5.2.2. Recommandations
En se basant sur les résultats, les analyses, les
observations et les attentes recueillies dans le cadre de cette étude,
il certain nombre de recommandations méritent d'être
émises. Certes, tous les problèmes sont loin d'être
résolus. Toutefois,
Ø Aux éleveurs
Bien qu'au centre de la question du pastoralisme, les
éleveurs sont des acteurs dont le niveau de renforcement des
capacités reste encore faible. Toutefois, il leur serait important
d'échanger entre les différentes pratiques et systèmes
d'élevage afin de nourrir une recherche permanente d'innovations dans
les domaines organisationnels (gestion des espaces, accès aux
ressources), économiques (lait), infrastructurels (écoles, centre
d'alphabétisation) et techniques (soins vétérinaires,
alimentation du bétail, sélection).
Ø Aux décideurs
Pour renforcer les capacités locales de gestion des
espaces et des ressources naturelles, les décideurs
devraient définir une méthodologie d'appui visant
l'élaboration d'une charte agro-pastorale. Quelques axes d'intervention
devraient être l'instauration d'un dialogue entre les différents
acteurs intervenant dans le pastoralisme, multiplier des contacts
préliminaires entre leaders de chaque groupe avec un
élargissement progressif à l'ensemble des acteurs, implication
des élus communaux, des services publics et des privés. Un
dernier aspect serait la recherche d'une vision prospective et d'une
articulation positive et durable entre agriculture et élevage extensif
car on note une croissance constante des surfaces cultivées et du
cheptel.
Ø Aux Organismes Non
Gouvernementaux
Les surfaces agricoles sont en augmentation et cela a pour
conséquence de restreindre les espaces pastoraux. La pression sur les
pâturages et sur les voies de transhumance n'a donc cessé de
croître. Face à ce constat, les Organismes Non Gouvernementaux de
développement devraient se concentrer sur l'instauration d'un
dialogue entre tous les acteurs du pastoralisme en favorisant l'installation de
plates-formes de concertation et de planification entre les différentes
échelles villageoises, communales, régionales et
transfrontalières. Il faut également soutenir
l'aménagement progressif des espaces pastoraux dans le cadre de
schémas des plans de développements communaux ou
régionaux. En plus, la mise sur pied d'un projet laitier sagement
mené devrait véritablement aider à valoriser cette
activité économique dans la vie des pasteurs.
Ø Aux femmes
Les femmes devraient mieux s'organiser pour valoriser la
filière lait. A cet effet, les femmes pourraient s'approprier des
techniques de conservation et de commercialisation du lait dans le but de
maximiser leur marge bénéficiaire.
Ø Comme nouveaux axes de recherche
Comme nouveaux axes de recherche, il est souhaitable
d'envisager d'autres études supplémentaires pour mieux
approfondir les questions liées au pastoralisme en général
et les relations qui existent entre les différents membres
impliqués dans la transhumance en particulier.
Dans la Plaine d'Inondation du Logone, il y a des milliers des
têtes d'animaux qui y séjournent chaque année. Certains
bétails sont confiés à des bergers salariés ou non
qui les emmènent en transhumance. Les bergers à qui sont
confiés les animaux pour la transhumance malgré qu'ils soient
exploités (faible rémunération, rupture abusive de
contrat), ils continuent d'exercer leur métier. Une étude pour
identifier l'impact du confiage des animaux pourra éclairer sur l'avenir
de la transhumance dans le yaéré.
Les femmes assistent les époux dans leurs tâches
quotidiennes (traire la vache, soigner les animaux, paître les animaux,
arranger la tente). Elles sont donc actrices dans la gestion des ressources
pastorales dans la Plaine d'Inondation du Logone. Il est souhaitable de
déterminer véritablement la place de la femme dans la
transhumance. En effet, l'accent sera mis sur la détermination des types
d'activités effectuées par les femmes, l'évaluation du
temps qu'elles mettent par activité et le coût de chaque
activité, la détermination plus ou moins exhaustive des
difficultés que les femmes rencontrent. Ceci permettra de proposer des
solutions réalistes qui orienteront les éventuelles interventions
dans le yaéré.
La vente du lait par les femmes pasteurs procure des revenus
non négligeables qui contribuent aux besoins des ménages. Une
étude qui portera sur la détermination de l'influence du
propriétaire de bétail sur les recettes
générées de la vente du lait par les femmes des bergers
est nécessaire. A travers cette étude, il sera question de
déterminer les recettes générées de la vente du
lait, d'analyser les postes des dépenses faites des recettes issues de
la vente du lait et de déterminer la relation qui existe entre l'option
de la paie d'un berger et la gestion du bétail.
Le lait étant un produit périssable, sa
conservation pour une meilleure commercialisation est souvent difficile.
Malgré sa contribution aux charges familiales, le lait est moins
valorisé. Il serait intéressant de mettre sur pied un programme
ou un projet qui s'occupera de la collecte, de la transformation et de la vente
du lait. Les revenus des femmes et indirectement ceux de tout le ménage
seront améliorés.
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