Le sol est le substratum sur lequel pousse la
végétation. En effet, une bonne utilisation et une conservation
de celui-ci permet de préserver la biodiversité. Les populations
de notre zone d'étude ont initié quelques techniques de
conservation et de fertilisation des sols afin d'améliorer leur
rendement agricole. Dans la pratique, cette population est confrontée
à d'énormes difficultés dans la lutte contre la
dégradation des sols. Ils attribuent cela au manque de véritable
politique leur permettant de mieux gérer la nature. Cela est
également dû à l'insuffisance de moyens et à la
méconnaissance des différentes techniques de luttes et de
conservations. Cependant, les paysans combinent plusieurs techniques de
conservations et de fertilisations des sols dont les principales
utilisées sont : l'association de culture, la jachère, l'apport
d'engrais chimiques, l'apport de compost, l'apport de fumure organique et
d'ordure ménagère et également la construction d'ouvrages
anti-érosifs (cordons pierreux et haies vives). « L'association de
cultures »7 est la technique la plus utilisée. Les
paysans utilisent de prime à bord cette technique et associent les
autres en fonction des moyens de chacun. La figure 11 montre que 42,78 % de la
population combinent dans la même parcelle l'association de culture, la
fumure organique, les ordures ménagères, le compost et de
l'engrais chimique. C'est la portion la plus importante. On a d'autres qui
ajoutent à l'association de culture, le compost et l'engrais chimique,
ils représentent 28,34 % de la population. 23,12 % de la population
combinent à leur tour l'association de culture, le compost, la
7- C'est une technique qui consiste à cultiver
sur la même parcelle des plantes à besoin agronomique
différente. Les plantes ne tirant pas les mêmes aliments du sol.
Cette technique permet au sol d'éviter un déséquilibre au
niveau de ses nutritions.
fumure organique et les ordures ménagères. Ceux
qui ajoutent le compost, la fumure organique, les ordures
ménagères et les ouvrages anti-érosifs à
l'association de culture sont de l'ordre de 4, 30 %. La dernière
catégorie est ceux qui pratiquent la jachère, leur portion est de
1,60 %.
Dans notre zone d'étude les techniques
utilisées sont très faibles par rapport à la
dégradation constante du milieu. Les terres sont très
sollicitées à cause de la pression humaine et également
à cause du manque de jachère. Le recours aux ouvrages
anti-érosifs est très faible. Cela s'explique par la
méconnaissance des biens faits de cette technique et le manque de moyens
financiers à s'approvisionner des moellons pour construire des ouvrages
durables. Le compost et la fumure organique interviennent dans presque tous les
cas à cause de l'importance du nombre d'animaux et de la volaille (217
834 têtes) dans la commune. Le déséquilibre entre la
surexploitation des sols, de leur fertilisation et de conservation a
considérablement contribué à la dégradation des
sols.
![](Evolution-du-couvert-vegetal-dans-la-province-du-Boulkiemde-cas-de-la-commune-de-Poa-au-Burkina29.png)
43 %
association de culture,engrais
4 % 2
%
chimique,compost
28 %
23 %
Jachère
association de culture, fumure
organique, ordure ménagère,
compost
association de culture, engrais
chimique, compost, fumure
organique, ordure ménagère
association de culture, fumure
organique, ordure ménagère,
ouvrages anti-érosifs
Source : enquête terrain Poa TIENDREBEOGO.Y / septembre
2011
60
Figure 12 : proportion des techniques culturales dans
la commune de Poa
61
Photo 9 : le compostage à Bazan (Poa)
![](Evolution-du-couvert-vegetal-dans-la-province-du-Boulkiemde-cas-de-la-commune-de-Poa-au-Burkina30.png)
TIENDREBEOGO.Y / POA,
En définitif, avec une agriculture extensive sur
brûlis utilisant les moyens traditionnels, un accroissement
démographique très élevée suivie d'une forte
occupation des sols, auxquelles s'ajoutent les variabilités climatiques,
l'équilibre semble être rompu entre l'homme et son milieu dans la
commune de Poa. C'est ainsi, qu'on assiste sensiblement à la
dégradation du couvert végétal. Sa régression est
d'autant plus grave que le couvert végétal modifie le
micro-climat. Nous pouvons dire que notre zone d'étude est instable, et
il est nécessaire de relever les conséquences de cette
évolution négative et en même temps proposer des solutions
pour une meilleure conservation du peu qui reste et permettre une bonne
régénération du milieu.