Section 3 : Limites des indicateurs
utilisés pour la mesure de la demande touristique interne.
La nature du tourisme interne marocain et ses
spécificités ont rendu sa définition difficile. Cette
difficulté s'est reflétée aussi au niveau des indicateurs
utilisés pour le recensement de la demande touristique interne.
En effet, de multiples limites et obstacles émergent a
chaque fois qu'on tente de mesurer le poids et l'importance de la demande
marocaine dont les données sont d'une grande rareté.
Ce constat nous pousse à se demander sur l'existence
réelle d'un vrai système statistique marocain apte à mener
des enquêtes pratiques et fournir toutes les données
nécessaires permettant de constater l'évolution du secteur en
premier lieu et par la suite procéder à une planification de son
avenir, en tenant compte des difficultés et aléas qui pourraient
faire face et perturber son épanouissement.
Les exemples que nous allons donner vont nous permettre de
comprendre ces limites qui rendent les indicateurs de mesure de la demande
interne insignifiants.
Sous section 1 : détermination de l'origine de
flux par le biais des moyens de transport.
En occident, le train est l'un des moyens de
déplacement le plus utilisé, puisqu'il dispose d'une
infrastructure ferroviaire très étendue. Il devient ainsi normal
de le considérer parmi les meilleurs outils de détermination de
l'origine des flux touristiques internes.
Dès lors, il est possible de mesurer le volume des
déplacements touristiques en se basant sur des statistiques relatives au
trafic des passagers à partir d'une gare vers une autre. Par la suite,
on pourrait facilement calculer le solde résultant de la
différence entre le volume du trafic durant la période estivale
et celui constaté lors des périodes normales.
Lorsqu'on veut transporter cette méthode au niveau du
Maroc, on se heurte à l'insuffisance du réseau ferroviaire qui ne
dessert pas toutes les destinations touristiques, même si ce moyen de
transport n'a cessé de se développer et ce depuis 1984, date
à laquelle l'Office National des Chemins de Fer (ONCF) a entrepris des
efforts et des actions considérables dans le cadre de
l'élargissement de son infrastructure et l'amélioration de son
service.
Une deuxième méthode consiste à
procéder à des vraies opérations de comptabilisation des
véhicules de tourisme en relevant les numéros
minéralogiques. Cette opération doit obligatoirement être
effectuée dans des zones stratégiques pour ne tenir compte que
des touristes séjournant dans la station concernée et laissant de
côté les automobilistes de passage.
Mais à l'instar de la première méthode,
ce système s'avère difficilement applicable au Maroc, du fait que
les voitures changeant de province d'attache, maintiennent leur numéro
d'origine et que d'autres, immatriculés à l'étranger,
continuent de circuler grâce à des autorisations d'importation
temporaire, régulièrement renouvelées.
Les autres moyens de transport commun tel que les autocars ou
taxis sombrent dans une telle désorganisation qu'il serait très
hasardé d'en tirer une information fiable.
D'autres facteurs, tel le transport clandestin ou celui
assuré par des parents ou amis, faussent davantage toute tentative de
recensement.
|