I-9-4 L'existence de la matière de
réparation
L'extension de la ville de Ouagadougou (54 400 ha et environ
30 km du centre-ville à la périphérie) rend de moins en
moins fréquente la marche à pied. Les citadins ont recours soit
à des moyens de transport individuels (engins à deux ou trois
roues, voitures, vélo, etc), soit à des moyens collectifs (bus,
taxis) pour effectuer leurs déplacements.
De tous ces moyens de transport, les citadins ont porté
le choix sur les engins à deux roues (62,8 % de la population de la
région du centre possédaient des engins à deux roues en
2005, contre 30 % au plan national)18.
18 INSD 2009 : annuaire statistique édition
2008, page 52.
19 Le décret n° 2003-418 PRES/PM/MATD
du 12 août 2003 rendant obligatoire le port du casque. Le décret
existe mais n'est pas appliqué.
29
Cependant, plusieurs raisons expliquent le choix porté
à ce mode de transport, à savoir des raisons d'ordre pratique et
des raisons d'ordre économique.
I-9-4-1 Les raisons d'ordre pratique
Compte tenu de l'extension rapide de la ville et du mauvais
état des voies (six mètres, ruelles de quartiers
spontanés), les populations ont porté leur choix sur ce type
d'engin, car, ils peuvent circuler sur ces voies sans aménagement.
Cette déficience du réseau de voirie de la ville
joue en faveur de l'usage des engins à deux roues. La moto est devenue
dans la vie des ? Ouagalais ? comme un phénomène de mode ; toute
personne quel que soit son salaire, économise ou prend un prêt
pour s'en acheter une.
À toutes ces raisons, il faut ajouter l'absence de
relief accidenté dans la ville, la facilité de manoeuvre, la
tolérance vis-à-vis du port de casque19, la non
obligation de détenir un permis de conduire (pour les engins à
deux roues), ni d'âge minimum pour la conduite des engins à deux
roues.
I-9-4-2 Les raisons d'ordre économique
La faiblesse du pouvoir d'achat des burkinabè est pour
beaucoup à l'origine de la grande popularité des cycles dans le
pays et plus particulièrement à Ouagadougou. En effet, l'analyse
de la consommation moyenne des ménages selon le secteur institutionnel
cache des disparités. Le montant moyen de cette consommation annuelle
par tête est de 313 000 Fcfa. Elle est la plus faible chez les
"ménages informels", 243 000 Fcfa, et
30
atteint 501 000 Fcfa chez les "ménages privés
formels", les "ménages publics et inactifs/chômeurs" occupant une
position intermédiaire.
Par conséquent, les engins à deux et à
trois roues sont prisés par rapport à la voiture, compte tenu du
faible revenu des populations, des coûts d'acquisition, d'entretien et de
réparation qui sont aussi moins élevés que les autres
moyens de déplacement, notamment, la voiture. Par comparaison, un
cyclomoteur neuf coûte entre 400 000 et 500 000 Fcfa ; une motocyclette
coûte entre 300 000 et 1 500 000 Fcfa. Tandis qu'une voiture neuve
coûterait entre 4 000 000 et plus de 30 000 000 Fcfa. En plus de cela, il
faut ajouter les frais de carburant, d'entretien, d'assurance et le permis de
conduire qui est obligatoire.
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