Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Université de Yaoundé II The
University of Yaounde II Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Faculty of Economics and Management
PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE Economic Policy Management Programme
Boite Postale / P.O. Box 1792 Yaoundé - Cameroun -
Tel : 237 22 23 84 36 - Fax : 237 22 23 84 28 - Mail :
infos@gpeyaounde.org
DEVELOPPEMENT DE L'ESPACE BUDGETAIRE AU
CAMEROUN
Mémoire de Fin de Formation
En vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées (DESS)
en Gestion de la Politique Economique (GPE)
Présenté et Soutenu par :
ABANDA Joseph
Sous la Supervision du Professeur :
Jean Marie GANKOU
Novembre 2010
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
DEDICACES
A MON EPOUSE NKOLO NDONGO Marie
Thérèse A NOS ENFANTS :
NDONGO ABANDA Carmelle Jenny NNANGA ABANDA Régine Leila
ABANDA Joseph Junior
NKOLO ABANDA Joseph Pacifique
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Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
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Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
REMERCIEMENTS
Qu'il me soit permis de remercier son Excellence Jean Marie
GANKOU, Professeur Agrégé à la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé II, pour
avoir apporté à cette réflexion une consistance
scientifique et universitaire de haut niveau en sa qualité de directeur
de mémoire.
J'exprime également ma reconnaissance au Professeur
Roger TSAFACK NANFOSSO, Directeur du Programme GPE, pour la qualité des
enseignements que le programme assure aux cadres africains.
Je remercie sincèrement tout le personnel enseignant
pour avoir contribué à la réalisation de ce DESS en
gestion de la politique économique.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
M. BELA Lazare, Directeur des Affaires Economiques au ministère des
Finances, pour m'avoir accordé une autorisation spéciale afin de
pouvoir suivre cette formation.
Je ne saurais oublier mon Chef de Division M. MANDENG dont les
encouragements et le soutien hiérarchique m'ont aidé à
mener à terme cette formation.
Enfin, que ma famille, mes camarades de promotion, mes
collègues et tous ceux qui ont contribué d'une manière ou
d'une autre à la réalisation de ce travail, trouvent ici
l'expression de ma sincère gratitude.
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Economique
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
SOMMAIRE
DEDICACES i
REMERCIEMENTS iii
SOMMAIRE iv
LISTE DES GRAPHIQUES v
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES SIGLES vii
AVANT-PROPOS 1
RESUME 2
INTRODUCTION GENERALE 3
PARTIE I : AMELIORATION DE L'ESPACE DES RESSOURCES. 6
CHAPITRE 1 : RESSOURCES INTERNES 8
1.1. Analyse des taux de prélèvements 8
1.2 Structure et évolution des ressources internes
10
Conclusion 19
CHAPITRE II : RESSOURCES DE FINANCEMENT 20
2.1. Financement interne et externe 20
2.2. Seigneuriage 26
Conclusion 27
Conclusion de la première partie 28
PARTIE II : AMELIORATION DE L'ESPACE DES DEPENSES 29
CHAPITRE 3 : EFFICACITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE 31
3.1. Considérations théoriques 31
3.2 Analyse de la dépense publique au Cameroun 32
Conclusion 34
CHAPITRE 4 : PROBLEME CENTRAL DE L'INVESTISSEMENT PUBLIC 35
4.1 Investissement public et croissance au Cameroun 35
4.2 Budgétisation et exécution des
dépenses d'investissement 36
Conclusion 41
Conclusion de la deuxième partie 42
CONCLUSION GENERALE 43
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
TABLE DES MATIERES 45
ANNEXES 46
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Développement de l'espace budgétaire au
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LISTE DES GRAPHIQUES
Figure 1 : évolution des ressources budgétaires
en % du PIB 8
Figure 2 : évolution des ressources budgétaires
internes (%PIB) 9
Figure 3 : évolution de l'impôt direct et
indirect 10
Figure 4 : évolution des principales composantes de
l'impôt direct. 11
Figure 5 : structure de l'IRPP en 2009(en % du PIB) 11
Figure 6 : structures de l'impôt sur le commerce
international (%) 14
Figure 7 : évolution de la perte de recettes tarifaires
en % du PIB 15
Figure 8 : croissance du PIB avec et sans APE (%) 15
Figure 9 : structure des recettes non fiscales en 2008(%)
16
Figure 10 : évolution des solde primaires global et
hors pétrole (% du PIB) 18
Figure 11 : évolution du stock de la dette
extérieure publique (% PIB) 21
Figure 12 : évolution du service de la dette (% des
recettes d'exportation). 23
Figure 13 : évolution du service de la dette
intérieure (milliards) 24
Figure 14 : évolution des mois d'importations couverts
par les avoirs extérieurs 25
Figure 15 : évolution du seigneuriage au Cameroun 26
Figure 16 : qualité du prélèvement et de
l'efficacité de la dépense sur l'offre de biens publics.
31
Figure 17 : évolution de la dépense publique au
Cameroun (% PIB) 32
Figure 18 : structure de la dépense publique effective
au Cameroun 33
Figure 19 : comparaison solde budgétaire et emprunts
extérieurs (milliards). 34
Figure 20 : investissement public dans la CEMAC de 1994
à 2008(% du PIB) 36
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Développement de l'espace budgétaire au
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : comparaison internationale des
prélèvements publics (% PIB) 9
Tableau 2 : répartition des actifs occupés par
secteurs d'activité(%) 12
Tableau 3 : structure et évolution des composantes de
l'impôt indirect (% du PIB) 13
Tableau 4 : Evolution des recettes de TVA par rapport au
secteur formel (% du PIB) 14
Tableau 5 : évolution des recettes non fiscales
(milliards de FCFA) 16
Tableau 6 : évolution du PIB pétrolier et des
recettes(%). 17
Tableau 7 : production de pétrole brut (millions de
barils) 17
Tableau 8 : exonérations fiscales (milliards) 18
Tableau 9 : évolution des différentes
composantes de la dette extérieure(%) 21
Tableau 10 : service de la dette extérieure 22
Tableau 11 : évolution des nouveaux tirages sur dette
extérieure (% PIB) 23
Tableau 12 : couverture des besoins de financements 24
Tableau 13 : évolution du PIB et des taux
d'investissements public et privé 35
Tableau 14 : dotations du BIP selon l'origine de la
ressource(%). 37
Tableau 15 : répartition du BIP par secteurs
d'activités(%) 37
Tableau 16 : répartition du BIP par nature
économique 38
Tableau 17 : évolution de l'exécution du BIP au
Cameroun(%) 40
Tableau 18 : indicateurs clés avec APE 46
Tableau 19 : indicateurs clés sans APE 48
Tableau 20 : estimation des pertes recettes dans le cadre des
APE 50
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LISTE DES SIGLES
BIP : Budget d'Investissement Public
D : Contrat de Désendettement et de
Développement
CDMT : Cadre de Dépense à Moyen
Terme
DSCE : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
ECAM3 : troisième enquête
camerounaise auprès des ménages.
FASR : Facilité d'Ajustement
Structurel Renforcée
FRPC : Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et la Croissance
FMI : Fonds Monétaire International
GAR : Gestion Axée sur les
Résultats
GPE : Gestion de la Politique Economique
IADM : Initiative d'Allègement de la
Dette Multilatérale
IFI : Institutions Financières
Internationales
IPPTE : Initiative Pays Pauvres Très
Endettés
INS : Institut National de la Statistique
IRPP : Impôt sur le Revenu des
Personnes Physiques
MINFI : Ministère des Finances
MINEPAT : Ministère de l'Economie, de
la Programmation et de l'Aménagement du
Territoire
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PAS: Programmes d'Ajustement Structurel
SCE : Stratégie de Croissance et
d'Emploi
SRP : Stratégie de Réduction de
la Pauvreté
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
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AVANT-PROPOS
La problématique sur l'existence d'un espace
budgétaire additionnel est ancienne. Elle s'est d'abord posée aux
pays d'Amérique latine et d'Europe dans le cadre du financement des
investissements publics et s'est élargie par la suite aux
dépenses publiques dans leur ensemble.
En effet, l'espace budgétaire est
appréhendé comme la marge de manoeuvre financière qui
permet à un État d'affecter des ressources à la poursuite
d'un objectif sans pour autant compromettre la viabilité de sa situation
financière. Une bonne politique budgétaire permet de
libérer des ressources et de les affecter à des programmes visant
un objectif bien défini à l'instar de la croissance.
Théoriquement, trois moyens s'offrent à un pays
pour accroitre son espace budgétaire : (i) les recettes fiscales, (ii)
l'emprunt sur le marché intérieur ou à l'étranger
et, (iii) l'amélioration de la qualité de la dépense.
La question de l'élargissement de l'espace
budgétaire se pose de manière plus pressante pour un pays comme
le Cameroun, confronté au financement de sa Stratégie de
Croissance et d'Emplois (SCE).
C'est pourquoi, l'exploration à court, moyen et long
terme de l'espace budgétaire devient une préoccupation de
politique économique digne d'intérêt.
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Développement de l'espace budgétaire
au Cameroun
RESUME
Au terme des analyses effectuées dans le cadre de ce
travail, il ressort que toutes les composantes de l'espace des ressources sont
inexploitées. Ceci est combiné à une inefficacité
de la dépense publique.
Pour ce qui est des ressources internes, les recettes non
pétrolières sont faiblement mobilisées. Une collecte
optimale des recettes fiscales permettrait de compenser à moyen terme la
baisse qui est envisagée au niveau des recettes
pétrolières et tarifaires. Pour cela, les dépenses
fiscales devraient être maitrisées et être
préalablement autorisées par le parlement.
Peu de financements sont également mobilisés
durant les dernières années avec une moyenne annuelle des tirages
sur emprunts extérieurs de 0,6% du PIB en 2006 contre 1,6% du PIB sur la
période 1995-2005. Pourtant, les analyses effectuées montrent
qu'à court terme, les risques d'insolvabilité et
d'illiquidité sont très faibles depuis 2006. En effet, l'encours
de la dette extérieure se situe à 12,1% du PIB en 2010, loin du
seuil de 30% du PIB à partir duquel le pays court théoriquement
le risque d'asphyxie. Le service de la dette extérieure quant à
lui représente moins de 5% des recettes d'exportations (1,3% du PIB)
dont très en deçà des 20% du PIB jugés critiques.
Pour combler ses besoins en ressources budgétaires, l'Etat peut
prétendre à de nouveaux financements extérieurs d'un
niveau plus élevé qu'actuellement.
Au niveau interne, un fort potentiel de financement existe du
fait de l'importance des réserves extérieures de la BEAC d'une
part, et de la surliquidité bancaire d'autre part. L'Etat peut
diversifier ses financements internes à l'instar de l'emprunt
obligataire de 200 milliards de FCFA (2,3% du PIB) lancé au second
semestre 2010. Il peut aussi procéder à l'émission des
bons du trésor pour ses opérations de trésorerie si le
besoin vient à se poser.
Pour ce qui est de la dépense publique, son niveau
demeure faible du fait de la faiblesse des ressources budgétaires, de la
sous consommation des crédits d'investissement et des problèmes
de gouvernance. L'amélioration de la part du budget
d»investissement public, son taux d'exécution et la
réduction des déperditions le long de la chaîne de la
dépense permettrait d'améliorer l'espace de dépenses et
dont l'espace budgétaire global.
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Développement de l'espace budgétaire
au Cameroun
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
L'histoire de l'évolution de l'économie
camerounaise des trois dernières décennies peut être
résumée en distinguant trois grandes périodes : (i) la
période 1980-1985 caractérisée par une forte croissance
économique dont le taux moyen est de 8,8% par an, suivie du doublement
du revenu par tête et d'une bonne tenue des agrégats
économiques; (ii) la période de crise 19861994, marquée
par la dégradation des indicateurs économiques, le PIB
réel décroit en moyenne de 4,1% par an; (iii) après 1994,
le Cameroun renoue avec la croissance, mais compte tenu de l'augmentation de la
population(3% par an), le rythme de croissance des dernières
années, moins de 4%, a conduit à une stagnation du revenu par
habitant. Ce taux de croissance est resté très en retrait de
l'objectif de 6% nécessaire à la résorption de la
pauvreté et l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement(OMD) à l'horizon 2015.
La crise de la deuxième moitié des années
80 a impacté négativement les finances publiques camerounaise qui
passent d'une situation d'excédent budgétaire et de dette
extérieure stable, à celle de déficit budgétaire
structurel combinée à une dette extérieure et
intérieure devenue très élevée, donc insoutenable.
C'est la dévaluation du franc CFA de janvier 1994 qui a empirée
la vulnérabilité des finances publiques vis-à-vis de
l'extérieur. En effet, la dette extérieure du Cameroun a
été multiplié par près de deux pour se situer
autour de 120% du PIB en 1995. L'insoutenabilité de cette dette a rendu
nécessaire une action concertée avec les bailleurs dont l'issue
est l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays Pauvre
Très Endetté(PPTE) en avril 2006. En 2010, le taux d'endettement
extérieur n'est plus que de 12,1% du PIB.
Le plus grand effet néfaste de la crise des
années 80 sur les finances publiques semble être la baisse du
poids du secteur public dans l'économie. En effet, de 22,6% du PIB entre
1980-85, les ressources budgétaires sont tombées à 12% du
PIB en 1993-94 et se situent en moyenne à 17% du PIB sur la
période 1995-2009. Ce niveau de ressources est faible comparativement
à des pays de même niveau de développement et compte tenue
de l'ampleur des besoins en production de biens publics, dont l'importance est
cruciale pour la croissance.
La faiblesse des ressources résulte en grande partie
des défaillances dans la mobilisation tant des ressources internes que
de financement.
Les ressources internes souffrent en effet d'une
dépendance vis-à-vis du pétrole qui tend à
s'augmenter au fil des ans. En 2009, malgré la poursuite de la baisse
des volumes produits et du faible poids dans l'économie
évalué à 7,2% du PIB, le pétrole contribue à
24,8% des recettes fiscales et 45% des recettes d'exportations. En 2008 et 2010
par exemple, le Cameroun a procédé en cours d'exercices à
des ajustements budgétaires pour réduire le montant des
dépenses publiques du fait notamment, de la contreperformance des
recettes pétrolières. A cette dépendance des finances
publiques du pétrole, s'ajoute la baisse annoncée de la
fiscalité de porte conséquence de l'entrée en vigueur des
APE liant l'Union européenne et les pays d'Afrique et Caraïbe.
Pour ce qui est des ressources de financement, leur
mobilisation reste faible qu'il s'agisse de financements extérieurs
qu'intérieurs. Depuis 1997, le Cameroun recourt très peu à
l'emprunt extérieur et éprouve d'énormes
difficultés à décaisser les ressources extérieures
disponibles. Au niveau interne, la politique de désengagement de l'Etat
vis-à-vis des offreurs internes et notamment de la BEAC s'intensifie
conformément à la volonté de l'Etat de limiter le recours
aux avances statutaires que cette institution accorde aux pays membres.
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Alors que le niveau des ressources budgétaires est
faible dans son ensemble, la dépense publique reste sujette à de
nombreuses déperditions et à une allocation non optimale qui
tendent à la rendre inefficace. Pourtant, pour mettre en oeuvre la
Stratégie de Croissance et d'Emploi(SCE), l'Etat a besoin de mobiliser
davantage des ressources budgétaires afin d'assurer le financement des
dépenses publiques. La réduction de la pauvreté
dépend en très grande partie de l'évolution de l'offre des
biens publics en capital humain et en infrastructures. La réalisation de
cette offre est largement déterminée par la capacité
à élargir l'espace budgétaire actuelle. Aussi, cette
étude se propose de répondre à la question de politique
économique suivante : quelles marges de manoeuvre dispose l'Etat
du Cameroun pour développer son espace budgétaire?
Pour permettre de répondre à cette question, nous
proposons deux autres :
· Quelles sont les possibilités de
développement de l'espace de ressources ?
· Comment accroître l'efficacité de la
dépense publique?
OBJECTIFS
Cette étude se propose d'étudier la
possibilité de développer l'espace budgétaire actuel du
Cameroun afin de permettre à l'Etat de mobiliser les ressources
nécessaires au financement de la Stratégie de Croissance et
d'Emploi. En d'autres termes, il est question de rechercher l'ensemble des
sources de ressources mobilisables de l'espace budgétaire en vue de
financer l'offre des biens et services publics. Plus précisément,
il sera question :
· de préciser les possibilités de
développement de l'espace de ressources;
· de déterminer les moyens visant une plus grande
efficacité de la dépense publique
RESULTATS ATENDUS
Au terme de cette étude, les possibilités
d'amélioration de l'espace budgétaire sont identifiées.
Autrement dit :
· les possibilités de développement des
ressources internes et de financements sont précisées ;
· les moyens visant l'accroissement de
l'efficacité de la dépense publique sont connus.
Les OMD ont de forte chance de ne pas être atteints en
2015, mais la réduction de l'écart entre les résultats
à venir et les objectifs de départ implique d'étendre de
manière substantielle l'espace budgétaire actuel. Tout ceci doit
se faire en tenant compte de la soutenabilité aussi bien à court
qu'à moyen terme des principaux équilibres
macroéconomiques.
HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
Ce travail est conduit sous l'hypothèse principale
suivante : l'amélioration conjointe de la mobilisation des ressources et
de l'efficacité de la dépense publique augmente l'espace
budgétaire. Autrement dit :
· la maitrise de la mobilisation des ressources internes
et de financement accroit l'espace budgétaire;
· l'amélioration de l'efficacité de la
dépense publique augmente le niveau de ressources budgétaires. En
effet, à ressources inchangées, une dépense publique
efficace permet de financer une offre plus importante de biens et services
publics.
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
METHODOLOGIE ET PLAN
Une analyse à partir du concept d'espace
budgétaire montre que trois catégories de ressources peuvent
être dégagées pour financer les dépenses publiques.
Il s'agit des ressources publiques internes, les ressources de financement
internes et externes. L'étude portera sur le taux de pression fiscale
effectif sur la base d'une comparaison internationale. Nous traiterons de
l'efficacité de la dépense publique en termes de réduction
des déperditions et d'amélioration de l'allocation et de
l'exécution du budget d'investissement public.
Ceci étant, le travail est divisé en deux
parties de deux chapitres chacune. La première partie traite de
l'amélioration de l'espace des ressources à savoir les ressources
internes (chapitre 1) et les ressources de financement (chapitre 2). La
deuxième partie porte sur l'amélioration de l'espace de
dépenses et traite de l'efficacité de la dépense publique
(chapitre 3) et du problème central de la relance de l'investissement
public (chapitre 4). La conclusion générale résume les
résultats importants de cette étude et s'achève par la
formulation des recommandations de politique économique.
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PARTIE I : AMELIORATION DE L'ESPACE DES
RESSOURCES.
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Le but de cette partie est d'étudier les
possibilités d'amélioration du niveau des ressources
budgétaires internes et de financement.
Les ressources internes concernent les recettes fiscales, les
recettes non fiscales et les recettes pétrolières. Au niveau des
recettes fiscales, il s'agira d'analyser les tendances en matière de
prélèvements obligatoires, notamment en impôts directs et
indirects afin de préciser les marges de manoeuvre dont dispose l'Etat
sur sa politique fiscale. Pour cela, le problème des exonérations
fiscales et de l'épuisement des ressources pétrolières
seront également étudiés.
La possibilité d'amélioration de l'espace de
financement fera l'objet du chapitre 2. Trois possibilités peuvent
être envisagées pour atteindre cet objectif. Il s'agit du
seigneuriage, de l'emprunt interne et de l'emprunt extérieur.
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
CHAPITRE 1 : RESSOURCES INTERNES
Le but de ce chapitre est d'étudier les
possibilités d'amélioration du niveau des ressources
budgétaires internes à savoir : les recettes fiscales, non
fiscales et pétrolières. Nous préciserons d'abord
l'évolution des ressources budgétaires en procédant
à des comparaisons internationales. Nous analyserons par la suite
chacune des composantes des recettes internes.
1.1. Analyse des taux de
prélèvements
1.1.1 Evolution du taux de prélèvement
effectifs
Pour analyser l'évolution des
prélèvements obligatoires au Cameroun, l'indicateur qui sera
utilisé est le ratio des recettes internes sur le PIB. Le calcul de cet
indicateur permet des comparaisons annuelles et avec d'autres pays. Le
pétrole est une source importante de recettes budgétaires mais
ses réserves s'épuisent au fil des ans. Les recettes
pétrolières sont donc considérées comme une
donnée exogène de la politique fiscale, d'où leur
présentation à part. En distinguant trois grandes périodes
de l'histoire économique du Cameroun depuis les années 80, nous
pouvons tirer les informations suivantes :
? de 1981 à 1985, le niveau moyen de recettes
budgétaires est de 22,6% du PIB. Cette période se
caractérise par une forte croissance économique avec des taux
relativement élevés, dont la moyenne est de 8,8% par an ;
? A partir de 1986, l'économie rentre dans une
récession marquée par une chute moyenne du PIB de 4,2% par an. Il
s'en suit une longue période d'ajustement qui ira jusqu'à la
dévaluation du FCFA en 1994. Le niveau des ressources budgétaires
dans le PIB n'est plus que de 12% en 1993 ;
? Après 1994, le Cameroun renoue certes avec la
croissance, mais compte tenu de l'augmentation la population (3% par an), le
rythme de croissance des dernières années, moins de 4%, demeure
insuffisant pour l'atteinte des OMD en 2015. Conséquence, de 1995
à 2009, le poids du secteur public dans l'économie se situe
à 17,0% en moyenne contrairement aux 22,6% d'avant la crise du milieu
des années 80.
Figure 1 : évolution des ressources
budgétaires en % du PIB
Sources : World Bank,
MINFI/DAE, calculs de l'auteur
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Une analyse comparative des taux de prélèvement
effectués par des pays de même niveau de développement
permet de tirer les conclusions suivantes.
Au cours des trois dernières années (2007
à 2009), le taux de prélèvements obligatoires se situe
à 18% du PIB. Ce niveau est faible par rapport aux 22,8% obtenues entre
1980-1982 d'une part, et en comparaison à la moyenne des pays en
développement qui est de 20,8 %. De plus, par rapport à la
moyenne des pays d'Afrique subsaharienne qualifiés des plus pauvres de
la planète et qui s'établit à 20,1%, le niveau de
prélèvements du Cameroun reste aussi inférieur. Toutefois,
par rapport aux pays de la zone franc, le niveau de prélèvements
obligatoires au Cameroun est relativement meilleur.
Tableau 1 : comparaison internationale des
prélèvements publics (% PIB)
Taux de prélèvement
|
1980-82
|
2007-2009
|
Cameroun
|
22,8
|
18,0
|
Moyenne PVD
|
21,4
|
20,8
|
Afrique subsaharienne
|
21,2
|
20,1
|
Zone franc
|
20,7
|
16,5
|
|
Sources : FMI, calculs de
l'auteur
1.1.2 Répartition sectorielle des
prélèvements obligatoires
L'analyse des données disponibles de la période
1997-2009 se présente ainsi qu'il suit :
Le secteur non pétrolier reste le plus important et
contribue à hauteur de 92,9% du PIB en 2009 contre 7,1% pour le secteur
pétrolier ;
Par rapport aux finances publiques (15,9% du PIB en 2009), la
part du secteur non pétrolier est de 11,3% du PIB contre 4,6 % du PIB
pour le secteur pétrolier;
De manière générale, le secteur
pétrolier qui pèse 7,1% du PIB en 2009 contribue à 28,9%
des recettes budgétaires et 45% des recettes d'exportations totales.
Le secteur non pétrolier se situe à 92,9% du
PIB en 2009, les recettes non pétrolières participent au
financement du budget à hauteur de 71,1 % et représentent 55% des
recettes d'exportations.
On note globalement une dépendance accrue des finances
publiques aux ressources pétrolières du fait d'une faible
mobilisation des ressources fiscales.
Figure 2 : évolution des ressources
budgétaires internes (%PIB)
Indicateurs clés
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Recettes totales
|
15,6
|
14,9
|
15,0
|
19,9
|
17,7
|
17,9
|
16,8
|
15,7
|
17,1
|
18,6
|
18,4
|
19,7
|
15,9
|
Recettes pétrolières
|
4,5
|
2,9
|
3,2
|
6,6
|
4,8
|
4,9
|
4,2
|
4,1
|
5,0
|
6,8
|
6,4
|
7,8
|
4,6
|
Recettes non pétrolières
|
11,1
|
12,0
|
11,9
|
13,2
|
12,9
|
13,0
|
12,6
|
11,7
|
12,1
|
11,8
|
11,9
|
11,9
|
11,3
|
% Recettes pétrolières
|
28,7
|
19,6
|
21,0
|
33,4
|
27,0
|
27,2
|
25,0
|
25,8
|
29,3
|
36,8
|
35,1
|
39,5
|
28,9
|
% PIB pétrolier
|
7,0
|
4,0
|
6,5
|
10,6
|
7,3
|
7,1
|
6,1
|
6,5
|
8,4
|
10,2
|
9,6
|
8,7
|
7,1
|
% PIB non pétrolier
|
93,0
|
96,0
|
93,5
|
89,4
|
92,7
|
92,9
|
93,9
|
93,5
|
91,6
|
89,8
|
90,4
|
91,3
|
92,9
|
|
Source : MINFI, calculs de
l'auteur
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 10
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
1.2 Structure et évolution des ressources
internes
1.2.1 Recettes fiscales
Les recettes fiscales sont constituées de deux
principaux postes à savoir les impôts directs et les impôts
indirects. L'impôt direct est assis sur la matière imposable dont
le revenu des personnes physiques(IRPP) et l'impôt sur les
sociétés(IS). L'impôt indirect porte sur les biens et
services et est perçu à l'occasion d'un événement
concernant la matière imposable: la production, la consommation et la
circulation. On distingue les taxes à l'importation et à
l'exportation, les patentes, licences et péages routier.
Les évolutions des impôts direct et indirect de
la période 1995-2008 se présentent ainsi qu'il suit :
? L'impôt indirect reste la principale composante des
recettes fiscales sur toute la période. Il représente 6,8% du PIB
en 1995 et 8,3% du PIB en 2008 après avoir atteint le seuil de 8,8% du
PIB en 2001 et 2005.
? En valeur relative, on note une diminution du poids de
l'impôt indirect dans les recettes fiscales qui passe ainsi de 72,7% en
1995 à 67,2% en 2008. Ceci pourrait traduire une faible mobilisation des
recettes.
? L'impôt direct se situe à 3,3% du PIB en 2008
contre 1,6% du PIB en 1995, soit une augmentation de 105,6% sur la
période 1995-2008. Un pic de 3,6% du PIB a été obtenu en
2002.
? En valeur relative, l'impôt direct augmente de 9,7
points et se situe à 26,7% des recettes fiscales de 2008.
Figure 3 : évolution de l'impôt
direct et indirect
Source : MINFI/DAE/FP,
calculs de l'auteur.
Pour mieux comprendre les évolutions des impôts
direct et indirect ci-dessus évoquées, nous étudierons en
détail chaque type d'impôt.
1.2.2 Impôts directs
L'impôt direct se compose essentiellement de
l'impôt sur le revenu des personnes physiques(IRPP) et de l'impôt
sur les sociétés non pétrolières. Globalement, on
note une contribution budgétaire faible de la fiscalité directe,
moins de 4% du PIB dans l'ensemble.
La faible mobilisation de l'impôt sur le revenu des
personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés explique
l'inefficacité de l'impôt direct. En effet, la part de l'IRPP sur
le PIB reste
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 11
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
faible, seulement 1,3% du PIB depuis 2007 et celle de l'IS
non pétrole représente environ 1,6% du PIB sur la même
période comme l'illustre le tableau ci-dessus :
Figure 4 : évolution des principales
composantes de l'impôt direct.
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
|
Montant en milliards de FCFA
|
IRPP
|
121
|
94,2
|
97,2
|
104,5
|
127,4
|
141,4
|
151,6
|
IS Non pétrole
|
52
|
148,1
|
217,5
|
144,3
|
159,3
|
168,1
|
172,5
|
ensemble
|
173
|
242,3
|
314,7
|
248,8
|
286,7
|
309,5
|
324,1
|
PIB
|
7 917
|
8 334
|
8 750
|
9 387
|
9 792
|
10 629
|
11 572
|
En % du PIB
|
IRPP
|
1,5
|
1,1
|
1,1
|
1,1
|
1,3
|
1,3
|
1,3
|
IS Non pétrole
|
0,7
|
1,8
|
2,5
|
1,5
|
1,6
|
1,6
|
1,5
|
ensemble
|
2,2
|
2,9
|
3,6
|
2,6
|
2,9
|
2,9
|
2,8
|
|
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur
Pour essayer de comprendre les facteurs qui expliquent la faible
mobilisation de chacune des composantes de l'impôt direct, nous
présentons plus en détail chaque rubrique.
? Impôt sur le revenu des personnes
physiques(IRPP)
En 2009, l'IRPP a participé à hauteur de 1,3% du
PIB, dont 0,8% au titre des salaires, 0,3% au titre des
rémunérations versés à des étrangers et 0,3%
au titre des capitaux immobiliers.
Figure 5 : structure de l'IRPP en
2009(en % du PIB)
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 12
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
L'augmentation du niveau de l'IRPP reste conditionnée
par la dynamisation de l'impôt sur les salaires ainsi que celui portant
sur les capitaux mobiliers.
Pour ce qui est de l'impôt sur les salaires, la
structure du marché de l'emploi au Cameroun met en évidence la
prédominance d'un secteur informel qui emploie 92% de la population
active occupée, soit 63,5% pour l'informel agricole et 28,5% pour
l'informel non agricole. Le secteur formel public et privé n'emploie que
8% de la population active soit 3,8% et 4,2% respectivement. Le secteur formel
fournit l'essentiel de l'IRPP et reste caractérisé par
l'existence de certaines administrations qui collectent l'IRPP auprès de
leur personnel mais ne la reversent pas au Trésor public.
Le défi pour cet impôt peut se situer à
deux niveaux (i) amener le secteur formel à collecter et à
reverser intégralement l'IRPP et (ii) inciter le secteur informel
à procéder à la déclaration des revenus et aussi
élargir l'assiette aux revenus non salariaux en instaurant une
fiscalité plus incitative.
Tableau 2 : répartition des actifs
occupés par secteurs d'activité(%)
Secteur d'activité
|
Répartition des actifs
occupés
|
Taux de pauvreté
|
|
Rural
|
ensemble
|
|
8,8
|
1,9
|
3,8
|
8,2
|
privé formel
|
10,7
|
1,6
|
4,2
|
7,2
|
informel agricole
|
16
|
82,3
|
63,5
|
56,9
|
informel non agricole
|
64,6
|
14,2
|
28,5
|
22,2
|
Ensemble
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
39,9
|
|
Source : INS,
ECAM3
Pour ce qui est de l'impôt sur les capitaux mobiliers,
il est important de disposer d'une base de contribuable dynamique et
alléger les procédures de recouvrement.
? L'impôt sur les sociétés non
pétrolières
Cet impôt représente 38,5% du
bénéfice des sociétés et participe à hauteur
de 1,5% du PIB au financement du budget de l'Etat de 2009. Son taux est souvent
considéré comme élevé lorsqu'on le compare aux 27%
du PIB de la Côte d'Ivoire par exemple. Hors un taux d'imposition
élevé peut soit inciter les entreprises à
délocaliser leurs bénéfices vers des pays à plus
faible taxation, soit inciter à la fraude. De plus, un doute existe sur
la sincérité des bilans de la plupart d'entreprises
installées au Cameroun. Ces éléments pris collectivement
pourraient justifier la faible efficacité de l'IS non pétrole au
Cameroun.
1.2.3 Impôts indirects
Deux principales rubriques composent les impôts
indirects au Cameroun. Il s'agit de la taxe sur la valeur ajoutée(TVA)
et de l'impôt sur le commerce international.
La TVA est l'impôt pivot de la transition fiscale mais
ses performances actuelles bien qu'en amélioration ne repentent que 50%
du potentiel fiscal.
L'impôt sur le commerce international reste modeste et
sa disparition dans le cadre des APE n'aura pas un effet considérable
sur les finances publiques camerounaises.
La structure et l'évolution des principales rubriques
de l'impôt indirect sont détaillées dans le tableau
ci-après :
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 13
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Tableau 3 : structure et évolution des
composantes de l'impôt indirect (% du PIB)
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
impôts indirects
|
6,8
|
7,7
|
8,0
|
8,1
|
8,2
|
8,6
|
8,8
|
8,4
|
8,6
|
8,1
|
8,8
|
8,2
|
8,6
|
8,3
|
Taxe spéciale /produits pétro.
|
0,6
|
1,0
|
1,1
|
1,1
|
1,0
|
0,8
|
1,0
|
0,9
|
0,9
|
0,9
|
0,8
|
0,9
|
0,7
|
0,7
|
Impôts/cce international.
|
2,3
|
2,6
|
2,7
|
2,5
|
2,2
|
2,2
|
2,3
|
2,2
|
2,2
|
2,1
|
2,2
|
1,3
|
2,1
|
2,1
|
Autres taxes s/biens et servi.
|
3,9
|
4,1
|
4,2
|
4,5
|
5,0
|
5,5
|
5,5
|
5,3
|
5,5
|
5,1
|
5,8
|
5,9
|
5,7
|
5,4
|
dont:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recette de TVA
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
2,2
|
4,6
|
4,5
|
4,3
|
4,1
|
4,6
|
4,8
|
5,2
|
4,4
|
Remboursement crédit TVA
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
-0,2
|
-0,4
|
-0,7
|
-0,6
|
-0,6
|
-0,6
|
-0,6
|
-0,7
|
-0,4
|
|
Source : MINFI/DAE/FP
? La taxe sur la valeur ajoutée(TVA)
La TVA a été introduite à l'an 2000 et
représente depuis l'année 2001 environ la moitié de
l'impôt indirect et près de 40% de l'ensemble des recettes non
pétrolières au Cameroun. Elle est considérée comme
l'élément pivot de la transition fiscale et c'est pourquoi son
taux initial de 18,5% a été porté à 19,25% en 2005.
La TVA est en effet collectée par les entreprises mais payée par
les consommateurs. 1Chaque participant au processus de production et
de redistribution des biens et services ne paie qu'à proportion de la
Valeur Ajoutée qu'il crée. En effet, chacun
applique à ses ventes le taux de TVA correspondant à la nature
des produits et déduit de ce montant la TVA acquittée sur ses
achats (consommation intermédiaires et biens d'équipement).
Une analyse à partir de la structure de production
permet de mettre en lumière l'existence d'un important secteur informel
qui participe ces dernières années à environ 50% du
produit intérieur brut (PIB) et d'une composante formelle constituant la
quasi-totalité de la base imposable.
Un diagnostic plus affiné à partir du poids du
secteur formel dans le PIB permet de dégager les conclusions suivantes
:
La mobilisation des ressources de TVA est en nette
amélioration depuis l'exercice budgétaire 2000. De 4,2% de la
valeur ajoutée du secteur formel de l'année 2000, la TVA a connu
une évolution à la hausse pour se situer à 9,7% en 2006.
Cette évolution s'explique par les progrès réalisés
par l'administration fiscale aussi bien au niveau des recouvrements que de la
hausse du taux de TVA en 2005.
Par rapport au potentiel fiscal, un effort est à faire
sur toute la période. En effet, la TVA collectée ne
représente environ que la moitié du potentiel fiscal. Cette
contre performance résulte de la grande importance des
exonérations de TVA sur les biens d'équipement, de consommation
intermédiaire et de consommation courante ainsi que des problèmes
de gouvernance au niveau des administrations d'assiette. Aussi,
l'informalité croissante de l'économie dont la part est
passée de 46,8% du PIB en 2000 à 50,2% en 2006, réduit
d'avantage le potentiel fiscal de la TVA.
1 Alain BEITONE, Antoine CAZORLA, Christine DOLLO,
Anne-Mary DRAI : Dictionnaire des sciences économiques, 2e
édition 2009, Armand COLIN
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 14
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Tableau 4 : Evolution des recettes de TVA par
rapport au secteur formel (% du PIB)
Rubriques
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Part secteur Informel
|
46,8
|
47,3
|
48,4
|
49,3
|
49,6
|
50,5
|
50,2
|
Part secteur formel
|
53,2
|
52,7
|
51,6
|
50,7
|
50,4
|
49,5
|
49,8
|
Recettes de TVA
|
2,2
|
4,6
|
4,5
|
4,3
|
4,1
|
4,6
|
4,8
|
TVA Potentiel
|
9,8
|
9,7
|
9,5
|
9,4
|
9,3
|
9,5
|
9,6
|
Effort fiscal à réaliser en matière de
TVA
|
7,6
|
5,1
|
5,0
|
5,1
|
5,2
|
4,9
|
4,8
|
|
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur
? L'impôt sur le commerce
international
L'impôt sur le commerce international est
constitué des droits de douane à l'import, des droits de sortie,
de la taxe informatique, etc. Y sont exclu, la TVA à l'import et les
droits d'assises.
La structure de l'impôt sur le commerce international se
présente de la manière suivante :
Les droits de douane à l'import constituent la
principale source de recettes avec 95,1% de recettes de 2009 contre 95,3% en
2008. Les autres taxes sur le commerce international restent marginales et
génèrent moins de 5% des impôts sur le commerce
international de 2008 et 2009.
Figure 6 : structures de l'impôt
sur le commerce international (%)
Source : MINFI/DAE/FP, calculs de
l'auteur
La rubrique des impôts sur le commerce international
est appelée à baisser dans les prochaines années en raison
de l'entrée en vigueur des accords économiques entre l'Union
européenne et les pays ACP. Toutefois, la libéralisation
commerciale conduira à des pertes de recettes tarifaires
réduites. En effet, la perte de recettes est prévue à
0,03% du PIB en 2010, puis à 0,59% du PIB en 2022 et plafonne à
ce niveau jusqu'en 2030. Du point de vue de l'espace budgétaire,
l'effectivité de la libéralisation commerciale devrait donc
entraîner un impact plutôt faible sur les finances publiques.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 15
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Figure 7 : évolution de la perte
de recettes tarifaires en % du P11B
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur.
L'effet global sur l'économie est mesuré en
comparant la croissance qu'aurait affichée le P11B en l'absence des APE
à celle qui pourrait s'observer en présence des APE. On note que
structurellement, l'économie camerounaise croîtrait à un
rythme inférieur à l'objectif de 5,5% retenu par le DSCE.
Ainsi, en dehors des trois premières années de
l'application des APE, caractérisées par une croissance de plus
de 5% par an et plus forte en présence qu'en dehors des APE, les autres
années se caractérisent par une croissance d'environ 4% par an,
légèrement en dessous de la croissance sans APE . Toutefois, la
croissance pourrait baisser à partir de 2027 pour se situé en
deçà de 3% du P11B.
Figure 8 : croissance du P11B avec et
sans APE (%)
Source : MINFI/DAE
1.3 Recettes non fiscales
Les recettes non fiscales sont constituées des revenus
des domaines, des recettes de services, des cotisations pour la retraite et du
droit de transit pétrolier.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 16
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Le niveau de recouvrement des recettes non fiscales reste
faible. En effet, la part de ces recettes dans le budget global est
passée de 43,6 milliards (8,2%) en 1995 à 81,6 milliards (3,9%)
en 2009, après avoir atteint 123,8 milliards (9,4%) en 2000. Ceci met en
exergue la faible mobilisation des recettes non fiscales.
Tableau 5 : évolution des
recettes non fiscales (milliards de FCFA)
Source : MINFI/DAE/FP
L'analyse de l'évolution des différentes
composantes des recettes non fiscales fournit les informations suivantes :
En dehors des cotisations pour la retraite, 36% des recettes
non fiscales, les autres rubriques accusent des sous réalisations.
Ainsi,
? Le revenu du pipeline qui représente 11% des
recettes non fiscales, est en deçà des prévisions
annuelles de 10 milliards alors même qu'on observe une augmentation du
volume de pétrole provenant du Tchad ;
? La mobilisation des recettes de services et du domaine
n'est pas encore optimale bien que ces recettes pèsent 27% des recettes
non fiscales;
? Les autres recettes de services (droits de scolarité
et concours administratifs, frais médicaux, etc.) se situent à
27% de l'ensemble des recettes non fiscales.
Figure 9 : structure des recettes non
fiscales en 2008(%)
Source :
MINFI/DAE/FP
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire
au Cameroun
1.4 Recettes pétrolières
Le pétrole constitue un important gisement de recettes
budgétaires et participe à hauteur de 24,8% au budget de 2009.
Cette part a augmenté au fil des ans passant de 20,1 % en 1995 à
33,3% en 2008 avant de retomber à 24,8% en 2009. Ceci s'est fait dans un
contexte de baisse continuelle de la production pétrolière.
Toutefois, quoiqu'en volume la production pétrolière diminue,
l'effet prix domine nettement l'effet volume et le secteur pétrolier
donne l'illusion d'une bonne tenue.
Les données disponibles témoignent qu'en dehors
de quelques années, les recettes pétrolières augmentent du
fait de la bonne tenue de la redevance pétrolière(SNH) quand bien
même la production en volume garde un profil baissier.
Tableau 6 : évolution du PIB
pétrolier et des recettes(%).
Source : MINFI/DAE
Les réserves de pétrole sont estimées
à 212,82 millions de baril au 1er janvier 2010
pour une production annuelle moyenne de 31,1 millions de barils depuis 2002.
Ceci étant, l'épuisement des ressources pétrolières
est prévu dans sept ans, échéance à laquelle seuls
resteront quelques champs marginaux.
Tableau 7 : production de pétrole brut
(millions de barils)
années
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010*
|
productions
|
37,4
|
35,6
|
32,7
|
30,1
|
31,8
|
31,2
|
32,1
|
26,7
|
23,2
|
variations(%)
|
-6,7
|
-4,8
|
-8,1
|
-8,0
|
5,6
|
-1,9
|
2,9
|
-16,8
|
-13,1
|
|
Source : SNH, *estimations
S'il est vrai que le rôle du secteur pétrolier
dans l'économie camerounaise est modeste en ce qui concerne
d'éventuelles répercussions de sa disparition sur la structure de
production du pays, il est au contraire structurant sur les finances publiques
et l'équilibre extérieur. L'épuisement des ressources
pétrolières pourrait occasionner des pertes estimées
à 25% des recettes fiscales et 45% des recettes d'exportations.
2 Données SNH en 2010.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la
Politique Economique
Page 17
Page 18
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
En effet, depuis 1995, le solde primaire global est
excédentaire. En l'absence de pétrole, ledit solde accuse un
déficit structurel depuis l'année 2000. D'où l'urgence du
développement d'une stratégie d'exploration et de recherche
minière dont la finalité est de garantir la production
pétrolière à long terme, gage d'une soutenabilité
des finances publiques.
Figure 10 : évolution des solde
primaires global et hors pétrole (% du P11B)
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur
1.5 Exonérations fiscales.
Dans le cadre du soutien à l'économie, le
gouvernement camerounais a exonéré certaines entreprises du
payement de certains impôts et taxes et exonéré les
importations des produits de première nécessité. Les
données disponibles traduisent une augmentation du niveau des
exonérations qui passe de 1,4% du P11B en 2008 à 1,6% du P11B en
2009 et sont estimées à 1,7% du P11B en 2010.
Tableau 8 : exonérations fiscales
(milliards)
Nature de l'exonération
|
2008
|
2009
|
2010*
|
Produits de première nécessité
|
27
|
22
|
25
|
transfert et subventions
|
110
|
145
|
176
|
Soutien aux entreprises
|
|
20
|
30
|
Total exonérations
|
137
|
187
|
231
|
P11B
|
10 629
|
11 572
|
13 325
|
Exonération en % du PIB
|
1,3
|
1,6
|
1,7
|
|
Source : MINFI/DAE, DGI,
DGD, calculs de l'auteur, * estimations
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Conclusion
Ce chapitre visait à évaluer les marges de
manoeuvre dont dispose l'Etat pour accroître son espace de recettes.
Ainsi, l'analyse effectuée permet de conclure qu'il est possible et
même souhaitable d'accroitre le niveau des recettes internes. Le
défi majeur est celui de l'épuisement des réserves
pétrolières dans moins de dix ans et de la baisse des taxes sur
le commerce international, conséquemment à l'entrée en
vigueur des APE.
L'amélioration des ressources fiscales concerne les
impôts directs et indirects. En impôts directs, il s'agira
d'étendre l'impôt sur le revenu des personnes physiques à
des revenus non salariaux et de rechercher le niveau de l'impôt sur les
sociétés non pétrolières qui optimise son
rendement. Pour ce qui est des impôts indirect, le recouvrement de la TVA
devrait être amélioré car ses performances actuelles ne
représentent que près de la moitié de son potentiel, alors
même qu'il devra constituer l'élément pivot de la
transition fiscale (épuisement du pétrole et entrée en
vigueur des APE).
Pour ce qui est des exonérations fiscales qui sont une
source importante de fuite des recettes (1,7% du PIB en 2010), l'urgence de
leur minimisation et leur évaluation s'impose afin de garantir un niveau
adéquat de ressources budgétaires.
Enfin, la production pétrolière qui est
appelée à s'arrêter d'ici dix ans nécessite la mise
en oeuvre d'une nouvelle stratégie d'exploration. La poursuite de
l'exploitation pétrolière au-delà de cet horizon donnerait
plus de temps aux pouvoir publics pour mieux réussir la transition
fiscale.
Page 19
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
CHAPITRE II : RESSOURCES DE FINANCEMENT
A la suite du chapitre précédent portant sur
l'amélioration de l'espace de recettes, le chapitre suivant
étudie la possibilité d'amélioration de l'espace de
financement. En effet, trois possibilités peuvent être
envisagées pour atteindre cet objectif. Il s'agit du seigneuriage, de
l'emprunt interne et enfin de l'emprunt extérieur.
2.1. Financement interne et externe
Lorsque l'Etat dépense plus qu'il ne perçoit de
recettes fiscales, il emprunte auprès d'autres agents économiques
pour financer son déficit. Tous les Etats ont donc une certaine dette,
mais l'importance de celle-ci varie considérablement d'un pays à
l'autre. Nous allons donc analyser la dette publique en distinguant ses
composantes extérieure et intérieure.
2.1.1 Emprunt externe
? Encours de la dette publique
extérieure
Dans cette partie, nous allons nous servir du ratio dette/PIB
qui mesure la solvabilité d'ensemble, en indiquant la valeur de la dette
par rapport aux ressources économiques globales3. En
théorie, le risque d'asphyxie par endettement tend à être
probable lorsque le ratio dette/PIB dépasse les 30% du PIB.
Les données disponibles sur la période
1980-2008 permettent de tirer les informations suivantes :
? Le stock de la dette publique a été
inférieur à 40% du PIB entre 1980 et 1985.
? A partir de 1986, la dette publique augmente
régulièrement pour se situer autour de 60% du PIB en 1993.
? suite à la dévaluation du franc CFA
intervenue en janvier 1994, l'encours de la dette extérieure,
évaluée en devises, a été presque multiplié
par deux pour se situer à 118,4% du PIB en 1995. Ce niveau restera
supérieur à 60% du PIB jusqu'en 2005, soit plus du double du
seuil d'asphyxie estimé à 30% du PIB.
? A partir 2006, suite à l'atteinte du point
d'achèvement de l'initiative PPTE le stock de la dette extérieure
du Cameroun est tombé à moins de 20,6% du PIB. En 2010, l'encours
de la dette publique extérieure du Cameroun n'est plus que de 12,1% du
PIB. Conséquence, le risque d'insolvabilité est très
faible depuis 2006.
Page 20
3Dwight H.P., Lindauer D, Radelet S. et. (2008),
Economie du développement, Traduction de la 6è édition
américaine par Bruno Baron-Renault
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Figure 11 : évolution du
stock de la dette extérieure publique (% PIB)
Source: MINFI/DAE, WORLD BANK
? Structure de la dette publique
extérieure
Par rapport à sa structure, la dette publique
extérieure se compose des dettes bilatérales,
multilatérales, des dettes contractées auprès des banques
commerciales et de la dette au titre des crédits à l'exportation.
Les évolutions par ordre d'importance des différentes composantes
se présentent ainsi qu'il suit :
La dette bilatérale est la principale composante de la
dette publique extérieure et représente 71,1% de l'encours de
2008 contre 64,9% de celui de 1995. Cette part est restée contenue entre
60,5 et 71,1% sur la période.
La part de la dette multilatérale a augmenté
sur la période 1995-2008, passant ainsi de 21,4% à 36,4%. Elle
est revenue autour de 21% depuis 2006.
Les crédits à l'exportation décroissent
de 9,5% à 3,3% entre 1995-2008. Ils se situent à nouveau à
7,8% en 2007 et 2008.
Pour ce qui est de la dette auprès des banques
commerciales, elle a baissé de 4,2% en 1995 à 0% entre 2002 et
2006. En 2008, elle ne pèse plus que 0,1% après un niveau de 4%
en 2007.
Tableau 9 : évolution des
différentes composantes de la dette extérieure(%)
Années
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Encours
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Bilatéral
|
64,9
|
65,9
|
66,6
|
67,3
|
66,2
|
66,0
|
66,8
|
66,1
|
64,9
|
62,9
|
61,6
|
60,5
|
67,1
|
71,1
|
Multilatéral
|
21,4
|
21,4
|
22,1
|
22,9
|
24,8
|
26,0
|
27,3
|
29,9
|
31,2
|
33,5
|
35,1
|
36,4
|
21,1
|
21,0
|
Banque commerciale
|
4,2
|
4,0
|
3,8
|
3,6
|
3,5
|
3,5
|
1,9
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
4,0
|
0,1
|
Crédit export
|
9,5
|
8,7
|
7,5
|
6,2
|
5,5
|
4,5
|
4,0
|
4,1
|
3,9
|
3,6
|
3,3
|
3,1
|
7,8
|
7,8
|
|
Source : MINFI/DAE et CAA, calculs de
l'auteur
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 21
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
? Service de la dette publique
extérieure
Le service de la dette extérieure a augmenté de
1995 à 2003 passant de 3% du PIB à 6% du PIB. A partir de 2004,
le service effectif est en baisse et se situe à 1,3% du PIB en 2008.
Par rapport aux rubriques, l'amortissement du principal est en
baisse depuis 2003 et se situe à 0,9% du PIB en 2008 contre 4% du PIB
initialement. Le paiement des intérêts est en baisse sur la
période 1995-2008 passant de 3,4% du PIB à 0,4% du PIB.
Le service de la dette a beaucoup baissé du fait des
annulations décidées dans le cadre des initiatives PPTE, IADM et
bilatérales. Le montant des allègements est passé de 0,1%
du PIB en 2000 à 8% du PIB en 2006 avant de retomber à 0,4% du
PIB en 2007.
Tableau 10 : service de la
dette extérieure
en milliards de FCFA
Années 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
|
|
Principal 97 105 106 114 138 168 194 257 299 243 213 183 43
78
Intérêt 180,2 190,2 196,1 106 123,6 97,14 201 178
154 138 111 72 37 32,7
service total 277 295 302 220 262 265 395 435 453 381 324 255 80
111
Allègement 6,7 39 39 56 20 54 653 34
en pourcentage du PIB réel
Principal 1,8 1,9 1,8 1,9 2,2 2,5 2,8 3,6 4,0 3,1 2,7 2,2 0,5
0,9 0,0
Intérêt 3,4 3,4 3,4 1,7 1,9 1,5 2,9 2,5 2,1 1,8 1,4
0,9 0,4 0,4 0,0
service total 5,3 5,3 5,2 3,6 4,1 4,0 5,7 6,0 6,1 4,9 4,1 3,1
0,9 1,3 0,0
Allègement 0,1 0,6 0,5 0,8 0,3 0,7 8,0 0,4 0,0 0,0
|
|
Source : MINFI/DAE et CAA,
calculs de l'auteur
La capacité du Cameroun à générer
les devises peut être appréhendée par rapport aux recettes
que le pays tire de ses exportations. Le ratio service de la dette/exportation
présente l'avantage de renseigner sur le montant de dette arrivant
à échéance pendant une année donnée par
rapport aux gains à l'exportation disponible pour effectuer les
paiements, mais il est moins révélateur de la charge
générale à long terme de la dette. La crainte d'une
asphyxie par endettement tend à croitre quand ce ratio dépasse
420 à 25%.
Ainsi, le service de la dette qui représentait
annuellement environ le quart des recettes d'exportations entre 1995 et 2003 a
connu une baisse graduelle à partir de 2004 pour se situer à
moins de 5% en 2008. On peut donc affirmer sans grand risque de se tromper que
le Cameroun ne présente plus à court terme de risque
d'illiquidité.
4 Dwight H.P., Lindauer D, Radelet S. et. (2008),
Economie du développement, Traduction de la 6è édition
américaine par Bruno Baron-Renault
Présenté et soutenu par Joseph
ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 22
Page 23
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Figure 12 : évolution du service
de la dette (% des recettes d'exportation).
Source : MINFI/DAE et CAA,
calculs de l'auteur
? Nouveaux tirages extérieurs
Pour ce qui est des nouveaux tirages sur emprunts
extérieurs, on relève leur diminution de 2000 à 2008 soit
de 1,2% du PIB à 0,8% du PIB respectivement.
En conclusion, l'encours de la dette extérieure est en
baisse tout comme son service. Malgré cela, le niveau des nouveaux
engagements extérieurs est en chute.
Tableau 11 : évolution des
nouveaux tirages sur dette extérieure (% PIB)
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
encours
|
118
|
106
|
103
|
115
|
103
|
105
|
97,8
|
86,8
|
75,4
|
66
|
60,2
|
20,6
|
16,2
|
12,9
|
13,6
|
service
|
5,3
|
5,3
|
5,2
|
3,6
|
4,1
|
4,0
|
5,7
|
6,0
|
6,1
|
4,9
|
4,1
|
3,1
|
0,9
|
1,3
|
nd0
|
allègement
|
|
|
|
|
|
0,1
|
0,6
|
0,5
|
0,8
|
0,3
|
0,7
|
8,0
|
0,9
|
0,8
|
nd
|
tirage
|
1,9
|
2,3
|
2,8
|
2,8
|
1,9
|
1,4
|
1,2
|
1,0
|
0,5
|
1,2
|
0,5
|
0,5
|
0,6
|
0,8
|
nd
|
|
Source : MINFI/DAE et CAA,
calculs de l'auteur, nd*non disponible
2.1.2 Emprunts internes
L'analyse de l'emprunt interne repose essentiellement par
l'analyse des financements extérieurs et intérieurs nets. Ainsi
de 2001 à 2004, le financement net positif traduit le fait que l'Etat
augmente ses engagements à l'opposé de 1995 à 2000 et de
2005 à 2008 dans lesquelles l'Etat se désengage de ses
partenaires.
Pour ce qui est des financements extérieurs et en
dehors des années 2001 et 2002, l'Etat se désengage plus de
l'extérieur qu'il ne s'engage. Les nouveaux tirages restent donc en
deçà des remboursements.
Quant au financement intérieur, on peut constater
qu'ils restent également négatifs sur toute la période en
dehors de l'année 2004. En effet, on note un engagement net
vis-à-vis du FMI jusqu'en 2002 et un désengagement net
au-delà. Toutefois le recours au FMI reste marginal, moins de 0,5% du
PIB. Le système bancaire net est le principal partenaire de l'Etat au
plan
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
interne et se caractérise par un engagement sur la
période 2001-2004 et un désengagement vis-à-vis de
l'extérieur. Le recours au financement non bancaire reste faible et
porte essentiellement sur l'apurement des arriérés dus aux
fournisseurs de l'Etat.
Tableau 12 : couverture des besoins de
financements
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Financement
Financement extérieur net
dont- Amortissements -Tirages
|
-61
-157
96,7
|
-147
-273
126
|
En milliards de FCFA
-143 -99 -35 -150
-147 -35 -35 -51
-310 -153 -153 -125
164 118 118 73,9
|
45
125
-332
84
|
245
405
-347
74,3
|
100
-80
-118
38
|
9,7
-202
-296
94
|
-249
-35
-273
38
|
-2931
-2490
-2631
38
|
-384
-40
-87
47
|
-209
-6,7
-80
72,9
|
Financement intérieur net
|
-15
|
-42
|
3,89
|
-64
|
0,62
|
-99
|
-80
|
-161
|
-133
|
212
|
-214
|
-441
|
-344
|
-202
|
Dont -Système bancaire net (var PNG)
|
-2,9
|
-24
|
20
|
-25
|
38,7
|
-90
|
25
|
25
|
195
|
255
|
-150
|
-284
|
-238
|
-154
|
- FMI, net
|
-1,3
|
18,5
|
14,4
|
31,7
|
40,4
|
38,1
|
15,5
|
6,6
|
-12
|
-20
|
-9
|
-8
|
-7
|
4,1
|
- Financement non
banc. Net
|
-12
|
-11
|
-1,2
|
-20
|
-25
|
-19
|
-25
|
-15
|
-9
|
-16
|
5
|
2
|
4
|
10,1
|
|
|
|
En % du PIB
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Financement
|
0
|
0
|
-2,5
|
-1,6
|
-0,5
|
-2,3
|
0,7
|
3,4
|
1,3
|
0,1
|
-3,1
|
-36
|
-4,5
|
-2,4
|
Financement extérieur net
|
-1,2
|
-2,7
|
-2,5
|
-0,6
|
-0,6
|
-0,8
|
1,8
|
5,6
|
-1,1
|
-2,6
|
-0,4
|
-30
|
-0,5
|
-0,1
|
Dont-Amortissements
|
-3
|
-4,9
|
-5,3
|
-2,5
|
-2,4
|
-1,9
|
-4,8
|
-4,8
|
-1,6
|
-3,8
|
-3,4
|
-32
|
-1
|
-0,9
|
-Tirages
|
1,8
|
2,3
|
2,8
|
1,9
|
1,9
|
1,1
|
1,2
|
1,0
|
0,5
|
1,2
|
0,5
|
0,5
|
0,6
|
0,8
|
Financement intérieur net
|
-0,3
|
-0,8
|
0,1
|
-1,1
|
0,0
|
-1,5
|
-1,2
|
-2,2
|
-1,8
|
2,7
|
-2,7
|
-5,4
|
-4,1
|
-2,3
|
Dont -Système bancaire net (var PNG)
|
-0,1
|
-0,4
|
0,3
|
-0,4
|
0,6
|
-1,4
|
0,4
|
0,3
|
2,6
|
3,3
|
-1,9
|
-3,5
|
-2,8
|
-1,8
|
- FMI, net
|
-0
|
0,3
|
0,2
|
0,5
|
0,6
|
0,6
|
0,2
|
0,1
|
-0,2
|
-0,3
|
-0,1
|
-0,1
|
-0,1
|
0,0
|
- Financement non
banc. Net
|
-0,2
|
-0,2
|
-0
|
-0,3
|
-0,4
|
-0,3
|
-0,4
|
-0,2
|
-0,1
|
-0,2
|
0,1
|
0,0
|
0,0
|
0,1
|
|
Source : MINFI/DAE et CAA,
calculs de l'auteur
? Service de la dette intérieure
Le service de la dette publique intérieure a
augmenté entre 1990 et 2006 passant de 48,4 milliards à 354,3
milliards avant de retombé à 51,1 milliards en 2009. Cette
évolution n'a pas été régulière sur toute la
période. En effet, le règlement de la dette intérieure
augmente graduellement jusqu'en 2001 pour atteindre 237,2 milliards avant de
baisser à 136,6 milliards en 2005. En 2006, suite aux allègements
obtenus sur la dette extérieure, l'Etat entreprend l'épurement de
l'important stock d'arriérés intérieurs en réglant
un montant exceptionnel de 354,3 milliards en 2006.
Figure 13 : évolution du service
de la dette intérieure (milliards)
Source : MINFI/DAE
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 24
Page 25
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
? Potentiel de financement interne
La situation du Cameroun permet de penser qu'il existe un
potentiel interne de financement. En effet l'analyse du système bancaire
met en exergue l'importance des réserves extérieures de la BEAC
d'une part, et la surliquidité bancaire d'autre part.
La surliquidité peut s'observer à travers
l'absence de refinancement des banques par la BEAC depuis 2002 et par des taux
de réserves obligatoires relativement élevés.
Les réserves obligatoires sont des dépôts
exigés aux banques commerciales par la BEAC en vue de réguler la
création monétaire. Le Cameroun est classé en
2e catégorie, soit un pays à situation de
réserve satisfaisante. Au 30 juin 2010, le stock des réserves
obligatoires s'est établi à 218 milliards contre 203 milliards un
an plutôt et représente environ 30% des réserves totales
des banques.
Pour ce qui est des réserves extérieures, le
niveau adéquat devrait correspondre à 3 ou 4 mois d'importations.
Si les réserves sont supérieures à 4 mois, elles
représentent un coût économique étant donné
que l'économie n'utilise pas toutes les ressources issues des
exportations, des revenus nets des facteurs et des entrées nettes des
capitaux. Il peut y avoir aussi un coût financier car elles pourraient
être placées sur les marchés financiers.
L'évolution des avoirs extérieurs nets se
décompose en deux phases :
· la première phase, post dévaluation, est
marquée par un retournement de tendance observée dès 1995,
avec une accumulation progressive des avoirs de réserves, la diminution
des engagements et la résorption du déficit du compte
d'opérations;
· dès 2000, le déficit du compte
d'opérations qui a été résorbé, a induit un
solde désormais créditeur; et le volume des avoirs de
réserve s'est amélioré considérablement pour
atteindre 10,5 mois d'importations en fin 2008 et 10,9 mois d'importations
à fin 2009.
Les avoirs de réserve sont essentiellement
constitués des disponibilités en compte d'opérations. Les
données sur la position extérieure de la Banque Centrale
ressortent l'absence de toute autre transaction sur l'or monétaire.
Figure 14 : évolution des mois
d'importations couverts par les avoirs extérieurs
Source : MINFI/DAE, calculs de l'auteur
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
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Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
La situation de forte surliquidité de l'Etat
camerounais incite fortement à examiner la possibilité d'emprunts
locaux en vue d'élargir l'espace budgétaire. C'est à ce
titre que le Gouvernement a lancé l'emprunt obligataire de 200 milliards
en 2010 et prévoit un autre plus important de 2011.
2.2. Seigneuriage
Le seigneuriage correspond au financement qu'un Etat tire de
la création monétaire. Cet terme vient de seigneur, lequel avait,
au moyen Age le monopole de l'émission de monnaie sur ses terres. Ce
même monopole est aujourd'hui dans les mains de l'Etat, pour lequel il
constitue une source possible de revenus. Le seigneuriage tire sa source de la
croissance de la masse monétaire. Ses deux principaux
éléments sont : La croissance économique et l'augmentation
des prix. C'est pourquoi on l'assimile au cours d'une période à
l'croissement de la monnaie centrale. En effet, l'émission de monnaie
est source d'inflation. C'est pourquoi on parle dans ce cas de taxe
d'inflation.
Au Cameroun, le seigneuriage que bénéficie
l'Etat a pour origine les avances statutaires ainsi que les
bénéfices de la BEAC reversés à l'Etat. Mais le
potentiel de seigneuriage est relativement faible, en moyenne 1,2% du P11B
entre 2000 et 2007. De plus, la ligne de crédit ouverte au profit du
Cameroun dans le cadre des avances statutaires est de 418 milliards (2,3% du
P11B) depuis juillet 2009. Depuis 2008, aucun tirage n'a été
effectué sur cette ligne. Cette situation se justifie par l'option prise
par le Gouvernement de limiter le recours à ce mode de financement au
profit de l'émission des titres publics à souscription libre.
Figure 15 : évolution du
seigneuriage au Cameroun
Source : FMI
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Conclusion
Nous avons montré dans les pages
précédentes que l'encours de la dette publique extérieure
est faible depuis 2006, environ 12,1% du PIB en 2010. Le pays ne court donc
aucun risque d'insolvabilité à court terme. De plus, le service
de la dette extérieure par rapport aux recettes d'exportations se situe
à moins de 5%. Conséquence, le risque d'illiquidité est
très faible à court terme. Les deux indicateurs montrent que la
contrainte de la dette s'est décélérée et l'Etat
peut à nouveau prétendre à des financements
extérieurs au-delà du niveau actuel des tirages.
Au niveau interne, un fort potentiel de financement existe du
fait de l'importance des réserves extérieures de la BEAC d'une
part, et de la surliquidité bancaire d'autre part. La
surliquidité peut s'observer à travers l'absence de refinancement
des banques par la BEAC depuis 2002 et par des taux de réserves
obligatoires relativement élevés. Pour ce qui est des
réserves extérieures, le niveau adéquat est de 3 à
4 mois d'importations. Hors, le volume des avoirs de réserves est en
amélioration constante depuis 2000 et se situe à 10,9 mois
d'importations à fin 2009. Ceci permet aussi à l'Etat de
mobiliser des financements internes à l'instar de l'emprunt obligataire
de 200 milliards lancé en 2010 et celui prévu en 2011.
Enfin, l'Etat renoncement progressivement à
l'émission monétaire, se contentant plus du partage des
bénéfices que réalise la BEAC en fin d'exercice.
.
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Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Conclusion de la première partie
Cette partie avait pour but d'étudier les
possibilités d'amélioration du niveau des ressources
budgétaires internes et de financement afin de permettre à l'Etat
d'accroître son espace ressources. Les analyses effectuées
permettent de conclure qu'il est possible et même souhaitable d'accroitre
le niveau des recettes internes et de financement.
Au niveau des ressources internes, le recouvrement des
recettes fiscales reste en deçà du potentiel aussi bien en
impôts directs qu'indirects. Pour améliorer les impôts
directs, on devrait étendre l'impôt sur le revenu des personnes
physiques à des revenus non salariaux et rechercher le niveau de
l'impôt sur les sociétés non pétrolières qui
optimise son rendement. Pour ce qui est des impôts indirect, le
recouvrement de la TVA devrait être amélioré car ses
performances actuelles ne représentent que près de la
moitié de son potentiel, alors même qu'il devra constituer
l'élément pivot de la transition fiscale (épuisement du
pétrole et entrée en vigueur des APE). La maîtrise des
exonérations fiscales (1,7% du PIB en 2010) permettrait aussi de
garantir un niveau adéquat de ressources budgétaires. De plus, la
production pétrolière qui pourrait s'arrêter d'ici dix ans
nécessite une nouvelle stratégie d'exploration afin de
différer la survenue des lendemains sans pétrole.
Outre une mobilisation relativement faible des recettes
interne. Le Cameroun mobilise peu de financements. Au niveau externe, la
moyenne annuelle des tirages sur emprunts extérieurs est de 0,6% du PIB
depuis 2006 contre une moyenne de 1,6% du PIB sur la période 1995-2005.
Pourtant, les analyses effectuées montrent qu'à court terme, les
risques d'insolvabilité et d'illiquidité sont très faibles
depuis 2006. En 2010, l'encours de la dette extérieure ne se situe plus
qu'à 12,1% du PIB, loin du seuil de 30% du PIB à partir duquel le
pays court théoriquement le risque d'asphyxie. Le service de la dette
extérieure quant à lui représente moins de 5% des recettes
d'exportations (1,3% du PIB) dont très en deçà des 20%
jugés asphyxiant par la théorie économique. Pour combler
ses besoins en ressources budgétaires, l'Etat peut donc prétendre
à de nouveaux financements extérieurs d'un niveau
élevé que le niveau actuel. Au niveau interne, un fort potentiel
de financement existe du fait de l'importance des réserves
extérieures de la BEAC d'une part, et de la surliquidité bancaire
d'autre part. L'Etat peut mobiliser des financements internes à l'instar
de l'emprunt obligataire de 200 milliards de FCFA (2,3% du PIB) lancé au
second semestre 2010.
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PARTIE II : AMELIORATION DE L'ESPACE
DES DEPENSES
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Développement de l'espace budgétaire
au Cameroun
La croissance et la stabilité macroéconomique
déterminent le niveau des recettes dont celui des dépenses
publiques nécessaires à l'atteinte des OMD. La crise
économique internationale a aggravé le retard enregistré
dans leur réalisation. Bien que la reprise soit amorcée, le
niveau de croissance sera insuffisant pour atteindre les objectifs
fixés. En effet, la Banque mondiale estime entre 8 et 9% par an le
rythme de croissance qui puisse permettre aux pays africains de porter en une
génération le revenu réel par habitant à la
moitié du niveau actuel de celui des pays industrialisés. Dans
cette optique, des efforts s'imposent au plan interne pour accroître
efficacement, durablement et suffisamment l'offre des biens et services
publics. L'objectif étant d'éradiquer les problèmes
structurels d'infrastructure, d'énergie, de création d'emplois,
de santé et d'éducation. Or le niveau global des dépenses
publiques est faible, notamment du fait d'une insuffisance de ressources. De
plus, la dépense publique est moins efficace dans son ensemble à
cause de nombreuses déperditions et la faible exécution du
BIP.
A la suite de la première partie relative à
l'amélioration de l'espace de ressources, cette nouvelle partie traitera
du défi de l'amélioration de l'efficacité de la
dépense publique. Pour y parvenir, nous présenterons d'abord le
problème d'efficacité de la dépense publique dans son
ensemble, ensuite nous aborderons la problématique de la relance de
l'investissement public.
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Politique Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
CHAPITRE 3 : EFFICACITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE
L'accroissement de l'efficacité de la dépense
publique peut être obtenu à travers deux modalités
essentielles. La réduction des déperditions le long de la
chaîne de la dépense et l'amélioration de l'impact des
dépenses qui parviennent au bout de la chaîne. A ressources fixes,
une dépense efficace permet une offre plus abondante de biens et
services. De plus cette modalité d'élargissement de l'espace
budgétaire a l'avantage de ne pas induire de coût de mobilisation
de ressources supplémentaires.
3.1. Considérations théoriques
Sur le schéma ci-dessous, les ressources
budgétaires(R) sont représentées en abscisses. On suppose
que les dépenses sont égales aux ressources. En ordonné,
on représente le bénéfice marginal social de la
dépense(SBM) et le coût marginal social des ressources(SMC). La
droite de bénéfice marginal a une pente négative pour
signifier que les dépenses les plus rentables sont effectuées en
premier. La droite de coût marginal a une pente positive. A
l'intersection, le coût marginal est égal au
bénéfice marginal.
Selon ce graphique, il est possible d'accroître le
niveau de biens publics sans modifier le taux de prélèvement.
D'une part, une amélioration de la qualité du
prélèvement entraîne un déplacement de la droite de
coût vers la droite, l'offre de biens publics augmente alors de Ro
à R1. De plus, une meilleure efficacité de la dépense
augmente le bénéfice marginal donc le niveau des biens publics
qui passe de R1 à R2. En définitive, une amélioration
conjointe de la qualité du prélèvement et de
l'efficacité de la dépense permettrait d'augmenter l'offre de
biens publics de Ro à R2. Globalement, prélever à moindre
coût ou dépenser de manière plus efficace a pour effet
supplémentaire d'améliorer l'offre des biens publics.
Figure 16 : qualité du
prélèvement et de l'efficacité de la dépense sur
l'offre de biens publics.
SMB, SMC SMC0
SMC1
SMB1 SMB0
Page 31
R0 R R2 R
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Economique
Page 32
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
3.2 Analyse de la dépense publique au Cameroun
3.2.1 Évolution de la dépense publique
Les dépenses publiques sont faibles au Cameroun depuis
1994 avec une moyenne de 15,5% du PIB sur la période 1994-2009. En
effet, elles se situent à 24% du PIB en moyenne entre 1980 et 1985 et
à 20,3% du PIB entre 1986-1993.
Globalement sur la période 1984-1994, les
dépenses publiques sont supérieures aux recettes, ce qui se
traduit par un important déficit budgétaire dont la moyenne
annuelle est de -4,7% du PIB sur cette période. L'une des principales
conséquences de ce déficit est l'augmentation de l'encours de la
dette publique qui passe ainsi de 40,9% du P11B en 1984 à 62% du P11B en
1993 puis à 118,4% du PIB en 1994 à la suite de la
dévaluation du franc CFA
Depuis 1995, les autorités camerounaises optent pour un
excédent budgétaire en maintenant les dépenses au dessous
des ressources internes. Ce qui se traduit sur cette période par un
solde budgétaire excédentaire d'environ 1,8% du P11B par an. Cet
excédent budgétaire aurait servi au remboursement de la dette
extérieure dont le stock a été ramené à
60,2% en 2005 et à 20,2% en 2006 suite à l'atteinte par le
Cameroun du point d'achèvement de l'initiative PPTE. L'encours de la
dette publique extérieure du Cameroun ne se situerait plus qu'à
12,1% du PIB en 2010.
Un seul constat se dégage, recettes et dépenses
publiques stagnent à des niveaux faibles en pourcentage du PIB. Le
faible niveau des recettes contraint aussi celui des dépenses, le
gouvernement souhaitant maintenir son excédent. Cet excédent
n'est malheureusement pas utilisé pour combler le besoin en
investissement du fait de la sous consommation des crédits
Figure 17 : évolution de
la dépense publique au Cameroun (% PIB)
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur
3.2.2 Évolution des composantes de la dépense
publique
Selon la fonction économique, les dépenses
publiques se repartissent en fonctionnement, investissement et dette.
L'évolution de ces trois composantes se présente ainsi qu'il suit
sur la période 1989-2009:
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Les dépenses de fonctionnement restent la principale
composante sur toute la période. Leur part passe de 56,7% du budget de
1989 à 67,4% en 2009. En effet, alors qu'elles représentent 67,9%
du budget de 1993, les dépenses de fonctionnement vont chuter à
47,3% en 1994 à la suite de la dévaluation. Cette baisse se fait
au profit du règlement de la dette publique qui deviendra à
partir de ce moment la deuxième composante du budget. Les
dépenses de fonctionnement retrouvent leur dynamisme à partir de
1999 passant ainsi de 46% des dépenses publiques à 72,6% en
2008.
Quant aux dépenses d'investissement, elles sont
caractérisées par un niveau trop faible depuis plus de 15 ans.
Ces dépenses qui avoisinaient les 30% du budget à la fin des
années 80 chutent de plus de moitié pour se situer à moins
de 15% sur la période 1994-2008. La baisse se fait au profit du
règlement de la dette. En 2009, du fait de la diminution du service de
la dette, les dépenses d'investissement sont de nouveau le
deuxième poste des dépenses publiques et représentent 25%
de l'enveloppe globale.
La figure ci-dessous détaille ces évolutions :
Figure 18 : structure de la
dépense publique effective au Cameroun
Source : INS/Comptes
nationaux, calculs de l'auteur
3.3 Une exécution budgétaire
défavorable pour l'économie
De 1985 à 1994, 1995, le Cameroun enregistre des
déficits budgétaires importants dont la moyenne annuelle est de
-4,7% du PIB. Ces déficits seront à l'origine de l'augmentation
des engagements de l'Etat vis-à-vis de l'extérieur et de
l'intérieur. Depuis 1995, le solde budgétaire est
excédentaire. On constate néanmoins que l'Etat continue à
s'endetter vis-à-vis de l'extérieur au lieu d'utiliser cet
excédent, ce qui semble paradoxal. Pour mieux comprendre cette
situation, il faut garder à l'esprit que le solde s'observe ex post
alors que le recours au financement extérieur se fait tout au long de
l'année budgétaire. Les dysfonctionnements constatés dans
l'exécution des dépenses, notamment au niveau des dépenses
en capital dont la sous consommation des crédits est de l'ordre de 50%
justifient ces excédents préjudiciables à la
croissance.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
La non exécution dans les délais de la
dépense publique induit deux coûts, un coût
économique et un coût financier. Au plan financier, l'Etat devra
payer les intérêts sur l'emprunt contracté alors que ce
dernier n'a pas été utilisé à temps. Au niveau
économique, l'excédent découle du manque d'offre des biens
nécessaires à la croissance et à la réduction de la
pauvreté. La croissance des dix dernières années a ainsi
été inférieure aux objectifs d'où le retard
accusé dans la réalisation des OMD.
Figure 19 : comparaison solde
budgétaire et emprunts extérieurs (milliards).
Source :
MINFI/DAE/FP
Conclusion
Les dépenses publiques sont faibles au Cameroun depuis
1994 du fait notamment de la faiblesse des ressources budgétaires.
L'analyse de la composition de la dépense publique montre les
dépenses de fonctionnement restent la principale composante sur toute la
période. Quant aux dépenses d'investissement, elles ont
été très faibles du fait de l'importance du service de la
dette. En 2009, suite à la baisse du poids de la dette publique, la part
de l'investissement a atteint 25% du budget, soit le deuxième poste de
dépenses publiques. Le gouvernement aurait pu augmenter le niveau de
l'investissement public en optant pour un équilibre budgétaire au
lieu de l'excédent constaté depuis 1994, excédent qui n'a
malheureusement pas servi à améliorer l'offre en biens et
services public. En guise de recommandation, l'Etat devrait augmenter le niveau
des dépenses d'investissement pour les situer au-delà de 33% du
budget.
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Economique
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
CHAPITRE 4 : PROBLEME CENTRAL DE L'INVESTISSEMENT
PUBLIC
Le niveau des dépenses publiques au Cameroun est faible
en comparaison internationale. Les dépenses de fonctionnement sont
relativement élevés par contre les dépenses
d'investissement se caractérisent par la faiblesse dans les dotations et
de l'exécution.
4.1 Investissement public et croissance au Cameroun
Les modèles récents de croissance
endogène ont montré qu'il y a une variété de canaux
par lesquels les dépenses publiques peuvent avoir des effets sur la
croissance. Les deux principaux canaux étant : (i) l'augmentation du
stock de capital de l'économie à travers l'investissement public
en infrastructures ou celui des entreprises publiques et, (ii) l'accroissement
de la productivité marginale des facteurs de production à travers
les dépenses d'éducation, de santé et d'autres services
qui contribuent à l'accumulation du capital humain.
L'évolution comparée du taux de croissance du
P11B et du taux d'investissement public de la période 1980-2009 se
présentent ainsi qu'il suit.
La période 1980-85 se caractérise par une
croissance moyenne de 8,8% par an, pour un taux d'investissement public moyen
de 8,7%.
La période 1986-1994 est marquée par la crise
économique, l'ajustement structurel et la dévaluation du franc
CFA. Le P11B connait une chute de -4,7% par an, pour un taux d'investissement
public qui se situe en moyenne à 6,8% du P11B par an.
Après la dévaluation du FCFA en 1994, le
Cameroun renoue avec une croissance de 4,6% entre 1995-99 et de 3,7% entre 2000
et 2009, pour un taux d'investissement qui ne se situe plus qu'à 2,3%
par an.
Les faibles taux de croissance enregistrés depuis 1994
s'expliquent en grande parties par ceux de l'investissement. En effet,
l'objectif de réduire le déficit budgétaire et le service
de la dette extérieure ont conduit à la compression des
dépenses notamment les dépenses en capital. Ainsi, le taux
d'investissement qui se situait à 24,9% du P11B entre 1980 et 1985,
chute tendanciellement pour se situer à 17% du P11B en 2009, un niveau
très faible en comparaison internationale.
Au cours de la même période, l'investissement
privé passe de 16,2% du P11B entre 1980-85 à 15,7% du P11B entre
2000 et 2009, après avoir atteint le minimum de 11,4% du P11Bsur la
période 1986-1993.
L'investissement public baisse de manière drastique
passant de 6,8% du P11B entre 1980-85 à 2,3% du P11B entre 2000 et 2009,
soit vingt ans de sous investissement public.
Tableau 13 : évolution du P11B et
des taux d'investissements public et privé
Période
|
Taux de croissance réelle du
PIB(%)
|
Taux investissement public (% du PIB)
|
Taux investissement privé (% PIB)
|
1980-85
|
8,8
|
8,7
|
16,2
|
1986-93
|
-4,0
|
6,8
|
11,4
|
1994-99
|
4,6
|
2,4
|
14,2
|
2000-2009
|
3,7
|
2,3
|
15,7
|
Source : Comptes nationaux,
calculs de l'auteur
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Depuis la contraction des dépenses d'investissement en
1994, les autorités ne sont plus jamais parvenues à les ramener
aux niveaux antérieurs. Selon les statistiques de la BEAC de la
période 1994-2008, le taux d'investissement public au Cameroun se situe
en moyenne à 2,3% du PIB. Un niveau très faible lorsqu'on le
compare aux 6,4% de la RCA, 6,8% du Congo, 5,6% du Gabon, 10,7% de la
Guinée Equatoriale et 9,2% du Tchad.
Figure 20 : investissement public dans la
CEMAC de 1994 à 2008(% du PIB)
Source : BEAC
4.2 Budgétisation et exécution des
dépenses d'investissement
4.2.1 Budgétisation des dépenses
d'investissement
Les dépenses publiques d'investissement au Cameroun
sont financées par trois principales ressources : les ressources
internes hors allègements de dettes, les ressources d'allègement
(PPTE, D et IADM) et les ressources externes.
Les données disponibles sur la période 2006-2009
révèlent une nette amélioration de la part des ressources
internes hors allègements de dettes dans le financement du BIP. Leur
part passe en effet de 35,3% en 2006 à 52,7% 2009 après avoir
atteint le niveau de 60,6% en 2008.
Au cours de la même période, on observe une
diminution substantielle de la part des ressources d'emprunts extérieurs
de 35,6% en 2006 à 21,9% en 2009 pour un minimum de 17,1% en 2008.
Quant aux ressources issues de l'allègement dettes,
elles continuent d'occuper une part importante dans le financement du BIP au
Cameroun. Elles participent à hauteur de 25,5% en 2009, après
avoir avoisiné la proportion de 34% en 2007.
Globalement, l'allègement a permis au Cameroun de
diminuer sa dépendance des financements externes de 35,6% en 2006
à 21,9% en 2009, soit un gain de 13,7 points en trois ans. Mais les
ressources externes et d'allègement de dettes représentent
toujours 47,3% du BIP en 2009.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Le tableau ci-dessous donne le détail de ces
évolutions :
Tableau 14 : dotations du BIP selon l'origine de
la ressource(%).
Années
|
Ressources internes
|
Ressources PPTE, IADM, D
|
Ressources externes
|
Ensemble
|
2006
|
35,3
|
29,1
|
35,6
|
100,0
|
2007
|
46,8
|
33,9
|
19,3
|
100,0
|
2008
|
60,6
|
22,3
|
17,1
|
100,0
|
2009
|
52,7
|
25,5
|
21,9
|
100,0
|
Source : MINEPAT/rapport
d'exécution BIP 2009, Calculs de l'auteur
4.2.2 Dépenses Publiques d'investissement par
secteur
L'investissement public se diffuse dans l'économie
à travers plusieurs canaux : les infrastructures, la santé et
l'éducation, la production et le commerce, etc. Empiriquement, l'effet
sur la croissance de l'investissement public est fonction de chaque secteur.
Dans cette partie, nous allons nous intéresser à la structure de
l'investissement public au Cameroun.
L'analyse des données de 2008 et 2009 nous permet de
ressortir les éléments suivants :
Les secteurs jugés prioritaires représentent
dans le BIP, 54,9% et 69% respectivement en 2008 et 2009. Dans ces secteurs,
les infrastructures constituent le principal poste de dépenses avec
33,5% du BIP de 2008, et 30% de celui de 2009. Les dépenses
d'enseignements, formation et recherche se situent en deuxième position
avec 9,7% et 14,3% respectivement en 2008 et 2009. La part de la santé
passe de 3,8% en 2008, à 11,7% en 2009. Ce secteur passe donc de la
quatrième position en 2008 à la troisième en 2009. La part
des affaires sociales passe de 0,8% en 2008 à 2,1% en 2009.
Tableau 15 : répartition du BIP
par secteurs d'activités(%)
Source : MINEPAT/rapport
d'exécution BIP 2008 et 2009, Calculs de l'auteur
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
4.2.3 Répartition du BIP par nature
économique
Les deux principaux postes de dépenses d'investissement
au Cameroun concernent les immobilisations corporelles et les transferts de
capital, avec des parts respectives de 40,8% et 43,7% en 2009 contre 54,6% et
35,3% en 2007. Les immobilisations5 sont des biens ou des valeurs
destinées à servir de façon durable l'activité de
l'Etat et qui ne se consomment pas par le premier usage. De manière
cumulée, les immobilisations (à l'exception des transferts de
capital) représentent 64,7% du BIP 2007, 69,1% de celui de 2008 et 56,3%
de celui de 2009. L'effort à faire est de porter autour de 75% la part
des immobilisations dans le BIP.
Le tableau ci-dessous détaille ces évolutions.
Tableau 16 : répartition du BIP par
nature économique
Années
|
Frais amortissables et
immobilisations incorporelles
|
Terrains
|
Immobilisations corporelles
|
Immobilisations sur fonds de
contrepartie
|
Titres de participations
|
Transfert de capital
|
Total
|
En milliards de FCFA
|
2007
|
37
|
1
|
312
|
20
|
0
|
202
|
571
|
2008
|
61
|
2
|
367
|
29
|
87
|
244
|
789
|
2009
|
48
|
16
|
261
|
28
|
7
|
280
|
641
|
En valeurs relatives(%)
|
2007
|
6,4
|
0,1
|
54,6
|
3,5
|
0,0
|
35,3
|
100,0
|
2008
|
7,7
|
0,3
|
46,5
|
3,7
|
11,0
|
30,9
|
100,0
|
2009
|
7,5
|
2,5
|
40,8
|
4,4
|
1,1
|
43,7
|
100,0
|
Source : MINEPAT/rapport
d'exécution BIP 2007,2008 et 2009, Calculs de l'auteur
4.2.4 Contraintes liées à la consommation des
crédits d'investissement
L'exécution de la dépense publique
d'investissement est confrontée à plusieurs types de contraintes
:
? Au niveau des engagements
budgétaires.
Le taux d'engagement des crédits d'investissement reste
faible, moins de 80% sur la période 2006-2010. Les années 2007 et
2008 sont particulièrement concernées avec des niveaux
d'engagement des dépenses de 65,2% et de 70,2% respectivement.
Les obstacles à la consommation des crédits sur
ressources internes sont entre autres :
? l'inscription de certains projets dans le BIP sans
études préalables,
? initiation tardives des dossiers techniques de passation des
marchés par certains gestionnaires,
? faible capacité en matière d'élaboration
des termes de références des projets
Le faible niveau d'engagement des ressources issues
d'allègements et des ressources externes reste la principale raison du
faible niveau d'engagement des crédits. Les raisons étant :
5 Alain BEITONE, Antoine CAZORLA, Anne-Mary DRAI,
Christine DOLLO, Dictionnaire des sciences économiques, ARMAND COLIN,
2e édition.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 38
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
? l'engagement desdites ressources nécessite en effet
des délais de passation de marchés assez longs du fait de la
réquisition de la non objection des bailleurs de fonds à chaque
étape du processus,
? la non maîtrise des procédures de
déblocage des fonds de contrepartie par certains chefs de projets
d'autre part,
? difficultés de mobilisations des ressources
extérieures du fait des conditionnalités de certains
bailleurs.
? Au niveau de la liquidation
Le niveau de liquidation des crédits d'investissement
engagés n'est pas uniforme d'une année à l'autre. En 2006
et 2008, les engagements liquidés sont en deçà de 70%
tandis qu'en 2007 et 2009, ils sont supérieurs à 80%. Le faible
niveau de liquidation des engagements en 2006 et 2008 est expliqué par
la faible liquidation des ressources issues d'allègements de dettes.
? Au niveau global de la dépense
d'investissement
La comparaison entre dépenses liquidées et
dotations initiales donne une idée plus générale sur le
niveau de consommation à temps des crédits d'investissement
public.
Ceci étant, il se dégage que, de 2006 à
2008, seule la moitié des crédits d'investissement sont
liquidés en fin d'exercice. Le niveau de liquidation des crédits
budgétaires est même de 46% en 2008.
En 2009, 60% des crédits votés sont
liquidés en fin décembre 2009. Ce niveau qui est le plus
élevé sur la période 2006-2009, demeure toutefois faible
compte tenu l'ampleur des besoins en investissements public du Cameroun.
Le tableau ci-après détaille les
évolutions observées sur les dépenses d'investissements
sur la période 2006-2009.
Page 39
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Tableau 17 : évolution de
l'exécution du BIP au Cameroun(%)
données budgétaire
|
Années
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux d'engagements des crédits
|
Ressources internes
|
92,1
|
94,5
|
83,7
|
83,7
|
PPTE, IADM, D
|
48,4
|
37,6
|
44,9
|
73,3
|
Ressources externes
|
91,7
|
42,6
|
55,4
|
50,3
|
Ensemble
|
79,3
|
65,2
|
70,2
|
73,8
|
Taux de liquidation des engagements
|
Ressources internes
|
69,7
|
78,2
|
65,9
|
72,6
|
PPTE, IADM, D
|
33,6
|
77,5
|
33,5
|
94,1
|
Ressources externes
|
78,2
|
95,3
|
97,8
|
97,4
|
Ensemble
|
66,8
|
80,2
|
65,5
|
81,8
|
Taux liquidation par rapport aux
dotations initiales
|
Ressources internes
|
64,2
|
73,9
|
55,1
|
60,8
|
PPTE, IADM, D
|
16,3
|
29,1
|
15,0
|
69,0
|
Ressources externes
|
71,7
|
40,6
|
54,2
|
49,0
|
Ensemble
|
52,9
|
52,3
|
46,0
|
60,3
|
Source : MINEPAT/rapports
d'exécution BIP 2006, 2007,2008 et 2009, Calculs de l'auteur
? Au niveau des finances publiques
L'utilisation des données sur les liquidations en lieu
et place des paiements effectifs tend à surestimer le niveau de
décaissement qui reste tributaire de l'existence des restes à
payer en fin d'exercice. En fin septembre 2010 par exemple, les restes à
payer s'élevaient à 250 milliards. De janvier à septembre
2010, sur 232,5 milliards de dépenses d'investissement sur ressources
internes, les restes à payer de 2009 s'élevaient à 106,2
milliards (45,6%) contre 24,8 milliards (10,7%).
Page 40
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Conclusion
Les dépenses d'investissement se situent autour de 2,3%
du PIB. Selon le DSCE, ce niveau se maintiendrait à 2,2% à
l'horizon 2020.
Les autorités devraient prendre conscience que le
décollage du Cameroun passe inévitablement par un taux
d'investissement annuel d'environ 25% du PIB. Il faudrait donc porter le taux
d'investissement public autour de 6% du PIB afin de compléter
l'investissement privé qui est projeté à environ 20% du
PIB à l'horizon 2020. Ceci n'est possible que si les dépenses
d'investissement augmentent pour représenter le tiers du budget de
l'Etat.
Le plus grand défi est d'améliorer
qualitativement et quantitativement l'exécution du BIP car en effet, les
décaissements effectifs dépassent rarement les 50% du budget
à fin d'exercice. Pour cela, l'allégement des procédures
de passation de marchés, de décaissement des fonds et la
maturation des projets avant leur budgétisation pourrait permettre
d'améliorer la consommation du BIP.
Page 41
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Conclusion de la deuxième partie
La deuxième partie traitait du défi
d'amélioration de l'efficacité de la dépense publique.
Pour y parvenir, nous avons analyser l'évolution de la dépense
publique de manière générale en distinguant ses
principales composantes à savoir le fonctionnement, l'investissement et
la dette. Le constat qui ressort de ces analyses est le suivant :
Les dépenses publiques sont faibles au Cameroun depuis
1994 du fait de la faiblesse des ressources budgétaires et de la sous
consommation des crédits d'investissement.
L'analyse de la composition de la dépense publique
montre les dépenses de fonctionnement restent la principale composante
sur toute la période. Le service de la dette publique ne constitue plus
une contrainte pour les finances publiques depuis 2006, année d'atteinte
par le Cameroun du point d'achèvement de l'initiative PPTE. Quant aux
dépenses d'investissement, elles se situent autour 2,3% du PIB depuis
1994, niveau que le gouvernement entend maintenir à 2,2% à
l'horizon 2020 conformément au DSCE. Ce niveau est historiquement bas et
même en comparaison régionale.
Les autorités devraient prendre conscience que le
décollage du Cameroun passe inévitablement par un taux
d'investissement annuel d'environ 25% du PIB. Il faudrait donc porter le taux
d'investissement public autour de 6% du PIB afin de compléter
l'investissement privé qui est projeté à environ 20% du
PIB à l'horizon 2020. Ceci n'est possible que si les dépenses
d'investissement augmentent pour représenter le tiers du budget de
l'Etat.
Pour ce qui est des dysfonctionnements au niveau de
l'exécution de l'investissement public, l'allégement des
procédures de passation des marchés, de décaissement des
fonds et la maturation des projets avant leur budgétisation pourrait
permettre d'améliorer la consommation du BIP. Il faudrait aussi
renforcer la gouvernance dans la gestion des finances publiques en respectant
les quotas entre les montants alloués aux études et ceux
affectés à la réalisation de l'investissement.
Page 42
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 43
Développement de l'espace budgétaire
au Cameroun
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette réflexion, il était question
de préciser les marges de manoeuvre dont dispose l'Etat pour
développer son espace budgétaire. Nous avons de ce fait
distingué l'espace de ressources et celui des dépenses.
Pour ce qui est des ressources, les analyses effectuées
permettent de conclure qu'il est possible et même souhaitable d'accroitre
le niveau des recettes internes et de financement.
Au niveau des ressources internes, le recouvrement des
recettes fiscales reste en deçà du potentiel aussi bien en
impôts directs qu'indirects. Pour améliorer les impôts
directs, on devrait étendre l'impôt sur le revenu des personnes
physiques à des revenus non salariaux et rechercher le niveau de
l'impôt sur les sociétés non pétrolières qui
optimise son rendement. Pour ce qui est des impôts indirect, le
recouvrement de la TVA devrait être amélioré car ses
performances actuelles ne représentent que près de la
moitié de son potentiel, alors même qu'il devra constituer
l'élément pivot de la transition fiscale (épuisement du
pétrole et entrée en vigueur des APE). La maîtrise des
exonérations fiscales (1,7% du PIB en 2010) permettrait aussi de
garantir un niveau adéquat de ressources budgétaires. De plus, la
production pétrolière qui pourrait s'arrêter d'ici dix ans
nécessite une nouvelle stratégie d'exploration afin de
différer la survenue des lendemains sans pétrole.
Outre une mobilisation relativement faible des recettes
interne. Le Cameroun mobilise peu de financements. Au niveau externe, la
moyenne annuelle des tirages sur emprunts extérieurs est de 0,6% du PIB
depuis 2006 contre une moyenne de 1,6% du PIB sur la période 1995-2005.
Pourtant, les analyses effectuées montrent qu'à court terme, les
risques d'insolvabilité et d'illiquidité sont très faibles
depuis 2006. En 2010, l'encours de la dette extérieure ne se situe plus
qu'à 12,1% du PIB, loin du seuil de 30% du PIB à partir duquel le
pays court théoriquement le risque d'asphyxie. Le service de la dette
extérieure quant à lui représente moins de 5% des recettes
d'exportations (1,3% du PIB) dont très en deçà des 20%
jugés asphyxiant par la théorie économique. Pour combler
ses besoins en ressources budgétaires, l'Etat peut donc prétendre
à de nouveaux financements extérieurs d'un niveau
élevé que le niveau actuel. Au niveau interne, un fort potentiel
de financement existe du fait de l'importance des réserves
extérieures de la BEAC d'une part, et de la surliquidité bancaire
d'autre part. L'Etat peut mobiliser des financements internes à l'instar
de l'emprunt obligataire de 200 milliards de FCFA (2,3% du PIB) lancé au
second semestre 2010.
L'analyse de l'efficacité de la dépense publique
a montré que le niveau des dépenses publiques est faible du fait
de la faiblesse des ressources budgétaires et de la sous consommation
des crédits d'investissement. L'analyse de la composition de la
dépense publique montre que les dépenses de fonctionnement
restent la principale composante sur toute la période. Quant aux
dépenses d'investissement, elles se situent autour 2,3% du PIB, niveau
que le gouvernement entend maintenir à 2,2% à l'horizon 2020
conformément au DSCE. Les autorités devraient prendre conscience
que le décollage du Cameroun passe inévitablement par un taux
d'investissement annuel d'environ 25% du PIB. Il faudrait pour cela porter le
taux d'investissement public autour de 6% du PIB afin de compléter
l'investissement privé qui est projeté à environ 20% du
PIB à l'horizon 2020. Ceci n'est possible que si les dépenses
d'investissement augmentent pour représenter le tiers du budget de
l'Etat. Pour ce qui est des dysfonctionnements au niveau de l'exécution
de l'investissement public, l'allégement des procédures de
passation des marchés et de décaissement des fonds et la
maturation des projets avant leur budgétisation pourrait permettre
d'améliorer la consommation du BIP.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la
Politique Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Abraham-Frois G. et Desaignes B., 2003, "Du consensus de
Washington au consensus Stiglitzien", REP., n° 113,
janvier-février.
2. Dwight H., Lindauer D, Radelet S. (2008), Economie du
développement, 6e édition, ;
3. Ghura D. 1997, "Private Investment and Endogeneous Growth -
Evidence from Cameroon", document de travail du FMI n°97/165
(décembre).
4. Krugman P. et Obstfeld M. (2009), Economie Internationale, 8
édition ;
5. Mankiw N.G. (2009), Macroéconomie, Traduction de la
6e édition américaine par Jihad C. Naboulsi;
6. Ministère de l'Economie, de la planification et de
l'Aménagement du Territoire(2010), Rapports sur l'Exécution du
BIP 2007, 2008 et 2009, Yaoundé.;
7. Ministère des Finances(2007), Analyse des
coûts dans l'Economie camerounaise, Yaoundé. ;
8. Ministère des Finances(2008), Impact sur le Budget
de l'Etat de l'accord intérimaire vers l'Accord de Partenariat
Economique (APE) entre l'UE et les pays de l'Afrique centrale,
Yaoundé.;
9. Ministère des Finances(2009), Loi des finances
2010, Yaoundé.;
10. Muzellec R.(2006), Finances Publiques, 14e
édition;
11. NKODO L. (2010), Cours de Gestion de Politique Fiscale,
GPE, Université de Yaoundé II ;
12. TOUNA MAMA(2010), Cours de Financement Extérieur
et Endettement, GPE, Université de Yaoundé II.
13. TSAFACK NANFOSSO R.(2010), cours de Méthodologie
de la Recherche, GPE, Université de Yaoundé
14. Varian R.H(2008), Introduction à la
microéconomie, Traduction de la 7e édition américaine par
Bernard Thiry.
Page 44
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 45
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
TABLE DES MATIERES
DEDICACES i
REMERCIEMENTS iii
SOMMAIRE iv
LISTE DES GRAPHIQUES v
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES SIGLES vii
AVANT-PROPOS 1
RESUME 2
INTRODUCTION GENERALE 3
PARTIE I : AMELIORATION DE L'ESPACE DES RESSOURCES.
6
CHAPITRE 1 : RESSOURCES INTERNES 8
1.1. Analyse des taux de prélèvements 8
1.1.1 Evolution du taux de prélèvement effectifs
8
1.1.2 Répartition sectorielle des
prélèvements obligatoires 9
1.2 Structure et évolution des ressources internes
10
1.2.1 Recettes fiscales 10
1.2.2 Impôts directs 10
1.2.3 Impôts indirects 12
1.3 Recettes non fiscales 15
1.4 Recettes pétrolières 17
1.5 Exonérations fiscales. 18
Conclusion 19
CHAPITRE II : RESSOURCES DE FINANCEMENT 20
2.1. Financement interne et externe 20
2.1.1 Emprunt externe 20
2.1.2 Emprunts internes 23
2.2. Seigneuriage 26
Conclusion 27
Conclusion de la première partie 28
PARTIE II : AMELIORATION DE L'ESPACE DES DEPENSES
29
CHAPITRE 3 : EFFICACITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE 31
3.1. Considérations théoriques 31
3.2 Analyse de la dépense publique au Cameroun
32
3.2.1 Évolution de la dépense publique 32
3.2.2 Évolution des composantes de la dépense
publique 32
3.3 Une exécution budgétaire défavorable
pour l'économie 33
Conclusion 34
CHAPITRE 4 : PROBLEME CENTRAL DE L'INVESTISSEMENT PUBLIC
35
4.1 Investissement public et croissance au Cameroun 35
4.2 Budgétisation et exécution des
dépenses d'investissement 36
4.2.1 Budgétisation des dépenses
d'investissement 36
4.2.2 Dépenses Publiques d'investissement par secteur
37
4.2.3 Répartition du BIP par nature économique
38
4.2.4 Contraintes liées à la consommation des
crédits d'investissement 38
Conclusion 41
Conclusion de la deuxième partie 42
CONCLUSION GENERALE 43
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
TABLE DES MATIERES 45
ANNEXES 46
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 46
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
ANNEXES
Tableau 18 : indicateurs clés avec
APE
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
2021
|
2022
|
2023
|
2024
|
2025
|
2026
|
2027
|
2028
|
2029
|
2030
|
PIB à prix courant
(milliards de FCFA)
|
8334
|
8750
|
9556
|
9863
|
10991
|
11572
|
13297
|
14976
|
16164
|
17103
|
18062
|
19097
|
20473
|
21987
|
23670
|
25509
|
27539
|
29767
|
32210
|
34892
|
37822
|
40609
|
43229
|
45787
|
48314
|
51068
|
54128
|
PIB Pétrolier
|
541
|
734
|
955
|
951
|
1093
|
1013
|
1456
|
1826
|
1723
|
1524
|
1333
|
1159
|
1088
|
1020
|
957
|
898
|
842
|
789
|
740
|
693
|
650
|
609
|
570
|
534
|
500
|
468
|
438
|
PIB non Pétrolier
|
7792,5
|
8016
|
8433
|
8912
|
9898
|
10559
|
11841
|
13151
|
14441
|
15579
|
16729
|
17938
|
19386
|
20967
|
22713
|
24612
|
26697
|
28977
|
31470
|
34199
|
37172
|
40000
|
42659
|
45253
|
47814
|
50600
|
53690
|
Importations de B & S (milliards de FCFA)
|
1653
|
1879
|
1967
|
2106
|
2205
|
2297
|
2424
|
2561
|
2707
|
2850
|
2997
|
3137
|
3291
|
3450
|
3612
|
3783
|
3961
|
4147
|
4342
|
4549
|
4768
|
4999
|
5246
|
5510
|
5772
|
6041
|
6320
|
PIB à prix constant
|
7755
|
7933
|
8188
|
8479
|
8932
|
9314
|
10095
|
10832
|
11571
|
12147
|
12646
|
13098
|
13629
|
14167
|
14728
|
15310
|
15914
|
16542
|
17195
|
17878
|
18592
|
19335
|
20115
|
20933
|
21646
|
22338
|
23041
|
PIB Pétrolier
|
554,7
|
502
|
541
|
530
|
544
|
503
|
735
|
933
|
889
|
793
|
694
|
606
|
576
|
547
|
520
|
494
|
469
|
445
|
423
|
402
|
382
|
363
|
345
|
327
|
311
|
296
|
281
|
PIB non Pétrolier
|
7200
|
7431
|
7648
|
7950
|
8388
|
8811
|
9360
|
9900
|
10682
|
11353
|
11952
|
12492
|
13053
|
13620
|
14209
|
14816
|
15445
|
16097
|
16772
|
17476
|
18210
|
18972
|
19771
|
20606
|
21335
|
22043
|
22760
|
Croissance annuelle (en %)
|
PIB à prix constant
|
3,7
|
2,3
|
3,2
|
3,6
|
5,3
|
4,3
|
8,4
|
7,3
|
6,8
|
5,0
|
4,1
|
3,6
|
4,1
|
3,9
|
4,0
|
3,9
|
3,9
|
3,9
|
3,9
|
4,0
|
4,0
|
4,0
|
4,0
|
4,1
|
3,4
|
3,2
|
3,1
|
PIB Pétrolier
|
-9,3
|
-9,5
|
7,7
|
-2,0
|
2,7
|
-7,5
|
46,0
|
26,9
|
-4,7
|
-10,7
|
-12,5
|
-12,7
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
PIB non Pétrolier
|
4,9
|
3,2
|
2,9
|
3,9
|
5,5
|
5,0
|
6,2
|
5,8
|
7,9
|
6,3
|
5,3
|
4,5
|
4,5
|
4,3
|
4,3
|
4,3
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
3,5
|
3,3
|
3,3
|
Prix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Déflateur du PIB
|
1,6
|
2,7
|
6,0
|
-0,3
|
6,1
|
1,0
|
6,8
|
5,1
|
0,6
|
0,0
|
0,2
|
0,5
|
1,1
|
1,3
|
1,4
|
1,5
|
1,5
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
Déflateur du PIB pétrolier
|
22,8
|
49,8
|
20,7
|
1,6
|
12,0
|
0,2
|
-1,6
|
-1,2
|
-0,9
|
-0,9
|
0,0
|
-0,4
|
-1,2
|
-1,2
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,5
|
-1,5
|
Déflateur du PIB non
pétrolier
|
0,0
|
-0,3
|
2,2
|
1,7
|
5,3
|
1,5
|
5,8
|
4,8
|
1,3
|
0,7
|
0,7
|
0,9
|
1,4
|
1,5
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
2021
|
2022
|
2023
|
2024
|
2025
|
2026
|
2027
|
2028
|
2029
|
2030
|
Prix à la consommation
|
0,3
|
2,0
|
5,1
|
1,1
|
5,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
Prix des exportations
|
-7,4
|
21,1
|
15,7
|
4,5
|
5,8
|
-2,0
|
-1,7
|
-1,3
|
-1,2
|
-1,2
|
-0,3
|
-0,7
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
dont prix du pétrole
camerounais
|
21,6
|
33,9
|
27,4
|
2,3
|
15,4
|
-2,7
|
-1,6
|
-1,2
|
-0,9
|
-0,9
|
0,0
|
-0,4
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Prix des importations
|
-6,6
|
11,5
|
2,3
|
3,8
|
-1,3
|
0,7
|
0,7
|
0,9
|
0,9
|
0,9
|
1,9
|
1,4
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
Termes de l'échange
|
-0,8
|
9,6
|
13,4
|
0,7
|
7,0
|
-2,7
|
-2,4
|
-2,2
|
-2,2
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
Répartition sectorielle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Secteur Primaire
|
4,4
|
2,7
|
3,0
|
4,6
|
3,9
|
4,0
|
4,1
|
4,1
|
4,2
|
4,2
|
4,4
|
4,4
|
4,3
|
4,3
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,5
|
4,5
|
4,5
|
Secteur Secondaire
|
-0,2
|
-0,9
|
1,8
|
1,8
|
3,5
|
1,4
|
14,0
|
10,2
|
7,7
|
2,7
|
1,1
|
0,8
|
3,1
|
2,9
|
2,8
|
2,7
|
2,7
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
dont pétrole
|
-9,3
|
-9,5
|
7,7
|
-2,0
|
2,7
|
-7,5
|
46,0
|
26,9
|
-4,7
|
-10,7
|
-12,5
|
-12,7
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
Secteur Tertiaire
|
6,6
|
3,0
|
3,5
|
4,2
|
7,1
|
6,1
|
7,1
|
6,9
|
7,3
|
6,7
|
5,8
|
4,8
|
4,5
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,5
|
4,5
|
4,5
|
4,6
|
4,6
|
3,4
|
3,0
|
2,9
|
Page 47
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 48
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Tableau 19 : indicateurs clés sans
APE
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
2021
|
2022
|
2023
|
2024
|
2025
|
2026
|
2027
|
2028
|
2029
|
2030
|
PIB à prix courant
(milliards de FCFA)
|
8334
|
8750
|
9556
|
9863
|
10991
|
11572
|
13297
|
14976
|
16164
|
17103
|
18062
|
19097
|
20473
|
21987
|
23670
|
25509
|
27539
|
29767
|
32210
|
34892
|
37822
|
40609
|
43229
|
45787
|
48314
|
51068
|
54128
|
PIB Pétrolier
|
541
|
734
|
955
|
951
|
1093
|
1013
|
1456
|
1826
|
1723
|
1524
|
1333
|
1159
|
1088
|
1020
|
957
|
898
|
842
|
789
|
740
|
693
|
650
|
609
|
570
|
534
|
500
|
468
|
438
|
PIB non Pétrolier
|
7792,5
|
8016
|
8433
|
8912
|
9898
|
10559
|
11841
|
13151
|
14441
|
15579
|
16729
|
17938
|
19386
|
20967
|
22713
|
24612
|
26697
|
28977
|
31470
|
34199
|
37172
|
40000
|
42659
|
45253
|
47814
|
50600
|
53690
|
Importations de B & S (milliards de FCFA)
|
1653
|
1879
|
1967
|
2106
|
2205
|
2297
|
2424
|
2561
|
2707
|
2850
|
2997
|
3137
|
3291
|
3450
|
3612
|
3783
|
3961
|
4147
|
4342
|
4549
|
4768
|
4999
|
5246
|
5510
|
5772
|
6041
|
6320
|
PIB à prix constant
|
7755
|
7933
|
8188
|
8479
|
8932
|
9314
|
10095
|
10832
|
11571
|
12147
|
12646
|
13098
|
13629
|
14167
|
14728
|
15310
|
15914
|
16542
|
17195
|
17878
|
18592
|
19335
|
20115
|
20933
|
21646
|
22338
|
23041
|
PIB Pétrolier
|
554,7
|
502
|
541
|
530
|
544
|
503
|
735
|
933
|
889
|
793
|
694
|
606
|
576
|
547
|
520
|
494
|
469
|
445
|
423
|
402
|
382
|
363
|
345
|
327
|
311
|
296
|
281
|
PIB non Pétrolier
|
7200
|
7431
|
7648
|
7950
|
8388
|
8811
|
9360
|
9900
|
10682
|
11353
|
11952
|
12492
|
13053
|
13620
|
14209
|
14816
|
15445
|
16097
|
16772
|
17476
|
18210
|
18972
|
19771
|
20606
|
21335
|
22043
|
22760
|
Croissance annuelle (en %)
|
PIB à prix constant
|
3,7
|
2,3
|
3,2
|
3,6
|
5,3
|
4,3
|
8,4
|
7,3
|
6,8
|
5,0
|
4,1
|
3,6
|
4,1
|
3,9
|
4,0
|
3,9
|
3,9
|
3,9
|
3,9
|
4,0
|
4,0
|
4,0
|
4,0
|
4,1
|
3,4
|
3,2
|
3,1
|
PIB Pétrolier
|
-9,3
|
-9,5
|
7,7
|
-2,0
|
2,7
|
-7,5
|
46,0
|
26,9
|
-4,7
|
-10,7
|
-12,5
|
-12,7
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
PIB non Pétrolier
|
4,9
|
3,2
|
2,9
|
3,9
|
5,5
|
5,0
|
6,2
|
5,8
|
7,9
|
6,3
|
5,3
|
4,5
|
4,5
|
4,3
|
4,3
|
4,3
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
4,2
|
3,5
|
3,3
|
3,3
|
Prix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Déflateur du PIB
|
1,6
|
2,7
|
6,0
|
-0,3
|
6,1
|
1,0
|
6,8
|
5,1
|
0,6
|
0,0
|
0,2
|
0,5
|
1,1
|
1,3
|
1,4
|
1,5
|
1,5
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
Déflateur du PIB pétrolier
|
22,8
|
49,8
|
20,7
|
1,6
|
12,0
|
0,2
|
-1,6
|
-1,2
|
-0,9
|
-0,9
|
0,0
|
-0,4
|
-1,2
|
-1,2
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,3
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,4
|
-1,5
|
-1,5
|
Déflateur du PIB non
pétrolier
|
0,0
|
-0,3
|
2,2
|
1,7
|
5,3
|
1,5
|
5,8
|
4,8
|
1,3
|
0,7
|
0,7
|
0,9
|
1,4
|
1,5
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
1,6
|
1,6
|
1,6
|
Prix à la consommation
|
0,3
|
2,0
|
5,1
|
1,1
|
5,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
Prix des exportations
|
-7,4
|
21,1
|
15,7
|
4,5
|
5,8
|
-2,0
|
-1,7
|
-1,3
|
-1,2
|
-1,2
|
-0,3
|
-0,7
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,3
|
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
dont prix du pétrole
camerounais
|
21,6
|
33,9
|
27,4
|
2,3
|
15,4
|
-2,7
|
-1,6
|
-1,2
|
-0,9
|
-0,9
|
0,0
|
-0,4
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Prix des importations
|
-6,6
|
11,5
|
2,3
|
3,8
|
-1,3
|
0,7
|
0,7
|
0,9
|
0,9
|
0,9
|
1,9
|
1,4
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
1,9
|
Termes de l'échange
|
-0,8
|
9,6
|
13,4
|
0,7
|
7,0
|
-2,7
|
-2,4
|
-2,2
|
-2,2
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
-2,1
|
Répartition sectorielle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Secteur Primaire
|
4,4
|
2,7
|
3,0
|
4,6
|
3,9
|
4,0
|
4,1
|
4,1
|
4,2
|
4,2
|
4,4
|
4,4
|
4,3
|
4,3
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,5
|
4,5
|
4,5
|
Secteur Secondaire
|
-0,2
|
-0,9
|
1,8
|
1,8
|
3,5
|
1,4
|
14,0
|
10,2
|
7,7
|
2,7
|
1,1
|
0,8
|
3,1
|
2,9
|
2,8
|
2,7
|
2,7
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
dont pétrole
|
-9,3
|
-9,5
|
7,7
|
-2,0
|
2,7
|
-7,5
|
46,0
|
26,9
|
-4,7
|
-10,7
|
-12,5
|
-12,7
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
-5,0
|
Secteur Tertiaire
|
6,6
|
3,0
|
3,5
|
4,2
|
7,1
|
6,1
|
7,1
|
6,9
|
7,3
|
6,7
|
5,8
|
4,8
|
4,5
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,4
|
4,5
|
4,5
|
4,5
|
4,6
|
4,6
|
3,4
|
3,0
|
2,9
|
Page 49
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Page 50
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Tableau 20 : estimation des pertes recettes dans le cadre
des APE
Années
|
TEC +TVA+DA attendus si COTONOU (1)
|
|
TEC+TVA+DA attendus si APE d'étape (2)
|
|
Pertes du TEC +TVA+DA (3)
|
% annuelle de pertes
(3)/(1)
|
2010
|
106
|
664
|
662
|
008
|
|
103
|
057
|
205
|
263
|
|
3
|
607
|
456
|
745
|
3%
|
2011
|
113
|
745
|
714
|
451
|
|
102
|
827
|
467
|
081
|
|
10
|
918
|
247
|
370
|
10%
|
2012
|
119
|
572
|
762
|
226
|
|
100
|
675
|
120
|
707
|
|
18
|
897
|
641
|
518
|
16%
|
2013
|
124
|
780
|
535
|
950
|
|
97
|
287
|
183
|
077
|
|
27
|
493
|
352
|
872
|
22%
|
2014
|
132
|
345
|
276
|
084
|
|
95
|
237
|
484
|
118
|
|
37
|
107
|
791
|
965
|
28%
|
2015
|
137
|
647
|
477
|
897
|
|
90
|
269
|
275
|
232
|
|
47
|
378
|
202
|
665
|
34%
|
2016
|
142
|
949
|
679
|
710
|
|
84
|
624
|
363
|
850
|
|
58
|
325
|
315
|
860
|
41%
|
2017
|
148
|
251
|
881
|
524
|
|
79
|
703
|
985
|
365
|
|
68
|
547
|
896
|
159
|
46%
|
2018
|
153
|
554
|
083
|
337
|
|
77
|
109
|
834
|
894
|
|
76
|
444
|
248
|
443
|
50%
|
2019
|
158
|
856
|
285
|
150
|
|
74
|
139
|
671
|
514
|
|
84
|
716
|
613
|
637
|
53%
|
2020
|
164
|
158
|
486
|
964
|
|
70
|
793
|
495
|
225
|
|
93
|
364
|
991
|
739
|
57%
|
2021
|
169
|
460
|
688
|
777
|
|
67
|
071
|
306
|
028
|
|
102
|
389
|
382
|
749
|
60%
|
2022
|
174
|
762
|
890
|
590
|
|
62
|
973
|
103
|
922
|
|
111
|
789
|
786
|
668
|
64%
|
2023
|
180
|
065
|
092
|
404
|
|
58
|
498
|
888
|
908
|
|
121
|
566
|
203
|
496
|
68%
|
Cumul 2010-2023
|
2 026
|
815
|
517
|
071
|
1
|
164
|
268
|
385
|
183
|
|
862
|
547
|
131
|
888
|
44%
|
2024
|
185
|
367
|
294
|
217
|
|
60
|
221
|
448
|
848
|
|
125
|
145
|
845
|
369
|
68%
|
2025
|
190
|
669
|
496
|
030
|
|
61
|
944
|
008
|
789
|
|
128
|
725
|
487
|
242
|
68%
|
2026
|
195
|
971
|
697
|
844
|
|
63
|
666
|
568
|
729
|
|
132
|
305
|
129
|
115
|
68%
|
2027
|
201
|
273
|
899
|
657
|
|
65
|
389
|
128
|
669
|
|
135
|
884
|
770
|
988
|
68%
|
2028
|
206
|
576
|
101
|
470
|
|
67
|
111
|
688
|
610
|
|
139
|
464
|
412
|
860
|
68%
|
2029
|
211
|
878
|
303
|
284
|
|
68
|
834
|
248
|
550
|
|
143
|
044
|
054
|
733
|
68%
|
2030
|
217
|
180
|
505
|
097
|
|
70
|
556
|
808
|
491
|
|
146
|
623
|
696
|
606
|
68%
|
Cumul 2010-2030
|
3 435
|
732
|
814
|
669
|
1
|
621
|
992
|
285
|
869
|
1
|
813
|
740
|
528
|
801
|
53%
|
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
|
|