UNIVERSITE DE KOUDOUGOU
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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION (UFR/SEG)
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BURKINA FASO
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Unité-Progrès-Justice
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DOCUMENT DE SYNTHESE
Thème :
Structure de l'actif bancaire et croissance
économique dans l'UEMOA
KABORE Wendpouiré Madina
Option : Maitrise Analyse et
Politiques Economiques
Encadreur : 2012/2013
Dr OUEDRAOGO Seydou
Dedicace
A papa et maman
REMERCIEMENTS
Au terme de cette étude, nous tenons à remercier
toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de
ce travail.
Nous pensons particulièrement à :
- au Dr OUEDRAOGO qui a bien voulu diriger ce travail
malgré son emploi du temps chargé ;
- à mes parents, et mes frères, cousins et
cousines pour leur soutien
-a la famille BIHOUN et ZOMBRE pour leurs aides
multiformes.
Nous ne saurions terminer ces propos sans témoigner
notre reconnaissance à tout le personnel de l'UFR-SEG, pour leur franche
collaboration pendant toute la durée de notre formation.
A nos amis particuliers Tony ASSAMOI Cte William N.
COMBARY, Sten Lionnel KY et tous ceux qui ont contribué à la
réalisation de ce travail, trouvez ici l'expression de notre profonde
gratitude.
Table des matières
Listes des tableaux
Tableau1 : Présentation sommaire du Bilan
Agrégé des banques de l'UEMOA
Tableau2 : matrice de variance covariance
Tableau3 : résultat du test de
stationnarité
Tableau4 : résultat de l'estimation du
modèle
Liste des graphiques
Figure1 : total actif
Figure2 : évolution comparée
élément de l'actif
Sigle et abbréviations
UEMOA : Union Economique Ouest Africaine
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
PIB : Produit Intérieur Brut
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
Résumé
En observant de près les vingt dernières
années de l'économie des pays de l'UEMOA nous constatons que le
paysage bancaire s'est fortement densifié. Le nombre
d'établissements bancaires a presque triplé,avec un volume
croissant del'actif. Le taux de croissance économique s'est
établi à 3,2% en moyenne sur la période. Son
évolution est erratique, car tributaire des cours mondiaux. Bon nombre
d'auteurs défendent, l'existence d'un lien positif entre
développement financier et croissance économique. Pour eux, les
banques de par les crédits qu'elles distribuent, financent
l'investissement qui est un levier de la croissance économique.
L'intérêt que les autorités ont de nos jours pour la
question, nous a amené à analyser de façon empirique la
relation actif bancaire et croissance économique dans l'UEMOA.
Introduction
Ayant hérité d'une union monétaire (UMOA
est créée en 1962) au lendemain des indépendances,
certains pays tels que : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte
d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo,
décidèrent le 10 janvier 1994 de l'unification de leurs
économies (UEMOA).Par la suite la Guinée Bissau adhère
à cette union le 02 mai 1997.
L'intégration des économies de ces huit pays
disposant d'une population estimée à 82 millions d'habitants
s'avère indispensable. La réalisation de cet objectif passe par
l'usage d'une monnaie unique et une unification complète de leurs
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA dans un
contexte d'intégration.
Sur la période 1980-1993, le taux moyen de croissance
économique au sein de l'UMOA fut de 2% contre un taux de croissance
démographique de 3%, soit un recul du PIB par habitant se traduisant
concrètement par une hausse du chômage et de la
pauvreté.
L'après dévaluation du FCFA a connu une
accélération de la croissance économique de l'UEMOA qui
culmina à 5% en 1997. Cette croissance a connu des fluctuations fortes
au cours de la période 1997-2000 avec une baisse du PIB réel
en 2000. Au cours de la période, la croissance du PIB réel a
été en moyenne de 3,2% avec une tendance baissière. Cette
période a été notamment marquée par des croissances
négatives enregistrées en Côte-d'Ivoire, en
Guinée-Bissau et au Togo, pays qui ont connu des crises sociopolitiques
majeures au début des années 2000.
La période 2006-2010
malgré une situation internationale incertaine, où
le monde connaît une récession forte, l'Union a
réalisé un taux de croissance annuel moyen du PIB réel de
3,4%, moyenne en hausse de 0,2 point par rapport à la période
précédente. Néanmoins, la croissance n'a pas atteint le
niveau de 1997. La croissance de la période a été plus
stable et positive pour l'ensemble des pays de l'Union. Cependant, elle a
été moins forte que l'ensemble des pays en développement,
notamment ceux d'Asie. (NUBUKPO 2012)
Grosso modo l'examen de l'évolution du taux de
croissance du PIB réel dans l'UEMOA révèle d'énorme
disparité selon les périodes. Il oscille depuis 1990 à
2011 entre -1,6 et 6,4. Ce faible taux de croissance s'assimile au niveau de
développement de l'UEMOA. Est-il par ailleurs imputable à
l'inefficience de la mobilisation et de la réallocation du
capital ?
La préoccupation de croissance est d'autant plus
légitime que cette dernière semble reliée à
l'investissement dans la zone UEMOA. En effet, les études empiriques ont
généralement mis en évidence à court terme, outre
les facteurs climatiques, le rôle majeur joué par l'investissement
réel et l'évolution des termes de l'échange. A long terme,
le capital humain, le taux d'investissement et la croissance des exportations,
sont les variables qui influent significativement sur la croissance par
tête dans les pays de l'UEMOA.
L'investissement est donc le principal moteur de court et de
long terme de la croissance des économies de l'UEMOA. Ses principaux
déterminants sont : la stabilité du cadre
macroéconomique, la qualité de l'environnement juridique,
judiciaire et fiscal, les perspectives de profit réel des entreprises,
l'assainissement des finances publiques, la qualité de la dépense
publique et l'efficacité de l'intermédiation financière.
On ne peut cependant passer sous silence le
rôle crucial des crédits à l'économie comme moteur
de l'investissement. Or, la croissance du crédit intérieur des
banques de l'Union a connu un ralentissement après une croissance de
plus de 16% en 2008 (rapport BCEAO 2009). Cette tendance baissière a
atteint 7% en 2009. Depuis lors, une accélération du
crédit à l'économie a été observée
portée par un accroissement des concours à court terme qui ont
contribué à la croissance de 10,6% en 2010. Cela traduit les
difficultés de trésorerie des entreprises qui ont alors eu
recours aux découverts et aux facilités de trésorerie. Les
crédits sont généralement offerts à des taux
d'intérêt élevés sur toute la période,
dépassant 10% en moyenne pour les crédits de consommation et 8%
pour les crédits d'équipement et d'habitation (BCEAO, 2011). En
outre, la composante « court terme » de ces crédits
est la plus offerte, réduisant ainsi les investissements des entreprises
et des ménages qui ont besoin de crédits de long terme.
La sous-période 1986-1993 fut
caractérisée par l'ampleur croissante des
déséquilibres financiers, avec des conséquences
désastreuses sur l'endettement des Etats, la croissance
économique et plus globalement la viabilité économique et
financière des Etats de l'Union. Cela s'est soldé par une
contraction du crédit à l'économie du secteur financier
due au niveau élevé de risque au profit de la constitution de
réserve, de l'Etat et de l'extérieur ; ce qui n'est pas
très favorable à l'économie. Après les politiques
de restructuration faisant suite à la dévaluation, une
grève des crédits en souffrance décontracte les banques et
le crédit à l'économie passe de 43% de l'actif en 1993
pour atteindre 55% en 2006. C'est donc dire que selon l'environnement
politico-économique l'allocation des ressources bancaires
diffèrent.
C'est de là que provient tout notre
intérêt pour le secteur bancaire dans sa fonction de mobilisation
et de réallocation du capital dans le contexte des pays de l'UEMOA car
il apparait assez clairement joué un rôle crucial dans nos
économies. Comprendre la contribution du secteur bancaire dans la
croissance nécessite d'étudier la structure des bilans bancaires,
celle de l'actif en particulier. Notre étude est dédiée
à cette question dont les objectifs suivent.
Objectif général: évaluer l'impact
de la structure de l'actif bancaire sur la croissance économique de
l'UEMOA
Objectifs spécifiques :
· analyser l'évolution de l'actif bancaire de
l'UEMOA entre 1990 et 2011
· etudier l'impact des élement de l'actif bancaire
sur la croissance économique de l'UEMOA
Hypothèses :
· La composition de l'actif bancaire connait des
évolutions notables dans l'UEMOA depuis les années 90
· Les principales composantes de l'actif ont une
contribution différente à la croissance économique.
METHODOLOGIE POUR VERIFIER LES
HYPOTHESES
Notre démarche méthodologique consistera tout
d'abord à faire un tour d'horizon sur la littérature existant
ayant trait au lien entre le financement bancaire et la croissance
économique pour ensuite vérifier empiriquement nos
hypothèses de recherche. A cet effet, nous utiliserons une approche
économétrique basée sur un modèle linéaire
général mettant en relation d'une part le PIB (variable
expliquée) avec des variables explicatives : crédit à
l'économie (CE), les créances sur l'Etat (CET), les reserves
bancaires (RE), les avoirs exterieurs (AE), les créances en souffrances
(CS).
L'étude économétrique sera
réalisée à l'aide des logiciels EVIEWS à partir de
données de la BCEAO.
Cette étude se décompose en deux parties. Dans
une première partie : une revue de la littérature
théorique et empirique de la relation entre banque et croissance
économique d'une part et d'autre part une présentation du bilan
théorique des banques. Une analyse descriptive de la structure de
l'actif bancaire dans l'UEMOA et son évolution depuis 1990 fera l'objet
du premier point d'une deuxième partie consacrée à la
validation empirique. Le second point entreprend une validation
économétrique de l'effet de la structure de l'actif bancaire sur
la croissance économique.
Partie I/ Cadre Théorique
Chapitre I/ Banque et Croissance
Introduction
Jusqu'aux années 90, le thème de la relation
entre le système financier et la croissance économique
était relativement négligé dans la réflexion
économique dominante. Les liens entre l'économie réelle et
l'économie financière étaient peu étudiés.
Les théories de la croissance ne faisaient aucune place au rôle du
secteur financier. (Jaquet & Pollin 2006) Il fallait remonter à
Schumpeter pour trouver une analyse substantielle du rôle du
crédit. Schumpeter considérait en effet que l'entrepreneur et le
banquier représentaient les deux acteurs complémentaires du
processus d'innovation. Après lui, les travaux se sont plutôt
concentrés sur le rôle de l'entrepreneur. La littérature
économique sur les systèmes financiers connaît un certain
renouveau dans la seconde moitié du 20ème siècle,
notamment avec les travaux de Gurley et Shaw [1955] qui identifient une
relation significative entre les intermédiaires financiers et la
croissance. Goldsmith [1969] consacre une étude importante au rôle
de la structure financière dans le développement. Puis McKinnon
[1973] et Shaw [1973] soulignent l'effet négatif de la répression
financière (plafonnement des taux d'intérêt, politique
d'allocation sélective du crédit, protectionnisme financier) qui
réduit la formation de capital, biaise les choix techniques au
détriment des activités intensives en main d'oeuvre et conduit
à des investissements intensifs en capital et de piètre
qualité.
Le renouveau théorique des années 80 et 90,
nourri notamment par la modélisation de la croissance endogène,
permet de préciser la relation entre le développement financier
et la croissance et d'en approfondir la compréhension.
1-la relation banque-croissance
La présence d'un système bancaire
développé permet tout d'abord de financer un montant
d'investissement plus élevé en mobilisant davantage
d'épargne. L'activité bancaire de diversification et de
transformation des échéances permet de satisfaire les demandes,
à la fois des agents déposants, et des agents à besoin de
financement. L'intermédiaire transforme les actifs primaires émis
par les entreprises en actifs financiers indirects désirés par
les investisseurs finaux (Gurley et Shaw, 1960) dans un contexte où
les besoins des agents emprunteurs et des agents prêteurs ne sont
pas les mêmes, les premiers émettant des titres
risqués au rendement incertain, alors que les seconds désirent
des dépôts à la liquidité et au rendement
garantis.
Convertir des actifs illiquides en actifs liquides (sous forme
de dépôts disponibles à vue, sans coût de
transformation, ni risque) est un service bancaire fondamental, au sens
où il fonde l'action bancaire. Cette propriété
de l'intermédiation mise en exergue par Diamond et Dybvig (1983) a
été introduite par Bencivenga et Smith (1991) dans un
modèle de croissance endogène, pour déterminer ses effets
sur la croissance. Dans ce modèle, le comportement d'épargne des
agents influence le taux de croissance d'équilibre, comportement que les
intermédiaires financiers peuvent justement altérer dans un sens
favorable à l'investissement à travers leur service de
liquidité. Bencivenga et Smith développent un
modèle à générations successives, dans lequel les
agents vivent trois périodes. Ils ont accès à un
investissement liquide non directement productif et à un investissement
illiquide mais productif, dont le rendement dépend de sa date de
liquidation. Si l'investissement productif est liquidé au bout d'une
période, le rendement obtenu est inférieur à celui de
l'actif liquide. On montre ainsi qu'il existe une incitation à
l'apparition de banques fournissant un service de liquidité. Le
système bancaire, en assurant la liquidité, permet aux
épargnants par nature hostiles au risque, de détenir des
dépôts bancaires plutôt que des actifs liquides mais
improductifs, et fournit, via ce mécanisme, des fonds pour
l'investissement productif à long terme. Avec une externalité
dans la production du type considéré par Romer (1986) ou Boyd et
Prescott (1986), un taux de croissance d'équilibre plus
élevé sera observé dans des économies ayant un
secteur intermédiaire actif.
La productivité marginale de l'investissement augmente
avec le développement de la sphère financière car la firme
bancaire, d'une part, sait mieux gérer les risques et, d'autre part,
possède un avantage comparatif en terme de collecte d'information. Les
banques, du fait de l'importance de leur portefeuille, en diversifiant les
risques de leurs prêts, peuvent offrir des prêts risqués,
sans augmenter pour autant le risque des déposants (Bernanke et Gertler,
1986). L'existence d'intermédiaires financiers réduit le risque
économique, mais assure également un rendement plus
élevé des investissements (Greenwood et Jovanovic, 1990), ce qui
conduit à une croissance plus forte.
Une autre contribution de la firme bancaire à la
croissance est liée à son activité informationnelle qui
permet d'améliorer l'allocation des ressources collectées par
rapport au marché. Face à l'existence d'une asymétrie
d'information ex ante, la firme bancaire joue un rôle fondamental de
sélection des emprunteurs potentiels. Etant donnés les
coûts que chaque agent prêteur doit assumer pour disposer de
l'information concernant la rentabilité des projets à
financer, une centralisation des décisions de prêt-emprunt
est préférable, car le coût de production de cette
information décroît avec le volume des contrats (Boyd et
Prescott, 1986). Les imperfections du marché dues à
l'asymétrie d'information et à l'obligation de maîtriser
les coûts de transaction justifient l'existence des banques.
Toutes ces considérations théoriques et
empiriques sont pertinentes pour appréhender le cas du système
financier de l'UEMOA d'autant plus que l'UEMOA applique des réformes
bancaires et financières en vue d'améliorer son efficacité
et d'attirer des capitaux pour assurer le financement de son
développement. Cependant le système bancaire et plus
particulièrement la structure de l'actif bancaire des pays de l'UEMOA
fera l'objet de la suite de notre papier.
2 Rôle du système bancaire
Les banques jouent un rôle essentiel dans les
économies modernes. Ce rôle passe par le passif ou par l'actif.
2-1 Le rôle des banques à partir de leur
passif
Le principal poste du passif de l'activité bancaire
concerne la relation entre les banques et les épargnants. Cette relation
est d'ailleurs une des raisons évoquées par la théorie de
l'intermédiation et la théorie de la croissance endogène
pour justifier l'émergence et le rôle des banques dans une
économie. En effet cette relation permet de résoudre le
problème de liquidité auquel sont soumis les épargnants ;
qui en cas force majeur voudrait disposer de leur liquidité. Cette
contrainte de liquidité incite les ménages a
préféré des investissements plus liquide de court terme et
moins rentable. Dans ce cas les projets les plus rentable mais de long terme ne
seront pas financés. D'où l'importance d'intermédiaires
financiers tel la banque qui se spécialise dans la mise à
disponibilité de la liquidité. D'ailleurs, fournir ce service de
la liquidité est une des principales raisons évoquées
souvent pour justifier l'existence des banques. Cependant la relation entre la
contrainte de liquidité, l'épargne et la croissance, ne justifie
pas à elle seule l'endogénéisation des banques et leur
effet sur la croissance. Cette endogénéisation des banques par le
passif doit être combinée avec leur endogénéisation
par l'actif, permettant ainsi de mieux cerner leur rôle.
2-2 Analyse du rôle des banques à partir de
leur actif
La relation banques-emprunteurs domine le côté
actif du bilan bancaire et occupe une place primordiale dans le cadre d'une
économie monétaire. Pour cette raison, un grand nombre
d'études dans la théorie de l'intermédiation analysent
cette relation qui va de pair avec le rôle informationnel des banques,
rôle basé sur leur savoir spécifique et
évoqué très souvent pour justifier leur existence et
analyser leurs fonctions. En effet, les marchés financiers étant
imparfaits et la relation entre prêteur et emprunteur étant
entachée par de l'information asymétrique, des institutions
financières se constituent pour fournir des services d'information dans
le but de faciliter le processus de financement en réduisant les
coûts d'information. Il est possible de distinguer trois situations
pouvant engendrer de l'asymétrie d'information :
- avant la signature du contrat de prêt, dans la mesure
où les prêteurs isolés peuvent difficilement
sélectionner de manière efficiente parmi les différents
projets de demande de financement, les projets les plus sûrs et les plus
rentables. Ces asymétries d'informations ex-ante sont à l'origine
du phénomène de sélection adverse.
-pendant le déroulement du contrat, l'emprunteur peut
choisir parmi ses projets d'investissement un projet plus risqué que le
projet présenté au prêteur, sur la base duquel il avait
obtenu son crédit. En effet, si le prêteur observe uniquement le
revenu réalisé par l'emprunteur, il ne connaît pas avec
exactitude la nature du projet réalisé effectivement. Ces
problèmes d'agence ont été qualifiés d'aléa
moral.
-Ex-post, le prêteur dans ce cas ne peut évaluer
avec exactitude le taux de rendement du projet réalisé par
l'emprunteur qui peut être incité pour minimiser ses
remboursements à déclarer un revenu inférieur au revenu
effectivement réalisé, ce qui a été qualifié
d'opportunisme.
Nous remarquons que ces asymétries d'information
engendrent dans tous les cas une mauvaise utilisation du capital financier
disponible, ce qui est nuisible à la croissance. Toutefois, les banques
jouent un rôle clef dans la gestion de ces problèmes
d'asymétrie d'information, en s'interposant entre les prêteurs et
les emprunteurs.
2-3 Les canaux de transmission
Pagano [1993] identifie trois canaux de transmission entre le
développement financier et la croissance à long terme :
· un accroissement de la proportion de l'épargne
transmise au financement de l'investissement, par la baisse des coûts de
transaction impliqués dans la collecte de l'épargne et dans son
allocation à l'investissement, qui s'interprètent comme la perte
d'une partie de l'épargne dans le processus d'intermédiation ;
· un accroissement de la productivité marginale
sociale du capital, car un système financier performant alloue
l'épargne vers les projets les plus rentables ;
· un effet ambigu, bien connu et documenté dans la
littérature, sur le taux d'épargne privé. D'un
côté, le développement d'instruments d'épargne
fiables et efficace et la rémunération de l'épargne
peuvent conduire à la hausse du taux d'épargne. Mais le
développement financier peut aussi réduire l'épargne : des
ménages mieux assurés, par exemple, peuvent réduire
l'épargne de précaution. Le développement financier
relâche aussi la contrainte de liquidité à laquelle les
ménages font face et permet un lissage de la consommation, ce qui peut
également conduire à une baisse du taux d'épargne.
Levine [2005] montre qu'ils mettent essentiellement en jeu le
traitement de l'information et la baisse des coûts de transaction et
identifie cinq fonctions majeures des systèmes financiers:
- La facilitation des échanges de biens et services
- La mobilisation et la collecte de l'épargne
- La production d'information sur les investissements
envisageables et l'allocation de l'épargne
- La répartition, la diversification et la gestion du
risque
- Le suivi des investissements en exécution et le
contrôle de la gouvernance
L'une des fonctions essentielles de tout système
financier consiste donc à apporter des solutions à ces
problèmes. Cela passe par un cadre juridique qui préserve au
mieux les apporteurs de capitaux par des règles qui garantissent la
qualité et la bonne diffusion des informations utiles aux investisseurs.
( Jacquet & Pollin)
Conclusion
Au total, les travaux théoriques ont permis
d'identifier et d'analyser les canaux par lesquels le développement
financier est susceptible de contribuer à la croissance et les fonctions
qu'il doit exercer pour cela. La présente étude se cantonne sur
le rôle du secteur bancaire par l'actif.
Chapitre 2 / La structure théorique du
bilan bancaire
Introduction
Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont
regroupés, à une date donnée, l'ensemble des ressources
dont ont disposé l'entreprise et l'ensemble des emplois qu'elle en a
fait. Il constitue un matériau pertinent pour la formulation d'un
diagnostic orienté vers l'appréciation des conditions
d'équilibre financier ou de solvabilité, et plus largement
encore, vers l'étude de la structure financière, malgré
les limites inhérente à une représentation
instantanée de patrimoine.
1/Présentation du bilan d'une banque
Le bilan est un tableau de synthèse à deux
parties : l'actif et le passif. Il permet de connaitre à la fois les
opérations qu'il enregistre, mais également les agents
économiques avec lesquels ces opérations ont été
faites.
Les opérations interbancaires sont
des opérations que la banque réalise avec d'autres institutions
financières, dans le cadre de sa gestion de trésorerie. En effet,
quand son exploitation lui permet de dégager des excédents de
trésorerie, la banque se trouve en position de prêteur net sur le
marché interbancaire. Les éléments d'actif excèdent
les éléments correspondants du passif dans le cas inverse la
banque doit avoir recours au marché pour assurer son refinancement. Les
opérations interbancaires intègrent également les comptes
dits de liaison: il s'agit des dépôts qu'une banque dans d'autres
établissements et de ceux que ces derniers détiennent chez elle
pour les besoins de la compensation interbancaire.
Les opérations avec la
clientèle sont les opérations que la banque
réalise avec sa clientèle. L'actif retrace les crédits
accordés. Le passif inclut les dépôts collectés
qu'il ventile selon leur degré d'exigibilité, leur forme (compte,
bon, certificat) et leur nature au regard de la réglementation bancaire
(compte d'épargne à régime spécial, comptes
ordinaires). Le poids de ces comptes dans le bilan traduit l'intensité
de l'activité de financement de la banque.
Les opérations sur titres. Elle
retrace les interventions de la banque sur le marché des capitaux pour
son propre compte. L'actif fait donc état de son portefeuille de titres,
classés selon leur durée de conservation, dans l'ordre croissant
de cette durée: les titres de transaction, de placement et
d'investissement. Au passif, on retrouve ceux que la banque émet pour se
refinancer, et qui sont à revenu fixe ou variable: les titres de
créance négociables et hypothécaires. Le bilan, faisant
prévaloir une logique patrimoniale, les opérations sur titres
effectuées pour le compte de la clientèle n'y apparaissent
pas.
Les valeurs immobilisées. Elles sont
les biens et valeurs censés demeurer durablement dans le patrimoine de
la banque. Le bilan bancaire ne présente donc, de ce point de vue,
aucune originalité face à celui de l'entreprise industrielle et
commerciale.
Les opérations extra-bilancielles.
Enfin, l'importance des opérations extra-bilancielles, tant en termes
qualitatifs que de volume, incite à les prendre en compte pour
caractériser la position de la banque. Les comptes de hors-bilan
comportent toutes les opérations qui ne sont pas neutres en termes de
risque, non encore survenues en date de situation mais pour lesquelles des
engagements contractuels ont été donnés ou
reçus.
Hors -bilan
Le hors bilan des banques regroupe toutes les
opérations dont la réalisation complète est
reportée dans le futur et qui constituent ce que l'on appelle un passif
éventuel.Celui-ci peut avoir pour origine soit un engagement de la
banque, soit la réalisation d'une condition, incertaine par nature, et
indépendante de la volonté de la banque.
Le hors-bilan constitue un poste important du fait du recours
fréquent à des produits dérivés et à des
produits financiers à terme. A la différence des entreprises
industrielles et commerciales, qui n'ont aucune obligation en la matière
(sauf en annexes), les banques et tous les établissements de
crédit doivent dans la plupart de législations comptables et
financières, tenir une comptabilité d'engagements.
L'environnement concurrentiel a obligé les banques à rechercher
de façon plus agressive des profits en s'engageant dans des
activités hors-bilan, comme :
· La cession de prêts
· Les engagements de financement
· Les garanties données sur les prêts
· L'émission de titres adossés à des
prêts hypothécaires
· Les opérations de marché du type swaps ou
opérations à terme.
Le hors-bilan est un secteur sensible dans les institutions
financières qui donnent des garanties à des tiers ou à des
établissements de crédit pour le compte de ses clients mais qui
reçoivent aussi de leur coté des engagements des
établissements de crédit.
2/Présentation sommaire du Bilan
Agrégé des banques de l'UEMOA
Tableau 1
Bilan agrégé d'une banque
presenté par la BCEAO
|
Actif
|
Passif
|
Les réserves
|
Les dépôts des particuliers et
entreprises
|
- Encaisses (billets et monnaies)
|
- Dépôts a vue
|
- Dépôts a la BCEAO
|
- Dépôts a terme
|
Les avoirs extérieurs bruts
|
Les dépôts de l'Etat
|
- Banques et correspondants
|
- A vue
|
- Effets a l'encaissement
|
- A terme
|
Les créances sur le Gouvernement
|
Les engagements extérieurs
|
- Comptes ordinaires
|
- A court terme
|
- Effets publics
|
- A moyen et long termes
|
- Prêts et avances
|
|
- Autres
|
|
Les crédits à
l'économie
|
Les crédits de la Banque Centrale
|
- Court terme
|
- Marche monétaire
|
- Moyen terme
|
- Autres
|
- Long terme
|
|
- Credits en souffrance
|
|
Les autres postes de l'actif
|
Les autres postes du passif
|
3/ Définition
L'analyse de l'actif bancaire est l'objet de notre
étude cependant le passif fera l'objet d'une présentation
sommaire.
3-1 le passif
· Les dépôts des particuliers et
entreprises privées, des sociétés d'Etat ou
établissements publics à caractère industriel ou
commercial et des établissements financiers inscrits sont
recensés dans cette rubrique. Ces dépôts sont
classés en deux catégories : dépôts à vue et
dépôts à terme.
C'est le principal poste du passif en se sens qu'il fourni la
plus grande part des ressources de la banque. L'épargne exerce une
incidence sur l'économie par le canal des investissements dont elle
favorise le financement.
· Les dépôts de l'Etat :
Il s'agit des dépôts à vue et à terme du
Gouvernement et de ceux des organismes publics à caractère
administratif et social. Sont également recensés dans cette
rubrique, les ressources mises à la disposition des banques par le
Gouvernement en vue du financement d'emplois déterminés, ainsi
que les dépôts en monnaie nationale des Gouvernements
étrangers dont l'affectation est prévue par accord entre le
Gouvernement du déclarant et le Gouvernement étranger. Ils ont
une tendance constante en 9% et 15% du passif entre 1990 et 2011.
· Les engagements extérieurs :
Ce sont les dettes envers les non-résidents, composées
par les engagements vis-à-vis des banques et correspondants
extérieurs, des institutions financières
étrangères, des Gouvernements et institutions non
financières étrangers, ainsi que les comptes exigibles
après encaissement et les soldes créditeurs de comptes de
clearing. L'ensemble de ces engagements extérieurs, aussi bien à
court qu'à moyen et long terme, sont enregistrés dans cette
rubrique. Ils évoluent à la baisse passant de 8% du passif en
1990 à 4% du passif en 2011.
· Les crédits de la Banque Centrale :
Il s'agit principalement des concours au titre du marché
monétaire et des refinancements sous forme de pension et de
réescompte. Ils étaient de 22% du passif entre 1990 et 1993 et
traduisaient les périodes difficiles que nos banques traversaient. En
1994 il passe à 4% et devient nulle de 2002 à 2005 pour
s'établir à 4% en 2011 et matérialise la redynamisation du
secteur bancaire de l'UEMOA après l'ajustement monétaire de
1994.
· les fonds propres : Les fonds
propres sont des fonds appartenant et pourvu par la banque, ces fonds sont
affranchis de toute obligation. Les fonds propres permettre de garantir la
solvabilité du système bancaire, ils constituent la garantie
ultime de la solvabilité de la banque. Selon nos calcules, pour les
banques de l'UEMOA le ratio fond propre sur total du passif s'établie
entre 8 et 10% conformément aux recommandations de Bâles I, II, et
III.
3-2 l'actif
3-2-1 Les Réserves
Les réserves obligatoires sont les avoirs en monnaie
centrale que les banques de second rang sont tenues de détenir sur un
compte à la banque centrale. Le montant des réserves est
calculé en multipliant les dépôts et/ou les crédits
gérés par chaque banque de second rand, par le taux de
réserves obligatoires fixé par la banque centrale. Elles
comprennent les encaisses en billets et monnaies BCEAO et les
dépôts de toute nature constitués auprès de la
Banque Centrale (comptes courants ordinaires, dépôts au titre du
marché monétaire, dépôts réglementés,
etc.). Les réserves obligatoires avaient à l'origine une fonction
prudentielle (garantir un certain degré de liquidité et de
solvabilité des banques commerciales), elles sont aujourd'hui
utilisées dans le cadre de la politique monétaire afin d'agir sur
la liquidité des banque et, indirectement, sur leur comportement d'offre
de monnaie.
Le système des réserves obligatoires vise
à renforcer l'efficacité des taux d'intérêt au sein
du dispositif de gestion monétaire de la Banque Centrale, en
influençant la liquidité des banques et leur capacité
à accorder des crédits. Il permet de différencier, par
Etat, les coefficients de réserves requises des banques et
établissements financiers.
L'Institut d'émission avait établie des
coefficients de réserves obligatoires différent applicables aux
banques de l'Union, fixés depuis le 16 juin 2005 à 15,0% au
Bénin, 9,0% au Mali, au Niger et au Sénégal, 7,0% au
Burkina, 5,0% en Côte d'Ivoire et 3,0% en Guinée-Bissau et au
Togo. Mais à partir du 16 mars 2012 le coefficient de réserves
obligatoires applicable aux banques de l'union à été
uniformisé à 5%. L'assiette des réserves est
demeurée constituée des dépôts à vue, des
crédits à court terme y compris les crédits de campagne et
les créances brutes sur l'extérieur.
3-2-2 Les créances sur les Etats
La créance sur les Etats est la contre parti des dettes
contracté par les Etats de l'Union au niveau ses banques. L'Etat est
constitué par l'ensemble des administrations publiques et produit des
bien et services non marchands, c'est-à-dire fournis gratuitement ou
à un prix inferieur à 50% du coût de production et il
effectue des opérations de redistribution. Pour financer ces
dépenses publiques l'Etat à recours aux
prélèvements obligatoires. Lorsque la part des dépenses
publiques dans le PIB, c'est qu'il y a un déficit public qui conduit
à recourir à l'emprunt c'est-à-dire l'endettement public.
La dette publique est constituée de l'encours total des titres d'emprunt
publics (titres d'emprunt d'état, bons de trésor, dette des
entreprises publique...). Lorsque la banque acquiert ces titres d'emprunt
publics elle devient créancier au près de l'Etat.
Les créances sur le Gouvernement comprennent notamment
les effets publics souscrits par les banques (bons du Trésor, titres
d'Etat, etc.), les prêts et avances consentis au Trésor, les
obligations cautionnées escomptées par les banques et les avoirs
des banques dans les Centres de Chèques Postaux.
Cependant elle a un intérêt économique en
ce qu'elles permettent aux Etats de prélever plus facilement des fonds
pour booster leur déficit et financer leurs investissements.
3-2-3 Les avoirs extérieurs nets
Ils représentent l'ensemble des créances sur les
unités non résidentes. Ils englobent les disponibilités
auprès des banques et correspondants extérieurs, les encaisses en
billets étrangers, les valeurs en recouvrement reçues des
correspondants bancaires, les valeurs à l'encaissement tirées sur
des non-résidents reçues de la clientèle, et divers autres
éléments de faible importance, tels que les créances sur
des institutions financières étrangères, des Gouvernements
et institutions non financières étrangers et les soldes
débiteurs des comptes de clearing.
3-2-4 Les crédits à l'économie
Cet agrégat recense l'ensemble des crédits
accordés par les banques au secteur non financier. Les crédits
à l'économie englobent également le montant des valeurs
reçues à l'encaissement dont la contrepartie est
immédiatement mise à la disposition des remettants, celui des
effets tirés sur l'extérieur escomptés par les banques et
non encore encaissés, les crédits sur ressources
affectées, les comptes chèques débiteurs et les
opérations de location-vente. Les crédits à
l'économie sont classés selon leur terme. En outre, une
distinction est faite entre les concours ordinaires et les financements de
campagne.
Conclusion
En définitive, chaque élément
présente un intérêt ou un désintérêt
économique certain selon sa part dans l'actif bancaire. Les
réserves obligatoires renforcent l'efficacité des taux
d'intérêts en influençant la liquidité des banques
et leur capacité à octroyer des crédits. Leur constitution
permet à la banque de se préserver des créances en
souffrance et de toujours garantir une disponibilité de liquidité
pour l'économie, ce qui est favorable à l'économie. Les
créances sur les Etats parce qu'elles permettent aux Etats de
prélever des fonds pour booster leur déficit et financer leurs
investissements se répercutent positivement sur la croissance
économique. En outre les avoirs extérieurs nets
représentent les créances sur le RDM et donc un manque à
gagné pour l'économie. Le crédit à
l'économie quand à lui financent l'économie et
représente un important levier de croissance pour l'économie.
Cela fera par suite l'objet d'une vérification empirique.
Partie 2 / Analyse Empirique
Chapitre1/ Analyse statistique
1 / aperçu sur le système bancaire
de l'UEMOA
Après les indépendances, pour faciliter
l'accès des nationaux aux crédits, les gouvernements de l'UEMOA
décident de créer des banques nationales, car les banques
commerciales étrangères financent le plus souvent des projets
étrangers. Par ailleurs, des banques de développement sont
créées afin de financer des secteurs et des activités
prioritaires. Mais cette politique a des effets pervers, qui va entraîner
la crise bancaire de la fin des années 80 et du début des
années 90, à la quelle les autorités vont répondre
par une restructuration du système bancaire. (Daumont, Le Gall, Le Roux,
2004 et Powo, 2000). Celle-ci se caractérise par les mesures suivantes :
la liquidation ou la privatisation des banques présentant des
problèmes de faillite plus ou moins importants, la création d'une
autorité de supervision et de régulation supranationale, et la
substitution progressive des méthodes administratives de
régulation monétaire par des mécanismes de marché
de nature plus flexibles. Toutefois, après la restructuration du
système bancaire, on observe une augmentation du financement des
amortissements et des frais généraux par la valeur ajoutée
créée par les banques ; le taux brut de dégradation du
portefeuille clients restant stable. Une analyse des produits des banques de la
zone, montre que le portefeuille des banques de la zone est dominé par
les dépôts avec 72,74%, suivis par les crédits 58% et les
titres de placement 7,7% sur la période 1990 à 2011. Toutefois,
une analyse plus approfondie des crédits montre que le niveau des
crédits à court terme représente deux à trois fois
celui des crédits à moyen et long terme. Ainsi les banques de la
zone se révèlent être des banques de dépôts
qui accompagnent les entreprises dans leurs crédits de
trésorerie, mais plus rarement en crédits d'investissement ou en
financement long.
Comme partout ailleurs dans le monde, le système
bancaire de la zone va connaître des changements technologiques
(informatisation, télématique, installation de distributeurs
automatiques) qui seront introduits dans un premier temps par les filiales des
banques étrangères. Toutefois, l'avènement du plan
comptable bancaire en 1996 va contraindre les banques à informatiser
l'ensemble de leur fonctionnement. Outre l'introduction de ces changements,
l'amélioration de la distribution des services financiers va être
favorisée par l'augmentation du nombre de guichets dans la zone. Au
dernier rapport 2011 de la commission bancaire de l'UMOA le système
bancaire compte au 31 décembre 2011, 121 établissements de
crédit soit 107 banques et 14 établissements financiers à
caractère bancaire. Le nombre de guichet et de DAB/GAB (Distributeur et
Guichet Automatique de Billets) s'établit respectivement à
1 853 unités et 1 669 unités. L'activité des
établissements de crédit de l'UEMOA, apprécié sur
la base du total des bilans, s'est établie à 15 361,3
milliards à la fin décembre 2011 soit une progression de 1890,4
milliards (+14%) contre une hausse de 1 999,8 milliards (+17,4%) en
2010.
De 1990 à 2011 une évolution remarquable s'est
effectuée au niveau de la structure même du bilan de ces banques,
cependant celle de l'actif fera l'objet de la suite de notre analyse.
2/ Analyse statistique de l'actif bancaire de
l'UEMOA
L'actif du bilan de la banque représente l'utilisation
que la banque fait de ses ressources. La figure ci-après retrace
l'évolution de l'actif des banques de l'UEMOA entre 1990 et 2011.
FIGURE1
La courbe précédente reflète une tendance
croissante du total de l'actif des banques de l'UEMOA entre 1990 et 2011 et
nous permet de distingué essentiellement deux phases de cette
évolution : de 1990 à 1993 : la période avant
dévaluation et de 1994 à 2011 ; la période
post-dévaluation.
La figure suivante nous permet de faire une analyse plus
approfondi des différents éléments de l'actif qui
expliquent cette évolution que nous observons:
FIGURE2
En effet, sur la figure ci-avant qui représente
l'évolution des différents éléments qui compose
l'actif du bilan des banques de l'UEMOA de 1990 à 2011 leurs ratios au
total de l'actif nous permettent faire le constat suivant :
Les réserves : Au cours
des années 1990 à 2011, compris entre 9% et 14% du total des
actifs bancaires de l'UEMOA les réserves constituées par les
banques n'ont pas beaucoup changé et évoluent positivement en
fonction des crédits en souffrance comme si les banques constituaient
plus de réserves pour se prémunir des pertes.
En effet avant la dévaluation le niveau des
réserves reste important (11% en moyen de l'actif) entre 1990 et 1993
pour ensuite observer une baisse à partir de 1994, période
post-dévaluation pour s'établir à 6% de l'actif et enfin
entamer une hausse continu pour atteindre en 2004 le même niveau qu'avant
la dévaluation. Cette évolution des réserves n'est pas la
chose la meilleure pour l'économie de l'UEMOA. En effet la brèche
se trouve au niveau des réserves exigés et les réserves
effectivement constituées par les banques. L'analyse de
l'évolution des réserves obligatoires requises et celles qui ont
été effectivement constituées, laisse apparaitre que ces
dernières elles ont été en moyenne largement
excédentaires dans l'UEMOA ce qui peut s'avéré être
contre-productif. En effet les excédents sont compris entre 36,17% et
83,45% des réserves effectivement constituées.(nos calculs
à partir des données BCEAO)
La liquidité bancaire se réfère à
la liquidité nécessaire pour honorer les demandes de retrait
à court terme des contreparties, ou pour couvrir leurs
opérations. Selon cette acception, un établissement bancaire est
dit liquide s'il dispose de disponibilités, ou de possibilités de
mobilisation rapide, permettant de couvrir ses exigibilités suivant leur
échéance durant une période donnée, souvent
inférieure à trois mois. Quand une banque en a en excès
cela est dit surliquidité bancaire. L'excès de liquidité
bancaire à connu son pic en 1993 (85,22% des réserves
constituées). Dans la théorie, l'excès de liquidité
des banques de l'UEMOA peut s'expliquer par trois facteurs : les contraintes
liées à la parité du franc CFA, l'entrée des
capitaux et le niveau élevé des taux d'intérêt.
Les créances sur les
Etats : Au début des années 90 à 93
les créances sur les états étaient peu importantes dans
l'actif des banques (4 à 8%). Mais après l'ajustement
monétaire qui a eu lieu dans l'UEMOA à travers la
dévaluation du franc CFA de 1994 cette part à plus que
doublé passant de 8% en 1993 à 17% en 1994, elle a atteint le pic
de 19% en 2011. Ce fort pourcentage des crédits alloués aux Etats
dans la comptabilité des banques est du à la nouvelle
réglementation des autorités monétaires de la zone UEMOA
obligeant les Etat à recourir aux marchés financiers par
l'émission des bons de trésor pour financer leurs
investissements. Cela est venu aggraver le sous-financement du secteur
production. Elle a provoqué la fuite vers la qualité des
ressources financières qui devaient être mises à la
disposition des acteurs économiques.
Les avoirs extérieurs
nets : ils sont passé de 3% du total des actifs
en 1990 à 4% en 2011 en passant du simple au double en 1994 à
cause de l'ajustement monétaire, ont cru jusqu'à atteindre le pic
de 10% en 2000 et ont ensuite décrue progressivement. On constate par
ailleurs qu'une hausse des avoirs extérieurs correspond à une
baisse du crédit à l'économie. Et ce parce qu'ils
constituent une fuite de capitaux vers le reste du monde au détriment
des économies de l'UEMOA d'où un manque à gagné.
Le crédit à
l'économie : le crédit à
l'économie décroit de 55% en 1990 à 45% de l'actif en 1993
pour ensuite croitre et atteindre son pic de 55% en 2005 pour après
relativement se stabilisé au moment ou il y'a une grève des
crédits en souffrance après la dévaluation qui passe de 9%
en 1990 à 3% en 2005 son niveau le plus faible.
Malgré l'abondance de liquidité et
l'assainissement du système bancaire, suite à sa restructuration
au début des années quatre-vingt dix, la contribution du secteur
bancaire au financement des économies de l'Union reste faible. Cette
contribution, mesurée par le rapport entre les crédits à
l'économie et le PIB, est passée de 14 % en 2000 à 18 % en
2009, contre un ratio de 34 % au Nigeria, 77 % au Maroc et 145 % en Afrique du
Sud. En termes relatifs, la tendance dans l'Union traduit une accentuation des
difficultés d'accès aux concours bancaires dans les États
membres.
En outre, les concours à moyen et long termes,
essentiels pour assurer les fondements d'une croissance économique
durable, représentent une faible proportion des financements
disponibles. En effet, leur part dans le total des crédits à
l'économie est ressortie à 41 % en 2009 contre 49 % en 1993. Elle
est cependant en progression depuis 2004, après avoir enregistré
une tendance baissière à partir de 1994.
L'analyse de la répartition sectorielle des
crédits à l'économie montre que le financement bancaire
bénéficie à près de 70 % au secteur tertiaire,
contre moins de 8 % pour le secteur primaire qui emploierait près de 70
% de la population active dans l'Union. Ainsi, les petites et moyennes
entreprises (PME) et les petites et moyennes industries (PMI) des secteurs
primaire et secondaire, potentiellement créateurs d'emplois, sont
insuffisamment financées. (BCEAO 2010)
Par ailleurs, le coût du crédit reste
élevé. En effet, la marge d'intérêt des banques sur
les opérations avec la clientèle, mesurée par la
différence entre les rendements des prêts et les coûts
moyens des ressources provenant de la clientèle, est de près de 9
points de pourcentage dans l'UEMOA en 2008, contre une moyenne africaine de 8
points et de 5 points 1 à l'échelle mondiale. (BCEAO 2010)
Conclusion
En définitive plusieurs constats ressortent de notre
analyse statistique.
Les réserves lorsqu'elles dépassent un certain
seuil constituent un manque à gagné pour l'économie de
même que les avoirs extérieurs. Avant la dévaluation le
haut niveau des réserves était justifié par le niveau
élevé des crédits en souffrance. Cependant après la
dévaluation ils restent très élevés par rapport au
niveau requis ce qui met le système bancaire en situation de
surliquidité, préjudiciable à la croissance.
Les créances à l'Etat sont devenu important dans
l'actif des banques à partir de la dévaluation et exerce
théoriquement un effet positif sur la croissance.
En outre le crédit à l'économie reste
relativement faible vu les besoin de l'économie malgré la
situation de surliquidité des banques et est cependant un atout pour la
croissance. Par ailleurs la diminution des créances en souffrance d'une
amélioration de l'environnement économique mais aussi d'un
perfectionnement du traitement de l'information par les banques.
Tout cela fera par l'objet d'une vérification
économétrique.
Chapitre 2/ Analyse économétrique
1/ littérature empirique sur l'UEMOA
Plusieurs études menés dans le cadre de l'UEMOA
ont abouti à des conclusions diverses.
Les causes du sous financement bancaire dans la zone UEMOA
découle du faible niveau de développement économique (les
effets de seuils), du poids de la finance informelle, de la faible
bancarisation de la zone et de l'incohérence de la politique
monétaire et mieux le faible impact des variables financières sur
l'économie réelle des huit pays de l'UEMOA. Et par ailleurs le
faible niveau du financement bancaire est d'autant plus paradoxal que les
banques se trouvent en situation quasi-permanente de surliquidité.
(Aboubakar Sidiki CISSE 2008)
En outre en mesurant l'efficacité des banques de
l'UEMOA et de la France en isolant les facteurs environnementaux
spécifiques à chaque région il s'avère que dans ce
cas, malgré la différence de développement des deux
systèmes financiers, ils présentent des scores
d'efficacité assez proches. En zone UEMOA, les banques n'arrivent pas
à couvrir de manière satisfaisante le niveau
d'intermédiation de la zone en effet celui-ci est de 15% en moyenne de
1996 à 2004, après la période de restructuration. Par
ailleurs la zone UEMOA pourrait améliorer l'intermédiation
opérée par son système bancaire, si des réformes
profondes étaient mises en oeuvre en s'inspirant du cas français,
mais en les adaptant au cas spécifique de la zone. (Sandrine Kablan
2009).
Soumaré (2009) a analysé l'impact du
crédit bancaire sur l'économie Malienne et a abouti à la
conclusion que le crédit bancaire agit négativement sur la
croissance.
En étudiant les performances économiques des
crédits de l'UEMOA il ressort que le système bancaire de l'UEMOA
offre à 70% des crédits de court terme alors que les
crédits de long terme ont un meilleur impact sur la croissance. ( Kpodar
et Gbenyo 2010).
2 PRESENTATION DU MODELE
Un modèle dans le cadre de l'économétrie
appliquée peut être considéré comme une
représentation formalisée d'un phénomène sous forme
d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques. Il
permet de valider les hypothèses de la théorie économique
à partir de l'observation empirique des résultats suivant un
processus bien défini. La modélisation apparait alors, comme une
étape incontournable de l'étude.
Spécification du modèle
Le modèle de base, emprunté à Hay (2000),
a été ré-spécifié et adapté au
contexte du Mali par Soumaré (2009). Vu la ressemblance des
économies, le modèle ré-spécifié sera
usitée. Le modèle de base se présente comme suit :
PIBt= ç+
á1CIt+ á2INFt+
á3INVt + á4OUVt +
á5POPt + á6DEPt +
á7MASt + á8LIQt +
å1r (1)
Où le PIB est le produit intérieur brut par
habitant, CI est le crédit intérieur sur le PIB, INF le taux
d'inflation, INV est le rapport investissement sur PIB, OUV est le degré
d'ouverture, POP est la somme du taux de croissance de la population du
progrès technique et du taux de dépréciation du capital,
DEP correspond au total des dépôts à vue et à terme
détenus par les banques sur le PIB, MAS est l'ensemble des actifs
assimilables à des moyens de paiement sur le PIB , LIQ est le rapport du
crédit intérieur sur les dépôts. En fonction de la
disponibilité des données, le modèle de HAY a
été ainsi ré-spécifié.
Modèle ré-spécifié :
PIBt= = ç +
á1REt + á2 CEt +
á3 CETt + á4 CSt +
á5AEt + å1r
(2)
Où PIB est le produit interieur brut réel, RE le
montant des reserves constituées par les banques, CE le montant du
concours bancaire à l'économie ; CET les créances sur
les Etats, CS les créances en souffrance, AE les avoirs exterieurs
nets.
ç : représente la constante
ái (i=1,...,5) : représentent
les coefficients des variables exogènes
å1r : représentent les
perturbations aléatoires
3-ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
Pour se prémunir d'estimations biaisées, une
analyse statistique des données s'impose.
3-1- Calcul de la matrice des variances et covariances
L'analyse porte ici sur le niveau de corrélation entre
les variables du modèle
Tableau2 : matrice de variance covariance
|
PIB
|
CE
|
AE
|
RE
|
CET
|
CS
|
PIB
|
1,0000
|
|
|
|
|
|
CE
|
0.9412
|
1,0000
|
|
|
|
|
AE
|
0.9471
|
0.8230
|
1,0000
|
|
|
|
RE
|
0.8602
|
0.9636
|
0.6880
|
1,0000
|
|
|
CET
|
0.8879
|
0.9323
|
0.8253
|
0.8859
|
1,0000
|
|
CS
|
0.5523
|
0.7875
|
0.3650
|
0.8283
|
0.6696
|
1,0000
|
|
|
|
|
|
Le tableau ci-dessus révèle l'existence de
multi-colinéarité car les séries explicatives sont
liées entre elles.
3-2/Stationnarité des variables
De nos jours, les tests de stationnarité les plus
usités sont : le test Augmenté de Dickey-Fuller (ADF), le test de
Phillips-Perron (PP) etc. Le test retenu dans cette étude est celui de
Dickey-Fuller Augmented(ADF).
Les hypothèses du test sont les suivantes :
H0 : la variable est non stationnaire
H1 : la variable est stationnaire
Il ressort du test que toutes les variables sont
stationnaires. Les résultats sont consignés dans le tableau
ci-après.
Tableau n°3 : Résultats du test de
stationnarité
Variables
|
Test ADF à niveau
|
|
Test ADF en différence
|
1ère
|
Test ADF en différence 2nd
|
|
|
Valeur calculée
|
valeur critique
|
Valeur calculée
|
valeur critique
|
Valeur calculée
|
valeur critique
|
lnPIB
|
0.736895
|
-3.020686
|
-3.018404
|
-3.020686
|
-5.497432***
|
-3.029970
|
|
|
|
|
|
|
|
lnCE
|
3.260920
|
-3.029970
|
0.200905
|
-3.040391
|
-4.831907***
|
-3.040391
|
lnRE
|
2.838772
|
-3.012363
|
-1.963787
|
-3.020686
|
-5.066746***
|
-3.029970
|
lnCET
|
3.499720
|
-3.012363
|
-2.034433
|
-3.020686
|
-4.760569***
|
-3.040391
|
lnAE
|
-1.109317
|
-3.012363*
|
|
|
|
|
lnCS
|
0.264455
|
-3.012363
|
-3.819143
|
-3.020686
|
-8.693584***
|
-3.029970
|
* : stationnaire à niveau
** : stationnaire en différence 1ère
*** : stationnaire en différence 2nd
Source : Calcul de l'auteur sur EVIEWS 5 à
partir des données collectées à la BCEAO
Les valeurs calculées (Statistique t de Dickey Fuller)
comparées aux valeurs critiques permettent de se prononcer sur
l'hypothèse nulle de non-stationnarité des séries. Ici,
les valeurs calculées sont inférieures aux valeurs critiques.
Alors, l'hypothèse nulle de non stationnarité des séries
est rejetée. En conclusion, toutes nos séries sont
stationnaires.
Les conclusions des deux précédents tests
amènent à étudier le modèle avec des valeurs
logarithmiques. Ainsi, la forme définitive du modèle sera :
LnPIBt = ç +
á1LnREt + á2 LnCEt +
á3 LnCETt + á4 LnCSt +
á5LnAEt + å1r
(3)
Tableau4 :résultat de l'estimation du
modèle
Dependent Variable: PIB
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
|
Date: 01/28/03 Time: 05:27
|
|
|
|
Sample: 1990 2011
|
|
|
|
|
Included observations: 22
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
CE
|
0.004822
|
0.000893
|
5.398934
|
0.0001
|
CET
|
-0.002602
|
0.000660
|
-3.941540
|
0.0012
|
RE
|
0.002157
|
0.001999
|
1.078680
|
0.2967
|
AE
|
0.016664
|
0.003517
|
4.738124
|
0.0002
|
CS
|
-0.023340
|
0.004396
|
-5.309866
|
0.0001
|
C
|
4168.112
|
904.5775
|
4.607799
|
0.0003
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.994437
|
Mean dependent var
|
20081.87
|
Adjusted R-squared
|
0.992699
|
S.D. dependent var
|
8929.333
|
S.E. of regression
|
762.9914
|
Akaike info criterion
|
16.33937
|
Sum squared resid
|
9314495.
|
Schwarz criterion
|
16.63693
|
Log likelihood
|
-173.7331
|
F-statistic
|
|
572.0385
|
Durbin-Watson stat
|
1.815592
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Source : Calcul de l'auteur sur EVIEWS 5 à
partir des données collectées à la BCEAO
Notre équation devient alors :
LnPIBt =
4168.112+0.002157LnREt+ 0.004822LnCEt
-0.002602LnCETt -0.023340LnCSt +
0.016664LnAEt (4)
Les résultats de l'estimation, du modèle par les
moindres carrés ordinaires, sont satisfaisants de façon globale
avec une bonne adéquation. Le concours bancaire au secteur privé,
mesuré par le crédit à l'économie affecte
positivement mais non significativement la croissance économique de
l'UEMOA avec un coefficient de 0.004822. Ce résultat, est contraire
à la conclusion de l'étude menée par Hay (2000) sur un
échantillon de 12 pays dont 617 sont développés et 618
sont en développement et celle de Soumaré (2009) sur le Mali. Par
ailleurs, les créances sur les Etats ont un effet négatif et non
significatif sur la croissance économique. Les avoirs extérieurs
bruts et les réserves bancaire agissent positivement mais non
significativement sur la croissance économique en des pays de l'UEMOA
avec des coefficients respectifs de 0.016664 et 0.002157. Les créances
en souffrance avec un coefficient de -0.023340 impact négativement mais
non significativement la croissance économique.
Avant de se prononcer sur des recommandations de politique
économique, la prudence oblige de mesurer les implications
économiques des résultats. Le rôle moteur du financement
bancaire dans la croissance économique a été mis en
exergue par beaucoup d'auteurs cités plus haut. Hay (2000) et
Soumaré (2009) dans leurs travaux respectifs, ont remis en cause la
relation positive entre le secteur bancaire et secteur réel. Les
résultats de notre étude économétrique
s'écartent de leur conclusion et confirment l'hypothèse
postulée. Le diagnostic de la distribution actuelle du crédit
à l'économie interpelle et milite en faveur d'une allocation
optimale de celui-ci, gage de la croissance économique.
4/CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L'esprit qui a prévalu le long de ces travaux
était d'appréhender l'effet de l'évolution de la structure
de l'actif bancaire à la croissance économique de l'UEMOA. La
finalité de l'étude était de préciser la nature du
lien entre les éléments de l'actif bancaire et la croissance
économique. Nous avons fait un état des lieux sur
l'évolution de ces différents éléments pour
déboucher sur la vérification des hypothèses
postulées par une étude économétrique sur EVIEWS5
à partir de données de la BCEAO.
Des études économétriques, les
enseignements suivants ont été tirés :
· le crédit bancaire à l'économie
agit positivement mais non significativement sur la croissance
économique ;
· les créances sur les Etats agissent
négativement mais non significativement sur la croissance
économique ;
· les réserves bancaires affectent positivement
mais faiblement la croissance économique ;
· les avoirs extérieurs agissent positivement mais
non significativement sur la croissance économique ;
· les créances en souffrance ont un effet
négatif mais non significatif sur la croissance économique.
En définitive De notre étude nous retenons que
conformément à nos hypothèses l'actif bancaire de l'UEMOA
à connu une évolution surtout après la dévaluation.
Chaque élément de l'actif impact de manière
différente la croissance. Par ailleurs le crédit à
l'économie, les avoirs extérieurs brut et les réserves
agissent positivement sur la croissance. Cependant à long terme les
avoirs extérieurs et les réserves constituent plus un manque
à gagné pour l'économie. Le crédit à
l'économie est alors le seul élément de l'actif qui
transmet le mieux l'effet positif des banques sur la croissance de l'UEMOA. Par
ailleurs l'impact du crédit à l'économie sur la croissance
économique de l'UEMOA est faible parce qu'il est orienté à
70% vers les crédits de court terme conformément à
l'étude de Kpodar&Gbenyo. En vue de donner au financement bancaire
un rôle moteur dans le processus de croissance économique gage
d'un lendemain meilleurau pays de l'UEMOA, nous recommandons la mise en oeuvre
des mesures de politique économique suivantes :
Ø nous proposons une réorientation et une
meilleure allocation de celui-ci aux secteurs productifs comme l'industrie et
l'agriculture en vue de rendre compétitive la production locale. Pour
cela, les décideurs doivent :
§ adapter le financement aux besoins de l'économie
à travers le financement des petites et moyennes entreprises (PME) et
les petites et moyennes industries (PMI) vecteurs de croissance
économique ;
§ favoriser l'octroi des crédits de moyen et long
termes essentiels pour assurer les fondements d'une croissance
économique durable ;
§ réviser les taux d'intérêts
débiteurs qui atteignent environ 14% dans l'UEMOA ;
§ créer des structures de refinancement des
crédits hypothécaires qui obligent les banques à
détenir ces actifs dans leur portefeuille sur une longue période,
limitant ainsi leur marge de crédit ;
§ promouvoir les banques spécialisées
(banques agricoles, banques de financement des PME/PMI) à l'instar de la
banque de financement de l'Agriculture.
.
BIBLIOGRAPHIE :
ü . DEMBELE Esaïe, 2009: Dossier de
politique économique : contribution du financement bancaire
à la croissance économique en Côte d'Ivoire
ü SOUMARE. S, 2009 « Contribution du financement
bancaire à la croissance économique en Afrique Subsaharienne :
l'expérience Malienne » Programme de Formation en Gestion de
la Politique Economique (ABIDJAN)
ü RAPPORTS ANNUEL BCEAO et Commission bancaire
l'UMOA (1990 à 2010)
ü Laurence Scialom, 2007 : Economie
bancaire.; Edition La Decouverte ; Paris 2004, (page 8)
ü Dominique Guellec, Pierre Ralle 1995, 2003 :
Les nouvelles théories de la croissance ; Edition La
Decouverte ,Paris, , page 98-99
ü Frédéric Lobez , Laurent
Vilanova :Microéconomie Bancaire (page 312)
ü BCEAO : source des données
ü Krugman, 2008: Macroéconomie Internationale
ü Kako NUBUKPO, 2012: ARTICLE :
« Le Policy Mix de la Zone UEMOA : Leçons d'hier,
réflexions pour demain »De Commission de l'UEMOA
Annexes
Test de stationnarité ADF (Dickey
Fuller)
PIB
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
|
-5.497432
|
Test critical values:
|
1% level
|
-3.831511
|
|
5% level
|
-3.029970
|
|
10% level
|
-2.655194
|
Stationnaire en différence 2nd
CE
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
|
-4.831907
|
Test critical values:
|
1% level
|
-3.857386
|
|
5% level
|
-3.040391
|
|
10% level
|
-2.660551
|
Stationnaire en différence 2nd
CET
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
|
-4.760569
|
Test critical values:
|
1% level
|
-3.857386
|
|
5% level
|
-3.040391
|
|
10% level
|
-2.660551
|
Stationnaire en différence 2nd
RE
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
|
-5.066746
|
Test critical values:
|
1% level
|
-3.831511
|
|
5% level
|
-3.029970
|
|
10% level
|
-2.655194
|
Stationnaire en différence 2nd
AE
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
|
-1.109317
|
Test critical values:
|
1% level
|
-3.788030
|
|
5% level
|
-3.012363
|
|
10% level
|
-2.646119
|
Stationnaire en différence 1ere
CS
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
|
-8.693584
|
Test critical values:
|
1% level
|
-3.831511
|
|
5% level
|
-3.029970
|
|
10% level
|
-2.655194
|
Stationnaire en différence 2nd
Base de donnée (source:
BCEAO)
LIBELLE
|
PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB)
|
CREANCES SUR LES ETATS
|
RESERVES
|
AVOIRS EXTERIEURS BRUTS
|
CREDITS A L'ECONOMIE
|
- Credits en souffrance
|
1990
|
7481,53
|
149491,1
|
317206,1
|
112769,7
|
1995006,1
|
323571,1
|
1991
|
7864,39
|
158893,4
|
385367,5
|
115671,7
|
1933412,3
|
333672,3
|
1992
|
7892,26
|
291801,7
|
386942,9
|
139655,7
|
1800766,5
|
298530,4
|
1993
|
7993,91
|
282673,3
|
344345,9
|
115377,9
|
1726395,6
|
317249,8
|
1994
|
11111,9
|
623106,1
|
200487,7
|
305335,8
|
1565724,6
|
198407,5
|
1995
|
13301,82
|
724288,5
|
177104,1
|
398632,4
|
1821447,5
|
185753,1
|
1996
|
14795,27
|
827189
|
178227,6
|
391051,2
|
1998155,1
|
160551,3
|
1997
|
16204,54
|
807080
|
187814
|
388701
|
2204458
|
164009
|
1998
|
17524,95
|
823616,4
|
175041,6
|
405987,2
|
2376869,8
|
192617
|
1999
|
18168,32
|
805493,4
|
200951,6
|
527953,2
|
2406374,9
|
154900
|
2000
|
18798,45
|
696665,1
|
276378,1
|
480840,9
|
2664877,6
|
176595,9
|
2001
|
20500,94
|
704608
|
391629,9
|
488047,4
|
2834759,9
|
186110,7
|
2002
|
21549,5
|
722037
|
539288
|
508233,1
|
3013764,7
|
211241,8
|
2003
|
22675,59
|
775925
|
700219,7
|
430639
|
3222702
|
171236
|
2004
|
23280,3
|
851419
|
827658,7
|
444448
|
3503191
|
207374
|
2005
|
24870,67
|
882613
|
633183
|
495769
|
3889815,5
|
271040
|
2006
|
25673,17
|
1056441
|
648182,9
|
600010
|
4276648
|
351822
|
2007
|
27319,94
|
1407812,3
|
893307,6
|
607746,5
|
4886840,1
|
352496
|
2008
|
30432
|
1498581,5
|
1047965,7
|
615043
|
5693376,8
|
407580
|
2009
|
32611,57
|
1802136,1
|
1305936
|
695002
|
6091339,9
|
469160
|
2010
|
34994,591
|
2631842
|
1476309,6
|
720387
|
6737323,9
|
459833
|
2011
|
36755,63
|
3118404
|
1768273,4
|
710441
|
7804069
|
504795
|
|