2. Aires protégées
2.1. Généralités
L'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la
Nature)
définit une aire protégée comme "une
portion de terre et/ou de mer vouée spécialement à la
protection et au maintien de la diversité biologique, ainsi que des
ressources naturelles et culturelles associées, et gérée
par des moyens efficaces, juridiques ou autres"(GoodPlanet, 2012)
Le statut juridique de ces aires peut prendre diverses formes
: parcs nationaux, réserves gérées par des organismes
étatiques ou des particuliers, etc. D'après le PNUE (Programme
des Nations Unies pour l'Environnement) cité par François B.
(2009), le nombre des aires protégées a atteint 100 000 en 2003,
avec une surface d'environ 12 % des terres émergées et 0,5 % des
océans. Les pays avec les pourcentages les plus élevés
sont le Venezuela, l'Équateur (avec la réserve marine des
Galápagos) et le Danemark avec le Parc National du Groenland, la plus
vaste réserve du monde. Deux vastes réserves marines sont
consacrées aux récifs coralliens (Australie et Hawaï),
initiatives sans doute insuffisantes pour sauvegarder ces
écosystèmes particulièrement menacés.
Selon François (2009), Une aire protégée
avec utilisation durable des ressources est un territoire voué à
la protection et au maintien de la biodiversité, utilisé de
manière à sauvegarder la naturalité de ses
écosystèmes tout en assurant l'utilisation durable de ressources
naturelles et de services nécessaires au bien-être des
communautés. Ces territoires constituent des espaces exemplaires en
matière de développement durable où la conservation de la
nature, intègre la préservation, la gestion durable des
ressources biologiques, la protection et, le cas échéant, la
restauration. Sur ces territoires, la protection des écosystèmes
naturels et la mise en valeur des ressources sont mutuellement
bénéfiques.
2.2. Enjeux autour des stratégies de
création et de gestion
Pour être acceptables, les stratégies et
pratiques de mise en valeur des ressources naturelles doivent être
complémentaires ou du moins compatibles avec les objectifs de protection
de la biodiversité et de maintien du caractère naturel de l'aire
protégée. En cas de conflit avec l'utilisation des autres
ressources naturelles, la protection et le maintien de la biodiversité
ainsi que le maintien du caractère naturel des écosystèmes
doivent prendre préséance.
4
Dans le cadre d'un réseau intégré d'aires
protégées s'appuyant sur l'ensemble des six catégories de
l'UICN (Union Internationale sur la Conservation de la Nature), l'un des
rôles privilégiés des aires protégées avec
utilisation durable des ressources naturelles est également de
contribuer au maintien de l'intégrité écologique, en
servant de zones tampons avec les territoires altérés plus
fortement par l'homme.
Les aires protégées constituent la pierre
angulaire de la conservation in situ de la diversité biologique. Leur
importance, qui s'étend de la conservation de la diversité
biologique, au stockage du matériel génétique, à la
fourniture des services essentiel au bien-être humain dispensés
par les écosystèmes et à la contribution au
développement durable, a été reconnue à des niveaux
multiples, des organismes internationaux aux gouvernements nationaux,
communautés et groupements locaux. (CDB, 2004)
À l'échelle mondiale, la vaste majorité
des aires protégées a été créée au
cours des quarante dernières années. On compte maintenant dans le
monde 12 % des terres émergées en zones protégées.
Ce changement d'affectation du territoire constitue une révolution en ce
qui concerne l'utilisation des écosystèmes. Pour la
première fois depuis la révolution industrielle, des superficies
significatives sont dédiées à la protection de la nature.
Il s'agit d'un changement de valeur important que l'on commence à
reconnaître et à comprendre (François,
2009)
Les aires protégées, parcs nationaux,
réserves naturelles et autres zones dans lesquelles des mesures
spéciales ont été prises afin de conserver la
diversité biologique et les processus écologiques, sont depuis
longtemps reconnues comme étant un outil essentiel pour lutter contre la
perte de la diversité biologique mondiale. Depuis plus d'un
siècle, des pays du monde entier réservent des zones aux fins de
protection spéciale en raison de leur beauté naturelle et de leur
statut de dépositaire de la diversité biologique la plus
spectaculaire de la planète. Au cours des dernières quarante
années, la conception du rôle des aires protégées a
changé. Nous avons progressé du concept de «parcs
nationaux» et de «Réserves» dominant du 19ème
siècle au milieu du 20ème siècle, au concept et à
l'approche pratique plus larges des «aires d'utilisation
durable».
L'une des raisons de l'inadéquation de système
mondial d'aires protégées est le manque de la participation des
communautés autochtones et locales à la création et
gestion des aires protégées. Ces dernières doivent
dès lors y être logiquement et nécessairement
associées, par des processus de partenariat et de gestion participative
qui procèdent directement des exigences
5
d'une démocratie de proximité remettant
fondamentalement en cause les méthodes et les outils centralisés
du pouvoir politique et administratif, au profit d'une nouvelle «
gouvernance » des espaces et des aires protégés.
|