CONCLUSION
La crise malienne qui a débuté par une
rébellion touareg au Nord, a par la suite occasionnée le
renversement du Président Amadou Toumani TOURE et
à la prise du pouvoir, au petit matin du 22 mars 20 12, par le capitaine
SANOGO, président du Comité National de
Redressement pour la Démocratie et la Restauration de l`Etat (CNRDRE) et
a favorisé la déclaration de l'indépendance d'Azawad,
faite arbitrairement et unilatéralement le 6 Avril de la même
année par les rebelles du Mouvement National de Libération de
l'Azawad (MNLA).
La détérioration de la situation politique et
militaire au Mali et dans le Sahel a une fois de plus mis à
l'épreuve les mécanismes régionaux et continentaux de
prévention, de gestion et de règlement des conflits.
Le Mali a vécu une période très
bouleversante, qui a aboutit à un processus de paix engagé entre
le gouvernement de transition, la CEDEAO, l'UA, l'ONU et les autres partenaires
à travers la médiation burkinabè, et s'est soldé
aux élections présidentielles du 28 juillet et 11 août
2013.
La situation très préoccupante de
l'intégrité territoriale du Mali et la question du retour
à l'ordre constitutionnel, ont favorisé l'action diplomatique en
vue du règlement de cette crise malienne. Ainsi, s'est tenu le sommet
extraordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le 27 mars 2012
à Abidjan, en Côte d'Ivoire et a aboutit à la
médiation burkinabè et a été
précédée d'autres initiatives diplomatiques telles que
celles de la France, de l'Algérie, du Tchad etc.
Le 12 décembre 2013, une résolution a
été prise au Conseil de Sécurité des Nations Unies
pour juguler cette crise. Il s'agit de la résolution 2085 mettant en
place une Mission Internationale de Soutien au Mali sous conduite
africaine(MISMA). Elle a été succédée par la
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la
stabilisation au Mali (MINUSMA), crée par la résolution 2100 du
Conseil de sécurité dans le même esprit que la
précédente.
Ces Missions internationales de soutien au Mali sous conduite
africaine(MISMA) et la Mission multidimensionnelle intégrée des
Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) attirent l'attention de
plus d'un observateur et analyste de la vie internationale et africaine. En
effet, ce sont les plus grandes missions déployées en Afrique et
ayant, en sus, la particularité d'être l'oeuvre conjointe de
l'ONU, l'UA et la CEDEAO.
C'est, entre autres, ces raisons qui ont motivé le
choix de cette étude, qui est intitulée : La
gestion de la crise malienne
La crise malienne est due aux causes démographiques. En
effet, la population du Mali est confrontée à un délicat
problème de cohabitation des différentes ethnies et races qui la
composent. L'opposition racio-culturelle, notamment entre touareg et autres
races, est accentuée par les velléités dominatrices des
ces derniers.
La crise malienne se justifie surtout par le fait qu'elle est
l'émanation du printemps arabe, qui depuis 2011 a secoué le
Maghreb plus précisément la Tunisie, la Lybie, l'Algérie,
un grand nombre des touaregs et terroristes qui vivaient dans ces pays ont
été chassé. D'où ils ont trouvé refuge au
Nord-mali, en pratiquant des activités illicites.
De même, la crise malienne est le résultat de
l'abandon économique de la périphérie (surtout le Nord)
par le centre. Car le processus de développement n'a pas
été positif des régions du Nord.
Les enjeux géopolitiques, sécuritaires,
stratégiques, humanitaires et économiques sont également
les déterminants de la crise malienne. Il s'agit pour le gouvernement de
transition malienne, les organisations internationales et autres partenaires
(la France, l'Algérie etc.) dans la crise malienne, de défendre
l'intégrité territoriale et l'unité nationale, pour le
gouvernement de transition, d'imposer l'autorité de l'Etat sur tout le
territoire malien et de chasser militairement les mouvements rebelles et
terroristes du Nord-mali. Pour les putschistes, il faut parvenir à un
partage équitable des pouvoirs et des richesses.
Le Mali constitue le maillon faible dans la lutte contre le
terrorisme au sahel. Donc, l'intervention Française était
effective par rapport à la politique internationale de lutte contre le
terrorisme. Il faut noter que la France a aussi d'intérêts
économiques dans le domaine de l'exploitation de l'uranium.
Quant aux organisations internationales telles que la CEDEAO,
l'UA et l'ONU, elles se préoccupent du maintien de la paix et de la
sécurité, ainsi que du respect du droit international
humanitaire et des droits de l'homme au Mali.
La gestion de crise malienne entre les organisations
internationales repose sur les mécanismes et les organes de ces trois
organisations. Autrement dit, il s'agit des normes et organes prévus
dans les textes constitutifs et les actes de ces organisations. L'essentiel de
ce partenariat est consigné dans la Charte des Nations unies, notamment
le chapitre VI qui s'intéresse aux règlements pacifiques
des différends, le chapitre VII qui prône l'action à
entreprendre par les Nations Unies en cas de menace contre la paix, de rupture
de la paix et d'acte d'agression et le chapitre VIII qui met l'accent sur les
accords régionaux comme instrument d'accompagnement de l'action
onusienne.
C'est sur la base de ces dispositions que l'ONU, notamment le
Conseil de sécurité, a apporté son assistance diplomatique
aux initiatives de l'Union africaine et de la CEDEAO dans la crise malienne que
sont la MISMA/MUNISMA.
Cette gestion commune entre la CEDEAO, l'UA et l'ONU se
traduit par l'adoption des résolutions, pour entériner les
décisions de la CEDEAO, de l'UA ou instruire ces organisations
africaines, si ce n'est de condamner certains comportements des
belligérants ou de prendre des sanctions « sans effet
réel » à leur encontre.
Du fait de son mandat qui l'autorise à
déployer sous conduite africaine une Mission internationale de soutien
au Mali pour une période initiale d'une année, comme
prévue dans la résolution 2085, la MISMA est relayée par
la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la
stabilisation au Mali(MINUSMA) le 1er juillet 2013.
La MINUSMA a pour mandat de stabiliser la situation dans les
principales agglomérations et de contribuer au rétablissement de
l'autorité de l'État dans tout le pays, de contribuer à
l'application de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue
national et le processus électoral, de protéger des civils et le
personnel des Nations Unies, de promouvoir et défendre des droits de
l'homme, de soutenir l'action humanitaire, d'appuyer à la sauvegarde du
patrimoine culturel et agit en faveur de la justice nationale et
internationale.
La MINUSMA a fait beaucoup d'efforts dans les domaines de la
formation, surtout des militaires, et de réalisation des projets
développement.
Cependant, la MINUSMA n'a pas encore réussi à
stabiliser la situation sécuritaire, comme en témoignage le
nombre toujours croissant des victimes. De même, la situation reste
très préoccupante.
Au regard des actions menées par la CEDEAO, grâce
à l'assistance de l'Union Africaine et de l'Organisation des Nations
Unies et des actions quelques partenaires étatiques dans la cadre de la
MISNUMA, il sied d'affirmer l'effectivité de la corrélation entre
ces trois organisations internationales dans la gestion de la crise
malienne.
Par ailleurs, il convient de dire que ce partenariat n'est pas
sans reproche. Puisque, au-delà des normes et des structures
convenables qui la sous-tendent, la corrélation CEDEAO-UA-ONU sur la
crise malienne souffre des faibles capacités techniques et
logistiques-surtout de la part de l'Union Africaine-de l'absence d'une
stratégie en amont, des financements insuffisants et peu sûrs.
Enfin, le maintien de la médiation burkinabè
jusqu'à la période post électorale comme prévu dans
l' « Accord de Ouagadougou »
est une recommandation qui doit se dégager.
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