3. Evolution des teneurs en ammonium sur le bassin
versant de la Seille
Les teneurs en ammonium relevées dans les stations du
bassin versant présentent une cyclicité marquée. Des pics
pouvant atteindre entre deux et dix fois la valeur moyenne de chaque station
sont observés entre décembre et janvier, mais également de
manière plus spectaculaire en juillet. La variabilité
saisonnière des conditions de température et d'humidité
expliquent la plupart des pics observés. Il convient donc de les
différentier de l'évolution des teneurs en ammonium dues aux
pratiques agricoles.
L'augmentation du lessivage par les pluies d'automne et
d'hiver sur des sols peu couverts ou présentant des reliquats d'azote
non valorisés par les cultures favorise le transfert de l'azote vers le
cours d'eau. Le phénomène est toutefois beaucoup moins important
pour l'ammonium, moins soluble que le nitrate. En période estivale,
l'augmentation de la température et à la diminution de
l'humidité des sols favorisent le processus d'ammonification dont le
produit est l'ammonium, et défavorisent le processus de nitrification
qui en consomme.
1. Evolution des teneurs en ammonium sur la Seille
Graphique
Master 2 Politiques Territoriales de Développement
Durable 51
Troisième partie :
Evolution de la qualité de l'eau sur le bassin versant
La Seille : Gestion de la ressource en eau et pollution agricole
Figure N°23 : Evolution des teneurs en ammonium
dans le bassin versant de la Seille
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Master 2 Politiques Territoriales de Développement
Durable 53
Troisième partie :
Evolution de la qualité de l'eau sur le bassin versant
La Seille : Gestion de la ressource en eau et pollution agricole
Interprétation
Les teneurs en ammonium relevées dans la Seille sont
relativement élevées et présentent des fluctuations
importantes. La valeur minimale constatée est de 0,11 mg/L à Metz
en 2002 et la valeur maximale de 1,85 mg/L à Mulcey en 2004. Trois pics
se démarquent et concernent la station Mulcey en amont du bassin versant
: 1,38 mg/L en 1993, 1,41 mg/L en 1996 et 1,85 mg/L en 2004.
Sur l'ensemble des stations, quatre phases se distinguent :
y' De 1992 à 1997 : des fluctuations d'amplitude
importante précèdent la mise en place de mesures
agri-environnementales d'envergure. Les teneurs en ammonium ne semblent pas
maitrisées sur les différentes stations, bien que les
premières parcelles ACNAT soient en place.
y' De 1998 à 2002 : les fluctuations se stabilisent
significativement et les teneurs sont à la baisse sur l'ensemble des
stations. Cette phase peut être imputable aux premiers effets positifs
des mesures ACNAT et MAE, ainsi qu'au développement des CTE de 1999
à 2001.
y' De 2003 à 2004 : toutes les stations connaissent une
recrudescence spectaculaire des teneurs en ammonium. Il est probable qu'elle
soit liée à une synergie de facteurs climatiques et anthropiques.
En effet, l'été 2003 est marqué par la canicule et des
extrêmes de température et de sécheresse favorables
à la persistance de l'ammonium dans le milieu. De même, les hivers
2003 et 2004 ont montré une pluviométrie importance favorable au
lessivage des reliquats d'azote vers le cours d'eau. Enfin, cette
période succède à l'arrêt de la contractualisation
des CTE au profit de la mise en oeuvre des CAD dont le succès n'a pas
été à la hauteur des espérances des gestionnaires.
Il est donc possible que le pic d'ammonium mesuré puisse correspondre
à une période de transition « moins encadrée »
en termes d'élevage et d'épandage.
y' Depuis 2005 : les teneurs en ammonium semblent se
stabiliser à la baisse avec une amplitude réduite et laissent
penser à une meilleure gestion de la pollution par l'ammonium. Cette
amélioration pourrait être le fruit du programme Agri-Mieux Aquae
Seille initié en 2005 et des MAEt développées
progressivement depuis 2007. Un pic à 0,6 mg/L à Metz en 2008 est
à noter, tout en rappelant que la station n'est pas réellement
concernée par les mesures agri-environnementales. Une valeur 2011
à la hausse à Mulcey se démarque également. Il
conviendrait de suivre l'évolution de la station en 2012 et 2013.
De manière générale, la pollution par
l'ammonium sur le bassin versant de la Seille montre une amélioration
peu marquée, comme en témoignent les droites de tendance des
stations Mulcey, Salonnes, Chambrey et Nomeny. La baisse des valeurs maximales
et des fluctuations est relativement significative tandis que la baisse des
teneurs annuelles moyennes est plus limitée. Seule la station Metz ne
suit pas cette tendance, probablement à cause de sa particularité
de station urbaine aval soumise aux rejets urbains et industriels. Il
semblerait toutefois que les dispositifs agri-environnementaux mis en oeuvre
sur le bassin versant de la
Master 2 Politiques Territoriales de Développement
Durable 54
Troisième partie :
Evolution de la qualité de l'eau sur le bassin versant
La Seille : Gestion de la ressource en eau et pollution agricole
Seille aient un impact général relativement
significatif sur la pression exercée par les effluents organiques issus
de l'élevage et donc sur la pollution exercée par cette forme
non-stable de l'azote qu'est l'ammonium.
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