La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001( Télécharger le fichier original )par Kouadio Adolphe N'GORAN Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012 |
B/Les caractéristiques de la diversification des activités commerciales des LibanaisPrésents dans le commerce colonial aux côtés des Européens, les propriétés commerciales des Libanais prennent une ascendance entre 1960 et 1970. Ils innovent leurs commerces. Ils modernisent leurs boutiques. Les Libanais mettent en place des magasins et supermarchés et des entreprises commerciales d'import-export. 1-La création des magasins et supermarchés dans le paysLes Français ont été au coeur de l'économie coloniale de la Côte d'Ivoire. A côté d'eux, l'on note la présence non moins importante des Libanais. Cette présence s'est fortement renforcée dans la première décennie de l'indépendance. Ils diversifient leurs activités. A partir de 1960, les Libanais vont mettre en place des supermarchés et magasins à Abidjan et même à l'intérieur du pays. Ils envisagent contrôler le commerce moderne. C'est ainsi que l'on observe la mise en place de commerce de haut standing dont le supermarché Nour al Hayat en 1966 au Plateau. Ce commerce de moyenne surface est le premier supermarché du groupe Prosuma (Société ivoirienne de promotion des supermarchés). Il emploie 41 personnes74(*). A l'intérieur du pays, de nombreux négociants libanais ont établis de vastes circuits commerciaux. A Bouaké, les Levantins ont presque le contrôle du commerce de cette localité. En effet, ils interviennent dans toutes les étapes de la commercialisation des denrées quelques soit leur nature. Au début des années 1960, les entreprises libanaises selon Jean Binet75(*), interviennent dans les demi-gros et le détail. On en dénombre 16 dans le demi-gros et 23 dans le détail. Si les entreprises européennes continuent d'être dans les circuits des échanges, cependant au niveau du demi-gros et du détail, la proportion européenne est moins importante que celles des Libanais. Entre 1960 et 1970, la proportion des Libanais dans cette activité s'accroit. L'on enregistrait plus de 2000 points de vente dans le demi-gros pendant cette période sur toute l'étendue du territoire national76(*). Par ailleurs, les Africains prolifèrent dans des petites boutiques des marchés et des villages. Ces négociants africains sont essentiellement d'ethnies Malinkés en nombre inférieur et des ressortissants de l'Afrique de l'Ouest. Ce sont entre autres les Maliens, Guinéens77(*). Les boutiques sont très nombreuses. En plus, les Levantins créent de nombreuses entreprises d'import-export en vue de participer activement dans le commerce extérieur de la Côte d'Ivoire.
* 74Raphael N'GUESSAN «Le supermarché Nour Al Hayat a fêté ses 20 ans le 3 Décembre 1986 en présence du Président de l'Assemblée Nationale«, In Fraternité Matin du 10 décembre 1986, p10 * 75 Jean BINET, op.cit., P262 * 76Ministère de l'Industrie : Schéma Directeur du Développement Industriel de la Côte d'Ivoire, Annexe I Le contexte de l'industrie, mars 1988, p130 * 77Idem ; p127 |
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