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Influence du propriétaire et rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la plaine d'inondation du Logone (extrême-nord du Cameroun)

( Télécharger le fichier original )
par Abel CHIDANNE
Faculté d'agronomie et des sciences agricoles ( Université de Dschang- Cameroun ) - Ingénieur Agronome (Option: Economie et Sociologie) 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie Rurale

Department of Agricultural Extension and Rural Sociology

INFLUENCE DU PROPRIETAIRE ET RÔLE DE LA FEMME DANS LES MOUVEMENTS SAISONNIERS DU BETAIL DANS LA PLAINE D'INONDATION DU LOGONE

(Extrême-Nord, Cameroun)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

CHINDANNE ABEL

Matricule : 07A004

Juin 2012

UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie Rurale

Department of Agricultural Extension and Rural Sociology

INFLUENCE DU PROPRIETAIRE ET RÔLE DE LA FEMME DANS LES MOUVEMENTS SAISONNIERS DU BETAIL DANS LA PLAINE D'INONDATION DU LOGONE

(Extrême-Nord, Cameroun)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

CHINDANNE ABEL

Matricule : 07A004

Encadreurs :

- Saïdou Kari

Coordonateur de CARPA Maroua

- Dr. Roland Ziébé, DMV

Enseignant à l'ISS et Chercheur au CEDC

Département d'Agriculture, d'Elevage et Produits Dérivés

Superviseurs :

- Dr. Mark Moritz

Assistant Professor

Department of Anthropology

The Ohio State University

- Pr. Dr. Ir. Isaac Roger Tchouamo, PhD

Associate Professor of Agricultural Economics and Rural Sociology

The University of Dschang, Faculty of Agriculture

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné, CHINDANNE ABEL, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux effectués au Centre d'Appui à la Recherche et au Pastoralisme (CARPA) sous la supervision de Pr. TCHOUAMO ISAAC ROGER, Maître de Conférences à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang et Dr. MARK MORITZ, Assistant au Département d'Anthropologie de l'Université d'Ohio et sous l'encadrement de M. ROLAND ZIEBE, Chercheur au CEDC et Assistant à l'Institut Supérieur du Sahel de l'Université de Maroua.

Ce mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Signature et nom de l'auteur

CHINDANNE ABEL

Date :....../....../......

Visa du superviseur

Pr. TCHOUAMO ISAAC ROGER

Date :....../....../......

Visa du Chef de Département

Dr. MANU IBRAHIM NFORMI

Date :....../....../......

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du jury.

Visa du Superviseur

Pr. TCHOUAMO Isaac Roger

Date :....../........./.........

Visa du Président du Jury

Pr. AJAGA Nji

Date :....../....... /.......

Visa du Chef de Département

Dr. MANU IBRAHIM

Date :....../....... /.......

DEDICACE

A mes PARENTS,

Ce travail est le fruit de vos sacrifices consentis.

A mes GRANDS PARENTS,

Ce document est une partie de la dette morale que je vous dois.

REMERCIEMENTS

Par la Grâce de Dieu Tout Puissant, nous produisons ce mémoire qui sanctionne la fin de notre formation d'ingénierie.

Nous voulons exprimer à travers ce document notre profonde gratitude aux personnes suivantes qui ont apporté une contribution significative à notre formation et à l'élaboration de ce mémoire.

- Au Pr. Manjeli Yacouba, Doyen de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang et à tous les enseignants de cette faculté pour la qualité des enseignements reçus ;

- Au Département d'Anthropologie de l'Université d'Ohio State d'Amérique pour avoir offert l'appui financier pour cette étude ;

-  Au Pr. Tchouamo Isaac Roger qui a accepté de superviser cette recherche. Il a chaque fois accordé le temps nécessaire pour lire mes textes et me donner des conseils pour avancer ;

- Au Dr. Mark Moritz de l'Université d'Ohio State (USA) pour avoir facilité le contact avec cette Institution de Recherche et négocié la bourse. Il a par ailleurs accepté volontiers et est resté très engagé tout le long de nos travaux à nous prodiguer des conseils et des remarques;

- A M. Roland Ziébé, mon encadreur. Sa disponibilité et son soutien multiforme nous ont été d'un apport inestimable pour la réalisation de cette étude. Le temps qu'il nous a accordé chaque fois que nous lui avons demandé a rendu plus facile la réalisation de nos travaux tant sur le terrain que durant la rédaction;

- A M. Saïdou Kari, Coordonnateur de CARPA et toute son équipe pour avoir accepté que cette étude soit réalisée en collaboration avec sa structure et pour les divers appuis reçus durant notre séjour pendant le stage;

- Au Coordonnateur du CEDC-Maroua et Chef d'Antenne de l'Université de Dschang, Dr. Mvondo Awono qui a accepté que la restitution de cette étude se déroule dans son Institution et qui, par ses remarques très constructives a permis de mieux organiser notre étude ;

- Aux responsables des structures d'encadrement intervenant dans l'Extrême-Nord notamment SNV, UICN, INADES-Formation, HEIFER International Project, ACEEN qui ont accepté participer à l'atelier de restitution de nos travaux. Leurs différentes expériences et interventions sur le sujet nous été incommensurables ;

- Au CDD de Maroua-Mokolo pour avoir contribué à ma formation. En plus, mes cinq années d'expériences passées dans cette structure de développement avant de repartir en formation m'ont rendu la compréhension de certaines Unités de Valeur plus aisée ;

- Au Père Frans Byl, Curé de la Paroisse de Zamay pour son appui multiforme pendant ma formation ;

- A Sali Siddiki, Wabi, Oumarou Kari et Yérima Boubakari, animateurs au CARPA pour m'avoir introduit chez les nomades. Sans leur appui, mes travaux ne se seraient pas déroulés sans difficultés ;

- Les nomades, individuellement ou collectivement ont accepté répondre à mes questions malgré leurs tâches quotidiennes intenses ;

- A M. Palou Jean, technicien en bâtiment à Yaoundé pour tout son appui financier et matériel pendant ma formation ;

- A toute ma famille Tchinfabé Jean, Mahimi Rachel et Baïma Sophie pour leurs encouragements et leurs apports multiformes ;

Je ne saurais clore la liste sans manquer de remercier tous mes camarades de la 14ème promotion pour l'assistance mutuelle durant notre séjour à Dschang. Je cite particulièrement Damba Yaya, Zelakwa Maguina, Meffo Hermine, Doké Noé Socrates, Ntsogo Awoumou Clarisse, Beikamé Issa Thiery, Sonkoué Gérardine, Akono Siméon, Sawaldiyé Brigitte, Djebba, Aboubakar Iyabano, Iya Abdoulkadiri.

A mes camarades d'option Economie et Sociologie Rurales, individuellement et collectivement, je suis redevable pour la bonne collaboration et l'esprit d'équipe qui ont été d'un apport inestimable dans la formation.

Que tous ceux qui m'ont assisté de près ou de loin dans la réalisation de ce travail trouvent ici l'expression de ma gratitude.

Enfin, à toute la communauté nordiste de Dschang et les membres de l'Amicale des Etudiants Ressortissants du Grand Nord, merci pour votre fraternité.

LISTE DES ABBREVIATIONS

ACDIC

: Action Citoyenne pour la Défense des Intérêts Collectifs

ACEEN

: Association Camerounaise pour l'Education Environnementale

BIR

: Bataillon d'Intervention Rapide

CARPA

: Centre d'Appui à la Recherche et au Pastoralisme

CBLT

: Commission du Bassin du Lac Tchad

CDD

: Comité Diocésain de Développement

CEDC

: Centre d'études de l'Environnement et du Développement au Cameroun

CEXPRO

: Compagnie Commerciale pour l'Exportation des Produits

CIRAD

: Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement

DMV

: Docteur en Médecine Vétérinaire

EDS

: Enquêtes Démographiques et de Santé

EMVT

: Elevage et Médecine Vétérinaire Tropicale

FAO

: Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)

FASA

: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

FCFA

: Franc de la Communauté Financière d'Afrique

GEF

: Global Environment Fund

GEPIS

: Groupe d'Experts des Plaines d'Inondation Sahéliennes

GESEP

: Gestion Sécurisée des Espaces Pastoraux

GIC

: Groupe d'Initiative Commune

GPS

: Global Positioning System

GREZOH

: Groupe de Recherche sur les Zones Humides

Hab

: Habitant

HR

: Hypothèse de Recherche

IIED 

: Institut International pour l'Environnement et le Développement

INADES

: Institut Africain pour le Développement Economique et Social

ISS

: Institut Supérieur du Sahel (Université de Maroua)

Kg

: Kilogramme

Km2

: Kilomètre carré

L

: Litre

MINEF

: Ministère de l'Environnement et de la Forêt (devenu Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature et Ministère de la Forêt et de la Faune)

MINEFI

: Ministère des Finances

MINEPAT

: Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

NGO

: Non Governmental Organisation

ONG

: Organisation Non Gouvernementale

ORSTOM

: Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer (présent depuis 1955), devenu IRD en 1998

PIB

: Produit Intérieur Brut

PIWL

: Plaine d'Inondation de Waza Logone

PNW

: Parc National de Waza

SARD

: Society for All Round Development

SEMRY

: Société d'Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua

SNV

: Organisation Néerlandaise de Développement

SPSS

: Statistical Package for Social Sciences

UICN

: Union Mondiale pour la Conservation de la Nature

UNDP

: Programme des Nations Unies pour le Développement

USA

: Etats Unis d'Amérique

WISP

: World Initiative for Sustainable Pastoralisms

%

: Pourcentage

GLOSSAIRE

Adanke

: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous avons enquêtés

Ar'do

: Leader

Ceedirde

: Saison sèche chaude (mars-juin)

Dabbirde

: Saison sèche froide (novembre-février)

Djaagordo ou djagordo

: Patron ou propriétaire de bétail qui recrute un berger

Duumol

: Saison des pluies

Eggo

: Chef de campement

Foulfouldé

: Langue des foulbés

Fulbe

: Un affranchi ou islamisé

Gaïnako ou gaynako

: Berger ou tout simplement celui ou celle qui prend garde des animaux

Gura

: Nasse malienne

Jamare

: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous avons enquêtés

Kaliifa

: Intermédiaire d'un bétail

Kaydal

: Chef des bergers d'un ou plusieurs village(s) pour la transhumance

Lucci

: Transhumance en attente du retrait de l'eau dans le yaéré

Mayo

: Fleuve qui ne contient de l'eau que pendant la saison des pluies

Ngare

: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous avons enquêtés

Ruumirde

: Saison des pluies (juillet-octobre)

Suwa

: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous avons enquêtés

Tarau

: Senne de plage

Toupouri

: Un des groupes ethniques des non foulbés nomades que nous avons enquêtés

Waynaa'be

: Pluriel de gaïnako

Woïla

: Un des groupes ethniques des foulbés nomades que nous avons enquêtés

Yaéré

: Plaine d'inondation du Logone

zarguina

: Bandits armés qui prennent les enfants et exigent des rançons

TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL iii

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE iv

DEDICACE v

REMERCIEMENTS vi

LISTE DES ABBREVIATIONS viii

GLOSSAIRE x

LISTE DES TABLEAUX xv

LISTE DES FIGURES xvi

LISTE DES CARTES xviii

LISTE DES PHOTOS xviii

LISTE DES ENCADRES xviii

RESUME xix

ABSTRACT xx

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 1

1.1. Contexte de l'étude 1

1.2. Problématique 3

1.3. Questions de recherche 6

1.4. Objectifs de l'étude 6

1.5. Importance du thème 7

1.6. Hypothèses de recherche 7

1.7. Variables 8

1.7.1. Variables dépendantes 8

1.7.2. Variables indépendantes 8

1.8. Organisation du mémoire 8

CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE 9

2.1. Cadre théorique 9

2.1.1. Théorie de la gestion des ressources 9

2.1.2. Genre 10

2.2. Définitions de quelques concepts 12

2.2. Revue de la littérature 15

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE 17

3.1. Choix de la zone d'étude 17

3.2. Présentation de la zone d'étude 17

3.2.1. Localisation géographique 17

3.2.2. Milieu physique 19

3.2.3. Milieu humain 23

3.2.4. Principales activités économiques de la zone 24

3.3. Types des sources des données 28

3.3.1. Sources secondaires 28

3.3.2. Sources primaires 28

3.4. Population et échantillonnage 28

3.4.1. Population de l'étude 28

3.4.2. Technique de l'échantillonnage et taille de l'échantillon 29

3.5. Collecte, traitement et analyse des données 30

3.5.1. Collecte des données 30

3.5.2. Outils de collecte des données 30

3.5.3. Dépouillement, saisie et traitement des données et atelier de restitution 31

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION 32

4.1. Limites de l'étude 32

4.2. Caractérisations des personnes impliquées dans les mouvements saisonniers des troupeaux 32

4.2.1. Répartition de l'échantillon en fonction des groupes ethniques 32

4.2.2. Groupe du chef de campement 33

4.2.3. Groupes ethniques du propriétaire de bétail et lieu de résidence 33

4.2.4. Raisons qui sous tendent les relations propriétaires, kaliifa, berger 40

4.3. Influence du propriétaire dans les mouvements saisonniers du bétail 43

4.3.1. Localisation des troupeaux selon les saisons et les années 43

4.3.2. Raisons du choix d'un lieu de stationnement des animaux 49

4.3.3. Description des prises de décision de déplacement et de stationnement des animaux 52

4.4. Niveau de responsabilité et d'autonomie du berger 53

4.4.1. Niveau de responsabilité du berger dans les prises de décisions 53

4.4.2. Compte rendu des décisions prises par le berger 55

4.4.3. Moyens utilisés par les bergers pour rendre compte aux propriétaires 56

4.4.4. Possession des animaux par un berger et le mode de gestion 56

4.5. Rôle de la femme dans la transhumance 62

4.5.1. Nombre d'enfants en transhumance 62

4.5.2. Tâches quotidiennes de la femme 62

4.5.3. Difficultés rencontrées par les femmes pasteurs 67

CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 70

5.1. Vérification des hypothèses 70

5.2. Conclusion et recommandations 71

5.2.1. Conclusion 71

5.2.2. Recommandations 72

BIBLIOGRAPHIE 75

ARTICLES, COLLOQUES, CONFERENCES ET DEBATS, DOCUMENTS OFFICIELS, MEMOIRES, RAPPORTS, REVUES, SEMINAIRES, THESES. 75

OUVRAGES 80

Annexes 1 : Instruments de collecte des données 82

Questionnaire 1: Berger 82

Questionnaire 2: Propriétaire 87

Questionnaire 3: Kaliifa 92

Questionnaire 4: Femme 97

Position géo référenciée (GPS) des chefs de ménage 99

Annexes 2 : Codifications des instruments d'enquêtes 100

Codification de la fiche d'enquête adressée aux bergers 100

Codification de la fiche d'enquête adressée aux kaliifa 105

Codification de la fiche d'enquête adressée aux propriétaires 110

Codification de la fiche d'enquête adressée aux femmes 114

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Climat et types d'utilisations des terres dans la plaine d'inondation de Waza-Logone. 3

Tableau 2 : Population de l'étude 29

Tableau 3 : Composition de l'échantillon 30

Tableau 4 : Répartition des enquêtés en fonction des groupes ethniques 32

Tableau 5: Groupe ethnique du chef de campement 33

Tableau 6: Groupe ethnique des propriétaires 34

Tableau 7: Groupes des propriétaires ayant confié leurs bétails aux bergers 35

Tableau 8: Types de relation entre le chef de campement, le propriétaire, le kaliifa et le berger 39

Tableau 9: Durée des relations entre le propriétaire de bétail et le kaliifa 42

Tableau 10: Nombre de têtes d'animaux que possèdent les bergers 57

Tableau 11: Corrélations entre la durée de la collaboration entre un propriétaire et le berger et la possession 57

Tableau 12: Nombre d'enfants recensés 62

Tableau 13 : Difficultés énumérées par les femmes pendant les séjours dans les campements 68

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Répartition des propriétaires par Arrondissement 3

Figure 2: Arrondissements de résidence des propriétaires ayant berger comme intermédiaire 36

Figure 3: Arrondissements de résidence des propriétaires ayant confié leurs animaux aux kaliifa 37

Figure 4: Types de relations entre les bergers et les chefs de campement 38

Figure 5: Types de relations entre les chefs de campement et les kaliifa 38

Figure 6: Types de relation entre le chef de campement et les propriétaires de bétails 39

Figure 7: Motivations d'un berger à travailler avec un propriétaire 41

Figure 8: Motivations des kaliifa à travailler avec les propriétaires de bétail 42

Figure 9: Nombre de campements de ceedirde 43

Figure 10: Nombre de campements pendant le dabbirde 44

Figure 11: Nombre de campements de saison des pluies 45

Figure 12: Acteurs ayant décidé pour le déplacement et le stationnement de ceedirde 46

Figure 13: Acteurs impliqués dans les prises de décisions de saison froide (dabbirde) 47

Figure 14: Acteurs impliqués dans les prises de décisions de saison des pluies (ruumirde) 48

Figure 15: Raisons de stationnement pendant la saison sèche chaude 49

Figure 16: Raisons de stationnement pendant la saison sèche froide 50

Figure 17: Raisons de stationnement pendant la saison des pluies 51

Figure 18: Niveau de responsabilité du berger dans la prise des décisions 53

Figure 19: Pourcentage des bergers affirmant rendre compte ou non 55

Figure 20: Moyens utilisés par le berger pour rendre compte 56

Figure 21: Possession des animaux par les bergers 57

Figure 22: Mode de gestion des animaux 58

Figure 23: Raisons de la non possession des animaux par certains bergers 59

Figure 24: Différentes options de paie du salaire d'un berger 60

Figure 25: Raisons du choix de l'option de paie 61

Figure 26 : Tâches quotidiennes de la femme peulh pendant la transhumance 63

Figure 27: Lieux de vente du lait 65

Figure 28 : Dépenses faites des recettes de la vente du lait 66

Figure 29 : Difficultés rencontrées par les femmes pendant les trajets 67

LISTE DES CARTES

Carte 1: Localisation de la zone de Plaine d'Inondation dans l'Extrême-Nord Cameroun. 3

Carte 2: Localisation des enquêtés dans la Région de l'Extrême-Nord 19

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Campement en saison sèche chaude 3

Photo 2 : Bergers avec les animaux en pâture 54

Photo 3 : Femmes peulhs vendant le lait au marché de Moulvoudaye (Extrême-Nord) 64

LISTE DES ENCADRES

Encadré 1: Avis des enquêtés sur les raisons qui orientent les déplacements et les stationnements 3

Encadré 2 : Avis recueillis auprès des bergers par rapport aux prises d'otages 51

RESUME

La Plaine d'Inondation du Logone dans la Région de l'Extrême-Nord du Cameroun à l'instar de la plupart des zones humides sahéliennes, joue un rôle écologique, social et pastoral important tant au niveau régional qu'international. Chaque année, de milliers de têtes de bétails viennent y séjourner à la recherche des ressources pastorales. Plus souvent, les propriétaires de ces animaux confient leurs bétails à des bergers salariés (waynaa'be) ou aux intermédiaires (kaliifa) pour la transhumance. D'avril à décembre 2011 s'est déroulée une étude ayant pour objectif de déterminer l'influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la Plaine d'Inondation du Logone. L'année ou campagne de transhumance est divisée en trois saisons : sèche chaude ou ceedirde (mars - juin), sèche humide ou dabbirde (novembre - février) et saison des pluies ou ruumirde (juillet - octobre). Cinq groupes ethniques à savoir Adanke, Jamare, Suwa, Woila et Toupouri soit au total 78 personnes ont été enquêtées dans le cadre de cette étude. Le regroupement des propriétaires, bergers et kaliifa au sein d'un campement se base sur des critères d'affinité (famille, origine) ou par simple métier. Le regroupement au sein d'un campement n'a pas une influence sur la gestion des ressources. La prise de décisions pour les mouvements saisonniers se fait de façon concertée entre le propriétaire, le berger, le kaliifa (le cas échéant), les autres membres du campement et le `'marabout''. La recherche du pâturage oriente le choix d'un campement dans une localité ; soit 52, 44 et 35 % respectivement pendant le ceedirde, dabbirde et ruumirde. Dans ces mouvements saisonniers des hommes et du bétail, le berger n'est pas autonome dans les prises de décisions. La femme, hors mis son rôle de procréation, elle exerce plusieurs tâches tant dans l'entretien du bétail et des hommes que dans l'activité économique par la vente du lait qui contribue à soutenir la famille. Pour mieux comprendre la question de la gestion des ressources pastorales et apprécier véritablement le rôle de la femme dans la transhumance dans l'optique de l'élaboration d'un code pastoral, les éleveurs, les décideurs, les ONG et les femmes ont chacun des responsabilités. Quelques axes de recherche sont également envisageables afin de mieux cerner les contours du confiage des animaux pour la transhumance.

Mots clés : transhumance, propriétaire, berger, relation femmes et transhumance.

ABSTRACT

Logone Floodplain in the Far North Region of Cameroun, like many other humid sahelian zones plays an important ecological, social and pastoral role at the Regional as well as International level. Each year, thousands of herds of cattle settle there in search of pastoral resources. Most often, cattle owner' entrust their herds to salaried herders (waynaa'be) or middle men (kaliifa) during transhumance. A study was carried out from April to December 2011 to determine the influence of cattle owners and the role of woman during the seasonal movement of cattle. The transhumance period is divided into three seasons: dry and hot season or ceedirde (March - June), dry-cold season or dabbirde (November - February) and rainy season or ruumirde (July - October). A total of 78 respondents were belonging from five ethnic groups named: Adanke, Jamare, Suwa, Woila and Toupouri. Groups of cattle owners, herders and intermediaries are formed on the bars of kin and family relationships, origin or job. The groups in a camp do not influence the management of resources. Decision making for seasonal movements is taken place in consent done between the owner, the herder, the intermediary (where necessary), the others members of the group and the `'Marabout'' or a spiritual leader. The reason of choosing the camp was oriented by the presence of pasture at 52 % in ceedirde, 44 % in dabbirde and 35 % in ruumirde. During these seasonal movements of persons and their animals, herders are not autonomous in decision making and woman plays an important role by not only procreating, but also taking care of herds/persons and selling milk to sustain the family. To better understand the question of management of pastoral resources and appreciate the woman's role during transhumance in Floodplain Logone, herders, Government, NGOs and women each have responsibilities. Some other research axes are also imaginable to better determine the circumstances under which herds under contracts can better be managed.

Key words: transhumance, owner, herder, relationship between wives and transhumance.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1.1. Contexte de l'étude

L'élevage joue un rôle prépondérant en fournissant aux pasteurs une assurance contre le risque, particulièrement en milieux arides ou semi-arides à haut risque. (Akbay et Boz, 2005). La division des troupeaux ainsi que la fluidité de la possession des têtes d'animaux constituent une importante stratégie d'assurance pour les pasteurs, en leur permettant de faire face aux caprices du climat et aux incertitudes de leurs environnements (Bayer et Water-Bayer, 1995).

Au Cameroun (MINEFI, 2000), le secteur de l'élevage et des pêches procure des revenus directs ou indirects à 30 % des populations rurales. La part du secteur dans l'économie nationale était estimée en 1997/98 à 117 milliards de F CFA, soit près de 2 % du produit intérieur brut - PIB. Dans la composition de ce PIB, une étude de 1995 (CIRAD-EMVT/BDPA-SCETagri, 1995) donnait une part de 58 % à l'élevage bovin contre 15 % aux petits ruminants.

Une étude socio-économique de la Banque Mondiale (Afrique Agriculture, 2010 : 4) distingue cinq catégories d'éleveurs répartis selon l'importance relative de l'élevage bovin comme activité principale et source de revenus pour les propriétaires de bétail : les éleveurs avec agriculture de subsistance (l'élevage est l'activité dominante et la source de revenus la plus importante du paysan), les éleveurs purs (le propriétaire de bétail n'a d'autres revenus que ceux procurés par la vente de produits de son troupeau), les éleveurs/agriculteurs mixtes (l'éleveur tire des revenus réguliers de son élevage et de son activité agricole), agriculteurs avec activité secondaire l'élevage (l'agriculture est l'activité principale et l'élevage est une forme d'épargne) et les propriétaires  de bétail non éleveurs, non agriculteurs à titre d'activité principale. Cette dernière catégorie concerne le propriétaire de bétail qui tire l'essentiel de ses revenus d'activités telles que le commerce, l'emploi salarié.

Diverses études de la FAO (2001) indiquent que la consommation de la viande est en baisse importante dans l'ensemble du Cameroun notamment dans les grandes villes depuis 1987. Ceci résulte de la forte baisse du pouvoir d'achat des ménages (Lunel, 2000). En 2000, dans les villes de Douala, Yaoundé, Bamenda et Ngaoundéré, la consommation individuelle de viande bovine se situait autour de 6,5 à 7,5 kg/hab/an, alors qu'elle était comprise entre 17 et 23 kg/hab/an en 1987 (Lunel, 2000). Ce constat est confirmé par des études menées à Garoua et Maroua où la consommation serait de l'ordre de 6,5 à 7,5 kg/ha/an ces dernières années, contre près de 30 kg dans les années 80 (GESEP, 2002). Cette baisse de consommation de la viande bovine a été partiellement compensée par des importations de viande blanche à l'instar de la volaille, des lapins (l'importation de viande rouge étant interdite) et une consommation accrue de poisson (Lunel, 2000). Le Gouvernement camerounais a décidé (Afrique Agriculture, 2010 :10) de prendre à bras-le-corps les problèmes du secteur élevage. Cette volonté politique est traduite dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) où le Gouvernement veut accroître la consommation des protéines animales qui est actuellement de 11kg/habitant/an afin de se rapprocher des standards de la FAO qui la situe à 42 kg/habitant/an (MINEPAT, 2009).

La part de l'élevage dans le Produit Intérieur Brut (PIB) est sous estimée car tous les rôles de l'élevage ne sont pas pris en compte. Le rôle d'épargne est particulièrement méconnu mais est très important ainsi que le rôle joué par les animaux dans les échanges commerciaux, sociaux ou matrimoniaux. Le bétail est un placement à long terme qui produit des intérêts (veaux, lait) et du capital (croît). La part des animaux de trait n'est pas prise en compte, ni la fumure fournie par les troupeaux.

ACDIC (2006), relève que le lait, s'il est produit en quantité tout à fait appréciable dans les grandes zones pastorales du pays (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord, Nord-Ouest), n'est pas commercialisé à grande échelle du fait de la nature périssable de ce produit qui nécessite une organisation et des circuits modernes de commercialisation. Il est, la plupart du temps, consommé localement. Les grands centres urbains du sud sont, eux, approvisionnés grâce aux importations de lait en poudre et concentré ; soit plus de 16 000 tonnes en 1999 pour une valeur de près de 12 milliards de F CFA (Afrique Agriculture, 2010 : 4).

Fort de ce qui précède, le pastoralisme constitue un secteur pour la relance économique et l'atteinte de la vision gouvernementale de développement : être un pays émergent à l'horizon 2035. Le pastoralisme se définit (Nori et al., 2008) comme étant un mode de vie complexe qui s'efforce à maintenir un équilibre optimal entre les pâturages, le bétail et les populations dans les milieux variables et incertains. La même source relève que le pastoralisme joue un rôle important dans le maintien des moyens d'existence locaux, la fourniture de services écologiques divers et contribue aux économies nationales et régionales dans les pays les plus pauvres du monde. Selon la FAO (2001), la production pastorale extensive se pratique sur 25 % des terres du globe ; soit 66 % des terres du continent africain. Elle fournit 10 % de la production mondiale de viande et fait vivre quelques 200 millions de ménages pastoraux qui élèvent presque 1 milliard de têtes en Afrique subsaharienne (Tchoumboué et Manjeli, 1991).

Au vu de la croissance démographique (2,8 % par an) et de l'urbanisation (5,5 % par an), le Cameroun aura à faire face, dans un futur proche, à des problèmes de pénurie et de hausse des prix des produits animaux. L'étude du secteur élevage estimait qu'en 2010, l'offre nationale de viande bovine et de petits ruminants ne couvrirait respectivement que 65 % et 75 % de la demande (CIRAD- EMVT/BDPA-SCETagri, 1995 : 25).

On peut s'interroger sur la capacité du Cameroun à satisfaire la demande de sa population avec la production nationale et sur la place du développement de l'élevage dans sa stratégie d'autosuffisance alimentaire.

1.2. Problématique

Labone et al. (2000) relèvent que le cheptel bovin camerounais dans le Grand Nord est estimé à 5,5 millions d'animaux dont la plus grande partie se concentre dans les provinces septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord). L'élevage joue un rôle important dans les milieux arides et semi-arides malgré un recours limité à l'intensification ; et un tassement de la productivité par unité de pâturages après les progrès réalisés dans les années 50 et 60, (Metzel et Cook, 1992).

La production pastorale extensive se pratique sur 25 % des terres du globe, fournit 10 % de la production mondiale et fait vivre quelques 200 millions de ménages pastoraux qui élèvent presque 1 milliard de têtes en Afrique subsaharienne. Sa contribution est estimée à 30 % au PIB du Cameroun, FAO (2001).

Pour les femmes l'élevage des petits ruminants est important en ce sens qu'il peut être assimilé à un `' compte bancaire'' car les animaux peuvent être vendus pour les besoins personnels ou familiaux et sont rarement consommés sauf pour des évènements sociaux et culturaux (Ndang et Mbinkai, 2010: 3).

Haberland et Spierrenburg (1991) regroupent les éleveurs autour de deux grands groupes (grand et petit) et dont l'utilité de l'élevage est sa considération, pour l'argent, le lait, la sécurité ou pour la traction, le fumier et la viande.

Les groupes d'éleveurs nomades forment le peuplement le plus ancien de la région sahélienne (Requier, 2011). Ils pratiquent la transhumance entendue à la fois comme le mouvement pendulaire et saisonnier des troupeaux et comme le mode de vie des hommes qui les accompagnent. La transhumance est une pratique qui témoigne de l'adaptation des éleveurs aux contraintes écologiques d'un milieu naturel marqué par la saisonnalité et par l'imprévisibilité de la disponibilité en ressources fourragères.

Chaïbou (2005) relève que les buts du nomadisme et de la transhumance sont la recherche de l'eau, de pâturages et de la sécurité. La transhumance, mouvement saisonnier à partir d'une base fixe, est pratiquée à grande échelle. Elle permet l'exploitation de pâturages qui ne peuvent être occupés toute l'année du fait de leur insalubrité (présence de glossines), du manque de point d'eau pour le bétail, de leur inondation en saison des pluies ou tout simplement parce qu'il n'y a plus d'herbes.

A la recherche de meilleures conditions de subsistance, Ndoki (2007) établit qu'il existe des interrelations entre l'élevage et les activités agricoles d'une part et entre la disponibilité de l'eau et des pâturages d'autre part. Bourbouze (1999) affirme que la transhumance ou la mobilité est une des techniques du pastoralisme qui offre la meilleure stratégie pour gérer une faible productivité nette, le caractère imprévisible et le risque associés aux zones arides et semi-arides. Les mouvements saisonniers sont essentiels pour permettre aux pasteurs de faire face aux variations spatiales et temporelles prononcées dans les ressources en pâturages tout en permettant la restauration des parcours à certaines époques de l'année.

La transhumance est aussi, selon Boutrais (2005) un moyen pour le propriétaire (djagordo) du bétail de se débarrasser partiellement de l'entretien du troupeau durant la période où les conditions climatiques deviennent difficiles. Les troupeaux sont ainsi confiés à un berger (gaïnako) ou un kaliifa (intermédiaire) moyennant comme soulignent Moritz et al. (2011) un salaire ou usufruit.

Niamir-Fuller (1999) observe qu'en outre de la disponibilité des ressources naturelles, la mobilité dépend aussi des différents facteurs techniques et sociopolitiques. Parmi ceux-ci, figurent le capital humain (une connaissance approfondie de la dynamique agro écologique complexe des pâturages) et le capital social (normes sociales, obligations et responsabilités qui ont un rôle décisif dans la négociation de l'accès aux ressources et la gestion des conflits). Ndoki (2007), souligne qu'il y a trois grands facteurs qui déterminent l'occupation de l'espace des transhumants. Il s'agit notamment de la disponibilité des ressources fourragères et hydriques, l'éloignement des champs cultivés afin de limiter les risques des dégâts et la proximité de son campement et de la zone d'origine. Cette occupation de l'espace obéit généralement, de l'avis de Ndoki (2007) à un certain nombre de critères dont 80 % par affinité (origine, liens familiaux, propriété du troupeau) et 20 % de façon anarchique (par ordre d'arrivée, qualité du site).

Les plaines inondables, à travers les fonctions importantes qu'elles remplissent, constituent une spécificité importante des zones sahéliennes. Les hommes ont développé des activités très spécifiques dans ces zones et leur voisinage. Ils ont su organiser ces écosystèmes extrêmement productifs pour assurer leur survie (GEPIS, 2000). Ces écosystèmes d'envergures variées obéissent à un rythme cyclique et saisonnier qui déclenche et module la vie dans son déploiement végétal, animal et même minéral: éclosion des pâturages, migrations des oiseaux, changements des conditions pédologiques (GEPIS, 2000 et GREZOH, 1999). C'est justement ce caractère d'espace médian, d'interface entre plusieurs écosystèmes, mais doté abondamment de la denrée rare que constitue l'eau, qui fait des plaines d'inondation au Sahel des lieux de complexité dynamique, d'opportunités et également d'une forte densité de la population (GEPIS, 2000 ; Loth, 2004 ; et Scholte, 2005). L'homme y tire à la fois des bénéfices directs (pêche, pâturages, cueillette) et indirects (amélioration de la qualité de l'eau par le recyclage de l'azote, recharge de la nappe, protection du littoral par les zones à mangroves, épandage des crues) (GEPIS, 2000 ; GREZOH, 1999).

Sighoumnou et Naah (1997) relèvent que ces zones constituent de bons pâturages de saison sèche où viennent des pays de la sous-région séjourner 200 000 à 300 000 bovins et 20 000 à 50 000 caprins chaque année (Moritz et al., 2011).

La plaine d'inondation du Logone est une zone de très grande valeur sociale et économique, aussi bien au niveau régional qu'international. Grâce à l'inondation annuelle, elle fournit les moyens d'existence principalement à travers la pêche et l'élevage à plus de 200.000 personnes sur une superficie d'environ 8 000 km2 soit une densité d'occupation humaine de 25 habitants au km2 (ACEEN, 2007). Les riches pâturages créés pendant la saison sèche par les eaux d'inondation restantes nourrissent également de grands troupeaux de bétail des bergers nomades et transhumants ainsi que ceux des populations sédentaires (GEPIS, 2000 ; Niasse et al., 2004). La construction en 1979 d'un barrage et de digues à Maga, pour un programme d'irrigation du riz, combinées aux déficits pluviométriques chroniques, entraînèrent l'arrêt de l'inondation sur une bonne partie de la plaine d'inondation de Logone. Les surfaces inondées ont été réduites de 3 400 km2 à 2 200 km2 soit une baisse de 35 % (Seignobos et Iyébi-Mandjeck, 2000).

Dans la zone Soudano-Sahélienne, à cause des contraintes climatiques telles que la chaleur, la sécheresse et la forte évaporation, la mobilité des troupeaux reste dans l'ensemble le mode le plus approprié et le plus efficace de la gestion des parcours. Cette zone a atteint son seuil de productivité naturelle avec ses 38 % du cheptel national bovin et 54 % du cheptel des petits ruminants (Tchoumboué et Manjeli, 1991).

Dans la plaine du Logone, les éleveurs transhumants ont toujours constitué un groupe social qui a été négligé pendant longtemps par les autorités et les acteurs de développement. Cependant, cette zone accueille chaque année plus de 200 000 têtes de bovins (Seignobos et Iyébi-Mandjek, 2000). Ces troupeaux sont soit confiés à des bergers sous contrat ou conduits par les propriétaires (Moritz et al., 2011). La transhumance se présente donc comme une activité à accompagner tant du point de départ jusqu'aux campements d'installation des éleveurs en passant par les pistes migratoires (Cheikh, 2006).

Ainsi, on note que la plaine du Logone revêt une importance capitale pour l'élevage en général et les transhumants en particulier. Le nombre des troupeaux devrait croitre chaque année. Ce qui laisse également croire à une augmentation de l'activité des transhumants salariés (Moritz et al., 2011).

De ce qui précède, il est important de chercher à comprendre comment le propriétaire et la femme influencent les mouvements saisonniers du bétail dans la Plaine d'Inondation du Logone.

1.3. Questions de recherche

Deux questions de recherche ont été formulées, l'une décrivant les relations entre les individus et l'autre en lien avec le genre : Le propriétaire influence t-il les mouvements des troupeaux? Quel est le rôle de la femme dans ces mouvements?

1.4. Objectifs de l'étude

L'objectif global de l'étude est de déterminer l'influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail.

Plus spécifiquement, il s'agit:

- de caractériser les propriétaires, les kaliifa, les bergers et les femmes qui sont impliqués dans les déplacements saisonniers du bétail ;

- de déterminer si le propriétaire influence ou non les mouvements des troupeaux ;

- d'identifier le niveau de responsabilité du berger dans les mouvements saisonniers du bétail ;

- de déterminer le rôle de la femme dans les déplacements saisonniers des animaux.

1.5. Importance du thème

L'importance de l'étude est double : théorique et pratique.

Sur le plan théorique, l'étude enrichira la littérature sur le pastoralisme et fournira des connaissances supplémentaires sur l'influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la plaine d'inondation du Logone.

Sur le plan pratique, l'étude sera utile aux  propriétaires d'animaux (djagordo), gardiens ou intermédiaires des troupeaux (kaliifa), les bergers, les organismes de développement (CARPA) et les décideurs. Chaque partie prenante pourra utiliser les résultats de l'étude pour en faire usage et redéfinir des axes d'intervention.

La question de la viabilité du pastoralisme en général et celle de la transhumance en particulier se pose avec acuité en zone de savane. L'étude permettra aux éleveurs de prendre conscience du phénomène des mouvements saisonniers de leurs troupeaux. Les propriétaires des troupeaux apprécieront à travers cette étude ce que représente la transhumance sur leurs troupeaux ou sur les bergers à qui ils confient leurs animaux.

A travers les résultats de cette étude, il sera possible de déterminer le degré d'autonomie des bergers dans les prises de décision pour les déplacements et les stationnements des animaux selon les saisons.

Pour les pouvoirs publics, notamment les services d'encadrement des éleveurs pasteurs, l'étude posera des bases de réflexion sur les points tels que l'autonomie des bergers, l'influence des propriétaires des animaux sur les mouvements des animaux, les raisons de stationnement des troupeaux à différents campements, la problématique de changement dans les modes d'élevage, l'élaboration d'un Code Pastoral au Cameroun.

Quant aux structures d'appui au développement tel que le Centre d'Appui à la Recherche et au Pastoralisme (CARPA), les résultats serviront pour réorienter les interventions sur le pastoralisme notamment le rôle joué par la femme dans les mouvements, les questions environnementales, les rapports sociaux et la durabilité de la transhumance.

1.6. Hypothèses de recherche

Hypothèse 1. La nature de la relation qui existe entre le propriétaire, le berger et le kaliifa influence la gestion des ressources pastorales.

Hypothèse 2. Le berger n'est pas autonome dans les prises de décision pour les déplacements saisonniers du bétail.

Hypothèse 3. La femme joue un rôle prépondérant dans la gestion des ressources pastorales.

1.7. Variables

1.7.1. Variables dépendantes

Ce sont des variables qui peuvent être expliquées par d'autres facteurs. Dans cette étude, il s'agit notamment des mouvements saisonniers des animaux, le stationnement des troupeaux à différents campements et le rôle de la femme dans la transhumance.

1.7.2. Variables indépendantes

Ce sont celles qui, par leur nature ne dépendent d'aucun autre facteur pour qu'elles se réalisent. On peut citer entre autres la saison ou la période, les conditions favorables aux transhumants et à leurs troupeaux, le type de décisions prises par un berger, les différentes tâches qu'exerce la femme pendant la transhumance.

1.8. Organisation du mémoire

Ce mémoire est organisé en cinq chapitres.

Le chapitre premier introduit le sujet, pose le problème, identifie les objectifs et l'importance de l'étude.

Le deuxième chapitre définit les concepts et passe en revue la littérature sur le thème.

Le troisième chapitre présente la zone d'étude et la méthodologie utilisée pour collecter et analyser les données.

Les résultats sont présentés et analysés au chapitre quatre.

Le dernier chapitre conclue et fait des recommandations aux parties prenantes.

L'élevage contribue à environ 30 % au PIB du Cameroun. Il est pratiqué essentiellement dans le Grand Nord (régions de l'Adamaoua, Nord et de l'Extrême-Nord). Dans cette partie du pays, l'élevage est basé en majorité sur le système extensif avec mouvements saisonniers entre la Plaine d'Inondation du Logone en saison sèche et les plaines du Diamaré, du Mayo Kani et du Mayo Sava ou même au-delà des frontières du pays. Les propriétaires (djagordo) confient leurs animaux à des bergers (gaïnako) ou représentants (kaliifa) pour la transhumance.

CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

2.1. Cadre théorique

Cette étude repose sur les théories de la gestion des ressources naturelles et le genre. Certains concepts clés liés au thème vont être expliqués dans cette partie.

2.1.1. Théorie de la gestion des ressources

Nori et Davies (2007) observent que les pâturages sont hétérogènes et dispersés ou fragmentaires dans l'espace, liés aux régimes pluviométriques saisonniers (temporaires), divergents en fonction du temps (variables) et globalement caractérisés par des conditions climatiques capricieuses (imprévisibles). La productivité nette des pâturages des zones arides est faible. Les populations animales et végétales que supportent les zones arides varient en fonction des précipitations.

Des études de Behnke et Scoones (1993), en rapport avec l'écologie des parcours, distinguent les systèmes équilibrés et les systèmes non équilibrés. A une extrémité, les systèmes équilibrés sont ceux dans lesquels la densité de bétail en pâture explique en grande partie la variation de la dynamique de la végétation dans le temps. Dans ces systèmes, les techniques conventionnelles de gestion de pâturages, telles que le maintien d'un taux de charge moyen approprié conviennent le mieux à la gestion durable des pâturages.

A l'autre extrémité, les systèmes déséquilibrés sont ceux dans lesquels il n'y a qu'un faible lien entre les populations animales et la dynamique de la végétation et dans lesquels les facteurs indépendants de la densité (par exemple la pluviométrie) expliquent une plus grande part de la variation des types et de l'évolution des espèces de pâturage et de fourrage. Dans ces systèmes, la mobilité des animaux serait donc un moyen opportun de suivi de la disponibilité de fourrage à partir des pâturages naturels.

Hammel (2001) affirme que l'incertitude de la disponibilité et de la répartition spatiale des ressources (propriété et gestion du foncier) font partie intégrante des conditions d'élevage au Sahel. La production fourragère des pâturages est très variable d'une année à l'autre, et d'une région à l'autre. La mobilité des troupeaux est la seule façon d'adapter les charges animales aux variations du couvert végétal. La mobilité représente donc l'aspect fondamental des mécanismes complexes d'adaptation à des ressources imprévisibles et dispersées.

César (1994) définit l'espace pastoral comme la totalité des terres parcourues par le bétail, dans le but d'y prélever sa nourriture. L'espace pastoral comprend des terres occupées par la végétation naturelle ou modifiées par l'homme et uniquement consacrées à l'élevage, des terres périodiquement cultivées où le bétail a accès entre deux cultures ou entre deux cycles culturaux, des terres réservées temporairement ou définitivement à la culture fourragère, enfin des terres de production mixte, ligneuse ou autre, parcours forestiers, plantations.

Ainsi, l'espace pastoral réunit toutes les formations végétales, en partie ou en totalité, consommables par le bétail. Avant donc d'envisager la gestion de l'espace pastoral, il est nécessaire de caractériser les différentes personnes qui interviennent dans les mouvements du bétail et de déterminer les rapports sociaux qui existent entre elles.

2.1.2. Genre

D'après Ouaba et al. (2003), le mot genre est généralement défini comme les relations entre hommes et femmes dans une culture donnée et les rapports de pouvoir inhérents à ces relations. Contrairement au mot «sexe » qui définit les différences biologiques, le terme anglais de `'gender'' permet de montrer que les inégalités ne sont pas immuables, car les rôles attribués aux hommes et aux femmes dans la société changent sous l'influence des facteurs économiques, culturels, sociaux, religieux ou politiques. L'approche `'genre'' met l'accent sur les rapports entre les hommes et les femmes et sur les autres formes de particularités et disparités socialement et culturellement construits.

Selon Bisilliat (1992), l'étude du genre (étude théorique des rapports sociaux entre les femmes et les hommes) permet d'analyser l'établissement d'une idéologie de la domination et de mieux penser aux phénomènes sociaux dans leurs rapports de contradiction de base à laquelle on se heurte : masculin et féminin.

Selon MINEPAT (1991), les femmes camerounaises ont une forte fécondité, estimée à 5,8 enfants par femme (moyenne nationale). Ces dernières années, la fécondité paraît avoir légèrement baissé, passant de 6,4 enfants par femme en 1978 à 5,8 en 1991.

L'augmentation modeste de la prévalence contraceptive au cours de ces dernières années est peut-être l'un des facteurs ayant contribué à la baisse observée. Les niveaux de fécondité varient en fonction de la résidence : les femmes de Douala et Yaoundé ont près de 2 enfants de moins que celles en milieu rural. Il varie également selon le niveau d'instruction : les femmes de niveau secondaire ou supérieur ont moins d'enfants que les femmes sans niveau d'instruction (4,5 contre 6,2).

La même étude (MINEPAT, 1991) explique que l'union demeure le cadre privilégié de la procréation au Cameroun et elle est presque universelle (moins de 1 % des femmes de 40 ans et plus restent célibataires). L'entrée en union est très précoce : l'âge médian à la première union est estimé à 16,5 ans. Cette précocité est liée à plusieurs facteurs notamment l'influence du milieu et l'influence géographique.

En milieu rural 39,8 % des adolescents (15-19 ans) ont commencé leur vie féconde, contre 30,7 % dans les autres villes et 25,2 % à Yaoundé et Douala. Géographiquement, la précocité est plus forte dans les régions septentrionales (48,1 %) que dans les autres régions, et elle est plus faible dans l'Ouest et le Littoral (27,4 %).

Barbier (1985) constate qu'à son rôle de reproductrice, la femme pasteur joue également l'action de médiatrice, même si, dans cet échange entre groupes, elle est plus passive qu'active. Son identité clanique lui confère un double statut selon qu'elle soit considérée comme épouse ou comme soeur. Son statut de soeur est en général plus élevé que son statut d'épouse car, dans le premier cas, elle reste un membre de sa famille d'origine alors que, dans le second cas, on la perçoit comme étrangère dans la famille de son mari où très souvent elle réside. En tant que soeur, la femme joue le rôle de médiatrice entre les deux familles.

De l'étude de Barbier (1985), il ressort que la totalité des heures de travail des femmes est de 64 heures par semaine contre 32 seulement pour l'homme. Les taux d'activité féminins sont plus importants en zone rurale (62 %) qu'en zone urbaine (33 %).

Parmi les éleveurs nomades du Sahel, il n'y a généralement pas de formulation explicite de droits sur les pâturages, mais ces droits sont déduits implicitement de l'appartenance à un groupe de parents (Shostak, 1981).

Dijk (1996) observe que dans une société d'éleveurs nomades, il est indispensable, pour utiliser les pâturages, de posséder du bétail et d'avoir accès à une source d'eau. L'importance de ces ressources naturelles pour les femmes est grande. Souvent, l'utilisation des terres communautaires est entièrement intégrée dans d'autres activités d'usage de la terre. Un exemple en est évidemment le ramassage du bois de chauffage comme activité quotidienne (Moore & Vaughan, 1994 ; Monimart, 1989).

Les droits sur la production du bétail, sous forme de lait sont plus nettement définis (Dijk, 1994). Ces droits sont souvent organisés au niveau de l'unité de foyer puisque chaque femme se voit accorder les droits sur le lait d'une partie du troupeau.

Cela signifie que l'économie pastorale est toujours plus axée sur le bétail à engraisser et moins sur le bétail laitier (Dijk & Bruijn, 1988). Il s'ensuit que les hommes essaient de restreindre les droits des femmes sur le bétail en trayant eux-mêmes les vaches pour donner davantage de lait aux veaux et leur assurer ainsi une croissance plus rapide. Les femmes reçoivent moins de lait et ont donc moins de revenus (Waters-Bayer, 1988).

2.2. Définitions de quelques concepts

Pastoralisme

Il existe de nombreuses définitions du pastoralisme, et la plupart d'entre elles se réfèrent à la définition de Swift (1998) selon laquelle les systèmes de production pastorale sont ceux `'dans lesquels au moins 50 % des revenus bruts des ménages (c'est-à-dire la valeur de production du marché et la valeur estimée de la production de subsistance consommée par les ménages) proviennent du pastoralisme ou de ses activités liées ; ou encore, là où plus de 15 % de la consommation des ménages en énergie alimentaire incluent le lait ou les produits laitiers qu'ils produisent''. Certains pays ont adopté leurs propres définitions. C'est le cas par exemple du Maroc où le pastoralisme se définit comme un système d'élevage où les pâturages comptent pour plus de 50 % du temps d'alimentation des animaux (Benlekhal, 2004). Pour le Niger (Ministère de l'élevage et des industries animales, 2009), le pastoralisme est un mode d'élevage fondé sur la mobilité permanente ou saisonnière du cheptel. Il est un mode d'élevage destiné à assurer l'alimentation des animaux par une exploitation itinérante des ressources. Le pasteur quant à lui est une personne dont l'élevage constitue l'activité principale et dont le système de production se caractérise par sa mobilité spatiale et saisonnière.

Nomadisme 

Le nomadisme, selon le Petit Larousse Compact (2004 :698) est un mode de vie des nomades. Le nomadisme pastoral est le genre de vie nomade dans lequel l'élevage est la ressource exclusive ou principale.

Moritz (2003) définit le nomade comme étant une personne hautement qualifiée en termes de mobilité, d'orientation de la production et le degré de dépendance des produits pastoraux.

Selon Encarta (2009), le nomadisme est le mode de vie des populations non sédentaires, qui se déplacent sans cesse afin d'assurer leur subsistance.

Dans le nomadisme, les éleveurs se déplacent continuellement avec leurs troupeaux en fonction des saisons à la recherche de nouveaux pâturages. Les animaux sont adaptés aux longues marches au dépends des performances de production (Mpofu, 2002). Les animaux souffrent très peu des carences nutritives puisqu'ils profitent dans leurs déplacements du fourrage poussé sur sols de compositions variables (Tchoumboué et Manjeli, 1991).

Le nomadisme, en définitive est le mode de vie des personnes ayant pour activité principale et exclusive l'élevage.

Transhumance

C'est la migration saisonnière d'un troupeau de bétails entre deux ou plusieurs régions pour rejoindre une zone de pâturage. C'est également un déplacement périodique en vue de rejoindre une autre région (Encarta, 2009). Selon Seignobos (1993), distingue que trois types de troupeaux partent en transhumance :

- des troupeaux collectifs avec, à leur tête, des kaydal ou responsables, qui reçoivent délégation pour les conduire. Ces troupeaux sont généralement constitués sur la base de relations de parenté ou de cohabitation de quartiers voisins ou de villages ;

- des troupeaux « privés » conduits par leurs propriétaires, aidés de membres de leurs familles et de serviteurs, qui peuvent également englober des têtes de bétail confiés par des parents ou des voisins ;

- des troupeaux confiés à des kaydal et des bouviers salariés, mais néanmoins intéressés au croît du troupeau.

Au Niger, la transhumance est un mouvement cyclique et saisonnier des troupeaux sous la garde des pasteurs en vue de l'exploitation des ressources pastorales d'un territoire donné vers des zones complémentaires suivant des itinéraires variables aux fins d'assurer de façon optimale l'entretien et la reproduction du cheptel (Ministère de l'élevage et des industries animales, 2009). La même source indique qu'il y a de la transhumance transfrontalière qui est le déplacement saisonnier conduisant les pasteurs et leurs troupeaux d'un pays à un autre en vue de l'exploitation des ressources pastorales.

Selon Hanberland et Spierenburg (1991), la transhumance est une activité qui a comme pour but d'éviter les problèmes d'eau et d'herbes pendant la saison sèche.

La transhumance se caractérise par des déplacements saisonniers des pasteurs avec une partie du troupeau. Ces mouvements qui s'effectue généralement en saison sèche permettent de réduire la charge sur les parcours du terroir, varier le type de fourrage consommé et profiter des sites de cure salée (Tchoumboué et Manjeli, 1991; Gbeungba, 1994).

En somme, la transhumance est le mouvement saisonnier de bétails dans le temps et l'espace à la recherche des conditions favorables aux hommes et aux animaux. Dans le cadre de cette étude, la transhumance est le déplacement saisonnier des bétails qui séjournent en saison sèche dans la plaine d'inondation du Logone.

Campement

Il désigne un lieu spécialement aménagé pour le logement des bergers et leurs animaux. C'est également une installation sommaire et temporaire. Pour le cas de cette étude, le campement est le lieu où plusieurs troupeaux et leurs gardiens se regroupent soit par simple entente ou par affinité de parenté soit par exercice du même métier. La Photo 1 illustre un campement.

Photo 1: Campement en saison sèche chaude

Berger (gaïnako)

Dans la présente étude, le berger désigne celui à qui est confiée la garde des animaux et qui part plus ou moins régulièrement en pâture. Il peut être payé en argent ou en nature (veau, lait) s'il n'est pas lié au propriétaire par une relation de parenté. Dans la présente étude, le terme berger sera souvent utilisé pour faire un lien avec l'activité de pastoralisme.

Propriétaire (djagordo)

C'est celui qui a la propriété d'un bétail. Dans l'étude, il s'agit de celui qui a un troupeau de bétail, qui va en transhumance ou migre (Moritz et al., 2010) et qui loue les services d'une autre personne pour le gardiennage ou pour la conduite des animaux en pâture.

Intermédiaire (kaliifa)

C'est une personne qui joue le rôle de gestionnaire entre le propriétaire de bétail (plus souvent sédentaire) et le troupeau. Cette personne interposée peut recruter une personne ou peut lui-même garder ces animaux.

2.2. Revue de la littérature

WISP et al. (2006) relèvent que le pastoralisme est une adaptation aux environnements marginaux caractérisés par des incertitudes climatiques et des ressources de catégorie inférieure. Il regorge de valeurs économiques considérables et de potentiels latents dans les milieux arides, et est capital pour la vie et le bien-être de milliers de pauvres dans le monde.

Les systèmes pastoraux sont plus qu'un simple mode de production de bétail. Ce sont également des systèmes de consommation qui supportent 100 à 200 millions de pasteurs mobiles mondialement. Ce sont des systèmes de gestion des ressources naturelles qui offrent une large gamme de services et de produits appréciés aux niveaux national et mondial, comme par exemple la biodiversité, le tourisme et les matières premières.

Il existe une multitude et un grand ensemble de valeurs liées au pastoralisme : certaines sont tangibles, mais beaucoup ne le sont pas. Certaines peuvent être mesurées, mais beaucoup ne peuvent pas l'être ; et celles pouvant être mesurées sont le plus souvent sous-estimées.

Les valeurs directes sont composées de produits et productions mesurables tels que les ventes de bétails, la viande, le lait, les poils et peaux. Ces valeurs incluent également des valeurs moins facilement mesurables telles que l'emploi, le transport, le savoir et compétences.

La valeur du pastoralisme ne se limite pas à ce qui peut être conquis sur le marché, même si cette information relativement directe soit elle-même difficile à produire. Lorsqu'il est pratiqué de manière efficace, le pastoralisme crée et maintient la santé et la stabilité de l'écosystème, et en tant que tel, il est à l'origine d'un ensemble de biens et services environnementaux dont la jouissance va au-delà des limites du système pastoral lui-même.

L'hypothèse selon laquelle le pastoralisme mobile est archaïque et économiquement irrationnel a pendant longtemps été le fil conducteur sous-tendant les politiques de sédentarisation. Cette croyance persiste et continue d'influencer lourdement les politiques sur les milieux arides, malgré l'existence de nombreuses preuves démontrant le contraire. Les politiques de sédentarisation ont également été influencées par le désir de contrôler les pasteurs qui sont souvent considérés comme une menace politique (Forni, 2003). La sédentarisation elle-même a produit les impacts qu'elle était censée réduire : notamment la destruction de l'écologie et l'irrationalité économique.

La mobilité peut subir des changements, et il existe des moyens de la renforcer ou de la réglementer, en particulier sur la base des systèmes traditionnels de réglementation. La mobilité des troupeaux peut ne pas toujours requérir la mobilité des ménages, bien que dans certains systèmes à haute intensité de main d'oeuvre, les deux sont difficiles à séparer.

Le rôle de la femme dans les sociétés pastorales est généralement distinct de celui de l'homme ; les femmes pasteurs ont très souvent un pouvoir de décision limité, en particulier lorsqu'il s'agit de traiter avec l'extérieur. Néanmoins, la distribution sexuelle du travail assure un rôle vital aux femmes dans l'utilisation de certaines ressources naturelles et dans la gestion durable des pâturages. Au cours de ces dernières années, les rôles du genre ont changé dans beaucoup de communautés pastorales, et la division du travail entre homme et femme n'est pas statique (Mahmoudou, 1997).

Le développement pastoral exige la création d'un environnement institutionnel favorable, et le processus politique `'devrait se préoccuper moins d'options techniques à appliquer que de reformes techniques et institutionnelles à opérer'' (Mearns, 1996 ; Thebaud et al., 1995). Il est nécessaire d'avoir un nouveau `professionnalisme au niveau des responsables gouvernementaux et autres chargés de la mise en oeuvre des politiques, programmes, et projets' (Chambers, 1996 ; Pimbert et Pretty, 1995).

Conclusion partielle

L'exploitation des ressources naturelles et le genre sont les deux théories développées dans ce chapitre. Les concepts en lien avec le sujet ont été également définis et replacés dans le contexte de l'étude pour mieux comprendre le thème.

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE

3.1. Choix de la zone d'étude

L'étude porte sur l'influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la Plaine d'Inondation du Logone, Région de l'Extrême - Nord Cameroun. Les pasteurs passent la majeure partie de l'année (de novembre à juin) dans la Plaine d'Inondation du Logone, site dans lequel l'étude se focalise. A l'arrivée des pluies, ils partent passer le ruumirde (saison des pluies) dans un endroit de leur choix. Certains vont au-delà des frontières du pays (Tchad ou Nigéria). D'autres par contre iront dans les différents Arrondissements de l'Extrême - Nord notamment Mindif, Moutourwa, Kaélé et Tokombéré.

3.2. Présentation de la zone d'étude

3.2.1. Localisation géographique

La plaine d'inondation du Logone est située dans la Région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Elle est située entre 10°50' et 12°10' de Latitude Nord. Cette plaine couvre une superficie d'environ 8 000 km2. Elle est périodiquement et naturellement inondée par des eaux provenant essentiellement des débordements du fleuve Logone. Elle reçoit également des eaux provenant des cours d'eau des monts Mandara. Encore appelée Yaéré (ou plaine périodiquement inondable en langue locale), cette plaine comprend le Parc National de Waza, sanctuaire faunique exceptionnel classé « aire protégée » au Cameroun, Réserve de la Biosphère sur le plan mondial (GEPIS, 2000 ; Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003 ; Sighomnou, 2003).

Les Carte 1 et 2 présentent respectivement la plaine d'inondation de Logone et la localisation des enquêtés que nous avons interviewés dans le cadre de la présente étude.

Carte 1: Localisation de la zone de Plaine d'Inondation dans l'Extrême-Nord Cameroun.

(Source: Oijen et Kemdo, 1986)

Carte 2: Localisation des enquêtés dans la Région de l'Extrême-Nord

3.2.2. Milieu physique

3.2.2.1. Climat

La plaine du Logone fait partie du bassin du Lac Tchad. Elle est aux prises avec une sécheresse persistante (Mahe et al., 1991 ; L'Hôte et al., 2002 ). L'Extrême-Nord du Cameroun est soumis à un climat de type soudano-sahélien caractérisé par une saison sèche qui dure sept (07) mois (de novembre à mai), et une saison des pluies de cinq (05) mois (de juin à octobre). Les mois de juillet et d'août cumulent à eux seuls les deux tiers (2/3) du total pluviométrique annuel. Sighomnou (2003) relève que l'essentiel des eaux responsables de la submersion de la plaine est engendré par des précipitations plus importantes sur le bassin du Logone supérieur situé plus au sud (Monts Mandara situés à 100 km et les montagnes de l'Adamaoua situées à 500 km), où la pluviométrie est comprise entre 1100 et 1700 mm.

La température moyenne annuelle se situe autour de 28°C, avec des moyennes mensuelles maximales de 36°C en Mai et minimum de 22°C en Décembre (Ledauphin, 2006). En saison sèche, l'amplitude quotidienne est très forte de 10° à 15°C, alors qu'elle est faible en saison des pluies (Ledauphin, 2006; Loth, 2004).

3.2.2.2. Sols et végétation

Deux zones phytogéographiques caractérisent la Région de l'Extrême Nord Cameroun : soudanienne dans la partie sud et sahélienne dans la plaine du Logone (Seignobos et Iyébi-Mandjek, 2000). Une partie du vaste bassin de Lac Tchad est souvent remplie de sédiments apportés par les eaux d'inondation. Ces sédiments sont constitués des matériaux sableux et argileux dépendant des processus géologiques et du matériau parental à partir duquel ces sédiments ont dérivé. La présence des dépôts des dunes et de sables marque l'étendue du lac. Les eaux d'inondations favorisent une accumulation et une bonne répartition des substances alluvionnaires (Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003). Les sols de la plaine d'inondation sont riches en argile et cette richesse leur confère des propriétés physiques et chimiques bénéfiques pour l'inondation périodique de la plaine (Mvondo et al., 2003).

Le type de végétation rencontrée dans cette zone est une savane sèche avec une prédominance d'espèces annuelles et nourrit chaque année après le retrait des eaux plus de 300.000 bovins et ovins venant essentiellement des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (ACEEN, 2007). Cette végétation très diversifiée de la plaine du Logone procure de nombreuses utilisations notamment dans l'alimentation animale et humaine et dans la pharmacopée traditionnelle (Mvondo et al., 2003).

De nombreuses études (Mvondo et al., 2003, Jagt et Pot., 1996) réalisées dans la plaine révèlent la présence des formations végétales d'une rare variété. Les espèces annuelles sont largement influencées par la durée et la profondeur de l'inondation et les conditions de sol. Dans la portion de la plaine incluant le PNW, Vetiveria nigritana est l'herbe la plus dominante. S'agissant des espèces végétales pérennes, on peut citer entre autres : le Calotropis procera, le palmier rônier (Borassus flabellifer), exploité pour la vannerie et le palmier doum (Hyphaene thebaica). Les bourrelets, les terres exondées et les cordons dunaires sont le domaine de la savane à Acacia, Balanites, Ziziphus et Tamarindus dans la partie centrale. Le yaéré proprement dit est une prairie herbacée inondable occupant les zones les plus basses, tandis que partout ailleurs, abonde la savane boisée ou herbacée à Acacia albida. Cette végétation a subi une forte modification avec une tendance à la prédominance des ligneux pérennes suite aux effets de divers facteurs notamment le changement climatique, la baisse des inondations et la pression humaine (Loth, 2004).

3.2.2.3. Faune et biodiversité de la zone

La plaine du Logone constitue un véritable réservoir de ressources fauniques, halieutiques et pastorales. Grâce à la présence de deux parcs nationaux (Waza et Kalamaloué), la région abrite une flore et une faune très riches, et offre un cadre propice où les oiseaux d'eau d'Europe viennent séjourner pendant la période hivernale.

- Les mammifères

La plaine de Waza-Logone abrite une trentaine d'espèces de grands mammifères parmi lesquels l'éléphant (Loxodonta africana), la girafe (Giraffa camelopardalis), le lion (Panthera leo), l'hyène zébrée (Hyaena hyaena, Crocuta crocuta) (Loth, 2004 ; Scholte, 2005). D'après Ledauphin (2006), la construction du barrage de Maga en 1979 aurait eu un effet sur la quantité et la diversité des mammifères de la zone. En effet, suite à la construction de ce barrage, il y a eu un remplacement progressif des graminées pérennes par des graminées annuelles qui dépérissent rapidement après l'inondation et une tendance des espèces ligneuses à coloniser l'espace. Au niveau de la grande faune, les incidences de ces modifications ont été multiples: disparition d'espèces telles que le cobe défassa (Kobus ellipsiprymnus) et le guépard (Acinonyx jubatus), diminution spectaculaire des effectifs de certaines espèces dépendant de la plaine d'inondation pour leur alimentation dont le cobe de Buffon (Kobus kob), l'hippotrague (Hippotragus equinus) et le damalisque (Damaliscus korrigum), tandis que d'autres plus inféodées à la végétation arbustive et arborée voyaient leurs effectifs augmenter dont les gazelles à front roux (Gazella rufifrons), les éléphants et les girafes. En plus, la migration saisonnière de la faune s'est accrue. Afin de rechercher de nouveaux pâturages, les animaux migrent hors du parc et s'exposent ainsi au braconnage. Cependant, il faut dire que la construction du barrage de Maga n'a pas été la seule cause de déclin de la grande faune de Waza. Ledauphin (2006), mentionne également le déficit pluviométrique des années 70, la peste bovine et le braconnage intensif.

Selon Ledauphin (2006), les effectifs des hippotragus, des cobes de Buffon et des damalisques semblent, peu à peu, se reconstituer. La population d'éléphants est, depuis quelques années, en constante augmentation, ce qui cause des dégradations aux forêts d'Acacia seyal, ni sans poser de problèmes aux populations riveraines, du fait des dégâts aux cultures commis lors de la migration des pachydermes vers le Nord et le Parc National de Kalamaloué et vers le Sud-Ouest (Loth, 2004). La population de lions semble, elle, décliner depuis les années 60. En l'espace d'une quarantaine d'années, ces félins seraient, ainsi, passés d'une centaine à une vingtaine d'individus (Tumenta et al., 2009). Pour autant, ils continuent d'exercer une prédation significative sur le bétail, tout spécialement, au Sud-Ouest du PNW (Bauer, 2003).

- Les oiseaux

La plaine d'inondation de Waza-Logone offre un cadre propice où les oiseaux viennent y séjourner et constitue un des sites les plus intéressants d'Afrique centrale en matière d'avifaune (Ledauphin 2006). Au total, 379 espèces ont été identifiées dont 16 espèces migratrices concentrées pour l'essentiel dans le Parc National de Waza (Loth, 2004). L'avifaune y est particulièrement abondante pendant les mois d'octobre, novembre et décembre. Pendant cette période, un grand nombre de migrateurs paléarctiques fréquentent le PNW (Ledauphin, 2006). Au milieu des années 90, plusieurs espèces d'oiseaux n'avaient plus été observées dans la plaine d'inondation de Waza-Logone, du fait des changements d'habitats, en particulier, certains grands échassiers (Loth, 2004 ; Scholte, 2005).

- Les poissons

Concernant l'ichtyofaune, la plaine du Logone est quantitativement et qualitativement l'une des zones les plus riches du pays. Plus de 56 espèces y ont été, ainsi, pêchées parmi lesquelles Clarias spp, Alestes sp., Petrocephalus bovei, Brycinus nurse, Oreochromis niloticus et Synodontis nigrita.

3.2.2.4. Hydrologie de la zone

Le Logone et le Logomatya sont les seuls cours d'eau permanents de la plaine d'inondation. Le reste du réseau hydrographique est constitué de cours d'eau saisonniers et temporaires (ou mayo en dialecte locale) issus des Monts Mandara, dont les deux principaux sont le mayo Tsanaga et le mayo Boula. Ces mayo sont caractérisés par des crues violentes qui durent juste le temps d'un orage, avec un débit qui décroît rapidement de l'amont vers l'aval en raison des infiltrations dans des alluvions (Mvondo et al., 2003 ; Sighomnou, 2003). Chaque année, de septembre à novembre, la plaine du Logone est inondée par les eaux de débordement du fleuve Logone et des crues des tributaires des Monts Mandara et du Lac de Maga (Mvondo et al., 2003).

La baisse de pluviométrie, qui est passée de 700 mm avant les années 70 à environ 500 mm vers les années 80, suite au changement climatique global, a affecté l'étendue et la durée de l'inondation (Loth, 2004 ; Sighomnou, 2003).

Afin de réduire la dépendance de l'agriculture vis-à-vis des précipitations et des inondations, les autorités camerounaises ont, dans le cadre du projet rizicole dénommé SEMRY (Société d'Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua), construit en 1979 un barrage hydro-agricole sur les rives du fleuve Logone au niveau de la localité de Maga. A la suite de ces aménagements, le système hydrologique du yaéré a été profondément perturbé. Réalisés après la baisse du régime des précipitations dans la région, ces aménagements ont accentué la diminution du volume des inondations (Sighomnou, 2003) et cela a sévèrement endommagé l'écosystème de la plaine (Loth, 2004). Selon Sighomnou et Naah (1997), avec la construction du barrage, la superficie totale inondée jadis a diminué de 60 %.

En 1994, le régime hydrologique de la plaine a été amélioré grâce à un vaste programme de ré-inondation de la plaine de Waza-Logone entrepris par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Ce programme a consisté à l'ouverture de deux cours d'eau saisonniers connectant le fleuve Logone à la rivière Logomatya à partir de laquelle des flux d'eau significatifs inondent la plaine (Kouokam et Ngantou, 1999 ; Niasse et al., 2004). Cette opération a permis d'augmenter partiellement l'inondation de la plaine entrainant une amélioration rapide de l'état de l'environnement naturel (végétation, faune sauvage, poissons) et par une reprise spectaculaire des activités économiques liées à la crue (Mvondo et al., 2003 ; Niasse et al., 2004).

3.2.3. Milieu humain

La plaine d'inondation du Logone et sa zone d'impact sont depuis des siècles habitées par une multitude de communautés ethniques et culturelles dont chacun ayant ses propres intérêts par rapport à l'accès et à l'utilisation des ressources naturelles de la plaine (Loth, 2004). Elles sont composées essentiellement des Kotoko, des Mouzgoum, des Arabe Choa, des Foulbé (Peul) et des Bornouang (Kanouri) (Mvondo et al., 2003).

Les Arabes Choa représentent 42 % de la population du département du Logone et Chari (Mvondo et al., 2003 citant Seignobos). Ils étaient, à l'origine, des pasteurs nomades. Se déplaçant dans une région à cheval sur l'actuel Tchad et l'actuel Soudan, ils vinrent coloniser les abords du Lac Tchad vers la fin du 18ème siècle, se heurtant, alors, aux populations Kotoko. Avant les Peuls, les Arabe Choa constituèrent la première société de pasteurs nomades du Nord Cameroun. Ils devaient, peu à peu, se sédentariser. Alternant, dans un premier temps, culture pluviale de sorgho et transhumance, ils devaient, bientôt, devenir de véritables agropastoralistes sédentaires (Mvondo et al., 2003).

Eleveurs par excellence, les Peuls, localement appelés `'Foulbé'' se subdivisent en Jamare'en, Woila'en, Alijama'en, Adanke'en et Anagamba'en, sont présents dans la région vers la fin du 17ème siècle (Scholte, 2005). Ils y seraient arrivés par l'Ouest (le Mali). Les Foulbé sont, à l'heure actuelle, des pasteurs nomades, ou semi-nomades, ou bien encore, des agro-pastoralistes semi-sédentaires (Loth, 2004). Ils sont particulièrement présents dans et autour de la plaine inondée, au Sud du Parc National de Waza (PNW). Ils pratiquent la transhumance à la recherche de bons pâturages pour leurs bovins (Mvondo et al., 2003).

A ces populations sédentaires qui vivent dans les secteurs exondés de la plaine, il faudrait ajouter les bergers nomades qui viennent des différents pays de la région pour faire paître leurs animaux en saison sèche de décembre à mai. La population directement concernée par l'écosystème du yaéré peut-être actuellement évaluée à plus de 200 000 habitants (ACEEN, 2007 ; Loth, 2004, Moritz et al., 2011).

3.2.4. Principales activités économiques de la zone

Selon Khari (2011), les principales activités économiques pratiquées dans la zone dépendent des ressources naturelles fournies par la plaine. Ces activités sont fortement influencées par les saisons, lesquelles sont en particulier caractérisées par l'absence ou la présence des pluies et d'inondation. Par conséquent, les habitants de la plaine ont plusieurs moyens d'existence, avec des degrés de spécialisation allant du pastoralisme à l'agriculture en passant par la pêche et d'autres activités économiques (Loth, 2004 ; Roggeri, 1995).

Tableau 1: Climat et types d'utilisations des terres dans la plaine d'inondation de Waza-Logone.

 

Mois

 

Jan

Fev

Mars

Avr

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

Sytèmes hydrologiques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Saison des pluies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Inondation par les rivières locales

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Inondation par le fleuve Logone

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Agriculture

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Agriculture pluviale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Riz inondé

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Agriculture de saison sèche

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Elevage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pâturage de saison sèche

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Faune sauvage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pâturage des ongulés et éléphants

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Loth (2004)

3.2.4. 1. Elevage

Le Tableau 1 montre que l'élevage est une activité qui se pratique durant toute la saison sèche ; soit pendant sept mois.

La plaine d'inondation de Logone a toujours été la zone de pâturage par excellence pour des milliers d'éleveurs dans le bassin du Lac Tchad. En saison sèche, la plaine offre une végétation verdoyante. C'est pour cette raison qu'elle est le lieu d'attraction de milliers d'éleveurs (Loth, 2004).

La transhumance se caractérise par des déplacements d'amplitude variée fortement liée à la pluviométrie et à la recherche de pâturages et de points d'eau. Ces mouvements permettent aux pasteurs de s'adapter aux contraintes saisonnières de l'environnement sahélien et d'exploiter au mieux les ressources pastorales des zones traversées (GEPIS, 2000). En élevage transhumant, les animaux se déplacent selon un schéma devenu classique. L'élevage nomade est l'apanage des pasteurs Bororo et concerne surtout les petits ruminants. Les déplacements s'effectuent dans des directions imprévisibles avec pour seul souci la recherche des points d'eau et des pâturages.

En élevage extensif sédentaire, les troupeaux effectuent des mouvements de très faible amplitude qui consistent à paître aux environs du village dans la journée. Dans ce type d'élevage, les animaux sont le plus souvent confiés à un berger salarié (GEPIS, 2000 ; Ziébé et al., 2005).

Les bovins sont les principales espèces présentes chez la plupart des éleveurs de la plaine, quoique certains élèvent aussi d'autres espèces notamment les ovins, les chameaux et les ânes. Par le passé, les effectifs étaient constitués principalement de bovins des départements du Diamaré et du Logone et Chari. Avec la dégradation du climat dans l'ensemble du bassin du Lac Tchad, les bovins ont sensiblement augmenté. En plus des animaux appartenant aux éleveurs sédentaires que sont les Mouzgoum, la plaine accueille chaque année, de décembre à mai, plus de 300 000 têtes de bovins et ovins venant d'origines diverses : Niger, Nigéria, Tchad et autres zones de la région de l'Extrême-Nord Cameroun (ACEEN, 2007 ; Mvondo et al., 2003). Ces animaux exercent une forte pression sur les ressources pastorales de la plaine déjà fragilisées par la baisse d'inondation et le changement climatique. En plus des conflits qui arrivent occasionnellement entre les éleveurs et les agriculteurs, ou entre les éleveurs et les pêcheurs, les éleveurs font face à d'autres contraintes notamment les maladies liées à l'eau telle que la douve du foie et les parasitoses (digestives, sanguines et externes). La prédation des animaux par les carnivores du PNW affecte l'élevage autour de la zone périphérique du parc. Les pertes d'animaux dues à ces contraintes sont estimées à 6,7 % de la taille totale des troupeaux (Loth, 2004).

La plaine de Logone est une zone économiquement importante pour le pastoralisme où les échanges commerciaux du bétail et de lait ont lieu. Environs 300 têtes de boeufs sont vendues chaque semaine dans les marchés environnants (Zimado, Pouss, Bourkoumandje, et Mazera) pour alimenter d'autres grands réseaux de commercialisation de bétail (Loth, 2004).

3.2.4. 2. Pêche

La plaine d'inondation de Waza-Logone est l'une des zones de pêche les plus productives d'Afrique. Le cycle de production des poissons commence avec la saison des pluies (Khari, 2011). La pêche est une activité importante dans la zone et notamment dans le Logone, les mares, les canaux de pêche et le lac de Maga. Elle est le domaine de prédilection par excellence des Kotoko et des Mouzgoum (Mvondo et al., 2003). Ils ont développé depuis plusieurs siècles, un système de gestion coutumière de la ressource halieutique et de certains espaces sur l'aspect communautaire (ACEEN, 2007). En plus des pêcheurs locaux (principalement Kotoko et Mouzgoum), on distingue les pêcheurs allogènes professionnels venant pour la plupart des pays voisins (Nigéria, Tchad, Mali) et les pêcheurs saisonniers de la zone de Yagoua qui passent environ 2 mois dans la plaine (mi -octobre à décembre). Ceux venant des pays voisins sont vecteurs de nouvelles techniques de pêche souvent dévastatrices de la ressource (« Gura » ou nasse malienne et « Tarau » ou senne de plage par exemple) (Hamidou et al., 2006).

3.2.4. 3. Agriculture

L'agriculture est la principale activité de production dans la plaine d'inondation de Logone et implique toutes les ethnies. Elle s'étale sur pratiquement toute l'année. Cette agriculture occupe des milliers de personnes dans la plaine de Waza-Logone (Mvondo et al., 2003). Un recensement réalisé par le Projet Waza-Logone en 1996 a montré que sur les 200 000 personnes vivant dans la région dont 140 000 en milieu rural, 25 % de cette population rurale pratique l'agriculture comme activité principale et 34 % comme activité secondaire. Les principales cultures sont le sorgho et le riz. Les productions sont destinées principalement à la consommation familiale. La production annuelle par ménage varie entre 0,5 et 3,5 tonnes à l'hectare pour le sorgho, de 0,5 à 4 tonnes pour le riz paddy. Parmi les produits agricoles, le riz a la plus haute production et est vendu sur les marchés de la plaine d'inondation. Une enquête réalisée en 1996 par le projet Waza-Logone a montré que le revenu net annuel provenant de l'agriculture variait entre 20 000 à 250 000 FCFA par ménage (taille moyenne de 11 personnes) et l'investissement moyen par ménage agricole était estimé à 24 000 FCFA (Loth, 2004).

Les rendements ci-dessus pourraient doubler si les cultures n'étaient pas affectées par les ennemis de culture tels que les oiseaux migrateurs, les insectes et pour les champs localisés dans les environs du Parc National de Waza, les animaux sauvages. Selon les années, les inondations excessives entrainent aussi des pertes de récolte. Les pertes totales causées par les facteurs ci-dessus sont estimées à 50 % de la production potentielle de l'ensemble de la région (Kouokam, 2004).

3.2.4. 4. Autres activités économiques

En plus des principales activités économiques telles que l'élevage, la pêche et l'agriculture, plusieurs personnes sont engagées dans d'autres activités génératrices de revenus notamment le tourisme, la vente du bois, la collecte de la gomme arabique et l'artisanat. Ces activités sont réalisées au moment où les principales activités deviennent importantes (Loth, 2004).

La valeur touristique de la zone est surtout liée à la présence du PNW qui reçoit en moyenne 6 000 touristes par an. Ces touristes viennent surtout admirer les éléphants, les lions et les autruches. Par ailleurs, la pêche traditionnelle chez les Kotoko, les grands marchés à bétail tels que ceux de Mazera et Djaoudé, les cases en obus des Mouzgoum. Les yaérés au moment de l'inondation constituent aussi d'autres attractions touristiques de la zone (Ledauphin, 2006 ; Mvondo et al., 2003). Ces dernières années, le nombre de visiteurs dans la zone a connu une baisse du fait de la résurgence de l'insécurité dans la zone et l'irrégularité des vols desservant la région. Cependant, il faut aussi relever que les retombées du tourisme pour les populations locales sont, par ailleurs, relativement faibles, mais non négligeables (Ledauphin, 2006). Ce qui augmenterait l'attitude conflictuelle entre les populations riveraines et les autorités du parc (Loth, 2004). Cette attitude de la population se manifeste par des incursions fréquentes dans le parc. Ces incursions sont confirmées par les arrestations fréquentes faites par le Service de la Conservation du PNW. Ainsi, selon le Conservateur du parc, pendant les trois premiers trimestres de 2009, 17 bergers ont été appréhendés, 17 camps de braconniers ont été détruits ainsi que 12 fumoirs à poisson (Kembou, 2009; Khari, 2011).

La vente du bois dans les villages au Sud du PNW évolue rapidement suite à la demande en bois de chauffe de plus en plus croissante des villes environnantes notamment Kousseri, Mora et Maroua. L'exploitation du bois de feu est en passe de devenir la troisième activité économique dans les zones riveraines au Sud du PNW (Mvondo et al., 2003). La vente du bois constitue un grand fléau pour la zone et aggrave le phénomène de disparition du couvert végétal (Ledauphin, 2006).

Hommes, femmes et enfants, tous sont impliqués dans la collecte de la gomme arabique dans les peuplements naturels d'Acacia seyal, Acacia polyacantha et Acacia sieberiana situés aux alentours du Parc National de Waza et au nord de l'arrondissement de Waza. Cette partie de la zone n'est pas très impliquée dans la pêche c'est pourquoi la population consacre la saison sèche à la collecte de la gomme arabique (Loth, 2004). Selon Njomaha (2008), la filière gomme arabique dans la zone impliquerait quatre (04) types d'acteurs directs notamment les cueilleurs de brousse, les collecteurs villageois, les commerçants et les exportateurs. La gomme collectée dans la plaine est estimée à 950 tonnes par an dont 400 à 600 tonnes sont achetées par les commerçants nigérians et 300 à 400 tonnes par l'exportateur Camerounais CEXPRO.

A partir des matériaux récoltés (paille, tiges, feuilles) dans la plaine, les femmes fabriquent les objets tels les nattes, les balais. L'artisanat occupe environ 50 % de la population de la plaine d'inondation de Waza-Logone pendant les trois (03) mois de la saison morte. La production moyenne par semaine et par ménage est d'une natte vendue à environ 1 500 FCFA et de cinq balais vendus à 25 FCFA chacun (Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003).

3.3. Types des sources des données

Deux types de sources de données ont été utilisés dans cette étude : les sources primaires et les sources secondaires.

3.3.1. Sources secondaires

Les sources secondaires ont permis d'obtenir des données déjà existantes recueillies à partir des mémoires, articles scientifiques, rapports d'activités, magazines, comptes rendus, les bases de données) disponibles à la bibliothèque centrale de l'Université de Dschang et au Centre d'Etudes de l'Environnement et le Développement du Cameroun (CEDC), sur Internet et auprès des intervenants dans la zone : les services d'élevage, la commune de Zina, l'Association Camerounaise pour l'Education Environnementale (ACEEN) et au CARPA.

3.3.2. Sources primaires

Les sources primaires sont celles qui ont permis de générer des données nouvelles et originales au cours de l'étude. Ces données primaires ont été obtenues des enquêtes dans les campements auprès des bergers (gaïnako), des intermédiaires (kaliifa), des femmes et des propriétaires (djagordo) et des observations et des causeries avec les nomades pendant nos séjours dans les campements lors des enquêtes.

3.4. Population et échantillonnage

3.4.1. Population de l'étude

L'étude s'est basée sur les données de suivi de la transhumance pour la saison sèche de l'année 2010-2011 disponibles au CARPA. Sur ces bases, on dénombre au total 505 chefs de familles regroupés au sein de neuf groupes ethniques dans 81 campements. On dénombre également 322 propriétaires des troupeaux, 161 intermédiaires ou kaliifa et 40 chefs de familles qui n'ont pas leurs propres troupeaux et n'ont pas aussi des troupeaux qui leurs sont confiés. Chaque chef de famille est lié au eggo ou chef de campement soit par une relation de famille ou par simple entente pour la conduite des animaux.

Tableau 2 : Population de l'étude

Groupe

Campe

Chefs

Lien entre le chef de famille

Propriété de bétail

 

ments

famille

et le chef de campement

 

 

 

 
 
 

Pf

E

K

F

C

PF

P

Prop

Inter

Sans

Abarwa

1

10

0

2

6

1

0

0

0

10

0

0

Adanké

13

62

1

15

23

8

2

0

0

31

24

6

Alijam

10

58

0

14

11

9

11

1

0

21

33

4

Anagamba

1

6

0

0

0

4

0

0

1

6

0

0

Arabe

2

16

0

1

5

8

0

0

0

17

0

0

Jamare

10

53

0

0

38

4

0

0

0

18

40

0

Suwa

15

116

0

28

28

21

22

2

0

101

17

6

Woïla

28

172

1

39

24

33

26

3

0

106

47

24

Yillaga

1

12

0

2

0

1

8

0

0

12

0

0

Total

81

505

2

101

135

89

69

6

1

322

161

40

Explications des sigles

Prop

: Propriétaire de troupeaux

Inter

: Intermédiaires ou personnes à qui un propriétaire a confié le troupeau

Sans

: Personnes n'étant pas des propriétaires et n'ont pas également des troupeaux qui leur sont confiés

F

: Frère du chef de campement

C

: Enfant du frère du chef de campement

PF

: Petit-fils du frère de chef de campement

P

: Père du chef de campement

K

: N'a pas de lien de famille avec le chef de campement

E

: Fils du chef de campement

Pf

: Petit-fils du chef de campement

3.4.2. Technique de l'échantillonnage et taille de l'échantillon

A partir de la base de données ainsi constituée comme décrite dans le Tableau 2, un échantillon de 30 % des campements a été préalablement considéré. Ce qui a permis d'avoir 25 campements au total dans lesquels les enquêtes devaient être menées. Afin d'enquêter au maximum, les campements dans lesquels il se trouvait à la fois les propriétaires, les kaliifa, les bergers et les femmes ont été choisis. C'est ainsi que 18 campements ont été retenus. Dans les campements retenus, le maximum des bergers, des kaliifa, des femmes et des propriétaires qui pouvaient accepter étaient enquêtés. Afin d'approcher une femme, son mari (berger, kaliifa ou propriétaire) devait être au préalable enquêté. De ce qui précède, nous avons enquêté au total 78 personnes réparties comme le montre le Tableau 3.

Tableau 3 : Composition de l'échantillon

Qualité de l'enquêté

Effectif

Pourcentage

Bergers d'animaux

21

27

Kaliifa d'animaux

11

14

Propriétaires d'animaux

24

31

Femmes pasteurs

22

28

Total

78

100

3.5. Collecte, traitement et analyse des données

3.5.1. Collecte des données

La collecte des données sur le terrain s'est déroulée entre avril et juillet 2011 avec l'assistance des animateurs de CARPA. Huit descentes découpées en deux phases ont été effectuées. Une phase d'observation qui a duré trois jours. Il s'agissait de séjourner dans les campements, observer les transhumants dans leurs activités, causer avec eux et tester le questionnaire préalablement conçu. Les causeries et les observations sont orientées par les questions de recherche.

La seconde phase est celle de la collecte des données proprement dite. Elle s'est déroulée en sept descentes d'une durée de trois jours en moyenne où il fallait passer des nuits et des journées dans les campements.

3.5.2. Outils de collecte des données

Comme outils, un questionnaire semi-structuré, un GPS (Global Positioning System) et un appareil photo numérique sont utilisés.

Il y a un questionnaire (Annexe 1) par type d'enquêté (berger, kaliifa, propriétaire et femme). Le questionnaire des bergers, kaliifa et propriétaires est structuré autour de trois grands points à savoir les caractéristiques sociologiques des différents acteurs, la prise de décision concernant les mouvements saisonniers des bétails et le degré d'autonomie du berger. Pour le point sur la prise de décision concernant les déplacements des transhumants, il fallait recueillir auprès des enquêtés les informations sur quatre années (2007 à 2011). Chaque année étant subdivisée en trois saisons que compte la transhumance dans la Plaine d'Inondation du Logone : saison des pluies (juillet-octobre) ou ruumirde, saison sèche froide (novembre-février), appelée dabbirde et saison sèche chaude (mars-juin) communément connue sous l'appellation de ceedirde. Le questionnaire adressé aux femmes reposait sur les tâches quotidiennes des femmes en transhumance, la vente du lait et les difficultés liées à leurs activités.

Le GPS (Garmin 12) a permis de relever les coordonnées á-numériques de types X, Y qui nous ont servi la projection et la localisation des enquêtés sur la carte 2.

Quant à l'appareil photo numérique, il servait à filmer les images jugées utiles pour l'étude. En plus, la prise de vue permettait de nous familiariser avec les transhumants et particulièrement les femmes ; ce qui devait rendre ainsi faciles les enquêtes.

3.5.3. Dépouillement, saisie et traitement des données et atelier de restitution

Les informations collectées ont été dépouillées manuellement et analysées grâce aux logiciels Excel (Version 2007) et SPSS (Statistical Package for Social Sciences ; Version 17.0). Les techniques de statistique descriptive telles que les tableaux, le calcul de fréquence, des moyennes ont été utilisées. Les graphiques ont été générés pour montrer la tendance des phénomènes observés. Les résultats obtenus ont permis de vérifier les hypothèses de recherche. En plus, les observations et les causeries ont servi pour argumenter des affirmations.

Les logiciels MapSource (Version Garmin 12) et MapInfo (Version 7,5) ont servi pour traiter les données géographiques (reconversion, vérification) afin de localiser les enquêtés ou les campements sur une carte.

L'atelier de restitution en présence des représentants d'organismes intervenants dans la Région de l'Extrême-Nord était l'occasion non seulement de présenter les résultats préliminaires de la recherche mais également pour mieux organiser la rédaction du mémoire en détaillant au maximum la méthodologie et en approfondissant les analyses.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION

4.1. Limites de l'étude

Les enquêtes dans le cadre de cette étude ont eu lieu auprès de 78 pasteurs dont 21 bergers, 11 kaliifa, 22 femmes et 24 propriétaires. Les résultats ont permis certes d'analyser le sujet sur lequel la recherche a été menée. Toutefois, l'analyse aurait été plus fiable si les enquêtes étaient menées auprès d'un échantillon plus important. Aussi, l'étude n'a pas pris en compte les propriétaires des bétails sédentaires ; ce qui ne permet pas de voir très exactement l'influence de cette catégorie d'acteurs dans la gestion des animaux.

La réticence de certains enquêtés a été également une limite à cette étude. Il arrivait ainsi de passer parfois une matinée ou une soirée sans pouvoir interviewer une personne. En plus, certaines femmes ont été plus réticentes à nous fournir les renseignements recherchés.

Nonobstant ces facteurs, la qualité des données collectées et les analyses faites sont scientifiquement valides.

4.2. Caractérisations des personnes impliquées dans les mouvements saisonniers des troupeaux

Il s'agit d'identifier les groupes ethniques des personnes enquêtées. Pour les propriétaires, son lieu de résidence et le lien qui existe entre lui et les autres (berger ou kaliifa) sont examinés. Ensuite, la détermination des différentes relations ou liens qui existent entre les membres d'un même campement est faite. Enfin les motivations ou les raisons qui emmènent le propriétaire à travailler avec un berger et vice-versa sont identifiées.

4.2.1. Répartition de l'échantillon en fonction des groupes ethniques

Au total 21 bergers, 11 kaliifa, 22 femmes et 24 propriétaires répartis au sein de cinq grands groupes ethniques à savoir adanke, jamare, suwa, woïla et toupouri ont été enquêtés. Le Tableau 4 présente la répartition par groupe ethnique de différentes catégories de personnes enquêtées.

Tableau 4 : Répartition des enquêtés en fonction des groupes ethniques

 

Groupes d'individus

 
 

Ethnies

Berger

Kaliifa

Propriétaire

Femme

Total

Pourcentage

Adanke

3

1

4

3

11

14

Jamare

4

3

3

1

11

14

Suwa

3

2

5

3

13

17

Woila

9

5

12

15

41

52

Toupouri

2

0

0

0

2

3

Total

21

11

24

22

78

100

Du Tableau 4, nous remarquons que le groupe woïla représente 52 % et les suwa (17 %). Les jamare et adanke ont chacun un taux de représentativité de 14% et enfin le toupouri 3%. Le taux élevé des woila s'expliquerait par le fait que ce groupe ethnique pratique plus l'activité de berger dans la plaine d'inondation du Logone (Seignobos et Iyebi-Mandjeck, 2000). En plus, au sein d'un campement woila, on retrouve plusieurs pasteurs. Quant au toupouri qui est faiblement représenté, ce serait peut-être le fait que ce groupe n'est pas très engagé dans l'activité de gardiennage du bétail appartenant aux foulbés.

4.2.2. Groupe du chef de campement

Pour identifier les groupes des chefs de campement, les bergers, kaliifa et propriétaires de bétail sont retenus. En effet, les femmes n'ont pas été considérées ici pour la seule raison qu'elles sont d'ores et déjà de l'ethnie de leur mari (berger, kaliifa ou propriétaire).

Tableau 5: Groupe ethnique du chef de campement

 

Groupes ethniques

Catégorie

Adanke

Jamare

Suwa

Woila

Berger

3

3

5

10

Kaliifa

1

3

2

5

Propriétaire

4

3

5

12

Total

8

9

12

27

Pourcentage (%)

14,3

16

21,5

48,2

Il ressort du Tableau 5 que les chefs de campement appartenant au groupe woila représentent 48,2 % et le groupe jamare a un taux le plus bas ; soit 16 %. Les Suwa et Adanke chefs de campement ont respectivement 21,5 % et 14,3 %. Ces résultats s'expliqueraient par le fait que non seulement les Woila sont plus nombreux dans notre échantillon ; mais aussi le regroupement des bergers au sein d'un même campement s'effectuerait beaucoup plus suivant des affinités (Ndoki, 2007 ; Moritz, 2003).

4.2.3. Groupes ethniques du propriétaire de bétail et lieu de résidence

Il faut rappeler qu'il y a deux catégories de propriétaires. Une première catégorie est celle qui va en transhumance avec les animaux. La seconde catégorie des propriétaires est caractérisée par des propriétaires qui sont sédentaires en villes ou en campagne et mènent d'autres activités (Moritz et al., 2011). Ils confient leur troupeau à un berger ou kaliifa qui va en transhumance. Pour mieux apprécier la résidence des propriétaires de bétails qui ne se déplacent pas, seuls les bergers et les kaliifa sont considérés pour deux raisons. Premièrement, il est plus aisé de voir chez le berger ou kaliifa l'influence du propriétaire. Deuxièmement, le propriétaire qui se déplace avec les animaux a pour lieu de résidence les différents campements et c'est lui qui serait au centre de la prise de décision concernant la gestion du bétail.

Toutefois, parmi les bergers et kaliifa, il y a ceux-là qui sont liés aux propriétaires par des relations de famille. D'autres sont liés par d'autres types de relation (simple entente, confiance). D'une manière ou d'une autre, le type de relation qui unit le propriétaire au berger ou au kaliifa, aurait une certaine influence sur la gestion de bétails.

4.2.3.1. Groupe de propriétaire de bétail non transhumant

En considérant donc les 21 bergers et les 11 kaliifa enquêtés ; soit au total 32 personnes, les propriétaires jamare représentent 47 %, suivis des woila (22 %), suwa (19 %) et adanke et ngare respectivement 9 % et 3 %. Le Tableau 6 nous donne la répartition ethnique des propriétaires de bétail non transhumant.

Tableau 6: Groupe ethnique des propriétaires

 

Berger

Kaliifa

Total

Pourcentage

Adanke

2

1

3

9

Jamare

10

5

15

47

Suwa

3

3

6

19

Woila

6

1

7

22

Ngare

0

1

1

3

Total

21

11

32

100

Le Tableau 6 révèle que les jamare représentent 47 %, soit deux fois plus que les woila qui étaient pourtant des propriétaires plus majoritaires (Tableau 4). Les suwa, adanke et ngare représentent respectivement 19, 9 et 3 %. Ces résultats montrent que les jamare se sédentarisent plus et préfèrent confier leurs bétails aux kaliifa ou aux bergers qui vont en transhumance. C'est ainsi qu'on peut avoir un, deux, trois voire quatre intermédiaires d'un même troupeau.

4.2.3.2. Lieu de résidence du propriétaire

La Figure 1 présente les résidences des propriétaires sédentaires (non transhumants) selon les arrondissements.

Figure 1: Répartition des propriétaires par Arrondissement

De la Figure 1, il ressort que la majorité, soit 29 % des propriétaires résident dans l'Arrondissement de Bogo. Les propriétaires qui résident à Maga représentent un taux de 19 % et ceux de Pétté, 14 %. Kaï-Kaï, Maroua IIIe, Mindif, Moulvoudaye et Zina sont les Arrondissements qui contiennent moins des propriétaires.

4.2.3.3. Lieu de résidence des propriétaires sédentaires en fonction du groupe ethnique

Ø Arrondissements de résidence des propriétaires de bétails ayant comme intermédiaires les bergers

Le Tableau 7 indique les différents groupes ethniques des propriétaires de bétail qui ont confié leurs animaux aux bergers.

Tableau 7: Groupes des propriétaires ayant confié leurs bétails aux bergers

 

Nombre de personnes

Pourcentage

Woila

6

29

Jamare

10

48

Adanke

2

9

Suwa

3

14

Total

21

100

Le Tableau 7 montre une fois de plus que le groupe jamare est le plus représenté (48 %), suivi des Woila (29 %). Les suwa et les adanke sont les moins représentés avec des taux de 14 et 9 % respectivement.

Ø Résidence des propriétaires ayant des bergers comme `'intermédiaires''

Figure 2: Arrondissements de résidence des propriétaires ayant berger comme intermédiaire

De la Figure 2, il ressort que les propriétaires ayant confié leurs animaux aux bergers se retrouvent dans huit Arrondissements de l'Extrême-Nord notamment Bogo, Kaï Kaï, Maga, Maroua 3e, Mindif, Moulvoudaye, Pétté et Zina. Les Arrondissements de Bogo, Maga et Pettée sont les plus représentés avec 29, 19 et 14 % respectivement. Nous avons deux propriétaires tant à Kaï Kaï, Maroua 3e et Mindif. Un propriétaire seulement réside dans les Arrondissements de Moulvoudaye et Zina.

Ø Résidence des propriétaires ayant des kaliifa pour intermédiaires

Dans cette partie, il importe de recenser les résidences des propriétaires ayant confié leurs animaux aux kaliifa enquêtés.

Figure 3: Arrondissements de résidence des propriétaires ayant confié leurs animaux aux kaliifa

Il ressort que l'Arrondissement de Maroua IIe contiendrait (46 %) des propriétaires sédentaires qui ont confié leurs animaux aux kaliifa pour la transhumance. Les autres propriétaires sont à Pétté et Maga ; soit à un taux de 18 % chacun. Les Arrondissements de Bogo et Zina constituent chacun 9 % des lieux de résidence des propriétaires qui ont recruté des intermédiaires.

4.2.3.3. Lien entre le chef de campement et les autres membres de la communauté

Il est question d'analyser tour à tour les types de relation qui existent entre le chef de campement et les bergers, les kaliifa et les propriétaires de bétails transhumants qui ont été enquêtés dans le cadre de cette étude.

4.2.3.3.1. Lien entre le chef de campement et les bergers

Il y a entre le chef de campement et les bergers cinq types de relation. Premièrement, le berger est soit le fils, petit-fils, frère ou neveu du chef de campement. En second lieu, le berger n'a souvent aucun lien avec le eggo (chef de campement). Il est alors uni à ce dernier par le seul métier de berger. La troisième catégorie de relation est celle où le berger est le chef de campement lui-même. La Figure 4 présente les différents types de relations qui existent entre les bergers enquêtés et les chefs de campement.

Figure 4: Types de relations entre les bergers et les chefs de campement

La Figure 4 montre que 48 % des bergers n'ont aucun lien avec le chef de campement. Ils sont unis par le métier. Par contre, 43 % des bergers sont liés aux chefs de campement par une relation de famille. Les autres sont eux-mêmes des chefs de campement.

4.2.3.3.2. Lien entre le chef de campement et les kaliifa

Figure 5: Types de relations entre les chefs de campement et les kaliifa

La Figure 5 montre que 36 % des kaliifa sont liés aux chefs de campement par la relation de famille. Les kaliifa qui sont eux-mêmes chefs de campement représentent 37 %. Les dernières catégories notamment celles unies aux chefs de campement par simple métier de berger ou parce que provenant d'un même village représentent respectivement 18 et 9 %.

4.2.3.3.3. Lien entre le chef de campement et les propriétaires

Les types de relations qui existent entre les chefs de campement et les propriétaires de bétails sont divers et variés. Il y a la relation de famille, de métier, du même village ou simple lien.

Figure 6: Types de relation entre le chef de campement et les propriétaires de bétails

De la Figure 6, il revient que 42 % de propriétaires de bétails sont de la même famille alors que 37 % sont les chefs de campement eux-mêmes. Une dernière catégorie est liée par une simple relation de métier ou parce qu'ils sont du même village.

4.2.3.3.4. Types de relation entre les bergers, les kaliifa, les propriétaires et le chef de campement

Tableau 8: Types de relation entre le chef de campement, le propriétaire, le kaliifa et le berger

 

Types de relation

Catégorie d'individus

Lui-même

Même famille

Même métier

Même village

Total

Bergers

2

9

10

0

21

Kaliifa

4

4

2

1

11

Propriétaires

9

10

4

1

24

Total

15

23

16

2

56

Pourcentage

27

41

29

4

100

Il ressort du tableau 8 que différents types de relation existent entre les autres membres de la communauté et le chef de campement. En général, le regroupement des nomades au sein d'un même campement est beaucoup plus fonction des liens familiaux (41 %), d'affinité d'exercer le même métier (29 %) ou alors ils sont eux-mêmes chefs de campement.

Il y a lieu de remarquer qu'en plus, des propriétaires chefs de campement sont plus nombreux que les autres membres de la communauté. Ces résultats s'expliqueraient premièrement par le fait que lorsqu'il fallait enquêter dans un campement donné, il était impératif de commencer par le chef de campement pour mieux approcher les autres membres par la suite. Deuxièmement, la désignation d'une personne chef de campement obéit à des critères ou de qualités. Ainsi, un chef de campement doit entre autres réunir les qualités ci-après :

1. Etre de bonne moralité c'est-à-dire honnête ;

2. Avoir le courage d'affronter les autorités administratives, traditionnelles et communales ;

3. Avoir de bonnes relations avec l'extérieur notamment les agriculteurs, les responsables des marchés, les chefs de services vétérinaires.

Ces critères de choix d'un chef corroborent à ceux décrits par Requier (2009) selon lesquels, le chef des bergers d'un même campement joue d'intermédiaire entre les chefferies, les services de vaccination et les bergers. Il passe prendre le laissez-passer au service de l'élevage et il forme aussi les jeunes bergers au métier.

Pour entretenir des bonnes relations avec l'extérieur Mahmoudou (1993) soulignait que ce sont les femmes qui créent et entretiennent ces relations sociales. Elles profitent du contact avec les étrangers dans les circuits économiques notamment la vente du lait.

4.2.4. Raisons qui sous tendent les relations propriétaires, kaliifa, berger

4.2.4.1. Motivations d'un berger à travailler avec un propriétaire

En général, cinq raisons principales emmènent un berger à travailler avec un propriétaire de bétail. La Figure 7 montre ces différentes motivations.

Figure 7: Motivations d'un berger à travailler avec un propriétaire

En général, près de la moitié  des bergers enquêtés ont affirmé travailler avec des propriétaires de bétail par simple entente ou parce que le propriétaire a confiance en eux ; soit à un taux de 43%. La recherche du travail est la deuxième motivation (29 %) et le travail familial est la dernière catégorie de motivation (24 %) ; le berger est parfois lié au propriétaire par la relation de famille.

4.2.4.2. Motivations d'un kaliifa à travailler avec un propriétaire

Trois raisons principales emmènent un propriétaire ou un kaliifa à être ensemble. La première raison est liée au travail : recherche du salaire et qualité du travail. La deuxième motivation est la relation familiale ou de confiance qui existe entre les deux acteurs. La dernière raison est l'usufruit dont jouit le kaliifa à qui un propriétaire a confié son bétail.

La Figure 8 montre la répartition de ces différentes motivations.

Figure 8: Motivations des kaliifa à travailler avec les propriétaires de bétail

La Figure 8 montre que 22, 28, et 39 % des kaliifa sont unis aux propriétaires de bétails respectivement à cause du travail bien fait, la recherche du travail, le lien familial et de confiance. La dernière raison qui unit un propriétaire et le kaliifa est fondée sur les avantages du métier notamment profit que tire ce dernier tel que le lait ou l'animal mort dont la gestion revient au kaliifa.

4.2.4.3. Durée de relation entre un kaliifa et le propriétaire de bétail

La durée ou le temps mis ensemble entre le kaliifa et le propriétaire des animaux varie de moins d'un an à 30 ans.

Tableau 9: Durée des relations entre le propriétaire de bétail et le kaliifa

Temps en années

Nombre de personnes

Pourcentage

Moins d'un an

1

9

De 1 à 4

7

64

De 5 à 9

2

18

Plus de 9

1

9

Total

11

100

Du Tableau 9, on remarque que 64, 18 et 9 % des kaliifa ont mis respectivement moins de quatre ans, entre six et 9 ans et plus de dix ans avec le propriétaire de bétails. Le faible taux des kaliifa ayant mis plus de 10 ans ou moins d'un an s'explique par la création d'un lien de confiance qui fait partie des contrats de transhumance (Requier, 2011). La confiance est donc un des critères qui unit les uns aux autres. L'assurance contre le risque constitue un autre critère. Ainsi, mettre en place un rapport de confiance revient à manifester la contrainte ou l'obligation que l'on souhaite imposer à l'autre. Il en résulte des relations asymétriques. Selon Requier (2011), dans les contrats de confiage et de transhumance, la confiance existe comme une dépendance mutuelle à construire et à entretenir au cours du temps entre les deux parties. C'est une assurance contre le risque pour le propriétaire du troupeau, un pari qui se justifie après coup, essentiellement rétribué par la croissance du bétail. Ce lien contractuel, assis sur le troupeau, s'inscrit dans un temps continu.

4.3. Influence du propriétaire dans les mouvements saisonniers du bétail

Dans cette partie, il est question de décrire les prises de décision pour des déplacements saisonniers de bétails.

4.3.1. Localisation des troupeaux selon les saisons et les années

4.3.1.1. Localisation des bétails selon les années

Compte tenu du nombre élevé des campements dans lesquels séjournent les transhumants et leurs animaux, il a été juste question de dénombrer les campements tant chez les bergers, kaliifa que chez les propriétaires enquêtés dans le cadre de l'étude.

Ø Campements de ceedirde

Figure 9: Nombre de campements de ceedirde

La Figure 9 montre que le nombre de campements n'a pas véritablement varié durant les quatre dernières années pendant la saison de ceedirde (saison sèche). Ceci est dû au fait que le regroupement des nomades est beaucoup plus fonction de la disponibilité en pâturages, en eau et de l'origine ou de la provenance. Il convient de signaler que les aires de pâtures diminuent au fil des années à cause de la création de nouveaux canaux de pêche et des parcelles de cultures ( Khari, 2011). C'est ainsi que dès qu'un nouveau canal est créé, les pêcheurs ne laissent plus le bétail paître tout autour.

L'installation d'un campement doit éviter au maximum les conflits agropastoraux ou l'empiétement sur l'aire réservée au PNW. Un berger peut décider de ne plus camper dans une localité à cause de la fréquence des dégâts que ses animaux causent dans les champs. En plus, l'installation dans un campement de saison sèche cherche à limiter au maximum la déprédation des animaux sauvages du Parc National de Waza.

Ø Campements de dabbirde

Figure 10: Nombre de campements pendant le dabbirde

La Figure 10 révèle qu'entre 2007-2011, le nombre de campements a très peu évolué. Cette variation oscille entre un et trois campements en 2007-2008 et 2010-2011. Toutefois, il y a plus de campements pendant le dabbirde que le ceedirde. Les pasteurs sont plus dispersés pendant le dabbirde à cause des champs. Ils cherchent à éviter les champs pour limiter les conflits agropastoraux. Au même moment qu'ils veulent limiter les conflits éleveurs-agriculteurs, ils recherchent également de l'espace assez vaste pour les pâturages. On multiplie ainsi les campements en s'installant le plus loin possible des champs et en recherchant assez d'espace pour les pâturages.

Ø Campements de ruumirde

Le ruumirde ou duumol est la saison des pluies qui va de juin à octobre de chaque année. C'est également la période où la plaine d'inondation ou yaéré est encore inondée.

Figure 11: Nombre de campements de saison des pluies

La Figure 11 montre que le nombre de campements augmente chaque année pendant le ruumirde. Ce qui n'était pas le cas pendant la saison sèche chaude (ceedirde) et la saison sèche humide (dabbirde). En effet, une fois de plus, en saison des pluies on cherche à éviter non seulement les champs mais également à avoir de pâturages. L'augmentation du nombre de campements entre 2009 et 2011 s'expliquerait également par la présence des éléments du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) qui combattent les prises d'otages. L'arrivée de ces forces de l'ordre aurait limité le phénomène de grand banditisme.

L'Encadré 1 décrit les différentes raisons qui orientent les déplacements et les stationnements dans un campement.

1-A l'exception de ruumirde où je demande à mon patron, pour les autres saisons, je ne lui demande pas.

2-Pour le ruumirde (retour de la plaine), c'est le patron qui décide du stationnement. Par contre pour le dabbirde et le ceedirde, c'est moi [berger] qui décide car à partir du dabbirde, nous divisons le troupeau en deux parties. Je vais en lucci avec une partie et l'autre partie c'est lui [patron] qui reste sur place avec elle.

3-Dès que le kaliifa nous dit là où aller, nous-nous déplaçons seulement. Pour cette année (2010-20011), nous irons au ruumirde vers Mindif car vers Makilingaï (Tokombéré) où nous allions souvent, il y a trop de dégâts des champs. Et en plus, nos gens sont partis cette année au Nigéria. En fait, le berger suit le kaliifa à qui le propriétaire a confié. Quant au berger proprement dit, il veut aller et stationner là où il y a le pâturage.

4- C'est mon patron qui m'impose le stationnement dans tel ou tel campement. Et c'est également lui qui me dit de nous déplacer car je suis un nouveau berger. Nous ne changeons pas de lieux de campements par habitude et à cause des prises d'otages.

Encadré 1: Avis des enquêtés sur les raisons qui orientent les déplacements et les stationnements

De ces propos recueillis, il se dégage quatre raisons fondamentales qui orientent le déplacement et le stationnement des bergers. Pendant le ruumirde, à cause des cultures, le stationnement est souvent imposé par le propriétaire afin de limiter au maximum les dégâts que causeraient les animaux. Lorsque le berger est nouveau, il est moins libre pour décider des mouvements saisonniers. Cette idée corrobore avec celle de Requier (2011), selon laquelle la création d'un lien de confiance fait partie des contrats de transhumance et de confiage. Le berger serait moins autonome pour décider d'un déplacement ou du stationnement du bétail à cause de la malhonnêteté de certains d'entre eux. Les prises d'otages peuvent également faire changer de campement. En plus, parmi les personnes enquêtées, un aurait quitté le Tchad où il passait la saison du ruumirde pour venir s'installer au Cameroun à cause des prises d'otages dont il a été victime au Tchad.

4.3.1.2. Acteur déterminant le choix du campement à différentes saisons

· Saison sèche chaude (ceedirde)

La Figure 12 donne le pourcentage des différents acteurs qui influencent les déplacements et les stationnements des bétails pendant la saison sèche chaude.

Figure 12: Acteurs ayant décidé pour le déplacement et le stationnement de ceedirde

La Figure 12 montre que les déplacements et les stationnements de saison sèche chaude se font beaucoup plus après concertation avec les autres membres de la communauté ; soit un taux de 26 %. En effet la concertation commence lors de la pâture entre les bergers. Elle se poursuit au campement avec les autres membres. Après ces deux niveaux de concertation, le propriétaire sédentaire et un ou plusieurs marabouts sont consultés. Les bergers également ont leur mot à dire dans les mouvements saisonniers de ceedirde. Ils représentent un taux de 23 % des acteurs impliqués. La catégorie d'acteurs qui semble être la moins influente dans les mouvements de saison sèche chaude serait le chef de campement. Ces résultats corroborent avec ceux de Moritz (2003 : 279), selon lesquels les différentes activités dans les ménages des nomades ou des bergers sont difficiles à dessiner dans leurs structures. Toutefois, certaines activités notamment celles en lien avec le bétail sont organisées à l'échelle du village ou de toute la communauté. Moritz (2003 : 280) ajoute même que les bergers vont en pâture ensemble. Il serait donc évident que lors de la pâture, les bergers se concertent pour des déplacements éventuels.

· Saison sèche froide (dabbirde)

Le dabbirde marque la fin de la saison des pluies (raréfaction des pâturages dans certaines zones) et l'amorce de la saison sèche avec pour conséquence la présence d'herbes pérennes telles que Vetiveria nigritana, Echinochloa pyramidalis et Oryza longistaminata qui évoluent normalement dans la plaine d'inondation du Logone (Scholte et al., 2000a ; Van De Klundert et Oosterhuis, 1997).

La Figure 13 indique les différentes proportions des acteurs qui prennent les décisions par rapport aux mouvements de saison sèche froide.

Figure 13: Acteurs impliqués dans les prises de décisions de saison froide (dabbirde)

La Figure 13 montre une fois de plus que pour un déplacement de dabbirde, la concertation entre les membres de la communauté prime avec un taux de 32 % soit un peu plus élevé que lorsqu'il faut se déplacer ou s'installer en saison sèche chaude. Les bergers et les propriétaires représentent la deuxième catégorie d'acteurs qui influencent les mouvements du bétail pendant le dabbirde. Ils représentent un taux de 19 % chacun. La place du propriétaire est plus déterminante pour les déplacements de dabbirde que ceux de ceedirde. En effet, pendant le dabbirde, les pasteurs se rapprochent déjà de la plaine du yaéré et le pâturage se fait de plus en plus rare là où ils ont séjourné pendant le ruumirde et le dabbirde. Ainsi, il faut aller à la recherche du pâturage en pratiquant le lucci pour attendre le retrait de l'eau dans le yaéré. C'est alors que le berger peut partir seul en lucci. C'est pour cette raison que le berger influence au même titre que le propriétaire sur les mouvements du troupeau.

· Saison des pluies

La Figure 14 donne les proportions des différents acteurs qui décident des déplacements et de la localisation des animaux pendant la saison des pluies (ruumirde).

Figure 14: Acteurs impliqués dans les prises de décisions de saison des pluies (ruumirde)

La Figure 14 indique une fois de plus que les déplacements des saisons des pluies ont lieu après concertation entre les membres de la communauté (31 %). Ces résultats sont plus ou moins identiques à ceux de la saison sèche froide. Le deuxième acteur influençant les déplacements et le stationnement en cette saison est le propriétaire de bétail (21 %) ; soit supérieur aux résultats obtenus pendant le dabbirde mais semblables à ceux de ceediirde. Les bergers qui étaient la deuxième catégorie d'acteur influençant les déplacements de dabbirde et de ceedirde sont plutôt le troisième acteur pendant le ruumirde.

En résumé, les mouvements saisonniers des bétails dans la plaine du Logone ont lieu après des concertations entre les membres de la communauté. Ceci se vérifie par des propos recueillis auprès d'un berger, « lors du déplacement, nous nous entendons. Mais pour nous installer quelque part, c'est chacun qui décide de sa localisation». Cette affirmation diffère de celle de Requier (2011), selon laquelle les sociétés fulbe sont considérées par les anthropologues comme des sociétés relativement individualistes.

Le propriétaire du bétail influence d'une manière ou d'une autre les déplacements des animaux. Son influence se fait beaucoup plus remarquer en saison des pluies (ruumirde). En effet, le propriétaire impose la localisation du ruumirde à cause de certains bergers qui sont des voleurs ou à cause de certains peuples environnants qui sont également des voleurs de bétail. Parallèlement, le propriétaire des animaux exige certaines localisations des animaux parce que le marché à bétail où vendre ces animaux est plus proche.

4.3.2. Raisons du choix d'un lieu de stationnement des animaux

4.3.2.1. Raisons du stationnement pendant la saison sèche chaude

Figure 15: Raisons de stationnement pendant la saison sèche chaude

La Figure 15 révèle que la recherche des pâturages oriente le choix de la localisation pendant la saison sèche chaude ou ceedirde (52 %). Les pâturages sont constitués des repousses comme le soulignent Jagt & Pot (1992). Ces repousses apparaissent à partir de la fin du mois de février. La seconde raison de stationnement dans un campement pendant la saison sèche est l'habitude ; c'est-à-dire lorsqu'il n'y a pas de mort d'animaux ou lorsqu'on y est installé depuis des années. La recherche d'ombre (pour abriter les hommes et les animaux) est également une des raisons qui justifie l'installation du bétail pendant la saison sèche chaude.

En effet, pendant le ceedirde les troupeaux rejoignent la plaine d'inondation où il existe des herbes annuelles et pérennes ( Mvondo et al.,2003). C'est pour cette raison que la recherche du pâturage est la première raison largement exprimée pour le choix de la localisation dans un campement.

4.3.2.2. Raisons du stationnement pendant la saison sèche froide

Figure 16: Raisons de stationnement pendant la saison sèche froide

Une fois de plus, la recherche de pâturages (39 %) oriente l'installation des bergers dans un campement de saison sèche froide. Ce taux est inférieur à celui de la saison sèche chaude qui était de 52 %. En effet, la saison sèche froide (novembre à février) est la période où il existe encore de pâturages pour les animaux. C'est pour cette raison que la recherche de pâturages a un taux faible par rapport à la saison sèche chaude. Par contre, pendant le dabbirde, les bergers se rapprochent davantage de la plaine d'inondation. C'est pour cette raison qu'ils s'installent à un endroit exondé pour limiter la boue et attendre le retrait de l'eau dans la plaine d'inondation du Logone. En plus, pendant le dabbirde, les propriétaires influencent beaucoup plus les mouvements saisonniers des bétails (3 %) contrairement au ceedirde où les propriétaires n'influençaient que pour un taux de 2 %. L'absence de vols, qui est une autre forme de sécurité oriente également l'installation des bétails.

4.3.2.3. Raisons du stationnement pendant la saison des pluies

Figure 17: Raisons de stationnement pendant la saison des pluies

La recherche des pâturages représente une fois de plus la première raison de la localisation des bétails à un endroit pendant la saison des pluies ; avec un taux moins élevé (24 % contre 39 % précédemment). C'est ce que nous montre la Figure 17. L'habitude et l'absence de moustiques ou de mouches orientent aussi l'installation des animaux à un endroit ; soit un taux de 21 % chacune. La sécurité des hommes et des animaux (5%) est également une des raisons qui détermine le stationnement à un endroit. La sécurité ici est beaucoup plus liée au phénomène de prise d'otages ou zarguina. En effet, comme le souligne l'encadré 2 ci-dessous, l'insécurité à cause des prises d'otages est un véritable fléau.

La présence des éléments du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) a beaucoup amélioré notre sécurité. Il fut une année où nous nous sommes déplacés de Lagadjé (Gadjia) après Moulvoudaye pour aller jusqu'au yaéré en un seul jour. Nous avons évité de nous arrêter à quatre endroits comme d'habitude ; ceci à cause des voleurs ou des bandits armés.

Avant, lorsqu'un arbre sec se cassait et faisait de bruit, on fuyait mais maintenant, c'est mieux.

Propos recueillis, le 10 juin 2011 auprès d'un berger dans l'Arrondissement de Kaï-Kaï.

Encadré 2 : Avis recueillis auprès des bergers par rapport aux prises d'otages

4.3.3. Description des prises de décision de déplacement et de stationnement des animaux

Des avis que nous avons recueillis auprès des bergers lors de nos enquêtes permettent de distinguer deux phases dans les mouvements saisonniers des bétails.

4.3.3.1. Phase préparatoire pour le déplacement

La phase préparatoire annonçant le départ en transhumance est marquée par la prospection du nouveau lieu d'accueil suivie des préparatifs des modalités de départ. Pour nous déplacer, dit un berger, «nous-nous concertons, ensuite nous envoyons une personne d'entre nous aller regarder s'il y a du pâturage à l'endroit où nous voulons aller. De retour de sa mission, il nous informe de ce qu'il a vu. S'il nous dit qu'il y a du pâturage, nous embarquons. Dans le cas contraire, nous patientons», propos recueillis le 10 juin 2011. Cette affirmation corrobore avec les résultats de Seignobos (2000) selon lesquels le `'chef de transhumance'', fait une reconnaissance à cheval des pâturages. Il relève les zones les plus nutritives. À son retour, il donne des consignes aux chefs des bergers (ar'do waynaa'be) pour les prochains pacages. Il faut noter que la prospection du nouveau lieu est parfois enclenchée par le compte rendu que les bergers font chaque jour de retour de la brousse : « dès que le berger constate qu'il n ya plus de pâturages, il informe le propriétaire ou le kaliifa et on déménage. Il en est de même s'il [berger] constate qu'il y a des mouches », propos recueillis le 02 juin 2011.

L'autre signe précurseur pour le déplacement est par moments les boeufs. En effet, « à un moment, ce sont les boeufs qui nous disent qu'il faut nous déplacer ; car ils manifestent qu'ils veulent aller ailleurs. Ils commencent à bêler ou se mettent à courir». Après il faut apprêter « la cola, le tabac, la couverture, le savon, le sucre, le thé, la cigarette, etc. Nous avisons ensuite les femmes de préparer les bagages ». Enfin, la dernière phase préparatoire consiste à « aller consulter le marabout (personne ayant fait de grandes études koraniques et qui est capable de fabriquer des amulettes) pour mieux garder nos animaux et pour nous fixer le jour de départ (2e jour de la lune) ».

4.3.3.2. Phase de déplacement

Distinguons qu'il y a des petits déplacements qui consistent à quitter d'un campement pour un autre dans une même saison et de grands déplacements. Dans ce dernier cas, il s'agit des déplacements des hommes et leurs troupeaux sur de longues distances. C'est cette dernière catégorie de mouvement qui nous intéresse ici. En effet, ce type de déplacement s'effectue en plusieurs escales selon l'état des veaux, la présence d'eau et la raréfaction des pâturages. Ce sont des veaux (nouveaux-nés) qui imposent des arrêts lors des déplacements : « nous nous arrêtons chaque fois que nous constatons que les veaux recherchent l'ombre pour se reposer. Nous y passons 2 à 3 jours avant de reprendre le périple. Nous faisons ainsi jusqu'à destination». D'autres contraintes qui imposeraient un arrêt lors du trajet sont également l'état boueux ou l'engorgement de la plaine d'inondation et la diminution des pâturages. Ceci se justifie par des propos recueillis le 02/06/2011 : les transhumants s'arrêtent chaque fois pour laisser l'eau se retirer et lorsque le pâturage se fait rare ils quittent.

4.4. Niveau de responsabilité et d'autonomie du berger

Il est question ici de déterminer le degré de responsabilité du berger et le niveau d'autonomie de celui-ci. La Figure 18 présente le niveau de responsabilité de prises de décisions chez les bergers. Nous avons posé la question de savoir si le berger peut prendre des décisions.

4.4.1. Niveau de responsabilité du berger dans les prises de décisions

Figure 18: Niveau de responsabilité du berger dans la prise des décisions

La Figure 18 montre que 60 % des bergers ne prennent aucune décision liée à la gestion du bétail (achat du sel, vaccination, paiement des amendes, etc.). Ne prendre aucune décision veut tout de même dire que le berger peut décider de l'endroit où il doit conduire les animaux paître. Il peut également décider de traire le lait, enlever les tiques, allumer le feu, etc. 30 % des bergers ont avoué pouvoir prendre toutes les décisions. En effet, ce groupe de berger est constitué de ceux qui sont responsables (mariés, plus âgés) ou ceux là qui conduisent les troupeaux de leur famille. Enfin, un berger qui a mis plus du temps avec un propriétaire peut gagner la confiance de ce dernier et peut par conséquent prendre toutes les décisions.

Prendre certaines décisions (10 %), revient à vendre ou égorger un animal malade pour éviter qu'il crève. Il peut également égorger l'animal gravement malade et vendre la viande. Tout ceci afin de limiter les pertes chez le propriétaire. Le berger peut de même régler les petits conflits agropastoraux.

Contrairement à ce que Requier (2011) disait que la responsabilité du berger est importante dans la transhumance, nos recherches révèlent plutôt que la responsabilité dans la prise de décisions est limitée chez les bergers.

La photo 2 montre les bergers avec leurs animaux dans une aire de pâture pendant la saison sèche chaude (ceedirde).

Photo 2 : Bergers avec les animaux en pâture

4.4.2. Compte rendu des décisions prises par le berger

Figure 19: Pourcentage des bergers affirmant rendre compte ou non

La Figure 19 nous montre que 85 % des enquêtés ont déclaré que le berger rendait compte des décisions qu'il prenait alors que 15 % ne rendent pas compte. Si plus des bergers rendent compte, de quelles manières le font-ils et quelles sont les justificatifs des décisions qu'ils ont prises lorsque nous savons qu'il y a certains bergers qui seraient malhonnêtes. En plus, l'illettrisme des bergers les prédisposent à des arnaques de certaines autorités traditionnelles et administratives. Ceci se justifie par un reçu que nous a présenté un berger sur lequel il écrit une somme de 45.000 FCFA qu'il a payé au service vétérinaire de l'Arrondissement de Mindif il y a deux ans comme taxe sur le bétail en transhumance. Il reconnaît avoir plutôt versé 125.000 FCFA au lieu de 45.000 FCFA. L'effet inverse pourrait aussi se passer lorsqu'un berger paie une somme inférieure à celle qu'il va déclarer à son patron ou le propriétaire de bétail.

Ceux qui ne rendent pas compte sont pour la plupart ceux-là qui ont mis plus du temps avec le propriétaire de troupeau. Ce sont également les bergers qui ont un lien de parenté avec le propriétaire d'animaux. Enfin, ceux qui ne rendent pas compte sont des personnes âgées, responsables et reconnues pour leur honnêteté.

Toutefois, rendre compte ou ne pas le faire, il existe chez les bergers un contrôle qu'exerce chaque membre de la communauté (Requier, 2011).

4.4.3. Moyens utilisés par les bergers pour rendre compte aux propriétaires

Figure 20: Moyens utilisés par le berger pour rendre compte

La Figure 20 montre le moyen le plus utilisé par les bergers pour rendre compte ou pour demander aux propriétaires des décisions à prendre ou à les informer des prises qu'ils ont déjà prises est la visite qu'effectue le patron. Les visites du propriétaire constituent près de la moitié des moyens de contrôle ; soit un taux de 48 %. Ces résultats corroborent avec ceux de (Requier, 2011). Selon ce dernier les moyens de contrôle utilisés par les propriétaires sont des visites biannuelles toutes les deux semaines au campement du berger, la présence d'amis parmi d'autres bergers ou éleveurs du secteur de la transhumance susceptibles d'envoyer des messages au propriétaire et les visites sur les marchés au cas où certains animaux sont vendus. Le deuxième moyen de contrôle est l'appel téléphonique. Il représente 36 % des moyens utilisés. Ensuite viennent l'envoi d'un messager par le berger pour rendre compte au patron.

4.4.4. Possession des animaux par un berger et le mode de gestion

Dans cette section, nous allons déterminer le nombre de bergers qui possèdent d'animaux dans les bétails qu'ils gardent et identifier le mode de gestion de ces types d'animaux.

4.4.4.1. Possession d'animaux par les bergers

La Figure 21 et le Tableau 11 présentent respectivement les pourcentages des bergers qui possèdent leurs propres animaux dans les bétails qu'ils gardent et le nombre de têtes d'animaux que possèdent les bergers.

Figure 21: Possession des animaux par les bergers

Tableau 10: Nombre de têtes d'animaux que possèdent les bergers

Tranche

Effectif

Pourcentage

[1-5[

7

30

[5-10[

4

17

[10-15[

9

37

[15-20[

1

4

[20-25[

2

8

Plus de 25

1

4

Total

24

100

La Figure 21 et le Tableau 10 montrent que 59 % des bergers possèdent des animaux dans les troupeaux. Trente sept, trente, dix-sept et quatre pourcent des bergers possèdent respectivement entre 10 et 14 têtes, moins de 4 têtes, entre 5 et 9 têtes, et plus de 25 têtes d'animaux.

Tableau 11: Corrélations entre la durée de la collaboration entre un propriétaire et le berger et la possession

d'animaux par le berger.

 
 

Durée de relation

Possession des animaux?

Temps mis ensemble

Corrélation de Pearson

1

-,042

Sig. (2-tailed)

 

,908

N

21

10

Possession des animaux

Corrélation de Pearson

-,042

1

Sig. (2-tailed)

,908

 

N

10

10

Le Tableau 11 montre aussi que la possession d'animaux par un berger dépend du temps qu'il a mis avec le propriétaire de bétail. En d'autres termes, plus le berger a passé du temps avec un propriétaire, plus il a ses propres têtes d'animaux dans le bétail. Et moins le berger a mis du temps, moins il possède des têtes d'animaux dans le bétail qu'il garde. Notons que les bovins dont possède le berger proviennent majoritairement du propriétaire.

4.4.4.2. Mode de gestion

Ici, nous voulons voir comment se fait la gestion (vaccination, achat du sel, paiement des taxes, etc.) du bétail lorsque le berger a des animaux dans le troupeau qu'il garde.

Figure 22: Mode de gestion des animaux

La Figure 22 montre que lorsque le berger a ses propres animaux dans le troupeau qu'il garde, le propriétaire ou le patron s'occupe de la gestion ; soit un taux de près de 46 %. Ceci est beaucoup plus vrai lorsque le bétail est confié à un kaliifa ayant mis plus du temps avec le propriétaire. En plus, cette `'générosité'' du propriétaire est indépendamment du groupe ethnique des deux partenaires. Le fait que le patron supporte toutes les dépenses est pour lui un moyen de compensation des services rendus par le berger. Comme le constatent Moritz et al., (2011), le salaire dont est payé le berger ne lui suffit pas pour supporter tous ses besoins. Ainsi, pour le récompenser le propriétaire lui fait de temps en temps des cadeaux ou supporte une partie de ses besoins (vêtements, chaussures, cigarettes). Et lorsque c'est le fils qui a ses animaux dans le troupeau, son papa supporte toutes les dépenses liées aux animaux. Enfin, la gestion peut se faire également de façon concertée entre le berger et le patron.

4.4.4.3. Explications de la non possession des animaux par le berger

Dans cette partie, nous avons voulu chercher à savoir pourquoi certains bergers ne possèdent pas leurs propres animaux. La Figure 23 nous donne les différentes raisons qui expliquent le fait que certains bergers ne possèdent pas leurs propres animaux.

Figure 23: Raisons de la non possession des animaux par certains bergers

Il ressort de la figure 23 que 32 % des bergers dépensent tout leur salaire. Moritz et al. (2011) révèlent que le salaire du berger varie de 5.000 à 10.000 FCFA avec une moyenne de 7.500 FCFA par mois. Ce salaire à lui seul ne suffit pas pour couvrir les besoins de base des bergers, à l'exception des bergers célibataires. La deuxième raison justifiant le fait que certains bergers n'ont pas leurs propres animaux est le lien de famille qui existe entre le berger et son patron. En effet lorsque le berger (moins âgé) garde le troupeau appartenant à un membre de sa famille (papa, oncle, grand-frère), il ne doit pas avoir ses propres animaux. Tous ses besoins (nutrition, habillement, cola, cigarettes) sont supportes par le propriétaire. Un nouveau berger n'a pas généralement ses propres animaux dans le troupeau. Il a soit laissé chez ses parents ou là où il gardait préalablement avant de rompre le contrat. Une autre raison qui justifie le fait qu'un berger n'a pas ses propres animaux dans le troupeau est que certains propriétaires de bétail refusent de payer le salaire en nature (veau) car selon eux, le temps de payer le berger en veau est révolu. Les bovins coûtent chers : le prix d'un veau de moins d'un an oscille entre 80.000 et 120.000 FCFA. Aussi, pour éviter l'insubordination du berger, certains propriétaires choisissent de payer le salaire en argent ; ce qui n'est pas du goût des bergers. Par contre, Moritz et al. (2011) affirmaient que plus de la moitié des bergers sous contrat étaient contents des termes de leur contrat. Nos résultats rejoignent plutôt ceux de Seignobos (2000), selon lesquels le type d'élevage, avec l'intervention de salariés (mal payés) et d'intermédiaires, ne profitent guère aux bergers.

4.4.4.4. Différentes options de paie de salaire d'un berger

A la suite des raisons qui expliquent pourquoi certains bergers n'ont pas leurs propres animaux dans les bétails qu'ils gardent, il serait intéressant de passer en revue les différentes options de la paie des bergers comme l'indique dans la Figure 24.

Figure 24: Différentes options de paie du salaire d'un berger

La Figure 24 montre que 52 % des bergers ne sont pas payés. Ce sont des bergers qui ont un lien de famille avec le propriétaire de troupeau. Ce berger est généralement un enfant qui n'est pas encore marié. Ainsi, l'enfant va alors hériter les boeufs qu'il garde ou lorsqu'il se marie. Il peut tout de même vendre un animal chaque fois qu'il a un besoin. Trente deux pourcent de bergers reçoivent de l'argent comme salaire qui varie entre 5.000 et 10.000 FCFA par mois (Moritz et al., 2011). Huit pourcent des bergers sont payés aussi bien en nature qu'en nature et en argent. Le faible taux de bergers payés en nature (veau mâle de moins d'un an) s'explique par deux raisons. Premièrement, après la dévaluation du FCFA survenue en 1994, le prix d'un animal a double; voire triple (ACDIC, 2006). Deuxièmement, certains propriétaires, en vue de maintenir les bergers soumis préfèrent les payer en argent qu'en nature.

Les principales raisons qui sou tendent le choix du mode de paiement d'un berger sont indiquées dans la figure 25.

Figure 25: Raisons du choix de l'option de paie

Il ressort de la figure 25 que 46, 21, 16, 11 et 2 % respectivement des raisons qui justifient le choix de l'option de paie du salaire seraient le lien de famille qui unit le berger au propriétaire de bétail, l'entente entre les deux, le choix du patron par le berger, le choix du berger par le propriétaire, la paie alternée, et vente en cas de besoin. Le lien qui existe entre les deux partenaires a une influence sur la gestion du troupeau et par ricochet sur les mouvements saisonniers des bétails. Le berger parenté au propriétaire de bétail peut ainsi vendre un animal pour satisfaire ses besoins. Il peut également se déplacer avec les animaux sans l'avis du propriétaire. Toutefois, cette autonomie dans le management des animaux est beaucoup plus accordée à un berger marié, âgé et jugé de bonne moralité. De même, l'entente entre le propriétaire et le berger est aussi un facteur déterminant dans le choix de l'option de la paie. Enfin, il y a certains propriétaires qui imposeraient l'option de la paie à un berger. Cette dernière raison corrobore avec les résultats de Moritz et al. (2011) qui avaient constate que les bergers préféraient être payés en argent à cause de la multiplicité des besoins auxquels ils font face.

4.4.4.5. Devenir de l'activité du berger

Pour aborder cette section, il est nécessaire de savoir les causes de ruptures du contrat entre le berger et son patron. Soixante trois pourcent d'enquêtés (bergers, kaliifa et propriétaires) n'ont jamais rompu de contrat alors que 37 % l'ont fait. Les raisons de la rupture du contrat sont entre autres liés au berger lui-même : se reposer, changer juste de patron, maladie ou se sédentariser et pratiquer l'agriculture. Parfois, le patron ne veut pas payer le berger en veau. Certains patrons sont exigeants et qui demandent aux bergers de garder les animaux aussi bien de jour que de nuit.

4.5. Rôle de la femme dans la transhumance

Dans cette partie, nous déterminerons le nombre d'enfants que possèdent les femmes, les différentes tâches de celles-ci en lien avec la transhumance. Ensuite, nous énumérerons les difficultés que rencontrent les femmes transhumantes tant pendant les trajets ou voyages que pendant les séjours dans différentes localisations. Enfin, nous recueillerons les souhaits de changements exprimés par les femmes.

4.5.1. Nombre d'enfants en transhumance

Tableau 12: Nombre d'enfants recensés

 
 

Nombre d'enfants que possède une femme

Nombre d'enfants en transhumance

Moyenne

5

4

Minimum

1

0

Maximum

11

6

Total

104

80

Le Tableau 12 montre que chaque femme a fait au moins un geste dont le rejeton est vivant alors que le maximum est de 11. La moyenne est de 5 enfants par femme. Sur les 104 enfants recensés 23 % ne vont plus en transhumance contre 77 % d'enfants qui sont en transhumance. Il y a en moyenne quatre enfants sur cinq en transhumance. Le taux élevé d'enfants en transhumance s'explique par le fait que l'activité de gardiennage ou de berger de bétail se transmet de génération en génération. Dans le cadre de cette étude, nous ne nous sommes pas intéressés au gendre des enfants. Toutefois, les garçons sont pour la plupart avec leurs parents en transhumance tandis que les filles en âge de procréer sont aussitôt envoyées en mariage. Le nombre élevé d'enfants en transhumance pose certainement le problème de leur éducation formelle, puisqu'il n'y a pas d'écoles mobiles.

4.5.2. Tâches quotidiennes de la femme

La femme peule en transhumance dans la plaine exerce plusieurs types d'activités. Hors mis le rôle primaire dévoué à la femme qui est celui de la procréation, les activités quotidiennes de la femme peule lors des mouvements saisonniers de bétails peuvent être regroupées dans la Figure 26.

Figure 26 : Tâches quotidiennes de la femme peulh pendant la transhumance

La Figure 26 montre que l'exploitation des ressources naturelles notamment la collecte de bois de chauffage, l'approvisionnement en eau potable ou l'arrangement de la tente constitue la majeure activité de la femme peulh en transhumance. Cette activité représente un taux de 46 %. S'agissant particulièrement de l'approvisionnent en eau, des études (Milleville et al., 1982) révèlent que la distance moyenne parcourue par des femmes des éleveurs pour avoir un point d'eau en zone de sahel se situe autour de 4 km. L'activité ménagère consiste à préparer la nourriture et à écraser ou piler le mil. Moudre le mil représente une activité pénible car il existe très peu de moulin dans la Plaine d'Inondation. C'est ainsi que les femmes sont obligées le plus souvent de piler au lieu d'écraser le mil.

L'activité économique (15 %) est constituée principalement de la vente du lait. Mahmoudou (1997) affirme que les femmes se rendent au marché ou dans le village le plus proche pour commercialiser les produits laitiers. Une étude menée par Sissoko (2001) dans la localité de Kolda au Sénégal, zone aux caractéristiques climatiques semblables à la Plaine d'Inondation révèle que la période de juin à août de la saison des pluies correspond au pic de reproduction.

La Photo 3 montre des femmes qui, après avoir vendu le lait au marché de Moulvoudaye, ont acheté des provisions pour la famille.

4.5.2. Activité de la vente du lait par la femme en transhumance

L'estimation précise de la production laitière par vache est difficile, car elle nécessite la mise en place d'un contrôle laitier. C'est pourquoi on se rapporte aux déclarations des éleveurs. Ouakli et Yakhlef (2003) estiment que la production laitière dans la Mitidja est de 8,91 litres par vache et par jour.

Photo 3 : Femmes peulhs vendant le lait au marché de Moulvoudaye (Extrême-Nord)

Les quantités de lait produites sont destinées en partie aux veaux. L'autre partie est destinée soit à l'autoconsommation et aux visiteurs soit à la commercialisation. Dans cette section, nous nous intéressons seulement à la fraction du lait qui est vendue.

4.5.2.1. Lieu de vente du lait

Nous distinguons principalement quatre endroits où s'échange le lait: campements, marchés, villages ou de façon mixte. La Figure 27 indique les différents lieux où se font les échanges du lait.

Figure 27: Lieux de vente du lait

Il ressort de la Figure 27 que les femmes vendent le lait surtout aux marchés (46 %), dans les villages environnants (40 %), dans les campements (11 %). Enfin, ces dernières peuvent vendre le lait partout (campements, marchés ou dans les villages voisins). A se fier à des propos recueillis, les recettes de la vente du lait par une femme varient de 3.000 à 5.000 FCFA/ jour de vente pendant la saison des pluies (ruumirde). Ces recettes peuvent atteindre 7.000 à 10.000 FCFA en périodes de dabbirde ou ceedirde. La production du lait serait en baisse ces dernières années à cause de la diminution des pâturages et de la présence des mouches et moustiques. Douffissa (1993) observe que la production laitière contribue de façon significative aux revenus des familles d'éleveurs. Le revenu annuel généré par l'activité laitière dans un élevage familial de bovin est évalué à 152 000 Fcfa. La production laitière représente 20 % du revenu de l'exploitation.

Douffissa (1993) constate que les performances de la production laitière restent très limitées.

Cette faible performance s'explique par :

(i) Le faible potentiel génétique des races (1 à 3 l de lait/jour, voire moins durant la période sèche, soit de l'ordre de 450 l/lactation pour les races locales contre par exemple 40 à 50 l/jour pour les vaches Holstein en Europe),

(ii) La concurrence entre la consommation humaine et l'alimentation des veaux (prélèvement du veau estimé à 50 %),

(iii) Le faible intérêt des éleveurs pour la production et la commercialisation du lait,

(iv) Le mode d'alimentation des animaux qui n'utilise encore que faiblement les compléments et les fourrages.

La production moyenne par vache traditionnelle (de race locale) et par jour est de 1,5 l sur une période de lactation de 180 jours. Pour améliorer ces faibles rendements de la part des éleveurs traditionnels il faudrait utiliser les vaches de type exotique ayant une grande capacité de production journalière (ACDIC, 2006).

4.5.2.2. Dépenses effectuées après la vente du lait

De manière exhaustive, nous récapitulons dans la Figure 28 les postes de dépenses effectués après la vente du lait par les femmes.

Figure 28 : Dépenses faites des recettes de la vente du lait

Il ressort de la Figure 28 que les dépenses faites après la vente du lait peuvent être regroupées en six grands groupes : produits alimentaires, produits alimentaires de première nécessité, produits cosmétiques, habillements, soins de santé humaine et dépenses notamment l'achat des cadeaux de mariage. Les dépenses liées à l'approvisionnement en produits alimentaires représentent 57 % de toutes les dépenses faites par les recettes issues de la vente du lait. L'achat des produits de première nécessité chez les femmes nomades notamment le savon, le sucre et la kola constitue le deuxième grand poste de dépenses (28 %). L'habillement (des enfants et de la femme) et l'achat des bijoux représentent 8 % des dépenses. Enfin, l'achat des produits cosmétiques, les soins en santé, l'épargne et l'achat des cadeaux constituent seulement 7 % des dépenses auxquelles font face les femmes peules transhumantes après la vente du lait. Notons également qu'une femme épargne une partie des recettes générées de la vente du lait. Nos résultats corroborent avec ceux de Mahmoudou (1997), selon lesquels avec l'argent gagné de la vente des produits laitiers, les femmes se chargent de l'habillement de la famille, de l'achat du produit alimentaire et de tout ce qu'elles jugent nécessaire.

En somme, comme le relève Sow (1998), la femme est partie prenante de l'activité pastorale. On peut même dire qu'elle joue un rôle central d'un point de vue symbolique. Une véritable symbiose existe entre la femme et la vache. Par son comportement, la femme est vraiment celle qui permet la prospérité du troupeau. Une harmonie intervient entre la femme et les bienfaits qu'elle apporte au troupeau et au campement.

4.5.3. Difficultés rencontrées par les femmes pasteurs

Lors de la transhumance, les femmes rencontrent deux grands types de difficultés. Un premier pendant le voyage c'est-à-dire lors du trajet quittant d'une saison à l'autre ou d'un campement pour un autre plus lointain et un deuxième type de difficulté survient lorsque les transhumants se sont installés dans un campement.

4.5.3.1. Difficultés liées aux déplacements

Les difficultés que les femmes rencontrent lors des déplacements peuvent être regroupées en quatre grands groupes : insécurité, pénibilité pour faire la cuisine, difficultés environnementales et la pénibilité de voyage. La Figure 29 donne les proportions des différentes difficultés.

Figure 29 : Difficultés rencontrées par les femmes pendant les trajets

La longue distance que parcourent les transhumants pour se déplacer d'une localité à une autre est la plus grande difficulté ressentie par les femmes lors du déplacement. Cette difficulté représente 43 %. En effet, la longue marche que font les pasteurs causent la soif (l'eau n'est pas souvent proche de là où ils campent pour se reposer) et la vie devient chère car non seulement on ne vend plus le lait, mais également à cause de l'éloignement d'un marché où s'approvisionner en vivres.

S'agissant des difficultés environnementales qui représentent un taux de 33 %, ce sont des conséquences des aléas climatiques : la pénibilité pour la traversée des mayos (Kaï-Kaï, Bori), la chaleur et la boue. La nature du sol de nature argileuse (Mvondo et al., 2003), rend pénible les déplacements. En plus, le yaéré étant pauvre en arbres (Seignobos et Iyébi-Mandjeck, 2000), la chaleur est une difficulté remarquable tant pour les transhumants que pour leurs bétails. C'est ainsi que le choix d'un campement exige le plus souvent la présence d'un arbre ombragé.

4.5.3.2. Difficultés rencontrées pendant le séjour dans un stationnement

Les difficultés lors des voyages ne sont pas les seules dans la vie des femmes dans la transhumance. Elles rencontrent également des difficultés lors des séjours dans les différents campements.

Tableau 13 : Difficultés énumérées par les femmes pendant les séjours dans les campements

Difficultés rencontrées

Pourcentage

Mouches et moustiques

38

Chaleur

19

Cherté de la vie

12

Manque de lait et éloignement du marché

12

Soif et éloignement des points d'eau

12

Difficulté d'avoir les perches pour les tentes

4

Prédation par les hyènes dévorent les moutons

3

Total

100

Le Tableau 13 note que les mouches et les moustiques constituent 38 % des difficultés relevées par les femmes. La chaleur constitue la seconde catégorie de difficultés (19 %). D'autres types de difficultés seraient, la cherté de la vie, le manque de lait, l'éloignement des campements des marchés, la soif à cause de l'éloignement des points d'eau.

Le taux élevé des difficultés liées à la présence des mouches et des moustiques corrobore avec les résultats de Boutrais (1977) selon lesquels l'administration camerounaise, malgré des travaux d'éradication des glossines, ces initiatives n'ont pas toujours abouti à des résultats satisfaisants.

4.5.6. Changements souhaités par les femmes

Nous avons pu recenser trois types de changements souhaités par les femmes enquêtées. Premièrement, ce sont des changements ayant trait à l'amélioration des conditions de vie (accès au moulin à céréales, accès facile au point d'eau de consommation et disponibilité des provisions de première nécessité : savon, condiments, etc..). Ce type de changement représente un taux de 28 %. En effet, le moulin à écraser existe rarement dans le yaéré. Et lorsqu'il existe, il est souvent loin des campements. Par conséquent les femmes sont obligées de parcourir de longues distances pour moudre le mil ou sont contraintes de piler au mortier au lieu d'écraser. En plus, un forage ou un puits aménagé ou maçonné existe très rarement à proximité des campements. C'est ainsi que dans chaque campement, il existe toujours des ânes qui servent à approvisionner les ménages en eau de boisson sur de longues distances. Enfin, à cause de l'éloignement des campements des lieux d'approvisionnement, produits de première nécessité sont rares et coûtent par conséquent chers.

Deuxièmement, l'accès aux formations sanitaires représente le deuxième changement souhaité (17 %).

La troisième catégorie de changements souhaités est en lien avec la transhumance (55 %). En effet, prenant part activement à la transhumance, les femmes ont souhaité voir limiter les prises d'otages, les emprises sur les aires de pâture, les vols des ânes ou avoir la bâche pour aménager les tentes.

Les pasteurs intervenant dans la transhumance sont regroupés au sein de cinq groupes ethniques. Ces personnes se regroupent dans des campements suivant des liens de famille, de métier ou par simple entente. Les prises de décision pour les déplacements et les stationnements se font beaucoup plus de façon concertée. La recherche du pâturage orienterait les stationnements. La femme est une actrice dans la transhumance. Elle prend part à la gestion du bétail et contribue au revenu familial grâce à la vente du lait.

En conclusion cinq groupes ethniques à savoir Adanke, Jamare, Suwa, Woila et Toupouri ont été enquêtés dans le cadre de cette étude. Le regroupement des propriétaires, bergers et kaliifa au sein d'un campement se base sur des critères d'affinité ou par simple métier. Cette retrouvaille au sein du campement n'a pas une influence sur la gestion des ressources. Par contre, la prise de décisions pour les mouvements saisonniers et l'installation dans une localité se fait de façon concertée à la recherche prioritairement du pâturage. Dans les mouvements des hommes et du bétail, le berger n'est pas autonome. La femme joue un rôle tant dans l'entretien du bétail et des hommes que dans l'activité économique par la vente du lait qui contribue à soutenir la famille.

CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1. Vérification des hypothèses

La présente étude s'était proposée de vérifier trois (03) hypothèses de recherche (HR).

HR 1. La nature de la relation qui existe entre le propriétaire, le berger et le kaliifa influence la gestion des ressources pastorales.

Les personnes que nous avons enquêtées appartiennent à cinq groupes ethniques notamment les Adanke, Jamare, Suwa, Woila et Toupouri. Ces différents groupes sont répartis dans 81 campements. Quarante huit pourcent des bergers n'ont aucun lien avec les chefs de campements. Trente sept pourcent des kaliifa sont eux-mêmes les chefs de campements. Quarante deux pourcent des propriétaires de bétails sont liés aux chefs de campements parce qu'ils sont de la même famille. Les prises de décision pour les déplacements saisonniers et les localisations à différents campement se font de façon concertée. L'installation du bétail dans un campement est orientée par la disponibilité des pâturages. Au vu de ce qui précède, nous pouvons dire que l'hypothèse de recherche qui stipulait que la nature de relation entre les acteurs a une influence sur le système de gestion des ressources pastorales et sur le choix de parcours peut être acceptée. En effet, le fait que les bergers s'unissent dans un campement par des liens de famille et de métier d'une part et le fait qu'ils se concertent pour les déplacements saisonniers et les localisations des troupeaux d'autre part joue sur la gestion des ressources pastorales.

HR 2. Le berger n'est pas autonome dans les prises de décision pour les déplacements saisonniers du bétail.

Notre étude a montré que 85 % des bergers ne prenaient aucune décision relative à la gestion des animaux. Et lorsqu'un berger prend même une décision il doit rendre compte au propriétaire. En plus, 52 % des bergers ne sont pas payés. Et lorsqu'ils reçoivent même un salaire, celui-ci varie entre 5.000 et 10.000 FCFA par mois. Ces résultats démontrent non seulement que les responsabilités du berger (gaïnako) sont limitées pendant la transhumance, en plus son métier n'a pas d'avenir radieux. Donc l'hypothèse de recherche 2 est acceptée.

HR 3. La femme a un rôle prépondérant dans la gestion des ressources pastorales.

Notre étude a dénombré au total 111 tâches quotidiennes de la femme. Parmi celles-ci, on peut citer les activités ménagères avec exploitation des ressources naturelles (eau, bois). Nous avons également des activités qu'on peut qualifier des tâches de berger notamment faire les bagages, arranger les tentes, garder les animaux ou traire le lait. Enfin, la femme est au centre des activités économiques grâce au lait qu'elle vend quotidiennement sur les marchés, dans les villages environnants ou aux campements. Les recettes issues de la vente du lait sert à approvisionner la famille en nourriture ou en d'autres produits (habillement, sucre, savon). En somme, la femme est active dans la transhumance de part ses activités quotidiennes que dans sa contribution à la survie du ménage. De ce qui précède donc, l'hypothèse de recherche 3 qui stipulait que la femme est une actrice à part entière dans la transhumance grâce à sa participation dans les différentes tâches peut être acceptée.

5.2. Conclusion et recommandations

5.2.1. Conclusion

A travers cette étude, nous avons voulu déterminer l'influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers des bétails dans la plaine du Logone dans l'Extrême-Nord. Comme objectifs spécifiques, il s'agissait de déterminer les caractéristiques socio ethniques des personnes enquêtées, d'identifier l'acteur le plus influent dans les prises de décisions, de déterminer les raisons de choix d'un campement et d'apprécier le rôle de la femme dans les déplacements saisonniers des animaux.

Au terme de l'étude, il ressort que :

Les enquêtées appartiennent à cinq grands groupes notamment les Adanke, Jamare, Suwa, Woila et Toupouri. Ces différents groupes ethniques sont soit des bergers, intermédiaires (kaliifa), propriétaires ou des femmes. Impliqués individuellement ou collectivement dans les mouvements saisonniers, ces acteurs sont regroupés au sein d'une communauté dénommée campement. Le regroupement des membres dans un campement ne tient pas compte d'une affinité ethnique.

Le déplacement d'un campement pour un autre ou d'une saison à l'autre tient compte d'une organisation sagement menée. Pour se déplacer donc, il y a deux grandes phases. Une phase préparatoire qui consiste à se concerter en communauté suivi de l'envoi d'un messager pour aller prospecter le nouveau lieu d'accueil. La deuxième est le départ en transhumance. Aucun des acteurs n'est plus influent que les autres car les prises de décision pour les déplacements et les localisations se font de façon concertée.

Plusieurs raisons justifient le stationnement des troupeaux dans un campement. On peut citer entre autres la recherche du pâturage, l'habitude, l'absence des moustiques, la proximité du patron ou d'un marché, la sécurité des hommes et des animaux. De toutes ces raisons, la recherche du pâturage oriente primordialement le choix d'un campement ou d'une localité tant en saison sèche chaude (ceedirde), en saison des pluies (ruumirde) qu'en saison sèche humide (dabbirde).

Le berger n'est pas autonome dans la prise de décision de gestion des animaux. Il demande d'abord l'avis de son patron avant de prendre toute décision. Et quand bien même il arrive à prendre au préalable une décision sans consulter le propriétaire du bétail, il lui rend compte après. Le salaire du berger est payé majoritairement en argent et en nature (veau) dans une moindre mesure.

La femme joue un rôle non négligeable dans la transhumance. C'est elle qui s'occupe non seulement des activités ménagères mais également des tâches en rapport avec les animaux (traire le lait, surveiller les veaux et les ânes pendant la journée, paître). C'est également la femme qui est au centre des activités économiques en vendant le lait. Les recettes issues de la vente du lait servent entre autres à approvisionner la famille en nourriture.

5.2.2. Recommandations

En se basant sur les résultats, les analyses, les observations et les attentes recueillies dans le cadre de cette étude, il certain nombre de recommandations méritent d'être émises. Certes, tous les problèmes sont loin d'être résolus. Toutefois,

Ø Aux éleveurs

Bien qu'au centre de la question du pastoralisme, les éleveurs sont des acteurs dont le niveau de renforcement des capacités reste encore faible. Toutefois, il leur serait important d'échanger entre les différentes pratiques et systèmes d'élevage afin de nourrir une recherche permanente d'innovations dans les domaines organisationnels (gestion des espaces, accès aux ressources), économiques (lait), infrastructurels (écoles, centre d'alphabétisation) et techniques (soins vétérinaires, alimentation du bétail, sélection).

Ø Aux décideurs

Pour renforcer les capacités locales de gestion des espaces et des ressources naturelles, les décideurs devraient définir une méthodologie d'appui visant l'élaboration d'une charte agro-pastorale. Quelques axes d'intervention devraient être l'instauration d'un dialogue entre les différents acteurs intervenant dans le pastoralisme, multiplier des contacts préliminaires entre leaders de chaque groupe avec un élargissement progressif à l'ensemble des acteurs, implication des élus communaux, des services publics et des privés. Un dernier aspect serait la recherche d'une vision prospective et d'une articulation positive et durable entre agriculture et élevage extensif car on note une croissance constante des surfaces cultivées et du cheptel.

Ø Aux Organismes Non Gouvernementaux

Les surfaces agricoles sont en augmentation et cela a pour conséquence de restreindre les espaces pastoraux. La pression sur les pâturages et sur les voies de transhumance n'a donc cessé de croître. Face à ce constat, les Organismes Non Gouvernementaux de développement devraient se concentrer sur l'instauration d'un dialogue entre tous les acteurs du pastoralisme en favorisant l'installation de plates-formes de concertation et de planification entre les différentes échelles villageoises, communales, régionales et transfrontalières. Il faut également soutenir l'aménagement progressif des espaces pastoraux dans le cadre de schémas des plans de développements communaux ou régionaux. En plus, la mise sur pied d'un projet laitier sagement mené devrait véritablement aider à valoriser cette activité économique dans la vie des pasteurs.

Ø Aux femmes

Les femmes devraient mieux s'organiser pour valoriser la filière lait. A cet effet, les femmes pourraient s'approprier des techniques de conservation et de commercialisation du lait dans le but de maximiser leur marge bénéficiaire.

Ø Comme nouveaux axes de recherche

Comme nouveaux axes de recherche, il est souhaitable d'envisager d'autres études supplémentaires pour mieux approfondir les questions liées au pastoralisme en général et les relations qui existent entre les différents membres impliqués dans la transhumance en particulier.

Dans la Plaine d'Inondation du Logone, il y a des milliers des têtes d'animaux qui y séjournent chaque année. Certains bétails sont confiés à des bergers salariés ou non qui les emmènent en transhumance. Les bergers à qui sont confiés les animaux pour la transhumance malgré qu'ils soient exploités (faible rémunération, rupture abusive de contrat), ils continuent d'exercer leur métier. Une étude pour identifier l'impact du confiage des animaux pourra éclairer sur l'avenir de la transhumance dans le yaéré.

Les femmes assistent les époux dans leurs tâches quotidiennes (traire la vache, soigner les animaux, paître les animaux, arranger la tente). Elles sont donc actrices dans la gestion des ressources pastorales dans la Plaine d'Inondation du Logone. Il est souhaitable de déterminer véritablement la place de la femme dans la transhumance. En effet, l'accent sera mis sur la détermination des types d'activités effectuées par les femmes, l'évaluation du temps qu'elles mettent par activité et le coût de chaque activité, la détermination plus ou moins exhaustive des difficultés que les femmes rencontrent. Ceci permettra de proposer des solutions réalistes qui orienteront les éventuelles interventions dans le yaéré.

La vente du lait par les femmes pasteurs procure des revenus non négligeables qui contribuent aux besoins des ménages. Une étude qui portera sur la détermination de l'influence du propriétaire de bétail sur les recettes générées de la vente du lait par les femmes des bergers est nécessaire. A travers cette étude, il sera question de déterminer les recettes générées de la vente du lait, d'analyser les postes des dépenses faites des recettes issues de la vente du lait et de déterminer la relation qui existe entre l'option de la paie d'un berger et la gestion du bétail.

Le lait étant un produit périssable, sa conservation pour une meilleure commercialisation est souvent difficile. Malgré sa contribution aux charges familiales, le lait est moins valorisé. Il serait intéressant de mettre sur pied un programme ou un projet qui s'occupera de la collecte, de la transformation et de la vente du lait. Les revenus des femmes et indirectement ceux de tout le ménage seront améliorés.

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Sissokho M.M. 2001. Aperçu de la filière laitière dans le département de Kolda. Kolda

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Sow S. 1998. Le lait, patrimoine des Peuls pasteurs du Niger Pratiques alimentaires,

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Swift, J. 1998. Les Grands Thèmes du Développement Pastoral et le cas de Quelques Pays

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Van der Jagt,A. P. & C.E.M. Pot. 1996.The vegetation of the Logone floodplain in

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women and implications for dairy development. Kiel Wissenschaftverlag Vauk.

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des Nations Unies pour le Développement & Union Mondiale pour la

Conservation de la Nature (nd). Revue mondiale de l'économie du

pastoralisme.

Ziébé, R., Thys, E. & De Deken, R. 2005. Analyse de systèmes de production animale à

l'échelle d'un canton : cas de Boboyo dans l'Extrême-Nord Cameroun. Maroua, Cameroun.

OUVRAGES

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Behnke, R., I. Scoones & Kerven, C. 1993. Range Ecology at Disequilibrium : new models

Of natural variability and pastoral adaptation in African savannas. London: ODI

Behnke, R. & Scoones, I. 1993. Livestock Responses to droughts and severe winter weather

in the Gobi Three Beauty National Park, Mongolia. Colorado State University, Fort Collins, USA

Bisiliat, J. 1992. Relations de genre et développement, Femmes et sociétés. ORSTOM. Paris.

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land use . Diversity in Environmental pratices. Thela Publishers, Amsterdam.

Monimart, M. 1993. Femmes du Sahel. Paris, Kharthala.

Roggeri, H. 1995. Zones humides tropicales d'eau douce - Guide des connaissances actuelles

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Seignobos, C. & Iyébi-Mandjek, O. 2000. Atlas de la Province de l'Extrême-Nord

Cameroun. Paris, IRD et MINREST.

Shostak, M. 1981. Nisa : The Life and Words of a Kung Woman. London, Earthscan

Publications Ltd

Annexes 1 : Instruments de collecte des données

Questionnaire 1: Berger

Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur « Influence du propriétaire et le rôle de la femme dans les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone, Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin académique.

Fiche N°: ......... Date : .................. Latitude : ...................... Longitude ...............

Nom du berger : ...............................................................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanké : ? 5. Autres : ...................

Campement (village ou localité) : ........................................................................

Nom du chef de campement :.............................................................................

Lien avec le chef de campement :

1. Même village : ?

2. Même métier : ?

3. Même famille : ?

4. Aucun lien : ...........................

1. Qui est ton jaagordo? Il habite où? Combien de temps travaillez-vous ensemble? Qu'est-ce qui vous motive à travailler ensemble?

Nom de ton jaagordo : ................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanké : ? 5. Autres : ...................

Lieu de résidence (localité + quartier) :.........................................................

Arrondissement : ...............................................................

Depuis combien de temps travaillez - vous ensemble ? ......................

Quel est votre lien avec le djaagordo ?

1. Même village : ?

2. Même métier : ?

3. Même famille : ?

4. Aucun lien : ................................

Pourquoi travaillez-vous avec lui ?

1. Simple entente?

2. Confiance ?

3. Autres ..............................

2. Qui est le kaliifa du troupeau? Depuis combien de temps travaillez-vous avec ce kaliifa? Qu'est-ce qui vous motive à travailler avec ce kaliifa?

Avez-vous un kaliifa ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui, quel est son nom : ......................................................

Lien avec le kaliifa :

1. Même village : ?

2. Même métier : ?

3. Même famille : ?

4. Aucun lien : ?

Depuis quand travaillez-vous ensemble ?...............

Motivations à travailler avec ce kaliifa:

1. Travail bien fait : ?

2. Confiance : ?

3. Les animaux évoluent : ?

4. Autres : ...........................

3. Quel était le stationnement de votre troupeau pendant (ruumirde, dabbirde, ceedirde) aux saisons ci-après (2010-2011, 2009-2010, 2008-2009, 2007-2008)?

Année

Saison

Campement ou localisation

Qui a décidé (berger, Kaliifa, propriétaire)

Raisons du choix du lieu de stationnement

2010-2011

Ceedirde 11

 
 
 

Dabbirde 10-11

 
 
 

Ruumirde 10

 
 
 

2009-2010

Ceedirde 10

 
 
 

Dabbirde 09-10

 
 
 

Ruumirde 09

 
 
 

2008-2009

Ceedirde 09

 
 
 

Dabbirde 08-09

 
 
 

Ruumirde 08

 
 
 

2007-2008

Ceedirde 08

 
 
 

Dabbirde 07-08

 
 
 

Ruumirde 07

 
 
 

4. Peux-tu nous décrire comment les décisions sont prises par rapport aux mouvements saisonniers des troupeaux? Qui décide du stationnement du troupeau en différentes saisons (ruumirde, dabbirde, ceedirde): le propriétaire, kaliifa, ou le berger? Pourquoi c'est cette personne qui décide et non d'autres ? NB: Question ouverte. Laissez bien l'interlocuteur s'exprimer

...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

5. Niveau d'autonomie du berger dans les prises de décisions de la transhumance

1. Quelles sont les types de décisions que tu peux prendre : ?

2. Toutes les décisions : ?

3. Aucune : ?

4. Achat du sel : ?

5. Vente d'un animal : ?

6. Vente d'un animal malade : ?

7. Vacciner les animaux : ?

8. Soigner les animaux : ?

9. Autres...........................

Rendez-vous compte ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui comment ?:

1. Par téléphone : ?

2. Envoyer quelqu'un : ?

3. Autres...................

Si non pourquoi ?

1. Je suis propriétaire : ?

2. Il a confiance en moi : ?

3. Autres :..........................

Avez-vous vos animaux dans le troupeau ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui combien ?-----------

Comment se fait la gestion (vaccination, sel, etc...) ?:

1. C'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel pour ses animaux : ?

2. C'est le patron qui fait tout : ?

3. Autres : ..................................

Si non pourquoi ?

1. Je dépense tout son dû : ?

2. Il ne garderait pas bien : ?

3. Il a laissé à l'endroit où il travaillait : ?

4. Autres : ......................................

Quelle est l'option dont vous êtes payé ?

1. En nature (animal, lait, etc...) : ?

2. En argent : ?

Quelles sont les raisons du choix de cette option ?

1. Il préfère être payé en argent : ?

2. Les animaux coûtent chers : ?

3. Autres : ......................................

Perspectives

Avez-vous eu à rompre le contrat avec un berger  ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui, quelles étaient les raisons ?

1. Il voulait se reposer : ?

2. Il garder mal : ?

3. Les animaux n'évoluaient pas : ?

4. Autres : --------------------------------

Questionnaire 2: Propriétaire

Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur « Influence du propriétaire et rôle de la femme dans les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone, Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin académique.

Fiche N°:............... Date :............... Latitude :.................. Longitude ..................

Nom :.......................................................................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : ......... Campement (village ou localité):.........................................

Arrondissement : ....................................................................

Nom du chef de campement :................................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : .........

Lien avec le chef de campement :

1. Même village : ?

2. Même métier : ?

3. Même famille : ?

4. Autres ........................................

1. Qui est votre berger (un nom)? Où est-il habituellement localisé ? Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble? Qu'est-ce qui vous motive à travailler ensemble avec ce berger?

Nom du berger :......................................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : .........

Depuis quand travaillez-vous ensemble ? ............

Motivations à travailler avec ce berger:

1. Bon travail : ?

2. Recherche du salaire : ?

3. Confiance : ?

4. Entente : ?

2. Qui est le kaliifa du troupeau? Depuis combien de temps travaillez-vous avec ce kaliifa? Qu'est-ce qui vous motive à travailler avec ce kaliifa?

Avez-vous un kaliifa ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui, quel est son nom : ......................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : .........

Lien avec le kaliifa :

1. Même village : ?

2. Même métier : ?

3. Même famille : ?

4. Autres : .....................

Depuis quand travaillez-vous ensemble ?...............

Motivations à travailler avec ce kaliifa:

1. Travail bien fait : ?

2. Confiance : ?

3. Les animaux évoluent : ?

4. Autres : ...........................

3. Quel était le stationnement de votre troupeau pendant (ruumirde, dabbirde, ceedirde) aux saisons ci-après (2010-2011, 2009-2010, 2008-2009, 2007-2008)?

Année

Saison

Campement ou localisation

Qui a décidé (berger, Kaliifa, propriétaire)

Raisons du choix du lieu de stationnement

2010-2011

Ceedirde 11

 
 
 

Dabbirde 10-11

 
 
 

Ruumirde 10

 
 
 

2009-2010

Ceedirde 10

 
 
 

Dabbirde 09-10

 
 
 

Ruumirde 09

 
 
 

2008-2009

Ceedirde 09

 
 
 

Dabbirde 08-09

 
 
 

Ruumirde 08

 
 
 

2007-2008

Ceedirde 08

 
 
 

Dabbirde 07-08

 
 
 

Ruumirde 07

 
 
 

4. Peux-tu nous décrire comment les décisions sont prises par rapport aux mouvements saisonniers des troupeaux? Qui décide du stationnement du troupeau en différentes saisons (ruumirde, dabbirde, ceedirde): le propriétaire, kaliifa, ou le berger? Pourquoi c'est cette personne qui décide et non d'autres ? NB: Question ouverte. Laissez bien l'interlocuteur s'exprimer.

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

...............................................................................................................

...............................................................................................................

5. Niveau d'autonomie du berger dans les prises de décisions de la transhumance

Quelles sont les types de décisions que votre berger peut prendre :

1. Toutes les décisions : ?

2. Aucune : ?

3. Achat du sel : ?

4. Vente d'un animal : ?

5. Vente d'un animal malade : ?

6. Vacciner les animaux : ?

7. Soigner les animaux : ?

8. Autres...........................

Rendez-vous compte ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui comment ?:

1. Par téléphone : ?

2. Envoyer quelqu'un : ?

3. Autres...................

Si non pourquoi ?

1. Je suis propriétaire : ?

2. Il a confiance en moi : ?

3. Autres :..........................

Le berger a-t-il ses animaux dans le troupeau ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui combien ?-----------

Comment se fait la gestion (vaccination, sel, etc...) ?:

1. C'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel pour ses animaux : ?

2. C'est le patron qui fait tout : ?

3. Autres : ..................................

Si non pourquoi ?

1. Il dépense tout son dû : ?

2. Il ne garderait pas bien : ?

3. Il a laissé à l'endroit où il travaillait : ?

4. Autres : ......................................

Quelle est l'option dont vous payez le berger ?

1. En nature (animal, lait, etc...) : ?

2. En argent : ?

Quelles sont les raisons du choix de cette option ?

1. Il préfère être payé en argent : ?

2. Les animaux coûtent chers : ?

3. Autres : ......................................

Perspectives

Avez-vous eu à rompre le contrat avec un berger  ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui, quelles étaient les raisons ?

1. Il voulait se reposer : ?

2. Il garder mal : ?

3. Les animaux n'évoluaient pas : ?

4. Autres : --------------------------------

Questionnaire 3: Kaliifa

Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur « Influence du propriétaire et rôle de la femme dans les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone, Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin académique.

Fiche n°: ...............Date :............... Latitude ...................... Longitude : .......................

Nom :..............................................................

Group : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : .......... Campement (localité ou village):...................................................

Nom du chef de campement :.....................................................

Groupe du chef du campement

1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : ..........

Lien avec le chef de campement :

1. Aucun : ?

2. Même métier :?

3. Même famille : ?

4. Autres ..........................

1. Qui est ton (jaagordo)? Lieu de résidence? Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble avec ce propriétaire ? Qu'est-ce qui vous motive à travailler avec ce propriétaire ou djagordo?

Nom du propriétaire : ..................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : .......... Lieu de résidence (Lieu+quartier) :...................................Arrondissement :..........................

Depuis quand travaillez-vous ensemble ? ..................

Motivations à travailler avec ce propriétaire:

1. Travail bien fait : ?

2. Confiance : ?

3. Les animaux évoluent : ?

4. Je profite du lait : ?

5. Autres : ...........................

2. Qui est le gaynaako(un nom) du troupeau? Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble avec ce berger? Qu'est-ce qui vous motive à travailler avec ce berger?

Nom du berger ou d'un berger : .................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam :? 4. Adanko : ? 5. Autres : .........

Depuis quand travaillez-vous ensemble ?:.......................

Motivations à travailler avec ce kaliifa:

1. Travail bien fait : ?

2. Confiance : ?

3. Les animaux évoluent : ?

4. Autres : ...........................

3. Quel était le stationnement de votre troupeau pendant (ruumirde, dabbirde, ceedirde) aux saisons ci-après (2010-2011, 2009-2010, 2008-2009, 2007-2008)?

Année

Saison

Campement ou localisation

Qui a décidé (berger, Kaliifa, propriétaire)

Raisons du choix du lieu de stationnement

2010-2011

Ceedirde 11

 
 
 

Dabbirde 10-11

 
 
 

Ruumirde 10

 
 
 

2009-2010

Ceedirde 10

 
 
 

Dabbirde 09-10

 
 
 

Ruumirde 09

 
 
 

2008-2009

Ceedirde 09

 
 
 

Dabbirde 08-09

 
 
 

Ruumirde 08

 
 
 

2007-2008

Ceedirde 08

 
 
 

Dabbirde 07-08

 
 
 

Ruumirde 07

 
 
 

4. Peux-tu nous décrire comment les décisions sont prises par rapport aux mouvements saisonniers des troupeaux? Qui décide du stationnement du troupeau en différentes saisons (ruumirde, dabbirde, ceedirde): le propriétaire, kaliifa, ou le berger? Pourquoi c'est cette personne qui décide et non d'autres ? NB: Question ouverte. Laissez bien l'interlocuteur s'exprimer.

............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

...............................................................................................................

5. Niveau d'autonomie du berger dans les prises de décisions de la transhumance

Quelles sont les types de décisions que votre berger peut prendre :

1. Toutes les décisions : ?

2. Aucune : ?

3. Achat du sel : ?

4. Vente d'un animal : ?

5. Vente d'un animal malade : ?

6. Vacciner les animaux : ?

7. Soigner les animaux : ?

8. Aire de pâture : ?

9. Autres...........................

Rendez-vous compte ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui comment ?:

1. Par téléphone : ?

2. Envoyer quelqu'un : ?

3. Autres...................

Si non pourquoi ?

1. Je suis propriétaire : ?

2. Il a confiance en moi : ?

3. Je suis responsable : ?

4. Autres :..........................

Le berger a-t-il ses animaux dans le troupeau ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui combien ?-----------

Comment se fait la gestion (vaccination, sel, etc...) ?:

1. C'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel pour ses animaux : ?

2. C'est le patron qui fait tout : ?

3. Autres : ..................................

Si non pourquoi ?

1. Il dépense tout son dû : ?

2. Il ne garderait pas bien : ?

3. Il a laissé à l'endroit où il travaillait : ?

4. Il n'a pas hérité : ?

5. C'est un bien familial : ?

6. Autres : ......................................

Quelle est l'option dont vous payez le berger ?

1. En nature (animal, lait, etc...) : ?

2. En argent : ?

Quelles sont les raisons du choix de cette option ?

1. Il préfère être payé en argent : ?

2. Les animaux coûtent chers : ?

3. Pour éviter que le berger gagne beaucoup et avoir ses propres boeufs : ?

4. Autres : ......................................

Perspectives

Avez-vous eu à rompre le contrat avec un berger  ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui, quelles étaient les raisons ?

1. Il voulait se reposer : ?

2. Il garder mal : ?

3. Les animaux n'évoluaient pas : ?

4. Autres : --------------------------------

Questionnaire 4: Femme

Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre du stage de fin de formation à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de Dschang. Le thème porte sur « Influence du propriétaire et rôle de la femme dans les mouvements saisonniers des troupeaux dans la Plaine d'Inondation du Logone, Extrême-Nord (Cameroun)». Les informations que vous allez nous fournir resteront confidentielles et ne serviront qu'à cette fin académique.

Fiche n°:.........................Date :..................Latitude............ Longitude :...............

Nom :........................................Epouse de : ...................................................

Groupe : 1. Woila : ? 2. Jamaré : ? 3. Alijam : ? 4. Adanko : ? 5. Autres : ...

Campement (localité ou village) :.......................................

Le chef de campement : .............................................................

Groupe du chef du campement : ...............................................

Nombre d'enfants : ......Nombre d'enfants en transhumance : ............

Rôle de la femme dans la transhumance

En tant que femme (épouse), votre travail consiste à faire quoi dans la transhumance?

1. Puiser de l'eau : ?

2. Chercher le bois : ?

3. Ecraser le mil : ?

4. Préparer la nourriture : ?

5. Vendre le lait : ?

6. Traire le lait : ?

7. Paître les animaux : ?

8. Autres : .........................................

Vendez-vous le lait ?

1. Oui : ?

2. Non : ?

Si oui comment ?

1. Au campement : ?

2. Dans les villages : ?

3. Au marché : ?

4. Autres : .............................................

Que faites-vous des recettes générées de la vente du lait ?

1. Acheter le mil : ?

2. Ecraser le mil : ?

3. Acheter le savon : ?

4. Acheter le sucre : ?

5. Acheter le poisson et la viande : ?

6. Se soigner : ?

7. Acheter les habits : ?

8. Autres : ..............................

Quelles difficultés rencontrez-vous,

Pendant le voyage ?

1. Perte des bagages : ?

2. La distance : ?

3. Autres : ..................................

Pendant le séjour  en plaine ?

1. Les mouches : ?

2. La chaleur : ?

3. La vie chère : ?

4. Autres : ....................................

Quels changements aurais-tu aimé voir dans ta vie dans le Yaéré ?

1. Accès au moulin à écraser : ?

2. Hôpital : ?

3. Ecole pour les enfants : ?

4. Autres : ...................................

Position géo référenciée (GPS) des chefs de ménage

Date : -------------------------

Nom de l'enquêteur : -----------------------------------

Localisation présente : ---------------------------------

Nombre de jours dans la localisation : --------------

Luci : Oui Non

Nom de l'interviewé : ------------------------

Groupe : ----------------------------------------

Chef de Campement : ------------------------

Latitude

Longitude

Nom du chef de ménage

Relation avec le chef de campement

Bétail (C=confié)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexes 2 : Codifications des instruments d'enquêtes

Codification de la fiche d'enquête adressée aux bergers

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

fiche

numérique

8

0

Numéro de la fiche

Aucun

date

chaîne

13

0

date enquête

Aucun

latitude

numérique

10

0

latitude

Aucun

longitude

numérique

10

0

longitude

Aucun

nom

chaîne

68

0

nom enquêté

Aucun

groupe

chaîne

42

0

groupe de l'enquêté

1= woïla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

eggo

chaîne

45

0

chef campement

Aucun

groupeeggo

chaîne

45

0

groupe du chef de campement

1= woïla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

arrondis

chaîne

45

0

arrondissement

Aucun

lienchef

chaîne

23

0

lien avec le chef de camp

1= même village

 

 

 

 

 

2= même métier

 

 

 

 

 

3 = même famille

 

 

 

 

 

4 = autres

djagordo

chaîne

45

0

nom du djagordo

Aucun

 

Codification de la fiche d'enquête adressée aux bergers (suite)

 
 
 
 
 
 

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

groupedjagordo

chaîne

45

0

groupe du djagordo

1= woïla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

lieurésidence

chaîne

45

0

lieu de résidence du djagordo

Aucun

arrondissement

chaîne

45

0

arrondissement de résidence du djagordo

Aucun

duréetrav

numérique

14

1

depuis kan ensemble

Aucun

motivberger

chaîne

31

0

motivation du berger

1= simple entente

 

 

 

 

 

2 = confiance

 

 

 

 

 

3= autres

kaliifaexist

chaîne

11

0

kaliifa existe?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

nomkaliifa

chaîne

49

0

nom du kaliifa

Aucun

groupkali

chaîne

54

0

groupe du kaliifa

1= woila

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

lienavkalii

chaîne

8

0

lien avec kaliifa

1= même village

 

 

 

 

 

2= même métier

 

 

 

 

 

3 = même famille

 

 

 

 

 

4 = autres

tenaveckalii

numérique

10

0

depuis quand avec kaliifa

Aucun

Codification de la fiche d'enquête adressée aux bergers (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

motivavkali

chaîne

54

0

motivation à travailler avec kaliifa

1= travail bien fait

 

 

 

 

 

2= confiance

 

 

 

 

 

3= les animaux évoluent

 

 

 

 

 

4= autres

campcee10

chaîne

43

0

campement ceedirde 10-11

Aucun

décceed10

chaîne

44

0

qui a décidé du ceedirde10-11?

Aucun

raisoncee10

chaîne

38

0

raison du choix du lieu de ceedirde 10-11

Aucun

campda10

chaîne

47

0

campement dabirde 10-11

Aucun

décida10

chaîne

54

0

qui a décidé de dabirde10-11?

Aucun

raisda10

chaîne

54

0

raison du chois du lieu de dabirde10-11

Aucun

camprumirde10

chaîne

45

0

campement ruumirde10-11?

Aucun

décirum10

chaîne

51

0

qui a décidé de ruumirde10-11

Aucun

raisonru10

chaîne

39

0

raison du choix de ruumirde 10-11

Aucun

campcee09

chaîne

47

0

campement ceedirde09-10

Aucun

déciceedir09

chaîne

23

0

qui a décidé de ceedirde 09-10

Aucun

raisoncee09

chaîne

32

0

raison du choix du lieu de ceedirde 09-10

Aucun

campdab09

chaîne

41

0

campement dabirde 09-10

Aucun

décidabi09

chaîne

44

0

qui a décidé de dabirde 09-10?

Aucun

raisondab09

chaîne

44

0

raison du choix du lieu de dabirde 09-10

Aucun

ruumird09

chaîne

46

0

campement ruumirde 09-10

Aucun

décruumir09

chaîne

57

0

qui a décidé de ruumirde09-10?

Aucun

raisonrum09

chaîne

50

0

raison du chois du lieu ruumirde09-10

Aucun

campceed08

chaîne

48

0

campement ceedide 08-09

Aucun

déciceedir08

chaîne

50

0

qui adécidé de ceedirde 08-09?

Aucun

raisonceedi08

chaîne

52

0

raison du choix de ceedirde 08-09

Aucun

campdabirde08

chaîne

49

0

campement daabirde 08-09

Aucun

décdabirde08

chaîne

44

0

qui a décidé du daabirde 08-09

Aucun

Codification de la fiche d'enquête adressée aux bergers (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

raisondabirde08

chaîne

50

0

raison du choix du lieu dabirde 08-09

Aucun

camprumirde08

chaîne

46

0

campement ruumirde 08-09

Aucun

déciruumirde08

chaîne

46

0

qui a décidé de ruumirde 08-09?

Aucun

raisonruumirde08

chaîne

49

0

raisons du choix de ruumirde 08-09

Aucun

campceedirde07

chaîne

51

0

campement ceedirde 07-08

Aucun

déciceedirde07

chaîne

41

0

qui adécidé de ceedirde 07-08?

Aucun

raisonceedirde07

chaîne

55

0

raison du choix de ceedirde 07-08

Aucun

campdabird07

chaîne

54

0

campement dabirde 07-08

Aucun

décidabirde07

chaîne

55

0

qui a décidé de dabirde 07-08?

Aucun

raisondabir07

chaîne

48

0

raison du choix de dabirde 07-08

Aucun

campruumirde07

chaîne

49

0

campement ruumirde 07-08

Aucun

décisruumirde07

chaîne

68

0

qui a décidé de rummirde 07-08?

Aucun

raisonruumirde07

chaîne

61

0

raison du choix de ruumirde 07-08

Aucun

typedécision

chaîne

85

0

décisions prises par un berger

1= toute décision

 

 

 

 

 

2= aucune

 

 

 

 

 

3= achat du sel

 

 

 

 

 

4= vente d'un animal

 

 

 

 

 

5= vente d'un animal malade

 

 

 

 

 

6= vacciner les animaux

 

 

 

 

 

7= soigner les animaux

 

 

 

 

 

8= autres

compterendu

chaîne

56

0

le berger rend-il compte?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

rendcomptcomentterendu

chaîne

58

0

comment le berger rend-il compte?

1= par téléphone

 

 

 

 

 

2= envoyer quelqu'un

 

 

 

 

 

3= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux bergers (suite et fin)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

pourquoinon

chaîne

85

0

pourquoi ne rendez-vous pas compte?

1= je suis propriétaire

 

 

 

 

 

2= il a confiance en moi

 

 

 

 

 

3= autres

bergeraanimo

chaîne

38

0

le berger a t-il ses animo dans le troupo?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

siouicomb1

numérique

6

0

si oui combien a t-ill d'animo?

Aucun

gestioncomen

chaîne

79

0

comment se fait la gestion

1= le berger qui vaccine, soigne et achète le sel

 

 

 

 

 

2= c'est le patron qui fait tout

 

 

 

 

 

3= autres

sinonpquoi

chaîne

78

0

pourquoi le berger n'a t-il pas d'animaux

1= je dépense tout mon dû

 

 

 

 

 

2= je ne garderais pas bien

 

 

 

 

 

3= j'ai laissé à l'endroit où je gardais

 

 

 

 

 

4= autres

optiondepaie

chaîne

50

0

quelle est l'option de la paie?

1= en nature (animal, lait, etc...)

 

 

 

 

 

2= en argent

résonchoixoption

chaîne

70

0

quelles sont les raisons du choix de l'option

1= je préfère être payé en argent

 

 

 

 

 

2= les animaux coûtent chers

 

 

 

 

 

3= autres

rupturecontrat

chaîne

16

0

a eu à rompre le contrat

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

résonrupturecontrat

chaîne

67

0

raisons de la rupture de contrat?

1= je voulais me reposer

 

 

 

 

 

2= je gardais mal

 

 

 

 

 

3= les animaux n'évoluent pas

 

 

 

 

 

4= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux kaliifa

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

pourquoinon

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

fiche

numérique

8

0

num fiche

Aucun

date

chaîne

13

0

date enquête

Aucun

latitude

numérique

10

0

latitude

Aucun

longitude

numérique

10

0

longitude

Aucun

nom

chaîne

68

0

nom enquêté

Aucun

groupe

chaîne

42

0

groupe de l'enquêté

1= woïla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

eggo

chaîne

45

0

chef campement

Aucun

groupeeggo

chaîne

45

0

groupe du chef de campement

1= woïla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

arrondis

chaîne

45

0

arrondissement

Aucun

lienchef

chaîne

23

0

lien avec le chef de camp

1= même village

 

 

 

 

 

2= même métier

 

 

 

 

 

3 = même famille

 

 

 

 

 

4 = autres

berger

chaîne

45

0

nom du berger

Aucun

Codification de la fiche d'enquête adressée aux kaliifa (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

groupeberger

chaîne

45

0

groupe du berger

1= woïla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

duréetrav

numérique

14

1

depuis kan ensemble

Aucun

motivberger

chaîne

31

0

motivation à travailler avec le berger

1= bon travail

 

 

 

 

 

2 = recherche du salaire

 

 

 

 

 

3 = confiance

 

 

 

 

 

4 = entente

kaliifaexist

chaîne

11

0

kaliifa existe?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

nomkaliifa

chaîne

49

0

nom du kaliifa

Aucun

groupkali

chaîne

54

0

groupe du kaliifa

1= woîla

 

 

 

 

 

2= jamaré

 

 

 

 

 

3= alijam

 

 

 

 

 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

lienavkalii

chaîne

8

0

lien avec kaliifa

1= même village

 

 

 

 

 

2= même métier

 

 

 

 

 

3 = même famille

 

 

 

 

 

4 = autres

tenaveckalii

numérique

10

0

depuis quand avec kaliifa

Aucun

motivavkali

chaîne

54

0

motivation à travailler avec kaliifa

1= travail bien fait

 

 

 

 

 

2= confiance

 

 

 

 

 

3= les animaux évoluent

 

 

 

 

 

4= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux kaliifa (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

campcee10

chaîne

43

0

campement ceedirde 10-11

Aucun

décceed10

chaîne

44

0

qui a décidé du ceedirde10-11?

Aucun

raisoncee10

chaîne

38

0

raison du choix du lieu de ceedirde 10-11

Aucun

campda10

chaîne

47

0

campement dabirde 10-11

Aucun

décida10

chaîne

54

0

qui a décidé de dabirde10-11?

Aucun

raisda10

chaîne

54

0

raison du chois du lieu de dabirde10-11

Aucun

camprumirde10

chaîne

45

0

campement ruumirde10-11?

Aucun

décirum10

chaîne

51

0

qui a décidé de ruumirde10-11

Aucun

raisonru10

chaîne

39

0

raison du choix de ruumirde 10-11

Aucun

campcee09

chaîne

47

0

campement ceedirde09-10

Aucun

déciceedir09

chaîne

23

0

qui a décidé de ceedirde 09-10

Aucun

raisoncee09

chaîne

32

0

raison du choix du lieu de ceedirde 09-10

Aucun

campdab09

chaîne

41

0

campement dabirde 09-10

Aucun

décidabi09

chaîne

44

0

qui a décidé de dabirde 09-10?

Aucun

raisondab09

chaîne

44

0

raison du choix du lieu de dabirde 09-10

Aucun

ruumird09

chaîne

46

0

campement ruumirde 09-10

Aucun

décruumir09

chaîne

57

0

qui a décidé de ruumirde09-10?

Aucun

raisonrum09

chaîne

50

0

raison du chois du lieu ruumirde09-10

Aucun

campceed08

chaîne

48

0

campement ceedide 08-09

Aucun

déciceedir08

chaîne

50

0

qui adécidé de ceedirde 08-09?

Aucun

raisonceedi08

chaîne

52

0

raison du choix de ceedirde 08-09

Aucun

campdabirde08

chaîne

49

0

campement daabirde 08-09

Aucun

décdabirde08

chaîne

44

0

qui a décidé du daabirde 08-09

Aucun

raisondabirde08

chaîne

50

0

raison du choix du lieu dabirde 08-09

Aucun

Codification de la fiche d'enquête adressée aux kaliifa (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

camprumirde08

chaîne

46

0

campement ruumirde 08-09

Aucun

déciruumirde08

chaîne

46

0

qui a décidé de ruumirde 08-09?

Aucun

raisonruumirde08

chaîne

49

0

raisons du choix de ruumirde 08-09

Aucun

campceedirde07

chaîne

51

0

campement ceedirde 07-08

Aucun

déciceedirde07

chaîne

41

0

qui adécidé de ceedirde 07-08?

Aucun

raisonceedirde07

chaîne

55

0

raison du choix de ceedirde 07-08

Aucun

campdabird07

chaîne

54

0

campement dabirde 07-08

Aucun

décidabirde07

chaîne

55

0

qui a décidé de dabirde 07-08?

Aucun

raisondabir07

chaîne

48

0

raison du choix de dabirde 07-08

Aucun

campruumirde07

chaîne

49

0

campement ruumirde 07-08

Aucun

décisruumirde07

chaîne

68

0

qui a décidé de rummirde 07-08?

Aucun

raisonruumirde07

chaîne

61

0

raison du choix de ruumirde 07-08

Aucun

typedécision

chaîne

85

0

les types de décisions qu'un berger peut prendre

1= toute décision

 

 

 

 

 

2= aucune

 

 

 

 

 

3= achat du sel

 

 

 

 

 

4= vente d'un animal

 

 

 

 

 

5= vente d'un animal malade

 

 

 

 

 

6= vacciner les animaux

 

 

 

 

 

7= soigner les animaux

 

 

 

 

 

8= autres

compterendu

chaîne

56

0

le berger rend-il compte?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

rendcomptcomentterendu

chaîne

58

0

comment le berger rend-il compte?

1= par téléphone

 

 

 

 

 

2= envoyer quelqu'un

 

 

 

 

 

3= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux kaliifa (suite et fin)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

pourquoinon

chaîne

85

0

pourquoi ne rendez-vous pas compte?

1= je suis propriétaire

 

 

 

 

 

2= il a confiance en moi

 

 

 

 

 

3= autres

bergeraanimo

chaîne

38

0

le berger a t-il ses animaux dans le troupeau?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

siouicomb1

numérique

6

0

si oui combien a t-il d'animaux?

Aucun

gestioncomen

chaîne

79

0

comment se fait la gestion

1= c'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel

 

 

 

 

 

2= c'est le patron qui fait tout

 

 

 

 

 

3= autres

sinonpquoi

chaîne

78

0

pourquoi le berger n'a t-il pas d'animaux

1= il dépense tout son dû

 

 

 

 

 

2= il ne garderait pas bien

 

 

 

 

 

3= il a laissé à l'endroit où il gardait

 

 

 

 

 

4= autres

optiondepaie

chaîne

50

0

quelle est l'option de la paie?

1= en nature (animal, lait, etc...)

 

 

 

 

 

2= en argent

résonchoixoption

chaîne

70

0

quelles sont les raisons du choix de l'option

1= il préfère être payé en argent

 

 

 

 

 

2= les animaux coûtent chers

 

 

 

 

 

3= autres

rupturecontrat

chaîne

16

0

a eu à rompre le contrat

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

résonrupturecontrat

chaîne

67

0

raisons de la rupture de contrat?

1= il voulait se reposer

 

 

 

 

 

2= il gardait mal

 

 

 

 

 

3= les animaux n'évoluent pas

 

 

 

 

 

4= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux propriétaires

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

fiche

numérique

8

0

Numéro de la fiche

Aucun

date

chaîne

13

0

date enquête

Aucun

latitude

numérique

10

0

latitude

Aucun

longitude

numérique

10

0

longitude

Aucun

nom

chaîne

68

0

nom enquêté

Aucun

groupe

chaîne

42

0

groupe de l'enquêté

1= woïla

 

 
 
 
 

2= jamaré

 

 
 
 
 

3= alijam

 

 
 
 
 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

eggo

chaîne

45

0

chef campement

Aucun

groupeeggo

chaîne

45

0

groupe du chef de campement

1= woïla

 

 
 
 
 

2= jamaré

 

 
 
 
 

3= alijam

 

 
 
 
 

4= adanko

 

 
 
 
 

5= autres

arrondis

chaîne

45

0

arrondissement

Aucun

lienchef

chaîne

23

0

lien avec le chef de camp

1= même village

 

 
 
 
 

2= même métier

 

 
 
 
 

3 = même famille

 

 

 

 

 

4 = autres

berger

chaîne

45

0

nom du berger

Aucun

groupeberger

chaîne

45

0

groupe du berger

1= woïla

 

 
 
 
 

2= jamaré

 

 
 
 
 

3= alijam

 

 
 
 
 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

duréetrav

numérique

14

1

dépuis quand ensemble

Aucun

motivberger

chaîne

31

0

motivation à travailler avec le berger

1= bon travail

 

 
 
 
 

2 = recherche du salaire

 

 
 
 
 

3 = confiance

Codification de la fiche d'enquête adressée aux propriétaires (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

kaliifaexist

chaîne

11

0

kaliifa existe?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

nomkaliifa

chaîne

49

0

nom du kaliifa

Aucun

groupkali

chaîne

54

0

groupe du kaliifa

1= woïla

 

 
 
 
 

2= jamaré

 

 
 
 
 

3= alijam

 

 
 
 
 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

lienavkalii

chaîne

8

0

lien avec kaliifa

1= même village

 

 
 
 
 

2= même métier

 

 
 
 
 

3 = même famille

 

 

 

 

 

4 = autres

tenaveckalii

numérique

10

0

depuis quand avec kaliifa

Aucun

motivavkali

chaîne

54

0

motivation à travailler avec kaliifa

1= travail bien fait

 

 
 
 
 

2= confiance

 

 
 
 
 

3= les animaux évoluent

 

 

 

 

 

4= autres

campcee10

chaîne

43

0

campement ceedirde 10-11

Aucun

décceed10

chaîne

44

0

qui a décidé du ceedirde10-11?

Aucun

raisoncee10

chaîne

38

0

raison du choix du lieu de ceedirde 10-11

Aucun

campda10

chaîne

47

0

campement dabirde 10-11

Aucun

décida10

chaîne

54

0

qui a décidé de dabirde10-11?

Aucun

raisda10

chaîne

54

0

raison du chois du lieu de dabirde10-11

Aucun

camprumirde10

chaîne

45

0

campement ruumirde10-11?

Aucun

décirum10

chaîne

51

0

qui a décidé de ruumirde10-11

Aucun

raisonru10

chaîne

39

0

raison du choix de ruumirde 10-11

Aucun

campcee09

chaîne

47

0

campement ceedirde09-10

Aucun

déciceedir09

chaîne

23

0

qui a décidé de ceedirde 09-10

Aucun

raisoncee09

chaîne

32

0

raison du choix du lieu de ceedirde 09-10

Aucun

campdab09

chaîne

41

0

campement dabirde 09-10

Aucun

décidabi09

chaîne

44

0

qui a décidé de dabirde 09-10?

Aucun

Codification de la fiche d'enquête adressée aux propriétaires (suite)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

raisondab09

chaîne

44

0

raison du choix du lieu de dabirde 09-10

Aucun

ruumird09

chaîne

46

0

campement ruumirde 09-10

Aucun

décruumir09

chaîne

57

0

qui a décidé de ruumirde09-10?

Aucun

raisonrum09

chaîne

50

0

raison du chois du lieu ruumirde09-10

Aucun

campceed08

chaîne

48

0

campement ceedide 08-09

Aucun

déciceedir08

chaîne

50

0

qui adécidé de ceedirde 08-09?

Aucun

raisonceedi08

chaîne

52

0

raison du choix de ceedirde 08-09

Aucun

campdabirde08

chaîne

49

0

campement daabirde 08-09

Aucun

décdabirde08

chaîne

44

0

qui a décidé du daabirde 08-09

Aucun

raisondabirde08

chaîne

50

0

raison du choix du lieu dabirde 08-09

Aucun

camprumirde08

chaîne

46

0

campement ruumirde 08-09

Aucun

déciruumirde08

chaîne

46

0

qui a décidé de ruumirde 08-09?

Aucun

raisonruumirde08

chaîne

49

0

raisons du choix de ruumirde 08-09

Aucun

campceedirde07

chaîne

51

0

campement ceedirde 07-08

Aucun

déciceedirde07

chaîne

41

0

qui adécidé de ceedirde 07-08?

Aucun

raisonceedirde07

chaîne

55

0

raison du choix de ceedirde 07-08

Aucun

campdabird07

chaîne

54

0

campement dabirde 07-08

Aucun

décidabirde07

chaîne

55

0

qui a décidé de dabirde 07-08?

Aucun

raisondabir07

chaîne

48

0

raison du choix de dabirde 07-08

Aucun

campruumirde07

chaîne

49

0

campement ruumirde 07-08

Aucun

décisruumirde07

chaîne

68

0

qui a décidé de rummirde 07-08?

Aucun

raisonruumirde07

chaîne

61

0

raison du choix de ruumirde 07-08

Aucun

typedécision

chaîne

85

0

décisions prises par un berger

1= toute décision

 

 
 
 
 

2= aucune

 

 
 
 
 

3= achat du sel

 

 
 
 
 

4= vente d'un animal

 

 
 
 
 

5= vente d'un animal malade

 

 
 
 
 

6= vacciner les animaux

 

 
 
 
 

7= soigner les animaux

 

 

 

 

 

8= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux propriétaires (suite et fin)

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

compterendu

chaîne

56

0

le berger rend-il compte?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

rendcomptcomentterendu

chaîne

58

0

comment le berger rend-il compte?

1= par téléphone

 

 
 
 
 

2= envoyer quelqu'un

 

 

 

 

 

3= autres

pourquoinon

chaîne

85

0

pourquoi ne rendez-vous pas compte?

1= je suis propriétaire

 

 
 
 
 

2= j'ai confiance en lui

 

 

 

 

 

3= autres

bergeraanimo

chaîne

38

0

le berger a t-il ses animaux dans le troupeau?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

siouicomb1

numérique

6

0

si oui combien a t-il d'animaux?

Aucun

gestioncomen

chaîne

79

0

comment se fait la gestion

1= c'est le berger qui vaccine, soigne et achète le sel

 

 
 
 
 

2= c'est le patron qui fait tout

 

 

 

 

 

3= autres

sinonpquoi

chaîne

78

0

pourquoi le berger n'a t-il pas d'animaux

1= il dépense tout son dû

 

 
 
 
 

2= il ne garderait pas bien

 

 
 
 
 

3= il a laissé à l'endroit où il gardait

 

 

 

 

 

4= autres

optiondepaie

chaîne

50

0

quelle est l'option de la paie du berger?

1= en nature (animal, lait, etc...)

 

 

 

 

 

2= en argent

résonchoixoption

chaîne

70

0

quelles sont les raisons du choix de l'option

1= il préfère être payé en argent

 

 
 
 
 

2= les animaux coûtent chers

 

 

 

 

 

3= autres

rupturecontrat

chaîne

16

0

a eu à rompre le contrat

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

résonrupturecontrat

chaîne

67

0

raisons de la rupture de contrat?

1= il voulait se reposer

 

 
 
 
 

2= il gardait mal

 

 
 
 
 

3= les animaux n'évoluent pas

 

 

 

 

 

4= autres

Codification de la fiche d'enquête adressée aux femmes

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

numfiche

Numérique

2

0

numéro de la fiche

Aucun

dateenquête

Chaîne

15

0

date de l'enquête

Aucun

latitude

Numérique

18

0

latitude du lieu de l'enquête

Aucun

longitude

Numérique

18

0

longitude du lieu de l'enquête

Aucun

nomenquté

Chaîne

50

0

nom de l'enquêté

Aucun

épousede

Chaîne

50

0

nom du mari de la femme

Aucun

grpefemme

Chaîne

32

0

groupe de la femme

1= woïla

 

 
 
 
 

2= jamaré

 

 
 
 
 

3= alijam

 

 
 
 
 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

kelcampment

Chaîne

50

0

campement de

Aucun

chefcampment

Chaîne

50

0

nom du chef de campement

Aucun

grpechefcamp

Chaîne

32

0

groupe du chef de campement

1= woïla

 

 
 
 
 

2= jamaré

 

 
 
 
 

3= alijam

 

 
 
 
 

4= adanko

 

 

 

 

 

5= autres

nbrenfant

Numérique

2

0

nbre d'enfant de la femme

Aucun

nbenfantranshumant

Numérique

4

0

nbre enfant en transhumance

Aucun

roledelafemme

Chaîne

50

0

rôle de la femme

1= puiser l'eau

 

 
 
 
 

2= chercher le bois

 

 
 
 
 

3= écraser le mil

 

 
 
 
 

4= préparer la nourriture

 

 
 
 
 

5= vendre le lait

 

 
 
 
 

6= traire le lait

 

 
 
 
 

7= paître les animaux

 

 

 

 

 

8= autres

ventelait

Chaîne

8

0

vent - elle le lait?

1= oui

 

 

 

 

 

2= non

Nom

Type

Largeur

Décimale

Etiquette

Valeur

commenventlait

Chaîne

50

0

comment vent-elle le lait?

1= au campement

 

 
 
 
 

2= dans les villages

 

 
 
 
 

3= dans les marchés

 

 

 

 

 

4= autres

recettesdulait

Chaîne

50

0

à quoi sert la recette du lait?

1= acheter le mil

 

 
 
 
 

2= écraser le mil

 

 
 
 
 

3= acheter le savon

 

 
 
 
 

4= acheter le sucre

 

 
 
 
 

5= acheter le poisson et la viande

 

 
 
 
 

6= se soigner

 

 
 
 
 

7= acheter les habits

 

 

 

 

 

8= autres

dificulté

Chaîne

50

0

difficulté pendant le voyage

1= perte des bagages

 

 
 
 
 

2= fatigue liée à la longue distance

 

 

 

 

 

3= autres

dificultéséjour

Chaîne

50

0

difficulté pendant le séjour

1= les mouches

 

 
 
 
 

2= la chaleur

 

 
 
 
 

3= la vie chère

 

 

 

 

 

4= autres

changements

Chaîne

50

0

changements souhaités?

1= accès au moulin à écraser

 

 
 
 
 

2= accès à l'hôpital

 

 
 
 
 

3= école pour les enfants

 

 

 

 

 

4= autres






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984