I- 9 La genèse15 de l'activité et de
l'atelier de réparation des engins à deux et à trois
roues.
Dans cette partie, nous allons montrer comment
l'activité de réparation des engins à deux et à
trois roues a évolué et indiquer l'outillage qu'il faut pour
ouvrir un garage.
I- 9-1 La genèse de l'activité de
réparation des engins à deux et à trois roues.
Le métier de la mécanique est classé dans
la corporation des métiers des services de la réparation et de la
maintenance. Il est réglementé par le ZATU N°AN
VII0048/FP/PRES du 25 juillet 199016.
Selon l'étude menée par Guira A.
(1993)17, le métier de réparateur des engins à
deux roues est relativement récent. Il découle de la
modernisation du style de vie, suite à l'introduction d'un nouveau mode
de transport que sont les deux et les trois roues. L'histoire du métier
est donc étroitement liée à celle de ces moyens de
transport. Ceux-ci ont été
15 Le Petit Larousse 2010 - genèse n.f.
Processus de développement de quelque chose ; ensemble des faits qui ont
concouru à la formation, à la création de quelque
chose.
16 R. Ulysse Emmanuel OUEDRAOGO 2008 : Le montage des
deux roues motorisées à Ouagadougou: Concurrence et perspectives
page 55.
17 GUIRA Abdramane, 1993 : Une filière
d'activité informelle en milieu urbain : les réparateurs de
cycles de Ouagadougou. p 44-45.
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introduits au Burkina Faso avec l'arrivée du
colonisateur et notamment après la seconde guerre mondiale.
A l'époque et jusqu'à la veille des
indépendances, le nombre d'engins à deux roues (bicyclettes,
cyclomoteurs) était très réduit. Il fallait les importer
et seuls quelques privilégiés pouvaient se les procurer
(prêtres, coopérants, haut-fonctionnaires, riches
commerçants). Par la suite, les ventes de cycles furent assurées
par des entreprises commerciales de la place telles que PEYRISSAC, CFAO
(Compagnie Française de l'Afrique Occidentale) qui
créèrent en même temps des ateliers de réparation et
d'entretien.
Aujourd'hui, il y a plusieurs entreprises de la place qui
importent les motos et qui ont également créé des ateliers
de réparation et d'entretien. On peut citer entre autres la
Société Industrielle du Faso (SIFA), la Société
Industrielle de Montage de Motocyclettes -MEGAMONDE (MEGAMONDE SA), le groupe
West African Trading And Manufacturing (WATAM) et le groupe Diffusion
Industrielle, Automobile et Commerciale du Faso DIACFA-industrie. Ces
sociétés sont spécialisées dans le montage et la
commercialisation des petites cylindrées (50 à 125
Cm3) et des grosses cylindrées (plus de 125 cm3).
Elles approvisionnent tant le marché local que national de leurs
produits.
Dans la réparation et l'entretien des engins à
deux roues, le premier burkinabè à s'installer à son
compte fut un certain Bayouré OUEDRAOGO au début des
années 1950. Ce dernier avait fait son apprentissage en Côte
d'Ivoire. Son atelier qui s'occupait principalement de la réparation des
bicyclettes, se situait à Kiendpalogo (actuel secteur 1). Le
deuxième mécanicien à ouvrir un petit atelier de
réparation et d'entretien des engins à deux roues s'appelait
Joachim OUEDRAOGO, après avoir évolué aussi en Côte
d'Ivoire. Il sera imité par un autre du nom de Kassoum,
précisément en 1957.
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Après ces pionniers de la réparation de cycles
à Ouagadougou, il y eut une seconde génération de
mécaniciens (anciens apprentis des précédents), qui
s'installeront à leur compte, cela au début des années
1960. On peut citer TAPSOBA Oumar (dit petit Oumar), Congo, Daniel,
Ablassé, dont certains sont toujours en activité.
Avec l'expansion de la ville et surtout après la
création de l'Industrie Voltaïque du Cycle (IVOLCY) en 1963,
aujourd'hui société Industrielle du Faso (SIFA), le nombre des
engins à deux roues va connaître une forte augmentation,
d'où le besoin de plus en plus croissant en personnel pour l'entretien
et la réparation.
Avec à peine une dizaine d'unités au
début des années 1960, on estimait à 286 en 1970, puis
à 366 en 1977 le nombre de petites unités de réparation de
cycles dans la ville de Ouagadougou. Si nous considérons
l'évolution des unités de réparation des engins à
deux roues entre 1970 et 1977, en l'espace de sept ans il y a eu une augmente
de 1,28 %. Donc en 2012, il y avait près de 2 000 unités de
réparations des engins à deux et à trois roues.
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