II. 9. 2. L'organisation coutumière
L'organisation sociale dans le département est de type
traditionnel Moaga basée sur l'autorité d'un chef qui est
assisté d'un conseil de sages, de ministres et quelquefois de chefs de
quartiers ou de lignages. Ils sont chargés de la gestion du territoire.
À côté de ces responsables chargés de la gestion
politique locale et traditionnelle, on note la présence de chefs de
terres en charge de la gestion foncière et rituelle du territoire.
Ainsi, on trouve à la tête de chacun des villages, un chef de
village répondant du chef de canton, lui-même intronisé par
un chef suprême qu'est le Moogho Naaba. La structuration politique des
villages de la commune est partout la même : un chef de village qui est
chargé de la gestion des affaires politiques, un chef de terre qui a la
responsabilité de la gestion foncière et des fétiches.
Sur l'espace communal, le système d'exploitation des
terres est lié à des règles coutumières qui
déterminent l'accès et la gestion de celle-ci. Elle est un
patrimoine commun appartenant aux vivants et aux morts et constitue de ce fait,
un élément essentiel de l'identité du groupe. Ainsi, elle
n'est pas vendue, mais prêtée. La transmission des droits et
pouvoirs fonciers se font de père en fils.
Dans l'organisation sociale, on note la prédominance
de la structure sociale communautaire caractérisée par un pouvoir
centralisé dont le niveau le plus élevé est le chef de
canton. Les responsables de quartier, les chefs de terre et de villages aident
celui du canton à gérer la cité, en fonction de chaque
niveau d'intervention.
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II. 10. LA GESTION FONCIERE ET DES RESSOURCES
NATURELLES
II. 10. 1. La gestion foncière
Dans la commune rurale de Poa, l'accès à la
terre et l'exploitation des ressources sont liés à des
règles coutumières. En effet, les principaux modes d'accès
à la terre sont l'héritage, l'emprunt, le tutorat et l'achat
(spécialement réservé aux parcelles lotis). La gestion
foncière appartient à l'aîné de chaque lignage.
Ainsi, les chefs de terres ne possèdent plus de terre et leurs
rôles se limitent à ceux d'un chef coutumier chargé de
régler les conflits fonciers.
II. 10. 2 La gestion des ressources naturelles
Les ressources naturelles sont essentiellement
composées des ressources forestières, des bois (de feu, de
service et médicales), des produits de cueillettes (Vitellaria
paradoxa, Tamarindus indica, Parkia biglobosa, Adansonia digitata), des
ressources pastorales, fauniques, hydrauliques, halieutiques et les ressources
en terre. Ces différentes ressources dans la commune ont des
caractéristiques semblables à celles rencontrées dans la
majorité des localités du pays. Elles sont d'usage commun
à la population locale. Ce sont des ressources limitées car leur
utilisation par un individu réduit la quantité restante pour les
autres membres de la communauté. Ces ressources constituent la base de
survie pour l'essentiel de la population communale. En effet, la plupart de ces
ressources sont à la base de la production et entre dans l'alimentation
des populations. De nos jours, la forte pression démographique
conjuguée aux variabilités climatiques a des manifestations sur
elles. Dans l'ensemble, l'on constate leur forte évolution, ainsi qu'une
faible organisation des populations en vue de mieux conserver et restaurer ceux
existants et actuellement exploités.
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