III-2-3 L'existence des variétés
précoces, à haut rendement et résistantes tant aux
maladies qu'aux attaques des ravageurs.
Une mission de la SODECAO s'est rendue au
Brésil à l'effet de s'imprégner de la conduite des
exploitations et du niveau de recherche sur les variétés
végétales dans ce pays. Après avoir identifié
celles des variétés (parmi les plus de 2600 existantes) qui
correspondent mieux aux spécifiques agro-écologiques du bassin de
production au Cameroun, la mission a porté ses choix sur des
variétés précoces qui produisent des cabosses dès
la deuxième année de mise en terre, qui fournissent un rendement
élevé (800 kg à 2 tonnes/hectare contre les 400 kg/hectare
des variétés traditionnellement cultivées au Cameroun),
résistantes aux maladies ainsi qu'aux attaques des ravageurs. Pour le
cacaoculteur camerounais, de telles variétés introduites par la
SODECAO sont une aubaine puisqu'elles nécessitent moins de pesticides,
moins d'engrais et moins d'entretien pour un rendement intéressant. Le
planteur n'a plus à attendre cinq ans avec les plantes traditionnels et
à dépenser des sommes énormes en engrais et produits
phytosanitaires avant de goûter aux fruits de son labeur. En
conséquence, ces variétés font de la cacaoculture une
activité moins pénible et hautement rentable, d'où la
ruée constatée vers les plants de cacaoyer.
III-2-4 L'existence de nombreux programmes qui financent
les projets ruraux.
Pour accompagner et encourager les personnes qui
s'intéressent désormais à l'agriculture, le gouvernement
camerounais a mis en place bon nombre d'institutions, de programmes et de
projets à vocation rurale dont les plus importants sont :
a) Le Fonds de Développement du Cacao (FODEC) dont la
mission principale est d'accompagner et d'organiser les cacaoculteurs en vue de
doper la production.
b) Le projet conduit par le Ministère du commerce en vue
d'assainir les circuits de commercialisation des cacaos/cafés.
c) L'IRAD, sous la coupole du MINRESI, qui se consacre
à la recherche, au développement et à la mise à
disposition des variétés agricoles de qualité pour chaque
zone agro-écologique du bassin de production du cacao.
d) Projet destiné à retenir certains produits
chimiques de la culture du cacao et du café afin d'en améliorer
la qualité, donc la valeur marchande.
Grâce à tous ces projets, le cacaoculteur se sent
valorisé, mis en confiance et n'hésite plus à augmenter
les surfaces cultivées.
III-2-5 L'engouement des élites administratives et
politiques pour l'agriculture et, plus spécifiquement, pour la
cacaoculture.
Comme si c'était devenu phénomène de
mode, les élites administratives et politiques qui, pendant très
longtemps, sont restées sourdes aux appels du gouvernement à
s'impliquer dans l'agriculture, s'en donnent maintenant à coeur joie.
Les conversations sont désormais ponctuées de
« j'étais dans mon champ pendant le week-end ». Ces
hauts cadres sont désormais grandement intéressés par les
activités agro-pastorales. Chacun veut avoir qui sa palmeraie, qui son
ananeraie, qui sa cacaoyère, etc. L'existence des programmes et projets
d'accompagnement cités plus haut a fini par convaincre ces
élites, d'où cet engouement pour la cacaoculture plus
précisément. Pour ces élites de plus en plus nombreuses,
les surfaces préparées se situent entre trois (03) et cinq (05)
hectares, ce qui nécessite des quantités énormes de plants
de cacaoyer.
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