IV. 2 La formation et l'insertion professionnelle des
jeunes
IV. 2. 1 La formation professionnelle et
l'apprentissage
La formation privilégiée est celle
effectuée sur le tas. Elle concerne 82 % des chefs de garage que nous
avons enquêtés (cf. figure 5). En plus de ces résultats,
nous avons dénombré près de 412 apprentis qui suivent
également ce type de formation. Plusieurs éléments
expliquent la préférence de la formation sur le tas. En effet,
l'accès aux garages de mécaniciens des motos est facile et ne
demande pas de frais de formation. Lors de nos enquêtes, les intervenants
ont fait savoir que les apprentis ne paient pas de frais de formation. Le
nombre de centres de formation professionnelle aux métiers est
insuffisant et dans chaque centre il y a des frais de scolarité qui sont
exigés chaque année. Comme c'est le manque de moyens financiers
des parents pour assurer la scolarité de leurs enfants qui les
amène à guider ces derniers vers la formation sur le tas (cf.
figure 5), il est donc difficile pour eux, voire impossible d'inscrire ces
enfants dans les centres de formation professionnelle.
La formation professionnelle sur le tas est fort
limitée, en termes de transmission des compétences
nécessaires aux apprentis. Dans ce mode de formation, l'apprenti est
contraint d'effectuer ou de réparer les mêmes types de moto que
son patron, autrement dit exécuter les mêmes tâches que
celui-ci (cf. tableau 14 et 15). L'insuffisance de qualification
professionnelle de certains patrons constitue un blocage pour diversifier les
types de réparations et les tâches. C'est ce qui explique les
plaintes enregistrées par les apprentis (14 %).
Les résultats du tableau 11 montrent que les apprentis
mécaniciens sont effectivement formés au sein de ces garages.
Chaque chef de garage a formé en moyenne cinq apprentis durant une
période allant de deux à
63
cinq ans et plus. Cela est essentiellement dû à
l'affluence des clients dans les garages et à l'ancienneté de
ceux-ci.
Bien que le code du travail spécifie les droits et les
obligations des apprentis (article 13 et 14 du DECRET N° 2008-331/PRES
promulguant la loi n° 028-2008/AN du 13 mai 2008 portant Code du travail
au Burkina Faso), en général ses dispositions ne sont pas
appliquées. Seuls les chefs de garage décident des
modalités de d'apprentissage et précisent le moment où
l'apprenti devient ouvrier qualifié ou non. Un contrat verbal lie
mutuellement le patron et l'apprenti, parfois assisté par un membre de
sa famille.
On remarque que la réparation et l'entretien des engins
à deux et à trois roues emploient les jeunes. Mais, nous
constatons également que 49,38 % d'entre eux abandonnent (cf. tableau
12). Les raisons qui expliquent cette situation sont de plusieurs ordres,
à savoir : l'insuffisance ou le manque de soutien financier de leurs
familles, le manque de volonté des apprentis à patienter pour
poursuivre la formation, l'insuffisance de l'assistance financière des
chefs de garage.

8%
82%
10%
Centres de formation
professionnelle
Sur le tas
Centres de montage
Source : enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
septembre/octobre 2012
Figure 5 : les lieux de formation des
mécaniciens
64
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