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La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001

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par Kouadio Adolphe N'GORAN
Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012
  

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II-Le début de la diversification des activités économiques de la communauté libanaise entre 1960 et 1970

L'année 1960 marque l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance et la mise en place des différentes réformes économiques. Les Libanais présents dans l'économie coloniale de la Côte d'Ivoire prennent part à cette construction économique. Ils procèdent à la modernisation, la mise en oeuvre de nouveaux de commerces et à la construction de quelques industries dans la première décennie de l'indépendance.

A / La situation du commerce en 1960

En 1960, le commerce ivoirien est toujours caractérisé par la prédominance des européens. Cette domination européenne s'exerce par les compagnies commerciales. Cependant, l'on observe une certaine percée de la communauté libanaise qui tente de bouleverser cette hégémonie européenne. Quant aux Ivoiriens, ils marquent un désintéressement à l'égard de cette activité.

1-La position dominante des Européens

Le colonisateur a introduit des nouvelles pratiques dans l'activité commerciale telle que les banques et les produits manufacturiers. L'Administration coloniale dans sa politique d'exploitation du territoire ivoirien a favorisé les intérêts français.

C'est ainsi qu'on a assisté à l'afflux des compagnies commerciales européennes vers la colonie ivoirienne. Celles-ci disposant des grands comptoirs dans les grands pôles économiques du pays. Ces comptoirs acheminaient les marchandises vers les campagnes. Ainsi, les échanges des produits africains contre ceux de l'Europe étaient facilités par l'intermédiaire surtout des Libanais. Les Européens continuent s'impliquer dans les branches de ce domaine. Les entreprises commerciales ont assuré le monopôle de ce secteur. Cette domination européenne se poursuit jusqu'en 1960. En effet, les Européens disposent toujours de leur mainmise sur la Chambre de commerce pendant la période de l'après indépendance. La Chambre de commerce créée en 1908 garde encore ses dispositions jusqu'en 1960. C'est seulement en 1964 que l'État ivoirien a entamé la première reforme de cette institution économique. Bien avant cette réforme, le gouvernement ivoirien a mis en place le conseil économique et social en 196168(*). Cette institution constitue auprès des pouvoirs publics une assemblée consultative comme la chambre de commerce. Cependant, elle est un organe qui intervient dans tous les domaines de l'activité économique et sociale et même dans celui de la chambre de commerce. Cependant, Les élections de 1965 confirment l'omniprésence des Européens dans cette institution. En effet, elle est toujours dirigée par un coopérant français, Masseye Lambert69(*).

De plus, les compagnies commerciales européennes disposent encore des comptoirs dans le pays. C'est le cas de la Cfao et de la Scoa qui sont maîtres du commerce. Les Européens assurent toujours le contrôle des exportations des matières premières du pays. La Cfao est toujours présente dans ce commerce postcolonial. La Cfao a apparemment échappé aux bouleversements et aux super concentrations de la fin des années soixante. Bien qu'elle ait entrepris dès 1960 de créer en France un secteur de repli dans les activités liées à celles qu'elle exerce en Afrique : elle a développé un commerce de distribution comprenant 181 succursales dont les supérettes et 16 supermarchés de plus 1700 m² de superficie ; la Cfao continue à développer ses affaires africaines notamment en Côte d'Ivoire. Son implantation africaine représentait 72,5% de ses activités mais, tend à prendre une part relative de plus en plus grande dans le chiffre d'affaires de la société (36% du chiffre d'affaires) entre 1973 et 1974.70(*)

En dehors des maisons commerciales, les Européens mettent en place des grandes entreprises d'import-export qui bénéficient des financements des banques européennes surtout françaises basées en Côte d'ivoire. On peut citer entre autres. Alors que le 14 octobre 1954, furent créées des caisses de stabilisation71(*) dans les États francophones d'Afrique. Ce décret fut applicable à la Côte d'Ivoire en septembre 1955, avec la création de deux séparées pour l'une pour le café et pour le cacao. L'Administration du Territoire en mettant en place ces deux structures de l'économie de traite envisageait ravir la filière aux privés. Cependant cela ne fut pas le cas, même si ces deux seront fusionnées quelques années pour naissance à la Caisse de stabilisation. Le poids de l'Europe se fait toujours sentir dans le commerce ivoirien. Si les Européens sont très dynamiques dans le commerce, ce n'est pas le cas des Ivoiriens qui n'ont pas encore embrassé ce métier.

* 68Tanoh Raphael BEKOIN ; op.cit., p 465

* 69Tanoh Raphael BEKOIN, op.cit., p475

* 70Jean SURET-CANALE : Afrique et capitaux, tome 1, Harmattan 1987, p180

* 71Adama BALLA : 30 ans de sous développement ça suffit, Nouvelles du Sud, 1993, p11

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