UNIVERSITE DE
DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie
Rurale
Department of Agricultural Extension and Rural
Sociology
INFLUENCE DU PROPRIETAIRE ET RÔLE DE LA FEMME DANS
LES MOUVEMENTS SAISONNIERS DU BETAIL DANS LA PLAINE D'INONDATION DU LOGONE
(Extrême-Nord, Cameroun)
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie Rurales
Par :
CHINDANNE ABEL
Matricule : 07A004
Juin 2012
UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL
SCIENCES
Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie
Rurale
Department of Agricultural Extension and Rural
Sociology
INFLUENCE DU PROPRIETAIRE ET RÔLE DE LA FEMME DANS LES
MOUVEMENTS SAISONNIERS DU BETAIL DANS LA PLAINE D'INONDATION DU LOGONE
(Extrême-Nord, Cameroun)
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie Rurales
Par :
CHINDANNE ABEL
Matricule : 07A004
Encadreurs :
- Saïdou Kari
Coordonateur de CARPA Maroua
- Dr. Roland Ziébé, DMV
Enseignant à l'ISS et Chercheur au CEDC
Département d'Agriculture, d'Elevage et Produits
Dérivés
Superviseurs :
- Dr. Mark Moritz
Assistant Professor
Department of Anthropology
The Ohio State University
- Pr. Dr. Ir. Isaac Roger Tchouamo, PhD
Associate Professor of Agricultural Economics and Rural
Sociology
The University of Dschang, Faculty of Agriculture
FICHE DE CERTIFICATION DE
L'ORIGINALITE DU TRAVAIL
Je soussigné, CHINDANNE ABEL, atteste que le
présent mémoire est le fruit de mes propres travaux
effectués au Centre d'Appui à la Recherche et au Pastoralisme
(CARPA) sous la supervision de Pr. TCHOUAMO ISAAC ROGER,
Maître de Conférences à la Faculté d'Agronomie et
des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang et Dr. MARK
MORITZ, Assistant au Département d'Anthropologie de
l'Université d'Ohio et sous
l'encadrement de M. ROLAND ZIEBE, Chercheur au CEDC et
Assistant à l'Institut Supérieur du Sahel de l'Université
de Maroua.
Ce mémoire est authentique et n'a pas été
antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque
grade universitaire que ce soit.
Signature et nom de l'auteur
CHINDANNE ABEL
Date
:....../....../......
Visa du superviseur
Pr. TCHOUAMO ISAAC ROGER
Date :....../....../......
|
Visa du Chef de Département
Dr. MANU IBRAHIM NFORMI
Date :....../....../......
|
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE
Le présent mémoire a été revu et
corrigé conformément aux observations du jury.
Visa du Superviseur
Pr. TCHOUAMO Isaac Roger
Date :....../........./.........
Visa du Président du Jury
Pr. AJAGA Nji
Date :....../....... /.......
Visa du Chef de Département
Dr. MANU IBRAHIM
Date :....../....... /.......
DEDICACE
A mes PARENTS,
Ce travail est le fruit de vos sacrifices consentis.
A mes GRANDS PARENTS,
Ce document est une partie de la dette morale que je vous
dois.
REMERCIEMENTS
Par la Grâce de Dieu Tout Puissant, nous produisons ce
mémoire qui sanctionne la fin de notre formation d'ingénierie.
Nous voulons exprimer à travers ce document notre
profonde gratitude aux personnes suivantes qui ont apporté une
contribution significative à notre formation et à
l'élaboration de ce mémoire.
- Au Pr. Manjeli Yacouba, Doyen de la Faculté
d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang
et à tous les enseignants de cette faculté pour la qualité
des enseignements reçus ;
- Au Département d'Anthropologie de l'Université
d'Ohio State d'Amérique pour avoir offert l'appui financier pour cette
étude ;
- Au Pr. Tchouamo Isaac Roger qui a accepté de
superviser cette recherche. Il a chaque fois accordé le temps
nécessaire pour lire mes textes et me donner des conseils pour
avancer ;
- Au Dr. Mark Moritz de l'Université d'Ohio State (USA)
pour avoir facilité le contact avec cette Institution de Recherche et
négocié la bourse. Il a par ailleurs accepté volontiers et
est resté très engagé tout le long de nos travaux à
nous prodiguer des conseils et des remarques;
- A M. Roland Ziébé, mon encadreur. Sa
disponibilité et son soutien multiforme nous ont été d'un
apport inestimable pour la réalisation de cette étude. Le temps
qu'il nous a accordé chaque fois que nous lui avons demandé a
rendu plus facile la réalisation de nos travaux tant sur le terrain que
durant la rédaction;
- A M. Saïdou Kari, Coordonnateur de CARPA et toute son
équipe pour avoir accepté que cette étude soit
réalisée en collaboration avec sa structure et pour les divers
appuis reçus durant notre séjour pendant le stage;
- Au Coordonnateur du CEDC-Maroua et Chef d'Antenne de
l'Université de Dschang, Dr. Mvondo Awono qui a accepté que la
restitution de cette étude se déroule dans son Institution et
qui, par ses remarques très constructives a permis de mieux organiser
notre étude ;
- Aux responsables des structures d'encadrement intervenant
dans l'Extrême-Nord notamment SNV, UICN, INADES-Formation, HEIFER
International Project, ACEEN qui ont accepté participer à
l'atelier de restitution de nos travaux. Leurs différentes
expériences et interventions sur le sujet nous été
incommensurables ;
- Au CDD de Maroua-Mokolo pour avoir contribué à
ma formation. En plus, mes cinq années d'expériences
passées dans cette structure de développement avant de repartir
en formation m'ont rendu la compréhension de certaines Unités de
Valeur plus aisée ;
- Au Père Frans Byl, Curé de la Paroisse de
Zamay pour son appui multiforme pendant ma formation ;
- A Sali Siddiki, Wabi, Oumarou Kari et Yérima
Boubakari, animateurs au CARPA pour m'avoir introduit chez les nomades. Sans
leur appui, mes travaux ne se seraient pas déroulés sans
difficultés ;
- Les nomades, individuellement ou collectivement ont
accepté répondre à mes questions malgré leurs
tâches quotidiennes intenses ;
- A M. Palou Jean, technicien en bâtiment à
Yaoundé pour tout son appui financier et matériel pendant ma
formation ;
- A toute ma famille Tchinfabé Jean, Mahimi Rachel et
Baïma Sophie pour leurs encouragements et leurs apports multiformes ;
Je ne saurais clore la liste sans manquer de remercier tous
mes camarades de la 14ème promotion pour l'assistance
mutuelle durant notre séjour à Dschang. Je cite
particulièrement Damba Yaya, Zelakwa Maguina, Meffo Hermine, Doké
Noé Socrates, Ntsogo Awoumou Clarisse, Beikamé Issa Thiery,
Sonkoué Gérardine, Akono Siméon, Sawaldiyé
Brigitte, Djebba, Aboubakar Iyabano, Iya Abdoulkadiri.
A mes camarades d'option Economie et Sociologie Rurales,
individuellement et collectivement, je suis redevable pour la bonne
collaboration et l'esprit d'équipe qui ont été d'un apport
inestimable dans la formation.
Que tous ceux qui m'ont assisté de près ou de
loin dans la réalisation de ce travail trouvent ici l'expression de ma
gratitude.
Enfin, à toute la communauté nordiste de Dschang
et les membres de l'Amicale des Etudiants Ressortissants du Grand Nord, merci
pour votre fraternité.
LISTE DES ABBREVIATIONS
ACDIC
|
: Action Citoyenne pour la Défense des
Intérêts Collectifs
|
ACEEN
|
: Association Camerounaise pour l'Education
Environnementale
|
BIR
|
: Bataillon d'Intervention Rapide
|
CARPA
|
: Centre d'Appui à la Recherche et au Pastoralisme
|
CBLT
|
: Commission du Bassin du Lac Tchad
|
CDD
|
: Comité Diocésain de Développement
|
CEDC
|
: Centre d'études de l'Environnement et du
Développement au Cameroun
|
CEXPRO
|
: Compagnie Commerciale pour l'Exportation des Produits
|
CIRAD
|
: Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le
Développement
|
DMV
|
: Docteur en Médecine Vétérinaire
|
EDS
|
: Enquêtes Démographiques et de Santé
|
EMVT
|
: Elevage et Médecine Vétérinaire
Tropicale
|
FAO
|
: Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations
Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)
|
FASA
|
: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles
|
FCFA
|
: Franc de la Communauté Financière d'Afrique
|
GEF
|
: Global Environment Fund
|
GEPIS
|
: Groupe d'Experts des Plaines d'Inondation
Sahéliennes
|
GESEP
|
: Gestion Sécurisée des Espaces Pastoraux
|
GIC
|
: Groupe d'Initiative Commune
|
GPS
|
: Global Positioning System
|
GREZOH
|
: Groupe de Recherche sur les Zones Humides
|
Hab
|
: Habitant
|
HR
|
: Hypothèse de Recherche
|
IIED
|
: Institut International pour l'Environnement et le
Développement
|
INADES
|
: Institut Africain pour le Développement Economique et
Social
|
ISS
|
: Institut Supérieur du Sahel (Université de
Maroua)
|
Kg
|
: Kilogramme
|
Km2
|
: Kilomètre carré
|
L
|
: Litre
|
MINEF
|
: Ministère de l'Environnement et de la Forêt
(devenu Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature et
Ministère de la Forêt et de la Faune)
|
MINEFI
|
: Ministère des Finances
|
MINEPAT
|
: Ministère de l'Economie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire
|
NGO
|
: Non Governmental Organisation
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernementale
|
ORSTOM
|
: Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer
(présent depuis 1955), devenu IRD en 1998
|
PIB
|
: Produit Intérieur Brut
|
PIWL
|
: Plaine d'Inondation de Waza Logone
|
PNW
|
: Parc National de Waza
|
SARD
|
: Society for All Round Development
|
SEMRY
|
: Société d'Expansion et de Modernisation de la
Riziculture de Yagoua
|
SNV
|
: Organisation Néerlandaise de Développement
|
SPSS
|
: Statistical Package for Social Sciences
|
UICN
|
: Union Mondiale pour la Conservation de la Nature
|
UNDP
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement
|
USA
|
: Etats Unis d'Amérique
|
WISP
|
: World Initiative for Sustainable Pastoralisms
|
%
|
: Pourcentage
|
GLOSSAIRE
Adanke
|
: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous
avons enquêtés
|
Ar'do
|
: Leader
|
Ceedirde
|
: Saison sèche chaude (mars-juin)
|
Dabbirde
|
: Saison sèche froide (novembre-février)
|
Djaagordo ou djagordo
|
: Patron ou propriétaire de bétail qui recrute
un berger
|
Duumol
|
: Saison des pluies
|
Eggo
|
: Chef de campement
|
Foulfouldé
|
: Langue des foulbés
|
Fulbe
|
: Un affranchi ou islamisé
|
Gaïnako ou gaynako
|
: Berger ou tout simplement celui ou celle qui prend garde des
animaux
|
Gura
|
: Nasse malienne
|
Jamare
|
: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous
avons enquêtés
|
Kaliifa
|
: Intermédiaire d'un bétail
|
Kaydal
|
: Chef des bergers d'un ou plusieurs village(s) pour la
transhumance
|
Lucci
|
: Transhumance en attente du retrait de l'eau dans le
yaéré
|
Mayo
|
: Fleuve qui ne contient de l'eau que pendant la saison des
pluies
|
Ngare
|
: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous
avons enquêtés
|
Ruumirde
|
: Saison des pluies (juillet-octobre)
|
Suwa
|
: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous
avons enquêtés
|
Tarau
|
: Senne de plage
|
Toupouri
|
: Un des groupes ethniques des non foulbés nomades que
nous avons enquêtés
|
Waynaa'be
|
: Pluriel de gaïnako
|
Woïla
|
: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous
avons enquêtés
|
Yaéré
|
: Plaine d'inondation du Logone
|
zarguina
|
: Bandits armés qui prennent les enfants et exigent des
rançons
|
TABLE DES MATIERES
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
iii
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS
APRES SOUTENANCE
iv
DEDICACE
v
REMERCIEMENTS
vi
LISTE DES ABBREVIATIONS
viii
GLOSSAIRE
x
LISTE DES TABLEAUX
xv
LISTE DES FIGURES
xvi
LISTE DES CARTES
xviii
LISTE DES PHOTOS
xviii
LISTE DES ENCADRES
xviii
RESUME
xix
ABSTRACT
xx
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1
1.1. Contexte de l'étude
1
1.2. Problématique
3
1.3. Questions de recherche
6
1.4. Objectifs de l'étude
6
1.5. Importance du thème
7
1.6. Hypothèses de recherche
7
1.7. Variables
8
1.7.1. Variables dépendantes
8
1.7.2. Variables indépendantes
8
1.8. Organisation du mémoire
8
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE
DE LA LITTERATURE
9
2.1. Cadre théorique
9
2.1.1. Théorie de la gestion des
ressources
9
2.1.2. Genre
10
2.2. Définitions de quelques concepts
12
2.2. Revue de la littérature
15
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
17
3.1. Choix de la zone d'étude
17
3.2. Présentation de la zone
d'étude
17
3.2.1. Localisation géographique
17
3.2.2. Milieu physique
19
3.2.3. Milieu humain
23
3.2.4. Principales activités
économiques de la zone
24
3.3. Types des sources des données
28
3.3.1. Sources secondaires
28
3.3.2. Sources primaires
28
3.4. Population et échantillonnage
28
3.4.1. Population de l'étude
28
3.4.2. Technique de l'échantillonnage et
taille de l'échantillon
29
3.5. Collecte, traitement et analyse des
données
30
3.5.1. Collecte des données
30
3.5.2. Outils de collecte des données
30
3.5.3. Dépouillement, saisie et traitement
des données et atelier de restitution
31
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET
DISCUSSION
32
4.1. Limites de l'étude
32
4.2. Caractérisations des personnes
impliquées dans les mouvements saisonniers des troupeaux
32
4.2.1. Répartition de l'échantillon
en fonction des groupes ethniques
32
4.2.2. Groupe du chef de campement
33
4.2.3. Groupes ethniques du propriétaire de
bétail et lieu de résidence
33
4.2.4. Raisons qui sous tendent les relations
propriétaires, kaliifa, berger
40
4.3. Influence du propriétaire dans les
mouvements saisonniers du bétail
43
4.3.1. Localisation des troupeaux selon les saisons
et les années
43
4.3.2. Raisons du choix d'un lieu de stationnement
des animaux
49
4.3.3. Description des prises de décision de
déplacement et de stationnement des animaux
52
4.4. Niveau de responsabilité et d'autonomie
du berger
53
4.4.1. Niveau de responsabilité du berger
dans les prises de décisions
53
4.4.2. Compte rendu des décisions prises
par le berger
55
4.4.3. Moyens utilisés par les bergers pour
rendre compte aux propriétaires
56
4.4.4. Possession des animaux par un berger et le
mode de gestion
56
4.5. Rôle de la femme dans la
transhumance
62
4.5.1. Nombre d'enfants en transhumance
62
4.5.2. Tâches quotidiennes de la femme
62
4.5.3. Difficultés rencontrées par
les femmes pasteurs
67
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
70
5.1. Vérification des hypothèses
70
5.2. Conclusion et recommandations
71
5.2.1. Conclusion
71
5.2.2. Recommandations
72
BIBLIOGRAPHIE
75
ARTICLES, COLLOQUES, CONFERENCES ET DEBATS,
DOCUMENTS OFFICIELS, MEMOIRES, RAPPORTS, REVUES, SEMINAIRES, THESES.
75
OUVRAGES
80
Annexes 1 : Instruments de collecte
des données
82
Questionnaire 1: Berger
82
Questionnaire 2: Propriétaire
87
Questionnaire 3: Kaliifa
92
Questionnaire 4: Femme
97
Position géo
référenciée (GPS) des chefs de ménage
99
Annexes 2 : Codifications des
instruments d'enquêtes
100
Codification de la fiche d'enquête
adressée aux bergers
100
Codification de la fiche d'enquête
adressée aux kaliifa
105
Codification de la fiche d'enquête
adressée aux propriétaires
110
Codification de la fiche d'enquête
adressée aux femmes
114
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Climat et types d'utilisations des
terres dans la plaine d'inondation de Waza-Logone.
3
Tableau 2 : Population de l'étude
29
Tableau 3 : Composition de
l'échantillon
30
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés en fonction des groupes ethniques
32
Tableau 5: Groupe ethnique du chef de campement
33
Tableau 6: Groupe ethnique des
propriétaires
34
Tableau 7: Groupes des propriétaires ayant
confié leurs bétails aux bergers
35
Tableau 8: Types de relation entre le chef de
campement, le propriétaire, le kaliifa et le berger
39
Tableau 9: Durée des relations entre le
propriétaire de bétail et le kaliifa
42
Tableau 10: Nombre de têtes d'animaux que
possèdent les bergers
57
Tableau 11: Corrélations entre la
durée de la collaboration entre un propriétaire et le berger et
la possession
57
Tableau 12: Nombre d'enfants recensés
62
Tableau 13 : Difficultés
énumérées par les femmes pendant les séjours dans
les campements
68
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Répartition des
propriétaires par Arrondissement
3
Figure 2: Arrondissements de résidence des
propriétaires ayant berger comme intermédiaire
36
Figure 3: Arrondissements de résidence des
propriétaires ayant confié leurs animaux aux kaliifa
37
Figure 4: Types de relations entre les bergers et
les chefs de campement
38
Figure 5: Types de relations entre les chefs de
campement et les kaliifa
38
Figure 6: Types de relation entre le chef de
campement et les propriétaires de bétails
39
Figure 7: Motivations d'un berger à
travailler avec un propriétaire
41
Figure 8: Motivations des kaliifa à
travailler avec les propriétaires de bétail
42
Figure 9: Nombre de campements de
ceedirde
43
Figure 10: Nombre de campements pendant le
dabbirde
44
Figure 11: Nombre de campements de saison des
pluies
45
Figure 12: Acteurs ayant décidé pour
le déplacement et le stationnement de ceedirde
46
Figure 13: Acteurs impliqués dans les prises
de décisions de saison froide (dabbirde)
47
Figure 14: Acteurs impliqués dans les prises
de décisions de saison des pluies (ruumirde)
48
Figure 15: Raisons de stationnement pendant la
saison sèche chaude
49
Figure 16: Raisons de stationnement pendant la
saison sèche froide
50
Figure 17: Raisons de stationnement pendant la
saison des pluies
51
Figure 18: Niveau de responsabilité du
berger dans la prise des décisions
53
Figure 19: Pourcentage des bergers affirmant rendre
compte ou non
55
Figure 20: Moyens utilisés par le berger
pour rendre compte
56
Figure 21: Possession des animaux par les
bergers
57
Figure 22: Mode de gestion des animaux
58
Figure 23: Raisons de la non possession des animaux
par certains bergers
59
Figure 24: Différentes options de paie du
salaire d'un berger
60
Figure 25: Raisons du choix de l'option de paie
61
Figure 26 : Tâches quotidiennes de la
femme peulh pendant la transhumance
63
Figure 27: Lieux de vente du lait
65
Figure 28 : Dépenses faites des
recettes de la vente du lait
66
Figure 29 : Difficultés
rencontrées par les femmes pendant les trajets
67
LISTE DES CARTES
Carte 1: Localisation de la zone de Plaine
d'Inondation dans l'Extrême-Nord Cameroun.
3
Carte 2: Localisation des enquêtés
dans la Région de l'Extrême-Nord
19
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Campement en saison sèche
chaude
3
Photo 2 : Bergers avec les animaux en
pâture
54
Photo 3 : Femmes peulhs vendant le lait au
marché de Moulvoudaye (Extrême-Nord)
64
LISTE DES ENCADRES
Encadré 1: Avis des enquêtés
sur les raisons qui orientent les déplacements et les stationnements
3
Encadré 2 : Avis recueillis
auprès des bergers par rapport aux prises d'otages
51
RESUME
La Plaine d'Inondation du Logone dans la Région de
l'Extrême-Nord du Cameroun à l'instar de la plupart des zones
humides sahéliennes, joue un rôle écologique, social et
pastoral important tant au niveau régional qu'international. Chaque
année, de milliers de têtes de bétails viennent y
séjourner à la recherche des ressources pastorales. Plus
souvent, les propriétaires de ces animaux confient leurs bétails
à des bergers salariés (waynaa'be) ou aux
intermédiaires (kaliifa) pour la transhumance. D'avril
à décembre 2011 s'est déroulée une étude
ayant pour objectif de déterminer l'influence du propriétaire et
le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans
la Plaine d'Inondation du Logone. L'année ou campagne de transhumance
est divisée en trois saisons : sèche chaude ou
ceedirde (mars - juin), sèche humide ou dabbirde
(novembre - février) et saison des pluies ou ruumirde (juillet
- octobre). Cinq groupes ethniques à savoir Adanke,
Jamare, Suwa, Woila et Toupouri soit au
total 78 personnes ont été enquêtées dans le cadre
de cette étude. Le regroupement des propriétaires, bergers et
kaliifa au sein d'un campement se base sur des critères
d'affinité (famille, origine) ou par simple métier. Le
regroupement au sein d'un campement n'a pas une influence sur la gestion des
ressources. La prise de décisions pour les mouvements saisonniers se
fait de façon concertée entre le propriétaire, le berger,
le kaliifa (le cas échéant), les autres membres du
campement et le `'marabout''. La recherche du pâturage oriente le choix
d'un campement dans une localité ; soit 52, 44 et 35 %
respectivement pendant le ceedirde, dabbirde et
ruumirde. Dans ces mouvements saisonniers des hommes et du
bétail, le berger n'est pas autonome dans les prises de
décisions. La femme, hors mis son rôle de procréation, elle
exerce plusieurs tâches tant dans l'entretien du bétail et des
hommes que dans l'activité économique par la vente du lait qui
contribue à soutenir la famille. Pour mieux comprendre la question de la
gestion des ressources pastorales et apprécier véritablement le
rôle de la femme dans la transhumance dans l'optique de
l'élaboration d'un code pastoral, les éleveurs, les
décideurs, les ONG et les femmes ont chacun des responsabilités.
Quelques axes de recherche sont également envisageables afin de mieux
cerner les contours du confiage des animaux pour la transhumance.
Mots clés : transhumance, propriétaire,
berger, relation femmes et transhumance.
ABSTRACT
Logone Floodplain in the Far North Region of Cameroun, like
many other humid sahelian zones plays an important ecological, social and
pastoral role at the Regional as well as International level. Each year,
thousands of herds of cattle settle there in search of pastoral resources. Most
often, cattle owner' entrust their herds to salaried herders (waynaa'be) or
middle men (kaliifa) during transhumance. A study was carried out
from April to December 2011 to determine the influence of cattle owners and the
role of woman during the seasonal movement of cattle. The transhumance period
is divided into three seasons: dry and hot season or ceedirde (March -
June), dry-cold season or dabbirde (November - February) and rainy
season or ruumirde (July - October). A total of 78 respondents were
belonging from five ethnic groups named: Adanke, Jamare,
Suwa, Woila and Toupouri. Groups of cattle owners,
herders and intermediaries are formed on the bars of kin and family
relationships, origin or job. The groups in a camp do not influence the
management of resources. Decision making for seasonal movements is taken place
in consent done between the owner, the herder, the intermediary (where
necessary), the others members of the group and the `'Marabout'' or a spiritual
leader. The reason of choosing the camp was oriented by the presence of pasture
at 52 % in ceedirde, 44 % in dabbirde and 35 % in
ruumirde. During these seasonal movements of persons and their
animals, herders are not autonomous in decision making and woman plays an
important role by not only procreating, but also taking care of herds/persons
and selling milk to sustain the family. To better understand the question of
management of pastoral resources and appreciate the woman's role during
transhumance in Floodplain Logone, herders, Government, NGOs and women each
have responsibilities. Some other research axes are also imaginable to better
determine the circumstances under which herds under contracts can better be
managed.
Key words: transhumance, owner, herder, relationship between
wives and transhumance.
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1.
Contexte de l'étude
L'élevage joue un rôle prépondérant
en fournissant aux pasteurs une assurance contre le risque,
particulièrement en milieux arides ou semi-arides à haut risque.
(Akbay et Boz, 2005). La division des troupeaux ainsi que la fluidité de
la possession des têtes d'animaux constituent une importante
stratégie d'assurance pour les pasteurs, en leur permettant de faire
face aux caprices du climat et aux incertitudes de leurs environnements (Bayer
et Water-Bayer, 1995).
Au Cameroun (MINEFI, 2000), le secteur de l'élevage et
des pêches procure des revenus directs ou indirects à 30 % des
populations rurales. La part du secteur dans l'économie nationale
était estimée en 1997/98 à 117 milliards de F CFA, soit
près de 2 % du produit intérieur brut - PIB. Dans la composition
de ce PIB, une étude de 1995 (CIRAD-EMVT/BDPA-SCETagri, 1995) donnait
une part de 58 % à l'élevage bovin contre 15 % aux petits
ruminants.
Une étude socio-économique de la Banque Mondiale
(Afrique Agriculture, 2010 : 4) distingue cinq catégories
d'éleveurs répartis selon l'importance relative de
l'élevage bovin comme activité principale et source de revenus
pour les propriétaires de bétail : les éleveurs avec
agriculture de subsistance (l'élevage est l'activité dominante et
la source de revenus la plus importante du paysan), les éleveurs purs
(le propriétaire de bétail n'a d'autres revenus que ceux
procurés par la vente de produits de son troupeau), les
éleveurs/agriculteurs mixtes (l'éleveur tire des revenus
réguliers de son élevage et de son activité agricole),
agriculteurs avec activité secondaire l'élevage (l'agriculture
est l'activité principale et l'élevage est une forme
d'épargne) et les propriétaires de bétail non
éleveurs, non agriculteurs à titre d'activité principale.
Cette dernière catégorie concerne le propriétaire de
bétail qui tire l'essentiel de ses revenus d'activités telles que
le commerce, l'emploi salarié.
Diverses études de la FAO (2001) indiquent que la
consommation de la viande est en baisse importante dans l'ensemble du Cameroun
notamment dans les grandes villes depuis 1987. Ceci résulte de la forte
baisse du pouvoir d'achat des ménages (Lunel, 2000). En 2000, dans les
villes de Douala, Yaoundé, Bamenda et Ngaoundéré, la
consommation individuelle de viande bovine se situait autour de 6,5 à
7,5 kg/hab/an, alors qu'elle était comprise entre 17 et 23 kg/hab/an en
1987 (Lunel, 2000). Ce constat est confirmé par des études
menées à Garoua et Maroua où la consommation serait de
l'ordre de 6,5 à 7,5 kg/ha/an ces dernières années,
contre près de 30 kg dans les années 80 (GESEP, 2002). Cette
baisse de consommation de la viande bovine a été partiellement
compensée par des importations de viande blanche à l'instar de la
volaille, des lapins (l'importation de viande rouge étant interdite) et
une consommation accrue de poisson (Lunel, 2000). Le Gouvernement camerounais a
décidé (Afrique Agriculture, 2010 :10) de prendre à
bras-le-corps les problèmes du secteur élevage. Cette
volonté politique est traduite dans le Document de Stratégie pour
la Croissance et l'Emploi (DSCE) où le Gouvernement veut accroître
la consommation des protéines animales qui est actuellement de
11kg/habitant/an afin de se rapprocher des standards de la FAO qui la situe
à 42 kg/habitant/an (MINEPAT, 2009).
La part de l'élevage dans le Produit Intérieur
Brut (PIB) est sous estimée car tous les rôles de l'élevage
ne sont pas pris en compte. Le rôle d'épargne est
particulièrement méconnu mais est très important ainsi que
le rôle joué par les animaux dans les échanges commerciaux,
sociaux ou matrimoniaux. Le bétail est un placement à long terme
qui produit des intérêts (veaux, lait) et du capital
(croît). La part des animaux de trait n'est pas prise en compte, ni la
fumure fournie par les troupeaux.
ACDIC (2006), relève que le lait, s'il est produit en
quantité tout à fait appréciable dans les grandes zones
pastorales du pays (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord, Nord-Ouest), n'est pas
commercialisé à grande échelle du fait de la nature
périssable de ce produit qui nécessite une organisation et des
circuits modernes de commercialisation. Il est, la plupart du temps,
consommé localement. Les grands centres urbains du sud sont, eux,
approvisionnés grâce aux importations de lait en poudre et
concentré ; soit plus de 16 000 tonnes en 1999 pour une valeur de
près de 12 milliards de F CFA (Afrique Agriculture, 2010 : 4).
Fort de ce qui précède, le pastoralisme
constitue un secteur pour la relance économique et l'atteinte de la
vision gouvernementale de développement : être un pays
émergent à l'horizon 2035. Le pastoralisme se définit
(Nori et al., 2008) comme étant un mode de vie complexe qui
s'efforce à maintenir un équilibre optimal entre les
pâturages, le bétail et les populations dans les milieux variables
et incertains. La même source relève que le pastoralisme joue un
rôle important dans le maintien des moyens d'existence locaux, la
fourniture de services écologiques divers et contribue aux
économies nationales et régionales dans les pays les plus pauvres
du monde. Selon la FAO (2001), la production pastorale extensive se pratique
sur 25 % des terres du globe ; soit 66 % des terres du continent africain.
Elle fournit 10 % de la production mondiale de viande et fait vivre quelques
200 millions de ménages pastoraux qui élèvent presque 1
milliard de têtes en Afrique subsaharienne (Tchoumboué et Manjeli,
1991).
Au vu de la croissance démographique (2,8 % par an) et
de l'urbanisation (5,5 % par an), le Cameroun aura à faire face, dans un
futur proche, à des problèmes de pénurie et de hausse des
prix des produits animaux. L'étude du secteur élevage estimait
qu'en 2010, l'offre nationale de viande bovine et de petits ruminants ne
couvrirait respectivement que 65 % et 75 % de la demande (CIRAD-
EMVT/BDPA-SCETagri, 1995 : 25).
On peut s'interroger sur la capacité du Cameroun
à satisfaire la demande de sa population avec la production nationale et
sur la place du développement de l'élevage dans sa
stratégie d'autosuffisance alimentaire.
1.2.
Problématique
Labone et al. (2000) relèvent que le cheptel
bovin camerounais dans le Grand Nord est estimé à 5,5 millions
d'animaux dont la plus grande partie se concentre dans les provinces
septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord). L'élevage joue
un rôle important dans les milieux arides et semi-arides malgré un
recours limité à l'intensification ; et un tassement de la
productivité par unité de pâturages après les
progrès réalisés dans les années 50 et 60, (Metzel
et Cook, 1992).
La production pastorale extensive se pratique sur 25 % des
terres du globe, fournit 10 % de la production mondiale et fait vivre quelques
200 millions de ménages pastoraux qui élèvent presque 1
milliard de têtes en Afrique subsaharienne. Sa contribution est
estimée à 30 % au PIB du Cameroun, FAO (2001).
Pour les femmes l'élevage des petits ruminants est
important en ce sens qu'il peut être assimilé à un `'
compte bancaire'' car les animaux peuvent être vendus pour les besoins
personnels ou familiaux et sont rarement consommés sauf pour des
évènements sociaux et culturaux (Ndang et Mbinkai, 2010: 3).
Haberland et Spierrenburg (1991) regroupent les
éleveurs autour de deux grands groupes (grand et petit) et dont
l'utilité de l'élevage est sa considération, pour
l'argent, le lait, la sécurité ou pour la traction, le fumier et
la viande.
Les groupes d'éleveurs nomades forment le peuplement le
plus ancien de la région sahélienne (Requier, 2011). Ils
pratiquent la transhumance entendue à la fois comme le mouvement
pendulaire et saisonnier des troupeaux et comme le mode de vie des hommes qui
les accompagnent. La transhumance est une pratique qui témoigne de
l'adaptation des éleveurs aux contraintes écologiques d'un milieu
naturel marqué par la saisonnalité et par
l'imprévisibilité de la disponibilité en ressources
fourragères.
Chaïbou (2005) relève que les buts du nomadisme et
de la transhumance sont la recherche de l'eau, de pâturages et de la
sécurité. La transhumance, mouvement saisonnier à partir
d'une base fixe, est pratiquée à grande échelle. Elle
permet l'exploitation de pâturages qui ne peuvent être
occupés toute l'année du fait de leur insalubrité
(présence de glossines), du manque de point d'eau pour le bétail,
de leur inondation en saison des pluies ou tout simplement parce qu'il n'y a
plus d'herbes.
A la recherche de meilleures conditions de subsistance, Ndoki
(2007) établit qu'il existe des interrelations entre l'élevage et
les activités agricoles d'une part et entre la disponibilité de
l'eau et des pâturages d'autre part. Bourbouze (1999) affirme que la
transhumance ou la mobilité est une des techniques du pastoralisme qui
offre la meilleure stratégie pour gérer une faible
productivité nette, le caractère imprévisible et le risque
associés aux zones arides et semi-arides. Les mouvements saisonniers
sont essentiels pour permettre aux pasteurs de faire face aux variations
spatiales et temporelles prononcées dans les ressources en
pâturages tout en permettant la restauration des parcours à
certaines époques de l'année.
La transhumance est aussi, selon Boutrais (2005) un moyen
pour le propriétaire (djagordo) du bétail de se
débarrasser partiellement de l'entretien du troupeau durant la
période où les conditions climatiques deviennent difficiles. Les
troupeaux sont ainsi confiés à un berger (gaïnako) ou un
kaliifa (intermédiaire) moyennant comme soulignent Moritz et
al. (2011) un salaire ou usufruit.
Niamir-Fuller (1999) observe qu'en outre de la
disponibilité des ressources naturelles, la mobilité
dépend aussi des différents facteurs techniques et
sociopolitiques. Parmi ceux-ci, figurent le capital humain (une connaissance
approfondie de la dynamique agro écologique complexe des
pâturages) et le capital social (normes sociales, obligations et
responsabilités qui ont un rôle décisif dans la
négociation de l'accès aux ressources et la gestion des
conflits). Ndoki (2007), souligne qu'il y a trois grands facteurs qui
déterminent l'occupation de l'espace des transhumants. Il s'agit
notamment de la disponibilité des ressources fourragères et
hydriques, l'éloignement des champs cultivés afin de limiter les
risques des dégâts et la proximité de son campement et de
la zone d'origine. Cette occupation de l'espace obéit
généralement, de l'avis de Ndoki (2007) à un certain
nombre de critères dont 80 % par affinité (origine, liens
familiaux, propriété du troupeau) et 20 % de façon
anarchique (par ordre d'arrivée, qualité du site).
Les plaines inondables, à travers les fonctions
importantes qu'elles remplissent, constituent une spécificité
importante des zones sahéliennes. Les hommes ont développé
des activités très spécifiques dans ces zones et leur
voisinage. Ils ont su organiser ces écosystèmes extrêmement
productifs pour assurer leur survie (GEPIS, 2000). Ces
écosystèmes d'envergures variées obéissent à
un rythme cyclique et saisonnier qui déclenche et module la vie dans son
déploiement végétal, animal et même minéral:
éclosion des pâturages, migrations des oiseaux, changements des
conditions pédologiques (GEPIS, 2000 et GREZOH, 1999). C'est
justement ce caractère d'espace médian, d'interface entre
plusieurs écosystèmes, mais doté abondamment de la
denrée rare que constitue l'eau, qui fait des plaines d'inondation au
Sahel des lieux de complexité dynamique, d'opportunités et
également d'une forte densité de la population (GEPIS,
2000 ; Loth, 2004 ; et Scholte, 2005). L'homme y tire à la
fois des bénéfices directs (pêche, pâturages,
cueillette) et indirects (amélioration de la qualité de l'eau par
le recyclage de l'azote, recharge de la nappe, protection du littoral par les
zones à mangroves, épandage des crues) (GEPIS, 2000 ;
GREZOH, 1999).
Sighoumnou et Naah (1997) relèvent que ces zones
constituent de bons pâturages de saison sèche où viennent
des pays de la sous-région séjourner 200 000 à 300 000
bovins et 20 000 à 50 000 caprins chaque année (Moritz et
al., 2011).
La plaine d'inondation du Logone est une zone de très
grande valeur sociale et économique, aussi bien au niveau
régional qu'international. Grâce à l'inondation annuelle,
elle fournit les moyens d'existence principalement à travers la
pêche et l'élevage à plus de 200.000 personnes sur une
superficie d'environ 8 000 km2 soit une densité
d'occupation humaine de 25 habitants au km2 (ACEEN, 2007). Les
riches pâturages créés pendant la saison sèche par
les eaux d'inondation restantes nourrissent également de grands
troupeaux de bétail des bergers nomades et transhumants ainsi que ceux
des populations sédentaires (GEPIS, 2000 ; Niasse et al.,
2004). La construction en 1979 d'un barrage et de digues à Maga, pour un
programme d'irrigation du riz, combinées aux déficits
pluviométriques chroniques, entraînèrent l'arrêt de
l'inondation sur une bonne partie de la plaine d'inondation de Logone. Les
surfaces inondées ont été réduites de 3 400
km2 à 2 200 km2 soit une baisse de 35 %
(Seignobos et Iyébi-Mandjeck, 2000).
Dans la zone Soudano-Sahélienne, à cause des
contraintes climatiques telles que la chaleur, la sécheresse et la forte
évaporation, la mobilité des troupeaux reste dans l'ensemble le
mode le plus approprié et le plus efficace de la gestion des parcours.
Cette zone a atteint son seuil de productivité naturelle avec ses 38 %
du cheptel national bovin et 54 % du cheptel des petits ruminants
(Tchoumboué et Manjeli, 1991).
Dans la plaine du Logone, les éleveurs transhumants ont
toujours constitué un groupe social qui a été
négligé pendant longtemps par les autorités et les acteurs
de développement. Cependant, cette zone accueille chaque année
plus de 200 000 têtes de bovins (Seignobos et Iyébi-Mandjek,
2000). Ces troupeaux sont soit confiés à des bergers sous contrat
ou conduits par les propriétaires (Moritz et al., 2011). La
transhumance se présente donc comme une activité à
accompagner tant du point de départ jusqu'aux campements d'installation
des éleveurs en passant par les pistes migratoires (Cheikh, 2006).
Ainsi, on note que la plaine du Logone revêt une
importance capitale pour l'élevage en général et les
transhumants en particulier. Le nombre des troupeaux devrait croitre chaque
année. Ce qui laisse également croire à une augmentation
de l'activité des transhumants salariés (Moritz et al.,
2011).
De ce qui précède, il est important de chercher
à comprendre comment le propriétaire et la femme influencent les
mouvements saisonniers du bétail dans la Plaine d'Inondation du Logone.
1.3.
Questions de recherche
Deux
questions de recherche ont été formulées, l'une
décrivant les relations entre les individus et l'autre en lien avec le
genre : Le propriétaire influence t-il les mouvements
des troupeaux? Quel est le rôle de
la femme dans ces mouvements?
1.4.
Objectifs de
l'étude
L'objectif global de l'étude est de déterminer
l'influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les
mouvements saisonniers du bétail.
Plus spécifiquement, il s'agit:
- de caractériser les propriétaires, les
kaliifa, les bergers et les femmes qui sont impliqués dans les
déplacements saisonniers du bétail ;
- de déterminer si le propriétaire influence ou
non les mouvements des troupeaux ;
- d'identifier le niveau de responsabilité du berger
dans les mouvements saisonniers du bétail ;
- de déterminer le rôle de la femme dans les
déplacements saisonniers des animaux.
1.5.
Importance du thème
L'importance de l'étude est double :
théorique et pratique.
Sur le plan théorique, l'étude enrichira la
littérature sur le pastoralisme et fournira des connaissances
supplémentaires sur l'influence du propriétaire et le rôle
de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la plaine
d'inondation du Logone.
Sur le plan pratique, l'étude sera utile aux
propriétaires d'animaux (djagordo), gardiens ou
intermédiaires des troupeaux (kaliifa), les bergers, les
organismes de développement (CARPA) et les décideurs. Chaque
partie prenante pourra utiliser les résultats de l'étude pour en
faire usage et redéfinir des axes d'intervention.
La question de la viabilité du pastoralisme en
général et celle de la transhumance en particulier se pose avec
acuité en zone de savane. L'étude permettra aux éleveurs
de prendre conscience du phénomène des mouvements saisonniers de
leurs troupeaux. Les propriétaires des troupeaux apprécieront
à travers cette étude ce que représente la transhumance
sur leurs troupeaux ou sur les bergers à qui ils confient leurs animaux.
A travers les résultats de cette étude, il sera
possible de déterminer le degré d'autonomie des bergers dans les
prises de décision pour les déplacements et les stationnements
des animaux selon les saisons.
Pour les pouvoirs publics, notamment les services
d'encadrement des éleveurs pasteurs, l'étude posera des bases de
réflexion sur les points tels que l'autonomie des bergers, l'influence
des propriétaires des animaux sur les mouvements des animaux, les
raisons de stationnement des troupeaux à différents campements,
la problématique de changement dans les modes d'élevage,
l'élaboration d'un Code Pastoral au Cameroun.
Quant aux structures d'appui au développement tel que
le Centre d'Appui à la Recherche et au Pastoralisme (CARPA), les
résultats serviront pour réorienter les interventions sur le
pastoralisme notamment le rôle joué par la femme dans les
mouvements, les questions environnementales, les rapports sociaux et la
durabilité de la transhumance.
1.6.
Hypothèses de
recherche
Hypothèse 1. La nature de la relation qui existe entre
le propriétaire, le berger et le kaliifa influence la gestion
des ressources pastorales.
Hypothèse 2. Le berger n'est pas autonome dans les
prises de décision pour les déplacements saisonniers du
bétail.
Hypothèse 3. La femme joue un rôle
prépondérant dans la gestion des ressources pastorales.
1.7.
Variables
1.7.1.
Variables dépendantes
Ce sont des variables qui peuvent être expliquées
par d'autres facteurs. Dans cette étude, il s'agit notamment des
mouvements saisonniers des animaux, le stationnement des troupeaux à
différents campements et le rôle de la femme dans la transhumance.
1.7.2.
Variables indépendantes
Ce sont celles qui, par leur nature ne dépendent
d'aucun autre facteur pour qu'elles se réalisent. On peut citer entre
autres la saison ou la période, les conditions favorables aux
transhumants et à leurs troupeaux, le type de décisions prises
par un berger, les différentes tâches qu'exerce la femme pendant
la transhumance.
1.8.
Organisation du
mémoire
Ce mémoire est organisé en cinq chapitres.
Le chapitre premier introduit le sujet, pose le
problème, identifie les objectifs et l'importance de l'étude.
Le deuxième chapitre définit les concepts et
passe en revue la littérature sur le thème.
Le troisième chapitre présente la zone
d'étude et la méthodologie utilisée pour collecter et
analyser les données.
Les résultats sont présentés et
analysés au chapitre quatre.
Le dernier chapitre conclue et fait des recommandations aux
parties prenantes.
L'élevage contribue à environ 30 % au PIB du
Cameroun. Il est pratiqué essentiellement dans le Grand Nord
(régions de l'Adamaoua, Nord et de l'Extrême-Nord). Dans cette
partie du pays, l'élevage est basé en majorité sur le
système extensif avec mouvements saisonniers entre la Plaine
d'Inondation du Logone en saison sèche et les plaines du Diamaré,
du Mayo Kani et du Mayo Sava ou même au-delà des frontières
du pays. Les propriétaires (djagordo) confient leurs animaux
à des bergers (gaïnako) ou représentants
(kaliifa) pour la transhumance.
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
2.1.
Cadre théorique
Cette étude repose sur les théories de la
gestion des ressources naturelles et le genre. Certains concepts clés
liés au thème vont être expliqués dans cette
partie.
2.1.1.
Théorie de la gestion des ressources
Nori et Davies (2007) observent que les pâturages sont
hétérogènes et dispersés ou fragmentaires dans
l'espace, liés aux régimes pluviométriques saisonniers
(temporaires), divergents en fonction du temps (variables) et globalement
caractérisés par des conditions climatiques capricieuses
(imprévisibles). La productivité nette des pâturages des
zones arides est faible. Les populations animales et végétales
que supportent les zones arides varient en fonction des précipitations.
Des études de Behnke et Scoones (1993), en rapport avec
l'écologie des parcours, distinguent les systèmes
équilibrés et les systèmes non équilibrés. A
une extrémité, les systèmes équilibrés sont
ceux dans lesquels la densité de bétail en pâture explique
en grande partie la variation de la dynamique de la végétation
dans le temps. Dans ces systèmes, les techniques conventionnelles de
gestion de pâturages, telles que le maintien d'un taux de charge moyen
approprié conviennent le mieux à la gestion durable des
pâturages.
A l'autre extrémité, les systèmes
déséquilibrés sont ceux dans lesquels il n'y a qu'un
faible lien entre les populations animales et la dynamique de la
végétation et dans lesquels les facteurs indépendants de
la densité (par exemple la pluviométrie) expliquent une plus
grande part de la variation des types et de l'évolution des
espèces de pâturage et de fourrage. Dans ces systèmes, la
mobilité des animaux serait donc un moyen opportun de suivi de la
disponibilité de fourrage à partir des pâturages naturels.
Hammel (2001) affirme que l'incertitude de la
disponibilité et de la répartition spatiale des ressources
(propriété et gestion du foncier) font partie intégrante
des conditions d'élevage au Sahel. La production fourragère des
pâturages est très variable d'une année à l'autre,
et d'une région à l'autre. La mobilité des troupeaux est
la seule façon d'adapter les charges animales aux variations du couvert
végétal. La mobilité représente donc l'aspect
fondamental des mécanismes complexes d'adaptation à des
ressources imprévisibles et dispersées.
César (1994) définit l'espace pastoral comme
la totalité des terres parcourues par le bétail, dans le but d'y
prélever sa nourriture. L'espace pastoral comprend des terres
occupées par la végétation naturelle ou modifiées
par l'homme et uniquement consacrées à l'élevage, des
terres périodiquement cultivées où le bétail a
accès entre deux cultures ou entre deux cycles culturaux, des terres
réservées temporairement ou définitivement à la
culture fourragère, enfin des terres de production mixte, ligneuse ou
autre, parcours forestiers, plantations.
Ainsi, l'espace pastoral réunit toutes les formations
végétales, en partie ou en totalité, consommables par le
bétail. Avant donc d'envisager la gestion de l'espace pastoral, il est
nécessaire de caractériser les différentes personnes qui
interviennent dans les mouvements du bétail et de déterminer les
rapports sociaux qui existent entre elles.
2.1.2.
Genre
D'après Ouaba et al. (2003), le mot genre est
généralement défini comme les relations entre hommes et
femmes dans une culture donnée et les rapports de pouvoir
inhérents à ces relations. Contrairement au mot «sexe »
qui définit les différences biologiques, le terme anglais de
`'gender'' permet de montrer que les inégalités ne sont pas
immuables, car les rôles attribués aux hommes et aux femmes dans
la société changent sous l'influence des facteurs
économiques, culturels, sociaux, religieux ou politiques. L'approche
`'genre'' met l'accent sur les rapports entre les hommes et les femmes et sur
les autres formes de particularités et disparités socialement et
culturellement construits.
Selon Bisilliat (1992), l'étude du genre (étude
théorique des rapports sociaux entre les femmes et les hommes) permet
d'analyser l'établissement d'une idéologie de la domination et de
mieux penser aux phénomènes sociaux dans leurs rapports de
contradiction de base à laquelle on se heurte : masculin et
féminin.
Selon MINEPAT (1991), les femmes camerounaises ont une forte
fécondité, estimée à 5,8 enfants par femme (moyenne
nationale). Ces dernières années, la fécondité
paraît avoir légèrement baissé, passant de 6,4
enfants par femme en 1978 à 5,8 en 1991.
L'augmentation modeste de la prévalence contraceptive
au cours de ces dernières années est peut-être l'un des
facteurs ayant contribué à la baisse observée. Les niveaux
de fécondité varient en fonction de la résidence :
les femmes de Douala et Yaoundé ont près de 2 enfants de moins
que celles en milieu rural. Il varie également selon le niveau
d'instruction : les femmes de niveau secondaire ou supérieur ont
moins d'enfants que les femmes sans niveau d'instruction (4,5 contre 6,2).
La même étude (MINEPAT, 1991) explique que
l'union demeure le cadre privilégié de la procréation au
Cameroun et elle est presque universelle (moins de 1 % des femmes de 40 ans et
plus restent célibataires). L'entrée en union est très
précoce : l'âge médian à la première
union est estimé à 16,5 ans. Cette précocité est
liée à plusieurs facteurs notamment l'influence du milieu et
l'influence géographique.
En milieu rural 39,8 % des adolescents (15-19 ans) ont
commencé leur vie féconde, contre 30,7 % dans les autres villes
et 25,2 % à Yaoundé et Douala. Géographiquement, la
précocité est plus forte dans les régions septentrionales
(48,1 %) que dans les autres régions, et elle est plus faible dans
l'Ouest et le Littoral (27,4 %).
Barbier (1985) constate qu'à son rôle de
reproductrice, la femme pasteur joue également l'action de
médiatrice, même si, dans cet échange entre groupes, elle
est plus passive qu'active. Son identité clanique lui confère un
double statut selon qu'elle soit considérée comme épouse
ou comme soeur. Son statut de soeur est en général plus
élevé que son statut d'épouse car, dans le premier cas,
elle reste un membre de sa famille d'origine alors que, dans le second cas, on
la perçoit comme étrangère dans la famille de son mari
où très souvent elle réside. En tant que soeur, la femme
joue le rôle de médiatrice entre les deux familles.
De l'étude de Barbier (1985), il ressort que la
totalité des heures de travail des femmes est de 64 heures par semaine
contre 32 seulement pour l'homme. Les taux d'activité féminins
sont plus importants en zone rurale (62 %) qu'en zone urbaine (33 %).
Parmi les éleveurs nomades du Sahel, il n'y a
généralement pas de formulation explicite de droits sur les
pâturages, mais ces droits sont déduits implicitement de
l'appartenance à un groupe de parents (Shostak, 1981).
Dijk (1996) observe que dans une société
d'éleveurs nomades, il est indispensable, pour utiliser les
pâturages, de posséder du bétail et d'avoir accès
à une source d'eau. L'importance de ces ressources naturelles pour les
femmes est grande. Souvent, l'utilisation des terres communautaires est
entièrement intégrée dans d'autres activités
d'usage de la terre. Un exemple en est évidemment le ramassage du bois
de chauffage comme activité quotidienne (Moore & Vaughan,
1994 ; Monimart, 1989).
Les droits sur la production du bétail, sous forme de
lait sont plus nettement définis (Dijk, 1994). Ces droits sont souvent
organisés au niveau de l'unité de foyer puisque chaque femme se
voit accorder les droits sur le lait d'une partie du troupeau.
Cela signifie que l'économie pastorale est toujours
plus axée sur le bétail à engraisser et moins sur le
bétail laitier (Dijk & Bruijn, 1988). Il s'ensuit que les hommes
essaient de restreindre les droits des femmes sur le bétail en trayant
eux-mêmes les vaches pour donner davantage de lait aux veaux et leur
assurer ainsi une croissance plus rapide. Les femmes reçoivent moins de
lait et ont donc moins de revenus (Waters-Bayer, 1988).
2.2.
Définitions de quelques concepts
Pastoralisme
Il existe de nombreuses définitions du pastoralisme, et
la plupart d'entre elles se réfèrent à la
définition de Swift (1998) selon laquelle les systèmes de
production pastorale sont ceux `'dans lesquels au moins 50 % des revenus bruts
des ménages (c'est-à-dire la valeur de production du
marché et la valeur estimée de la production de subsistance
consommée par les ménages) proviennent du pastoralisme ou de ses
activités liées ; ou encore, là où plus de 15
% de la consommation des ménages en énergie alimentaire incluent
le lait ou les produits laitiers qu'ils produisent''. Certains pays ont
adopté leurs propres définitions. C'est le cas par exemple du
Maroc où le pastoralisme se définit comme un système
d'élevage où les pâturages comptent pour plus de 50 % du
temps d'alimentation des animaux (Benlekhal, 2004). Pour le Niger
(Ministère de l'élevage et des industries animales, 2009), le
pastoralisme est un mode d'élevage fondé sur la mobilité
permanente ou saisonnière du cheptel. Il est un mode d'élevage
destiné à assurer l'alimentation des animaux par une exploitation
itinérante des ressources. Le pasteur quant à lui est une
personne dont l'élevage constitue l'activité principale et dont
le système de production se caractérise par sa mobilité
spatiale et saisonnière.
Nomadisme
Le nomadisme, selon le Petit Larousse Compact
(2004 :698) est un mode de vie des nomades. Le nomadisme pastoral est le
genre de vie nomade dans lequel l'élevage est la ressource exclusive ou
principale.
Moritz (2003) définit le nomade comme étant une
personne hautement qualifiée en termes de mobilité, d'orientation
de la production et le degré de dépendance des produits
pastoraux.
Selon Encarta (2009), le nomadisme est le mode de vie des
populations non sédentaires, qui se déplacent sans cesse afin
d'assurer leur subsistance.
Dans le nomadisme, les éleveurs se déplacent
continuellement avec leurs troupeaux en fonction des saisons à la
recherche de nouveaux pâturages. Les animaux sont adaptés aux
longues marches au dépends des performances de production (Mpofu, 2002).
Les animaux souffrent très peu des carences nutritives puisqu'ils
profitent dans leurs déplacements du fourrage poussé sur sols de
compositions variables (Tchoumboué et Manjeli, 1991).
Le nomadisme, en définitive est le mode de vie des
personnes ayant pour activité principale et exclusive l'élevage.
Transhumance
C'est la migration saisonnière d'un troupeau de
bétails entre deux ou plusieurs régions pour rejoindre une zone
de pâturage. C'est également un déplacement
périodique en vue de rejoindre une autre région (Encarta, 2009).
Selon Seignobos (1993), distingue que trois types de troupeaux partent en
transhumance :
- des troupeaux collectifs avec, à leur tête, des
kaydal ou responsables, qui reçoivent délégation
pour les conduire. Ces troupeaux sont généralement
constitués sur la base de relations de parenté ou de cohabitation
de quartiers voisins ou de villages ;
- des troupeaux « privés » conduits par
leurs propriétaires, aidés de membres de leurs familles et de
serviteurs, qui peuvent également englober des têtes de
bétail confiés par des parents ou des voisins ;
- des troupeaux confiés à des kaydal
et des bouviers salariés, mais néanmoins intéressés
au croît du troupeau.
Au Niger, la transhumance est un mouvement cyclique et
saisonnier des troupeaux sous la garde des pasteurs en vue de l'exploitation
des ressources pastorales d'un territoire donné vers des zones
complémentaires suivant des itinéraires variables aux fins
d'assurer de façon optimale l'entretien et la reproduction du cheptel
(Ministère de l'élevage et des industries animales, 2009). La
même source indique qu'il y a de la transhumance transfrontalière
qui est le déplacement saisonnier conduisant les pasteurs et leurs
troupeaux d'un pays à un autre en vue de l'exploitation des ressources
pastorales.
Selon Hanberland et Spierenburg (1991), la transhumance est
une activité qui a comme pour but d'éviter les problèmes
d'eau et d'herbes pendant la saison sèche.
La transhumance se caractérise par des
déplacements saisonniers des pasteurs avec une partie du troupeau. Ces
mouvements qui s'effectue généralement en saison sèche
permettent de réduire la charge sur les parcours du terroir, varier le
type de fourrage consommé et profiter des sites de cure salée
(Tchoumboué et Manjeli, 1991; Gbeungba, 1994).
En somme, la transhumance est le mouvement saisonnier de
bétails dans le temps et l'espace à la recherche des conditions
favorables aux hommes et aux animaux. Dans le cadre de cette étude, la
transhumance est le déplacement saisonnier des bétails qui
séjournent en saison sèche dans la plaine d'inondation du
Logone.
Campement
Il désigne un lieu spécialement
aménagé pour le logement des bergers et leurs animaux. C'est
également une installation sommaire et temporaire. Pour le cas de cette
étude, le campement est le lieu où plusieurs troupeaux et leurs
gardiens se regroupent soit par simple entente ou par affinité de
parenté soit par exercice du même métier. La Photo 1
illustre un campement.
Photo
1: Campement en saison sèche chaude
Berger (gaïnako)
Dans la présente étude, le berger désigne
celui à qui est confiée la garde des animaux et qui part plus ou
moins régulièrement en pâture. Il peut être
payé en argent ou en nature (veau, lait) s'il n'est pas lié au
propriétaire par une relation de parenté. Dans la présente
étude, le terme berger sera souvent utilisé pour faire un lien
avec l'activité de pastoralisme.
Propriétaire (djagordo)
C'est celui qui a la propriété d'un
bétail. Dans l'étude, il s'agit de celui qui a un troupeau de
bétail, qui va en transhumance ou migre (Moritz et al., 2010)
et qui loue les services d'une autre personne pour le gardiennage ou pour la
conduite des animaux en pâture.
Intermédiaire (kaliifa)
C'est une personne qui joue le rôle de gestionnaire
entre le propriétaire de bétail (plus souvent sédentaire)
et le troupeau. Cette personne interposée peut recruter une personne ou
peut lui-même garder ces animaux.
2.2.
Revue de la littérature
WISP et al. (2006) relèvent que le
pastoralisme est une adaptation aux environnements marginaux
caractérisés par des incertitudes climatiques et des ressources
de catégorie inférieure. Il regorge de valeurs économiques
considérables et de potentiels latents dans les milieux arides, et est
capital pour la vie et le bien-être de milliers de pauvres dans le
monde.
Les systèmes pastoraux sont plus qu'un simple mode de
production de bétail. Ce sont également des systèmes de
consommation qui supportent 100 à 200 millions de pasteurs mobiles
mondialement. Ce sont des systèmes de gestion des ressources naturelles
qui offrent une large gamme de services et de produits appréciés
aux niveaux national et mondial, comme par exemple la biodiversité, le
tourisme et les matières premières.
Il existe une multitude et un grand ensemble de valeurs
liées au pastoralisme : certaines sont tangibles, mais beaucoup ne
le sont pas. Certaines peuvent être mesurées, mais beaucoup ne
peuvent pas l'être ; et celles pouvant être mesurées
sont le plus souvent sous-estimées.
Les valeurs directes sont composées de produits et
productions mesurables tels que les ventes de bétails, la viande, le
lait, les poils et peaux. Ces valeurs incluent également des valeurs
moins facilement mesurables telles que l'emploi, le transport, le savoir et
compétences.
La valeur du pastoralisme ne se limite pas à ce qui
peut être conquis sur le marché, même si cette information
relativement directe soit elle-même difficile à produire.
Lorsqu'il est pratiqué de manière efficace, le pastoralisme
crée et maintient la santé et la stabilité de
l'écosystème, et en tant que tel, il est à l'origine d'un
ensemble de biens et services environnementaux dont la jouissance va
au-delà des limites du système pastoral lui-même.
L'hypothèse selon laquelle le pastoralisme mobile est
archaïque et économiquement irrationnel a pendant longtemps
été le fil conducteur sous-tendant les politiques de
sédentarisation. Cette croyance persiste et continue d'influencer
lourdement les politiques sur les milieux arides, malgré l'existence de
nombreuses preuves démontrant le contraire. Les politiques de
sédentarisation ont également été
influencées par le désir de contrôler les pasteurs qui sont
souvent considérés comme une menace politique (Forni, 2003). La
sédentarisation elle-même a produit les impacts qu'elle
était censée réduire : notamment la destruction de
l'écologie et l'irrationalité économique.
La mobilité peut subir des changements, et il existe
des moyens de la renforcer ou de la réglementer, en particulier sur la
base des systèmes traditionnels de réglementation. La
mobilité des troupeaux peut ne pas toujours requérir la
mobilité des ménages, bien que dans certains systèmes
à haute intensité de main d'oeuvre, les deux sont difficiles
à séparer.
Le rôle de la femme dans les sociétés
pastorales est généralement distinct de celui de l'homme ;
les femmes pasteurs ont très souvent un pouvoir de décision
limité, en particulier lorsqu'il s'agit de traiter avec
l'extérieur. Néanmoins, la distribution sexuelle du travail
assure un rôle vital aux femmes dans l'utilisation de certaines
ressources naturelles et dans la gestion durable des pâturages. Au cours
de ces dernières années, les rôles du genre ont
changé dans beaucoup de communautés pastorales, et la division du
travail entre homme et femme n'est pas statique (Mahmoudou, 1997).
Le développement pastoral exige la création d'un
environnement institutionnel favorable, et le processus politique `'devrait se
préoccuper moins d'options techniques à appliquer que de reformes
techniques et institutionnelles à opérer'' (Mearns, 1996 ;
Thebaud et al., 1995). Il est nécessaire d'avoir un nouveau
`professionnalisme au niveau des responsables gouvernementaux et autres
chargés de la mise en oeuvre des politiques, programmes, et projets'
(Chambers, 1996 ; Pimbert et Pretty, 1995).
Conclusion partielle
L'exploitation des ressources naturelles et le genre sont les
deux théories développées dans ce chapitre. Les concepts
en lien avec le sujet ont été également définis et
replacés dans le contexte de l'étude pour mieux comprendre le
thème.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
3.1. Choix de la zone
d'étude
L'étude porte sur l'influence du propriétaire et
le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans
la Plaine d'Inondation du Logone, Région de l'Extrême - Nord
Cameroun. Les pasteurs passent la majeure partie de l'année (de novembre
à juin) dans la Plaine d'Inondation du Logone, site dans lequel
l'étude se focalise. A l'arrivée des pluies, ils partent passer
le ruumirde (saison des pluies) dans un endroit de leur choix.
Certains vont au-delà des frontières du pays (Tchad ou
Nigéria). D'autres par contre iront dans les différents
Arrondissements de l'Extrême - Nord notamment Mindif, Moutourwa,
Kaélé et Tokombéré.
3.2.
Présentation de la zone d'étude
3.2.1.
Localisation géographique
La plaine d'inondation du Logone est située dans la
Région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Elle est située entre
10°50' et 12°10' de Latitude Nord. Cette plaine couvre une superficie
d'environ 8 000 km2. Elle est périodiquement et
naturellement inondée par des eaux provenant essentiellement des
débordements du fleuve Logone. Elle reçoit également des
eaux provenant des cours d'eau des monts Mandara. Encore appelée
Yaéré (ou plaine périodiquement inondable en
langue locale), cette plaine comprend le Parc National de Waza, sanctuaire
faunique exceptionnel classé « aire
protégée » au Cameroun, Réserve de la
Biosphère sur le plan mondial (GEPIS, 2000 ; Loth, 2004 ;
Mvondo et al., 2003 ; Sighomnou, 2003).
Les Carte 1 et 2 présentent respectivement la plaine
d'inondation de Logone et la localisation des enquêtés que nous
avons interviewés dans le cadre de la présente étude.
Carte 1:
Localisation de la zone de Plaine d'Inondation dans l'Extrême-Nord
Cameroun.
(Source: Oijen et Kemdo, 1986)
Carte 2:
Localisation des enquêtés dans la Région de
l'Extrême-Nord
3.2.2.
Milieu physique
3.2.2.1. Climat
La plaine du Logone fait partie du bassin du Lac Tchad. Elle
est aux prises avec une sécheresse persistante (Mahe et al.,
1991 ; L'Hôte et al., 2002 ). L'Extrême-Nord du Cameroun
est soumis à un climat de type soudano-sahélien
caractérisé par une saison sèche qui dure sept (07) mois
(de novembre à mai), et une saison des pluies de cinq (05) mois (de juin
à octobre). Les mois de juillet et d'août cumulent à eux
seuls les deux tiers (2/3) du total pluviométrique annuel. Sighomnou
(2003) relève que l'essentiel des eaux responsables de la submersion de
la plaine est engendré par des précipitations plus importantes
sur le bassin du Logone supérieur situé plus au sud (Monts
Mandara situés à 100 km et les montagnes de l'Adamaoua
situées à 500 km), où la pluviométrie est comprise
entre 1100 et 1700 mm.
La température moyenne annuelle se situe autour de
28°C, avec des moyennes mensuelles maximales de 36°C en Mai et
minimum de 22°C en Décembre (Ledauphin, 2006). En saison
sèche, l'amplitude quotidienne est très forte de 10°
à 15°C, alors qu'elle est faible en saison des pluies (Ledauphin,
2006; Loth, 2004).
3.2.2.2. Sols et végétation
Deux zones phytogéographiques caractérisent la
Région de l'Extrême Nord Cameroun : soudanienne dans la
partie sud et sahélienne dans la plaine du Logone (Seignobos et
Iyébi-Mandjek, 2000). Une partie du vaste bassin de Lac Tchad est
souvent remplie de sédiments apportés par les eaux d'inondation.
Ces sédiments sont constitués des matériaux sableux et
argileux dépendant des processus géologiques et du
matériau parental à partir duquel ces sédiments ont
dérivé. La présence des dépôts des dunes et
de sables marque l'étendue du lac. Les eaux d'inondations favorisent
une accumulation et une bonne répartition des substances alluvionnaires
(Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003). Les sols de la plaine
d'inondation sont riches en argile et cette richesse leur confère des
propriétés physiques et chimiques bénéfiques pour
l'inondation périodique de la plaine (Mvondo et al., 2003).
Le type de végétation rencontrée dans
cette zone est une savane sèche avec une prédominance
d'espèces annuelles et nourrit chaque année après le
retrait des eaux plus de 300.000 bovins et ovins venant essentiellement des
pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (ACEEN, 2007). Cette
végétation très diversifiée de la plaine du Logone
procure de nombreuses utilisations notamment dans l'alimentation animale et
humaine et dans la pharmacopée traditionnelle (Mvondo et al.,
2003).
De nombreuses études (Mvondo et al., 2003,
Jagt et Pot., 1996) réalisées dans la plaine
révèlent la présence des formations
végétales d'une rare variété. Les espèces
annuelles sont largement influencées par la durée et la
profondeur de l'inondation et les conditions de sol. Dans la portion de la
plaine incluant le PNW, Vetiveria nigritana est l'herbe la plus
dominante. S'agissant des espèces végétales
pérennes, on peut citer entre autres : le Calotropis procera,
le palmier rônier (Borassus flabellifer), exploité pour
la vannerie et le palmier doum (Hyphaene thebaica). Les bourrelets,
les terres exondées et les cordons dunaires sont le domaine de la savane
à Acacia, Balanites, Ziziphus et
Tamarindus dans la partie centrale. Le yaéré
proprement dit est une prairie herbacée inondable occupant les zones les
plus basses, tandis que partout ailleurs, abonde la savane boisée ou
herbacée à Acacia albida. Cette végétation
a subi une forte modification avec une tendance à la prédominance
des ligneux pérennes suite aux effets de divers facteurs notamment le
changement climatique, la baisse des inondations et la pression humaine (Loth,
2004).
3.2.2.3. Faune et biodiversité de la zone
La plaine du Logone constitue un véritable
réservoir de ressources fauniques, halieutiques et pastorales.
Grâce à la présence de deux parcs nationaux (Waza et
Kalamaloué), la région abrite une flore et une faune très
riches, et offre un cadre propice où les oiseaux d'eau d'Europe viennent
séjourner pendant la période hivernale.
- Les mammifères
La plaine de Waza-Logone abrite une trentaine d'espèces
de grands mammifères parmi lesquels l'éléphant
(Loxodonta africana), la girafe (Giraffa camelopardalis), le
lion (Panthera leo), l'hyène zébrée (Hyaena
hyaena, Crocuta crocuta) (Loth, 2004 ; Scholte, 2005).
D'après Ledauphin (2006), la construction du barrage de Maga en 1979
aurait eu un effet sur la quantité et la diversité des
mammifères de la zone. En effet, suite à la construction de ce
barrage, il y a eu un remplacement progressif des graminées
pérennes par des graminées annuelles qui
dépérissent rapidement après l'inondation et une tendance
des espèces ligneuses à coloniser l'espace. Au niveau de la
grande faune, les incidences de ces modifications ont été
multiples: disparition d'espèces telles que le cobe défassa
(Kobus ellipsiprymnus) et le guépard (Acinonyx
jubatus), diminution spectaculaire des effectifs de certaines
espèces dépendant de la plaine d'inondation pour leur
alimentation dont le cobe de Buffon (Kobus kob), l'hippotrague
(Hippotragus equinus) et le damalisque (Damaliscus korrigum),
tandis que d'autres plus inféodées à la
végétation arbustive et arborée voyaient leurs effectifs
augmenter dont les gazelles à front roux (Gazella rufifrons),
les éléphants et les girafes. En plus, la migration
saisonnière de la faune s'est accrue. Afin de rechercher de nouveaux
pâturages, les animaux migrent hors du parc et s'exposent ainsi au
braconnage. Cependant, il faut dire que la construction du barrage de Maga n'a
pas été la seule cause de déclin de la grande faune de
Waza. Ledauphin (2006), mentionne également le déficit
pluviométrique des années 70, la peste bovine et le braconnage
intensif.
Selon Ledauphin (2006), les effectifs des hippotragus, des
cobes de Buffon et des damalisques semblent, peu à peu, se reconstituer.
La population d'éléphants est, depuis quelques années, en
constante augmentation, ce qui cause des dégradations aux forêts
d'Acacia seyal, ni sans poser de problèmes aux populations
riveraines, du fait des dégâts aux cultures commis lors de la
migration des pachydermes vers le Nord et le Parc National de Kalamaloué
et vers le Sud-Ouest (Loth, 2004). La population de lions semble, elle,
décliner depuis les années 60. En l'espace d'une quarantaine
d'années, ces félins seraient, ainsi, passés d'une
centaine à une vingtaine d'individus (Tumenta et al., 2009).
Pour autant, ils continuent d'exercer une prédation significative sur le
bétail, tout spécialement, au Sud-Ouest du PNW (Bauer, 2003).
- Les oiseaux
La plaine d'inondation de Waza-Logone offre un cadre propice
où les oiseaux viennent y séjourner et constitue un des sites les
plus intéressants d'Afrique centrale en matière d'avifaune
(Ledauphin 2006). Au total, 379 espèces ont été
identifiées dont 16 espèces migratrices concentrées pour
l'essentiel dans le Parc National de Waza (Loth, 2004). L'avifaune y est
particulièrement abondante pendant les mois d'octobre, novembre et
décembre. Pendant cette période, un grand nombre de migrateurs
paléarctiques fréquentent le PNW (Ledauphin, 2006). Au milieu des
années 90, plusieurs espèces d'oiseaux n'avaient plus
été observées dans la plaine d'inondation de Waza-Logone,
du fait des changements d'habitats, en particulier, certains grands
échassiers (Loth, 2004 ; Scholte, 2005).
- Les poissons
Concernant l'ichtyofaune, la plaine du Logone est
quantitativement et qualitativement l'une des zones les plus riches du pays.
Plus de 56 espèces y ont été, ainsi, pêchées
parmi lesquelles Clarias spp, Alestes sp., Petrocephalus bovei,
Brycinus nurse, Oreochromis niloticus et Synodontis nigrita.
3.2.2.4. Hydrologie de la zone
Le Logone et le Logomatya sont les seuls cours d'eau
permanents de la plaine d'inondation. Le reste du réseau hydrographique
est constitué de cours d'eau saisonniers et temporaires (ou mayo
en dialecte locale) issus des Monts Mandara, dont les deux principaux sont
le mayo Tsanaga et le mayo Boula. Ces mayo sont caractérisés par
des crues violentes qui durent juste le temps d'un orage, avec un débit
qui décroît rapidement de l'amont vers l'aval en raison des
infiltrations dans des alluvions (Mvondo et al., 2003 ;
Sighomnou, 2003). Chaque année, de septembre à novembre, la
plaine du Logone est inondée par les eaux de débordement du
fleuve Logone et des crues des tributaires des Monts Mandara et du Lac de Maga
(Mvondo et al., 2003).
La baisse de pluviométrie, qui est passée de 700
mm avant les années 70 à environ 500 mm vers les années
80, suite au changement climatique global, a affecté l'étendue et
la durée de l'inondation (Loth, 2004 ; Sighomnou, 2003).
Afin de réduire la dépendance de l'agriculture
vis-à-vis des précipitations et des inondations, les
autorités camerounaises ont, dans le cadre du projet rizicole
dénommé SEMRY (Société d'Expansion et de
Modernisation de la Riziculture de Yagoua), construit en 1979 un barrage
hydro-agricole sur les rives du fleuve Logone au niveau de la localité
de Maga. A la suite de ces aménagements, le système hydrologique
du yaéré a été profondément
perturbé. Réalisés après la baisse du régime
des précipitations dans la région, ces aménagements ont
accentué la diminution du volume des inondations (Sighomnou, 2003) et
cela a sévèrement endommagé l'écosystème de
la plaine (Loth, 2004). Selon Sighomnou et Naah (1997), avec la construction du
barrage, la superficie totale inondée jadis a diminué de 60 %.
En 1994, le régime hydrologique de la plaine a
été amélioré grâce à un vaste
programme de ré-inondation de la plaine de Waza-Logone entrepris par
l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Ce programme a
consisté à l'ouverture de deux cours d'eau saisonniers
connectant le fleuve Logone à la rivière Logomatya à
partir de laquelle des flux d'eau significatifs inondent la plaine (Kouokam et
Ngantou, 1999 ; Niasse et al., 2004). Cette opération a
permis d'augmenter partiellement l'inondation de la plaine entrainant une
amélioration rapide de l'état de l'environnement naturel
(végétation, faune sauvage, poissons) et par une reprise
spectaculaire des activités économiques liées à la
crue (Mvondo et al., 2003 ; Niasse et al., 2004).
3.2.3.
Milieu humain
La plaine d'inondation du Logone et sa zone d'impact sont
depuis des siècles habitées par une multitude de
communautés ethniques et culturelles dont chacun ayant ses propres
intérêts par rapport à l'accès et à
l'utilisation des ressources naturelles de la plaine (Loth, 2004). Elles sont
composées essentiellement des Kotoko, des Mouzgoum, des Arabe Choa, des
Foulbé (Peul) et des Bornouang (Kanouri) (Mvondo et al.,
2003).
Les Arabes Choa représentent 42 % de la population du
département du Logone et Chari (Mvondo et al., 2003 citant
Seignobos). Ils étaient, à l'origine, des pasteurs nomades. Se
déplaçant dans une région à cheval sur l'actuel
Tchad et l'actuel Soudan, ils vinrent coloniser les abords du Lac Tchad vers la
fin du 18ème siècle, se heurtant, alors, aux
populations Kotoko. Avant les Peuls, les Arabe Choa constituèrent la
première société de pasteurs nomades du Nord Cameroun. Ils
devaient, peu à peu, se sédentariser. Alternant, dans un premier
temps, culture pluviale de sorgho et transhumance, ils devaient, bientôt,
devenir de véritables agropastoralistes sédentaires (Mvondo
et al., 2003).
Eleveurs par excellence, les Peuls, localement appelés
`'Foulbé'' se subdivisent en Jamare'en, Woila'en,
Alijama'en, Adanke'en et Anagamba'en, sont
présents dans la région vers la fin du 17ème
siècle (Scholte, 2005). Ils y seraient arrivés par l'Ouest (le
Mali). Les Foulbé sont, à l'heure actuelle, des pasteurs nomades,
ou semi-nomades, ou bien encore, des agro-pastoralistes semi-sédentaires
(Loth, 2004). Ils sont particulièrement présents dans et autour
de la plaine inondée, au Sud du Parc National de Waza (PNW). Ils
pratiquent la transhumance à la recherche de bons pâturages pour
leurs bovins (Mvondo et al., 2003).
A ces populations sédentaires qui vivent dans les
secteurs exondés de la plaine, il faudrait ajouter les bergers nomades
qui viennent des différents pays de la région pour faire
paître leurs animaux en saison sèche de décembre à
mai. La population directement concernée par l'écosystème
du yaéré peut-être actuellement évaluée
à plus de 200 000 habitants (ACEEN, 2007 ; Loth, 2004, Moritz
et al., 2011).
3.2.4.
Principales activités économiques de la zone
Selon Khari (2011), les principales activités
économiques pratiquées dans la zone dépendent des
ressources naturelles fournies par la plaine. Ces activités sont
fortement influencées par les saisons, lesquelles sont en particulier
caractérisées par l'absence ou la présence des pluies et
d'inondation. Par conséquent, les habitants de la plaine ont plusieurs
moyens d'existence, avec des degrés de spécialisation allant du
pastoralisme à l'agriculture en passant par la pêche et d'autres
activités économiques (Loth, 2004 ; Roggeri, 1995).
Tableau 1: Climat et types d'utilisations des
terres dans la plaine d'inondation de Waza-Logone.
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Mois
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Jan
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Fev
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Mars
|
Avr
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Mai
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Juin
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Juil
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Août
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Sept
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Oct
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Nov
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Déc
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Sytèmes hydrologiques
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Saison des pluies
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Inondation par les rivières locales
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Inondation par le fleuve Logone
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Agriculture
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Agriculture pluviale
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Riz inondé
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Agriculture de saison sèche
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Elevage
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Pâturage de saison sèche
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Faune sauvage
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Pâturage des ongulés et
éléphants
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Source : Loth (2004)
3.2.4. 1. Elevage
Le Tableau 1 montre que l'élevage est une
activité qui se pratique durant toute la saison sèche ; soit
pendant sept mois.
La plaine d'inondation de Logone a toujours été
la zone de pâturage par excellence pour des milliers d'éleveurs
dans le bassin du Lac Tchad. En saison sèche, la plaine offre une
végétation verdoyante. C'est pour cette raison qu'elle est le
lieu d'attraction de milliers d'éleveurs (Loth, 2004).
La transhumance se caractérise par des
déplacements d'amplitude variée fortement liée à la
pluviométrie et à la recherche de pâturages et de points
d'eau. Ces mouvements permettent aux pasteurs de s'adapter aux contraintes
saisonnières de l'environnement sahélien et d'exploiter au mieux
les ressources pastorales des zones traversées (GEPIS, 2000). En
élevage transhumant, les animaux se déplacent selon un
schéma devenu classique. L'élevage nomade est l'apanage des
pasteurs Bororo et concerne surtout les petits ruminants. Les
déplacements s'effectuent dans des directions imprévisibles avec
pour seul souci la recherche des points d'eau et des pâturages.
En élevage extensif sédentaire, les troupeaux
effectuent des mouvements de très faible amplitude qui consistent
à paître aux environs du village dans la journée. Dans ce
type d'élevage, les animaux sont le plus souvent confiés à
un berger salarié (GEPIS, 2000 ; Ziébé et
al., 2005).
Les bovins sont les principales espèces
présentes chez la plupart des éleveurs de la plaine, quoique
certains élèvent aussi d'autres espèces notamment les
ovins, les chameaux et les ânes. Par le passé, les effectifs
étaient constitués principalement de bovins des
départements du Diamaré et du Logone et Chari. Avec la
dégradation du climat dans l'ensemble du bassin du Lac Tchad, les bovins
ont sensiblement augmenté. En plus des animaux appartenant aux
éleveurs sédentaires que sont les Mouzgoum, la plaine accueille
chaque année, de décembre à mai, plus de 300 000
têtes de bovins et ovins venant d'origines diverses : Niger,
Nigéria, Tchad et autres zones de la région de
l'Extrême-Nord Cameroun (ACEEN, 2007 ; Mvondo et al.,
2003). Ces animaux exercent une forte pression sur les ressources pastorales de
la plaine déjà fragilisées par la baisse d'inondation et
le changement climatique. En plus des conflits qui arrivent occasionnellement
entre les éleveurs et les agriculteurs, ou entre les éleveurs et
les pêcheurs, les éleveurs font face à d'autres contraintes
notamment les maladies liées à l'eau telle que la douve du foie
et les parasitoses (digestives, sanguines et externes). La prédation des
animaux par les carnivores du PNW affecte l'élevage autour de la zone
périphérique du parc. Les pertes d'animaux dues à ces
contraintes sont estimées à 6,7 % de la taille totale des
troupeaux (Loth, 2004).
La plaine de Logone est une zone économiquement
importante pour le pastoralisme où les échanges commerciaux du
bétail et de lait ont lieu. Environs 300 têtes de boeufs sont
vendues chaque semaine dans les marchés environnants (Zimado, Pouss,
Bourkoumandje, et Mazera) pour alimenter d'autres grands réseaux de
commercialisation de bétail (Loth, 2004).
3.2.4. 2. Pêche
La plaine d'inondation de Waza-Logone est l'une des zones de
pêche les plus productives d'Afrique. Le cycle de production des poissons
commence avec la saison des pluies (Khari, 2011). La pêche est une
activité importante dans la zone et notamment dans le Logone, les mares,
les canaux de pêche et le lac de Maga. Elle est le domaine de
prédilection par excellence des Kotoko et des Mouzgoum (Mvondo et
al., 2003). Ils ont développé depuis plusieurs
siècles, un système de gestion coutumière de la ressource
halieutique et de certains espaces sur l'aspect communautaire (ACEEN, 2007). En
plus des pêcheurs locaux (principalement Kotoko et Mouzgoum), on
distingue les pêcheurs allogènes professionnels venant pour la
plupart des pays voisins (Nigéria, Tchad, Mali) et les pêcheurs
saisonniers de la zone de Yagoua qui passent environ 2 mois dans la plaine (mi
-octobre à décembre). Ceux venant des pays voisins sont vecteurs
de nouvelles techniques de pêche souvent dévastatrices de la
ressource (« Gura » ou nasse malienne et «
Tarau » ou senne de plage par exemple) (Hamidou et al.,
2006).
3.2.4. 3. Agriculture
L'agriculture est la principale activité de production
dans la plaine d'inondation de Logone et implique toutes les ethnies. Elle
s'étale sur pratiquement toute l'année. Cette agriculture occupe
des milliers de personnes dans la plaine de Waza-Logone (Mvondo et
al., 2003). Un recensement réalisé par le Projet Waza-Logone
en 1996 a montré que sur les 200 000 personnes vivant dans la
région dont 140 000 en milieu rural, 25 % de cette population
rurale pratique l'agriculture comme activité principale et 34 % comme
activité secondaire. Les principales cultures sont le sorgho et le riz.
Les productions sont destinées principalement à la consommation
familiale. La production annuelle par ménage varie entre 0,5 et 3,5
tonnes à l'hectare pour le sorgho, de 0,5 à 4 tonnes pour le riz
paddy. Parmi les produits agricoles, le riz a la plus haute production et est
vendu sur les marchés de la plaine d'inondation. Une enquête
réalisée en 1996 par le projet Waza-Logone a montré que le
revenu net annuel provenant de l'agriculture variait entre 20 000 à
250 000 FCFA par ménage (taille moyenne de 11 personnes) et
l'investissement moyen par ménage agricole était estimé
à 24 000 FCFA (Loth, 2004).
Les rendements ci-dessus pourraient doubler si les cultures
n'étaient pas affectées par les ennemis de culture tels que les
oiseaux migrateurs, les insectes et pour les champs localisés dans les
environs du Parc National de Waza, les animaux sauvages. Selon les
années, les inondations excessives entrainent aussi des pertes de
récolte. Les pertes totales causées par les facteurs ci-dessus
sont estimées à 50 % de la production potentielle de l'ensemble
de la région (Kouokam, 2004).
3.2.4. 4. Autres activités économiques
En plus des principales activités économiques
telles que l'élevage, la pêche et l'agriculture, plusieurs
personnes sont engagées dans d'autres activités
génératrices de revenus notamment le tourisme, la vente du bois,
la collecte de la gomme arabique et l'artisanat. Ces activités sont
réalisées au moment où les principales activités
deviennent importantes (Loth, 2004).
La valeur touristique de la zone est surtout liée
à la présence du PNW qui reçoit en moyenne 6 000
touristes par an. Ces touristes viennent surtout admirer les
éléphants, les lions et les autruches. Par ailleurs, la
pêche traditionnelle chez les Kotoko, les grands marchés à
bétail tels que ceux de Mazera et Djaoudé, les cases en obus des
Mouzgoum. Les yaérés au moment de l'inondation
constituent aussi d'autres attractions touristiques de la zone (Ledauphin,
2006 ; Mvondo et al., 2003). Ces dernières années,
le nombre de visiteurs dans la zone a connu une baisse du fait de la
résurgence de l'insécurité dans la zone et
l'irrégularité des vols desservant la région. Cependant,
il faut aussi relever que les retombées du tourisme pour les populations
locales sont, par ailleurs, relativement faibles, mais non négligeables
(Ledauphin, 2006). Ce qui augmenterait l'attitude conflictuelle entre les
populations riveraines et les autorités du parc (Loth, 2004). Cette
attitude de la population se manifeste par des incursions fréquentes
dans le parc. Ces incursions sont confirmées par les arrestations
fréquentes faites par le Service de la Conservation du PNW. Ainsi, selon
le Conservateur du parc, pendant les trois premiers trimestres de 2009, 17
bergers ont été appréhendés, 17 camps de
braconniers ont été détruits ainsi que 12 fumoirs à
poisson (Kembou, 2009; Khari, 2011).
La vente du bois dans les villages au Sud du PNW évolue
rapidement suite à la demande en bois de chauffe de plus en plus
croissante des villes environnantes notamment Kousseri, Mora et Maroua.
L'exploitation du bois de feu est en passe de devenir la troisième
activité économique dans les zones riveraines au Sud du PNW
(Mvondo et al., 2003). La vente du bois constitue un grand
fléau pour la zone et aggrave le phénomène de disparition
du couvert végétal (Ledauphin, 2006).
Hommes, femmes et enfants, tous sont impliqués dans la
collecte de la gomme arabique dans les peuplements naturels d'Acacia
seyal, Acacia polyacantha et Acacia sieberiana
situés aux alentours du Parc National de Waza et au nord de
l'arrondissement de Waza. Cette partie de la zone n'est pas très
impliquée dans la pêche c'est pourquoi la population consacre la
saison sèche à la collecte de la gomme arabique (Loth, 2004).
Selon Njomaha (2008), la filière gomme arabique dans la zone
impliquerait quatre (04) types d'acteurs directs notamment les cueilleurs de
brousse, les collecteurs villageois, les commerçants et les
exportateurs. La gomme collectée dans la plaine est estimée
à 950 tonnes par an dont 400 à 600 tonnes sont achetées
par les commerçants nigérians et 300 à 400 tonnes par
l'exportateur Camerounais CEXPRO.
A partir des matériaux récoltés (paille,
tiges, feuilles) dans la plaine, les femmes fabriquent les objets tels les
nattes, les balais. L'artisanat occupe environ 50 % de la population de la
plaine d'inondation de Waza-Logone pendant les trois (03) mois de la saison
morte. La production moyenne par semaine et par ménage est d'une natte
vendue à environ 1 500 FCFA et de cinq balais vendus à 25
FCFA chacun (Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003).
3.3. Types des sources des
données
Deux types de sources de données ont été
utilisés dans cette étude : les sources primaires et les
sources secondaires.
3.3.1. Sources secondaires
Les sources secondaires ont permis d'obtenir des
données déjà existantes recueillies à partir des
mémoires, articles scientifiques, rapports d'activités,
magazines, comptes rendus, les bases de données) disponibles à la
bibliothèque centrale de l'Université de Dschang et au Centre
d'Etudes de l'Environnement et le Développement du Cameroun (CEDC), sur
Internet et auprès des intervenants dans la zone : les services
d'élevage, la commune de Zina, l'Association Camerounaise pour
l'Education Environnementale (ACEEN) et au CARPA.
3.3.2. Sources primaires
Les sources primaires sont celles qui ont permis de
générer des données nouvelles et originales au cours de
l'étude. Ces données primaires ont été obtenues des
enquêtes dans les campements auprès des bergers
(gaïnako), des intermédiaires (kaliifa), des
femmes et des propriétaires (djagordo) et des observations et
des causeries avec les nomades pendant nos séjours dans les campements
lors des enquêtes.
3.4. Population et
échantillonnage
3.4.1. Population de
l'étude
L'étude s'est basée sur les données de
suivi de la transhumance pour la saison sèche de l'année
2010-2011 disponibles au CARPA. Sur ces bases, on dénombre au total 505
chefs de familles regroupés au sein de neuf groupes ethniques dans 81
campements. On dénombre également 322 propriétaires des
troupeaux, 161 intermédiaires ou kaliifa et 40 chefs de
familles qui n'ont pas leurs propres troupeaux et n'ont pas aussi des troupeaux
qui leurs sont confiés. Chaque chef de famille est lié au
eggo ou chef de campement soit par une relation de famille ou par
simple entente pour la conduite des animaux.
Tableau 2 : Population de
l'étude
Groupe
|
Campe
|
Chefs
|
Lien entre le chef de famille
|
Propriété de bétail
|
|
ments
|
famille
|
et le chef de campement
|
|
|
|
|
|
|
Pf
|
E
|
K
|
F
|
C
|
PF
|
P
|
Prop
|
Inter
|
Sans
|
Abarwa
|
1
|
10
|
0
|
2
|
6
|
1
|
0
|
0
|
0
|
10
|
0
|
0
|
Adanké
|
13
|
62
|
1
|
15
|
23
|
8
|
2
|
0
|
0
|
31
|
24
|
6
|
Alijam
|
10
|
58
|
0
|
14
|
11
|
9
|
11
|
1
|
0
|
21
|
33
|
4
|
Anagamba
|
1
|
6
|
0
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
1
|
6
|
0
|
0
|
Arabe
|
2
|
16
|
0
|
1
|
5
|
8
|
0
|
0
|
0
|
17
|
0
|
0
|
Jamare
|
10
|
53
|
0
|
0
|
38
|
4
|
0
|
0
|
0
|
18
|
40
|
0
|
Suwa
|
15
|
116
|
0
|
28
|
28
|
21
|
22
|
2
|
0
|
101
|
17
|
6
|
Woïla
|
28
|
172
|
1
|
39
|
24
|
33
|
26
|
3
|
0
|
106
|
47
|
24
|
Yillaga
|
1
|
12
|
0
|
2
|
0
|
1
|
8
|
0
|
0
|
12
|
0
|
0
|
Total
|
81
|
505
|
2
|
101
|
135
|
89
|
69
|
6
|
1
|
322
|
161
|
40
|
Explications des sigles
Prop
|
: Propriétaire de troupeaux
|
Inter
|
: Intermédiaires ou personnes à qui un
propriétaire a confié le troupeau
|
Sans
|
: Personnes n'étant pas des propriétaires et
n'ont pas également des troupeaux qui leur sont confiés
|
F
|
: Frère du chef de campement
|
C
|
: Enfant du frère du chef de campement
|
PF
|
: Petit-fils du frère de chef de campement
|
P
|
: Père du chef de campement
|
K
|
: N'a pas de lien de famille avec le chef de campement
|
E
|
: Fils du chef de campement
|
Pf
|
: Petit-fils du chef de campement
|
3.4.2. Technique de
l'échantillonnage et taille de l'échantillon
A partir de la base de données ainsi constituée
comme décrite dans le Tableau 2, un échantillon de 30 % des
campements a été préalablement considéré. Ce
qui a permis d'avoir 25 campements au total dans lesquels les enquêtes
devaient être menées. Afin d'enquêter au maximum, les
campements dans lesquels il se trouvait à la fois les
propriétaires, les kaliifa, les bergers et les femmes ont
été choisis. C'est ainsi que 18 campements ont été
retenus. Dans les campements retenus, le maximum des bergers, des
kaliifa, des femmes et des propriétaires qui pouvaient accepter
étaient enquêtés. Afin d'approcher
une femme, son mari (berger, kaliifa ou propriétaire) devait
être au préalable enquêté. De ce qui
précède, nous avons enquêté au total 78 personnes
réparties comme le montre le Tableau 3.
Tableau 3 : Composition de
l'échantillon
Qualité de l'enquêté
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bergers d'animaux
|
21
|
27
|
Kaliifa d'animaux
|
11
|
14
|
Propriétaires d'animaux
|
24
|
31
|
Femmes pasteurs
|
22
|
28
|
Total
|
78
|
100
|
3.5. Collecte, traitement et
analyse des données
3.5.1.
Collecte des données
La collecte des données sur le terrain s'est
déroulée entre avril et juillet 2011 avec l'assistance des
animateurs de CARPA. Huit descentes découpées en deux phases ont
été effectuées. Une phase d'observation qui a duré
trois jours. Il s'agissait de séjourner dans les campements, observer
les transhumants dans leurs activités, causer avec eux et tester le
questionnaire préalablement conçu. Les causeries et les
observations sont orientées par les questions de recherche.
La seconde phase est celle de la collecte des données
proprement dite. Elle s'est déroulée en sept descentes d'une
durée de trois jours en moyenne où il fallait passer des nuits et
des journées dans les campements.
3.5.2.
Outils de collecte des données
Comme outils, un questionnaire semi-structuré, un GPS
(Global Positioning System) et un appareil photo numérique sont
utilisés.
Il y a un questionnaire (Annexe 1) par type
d'enquêté (berger, kaliifa, propriétaire et
femme). Le questionnaire des bergers, kaliifa et propriétaires
est structuré autour de trois grands points à savoir les
caractéristiques sociologiques des différents acteurs, la prise
de décision concernant les mouvements saisonniers des bétails et
le degré d'autonomie du berger. Pour le point sur la prise de
décision concernant les déplacements des transhumants, il fallait
recueillir auprès des enquêtés les informations sur quatre
années (2007 à 2011). Chaque année étant
subdivisée en trois saisons que compte la transhumance dans la Plaine
d'Inondation du Logone : saison des pluies (juillet-octobre) ou
ruumirde, saison sèche froide (novembre-février),
appelée dabbirde et saison sèche chaude (mars-juin)
communément connue sous l'appellation de ceedirde. Le
questionnaire adressé aux femmes reposait sur les tâches
quotidiennes des femmes en transhumance, la vente du lait et les
difficultés liées à leurs activités.
Le GPS (Garmin 12) a permis de relever les coordonnées
á-numériques de types X, Y qui nous ont servi la projection et la
localisation des enquêtés sur la carte 2.
Quant à l'appareil photo numérique, il servait
à filmer les images jugées utiles pour l'étude. En plus,
la prise de vue permettait de nous familiariser avec les transhumants et
particulièrement les femmes ; ce qui devait rendre ainsi faciles
les enquêtes.
3.5.3.
Dépouillement, saisie et traitement des données et atelier de
restitution
Les informations collectées ont été
dépouillées manuellement et analysées grâce aux
logiciels Excel (Version 2007) et SPSS (Statistical Package for Social
Sciences ; Version 17.0). Les techniques de statistique descriptive telles
que les tableaux, le calcul de fréquence, des moyennes ont
été utilisées. Les graphiques ont été
générés pour montrer la tendance des
phénomènes observés. Les résultats obtenus ont
permis de vérifier les hypothèses de recherche. En plus, les
observations et les causeries ont servi pour argumenter des affirmations.
Les logiciels MapSource (Version Garmin 12) et MapInfo
(Version 7,5) ont servi pour traiter les données géographiques
(reconversion, vérification) afin de localiser les enquêtés
ou les campements sur une carte.
L'atelier de restitution en présence des
représentants d'organismes intervenants dans la Région de
l'Extrême-Nord était l'occasion non seulement de présenter
les résultats préliminaires de la recherche mais également
pour mieux organiser la rédaction du mémoire en détaillant
au maximum la méthodologie et en approfondissant les analyses.
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION
4.1.
Limites de l'étude
Les enquêtes dans le cadre de cette étude ont eu
lieu auprès de 78 pasteurs dont 21 bergers, 11 kaliifa, 22
femmes et 24 propriétaires. Les résultats ont permis certes
d'analyser le sujet sur lequel la recherche a été menée.
Toutefois, l'analyse aurait été plus fiable si les enquêtes
étaient menées auprès d'un échantillon plus
important. Aussi, l'étude n'a pas pris en compte les
propriétaires des bétails sédentaires ; ce qui ne
permet pas de voir très exactement l'influence de cette catégorie
d'acteurs dans la gestion des animaux.
La réticence de certains enquêtés a
été également une limite à cette étude. Il
arrivait ainsi de passer parfois une matinée ou une soirée sans
pouvoir interviewer une personne. En plus, certaines femmes ont
été plus réticentes à nous fournir les
renseignements recherchés.
Nonobstant ces facteurs, la qualité des données
collectées et les analyses faites sont scientifiquement valides.
4.2. Caractérisations des personnes impliquées
dans les mouvements saisonniers des troupeaux
Il s'agit d'identifier les groupes ethniques des personnes
enquêtées. Pour les propriétaires, son lieu de
résidence et le lien qui existe entre lui et les autres (berger ou
kaliifa) sont examinés. Ensuite, la détermination des
différentes relations ou liens qui existent entre les membres d'un
même campement est faite. Enfin les motivations ou les raisons qui
emmènent le propriétaire à travailler avec un berger et
vice-versa sont identifiées.
4.2.1.
Répartition de l'échantillon en fonction des groupes
ethniques
Au total 21 bergers, 11 kaliifa, 22 femmes et 24
propriétaires répartis au sein de cinq grands groupes ethniques
à savoir adanke, jamare, suwa,
woïla et toupouri ont été
enquêtés. Le Tableau 4 présente la
répartition par groupe ethnique de différentes catégories
de personnes enquêtées.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés en fonction des groupes ethniques
|
Groupes d'individus
|
|
|
Ethnies
|
Berger
|
Kaliifa
|
Propriétaire
|
Femme
|
Total
|
Pourcentage
|
Adanke
|
3
|
1
|
4
|
3
|
11
|
14
|
Jamare
|
4
|
3
|
3
|
1
|
11
|
14
|
Suwa
|
3
|
2
|
5
|
3
|
13
|
17
|
Woila
|
9
|
5
|
12
|
15
|
41
|
52
|
Toupouri
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
3
|
Total
|
21
|
11
|
24
|
22
|
78
|
100
|
Du Tableau 4, nous remarquons que le groupe
woïla représente 52 % et les suwa (17 %). Les
jamare et adanke ont chacun un taux de
représentativité de 14% et enfin le toupouri 3%. Le taux
élevé des woila s'expliquerait par le fait que ce groupe
ethnique pratique plus l'activité de berger dans la plaine d'inondation
du Logone (Seignobos et Iyebi-Mandjeck, 2000). En plus, au sein d'un campement
woila, on retrouve plusieurs pasteurs. Quant au toupouri qui
est faiblement représenté, ce serait peut-être le fait que
ce groupe n'est pas très engagé dans l'activité de
gardiennage du bétail appartenant aux foulbés.
4.2.2. Groupe du chef de
campement
Pour identifier les groupes des chefs de campement, les
bergers, kaliifa et propriétaires de bétail sont
retenus. En effet, les femmes n'ont pas été
considérées ici pour la seule raison qu'elles sont d'ores et
déjà de l'ethnie de leur mari (berger, kaliifa ou
propriétaire).
Tableau 5: Groupe ethnique du chef de
campement
|
Groupes ethniques
|
Catégorie
|
Adanke
|
Jamare
|
Suwa
|
Woila
|
Berger
|
3
|
3
|
5
|
10
|
Kaliifa
|
1
|
3
|
2
|
5
|
Propriétaire
|
4
|
3
|
5
|
12
|
Total
|
8
|
9
|
12
|
27
|
Pourcentage (%)
|
14,3
|
16
|
21,5
|
48,2
|
Il ressort du Tableau 5 que les chefs de campement
appartenant au groupe woila représentent 48,2 % et le groupe
jamare a un taux le plus bas ; soit 16 %. Les Suwa et
Adanke chefs de campement ont respectivement 21,5 % et 14,3 %. Ces
résultats s'expliqueraient par le fait que non seulement les
Woila sont plus nombreux dans notre échantillon ; mais
aussi le regroupement des bergers au sein d'un même campement
s'effectuerait beaucoup plus suivant des affinités (Ndoki, 2007 ;
Moritz, 2003).
4.2.3. Groupes ethniques du
propriétaire de bétail et lieu de résidence
Il faut rappeler qu'il y a deux catégories de
propriétaires. Une première catégorie est celle qui va en
transhumance avec les animaux. La seconde catégorie des
propriétaires est caractérisée par des
propriétaires qui sont sédentaires en villes ou en campagne et
mènent d'autres activités (Moritz et al., 2011).
Ils confient leur troupeau à un berger ou
kaliifa qui va en transhumance. Pour mieux
apprécier la résidence des propriétaires de bétails
qui ne se déplacent pas, seuls les bergers et les kaliifa sont
considérés pour deux raisons. Premièrement, il est plus
aisé de voir chez le berger ou kaliifa l'influence du
propriétaire. Deuxièmement, le propriétaire qui se
déplace avec les animaux a pour lieu de résidence les
différents campements et c'est lui qui serait au centre de la prise de
décision concernant la gestion du bétail.
Toutefois, parmi les bergers et kaliifa, il y a
ceux-là qui sont liés aux propriétaires par des relations
de famille. D'autres sont liés par d'autres types de relation (simple
entente, confiance). D'une manière ou d'une autre, le type de relation
qui unit le propriétaire au berger ou au kaliifa, aurait une
certaine influence sur la gestion de bétails.
4.2.3.1. Groupe de propriétaire de bétail
non transhumant
En considérant donc les 21 bergers et les 11
kaliifa enquêtés ; soit au total 32 personnes, les
propriétaires jamare représentent 47 %, suivis des
woila (22 %), suwa (19 %) et adanke et
ngare respectivement 9 % et 3 %. Le Tableau 6 nous donne la
répartition ethnique des propriétaires de bétail non
transhumant.
Tableau 6: Groupe ethnique des
propriétaires
|
Berger
|
Kaliifa
|
Total
|
Pourcentage
|
Adanke
|
2
|
1
|
3
|
9
|
Jamare
|
10
|
5
|
15
|
47
|
Suwa
|
3
|
3
|
6
|
19
|
Woila
|
6
|
1
|
7
|
22
|
Ngare
|
0
|
1
|
1
|
3
|
Total
|
21
|
11
|
32
|
100
|
Le Tableau 6 révèle que les jamare
représentent 47 %, soit deux fois plus que les woila qui
étaient pourtant des propriétaires plus majoritaires (Tableau 4).
Les suwa, adanke et ngare représentent
respectivement 19, 9 et 3 %. Ces résultats montrent que les
jamare se sédentarisent plus et préfèrent confier
leurs bétails aux kaliifa ou aux bergers qui vont en
transhumance. C'est ainsi qu'on peut avoir un, deux, trois voire quatre
intermédiaires d'un même troupeau.
4.2.3.2. Lieu de résidence du
propriétaire
La Figure 1 présente les résidences des
propriétaires sédentaires (non transhumants) selon les
arrondissements.
Figure 1: Répartition des
propriétaires par Arrondissement
De la Figure 1, il ressort que la majorité, soit 29 %
des propriétaires résident dans l'Arrondissement de Bogo. Les
propriétaires qui résident à Maga représentent un
taux de 19 % et ceux de Pétté, 14 %. Kaï-Kaï, Maroua
IIIe, Mindif, Moulvoudaye et Zina sont les Arrondissements qui
contiennent moins des propriétaires.
4.2.3.3. Lieu de résidence des
propriétaires sédentaires en fonction du groupe ethnique
Ø Arrondissements de résidence des
propriétaires de bétails ayant comme intermédiaires les
bergers
Le Tableau 7 indique les différents groupes ethniques
des propriétaires de bétail qui ont confié leurs animaux
aux bergers.
Tableau 7: Groupes des propriétaires
ayant confié leurs bétails aux bergers
|
Nombre de personnes
|
Pourcentage
|
Woila
|
6
|
29
|
Jamare
|
10
|
48
|
Adanke
|
2
|
9
|
Suwa
|
3
|
14
|
Total
|
21
|
100
|
Le Tableau 7 montre une fois de plus que le groupe
jamare est le plus représenté (48 %), suivi des Woila
(29 %). Les suwa et les adanke sont les moins
représentés avec des taux de 14 et 9 % respectivement.
Ø Résidence des propriétaires
ayant des bergers comme `'intermédiaires''
Figure 2: Arrondissements de résidence
des propriétaires ayant berger comme intermédiaire
De la Figure 2, il ressort que les propriétaires ayant
confié leurs animaux aux bergers se retrouvent dans huit Arrondissements
de l'Extrême-Nord notamment Bogo, Kaï Kaï, Maga, Maroua
3e, Mindif, Moulvoudaye, Pétté et Zina. Les
Arrondissements de Bogo, Maga et Pettée sont les plus
représentés avec 29, 19 et 14 % respectivement. Nous avons deux
propriétaires tant à Kaï Kaï, Maroua 3e et
Mindif. Un propriétaire seulement réside dans les Arrondissements
de Moulvoudaye et Zina.
Ø Résidence des propriétaires
ayant des kaliifa pour intermédiaires
Dans cette partie, il importe de recenser les
résidences des propriétaires ayant confié leurs animaux
aux kaliifa enquêtés.
Figure 3: Arrondissements de résidence
des propriétaires ayant confié leurs animaux aux
kaliifa
Il ressort que l'Arrondissement de Maroua IIe
contiendrait (46 %) des propriétaires sédentaires qui ont
confié leurs animaux aux kaliifa pour la transhumance. Les
autres propriétaires sont à Pétté et Maga ;
soit à un taux de 18 % chacun. Les Arrondissements de Bogo et Zina
constituent chacun 9 % des lieux de résidence des propriétaires
qui ont recruté des intermédiaires.
4.2.3.3. Lien entre le chef de campement et les autres
membres de la communauté
Il est question d'analyser tour à tour les types de
relation qui existent entre le chef de campement et les bergers, les
kaliifa et les propriétaires de bétails transhumants qui
ont été enquêtés dans le cadre de cette
étude.
4.2.3.3.1. Lien entre le chef de campement et les
bergers
Il y a entre le chef de campement et les bergers cinq types de
relation. Premièrement, le berger est soit le fils, petit-fils,
frère ou neveu du chef de campement. En second lieu, le berger n'a
souvent aucun lien avec le eggo (chef de campement). Il est
alors uni à ce dernier par le seul métier de berger. La
troisième catégorie de relation est celle où le berger est
le chef de campement lui-même. La Figure 4
présente les différents types de relations qui existent
entre les bergers enquêtés et les chefs de campement.
Figure 4: Types de relations entre les
bergers et les chefs de campement
La Figure 4 montre que 48 % des bergers n'ont aucun lien avec
le chef de campement. Ils sont unis par le métier. Par contre, 43 %
des bergers sont liés aux chefs de campement par une relation de
famille. Les autres sont eux-mêmes des chefs de campement.
4.2.3.3.2. Lien entre le chef de campement et les
kaliifa
Figure 5: Types de relations entre les chefs
de campement et les kaliifa
La Figure 5 montre que 36 % des kaliifa sont
liés aux chefs de campement par la relation de famille. Les
kaliifa qui sont eux-mêmes chefs de campement
représentent 37 %. Les dernières catégories notamment
celles unies aux chefs de campement par simple métier de berger ou parce
que provenant d'un même village représentent respectivement 18 et
9 %.
4.2.3.3.3. Lien entre le chef de campement et les
propriétaires
Les types de relations qui existent entre les chefs de
campement et les propriétaires de bétails sont divers et
variés. Il y a la relation de famille, de métier, du même
village ou simple lien.
Figure 6: Types de relation entre le chef de
campement et les propriétaires de bétails
De la Figure 6, il revient que 42 % de propriétaires
de bétails sont de la même famille alors que 37 % sont les chefs
de campement eux-mêmes. Une dernière catégorie est
liée par une simple relation de métier ou parce qu'ils sont du
même village.
4.2.3.3.4. Types de relation entre les bergers, les
kaliifa, les propriétaires et le chef de campement
Tableau 8: Types de relation entre le chef de
campement, le propriétaire, le kaliifa et le berger
|
Types de relation
|
Catégorie d'individus
|
Lui-même
|
Même famille
|
Même métier
|
Même village
|
Total
|
Bergers
|
2
|
9
|
10
|
0
|
21
|
Kaliifa
|
4
|
4
|
2
|
1
|
11
|
Propriétaires
|
9
|
10
|
4
|
1
|
24
|
Total
|
15
|
23
|
16
|
2
|
56
|
Pourcentage
|
27
|
41
|
29
|
4
|
100
|
Il ressort du tableau 8 que différents types de
relation existent entre les autres membres de la communauté et le chef
de campement. En général, le regroupement des nomades au sein
d'un même campement est beaucoup plus fonction des liens
familiaux (41 %), d'affinité d'exercer le même métier
(29 %) ou alors ils sont eux-mêmes chefs de campement.
Il y a lieu de remarquer qu'en plus, des propriétaires
chefs de campement sont plus nombreux que les autres membres de la
communauté. Ces résultats s'expliqueraient premièrement
par le fait que lorsqu'il fallait enquêter dans un campement
donné, il était impératif de commencer par le chef de
campement pour mieux approcher les autres membres par la suite.
Deuxièmement, la désignation d'une personne chef de campement
obéit à des critères ou de qualités. Ainsi, un chef
de campement doit entre autres réunir les qualités
ci-après :
1. Etre de bonne moralité c'est-à-dire
honnête ;
2. Avoir le courage d'affronter les autorités
administratives, traditionnelles et communales ;
3. Avoir de bonnes relations avec l'extérieur notamment
les agriculteurs, les responsables des marchés, les chefs de services
vétérinaires.
Ces critères de choix d'un chef corroborent à
ceux décrits par Requier (2009) selon lesquels, le chef des bergers d'un
même campement joue d'intermédiaire entre les chefferies, les
services de vaccination et les bergers. Il passe prendre le laissez-passer au
service de l'élevage et il forme aussi les jeunes bergers au
métier.
Pour entretenir des bonnes relations avec l'extérieur
Mahmoudou (1993) soulignait que ce sont les femmes qui créent et
entretiennent ces relations sociales. Elles profitent du contact avec les
étrangers dans les circuits économiques notamment la vente du
lait.
4.2.4.
Raisons qui sous tendent les relations propriétaires, kaliifa,
berger
4.2.4.1. Motivations d'un berger à travailler
avec un propriétaire
En général, cinq raisons principales
emmènent un berger à travailler avec un propriétaire de
bétail. La Figure 7 montre ces différentes
motivations.
Figure 7: Motivations d'un berger à
travailler avec un propriétaire
En général, près de la
moitié des bergers enquêtés ont affirmé
travailler avec des propriétaires de bétail par simple entente ou
parce que le propriétaire a confiance en eux ; soit à un
taux de 43%. La recherche du travail est la deuxième motivation (29 %)
et le travail familial est la dernière catégorie de motivation
(24 %) ; le berger est parfois lié au propriétaire par la
relation de famille.
4.2.4.2. Motivations d'un kaliifa à travailler
avec un propriétaire
Trois raisons principales emmènent un
propriétaire ou un kaliifa à être ensemble. La
première raison est liée au travail : recherche du salaire
et qualité du travail. La deuxième motivation est la relation
familiale ou de confiance qui existe entre les deux acteurs. La dernière
raison est l'usufruit dont jouit le kaliifa à qui un
propriétaire a confié son bétail.
La Figure 8 montre la répartition de ces
différentes motivations.
Figure 8: Motivations des kaliifa
à travailler avec les propriétaires de bétail
La Figure 8 montre que 22, 28, et 39 % des kaliifa
sont unis aux propriétaires de bétails respectivement à
cause du travail bien fait, la recherche du travail, le lien familial et
de confiance. La dernière raison qui unit un propriétaire et le
kaliifa est fondée sur les avantages du métier notamment
profit que tire ce dernier tel que le lait ou l'animal mort dont la gestion
revient au kaliifa.
4.2.4.3. Durée de relation entre un kaliifa et
le propriétaire de bétail
La durée ou le temps mis ensemble entre le
kaliifa et le propriétaire des animaux varie de moins d'un an
à 30 ans.
Tableau 9: Durée des relations entre
le propriétaire de bétail et le kaliifa
Temps en années
|
Nombre de personnes
|
Pourcentage
|
Moins d'un an
|
1
|
9
|
De 1 à 4
|
7
|
64
|
De 5 à 9
|
2
|
18
|
Plus de 9
|
1
|
9
|
Total
|
11
|
100
|
Du Tableau 9, on remarque que 64, 18 et 9 % des kaliifa
ont mis respectivement moins de quatre ans, entre six et 9 ans et plus
de dix ans avec le propriétaire de bétails. Le faible taux des
kaliifa ayant mis plus de 10 ans ou moins d'un an s'explique par la
création d'un lien de confiance qui fait partie des contrats de
transhumance (Requier, 2011). La confiance est donc un des critères qui
unit les uns aux autres. L'assurance contre le risque constitue un autre
critère. Ainsi, mettre en place un rapport de confiance revient à
manifester la contrainte ou l'obligation que l'on souhaite imposer à
l'autre. Il en résulte des relations asymétriques. Selon Requier
(2011), dans les contrats de confiage et de transhumance, la confiance existe
comme une dépendance mutuelle à construire et à entretenir
au cours du temps entre les deux parties. C'est une assurance contre le risque
pour le propriétaire du troupeau, un pari qui se justifie après
coup, essentiellement rétribué par la croissance du
bétail. Ce lien contractuel, assis sur le troupeau, s'inscrit dans un
temps continu.
4.3.
Influence du propriétaire dans les mouvements saisonniers du
bétail
Dans cette partie, il est question de décrire les
prises de décision pour des déplacements saisonniers de
bétails.
4.3.1. Localisation des troupeaux
selon les saisons et les années
4.3.1.1. Localisation des bétails selon les
années
Compte tenu du nombre élevé des campements dans
lesquels séjournent les transhumants et leurs animaux, il a
été juste question de dénombrer les campements tant chez
les bergers, kaliifa que chez les propriétaires
enquêtés dans le cadre de l'étude.
Ø Campements de ceedirde
Figure 9: Nombre de campements de
ceedirde
La Figure 9 montre que le nombre de campements n'a pas
véritablement varié durant les quatre dernières
années pendant la saison de ceedirde (saison sèche).
Ceci est dû au fait que le regroupement des nomades est beaucoup plus
fonction de la disponibilité en pâturages, en eau et de l'origine
ou de la provenance. Il convient de signaler que les aires de pâtures
diminuent au fil des années à cause de la création de
nouveaux canaux de pêche et des parcelles de cultures ( Khari, 2011).
C'est ainsi que dès qu'un nouveau canal est créé, les
pêcheurs ne laissent plus le bétail paître tout autour.
L'installation d'un campement doit éviter au maximum
les conflits agropastoraux ou l'empiétement sur l'aire
réservée au PNW. Un berger peut décider de ne plus camper
dans une localité à cause de la fréquence des
dégâts que ses animaux causent dans les champs. En plus,
l'installation dans un campement de saison sèche cherche à
limiter au maximum la déprédation des animaux sauvages du Parc
National de Waza.
Ø Campements de dabbirde
Figure 10: Nombre de campements pendant le
dabbirde
La Figure 10 révèle qu'entre 2007-2011, le
nombre de campements a très peu évolué. Cette variation
oscille entre un et trois campements en 2007-2008 et 2010-2011. Toutefois, il y
a plus de campements pendant le dabbirde que le ceedirde.
Les pasteurs sont plus dispersés pendant le dabbirde à
cause des champs. Ils cherchent à éviter les champs pour limiter
les conflits agropastoraux. Au même moment qu'ils veulent limiter les
conflits éleveurs-agriculteurs, ils recherchent également de
l'espace assez vaste pour les pâturages. On multiplie ainsi les
campements en s'installant le plus loin possible des champs et en recherchant
assez d'espace pour les pâturages.
Ø Campements de ruumirde
Le ruumirde ou duumol est la saison des
pluies qui va de juin à octobre de chaque année. C'est
également la période où la plaine d'inondation ou
yaéré est encore inondée.
Figure 11: Nombre de campements de saison des
pluies
La Figure 11 montre que le nombre de campements augmente
chaque année pendant le ruumirde. Ce qui n'était pas le
cas pendant la saison sèche chaude (ceedirde) et la saison
sèche humide (dabbirde). En effet, une fois de plus, en saison
des pluies on cherche à éviter non seulement les champs mais
également à avoir de pâturages. L'augmentation du nombre de
campements entre 2009 et 2011 s'expliquerait également par la
présence des éléments du Bataillon d'Intervention Rapide
(BIR) qui combattent les prises d'otages. L'arrivée de ces forces de
l'ordre aurait limité le phénomène de grand banditisme.
L'Encadré 1 décrit les différentes
raisons qui orientent les déplacements et les stationnements dans un
campement.
1-A l'exception de ruumirde où je demande
à mon patron, pour les autres saisons, je ne lui demande pas.
2-Pour le ruumirde (retour de la plaine), c'est le
patron qui décide du stationnement. Par contre pour le dabbirde
et le ceedirde, c'est moi [berger] qui décide car à
partir du dabbirde, nous divisons le troupeau en deux parties. Je vais
en lucci avec une partie et l'autre partie c'est lui [patron] qui
reste sur place avec elle.
3-Dès que le kaliifa nous dit là
où aller, nous-nous déplaçons seulement. Pour cette
année (2010-20011), nous irons au ruumirde vers Mindif car vers
Makilingaï (Tokombéré) où nous allions souvent, il y
a trop de dégâts des champs. Et en plus, nos gens sont partis
cette année au Nigéria. En fait, le berger suit le
kaliifa à qui le propriétaire a confié. Quant au
berger proprement dit, il veut aller et stationner là où il y a
le pâturage.
4- C'est mon patron qui m'impose le stationnement dans tel ou
tel campement. Et c'est également lui qui me dit de nous déplacer
car je suis un nouveau berger. Nous ne changeons pas de lieux de campements par
habitude et à cause des prises d'otages.
Encadré 1:
Avis des enquêtés sur les raisons qui orientent les
déplacements et les stationnements
De ces propos recueillis, il se dégage quatre raisons
fondamentales qui orientent le déplacement et le stationnement des
bergers. Pendant le ruumirde, à cause des cultures, le
stationnement est souvent imposé par le propriétaire afin de
limiter au maximum les dégâts que causeraient les animaux. Lorsque
le berger est nouveau, il est moins libre pour décider des mouvements
saisonniers. Cette idée corrobore avec celle de Requier (2011), selon
laquelle la création d'un lien de confiance fait partie des contrats de
transhumance et de confiage. Le berger serait moins autonome pour
décider d'un déplacement ou du stationnement du bétail
à cause de la malhonnêteté de certains d'entre eux. Les
prises d'otages peuvent également faire changer de campement. En plus,
parmi les personnes enquêtées, un aurait quitté le Tchad
où il passait la saison du ruumirde pour venir s'installer au
Cameroun à cause des prises d'otages dont il a été victime
au Tchad.
4.3.1.2. Acteur
déterminant le choix du campement à différentes saisons
· Saison sèche chaude
(ceedirde)
La Figure 12 donne le pourcentage des différents
acteurs qui influencent les déplacements et les stationnements des
bétails pendant la saison sèche chaude.
Figure 12: Acteurs ayant décidé
pour le déplacement et le stationnement de ceedirde
La Figure 12 montre que les déplacements et les
stationnements de saison sèche chaude se font beaucoup plus après
concertation avec les autres membres de la communauté ; soit un
taux de 26 %. En effet la concertation commence lors de la pâture entre
les bergers. Elle se poursuit au campement avec les autres membres.
Après ces deux niveaux de concertation, le propriétaire
sédentaire et un ou plusieurs marabouts sont consultés. Les
bergers également ont leur mot à dire dans les mouvements
saisonniers de ceedirde. Ils représentent un taux de 23 % des
acteurs impliqués. La catégorie d'acteurs qui semble être
la moins influente dans les mouvements de saison sèche chaude serait le
chef de campement. Ces résultats corroborent avec ceux de Moritz
(2003 : 279), selon lesquels les différentes activités dans
les ménages des nomades ou des bergers sont difficiles à dessiner
dans leurs structures. Toutefois, certaines activités notamment celles
en lien avec le bétail sont organisées à l'échelle
du village ou de toute la communauté. Moritz (2003 : 280) ajoute
même que les bergers vont en pâture ensemble. Il serait donc
évident que lors de la pâture, les bergers se concertent pour des
déplacements éventuels.
· Saison sèche froide
(dabbirde)
Le dabbirde marque la fin de la saison des pluies
(raréfaction des pâturages dans certaines zones) et l'amorce de la
saison sèche avec pour conséquence la présence d'herbes
pérennes telles que Vetiveria nigritana, Echinochloa
pyramidalis et Oryza longistaminata qui évoluent
normalement dans la plaine d'inondation du Logone (Scholte et al.,
2000a ; Van De Klundert et Oosterhuis, 1997).
La Figure 13 indique les différentes proportions des
acteurs qui prennent les décisions par rapport aux mouvements de saison
sèche froide.
Figure 13: Acteurs impliqués dans les
prises de décisions de saison froide (dabbirde)
La Figure 13 montre une fois de plus que pour un
déplacement de dabbirde, la concertation entre les membres de
la communauté prime avec un taux de 32 % soit un peu plus
élevé que lorsqu'il faut se déplacer ou s'installer en
saison sèche chaude. Les bergers et les propriétaires
représentent la deuxième catégorie d'acteurs qui
influencent les mouvements du bétail pendant le dabbirde. Ils
représentent un taux de 19 % chacun. La place du propriétaire est
plus déterminante pour les déplacements de dabbirde que
ceux de ceedirde. En effet, pendant le dabbirde, les pasteurs
se rapprochent déjà de la plaine du yaéré et le
pâturage se fait de plus en plus rare là où ils ont
séjourné pendant le ruumirde et le dabbirde.
Ainsi, il faut aller à la recherche du pâturage en pratiquant le
lucci pour attendre le retrait de l'eau dans le yaéré.
C'est alors que le berger peut partir seul en lucci. C'est pour cette
raison que le berger influence au même titre que le propriétaire
sur les mouvements du troupeau.
· Saison des pluies
La Figure 14 donne les proportions des différents
acteurs qui décident des déplacements et de la localisation des
animaux pendant la saison des pluies (ruumirde).
Figure 14: Acteurs impliqués dans les
prises de décisions de saison des pluies (ruumirde)
La Figure 14 indique une fois de plus que les
déplacements des saisons des pluies ont lieu après concertation
entre les membres de la communauté (31 %). Ces résultats sont
plus ou moins identiques à ceux de la saison sèche froide. Le
deuxième acteur influençant les déplacements et le
stationnement en cette saison est le propriétaire de bétail (21
%) ; soit supérieur aux résultats obtenus pendant le
dabbirde mais semblables à ceux de ceediirde. Les
bergers qui étaient la deuxième catégorie d'acteur
influençant les déplacements de dabbirde et de
ceedirde sont plutôt le troisième acteur pendant le
ruumirde.
En résumé, les mouvements saisonniers des
bétails dans la plaine du Logone ont lieu après des concertations
entre les membres de la communauté. Ceci se vérifie par des
propos recueillis auprès d'un berger, « lors du
déplacement, nous nous entendons. Mais pour nous installer quelque part,
c'est chacun qui décide de sa localisation». Cette
affirmation diffère de celle de Requier (2011), selon laquelle les
sociétés fulbe sont considérées par les
anthropologues comme des sociétés relativement
individualistes.
Le propriétaire du bétail influence d'une
manière ou d'une autre les déplacements des animaux. Son
influence se fait beaucoup plus remarquer en saison des pluies
(ruumirde). En effet, le propriétaire impose la localisation du
ruumirde à cause de certains bergers qui sont des voleurs ou
à cause de certains peuples environnants qui sont également des
voleurs de bétail. Parallèlement, le propriétaire des
animaux exige certaines localisations des animaux parce que le marché
à bétail où vendre ces animaux est plus proche.
4.3.2. Raisons du choix d'un lieu
de stationnement des animaux
4.3.2.1. Raisons du stationnement pendant la saison
sèche chaude
Figure 15: Raisons de stationnement pendant
la saison sèche chaude
La Figure 15 révèle que la recherche des
pâturages oriente le choix de la localisation pendant la saison
sèche chaude ou ceedirde (52 %). Les pâturages sont
constitués des repousses comme le soulignent Jagt & Pot (1992). Ces
repousses apparaissent à partir de la fin du mois de février. La
seconde raison de stationnement dans un campement pendant la saison
sèche est l'habitude ; c'est-à-dire lorsqu'il n'y a pas de
mort d'animaux ou lorsqu'on y est installé depuis des années. La
recherche d'ombre (pour abriter les hommes et les animaux) est également
une des raisons qui justifie l'installation du bétail pendant la saison
sèche chaude.
En effet, pendant le ceedirde les troupeaux
rejoignent la plaine d'inondation où il existe des herbes annuelles et
pérennes ( Mvondo et al.,2003). C'est pour cette raison que la
recherche du pâturage est la première raison largement
exprimée pour le choix de la localisation dans un campement.
4.3.2.2. Raisons du stationnement pendant la saison
sèche froide
Figure 16: Raisons de stationnement pendant
la saison sèche froide
Une fois de plus, la recherche de pâturages (39 %)
oriente l'installation des bergers dans un campement de saison sèche
froide. Ce taux est inférieur à celui de la saison sèche
chaude qui était de 52 %. En effet, la saison sèche froide
(novembre à février) est la période où il existe
encore de pâturages pour les animaux. C'est pour cette raison que la
recherche de pâturages a un taux faible par rapport à la saison
sèche chaude. Par contre, pendant le dabbirde, les bergers se
rapprochent davantage de la plaine d'inondation. C'est pour cette raison qu'ils
s'installent à un endroit exondé pour limiter la boue et attendre
le retrait de l'eau dans la plaine d'inondation du Logone. En plus, pendant le
dabbirde, les propriétaires influencent beaucoup plus les
mouvements saisonniers des bétails (3 %) contrairement au
ceedirde où les propriétaires n'influençaient que
pour un taux de 2 %. L'absence de vols, qui est une autre forme de
sécurité oriente également l'installation des
bétails.
4.3.2.3. Raisons du stationnement pendant la saison des
pluies
Figure 17: Raisons de stationnement pendant
la saison des pluies
La recherche des pâturages représente une fois de
plus la première raison de la localisation des bétails à
un endroit pendant la saison des pluies ; avec un taux moins
élevé (24 % contre 39 % précédemment). C'est ce que
nous montre la Figure 17. L'habitude et l'absence de moustiques ou de mouches
orientent aussi l'installation des animaux à un endroit ; soit un
taux de 21 % chacune. La sécurité des hommes et des animaux (5%)
est également une des raisons qui détermine le stationnement
à un endroit. La sécurité ici est beaucoup plus
liée au phénomène de prise d'otages ou zarguina.
En effet, comme le souligne l'encadré 2 ci-dessous,
l'insécurité à cause des prises d'otages est un
véritable fléau.
La présence des éléments du Bataillon
d'Intervention Rapide (BIR) a beaucoup amélioré notre
sécurité. Il fut une année où nous nous sommes
déplacés de Lagadjé (Gadjia) après Moulvoudaye pour
aller jusqu'au yaéré en un seul jour. Nous avons
évité de nous arrêter à quatre endroits comme
d'habitude ; ceci à cause des voleurs ou des bandits armés.
Avant, lorsqu'un arbre sec se cassait et faisait de bruit,
on fuyait mais maintenant, c'est mieux.
Propos recueillis, le 10 juin 2011 auprès d'un
berger dans l'Arrondissement de Kaï-Kaï.
Encadré 2 :
Avis recueillis auprès des bergers par rapport aux prises
d'otages
4.3.3.
Description des prises de décision de déplacement et de
stationnement des animaux
Des avis que nous avons recueillis auprès des bergers
lors de nos enquêtes permettent de distinguer deux phases dans les
mouvements saisonniers des bétails.
4.3.3.1. Phase préparatoire pour le
déplacement
La phase préparatoire annonçant le départ
en transhumance est marquée par la prospection du nouveau lieu d'accueil
suivie des préparatifs des modalités de départ. Pour nous
déplacer, dit un berger, «nous-nous concertons,
ensuite nous envoyons une personne d'entre nous aller regarder s'il y a du
pâturage à l'endroit où nous voulons aller. De retour de sa
mission, il nous informe de ce qu'il a vu. S'il nous dit qu'il y a du
pâturage, nous embarquons. Dans le cas contraire, nous
patientons», propos recueillis le 10 juin 2011.
Cette affirmation corrobore avec les résultats de
Seignobos (2000) selon lesquels le `'chef de transhumance'', fait une
reconnaissance à cheval des pâturages. Il relève les zones
les plus nutritives. À son retour, il donne des consignes aux chefs des
bergers (ar'do waynaa'be) pour les prochains pacages. Il faut noter
que la prospection du nouveau lieu est parfois enclenchée par le compte
rendu que les bergers font chaque jour de retour de la brousse :
« dès que le berger constate qu'il n ya plus de
pâturages, il informe le propriétaire ou le kaliifa et on
déménage. Il en est de même s'il [berger] constate qu'il y
a des mouches », propos recueillis le 02 juin 2011.
L'autre signe précurseur pour le déplacement est
par moments les boeufs. En effet, « à un moment, ce sont
les boeufs qui nous disent qu'il faut nous déplacer ; car ils
manifestent qu'ils veulent aller ailleurs. Ils commencent à bêler
ou se mettent à courir». Après il faut apprêter
« la cola, le tabac, la couverture, le savon, le sucre, le
thé, la cigarette, etc. Nous avisons ensuite les femmes de
préparer les bagages ». Enfin, la dernière phase
préparatoire consiste à « aller consulter le
marabout (personne ayant fait de grandes études koraniques et qui
est capable de fabriquer des amulettes) pour mieux garder nos animaux et
pour nous fixer le jour de départ (2e jour de la
lune) ».
4.3.3.2. Phase de
déplacement
Distinguons qu'il y a des petits déplacements qui
consistent à quitter d'un campement pour un autre dans une même
saison et de grands déplacements. Dans ce dernier cas, il s'agit des
déplacements des hommes et leurs troupeaux sur de longues distances.
C'est cette dernière catégorie de mouvement qui nous
intéresse ici. En effet, ce type de déplacement s'effectue en
plusieurs escales selon l'état des veaux, la présence d'eau et la
raréfaction des pâturages. Ce sont des veaux (nouveaux-nés)
qui imposent des arrêts lors des déplacements :
« nous nous arrêtons chaque fois que nous constatons que
les veaux recherchent l'ombre pour se reposer. Nous y passons 2 à 3
jours avant de reprendre le périple. Nous faisons ainsi jusqu'à
destination». D'autres contraintes qui imposeraient un arrêt
lors du trajet sont également l'état boueux ou l'engorgement de
la plaine d'inondation et la diminution des pâturages. Ceci se justifie
par des propos recueillis le 02/06/2011 : les transhumants
s'arrêtent chaque fois pour laisser l'eau se retirer et lorsque le
pâturage se fait rare ils quittent.
4.4. Niveau de
responsabilité et d'autonomie du berger
Il est question ici de
déterminer le degré de responsabilité du berger et le
niveau d'autonomie de celui-ci. La Figure 18 présente le niveau de
responsabilité de prises de décisions chez les bergers. Nous
avons posé la question de savoir si le berger peut prendre des
décisions.
4.4.1. Niveau de
responsabilité du berger dans les prises de décisions
Figure 18: Niveau de responsabilité du
berger dans la prise des décisions
La Figure 18 montre que 60 % des bergers ne prennent aucune
décision liée à la gestion du bétail (achat du sel,
vaccination, paiement des amendes, etc.). Ne prendre aucune décision
veut tout de même dire que le berger peut décider de l'endroit
où il doit conduire les animaux paître. Il peut également
décider de traire le lait, enlever les tiques, allumer le feu, etc. 30 %
des bergers ont avoué pouvoir prendre toutes les décisions. En
effet, ce groupe de berger est constitué de ceux qui sont responsables
(mariés, plus âgés) ou ceux là qui conduisent les
troupeaux de leur famille. Enfin, un berger qui a mis plus du temps avec un
propriétaire peut gagner la confiance de ce dernier et peut par
conséquent prendre toutes les décisions.
Prendre certaines décisions (10 %), revient à
vendre ou égorger un animal malade pour éviter qu'il
crève. Il peut également égorger l'animal gravement malade
et vendre la viande. Tout ceci afin de limiter les pertes chez le
propriétaire. Le berger peut de même régler les petits
conflits agropastoraux.
Contrairement à ce que Requier (2011) disait que la
responsabilité du berger est importante dans la transhumance, nos
recherches révèlent plutôt que la responsabilité
dans la prise de décisions est limitée chez les bergers.
La photo 2 montre les bergers avec leurs animaux dans une aire
de pâture pendant la saison sèche chaude (ceedirde).
Photo 2 :
Bergers avec les animaux en pâture
4.4.2. Compte rendu des
décisions prises par le berger
Figure 19: Pourcentage des bergers affirmant
rendre compte ou non
La Figure 19 nous montre que 85 % des enquêtés
ont déclaré que le berger rendait compte des décisions
qu'il prenait alors que 15 % ne rendent pas compte. Si plus des bergers
rendent compte, de quelles manières le font-ils et quelles sont les
justificatifs des décisions qu'ils ont prises lorsque nous savons qu'il
y a certains bergers qui seraient malhonnêtes. En plus, l'illettrisme des
bergers les prédisposent à des arnaques de certaines
autorités traditionnelles et administratives. Ceci se justifie par un
reçu que nous a présenté un berger sur lequel il
écrit une somme de 45.000 FCFA qu'il a payé au service
vétérinaire de l'Arrondissement de Mindif il y a deux ans comme
taxe sur le bétail en transhumance. Il reconnaît avoir
plutôt versé 125.000 FCFA au lieu de 45.000 FCFA. L'effet inverse
pourrait aussi se passer lorsqu'un berger paie une somme inférieure
à celle qu'il va déclarer à son patron ou le
propriétaire de bétail.
Ceux qui ne rendent pas compte sont pour la plupart
ceux-là qui ont mis plus du temps avec le propriétaire de
troupeau. Ce sont également les bergers qui ont un lien de
parenté avec le propriétaire d'animaux. Enfin, ceux qui ne
rendent pas compte sont des personnes âgées, responsables et
reconnues pour leur honnêteté.
Toutefois, rendre compte ou ne pas le faire, il existe chez
les bergers un contrôle qu'exerce chaque membre de la communauté
(Requier, 2011).
4.4.3. Moyens utilisés par
les bergers pour rendre compte aux propriétaires
Figure 20: Moyens utilisés par le
berger pour rendre compte
La Figure 20 montre le moyen le plus utilisé par les
bergers pour rendre compte ou pour demander aux propriétaires des
décisions à prendre ou à les informer des prises qu'ils
ont déjà prises est la visite qu'effectue le patron. Les visites
du propriétaire constituent près de la moitié des moyens
de contrôle ; soit un taux de 48 %. Ces résultats corroborent
avec ceux de (Requier, 2011). Selon ce dernier les moyens de contrôle
utilisés par les propriétaires sont des visites biannuelles
toutes les deux semaines au campement du berger, la présence d'amis
parmi d'autres bergers ou éleveurs du secteur de la transhumance
susceptibles d'envoyer des messages au propriétaire et les visites sur
les marchés au cas où certains animaux sont vendus. Le
deuxième moyen de contrôle est l'appel téléphonique.
Il représente 36 % des moyens utilisés. Ensuite viennent l'envoi
d'un messager par le berger pour rendre compte au patron.
4.4.4. Possession des animaux par
un berger et le mode de gestion
Dans cette section, nous allons déterminer le nombre de
bergers qui possèdent d'animaux dans les bétails qu'ils gardent
et identifier le mode de gestion de ces types d'animaux.
4.4.4.1. Possession d'animaux par les bergers
La Figure 21 et le Tableau 11 présentent respectivement
les pourcentages des bergers qui possèdent leurs propres animaux dans
les bétails qu'ils gardent et le nombre de têtes d'animaux que
possèdent les bergers.
Figure 21: Possession des animaux par les
bergers
Tableau 10: Nombre de têtes d'animaux
que possèdent les bergers
Tranche
|
Effectif
|
Pourcentage
|
[1-5[
|
7
|
30
|
[5-10[
|
4
|
17
|
[10-15[
|
9
|
37
|
[15-20[
|
1
|
4
|
[20-25[
|
2
|
8
|
Plus de 25
|
1
|
4
|
Total
|
24
|
100
|
La Figure 21 et le Tableau 10 montrent que 59 % des bergers
possèdent des animaux dans les troupeaux. Trente sept, trente, dix-sept
et quatre pourcent des bergers possèdent respectivement entre 10 et 14
têtes, moins de 4 têtes, entre 5 et 9 têtes, et plus de 25
têtes d'animaux.
Tableau 11: Corrélations entre la
durée de la collaboration entre un propriétaire et le berger et
la possession
d'animaux par le berger.
|
|
Durée de relation
|
Possession des animaux?
|
Temps mis ensemble
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
-,042
|
Sig. (2-tailed)
|
|
,908
|
N
|
21
|
10
|
Possession des animaux
|
Corrélation de Pearson
|
-,042
|
1
|
Sig. (2-tailed)
|
,908
|
|
N
|
10
|
10
|
Le Tableau 11 montre aussi que la possession d'animaux par un
berger dépend du temps qu'il a mis avec le propriétaire de
bétail. En d'autres termes, plus le berger a passé du temps avec
un propriétaire, plus il a ses propres têtes d'animaux dans le
bétail. Et moins le berger a mis du temps, moins il possède des
têtes d'animaux dans le bétail qu'il garde. Notons que les bovins
dont possède le berger proviennent majoritairement du
propriétaire.
4.4.4.2. Mode de gestion
Ici, nous voulons voir comment se fait la gestion
(vaccination, achat du sel, paiement des taxes, etc.) du bétail lorsque
le berger a des animaux dans le troupeau qu'il garde.
Figure 22: Mode de gestion des animaux
La Figure 22 montre que lorsque le berger a ses propres
animaux dans le troupeau qu'il garde, le propriétaire ou le patron
s'occupe de la gestion ; soit un taux de près de 46 %. Ceci est
beaucoup plus vrai lorsque le bétail est confié à un
kaliifa ayant mis plus du temps avec le propriétaire. En plus,
cette `'générosité'' du propriétaire est
indépendamment du groupe ethnique des deux partenaires. Le fait que le
patron supporte toutes les dépenses est pour lui un moyen de
compensation des services rendus par le berger. Comme le constatent Moritz et
al., (2011), le salaire dont est payé le berger ne lui suffit
pas pour supporter tous ses besoins. Ainsi, pour le récompenser le
propriétaire lui fait de temps en temps des cadeaux ou supporte une
partie de ses besoins (vêtements, chaussures, cigarettes). Et lorsque
c'est le fils qui a ses animaux dans le troupeau, son papa supporte toutes les
dépenses liées aux animaux. Enfin, la gestion peut se faire
également de façon concertée entre le berger et le patron.
4.4.4.3. Explications de la non possession des animaux
par le berger
Dans cette partie, nous avons voulu chercher à savoir
pourquoi certains bergers ne possèdent pas leurs propres animaux. La
Figure 23 nous donne les différentes raisons qui expliquent le fait que
certains bergers ne possèdent pas leurs propres animaux.
Figure 23: Raisons de la non possession des
animaux par certains bergers
Il ressort de la figure 23 que 32 % des bergers
dépensent tout leur salaire. Moritz et al. (2011)
révèlent que le salaire du berger varie de 5.000 à 10.000
FCFA avec une moyenne de 7.500 FCFA par mois. Ce salaire à lui seul ne
suffit pas pour couvrir les besoins de base des bergers, à l'exception
des bergers célibataires. La deuxième raison justifiant le fait
que certains bergers n'ont pas leurs propres animaux est le lien de famille qui
existe entre le berger et son patron. En effet lorsque le berger (moins
âgé) garde le troupeau appartenant à un membre de sa
famille (papa, oncle, grand-frère), il ne doit pas avoir ses propres
animaux. Tous ses besoins (nutrition, habillement, cola, cigarettes) sont
supportes par le propriétaire. Un nouveau berger n'a pas
généralement ses propres animaux dans le troupeau. Il a soit
laissé chez ses parents ou là où il gardait
préalablement avant de rompre le contrat. Une autre raison qui justifie
le fait qu'un berger n'a pas ses propres animaux dans le troupeau est que
certains propriétaires de bétail refusent de payer le salaire en
nature (veau) car selon eux, le temps de payer le berger en veau est
révolu. Les bovins coûtent chers : le prix d'un veau de moins
d'un an oscille entre 80.000 et 120.000 FCFA. Aussi, pour éviter
l'insubordination du berger, certains propriétaires choisissent de payer
le salaire en argent ; ce qui n'est pas du goût des bergers. Par
contre, Moritz et al. (2011) affirmaient que plus de la moitié
des bergers sous contrat étaient contents des termes de leur contrat.
Nos résultats rejoignent plutôt ceux de Seignobos (2000), selon
lesquels le type d'élevage, avec l'intervention de salariés (mal
payés) et d'intermédiaires, ne profitent guère aux
bergers.
4.4.4.4. Différentes options de paie de salaire
d'un berger
A la suite des raisons qui expliquent pourquoi certains
bergers n'ont pas leurs propres animaux dans les bétails qu'ils gardent,
il serait intéressant de passer en revue les différentes options
de la paie des bergers comme l'indique dans la Figure 24.
Figure 24: Différentes options de paie
du salaire d'un berger
La Figure 24 montre que 52 % des bergers ne sont pas
payés. Ce sont des bergers qui ont un lien de famille avec le
propriétaire de troupeau. Ce berger est généralement un
enfant qui n'est pas encore marié. Ainsi, l'enfant va alors
hériter les boeufs qu'il garde ou lorsqu'il se marie. Il peut tout de
même vendre un animal chaque fois qu'il a un besoin. Trente deux pourcent
de bergers reçoivent de l'argent comme salaire qui varie entre 5.000 et
10.000 FCFA par mois (Moritz et al., 2011). Huit pourcent des bergers
sont payés aussi bien en nature qu'en nature et en argent. Le faible
taux de bergers payés en nature (veau mâle de moins d'un an)
s'explique par deux raisons. Premièrement, après la
dévaluation du FCFA survenue en 1994, le prix d'un animal a double;
voire triple (ACDIC, 2006). Deuxièmement, certains propriétaires,
en vue de maintenir les bergers soumis préfèrent les payer en
argent qu'en nature.
Les principales raisons qui sou tendent le choix du mode de
paiement d'un berger sont indiquées dans la figure 25.
Figure 25: Raisons du choix de l'option de
paie
Il ressort de la figure 25 que 46, 21, 16, 11 et 2 %
respectivement des raisons qui justifient le choix de l'option de paie du
salaire seraient le lien de famille qui unit le berger au propriétaire
de bétail, l'entente entre les deux, le choix du patron par le berger,
le choix du berger par le propriétaire, la paie alternée, et
vente en cas de besoin. Le lien qui existe entre les deux partenaires a une
influence sur la gestion du troupeau et par ricochet sur les mouvements
saisonniers des bétails. Le berger parenté au propriétaire
de bétail peut ainsi vendre un animal pour satisfaire ses besoins. Il
peut également se déplacer avec les animaux sans l'avis du
propriétaire. Toutefois, cette autonomie dans le management des animaux
est beaucoup plus accordée à un berger marié,
âgé et jugé de bonne moralité. De même,
l'entente entre le propriétaire et le berger est aussi un facteur
déterminant dans le choix de l'option de la paie. Enfin, il y a certains
propriétaires qui imposeraient l'option de la paie à un berger.
Cette dernière raison corrobore avec les résultats de Moritz et
al. (2011) qui avaient constate que les bergers
préféraient être payés en argent à cause de
la multiplicité des besoins auxquels ils font face.
4.4.4.5. Devenir de l'activité du berger
Pour aborder cette section, il est nécessaire de savoir
les causes de ruptures du contrat entre le berger et son patron. Soixante
trois pourcent d'enquêtés (bergers, kaliifa et
propriétaires) n'ont jamais rompu de contrat alors que 37 % l'ont
fait. Les raisons de la rupture du contrat sont entre autres liés au
berger lui-même : se reposer, changer juste de patron, maladie ou se
sédentariser et pratiquer l'agriculture. Parfois, le patron ne veut pas
payer le berger en veau. Certains patrons sont exigeants et qui demandent aux
bergers de garder les animaux aussi bien de jour que de nuit.
4.5.
Rôle de la femme dans la transhumance
Dans cette partie, nous
déterminerons le nombre d'enfants que possèdent les femmes, les
différentes tâches de celles-ci en lien avec la transhumance.
Ensuite, nous énumérerons les difficultés que rencontrent
les femmes transhumantes tant pendant les trajets ou voyages que pendant les
séjours dans différentes localisations. Enfin, nous recueillerons
les souhaits de changements exprimés par les femmes.
4.5.1.
Nombre d'enfants en transhumance
Tableau 12: Nombre d'enfants
recensés
|
|
Nombre d'enfants que possède une femme
|
Nombre d'enfants en transhumance
|
Moyenne
|
5
|
4
|
Minimum
|
1
|
0
|
Maximum
|
11
|
6
|
Total
|
104
|
80
|
Le Tableau 12 montre que chaque femme a fait au moins un geste
dont le rejeton est vivant alors que le maximum est de 11. La moyenne est de 5
enfants par femme. Sur les 104 enfants recensés 23 % ne vont plus en
transhumance contre 77 % d'enfants qui sont en transhumance. Il y a en moyenne
quatre enfants sur cinq en transhumance. Le taux élevé d'enfants
en transhumance s'explique par le fait que l'activité de gardiennage ou
de berger de bétail se transmet de génération en
génération. Dans le cadre de cette étude, nous ne nous
sommes pas intéressés au gendre des enfants. Toutefois, les
garçons sont pour la plupart avec leurs parents en transhumance tandis
que les filles en âge de procréer sont aussitôt
envoyées en mariage. Le nombre élevé d'enfants en
transhumance pose certainement le problème de leur éducation
formelle, puisqu'il n'y a pas d'écoles mobiles.
4.5.2. Tâches quotidiennes de la femme
La femme peule en transhumance dans la plaine exerce plusieurs
types d'activités. Hors mis le rôle primaire dévoué
à la femme qui est celui de la procréation, les activités
quotidiennes de la femme peule lors des mouvements saisonniers de
bétails peuvent être regroupées dans la Figure 26.
Figure 26 :
Tâches quotidiennes de la femme peulh pendant la transhumance
La Figure 26 montre que l'exploitation des ressources
naturelles notamment la collecte de bois de chauffage, l'approvisionnement en
eau potable ou l'arrangement de la tente constitue la majeure activité
de la femme peulh en transhumance. Cette activité représente un
taux de 46 %. S'agissant particulièrement de l'approvisionnent en eau,
des études (Milleville et al., 1982) révèlent que
la distance moyenne parcourue par des femmes des éleveurs pour avoir un
point d'eau en zone de sahel se situe autour de 4 km. L'activité
ménagère consiste à préparer la nourriture et
à écraser ou piler le mil. Moudre le mil représente une
activité pénible car il existe très peu de moulin dans la
Plaine d'Inondation. C'est ainsi que les femmes sont obligées le plus
souvent de piler au lieu d'écraser le mil.
L'activité économique (15 %) est
constituée principalement de la vente du lait. Mahmoudou (1997) affirme
que les femmes se rendent au marché ou dans le village le plus proche
pour commercialiser les produits laitiers. Une étude menée par
Sissoko (2001) dans la localité de Kolda au Sénégal, zone
aux caractéristiques climatiques semblables à la Plaine
d'Inondation révèle que la période de juin à
août de la saison des pluies correspond au pic de reproduction.
La Photo 3 montre des femmes qui,
après avoir vendu le lait au marché de Moulvoudaye, ont
acheté des provisions pour la famille.
4.5.2. Activité de la
vente du lait par la femme en transhumance
L'estimation précise de la production laitière
par vache est difficile, car elle nécessite la mise en place d'un
contrôle laitier. C'est pourquoi on se rapporte aux déclarations
des éleveurs. Ouakli et Yakhlef (2003) estiment que la
production laitière dans la Mitidja est de 8,91 litres par vache et par
jour.
Photo 3 :
Femmes peulhs vendant le lait au marché de Moulvoudaye
(Extrême-Nord)
Les quantités de lait produites sont destinées
en partie aux veaux. L'autre partie est destinée soit à
l'autoconsommation et aux visiteurs soit à la commercialisation. Dans
cette section, nous nous intéressons seulement à la fraction du
lait qui est vendue.
4.5.2.1. Lieu de vente du lait
Nous distinguons principalement quatre endroits où
s'échange le lait: campements, marchés, villages ou de
façon mixte. La Figure 27 indique les différents lieux où
se font les échanges du lait.
Figure 27: Lieux de vente du lait
Il ressort de la Figure 27 que les femmes vendent le lait
surtout aux marchés (46 %), dans les villages environnants (40 %), dans
les campements (11 %). Enfin, ces dernières peuvent vendre le lait
partout (campements, marchés ou dans les villages voisins). A se fier
à des propos recueillis, les recettes de la vente du lait par une femme
varient de 3.000 à 5.000 FCFA/ jour de vente pendant la saison des
pluies (ruumirde). Ces recettes peuvent atteindre 7.000 à
10.000 FCFA en périodes de dabbirde ou ceedirde. La
production du lait serait en baisse ces dernières années à
cause de la diminution des pâturages et de la présence des mouches
et moustiques. Douffissa (1993) observe que la production laitière
contribue de façon significative aux revenus des familles
d'éleveurs. Le revenu annuel généré par
l'activité laitière dans un élevage familial de bovin est
évalué à 152 000 Fcfa. La production laitière
représente 20 % du revenu de l'exploitation.
Douffissa (1993) constate que les performances de la
production laitière restent très limitées.
Cette faible performance s'explique par :
(i) Le faible potentiel génétique des races (1
à 3 l de lait/jour, voire moins durant la période sèche,
soit de l'ordre de 450 l/lactation pour les races locales contre par exemple 40
à 50 l/jour pour les vaches Holstein en Europe),
(ii) La concurrence entre la consommation humaine et
l'alimentation des veaux (prélèvement du veau estimé
à 50 %),
(iii) Le faible intérêt des éleveurs pour
la production et la commercialisation du lait,
(iv) Le mode d'alimentation des animaux qui n'utilise encore
que faiblement les compléments et les fourrages.
La production moyenne par vache traditionnelle (de race
locale) et par jour est de 1,5 l sur une période de lactation de 180
jours. Pour améliorer ces faibles rendements de la part des
éleveurs traditionnels il faudrait utiliser les vaches de type exotique
ayant une grande capacité de production journalière (ACDIC,
2006).
4.5.2.2. Dépenses effectuées
après la vente du lait
De manière exhaustive, nous récapitulons dans la
Figure 28 les postes de dépenses effectués après la vente
du lait par les femmes.
Figure 28 : Dépenses faites des
recettes de la vente du lait
Il ressort de la Figure 28 que les dépenses faites
après la vente du lait peuvent être regroupées en six
grands groupes : produits alimentaires, produits alimentaires de
première nécessité, produits cosmétiques,
habillements, soins de santé humaine et dépenses notamment
l'achat des cadeaux de mariage. Les dépenses liées à
l'approvisionnement en produits alimentaires représentent 57 % de toutes
les dépenses faites par les recettes issues de la vente du lait. L'achat
des produits de première nécessité chez les femmes
nomades notamment le savon, le sucre et la kola constitue le deuxième
grand poste de dépenses (28 %). L'habillement (des enfants et de la
femme) et l'achat des bijoux représentent 8 % des dépenses.
Enfin, l'achat des produits cosmétiques, les soins en santé,
l'épargne et l'achat des cadeaux constituent seulement 7 % des
dépenses auxquelles font face les femmes peules transhumantes
après la vente du lait. Notons également qu'une femme
épargne une partie des recettes générées de la
vente du lait. Nos résultats corroborent avec ceux de Mahmoudou (1997),
selon lesquels avec l'argent gagné de la vente des produits laitiers,
les femmes se chargent de l'habillement de la famille, de l'achat du produit
alimentaire et de tout ce qu'elles jugent nécessaire.
En somme, comme le relève Sow (1998), la femme est
partie prenante de l'activité pastorale. On peut même dire qu'elle
joue un rôle central d'un point de vue symbolique. Une véritable
symbiose existe entre la femme et la vache. Par son comportement, la femme est
vraiment celle qui permet la prospérité du troupeau. Une harmonie
intervient entre la femme et les bienfaits qu'elle apporte au troupeau et au
campement.
4.5.3. Difficultés rencontrées par les femmes
pasteurs
Lors de la transhumance, les femmes rencontrent deux grands
types de difficultés. Un premier pendant le voyage c'est-à-dire
lors du trajet quittant d'une saison à l'autre ou d'un campement pour un
autre plus lointain et un deuxième type de difficulté survient
lorsque les transhumants se sont installés dans un campement.
4.5.3.1. Difficultés liées aux
déplacements
Les difficultés que les femmes rencontrent lors des
déplacements peuvent être regroupées en quatre grands
groupes : insécurité, pénibilité pour faire la
cuisine, difficultés environnementales et la pénibilité de
voyage. La Figure 29 donne les proportions des différentes
difficultés.
Figure 29 : Difficultés
rencontrées par les femmes pendant les trajets
La longue distance que parcourent les transhumants pour se
déplacer d'une localité à une autre est la plus grande
difficulté ressentie par les femmes lors du déplacement. Cette
difficulté représente 43 %. En effet, la longue marche que font
les pasteurs causent la soif (l'eau n'est pas souvent proche de là
où ils campent pour se reposer) et la vie devient chère car
non seulement on ne vend plus le lait, mais également à cause de
l'éloignement d'un marché où s'approvisionner en
vivres.
S'agissant des difficultés environnementales qui
représentent un taux de 33 %, ce sont des conséquences des
aléas climatiques : la pénibilité pour la
traversée des mayos (Kaï-Kaï, Bori), la chaleur et la boue. La
nature du sol de nature argileuse (Mvondo et al., 2003), rend
pénible les déplacements. En plus, le yaéré
étant pauvre en arbres (Seignobos et Iyébi-Mandjeck, 2000), la
chaleur est une difficulté remarquable tant pour les transhumants que
pour leurs bétails. C'est ainsi que le choix d'un campement exige le
plus souvent la présence d'un arbre ombragé.
4.5.3.2. Difficultés rencontrées pendant
le séjour dans un stationnement
Les difficultés lors des voyages ne sont pas les seules
dans la vie des femmes dans la transhumance. Elles rencontrent également
des difficultés lors des séjours dans les différents
campements.
Tableau 13 : Difficultés
énumérées par les femmes pendant les séjours dans
les campements
Difficultés rencontrées
|
Pourcentage
|
Mouches et moustiques
|
38
|
Chaleur
|
19
|
Cherté de la vie
|
12
|
Manque de lait et éloignement du marché
|
12
|
Soif et éloignement des points d'eau
|
12
|
Difficulté d'avoir les perches pour les tentes
|
4
|
Prédation par les hyènes dévorent les
moutons
|
3
|
Total
|
100
|
Le Tableau 13 note que les mouches et les moustiques
constituent 38 % des difficultés relevées par les femmes. La
chaleur constitue la seconde catégorie de difficultés (19 %).
D'autres types de difficultés seraient, la cherté de la vie, le
manque de lait, l'éloignement des campements des marchés, la soif
à cause de l'éloignement des points d'eau.
Le taux élevé des difficultés
liées à la présence des mouches et des moustiques
corrobore avec les résultats de Boutrais (1977) selon lesquels
l'administration camerounaise, malgré des travaux d'éradication
des glossines, ces initiatives n'ont pas toujours abouti à des
résultats satisfaisants.
4.5.6. Changements souhaités par les femmes
Nous avons pu recenser trois types de changements
souhaités par les femmes enquêtées. Premièrement,
ce sont des changements ayant trait à l'amélioration des
conditions de vie (accès au moulin à céréales,
accès facile au point d'eau de consommation et disponibilité des
provisions de première nécessité : savon, condiments,
etc..). Ce type de changement représente un taux de 28 %. En effet, le
moulin à écraser existe rarement dans le yaéré. Et
lorsqu'il existe, il est souvent loin des campements. Par conséquent les
femmes sont obligées de parcourir de longues distances pour moudre le
mil ou sont contraintes de piler au mortier au lieu d'écraser. En plus,
un forage ou un puits aménagé ou maçonné existe
très rarement à proximité des campements. C'est ainsi que
dans chaque campement, il existe toujours des ânes qui servent à
approvisionner les ménages en eau de boisson sur de longues distances.
Enfin, à cause de l'éloignement des campements des lieux
d'approvisionnement, produits de première nécessité sont
rares et coûtent par conséquent chers.
Deuxièmement, l'accès aux formations sanitaires
représente le deuxième changement souhaité (17 %).
La troisième catégorie de changements
souhaités est en lien avec la transhumance (55 %). En effet, prenant
part activement à la transhumance, les femmes ont souhaité voir
limiter les prises d'otages, les emprises sur les aires de pâture, les
vols des ânes ou avoir la bâche pour aménager les tentes.
Les pasteurs intervenant dans la transhumance sont
regroupés au sein de cinq groupes ethniques. Ces personnes se regroupent
dans des campements suivant des liens de famille, de métier ou par
simple entente. Les prises de décision pour les déplacements et
les stationnements se font beaucoup plus de façon concertée. La
recherche du pâturage orienterait les stationnements. La femme est une
actrice dans la transhumance. Elle prend part à la gestion du
bétail et contribue au revenu familial grâce à la vente du
lait.
En conclusion cinq groupes ethniques à savoir
Adanke, Jamare, Suwa, Woila et
Toupouri ont été enquêtés dans le cadre de
cette étude. Le regroupement des propriétaires, bergers et
kaliifa au sein d'un campement se base sur des critères
d'affinité ou par simple métier. Cette retrouvaille au sein du
campement n'a pas une influence sur la gestion des ressources. Par contre, la
prise de décisions pour les mouvements saisonniers et l'installation
dans une localité se fait de façon concertée à la
recherche prioritairement du pâturage. Dans les mouvements des hommes et
du bétail, le berger n'est pas autonome. La femme joue un rôle
tant dans l'entretien du bétail et des hommes que dans l'activité
économique par la vente du lait qui contribue à soutenir la
famille.
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
5.1.
Vérification des hypothèses
La présente étude s'était proposée
de vérifier trois (03) hypothèses de recherche (HR).
HR 1. La nature de la relation qui existe entre le
propriétaire, le berger et le kaliifa influence la gestion des
ressources pastorales.
Les personnes que nous avons enquêtées
appartiennent à cinq groupes ethniques notamment les Adanke,
Jamare, Suwa, Woila et Toupouri. Ces
différents groupes sont répartis dans 81 campements. Quarante
huit pourcent des bergers n'ont aucun lien avec les chefs de campements. Trente
sept pourcent des kaliifa sont eux-mêmes les chefs de
campements. Quarante deux pourcent des propriétaires de bétails
sont liés aux chefs de campements parce qu'ils sont de la même
famille. Les prises de décision pour les déplacements saisonniers
et les localisations à différents campement se font de
façon concertée. L'installation du bétail dans un
campement est orientée par la disponibilité des pâturages.
Au vu de ce qui précède, nous pouvons dire que l'hypothèse
de recherche qui stipulait que la nature de relation entre les acteurs a une
influence sur le système de gestion des ressources pastorales et sur le
choix de parcours peut être acceptée. En effet, le fait que les
bergers s'unissent dans un campement par des liens de famille et de
métier d'une part et le fait qu'ils se concertent pour les
déplacements saisonniers et les localisations des troupeaux d'autre part
joue sur la gestion des ressources pastorales.
HR 2. Le berger n'est pas autonome dans les prises de
décision pour les déplacements saisonniers du
bétail.
Notre étude a montré que 85 % des bergers ne
prenaient aucune décision relative à la gestion des animaux. Et
lorsqu'un berger prend même une décision il doit rendre compte au
propriétaire. En plus, 52 % des bergers ne sont pas payés. Et
lorsqu'ils reçoivent même un salaire, celui-ci varie entre 5.000
et 10.000 FCFA par mois. Ces résultats démontrent non seulement
que les responsabilités du berger (gaïnako) sont
limitées pendant la transhumance, en plus son métier n'a pas
d'avenir radieux. Donc l'hypothèse de recherche 2 est acceptée.
HR 3. La femme a un rôle prépondérant
dans la gestion des ressources pastorales.
Notre étude a dénombré au total 111
tâches quotidiennes de la femme. Parmi celles-ci, on peut citer les
activités ménagères avec exploitation des ressources
naturelles (eau, bois). Nous avons également des activités qu'on
peut qualifier des tâches de berger notamment faire les bagages, arranger
les tentes, garder les animaux ou traire le lait. Enfin, la femme est au centre
des activités économiques grâce au lait qu'elle vend
quotidiennement sur les marchés, dans les villages environnants ou aux
campements. Les recettes issues de la vente du lait sert à
approvisionner la famille en nourriture ou en d'autres produits (habillement,
sucre, savon). En somme, la femme est active dans la transhumance de part ses
activités quotidiennes que dans sa contribution à la survie du
ménage. De ce qui précède donc, l'hypothèse de
recherche 3 qui stipulait que la femme est une actrice à part
entière dans la transhumance grâce à sa participation dans
les différentes tâches peut être acceptée.
5.2.
Conclusion et recommandations
5.2.1. Conclusion
A travers cette étude, nous avons voulu
déterminer l'influence du propriétaire et le rôle de la
femme dans les mouvements saisonniers des bétails dans la plaine du
Logone dans l'Extrême-Nord. Comme objectifs spécifiques, il
s'agissait de déterminer les caractéristiques socio ethniques des
personnes enquêtées, d'identifier l'acteur le plus influent dans
les prises de décisions, de déterminer les raisons de choix d'un
campement et d'apprécier le rôle de la femme dans les
déplacements saisonniers des animaux.
Au terme de l'étude, il ressort que :
Les enquêtées appartiennent à cinq grands
groupes notamment les Adanke, Jamare, Suwa,
Woila et Toupouri. Ces différents groupes ethniques
sont soit des bergers, intermédiaires (kaliifa),
propriétaires ou des femmes. Impliqués individuellement ou
collectivement dans les mouvements saisonniers, ces acteurs sont
regroupés au sein d'une communauté dénommée
campement. Le regroupement des membres dans un campement ne tient pas compte
d'une affinité ethnique.
Le déplacement d'un campement pour un autre ou d'une
saison à l'autre tient compte d'une organisation sagement menée.
Pour se déplacer donc, il y a deux grandes phases. Une phase
préparatoire qui consiste à se concerter en communauté
suivi de l'envoi d'un messager pour aller prospecter le nouveau lieu d'accueil.
La deuxième est le départ en transhumance. Aucun des acteurs
n'est plus influent que les autres car les prises de décision pour les
déplacements et les localisations se font de façon
concertée.
Plusieurs raisons justifient le stationnement des troupeaux
dans un campement. On peut citer entre autres la recherche du pâturage,
l'habitude, l'absence des moustiques, la proximité du patron ou d'un
marché, la sécurité des hommes et des animaux. De toutes
ces raisons, la recherche du pâturage oriente primordialement le choix
d'un campement ou d'une localité tant en saison sèche chaude
(ceedirde), en saison des pluies (ruumirde) qu'en saison
sèche humide (dabbirde).
Le berger n'est pas autonome dans la prise de décision
de gestion des animaux. Il demande d'abord l'avis de son patron avant de
prendre toute décision. Et quand bien même il arrive à
prendre au préalable une décision sans consulter le
propriétaire du bétail, il lui rend compte après. Le
salaire du berger est payé majoritairement en argent et en nature (veau)
dans une moindre mesure.
La femme joue un rôle non négligeable dans la
transhumance. C'est elle qui s'occupe non seulement des activités
ménagères mais également des tâches en rapport avec
les animaux (traire le lait, surveiller les veaux et les ânes pendant la
journée, paître). C'est également la femme qui est au
centre des activités économiques en vendant le lait. Les recettes
issues de la vente du lait servent entre autres à approvisionner la
famille en nourriture.
5.2.2. Recommandations
En se basant sur les résultats, les analyses, les
observations et les attentes recueillies dans le cadre de cette étude,
il certain nombre de recommandations méritent d'être
émises. Certes, tous les problèmes sont loin d'être
résolus. Toutefois,
Ø Aux éleveurs
Bien qu'au centre de la question du pastoralisme, les
éleveurs sont des acteurs dont le niveau de renforcement des
capacités reste encore faible. Toutefois, il leur serait important
d'échanger entre les différentes pratiques et systèmes
d'élevage afin de nourrir une recherche permanente d'innovations dans
les domaines organisationnels (gestion des espaces, accès aux
ressources), économiques (lait), infrastructurels (écoles, centre
d'alphabétisation) et techniques (soins vétérinaires,
alimentation du bétail, sélection).
Ø Aux décideurs
Pour renforcer les capacités locales de gestion des
espaces et des ressources naturelles, les décideurs
devraient définir une méthodologie d'appui visant
l'élaboration d'une charte agro-pastorale. Quelques axes d'intervention
devraient être l'instauration d'un dialogue entre les différents
acteurs intervenant dans le pastoralisme, multiplier des contacts
préliminaires entre leaders de chaque groupe avec un
élargissement progressif à l'ensemble des acteurs, implication
des élus communaux, des services publics et des privés. Un
dernier aspect serait la recherche d'une vision prospective et d'une
articulation positive et durable entre agriculture et élevage extensif
car on note une croissance constante des surfaces cultivées et du
cheptel.
Ø Aux Organismes Non
Gouvernementaux
Les surfaces agricoles sont en augmentation et cela a pour
conséquence de restreindre les espaces pastoraux. La pression sur les
pâturages et sur les voies de transhumance n'a donc cessé de
croître. Face à ce constat, les Organismes Non Gouvernementaux de
développement devraient se concentrer sur l'instauration d'un
dialogue entre tous les acteurs du pastoralisme en favorisant l'installation de
plates-formes de concertation et de planification entre les différentes
échelles villageoises, communales, régionales et
transfrontalières. Il faut également soutenir
l'aménagement progressif des espaces pastoraux dans le cadre de
schémas des plans de développements communaux ou
régionaux. En plus, la mise sur pied d'un projet laitier sagement
mené devrait véritablement aider à valoriser cette
activité économique dans la vie des pasteurs.
Ø Aux femmes
Les femmes devraient mieux s'organiser pour valoriser la
filière lait. A cet effet, les femmes pourraient s'approprier des
techniques de conservation et de commercialisation du lait dans le but de
maximiser leur marge bénéficiaire.
Ø Comme nouveaux axes de recherche
Comme nouveaux axes de recherche, il est souhaitable
d'envisager d'autres études supplémentaires pour mieux
approfondir les questions liées au pastoralisme en général
et les relations qui existent entre les différents membres
impliqués dans la transhumance en particulier.
Dans la Plaine d'Inondation du Logone, il y a des milliers des
têtes d'animaux qui y séjournent chaque année. Certains
bétails sont confiés à des bergers salariés ou non
qui les emmènent en transhumance. Les bergers à qui sont
confiés les animaux pour la transhumance malgré qu'ils soient
exploités (faible rémunération, rupture abusive de
contrat), ils continuent d'exercer leur métier. Une étude pour
identifier l'impact du confiage des animaux pourra éclairer sur l'avenir
de la transhumance dans le yaéré.
Les femmes assistent les époux dans leurs tâches
quotidiennes (traire la vache, soigner les animaux, paître les animaux,
arranger la tente). Elles sont donc actrices dans la gestion des ressources
pastorales dans la Plaine d'Inondation du Logone. Il est souhaitable de
déterminer véritablement la place de la femme dans la
transhumance. En effet, l'accent sera mis sur la détermination des types
d'activités effectuées par les femmes, l'évaluation du
temps qu'elles mettent par activité et le coût de chaque
activité, la détermination plus ou moins exhaustive des
difficultés que les femmes rencontrent. Ceci permettra de proposer des
solutions réalistes qui orienteront les éventuelles interventions
dans le yaéré.
La vente du lait par les femmes pasteurs procure des revenus
non négligeables qui contribuent aux besoins des ménages. Une
étude qui portera sur la détermination de l'influence du
propriétaire de bétail sur les recettes
générées de la vente du lait par les femmes des bergers
est nécessaire. A travers cette étude, il sera question de
déterminer les recettes générées de la vente du
lait, d'analyser les postes des dépenses faites des recettes issues de
la vente du lait et de déterminer la relation qui existe entre l'option
de la paie d'un berger et la gestion du bétail.
Le lait étant un produit périssable, sa
conservation pour une meilleure commercialisation est souvent difficile.
Malgré sa contribution aux charges familiales, le lait est moins
valorisé. Il serait intéressant de mettre sur pied un programme
ou un projet qui s'occupera de la collecte, de la transformation et de la vente
du lait. Les revenus des femmes et indirectement ceux de tout le ménage
seront améliorés.
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Annexes 1 : Instruments de collecte des
données
Questionnaire 1: Berger
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du
stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur
« Influence du propriétaire et le rôle de la femme
dans les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du
Logone, Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous
allez nous fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette
fin académique.
Fiche N°:
......... Date : .................. Latitude :
...................... Longitude ...............
Nom du berger :
...............................................................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3.
Alijam :? 4. Adanké : ? 5. Autres :
...................
Campement (village ou localité) :
........................................................................
Nom du chef de
campement :.............................................................................
Lien avec le chef de campement :
1. Même village : ?
2. Même métier : ?
3. Même famille : ?
4. Aucun lien : ...........................
1. Qui est ton jaagordo? Il habite
où? Combien de temps travaillez-vous ensemble? Qu'est-ce qui vous motive
à travailler ensemble?
Nom de ton jaagordo :
................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanké : ? 5. Autres : ...................
Lieu de résidence (localité +
quartier) :.........................................................
Arrondissement :
...............................................................
Depuis combien de temps travaillez - vous ensemble ?
......................
Quel est votre lien avec le djaagordo ?
1. Même village : ?
2. Même métier : ?
3. Même famille : ?
4. Aucun lien : ................................
Pourquoi travaillez-vous avec lui ?
1. Simple entente?
2. Confiance ?
3. Autres ..............................
2. Qui est le kaliifa du troupeau? Depuis
combien de temps travaillez-vous avec ce kaliifa? Qu'est-ce qui vous
motive à travailler avec ce kaliifa?
Avez-vous un kaliifa ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui, quel est son nom :
......................................................
Lien avec le kaliifa :
1. Même village : ?
2. Même métier : ?
3. Même famille : ?
4. Aucun lien : ?
Depuis quand travaillez-vous ensemble ?...............
Motivations à travailler avec ce kaliifa:
1. Travail bien fait : ?
2. Confiance : ?
3. Les animaux évoluent : ?
4. Autres : ...........................
3. Quel était le stationnement de votre
troupeau pendant (ruumirde, dabbirde, ceedirde) aux saisons
ci-après (2010-2011, 2009-2010, 2008-2009, 2007-2008)?
Année
|
Saison
|
Campement ou localisation
|
Qui a décidé (berger, Kaliifa,
propriétaire)
|
Raisons du choix du lieu de stationnement
|
2010-2011
|
Ceedirde 11
|
|
|
|
Dabbirde 10-11
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Ruumirde 10
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2009-2010
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Ceedirde 10
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Dabbirde 09-10
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Ruumirde 09
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2008-2009
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Ceedirde 09
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Dabbirde 08-09
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Ruumirde 08
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2007-2008
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Ceedirde 08
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Dabbirde 07-08
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Ruumirde 07
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4. Peux-tu nous décrire comment les décisions
sont prises par rapport aux mouvements saisonniers des troupeaux? Qui
décide du stationnement du troupeau en différentes saisons
(ruumirde, dabbirde, ceedirde): le
propriétaire, kaliifa, ou le berger? Pourquoi c'est cette
personne qui décide et non d'autres ? NB: Question ouverte. Laissez
bien l'interlocuteur s'exprimer
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. Niveau d'autonomie du berger dans les prises de
décisions de la transhumance
1. Quelles sont les types de décisions que tu peux
prendre : ?
2. Toutes les décisions : ?
3. Aucune : ?
4. Achat du sel : ?
5. Vente d'un animal : ?
6. Vente d'un animal malade : ?
7. Vacciner les animaux : ?
8. Soigner les animaux : ?
9. Autres...........................
Rendez-vous compte ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui comment ?:
1. Par téléphone : ?
2. Envoyer quelqu'un : ?
3. Autres...................
Si non pourquoi ?
1. Je suis propriétaire : ?
2. Il a confiance en moi : ?
3. Autres :..........................
Avez-vous vos animaux dans le troupeau ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui combien ?-----------
Comment se fait la gestion (vaccination, sel,
etc...) ?:
1. C'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel
pour ses animaux : ?
2. C'est le patron qui fait tout : ?
3. Autres : ..................................
Si non pourquoi ?
1. Je dépense tout son dû : ?
2. Il ne garderait pas bien : ?
3. Il a laissé à l'endroit où il
travaillait : ?
4. Autres : ......................................
Quelle est l'option dont vous êtes
payé ?
1. En nature (animal, lait, etc...) : ?
2. En argent : ?
Quelles sont les raisons du choix de cette option ?
1. Il préfère être payé en
argent : ?
2. Les animaux coûtent chers : ?
3. Autres : ......................................
Perspectives
Avez-vous eu à rompre le contrat avec un berger
?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui, quelles étaient les
raisons ?
1. Il voulait se reposer : ?
2. Il garder mal : ?
3. Les animaux n'évoluaient pas : ?
4. Autres : --------------------------------
Questionnaire 2: Propriétaire
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du
stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur
« Influence du propriétaire et rôle de la femme dans
les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone,
Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous
fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin
académique.
Fiche N°:...............
Date :............... Latitude :.................. Longitude
..................
Nom :.......................................................................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : ......... Campement (village ou
localité):.........................................
Arrondissement :
....................................................................
Nom du chef de
campement :................................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : .........
Lien avec le chef de campement :
1. Même village : ?
2. Même métier : ?
3. Même famille : ?
4. Autres ........................................
1. Qui est votre berger (un nom)? Où est-il
habituellement localisé ? Depuis combien de temps travaillez-vous
ensemble? Qu'est-ce qui vous motive à travailler ensemble avec ce
berger?
Nom du
berger :......................................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : .........
Depuis quand travaillez-vous ensemble ? ............
Motivations à travailler avec ce berger:
1. Bon travail : ?
2. Recherche du salaire : ?
3. Confiance : ?
4. Entente : ?
2. Qui est le kaliifa du troupeau? Depuis combien de
temps travaillez-vous avec ce kaliifa? Qu'est-ce qui vous motive
à travailler avec ce kaliifa?
Avez-vous un kaliifa ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui, quel est son nom :
......................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : .........
Lien avec le kaliifa :
1. Même village : ?
2. Même métier : ?
3. Même famille : ?
4. Autres : .....................
Depuis quand travaillez-vous ensemble ?...............
Motivations à travailler avec ce kaliifa:
1. Travail bien fait : ?
2. Confiance : ?
3. Les animaux évoluent : ?
4. Autres : ...........................
3. Quel était le stationnement de votre troupeau
pendant (ruumirde, dabbirde, ceedirde) aux saisons ci-après
(2010-2011, 2009-2010, 2008-2009, 2007-2008)?
Année
|
Saison
|
Campement ou localisation
|
Qui a décidé (berger, Kaliifa,
propriétaire)
|
Raisons du choix du lieu de stationnement
|
2010-2011
|
Ceedirde 11
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Dabbirde 10-11
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Ruumirde 10
|
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2009-2010
|
Ceedirde 10
|
|
|
|
Dabbirde 09-10
|
|
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Ruumirde 09
|
|
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2008-2009
|
Ceedirde 09
|
|
|
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Dabbirde 08-09
|
|
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Ruumirde 08
|
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2007-2008
|
Ceedirde 08
|
|
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Dabbirde 07-08
|
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Ruumirde 07
|
|
|
|
4. Peux-tu nous décrire comment les décisions
sont prises par rapport aux mouvements saisonniers des troupeaux? Qui
décide du stationnement du troupeau en différentes saisons
(ruumirde, dabbirde, ceedirde): le
propriétaire, kaliifa, ou le berger? Pourquoi c'est cette
personne qui décide et non d'autres ? NB: Question ouverte. Laissez
bien l'interlocuteur s'exprimer.
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
...............................................................................................................
...............................................................................................................
5. Niveau d'autonomie du berger dans les prises de
décisions de la transhumance
Quelles sont les types de décisions que votre berger
peut prendre :
1. Toutes les décisions : ?
2. Aucune : ?
3. Achat du sel : ?
4. Vente d'un animal : ?
5. Vente d'un animal malade : ?
6. Vacciner les animaux : ?
7. Soigner les animaux : ?
8. Autres...........................
Rendez-vous compte ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui comment ?:
1. Par téléphone : ?
2. Envoyer quelqu'un : ?
3. Autres...................
Si non pourquoi ?
1. Je suis propriétaire : ?
2. Il a confiance en moi : ?
3. Autres :..........................
Le berger a-t-il ses animaux dans le
troupeau ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui combien ?-----------
Comment se fait la gestion (vaccination, sel,
etc...) ?:
1. C'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel
pour ses animaux : ?
2. C'est le patron qui fait tout : ?
3. Autres : ..................................
Si non pourquoi ?
1. Il dépense tout son dû : ?
2. Il ne garderait pas bien : ?
3. Il a laissé à l'endroit où il
travaillait : ?
4. Autres : ......................................
Quelle est l'option dont vous payez le
berger ?
1. En nature (animal, lait, etc...) : ?
2. En argent : ?
Quelles sont les raisons du choix de cette option ?
1. Il préfère être payé en
argent : ?
2. Les animaux coûtent chers : ?
3. Autres : ......................................
Perspectives
Avez-vous eu à rompre le contrat avec un berger
?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui, quelles étaient les
raisons ?
1. Il voulait se reposer : ?
2. Il garder mal : ?
3. Les animaux n'évoluaient pas : ?
4. Autres : --------------------------------
Questionnaire 3: Kaliifa
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du
stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur
« Influence du propriétaire et rôle de la femme dans
les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone,
Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous
fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin
académique.
Fiche n°: ...............Date :...............
Latitude ...................... Longitude :
.......................
Nom :..............................................................
Group : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : .......... Campement (localité
ou village):...................................................
Nom du chef de
campement :.....................................................
Groupe du chef du campement
1. Woila : ? 2. Jamaré : ?
3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres :
..........
Lien avec le chef de campement :
1. Aucun : ?
2. Même métier :?
3. Même famille : ?
4. Autres ..........................
1. Qui est ton (jaagordo)? Lieu de résidence?
Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble avec ce
propriétaire ? Qu'est-ce qui vous motive à travailler avec
ce propriétaire ou djagordo?
Nom du propriétaire :
..................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : .......... Lieu de résidence
(Lieu+quartier) :...................................Arrondissement :..........................
Depuis quand travaillez-vous ensemble ?
..................
Motivations à travailler avec ce
propriétaire:
1. Travail bien fait : ?
2. Confiance : ?
3. Les animaux évoluent : ?
4. Je profite du lait : ?
5. Autres : ...........................
2. Qui est le gaynaako(un nom) du troupeau?
Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble avec ce berger? Qu'est-ce qui
vous motive à travailler avec ce berger?
Nom du berger ou d'un berger :
.................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam :? 4.
Adanko : ? 5. Autres : .........
Depuis quand travaillez-vous
ensemble ?:.......................
Motivations à travailler avec ce kaliifa:
1. Travail bien fait : ?
2. Confiance : ?
3. Les animaux évoluent : ?
4. Autres : ...........................
3. Quel était le stationnement de votre
troupeau pendant (ruumirde, dabbirde, ceedirde) aux saisons
ci-après (2010-2011, 2009-2010, 2008-2009, 2007-2008)?
Année
|
Saison
|
Campement ou localisation
|
Qui a décidé (berger, Kaliifa,
propriétaire)
|
Raisons du choix du lieu de stationnement
|
2010-2011
|
Ceedirde 11
|
|
|
|
Dabbirde 10-11
|
|
|
|
Ruumirde 10
|
|
|
|
2009-2010
|
Ceedirde 10
|
|
|
|
Dabbirde 09-10
|
|
|
|
Ruumirde 09
|
|
|
|
2008-2009
|
Ceedirde 09
|
|
|
|
Dabbirde 08-09
|
|
|
|
Ruumirde 08
|
|
|
|
2007-2008
|
Ceedirde 08
|
|
|
|
Dabbirde 07-08
|
|
|
|
Ruumirde 07
|
|
|
|
4. Peux-tu nous décrire comment les décisions
sont prises par rapport aux mouvements saisonniers des troupeaux? Qui
décide du stationnement du troupeau en différentes saisons
(ruumirde, dabbirde, ceedirde): le
propriétaire, kaliifa, ou le berger? Pourquoi c'est cette
personne qui décide et non d'autres ? NB: Question ouverte. Laissez
bien l'interlocuteur s'exprimer.
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
...............................................................................................................
5. Niveau d'autonomie du berger dans les prises de
décisions de la transhumance
Quelles sont les types de décisions que votre berger
peut prendre :
1. Toutes les décisions : ?
2. Aucune : ?
3. Achat du sel : ?
4. Vente d'un animal : ?
5. Vente d'un animal malade : ?
6. Vacciner les animaux : ?
7. Soigner les animaux : ?
8. Aire de pâture : ?
9. Autres...........................
Rendez-vous compte ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui comment ?:
1. Par téléphone : ?
2. Envoyer quelqu'un : ?
3. Autres...................
Si non pourquoi ?
1. Je suis propriétaire : ?
2. Il a confiance en moi : ?
3. Je suis responsable : ?
4. Autres :..........................
Le berger a-t-il ses animaux dans le
troupeau ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui combien ?-----------
Comment se fait la gestion (vaccination, sel,
etc...) ?:
1. C'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel
pour ses animaux : ?
2. C'est le patron qui fait tout : ?
3. Autres : ..................................
Si non pourquoi ?
1. Il dépense tout son dû : ?
2. Il ne garderait pas bien : ?
3. Il a laissé à l'endroit où il
travaillait : ?
4. Il n'a pas hérité : ?
5. C'est un bien familial : ?
6. Autres : ......................................
Quelle est l'option dont vous payez le
berger ?
1. En nature (animal, lait, etc...) : ?
2. En argent : ?
Quelles sont les raisons du choix de cette
option ?
1. Il préfère être payé en
argent : ?
2. Les animaux coûtent chers : ?
3. Pour éviter que le berger gagne beaucoup et avoir
ses propres boeufs : ?
4. Autres : ......................................
Perspectives
Avez-vous eu à rompre le contrat avec un berger
?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui, quelles étaient les
raisons ?
1. Il voulait se reposer : ?
2. Il garder mal : ?
3. Les animaux n'évoluaient pas : ?
4. Autres : --------------------------------
Questionnaire 4: Femme
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du
stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur
« Influence du propriétaire et rôle de la femme dans
les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone,
Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous
fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin
académique.
Fiche
n°:.........................Date :..................Latitude............ Longitude :...............
Nom :........................................Epouse
de : ...................................................
Groupe : 1. Woila : ? 2.
Jamaré : ? 3. Alijam : ? 4.
Adanko : ? 5. Autres : ...
Campement (localité ou
village) :.......................................
Le chef de campement :
.............................................................
Groupe du chef du campement :
...............................................
Nombre d'enfants : ......Nombre d'enfants en
transhumance : ............
Rôle de la femme dans la transhumance
En tant que femme (épouse), votre travail consiste
à faire quoi dans la transhumance?
1. Puiser de l'eau : ?
2. Chercher le bois : ?
3. Ecraser le mil : ?
4. Préparer la nourriture : ?
5. Vendre le lait : ?
6. Traire le lait : ?
7. Paître les animaux : ?
8. Autres : .........................................
Vendez-vous le lait ?
1. Oui : ?
2. Non : ?
Si oui comment ?
1. Au campement : ?
2. Dans les villages : ?
3. Au marché : ?
4. Autres :
.............................................
Que faites-vous des recettes
générées de la vente du lait ?
1. Acheter le mil : ?
2. Ecraser le mil : ?
3. Acheter le savon : ?
4. Acheter le sucre : ?
5. Acheter le poisson et la viande : ?
6. Se soigner : ?
7. Acheter les habits : ?
8. Autres : ..............................
Quelles difficultés
rencontrez-vous,
Pendant le voyage ?
1. Perte des bagages : ?
2. La distance : ?
3. Autres : ..................................
Pendant le séjour en plaine ?
1. Les mouches : ?
2. La chaleur : ?
3. La vie chère : ?
4. Autres : ....................................
Quels changements aurais-tu aimé voir dans ta
vie dans le Yaéré ?
1. Accès au moulin à écraser : ?
2. Hôpital : ?
3. Ecole pour les enfants : ?
4. Autres : ...................................
Position géo référenciée (GPS)
des chefs de ménage
Date : -------------------------
Nom de l'enquêteur :
-----------------------------------
Localisation présente :
---------------------------------
Nombre de jours dans la localisation : --------------
Luci : Oui Non
|
Nom de l'interviewé : ------------------------
Groupe : ----------------------------------------
Chef de Campement : ------------------------
|
Latitude
|
Longitude
|
Nom du chef de ménage
|
Relation avec le chef de campement
|
Bétail (C=confié)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexes 2 : Codifications des instruments
d'enquêtes
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
bergers
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
fiche
|
numérique
|
8
|
0
|
Numéro de la fiche
|
Aucun
|
date
|
chaîne
|
13
|
0
|
date enquête
|
Aucun
|
latitude
|
numérique
|
10
|
0
|
latitude
|
Aucun
|
longitude
|
numérique
|
10
|
0
|
longitude
|
Aucun
|
nom
|
chaîne
|
68
|
0
|
nom enquêté
|
Aucun
|
groupe
|
chaîne
|
42
|
0
|
groupe de l'enquêté
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
eggo
|
chaîne
|
45
|
0
|
chef campement
|
Aucun
|
groupeeggo
|
chaîne
|
45
|
0
|
groupe du chef de campement
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
arrondis
|
chaîne
|
45
|
0
|
arrondissement
|
Aucun
|
lienchef
|
chaîne
|
23
|
0
|
lien avec le chef de camp
|
1= même village
|
|
|
|
|
|
2= même métier
|
|
|
|
|
|
3 = même famille
|
|
|
|
|
|
4 = autres
|
djagordo
|
chaîne
|
45
|
0
|
nom du djagordo
|
Aucun
|
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
bergers (suite)
|
|
|
|
|
|
|
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
groupedjagordo
|
chaîne
|
45
|
0
|
groupe du djagordo
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
lieurésidence
|
chaîne
|
45
|
0
|
lieu de résidence du djagordo
|
Aucun
|
arrondissement
|
chaîne
|
45
|
0
|
arrondissement de résidence du djagordo
|
Aucun
|
duréetrav
|
numérique
|
14
|
1
|
depuis kan ensemble
|
Aucun
|
motivberger
|
chaîne
|
31
|
0
|
motivation du berger
|
1= simple entente
|
|
|
|
|
|
2 = confiance
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
kaliifaexist
|
chaîne
|
11
|
0
|
kaliifa existe?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
nomkaliifa
|
chaîne
|
49
|
0
|
nom du kaliifa
|
Aucun
|
groupkali
|
chaîne
|
54
|
0
|
groupe du kaliifa
|
1= woila
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
lienavkalii
|
chaîne
|
8
|
0
|
lien avec kaliifa
|
1= même village
|
|
|
|
|
|
2= même métier
|
|
|
|
|
|
3 = même famille
|
|
|
|
|
|
4 = autres
|
tenaveckalii
|
numérique
|
10
|
0
|
depuis quand avec kaliifa
|
Aucun
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
bergers (suite)
|
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
motivavkali
|
chaîne
|
54
|
0
|
motivation à travailler avec kaliifa
|
1= travail bien fait
|
|
|
|
|
|
2= confiance
|
|
|
|
|
|
3= les animaux évoluent
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
campcee10
|
chaîne
|
43
|
0
|
campement ceedirde 10-11
|
Aucun
|
décceed10
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé du ceedirde10-11?
|
Aucun
|
raisoncee10
|
chaîne
|
38
|
0
|
raison du choix du lieu de ceedirde 10-11
|
Aucun
|
campda10
|
chaîne
|
47
|
0
|
campement dabirde 10-11
|
Aucun
|
décida10
|
chaîne
|
54
|
0
|
qui a décidé de dabirde10-11?
|
Aucun
|
raisda10
|
chaîne
|
54
|
0
|
raison du chois du lieu de dabirde10-11
|
Aucun
|
camprumirde10
|
chaîne
|
45
|
0
|
campement ruumirde10-11?
|
Aucun
|
décirum10
|
chaîne
|
51
|
0
|
qui a décidé de ruumirde10-11
|
Aucun
|
raisonru10
|
chaîne
|
39
|
0
|
raison du choix de ruumirde 10-11
|
Aucun
|
campcee09
|
chaîne
|
47
|
0
|
campement ceedirde09-10
|
Aucun
|
déciceedir09
|
chaîne
|
23
|
0
|
qui a décidé de ceedirde 09-10
|
Aucun
|
raisoncee09
|
chaîne
|
32
|
0
|
raison du choix du lieu de ceedirde 09-10
|
Aucun
|
campdab09
|
chaîne
|
41
|
0
|
campement dabirde 09-10
|
Aucun
|
décidabi09
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé de dabirde 09-10?
|
Aucun
|
raisondab09
|
chaîne
|
44
|
0
|
raison du choix du lieu de dabirde 09-10
|
Aucun
|
ruumird09
|
chaîne
|
46
|
0
|
campement ruumirde 09-10
|
Aucun
|
décruumir09
|
chaîne
|
57
|
0
|
qui a décidé de ruumirde09-10?
|
Aucun
|
raisonrum09
|
chaîne
|
50
|
0
|
raison du chois du lieu ruumirde09-10
|
Aucun
|
campceed08
|
chaîne
|
48
|
0
|
campement ceedide 08-09
|
Aucun
|
déciceedir08
|
chaîne
|
50
|
0
|
qui adécidé de ceedirde 08-09?
|
Aucun
|
raisonceedi08
|
chaîne
|
52
|
0
|
raison du choix de ceedirde 08-09
|
Aucun
|
campdabirde08
|
chaîne
|
49
|
0
|
campement daabirde 08-09
|
Aucun
|
décdabirde08
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé du daabirde 08-09
|
Aucun
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
bergers (suite)
|
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
raisondabirde08
|
chaîne
|
50
|
0
|
raison du choix du lieu dabirde 08-09
|
Aucun
|
camprumirde08
|
chaîne
|
46
|
0
|
campement ruumirde 08-09
|
Aucun
|
déciruumirde08
|
chaîne
|
46
|
0
|
qui a décidé de ruumirde 08-09?
|
Aucun
|
raisonruumirde08
|
chaîne
|
49
|
0
|
raisons du choix de ruumirde 08-09
|
Aucun
|
campceedirde07
|
chaîne
|
51
|
0
|
campement ceedirde 07-08
|
Aucun
|
déciceedirde07
|
chaîne
|
41
|
0
|
qui adécidé de ceedirde 07-08?
|
Aucun
|
raisonceedirde07
|
chaîne
|
55
|
0
|
raison du choix de ceedirde 07-08
|
Aucun
|
campdabird07
|
chaîne
|
54
|
0
|
campement dabirde 07-08
|
Aucun
|
décidabirde07
|
chaîne
|
55
|
0
|
qui a décidé de dabirde 07-08?
|
Aucun
|
raisondabir07
|
chaîne
|
48
|
0
|
raison du choix de dabirde 07-08
|
Aucun
|
campruumirde07
|
chaîne
|
49
|
0
|
campement ruumirde 07-08
|
Aucun
|
décisruumirde07
|
chaîne
|
68
|
0
|
qui a décidé de rummirde 07-08?
|
Aucun
|
raisonruumirde07
|
chaîne
|
61
|
0
|
raison du choix de ruumirde 07-08
|
Aucun
|
typedécision
|
chaîne
|
85
|
0
|
décisions prises par un berger
|
1= toute décision
|
|
|
|
|
|
2= aucune
|
|
|
|
|
|
3= achat du sel
|
|
|
|
|
|
4= vente d'un animal
|
|
|
|
|
|
5= vente d'un animal malade
|
|
|
|
|
|
6= vacciner les animaux
|
|
|
|
|
|
7= soigner les animaux
|
|
|
|
|
|
8= autres
|
compterendu
|
chaîne
|
56
|
0
|
le berger rend-il compte?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
rendcomptcomentterendu
|
chaîne
|
58
|
0
|
comment le berger rend-il compte?
|
1= par téléphone
|
|
|
|
|
|
2= envoyer quelqu'un
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
bergers (suite et fin)
|
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
pourquoinon
|
chaîne
|
85
|
0
|
pourquoi ne rendez-vous pas compte?
|
1= je suis propriétaire
|
|
|
|
|
|
2= il a confiance en moi
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
bergeraanimo
|
chaîne
|
38
|
0
|
le berger a t-il ses animo dans le troupo?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
siouicomb1
|
numérique
|
6
|
0
|
si oui combien a t-ill d'animo?
|
Aucun
|
gestioncomen
|
chaîne
|
79
|
0
|
comment se fait la gestion
|
1= le berger qui vaccine, soigne et achète le sel
|
|
|
|
|
|
2= c'est le patron qui fait tout
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
sinonpquoi
|
chaîne
|
78
|
0
|
pourquoi le berger n'a t-il pas d'animaux
|
1= je dépense tout mon dû
|
|
|
|
|
|
2= je ne garderais pas bien
|
|
|
|
|
|
3= j'ai laissé à l'endroit où je
gardais
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
optiondepaie
|
chaîne
|
50
|
0
|
quelle est l'option de la paie?
|
1= en nature (animal, lait, etc...)
|
|
|
|
|
|
2= en argent
|
résonchoixoption
|
chaîne
|
70
|
0
|
quelles sont les raisons du choix de l'option
|
1= je préfère être payé en
argent
|
|
|
|
|
|
2= les animaux coûtent chers
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
rupturecontrat
|
chaîne
|
16
|
0
|
a eu à rompre le contrat
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
résonrupturecontrat
|
chaîne
|
67
|
0
|
raisons de la rupture de contrat?
|
1= je voulais me reposer
|
|
|
|
|
|
2= je gardais mal
|
|
|
|
|
|
3= les animaux n'évoluent pas
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
kaliifa
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
pourquoinon
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
fiche
|
numérique
|
8
|
0
|
num fiche
|
Aucun
|
date
|
chaîne
|
13
|
0
|
date enquête
|
Aucun
|
latitude
|
numérique
|
10
|
0
|
latitude
|
Aucun
|
longitude
|
numérique
|
10
|
0
|
longitude
|
Aucun
|
nom
|
chaîne
|
68
|
0
|
nom enquêté
|
Aucun
|
groupe
|
chaîne
|
42
|
0
|
groupe de l'enquêté
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
eggo
|
chaîne
|
45
|
0
|
chef campement
|
Aucun
|
groupeeggo
|
chaîne
|
45
|
0
|
groupe du chef de campement
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
arrondis
|
chaîne
|
45
|
0
|
arrondissement
|
Aucun
|
lienchef
|
chaîne
|
23
|
0
|
lien avec le chef de camp
|
1= même village
|
|
|
|
|
|
2= même métier
|
|
|
|
|
|
3 = même famille
|
|
|
|
|
|
4 = autres
|
berger
|
chaîne
|
45
|
0
|
nom du berger
|
Aucun
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
kaliifa (suite)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
groupeberger
|
chaîne
|
45
|
0
|
groupe du berger
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
duréetrav
|
numérique
|
14
|
1
|
depuis kan ensemble
|
Aucun
|
motivberger
|
chaîne
|
31
|
0
|
motivation à travailler avec le berger
|
1= bon travail
|
|
|
|
|
|
2 = recherche du salaire
|
|
|
|
|
|
3 = confiance
|
|
|
|
|
|
4 = entente
|
kaliifaexist
|
chaîne
|
11
|
0
|
kaliifa existe?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
nomkaliifa
|
chaîne
|
49
|
0
|
nom du kaliifa
|
Aucun
|
groupkali
|
chaîne
|
54
|
0
|
groupe du kaliifa
|
1= woîla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
lienavkalii
|
chaîne
|
8
|
0
|
lien avec kaliifa
|
1= même village
|
|
|
|
|
|
2= même métier
|
|
|
|
|
|
3 = même famille
|
|
|
|
|
|
4 = autres
|
tenaveckalii
|
numérique
|
10
|
0
|
depuis quand avec kaliifa
|
Aucun
|
motivavkali
|
chaîne
|
54
|
0
|
motivation à travailler avec kaliifa
|
1= travail bien fait
|
|
|
|
|
|
2= confiance
|
|
|
|
|
|
3= les animaux évoluent
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
kaliifa (suite)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
campcee10
|
chaîne
|
43
|
0
|
campement ceedirde 10-11
|
Aucun
|
décceed10
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé du ceedirde10-11?
|
Aucun
|
raisoncee10
|
chaîne
|
38
|
0
|
raison du choix du lieu de ceedirde 10-11
|
Aucun
|
campda10
|
chaîne
|
47
|
0
|
campement dabirde 10-11
|
Aucun
|
décida10
|
chaîne
|
54
|
0
|
qui a décidé de dabirde10-11?
|
Aucun
|
raisda10
|
chaîne
|
54
|
0
|
raison du chois du lieu de dabirde10-11
|
Aucun
|
camprumirde10
|
chaîne
|
45
|
0
|
campement ruumirde10-11?
|
Aucun
|
décirum10
|
chaîne
|
51
|
0
|
qui a décidé de ruumirde10-11
|
Aucun
|
raisonru10
|
chaîne
|
39
|
0
|
raison du choix de ruumirde 10-11
|
Aucun
|
campcee09
|
chaîne
|
47
|
0
|
campement ceedirde09-10
|
Aucun
|
déciceedir09
|
chaîne
|
23
|
0
|
qui a décidé de ceedirde 09-10
|
Aucun
|
raisoncee09
|
chaîne
|
32
|
0
|
raison du choix du lieu de ceedirde 09-10
|
Aucun
|
campdab09
|
chaîne
|
41
|
0
|
campement dabirde 09-10
|
Aucun
|
décidabi09
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé de dabirde 09-10?
|
Aucun
|
raisondab09
|
chaîne
|
44
|
0
|
raison du choix du lieu de dabirde 09-10
|
Aucun
|
ruumird09
|
chaîne
|
46
|
0
|
campement ruumirde 09-10
|
Aucun
|
décruumir09
|
chaîne
|
57
|
0
|
qui a décidé de ruumirde09-10?
|
Aucun
|
raisonrum09
|
chaîne
|
50
|
0
|
raison du chois du lieu ruumirde09-10
|
Aucun
|
campceed08
|
chaîne
|
48
|
0
|
campement ceedide 08-09
|
Aucun
|
déciceedir08
|
chaîne
|
50
|
0
|
qui adécidé de ceedirde 08-09?
|
Aucun
|
raisonceedi08
|
chaîne
|
52
|
0
|
raison du choix de ceedirde 08-09
|
Aucun
|
campdabirde08
|
chaîne
|
49
|
0
|
campement daabirde 08-09
|
Aucun
|
décdabirde08
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé du daabirde 08-09
|
Aucun
|
raisondabirde08
|
chaîne
|
50
|
0
|
raison du choix du lieu dabirde 08-09
|
Aucun
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
kaliifa (suite)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
camprumirde08
|
chaîne
|
46
|
0
|
campement ruumirde 08-09
|
Aucun
|
déciruumirde08
|
chaîne
|
46
|
0
|
qui a décidé de ruumirde 08-09?
|
Aucun
|
raisonruumirde08
|
chaîne
|
49
|
0
|
raisons du choix de ruumirde 08-09
|
Aucun
|
campceedirde07
|
chaîne
|
51
|
0
|
campement ceedirde 07-08
|
Aucun
|
déciceedirde07
|
chaîne
|
41
|
0
|
qui adécidé de ceedirde 07-08?
|
Aucun
|
raisonceedirde07
|
chaîne
|
55
|
0
|
raison du choix de ceedirde 07-08
|
Aucun
|
campdabird07
|
chaîne
|
54
|
0
|
campement dabirde 07-08
|
Aucun
|
décidabirde07
|
chaîne
|
55
|
0
|
qui a décidé de dabirde 07-08?
|
Aucun
|
raisondabir07
|
chaîne
|
48
|
0
|
raison du choix de dabirde 07-08
|
Aucun
|
campruumirde07
|
chaîne
|
49
|
0
|
campement ruumirde 07-08
|
Aucun
|
décisruumirde07
|
chaîne
|
68
|
0
|
qui a décidé de rummirde 07-08?
|
Aucun
|
raisonruumirde07
|
chaîne
|
61
|
0
|
raison du choix de ruumirde 07-08
|
Aucun
|
typedécision
|
chaîne
|
85
|
0
|
les types de décisions qu'un berger peut prendre
|
1= toute décision
|
|
|
|
|
|
2= aucune
|
|
|
|
|
|
3= achat du sel
|
|
|
|
|
|
4= vente d'un animal
|
|
|
|
|
|
5= vente d'un animal malade
|
|
|
|
|
|
6= vacciner les animaux
|
|
|
|
|
|
7= soigner les animaux
|
|
|
|
|
|
8= autres
|
compterendu
|
chaîne
|
56
|
0
|
le berger rend-il compte?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
rendcomptcomentterendu
|
chaîne
|
58
|
0
|
comment le berger rend-il compte?
|
1= par téléphone
|
|
|
|
|
|
2= envoyer quelqu'un
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
kaliifa (suite et fin)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
pourquoinon
|
chaîne
|
85
|
0
|
pourquoi ne rendez-vous pas compte?
|
1= je suis propriétaire
|
|
|
|
|
|
2= il a confiance en moi
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
bergeraanimo
|
chaîne
|
38
|
0
|
le berger a t-il ses animaux dans le troupeau?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
siouicomb1
|
numérique
|
6
|
0
|
si oui combien a t-il d'animaux?
|
Aucun
|
gestioncomen
|
chaîne
|
79
|
0
|
comment se fait la gestion
|
1= c'est le berger qui vaccine, soigne et achète le
sel
|
|
|
|
|
|
2= c'est le patron qui fait tout
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
sinonpquoi
|
chaîne
|
78
|
0
|
pourquoi le berger n'a t-il pas d'animaux
|
1= il dépense tout son dû
|
|
|
|
|
|
2= il ne garderait pas bien
|
|
|
|
|
|
3= il a laissé à l'endroit où il
gardait
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
optiondepaie
|
chaîne
|
50
|
0
|
quelle est l'option de la paie?
|
1= en nature (animal, lait, etc...)
|
|
|
|
|
|
2= en argent
|
résonchoixoption
|
chaîne
|
70
|
0
|
quelles sont les raisons du choix de l'option
|
1= il préfère être payé en
argent
|
|
|
|
|
|
2= les animaux coûtent chers
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
rupturecontrat
|
chaîne
|
16
|
0
|
a eu à rompre le contrat
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
résonrupturecontrat
|
chaîne
|
67
|
0
|
raisons de la rupture de contrat?
|
1= il voulait se reposer
|
|
|
|
|
|
2= il gardait mal
|
|
|
|
|
|
3= les animaux n'évoluent pas
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
Codification de la
fiche d'enquête adressée aux propriétaires
|
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
fiche
|
numérique
|
8
|
0
|
Numéro de la fiche
|
Aucun
|
date
|
chaîne
|
13
|
0
|
date enquête
|
Aucun
|
latitude
|
numérique
|
10
|
0
|
latitude
|
Aucun
|
longitude
|
numérique
|
10
|
0
|
longitude
|
Aucun
|
nom
|
chaîne
|
68
|
0
|
nom enquêté
|
Aucun
|
groupe
|
chaîne
|
42
|
0
|
groupe de l'enquêté
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
eggo
|
chaîne
|
45
|
0
|
chef campement
|
Aucun
|
groupeeggo
|
chaîne
|
45
|
0
|
groupe du chef de campement
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
arrondis
|
chaîne
|
45
|
0
|
arrondissement
|
Aucun
|
lienchef
|
chaîne
|
23
|
0
|
lien avec le chef de camp
|
1= même village
|
|
|
|
|
|
2= même métier
|
|
|
|
|
|
3 = même famille
|
|
|
|
|
|
4 = autres
|
berger
|
chaîne
|
45
|
0
|
nom du berger
|
Aucun
|
groupeberger
|
chaîne
|
45
|
0
|
groupe du berger
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
duréetrav
|
numérique
|
14
|
1
|
dépuis quand ensemble
|
Aucun
|
motivberger
|
chaîne
|
31
|
0
|
motivation à travailler avec le berger
|
1= bon travail
|
|
|
|
|
|
2 = recherche du salaire
|
|
|
|
|
|
3 = confiance
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
propriétaires (suite)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
kaliifaexist
|
chaîne
|
11
|
0
|
kaliifa existe?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
nomkaliifa
|
chaîne
|
49
|
0
|
nom du kaliifa
|
Aucun
|
groupkali
|
chaîne
|
54
|
0
|
groupe du kaliifa
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
lienavkalii
|
chaîne
|
8
|
0
|
lien avec kaliifa
|
1= même village
|
|
|
|
|
|
2= même métier
|
|
|
|
|
|
3 = même famille
|
|
|
|
|
|
4 = autres
|
tenaveckalii
|
numérique
|
10
|
0
|
depuis quand avec kaliifa
|
Aucun
|
motivavkali
|
chaîne
|
54
|
0
|
motivation à travailler avec kaliifa
|
1= travail bien fait
|
|
|
|
|
|
2= confiance
|
|
|
|
|
|
3= les animaux évoluent
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
campcee10
|
chaîne
|
43
|
0
|
campement ceedirde 10-11
|
Aucun
|
décceed10
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé du ceedirde10-11?
|
Aucun
|
raisoncee10
|
chaîne
|
38
|
0
|
raison du choix du lieu de ceedirde 10-11
|
Aucun
|
campda10
|
chaîne
|
47
|
0
|
campement dabirde 10-11
|
Aucun
|
décida10
|
chaîne
|
54
|
0
|
qui a décidé de dabirde10-11?
|
Aucun
|
raisda10
|
chaîne
|
54
|
0
|
raison du chois du lieu de dabirde10-11
|
Aucun
|
camprumirde10
|
chaîne
|
45
|
0
|
campement ruumirde10-11?
|
Aucun
|
décirum10
|
chaîne
|
51
|
0
|
qui a décidé de ruumirde10-11
|
Aucun
|
raisonru10
|
chaîne
|
39
|
0
|
raison du choix de ruumirde 10-11
|
Aucun
|
campcee09
|
chaîne
|
47
|
0
|
campement ceedirde09-10
|
Aucun
|
déciceedir09
|
chaîne
|
23
|
0
|
qui a décidé de ceedirde 09-10
|
Aucun
|
raisoncee09
|
chaîne
|
32
|
0
|
raison du choix du lieu de ceedirde 09-10
|
Aucun
|
campdab09
|
chaîne
|
41
|
0
|
campement dabirde 09-10
|
Aucun
|
décidabi09
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé de dabirde 09-10?
|
Aucun
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
propriétaires (suite)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
raisondab09
|
chaîne
|
44
|
0
|
raison du choix du lieu de dabirde 09-10
|
Aucun
|
ruumird09
|
chaîne
|
46
|
0
|
campement ruumirde 09-10
|
Aucun
|
décruumir09
|
chaîne
|
57
|
0
|
qui a décidé de ruumirde09-10?
|
Aucun
|
raisonrum09
|
chaîne
|
50
|
0
|
raison du chois du lieu ruumirde09-10
|
Aucun
|
campceed08
|
chaîne
|
48
|
0
|
campement ceedide 08-09
|
Aucun
|
déciceedir08
|
chaîne
|
50
|
0
|
qui adécidé de ceedirde 08-09?
|
Aucun
|
raisonceedi08
|
chaîne
|
52
|
0
|
raison du choix de ceedirde 08-09
|
Aucun
|
campdabirde08
|
chaîne
|
49
|
0
|
campement daabirde 08-09
|
Aucun
|
décdabirde08
|
chaîne
|
44
|
0
|
qui a décidé du daabirde 08-09
|
Aucun
|
raisondabirde08
|
chaîne
|
50
|
0
|
raison du choix du lieu dabirde 08-09
|
Aucun
|
camprumirde08
|
chaîne
|
46
|
0
|
campement ruumirde 08-09
|
Aucun
|
déciruumirde08
|
chaîne
|
46
|
0
|
qui a décidé de ruumirde 08-09?
|
Aucun
|
raisonruumirde08
|
chaîne
|
49
|
0
|
raisons du choix de ruumirde 08-09
|
Aucun
|
campceedirde07
|
chaîne
|
51
|
0
|
campement ceedirde 07-08
|
Aucun
|
déciceedirde07
|
chaîne
|
41
|
0
|
qui adécidé de ceedirde 07-08?
|
Aucun
|
raisonceedirde07
|
chaîne
|
55
|
0
|
raison du choix de ceedirde 07-08
|
Aucun
|
campdabird07
|
chaîne
|
54
|
0
|
campement dabirde 07-08
|
Aucun
|
décidabirde07
|
chaîne
|
55
|
0
|
qui a décidé de dabirde 07-08?
|
Aucun
|
raisondabir07
|
chaîne
|
48
|
0
|
raison du choix de dabirde 07-08
|
Aucun
|
campruumirde07
|
chaîne
|
49
|
0
|
campement ruumirde 07-08
|
Aucun
|
décisruumirde07
|
chaîne
|
68
|
0
|
qui a décidé de rummirde 07-08?
|
Aucun
|
raisonruumirde07
|
chaîne
|
61
|
0
|
raison du choix de ruumirde 07-08
|
Aucun
|
typedécision
|
chaîne
|
85
|
0
|
décisions prises par un berger
|
1= toute décision
|
|
|
|
|
|
2= aucune
|
|
|
|
|
|
3= achat du sel
|
|
|
|
|
|
4= vente d'un animal
|
|
|
|
|
|
5= vente d'un animal malade
|
|
|
|
|
|
6= vacciner les animaux
|
|
|
|
|
|
7= soigner les animaux
|
|
|
|
|
|
8= autres
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
propriétaires (suite et fin)
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
compterendu
|
chaîne
|
56
|
0
|
le berger rend-il compte?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
rendcomptcomentterendu
|
chaîne
|
58
|
0
|
comment le berger rend-il compte?
|
1= par téléphone
|
|
|
|
|
|
2= envoyer quelqu'un
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
pourquoinon
|
chaîne
|
85
|
0
|
pourquoi ne rendez-vous pas compte?
|
1= je suis propriétaire
|
|
|
|
|
|
2= j'ai confiance en lui
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
bergeraanimo
|
chaîne
|
38
|
0
|
le berger a t-il ses animaux dans le troupeau?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
siouicomb1
|
numérique
|
6
|
0
|
si oui combien a t-il d'animaux?
|
Aucun
|
gestioncomen
|
chaîne
|
79
|
0
|
comment se fait la gestion
|
1= c'est le berger qui vaccine, soigne et achète le
sel
|
|
|
|
|
|
2= c'est le patron qui fait tout
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
sinonpquoi
|
chaîne
|
78
|
0
|
pourquoi le berger n'a t-il pas d'animaux
|
1= il dépense tout son dû
|
|
|
|
|
|
2= il ne garderait pas bien
|
|
|
|
|
|
3= il a laissé à l'endroit où il
gardait
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
optiondepaie
|
chaîne
|
50
|
0
|
quelle est l'option de la paie du berger?
|
1= en nature (animal, lait, etc...)
|
|
|
|
|
|
2= en argent
|
résonchoixoption
|
chaîne
|
70
|
0
|
quelles sont les raisons du choix de l'option
|
1= il préfère être payé en
argent
|
|
|
|
|
|
2= les animaux coûtent chers
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
rupturecontrat
|
chaîne
|
16
|
0
|
a eu à rompre le contrat
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
résonrupturecontrat
|
chaîne
|
67
|
0
|
raisons de la rupture de contrat?
|
1= il voulait se reposer
|
|
|
|
|
|
2= il gardait mal
|
|
|
|
|
|
3= les animaux n'évoluent pas
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
Codification de la fiche d'enquête adressée aux
femmes
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
numfiche
|
Numérique
|
2
|
0
|
numéro de la fiche
|
Aucun
|
dateenquête
|
Chaîne
|
15
|
0
|
date de l'enquête
|
Aucun
|
latitude
|
Numérique
|
18
|
0
|
latitude du lieu de l'enquête
|
Aucun
|
longitude
|
Numérique
|
18
|
0
|
longitude du lieu de l'enquête
|
Aucun
|
nomenquté
|
Chaîne
|
50
|
0
|
nom de l'enquêté
|
Aucun
|
épousede
|
Chaîne
|
50
|
0
|
nom du mari de la femme
|
Aucun
|
grpefemme
|
Chaîne
|
32
|
0
|
groupe de la femme
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
kelcampment
|
Chaîne
|
50
|
0
|
campement de
|
Aucun
|
chefcampment
|
Chaîne
|
50
|
0
|
nom du chef de campement
|
Aucun
|
grpechefcamp
|
Chaîne
|
32
|
0
|
groupe du chef de campement
|
1= woïla
|
|
|
|
|
|
2= jamaré
|
|
|
|
|
|
3= alijam
|
|
|
|
|
|
4= adanko
|
|
|
|
|
|
5= autres
|
nbrenfant
|
Numérique
|
2
|
0
|
nbre d'enfant de la femme
|
Aucun
|
nbenfantranshumant
|
Numérique
|
4
|
0
|
nbre enfant en transhumance
|
Aucun
|
roledelafemme
|
Chaîne
|
50
|
0
|
rôle de la femme
|
1= puiser l'eau
|
|
|
|
|
|
2= chercher le bois
|
|
|
|
|
|
3= écraser le mil
|
|
|
|
|
|
4= préparer la nourriture
|
|
|
|
|
|
5= vendre le lait
|
|
|
|
|
|
6= traire le lait
|
|
|
|
|
|
7= paître les animaux
|
|
|
|
|
|
8= autres
|
ventelait
|
Chaîne
|
8
|
0
|
vent - elle le lait?
|
1= oui
|
|
|
|
|
|
2= non
|
Nom
|
Type
|
Largeur
|
Décimale
|
Etiquette
|
Valeur
|
commenventlait
|
Chaîne
|
50
|
0
|
comment vent-elle le lait?
|
1= au campement
|
|
|
|
|
|
2= dans les villages
|
|
|
|
|
|
3= dans les marchés
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
recettesdulait
|
Chaîne
|
50
|
0
|
à quoi sert la recette du lait?
|
1= acheter le mil
|
|
|
|
|
|
2= écraser le mil
|
|
|
|
|
|
3= acheter le savon
|
|
|
|
|
|
4= acheter le sucre
|
|
|
|
|
|
5= acheter le poisson et la viande
|
|
|
|
|
|
6= se soigner
|
|
|
|
|
|
7= acheter les habits
|
|
|
|
|
|
8= autres
|
dificulté
|
Chaîne
|
50
|
0
|
difficulté pendant le voyage
|
1= perte des bagages
|
|
|
|
|
|
2= fatigue liée à la longue distance
|
|
|
|
|
|
3= autres
|
dificultéséjour
|
Chaîne
|
50
|
0
|
difficulté pendant le séjour
|
1= les mouches
|
|
|
|
|
|
2= la chaleur
|
|
|
|
|
|
3= la vie chère
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
changements
|
Chaîne
|
50
|
0
|
changements souhaités?
|
1= accès au moulin à écraser
|
|
|
|
|
|
2= accès à l'hôpital
|
|
|
|
|
|
3= école pour les enfants
|
|
|
|
|
|
4= autres
|
|