UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
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ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
ET DE MAGISTRATURE
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DEPARTEMENT DES CARRIERES DIPLOMATIQUES
(D.C.D.)
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Travail*Humanité*Progrès
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![]() ![](La-gestion-de-la-crise-malienne-du-22-mars-20122.png)
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LA GESTION DE LA CRISE MALIENNE du 22 mars 2012
MEMOIRE
POUR L'OBTENTION DU BREVET DE L'ECOLE
NATIONALE
D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
Présenté et soutenu publiquement
par :
Cham Riphat Prince
MATSIONA KINKOULOU
Cycle : Moyen
Supérieur
Filière : Diplomatie
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Sous la direction de:
Alfred Jean Aimé LELO,
Docteur en Droit International de
Développement, formateur à l'ENAM
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Année Académique 2012-2013
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IN MEMORIAM
De mon père KINKOULOU Jean
Marie et de ma mère KOUYOKILA
Pierrette, pour m'avoir donné la vie.
DEDICACE
Je dédie ce travail, fruit de mes trois années de
formation à l'Ecole Nationale de l'Administration et Magistrature
à:
ü Mon tutrice Françoise
MATOUNGA pour avoir mis toute son énergie
à mon éducation et pour son soutien durant toutes mes
études.
ü Mes oncles Raoul KOUYOKILA et
Maurice MIAFOUNA pour leurs soutien et leurs nobles
conseils.
ü Mon frère Fraznel Robardin Stavely
KOUYOKILA pour son soutien indéfectible.
En témoignage de mon profond attachement.
ü Et à tous ceux dont les noms n'ont pas
été cités ici, merci pour tout.
REMERCIEMENTS
Nul ne saurait se suffire pour arriver à rédiger
une oeuvre, à en donner un sens et en attribuer une valeur s'il n'est
pas assisté. A ce titre, il serait ingrat pour nous de garder silence
devant tout ceux-là qui ont, en amont ou en aval, contribué
à l'aboutissement de ce travail.
De prime à bord, je tiens à témoigner ma
très sincère reconnaissance envers mon directeur de
mémoire, Monsieur Alfred
LELO, Docteur en Droit International de
Développement, formateur à l'ENAM, à Monsieur
juste ABIRA GALEBAY, Docteur en Droit,
diplômé en sciences politiques et formateur à l'ENAM. Je ne
saurais trop les remercier pour la confiance qu'ils m'ont accordée.
Je tiens également à adresser mes remerciements
et mes hommages les plus déférents au corps professoral et aux
autorités académiques de l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature pour la formation sans commune mesure ; Monsieur
Vincent ITOUA, Directeur de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM) ; Monsieur Guy
MEBIAMA, Secrétaire académique, à
Monsieur Younas MALONGA Chef de
département des carrières diplomatiques, pour une reconnaissance
dans la durée, non figée à présent par des phrases
laissées sur le papier
Diverses aides m'ont également permis de mener à
bien ce travail. Aussi, j'adresse mes remerciements les plus sincères
à Monsieur Adrien TSIOULA, à Ludovic MASSAMBA
et à Monsieur Stany Cédric
M'VIRI, ainsi qu'à ceux qui ont
préféré garder l'anonymat.
Enfin, à vous mes frères et soeurs
LIYO Stévaincia Bavesh, WALONGOUA BABOTE Oneille, KLOUM Marina
Rhode Colombe, GOMA Destin Keiston, MIAFOUNA Rev Marel, merci
aussi pour votre soutien ainsi que la patience dont vous avez fait preuve lors
de la rédaction de cet ouvrage. Je n'oublie pas de remercier mes amis,
compagnons de lutte et tous les miens, AKOUASSIKA Jean louis,
NGATALI Félix schime, MOHONDIABEKA Gisèle, YENGO Madeleine,
ONGOMA Sabine, LINGUENDZE MOKONDI Belfride, GOMA MADOUNGA George Christelle,
APENANGA Romely Trésor Divin.
J'y associe Monsieur NGAYOUMA Blanchard
et madame NGAYOUMA APENDI
Guilaine.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFISMA : African-led International Support
Mission to Mali, (MISMA, en français)
AQMI : Al-Qaïda au Maghreb
Islamique
AOF : Afrique Occidentale
Français
CBI : Crise de Basse Intensité.
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CFI : Crise de Forte Intensité
CNRDRE : Comité National de
Redressement pour la Démocratie et la Restauration de l`Etat
CONOPS : Concept d'Opération de la
Force de Stabilisation
CPCC : Cadre de Prévention des
Conflits de la Communauté des Etats de l'Africaine l'Ouest
CPS : Conseil de Paix et de
Sécurité
CSNU : Conseil de Sécurité
des Nations Unies
DGSSIE : Direction Générale
des Services de Sécurités des Institutions de l'État
ECOMOG: Groupe de Contrôle du
Cessez-le-feu de la CEDEAO
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et
de Magistrature
FATIM : Forces Armées Tchadiennes
d'intervention au Mali
FDSM : Forces de défense et de
sécurité du Mali
GIA : Groupe Islamiste Armé
GSPC : Groupe Salafiste pour la
Prédication et le Combat
HCR : Haut Commissariat des
Refugiés
HCUA : Haut Conseil pour l'unité de
l'Azawad
MINUSMA : Mission Multidimensionnelle
Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
MISMA : Mission Internationale de Soutien
au Mali sous conduite africaine
MNLA : Mouvement National de
Libération de l'Azawad
MTNM : Mouvement Touareg du Nord-Mali
MPA : Mouvement Populaire de l'Azawad
MUJAO : Mouvement pour l'Unicité et
le Jihad en Afrique de l'Ouest
ONU : Organisation des Nations Unies
OTAN : Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
UA : Union Africaine
SOMMAIRE
Pages
Sommaire
|
|
Introduction...........................................................................................
|
7
|
Ière Partie : Les origines de la
crise malienne du 22 mars 2012.............................
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15
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Chapitre I : Les fondements de la crise malienne
de 2012.......................................
|
16
|
Section I : Les
fondements lointains..................................................
|
16
|
Section II : Les fondements
proches...................................................
|
24
|
Chapitre II : Les protagonistes et leurs
revendications...........................................
|
28
|
Section I : Les
putschistes et les autres protagonistes................................
|
28
|
Section II : Les
revendications des protagonistes....................................
|
38
|
IIème Partie : Les Institutions de
gestion de la crise malienne, l'action concertée des Organisations
Internationales et des quelques acteurs
étatiques.........................
|
44
|
Chapitre I : Mécanismes juridiques et
organes de gestion de la crise malienne.............
|
45
|
Section I : Les
mécanismes juridiques sous-régionaux, régionaux et
internationaux.........................................................................................
|
45
|
Section II : Les organes
chargés de gestion de la crise malienne..................
|
57
|
Chapitre II : L'action des partenaires étatiques et
l'action concertée des Organisations Internationales dans la gestion de
la crise malienne..............................................
|
69
|
Section I : L'action
de quelques partenaires étatiques dans la gestion de cette
crise......................................................................................................
|
69
|
Section II : L'action
concertée des organisations internationales.....................
|
72
|
Conclusion.............................................................................................
|
79
|
Bibliographie..........................................................................................
|
84
|
Table des
matières....................................................................................
|
88
|
Annexes................................................................................................
|
91
|
INTRODUCTION
L'Afrique est un continent crisogène. Les nombreuses
crises qui y ont éclaté, ont des fondements politiques.
Pourtant, la décolonisation avait semblé
annoncer un univers partagé, un monde fini, une coexistence
définitive des souverainetés les unes cotés des autres.
Aujourd'hui, en revanche, il semble que dans plusieurs régions de
l'Afrique, les Etats ont des difficultés à remplir leurs
missions.
De l'Afrique de l'Ouest, en Afrique centrale, de l'Afrique du
Nord en Afrique de l'Est, les revendications identitaires, politiques,
économiques sont récurrentes. Parallèlement, à ces
crispations identitaires, l'extrémisme islamique et le terrorisme
conduisent à effacer les frontières.
De ce fait, l'évolution spécifique de ces
conflits en Afrique, au regard de la situation dans la bande
sahélo-saharienne et dans la région des Grands Lacs, conduit
à penser à un régionalisme conflictuel de nature
transfrontalière ou transétatique1(*).
S'inscrivant dans la catégorie de ces conflits, la
crise malienne issue du putsch orchestré par le capitaine
Amadou Haya SANOGO et ses pairs le 22 mars 2012 et de la
déclaration de l'indépendance d'Azawad, faite arbitrairement et
unilatéralement le 6 Avril de la même année par les
rebelles du Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA), est
l'une des formes de conquête de pouvoir du XXIe
siècle.
La crise malienne de 2012 s'est avérée
dramatique et complexe au regard de la multiplicité des acteurs.
Cette crise interne, est un conflit de sécession, de
partage de pouvoir ,de mauvaise gouvernance et d'intégrisme religieux
dont les principaux protagonistes sont outre le pouvoir et une fraction de
l'armée malienne, les mouvements sécessionnistes et
terroristes : le MNLA, l'Al-Qaïda au Maghreb islamique
(AQMI), Ansar Eddine, le Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en
Afrique de l'Ouest (MUJAO). La gestion de cette crise s'est
avérée impossible à l'interne c'est-à-dire au plan
national car les institutions républicaines maliennes sont encore
fragiles. C'est à cela que s'est fondée l'implication de certains
Etats et organisations internationales dans la gestion de celle-ci, parce
qu'elle constitue une menace pour la paix et la sécurité
internationale. Autrement dit, la gestion de cette crise revient aux
organisations internationales et à l'apport des certains acteurs
étatiques.
Pour arriver à cette solution, il a fallu que la CEDEAO
adopte des sanctions diplomatiques et financières strictes isolant le
Mali, pays déjà enclavé, le privant de toute marge de
manoeuvre financière. Le sommet extraordinaire tenu à Dakar (au
Sénégal), le 2 avril 2012, a décidé de mettre en
exécution ces sanctions.
Le 15 avril 2012, après la démission du
président renversé Amadou TOUMANI TOURE
adressée au médiateur de la CEDEAO, le Président
de l'Assemblée nationale, Dioncounda TRAORE,
prête serment comme nouveau Président de la République par
intérim, comme le prescrit la constitution malienne du 12 janvier
19922(*). Deux jours plus
tard, s'ouvre à Ouagadougou, la capitale burkinabè, des
pourparlers entre les différentes parties concernées pour
désigner un premier ministre consensuel et définir de
façon exhaustive les modalités de la transition, dans sa
durée.
Parallèlement à cette démarche de
conciliation, la CEDEAO a réuni à Abidjan, en Côte
d'Ivoire, les chefs d'état-major des armées des Etats de la zone,
pour étudier l'option militaire à mettre en oeuvre en cas de
refus des rebelles touaregs de déposer les armes. Une force
sous-régionale de 3 000 hommes n'attendait plus que la
définition de son mandat, tandis que la question des moyens logistiques
à déployer n'était pas définitivement
réglée3(*).
L'Union africaine a également joué un rôle
important car en condamnant fermement le coup d'Etat, tout comme la
rébellion du Nord, et en suspendant le Mali de sa qualité de
membre, elle a contribué à ramener les putschistes à la
raison4(*).
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a
adopté le lundi 9 avril 2012, un texte reconnaissant l'accord cadre
entre la CEDEAO et les mutins. Le Conseil a rejeté toute
déclaration d'indépendance par les rebelles et a condamné
l'enlèvement des diplomates algériens à Gao et a reconnu
les efforts de la CEDEAO pour explorer toutes les options visant à
rétablir l'intégrité territoriale et l'unité du
Mali.
Cette étude se focalise essentiellement sur la gestion
commune, par la CEDEAO, l'UA, l'ONU et par quelques acteurs étatiques.
Ainsi, ce mémoire est intitulé :
«La gestion de la crise malienne du 22 mars
2012 ».
Le Mali est un sujet de droit international et est membre de
la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest(CEDEAO), de
l'Union Africaine (UA), de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et d'autres
organisations internationales. Cependant, le Mali ne connait pas de
stabilité institutionnelle depuis son indépendance.
L'instabilité politique occasionnée par le coup d'Etat du 22 mars
2012 parait la plus complexe.
Le choix de notre thème se justifie parce que, cette
crise permet de comprendre les mécanismes de règlement communs
et spécifiques de crises de la CEDEAO, l'UA et de l'ONU, ainsi que leur
mise en oeuvre. Aussi, nous voulons apporter une approche à
l'édification de la gestion des crises latentes et intermittentes
actuelles qui secouent le continent africain. Enfin, parce que la crise
malienne a mobilisé les missions de paix MISMA/MINUSMA.
Le thème de recherche retenu comporte un concept
très capital qu'il y a eu lieu d'éclairer. C'est le mot:
crise.
Madeleine GRAWITZ entend par crise
« la modification brutale d'un
équilibre »5(*)
La crise politique nous est définit par le vocabulaire
juridique, comme : « La situation troublée
(souvent conflictuelle) qui, en raison de sa gravité, justifie des
mesures d'exceptions comme état d'urgence, la guerre, le conflit,
l'état de nécessité, l'état de
siège »6(*)
La crise est « une étape grave dans la vie
d'un Etat ». Elle peut-être, « une crise
institutionnelle » qui peut aboutir à un changement de
constitution et « une crise de régime » qui
peut aboutir à une alternance au pouvoir. Il est important de
préciser que la forme la plus bouleversante de crise politique est
« la révolution ».
On appelle crise, conflit, différend ou litige, un
«désaccord sur un point de droit ou de fait, une contradiction,
une opposition des thèses juridiques ou d'intérêts entre
Etats »7(*).
Vue sous cet angle, toute crise à des origines et
repose sur un certain nombre de revendications qui déterminent les modes
de gestion de celle-ci.
Il se définit aussi comme un « passage
[à] des hostilités armées »8(*). La crise est une «
flambée soudaine sur une courte période»,
mais pouvant être durable (c'est le cas des « litiges
prolongés comme la guérilla sahraouie
»9(*)).
La gestion de crise est le règlement d'un
différend, la recherche de la solution à un litige. Il s'agit
soit de règlement pacifique par des procédés
diplomatiques (négociation, bons offices, médiation,
enquête et conciliation) ou juridictionnels (arbitrage, règlement
judiciaire)10(*), soit un
règlement militaire (opérations de maintien de la paix,
armistice).
L'objectif général poursuivi par cette
étude consiste à montrer dans quelle mesure la crise malienne
peut-elle constituer un cas d'appréciation de mise en oeuvre de la
gestion commune entre la CEDEAO, l'UA et de l'ONU dans le règlement des
conflits.
A cet objectif général s'ajoutent, les objectifs
spécifiques suivants :
ü Mettre en relief les cadres qui sous-tendent la gestion
commune de cette crise ;
ü Evaluer les actions communes de la CEDEAO, l'UA, l'ONU,
ainsi que celles de quelques acteurs étatiques ;
ü Dégager les perspectives de la gestion commune
de la crise malienne.
Ainsi, les questionnements suivants s'imposent-ils :
ü Quelles sont les causes et les protagonistes de cette
crise?
ü A quel moment cette crise a atteint une dimension
internationale ?
ü Comment ces organisations internationales ont-elles
gérées cette crise depuis son éclatement le 22 mars
2012 ?
ü Comment la communauté internationale en
général et les africains en particulier ont-ils qualifiés
l'intervention française dans cette crise ?
ü Quelle est la place de l'Algérie, du Tchad et de
la médiation burkinabé dans cette crise ?
La gestion des crises ou conflits africains par l'UA et/ou par
l'ONU a fait l'objet de plusieurs études.
A titre d'exemples, il y a lieu de citer les mémoires
soutenus à l'ENAM, dans lesquels sont soulignés les
mécanismes, les efforts et les difficultés des organisations
citées en matière de gestion des crises en Afrique :
- LOUNTANDILA Sylvain José,
« Les mécanismes africains de maintien de la paix de
l'OUA à l'UA, de 1989 à nos jours : Bilan et
perspectives », Cycle Moyen Supérieur, Filière
Diplomatie, ENAM, 2006, 58 pages ;
- MASSAMBA Ludovic Alfred, « La
corrélation entre l'ONU et l'Union Africaine dans la résolution
des conflits armés en Afrique : Cas la crise du
Darfour », Cycle Supérieur, Filière Diplomatie,
ENAM, 2010, 115 pages.
- MPASSI Daniel, « La
Communauté internationale et la crise de la République
Démocratique du Congo », Cycle Supérieur,
Filière Diplomatie, ENAM, 2000, 95 pages.
La problématique de notre travail consistera
principalement à s'interroger sur les questions suivantes:
ü Pourquoi les différents acteurs internationaux
ont-ils intervenus avec tant de rapidité dans la résolution de
cette crise ?
ü Quels sont les cadres de gestion et les
mécanismes mis en place pour juguler cette crise ?
Afin de faciliter la compréhension de notre travail, et
d'y faire transparaître une suite logique, nous limiterons dans notre
étude qu'au cas de la gestion de la crise du 22 mars 2012. Il s'agira
pour nous de faire l'état des lieux des mécanismes de la gestion
de cette crise, la capacité de ces acteurs internationaux, d'en
évaluer les insuffisances afin de proposer des pistes de solutions.
Cette problématique est retenue à la base
des hypothèses ci-après :
ü La crise malienne a plusieurs déterminants
que sont : les causes démographiques, politiques,
sécuritaires, économiques, ainsi que les enjeux politiques,
sécuritaires.
ü La gestion commune de cette crise repose sur les
institutions et mécanismes consignés dans les textes constitutifs
et les résolutions de ces trois organisations internationales.
En tout état de cause, l'étude de ce
thème implique une approche méthodologique historique et
analytique. La première permet de donner une explication scientifique
sur les origines, les enjeux, les mécanismes de règlement de
conflit et leur mise en oeuvre relative à la crise malienne. L'approche
analytique présente l'avantage de décrire et de comprendre les
actions successives des différents acteurs, leurs interactions et de
dégager certaines perspectives.
Deux techniques de recherche ont été
retenues : la recherche documentaire et les entretiens.
La recherche documentaire s'est faite dans les
bibliothèques de la place, les administrations comme le Ministère
des Affaires Etrangères et de la Coopération et le Centre
d'Information de Nations Unies. Les entretiens ont été
accordés par quelques personnes-ressources qui ont en à charge ou
s'occupent de la crise malienne, en particulier, ou des questions politiques et
sécuritaires, en général, au Ministère des Affaires
Etrangères et de la Coopération, notamment à la Direction
de l'Afrique du Nord et de l'Ouest et, à l'Ambassade du Mali au
Congo.
Comme toute oeuvre humaine, celle-ci a été
émaillée de quelques difficultés lors de sa
réalisation. Il s'agit surtout des difficultés
matérielles. En effet, il y a très peu d'ouvrages sur la crise
malienne, du fait de son actualité récente. L'internet, qui
aurait du être un palliatif, a des sites intéressants, mais
souvent verrouillés.
Ce travail se divise en deux grandes parties.
La première partie intitulée :
«Les origines de la crise malienne du 22 mars 2012
», présente une analyse descriptive et historique de la
crise malienne tout en étudiant ses causes. Le premier chapitre est
consacré aux fondements et le second chapitre, quant à lui,
s'appui sur les protagonistes et leurs revendications.
Dans la deuxième partie qui est
intitulée : «Les institutions de gestion de la crise
malienne, l'action de quelques acteurs étatiques et l'action
concertée des Organisations Internationales », le chapitre
premier s'articule autour des mécanismes et organes de gestion de
la crise malienne de la CEDEAO, l'UA et l'ONU tandis que le
deuxième chapitre se base sur l'action de quelques acteurs
étatiques dans la gestion de la crise malienne et l'action
concertée des Organisations Internationales.
PREMIERE PARTIE
LES ORIGINES DE LA CRISE MALIENNE DU 22 mars 2012
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS DE LA CRISE MALIENNE DE
2012
Le dictionnaire petit Larousse 2013, définit
un fondement comme un élément essentiel servant de base à
quelque chose. On peut parler des fondements de la société qui
veut dire les bases de la société. Les spécialistes du
droit privé, dans leur théorie des obligations pensent qu'un
fondement est une cause.
Le fondement est aussi un engagement international qui est
à la fois source de droit international et le moyen de développer
la coopération entre les acteurs.
Les fondements de la crise malienne comme
précisé plus haut sont les facteurs ayant contribué
à déclencher la crise.
En effet, dans le cadre de la gestion de cette crise, il
faut noter que c'est en combinant et en distinguant une analyse sur les
fondements lointains et une analyse sur les fondements immédiats que
l'on comprendra véritablement cette crise.
Ainsi, nous relèverons d'une part qu'il y a des
fondements lointains, qui peuvent se définir comme l'enchainement
lointain d'évènements, les pré-conditions qui ont rendues
possible la crise malienne sans être immédiatement à son
origine (section 1) et les fondements qui sont les raisons
immédiatement pertinentes pour expliquer ladite crise (section
2).
En somme, dans ce chapitre nous expliquerons
l'enchainement des raisons et causes qui ont menées à
l'effondrement de l'État malien (de l'occupation de la moitié de
son territoire du nord et le putsch au sud) avant de montrer au chapitre
suivant, les différents protagonistes et leurs revendications.
Section1 : Les fondements lointains
La période coloniale et son héritage qui
font l'objet du paragraphe1, peuvent s'analyser dans le temps, comme
l'alignement catastrophique d'un héritage colonial, de choix politiques
malheureux, d'erreurs dans la gestion de crises, d'occasions manquées,
de surprises stratégiques.
Alors que les fondements politiques et
socio-économiques constituant le paragraphe2, s'apparentent avec
l'impunité, le tribalisme, la mauvaise gouvernance des ressources
nationale, les crises alimentaires et la sécheresse au Mali.
A ces deux fondements lointains s'ajoutent, l'effondrement
de l'élite malienne qui résulte d'un mauvais système
éducatif.
Paragraphe1 : La période coloniale et son
héritage
La crise malienne est liée à la
problématique transfrontalière héritée de la
colonisation. Car, « La reproduction du système pastoral sur de
très larges espaces nécessaires aux activités de
transhumance, à l'élevage extensif et aux échanges
caravaniers sahariens et transsahariens »11(*) , vont se
rigidifier entre Etats riverains, à la suite des indépendances,
déstabilisant ainsi particulièrement les sociétés
de pasteurs-nomades dans la région saharo-sahélienne.
Conscients des risques liés à une fragmentation
de la région et suivant leur idéal panafricaniste,
Léopold Sédar SENGHOR12(*), Mamadou DIA, Modibo KEITA et d'autres
dirigeants avaient formé l'idée de reprendre l'ensemble
constitué par l'administration coloniale, l'Afrique Occidentale
Française (AOF), en le portant vers l'indépendance sous la forme
d'une fédération. Ce projet commençait à prendre
forme lors du congrès du Parti du Regroupement Africain, en juillet
1958, à Cotonou.
Cependant, des approches différentes sur l'agenda des
indépendances, et, surtout, l'opposition marquée des
autorités françaises de l'époque associée à
celle de Félix HOUPHOUËT BOIGNY, futur Chef de
l'Etat ivoirien, réduiront cette fédération à un
face à face entre le Soudan français (aujourd'hui Mali) et le
Sénégal, au sein de la Fédération du Mali13(*). Cette tentative
échouera sur fond d'options politiques différentes et de
compétitions pour le pouvoir, avec, en arrière plan, l'engagement
du Mali aux côtés des partisans algériens, lors de leur
guerre de libération nationale (guerre d'indépendance) de 1954
à 1962.
Le 20 août 1960, voit donc s'éteindre avec la
dissolution de la Fédération du Mali, les derniers feux d'une
voie singulière d'organisation et de gestion des Etats en Afrique
francophone, ambitionnant d'aller au delà de la simple application d'un
modèle importé, l'Etat-Nation.
Passées les indépendances et leurs nouvelles
frontières nationales, c'est donc dans un espace saharo-sahélien
désormais éclaté entre Algérie, Mali, Niger,
Burkina Faso (ex Haute-Volta) et Mauritanie, que devront s'ajuster les
populations qui l'occupent.
Parmi elles, les communautés touaregs vont être
doublement frappées par ces nouveaux équilibres : leur mode de
vie va s'en trouver affecté, par le morcellement de leur espace, mais
également parce qu'au plan politique, elles se tiendront à
l'écart des luttes pour les indépendances et leurs enjeux
sous-jacents en termes d'élites et de représentation, qu'il
s'agisse du Maghreb ou de l'Afrique sub-saharienne14(*).
Si les communautés touaregs ont toujours vécu
selon leurs propres règles et construit leur identité culturelle,
elles furent cependant, parfois, instrumentalisées15(*).
A cela s'ajoutera, plus tard, après les
découvertes de richesses minières et d'énergie fossile, la
tentation de faire du Sahara un espace « autonome
» sous administration française, avec l'Organisation
commune des régions sahariennes16(*) à la fin des années cinquante. L'un des
arguments politiques avancé pour cette entreprise économique,
« l'homogénéité
ethnique » des populations indigènes, fera
florès, comme le rappelle André BOURGEOT:
« Une barrière ethnico-politique pouvait se dresser en jouant
sur une série d'oppositions classiques telles que nomades et
sédentaires, Touaregs/Arabes, Touaregs/populations noires et bien
sûr Blancs/Noirs. À l'évidence, cette conception
ethnico-territoriale, voire cette « arme ethnique »
utilisée par les services français, ne pouvait qu'exacerber
les relations interethniques déjà tendues
[...]»17(*).
Le projet sera vite abandonné face à la
volonté des Etats, en cours de constitution, de préserver leur
intégrité territoriale comme leur potentiel économique.
L'héritage de l'essentialisation d'une identité touarègue
«blanche» et non-arabe, associée aux convoitises d'un
espace saharien prometteur en ressources naturelles ne sera pas sans effets,
à tort ou à raison, à l'intérieur, dans les coeurs
et les esprits des acteurs de la crise malienne, et, à
l'extérieur, sur les représentations qui en sont
proposées.
Il faut également rappeler que ces populations n'ont
pas été mobilisées lors des deux guerres mondiales,
creuset commun des consciences politiques qui s'exprimeront lors des luttes
pour la décolonisation, au nord comme au sud de l'espace saharien, au
Maghreb comme en Afrique sub-saharienne.
En conséquence, ces communautés,
déjà marginalisées avec d'autres, par le découpage
des frontières, n'auront pas ou très peu de représentants
habiles pour défendre des intérêts structurés dans
le jeu politique des Etats nouvellement constitués.
Cet héritage colonial, a causé par extension
des confrontations entre l'Etat malien et le peuple malien en particulier
touareg après l'indépendance, et s'en suivra des problèmes
politico-socio-économiques.
Paragraphe2 : Les problèmes politico-sociaux et
l'effondrement de
l'élite malienne
La crise qui sévit au Mali tire aussi ses
fondements dans les problèmes politiques (de la confrontation entre le
gouvernement et la population du Nord) et de l'effondrement de l'élite
malienne.
En effet, depuis les années 1960, le Mali
n'est jamais parvenue à pacifier durablement sa partie septentrionale.
Autrement dit, n'a jamais su géré certaines régions de son
territoire, à l'instar de son territoire du Nord où se trouve la
région de l'Azawad.
Ainsi, il y a bien eu des accords entre ces groupes
rebelles touaregs et l'Etat pour stabiliser le nord. C'est à cela que le
gouvernement algérien était parvenu à convaincre les
belligérants de conclure en 1991 à Tamanrasset, au sud de
l'Algérie, un accord de cessez-le-feu appelé « accord de
Tamanrasset». Selon les termes de cet accord, l'Etat malien prenait
l'engagement de mettre en oeuvre une politique de décentralisation et
d'assurer le développement du Nord.
Cette dynamique s'est concrétisée
l'année suivante par la signature, au Mali, d'un pacte national
prévoyant l'intégration des touaregs dans l'armée et la
fonction publique.
En 1996, la cérémonie de la flamme de la
paix à Tombouctou avait vu les combattants touaregs déposer leurs
armes, aussitôt brulées, et laissé l'impression d'un
épilogue heureux de la crise touareg.
Mais, l'exécution entière de ces
arrangements a toujours posé problème, essentiellement du fait de
l'insuffisance de moyens financiers pour développer une grande
région, grande comme une fois et demie la France, et
caractérisée par diverses étendues désertiques et
le nomadisme des populations.
Aussi, les difficiles conditions de vie au nord ont
crée chez les peuples de la région le sentiment d'être
abandonnés par d'autres maliens, développant chez eux un
communautarisme devenu belliqueux vis-à-vis des autres composantes de la
société malienne.
Suite à la mauvaise organisation du pouvoir de
l'Etat et à la mauvaise gouvernance, dix ans plus tard, le conflit
ressurgit avec, cette fois, de nouvelles organisations touarègues
menées par d'anciens chefs intégrés dans l'armée
ayant fait défection. Ces derniers conduisent, dès le 23 mai
2006, un soulèvement à Kidal et Ménaka, dans le Nord.
Sollicitée par la partie malienne, l'Algérie
assure une médiation, laquelle aboutit à la signature, en
juillet 2006, des « accords d'Alger». Le texte « pour la
restauration de la paix, de la sécurité et du
développement dans la région nord-malienne, principalement celle
de Kidal » établissait des modalités de développement
du Nord, avec comme autre but de normaliser les rapports entre la zone de
Ménaka et l'Etat malien.
Ces accords d'Alger de juillet 2006, conclus entre les
représentants du Mali présents à Alger, sous la houlette
du Ministre de l'Administration territoriale et des collectivités
locales d'alors, Monsieur KAFOUGOUNA Koné, et les
représentants des rebelles touaregs réunis sous la
bannière de l'Alliance démocratique du 23-Mai pour le changement,
sont d'une grande importance.
Aussi, ces accords d'Alger constituent la première
tentative de solution globale à une problématique qui n'avait
été gérée, jusqu'à là que de
façon sécuritaire.
Ils insistaient, entre autres, sur
l'intégrité du territoire malien pour prévenir toute forme
de séparatisme, tout en promettant le lancement d'activités de
développement dans la région. Le texte prévoyait aussi
une relative autonomie pour les populations de la région. Un programme
spécial pour le développement des régions septentrionales
du pays fut lancé par le président, Amadou TOUMANI
TOURE, après la tenue d'un forum de développement
à Kidal en 2007. La réunion cible une trentaine de projets
structurants, ainsi qu'un programme de réinsertion en faveur d'au moins
10 000 jeunes du Nord.
Mais cette fois-ci, nombre de ces projets sont
bloqués, ralentis ou revus à la baisse en raison des financements
insuffisants.
Le Mali, ne pouvant assumer seul ces investissements
lourds, faits appel à la communauté internationale des bailleurs
de fonds qui tarde à réagir. C'est ainsi que le gouvernement
malien fut indexé par les groupes touaregs comme n'ayant pas tenu ses
promesses, tandis que dans le sud, les populations estimaient que l'Etat avait
assez fait pour les touaregs. Certaines organisations non gouvernementales ont
même pensé que les arrangements faits au profit de la paix
remettaient en cause l'intégrité territoire du Mali.
Ainsi après le déclenchement de la nouvelle
rébellion touareg du Mouvement national de libération de
l'Azawad (MNLA) en janvier 2012 et du putsch orchestré par le
capitaine Amadou Haya SANOGO et ses pairs par le biais de sa
junte du Conseil national pour le redressement de la démocratie et la
restauration de l'Etat, le 22 mars 2012, l'aile extrémiste du MNLA
s'est désolidarisée du schéma de sortie pacifique de
crise, préférant poursuivre ses opérations militaires
jusqu'à la déclaration de l'indépendance d'Azawad le 6
Avril 2012.
Aussi, la corruption généralisée qui
gangrène la société malienne comme l'indique l'indice de
corruption de Transparence International18(*) constitue la source du problème actuel,
collusions actives et passives entre narcotrafiquants, terroristes, islamistes,
milieux administratifs et militaires maliens ont ainsi transformé le
Mali en maillon faible de la lutte contre le crime organisé au sahel et
constituent un autre fondement politico-sociaux.
A coté de ces premiers fondements politiques,
figurent aussi l'effondrement de l'élite malienne, qui constitue un
point moins négligeable mais important.
Par effondrement, nous entendons ici l'ensemble des facteurs
ayant conduit au discrédit d'une grande partie de l'élite
politique et administrative malienne auprès de sa population, et,
singulièrement, les déchirements au sein de ces groupes dans leur
compétition pour le pouvoir même au plus fort de la crise
malienne.
Comment comprendre cet effondrement général au
sein de l'élite malienne qui constitue l'un des fondements lointains de
ladite crise? L'explication est à rechercher du côté du
système éducatif malien.
Après les indépendances, le choix qui a
été fait au Mali était de démanteler
l'héritage colonial et de favoriser l'éducation de base pour
tous.
De ce fait, même s'il y avait des écoles
supérieures dans le pays, ce n'est qu'en 1993 que l'université de
Bamako sera créée. Selon un rapport de la banque mondiale de
2006, seuls 26% des adultes maliens étaient effectivement
alphabétisés en 2004 et « le
taux brut de scolarisation dans l'enseignement secondaire [...] est de 17,1%.
» pour la même période.
Pour Johanna SIMEANT19(*), la raison supplémentaire pour
expliquer l'état et l'effondrement de l'élite malienne,
réside dans la difficulté pour les plus brillants à
obtenir un visa et aller se former à l'étranger :
« La situation de l'enseignement est catastrophique et
cette situation est aggravée par la difficulté
d'aller étudier à l'étranger, en particulier en France.
Donc les jeunes ne sont pas bien formés et les anciens qui ont entre 50
et 60 ans sont parfois atterrés par le niveau de leurs cadets
»20(*).
Il n'en demeure pas moins vrai, qu'en dernier ressort les
fondements immédiats de la crise malienne sont à chercher dans
le printemps arabe qui a commencé en Tunisie et s'en est suivi de la
chute du guide libyen (colonel Mouammar KADDHAFI) et du coup
d'Etat du 22 mars 2012.
Section 2 : Les Fondements proches
L'insurrection touareg, du fait de son caractère
périphérique et de son caractère minoritaire semblait
être une crise de basse intensité (CBI).
Par crises de basse intensité, nous entendons des
évènements, révoltes et insurrections qui ne remettent pas
fondamentalement en cause la légitimité, la stabilité et
la pérennité de l'État. Cela va des révoltes
estudiantines aux luttes armées extrêmement localisées ne
mettant pas en péril les intérêts stratégiques,
qu'ils soient économiques, sécuritaires ou politiques.
Ainsi, le printemps arabe, qui fait l'objet du paragraphe1,
est le premier fondement immédiat de la crise malienne. Il faut
également noter qu'à coté de ce fondement, figure aussi le
Coup d'Etat du 22 mars 2012 car il s'est finalement avéré en une
crise de forte intensité (CFI). Parce que, par cette dernière,
nous entendons des évènements, révoltes et insurrections
qui sont de nature à remettre fondamentalement en cause la
légitimité, la stabilité et la pérennité de
l'État. Ces CFI peuvent aller jusqu'à une guerre avec un
État voisin, à des révoltes incontrôlables en
passant par des épisodes terroristes.
Paragraphe1 : Le Printemps arabe
L'ouverture d'un front d'instabilité au Maghreb,
particulièrement en Libye va encourager la criminalité et
permettre à des acteurs non étatiques locaux ou non de renforcer
leurs capacités et leurs connexions : trafiquants locaux,
contrebande, milices, crimes organisés et la mise en place de la galaxie
terroriste arabo-africain.
Les armes se sont déplacées, avec elles, les
hommes. Ce qui a posé des enjeux stratégiques entrainant une
extension de domaine d'insécurité des rives de la
méditerranée à celles de golf de guinée.
Les processus de stabilisation nationale ont été
fragilisés. C'est ainsi que le Sahel s'est transformé en zone
afghanisée, tant l'ambition militaro-idéologique était de
mener à bout l'effondrement de l'Etat malien et de créer une
nouvelle géopolitique.
Quoi qu'il en soit, c'est bien à la suite de
l'intervention militaire de l'OTAN (Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord) de 2011 en Libye, qu'un potentiel militaire touareg de
poids va se déplacer au nord Mali avant l'embrasement de la
région.
Si l'on tient compte de la séquence
d'événements ayant mené à la crise malienne, il est
difficile de faire du printemps arabe le seul fondement immédiat, car il
faut tenir compte du coup d'Etat du 22 mars 2012.
Paragraphe2 : Le Coup d'État du 22 mars
2012
Le coup d'État du 22 mars est souvent
considéré comme la cause explicative de l'effondrement du Mali.
Il nous semble cependant qu'avant ce coup d'État, les soldats maliens
ont eu à subir pendant quatre mois non seulement des revers militaires
mais également des atrocités de la part d'islamistes
n'hésitant pas à égorger les prisonniers.
En effet, le 24 janvier 2012, lors de la seconde attaque du
camp d'Aguelhok, une centaine de victimes sera dénombrée.
A partir de ce moment, l'armée malienne se repliera en
plus ou moins bon ordre face aux troupes rebelles. Une question se pose alors :
comment une armée nationale a-t-elle pu se laisser submerger à ce
point par des forces irrégulières, certes bien entrainées
et équipées ?
Les griefs des soldats maliens étaient à ce
moment là, d'une part, que les troupes manquaient d'armes et de
munitions, et d'autre part, que l'armée malienne, comme la plupart des
armées africaines, était dépourvue d'une aviation
permettant un appui au sol efficace.
Non seulement l'armée malienne au front était
dans un dénuement profond qui l'empêchait de mener à bien
sa tâche de défense du territoire national, mais, de plus, ni
l'armée, ni la population ne faisaient confiance aux autorités
politiques en place.
De fait, le président Amadou TOUMANI TOURE
lui même était soupçonné d'avoir des
accointances avec le MNLA. C'est dans ce contexte que les familles des
militaires maliens organiseront une marche vers le palais présidentiel
le 1er février 2012 pour exiger d'abord que les soldats
soient mieux armés, ensuite que les salaires et les pensions de
réversion soient payés et enfin que les «
politiciens » de Bamako cessent
« leur complicité avec les
rebelles ».
A cet égard, Il est révélateur que le
Président TOURE se soit cru obligé d'assurer
à M. Sékou KEITA (porte parole des
manifestants) de ne pas être «
de mèche avec les rebelles et [n'avoir] donné
l'ordre à qui que ce soit de ne pas tirer sur les bandits
armés. »21(*).
Cette déclaration surréaliste venant d'un chef
d'État montre l'étendue de la méfiance qui existait entre
l'armée et les autorités politiques en place.
Du fait de cette méfiance et de l'absence totale de
réaction crédible de la classe politique malienne (opposition
comme parti au pouvoir), des manifestations de plus en plus violentes
secoueront les villes du Sud au fur et à mesure que la situation se
détériorera au Nord du pays.
Notons que l'apathie de la classe politique s'expliquait en
grande partie par le fait que les présidentielles étaient
prévues pour avril 2012 et que tous les candidats potentiels
espéraient décrocher le soutien du président sortant dont
c'était le dernier mandat.
Ce n'est qu'après ces mois de troubles et une
succession de défaites au Nord que le 22 mars 2012, une junte
menée par le Capitaine Amadou Haya SANOGO prend le
pouvoir et décide de suspendre la Constitution, affirmant réagir
à l'incompétence manifeste du pouvoir politique et à
l'insuffisance des ressources consenties à l'armée pour mener
à bien sa besogne dans le Nord.
Il faut souligner que 800 à 1000 soldats maliens se
sont réfugiés au Niger au cours de ce défaites au
Nord22(*).
Exactement 15 jours plus tard, cette armée
débarrassée du contrôle politique se faisait chasser de
toutes les villes du Nord par le MNLA et ses alliés. Le 6 avril 2012, le
MNLA déclarait de manière unilatérale
l'indépendance du Nord Mali qu'il rebaptisait Azawad.
De manière plus profonde, le coup de force
lui-même, ainsi que la partition subséquente du Mali, est une
conséquence de l'incompétence d'autorités politiques
incapables de se mobiliser face au problème crucial que posait à
l'État malien, la jonction des forces touaregs avec les forces
islamistes terroristes.
Ce coup de force fut également l'illustration d'une
armée malienne trop peu républicaine pour admettre qu'en toute
circonstance, le sort d'une armée soit d'être subordonné au
strict commandement du pouvoir civil, ce dernier fut-il incompétent.
CHAPITRE 2 : LES PROTAGONISTES ET LEURS
MOTIVATIONS
La crise malienne qui a suscitée l'intervention de
toute la communauté internationale, a connu plusieurs protagonistes qui
sont les putschistes et les mouvements terroristes (Section1). Ceux-ci ont
plusieurs revendications (Section2).
Section1 : Les putschistes et les autres
mouvements
Ici, les putschistes sont ceux qui ont contraint le
président Amadou TOUMANI TOURE de quitter le
pouvoir, comme le capitaine SANOGO et ses pairs,
(paragraphe1). Alors que les autres mouvements (le MNLA et autres) sont ceux
qui ont causé la terreur dans les régions du nord-mali
(paragraphe2).
Paragraphe1 : L'action du capitaine SANOGO et ses
pairs
Les putschistes du 22 mars 2012, ne sont que les officiers
subalternes de l'armée régulière malienne, dirigés
par le capitane Amadou Haya SANOGO qui, en s'en prenant au
chef des armées, le président Amadou TOUMANI
TOURE, seraient les fossoyeurs de la grande muette.
En exacerbant les fractures entre un état-major
déconnecté des casernes et accusé de corruption et la
troupe envoyée au front face aux rebelles, ils auraient fini de semer le
désordre.
A coté du capitaine SANOGO, il y a le
lieutenant colonel Sidi ALASSANE TOURE. Celui-ci avant le
putsch, dirigeait la sécurité militaire et avait tenté, en
vain, d'attirer l'attention du pouvoir sur l'éventualité d'un
«coup d'Etat spontané».
A eux, s'ajoute le colonel Moussa SINKO
COULIBALY. Ce bamakois habite toujours dans son quartier de Sogoniko.
Issu de la même promotion que SANOGO (1984), il a 18
ans quand il est admis aux classes préparatoires de l'école
militaire la Flèche, en France, l'incontournable étape avant
Saint-Cyr, qu'il quitte en 1995. Une année plus tard, il revient en
France pour une spécialisation dans le génie militaire avant
d'enchainer des missions onusiennes et différentes postes de
commandement. Eminence grise de l'armée, il est nommé, en aout
2010, directeur d'instruction de l'Ecole de maintien de la paix de Bamako. Le
21 mars, il se met au service de son camarade d'enfance, le capitaine
SANOGO, qui en fait son directeur de cabinet. Il est ensuite
nommé Ministre de l'Administre Territoriale dont la mission était
censée organiser les prochaines élections23(*).
Paragraphe2 : Les sécessionnistes et les
mouvements terroristes
Outre les putschistes qui sont classés comme
protagonistes dans cette crise, il y a aussi le Mouvement National de
Libération de l'Azawad (A), l'Al-Qaïda au Maghreb islamique
(B), Ansar Eddine (C) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en
Afrique de l'Ouest (D).
a- Le Mouvement National de Libération de
l'Azawad(MNLA)
Le Mouvement National de Libération de l'Azawad(MNLA)
est une organisation politique et militaire touareg active au Nord-Mali. Il
tire ses origines du Mouvement National de l'Azawad (MNA), créé
en novembre 2010 et qui se définit comme
« une organisation politique de
l'Azawad » qui, défend et valorise la
politique pacifique pour atteindre les objectifs légitimes pour
recouvrer tous les droits historiques spoliés du peuple de
l'Azawad24(*), et du
Mouvement Touareg du Nord-Mali (MTNM), mouvement responsable de
rébellions de 2006 à 2009.
Fusionnés le 16 octobre 2011, pour créer le
MNLA, ces mouvements et plusieurs groupes d'ex-rebelles touaregs ayant fui le
Mali dans les années 1990 pour s'engager dans l'armée libyenne de
Mouammar KADHAFI se sont joints au mouvement suite à la
chute du régime libyen en 2011. Ils ont apporté avec eux un grand
nombre d'armes, réactivant le conflit pour l'autodétermination de
l'Azawad25(*). Le MNLA est
allié au Mouvement Populaire de l'Azawad (MPA), un groupe
salafiste26(*).
Le MNLA a pour idéologie : «
Nationalisme, azawadien et
sécularisme », et a adopté comme
devise
«Unité-Justice-Liberté »
et opère dans la lutte armée et la guérilla dont son
sanctuaire est la région de Kidal.
Comprenant entre 3000 et 10000 hommes, le MNLA mène
depuis début 2012 une rébellion s'inscrivant dans une suite
d'insurrections généralement baptisées
« rébellions touaregs », qui ont
opposé certains membres du peuple touareg aux gouvernements du Mali et
du Niger.
Depuis 1916, on compte plusieurs conflits principaux :
· La révolte de Kaocen (1916-1917), au
Niger ;
· La rébellion touareg de 1962-1963 au Mali,
généralement appelée « première
rébellion touareg », qui fut très durement
réprimée par l'armée malienne. Le mouvement fut
également très affaibli par les sécheresses des
années 1970 ;
· La rébellion touareg de 1990-1995 au Mali et au
Niger. Elle débuta en 1990, deux ans après la création du
Mouvement Populaire de Libération de l'Azawad. Au Mali, une
première période de conflit (octobre-décembre 1990)
aboutit à la signature des Accords de Tamanrasset en 1991et du Pacte
national en 199227(*),
cités plus haut, mais qui ne marqua pas la fin définitive des
hostilités. Des conflits réapparurent en 1994-1995 et la paix fut
finalement scellée le 27 mars 1996 à Tombouctou lors de la
cérémonie de la Flamme de la Paix, durant laquelle les rebelles
touaregs brûlèrent 3 000 armes utilisées durant
la rébellion ;
· Le soulèvement touareg du 23 mai 2006 au Mali,
aboutissant aux accords d'Alger (signés le 4 juillet 2006) ;
· La rébellion touareg de 2007-2009, au Niger et
au Mali ;
· L'insurrection menée par le MNLA initiée
début 2012 au Mali.
Le 17 janvier 2012, le mouvement prend l'initiative de
l'insurrection touareg au Nord-Mali, et contrôle la région de
Kidal très rapidement, dès le mois de mars28(*). Les insurgés
contrôlent par la suite, des portions de territoires, des régions
de Gao et de Tombouctou situées au nord du fleuve29(*).
Parallèlement, le MNLA annonce en février
201230(*), la formation
d'un Conseil exécutif composé de:
§ Bilal Ag ACHERIF
:
Secrétaire général du MNLA reçu à Paris par
plusieurs diplomates français31(*), pour demander un soutien matériel dans sa
lutte contre les islamistes d'AQMI et du MUJAO ;
· Mohamed Ag TAHADO :
président du conseil consultatif du MNLA ;
·
Mahmoud Ag AGHALY: président du bureau politique ;
· Hamma Ag SID'AHMED: porte-parole
chargé des relations extérieures ;
· Mohamed Ag NAJEM : chef
d'état major, ancien colonel de l'armée libyenne, et qui dispose
d'un matériel de pointe ;
· Moussa Ag ACHAR TOUMAN :
responsable des droits de l'homme ;
· Bekay Ag HAMED : chargé de
communication ;
· Nina Walet ENTALOU :
chargée de l'éducation et de la formation ;
· L'écrivain et acteur touareg Moussa Ag
ASSARID adhère au MNLA comme porte-parole.
Un mois plus tard, l'État malien est en perdition, il
annonce l'abandon de la ville de Gao aux rebelles le 31 mars 2012.
Le 2 Avril 2012, le bureau politique tente de rassurer les
pays voisins du Mali en ces termes : « Nous rassurons les
États voisins, les populations de la sous-région et la
Communauté internationale que la libération de l'Azawad
contribuera à renforcer la sécurité, le
développement et la paix pour une meilleure intégration des
peuples, des cultures et une meilleure stabilité dans la zone
saharo-sahélienne »32(*).
Après la prise des trois villes principales au Nord, le
MNLA déclare un cessez-le-feu le jeudi 5 avril 201233(*), soit un jour avant la
déclaration d'indépendance de l'Azawad, le 6 avril 2013.
A coté du MNLA, il y a l'Al-Qaïda au Maghreb
Islamique, qui est aussi l'un des protagonistes importants dans cette crise.
b- L'Al-Qaïda au Maghreb
Islamique(AQMI)
L'Al-Qaïda au Maghreb islamique ou AQMI est une
organisation islamiste armée d'origine algérienne.
Avant le 27 janvier 2007, elle était connue sous le nom
de Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat(GSPC), groupe issu
d'une dissidence du Groupe Islamiste Armé (GIA). Son affiliation au
réseau Al-Qaïda aurait obtenu l'approbation d'Oussama Ben
Label.
Le 26 mars 2007, l'armée algérienne lance une
vaste offensive aérienne et terrestre dans la wilaya, pour
éliminer des membres du GSPC. L'Algérie menait des
opérations de ratissage depuis plusieurs mois, et mène cette
offensive avec le soutien de forces de la gendarmerie, de groupes de patriotes.
Cette réaction de l'Etat algérien s'explique par la
multiplication d'attaques isolées contre des positions de militaires
algériens à l'automne précédent, dont certaines
attribuées au GSPC. Selon certaines sources, 4 membres du GSPC auraient
été éliminés (dont un combattant originaire de
Boumerdès), et des membres importants du mouvement seraient
désormais encerclés34(*).
D'avril à décembre 2007, l'organisation va
être responsable d'une série d'attentats, visant le siège
du gouvernement algérien, un cortège du président
Bouteflika, le Conseil constitutionnel, le siège
algérien du HCR, faisant plus d'une centaine de morts et de très
nombreux blessés.
Début janvier 2008, les autorités
françaises et algériennes ont fait état de nombreuses
menaces proférées sur le site salafiste al-Ekhlass, bien connu
pour être un lieu de diffusion de communiqués, de vidéos et
de messages sonores, utilisé par Al-Qaïda, par AQMI, par les
groupes islamistes radicaux d'Irak, de Somalie et d'Afghanistan, mais aussi par
toute une nébuleuse de farfelus et de fanatiques. Un certain
Mourabit MOUWAHET(le combattant de l'unité) a
appelé les islamistes à perpétrer le plus possible
d'attentats en France afin de « provoquer la chute du
président Nicolas SARKOZY (...) un effondrement
économique de la France » en s'attaquant à des
« personnalités prestigieuses, dont le maire de
Paris » mais aussi à des lieux symboliques comme le
quartier de la Défense et la Tour Eiffel. Cette situation renvoie aux
attentats de février à juin 1995, avec des écrits contre
la France et un passage à l'acte en juillet35(*) de la même.
L'année 2009 est marquée par une recrudescence
d'enlèvements de ressortissants occidentaux contre paiement de
rançons. En janvier 2009, AQMI enlève quatre touristes
britanniques au Mali, puis en libère deux assez rapidement. Fin avril,
elle menace d'en exécuter un si Abou QATADA, Jordanien
d'origine palestinienne condamné à mort dans son pays, pour
activité terroriste et prisonnier au Royaume-Uni sans avoir
été jugé en vertu des lois contre le terrorisme, n'est pas
libéré36(*).
Le 22 janvier 2009, un groupe armé enlève
quatre touristes européens (un couple suisse, une Allemande et un
Britannique) dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali.
La perte de nombreux éléments importants (250
terroristes éliminés entre 2007 et 2009)37(*) a poussé
Abdelmalek DROUKDAL à promouvoir de nouveaux chefs
à la tête de ses phalanges.
Le 11 janvier 2010, Al-Qaïda au Maghreb islamique a
menacé d'exécuter l'otage français que l'organisation a
enlevé le 16 novembre 2009, si quatre de ses "combattants"
détenus au Mali n'étaient pas libérés d'ici le 30
janvier38(*). Sous
pression, le Mali libère finalement les quatre islamistes pour la
libération de l'otage.
Le 22 février 2010, l'émir de la Katibat
El-Arkam, Khaled ABOU SELMANE alias Amir
GOURI, est abattu avec deux autres militants dans un échange de
tirs avec l'armée algérienne, dans un massif forestier de
Lakhdaria. ABOU SELMANE était considéré
comme le bras droit de l'actuel Émir d'Al-Qaïda au Maghreb,
Abdelmalek DROUKDEL.
L'italien Sergio CICALA et son épouse,
Philomène KABORE, originaire du Burkina Faso,
détenus en otage depuis quatre mois par Al-Qaïda au Maghreb
islamique (AQMI) sont libérés le 16 avril 2010.
L'organisation est placée sur la liste officielle des
organisations terroristes des Etats Unis, de l'Australie et de la Russie. Elle
est considérée par l'ONU comme proche d'Al-Qaïda et à
ce titre sanctionnée par le Conseil de Sécurité des
Nations Unies39(*).
Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, sa
zone d'opération correspond actuellement à la région
désertique du Sahel qui s'étend des régions semi-arides du
Sahara jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du
Niger.
Comptant aujourd'hui près de 1000 membres, cette
organisation trouve son financement dans le trafic de drogues, d'armes et de
clandestins et est relié à Al-Qaïda et le MUJAO.
Parmi ces principaux chefs, figure entre autres :
Abdelmalek DROUKDEL, Abou ZEID et Mokhtar
BELMOKHTAR qui ont choisis comme mode opératoire : La
Lutte armée, la guérilla, les attentats, les attentats-suicides,
les prises d'otages etc.
Ainsi, elle a pour idéologie :
« Islamisme, Panislamisme, Salafisme et
Jihadisme ».
c- Le Mouvement pour l'unicité et le Jihad en
Afrique de l'Ouest(MUJAO)
Fondé par Hamada Ould MOHAMED KHEIROU
en 2011, avec comme idéologie :
Islamisme : «Panislamisme, Salafisme et
Jihadisme». Ce Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique
de l'Ouest (MUJAO) est un autre mouvement terroriste islamiste, issu d'une
scission d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) mi-2011 dans le but
d'étendre l'insurrection islamiste du Maghreb en Afrique de l'Ouest.
Il fait partie des groupes contrôlant le nord du
Mali40(*)et compte 500
à 1000 membres dont les principaux chefs, sont outre son fondateur
Hamada Ould MOHAMED KHEIROU : Oumar Ould HAMAHA, Abdel HAKAM et
Bilal HICHAM.
En 2012, ce mouvement occupe la ville de Gao dont il en fait
son sanctuaire et y fait appliquer la charia41(*). Il faut également rappeler
que le MUJAO est relié à L'Al-Qaïda au Maghreb islamique et
il opère dans la lutte armée, la guérilla, les
enlèvements, les attentats, les attentats-suicides comme l'AQMI et Ansar
Eddine.
En Aout 2012, ces islamistes proclament l'interdiction de
diffuser toutes musiques profanes sur les radios privées
installées dans le nord du Mali42(*).
Le 2 septembre 2012, le MUJAO annonce avoir
exécuté le vice-consul algérien Taher
TOUATI qui était retenu en otage depuis cinq mois43(*).
Début novembre 2012, Bilal HICHAM, une
figure emblématique du MUJAO le quitte dénonçant le fait
que ses membres n'ont rien de musulmans44(*).
d- Ansar Eddine
L'Ansar Eddine, nom qu'on peut traduire par
« défenseurs de
l'islam», est un groupe islamiste dirigé par
Iyad Ag GHALI, un des principaux chefs de la rébellion
touarègue de 1990-1995.
Ce groupe, apparu en mars 2012, est l'un des principaux
groupes participant aussi à l'insurrection malienne de 2012, avec le
Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest(MUJAO) et le
Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), ce dernier
étant fortement marginalisé depuis la fin juin 2012.
Ce groupe ne doit pas être confondu avec son homonyme,
mouvement légalisé en 1992 revendiquant 800 000 soutiens
dirigés par le prédicateur Chérif Ousmane
HAÏDARA, vice-président du Haut Conseil islamique du
Mali45(*).
En janvier 2013, dans le contexte de
l' « Opération Serval » de
l'armée française au Mali, un groupe de dirigeants
modérés d'Ansar Dine s'en sépare pour fonder le Mouvement
Islamique de l'Azawad qui se dit favorable à un règlement
pacifique de la crise46(*).
L'un des dirigeants d'Ansar Dine, Ahmadou Ag
ABDALLAH, est arrêté par les autorités
mauritaniennes à Bassikounou le 26 janvier
201347(*). Le 3
février 2013 le no 3 de l'organisation, Mohamed
Moussa Ag MOUHAMED, responsable de l'application de la Charia à
Tombouctou, est arrêté à Khalil, près de la
frontière algérienne48(*).
Le 18 mai 2013, Senda Ould BOUMAMA,
porte-parole d'Ansar Dine, se serait rendu aux autorités mauritaniennes
à la frontière est du pays49(*).
Section2 : Les revendications
Bien que ces différents protagonistes aient
causé la déstabilisation du Mali, il sied de souligner que leurs
actions s'inscrivent sur certaine logique de revendications.
Paragraphe1 : Les revendications des putschistes
En effet, la junte (SANOGO et ses pairs)
revendique l'incapacité et l'incompétence des autorités
politiques et s'est emparée du pouvoir pour mieux combattre la
rébellion touarègue sévissant dans le nord50(*).
A cela s'ajoutent, les revendications du MNLA qui, lutte
pour le droit à l'autodétermination de l'Azawad51(*) et, des mouvements
terroristes.
Paragraphe2 : Les revendications des
sécessionnistes et des terroristes
Les revendications des sécessionnistes (MNLA), se sont
illustrées le 9 janvier 2012, lors de la déclaration de
Mossa Ag ATTAHER, chargé de communication du MNLA qui
déclare : « Nous tenons à clarifier que le
Mouvement National pour la Libération de l'Azawad se démarque
totalement de tout mouvement islamiste, de tout groupuscule radical dont
l'idéologie est basée sur une quelconque vision religieuse. Nous
tenons à dire également que nous n'avons pas besoin d'Al Qaeda au
Maghreb Islamique (AQMI) ou d'un quelconque mouvement religieux pour pratiquer
une religion quelconque. Nous nous situons dans un contexte de
laïcité conformément à notre histoire, à nos
traditions, et à nos cultures. Nous n'avons aucun rapport, ni politique,
ni militaire, avec Al Qaeda au Maghreb Islamique. Un de nos combats, c'est
aussi dire à tous ceux qui viennent occuper ce
territoire avec des ambitions religieuses, des ambitions mafieuses, qu'ils
n'ont plus leur place et qu'ils doivent incessamment quitter ce territoire
là parce que ça fait partie aussi des missions du MNLA. Il faut
que désormais ça soit clair que la politique et la
démarche du MNLA est diamétralement opposée à
l'idéal que soutient le groupuscule tel qu'AQMI. Notre logique reste
très claire, le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad
a pour objectif l'autodétermination et l'avènement de la
république de l'Azawad. Il n'y a pas de relation entre nous et un
quelconque mouvement islamiste, pas seulement le mouvement Ansar Eddine, mais
tout mouvement dont le fondement, la philosophie est basée sur la
religion. Aujourd'hui notre préoccupation n'est pas la religion. Notre
préoccupation est une préoccupation de survie, [mettre fin]
à plus de 50 ans de domination. On ne peut pas avoir de telles ambitions
et perdre de temps sur des missions religieuses qui datent de combien
d'années lumières. Notre mission est claire, et nous allons y
aller sans être distraits par quiconque. »52(*)
Par ailleurs, le MNLA revendique aussi être un
« mouvement politico-militaire pour l'ensemble du peuple de
l'Azawad », alors que le gouvernement malien,
comme celui de la France, considère qu'il ne représente qu'une
partie de la population du territoire concerné53(*).
Il faut également rappeler que le
13 février 2013, dans un communiqué, le MNLA affirme
« ne pas remettre en cause les
frontières internationalement reconnues du Mali tout en rappelant
clairement l'existence de l'Azawad en tant
qu'entité »54(*). Ceci marque un changement de
position sur le statut souhaité de l'Azawad. Auparavant, il ne voulait
que l'indépendance vis à vis du Mali.
Aujourd'hui, le MNLA fait une concession, il laisse sous
entendre une simple autonomie, autogestion du Nord Mali, mais toujours
intégré dans le territoire malien. Par ailleurs, pour permettre
le processus de négociation, il exige la nomination « d'un
négociateur neutre, internationalement reconnu » et
agréé par le pouvoir central et lui-même. Dans le
même temps, il appelle l'État malien par le biais de
concertations, à « fixer les conditions d'exercice de
l'autorité, de l'administration et du développement de
l'Azawad».
De plus, apparaissant comme soucieux et
préoccupé à propos de la situation de la population de
l'Azawad, il demande des avancées rapides, en matière
d'accès à la santé, à l'eau, à
l'électricité, à l'alimentation et à
l'éducation.
Ainsi, il réclame « l'ouverture d'une
enquête internationale indépendante pour faire la lumière
sur tous les crimes commis par l'armée malienne de 1963 à nos
jours sur les populations de l'Azawad ». Pour cela, il
« appuie la demande de Human Rights Watch de mise en place d'une
commission d'enquête internationale
indépendante »55(*).
Cependant, les mouvements terroristes cités plus haut,
à l'instar de l'Al-Qaïda au Maghreb islamique, le Mouvement pour
l'unicité et jihad en Afrique de l'Ouest et Ansar Dine revendiquent
l'instauration de la charia au Mali56(*). Par extension, ils envisageraient l'instauration
d'un état islamique dans le nord-Mali. Aussi, celle-ci (charia)
représente diverses normes doctrinales, sociales, culturelles, et
relationnelles édictées par la
« Révélation ». Le terme
utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie :
« chemin pour respecter la loi [de Dieu] ».
Il est d'usage de désigner en Occident la
charia par le terme de loi islamique qui est une traduction
très approximative puisque n'englobant que partiellement le
véritable sens du mot (ce terme est d'ailleurs utilisé en place
de droit musulman).
Ensuite, elle (charia) codifie à la fois les
aspects publics et privés de la vie d'un musulman, ainsi que les
interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble
de normes comme l'émanation de la volonté de Dieu
(Shar'). Le niveau, l'intensité et l'étendue du pouvoir
normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques
et géographiques57(*).
En arabe, « charia » vient de la racine
ara?a, qui signifie « ouvrir, devenir
clair ». Un lexique précise que le terme
« charia » fait référence à
un chemin droit et clair, mais aussi à un endroit irrigué
où les êtres humains et les animaux viennent boire à
condition que la source d'eau soit un ruisseau ou une rivière en
mouvement58(*).
Lily Zakiyah MUNIR précise que charia dérive de
la racine arabe ar?, qui signifie à l'origine
« la voie qui mène à
l'eau », ce qui peut être interprété comme
« la voie qui mène à la source de la
vie »59(*).
Utilisé dans un sens religieux, ce terme signifie « la
voie vers Dieu », car le but de la vie d'un musulman est
Allah (Dieu).
Enfin, Le mot charia (ou ses
dérivés : char? et chir?ah) est
cité dans le coran comme étant la voie à suivre par les
musulmans : « Juge alors parmi eux d'après ce
qu'Allah (Dieu) a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde
qu'ils ne tentent de t'éloigner d'une partie de ce qu'Allah (Dieu) t'a
révélé. Et puis, s'ils refusent (le jugement
révélé) sache qu'Allah (Dieu) veut les affliger [ici-bas]
pour une partie de leurs péchés. Beaucoup de gens, certes, sont
des pervers. »60(*).
« Il vous a légiféré en
matière de religion, ce qu'il avait enjoint à Noé, ce que
Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint
à Abraham, à Moïse et à Jésus :
« établissez la religion ; et n'en faites pas un sujet de
division. Ce, à quoi tu appelles les associateurs leur parait
énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers
Lui celui qui se repent. »61(*).
« Puis Nous t'avons mis sur la voie de l'Ordre
[une religion claire et parfaite]. Suis-la donc et ne suis pas les passions de
ceux qui ne savent pas. »62(*).
Donc, la charia est la voie qui mène, pour le croyant,
à la félicité dans la vie d'ici-bas et dans
l'au-delà. Le Fiqh est le côté pratique de la
charia, il n'est donc qu'une composante de cette dernière.
En somme, on comprend donc que l'ultime but de ces mouvements
terroristes était l'islamisation du nord-Mali tout en instaurant la loi
islamique définie plus haut.
Le non respect de ladite loi entraine des sanctions
(charnelles) à l'endroit de(s) récalcitrant(e)s
Nonobstant la terreur, les actes terroristes sévissant
au nord-Mali et l'action des putschistes (Amadou Haya SANOGO
et ses pairs), causant le chaos total au Mali, des sanctions ont
été aussi infligées à ces différents
mouvements terroristes, à l'instar du MNLA, AQMI, MUJAO et Ansar Eddine,
pour avoir commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité
mais aussi et surtout, les cadres et mécanismes des différents
acteurs internationaux ont été mis en oeuvre pour juguler ladite
crise.
Ainsi, il sied de rappeler que dans la deuxième partie
de la présente étude, l'accent sera mis sur les cadres les
structures de gestion des conflits, l'action concertée des Organisations
Internationales et l'action de quelques partenaires étatiques.
DEUXIEME PARTIE
LES INSTITUTIONS DE GESTION DE LA CRISE MALIENNE,
L'ACTION DES QUELQUES ACTEURS ETATIQUES ET L'ACTION CONCERTEE DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
CHAPITRE 1 : MECANISMES JURIDIQUES DE GESTION
DE LA CRISE MALIENNE
Le partenariat entre la CEDEAO, l'UA et l'ONU dans la gestion
de la crise malienne du 22 mars 2012, n'est pas fortuit. Il repose sur les
mécanismes et les organes chargés de gestion de conflits
prévus dans les textes qui régissent ces trois organisations
internationales.
Selon le dictionnaire petit Larousse 2013, « un
cadre est ce qui borne l'action de quelqu'un ou de quelque
chose ». Le mot cadre peut aussi se concevoir comme ce qui
entoure un objet, un espace, une scène, une personne.
Les mécanismes et les organes chargés de gestion
de conflits qui s'inscrivent dans ce chapitre peuvent être
considérés comme les moyens qui ont permis à ces
organisations d'intervenir dans la gestion de la crise malienne.
A cet effet, nous verrons en amont les mécanismes de
gestion de la crise malienne (section1), et en aval les organes chargés
de la gestion de cette crise (section 2).
Section1 : Les mécanismes juridiques
sous-régionaux, régionaux et internationaux
Les mécanismes juridiques sous-régionaux, qui
font l'objet du paragraphe 1, se trouvent dans les textes
généraux (Acte constitutif et autres textes de la CEDEAO) qui
ont favorisé la gestion de cette crise. Alors que, les
mécanismes régionaux constituant le paragraphe 2, sous-tendent
les textes juridiques régionaux, qui ont permis l'organisation
régionale à intervenir dans la gestion de cette crise. Enfin, il
y a au paragraphe 3, les mécanismes juridiques internationaux, qui
regroupent toutes les dispositions pertinentes internationales (Charte des
Nations Unies) qui ont favorisé la gestion de cette crise.
Paragraphe1 : Au plan sous-régional
Crée en 1975, la Communauté économiques
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), organisation sous-régionale
au départ essentiellement vouée à la promotion de
l'intégration des économies des quinze Etats membres s'est
progressivement transformée, sous la pression des
évènements politiques, en une organisation également
chargée de trouver des solutions aux conflits armés et autres
crises politiques qui mettaient en péril la paix et la
sécurité dans l'espace communautaire.
Afin de rétablir l'ordre constitutionnel au malien,
l'organisation sous-régionale, la CEDEAO s'est servi de ses textes
juridiques pour juguler la crise malienne.
On note, il y a les textes de juridiques comme du
Traité révisé de la Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest, signé à Cotonou le 24 juillet 1993, qui
stipule dans son préambule que « Nous, Chefs d'Etats et de
Gouvernement des Etats Membres de la Communauté Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest : Reconnaissant la nécéssité de
relever ensemble les défis politiques, économiques et
socio-culturels actuels et futurs et de mettre en commun les ressources de nos
peuples dans le respect de leur diversité en vue d'une expansion rapide
et optimale de la capacité de production de la
région ».
Rappelons que le Mali est un Etat membre de ladite
communauté et que ledit Traité révisé de la CEDEAO
définit un Etat membre comme : « les membres de
la Communauté ci-après dénommés `` les Etats
membres'', sont les Etats qui ratifient le présent
Traité ».63(*)
A cet effet, ce Traité dispose en son article 4,
alinéas C, E et F que les hautes parties contractantes déclarent
solennellement leur adhésion aux principes fondamentaux suivants :
« Coopération inter-Etats, harmonisation des politiques et
intégration des programmes », « Maintien de la paix,
de la sécurité et de la stabilité régionales par la
promotion et le renforcement des relations de bon voisinage »
,«Règlement pacifique des différends entre les Etats
Membres, coopération active entre pays voisins et promotion d'un
environnement pacifique comme préalable au développement
économique »64(*).
Ainsi, l'article 58 relative à la
sécurité régionale dudit Traité, est l'une des
dispositions pertinentes qui ont donné quitus à la CEDEAO
d'intervenir dans la gestion de cette crise malienne de 201265(*).
A ce Traité, s'ajoute le cadre de préventions
des conflits de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (CPCC).
Aussi, la CEDEAO s'est également servie de son CPCC
(Cadre de Prévention des Conflits de la Communauté des Etats de
l'Africaine l'Ouest) dont le but global est de renforcer l'architecture de la
sécurité humaine en Afrique de l'Ouest. L'objectif
intermédiaire est de créer de l'espace au sein du système
de la CEDEAO et des Etats membres pour une interaction coopérative dans
la région et avec les partenaires extérieurs afin d'inscrire la
prévention des conflits et l'édification de la paix parmi les
priorités de l'agenda politique des Etats membres, de manière
à impulser une action opportune et ciblée multidimensionnelle en
vue d'atténuer ou d'éliminer les menaces potentielles et
réelles à la sécurité humaine de façon
prévisible et institutionnelle.
Il faut également noter que, le but du Cadre de
Prévention des Conflits de la CEDEAO est de servir de
référence au système de la CEDEAO et des Etats membres
dans leurs efforts visant à renforcer la sécurité humaine
au sein de la région. Pour y parvenir, il est nécessaire
d'assurer des opérations de coopération effectives et durables
afin de prévenir les conflits violents au sein des Etats et entre les
Etats, et d'appuyer l'édification de la paix dans les zones
post-conflit66(*).
Pourtant, les Etats membres de la CEDEAO ont la principale
responsabilité d'assurer la paix et la sécurité.
Cependant, des mesures ont été prises dans le
cadre de la nouvelle vision stratégique de la CEDEAO en vue de
transformer la région « CEDEAO des Etats » en
« CEDEAO des Peuples » ; les tensions entre la
souveraineté et les groupes terroristes et celles entre la
sécurité politique et la sécurité humaine doivent
progressivement disparaître au profit de la supranationalité et de
la sécurité humaine.
Ensuite, la société civile régionale a
aussi joué un rôle de plus en plus important aux
côtés des Etats membres dans le maintien et la promotion de la
paix et de la sécurité.
Enfin, c'est le Protocole relatif au Mécanisme de
Prévention, de Gestion, de Règlement de conflits, de Maintien de
la Paix et de la Sécurité adopté le 10 décembre
1999 complété par le Protocole additionnel sur la
démocratie et la bonne gouvernance adopté en décembre 2001
qui a servi de mécanisme juridique de gestion de la crise malienne au
plan sous-régional conformément à l'article 367(*) du dit Protocole.
La crise malienne ayant à la fois un caractère
interne et international, la mise en oeuvre de ce mécanisme était
largement requit68(*).
Et les Etats membres étaient convenues comme stipulé dans le
Protocole, de mettre a la disposition de l'ECOMOG ( Groupe de Contrôle du
Cessez-le-feu de la CEDEAO, structure composée de plusieurs modules
polyvalents (civils et militaires) en attente dans leurs pays d'origine et
prêts a être déployés dans les meilleurs
délais)69(*) des
unités dotées de moyens adéquats, des armées de
terre et de l'air, de la marine, de la gendarmerie, de la police, ou de toutes
autres formations militaires, para- militaires, ou civiles pour
l'accomplissement des missions assignées.
Au plan régional de gestion de la crise malienne,
l'Union africaine a aussi joué un rôle important.
Paragraphe2 : Au plan régional
Héritière de l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA), l'Union africaine (UA), a vu le jour à l'occasion du
sommet des chefs d'Etat et de gouvernement le 9 juillet 2002 à Durban
(Afrique du Sud).
La nouvelle organisation panafricaine, tirant les
leçons du bilan très critiqué de l'OUA (1963-2002),
affiche dans son Traité constitutif (adopté le 11 juillet 2000)
des dispositions relatives aux questions de paix et de
sécurité.
Parmi les 14 objectifs de l'UA mentionnés dans le
Traité figurent les trois
suivants : « promouvoir la paix, la
sécurité et la stabilité du
continent » ; « promouvoir les principes et les
institutions démocratiques, la participation populaire et la bonne
gouvernance » ; « promouvoir et protéger les
droits de l'Homme et des peuples conformément à la Charte
africaine des droits de l'Homme et des peuples et autres instruments pertinents
relatifs aux droits de l'Homme ».70(*)
Ainsi, entre autres principes, il ressort de l'article 4 que
l'Union africaine fonctionne conformément aux principes de
l'égalité souveraine et interdépendance de tous les Etats
membres de l'Union, du respect des frontières existant au moment de
l'accession à l'indépendance, de la participation des peuples
africains aux activités de l'Union, etc.
Ces principes régionaux ont aussi favorisé la
gestion de la crise malienne par cette organisation. Car, la transformation de
l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) en Union Africaine en 2000 est
venue parachever l'émergence d'une nouvelle priorité
organisationnelle pour cet organisme continental.71(*)
Rompant avec le régime de l'OUA, les dirigeants
africains ont utilisé l'Acte constitutif de l'Union africaine (Acte de
l'UA) pour prendre acte des engagements à respecter les principes
démocratiques, les droits de l'homme, l'état de droit et la bonne
gouvernance, ainsi que la condamnation et le rejet du changement
inconstitutionnel de gouvernement72(*) survenu au Mali en 2012.
L'Article 4(h) de l'Acte de l'UA a été
renforcé pour donner pouvoir à l'UA d'intervenir dans un
État membre, tel fut le cas au Mali notamment, dans le cas d' «
une menace grave de l'ordre légitime afin de restaurer la paix et la
stabilité dans l'État membre de l'Union sur la recommandation du
Conseil de Paix et de Sécurité »73(*). Ainsi, l'on comprend que
l'acte constitutif de l'Union africaine est un moyen politique continental qui
permet à ladite organisation d'intervenir dans un Etat membre.
Adopté conformément à l'Acte constitutif
de l'Union africaine, le Protocole du Conseil de Sécurité et de
Paix (CPS) de l'Union africaine est entré en vigueur le 30
décembre 2003. Il y a lieu d'énumérer quelques unes de ses
dispositions.
L'article 3 dispose que le Conseil de Paix et de
Sécurité est établi pour :
· Promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité en Afrique ;
· Résoudre les conflits par anticipation et
prévention ;
· Promouvoir et réaliser la consolidation de la
paix, la reconstruction post-conflit et empêcher la résurgence de
la violence ;
· Coordonner et harmoniser les efforts continentaux dans
la prévention et la lutte contre le terrorisme international ;
· Développer une politique de défense
commune pour l'Union ;
· Promouvoir et encourager les pratiques
démocratiques, la bonne gouvernance, les droits de l'homme et les
libertés fondamentales.
Ces objectifs ont pour piliers les principes définis
à l'article 4 du Protocole.
Hormis les principes généraux contenus dans
l'Acte constitutif de l'Union africaine, il s'agit de :
· La réaction rapide et immédiate aux
situations de crises pour éviter leur développement et mutation
en de véritables conflits ;
· L'interdépendance entre le développement
socio-économique et la sécurité des peuples et des
Etats ;
· Le respect des frontières héritées
de la colonisation, etc.
Outre ces textes de l'Union africaine, qui servent de
mécanismes de gestion de la crise malienne, en janvier 2007,
l'Assemblée des chefs d'État et de gouvernements de l'Union
africaine (l'Assemblée) a adopté la Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la gouvernance, qui sert aussi de
cadre de gestion de cette crise (la Charte), dans le but de renforcer
l'engagement des États membres de l'Union africaine (UA) en faveur de la
démocratie, du développement et de la paix.74(*)
Cet engagement était auparavant exprimé sous
différentes formes dans d'autres instruments internationaux universels,
continentaux et sous-régionaux, auxquels la totalité ou certains
des États membres de l'UA font parties.
Cette Charte se fonde sur quatre domaines prioritaires
principaux : la démocratie, les droits de l'homme et l'état de
droit, les élections et institutions démocratiques, les
changements inconstitutionnels de gouvernement et la gouvernance politique,
économique et sociale. Ses principaux objectifs sont de renforcer les
engagements relatifs à la démocratie, au développement et
à la paix, en se basant sur des principes similaires à ceux de
l'Acte de l'UA et du Protocole de la CEDEAO.75(*)
Paragraphe3 : Au plan international
Créée le 26 juin 1945, à San Francisco
(Etats-Unis), l'Organisation des Nations unies est régie par une Charte
en vigueur depuis le 24 octobre 1945.
Parmi les buts poursuivis par cette organisation, il y a le
maintien de la paix et la sécurité internationale. L'article
1er , paragraphe 1 de la Charte des Nations unies prévoit
cet objectif et dispose : « Maintenir la paix et la
sécurité internationales et à cette fin : prendre des
mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les
menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre
rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques,
conformément aux principes de la justice et du droit international,
l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de
caractère international, susceptibles de mener à une rupture de
la paix »76(*).
Par là, il est sans crainte d'affirmer que les Nations
avaient déjà mis en place un certain nombre de normes, de
prévention, de gestion et règlement de différends et aussi
d'intervention dans la gestion de crise. D'où son implication dans la
gestion de la crise malienne parait logique, car elle a atteint dès
son éclatement une connotation internationale avec l'implication de la
nébuleuse Al-Qaïda (réseau terroriste international).
Mais la présente étude porte sur les
procédés coercitifs prévus au chapitre VII de la Charte de
l'ONU. Car, dans le cas de la crise malienne, la rupture de la paix et
l'agression sont avérées lorsque le MNLA a déclaré
l'indépendance de l'Azawad et lorsqu'il y a eu le coup d'Etat du
capitaine SANOGO et ses pairs.
Citant les propos du Représentant de l'Australie
à l'ONU, sur l'affaire d'Indonésie en 1974,
GOODRICH (LM) et HAMBRO
(F.) ont écrit que l'expression rupture de la paix s'applique
dans « tous cas où des hostilités ont
éclaté sans qu'il soit allégué que l'une des
parties est l'agresseur ou qu'elle a commis un acte
d'agression »77(*).
Les dispositions du chapitre VII (articles 39 à 51)
de la Charte des Nations Unies, traitent de l'action à mener en cas de
menace contre la paix, rupture de la paix et d'acte d'agression. Dans le cas
d'espèce de la crise malienne, il s'agit d'une agression de la part des
mouvements terroristes (Ansar Eddine AQMI, MNLA et MUJAO) des rebelles touaregs
du MNLA et du putsch. Dans ce contexte, ce chapitre de la Charte peut
être évoqué, en mettant l'accent sur les articles 41 et
42.
L'article 41, comme l'article 42, revêt un
caractère répressif, dans la logique de la responsabilité
en droit international et entend sanctionner des « actes
généralement qualifiés de crimes internationaux. Autrement
dit, ce sont des « actes susceptibles de donner naissance
à une situation menaçant ou rompant la paix et la
sécurité internationales »78(*) ou des « actes qui se
caractérisent par leur gravité particulière et pour
lesquels la Charte des Nations Unies ?...? a institué un
régime spécial de sécurité »79(*).
En cas d'inadéquation ou d'inefficacité des
mesures envisagées à l'article 41, l'article 42 donne au conseil
le pouvoir d'entreprendre des actions militaires. Mais, d'après
Jean Pierre COT et Alain PELLET :
« Ce texte n'a jamais été appliqué en raison de
l'impossibilité de conclure les accords prévus à l'article
43 »80(*).
Ces accords, conclus sur l'initiative du Conseil de
Sécurité, ont trait à :
· La mise à la disposition du conseil de
sécurité des forces armées, l'assistance et les
facilités nécessaire au maintien de la paix et de la paix
sécurité internationales ;
· Les modalités pratiques de la mise en oeuvre des
forces armées et des facilités.
Pour Jean Pierre COT et Alain
PELLET : « Il ressort clairement des travaux
préparatoires et du texte même de l'article 42 que le Conseil peut
recourir à l'action militaire directement, avant ou après avoir
décrété les normes prévues à l'article 41 ou
indépendamment de celui-ci »81(*).
Le Conseil peut donc entreprendre toute action qu'il juge
nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix. A ce
propos, le Conseil dispose d'un « pouvoir discrétionnaire pour
décider si une situation donnée appelle des mesures militaires et
lesquelles », pour reprendre cette expression de GOODRICH,
HAMBRO et STMONS82(*).
L'action de l'article 42 peut être engagée contre
un Etat membre ou non de l'ONU, ainsi qu'une entité
non-étatique.
D'après GUGGENHEIM83(*), cité par Jean
Pierre COT et Alain PELLET, l'article 42 peut
être exécuté de deux manières : soit par la
contribution d'une force armée dépendant directement ou
exclusivement du Conseil de Sécurité ; soit par la
création d'une armée formée de contingents nationaux et
placée sous le commandement de l'ONU. Ce point de vue est partagé
par SEYERSTED84(*), qui soutient aussi l'article 42 n'est pas lié
à l'article 43 et prévaut sur lui. En effet, selon la
jurisprudence de la Cour Internationale de Justice, rapportée par
Jean Pierre COT et Alain PELLET :
« le Conseil de sécurité doit pouvoir agir suivant un
autre article de la Charte que l'article 43... »85(*).
L'intérêt d'une telle démarche, c'est de ne pas rendre
impuissant le Conseil de Sécurité par une limitation stricte de
ses pouvoirs, pourvu que ceux de l'organisation ne soient pas
dépassés.
Le chapitre VIII de la Charte régit les relations entre
le Conseil de Sécurité, d'une part, et les accords et
organisations régionaux, d'autre part.
L'article 52 paragraphe 1 dispose que : «
Aucune disposition de la présente Charte ne s'oppose à
l'existence d'accord ou d'organismes régionaux destiné à
régler les affaires qui, touchant au maintien de la paix et de la
sécurité internationale, se prête à une action de
caractère régional, pourvu que ces accords ou ces organismes et
leur activité soient compatibles avec les buts et les principes des
Nations Unies ». Aux termes de cette disposition, peut
être reconnu comme entrant dans cette catégorie
générique un accord ou une organisation ayant pour destination le
règlement de la paix et de la sécurité internationale, se
prêtent à une action de caractère régional dont les
activités sont comparables avec les buts et les principes des Nations
Unies. Même les pactes d'assistance mutuelle sont reconnus dans cette
catégorie d'accords régionaux.
Mais pour Jean Pierre COT et Alain
PELLET : « L'organisation régional se
distingue de l'accord par son caractère permanent et par les
institutions qui l'organisent et qui pérennisent la coopération
entre ses membres »86(*).
Les exigences à l'égard des accords et
organismes régionaux, en vertu de l'article 52, s'expliquent par le
besoin d'encadrement du régionalisme. Car, selon Jean Pierre COT
et Alain
PELLET : « C'est ?...? de haute
lutte que le régionalisme obtient droit de citer sous la forme actuelle
dans la Charte »87(*).
Née sur les cendres de l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA), l'Union Africaine(UA), et la CEDEAO, sont des organismes au
sens de l'article 52 de la Charte des Nations Unies.
Non seulement qu'elles ont un caractère permanent,
l'Union Africaine et le CEDEAO en reconnaissant la Charte de l'OUA dont le
préambule et l'article 2 adhèrent aux buts et principes des
Nations Unies, font leurs ces idéaux onusiens.
Toutefois, ces dispositions servant de cadre de gestion de la
crise malienne au plan sous-régional, régional et international
ont été mis en oeuvre par les organes de ces organisations
internationales.
Section2 : Les organes chargés de gestion
de la crise malienne
Les organes de la CEDEAO, de l'UA et des Nations Unies ont
concouru à la gestion de la crise malienne. Seront abordés, tour
à tour, les organes de la CEDEAO (paragraphe 1), les organes de l'UA
(paragraphe 2) et les organes de l'ONU (paragraphe 3).
Paragraphe1: Les organes de la CEDEAO
Les organes de la CEDEAO impliqué dans la
résolution des conflits sont les institutions les suivantes,
instituées par le Protocole relatif au Mécanisme de
Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de
la Paix et de la Sécurité:
· La Conférence
· Le Conseil de Médiation et de
Sécurité;
· Le Secrétariat Exécutif ;
· Le Groupe de Contrôle du Cessez-le-feu de la
CEDEAO (ECOMOG).
a- La Conférence
La Conférence se compose des Chefs d'Etat et de
Gouvernement des Etats membres, comme stipulé par l'article 7,
paragraphe 1 du Traité Révisé.
Aux termes de l'article 6 paragraphe du Protocole relatif
au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des
Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité, les
fonctions de la conférence ont la portée
générale, car : « Elle est habilitée
á prendre toute décision dans le cadre des questions se
rapportant á la Prévention, á la gestion et au
règlement des conflits, au maintien de la paix et de la
sécurité, á l'assistance humanitaire, á la
consolidation de la paix, á la lutte contre la criminalité
transfrontalière et la prolifération des armes
légères, ainsi que toutes les autres questions couvertes par les
dispositions du Mécanisme ».88(*)
Afin de juguler la crise malienne, cet organe a joué
un rôle déterminant car cinq jours après le putsch du
capitaine SANOGO, la conférence avait
déjà convoqué un sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et
de gouvernement de la Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), tenu le 27 mars 2012 à Abidjan, en
Côte d'Ivoire.
Au terme dudit sommet, le Président du Burkina Faso,
Monsieur Blaise COMPAORE, a été élu par
ses pairs ouest-africains, médiateur dans la crise politique,
née du coup d'Etat du 22 mars dernier et, de la rébellion touareg
dans le nord du pays.
Cette médiation a aboutit, à la signature de
« l'accord de Ouagadougou ». Cet Accords
a des modalités qui ont donné lieu à un accords sur le
cantonnement à Kidal des hommes du MNLA et HCUA ainsi que sur la tenue
des points de contrôle aux entrées de la ville et a rendu possible
le déploiement de l'armée malienne à Kidal. Il
représente donc une avancée notable dans le recouvrement par le
Mali de sa pleine souveraineté sur l'ensemble de son territoire, ce
qui était l'un des objectifs fondamentaux d'«Opération
Serval ».
Ainsi, c'est le général
KAZURA, commandant militaire de la MINUSMA, qui a permis la
conclusion de cet accord qui, par la suite a permis l'organisation des
élections présidentielles du 28 juillet 2013, opposant entre
autres : Ibrahim Boubacar KEITA, Soumaila CISSE, etc.
Ces élections ont été soldées par
la victoire d'Ibrahim Boubacar KEITA, à l'issue du
deuxième tour du 11 Août 2013.
Cependant, la Conférence
peut : « Sans préjudice des pouvoirs
étendus que lui confèrent l'article 9 du Traité et
l'article 6, la Conférence délègue au Conseil de
Médiation et de Sécurité le pouvoir de prendre en son nom
des décisions pour la mise en oeuvre appropriée des dispositions
du Mécanisme »89(*).
Hormis cet organe, le Conseil de Médiation et de
Sécurité et autres organes de la CEDEAO ont été
aussi impliqué dans la gestion de la crise malienne.
b- Le Conseil de Médiation et de
Sécurité
Le Conseil de Médiation et de Sécurité,
quant à lui, se compose de neuf (9) Etats membres dont sept(7) sont
élus par la Conférence. Les deux (2) autres membres que sont la
Présidence de la Conférence et la Présidence
immédiatement précédente sont automatiquement membres de
droit du Conseil de Médiation et de Sécurité90(*).
Conformément, à l'article 10 paragraphe 1, le
Conseil de Médiation et de Sécurité prend, au nom de la
Conférence, des décisions sur des questions liées á
la paix et á la sécurité de la région. II assure
également la mise oeuvre de toutes les dispositions du présent
Protocole. Cet organe a appuyé l'action du Secrétariat
Exécutif dans la gestion de la crise malienne.
Le rôle du Conseil de Médiation et de
Sécurité, ainsi s'est avéré très important
dans la gestion de la crise malienne en organisant une médiation qui a
réunit les différents protagonistes de ladite crise
dite : « médiation
burkinabè ».
c- Le Secrétariat Exécutif
Le Secrétaire Exécutif est habilité
à prendre des mesures visant la prévention, la gestion, le
règlement des conflits, le maintien de la paix et la
sécurité dans la sous-région. Ces mesures peuvent prendre
la forme de missions d'enquête, de médiation, de facilitation, de
négociation et de réconciliation des parties en conflit.
Le rôle du Secrétaire Exécutif est
notamment:
a- de recommander la nomination du Représentant
Spécial et du Commandant de la Force au Conseil de Médiation et
de Sécurité;
b- de nommer les membres du Conseil des Sages;
c- de superviser les activités politiques,
administratives, opérationnelles, et d'assure la logistique des
missions;
d- d'élaborer a l'intention du Conseil de
Médiation et de Sécurité et des Etats membres des rapports
périodiques sur les activités du Mécanisme;
e- d'envoyer sur le terrain, sur la base de son
évaluation de la situation, des missions d'enquête et de
médiation;
f- de convoquer, en consultation, avec le Président de
la Conférence, toutes les réunions du Conseil de Médiation
et de Sécurité, du Conseil des Sages et de la Commission de
Défense et de Sécurité;
g- de mettre en oeuvre toutes les décisions du Conseil
de Médiation et de Sécurité.91(*)
L'action de cet organe est manifeste dans la gestion de la
crise malienne car il a mis en oeuvre les décisions du Conseil de
Médiation et de sécurité.
h- l'ECOMOG
Enfin, il y a le Groupe de Contrôle du Cessez-le-feu de
la CEDEAO (ECOMOG) comme organes d'appui. Celui-ci est une structure
composée de plusieurs modules polyvalents (civils et militaires) en
attente dans leurs pays d'origine et prêts à être
déployés dans les meilleurs délais, dont les missions
sont :
a- mission d'observation et de suivi de la paix ;
b- maintien et rétablissement de la paix ;
c- action et appui aux actions humanitaires ;
d- application de sanctions y compris l'embargo;
e- déploiement préventif ;
f- opérations de consolidation de la paix, de
désarmement et de démobilisation ;
g- activités de police, notamment, la lutte contre la
fraude et le crime organisé ;
h- toutes autres opérations qui peuvent être
ordonnées par le Conseil de Médiation et de
Sécurité.
Le Groupe de Contrôle du Cessez-le-feu de la CEDEAO
(ECOMOG) comme organes d'appui, a aussi joué un rôle important. Il
a mis des militaires et civils à la disposition de la MISMA.
Paragraphe2 : Les organes de l'Union Africaine
Au nombre de ces organes figure la conférence des chefs
d'Etats et de gouvernements, le Conseil Exécutif, la Commission, le
Comité des représentants permanents et le Conseil de Paix et de
Sécurité.
a- La Conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement
La conférence des chefs d'Etat et de gouvernement est
l'organe suprême de l'Union Africaine, en vertu de l'article 6 de son
Acte constitutif. Elle se réunit deux fois par année en session
ordinaire et peut se réunir en session extraordinaire à la
demande d'un Etat membre et sur approbation des deux tiers de ses membres.
Dirigée par un président en exercice, qui a un
mandat d'un an, la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement a,
entre autres attributions de :
· Définir la politique commune de l'Union ;
· Recevoir, examiner et prendre des décisions sur
les rapports et les recommandations des autres organes de l'Union et rendre des
décisions à ce sujet ;
· Créer tout organe de l'Union ;
· Assurer le contrôle de la mise en oeuvre des
politiques et décisions de l'Union, et veiller à leur application
par tous les Etats membres ;
· Donner des directions au Conseil exécutif sur la
gestion des conflits, des situations de guerre et autres situations d'urgence
ainsi que la restauration de la paix.
Son action est marquée par la condamnation du coup
d'Etat perpétré par le capitaine SANOGO et la
suspension du Mali en qualité d'Etat membre de l'organisation
panafricaine.
b- Le Conseil exécutif
Aux termes de l'article 10 de l'Acte constitutif de l'Union
Africaine, le Conseil exécutif est composé des ministres des
affaires étrangères ou de tous autres ministres ou
autorités désignés par les gouvernements des Etats
membres.
Les sessions du Conseil exécutif se tiennent souvent
au rythme de celles de la conférence des chefs d'Etats et de
gouvernements, pour les préparer. Mais d'après l'article 13 de
l'Acte constitutif, le Conseil exécutif décide des politiques
dans les domaines d'intérêt commun, tels que la paix et la
sécurité. Responsable devant la Conférence, le Conseil
exécutif examine les questions dont il est saisi et contrôle la
mise en oeuvre des politiques arrêtés par la Conférence.
Le Conseil exécutif peut déléguer tout ou
partie de ses pouvoirs et attributions aux comités techniques
spécialisées, qui sont chargés de : préparer
des projets et programmes de l'Union, assurer le suivi et l'évaluation
de la mise en oeuvre des décisions prises par les organes de l'Union,
présenter des rapports et des recommandations au Conseil
exécutif, etc.
c- La Commission
L'article 20 de l'Acte constitutif de l'Union Africaine
stipule que la Commission est le Secrétariat de l'union, Elle comprend
le Président, le Vice-président et huit commissaires,
spécialisés dans divers domaines d'activités de l'Union
Africaine. Ils sont tous assistés par un personnel important reparti en
département tels que celui des affaires politiques et
sécurité.
En application des dispositions pertinentes du
communiqué du Conseil du 13 novembre 2013, et conformément
à la résolution 2085 (2012), la Commission a organisé une
Conférence de donateurs à Addis-Abeba, le 29 janvier 2013, aux
fins de mobiliser un soutien tant financier que logistique pour la MISMA et les
FDSM. De par le niveau de participation et les annonces de contributions, la
conférence a été un véritable succès. Elle a
enregistré des annonces de contribution à hauteur de 455 millions
de dollars. Il importe que les contributions annoncées soient
concrétisées dans les plus brefs délais92(*).
Cette action a montré la place de la Commission de
l'Union Africaine dans la gestion de ladite crise.
d- Le Comité des représentants
permanents
Prévu à l'article 21 de l'Acte constitutif, le
comité des représentants permanents est une instance qui regroupe
les représentants permanents, c'est-à-dire les ambassadeurs, et
d'autres plénipotentiaires des Etats membres.
Il est responsable de la préparation des travaux du
Conseil exécutif et agit sur son instruction.
L'organe consacré uniquement aux questions
sécuritaires est le Conseil de Paix et de Sécurité.
e- Le Conseil de Paix et de
Sécurité
Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) qui est,
l'organe principal pour le maintien de la paix et de la sécurité
en Afrique a aussi joué un rôle important dans la gestion de
ladite crise.
Car, ce Conseil de Paix et de sécurité de
l'Union africaine (CPS), en sa 323e réunion tenue à
New York, le 12 juin 2012, a autorisé la CEDEAO, en collaboration, le
cas échéant, avec les pays du champ, à savoir
l'Algérie, la Mauritanie et le Niger, à mettre en place les
dispositifs sécuritaires et militaires requis, en vue de la
réalisation des objectifs suivants :
a- Assurer la sécurité des institutions de la
transition ;
b- Restructurer et réorganiser les forces maliennes de
sécurité et de défense ;
c- Restaurer l'autorité de l'Etat sur la partie nord du
pays et lutter contre les réseaux terroristes et criminels
opérant dans la région.
Le CPS a aussi prié le CSNU d'entériner le
déploiement envisagé d'une force de la stabilisation de la
CEDEAO. Le CPS a également demandé aux commissions de l'UA et de
la CEDEAO, avec le soutien des Nations unies, de l'UE et d'autres partenaires,
et en consultation avec tous les pays voisins du Mali, de finaliser rapidement
le travail déjà entamé en ce qui concerne la
définition précise du mandat et l'élaboration du concept
d'opération(CONOPS) de la force de stabilisation envisagée.
Ainsi, lors de sa 327e réunion, tenue
à Addis-Abeba, le 14 juillet 2012, sous la présidence du
Président Alassane Dramane OUATTARA, par ailleurs
Président en exercice de la CEDEAO, le CPS s'est félicité
du lancement, par la commission de l'UA(CUA), du processus d'élaboration
d'un concept stratégique visant à articuler, de manière
holistique, les mesures politiques, sécuritaires et militaires à
prendre en vue du règlement rapide des crises auxquelles le Mali est
confronté.
Le CPS a souligné la nécessité de la
finalisation dans les meilleurs délais du concept stratégique, de
concert avec la CEDEAO, les pays du champ, les NU, l'UE et d'autres
partenaires. Il a exprimé son intention d'examiner et d'adopter ce
document le plus rapidement possible, avant sa soumission au CSNU.
L'analyse de ces textes constitutifs et institutionnels de la
CEDEAO, de l'Union Africaine et l'ONU a permis de confirmer les
mécanismes et les organes chargés de gestion de la crise
malienne.
Le chapitre VIII de la Charte de l'ONU, les buts et principes
communs des trois institutions sont les piliers de ce partenariat,
matérialisé par quelques activités.
Paragraphe 3 : Les organes de l'ONU
Les organes des Nations Unies impliqués dans la
résolution des Conflits sont l'Assemblée Générale,
le Conseil de Sécurité, le Secrétariat
Général et la Cour International de Justice.
a- L'Assemblée
Générale
L'Assemblée Générale se compose de tous
les Etats membres des Nations Unies.
Aux termes de l'article 10 de Charte, les fonctions et les
pouvoirs de l'Assemblée Générale ont une portée
générale : « L'Assemblée
Générale peut discuter toutes questions ou affaires rentrant dans
le cadre de la présente Charte ou se rapportant aux pouvoirs de l'un
quelconque des organes prévus dans la présente
Charte...».
Cependant, l'article 11(paragraphe 1et 2) précise
certains domaines d'actions de l'Assemblée générale, tels
que :
· Les principes généraux de
coopération pour le maintien de la paix et de la sécurité
internationale, y compris ceux régissant le désarmement et la
réglementation des armements ;
· Toutes questions se rattachant au maintien de la paix
et de la sécurité internationales dont elle aura
été saisie par l'un quelconque des membres des Nations Unies.
Ainsi, l'action de l'Assemblée générale
dans la gestion de la crise malienne s'est manifestée par la
condamnation du putsch et de l'indépendance de l'Azawad.
b- Le Conseil de Sécurité
Le Conseil de Sécurité est composé de
quinze membres, dont cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande
Bretagne et France), qui sont dotés du droit de véto, et dix
membres non permanents élus tous les deux ans.
Il est l'organe principal de l'ONU ayant la
responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité
internationales, en vertu de l'article 24 paragraphe1 qui
dispose : « afin d'assurer l'action rapide et efficace
de l'organisation, ses membres confèrent au Conseil de
Sécurité la responsabilité principale du maintien de la
paix et de la sécurité internationales et reconnaissent qu'en
s'acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité, le Conseil
de Sécurité agit en leur nom ».
Le paragraphe 2 du même article indique que les pouvoirs
spécifiques du Conseil de Sécurité sont définis aux
chapitres VI, VII, VIII et XI de la Charte.
Son implication dans la gestion la crise malienne est
marquée dans la prise des résolutions sur le Mali, qui sont entre
autres :
· La Résolution 2056, du 5 juillet 2012,
relative à l'appui aux efforts que déploient les autorités
de transition du Mali ;
· La Résolution 2071, du 12 octobre 2012, relative
à son appui au Président par intérim du Mali, M.
Dioncounda TRAORE dans son action ;
· La Résolution 2085, du 20 décembre 2012
relative à la création de la Mission internationale de soutien
au Mali sous conduite africaine (MISMA) ;
· Résolution 2100, du 25 avril 2013 relative
à la création de la Mission multidimensionnelle
intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
(MINUSMA).
En vertu de l'article 25 de la Charte des Nations unies, les
Etats membres sont tenus d'accepter et d'exécuter les décisions
du Conseil de Sécurité, selon lequel : « Les
membres de l'organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les
décisions du Conseil de Sécurité, conformément
à la présente Charte ».
Le Secrétariat général et la Cour
Internationale de Justice se sont aussi impliqués dans la gestion de la
crise malienne.
c- Le Secrétariat Général
Le secrétariat général est prévu
et organisé par les articles 97 à 101 de la Charte.
A cet effet, l'article 97 prévoit la composition du
Secrétariat général en disposant que :
« Le Secrétariat comprend un Secrétaire
général et le personnel que peut exiger l'Organisation. Le
Secrétaire général est nommé par l'Assemblée
générale sur recommandation du Conseil de Sécurité.
Il est le plus haut fonctionnaire de l'Organisation ».
En vertu des articles 97 et 98 de la Charte, le
Secrétaire général assure les tâches administratives
relatives au fonctionnement de l'organisation.
Le Secrétariat général par le biais du
secrétaire général des Nations unies a été
très participatif dans la gestion de la crise malienne.
Car, il a appelé le 8 février 2012, les groupes
rebelles maliens à cesser leurs attaques et à entamer un dialogue
avec le gouvernement pour résoudre leurs griefs.
Il faut souligner qu'il a condamné fermement la
rébellion menée par des éléments des forces
armées maliennes et appelé à la restauration
immédiate de l'ordre constitutionnel.
Aussi, le Secrétaire général s'est
félicité de la condamnation ferme par le Conseil de
sécurité de la prise de pouvoir par la force au Mali et a
condamné l'attaque contre le président par intérim du Mali
et appelé les Maliens à s'abstenir de toute action contraire au
processus de transition..
De son coté, le Secrétaire général
adjoint a aussi joué un rôle important car a indiqué au
group de soutien et de suivi que l'action militaire au Mali ne doit pas attiser
les tensions et aggraver la situation humanitaire fragile.
Enfin, le Secrétaire général, lors de son
discours à Davos, a souligné la situation en Syrie et au Mali,
tout en mettant l'accent sur le besoin de s'attaquer à ces «
crises silencieuses » prévisibles à long terme.
Dans un message adressé à la Conférence
de haut niveau pour le soutien et le développement du Mali, le
Secrétaire général a aussi salué l'accord
signé entre le Gouvernement malien, le Mouvement pour la
libération de l'Azawad et le Haut Conseil pour l'unité de
l'Azawad93(*).
L'article 99 dispose que : « Le
Secrétaire général peut attirer l'attention du Conseil de
Sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait
mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité
internationales ».
d- La Cour Internationale de Justice
En tant que organe judiciaire international, la Cour
Internationale de Justice à jouée un rôle dans la gestion
de la crise malienne. Elle a été saisie par les autorités
maliennes depuis janvier 2012, sur la situation au Mali afin de traduire en
justice les auteurs des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité
commis au Mali.
La gestion de la crise malienne a été aussi
accompagnée de l'action concertée des organisations
internationales et de quelques acteurs étatiques.
CHAPITRE II : L'ACTION DE QUELQUES ACTEURS
ETATIQUES ET L'ACTION CONCERTEE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DANS LA
GESTION DE LA CRISE MALIENNE
La gestion de la crise malienne est aussi marquée par
des activités que quelques acteurs étatiques ont menées.
Ainsi que celles des Organisations Internationales citées ci-dessus,
entreprit, l'une vis-à-vis de l'autre et de façon commune
(à travers la MISMA/MUNISMA).
Section I : L'action de quelques acteurs
étatiques dans la gestion de cette crise
Outre les organisations internationales, la gestion de la
crise malienne a connu aussi l'apport de quelques étatiques.
Paragraphe1 : L'action offensive de la France et du
Tchad dans la gestion
de la crise malienne
L'action de ces Etats était très importante
dans la gestion de cette crise malienne.
a- L'action offensive de la France
Face à l'avancée jihadiste vers Bamako, la
France s'est lancée dans une intervention à hauts risques. Cet
engagement de l'armée française au Mali à eu lieu le 11
janvier 2013.
Cette intervention française, avait en amont
reçu l'aval du gouvernement malien. Car, un jour avant,
c'est-à-dire le 10 janvier, Dioncounda TRAORE a
adressé à François Hollande, président de la
république française, une lettre alarmante :
« Une intervention militaire immédiate devient
nécessaire »94(*), afin que ce dernier apporte l'aide au
Mali.
Au-delà de cette action offensive de l'armée
Française, il s'est tenu le 19 mars 2013 à Lyon la
conférence sur le développement du Mali. Cette rencontre a
été l'occasion pour l'ensemble des collectivités
territoriales qui mènent des actions de coopération au Mali de se
retrouver avec leurs partenaires maliens pour faire le point sur les conditions
de reprise de l'aide civile. Organisée par le Ministère des
Affaires Etrangères et de la Coopération de la France, la
région Rhône-Alpes et cités Unies de France. Cette
conférence a constituée une étape importante dans la
reprise de l'aide française pour le développement du Mali.
Des hauts représentants du gouvernement malien et
collectivités maliennes, partenaires des collectivités
françaises étaient présents.
b- L'action offensive du Tchad
L'action du Tchad s'est manifestée le 16 janvier 2013.
Comme la France, le Tchad a aussi entrepris une action offensive, avec
l'annonce de l'envoi d'un régiment d'infanterie de
1 200 hommes et deux bataillons d'appui, 16 janvier 2013, soit
environ de 2 000 hommes
95(*). Ce contingent est
nommé « forces armées tchadiennes d'intervention au
Mali » (FATIM)96(*).
Une force tchadienne pré-positionnée au Niger,
qui compte 550 hommes le 24 janvier97(*), intervient au Mali en ouvrant une route par l'Est
vers Gao. Elle a pour commandant en chef le général
Oumar BIKIMO, basé à Bamako, où il assure
la coordination avec la MISMA98(*). Elle se compose de l'unité antiterroriste
commandée par le général Abderrahmane YOUSSOUF
MEIRY, de la force de la direction générale des services
de sécurités des institutions de l'État (DGSSIE)
dirigée par le général Mahamat Idriss Deby
ITNO, fils du président Idriss Deby, et de la
garde présidentielle99(*). Le 29 janvier 2013, 1 400 soldats tchadiens
sont déployés au Mali et début février, 1 800
militaires tchadiens, soit la quasi intégralité du contingent,
est basés à Kidal.
À la mi-avril 2013, l'effectif est de 2 250 hommes
et les pertes s'élèvent à 36 tués100(*).
L'intervention militaire de 2013 au Mali est une
opération militaire multinationale qui a débuté le 11
janvier 2013, dont l'objectif est la mise en oeuvre de la résolution
2085 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le nom
donné à cette intervention
est « l'opération
Serval » pour la France,
Paragraphe2 : L'action stratégique de
l'Algérie
L'action de l'Algérie est capitale dans la crise
malienne car elle s'est avérée stratégique pour la
sécurité du sahel. Dans cette vision, l'Algérie n'a pas
tardé à condamner fermement et rejeter la déclaration de
l'Azawad faite par le MNLA. Le premier ministre algérien, Ahmed
OUYAHIA, a condamné les terroristes sévissant dans le
Nord du Mali, tout en soulignant la nécessité d'aider le pays
voisin à résoudre ses problèmes de développement et
à renforcer son armée.
Selon le chef du gouvernement algérien, la
nécessité de renforcer la coopération pour
éradiquer le terrorisme au sahel, tant au niveau international qu'au
niveau de la sous-région, dans le cadre de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest est très
capitale101(*).
L'intervention des autres pays non africains est aussi
à signaler dans la gestion de cette crise. Il s'agit d'un appui
logistique et financier :
· l'Allemagne qui a envoyé deux avions
Transall,
· les USA (drones non armés, avions ravitailleurs
et de transports, 800),
· l'UE (500 militaires dont 200 instructeurs
européens pour une période de quinze mois), Etc.102(*)
Section II : L'action concertée des
organisations internationales
Il y a lieu d'aborder, au paragraphe1, l'action
concertée des organisations internationales, puis au paragraphe2, la
mobilisation internationale (conférence des donateurs).
Paragraphe1 : L'action concertée entre l'ONU,
l'UE, l'UA et la CEDEAO
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte, avec
l'aval de la CEDEAO et de l'UA, l'ONU a pris un certain nombre des
résolutions dont la première est la Résolution 2056
(2012), adoptée par le Conseil de sécurité à sa
67e séance, le 5 juillet 2012.
Toujours dans cette vision, le Conseil de
Sécurité, a encore adopté la Résolution 2071
(2012), lors de sa 68e séance, le 12 octobre 2012.
Cette gestion commune s'est matérialisée avec
la résolution 2085, adoptée le 20 décembre 2012 par le
Conseil de Sécurité, créant la Mission internationale de
soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), (en anglais African-led
International Support Mission to Mali, abrégé AFISMA) qui
est une mission militaire conduite par la Communauté Economiques des
Etats de l'Afrique de l'Ouest, pour porter assistance à l'un de ses
membres, le Mali, dont le Nord du pays est en proie à une
rébellion islamiste depuis le déclenchement du conflit malien de
mars 2012.
La résolution 2085 prévoit que la MISMA aide
à « reconstituer la capacité des forces
armées maliennes » pour permettre aux autorités de
reprendre le contrôle des zones du nord de son territoire, tout en
préservant la population civile. La MISMA vise à soutenir
l'armée malienne afin de déloger les groupes islamistes (AQMI,
MUJAO, Ansar Eddine) qui ont pris le contrôle du Nord-Mali après
en avoir chassé les rebelles indépendantistes touaregs du
Mouvement National pour la Libération de l'Azawad.
La Mission internationale de soutien au Mali sous conduite
africaine devait initialement être mise en place vers septembre 2013 mais
une offensive inattendue des rebelles jihadistes a déclenché
l'engagement immédiat de la France et précipite son
déploiement par la CEDEAO. Le contingent annoncé passe de
3 300 à 5 700 le 26 janvier103(*), soit entre 7 700 et 8 000 militaires
africains en comptant les forces Tchadiennes et hors Afrique de l'Ouest. Le
premier commandant de la MISMA est le général nigérian
Shehu ABDULKADIR.
Le déploiement de la MISMA constitue la première
mission d'appui à la gestion de la crise malienne, qui a pour taches
suivantes :
a- Aider à reconstituer la capacité des Forces
de défense et de sécurité maliennes, en étroite
coordination avec les autres partenaires internationaux participant au
processus, y compris l'Union européenne et d'autres États
Membres;
a) Aider les autorités maliennes à reprendre les
zones du nord de son territoire qui sont contrôlées par des
groupes armés terroristes et extrémistes et à
réduire la menace posée par des organisations terroristes, y
compris AQMI et le MUJAO et les groupes extrémistes y affiliés,
en prenant en même temps des mesures susceptibles de réduire les
effets des opérations militaires sur la population civile ;
b) Passer progressivement à des activités de
stabilisation afin d'aider les autorités maliennes à assurer la
sécurité et à renforcer l'autorité de l'État
au moyen de capacités appropriées ;
c) Aider les autorités maliennes à s'acquitter
de leur responsabilité première, qui est de protéger la
population ;
d) Aider les autorités maliennes à créer
de bonnes conditions de sécurité pour l'acheminement de
l'assistance humanitaire sous la direction de civils et le rapatriement
librement consenti des déplacés et des réfugiés,
agissant sur demande, dans les limites de ses capacités et en
étroite coordination avec les acteurs du secteur humanitaire;
e) Protéger son personnel, ses installations, ses
locaux, son matériel et sa mission et assurer la sécurité
et les mouvements de son personnel;
Les forces africaines, en cours de déploiement à
partir du 17 janvier 2013, et dont l'effectif a été
officiellement porté le 28 janvier 2013 à 7 700 militaires
alors que 1 900 sont arrivés au Mali à cette date, se
composent comme suit :
Source : www.wikipédia.com
Un contingent tchadien de 550 hommes au 24 janvier 2013 et qui
à atteint 2 400 hommes au 13 mars 2013 s'est joint à
l'opération mais n'intégra la MISMA qu'au début de la
mi-mars de 2013.
La Mission internationale de soutien au Mali sous conduite
africaine a été supplantée par la Mission
multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la
stabilisation au Mali (MINUSMA) le 1er juillet 2013. Celle-ci est
une opération de maintien de la paix des Nations unies au Mali. Elle
intervient dans le cadre de la guerre au Mali114(*)
Le passage sous casques bleus de la force africaine a
marqué l'entrée du Mali dans une nouvelle phase, celle de la
stabilité.
La MINUSMA a été créée le 25 avril
2013 par la Résolution 2100 du Conseil de sécurité des
Nations unies lors de sa 69e séance. Elle a pris le relais
de La Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA)
le 1er juillet 2013115(*).
La MINUSMA est autorisée à prendre toutes les
mesures requises pour s'acquitter du mandat suivant116(*):
· Stabilisation de la situation dans les principales
agglomérations et contribution au rétablissement de
l'autorité de l'État dans tout le pays
· Contribution à l'application de la feuille de
route pour la transition, y compris le dialogue national et le processus
électoral
· Protection des civils et du personnel des Nations
Unies
· Promotion et défense des droits de l'homme
· Soutien de l'action humanitaire
· Appui à la sauvegarde du patrimoine culturel
· Action en faveur de la justice nationale et
internationale
La MINUSMA prévoit 12 600 casques bleus qui
doivent être déployés au Mali117(*).
C'est le général rwandais Jean-Bosco
KAZURA qui a été choisi pour diriger la MINUSMA.
Bilingue français-anglais, il a déjà participé
à des missions de maintien de la paix118(*). Son pays, le Rwanda, est membre du conseil de
sécurité depuis le 1er janvier 2013 et jusqu'au 31
décembre 2014.
Placée sous l'autorité du Représentant
spécial du secrétaire général des Nations unies,
KOENDERS, la MINUSMA a pour mission principale de contribuer
à stabiliser le pays et d'accompagner les autorités maliennes
dans le processus de transition politique. Elle doit en particulier appuyer la
mise en oeuvre de l'accord intérimaire signé à Ouagadougou
le 18 juin 2013 ainsi que l'organisation des élections
présidentielles du 28 juillet et 11 août 2013, et les
élections législatives.
Paragraphe2 : La mobilisation internationale
La conférence de donateurs pour le
développement du Mali, co-présidée par José
Manuel BARROSO, président de la commission européenne et
Dioncounda TRAORE, président par intérim de la
république du Mali, qui s'est tenue à Bruxelles le 15 mai 2013,
en présence de François HOLLANDE, Laurent FABUIS
et Pascal CARFIN est la manifestation de la
mobilisation internationale.
Le constat qui est à l'origine de cette réunion
est simple : il n'y aura pas de sécurité et de
développement durable sans la démocratie. Il faut agir de front
sur les trois cotés du triangle. C'est la stratégie de la France
depuis le début de la crise. C'est également la conviction de
l'Union européenne. Le thème de la conférence
proposé par la France : `'Ensemble pour le renouveau du Mali''.
L'enjeu de la conférence de Bruxelles était donc
d'obtenir des engagements à la hauteur des besoins sous la forme de bons
et prêts.
Hormis les présidents de ladite conférence,
treize chefs d'Etats et cent sept délégations avaient
participé, à cette conférence pour réaffirmer leur
soutien au peuple malien et appui au plan pour la relance durable adopté
par les autorités maliennes.
Il faut noter que le Congo était présent
à la conférence de Bruxelles. La délégation
congolaise a fait une déclaration via le secrétariat
général du Ministère des Affaires Etrangères et de
la Coopération. Pour sa part, le Congo a contribué à
environ 500.000.000 millions de franc CFA.
La France de son coté, s'était engagée
à verser 280 millions d'euros à titre bilatéral en plus de
sa contribution multilatérale.
Au total, des promesses d'aide d'un montant de 3,2 milliards
d'euros ont été confirmées par les pays participants.
Ce haut niveau de participation et de contribution constitue
un succès pour cette conférence qui à permis d'assurer
une sortie durable de crise au Mali.
CONCLUSION
La crise malienne qui a débuté par une
rébellion touareg au Nord, a par la suite occasionnée le
renversement du Président Amadou Toumani TOURE et
à la prise du pouvoir, au petit matin du 22 mars 20 12, par le capitaine
SANOGO, président du Comité National de
Redressement pour la Démocratie et la Restauration de l`Etat (CNRDRE) et
a favorisé la déclaration de l'indépendance d'Azawad,
faite arbitrairement et unilatéralement le 6 Avril de la même
année par les rebelles du Mouvement National de Libération de
l'Azawad (MNLA).
La détérioration de la situation politique et
militaire au Mali et dans le Sahel a une fois de plus mis à
l'épreuve les mécanismes régionaux et continentaux de
prévention, de gestion et de règlement des conflits.
Le Mali a vécu une période très
bouleversante, qui a aboutit à un processus de paix engagé entre
le gouvernement de transition, la CEDEAO, l'UA, l'ONU et les autres partenaires
à travers la médiation burkinabè, et s'est soldé
aux élections présidentielles du 28 juillet et 11 août
2013.
La situation très préoccupante de
l'intégrité territoriale du Mali et la question du retour
à l'ordre constitutionnel, ont favorisé l'action diplomatique en
vue du règlement de cette crise malienne. Ainsi, s'est tenu le sommet
extraordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le 27 mars 2012
à Abidjan, en Côte d'Ivoire et a aboutit à la
médiation burkinabè et a été
précédée d'autres initiatives diplomatiques telles que
celles de la France, de l'Algérie, du Tchad etc.
Le 12 décembre 2013, une résolution a
été prise au Conseil de Sécurité des Nations Unies
pour juguler cette crise. Il s'agit de la résolution 2085 mettant en
place une Mission Internationale de Soutien au Mali sous conduite
africaine(MISMA). Elle a été succédée par la
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la
stabilisation au Mali (MINUSMA), crée par la résolution 2100 du
Conseil de sécurité dans le même esprit que la
précédente.
Ces Missions internationales de soutien au Mali sous conduite
africaine(MISMA) et la Mission multidimensionnelle intégrée des
Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) attirent l'attention de
plus d'un observateur et analyste de la vie internationale et africaine. En
effet, ce sont les plus grandes missions déployées en Afrique et
ayant, en sus, la particularité d'être l'oeuvre conjointe de
l'ONU, l'UA et la CEDEAO.
C'est, entre autres, ces raisons qui ont motivé le
choix de cette étude, qui est intitulée : La
gestion de la crise malienne
La crise malienne est due aux causes démographiques. En
effet, la population du Mali est confrontée à un délicat
problème de cohabitation des différentes ethnies et races qui la
composent. L'opposition racio-culturelle, notamment entre touareg et autres
races, est accentuée par les velléités dominatrices des
ces derniers.
La crise malienne se justifie surtout par le fait qu'elle est
l'émanation du printemps arabe, qui depuis 2011 a secoué le
Maghreb plus précisément la Tunisie, la Lybie, l'Algérie,
un grand nombre des touaregs et terroristes qui vivaient dans ces pays ont
été chassé. D'où ils ont trouvé refuge au
Nord-mali, en pratiquant des activités illicites.
De même, la crise malienne est le résultat de
l'abandon économique de la périphérie (surtout le Nord)
par le centre. Car le processus de développement n'a pas
été positif des régions du Nord.
Les enjeux géopolitiques, sécuritaires,
stratégiques, humanitaires et économiques sont également
les déterminants de la crise malienne. Il s'agit pour le gouvernement de
transition malienne, les organisations internationales et autres partenaires
(la France, l'Algérie etc.) dans la crise malienne, de défendre
l'intégrité territoriale et l'unité nationale, pour le
gouvernement de transition, d'imposer l'autorité de l'Etat sur tout le
territoire malien et de chasser militairement les mouvements rebelles et
terroristes du Nord-mali. Pour les putschistes, il faut parvenir à un
partage équitable des pouvoirs et des richesses.
Le Mali constitue le maillon faible dans la lutte contre le
terrorisme au sahel. Donc, l'intervention Française était
effective par rapport à la politique internationale de lutte contre le
terrorisme. Il faut noter que la France a aussi d'intérêts
économiques dans le domaine de l'exploitation de l'uranium.
Quant aux organisations internationales telles que la CEDEAO,
l'UA et l'ONU, elles se préoccupent du maintien de la paix et de la
sécurité, ainsi que du respect du droit international
humanitaire et des droits de l'homme au Mali.
La gestion de crise malienne entre les organisations
internationales repose sur les mécanismes et les organes de ces trois
organisations. Autrement dit, il s'agit des normes et organes prévus
dans les textes constitutifs et les actes de ces organisations. L'essentiel de
ce partenariat est consigné dans la Charte des Nations unies, notamment
le chapitre VI qui s'intéresse aux règlements pacifiques
des différends, le chapitre VII qui prône l'action à
entreprendre par les Nations Unies en cas de menace contre la paix, de rupture
de la paix et d'acte d'agression et le chapitre VIII qui met l'accent sur les
accords régionaux comme instrument d'accompagnement de l'action
onusienne.
C'est sur la base de ces dispositions que l'ONU, notamment le
Conseil de sécurité, a apporté son assistance diplomatique
aux initiatives de l'Union africaine et de la CEDEAO dans la crise malienne que
sont la MISMA/MUNISMA.
Cette gestion commune entre la CEDEAO, l'UA et l'ONU se
traduit par l'adoption des résolutions, pour entériner les
décisions de la CEDEAO, de l'UA ou instruire ces organisations
africaines, si ce n'est de condamner certains comportements des
belligérants ou de prendre des sanctions « sans effet
réel » à leur encontre.
Du fait de son mandat qui l'autorise à
déployer sous conduite africaine une Mission internationale de soutien
au Mali pour une période initiale d'une année, comme
prévue dans la résolution 2085, la MISMA est relayée par
la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la
stabilisation au Mali(MINUSMA) le 1er juillet 2013.
La MINUSMA a pour mandat de stabiliser la situation dans les
principales agglomérations et de contribuer au rétablissement de
l'autorité de l'État dans tout le pays, de contribuer à
l'application de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue
national et le processus électoral, de protéger des civils et le
personnel des Nations Unies, de promouvoir et défendre des droits de
l'homme, de soutenir l'action humanitaire, d'appuyer à la sauvegarde du
patrimoine culturel et agit en faveur de la justice nationale et
internationale.
La MINUSMA a fait beaucoup d'efforts dans les domaines de la
formation, surtout des militaires, et de réalisation des projets
développement.
Cependant, la MINUSMA n'a pas encore réussi à
stabiliser la situation sécuritaire, comme en témoignage le
nombre toujours croissant des victimes. De même, la situation reste
très préoccupante.
Au regard des actions menées par la CEDEAO, grâce
à l'assistance de l'Union Africaine et de l'Organisation des Nations
Unies et des actions quelques partenaires étatiques dans la cadre de la
MISNUMA, il sied d'affirmer l'effectivité de la corrélation entre
ces trois organisations internationales dans la gestion de la crise
malienne.
Par ailleurs, il convient de dire que ce partenariat n'est pas
sans reproche. Puisque, au-delà des normes et des structures
convenables qui la sous-tendent, la corrélation CEDEAO-UA-ONU sur la
crise malienne souffre des faibles capacités techniques et
logistiques-surtout de la part de l'Union Africaine-de l'absence d'une
stratégie en amont, des financements insuffisants et peu sûrs.
Enfin, le maintien de la médiation burkinabè
jusqu'à la période post électorale comme prévu dans
l' « Accord de Ouagadougou »
est une recommandation qui doit se dégager.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
I- OUVRAGES
A- OUVRAGES GENERAUX
- CORNU (Gérald), Vocabulaire juridique,
Paris, Ed. Presses Universitaires de France, 2ème
édition, 1990, 224 pages.
- CHAUMONT (Charles), L'équilibre des organes
polaires des Nations Unies et de la crise de l'organisation, AFDI,
1965, pages.
- COT (Jean Pierre) et PELLET (Alain), La Chatre des
Nations Unies, Economica, Paris 1991, 1563 pages.
- DAILLER (Patrick) et PELLET (Alain), Droit
international public, Librairie Générale de Droit et de
Jurisprudence, Paris, 2002, 1510 pages.
- GOODRICH(LM) et HAMBRO (F.), Commentaire de la Charte
des Nations Unies, la Braconnière, Neufchâtel, 1978.
- GOODRICH (L. M), HAMBRO (F.) et STMONS (A.P.),
Charter of the United Nations, Colombia University Press, New-York,
1969, 830 pages.
- GRAWITZ (Madeleine), Lexique des sciences
sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1988, 462 pages.
- Roland (Colin), Sénégal, notre
pirogue, Présence africaine, 2007.
- Petit Larousse 2013, Ed Dictionnaire la
Larousse, Paris, 2013.
- THOME (Nathalie), Les pouvoirs du Conseil de
Sécurité au regard de la pratique récente du chapitre VII
de la Charte des Nations unies, Presses Universitaires
d'Aix-Marseille, Marseille, 2005, 438 pages.
B- OUVRAGES SPECIFIQUES
- Armando Salvatore, La Sharî'a moderne en
quête de droit : raison transcendante, méta norme publique et
système juridique, Droit et société
n° 39, 1998, 418 pages.
- Bourgeot, André, Le lion et la gazelle:
États et touaregs, Politique Africaine no. 34, Karthala, Paris.
Etats et Sociétés Nomades, Juin 1989, 169 pages.
- Bourgeot, André, Sahara, espace
géostratégique et enjeux politiques (Niger), Afrique noire et
monde arabe, Les Editions de l'Aube (Institut de Recherche pour le
Développement), 2000.
- De Lattre, Jean-Michel, Sahara, clé de
voûte de l'ensemble eurafricain français, Politique
étrangère n°4, Paris (1957), 410 pages.
- G.A. Parwez, Lughat ul Qur'an, Idara Tulu'e
Islam, Lahore, 1960, Volume II, 1332 pages.
- ZARTMAN William, la résolution des conflits
en Afrique, Paris, L'Harmattan, 1990, 380 pages.
- Zakiyah Munir (Lily), Introduction to Islamic law,
Institute for the Study of Law and Economics, University of Indonesia
School of Law, 63 pages.
II- JOURNAUX ET REVUES
- BOISBOUVIER (Christophe), « Une guerre qui vient de
loin », Jeune Afrique, n°2715, Paris, du 20au
26 Janvier 2013, P.24
- YASSOUA (Fabrice), « Action, réaction,
démission », Afrique-Asie, mai 2012, P.29
- Le Monde, « Al-Qaïda au Maghreb
menace de tuer un otage britannique », Paris, du 28 avril
2009, P. 8
- L'Expression, « 250 terroristes
éliminés en deux ans », Paris, 21 avril 2009, P.3
- YOUSSOUF OUEDRAOGO, « les armées
privées et l'Afrique », Revue trimestrielle,
Géopolitique Africaine, n°34 Printemps-Eté,
Paris 2009.
III- MEMOIRES
- LOUNTANDILA Sylvain José, « Les
mécanismes africains de maintien de la paix de l'OUA à l'UA, de
1989 à nos jours : Bilan et perspectives »,
Cycle Moyen Supérieur, Filière Diplomatie, ENAM, 2006, 58
pages ;
- MASSAMBA Ludovic Alfred, « La
corrélation entre l'ONU et l'Union Africaine dans la résolution
des conflits armés en Afrique : Cas la crise du
Darfour », Cycle Supérieur, Filière
Diplomatie, ENAM, 2010, 115 pages.
- MPASSI Daniel, « La Communauté
internationale et la crise de la République Démocratique du
Congo », Cycle Supérieur, Filière Diplomatie,
ENAM, 2000, 95 pages.
IV- DOCUMENTS OFFICIELS
- Acte constitutif de l'Union Africaine, du 11
juillet 2000 ;
- Cadre de Prévention des Conflits de la
CEDEAO, Janvier 2008 ;
- Charte des Nations Unies et Statut de la Cour
Internationale de Justice du 26 juin 1945;
- Constitution malienne, du 12 janvier
1992 ;
- Loi-cadre Defferre, du 23 juin 1956 ;
- Traité révisé de la CEDEAO,
du 24 juillet 1993 ;
- Protocole relatif au Mécanisme de
Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien
de la Paix et de la Sécurité, de
Décembre 1999 ;
- Protocole sur la Démocratie et la bonne
gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de
Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien
de la Paix et de la Sécurité, du 21 Décembre
2001 ;
- Protocole sur les Amendements à l'Acte
constitutif de l'Union africaine, adopté en 2003 ;
- Rapport Mondial sur la Corruption : le Changement
climatique, Transparence International, 2011 ;
- Résolution 2056 du Conseil de
Sécurité, 5 juillet 2012
- Résolution 2071 du Conseil de
Sécurité, 12 octobre 2012
- Résolution 2085 du Conseil de
Sécurité, 20 décembre 2012
- Résolution 2100 du Conseil de
Sécurité, 25 avril 2013
V-WEBOGRAPHIE
- www.médiapart. Fr
- www.maliactu.net
- www.courrierinternational.Com
- www.tunisie-berbre.com
- www.lemonde.fr
- www.slateAfrique.com
- www.frontex.europa.eu
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www.french.peopledaily.com
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- www.azawadactu.com
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- www.google.com
- www.JeuneAfrique.com
- www.lorientlejour.com
- www.opérationspaix.net,
- www.defense.gouv.fr
- www.minusma.unmissions.org
- www.liberation.fr
-
www.gouvernementdutchad.org
- www.defense.gouv.fr
-
www.lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr
TABLES DES MATIERES
Pages
Dédicace
|
|
Page de posthume
Remerciements
|
|
Abréviations
|
|
Sommaire
|
|
Introduction.............................................................
|
7
|
Ière Partie : Les origines de la crise
malienne du 22 mars 2012....
|
15
|
Chapitre I : Les fondements de la crise malienne
de 2012...........
|
16
|
Section I : Les fondements
lointains................................
|
16
|
Paragraphe1 : La période coloniale et son
héritage..................
|
17
|
Paragraphe2 : Les problèmes politico-sociaux et
l'effondrement de l'élite
malienne..................................................................
|
20
|
Section II : Les fondements
proches..................................
|
24
|
Paragraphe1 : Le Printemps
arabe....................................
|
25
|
Paragraphe2 : Le Coup d'État du 22 mars
2012....................
|
26
|
Chapitre II : Les protagonistes et leurs
revendications..............
|
28
|
Section I : Les putschistes et les autres
mouvements................
|
28
|
Paragraphe1 : L'action du capitaine SANOGO et ses
pairs........
|
28
|
Paragraphe2 : Les sécessionnistes et les
mouvements
terroristes...............................................................
|
29
|
a- Le Mouvement National de Libération de
l'Azawad..
|
30
|
b- L'Al-Qaïda au Maghreb
Islamique.........................
|
33
|
c- Le Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique
de l'Ouest .........................................................
|
36
|
d- Ansar
Eddine...................................................
|
37
|
Section II : Les
revendications.........................................
|
38
|
Paragraphe 1 : Les revendications des
putschistes..................
|
38
|
Paragraphe2 : Les revendications des sécessionnistes
et des
terroristes..................................................................
|
38
|
IIème Partie : Les cadres de gestion de la
crise malienne, l'action concertée des Organisations Internationales et
de quelques acteurs
étatiques.............................................................
|
44
|
Chapitre I : Les mécanismes juridiques et
organes de gestion de la crise
malienne..................................................................
|
45
|
Section I : Les mécanismes juridiques
sous-régionaux, régionaux et
internationaux.............................................
|
45
|
Paragraphe1 : Au plan
sous-régional..................................
|
46
|
Paragraphe 2 : Au plan
régional....................................
|
49
|
Paragraphe 3 : Au plan
international................................
|
52
|
Section II : Les organes (structures) chargés de la
gestion des
conflits..................................................................
|
57
|
Paragraphe1 : Les organes de la CEDEAO chargés de la
gestion des
conflits................................................................
|
57
|
a- La
Conférence...................................................
|
57
|
b- Le Conseil de Médiation et de
Sécurité.......................
|
59
|
c- Le Sécurité
Exécutif.............................................
|
59
|
d-
l'ECOMOG......................................................
|
60
|
Paragraphe2 : Les organes de l'UA
..................................
|
61
|
a- La conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement.......
|
61
|
b- Le Conseil
exécutif............................................
|
62
|
c- La
Commission................................................
|
63
|
d- Le Comité des représentants
permanents..................
|
63
|
e- Le Conseil de Paix et de
Sécurité.............................
|
64
|
Paragraphe3 : Les organes de
l'ONU.................................
|
65
|
a- L'Assemblée
Générale..........................................
|
65
|
b- Le Conseil de
Sécurité..........................................
|
66
|
c- Le Secrétariat
Général..........................................
|
67
|
d- La Cour Internationale de
Justice..............................
|
69
|
Chapitre II : L'action concertée des Organisations
Internationales et l'action de quelques partenaires étatiques dans la
gestion de la crise malienne..........................................
|
69
|
Section I : L'action de quelques acteurs
étatiques dans la gestion de cette
crise...........................................................
|
69
|
Paragraphe1 : L'action offensive de la France et du Tchad
dans la gestion de cette
crise....................................................
|
69
|
a- L'action offensive de la
France.................................
|
70
|
b- L'action
offensive................................................
|
70
|
Paragraphe2 : L'action stratégique de
l'Algérie.....................
|
71
|
Section II : L'action concertée des organisations
internationales..........................................................
|
72
|
Paragraphe1 : L'action concertée entre l'ONU,
l'UE, l'UA et la
CEDEAO............................................................
|
72
|
Paragraphe2 : La mobilisation
internationale......................
|
77
|
Conclusion.............................................................
|
79
|
Bibliographie............................................................
|
84
|
Table des
matières....................................................
|
88
|
Annexes
|
91
|
ANNEXES
* 1 YOUSSOUF OUEDRAOGO, Revue
trimestrielle Géopolitique Africaine, n°34 Printemps-Eté,
Paris 2009, p.188
* 2 Voir article 36,
paragraphe 1 de la constitution du 12 janvier 1992
* 3 Fabrice
YASSOUA, Action, réaction, démission, Afrique-Asie, mai
2012, P.29
* 4 Idem
* 5 GRAWITZ (Madeleine),
Lexique des sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1988, P.92
* 6 CORNU (Gérald),
Vocabulaire juridique, Paris, Ed. Presses Universitaires de France,
2ème édition, 1990, P.224
* 7C.P.J.I., affaire du
lotus, 1927, Affaire du Sud-ouest africain, 1962.
* 8ZARTMAN William, « la
résolution des conflits en Afrique », Paris, L'Harmattan, 1990, p.
229
* 9Ibidem
* 10 Chapitre VI, article33,
Paragraphe1 de la Charte des Nations Unies
* 11Bourgeot, André.
«Le lion et la gazelle: États et touaregs.» Politique
Africaine no. 34, Karthala, Paris. Etats et Sociétés Nomades,
Juin 1989, Pp 19-29.
* 12Cf. La loi-cadre
Defferre du 23 juin 1956.
* 13Roland Colin :«
Sénégal, notre pirogue», Présence africaine, 2007.
* 14«
L'indépendance de l'Algérie et des anciens pays autrefois
regroupés au sein de l'AOF et de I'AEF se traduisit par un transfert des
rênes du pouvoir remis aux mains de nouvelles « élites »
nationales. En Algérie, celle-ci étaient presque uniquement
originaire du Nord tandis qu'en Afrique noire, elles venaient principalement
des régions sahélienne er non sahariennes à l'exception de
la Mauritanie. » In Afrique noire et monde arabe, Les Editions de l'Aube
(Institut de Recherche pour le Développement), 2000.
* 15 Bourgeot, André,
« Sahara : espace géostratégique et enjeux politiques
(Niger) », Afrique noire et monde arabe, Les Editions de l'Aube (Institut
de Recherche pour le Développement), 2000
* 16 De Lattre, Jean-Michel,
« Sahara, clé de voûte de l'ensemble eurafricain
français », Politique étrangère
n°4, Paris (1957): 345-389.
* 17Bourgeot, André,
« Sahara : espace géostratégique et enjeux politiques
(Niger) », Afrique noire et monde arabe, Les Editions de l'Aube (Institut
de Recherche pour le Développement), 2000
* 18Rapport Mondial sur la
Corruption : le Changement climatique, Transparence International, 2011
* 19Johanna SIMEANT, Les
causes de la crise malinne, www.médiapart.fr
* 20 Idem
* 21www.maliactu.net «
Mali, l'effondrement d'une grande Nation III : de la bérézina
militaire à la déconfiture intellectuelle. » 24 juillet
2012
* 22
www.operationdepaix.com « défaites et défections
dans les rangs de l'armée malienne »
* 23Emmanuel DADOU BAKARY,
Jeune Afrique, n°2683 Du 10 au 16 juin 2012, P.25.
* 24
www.tunisie-berbre.com/Déclaration
fondatrice Mouvement National de l'Azawad.
* 25
www.lemonde.fr/Afrique/nouvellegéopilitique
post-Kadhafi.
* 26
www.slateAfrique.com/La
France, alliée des rebelles touareg ?
* 27 « Pacte
national conclu entre le gouvernement de la République du Mali et les
mouvements et fronts unifiés de l'Azawad consacrant le statut
particulier du Nord du Mali », Journal officiel de la
République du Mali, Secrétariat général du
Gouvernement, Koulouba, 1992
* 28
www.lexpress.fr/ Mali lutte pour
l'indépendance des touaregs
* 29
www.lepoint.fr/ les rebelles
touaregs dans Gao
* 30
www.fr.allafrica.com/ Le MNLA
annonce la formation de son Conseil exécutif
* 31
www.rfi.fr/ « Aqmi constitue
une organisation avec qui on peut négocier »
* 32
www.mnlamov.net/
Déclaration du bureau politique
* 33
www.afrik.com/ déclaration du
cessez-le-feu
* 34
www.elwatan.com/ L'anp accentue
la pression sur les groupes terroristes
* 35
www.lefigaro.fr/
« Menaces islamistes : la DST sur le qui-vive »
* 36 Le Monde, Al-Qaïda
au Maghreb menace de tuer un otage britannique », Paris, du 28 avril
2009, P. 8
* 37 L'Expression,
« 250 terroristes éliminés en deux ans »,
Paris, 21 avril 2009, P.3
* 38 S. Daniel,
« Mali : Al-Qaïda hausse le ton, menace d'exécuter
un otage français », AFP, 11 janvier 2010
* 39
www.un.org/ committees
* 40
www.lefigaro.fr/international/Ces
groupes armés qui partagent le nord du Mali.
* 41
www.lefigaro.fr/les islamistes
s'enracinent à Gao
* 42
www.lepoint.fr/22 Aout 2012.
* 43
www.lefigao.fr/flash-actu/ 2
septembre 2012
* 44
www.rfi.fr/afrique/ un
jihadiste nigérien quitte le Mujao au Nord du Mali.
* 45
www.liberation.fr/ A Bamako,
l'autre Ansar ed-Dine fulmine
* 46
www.lemonde.fr/afrique/
Mali : scission au sein d'Ansar Eddine
* 47
www.french.peopledaily.com / Guerre
au Mali : un chef du mouvement islamiste Ansar Dine par l'armée
mauritanienne
* 48
www.Ici.tf1.fr/ L'un des
responsables islamistes d'Ansar Dine a été
arrêté
* 49
www.rfi.fr/ Mauritanie :
l'un des porte-parole d'Ansar Dine se serait rendu
* 50 Khalifa
S.Dembélé, Afrique Asie, Mai 2012, P22
* 51
www.azawadactu.com/ Bilal ag
Acherif réclame le droit a l'autodétermination de l'Azawad
* 52
www.toumastpress.com/
actualité. Que s'est-il passé à Aguelhok
* 53 « Le MNLA ne
représente pas loin s'en faut la totalité de population de la
partie nord du Mali, il y a d'autres organisations touaregs, il y a des arabes,
encore il y a d'autre ethnies, d'ailleurs les gens avec qui nous avons
parlé nous disent s'il y a consultation de la population, on sait
pertinemment que l'immense majorité de population ne s'engagerait pas
dans la séparation », Henri de Raincourt, ministre
français de la coopération, sur RFI le 13 janvier 2012
* 54
www.mnlamov.net/ index.php
* 55 Ibidem
* 56
www.google.com/ Islamist fighters
call for Sharia law in Mali-13 March 2012-Agence France-Presse
* 57 Armando Salvatore,
« La Sharî'a moderne en quête de droit : raison
transcendante, méta norme publique et système
juridique », Droit et société n° 39,
1998, p. 293-316
* 58 G.A. Parwez, Lughat
ul Qur'an, Idara Tulu'e Islam, Lahore, 1960, Volume II, pp.941-944
* 59 Lily Zakiyah Munir,
Introduction to Islamic law, Institute for the Study of Law and Economics,
University of Indonesia School of Law, p.5
* 60 Confère Coran,
sourate 5, verset 49
* 61 Ibidem, sourate 42,
verset 13
* 62 Ibidem, sourate 45,
verset 18
* 63 Traité
révisé de la CEDEAO, article 2, paragraphe 2
* 64 Idem, alinéas C,
E et F
* 65 Article 58 du
Traité révisé de la CEDEAO
* 66 Confère CPCC
* 67 Article 3, Chapitre I,
du Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de
* 68 Voir l'article 25 du
même Protocole
* 69 Article 21du même
Protocole
* 70 Article 3 du
Traité constitutif de l'UA
* 71 Avec l'adoption de la
Charte africaine en 1981, les droits de l'homme sont devenus une question
centrale sur le continent africain. Ceci a été suivi de plusieurs
événements qui ont tous culminé dans l'adoption de l'Acte
constitutif de l'UA et ont amené un changement dans la priorité
organisationnelle.
* 72 Voir
généralement l'article 4(h) (l) (m) (n) (o) (p) de l'Acte de
l'UA
* 73 Voir le Protocole sur
les Amendements à l'Acte constitutif de l'Union africaine, adopté
en 2003. Ce Protocole n'est pas en vigueur, car il exige une ratification aux
deux tiers pour entrer en vigueur : En mars 2007, seuls 14 pays l'avaient
ratifié.
* 74 Pour la justification
et la logique générale de la Charte, voir le paragraphe 4 des
notes explicatives de la réunion des experts et des ministères
sur l'avant-projet de Charte africaine sur la démocratie, les
élections et la gouvernance (Note explicative des experts), (disponible
sur
http://www.africa-union.org/root/au/conferences/past/2006/april/pa/apr7/meeting.htm)
(consulté le 22/03/2007).
* 75 Voir la note
explicative des experts. Les objectifs de la Charte sont ceux qui figurent
à l'article 2 de la Charte. L'article 3 de la Charte contient les 11
principes auxquels doivent se conformer les objectifs, Voir également
l'article 4 de l'Acte de l'UA et l'article 1 du Protocole de la CEDEAO.
* 76 Article 1, paragraphe1
de la Charte des Nations Unies
* 77 GOODRICH(LM) et HAMBRO
(F.), Commentaire de la Charte des Nations Unies, la Braconnière,
Neufchâtel, 1978
* 78 Nathalie THOME, Les
pouvoirs du Conseil de Sécurité au regard de la pratique
récente du chapitre VII de la Charte des Nations unies, Presses
Universitaires d'Aix-Marseille, Marseille, 2005, P.19
* 79 Idem, P.21
* 80 Jean Pierre COT et
Alain PELLET, La Charte des Nations Unies, Economica-Bruylant, Paris
PP.705-716
* 81 Idem
* 82 GOODRICH (L. M),
HAMBRO (F.) et STMONS (A.P.), Charter of the United Nations, Colombia
University Press, New-York, 1969, PP.314-317.
* 83 Jean Pierre COT et
Alain PELLET, Op. Cit.
* 84 D'après Jean COT
et Alain PELLET, Op. Cit.
* 85 Idem
* 86 Jean Pierre COT et
Alain PELLET, Op. Cit, P. 811.
* 87 Idem, Op. Cit., P.
709
* 88 Voir article 6
paragraphes 2 du Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de
Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la
Sécurité
* 89 Voir article 7 du
Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de
Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la
Sécurité
* 90 Article 8, idem
* 91 Article 15 paragraphe
1et 2 du Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de
Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la
Sécurité
* 92
www.peacau.org/ Agissant pour la
paix/ Rapport intérimaire de la présidence de la Commission sur
la MISMA.
* 93
www.un.org/News/fr-press/docs//2012/
* 94 Christophe BOISBOUVIER,
Jeune Afrique, n°2715, Paris, du 20au 26 Janvier 2013, P.24
* 95
www.liberation.fr / Les combats
commencent au Nord-mali
* 96
www.gouvernementdutchad.org/
Le premier ministre rend hommage à l'adjudant Chef Réné
Boulabé
* 97
www.defense.gouv.fr /
Opération serval
* 98
www.jeuneafrique.fr / la guerre
au Mali
* 99 Idem
* 100
www.lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/
Le Tchad au Mali, c'est 36 tués, 2250 hommes, 240 véhicules et 87
millions
* 101
www.afrique-asie.fr/
stratégie du chaos, Alger, incontournable
* 102 Christophe
BOISBOUVIER, Jeune Afrique, n°2715, Paris, du 20au 26 Janvier 2013,
P.25
* 103
www.Maliweb.com/Agence France-Presse, « L'Afrique de l'Ouest veut
déployer environ 6.OOO de ses soldats au Mali »
* 104
www.lejdd.fr/International/ La MISMA : une force africaine qui pose
question
* 105
www.JeuneAfrique.com/ la
guerre contre le terrorisme
* 106
www.lorientlejour.com/
L'opération Serval passe à la vitesse supérieure
* 107 Idem
* 108 Idem
* 109
www.lejdd.fr/International/ La MISMA : une force africaine qui pose
question
* 110
www.liberation.fr/ Au nord-mali
les combats commencent
* 111Idem
* 112
www.JeuneAfrique.com/ Ellen
Jonson Sirleaf annonce l'envoi de troupes libériennes au Mali
* 113 French.china.org.cn/
la MISMA débute ses opérations
* 114
www.opérationspaix.net,
www.un.org/ résolution 2100
* 115
www.defense.gouv.fr,/
Opération Serval : Point de situation
* 116
www.minusma.unmissions.org/
Le mandat de la MUNISMA,
* 117
www.JeuneAfrique.com/
Mali : Jean-Bosco Kazura, un rwandais à la tête de la MUNISMA
* 118 Idem
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