La salinité des sols et des eaux, constitue un des
principaux problèmes pour le développement des plantes dans les
zones arides et semi aride. La tolérance des plantes à la
salinité varie largement en fonction de l'espèce, de la
variété, du stade végétatif et des facteurs
liés au milieu tel que: la température, l'humidité,
l'intensité de la lumière et la fertilité (Daoud
et Halitim., 1994).
La présence des sels solubles en forte concentration
provoque l'élévation de la pression osmotique de la solution du
sol et affecte les mécanismes physiologiques de la plante. Elle
constitue un facteur limitant majeur de la production. La tolérance des
végétaux à la salinité correspond à leur
aptitude à vivre en présence des sels. Ce ci entraîne la
formation de paysage particulier tel que celui occupé par une
végétation naturelle spécialisée dite halophyte ou
complètement dénudé de toute végétation
(chotts, sebkhas), selon le degré de la salinité atteint
(Loyer., 1991).
La tolérance naturelle des halophytes (espèces
végétales qui tolèrent les sels dans le sol) au stress
salin a été depuis longtemps mise en évidence. En effet,
les sels solubles confèrent au sol à partir d'un certain seuil,
les propriétés physiques, chimiques et biologiques
défavorables à la croissance de la plus part des
végétaux.
Les sols affectés par la salinité se rencontrent
dans le monde entier (Durand., 1983) à un chiffre de
954 832 000,00 ha. Ils sont affectés par le phénomène de
salinisation secondaire.
Les précisions pour le début de 21éme
siècle annoncent que 400 millions d'hectares seront encore
affectés (Mimoune., 1995), ce qui équivaut
à environ 20 millions d'hectares par an (Hamdy et al.
1995).
En Algérie, les travaux de Durand (1958), Aubert
(1976), et
Halitim et Daoud (1994) montrent que les sols
salés occupent de grandes étendus
(Mimoune., 1995). Principalement dans les
régions arides et semi-arides où les possibilités
d'évaporation sont considérables et les précipitations
limités (Djili., 2000).et même dans les milieux
humides et subhumides.
D'après Halitim (1988), « les sols
salés sont très répandus dans les régions arides
d'Algérie, il représente 25% environ de la surface
cartographiée (En Algérie, ils occupent 15% de la surface
cartographiée) ».
I .3.1. Définition :
La salinité est la quantité globale des sels
solubles contenus dans l'eau ou dans la solution du sol.
Cette définition tient compte du fait que:
- Les ions des sels solubles retiennent l'eau et sont à
l'origine de la pression osmotique
qui s'élève lorsque leur concentration
augmente.
- Tous les ions en excès sont nuisibles pour la plante
(Slama., 2004).
- La salinité est un état qui résulte de
l'accumulation des sels dans le sol.
L'alcalinisation commence de se manifester dés que le
taux de sodium échangeable dépasse les 15% à la CEC
(capacité d'échange cationique)
Et avec comme caractéristique la conductivité
électrique est supérieure à 4 mMhos/cm sur l'ensemble du
profil pendant une partie de l'année provoquant une modification de la
végétation (Reguig et Larroussi., 2007).
Les sels les plus abondants dans les zones arides sont deux
types (Reguig et Larroussi., 2007) :
- Sels de série neutre tel que : les chlorures de sodium
ou halites (NaCl) les sulfates de magnésium (epsomite MgSO4, 7H2O) et le
gypse (CaSO4, H2O). (Tableau n° 14)
- Sels de série Alcaline : les carbonates et les
bicarbonates (Reguig et Larroussi., 2007).
On distingue d'une part la salinité primaire, d'origine
naturelle, due à la proximité de la mer, ou à l'existence
de dépôts salins géologiques ou parfois actuels, ces sols
naturellement salins sont fréquents dans les zones arides, parce que
l'évaporation potentielle du sol dépasse largement la
quantité d'eau qui arrive au sol. Ce ci permet aux sels de s'accumuler
près de la surface.
La salinité secondaire due à des processus de
salinisation liés à des activités Anthropiques.
Cette salinité concerne des surfaces plus réduites
que la salinité primaire mais à des conséquences
économiques plus importantes car elle peut dégrader gravement la
fertilité du sol. (Antipolis., 2003).
Les matériaux qui forment les assises géologiques
du sol dont les marnes du Crétacé et de l'Éocène,
les argiles et sables plus au moins gypseux au Mio-pliocène, et les
formations gypseuses et salés du Trias (Slama., 2004).
Sous l'influence des conditions naturelles, on aboutit à des
sels souvent solubles en particulier des carbonates, des bicarbonates et
parfois des silicates lorsque la roche est gypso-saline. Des sulfates et des
chlorures sont aussi libérés.
Les roches marno-gypseuses riche en sels solubles donnent
naissance après altération sous climat relativement sec à
des sels fortement salins (CE=79,6 mMhos/cm), Cette phase d'altération
et de salinisation correspond la salinisation primaire (Dali.,
2004).