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Evolution du couvert végétal dans la province du Boulkiemdé: cas de la commune de Poa au Burkina Faso

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par Youssouf TIENDREBEOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise option géographie physique 2013
  

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CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

I. 1. LA PROBLÉMATIQUE

A l'instar des pays subsahariens, le Burkina Faso est confronté à une crise agricole profonde caractérisée par une inadéquation du système de production, un déséquilibre entre les ressources naturelles et les besoins de la population. Des activités comme l'agriculture, l'élevage et la foresterie occupent plus de 85 % de la population et fournissent presque 70 % des recettes d'exportation (GENIE P. et al., 1992). Force est de constater que ces formes d'exploitation des ressources naturelles ne s'effectuent pas toujours dans les conditions d'équité et de rationalité requises pour une gestion durable. C'est ainsi qu'il ressort de l'étude préliminaire de l'Initiative Pauvreté-Environnement (IPE-Burkina)5, l'existence d'un lien étroit entre l'action des hommes sur leur cadre de vie et leurs conditions de vie. La nécessité de créer un équilibre entre l'environnement et le développement en vue d'améliorer le niveau de vie des populations s'impose.

La lutte contre la pauvreté n'a jamais cessé d'être une préoccupation majeure des gouvernants. À cet effet, des projets, programmes et stratégies sont élaborés et mis en oeuvre pour sortir les communautés de cet état (MEE, 2001). Cependant, ces actions ne couvrent pas toutes les attentes des populations qui sont obligées de se prendre en charge en se lançant dans des activités connexes qui vont leur procurer des bénéfices immédiats. Parmi ces activités, nous pouvons citer la coupe de bois, l'exploitation extensive du couvert végétal, les feux de brousses, etc. La population de la province du Boulkiemdé en particulier celle de Poa n'est pas en marge de ces réalités. En effet, depuis plusieurs décennies le couvert végétal subit une exploitation excessive, à telle point qu'il n'arrive plus à satisfaire les besoins de la population sans cesse croissante. C'est ainsi que les ressources naturelles, en particulier les végétaux sont devenus des champs d'activités pour ces populations. Le déboisement sans reboisement de ces forêts présente beaucoup d'inconvénients qui agissent aussi bien sur la nature que sur les hommes (OUEDRAOGO H. 2009 et OUEDRAOGO T. L. 2008). Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), les pays africains sont affectés par la croissance démographique dont les effets sur l'environnement se traduisent par une exploitation accélérée des ressources en sols, en eau et en végétation, (GENIE P. et al., 1992)6.

5- Génie P. et al., (1992), Environnement et développement rural, guide de gestion des ressources naturelles, Frison-Roche, Saint Etienne, 418p ( www.fao.org/forestry) site consulté le 21-05-2011.

6- Génie P. et al, (1992), Environnement et développement rural, guide de gestion des ressources naturelles, Frison-Roche, Saint Etienne, 418p ( www.fao.org/forestry) consulté le 21-05-2011.

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Par ailleurs, la commune de Poa fait face à de nombreuses actions dus à l'évolution du couvert végétal. Cela s'explique par la coupe du bois pour des besoins des ménages, l'exploitation incontrôlée des terres, les feux de brousses permanents, la divagation des animaux, etc. Tout cela engendre des conséquences telles que l'érosion des sols, la modification des conditions physiques, chimiques et biologiques du milieu, l'érosion éolienne surtout l'ensablement des retenues d'eau, etc. Dans l'ensemble, le couvert végétal de la commune de Poa ont plus souffert que les autres ressources, car leur importance a été la plus méconnue, leur destruction étant perçue comme un inconvénient mineur au regard des avantages attendus de leur conversion.

Pour certains « l'évolution du couvert végétal ou la dégradation de l'environnement est liée à l'augmentation du nombre des habitants de la planète » (FRANCIS G. et al., 1996). En effet, le nombre de la population mondiale augmente au détriment de l'espace, des relations fortes, de nature dynamique unissent l'homme et les sociétés à l'environnement. Pourtant la population a souvent été au centre des débats, voir même des polémiques sans que son rôle dans l'évolution du couvert végétal ne soit véritablement précisé. Nos populations exploitent le couvert végétal dans la majeure partie des cas, pour des besoins agricoles. Ils exploitent des superficies à grande échelle sur des terres peu fertiles. Ce qui conduit véritablement à une surexploitation du milieu.

Par ailleurs, l'homme entretient des relations de production et de consommation avec son milieu qui, avec l'effet conjugué de facteurs climatiques peuvent remettre en cause l'équilibre écologique. C'est ainsi que GENY P. et al., cité par YELEMOU C. (2008), pensent que les systèmes de production agricole traditionnels n'ont pu répondre à la croissance des besoins, eux-mêmes générés par la croissance de la population, que par une consommation accrue et incontrôlée d'espace et de ressources.

Sans doute que cela relèvent de la complexité des rapports entre l'homme et son environnement. Ainsi, il nous paraît plus pertinent de réduire le niveau de complexité du sujet en limitant son extension dans le temps et dans l'espace. Le choix de la commune de Poa intervient à ce niveau pour permettre de comprendre les différents processus d'évolution des couverts végétaux. Il offre l'avantage d'observer les éléments avec beaucoup plus de précision tout en prenant en compte ses différentes positions, leur interrelation et par conséquent de révéler leur spécificité.

En définitive, malgré des actions menées par l'État, les Associations (à travers des sensibilisations, des mobilisations par le reboisement) pour freiner l'évolution régressive du couvert végétal, (MECV, 2007). Ils n'ont permis ni d'inverser ni de stopper le processus de la régression des ressources forestières. Ce déséquilibre environnemental risque de s'aggraver avec la décentralisation et la communalisation intégrale du pays. En effet, la commune devient responsable des ressources de son territoire et doit les gérer de manière à garantir le bien-être de sa population. Cependant, elles ne disposent pas de moyens

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matériels, financiers et techniques suffisants pour une gestion rationnelle et durable de leurs ressources naturelles. Pourtant, le bien-être des populations passe par une gestion intégrée de l'environnement pour un développement durable. Cette situation est inquiétante, parce que les mesures communes prisent pour freiner l'évolution régressive du couvert végétal n'ont pas véritablement d'impact sur le milieu. La connaissance de l'état des ressources naturelles et les facteurs de leur évolution permettent aux bénéficiaires d'envisager des actions de restaurations et de protections de ceux-ci. Ces réalités nous conduisent aux interrogations suivantes :

- Quelle est la dynamique actuelle du couvert végétal dans la commune de Poa ?

- Quelle est l'origine de cette dynamique, c'est-à-dire le contexte et les facteurs de l'évolution du couvert végétal ?

- Quelles sont les conséquences de cette évolution sur la population à long terme ?

Telles sont les questions principales que notre étude se propose d'aborder à travers le thème : Évolution du couvert végétal dans la province du Boulkiemdé : cas de la commune de Poa.

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