III.2.1.2. Modèle peer-to-peer
Les webradios peuvent aussi être transmises par
peer-to-peer (en:Peercasting), ce qui soulage leurs serveurs et implique plus
fortement les auditeurs.
Le flux audio généré par la webradio est
encodé et transmis par un premier noeud (souvent dénommé
noeud racine) à un ou plusieurs autres noeuds, qui sont les auditeurs.
Ces auditeurs retransmettent à leur tour le flux qu'ils reçoivent
à d'autres noeuds/auditeurs. Les auditeurs du flux deviennent donc des
"répéteurs", et permettent ainsi à d'autres
d'écouter la webradio.
Les noeuds s'organisent à l'aide d'un tracker, un
serveur qui tient à jour une liste des pairs pour permettre aux nouveaux
pairs de trouver quelqu'un à qui se connecter. Ces nouveaux pairs, une
fois qu'ils se sont connectés, commencent à retransmettre
à leur tour le flux pour d'autres pairs. Ils se déclarent alors
auprès du tracker, qui pourra envoyer leur adresse à de futurs
nouveaux pairs.
Avec cette méthode, plus une radio a d'auditeurs, plus
elle peut en avoir d'autres : le nombre d'auditeurs possibles est donc
adapté en permanence au succès de la webradio, contrairement au
schéma de diffusion "classique" utilisant un serveur, où le
nombre d'auditeurs simultanés possibles est déterminé par
avance. Ce mode de diffusion permet également de réaliser des
économies de bande passante, si et seulement si la webradio a un nombre
important d'auditeurs. En effet, à nombre d'auditeurs réduit, ces
protocoles ont une qualité de service très restreinte et sont
souvent de qualité médiocre.
Le principal problème de cette technologie vient de la
faible qualité de service lors des décrochages
créés par la déconnexion de noeuds. Une solution possible
serait de faire stocker aux auditeurs une certaine quantité du flux
reçu (dans un tampon) pour pouvoir l'envoyer aux pairs qui en font la
demande. Il est ainsi possible pour les pairs de reprendre la diffusion du flux
quelques instants en arrière, en cas de déconnexion par exemple.
Pour que cette méthode soit efficace et utilisable, il faut cependant
que le tampon ait une taille suffisante.
Ce modèle est implémenté notamment par
les programmes mercora (commercial) et PeerCast (libre).
III.2.1.3. Modèle multicast
Le multicast résout en partie le problème de
bande passante rencontré par les serveurs de lecture en continu : en
effet, ceux-ci envoient un flux, qui est ensuite répété
par les routeurs à chaque intersection. Pour simplifier, si une webradio
diffuse vers 2 auditeurs qui sont derrière le même routeur, mais
qu'entre le serveur de la webradio et le routeur des 2 auditeurs, il y a 3
autres routeurs, la webradio va envoyer un unique flux à destination du
groupe d'auditeurs. Ce flux va être transmis de la même
manière qu'un flux classique (ou unicast) par les 3 routeurs
intermédiaires. Lorsqu'il va arriver au dernier routeur, celui des deux
auditeurs, ce routeur va dupliquer le stream : un stream pour chaque auditeur.
Le principe reste identique quand on augmente le nombre d'auditeurs et de
routeurs.
Ce modèle réduit donc les coûts de bande
passante, mais le principal problème qui freine voire empêche son
adoption, est le fait que les réseaux publics actuels ne supportent pas
le multicast. Certains réseaux privés, comme ceux
d'universités ou de centres de recherche sont équipés de
routeurs multicast, mais le grand public n'y a en général pas
accès. Par contre, les réseaux privés de certains
fournisseurs d'accès à Internet sont équipés en
multicast, et ceux-ci en profitent pour proposer des services en lecture en
continu audio et vidéo complémentaires de l'offre d'accès
à Internet.
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