas une ferme volonté publique d'en garantir la stricte application.

    L'environnement forestier congolais qui autre fois était vénérée comme l'alma mater devient soudainement la mater dolorosa puisqu'elle est entrain de perdre sa fonction nourricière pour devenir un espace de désolation et de désertification.

    Voila pourquoi il est impérieux pour nous étudiants à la faculté de droit et des sciences politiques de recourir aux connaissances endogènes, à la sagesse des peuples autochtones, basées sur leurs techniques traditionnelles de l'utilisation des terres, sur leurs visions holiste de la forêt qui les met dans une relation communionelle avec la forêt, celle-ci étant considérée comme le temple de la divinité et le sanctuaire des ancêtres.

    03. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

    Toute élaboration intellectuelle qui se veut scientifique doit avoir une méthode. Pour notre sujet, c'est la méthode d'analyse sociale qui nous parait mieux, digne et opératoire. Cette méthode consiste dans un effort pour obtenir un tableau le plus complet possible d'une situation sociale en explorant ses relations historiques et structurelles. Elle est cet instrument qui nous permet de mieux appréhender la réalité à laquelle nous avons affaire.

    04. DIVISION DU TRAVAIL

    Le travail comporte trois chapitres : le premier portera sur les généralités sur l'environnement le deuxième, s'articulera sur l'environnement en droit coutumier congolais, le troisième sera axé sur la protection de l'environnement chez les pygmées de la province de l'Equateur.

    PREMIER CHAPITRE

    GENERALITES SUR L'ENVIRONNEMENT

    Section1 : Approche Conceptuelle

    §1. DEFINITION DE L'ENVIRONNEMENT

    A. Au sens strict

    Selon LE PETIT LAROUSSE l'environnement «  c'est tout ce qui nous entoure »4(*) Le terme est synonyme de l'acceptation commune du mot « milieu », c'est-à-dire , le milieu vivant. C'est dans ce sens qu'on peut parler par exemple de l'environnement d'une personne, d'un animal, d'une plante dans le sens ou l'on pense au milieu de vie.

    L'environnement  c'est aussi : « l'ensemble des éléments qui constituent le voisinage d'un être vivant ou d'un groupe d'origine humaine, animale ou végétal et qui sont susceptibles d'intégrer avec lui directement ou indirectement. C'est qui entoure, ce qui est aux environs »5(*)

    Apres cette brève définition de l'Environnement au sens restreint, voyons ce que nous dit le sens large de ce concept.

    B. Au sens large

    Le concept environnement est polysémique, c'est-à-dire qu'il a plusieurs sens différents. Depuis les années 1970, le terme environnement est utilisé pour désigner le contexte écologique global, c'est-à-dire : « l'ensemble des conditions physiques, chimiques, biologiques climatiques, géographiques et culturelles au sein desquelles se développent les organismes vivants et les êtres humains en particulier. L'environnement inclut donc l'air, la terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les hommes et leurs interactions sociales »6(*)

    Avec les enjeux écologiques actuels, le terme environnement tend actuellement à prendre une dimension de plus en plus mondiale. L'environnement est défini comme : « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins »7(*), ou encore comme « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivant et les activités humaines ».8(*)

    Compris dans ce sens, le concept environnement englobe les aspects suivants :

    -le cadre de vie et du travail

    -le fournisseur de ressources propices aux activités humaines et le récepteur de déchets. Comme on le voit, l'Environnement doit être compris comme :

     « Un potentiel de ressources dont la saine gestion peut assurer, non seulement la solidarité avec les générations futures, mais encore de meilleures conditions pour le développement socio-économique actuel »9(*)

    De ce qui précède, l'on voit que la notion de l'environnement, a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et des dernières décennies. On peut aujourd'hui définir l'environnement avec Kalambay comme : «  un système organisé, dynamique et évolutif des facteurs naturels-physiques, chimiques, biologiques et humains-économiques, politiques, sociaux, culturels, où les activités humaines ont lieu, et qui ont de façon directe ou indirecte ou à long terme, un effet ou une influence sur ces êtres vivants ou sur les activités humaines à un moment donné et dans une aire géographique définie »10(*)

    §2. Portée de l'Environnement

    A. Connaitre et comprendre l'Environnement

    En nous référent à la Bible, l'environnement est un élément de la création. Cet environnement, de par la volonté du créateur est à la disposition de l'homme à qui Dieu avait demandé de le cultiver et de le conserver. Afin de permettre à l'homme de le faire, Dieu l'a crée avec une double dimension : la dimension ecologicus-economicus. Par la dimension écologique, l'homme est un défenseur et protecteur de son environnement. Tandis que dans la dimension économique, l'homme doit vivre de son environnement, l'exploiter, l'utiliser dans un but lucratif pouvant assurer sa survie sur terre. L'homme est donc naturellement un écologiste et un économiste. Mais malheureusement, pendant sa vie ou dans sa vie, l'homme s'accroche uniquement à la dimension économique. Il banalise ou néglige la dimension ecologicus, alors que ce sont les deux dimensions qui devraient faire de lui un bon gestionnaire de l'environnement. Il n'en est malheureusement pas le cas.

    L'homme s'accrocherait à la dimension economicus, parce que souvent il ne viserait que la rentabilité économique. Et comme il ne vise que la rentabilité économique, il banalise la rentabilité écologique. Ainsi il est en conflit avec l'Environnement. Pour BINZANGI, par exemple, dans beaucoup des documents scientifiques, on trouve un certain nombre d'idées, sinon d'intitulés d'ouvrages, voire des expressions, qui mettent en relief les conflits qui existent entre l'homme et l'environnement, dans lequel il vit, mais aussi duquel il vit11(*).Ce conflit est traduit en termes d'inquiétude et de menace par certains auteurs.

    Dans son ouvrage intitulé : « Economiser la planète » CLAUDE ALLEGRE déclare : « la planète terre, unique objet habité du système solaire est menacée par son produit le plus élaboré : l'homme ».12(*)

    Dans un ouvrage de SYLVER et DEFRIES intitulé « Une planète, un avenir » Ruckelshaus stigmatise que : « la nature semble avoir de la fièvre, l'homme en est le virus »13(*)

    Skrotzky, un soviétique, a publié « la nature n'en peut plus »14(*), c'est-à-dire la nature est fatiguée, sinon l'environnement est fatigué

    Barry Commorer (1969), pose la question suivante à l'humanité : « quelle terre laisserons-nous à nos enfants » ?15(*)

    Voilà des titres d'ouvrages, des idées des auteurs qui interpellent chaque citoyen de la planète Terre.

    A .1. L'homme dans l'Environnement : quelques principes et tâches

    L'homme vit dans l'Environnement, mais il vit aussi de l'environnement. De facto, il y a des principes qui font fonctionner l'environnement que l'homme doit connaitre ; et lorsqu'il connait ces principes et la masse des informations qui en découlent, il peut bien accomplir les différentes tâches qui sont siennes. Ces principes et tâches lui permettront de bien gérer son environnement. Mais quels sont ces tâches et principes ?

    a. Des principes écologiques

    Tout citoyen du «  Vaisseau spatial Terre » doit savoir qu'il existe des principes écologiques ou des principes naturels qu'il faut connaitre, intérioriser et respecter dans la vie, dont certains ont été popularisés par Barry Commorer, naturaliste américain. Ces principes mettent en relief plusieurs phénomènes.

    Dans l'Environnement :

    1° principe : « tout est lié à tout ».Ceci est vrai, parce que dans l'environnement, il y a des relations, il y a même des interrelations ; donc tout est lié à tout. C'est le principe de l'interdépendance des éléments qui composent l'environnement.

    2° principe : « toute chose doit aller quelque part » C'est le principe de la circulation de l'énergie, de la matière et de l'information.

    3° principe : « Tout retrait nécessite une restitution ».Logiquement, sinon écologiquement, dans l'Environnement, quand on prélève quelque chose, il faut le restituer, parce que notamment l'Environnement ne tolère pas le vide. Comme le dit Barry Commorer, « la nature a horreur du vide »

    4° principe : « il n'y a pas de repas gratuit ».C'est un principe énergétique, qui veut tout simplement dire que lorsqu'il n'ya pas d'énergie, il ne peut pas y avoir des activités vitales et même pas la vie.

    5° principe : « La nature en sait plus ».Celui-ci veut dire que la nature se connait mieux elle-même que par l'homme.

    6° principe : « Une niche, une espèce »,ce qui veut dire que chaque espèce vivante doit avoir son habitat à elle, doit avoir sa résidence, etc.

    7° principe : « rien ne se crée, rien ne se perd ; tout se transforme, ou tout se consomme ».Ce principe, c'est celui qu'on doit logiquement appliquer dans le domaine du traitement, sinon de la gestion de déchets.16(*)

    Il ya lieu de signaler poursuit BINZANGI qu'il existe d'autres principes que l'homme doit connaitre. C'est notamment les principes qui ont été édictés à Rio de Janeiro en 1992, c'est-à-dire les principes d'utilisation durable des ressources naturelles17(*).

    b. Des principes de bon sens

    1. Le principe de précaution :

    Il faut des précautions dans la gestion rationnelle de l'environnement. Ce principe veut dire qu'il ne faut pas attendre qu'il ait d'abord une catastrophe avant d'agir. Dès qu'un problème commence, il faut directement l'attaquer ; en ce moment là on dépense moins.

    2. Le principe de prévention : « mieux vaut prévenir que guérir »

    3. Le principe d'efficacité. La gestion de l'environnement doit être efficace. L'homme aussi, à travers la gestion des ressources environnementales, doit être efficace, c'est-à-dire il doit éviter le gaspillage.

    4. Le principe de responsabilité. Dans l'environnement, l'homme doit être responsable, doit poser des actes responsables, c'est-à-dire poser des actes pour lesquels il s'engage. Ce principe a trait à ce qu'on appelle « consommateur-payeur », c'est-à-dire que ce que nous consommons nous devons le payer à son véritable prix, le prix vert.

    5. Le principe de participation : selon ce principe, chacun de nous doit être décideur et acteur. Chacun de nous devraient participer à la prise de décisions, mais aussi participer à l'exécution de ces décisions concernant l'environnement.

    6. Le principe de solidarité. Il évoque la solidarité entre individus, solidarité entre groupes d'individus, entre sociétés, communautés, Etats, nations, etc., en ce qui concerne la gestion de l'environnement.

    7. Lorsque l'homme connait ses principes, il acquiert ce qu'on appelle en environnement « la culture verte ou la culture écologique », qu'on appel aussi culture « l'information régulatrice », c'est-à-dire l'information qui permet à l'homme de réguler, dans le sens de préserver tous les équilibres qui existent dans l'environnement. Ces principes, l'homme doit les intérioriser, les respecter, on dirait même qu'il doit savoir les appliquer. Après cette analyse, posons-nous la question : quelles sont les tâches que l'homme doit accomplir dans l'environnement pour qu'il se sécurise de manière durable.

    c. Des tâches

    Elles sont nombreuses :

    § Connaitre et comprendre l'environnement

    L'environnement a une histoire, il a des aspects conceptuels, il est composé de plusieurs éléments, il est structuré, il fonctionne, il a des problèmes, il doit être protégé, grâce à ce que l'on appelle le « droit de l'environnement ».Lorsque l'homme connait et applique tout cela, il va connaitre l'Environnement, il va le comprendre. Lorsqu'on connait l'environnement, lorsqu'on le comprend, la deuxième tache, c'est « aimer l'environnement ».

    § Aimer l'environnement

    C'est savoir apprécier les qualités de l'environnement. D'une manière globale c'est le fait de savoir que cet environnement dont nous parlons met à notre disposition gracieusement, des biens et des services qui nous permettent de satisfaire presque tous nos besoins essentiels. L'environnement a donc de la qualité, l'environnement a de la valeur. Cette valeur, il faut la connaitre, et quand on la connait, on va aimer l'Environnement...Naturellement, ce qu'on aime on le protège.

    § Protéger l'environnement,

    C'est le préserver notamment des nuisances et pollutions. Mais ce qu'on protège, on le conserve. Conserver l'environnement ne signifie pas laisser à l'abri de toute atteinte et de toute activité, mais cela signifie plutôt l'exploiter, mais avec intelligence.

    Par ailleurs, l'environnement doit être viabilisé, car ce qui est viabilisé donne plus d'espoir aux hommes, sinon à la communauté. Souvent, ce qui est viable dure et ce qui dure doit être bien gouverné, d'où l'expression « gouvernance environnementale ou la gouvernabilité de l'environnement »cette gouvernabilité est le fait de promulguer des lois bien réfléchies, des lois bien muries, édictées par le pouvoir pour toute la communauté.

    En un mot, nous affirmons avec BINZANGI que la gouvernance environnementale ou la gouvernabilité de l'environnement, « c'est des lois, des lois environnementales, que chaque citoyen doit connaitre, pour adopter le comportement qu'il faut lorsqu'il se trouve dans un environnement ou lorsqu'il est dans un écosystème »18(*)

    Fort de tous ces renseignements sur les principes et les tâches que nous venons d'évoquer, poursuit encore Binzangi, «  l'homme peut subir ce qu'on appelle une révolution culturelle, individuelle et collective, l'homme peut arriver à changer de comportement vis-à-vis de l'environnement, c'est-à-dire gérer l'environnement autrement que dans le passé .En le faisant, on génère le développement durable » 19(*)

    Par ailleurs, on se rend compte que le terme environnement change de sens ou de portée selon qu'on lui attribue tel en ou tel adjectif l'environnement se trouve alors perçu à différents échelles dimensionnelles

    Ainsi pour ce qui nous concerne nous essayerons d'aborder successivement l'environnement humain, l'environnement forestier, et l'environnement maritime.

    B. L'environnement humain

    Il est établi que l'homme n'a jamais été extérieur ou étranger à l'environnement qu'il représente ou étudie. Il est impliqué à la fois comme acteur et comme observateur. De ce fait, et pour toute étude, l'approche de l'environnement doit être également normative. Car toute action de l'homme se réfère à une conception éthique, se concrétise par des comportements, entraîne des effets immédiats ou à terme favorables ou néfastes sur le milieu de vie dans lequel l'action est située.

    L'environnement humain est ainsi compris comme tout ce qui influe sur la vie de l'homme, sur son patrimoine, de manière directe ou indirecte. Selon le Centre International pour le Devenir Humain (1970) l'environnement humain : « est tout ce qui agit sur l'individu à tous les instants de sa vie et influe son comportement dans toutes les dimensions de l'être social, intellectuel, affective, spirituel, culturel »20(*)

    Nous remarquons que quelque soit la dimension à laquelle nous pouvons amener l'environnement, la plaque tournante, la victime finale, directe et indirecte reste l'homme.

    C. Environnement forestier

    Au terme de l'article 1er du Code forestier ,nous entendons par forêts : « Les terrains recouverts d'une formation végétale à base d'arbres ou d'arbustes aptes à fournir des produits forestiers, abriter la faune sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux »21(*)

    Partant de cette définition, l'on se rend compte que les arbres jouent le rôle vital pour le fonctionnement de notre atmosphère, de nos écosystèmes et systèmes climatiques. Ils recyclent le gaz carbonique, un gaz qui augmente actuellement dans l'atmosphère et qui serait à la base de l'effet de serre. Ils contribuent aussi à la pluviosité et à la modération du climat local et mondial.

    L'environnement forestier comprend ainsi tout ce qui influe de façon directe ou indirecte sur l'étendue d'une forêt. Ici nous faisons allusion non seulement à la flore mais aussi la faune.

    D. L'environnement maritime

    Par environnement maritime il faut entendre les cours d'eau, fleuves, rivières, ruisseaux...L'environnement maritime dans l'esprit de ce travail nous amène à la pollution de l'eau qui correspond simplement à la présence de l'eau des minéraux organismes ou tant autre matière antérieure, des produits chimiques ou des déchets industriels.

    Cette pollution de l'eau ou la contamination touche les eaux de surfaces (océan, rivières, lacs) et les eaux souterraines qui circulent dans le sol. Elle entraîne une dégradation de la qualité de l'eau. Ce qui rend son utilisation dangereuse. Pour l'eau que l'on boit par exemple et perturbe beaucoup le milieu aquatique en particulier la vie des poissons.

    La pollution de l'eau est presque toujours due aux activités humaines sauf si cette pollution est parfois accidentelle. A l'échelle mondiale la principale conséquence de la pollution maritime est une diminution de la qualité et la quantité de la vie c'est-à-dire de l'eau potable que les hommes utilisent.

    E. Pourquoi faut-il protéger l'Environnement ?

    Depuis des siècles, l'Environnement ou la nature ou encore la Biosphère a été considérée par l'homme comme un bien inépuisable, gratuit, éternel. Aujourd'hui, il faut, à l'inverse, traiter l'environnement comme un bien rare, couteux à préserver, fragile et menacé de disparition. La dégradation de l'environnement naturel a atteint une telle gravité dans les pays industrialisés et dans les pays sous-développés que la santé humaine, voire de toutes les espèces vivantes est menacée. Si la situation continue à s'aggraver aussi rapidement, la survie de l'espèce humaine sera compromise.

    Ainsi, la protection de l'environnement se justifie essentiellement pour les raisons scientifiques, économiques, culturelles.

    · Du point de vue scientifique

    Des espèces animales et végétales sont anéanties sans qu'aucun biologiste n'ait eu le temps de les étudier. Selon WILIAM, 500.000 taxa condamnées à disparaitre dans les forêts pluvieuses tropicales en fonction de l'action de l'homme.

    La valeur écologique des espèces vivantes ne peut être ignorée et constitue un argument majeur en faveur de leur protection. Certaines espèces jouent un rôle clé dans la structuration des communautés vivantes et dans la pérennité des habitats auxquels elles sont associées ; les espèces menacées sont indispensable aux autres espèces végétales ou animales en fonction de liens d'interdépendance. L'extinction d'une seule espèce est susceptible de perturber un cycle biogéochimique pouvant entrainer la dégradation d'un écosystème.

    Par ailleurs, il faut conserver ces témoins pour l'intérêt des générations futures.

    · Du point de vue économique

    Les espèces sauvages et leurs potentialités jouent un rôle économique en matière d'innovation scientifique, agronomique et industrielle mais également pour un développement durable.

    La préservation de la diversité génétique est un gage d'avenir et un investissement nécessaire pour maintenir et améliorer la production agricole, forestière, halieutique, pour garder des options ouvertes pour l'avenir et pour parer aux changements défavorables qui surviennent dans l'Environnement.

    · Autres raisons :

    La protection de l'Environnement est indispensable pour des raisons récréatives, esthétiques, culturelles et éthiques.

    F. Fondement de la protection de l'Environnement

    En ce début du XXIe siècle, la protection de l'Environnement trouve essentiellement ses fondements sur les réalités suivantes :

    v La raréfaction de l'espace naturel ;

    v La valeur économique de l'Environnement

    v la politique Nationale de l'Environnement relative :

    - à un nouvel aménagement de l'espace ;

    - à un rééquilibre de la répartition des citoyens sur l'espace national ;

    - à une sauvegarde des richesses naturelles locales, régionales et nationales ;

    - à un service public de la propriété du sol ;

    - à une mondialisation de la protection de l'Environnement ;

    - à la constitution de moyens financiers de la politique de l'Environnement

    v La nature ou l'environnement humanisé, en tenant compte :

    - de l'expérience de la mort, du temps, de la limite,

    - d'un retour mythique à la Nature,

    - des dimensions politiques du problème.22(*)

    G. Les problèmes actuels de l'environnement

    Ces problèmes les plus actuels en Europe et partout ailleurs sont le réchauffement climatique et la déforestation. D'après le rapport des experts, « les 150 dernières années ont été une période de forte industrialisation des pays du nord et conséquemment une période de fortes production de gaz à effet de serre dépassant la capacité d'absorption de la planète terre. La température moyenne a déjà augmenté de 0,8 centigrade en Europe. Au dessus du seuil de l'ère pré industriel serrait catastrophique pour l'équilibre planétaire au risque de compromettre même son existence. D'ou le déficit de tous les habitants de la planète terre de contribuer à l'effort commun de maintenir la température planétaire au dessus de 2 à 2,4 centigrade, si l'on tient à sauver la planète et y vivre »23(*).

    En conséquence, les activités humaines sont la cause principale des émissions des gaz à effet de serre et responsable du réchauffement planétaire et de changement climatique. L'usage des énergies faussiles, les industries, les usines, les véhicules, les déchets sont annuellement responsable de 80% des émissions des gaz à effet de serre. Signalons par ailleurs que l'accumulation de plus en plus accrue des gaz polluant dans l'atmosphère depuis 1750 par le développement industriel a contribuer à élever la température moyenne de l'atmosphère.

    Ce phénomène est dû d'une part à l'augmentation de la population mondiale et d'autre part au développement de la consommation de l'énergie, de l'activité industrielle et de l'agriculture.

    Section2. Le Droit de l'Environnement

    §1. Considérations générales

     Tout l'avenir de la vie du citoyen repose sur la qualité de l'Environnement. Il faut donner aux questions environnementales le rang qu'elles méritent, c'est-à-dire l'un des principaux thèmes de la politique intérieure et étrangère.

    Le citoyen, le législateur, l'homme de droit et le décideur doivent prendre au sérieux leur rôle d'intendants de l'air, de l'eau, du sol, de la faune...de l'environnement. »24(*)

    Le Droit national ou international en matière d'environnement a commencé à prendre corps depuis la conférence des Nations Unies de Stockholm en 1972. Depuis ce forum, plusieurs conventions et protocoles ont été adoptés sur les thèmes majeurs d'environnement tels que la protection de l'Environnement, la salubrité de l'air et de l'eau, voire du sol ; la protection des espèces menacés d'extinction ou de raréfaction, etc.25(*)

    Mais cette protection ou sauvegarde de l'environnement nécessite une volonté politique ferme de l'organisation et de la discipline ; d'où la nécessité d'une réglementation du comportement de l'homme dans l'environnement qui est son cadre de vie.

    Dans les différents Etats de la planète Terre, c'est le droit qui doit résoudre le problème de l'environnement surtout que les causes de la dégradation, de l'environnement sont connues, de même que les moyens techniques d'y remédier. Mais qu'en est-il exactement du droit de l'environnement ? Sa définition et son fondement vont nous éclairer dans les lignes qui suivent.

    A. Définition et fondement du Droit de l'Environnement

    Le Droit de l'environnement est profondément marqué par sa dépendance étroite avec les sciences humaines et la technologie. Sa compréhension exige un minimum de connaissance scientifique. Toute réflexion critique le concernant nécessite une approche multidisciplinaire. Le Droit de l'environnement concerne : « l'étude ou l'élaboration des règles juridiques visant la compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration de l'environnement sous toute ses formes terrestres, aquatiques et marines, naturelles et culturelles »26(*) .

    De son fondement, disons que le droit de l'Environnement est un droit pour l'environnement. C'est l'étude des règles juridiques existantes en matière d'environnement. Il s'agit en fait du droit relatif à l'environnement.

    Le droit de l'environnement ne remplit sa fonction que lorsque son but est effectivement la protection de la nature et des ressources, la lutte contre les pollutions et nuisances et l'amélioration de la qualité de la vie. Selon Michel DESPAX : « le droit de l'environnement a pour objet de supprimer ou de limiter l'impact des activités humaines sur les éléments ou les milieux naturels »27(*)

    Pour Robert SAVY « le droit de l'environnement réglemente des installations et des activités pour prévenir les atteintes qu'elles pourraient porter à la qualité du milieu dans lequel elles doivent s'inscrire »28(*)

    Après la définition et le fondement du droit de l'environnement, voyons quelles en sont ses sources.

    §2. Les sources du droit de l'Environnement

    Au sens juridique, l'expression « source du droit » désigne un organe, autorité ou mécanisme ayant le pouvoir de créer des règles de droit, c'est-à-dire des règles obligatoires dont le respect sera assuré, si besoin est, par la contrainte étatique. 29(*)

    C'est dans cette acceptation que la notion de source est employée ici. Sous ce rapport, nous examinerons ces sources: La constitution, les traités et accords internationaux, les lois et règlements et la coutume.

    1. La constitution

    La RDC est régie actuellement par la Constitution du 18 février 2006, telle que révisé le 20 janvier 2011.Plusieurs articles nous donnent des dispositions applicables à la protection de l'environnement tels que les article53, 54,55...

    L'article 123 alinéa 15 de cette Constitution dispose : « sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, la loi détermine les principes fondamentaux concernant la protection de l'Environnement et le tourisme ».En vertu de cette disposition, il a été promulgué le 9 juillet la loi n°11-009 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement destinée à :

    · Définir les grandes orientations en matière de protection de l'environnement ;

    · Orienter la gestion de l'immense potentiel dont dispose la république en ressources naturelles, dans la perspective du développement durable au profit de sa population 

    · Prévenir les risques et lutter contre toutes les formes de pollutions et nuisances etc.30(*)

    Selon cette loi, Kalambay estime que : « l'Environnement congolais fait partie du patrimoine commun de la nation sur lequel l'Etat exerce sa souveraineté permanente. Sa gestion et sa protection sont d'intérêt général »31(*)

    Si aux termes de l'article 3 de la loin°11-009 du 09 juillet portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'Environnement, l'Etat, la province, et l'entité décentralisée ont le devoir de protéger l'environnement et de participer à l'amélioration de sa qualité, les articles 53 de la constitution et 46 de la loi précité disposent : « Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral et a le devoir de le défendre par toutes voies de droit en action individuelle ou collective ». Après la constitution, voyons ce que nous disent à présent des traités et accords.

    2. Les traités et accords internationaux

    Selon le Dictionnaire du Vocabulaire Juridique, Les traités et accords : « sont des textes de volonté conclus entre Etats ou autre sujet de la communauté internationale en vue de produire des effets de droit dans leurs relations mutuelles »32(*). En effet, depuis plusieurs années, les différents traités et accords signés dans le domaine de protection environnementale interpellent tous les gouvernements à prendre toutes les précautions en vu de la protection environnementale.

    Le problème de l'environnement depuis la conférence de Stockholm de 1972, interpelle tout gouvernement à prendre toutes les précautions en vue de la protection environnementale. En effet, à titre d'exemple, on a constaté chaque année, surtout dans les régions industrielles, des millions d'hectares enlevés à l'agriculture et utilisés comme emplacements industriels, routes, parkings, déboisement, barrages, monoculture, utilisation incontrôlable des pesticides et défoliants, exploitation minière à ciel ouvert et d'autre exploitations imprudentes ont contribué à créer un déséquilibre écologique dont les effets catastrophiques se sont manifestés dans certaines régions et qui à long terme, pouvaient gravement compromettre la productivité dans de vastes régions du monde.

    Pour prévenir de telles situations, les Etats ont recouru aux conventions et accords internationaux. Parmi ces conventions, il y en a qui imposent des obligations contraignantes, d'autre ne lient pas les parties mais précisent l'évolution probable des obligations liant formellement les parties de manière non officielle des normes acceptables de comportement et en codifiant, ou peut être reflétant des règles de droit coutumier.

    Dans le cadre de l'environnement, voici quelques conventions et accords internationaux ratifiés par le Congo :

    · Convention relative à la conservation de la faune et de la flore à l'état sauvage-Londres, 8 novembre 1933

    Son objectif est de préserver la faune et la flore naturelle dans certaines parties du monde, en particulier en Afrique en créant des parcs nationaux et des réserves nationales et en réglementant la chasse et la capture de certaines espèces. Son dépositaire c'est le Royaume Uni de Grande-Bretagne33(*)

    · Convention internationale pour la protection des végétaux-Rome 6 décembre 1951

    Objectif : maintenir et intensifier la coopération internationale pour lutter contre les parasites et les maladies des pantes et des produits végétaux et pour empêcher leur introduction et leur propagation au-delà des frontières nationales. Son Dépositaire : FAO34(*)

    · Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles-Alger, 15 septembre 1968

    Objectif :encourager une action à entreprendre au titre individuel et en commun pour la conservation, l'utilisation et la mise en valeur des ressources en sol, eau, en flore et en faune pour le bien être présent et futur de l'humanité du point de vue économique, nutritif, scientifique, éducatif, culturel et esthétique.

    Dépositaire : OUA35(*)

    · Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats de la sauvagine du 02 février 1971 ou RAMSAR36(*)

    · Convention sur le commerce international des espèces de faune et de la flore sauvages menacées d'extinction-Washington, 3 mars 1973

    Objectif : protéger certaines espèces en voie d'extinction de la surexploitation par un système de permis d'importation et d'exportation

    Dépositaire : Suisse37(*)

    · Convention de Nations Unies sur le droit de la mer -Montego bay , 10 décembre 1982

    Objectif : créer un ordre juridique complet et nouveau pour les mers et les océans et, du point de vue du milieu, établir des règles concrètes concernant les normes environnementales ainsi que des dispositions d'application concernant la pollution du milieu marin.

    Dépositaire : Secrétaire général des Nations Unies38(*)

    · Convention de Bamako sur l'interdiction d'importer des déchets dangereux et le contrôle de leurs mouvements transfrontières en Afrique-Bamako, 30 novembre 1991.

    Objectif : définir les responsabilités en la matière pour réglementer strictement les mouvements transfrontières de déchets dangereux en Afrique et vers l'Afrique.

    Dépositaire : Secrétariat général de l'Organisation de l'Unité Africaine.39(*)

    · Convention sur le changement climatique-New-York, 9 mai 199240(*)

    · Convention sur la diversité biologique-Rio de Janeiro, 5 juin 1992

    Objectif : Conserver la diversité biologique, promouvoir l'utilisation durable de ses éléments promouvoir l'utilisation durable de ses éléments, promouvoir un partage équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques.41(*)

    · Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et /ou la désertification en particulier en Afrique-Paris, 17 juin 1994.42(*)

    · Convention africaine sur les ressources naturelles, l'environnement et le développement - Maputo, 11 juillet 200343(*)

    · Convention sur la gestion durable du Lac Tanganyika, Dar-es-Salam, 12 juin 2003

    Objectifs : assurer la protection et la conservation de la biodiversité et l'utilisation durable de la ressource naturelle du Lac Tanganyika et son environnement sur base d'une gestion intégrée et la coopération entre les Etats contractants.

    Dépositaire : Union Africaine et le Secrétaire général des Nations Unies.44(*)

    · Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement durable du 14 juin 199245(*)

    Le dernier sommet, dit aussi « RIO+20 » s'est tenu pour la seconde fois à RIO de Janeiro en Juin 2012. Tous ces sommets visent à démontrer la capacité collective à gérer les problèmes planétaires et affirment la nécessité du respect des contraintes écologiques. Plusieurs institutions sont à l'origine des conventions importantes pour la protection du village planétaire.

    Au regard des ces traités et accords internationaux, il ya une volonté de renforcer les travaux sur la gouvernance internationale en matière d'environnement. Ces Travaux déboucheront sur une architecture juridique ad hoc.

    3. Les lois et règlements

    Les lois et règlements sont aussi des sources de droit. C'est dans ces lois que les matières sont traitées de façon bien spécifique. Différentes lois, décrets- lois et ordonnances ont vu le jour en République Démocratique du Congo. Nous avons les lois et règlements datant d'avant le 30 juin 1960, les lois et règlements d'après le 30 juin 1960 selon que se présentait le besoin en matière d'environnement. Ici, nous faisons allusion au droit de pollution, de nuisance, des monuments et des sites d'aménagement du territoire, le droit applicables aux espèces etc.

    Déjà à l'époque coloniale, plusieurs textes et ordonnances ont vu le jour tel est le cas de l'ordonnance du 1èr juillet 1914 relative à la pollution et à la contamination des sources, lacs, cours d'eau et partis des cours d'eaux ; l'ordonnance n°74/345 du juin 1959 relative à l'hygiène publique dans les agglomérations ; l'ordonnance n°71-18 du 9 janvier 1949 relative à l'hygiène et à la salubrité publique... Ces textes étaient d'une importance capitale dans la mesure où le respect évitait les populations des dangers inhérents ou catastrophe naturelles et aux épidémies qui à ce jour ont trouvés refuge dans certaines zones urbaines. Ces textes prévoyaient également des mesures répressives à l'égard des récalcitrants.46(*)

    Le Ministère de l'environnent qui coordonne à ce jour le domaine de l'environnement est une institution spécialisée à la quelle le législateur à voulu donner une personnalité juridique dans le seul objectif qui est celui d'assurer un environnement sain et viable aux populations.

    Mais force est de constater avec Kalambay que : « si dans les textes relatifs à l'hygiène publique, il est question des déchets ménagers, rien n'est dit cependant des déchets industriels, toxiques, dangereux, agro-alimentaires, alors que les industries en produisent en quantités importantes. Les industries polluent les eaux souterraines et superficielles, rejettent dans l'air, l'eau et sur le sol, des fluides, d'aérosols, des fumées, des poussières aucune mesure concerne ce type de pollution. Le niveau des textes sur l'hygiène publique dans les agglomérations urbaines, sur la protection des sources d'eau, des cours d'eau, sur la faune et la flore correspondant à l'Etat des connaissances scientifiques de leur époque, d'où le caractère rudimentaire et lacunaire de cette législation. »47(*)

    4. Coutume

    Dans la société congolaise ancienne, tout comme dans la société actuelle : « la coutume constitue une source de droit par excellence, elle est sensée exprimer la volonté implicite de la majorité de membre de la communauté. Elle est la source la plus ancienne du droit. »48(*) Et Marcel NDJONDJO n'est pas d'un avis contraire quand il affirme dans une de ses conférences que : « Les valeurs contenues dans nos traditions favorisent la paix et le développement du continent Africain. Nous sommes appelés à opérer une synthèse entre le droit coutumier et le droit moderne écrit si non le droit et la politique restent étrangers à notre continent »49(*)

    Selon nos us et coutumes, l'environnement est conçu par les populations autochtones et rurales non seulement comme un cadre de vie mais surtout comme étant la vie elle-même. Car, c'est de là qu'elle tire l'essentiel des moyens de substance de par les activités qu'elle y exerce comme l'agriculture, l'élevage, la chasse ,la pêche, la cueillette, le ramassage ainsi que la coupe de bois de chauffe et la fabrication des objets divers (mortier, pilon, bouclier, tabouret... )

    Dans le même ordre d'idée, Jean ONAOTSHO démontre que : «  dans la plupart de tribus africaines, la nature était considérée comme le sol nourricier de l'homme, mais aussi comme lieu où habitent des esprits susceptibles d'interférer dans la vie sociale. La nature regorge des substances curatives nécessaires à la survie humaine, constitue la première ressource de subsistance pour l'homme et héberge des esprits généralement redoutables pour les vivants »50(*).Insistant dans ce même sens, Jean ONAOTSHO poursuit que : « Les forêts, et les savanes, les sources sont même réputés êtres des lieux des rencontres des sorciers ou des détenteurs des pouvoirs mystiques »51(*).

    En Afrique, chaque clan, voire chaque famille, a son totem vis-à-vis des plantes ou des animaux. La pratique consiste à ne pas tuer l'animal ou la plante totem de famille ou du clan, qui est protecteur ou le défenseur de la famille. C'est ce que nous qualifions ici de communion conviviale entre les sociétés et leur environnement .Les origines du totem sont entourés de mythe. Tel ancêtre fut sauvé par tel animal, il fait alors un serment engageant sa descendance à ne pas tuer cet animal.

    Seulement, voila que ces différent interdits, tabous, mythes et croyances ont permis à l'univers traditionnels africain de préserver la biodiversité et les espèces rare .A ce propos, nous sommes de même avis que Jean ONAOTSHO lorsqu'il affirme que: « l'homme n'était pas libre de toute action sur la nature. Son exploitation était limitée par cet arsenal des croyances. Et la nature n'était pas seulement un pur objet d'exploitation52(*).

    Dans d'autres tribus, la coutume recommandait d'implorer pratiquement le pardon d'un arbre qui avait servi d'abri à plusieurs générations avant de l'abattre. Il y a là une sorte de conscience de redevance développé par l'homme qui connait les services rendus par la nature et se garde de toute exploitation sauvage. De ce point de vue, l'homme ne se dit pas maitre et possesseur d'une nature livrée à une conquête sans merci.

    §3. Pratique du Droit de l'Environnement

    Ce droit se pratique en RDC par l'entremise du Ministère de l'environnement qui a été créé par l'ordonnance n° 75-231 du 22 juillet 1975. Selon cette ordonnance, ce ministère a pour mission de promouvoir et de coordonner toutes les activités relatives à l'environnement, à la conservation de la nature, au tourisme et à l'hôtellerie et de prendre toutes les initiatives et toutes les mesures tendant à la pleine réalisation de cette mission, conformément aux groupes actuels de science. Il est chargé :

    a. En milieu Urbain :

    · d'assurer la salubrité du milieu humain par la lutte contre toutes les nuisances provoquées par la pollution des eaux, du sol et de l'air.

    · créer des établissements humains par l'aménagement des zones vertes et des parcs d'attractions, tout en assurant une bonne politique de reboisement et de lutte antiérosive.

    · donner ses avis sur des questions relatives à l'urbanisme et à l'habitat.

    · émettre des avis circonstanciels sur tout projet d'industrialisation ou d'aménagement susceptible d'améliorer ou d'apporter atteinte à la qualité de la vie. »53(*)

    Comme on peut le constater, dans les centres urbains, le problème des immondices se pose avec beaucoup d'acuités car il n'existe ni dépositoires, ni déchets dans le pays alors la population déverse ses immondices en premier espace rencontré au sortir des habitations. La législation de mesure encore vétuste sur ce point le travail est encore grand d'où les stratégies demeure inadaptée, aussi faut- il les confronter aux réalités.

    b. En milieu rural :

    · créer et gérer des réserves naturelles, intégrales et quasi intégrales (parcs nationaux, réserves de chasse, de pêche et de ressources aquatiques)

    · assurer la protection et la conservation de la faune et de la flore dans ses réserves ;

    · créer et gérer des stations dites « de capture »établies au sein ou en dehors des réserves ;

    · créer et gérer des écosystèmes des eaux et des forêts.54(*)

    Pour l'accomplissement de sa mission, le ministère se dote des organes spécialisés. A cet effet, le ministère s'est crée les services spécialisés suivants :

    · service national pour la promotion et le développement de la pêche »SENADEP » ; 

    · service national de reboisement « SNR » ;

    · Centre de promotion du bois, « CPB » ;

    · Centre d'adaptation des techniques d'énergie-bois, « CATEB » ;

    · Ceintures vertes et vallées présidentielles «CVVP » ;

    · Fond de reconstitution du capital forestier, « FRCF » ;

    · Programme national d'assainissement, « PNA » ;55(*)

    Dans le cadre des liens intersectoriels d'autres ministères interviennent également dans le domaine de l'environnement. On peut citer : « 

    · Centre national d'information et d'alerte rapide sur les calamités agricoles, « CENIARCA » 

    · Fonds national médico-social, « FONADES »-ministère de la santé.

    On peut ajouter certains services spécialisés du ministère de l'agriculture tels que :

    · Service national de la technologie appliquée « SENATEC » 

    · Service national des fertilisants intrants connexes, « SENAFIC ».

    Certaines entreprises publiques sont impliquées directement dans la gestion de l'environnement et d'autres d'une manière indirecte .Nous avons dans la première catégorie :

    - Institut congolais pour la conservation de la nature, « ICCN » ;

    - Institut des jardins zoologiques et botaniques du Congo, « IJZBC » ; et dans la seconde catégorie :

    - Office national du tourisme, « ONT » ; Office des routes, OR ; Office des voiries et drainage, « OVD » ; Office national des transports, « ONATRA » ; Régie de distribution d'eau « REGIDESO » ;Régie des voies fluviales, « RVF » ;Régie de voies aériennes, « RVA » ;Régie de voies maritimes, « RVM »Institut national d'études et de recherches agronomiques « INERA »56(*)

    L'espace rural est d'abord le domaine des activités agricoles et pastorales. Mais si les activités agricoles et pastorales tiennent une place majeure dans l'espace rural elles ne sont exclusives d'autres formes d'utilisation de surface. En effet on trouve sur l'espace rurale des terres, des communautés locales, des parcs nationaux, des concessions forestières des forets, le domaine de chasse. Dans les villages comme ailleurs autours des agglomérations urbaines la terre est défrichée pour l'agriculture et la production de bois de chauffage.

    La dégradation des sols peut en effet se faire par érosion, par l'eau et par le vent, l'incinération et le feu de brousse. Ce sont des situations aux quelles les législations citées doivent répondre.

    Néanmoins, ces textes sont insuffisants et soufrent non seulement d'un problème d'application ou d'effectivité, mais aussi d'un problème de vulgarisation et de compréhension par les concernés qui pour la majorité est illettrée.

    Ainsi donc, nous bouclons ce chapitre qui a porté sur les généralités sur l'environnement, lesquelles généralités nous ont aidés à percevoir et à nous imprégner de la notion de l'environnement, du droit de l'environnement et de pratique de ce droit.

    Au regard de ce qui précède, nous avons constaté avec amertume que malgré l'existence de tout un arsenal des lois, textes, ordonnances ;malgré les différentes institutions crées par le droit moderne sur la protection de nos ressources environnementales dans les milieux tant urbain que rural, force est de constater que de nos jours, ces ressources sont menacées par la croissance démographique, l'urbanisation, la déforestation, le surpâturage, les feux de brousses, la surexploitation qui entraine la disparition, sinon la raréfactions de nombreuses espèces utiles.

    Mais qu'en est -il alors de l'environnement et de sa protection en droit coutumier Congolais ? C'est ce que nous allons voir dans le deuxième chapitre.

    CHAPITRE DEUXIEME

    L'ENVIRONNEMENT EN DROIT COUTUMIER CONGOLAIS

    Chez les africains en général et les congolais en particulier, l'univers est divisé en deux sphères : l'une visible, l'autre invisible. Mais les deux sont en relations perpétuelles par le jeu des puissances invisibles. Le monde invisible perceptible par ceux qui ont une double vue, c'est-à-dire les nyctosophes (devin, voyant, sorcier), c'est le monde souterrain habité par les génies et les ancêtres, propriétaires et maitres de la terre, le ciel étant la demeure de l'être suprême, tandis que la terre est l'espace occupé par les êtres vivants : les hommes, les animaux, les eaux, les plantes.

    En effet, dans les communautés autochtones, les ancêtres sont les premiers propriétaires du sol qui porte l'environnement. Les forêts sacrées, souvent communautaires, sont conservées comme cimetières, sanctuaires pour des fétiches, lieux de culte ou d'initiation. Des études ont montré que ces sites, conservés depuis des millénaires, sont de véritables sanctuaires de biodiversité renfermant des espèces végétales et animales pouvant être utilisées à des fins alimentaires, médicinales, etc. Ils ont été ainsi conservés grâce aux mythes, aux interdits totémiques, aux contes et légendes.

    Dans ce chapitre nous allons aborder les fondements de la propriété foncière-forestière, la stratégie de la protection de la biodiversité et de l'environnement en droit coutumier congolais. Nous donnerons un bref aperçu du code forestier congolais et nous verrons quelle place est réservée aux pygmées dans ce code.

    Section1. DU FONDEMENTS DE LA PROPRIETE FONCIERE-FORESTIERE

    La loi foncière en droit coutumier congolais repose sur trois fondements majeurs: le fondement religieux, le fondement politique et le fondement économique.

    §1. Fondement religieux

    Dans la plupart de nos tribus au Congo, la terre (qui porte l'environnement) est liée au chef de clan qui constitue « le trais d'union entre le monde invisible des ancêtres et le monde visible des vivants57(*)

    Chez les Kongo, il n'ya pas de terre vacante. Toute terre appartient à un clan. La terre à un caractère inaliénable et imprescriptible58(*)

    Ainsi, dans la conception traditionnelle Africaine, « la terre est la propriété des ancêtres »Elle est extra patrimoniale, c'est-à-dire, non susceptible de propriété privée ou privative a terre ou l'accès à la terre ouvre un certain nombre de droits au membre de la société.

    Du point de vue religieux   la forêt tout comme l'eau sont considérées comme des espaces sacrées. Ceci s'explique par le simple fait que tous les rites ayant trait à la vie du peuple autochtone se déroule en forêt et généralement sous les troncs d'arbres ou encore dans l'eau.

    Des lors renchérie RANJOANA : «  la terre est l'habitat des forêts et des esprits. Elle est tantôt « la femme du créateur », « terre mère », tantôt « terre nourricière ».La terre n'est pas susceptible d'appropriation car elle appartient à Dieu. Elle est un bien dont la jouissance revient à tous les membres de la société, dans le respect de sa destination. L'accès et l'usage de la terre s'effectue par la filiation, l'héritage, l'alliance, le prêt, et le troc. Mais il peut être limité dans le temps et dans l'espace et peut être conditionné par sa mise en valeur »59(*)

    Dans cette même perspective, Marcel NDJONDJO dans sa conférence au Latran a valorisé notre conception terrienne en ce terme : « Les africains voient dans la terre un véritable don de Dieu à l'homme. Cette conception rencontre celle de la Genèse où le Créateur donne la terre à l'homme pour qu'il la soumette, la cultive et en soit le gardien. Pour marquer cette valeur sacrale de la terre, les africains l'entouraient de certaines cérémonies susceptibles d'attirer la bienveillance de Dieu et des ancêtres. Ceux-ci s'engageaient de transmettre intact ce don aux générations futures de sorte que le don bénéficie à un nombre illimité des générations, comme Dieu lui-même est éternel.60(*)

    Il résulte de ce qui précède que les différentes conceptions de la terre, son statut et sa nature juridique ont fait que dans certains systèmes juridiques, la terre n'est pas susceptible d'appropriation. Cependant, aujourd'hui en RDC, la gestion de la terre à travers les lois qui attribuent à l'Etat congolais l'ensemble du sol et du sous sol, est en rupture avec la logique clanique de la propriété foncière.

    §2. Fondement politique

    Le sol qui (porte l'environnement) est depuis les temps immémoriaux, un des instruments privilégiés de prise et de contrôle du pouvoir. Dans la société traditionnelle, le domaine foncier s'obtenait de trois façons :

    - Soit pacifiquement

    - Soit en échange d'un grand service rendu

    - Soit à la suite d'une conquête

    Abondant dans le même sens, Marcel NDJONDJO dans la même Conférence estime que : « Comme tous les autres peuples de la terre, les africains sont entrés en possession de la terre par occupation qui est le mode originaire d'acquisition d'un bien sans maître (res nullius). Suivant le jeu des migrations, les africains ont occupé les terres vacantes qu'ils trouvaient dans leur passage et en sont devenus des propriétaires ».61(*)

    A ce sujet, poursuit -il : «  il est très intéressant de rappeler que la notion de propriété terrienne, telle que l'africain la conçoit, est très différente de la logique occidentale. La propriété terrienne n'est jamais individuelle : elle est essentiellement collective. C'est une communauté, à dimensions souvent réduite, qui s'installe quelque part, occupe les terres et le fait siennes. Ces terres qui sont une propriété collective étaient sous la responsabilité d'un chef de clan, de tribu ou de famille qui les conservait au nom de tous. Tous les membres de famille y ont droit individuellement ou collectivement. Ce chef, appelé aussi chef des terres, est un grand prêtre qui entretient avec la terre un rapport hautement spirituel au sens noble du terme. Non seulement, il conçoit la terre comme un don de Dieu, et plus tard des ancêtres, lieu privilégié de communication avec les esprits, mais aussi il endosse la responsabilité de la transmettre aux générations futures. Ceci implique de sa part la surveillance qu'il exerce sur les autres usagers de la terre au niveau du clan, de la tribu ou de la famille62(*)

    §3. Fondement Socio-économique

    La terre, comme mère nourricière, porte les mamelles de l'autosuffisance et de la sécurité alimentaire. C'est grâce à la plus value relative aux activités agricoles, cynégétiques, de cueillette et pastorales que la terre offre aux populations qui y travaillent encore manuellement, un moyen de travail sur et un instrument de reproduction social.

    Cette terre selon NGOMA est perçue par certains allochtones comme un signe de prestige social dont la finalité réside dans la thésaurisation et l'accaparement stérile. Ces allochtones se sont adjugés des surfaces importantes sous forme de fermes et parcelles sans les mettre réellement en valeur. Ces lotissements, parcelles et fermes ne profitent pas aux couches populaires mais aux seuls bourgeois puisqu'ils ne sont accessibles qu'aux éléments aisés qui, généralement, en possède déjà au moins un63(*)

    Apres ce petit parcours du fondement de la propriété foncière-forestière, voyons à présent les différentes stratégies de la protection de l'environnement dans la société traditionnelle congolaise.

    Section2. DE STRATEGIES DE PROTECTION DE LA BIODIVERSITE ET DE L'ENVIRONNEMENT DANS LA SOCIETE TRADITIONNELLE CONGOLAISE

    Dans la plupart de tribus africaines, comme dans les tribus congolaise, la nature était considérée comme le sol nourricier de l'homme, mais aussi comme lieu où habitent des esprits susceptibles d'interférer dans la vie sociale. La nature regorge des substances curatives nécessaires à la survie humaine, constitue la première ressource de substance pour l'homme et héberge des esprits généralement redoutables pour les vivants.

    En effet, les forêts, les savanes, les sources sont même réputés êtres de lieux de rencontres des sorciers ou des détenteurs des pouvoirs mystiques. C'est ce que l'on a taxé des croyances magiques ou animistes qui attribuent des pouvoirs ou voient des esprits dans la nature.

    Nonobstant, par ses activités économiques : la chasse et la cueillette, la pêche lagunaire, fluviale, l'agriculture de céréales et de tubercules associée à l'élevage et l'industrie minière (cuivre de Katanga) avec un outillage adapté et léger (houe, hache, machette, arc et flèche) et une énergie principale (l'homme et la femme), l'Africain et le congolais traditionnel pouvait exercer une violence sur la nature. Mais conscients de ce que des dieux immanents vivent dans la nature, les montagnes, les forêts, les eaux, il a mis en place des stratégies permettant d'éviter ou de prévenir les désordres (épidémie, disparition d'espèces vivantes, épuisement des minéraux, etc.) qui pourraient résulter de cette violence nécessaire.

    En fait, par ces stratégies, l'Africain et le congolais en particulier a le souci d'éviter la rupture entre lui et la nature, son partenaire divin et géniteur. Sacrifices, prières, obéissance aux interdits constituent ces stratégies. Il s'agit en somme de rites visant à conformer l'action ou la violence humaine à un ordre normatif que sont censés régir les dieux et les ancêtres, afin d'assurer la vie éternelle des sociétés et des humains.

    Quelques exemples suffisent à illustrer ces stratégies ou modes de négociation de l'homme avec son environnement naturel :

    En effet, chez les Lélé (province du Kassaï Occidental), ce peuple cultivateur de céréales et de tubercules, la tradition réglemente la fréquentation de la forêt selon le sexe (fréquentation suspendue pour les femmes lélé tous les trois jours).Chez les Boba (province de l'Equateur), mais aussi chez le mwè (province de l'Equateur), la forêt ne tolère la venue des personnes (sauf les hommes pour extraire leur vin de palme), pendant les jours dits noirs ou néfastes. Tout le monde est obligé de rester au village. Sous un aucun prétexte, la femme ne doit se rendre ce jour-là en forêt ; car les génies, les vrais propriétaires des terres rentrent ce jour-là en possession de leur territoire et de leurs biens. Ce jour néfaste correspond soit au vendredi soit au mercredi .La tradition indique aussi le procédé de capture, l'espèce et le nombre d'animaux accessible aux chasseurs bénis par les ancêtres.

    Par ailleurs, à tel moment, le calendrier rituel prescrit la clôture de la forêt à la chasse, à la pèche ; à tel autre moment, il en ordonne l'ouverture.

    Il ya également au titre des stratégies, Chez les lélé la morale qui tantôt proscrit le bruit susceptible soit d'éloigner le gibier, soit de réveiller les esprits malveillants et d'exciter leur colère. Cette morale interdit aussi, dans la plupart des sociétés africaines et tribus congolaises, aux femmes en période de menstruation de se rendre en forêt, en ce sens que le sang des menstrues souille la nature. Si chez le Ngbugbu (esclaves des ngbandi) au nord Oubangui à l'Equateur, une femme est surprise par ses règles alors qu'elle est au champ ou au travail, elle viendra demander pardon à l'endroit en déposant des oeufs. En agissant ainsi, elle évitera de connaitre une série de malheurs. Aussi, dans d'autres tribus, des personnes qui se sont accouplés la nuit au village ne peuvent-elles se rendre au champ pour y travailler qu'après s'être lavées ; car il ne faut pas emmener des impuretés sexuelles aux champs, à plus forte raison y commettre l'adultère ou simplement y consommer des relations sexuelles.

    Jean ONAOTSHO nous fait savoir que : « chez les Tetela, ils ont connu l'existence des animaux totems qui ne devraient en aucune manière être abattus ou consommés par les membres des clans concernés. Cette pratique a fait que les animaux (et quelque fois les végétaux) ont été protégés par des interdits totémiques.

    En effet, chaque clan ayant au moins un animal totémique, savait plus au moins préserver ce qui dans l'autre clan n'était pas considéré comme tel et faisait l'objet de la chasse. Outre les interdits totémiques, d'autres pratiques des forces maléfiques, sinon négatives à certains animaux lorsqu'elles n'interdisent pas carrément à quelque catégorie sociale de se nourrir de telle ou telle autre espèce de la nature. Certains animaux sont liés au pouvoir du chef et interdits de chasse. On connait également des pratiques qui contribuent à décourager la chasse de certains animaux, en accordant, de droit, les parties les plus importantes du gibier au chef du village. Cette réglementation ne motive pas la chasse de gibier dont la consommation est frappée des telles restrictions. Certains bosquets sont entourés des mythes qui interdisent toute chasse ou toute exploitation, au risque d'être attaqué par les esprits ou frappé de malédiction par les anciens. Toutes chasse ou pénétration dans ces forêts requerraient(ou étaient suspendues à) une autorisation expresse des anciens, des sages du village qui alors procédaient à des rites et cérémonies susceptibles de conjurer les esprits, sinon de les calmer. Ces sont donc les sages qui réglementent l'exploitation de ces forêts. »64(*)

    Pour Memel-Fote, « tous les phénomènes de la nature sont des dieux spéciaux : les astres, les eaux, le tonnerre, l'arc-en -ciel, l'éclair (et que) toutes les grandes activités fondamentales de l'économie sociale ont leur dieu : dieu de l'agriculture, de la forge, de la pêche, de la poterie »65(*)

    La terre apparait aux yeux des africains poursuit -il : «  comme la matrice universelle et le réceptacle de toutes les puissances et de toutes les divinités. Ainsi, les divinités confèrent à la végétation, sortie de la mère-déesse terre, après sa fécondation par le feu (énergie) et l'air (souffle), un caractère sacral. C'est pourquoi le travail de l'homme ne sera possible que par sanction des locataires invisibles de la terre »66(*).

    De là découlent les rites, qui précèdent les semailles et récoltes : par des libations, des sacrifices et des offrandes, on implore le pardon des divinités, non seulement pour le désagrément causé, mais également pour rendre favorable la semence : « Toute la journée, le Baoulé vit avec des objets vivants. Quand il commence à cultiver son champs, en enfonçant sa houe dans le sol, il présente ses excuses à la terre : « pardonne-moi, terre, si je te frappe ainsi, ce n'est pas par méchanceté, mais parce que j'ai besoin de toi pour ma nourriture et celle des miens. Sois indulgente pour nous .A la chasse, il parle à son filet, lui demande d'être favorable et de lui faire obtenir une bonne qualité de gibier. En traversant la rivière, il supplie : Excuse-moi, je suis obligé de traverser, ne me tue pas »67(*)

    Aussi, dans la nature, certains espaces (forêts, rochers, montagnes), certaines espèces végétales sont-ils considérés comme des domiciles de dieux qui sont de véritables sanctuaires dont la fonction principale est de permettre aux humains d'entrer en communication avec le sacré prince Dieu. Ces espaces et espèces sacrés sont inviolables. Ils sont interdits à toutes personnes n'appartenant pas à la confrérie des initiés : adorateurs, gardiens de la tradition, initiateurs, porteurs de masque. De même ils sont interdits à la hache ou machette des défricheurs. Non seulement on ne doit jamais travailler ces endroits, mais on ne doit jamais non plus couper du bois aux alentours, ni pêcher dans les rivières qui traversent, ni toucher certains arbres, ni également y chasser du gibier, car certains animaux y sont sacrés.

    Il est formellement interdit écrit IBO de : «  pêcher du poisson dans certaines rivières qui abrite les silures sacrés .Il est également interdit de faire des champs aux environs de la rivière. Ce qui permet de conserver un petit massif forestier protégeant le cours d'eau contre l'assèchement ; il est établi un jour de la semaine où il est défendu aux femmes de se rendre à la rivière, favorisant ainsi la remise à niveau de la petite mare. En cas de violation de l'une de ces interdits, le coupable doit sacrifier un animal domestique »68(*)

    Il convient d'affirmer avec force que ces pratiques ne sont pas étrangères dans beaucoup de nos tribus en RDC.

    A ce propos, les études menées sur le plateau de Batéké par l'équipe du CERDAS nous montrent que la population Teke habitant Ce plateau distingue deux types des forêts sacrées à savoir :   La forêt sacrée « yama » et la forêt sacrée « matuere ».

    · La forêt sacrée « Yama » est un espace où résident les ancêtres et les esprits tutélaires. L'accès à cette forêt est bien réglementé. L'on ne peut y accéder que sur autorisation du chef du village. Elle est soumise à des nombreux interdits tels que : l'interdiction de s'y livrer aux activités d'exploitation agricole, de pêche, de chasse et de cueillette le jour sacré « Mpyo » au risque de se trouver face à face avec les génies. Ce qui est source de malheur.

    · La forêt sacrée « Yama » est un espace de légitimation du pouvoir :

    Lors de l'intronisation du chef coutumier, la dernière cérémonie consiste à conduire le chef au site sacrée pour certifier et authentifier le choix proposé par les notables. Lors de ce rite, l'agrément des sacrifices offerts par le chef est un gage de confirmation du choix de la communauté. Les cérémonies rituelles présidées par le chef coutumier sont précédées des travaux collectifs de propreté au tour des tombes des chefs décédés et ces sites résidentiels des génies.

    Dans l'imaginaire populaire Teke, les lieux où résident les chefs décédés et les génies doivent être des espaces ombrageux et spacieux en vue de leurs permettre de se promener librement.

    La forêt sacrée « Matwere » est un lieu de cristallisation des «  fétiches »

    Le « Matwere » inspire crainte et respecte à la fois. Personne ne s'y hasarde pour les activités agricoles, de chasse ou de pêche sans l'autorisation du chef coutumier, car c'est le lieu où sont gardés les fétiches Teke.69(*)

    Dans d'autre tribus, à travers les différents interdits, les cultes, les contes et légendes qui font état des sanctions encourues par plusieurs contrevenants, les gardiens de la tradition consolident la crainte qui garantit la sécurité des forêts sacrées en interdisant de ramasser certains fruits quand ils tombent, couper des bois vers dans les forêts sacrées, tuer un animal en gestation, amener le feu dans la forêt, mis en jachère de champs...

    Au demeurant, disons qu'à travers les cultes aux ancêtres, les rites et cérémonies initiatiques, les populations et les gardiens de la tradition marquent leur commune volonté de préserver les richesses naturelles, culturelles et spirituelles que constituent et véhiculent les forêts sacrées. Cette adhésion volontaire est une des raisons qui garantit la sauvegarde des forêts sacrés.

    En adoptant de telles pratiques, les pouvoirs traditionnels et les populations locales avaient la pleine conscience de poser des actes essentiels de survie. Leur souci majeur était de protéger et de pérenniser leur environnement, véritable patrimoine vital pour les générations présentes et futures.

    Par ailleurs, ils avaient consciences que la destruction des forêts va de paire avec celle des peuples qui les habitent et des ressources en flore et en faune qu'elles abritent. La déforestation s'accompagne de pertes graves de la biodiversité au sens large (gènes, espèces, écosystèmes).Elle porte atteinte aussi bien au patrimoine culturel que spirituel des populations.

    Enfin, ils avaient conscience des bénéfices notables tirés de la conservation de la forêt. GOME soutient la même idée. Pour lui, selon les populations, les forêts sacrées remplissent les fonctions suivantes : « 

    · Sécurité et protection (règlement des litiges, prises de décision, lieu de refuge, garde de fétiche) ;

    · Religieuse (sacrifice, culte, adoration)

    · Economique et recherche du bonheur (pharmacopée, procréation, recherche du bonheur) ;

    · Socioculturelle (cimetière, rites initiatiques, habitats de masques, cérémonies rituelles) ».70(*)

    C'est pour toutes ces raisons que les pouvoirs traditionnels ont toujours user de sagesse, de prudence et de prévoyance dans la législation durable des ressources naturelles considérées comme un don Dieu. Mais à présent voyons ce que nous dit le code forestier congolais et quelle place est réservé au peuple autochtone.

    Section3. DU CODE FORESTIER CONGOLAIS ET LA QUESTION DES PYGMEES

    §1. Brève présentation du Code forestier congolais

    La loi n° 011/2002 du 29/08/2002 portant code forestier comporte 156 articles, précédés d'un exposé des motifs. Justifiant le fondement de la reforme du régime forestier, l'exposé des motifs précise que « plusieurs facteurs majeurs commandent la révision totale du régime forestier congolais. Ces facteurs sont de deux ordres : Externe et interne.

    Sur le plan interne, la caducité du régime forestier datant du 11 avril 1949 était aux antipodes de l'évolution politique, économique, sociale et culturelle du pays.

    Sur le plan externe, les Etats du monde ont pris conscience de l'importance et de la nécessité de protéger la nature et l'environnement, au regard de la multitude de conventions et accords internationaux conclus dans ce domaine.

    La loi portant code forestier, restant toujours dans l'exposée de motif introduit quelques innovations par rapport aux anciennes dispositions légales sur la gestion forestière. D'abord sur le plan institutionnel, il est notamment dit que trois catégories de forêts sont désormais prévues par la présente loi, à la différence de l'ancienne loi, à savoir : forêts classées, forêts protégées, et forêt de production permanente. Celles-ci sont sous traitées des forêts protégées à la suite d'une enquête publique en vue de leur concession.

    Signalons également la création d'un cadastre forestier tant au niveau national que provincial. La mission du cadastre forestier consiste, au niveau provincial, à conserver tous les actes et contrats relatifs à la gestion forestière ; au niveau central, le cadastre forestier national doit, tout en ayant la même mission précitée, constituer une banque de données susceptible de permettre au ministère chargé des forêts, d'élaborer la politique forestière sur base des informations fiables.

    La loi préconise en outre la création d'un conseil consultatif National et des conseils consultatifs provinciaux des forêts. Le premier s'occuperait essentiellement de la planification et de la coordination du secteur forestier au niveau national, alors que le seconds surveilleraient la gestion forestière des provinces et des autres entités décentralisées d'une part, et d'autre part, ils se chargeraient de donner des avis dans les projets de classement ou de déclassement des forêts. La loi indique que la population locale doit être impliquée dans cette procédure de classement ou de reclassement.

    La dernière innovation concerne la gestion forestière elle-même. Dans ce cadre, la loi indique que toute la forêt à concéder fait l'objet d'une enquête préalable de manière à pouvoir la rendre quitte et libre de tout droit. Ici aussi, la consultation des populations riveraines de la forêt s'avère obligatoire pour garantir la paix et la jouissance paisible des forêts concédées !

    Pour ne pas compromettre le développement durable des ressources naturelles, la loi sous examens introduit dans la gestion forestière deux concepts, à savoir celui d'inventaire forestier et celui d'aménagement forestier. Celui d'aménagement implique une somme d'opérations visant à définir les mesures d'ordre technique, économique et administratif de gestion des forets en vue de les pérenniser et d'en tirer le maximum de profit. Quand à l'inventaire forestier, il concerne l'évaluation et la description de la quantité, de la qualité et des caractéristiques des arbres et des milieux forestiers.

    A la fin de l'exposé de motif, il est dit que la présente loi, se voulant générale borne à définir les principes et les matières générales, qui feront l'objet des textes réglementaires pouvant permettre au gouvernement une adaptation dynamique aux conditions socio-économiques du pays.

    §2. DE LA PLACE RESERVEE AUX PYGMEES DANS LE CODE FORESTIER CONGOLAIS

    En parcourant de bout en bout chacun des articles que contiennent le code forestier congolais, nulle part il est fait allusion aux pygmées ou leur implication dans la gestion des forêts. La loi parle certes de la consultation de la population riveraine de forêts concernées par « les droits d'usage forestier » (titre 3), mais sans mettre en exergue les populations autochtones pygmées dont la forêt est le milieu naturel de toutes les activités existentielles.

    A l'article 36, il est dit que : « le droit d'usage forestiers des populations vivant à l'intérieur ou à proximité du domaine forestier sont ceux résultant des coutumes des traditions locales pour autant que ceux-ci ne soient pas contraires aux lois et à l'ordre public. Ils permettent le prélèvement des ressources forestières par ces populations, en vue de satisfaire leurs besoins domestiques, individuels et communautaires... »

    L'article 37 attenue un peu l'ardeur de l'article précédent et dit exactement ceci : «  La commercialisation des produits forestiers prélevés au titre des droits d'usage n'est pas autorisée, excepté certains fruits et produits dont la liste est fixée par le gouverneur de province »

    Dans ce contexte, pour NKUANZAKA : « cette disposition parait plus préjudiciable aux pygmées dont les conditions d'existence dépendent presqu'exclusivement de la forêt qu'aux autres riverains des forêts. Les pygmées chassent, cueillent et ramassent ce dont ils ont besoin dans la forêt et changent (commercialisent) certains de leurs produits (essentiellement par trocs) contre d'autre biens qui leur font défaut. Leur interdire d'échanger, c'est leur refuser d'exister, c'est les condamner à une mort programmée. »70(*)

    Concernant les mesures générales de protection et des essences protégées de cette loi (titre 4, chapitre premier) il est constaté une contradiction entre la prescription et la réalité. La loi dit bien, en son article 45,que : « le domaine forestier est protégé contre toute forme de dégradation ou de destruction du fait notamment de l'exploitation illicite, de la surexploitation, du surpâturage, des incendies et brulis ainsi que des défrichements et des déboisements abusifs. Sont particulièrement interdits tous actes de déboisements des zones exposées au risque d'érosion et d'inondation »

    Néanmoins, dans les faits concrets, l'on sait que les forêts congolaises sont soumises à des pressions d'exploitation illicite et licite, notamment par les multinationales de bois et les paysans qui y exercent leurs activités agricoles et de chasse. Cette surexploitation se fait particulièrement au détriment des populations autochtones, comme les pygmées dont la forêt constitue le cadre et la source de vie.

    Toutefois une lueur d'espoir en faveur des pygmées peut être décelée au chapitre troisième du titre 7 qui porte sur «  des modes d'exploitation »Ce chapitre trois concerne l'exploitation des forêts des communautés locales, dont il précise les conditions. L'article 112 dudit chapitre indique que : « Outre les droits d'usage, les communautés locales ont le droit d'exploiter leur forêt. Cette exploitation peut être faite soit par elles-mêmes, soit par l'intermédiaire d'exploitants privés artisanaux, en vertu d'un accord écrit... »

    Cette brèche ainsi ouverte par la loi peut être mise à profit par les défenseurs des pygmées pour les aider à jouir de leurs espaces et à faire en sorte que la forêt ne soit pas aliénée. Car l'abattage des arbres et les brulis, notamment, ont un impact négatif sur le système sanitaire de ces peuples, qui se soignent essentiellement avec les plantes.

    §3. DE LA DEFORESTATION CHEZ LES PYGMEES BATWA DE BIKORO

    Les pygmées Batwa de Bikoro dans la province de l'Equateur sont aujourd'hui contraints de faire face à un nouveau défi, à savoir : la déforestation permanente de leurs espaces vitaux. Car la déforestation détruit leur habitation et leur mode de vie.

    En outre, n'ayant qu'une seule source d'approvisionnement qu'est la forêt, beaucoup de pygmées se sentent menacés avec l'avancée progressive de certaines pratiques comme la sédentarisation, la réinstallation forcée qui ne leur permettent pas non seulement de se déplacer et de découvrir d'autres sources d'approvisionnement, mais aussi de s'intégrer harmonieusement à un nouveau mode de vie .Deux points essentiels font l'objet de cette partie à savoir :Les causes et les conséquences de cette déforestation.

    A. LES CAUSES

    Les Batwa de Bikoro sont aujourd'hui plus que jamais victimes de la déforestation. Pour eux, la déforestation signifie la destruction, l'abattage des grands espaces des forêts. La majorité de Batwa contactés par YEMWENI DANGU et BISAMBU MPANG'DE pensent que : «  la déforestation est la destruction de leur forêts, l'abatage des arbres sur des grands espaces forestiers ainsi que la suppression de leurs campements vitaux par des étrangers. La déforestation est aussi, d'après eux, la destruction des arbres et des produits non-ligneux en pourchassant des animaux ».71(*)

    Outre la dépossession des forêts due à la colonisation bantu des Ekonda et Ntomba, la réduction de l'espace forestier causée par l'action permanente de l'agriculture et de l'élevage, la pénétration des sociétés industrielles de bois constitue une grave menace qui cause un ravage irréversible de leurs forêts. L'exploitation industrielle et artisanale des bois qui s'accompagne de la coupe des arbres sont deux causes principales de la déforestation vécue actuellement avec ampleur par les forestiers de Bikoro.

    Deux entreprises multinationales exploitent depuis près d'une décennie la forêt du territoire de Bikoro. Il s'agit des sociétés ITB et LEDYA. Mais l'on signale que la réhabilitation de la route Mbandaka-Bikoro, longue de 128 kilomètres, a provoqué une ruée d'exploitant forestiers ce dernier temps. La forêt du sud de la province de l'Equateur regorge des essences forestières de meilleure qualité ; elles sont très recherchées et très demandées par les industries de bois. Il s'agit notamment des essences comme le wenge (bois noir),le mokese ( bois jaune),le lifaki, le bolondo et le bokenge (bois rouge).La conséquence majeure qu'il faudra craindre de cette situation serait la disparition rapide et complète de la forêt due à la surexploitation et la menace contre la survie des populations forestières, notamment les Pygmées Batwa72(*)

    B. LES CONSEQUENCES

    Au-delà des conséquences écologiques qui se manifestent à travers les perturbations climatiques et la menace de la biodiversité, la déforestation implique des conséquences négatives graves qui touchent profondément à l'existence des pygmées dans l'ensemble, et des Batwa en particulier. Ces conséquences sont :

    · La perte du patrimoine forestier

    La terre est un patrimoine qui affranchit. Elle confère au peuple le pouvoir social, culturel, économique et politique. Sa disposition détermine le fait d'être « autochtone »ou « allochtone ». L'expropriation de la forêt, affirment les pygmées Batwa, les place dans une situation d'apatride et d'esclavage.

    Dès lors, si la forêt constitue la vie pour les pygmées, il conviendrait de déduire que la mort de la forêt entraîne ipso facto celle des pygmées.

    C'est dans ce sens qu'un pygmée Mbuti de colin Trumbull au Cameroun affirme que : « Si nous quittons la forêt ou que la forêt meurt, nous mourrons aussi ; car nous sommes le peuple de la forêt »73(*)

    La désintégration sociale

    La destruction de la forêt abolit le système organisationnel pygmée ou « twa » en campement dont la structure sociale fondamentale est la famille. La famille pygméenne à en croire YEMWENI et BISAMBU «  est une institution sociale qui maintient les valeurs d'homogénéité et d'égalité au sein de la communauté. Son éradication perturbe le tissu social pygméen et cause de la désintégration sociale »74(*).

    Aussi, la forêt étant un bien social dans lequel s'intègre harmonieusement le système vital des pygmées et des batwa, un moyen et un support de leur vie, sa destruction perturbe profondément l'harmonie vitale et conduit à la désintégration de leurs composantes sociales.

    · La médecine pygméenne en bute de disparition

    La destruction de la forêt emporte les plantes et les animaux utilisés comme substrat par la pharmacopée pygméenne .Elle fait obstacle, non seulement aux opportunités des soins offertes localement, mais aussi au processus de la recherche mondiale dans le cadre des solutions à différentes maladies, telles le cancer, la cirrhose de foie, la tuberculose, la rougeole, le diabète, l'ulcère, le VIH/ Sida, etc.

    Aujourd'hui, les experts de la santé s'accordent de plus en plus à penser que s'il ya un remède contre la majorité des maladies restées incurables par la médecine moderne, c'est probablement dans la forêt que l'on peut le trouver.

    Qui pis est, dans un pays où le revenu de la population est en deçà de la moyenne, les soins modernes étant couteux et rares, la majorité de la population ont recours aux soins traditionnels ; le cas de la RD Congo est probant. Dès lors, anéantir la forêt, c'est ipso facto sacrifier des nombreuses vies des déshérités qui en dépendent quotidiennement en matière de santé.

    · Les conséquences culturelles

    Pour les pygmées Batwa, la forêt n'est pas seulement pour eux une marchandise, mais elle est aussi le support principal de leur identité, mieux leur patrimoine identitaire. La forêt est leur mère nourricière, leur gardienne et leur protectrice, leur pourvoyeuse de médicaments, le lieu par excellence de repos, de recueillement et du rituel.

    Comme on le constate, l'exploitation industrielle et la spoliation effrénée des forêts mettent en péril le patrimoine culturel des pygmées et entrainent une menace grave à l'existence de ces populations. La déforestation arrête le processus continu de la création culturelle propre à chaque groupe humain.

    D'après les enquêtes menées auprès de J.BENANI NKUMU, pygmée « twa », « La destruction de la forêt est une sorte de guerre qui vient décimer le peuple pygmée. Car, non seulement nous ne pourrons plus faire la chasse, la cueillette, la pêche, le ramassage, ni construire des campements dans nos forêts traditionnelles, mais surtout, nous ne pourrons plus également fabriquer nos arcs, nos filets, nos nasses, nos habits traditionnels. Notre encyclopédie tradi-thérapeutique se brûle, nos lieux sacrés de culte sont profanés, notre société ne trouve plus d'explication matérielle par absence de métaphore, l'artisanat et l'art traditionnel ne sont plus produits, etc. Bref, c'est tout notre être profond qui est entamé, notre expression identitaire s'appauvrit continuellement. Nous sommes déracinés »75(*)

    · Les Conséquences économiques

    La déforestation déstructure le système économique des pygmées. Bien qu'étant une économie de subsistance et de retour direct, celle-ci subit un contrecoup qui affecte profondément sa rationalité économique. La démolition de la forêt raréfie les denrées alimentaires de base des pygmées, lesquels fondent les valeurs sociales telles que la solidarité, la justice, l'égalité et justifient les regroupements sociaux en usage.

    A cause de la déforestation, les ressources telles que les chenilles, le gibier, les champignons, le miel, les fruits ainsi que certaines matières servant de support pour la production de la culture, etc. se raréfient.

    Au regard de ce chapitre qui s'achève, disons qu'avec son savoir traditionnel endogène consacré au respect des interdits et totems, la notion du sacrée, le droit coutumier congolais a aidé ce peuple aux différents tribus à vivre en parfaite harmonie avec la nature-environnement, car celle-ci était considérée par ce dernier comme véritable supermarché .Il avait tout intérêt à la protéger.

    Seulement voila, le code forestier qui au lieu d'être protecteur de ce peuple dans ce droit de jouir de sa nature-environnement, devient au contraire source des malheurs pour ce dernier. Que des clauses dans certains articles qui occasionnent la déforestation et toute autre forme de destruction sans merci de cet environnement forestier sous le regard complice et impuissant des autorités tant provinciales que nationales qui engendre des conséquences graves : la perte du patrimoine forestier, la désintégration sociale, la disparition de la médecine, des conséquences d'ordre culturelles et économiques.

    N'est-ce pas que les différentes stratégies du peuple autochtones dans la protection et préservation de son environnement peuvent-elles nous aider à conserver le nôtre aujourd'hui en proie à la déforestation et à la destruction qui manque un mot juste pour l'exprimer ? C'est ce que nous allons aborder dans le 3ème chapitre.

    CHAPITRE TROISIEME

    DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR LES PYGMEES DE LA PROVINCE DE L'EQUATEUR

    Les pygmées, gardiens du patrimoine forestier, font partie intégrante des populations ignorées et oubliées des grandes préoccupations politiques de la plupart des états de l'Afrique centrale qui ont en partage la forêt du bassin du Congo. En effet, malgré l'intérêt qu'elles ne cessent de susciter auprès des Etats, des Organisations non Gouvernementales nationales et internationales et des agences de développement depuis quelque décennies, les populations pygmées d'Afrique centrale restent encore en marge de la vie politique, économique, sociale et culturelle de leur pays respectifs et leurs conditions de vie demeurent précaires et incertaines.

    A l'heure actuelle où le problème de la protection de l'environnement se pose avec acuité, il convient de nous référer à la sagesse de ce peuple marginalisé qui dispose énormément d'atouts pour gérer le patrimoine forestier aujourd'hui victime de la déforestation.

    Dans ce chapitre, nous allons dans la première section, localiser les pygmées en Afrique centrale et chez nous en RDC, leur situation dans la province de l'équateur et le mode de gestion de leur patrimoine forestier ; dans la deuxième section, nous donnerons les perspectives d'avenir.

    Section 1 : DU CADRE TERMINOLOGIQUE ET ESPACE OCCUPE PAR LES PYGMEES

    §1. DU CADRE TERMINOLOGIQUE

    Le concept « pygmées »vient du grec « pugmaïos », qui signifie littéralement « haut d'une coudée ». Ce terme aurait été utilisé dans la littérature européenne en 1873, à l'initiative de son inventeur, l'allemand SCHWEINFURTH  qui fut un explorateur. Ce dernier, au cours d'une exploration dans la région des Grands Lacs Africains, notamment dans l'actuelle Province Orientale de la RDC, se serait exclamé en rencontrant des populations de taille réduite : « ca y est ! j'ai rencontré les pygmées d'Homère »76(*)

    Notons de suite que ces populations rencontrées par les européens en Afrique n'avaient rien de commun avec celles décrites dans la mythologie grecque.

    Pour JEROME LEWIS « pygmée » est un terme abstrait qui désigne les peuples de chasseurs-cueilleurs et d'anciens chasseurs-cueilleurs de petite taille vivant dans les forêts équatoriales et dans les régions voisines en Afrique du centre. Ce terme est largement utilisé par les non pygmées, mais très rarement par des pygmées eux-mêmes. Les étrangers l'utilisent souvent par dénigrement. La plupart des Batwa de la région des Grands Lacs n'aiment pas ce terme parce qu'ils ne l'entendent que dans le contexte d'insultes de la part de leurs voisins, mais les militants Batwa ont tendance à l'approuver et à en faire usage »77(*)

    Dans son introduction à l'ethnographie du Congo, Jean Vansina estime que les pygmées sont constitués des populations présentant de signes physiques particuliers (petite stature, lèvres minces, etc.).Ils sont assimilés à tous les chasseurs nomades qui ne pratiquent pas l'agriculture78(*)

    En dehors de tous les préjugés, de toutes les mythologies et de toutes les prémonitions, il est admis que les pygmées font bel bien partie de l'espèce humaine ; qu'ils sont des hommes et des femmes à part entière et non des « sous-êtres » ; qu'ils ne sont nullement des prétendus « danseurs de Dieu »comme d'aucuns les appelaient jadis, non sans une forte dose d'ironie.

    §2. DE L'ESPACE, DU TERRITOIRE ET DE LOCALISATION DES PYGMEES EN RDC

    En RDC, on signale l'isolement des pygmées au sein de forêt équatoriale. Cependant, ils habitent surtout  dans la forêt congolaise de l'Ituri entre les rivières Lenda, Ituri, Epulu et Nepoke, un affluent de l'Aruwimi, dans la province orientale Mais ils sont aussi dans la province du Bandundu, au lac Tumba ainsi que dans les provinces du Kivu. Ils ont des appellations différentes selon les lieux. Mais, la dénomination « Batwa » est la plus courante (Equateur, Bandundu, kasai, Nord-kivu, Maniema, Sud-Kivu.

    Toutefois, on rencontre aussi des appellations comme Balumbe, Bafoto, Bayeki (Equateur) ; Bamone, Bakenge (Bandundu) ; Bambuti, Baka, Efe, Bakelenge (province Orientale) ; Bashimbi, Bambole, bakalanga (Katanga) ; Bayonda, babuluku, bagezi (Nord-Kivu et Maniema) ; Barhwa, bagezi (Sud-Kivu).79(*)

    En fait, les pygmées constituent non seulement une minorité ethnique, mais aussi un « peuple autochtone »,c'est-à -dire « qui est né sur le territoire où il habite ».Ce terme « autochtone », dont les synonymes sont « aborigène », «indigène » et « originaire », soulève une certaine polémique entre chercheurs, que nous jugeons inutile d'appliquer aux pygmées, dont la réalité historique confirme l'appartenance des terres(=forêt) qu'ils occupent dans une grande dispersion.

    Les pygmées constituent ce qu'il est convenu d'appeler, aujourd'hui, une population minoritaire. Mais, ce dernier concept n'est pas facile à préciser ; car, il s'agit, nous semble-il d'un mot générique ou fourre tout. En gros, dans son sens étymologique, la minorité désigne le plus petit nombre dans un ensemble, ou une petite collectivité à l'intérieure d'un groupe quelconque. Seuls les pygmées (batwa) de l'Equateur nous intéressent ici.

    § 3 : GESTION DU PATRIMOINE FONCIER- FORRESTIER PAR LES PYGMEES BATWA DE L'EQUATEUR

    Les membres d'une population donnée délimitent leur écosystème forestier selon diverses composantes tout en reconnaissant et en dénommant les catégories de végétation et de paysage. L'espace chez le  « Batwa » est organisé de façon précise et certains types d'activités sont toujours effectués sur des sites particuliers en fonction des usages. Il ya partout une différence entre la zone habitée (le village),la zone transformée par les activités agricoles(champs et jachères) et la zone « vierge »,les sites sacrés et la forêt proprement dite, où s'intercalent les forêts de terre ferme et les forets marécageuses80(*)

    L'attitude générale des populations autochtones face à ce mode d'occupation du patrimoine foncier forestier est pratiquement partout identique. Celle-ci a certains points communs avec la carte mentale conventionnelle commune à l'ensemble des membres et dont le système cognitif permet une gestion à long terme des ressources naturelles81(*)

    1. LE PATRIMOINE FONCIER

    La notion de patrimoine, telle qu'elle est communément définie, fait référence à l'ensemble des biens et des obligations d'une personne (c'est-à-dire de ses droits et charges appréciables en argent) de l'actif et du passif, envisagé comme formant une universalité de droit, un tout comprenant non seulement ses biens présents mais aussi à venir82(*). Le patrimoine ainsi défini est une émanation de la personnalité et tous ses éléments sont soumis au libre arbitre d'une seule et même volonté.

    La convention de l'UNESCO du 23 novembre 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel utilise le concept de patrimoine mondial de l'humanité, dans le but de rompre avec la définition précédente. En effet pour la convention, il est question de biens naturels et culturels, au sein des Etats. Ce traité permet aux ressources communes d'accéder au rang de patrimoine de l'humanité.

    On peut recentrer cette vision globalisante en définissant le patrimoine naturel comme un corps moral appartenant aux générations passées, présentes et futures, qui intéresse un milieu naturel considéré au travers de l'un de ses éléments. Ce serra donc l'espace forestier, l'espace cynégétique, l'espace agraire, les sites sacrés, structurés soit en finage ou en terroir. Ces milieux territorialisés sont inappropriables, mais ils sont inféodés à la gestion d'un groupe qui en est titulaire et qui a le droit d'en exclure d'autre, et constituent par là même un espace communautarisé.

    Le foncier-forestier chez les Batwa se caractérise par le fait qu'il se transmet entre générations, au niveau du lignage ou du village, il est soumis à une gestion assurant la reproduction sociale du groupe, en termes de survie et d'identité.83(*)

    Dans une interview avec monsieur ESALE NOWA84(*), chef coutumier des pygmées Batwa, il nous a fait savoir qu'il existe 4 types d'espace environnementales à savoir : l'espace agricole, l'espace forestier, les terres marécageuses et les rivières, les sites sacrés.

    v De l'espace agricole

    Apres abattage de gros arbres, après défrichage et récolte, les Batwa donnent l'occasion à la forêt de se refaire. C'est la jachère (maengo).

    v De l'espace forestier

    Cet espace se compose de ce qui a été humanisé par l'action de l'homme à travers l'agriculture ou l'implantation du premier campement de la forêt vierge et les galeries forestières. Cette forêt représente un fond commun de ressources pour les différents clans appartenant à la communauté. Personne ne peut en revendiquer le droit exclusif d'exploitation.

    Chez les Batwa, ces catégories d'espace sont exploitées en fonction des saisons et de la disponibilité des ressources. Dans cette forêt se pratique la chasse (liita) et les instruments de la chasse sont : le filet (bilei), flèche en poison (loliko) .Pendant la chasse, le gibier femelle, une fois capture était libéré parce que celui-ci devra continuer à procréer. Le gibier de moins d'une année également libéré. En cas d'imprudence pour avoir blessé un de ces gibiers, le chasseur a l'obligation de les soigner avec des plantes médicinales traditionnelles. La chasse est réglementée par le chef coutumier. Cette période allait du mois de janvier jusque mars. A partir du mois d'avril commence la période de la reproduction. Quand le besoin se faisait sentir surtout à l'occasion des grandes fêtes, le chef pouvait autoriser la chasse de grand gibier et cela une fois seulement.

    La chasse se faisait également par la creuse d'un grand trou dans lequel on pouvait attraper des grands gibiers, de grandes espèces animales pour offrir aux chefs ou au roi. En cas des violations de ces règlements, le déféquant devrait payer une amende au chef : le mondongo, noix de cola, vin de palme, cuivre.

    Dans un aspect purement juridique, Hélène Pagezy rapporte que : «  Dans le droit coutumier Batwa, chaque campement de pêche a son «propriétaire »différent du chef de village d'où il est issu et ou résident la majorité des pêcheurs. C'est par un pacte originel entre l'ancêtre en ligne direct du « propriétaire » du campement et les bilima ou génies-chefs du site. Ce propriétaire du campement a été désigné comme représentant sur terre de cet être supra naturel, véritable propriétaire des lieux.

    Le droit de propriété est transmis de génération en génération au fils ainé ou à la fille dans le cas où il n'y a pas d'enfant male. Ce pacte confère au bénéficiaire un droit d'usufruit légitimé par un pouvoir de droit divin, transmit de génération en génération au fils ainé, ses ayant droit, en premier lieu, ses enfants, peuvent exploiter le site en chassant le gibier et en pêchant les poissons, animaux qu'il a crées et qu'il considère comme ses propres enfants85(*).

    Au début de chaque saison, le maitre de pêche précède les pêcheurs afin de renouveler le pacte avec le génie chef et connaitre ses intentions. Grace aux rapports particuliers qu'il entretient avec ces êtres du monde invisible, le propriétaire est considéré comme responsable de la chance ou la malchance à la pêche ; ses pouvoirs lui permettent d'infléchir les intentions du génie afin que la saison soit bonne pour tous86(*).

    Avant la saison d'ecopage des femmes, le maitre de pêche doit offrir au génie des noix de cola, des fruits de mondongo (zingiberaceae) et le lonyunyungu, sorte de muscade sauvage, du vin alcoolisé (lotoko) et du vin de palme. Toute personne résidente ou non qui y vient dans l'intention de pêcher ou de chasser (ne serait-ce qu'une journée) doit absolument se faire connaitre au propriétaire et solliciter son autorisation afin de mener ses activités de subsistances ; il cour le risque d'être accusé de meurtre avec préméditation dans le cas où un accident de chasse ou de pêche surviendrait durant son séjour. Bref, le propriétaire du campement est le garant de l'ordre.

    v La forêt sacrée (lyembo)

    Pour notre enquêté André, les Batwa ne fréquente pas la forêt le mardi car durant ce jours les génies circulent dans la forêt. Cette forêt sacrée contient des matières premières et elle est le siège des génies. La forêt sacrée contient des vallées, des grands trous où habitent ces génies selon la croyance de ce peuple. L'accès à cette forêt est conditionné par l'obtention d'une permission du nkumu (chef du village) à la seule condition de lui acheter des vêtements et pour lui et pour sa femme. Les noix de colas et 5 litres de vin de palme.87(*)

    Section 2 : PERSPECTIVES D'AVENIR

    La situation environnementale dans notre pays la République Démocratique du Congo étant alarmante, nous voulons à travers cette section apporter quelques propositions en vue de mettre en place un système adéquat de protection de l'environnement.

    Nous le savons, Il existe des textes règlementant la protection de l'environnement, mais aussi faut-il les vulgariser à l'endroit de tous et de personnes intéressées selon le domaine d'intervention. Il sied également de signaler que le monde est en plein évolution sur divers plan et que la réglementation environnementale devra être adaptée à toutes ces circonstances pour ainsi répondre aux besoins des populations en temps réels.

    Nos propositions portent sur deux points à savoir : l'intégration des pratiques traditionnelles dans la gestion nationale de l'environnement et de la biodiversité et l'intégration de l'enseignement du magistère de l'Eglise catholique. Cet enseignement nous éclairera sur les droits et devoirs que nous avons vis-à-vis de l'environnement, don sacré de l'amour de Dieu envers nous les hommes et la recommandation de la communauté internationale.

    §1. L'INTEGRATION DES PRATIQUES TRADITIONNELLES DANS LA GESTION

    NATIONALE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA BIODIVERSITE

    Les pratiques culturelles et traditionnelles sur la protection de l'environnement telles que présentées dans les deuxième et ce troisième chapitre, ont permis aux peuple autochtones (pygmées Batwa) de préserver durant des décennies une grande partie du patrimoine forestier et maritime. Il apparait donc très utile au Ministère de l'environnement et à ses multiples services dont nous sommes aujourd'hui bénéficiaire de s'inspirer des stratégies de conservation et de gestion des forêts mises en oeuvre par les pouvoirs traditionnels pour une meilleure conservation de ce patrimoine. Ceci pourrait se faire à notre humble avis à travers :

    · La responsabilisation des pouvoirs traditionnels dans la gestion du patrimoine forestier et, en particulier, des forêts sacrées ;

    · La reconnaissance officielle par le ministère de l'environnement des stratégies traditionnelles de la conservation de la biodiversité ainsi que leur vulgarisation ;

    · L'implication des chefferies traditionnelles et des populations locales dans la mise en oeuvre des différentes conventions de la génération de Rio sur l'environnement et en particulier celle relative à la biodiversité ;

    · Le développement et promotion des sites écologiques dans des circuits touristiques. Cela se fera en relation avec les statuts des différentes forêts sacrées. La cogestion des sites permettra aux populations locales de bénéficier d'un pourcentage des revenus de cette activité.

    · L'attribution d'un statut spécial aux forêts sacrées à l'exemple de ce qui existe pour les forêts classées, mais en les mettant sous la responsabilité des autorités coutumières et traditionnelles et leur classement comme patrimoine culturel national.

    · Actualiser les rites d'initiation et les cérémonies rituelles

    · Mettre sur pied un cadre de concertation et d'action locale regroupant l'ensemble des acteurs du développement

    Fort de ce qui précède, ces modestes propositions ne s'éloignent pas des déclarations des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dans son article 31 alinéa 1 et 2 qui stipulent que : 

    1. Les peuples autochtones ont le droit de préserver, de contrôler, de protéger et de développer leur patrimoine culturel, leur savoir traditionnel et leurs expressions culturelles traditionnelles ainsi que les manifestations de leurs sciences, techniques et culture, y compris leurs ressources humaines et génétiques, leurs semences, leur pharmacopée, leur connaissance des propriétés de la faune et de la flore, leurs traditions orales, leur littérature, leur esthétique, leurs sports et leurs jeux traditionnels et leurs arts visuels et du spectacle. Ils ont également le droit de préserver, de contrôler, de protéger et de développer leur propriété intellectuelle collective de ce patrimoine culturel, de ce savoir traditionnel et de ces expressions culturelles traditionnelles.

    2. En concertation avec les peuples autochtones, les États prennent des mesures efficaces pour reconnaître ces droits et en protéger l'exercice. »88(*)

    Tous les acteurs du développement (pouvoirs publics, administration, bailleurs, chercheurs, ONG, population, etc.), devraient concourir impérativement à la réalisation de cet objectif pour l'avènement d'un développement durable, pour un environnement aimé et protégé.

    §2.LA MISE EN PRATIQUE DES RECOMMANDATIONS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ET DE L'ENSEIGNEMENT DU MAGISTERE DE L'EGLISE CATHOLIQUE

    Dans son encyclique « Caritas in veritate », le pape Benoît XVI, nous enseigne que : « le thème du développement est aussi aujourd'hui fortement lié aux devoirs qu'engendre le rapport de l'homme avec l'environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l'égard des pauvres, des générations à venir et de l'humanité tout entière. »89(*)

    Des lors, la nature est l'expression d'un dessein d'amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l'a donnée comme milieu de vie. C'est ce qui avait fait dire à Héraclite que, la nature est à notre disposition non pas comme « un tas de choses répandues au hasard ».90(*)

    Ainsi, il est juste que l'homme puisse exercer une maitrise responsable sur nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologie avancées, afin que la terre puisse accueillir et nourrir la population qui l'habite. Il ya de la place pour tous sur la terre :la famille humaine toute entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle -même, don de Dieu à ses enfants, et par l'effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu'elles puissent elles aussi l'habiter décemment et continuer à la cultiver91(*).

    Voila pourquoi il est souhaitable, poursuit Benoît XVI, « que la communauté internationale et chaque gouvernement sachent contrecarrer efficacement les modalités d'exploitation de l'environnement qui s'avèrent néfastes. Il est par ailleurs impératif que les autorités compétentes entreprennent tous les efforts nécessaires afin que les coûts économiques et sociaux dérivant de l'usage des ressources naturelles communes soient établis de façon transparente et soient entièrement supportés par ceux qui en jouissent et non par les autres populations ou par les générations futures :la protection de l'environnement, des ressources et du climat demande que tous les responsables internationaux agissent ensemble et démontrent leur résolution à travailler honnêtement, dans le respect de la loi et de la solidarité à l'égard des régions les plus faibles de la planète.92(*)

    C'est dans ce même ordre d'idée que nous pouvons conclure ce chapitre en faisant notre, la recommandation de l'action 21 de la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement.

    Concernant les peuples autochtones, le chapitre 26 dispose que : « Les peuples autochtones ne représentent que 4% de l'humanité et leur nombre est en baisse. Les gouvernements et les organisations internationales doivent protéger les droits et le patrimoine des peuples autochtones, rencontrez leurs connaissances ancestrale et leur pratiques traditionnelle de gestions des richesses naturelles et les inviter à être partenaire à part entière dans la communauté mondiale. »93(*)

    Tout compte fait, il est temps de rassembler tout ce savoir local, le soumettre à l'analyse scientifique pour mieux l'intégrer dans la science moderne. C'est ce que Marcel NDJONDJO dans le souci de protéger nos valeurs traditionnelles a affirmé : « les africains considèrent que la terre est aussi un don des ancêtres. En effet, la sagesse avec laquelle nos ancêtres ont cultivé la terre dans le respect de l'écologie naturelle mérite éloge et admiration. Ils n'ont pas été égoïstes dans l'usage de ce don de Dieu ; ils l'ont conservé pour nous leurs enfants. En effet, c'est grâce à eux que de nombreuses générations d'africains ont pu trouver et découvrir une faune et une flore variées, capables de répondre aux besoins des hommes. Cependant, force est de constater que notre génération, à cause de l'argent et des influences idéologiques de tout genre, s'éloigne éperdument de cette conception ancestrale de la terre qui a fait de l'Afrique un continent de grandes terres, de grandes forêts et de grandes savanes.94(*)

      Dans nos relations avec les pays économiquement développés, nous voyons qu'ils prennent en compte leur propre identité culturelle. Il est aussi question pour les pays économiquement pauvres de prendre au sérieux leur identité culturelle. Bref, d'avoir entre leurs mains le droit coutumier de la terre avec son inaliénabilité pour dialoguer avec les multinationales. S'ils ne le font pas et s'ouvrent indifféremment sans discernement, ils ne seront plus en mesure d'assumer la responsabilité de leur développement authentique95(*).

    CONCLUSION GENERALE

    Au terme de cette réflexion qui a porté sur la protection de l'environnement en droit coutumier Congolais, notre préoccupation était de montrer qu'il y a dans la sagesse traditionnelle congolaise des stratégies appropriées qui ont permis aux peuples autochtones, pygmées Batwa de l'Equateur et à d'autres tribus, de préserver leur environnement et leur biodiversité aussi longtemps possible afin de les intégrer dans le système juridique de la protection de l'environnement en RDC .

    Ainsi, pour atteindre les objectifs fixés au départ, nous avons reparti notre étude en trois chapitres.

    Au premier chapitre, nous avons parcouru les généralités sur l'environnement. Ces généralités nous ont permis de définir   l'environnement au sens strict et au sens large. Ce chapitre nous a aidé à comprendre et à connaitre tant soit peu la quiddité de l'environnement, son droit et ses pratiques réalisées. Malgré l'existence de tout un arsenal des lois et des différentes institutions créées par le droit moderne sur la protection de nos ressources environnementales, l'on constante amèrement que ces ressources sont menacés par la déforestation et la surexploitation qui entrainent la disparition et la raréfaction de nombreuses espèces utiles.

    Le deuxième chapitre a porté sur l'environnement en droit coutumier congolais, nous avons montré que les pouvoirs traditionnels et les populations locales avaient la pleine conscience de poser des actes essentiels de survie. Leur souci majeur l'avions nous dit, était de protéger et de pérenniser leur environnement, véritable patrimoine vital pour les générations présentes et futures. Ils avaient en outre la conscience que la destruction des forêts va de paire avec celle des peuples qui les habitent et des ressources en flore et en faune qu'elles abritent. La déforestation en droit coutumier congolais s'accompagne de pertes graves de la biodiversité, elle porte atteinte aussi bien au patrimoine culturel que spirituel des populations.

    Par ailleurs, le code forestier qui devait réglementer la forêt est méconnu tant de la part des agents forestiers chargés de le mettre en oeuvre, que de la population qui vit de la forêt. Près de six ans après sa promulgation, ce code demeure plutôt une réalité juridique que sociologique pour les peuples autochtones.

    Le troisième chapitre était axé sur la protection de l'environnement par les pygmées Batwa de la province de l'Equateur. Après avoir précisé le cadre terminologique et indiqué l'espace occupé par les pygmées en RDC, nous avons montré sur base des enquêtes et interview menés auprès de ce peuple qu'il existe quatre types d'espace environnementale à savoir : l'espace agricole, l'espace forestier, les terres marécageuses et les rivières, les sites sacrées.

    A travers ces enquêtes, nous avons découvert le mode de gestion de leur environnement .Ce mode de gestion est semblable à ceux des autres tribus et ethnies congolaises. A travers les cultes aux ancêtres, les rites et cérémonies initiatiques, les populations et les gardiens de la tradition marquent leur commune volonté de préserver les richesses naturelles, culturelles et spirituelles que constituent et véhiculent les forêts sacrées.

    Voila pourquoi dans les perspectives à venir, nous avons proposé l'intégration de pratiques traditionnelles dans la gestion nationale de l'environnement et de la biodiversité. Nous nous sommes référés à l'enseignement du magistère qui nous a éclairé sur nos droits et devoirs vis-à-vis de l'environnement don de l'amour de Dieu envers les hommes. De ces enseignements, un défi nous est lancé, c'est celui de protéger nos valeurs traditionnelles.

    En nous inspirant de la Déclaration des Nations Unies sur les peules autochtones, celle-ci nous a conduit à prendre conscience de la nécessité urgente de respecter et de promouvoir les droits intrinsèques des peuples autochtones, qui découlent de leurs structures politiques, économiques et sociales et de leurs cultures, de leur traditions spirituelles, de leur histoire et de leur philosophie, en particulier leur droit à leurs terres, territoire et ressources.

    C'est à ce prix, estimons nous que la protection de l'environnement en droit coutumier congolais peut trouver écho dans le droit positif «  ad hoc », car comme disait Tunc : « L'effort accompli pour connaitre la réalité sociale doit avoir pour corollaire un effort de recherche sur les moyens de la modifier pour l'améliorer »96(*)

    BIBLIOGRAPHIE

    I. DOCUMENTS OFFICIELS

    A. CONVENTIONS INTERNATIONALES

    1. Déclaration des nations Unies sur les Droits des peuples autochtones, New York, nations Unies, 2007

    2. Action 21. Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, Déclaration de principes relatifs aux forêts 1993.

    3. Convention Africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles du 15/09/1968

    B. TEXTES NATIONAUX DE BASE

    1. Constitution de la République démocratique du Congo modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006

    2. Ordonnance n°75-231 du 22 juillet 1975 portant création du ministère de l'environnement in journal officiel, Kinshasa, 1975

    3. Loi n°011/2002 du 29/08/2002 portant Code Forestier, In Journal Officiel , 43ème Année, N° Spécial, Kinshasa, 2002

    4. Loi n°11/009 du 9 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement, In journal officiel, 52e Année, numéro spécial du 16 Juillet 2011.

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    6. Les Codes Thématiques Avocats Verts, Eau et assainissement en RDC, Avocats Africain pour la protection de l'Environnement et la défense des Droits des Communautés locales, tome I, Kinshasa, Avocats vert, s.d

    2. OUVRAGES

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    2. BENOIT XVI, Discours aux membres de l'Assemblée générale de l'organisation de Nations Unies, New York, 18 avril 2008 ; DC 105(2008) pp. 533-537

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    10. PAGEZY H., Le Contexte Magico-religieux de la pêche au Lac Tumba(Zaïre) entre le normal et l'insolite, Communication au Colloque international, les sites sacrées naturels, diversité culturelle et biodiversité, Paris, l'Harmattan, 1998

    11. PRIEURE, M., Droit de l'Environnement, Paris, Dalloz, 1991

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    2. ARTICLES ET CONFERENCES.

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    2. GADOU D.M., Préservation de la biodiversité : Les réponses des Religions Africaines, in Pratiques Culturelles, la sauvegarde et la Conservation de la Biodiversité en Afrique de l'Ouest et du Centre (Acte du séminaire-Atelier de Ouagadougou (Burkina-Faso) du 18 au 21juin 2001, pp. 47-67

    3. GOME G.H., Les Forêts Sacrées en Côte d'Ivoire : La tradition au secours de l'environnement, in Pratiques culturelles, la sauvegarde et la Conservation de la biodiversité en Afrique de l'Ouest et du Centre (Actes du séminaire-Atelier de Ouagadougou (Burkina Faso), du 18 au 21 juin 2001, pp. 33-45

    4. LAPIKA B., La perception du Patrimoine foncier chez les peuples Autochtones, in Revue Africaine des Peuples Autochtones, Kinshasa, CERDAS, 2009, pp. 7-17

    5. LAPIKA B., Savoirs Endogènes et développement durable en Afrique, in Respect de la nature et Développement, Enjeux étiques du développement durable, Actes de la XVIIIème Semaine Philosophique de Kinshasa, Colloque international Co-organisé avec l'ISP de l'UCL du 20 au 24 janvier 2009, Kinshasa, FCK, 2009, pp. 139-147

    6. ONAOTSHO J., L' « Ancien ordre écologique »au creuset de la rationalité traditionnelle africaine, in Respect de la nature et Développement, Enjeux étiques du développement durable, Actes de la XVIIIème Semaine Philosophique de Kinshasa, Colloque international Co-organisé avec l'ISP de l'UCL du 20 au 24 janvier 2009, Kinshasa, FCK,2009, pp. 66-85

    7. NKUANZAKA INZANZA., Les Minorités Pygmées de la RDC face au Code Forestier, in Revue Africaine des peuples Autochtones Vol 1, Kinshasa, CERDAS, 2009, pp. 33-425.

    8. NDJONDJO M., Les institutions Traditionnelles et le Droit Coutumier dans l'organisation politique en Afrique, in Colloque à l'Université Catholique du Congo, organisé par la faculté de droit et Sciences politiques, du 20 au 23 mars 2013, Kinshasa, UCC, 2013

    9. NDJONDJO M., Le droit coutumier africain de la succesion en matière foncière: intérêts économiques et ambiguités législatives, Conférence tenue à l'occasion du Congrès organisé par l'Université de Latran sur la tutela della persona tra consuetudine e diritto positivo in Africa.L'esempio dell'eredità, Roma, 16 avril, 2013

    10. ONAOTSHO J., L' « Ancien ordre écologique »au creuset de la rationalité traditionnelle africaine, in Respect de la nature et Développement, Enjeux étiques du développement durable, Actes de la XVIIIème Semaine Philosophique de Kinshasa, Colloque international Co-organisé avec l'ISP de l'UCL du 20 au 24 janvier 2009, Kinshasa, FCK,2009, pp. 66-85

    11. YEMWENI D et BISAMBU M., Déforestation chez les pygmées Batwa de Bikoro In Revue Africaine des Peuples Autochtones, vol1, Kinshasa, CERDAS, 2009, pp. 19-31

    12. SHAMUANA MABENGA J., La légitimation du projet de production Académique d'un Droit Afro-Africain ,in Légitimation e limite degli ordinameti juridici (XIV colloquio Gluridico internazionale), Città del Vaticano, Lateran University Press, 2012,pp. 737-743

    4. DICTIONNAIRES

    1. CABRILLAC R. et Al., Dictionnaire du Vocabulaire Juridique 2012, Paris, LexisNexis, 2011

    2. CORNU G., Vocabulaire Juridique, Paris, QUADRIGE /PUF, 2001

    3. LE PETIT LAROUSSE ILLUSTRE, Paris, Larousse, 2011

    5. COURS ET MEMOIRES

    1. BINZANGI KAMALANDUA, Cours de notion d'environnement, Cycle de formation doctorale chaire UNESCO, s.d

    2. KALAMBAY L., Droit de l'environnement, syllabus à l'usage des étudiants 1èrè licence environnement, Kinshasa, UNIKIN, sd

    3. BAKANDEJA G., Cours d'initiation au problème de l'environnement, Kinshasa, UCC, 2ème graduat, s.d

    4. KWAMBAMBA T., Cours du Droit coutumier Congolais, UCC, 2ème graduat, 2012-2013, inédit

    5. ZETU ENGOY P., La Méconnaissance du Droit Coutumier Comme Cause du Conflit entre l'Etat, l'Eglise et les autochtones en matière Foncière en RDC, dissertation présentée et soutenue en vue de l'obtention du grade de docteur en Droit canonique, Kinshasa, UCC, 2012

    6. WEBOGRAPHIE

    1. http://fr.wikipedia.org/wiki/bikoro_(territoire) (page consultée le 29.02.2009)

    2. http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/document/DRIPS_fr.pdf (page consultée le 28.04.2013)

    3. http//bch-cbd.naturalsciences.be/guinée/implémentation/d (page consultée le 4.03.2013)

    4.http//bch-cbd.naturalscience.be/guinée/implémentation/d (page consultée le 14.04.2013)

    5. http//www.toupie.org.dictionnaire (page consultée le 20.01.2013)

    6. http//www.Lebrogeographe.centerblog.net (page consultée le 19.01.2013)

    7. htpp://hdr.undp.org/fr/devhumain/liens (page consultée le 3.03.2013)

    8. http//fr.wikipedia.org/wiki/sommet_de_la_terre (page consultée le 29.03.2013)

    9. http//www.fr.wikipedia.org/wiki/droit de l'environnement (page consultée le 20.01.2013)

    TABLE DES MATIERES

    EPIGRAPHE .....................................................................................................................................................I

    DEDICACE.........................................................................................................................................................II

    AVANT PROPOS.............................................................................................................................................III

    SIGLES ET ABREVIATIONS.............................................................................................................................IV

    INTRODUCTION GENERALE 1

    01. POSITION DU PROBLEME 1

    02. INTERET ET ACTUALITE DU TRAVAIL 2

    03. METHODOLOGIE DU TRAVAIL 3

    04. DIVISION DU TRAVAIL 4

    CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR L'ENVIRONNEMENT 5

    Section1 : APPROCHE CONCEPTUELLE 5

    §1. DEFINITION DE L'ENVIRONNEMENT 5

    A. Au sens strict 5

    B. Au sens large 5

    §2.PORTEE DE L'ENVIRONNEMENT 6

    A. Connaitre et comprendre l'Environnement 6

    A .1. L'homme dans l'Environnement : quelques principes et tâches 7

    a. Des principes écologiques 8

    b. Des principes de bon sens 8

    c. Des tâches 9

    B. L'environnement humain 11

    C. Environnement forestier 11

    D. L'environnement maritime 12

    E. Pourquoi faut-il protéger l'Environnement ? 12

    F. Fondement de la protection de l'Environnement 13

    G. Les problèmes actuels de l'environnement 14

    Section2. LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT 15

    §1. CONSIDERATIONS GENERALES 15

    A. Définition et fondement du Droit de l'Environnement 15

    §2. LES SOURCES DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT 16

    1. La constitution 16

    2. Les traités et accords internationaux 17

    3. Les lois et règlements 20

    4. Coutume 21

    §3. PRATIQUE DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT 23

    DEUXIEME CHAPITRE : L'ENVIRONNEMENT EN DROIT COUTUMIER CONGOLAIS 26

    Section1. DU FONDEMENTS DE LA PROPRIETE FONCIERE-FORESTIERE 26

    §1. Fondement religieux 26

    § 2. Fondement politique 28

    § 3. Fondement Socio-économique 28

    Section2. DE STRATEGIES DE PROTECTION DE LA BIODIVERSITE ET DE L'ENVIRONNEMENT DANS LA SOCIETE TRADITIONNELLE CONGOLAISE 29

    Section3. DU CODE FORESTIER CONGOLAIS ET LA QUESTION DES PYGMEES 34

    §1. Brève présentation du Code forestier congolais 34

    §2. DE LA PLACE RESERVEE AUX PYGMEES DANS LE CODE FORESTIER CONGOLAIS 35

    §3. DE LA DEFORESTATION CHEZ LES PYGMEES BATWA DE BIKORO 37

    CHAPITRE TROISIEME : DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR LES PYGMEES DE LA PROVINCE DE L'EQUATEUR 42

    Section 1 : DU CADRE TERMINOLOGIQUE ET ESPACE OCCUPE PAR LES PYGMEES 42

    §1. DU CADRE TERMINOLOGIQUE 42

    §2. DE L'ESPACE, DU TERRITOIRE ET DE LOCALISATION DES PYGMEES EN RDC 43

    § 3 : GESTION DU PATRIMOINE FONCIER- FORRESTIER PAR LES PYGMEES BATWA DE L'EQUATEUR 44

    1. LE PATRIMOINE FONCIER 44

    Section 2 : PERSPECTIVES D'AVENIR 47

    §1. L'INTEGRATION DES PRATIQUES TRADITIONNELLES DANS LA GESTION 48

    NATIONALE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA BIODIVERSITE 48

    § 2. LA MISE EN PRATIQUE DES RECOMMANDATIONS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ET DE L'ENSEIGNEMENT DU MAGISTERE DE L'EGLISE CATHOLIQUE 49

    CONCLUSION GENERALE 52

    BIBLIOGRAPHIE 54

    TABLE DES MATIERES 59

    * 1 Constitution du 18 février 2006

    * 2 Loi n° 011/2002 du 29 Août 2002 portant code forestier.

    * 3 .SHAMUANA MABENGA j., La légitimation du projet de production académique d'un droit afro-africain in Legittimazione e limite degli ordinamenti juridici (XIV Colloquio GIuridico internazionale), Città del Vaticano, Lateran University Press, 2012, p. 740

    * 4 LE PETIT LAROUSSE ILLUSTRE, Paris, Larousse, 2011, p.375

    * 5 http//www.toupie.org.dictionnaire (page consultée le 20 janvier 2013).

    * 6 ibidem

    * 7http//www.lebrogeographe.centerblog.net (page consultée le 19 janvier 2013)

    * 8 ibidem

    * 9 BINZANGI L., Cours de Notions de l'Environnement, UPEN, 2009, inédit

    * 10 KALAMBAY L., Droit de l'Environnement, syllabus à l'usage des étudiants de 1ère Licence Environnement, Kinshasa, 2006, inédit

    * 11 BINZANGI L., op.cit, p.36

    * 12ALLEGRE C., Economiser la planète, paris, fayard, 1990, p.384, cité par Lambert BINZANGI, Connaitre et Comprendre l'Environnement, une nécessité pour sa gestion Rationnelle et pour le développement durable, In Respect de la nature et développement, Enjeux éthiques du développement durable ,Actes de la XVIIIème Semaine Philosophique de Kinshasa, Colloque international Co-organisé avec l'ISP de L'ULC du 20 au24 janvier 2009 , Facultés Catholiques de Kinshasa, 2009 ,p. 36

    * 13 Sylver et Defries., Une Planète, Un avenir, cité par BINZANGI L., op.cit, p. 36

    * 14 C'est le titre de l'ouvrage de Skrotzky , La nature n'en peut plus , cité par BINZANGI L., op.cit.,p. 36

    * 15 C'est le titre de l'Ouvrage de Barry Commorer, Quelle terre laisserons -nous à nos enfants, Paris, Seuil, 1969

    * 16 COMMORER B., Quelle terre laisserons-nous à nos enfants ?, Paris, Seuil, 1969, p. 54

    * 17 BINZANGI L., op.cit, p. 36

    * 18 BINZANGI L., op.cit p. 45

    * 19 Ibidem

    * 20 http://hdr.undp.org/fr/devhumain/liens/(page consultée le 03 /03/2013)

    * 21Article 1er al.1 du Code forestier de la R.D.C., in journal Officiel, Kinshasa 31 /08/2002

    * 22BINZANGI L., op.cit p. 55

    * 23 BAKANDEJA G., Cours d'initiation au problème de l'environnement , U.C.C, 2ème graduat, 2012-2013, inédit

    * 24BINZANGI.L.,op.cit,p.59

    * 25 http://fr.wikipedia.org/wiki/sommet_de_la_terre (page consultée le 29/03/2013)

    * 26 http//www.fr.wikipedia.org/wiki/droit de l'environnement (page consultée le 20 janvier 2013)

    * 27 DESPAX M., cité par PRIEUR., Le Droit de l'Environnement, Paris, Dalloz, 1991, p. 53

    * 28 SAVY R., cité par PRIEUR., op.cit, p. 54

    * 29 CABRILLAC R et Al., Dictionnaire du vocabulaire juridique 2012, Paris, LexisNexis, 2011, p. 454

    * 30Exposée de motif de la Loi du 09 juillet n°11-009 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement, in journal officiel, Kinshasa, 16 juillet 2011

    * 31 KALAMBAY L., Droit de l'Environnement syllabus à l'usage des étudiants L1 environnement, Unikin, 2006

    * 32 CABRILLAC R et Al., Dictionnaire du vocabulaire juridique 2012, Paris, Lexisnexis, 2011, p. 476

    * 33 http://bch-cbd.naturalsciences.be/guineé/implementation/d (page consultée le 14/04/2013)

    * 34 http:/bch-cbd.naturalsciences.be/guinée/implémentation/d (page consultée le 14/04/2013)

    * 35 ibidem

    * 36 http:/bch-cbd.naturalsciences.be/guinée/implémentation/d (page consultée le 14/04/2013)

    * 37 ibidem

    * 38 http://bch-cbd.naturalsciences.be/guinée/implementation/d (page consultée le 14/04/2013)

    * 39 http://bch-cbd.naturalsciences.be/guinée/implementation/d (page consultée le 14/04/2013)

    * 40 Les codes thématiques Avocats verts, Eau et Assainissement en République Démocratique du Congo, Tome I, Kinshasa, Avocats verts, s.d, p. 266

    * 41 ibidem

    * 42 http://bch-cbd.naturalsciences.be/guinée/implementation/d (page consultée le 4/03/2013)

    * 43 ibidem

    * 44 ibidem

    * 45ibidem

    * 46KALAMBAY L.., op.cit., p. 38

    * 47 KALAMBAY L.., op cit., p. 26

    * 48 KWAMBAMBA T., Cours du droit coutumier congolais, U.C.C, 2ème graduat, 2012-2013, inédit

    * 49 NDJONDJO M., Les institutions Traditionnelles et le Droit coutumier dans l'organisation politique en Afrique, In Colloque à l'Université Catholique du Congo, organisé par la faculté de droit et sciences politiques, du 20 au 23 mars 2012 , inédit

    * 50 ONAOTSHO J., L' « 'Ancien ordre Ecologique » Au creuset de la Rationalité traditionnelle Africaine p.76 In Respect de la Nature et Développement, Enjeux étiques du développement durable, Actes de la XVIIIème Semaine Philosophique de Kinshasa. Colloque international Co-organisé avec l'ISP de L'ULC du 20 au24 janvier 2009, Facultés Catholiques de Kinshasa, 2009

    * 51 Ibidem

    * 52 ONAOTSHO J., op.cit, p. 78

    * 53 Ordonnance n°75-231 du 22 juillet 1975 portant création du ministère de l'environnement in journal officiel, Kinshasa, 1975

    * 54 ibidem

    * 55 Ministère de l'environnement, plan national d'action environnemental-Etat actuel de l'environnement au Zaïre, Kinshasa, 1996

    * 56 ibidem

    * 57 NGOMA NGANDU, L'Initiation chez le Kongo, Kinshasa, PUZ, 1988, p.56

    * 58 NGOMA NGANDU., Op.cit., p. 54

    * 59 RANJOANA R., Le Concept de propriété en droit foncier de Madagascar, Etude de sociologie juridique, Paris, Ed. CUJAS, 1967

    * 60 NDJONDJO M., Le droit coutumier africain de la succesion en matière foncière: intérêts économiques et ambiguités législatives, Conférence tenue à l'occasion du Congrès organisé par l'Université de Latran sur la tutela della persona tra consuetudine e diritto positivo in Africa.L'esempio dell'eredità, Roma, 16 avril,2013 (inedit)

    * 61 Cf. NDJONDJO M., C.C

    * 62 ibidem

    * 63 NGOMA NGANDU., op.cit, p. 67

    * 64 ONAOTHO J., op.cit, p. 78

    * 65 MEMEL F., Rapport sur la civilisation animiste, colloque sur les religions, Paris, présence Africaine, p. 31

    * 66 MEMEL F., op.cit, p. 31

    * 67 GUERRY V., La vie quotidienne dans un village Baoulé, cité par GADOU D.M., Préservation de la Biodiversité : Les réponses des Religions Africaines In Pratiques culturelles, la sauvegarde et la conservation de la biodiversité en Afrique de l'Ouest et du centre (Acte du séminaire-Atelier de Ouagadougou (Burkina-Faso) du 18 au21 juin 2001, Burkina-Faso, Zoom, 2001, p. 57

    * 68 IBO J., La gestion Coutumière de l'environnement en cote d'Ivoire, cité par GADOU D.M., op.cit, p. 57

    * 69 LAPIKA B., Savoirs Endogènes et développement durable en Afrique, In Respect de la nature et le développement, Enjeux éthiques du développement durable, Acte de la XVIIIème Semaine philosophique de Kinshasa, Colloque international Co-organisé avec l'ISP de l'UCL Du 20 au24 janvier 2009, Kinshasa, FCK, 2009, p. 145-146

    * 70 GOME G.H., Les forêts sacrées en cote d'Ivoire : La tradition au secours de l'environnement In Pratiques culturelles, la sauvegarde et la conservation de la biodiversité en Afrique de l'Ouest et du centre (Actes du Séminaire-Atelier de Ouagadougou (Burkina Faso), du 18 au 21 juin 2001, Burkina-Faso, Zoom, p. 42

    * 70 NKUANZAKA I., Les Minorités Pygmées de la RDC face au code Forestier In Revue Africaine des peuples Autochtones vol 1, Kinshasa, CERDAS, 2009, p. 39

    * 71 YEMWENI D. et BISAMBU., Déforestation chez les Pygmées BATWA de BIKORO, in Revue Africaine des peuples Autochtones, vol1, Kinshasa, CERDAS, 2009, p. 22

    * 72 http://fr.wikipedia.org/wiki/Bikoro_(territoire) (23 février 2009)

    * 73 Banque Mondiale, Etude d'impact social et environnement du fonds commun multi bailleurs et du don de l'IDA dans le cadre du programme national forêts et conservation de la nature, cadre politique pour le peuples autochtone, cité par YEMWENI D.et BISAMBU M., Déforestation chez les pygmées Batwa de Bikoro In Revue Africaine des Peuples Autochtones, vol 1, Kinshasa, CERDAS, 2009, p. 23

    * 74 YEMWENI D. et BISAMBU M., op cit, p. 24

    * 75 Entretien avec John BENANI, le 8 juillet 2008, par YEMWENI D .et BISAMBU M., op cit, p. 28

    * 76 BAHUCHET S., Les pygmées d'aujourd'hui en Afrique Centrale, in Journal des Africanistes, tome 1, Paris, l'harmattan, 1992, p. 47

    * 77Cf. JEROME L., Les pygmées Batwa de la Région des Grands Lacs, Londres, Minority Right Group, 2001, p. 75

    * 78Cf. J.VANSINA., Introduction à l'ethnologie du Congo, Bruxelles, Crise, 1966, p. 52

    * 79 NKUANZAKA I., Les Minorités Pygmées de la RDC face au Code Forestier, in Revue Africaine des peuples Autochtones, Vol 1, Kinshasa, CERDAS, 2009, p. 35

    * 80 http://civilisation.revuues.org/index1592.htm (page consultée le 14/avril/2013)

    * 81Cf. LAVIGNE D. et al. , Sécurisation des droits fonciers délégués en Afrique de l'Ouest, Paris, Gret, 2001, p. 43

    * 82 CORNU G., Vocabulaire juridique, paris, QUADRIGE/PUF, 2011, p. 738

    * 83 Cf. ELSHOUT P., Les Batwa des Ekonda.Musée Royal de l'Afrique Centrale, Belgique, Tervuren, 1963, p. 32

    * 84 ESALE NOWA, est chef coutumier des Batwa résidant à Kinshasa, il effectue chaque année des voyages dans son terroir pour être en communion avec les autres Nkumu des Batwa.Il habite le quartier Pakadjuma dans la Commune de Limete, 1ère rue.

    * 85 Cf. PAGEZY H., Aspects Psychoculturels de l'exploitation des ressources naturelles dans la région du lac Tumba(zaïre)In A. Froment, I.de Garine, C.Binam BikoÏ etJ.F.Loung, Bien manger et bien vivre Anthropologie alimentaire et développement en Afrique intertropicale :du biologie au social, Paris, l'Harmattan/OSTOM, 1996, p. 36

    * 86Cf. PAGEZY H., Le contexte magico religieux de la pêche au lac Tumba(Zaïre) entre le normal et l'insolite. Communication au colloque international. Les sites sacrées naturels, diversité culturelle et biodiversité, Paris, UNESCO, 1998 p. 4

    * 87 Notre entretien à Kinshasa avec Monsieur André BOYIKA, le 20/avril/2013, il est un enquêté du CERDAS à l'UNIKIN.

    * 88 Déclaration de Nations Unies sur les droits des peuples autochtone, NewYork, Nations Unies, 2007

    * 89 BENOIT XVI, Encyclique Caritas in Veritate, Cité du Vatican, Liberia Vaticana, 2009, n° 48

    * 90 Héraclite d'Ephèse (Ephèse 535 av. J-C environ-475 av. J-C environ) cité par Benoit XVI, op.cit, n°48

    * 91 BENOIT XVI, Op.cit., p. n°50

    * 92 BENOIT XVI, Discours aux membres de l'Assemblée Générale de l'organisation des nations Unies, New York, 18 avril 2008 ; DC 105(2008) pp. 533-537

    * 93 http//www.un.org/esa/socdev/unpfii/documen/DRIPS_fr.pdf (page consultée le 28/04/2013)

    * 94Cf. NDJONDJO M., C.C

    * 95 ZETU ENGOY P., La méconnaissance du Droit Coutumier comme cause du conflit entre l'Etat, l'Eglise et les autochtones en matière Foncière en RDC, dissertation présentée et soutenue en vue de l'obtention du grade de docteur en Droit canonique, Kinshasa, UCC,2012, p. 425

    * 96 A.TUNC., Sortir du néolithiques, Recherche et enseignement dans la faculté de Droit, cité par ZETU P. , La méconnaissance du droit coutumier comme cause du conflit entre l'Etat, l'Eglise et les autochtones en matière foncière en RDC, Dissertation présentée et soutenue en vue de l'obtention du grade de Docteur en Droit Canonique, Kinshasa, UCC, 2013, p. 433






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