CONCLUSION PARTIELLE
La régression du couvert végétal, la
baisse de la biodiversité, l'appauvrissement des sols,
l'évolution des superficies cultivées, la variation de la
pluviométrie, l'ensablement des retenues d'eau et l'accroissement de la
population ont permis d'appréhender l'évolution du couvert
végétal dans la commune de Poa.
L'analyse des causes de cette évolution fait ressortir
que plusieurs facteurs se sont associés dans ce milieu : les facteurs
naturels et les facteurs anthropiques. L'exploitation extensive des ressources
naturelles se fait au détriment des ressources existantes. Il y a une
forte emprise de l'homme sur le milieu. Ce qui a occasionné des
déséquilibres croissants entre les besoins insatiables des
populations et la disponibilité des ressources naturelles. La pression
de la pauvreté amène la population à se lancer dans des
activités connexes telles que la vente du bois, de la bière de
mil...Ce qui conduit également à la dégradation du couvert
végétal. La baisse des rendements agricoles, la disparition des
espèces végétales, l'accentuation de l'érosion, la
modification du micro climat sont entre autres les conséquences de
l'évolution régressive du couvert végétal. Alors,
il est plus que nécessaire que tous les acteurs du monde rural y compris
les leaders, s'associent unanimement pour faire face à cette
situation.
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CONCLUSION GENERALE
Notre zone d'étude fait partie des zones à forte
densité humaine, où la population rurale vie essentiellement de
la culture pluviale extensive de céréales. Les sorties de
terrain, avec cartes à l'appui, nous ont permis d'observer, de
décrire et d'analyser le milieu naturel. Nous avons ainsi
étudié des unités géomorphologiques. Les sols en
général, sont peu profonds et médiocres, excepté
les sols hydromorphes qui sont riches, mais difficiles à mettre en
valeur à cause de leur texture lourde.
Dans l'étude de l'évolution du couvert
végétal dans la commune de Poa l'accent a été mis
sur l'occupation des sols. Nous avons cherché à montrer comment
les facteurs climatiques (pluviométrie et évaporation surtout)
influencent le couvert végétal. L'analyse des données
météorologiques a montré que la commune de Poa
reçoit une quantité d'eau suffisante. La tendance est cependant
à la baisse au cours de ces trois dernières décennies. Le
couvert végétal a un peu souffert du manque d'eau. L'étude
a également permis de mettre en exergue l'emprise des populations de la
commune de Poa sur les ressources naturelles disponibles.
En effet, le couvert végétal de la commune de
Poa a subi une évolution régressive de 1976 à nos jours.
Il a régressé en densité, en recouvrement et en richesse
floristique. Les terres cultivées ont connu une extension remarquable,
une destruction de leur structure physique et une baisse de leur valeur
agronomique. Ce qui confirme et vérifie notre première
hypothèse intitulée « l'évolution du couvert
végétal dans la commune de Poa est continue dans le temps et dans
l'espace ». L'évolution est régressive.
Les transformations du couvert végétal,
observées sur le terrain, sont surtout liées aux facteurs
naturels et anthropiques. En effet, l'observation des cartes d'occupation des
terres de 1976, 1986, 2006 et de 2011, montre une régression des
formations végétales au profit des formations agrestes (champs).
Cette régression est non seulement due à l'extension anarchique
des champs, aux coupes du bois et aux feux de brousse, mais aussi à la
croissance démographique accélérée utilisant le
système de culture traditionnelle. Chaque année environ 511
nouveau-nés sont accueillis dans la commune de Poa. La
dégradation du couvert végétal entraine de façon
directe celle des sols. Les sols nus sont exposés à
l'érosion hydrique et éolienne. Ces érosions appauvrissent
les sols, qui perdent petit à petit leurs potentialités
agronomiques. L'analyse de ces causes multiformes a permis de vérifier
la deuxième hypothèse selon laquelle « la croissance
démographique accélérée et les actions
anthropiques, auxquelles s'ajoutent les facteurs naturels, constituent les
facteurs d'évolution régressive du couvert végétal
dans la commune de Poa », ce qui vient confirmer également cette
hypothèse.
L'étude de l'évolution du couvert
végétal dans la commune de Poa fait ressortir que la
dégradation de ce couvert à des conséquences sur la
biodiversité végétale, les sols et sur les productions
agricoles. En
77
effet, la diminution du potentiel végétal
lié à la coupe des espèces végétales et
à l'exploitation extensive des surfaces culturales entraîne la
baisse de la biodiversité. L'exposition des sols au vent et à la
pluie entraîne l'érosion des sols ce qui conduit à la
dégradation des sols et la baisse des productions agricole. L'analyse
des conséquences de la régression du couvert
végétal de la commune de Poa a permis de vérifier et de
confirmer notre hypothèse n° 3 intitulé « S'il y a une
régression du couvert végétal, la baisse de la
biodiversité végétale, la dégradation des sols et
la baisse des productions agricoles pourraient être les
conséquences de l'évolution régressive du couvert
végétal ».
La volonté manifeste des autorités à
préserver le couvert végétal à travers la politique
nationale en matière de l'environnement et les campagnes de
sensibilisation à la préservation, auxquelles s'ajoutent les
stratégies paysannes sont à encourager. Conscient qu'il y a
effectivement des problèmes dans nos différents milieux de vie,
une gestion rationnelle de ce patrimoine végétal à travers
les différentes techniques misent en oeuvre devient nécessaire.
Nous avons entre autres proposer :
- une gestion participative et intégrée des
ressources ;
- l'amélioration des techniques mécaniques de lutte
anti-érosive ;
- l'intégration des femmes dans la protection et la
gestion de l'environnement ;
- le renforcement des services forestiers ;
- la création de bosquet dans chaque village dont la
responsabilité sera confiée à toute la population ;
Cela vérifie la troisième hypothèse
spécifique qui stipule qu' « une planification de la gestion des
ressources naturelles pourra contribuer à inverser la tendance de
l'évolution régressive », ceci vient alors la confirmer.
La pauvreté explique en partie la forte
dépendance et la pression de la communauté sur le couvert
végétal. L'étude a été menée dans un
cadre de peuplement mossi, dans une zone à dominance mossi. Il sera plus
intéressant de l'étendre dans le secteur soudanien septentrional
pour apprécier l'évolution du couvert végétal dans
ce milieu. Car cette zone recouvre des populations différentes, avec des
modes de vie différents.
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