DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA
COMMUNICATION
COLLECTIVE ET DU JOURNALISME
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES
(FASCH)
UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI
TELEVISION HAITIENNE PAR CABLE
ET COULEUR LOCALE
(LA TELE HAITI)
Par: Joël Lorquet
Mémoire présenté à la
Faculté des Sciences Humaines
de L'Université D'Etat D'Haïti pour
l'obtention du titre:
«Licencié en Sciences de la
Communication Collective
et du Journalisme»
Patron: Rév. Père Louis Gabriel
Blot
Port-au-Prince, Haïti - Septembre
1998
TELEVISION HAITIENNE PAR CABLE ET COULEUR LOCALE
(LA TELE HAITI)
TELEVISION HAITIENNE PAR CABLE ET COULEUR LOCALE
(LA TELE HAITI)
TABLE DES MATIERES
Avant-Propos Page 16
CHAPITRE I
La Télévision et les principes de la
communication Page 22
A.- Définition de la télévision
Page 22
B- Théorie de la communication Page 23
I- Définition de la communication Page 23
II- Etapes de la communication Page 24
a) Le codage Page 25
b) Le message Page 25
c) Le canal Page 26
d) Feedback Page 27
III- Principales fonctions de la communication Page 27
a) Fonction expressive Page 28
b) Fonction conative Page 28
c) Fonction référentielle Page 28
d) Fonction phatique Page 28
e) Fonction métalinguistique Page 29
f) Fonction poétique Page 29
C- Théorie de l'information Page 30
D- La télévision: son historique et son
évolution Page 31
I- Historique de la télévision Page
32
II- Evolution des systèmes de signaux de
télévision
et standards de couleur en usage dans le monde Page
36
a) La Télévision couleur Page 37
b) Télévision et vidéo Page 39
c) Télévision et satellites Page 39
d) Ondes hertziennes Page 40
e) Télévision par câble et
télédistribution Page 40
TELEVISION ET CULTURE
Sens général de la culture Page 41
Les caractéristiques de la culture haïtienne
Page 43
CULTURE ET MOYENS DE COMMUNICATION DE MASSE
La télévision en tant qu'agent culturel
Page 43
Définition d'une émission culturelle Page
44
Ce qu'on entend par production locale Page 45
CULTURE ET TELEVISION EN HAITI
LA POPULARITE DE LA TELEVISION DANS TOUS LES MILIEUX
A - Dans le milieu enfantin Page 45
B - Dans le milieu juvénile Page 46
C - Dans le milieu adulte Page 47
D - Dans les couches sociales Page 47
L'influence des programmes de télévisions
étrangères sur la culture locale
A - Changement de pensée Page 58
B - Changement d'action et d'attitude Page 50
CHAPITRE II
IMPLANTATION DE LA TELEVISION EN HAITI ET TELE HAITI
IMPLANTATION DE LA TELEVISION EN HAITI Page 53
A- Considérations générales sur la
télévision en Haïti Page 53
B- Présentation de la Télé Haïti
Page 56
Historique de la la télévision par câble
en Haïti: La Télé Haïti Page 57
La naissance de la télévision par câble en
Haïti Page 59
Evolution de la Télé Haïti Page
60
La concession de la Télé Haïti
LA CONCESSION Page 63
Les projets de la Télé Haïti Page
65
C- La philosophie de la Télé Haïti
Page 66
I- Les objectifs de la société Page
66
I-a) La qualité de réception Page 67
I-b) Augmentation de la clientèle Page 67
I-c) Augmentation des programmes en français Page
67
I-d) Développement de la chaîne éducative
Page 68
DISPOSITIFS TECHNIQUES
Procédés pour capter les signaux des satellites
jusqu'à la réception chez le client Page
71
Définition d'un converter Page 71
Le "decoder" Page 71
Le "cable T.V.": Procédures techniques Page 72
La vidéo-tape Page 73
LES SOURCES DE FINANCEMENT Page 73
A) LA SOUSCRIPTION Page 73
CONDITIONS D'ABONNEMENT OU DEMARCHES A EFFECTUER
EN VUE DE L'INSTALLATION DU CABLE Page 74
Un dépôt de garantie Page 74
Les modalités de paiement Page 74
Les tarifs des autres services de la Télé
Haïti Page 74
Les sanctions en cas de non paiement Page 76
Le nombre d'abonnés à la Télé
Haïti Page 76
Evaluation du profit Page 75
B) LA PUBLICITE ET SON IMPORTANCE POUR LA TELE HAITI Page 78
Les crénaux qui fournissent de la publicité
Page 77
LE TARIF PUBLICITAIRE DE LA TELE HAITI Page 78
C) LA SUBVENTION Page 81
C-1) Avantages donnés par l'Etat Haïtien Page
81
LES MANQUES A GAGNER ET LES PROBLEMES AUXQUELS
EST CONFRONTEE LA TELE HAITI Page 82
A- LES PRISES CLANDESTINES Page 81
A-1 Les fraudeurs des quartiers populaires Page 81
A-2 Les fraudeurs, ayant des moyens
mais qui refusent de prendre un abonnement Page 81
A-3 Les fraudeurs qui détournent entièrement le
parcours du câble Page 82
B- LA CRISE ENERGETIQUE Page 82
B-1 Crise énergétique:
Vue d'ensemble des répercussions sur la Télé
Haïti Page 82
B-2 Suppléer la crise énergetique
avec l'utilisation des génératrices et des
inverters Page 82
C- LES ACCIDENTS Page 83
A-I LES REPERCUSSIONS DES PRISES CLANDESTINES
ET DES COUPURES INTEMPESTIVES DE L'EDH Page 85
a) Les amplificateurs défectueux Page 85
b) Dommages provoqués par les coupures intempestives de
l'EDH Page 85
B- LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES PRISES CLANDESTINES Page
85
a) L'utilisation du juge de paix et de la police Page 86
b) Saisie des appareils ou obligation est faite
au fraudeur de signer un contrat d'abonnement Page 86
c) Effectuer la saisie des câbles utilisés pour les
prises clandestines Page 86
L'AUDIOVISUEL ET LA PRODUCTION CULTURELLE EN HAITI Page 87
La situation actuelle Page 87
PRODUCTIONS VIDEOGRAPHIQUES ET CINEMATOGRAPHIQUES Page 89
Chronologie sommaire du cinéma en Haïti et sur
Haïti Page 89
L'APPARITION DU CINEMA Page 89
LE CINEMA QUE VOIENT LES HAITIENS Page 90
LE CINEMA QUE FONT LES HAITIENS
A- LE CINEMA DE L'INTERIEUR Page 91
B- LE CINEMA DE LA DIASPORA.
UN CINEMA MILITANT DANS LA MAJORITE DES FILMS Page 92
VIDEO ET CINEMA Page 97 SUCCES COMMERCIAL OU SUCCES
ARTISTIQUE Page 102
CARACTERISTIQUES
DE LA PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE EN HAITI Page 103
LES FILMS ETRANGERS SUR HAITI Page 104
LES TELEVISIONS D'HAITI ET LA DIFFUSION DE LA CULTURE
A - LES STATIONS DE TELEVISION DE PORT-AU-PRINCE Page 107
La Télévision Nationale d'Haïti Page
107
PVS-Antenne 16 Page 109
Télémax Page 110
Télé Eclair Page 111
Télé Haïti Page 112
Télé Timoun (Télé 13),
Télé Lumière (22) et Télé Métropole
Page 113
B - LES STATIONS DE TELEVISION DE LA PROVINCE Page 113
C- LISTE DES 12 RADIO-TELEVISIONS EMETTANT EN HAITI Page 115
LES LIMITES DE LA TELEVISION EN HAITI Page 117
LES SOCIETES DE PRODUCTION Page 118
La Mancuso Production Page 118
Clairimage Page 118
CULTURE ET TELE HAITI
Analyse des programmes de la Télé Haïti
Page 120
LES PROGRAMMES DE LA TELE HAITI
A) Les canaux Page 120
Les 3 chaînes en VHF Page 120
Les dix-huit autres chaînes Page 120
B) - Analyse du contenu des programmes diffusés sur la
Télé Haïti Page 121
Programmation de la Télé Haïti Page 122
Contenu des 21 chaînes de la Télé Haïti
Page 122
La Télé Haïti: Un câblo-distributeur
Page 124
Place accordée à la culture haïtienne dans les
programmes de la Télé Haïti Page 125
Place accordée à la langue française et au
créole
dans les programmes de la Télé Haïti
Page 125
PROBLEMES RENCONTRES DANS LA DIFFUSION
DE PROGRAMMES FRANCOPHONES EN HAITI Page 126
Ce qui empêcherait à la Télé
Haïti de contribuer à la production locale Page 128
LE COTE POSITIF Page 129
Enquête: dépouillement, analyse et
vérification des hypothèses Page 132
Recommandations et conclusions Page 137
PROPOSITIONS
PROPOSITIONS AUX RESPONSABLES DE LA TELE HAITI
Page 137
Ce qu'on pourrait faire avec la Télé Haïti
Page 137
A.- La télévision au service de l'éducation
Page 137
B.- Promotion de la culture en général Page
139
C.- La conscientisation Page 139
D.- Contribuer au progrès social Page 140
structures de production, l'élevage, etc.
RECOMMANDATIONS
A) A Télé Haïti: Page 141
LE ROLE DE L'ETAT Page 143
Pour encourager la production locale Page 143
CE QUE L'ETAT POURRAIT FAIRE EN VUE D'ENCOURAGER LA CREATION, LA
PRODUCTION LOCALE ET DE PROTEGER LES ARTISTES. Page 144
I- L'ETAT, PROTECTEUR ET MECENE DE LA CREATION CULTURELLE
1- La protection des droits des artistes Page 144
2- La promotion morale des artistes Page 145
II- LA PROMOTION DE LA CREATION Page 145
1. L'aide de l'Etat à la création artistique
Page 146
2. L'encouragement au mécénat privé
Page 147
RECOMMANDATIONS
B) A l'Etat haïtien: Page 147
BIBLIOGRAPHIE Page 150
ANNEXES
(Questionnaires; documents de référence,
organigramme; etc.) Page 154
REMERCIEMENTS
L'achèvement de ce travail est un signe évident
de la volonté de Dieu, car en dépit des difficultés
rencontrées durant les sept (7) années nécessaires
à l'élaboration de ce mémoire, nous ne nous sommes pas
laissés aller au découragement comme beaucoup d'autres de nos
camarades et nous sommes parvenus à terme. Aussi, je tiens tout d'abord
à remercier grandement le Seigneur pour la santé qu'il m'a
procuré, l'intelligence qu'il m'a donné et la
détermination en vue de concrétiser ce mémoire de
sortie.
Ce travail a été mené à bonne fin
grâce à la collaboration de plusieurs personnes. Je tiens
à remercier en premier lieu mes parents, ma mère Mélia
pour les efforts déployés en vue de me donner une
éducation adéquate, mon épouse Joseline pour son
encouragement et sa compréhension surtout lorsque je devais travailler
très tard la nuit. Je veux dire merci également à mon
directeur de mémoire, le Révérend Père Louis
Gabriel Blot, pour sa contribution significative dans l'approche
méthodologique de ce projet et pour ses précieux conseils durant
les différentes étapes de la recherche et de l'élaboration
du document. Le père Blot m'a soutenu et encouragé
jusqu'à la réalisation du travail final. Ma reconnaissance va
aussi à mes professeurs, M.M. Lucien Jean Bernard et Amary Joseph Noel.
Que tous les autres anciens professeurs du département de Communication
collective de la Faculté des Sciences Humaines trouvent ici l'expression
de ma profonde reconnaissance.
Mes remerciements vont également à la directrice
de la Télé Haïti, Mme. Marie-Christine M. Bussénius,
qui m'a facilité l'accès à certaines informations et m'a
autorisé à mener ma petite enquête même auprès
des abonnés fréquentant la station.
Je m'en voudrais de ne pas réserver une mention
spéciale à Mme. Marie Guerda Vital Prévilon qui m'a
encouragé dans ma démarche dès le début. Merci
à Maryse Polynice ainsi qu'à tous ceux qui d'une façon ou
d'une autre ont prêté leur aimable collaboration à la
réalisation de ce travail.
Joël Lorquet
SIGLES ET ABBREVIATIONS
BBC: British Broadcast Corporation Ltd. (Fondée le 18
Oct. 1922)
TH: Télé Haiti
TNH: Télévision Nationale d'Haiti
TPR: Télé Promotion Rurale
TV: Télévision
TVA: Télévision Artibonite
N.T.S.C.: National Television System Committee
P.A.L.: Phase Alternative Line
SECAM: Sequential Couleur à Mémoire
LEVR: Electronic Video recording
CBS: Columbia Broadcasting System
VCR: Video Cassette Recorder
VHS: Video Home System
VHF: Video High Frequency
RCA: American Radio Corporation
SYNCOM: Synchronous-orbit Communications Satellites program
(14 Fév. 1963)
COMSAT: Communication Satellites Corporation
RFI: Radio France Internationale
RTMS: Radio Télevision de la Métropole du
Sud
CNN: Cable News Network
HBO: Home Box Office
CONATEL: Conseil National des
Télécommunications
HTN: Haitian Television Network
TNT: Turner Network Television
TENASA: Télévision Nationale d'Haïti
S.A.
WGN: World's Greatest Newspaper, (Cable Superstation, Ch. 9,
créée en avril 1948)
PVS: Polycarp Video Studio
SHTS S.A: Société Haïtienne de
Télévision par Satellites S.A.
FOHFADD: Fondation Haïtienne Pour la Formation à
Distance et le Développement
TQS: Télé Quatre Saison
RDI: Réseau de l'Information
RFO: Radio France Outremer
LNA: Low Noise Amplifier
LNB: Low Noise Block converter
GHRTZ: Gigahertz
NIF: Numéro d'Identité Fiscale
EDH: Electricité D'Haïti
CCJAH: Compagnie Cinématographique des Jeunes Acteurs
Haïtiens
ICAIC: Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie
Cinématographique
IFCIC: Institut de Financement du cinéma et des
industries culturelles
CNC: Centre National de la Cinématographie
UNICEF: United Nations Children Fund
UNESCO: Fonds des Nations-Unies pour l'Education, la Science
et la Culture
AVANT-PROPOS
TELEVISION HAITIENNE PAR CABLE ET COULEUR LOCALE
La télévision a fait son entrée dans le
pays avec la création de la Télé-Haïti, le 13
décembre 1959. Elle diffusait ses programmes par ondes hertziennes sur
la chaîne 2 à l'époque. Cependant, pendant plus de 20 ans,
une minorité de gens aisés seulement avait accès à
ce support médiatique. Les débuts de Télé
Haïti n'ont pas été marqués par la diffusion
d'émissions locales ou mettant en exergue la culture haïtienne. La
langue française, par exemple, était l'unique forme d'expression
utilisée, tandis que les programmes venaient tous des pays francophones,
sauf les bulletins d'information, les matchs de foot-ball au stade Sylvio Cator
ou les discours présidentiels retransmis en direct du Palais
National.
Quinze années plus tard, Télé-Haïti
s'est procuré des canaux additionnels, ce qui porte à 15 le
nombre total des canaux, cependant cela n'a pas résolu le
problème de la diffusion de la culture haïtienne. Sur les canaux 4,
5, 6, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 21, 22, la totalité des programmes de
Télé-Haïti sont en anglais; sauf les chaînes 2 et 16
qui émettent en français, sans oublier de faire mention de la
retransmission de la Télévision Nationale d'Haïti sur la 7
et la diffusion de messages publicitaires écrits
(Télétexte) sur la 3; les chaînes 19 et 20 émettent
en espagnol, alors que la majeure partie des Haïtiens s'expriment en
créole et en français.
Dans quelle mesure peut-on parler de culture locale
(haïtienne) à la Télé-Haïti où seulement
2% des programmes sont réalisés en Haïti?
Dans quelle mesure peut-on parler de télévision
haïtienne dans une station où sur 15 chaînes 3 seulement
étaient en français, notamment les chaînes 2 et 6? Le
public a du attendre jusqu'en 1997 pour disposer de 9 chaînes en
français sur un total de 21 chaînes.
Pourquoi avons-nous choisi ce thème?
"Télévision haïtienne par câble et couleur locale"? Ce
thème présente un certain nombre d'intérêts pour la
collectivité en ce sens qu'il peut pousser les abonnés ou le
public en général à prendre conscience du programme
présenté ou diffusé par la télévision
privée par câble d'Haïti et porter les propriétaires
à réadapter leur programme; il favorisera certainement
l'avancement de la science en faisant ressortir les rapports étroits qui
doivent exister entre l'acte de communication sociale ou collective et ses
fondements culturels; l'homme étant à la fois le sujet, l'objet
et le bénéficiaire de la communication. Ce travail sera utile,
d'autant plus qu'il constitue un document pouvant aider les chercheurs
eux-mêmes. Enfin, nous espérons que cette étude favorisera
la prise de conscience en vue de changer l'ordre des choses.
L'Haïtien qui ne peut se nourrir à sa faim ou
acquérir un logement décent, ne peut pas se payer le luxe d'un
abonnement mensuel à Télé-Haïti. Cela ne veut pas
dire pour autant que les habitants des bidonvilles côtoyant les luxueuses
résidences ne peuvent pas capter les images de
Télé-Haïti; à en juger par le nombre imposant de
prises clandestines que les techniciens sont obligés d'enlever chaque
jour.
Dans ce travail, nous ne prétendons absolument pas
aborder tous les champs d'action se rapportant à la culture ou à
la télévision; nous partons de préférence d'une
constatation: "La couleur locale, la culture haïtienne, ne figure pas ou
presque pas dans les programmes émis sur les 21 chaînes de
Télé-Haïti. Très peu d'articles de journaux et de
revues ont traité de la question durant les dix dernières
années. Cependant, nombreux sont les observateurs qui ont pensé
que c'était en leurs droits et devoirs d'opiner sur les programmes de
Télé-Haïti.
En réalité, nombreux sont les angles et aspects
sous lesquels on pourrait étudier la problématique de "couleur
locale" à la Télé-Haïti: les films, les feuilletons,
les musiques, le temps imparti aux informations, les jeux, les
publicités en direct, etc...
Toutes ces émissions pourraient se réaliser
localement, ou en référence au contexte national. Nous nous
intéressons spécialement à la communication sociale dans
un contexte local. Ce, pour préciser que nous mettons l'emphase sur le
fait que l'existence d'une télévision haïtienne diffusant
des programmes étrangers mérite d'être
étudiée comme un phénomène constituant une entrave
à l'émancipation de la culture nationale. Notre inquiétude
de base pourrait se résumer comme suit:
Qu'arrive-t-il quand dans une station de
télévision haïtienne, la langue et les programmes
utilisés ne tiennent pas compte de la réalité locale?
Si le problème est d'intérêt national, si
d'autres stations de télévision de la province s'aventurent dans
la même voie en redistribuant des programmes étrangers, en anglais
ou en espagnol en provenance de stations émettant sur satellite,
Télé Haïti constitue donc un exemple qui nous
intéresse en particulier.
Que se passe-t-il en Haïti où une
télévision par câble (télévision
regardée par une élite ou un nombre restreint de personnes),
utilise abusivement des langues étrangères et des programmes
d'outre-mer?
Comment se pose aujourd'hui la problématique de la
communication en Haïti? Quels défis imposent cette situation quant
aux relations entre la culture haïtienne et celle des autres pays?
En résumé, ce sont toutes ces interrogations et
ces motifs qui sont à l'origine du choix d'un tel sujet. Les
idées ou réponses qui seront émises à partir de
cette étude nous permettront de proposer si possible des pistes de
solution tant sur le plan collectif que du côté des responsables
de la Télé Haïti. Nous demeurons persuadés que le
thème choisi: "Télévision haïtienne par câble
et couleur locale" est valable et mérite d'être
étudié.
Notre objectif général est d'apporter une
contribution aux recherches en cours sur le problème culturel
haïtien face à la télévision et signaler des pistes
de solution qui peuvent éclairer les décisions politiques se
rapportant au domaine et contribuer au développement de la communication
sociale en Haïti dans un contexte pouvant favoriser la conservation de la
culture haïtienne. Cependant, dans quelle mesure peut-on étudier la
problématique de la culture haïtienne dans la perspective de la
communication télévisuelle? Est-il possible d'affronter les
défis que posent les pratiques culturelles divergentes, les cultures
importées donc (culture américaine, canadienne, française,
mexicaine, etc...) face à la couleur locale, dans un même contexte
géographique sous l'influence de la télévision? En
d'autres termes, nous essayerons de chercher la réponse de l'influence
de la région culturelle ou de la culture étrangère sur la
culture locale ou nationale.
Etudier les autres articles et documents déjà
proposés sur le problème et prendre position face à
eux.
En effet, nous pensons que la prolifération de
programmes étrangers sur les 21 chaînes de
Télé-Haïti entrave l'expansion de la culture haïtienne
à Port-au-Prince.
- Les programmes étrangers contribuent à
l'assimilation culturelle des Haïtiens et découragent la production
locale.
- Les programmes locaux limitent le champ de connaissance des
Haïtiens mais apportent au peuple une conscientisation pouvant favoriser
le progrès de sa société.
- La culture haïtienne est assez riche pour être
utilisée efficacement dans les programmes de la
Télé-Haïti.
Sur quelle base cette étude est-elle tenue? Quelles
sont les techniques employées pour recueillir les données et les
informations nécessaires à l'analyse du problème
considéré?
Il s'agit d'étudier la culture haïtienne à
partir d'une brève analyse des programmes de la société de
télévision par câble "Télé Haïti".
Pour cela nous avons confronté divers auteurs et
différentes définitions déjà connues de la
"télévision" et plus particulièrement de la
"Câblo-distribution". Autrement dit, nous avons entamé une
recherche bibliographique pour le cadre théorique et conceptuel.
Ensuite, nous avons observé et analysé les programmes tels que
présentés par Télé Haïti. L'objectif est de
faire dériver des concepts qui seront à la base de
l'élaboration de notre analyse.
Les concepts de culture et la définition qui en
provient sont les facteurs d'uniformité de l'étude. Ils sont
comme une ouverture à l'intérieur de laquelle se réalise
l'investigation.
L'hypothèse principale et les différentes
sous-hypothèses nous obligent à rencontrer les principaux
responsables de Télé Haïti et nous obligent à nous
orienter plus directement vers une investigation documentale. Nous avons
envisagé la possibilité de mener une petite enquête au
niveau des consommateurs pour avoir leur opinion sur les apports de la
Télé Haïti sur leur comportement (phénomène de
socialisation, habitus). Cette enquête touche les abonnés: adultes
(parents) et enfants. Ce qui nous permet de déceler l'impact des
programmes étrangers chez eux.
Il existe beaucoup d'écrits sur la culture en
général, mais nous nous efforçons de rester dans le cadre
des définitions tirées à partir de la littérature
haïtienne. Il existe également un certain nombre d'ouvrages
consacrés à la télévision. Nous utiliserons
certainement cette bibliographie pour asseoir nos meilleures définitions
et opinions.
Notre préoccupation majeure est de réaliser un
labeur d'une envergure plus grande que les articulets parus dans nos quotidiens
durant ces dernières années.
Nous chercherons à faire la lumière sur les
tendances habituelles de la télévision par câble
haïtienne, innover d'autres, proposer des idées pour
l'élaboration d'une meilleure télévision locale et
à contribuer à trouver des issues.
Nous appuierons nos thèses non seulement sur
l'étude des expériences d'autres stations
étrangères de câblo-distribution, mais encore sur la
logique qui se dégage de notre analyse.
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE
ET CONCEPTUEL
CHAPITRE I
La télévision et les principes de la
communication
Il n'y a pas lieu de parler de télévision sans
essayer de définir techniquement cet instrument de communication, sans
penser aux théories de la communication et de l'information et sans
faire une approche de son historique et de son évolution dans le temps
et dans le monde.
A.- Définition de la
Télévision
La télévision, c'est l'ensemble des
procédés et techniques employés pour la transmission des
images instantanées d'objets fixes ou en mouvement, après analyse
et transformation en ondes hertziennes. Par extension, elle se définit
comme étant l'ensemble des activités et des services assurant
l'élaboration et la diffusion d'informations et de spectacles, à
un grand nombre de personnes.1(*)
En plus de répondre aux exigences des medias de masse,
le procédé technique général utilisé
à la télévision est comparable à la radiodiffusion.
Il suffit de remplacer le microphone par une caméra électronique.
Cette caméra transforme l'image qu'elle recueille en un courant
électrique appelé courant vidéo, de même nature que
la B.F. Le courant vidéo est transmis à l'émetteur, il
module le courant H.F. produit par l'émetteur. Les ondes
rayonnées par extrait du courant H.F. modulé grâce au type
cathodique. Contrairement à la radio, la télévision doit
capter, transmettre et reconstituer non seulement des sons mais une image
mouvante. Une image est une juxtaposition de points dont les luminosités
s'étendent sur toute une gamme.
Les premiers penseurs de la télévision ne se
sont pas limités à la simple découverte de la
télévision. Ils ont également étudié les
moyens à mettre en place pour améliorer le système. C'est
ce qui explique l'utilisation des satellites, du câble, l'usage de la
couleur, de la video-cassette, etc.
Il en résulte que l'invention et l'usage de la
télévision répondent aux principes caractérisant la
communication tout court et la communication de masse en particulier. On ne
saurait comprendre la valeur et l'impact de la télévision dans la
société sans rappeler quelques éléments
théoriques de base de la communication et leur importance dans les
interactions humaines et sociales. C'est aussi l'occasion de faire ressortir la
différence entre la théorie de la communication et la
théorie de l'information.
B- Théorie de la communication
La théorie de la communication, dans le cadre de ce
travail, touchera la définition de la communication, les étapes
et les principales fonctions de la communication.
I- Définition de la communication
La communication est la base même de la
société, c'est une condition sine qua non de la vie
humaine et de l'ordre social. Dès sa naissance, l'homme est
engagé dans le processus complexe de l'acquisition de règles de
l'expression. Considéré dans un cadre restreint, la communication
est l'art de transmettre l'information, les idées et les attitudes d'une
personne à une autre. A partir de là, l'homme moderne a construit
un mécanisme compliqué, qui revêt de multiples aspects pour
diffuser ses messages. Peu à peu, les progrès de la science
offrent à ce mécanisme de communication des capacités de
plus en plus extraordinaires qui lui permettent de surmonter les obstacles
matériels du monde qui nous entoure.
"La communication constitue en quelque sorte le système
nerveux de la société. Tout est communication. Par exemple,
l'enseignant est communicateur. Son succès dépend de son
habileté à communiquer ses idées. Pour obtenir le maximum
de succès, le communicateur doit communiquer impeccablement son message
en sorte que ses auditeurs puissent le capter avec beaucoup d'aisance. Donc,
un message transmis vaille que vaille ne peut être capté voir
même compris"2(*).
La communication s'appuie sur des principes plus ou moins
complexes. Pour communiquer avec un individu ou un groupe, chacun de nous
envoie un message, forme que revêt l'information, à l'un ou
à plusieurs de ces cinq sens: la vue, l'ouïe, le toucher, le
goût ou l'odorat. Un sourire exprime la recherche d'une amitié,
l'intonation que nous prenons pour dire bonjour peut traduire des sentiments
allant de la maussaderie au plaisir réel, et les mots que nous
choisissons pour parler ou écrire sont porteurs d'informations que nous
désirons faire passer.
Il y a communication, chaque fois qu'un organisme quelconque,
est susceptible d'affecter un autre organisme soit en le modifiant, soit en
modifiant son action. Donc, "toute communication est échange de signes
et de symboles et met en jeu des rapports d'influence des mouvements
affectifs"3(*).
Plus nous mettons d'efficacité dans le choix et le mode
de transmission de ces mots,meilleure est la communication avec autrui. Ce qui
signifie que la communication, pour être valable, doit être pourvue
de ces quatre éléments suivants présentés
d'après le schéma:
Emetteur --- Message ---- Canal ---- Récepteur
II- Etapes de la Communication
D'après la théorie de la communication, cette
dernière passe par plusieurs étapes: la source, la transmission
et l'émetteur. L'étape de transmission est la première
dans toute communication, elle est précédée par le
désir de communiquer ou non. Ce désir de ne pas communiquer peut
exister sans endommager pour autant la communication. Il est possible de ne pas
recevoir le message désiré ou approprié à tel ou
tel domaine mais la communication en soi fait toujours son chemin; d'où
le silence est porteur de message. Comme le comportement, la communication n'a
pas de contraire ou néant. Il n'y a pas de non comportement de
même qu'on ne saurait parler non plus de l'inexistence de communication
entre deux individus; qu'il soit positif ou non, il y a toujours un message qui
se dégage.
La première étape de la communication est
réalisée par l'émetteur qui peut être soit un
individu, un groupe ou une institution. L'émetteur constitue la source
de la communication, ce qui donne trois autres aspects à l'étape
de transmission: le codage, le message et le canal.
a) Le codage
Le codage est donc la prise de conscience par
l'émetteur du contenu du message. Cette prise de conscience, devient
"cueillette et analyse d'information" dans le cas d'une communication
personnelle, lorsque le message à communiquer provient d'une source
autre que la pensée de l'émetteur.
Le codage peut par conséquent se définir comme
la traduction de tout effort de communication en une forme
compréhensible pour le récepteur. En fait, codage,
décodage et interprétation ne sont pas dissociés. Ces
trois aspects de la transmission d'un message se passent en même temps et
ne sont séparés que pour des besoins pédagogiques ou
analytiques.
b) Le message
On peut considérer le concept "message" sous deux
angles différents:
1) Du point de vue sémantique, le "message" est
porteur de significations, indépendamment de la forme du canal, c'est
généralement l'acceptation courante.
2) Du point de vue technique, c'est la forme elle-même,
par opposition au contenu.
Il existe donc différents types de messages:
i) Le message sémiologique qui est constitué par
l'assemblage de signes choisis selon une nouvelle convention entre
émetteur et récepteur (écriture, mathématiques,
etc.)
ii) Le message isomorphe dont la forme ressemble à ce
qu'il évoque (télévision, photographie, etc.)
Dans l'étape du message intervient ce que les
spécialistes appellent "cadre de référence". Ce dernier
constitue la plus grande difficulté en matière de
réception du message. Celui qui reçoit un message
l'interprète en fonction de son cadre de référence, en
d'autres termes, de son attitude, de ses connaissances et du système
social dans lequel il évolue. Chaque individu a une expérience
acquise, composée en partie de ses croyances et de ses valeurs
individuelles, liées à sa personnalité et tenant compte
des croyances et valeurs des groupes auxquels il appartient. C'est pourquoi
tout message qui met en cause les croyances et valeurs d'un individu risque
d'être déformé ou mal interprété,
c) Le canal
Le canal se définit comme étant le moyen
employé par l'émetteur pour transmettre son message au
récepteur. Il existe deux types principaux de canaux de
communication:
i) Canaux physiques ou physiologiques:
Les canaux physiologiques sont constitués par les
émetteurs sensoriels (vision, audition, goût, odorat, toucher)
caractérisés par deux principes fondamentaux typiques au
récepteur humain: Le principe du seuil différentiel et la loi de
Fechner.
Le principe du seuil différentiel est le minimum de
variations qu'un stimulus physique doit subir pour donner lieu à
sensation chez le récepteur humain. Il s'applique aussi bien à
l'ouïe qu'aux autres organes des sens. Le moment où nous apercevons
qu'un phénomène physique ne coïncide pas à celui
où naît ce phénomène. Il ne nous parvient
qu'à partir d'un certain seuil de granulation perceptible du monde
environnant.
La loi de Fechner est la courbe qui exprime le rapport entre
sensation et excitation. D'après ce rapport la sensation varie comme le
logarithme de l'excitation. Ce qui veut dire que lorsque l'excitation physique
varie de 10 à 100 la sensation ne s'accroît pas plus que quand
elle varie de 1 à 10.
ii) Canaux techniques:
Ce sont des moyens que l'émetteur utilise pour
amplifier son message de façon à réduire la distance.
C'est le cas de la radiodiffusion, du téléphone, de la
télévision, du cinéma, des livres, etc.
d) Feedback
Les feed back ou effets rétroactifs sont des
réactions qui intererviennent dans le courant du processus de
communication et qui se propagent en sens inverse, autrement dit le
récepteur devient l'émetteur. Les feed back proviennent,
soit de l'agent de communication à sa source d'information, soit d'un
responsable de média au journaliste, du public au rédacteur ou
d'une personne à une autre, etc. Les effets rétroactifs peuvent
aider l'agent de communication ou l'émetteur à améliorer
son travail. Les feed back sont beaucoup plus nets dans les
communications médiatiques; des intéractions rétroactives
peuvent se produire tout au long du processus de communication.
Tout ce processus peut être condensé dans la
formule énoncée par le professeur Harold D. Laswell: "qui dit
quoi, sur quel canal, à qui, avec quel effet".
Le feed-back dépend donc du cadre de
référence de l'émetteur et du récepteur, de leurs
attitudes, de leur connaissance, de leur culture et du moyen
mathématique utilisé pour faire passer le message.
III- Principales fonctions de la communication
Il existe six fonctions dans l'expression et la communication,
lesquelles correspondent aux six éléments impliqués dans
le processus de communication, à savoir: le destinataire, le
référent, le canal ou (contact), le code et le message.
D'après l'étude du linguiste Roman Jakobson, le schéma
suivant présente la Fonction Méta Linguistique:
Fonction référentielle
Référent
Destinateur
Destinataire
ou --- Message (Fonction poétique) ---
ou
Emetteur --- Canal (Fonction pahtique) ---
Récepteur
Fonction expressive Fonction
Conative
Code
a) Fonction expressive
La Fonction expressive représente la première
fonction, elle est centrée sur l'émetteur. Elle permet à
l'émetteur de s'exprimer à l'égard du contenu de son
message. Cette fonction met en relief la personnalité de
l'émetteur consciemment ou inconsciemment; ce, par la présence
d'interjections à valeur émotive, de jugements subjectifs,
d'intonations caractéristiques, etc...
b) Fonction Conative
La Fonction Conative concerne et met en cause directement le
destinataire. Ce qui signifie qu'elle est orientée vers ce dernier. Les
impératifs et les vocatifs sont donc les manifestations les plus
évidentes.
c) Fonction référentielle
La Fonction référentielle renvoie directement
à l'objet réel qui représente la valeur essentielle du
message. Elle est donc centrée sur le référent. Avec cet
exemple banal "Le Bureau fonctionne de 8 heures à midi", on comprend
rapidement que l'information n'utilise que la Fonction
Référentielle du langage.
d) Fonction phatique
La Fonction phatiqure représente tout ce qui, dans un
message, sert à établir, maintenir ou couper le contact. Elle
intéresse le canal du contact qui relève d'elle. Lors d'une
conversation téléphonique, le traditionnel "Allo" établit
le contact ainsi que les autres tels que: "Vous m'entendez?", "Ne quittez
pas!" etc. Le langage recourt fréquemment à cette fonction car
elle manifeste le désir de communiquer.
e) Fonction métalinguistique
La Fonction métalinguistique constitue dans un message,
tout ce qui sert à donner des explications ou des précisions sur
le code utilisé par le destinateur. Elle est donc centrée sur le
code.
f) Fonction poétique
La Fonction poétique met l'accent sur le message en
tant que tel. Elle met en évidence le côté palpable des
signes, elle apporte un supplément de sens au message par le jeu de sa
structure, de sa tonalité, de son rythme, de ses sonorités,
etc.
En conclusion, nous pourrons donc constater que les six
fonctions du langage ne s'excluent pas l'une de l'autre, mais ne sont pas
forcément réunies dans un message donné. Il est toutefois
rare de ne trouver dans un message qu'une de ces fonctions. Le plus souvent
plusieurs se superposent. Il est, par ailleurs, évident d'admettre que
dans un message donné, l'une ou l'autre des fonctions est dominante.
Suivant la hiérarchie des fonctions, on peut établir une
typologie des messages selon l'importance des fonctions
représentées. Les messages ont au moins autant de significations
que le contenu des informations qu'ils véhiculent.
La classification de Jackobson4(*) est discutée par certains linguistes qui lui
reprochent, d'une part, de distinguer artificiellement ce qui dans le langage
vise à l'expression et ce qui agit sur autrui; d'autre part, on remarque
qu'il n'y a pas de caractéristiques linguistiques particulières
à chaque fonction: une même phrase peut être expressive ou
conative, référentielle ou métalinguistique, par exemple:
"J'ai soif!" est l'expression d'une sensation mais peut être aussi la
demande indirecte d'une boisson rafraîchissante. Toutefois, cette
classification est à même de rendre de grands services pour
l'analyse et la fabrication des énoncés. Elle offre le moyen
relativement simple et rigoureux de faire ressortir les éléments
de la communication.
C- Théorie de l'information
En effet, le terme "information"5(*) évoque dans le langage courant, à la
fois l'acte de recueillir et celui de donner des renseignements, en passant par
le langage judiciaire, où il désigne la procédure de
recherche et de constatation d'une infraction, il s'est haussé au
langage scientifiquer pour qualifier l'une des théories de la
cybernétique et fournit la dérive qui la désigne
(l'informatique).
Pour les journalistes, le vocable "information" se
définit comme étant un "compte rendu d'actualité sur des
événements, faits et opinions qui intéressent un grand
nombre de gens".6(*)
Cette définition est d'ailleurs reprise dans le
Glossaire des Termes de Presse qui le présente comme une "annonce et
premier récit d'un événement social, nouveau,
circonstancié et de nature à intéresser le public;
renseignement qui permet d'établir ce récit; ensemble des
activités qui ont pour objet la collecte, la transmission et la
diffusion des nouvelles d'intérêt général".7(*)
Pour Duane Bradley, l'information est le compte rendu
honnête, impartial et complet d'événements qui
intéressent et préoccupent le public. Pour Francis Vanoye, c'est
l'ensemble de renseignements concernant des faits et personnes, etc.,
toutefois, la théorie de l'information a donné à ce terme
un sens beaucoup plus restreint et beaucoup plus rigoureux.
La quantité transmise par un message a
été exprimée par Shannon. En effet, on peut mesurer la
grandeur d'une information indépendamment de son sens. Ainsi, apprendre
par le journal qu'un chien mord un homme est une information sans importance,
mais un homme mord un chien constituerait en revanche une information
sensationenelle, parce qu'absolument inattendue d'où la grandeur de
l'information est fonction de sa probabilité. Plus le message est
imprévisible, plus l'information est grande.
Les questions binaires permettent de mesurer l'information.
Cette quantité est exprimée en bits (binary digits)
constitués par des réponses (oui/ non) nécessaires pour
déterminer sans équivoque les éléments du message.
Du point de vue pratique, le récepteur identifie les signes du message
avec les signes de son code. Si les signes du message sont aisément
identifiables, si leur degré de probabilité est grand,
l'identification est aisée, rapide, l'information est fiable.
Le message le plus économique est celui qui
véhicule le plus grand nombre d'informations possibles dans un minimum
de signes. Exemple: Le télégramme. Toutefois, dans les
communications interpersonnelles, un message trop "économique" serait
intransmissible, le destinataire aurait du mal à identifier des signes
denses et inattendus. Le but de la communication n'est pas dans
l'économie mais dans la bonne réception du message. Il faut tenir
compte de l'aptitude d'un être humain à recevoir des informations
nouvelles. Cette aptitude est évaluée d'après Shannon
à 16 bits par seconde.
La théorie de l'information reçoit des
applications multiples: dans le domaine des télécommunications,
de l'informatique, de la linguistique, etc.
D- La télévision: son historique et son
évolution
Tout comme les autres moyens techniques de communication, la
télévision a une histoire et connaît une certaine
évolution dans le temps, évolution qui continue de se faire par
la microtechnologie.
I- Historique de la télévision
La première expérience de transmission d'images
à distance s'est faite à partir d'images fixes au milieu du
19ème siècle.
Les premiers travaux sur la télévision ont
débuté en 1873 à la suite de la découverte des
propriétés photoélectriques du Sélénium.
L'Américain G. R. CAREY crut que les variations de la résistance
électrique du sélénium sous l'action de la lumière
pouvaient servir à la transmission d'images à distance. Aussi,
il proposa l'utilisation d'un écran comportant des milliers de cellules
photoélectriques au sélénium sur lesquelles un objectif
aurait projeté l'image à transmettre. Cette proposition fut
modifiée en 1879 par SENLECQ qui envisageait d'utiliser une seule ligne
à laquelle aurait été reliée chacune des cellules
photoélectriques. Ainsi, fut énoncé le principe de la
transmission séquentielle des éléments de l'image, qui
conduira Maurice LEBLANC en 1880 à réaliser l'analyse des
éléments de l'image, à l'aide de deux miroirs oscillants
réfléchissants.8(*)
Plus tard en 1884, cette dernière initiative fut
enrichie par les apports de Paul NIPKOV qui préconisa un disque
percé de trous équidistants disposés en spirale.
L'Idée de NIPKOV pour intéressante qu'elle fut, n'a pu se
matérialiser qu'après la mise en place du tube
électronique et l'effectivité des progrès
enregistrés dans le domaine de la radio-électricité et
l'utilisation des ondes hertziennes.9(*) La phototélégraphie est mise au point
en 1905 par l'Allemand de Korn. Deux ans plus tard, ce système fut
perfectionné par le Français Edouard Belin. Ce sera le
bélinographe.
La technique de transmission d'images fait ensuite des
progrès en utilisant des moyens mécaniques d'abord puis la radio
électrique.
En 1923, l'Anglais John Logre Banerd et l'Américain C.
F. Jenkins conçoivent chacun de leur côté, un
procédé de transmission utilisant un disque perforé
rotatif.
Mais le pas décisif est franchi par l'utilisation des
moyens électroniques: Les premiers monoscopes permettant de soumettre
l'image à transmettre à un balayage électronique sont
conçus par le Russe Rosing au début du siècle,
améliorés par l'Américain Swinton en 1911 et surtout par
deux autres Américains: Vladimir Zwory Kin et Philo Farm Sworth qui
mettent au point en 1928 un matériel comparable à celui qui sera
utilisé lors du lancement public de la T.V.
Notons qu'en 1926, John Loggie BAIRD fit à Londres la
démonstration d'un téléviseur rudimentaire. Trois ans
plus tard, des émissions régulières de
télévision débutèrent sur l'émetteur anglais
de Daventry.
Parallèlement au moyen mécanique d'analyse mis
au point par BAIRD et perfectionné par Brillouin, Holwech (chercheur
anglais), un dispositif électronique fut l'objet de multiples
investigations. On attribue la description du dispositif électronique
à Swinton en 1908. L'analyse électronique de l'image fut
consacrée, toutefois, par l'inoscope de Valdimir Z. ZWORYKIN. L'image
obtenue selon le scanning électronique est plus fine. Dr. ZWORYKIN a
également mis au point son tube cathodique, le KINESCOPE. Philo
FAINSWORTH, avec sa caméra électronique et Alen B. DUMONT ont
également mis au point les tubes récepteurs et les premiers
appareils pour le foyer. Un des chercheurs H. E. Yves de l'American Telephone
& Telegraph transmit en 1921 de Washington à New York une image de
télévision en circuit fermé.10(*)
Au milieu de la décennie 1930 - 1940, un
développement nouveau intéressant de nombreux groupes de
chercheurs fut enregistré.
L'année 1930 a été marquée par de
nombreuses expériences qui permettent à l'immédiat
avant-guerre de parvenir à la création de stations de T.V.
émettant en direction du public.
En 1931, la BBC démarra les premières
émissions commerciales de télévision en utilisant
alternativement le système de BAIRD et le système de Marconi EMI.
Les caractères de ce système combiné étaient de
405 lignes et 25 images par seconde entrelacés de façon à
donner 50 trames par secondes. Ce système qui était
supérieur à celui de BAIRD est resté en vigueur à
la BBC jusqu'au début de la seconde guerre mondiale.
En 1936, la station britannique de l'Alexandre Palace commence
à diffuser deux heures d'émission par jour.
Des émissions quotidiennes démarrent en France
à partir de la Tour Eiffel en 1938. L'année suivante, les U.S.A.
diffusent des émissions destinées au grand public. A la fin de
l'Année 1941, 10 stations commerciales desservaient à peu
près 5 à 10.000 maisons qui possédaient un poste de
télévision. Ce qui explique une nette explosion et l'engouement
manifeste pour la télévision.11(*) Mais c'est justement à la fin de la guerre que
la T.V. commence réellement sa conquête de l'espace.
L'année de la rentable percée de la
télévision fut 1948, celle où la valeur du temps d'antenne
rendu par les réseaux nationaux de la radio atteignit son niveau le plus
élevé. A cette époque, seuls les Etats-Unis, la Grande
Bretagne et la France avaient des stations de télévision. Au
début de la décennie 1950, un immense réseau de
télévision s'est étendu. Il reliait tous les
émetteurs de l'Europe Occidentale.
Les techniques de fabrication des tubes pour la prise de vue
qui transforment une image lumineuse en une séquence temporelle des
signaux électriques ne furent maîtrisées qu'en 1956 par
Zworykin de la Radio Corporation of America. Mc. Gee et ses collaborateurs
firent la même expérience à l'industrie électrique
et musicale de Londres. Peu de temps après, 33 pays connaissent la
télévision. Cependant, l'Angleterre était le pays qui
comptait le plus grand nombre de récepteurs. La multiplication de ces
derniers dans le monde entier fut spectaculaire. On est passé de 65
millions en 1963 à environ 175 millions en 1970. Les Etats-Unis
possédaient pour leur part la moitié de ce chiffre, venaient
ensuite le Japon, le Royaume Uni, l'Allemagne, la France, l'Italie et le
Canada. La compagnie Nielsen établit par ordinateur que tous les foyers
des Etats-Unis possèdent actuellement un appareil de
télévision.12(*) Ce qui a été bien mis en
évidence, c'était le fait concret d'une tendance marquée,
pour toute société humaine, à louer ou acquérir les
moyens de communication et de distraction électronique mis à sa
disposition par l'Etat et l'industrie privée. Ce qui est plus
étonnant demeure la présence de nombreux récepteurs dans
l'Afrique Tropicale. Il est absurde de constater qu'un pays aussi pauvre,
où les aspects écologiques de logement et de santé sont
encore négligés, puissent manifester un si grand désir
pour l'acquisition de tant de récepteurs de télé.
La télévision a connu le plus rapide et le plus
puissant développement aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, en
Suède, etc, parce que la classe moyenne est la plus importante. Jean
d'Arcy, ancien directeur de la télévision française,
avanca pour expliquer le développement de la télévision,
qu'en général, "plus le pays est riche, plus l'ennui s'y
généralise et plus les gens achètent la
télévision pour se distraire"13(*). Elle a connu un développement beaucoup plus
rapide au Canada et en Grande Bretagne à cause du froid et du brouillard
qui obligent les gens à rester chez eux. Il est facile de remarquer
qu'en Italie, les gens du Nord ont plus de postes de télé que les
gens du centre et du Sud. Les experts de l'Union Européenne de Radio et
de Télévision (UER) groupant tous les pays producteurs de
télévision du monde estiment que devant chaque récepteur
se trouvent en moyenne quatre (4) personnes pour un total de 130 millions de
postes, donc on a 130 millions de récepteurs x 4
téléspectateurs, ce qui donne un total de 520 millions de
téléspectateurs environ. Toutefois, il faut noter que parmi les
techniques de communication modernes, tels la radio, les journaux, etc., la
télévision est la plus jeune.
Née dans les années 1940, ayant grandi en 1950,
adolescente dans les années 60, la télévision est devenue
adulte en 1970. Actuellement, elle est la vedette; elle a le plus fort
pourcentage de la côte d'écoute.
II- Evolution des systèmes de signaux de
télévision et standards de couleur en usage dans le monde
Une image de télé est formée de 40.000
points lumineux sur l'écran. Il faut les contrôler un par 25 fois
par seconde. Tout cela prend beaucoup de place dans le monde des ondes
électromagnétiques. Chaque émetteur occupe un canal de
fréquence à large bande pour faire passer ses propres images.
Dans un canal, on transmet un signal de luminance (ce sont
les points noirs et blancs composant une image); un signal de chrominance qui
contient les informations couleur, et un signal
audio qui s'applique au son.
Tous ces signaux modulent de façon différente
dans le même canal et déterminant la norme
d'émission.14(*)
Trois grands systèmes sont en usage actuellement dans
le monde15(*):
1) N.T.S.C. Le système américain N.T.S.C.
(National Television System Committee) qui a été adopté en
1952 par une trentaine de firmes américaines.
2) P.A.L. Le système allemand P.A.L. (Phase Alternative
Line) qui a été mis au point par W. Brush aux laboratoires
Telefunken.
3) SECAM et le système français SECAM
(Sequential Couleur à Mémoire) qui a été
conçu par H. de France.
Il y a eu donc principe commun à tous ces
systèmes qui réside en ce qui suit: Pour obtenir une image en
couleur, il faut transmettre un signal de luminance de chaque point (Y),
comme en noir et blanc, et trois signaux de couleur, bleu,
vert et rouge (B, V, R). Mais il n'est guère obligatoire en fait de
transmettre tous ces signaux pour les reconstituer; il existe en effet entre
eux une relation connue qui est donnée par la formule: Y+0, 59V + 0,30R
= 0,11B. Dans ces conditions, si l'on transmet Y, il faudra transmettre deux
(2) des trois signaux R.B.V. En l'occurence, le rouge et le bleu; le
troisième (le vert) sera déduit algébriquement par la
formule sus-mentionnée.
Q = 0,48 (R-Y) + 0,41 (B-Y) et I = 0,74 (R-Y) - o,27
(B-Y)
La modification d'amplitude porte la saturation de la couleur;
la modulation de phase porte la teinte.
Ces signaux I et Q sont transportés de manière
que leur spectre s'intercale avec celui de Y.
Dans le système P.A.L., à chaque instant, un
seul signal couleur est transmis par la sous-porteuse en chrominance. Il est un
corrollaire en effet qu'en deux points voisins et deux lignes successives la
couleur est pratiquement identique. Ces deux signaux de couleur ont transmis
séquentiellement une ligne sur deux; l'information transmise
étant mise en mémoire pour être utilisée pendant la
ligne suivante durant laquelle elle ne sera transmise, puisque ce sera le tour
de l'autre information d'être transmise, et ainsi de suite. Selon Robert
Guilolien "les signaux R-Y et B-Y sont donc transmis séparément
et séquentiellement, ils ne peuvent réagir l'un sur l'autre.
Quoique plus délicat à mettre en oeuvre sur le plan industriel
que ce concurrent, le système SECAM offre l'avantage de mieux se
prêter à l'enregistrement magnétique; il est d'un usage
plus aisé, puisque l'onde sous-porteuse étant modulée en
modulation de fréquence, il n'a besoin d'aucun réglage
particulier à la couleur, tandis que le récepteur N.T.S.C. doit
être muni d'un bouton de réglage de la saturation destinée
à corriger les erreurs dûes aux perturbations affectant la
modulation d'amplitude de la modulation de phase et que le récepteur
P.A.L. doit également comporter un bouton de réglage de la
saturation.
a) La Télévision couleur
Les premiers essais de T.V. couleurs ont été
présentés par Baird en Grande Bretagne. Réalisations
industrielles. Le principe de la production d'images en couleurs est la
même à la TV que celui qui est utilisé en photographie: On
rétablit une image multicolore en superposant trois images d'une seule
couleur représentant la même scène. Le bleu, le vert et le
rouge sont les 3 couleurs utilisées.
C'est en 1928 que John Baird fit appel au principe classique
de la trichromie. Chacune des couleurs est transmise séparément
et à la réception, les trois images monochromes sont
superposées pour reconstituer les couleurs de l'image originale.
La première télévision couleur a
été utilisée aux Etats-Unis en 1950.
Tous ces signaux modulent de façon différente
dans le même canal et déterminant la norme
d'émission.16(*)
Les standards du national television System Commitee (NTSC)
ont été adoptés par la Commission Générale
des communications dès 1953. Le premier appareil de
télévision couleur était fabriquée en 1954 et vendu
aux environs de $1000. En 1964, les systèmes de télévision
en couleur furent en service régulier aux Etats-Unis et au Japon; en
1966 au Canada, puis venaient le Grande-Bretagne, l'Allemagne de l'Ouest, la
France, les Pays-bas, la Suisse, l'Autriche, le Mexique, les Philippines et la
Thaïlande. En 1963, l'Italie, la Belgique, la Suède, le Danemark
et l'Australie ont été gagnés par la
télévision en couleur. En 1971, plus de 30 millions de familles
américaines possédaient la télévision en
couleur.
En fait, simplifions en disant que la télévision
couleur serait fondamentalement le tournage d'une scène avec 3
caméras équipés respectivement de filtres colorés
en bleu, vert et rouge. Ces caméras transmettraient en même temps
par 3 ondes porteuses les tensions électriques recueillies. Enfin elle
les ferait parvenir à trois oscillographes produisant 3 images en noir
et blanc qu'on projetterait simultanément sur un écran à
travers des filtres bleu, vert et rouge.
b) Télévision et vidéo
Avec la vidéo-cassette s'est inaugurée
l'ère des émissions de TV à la carte. Le
téléspectateur peut enregistrer ses programmes
préférés pour les rediffuser à volonté. Il
en est de même pour les caméras-vidéo qui permettent aux
amateurs de créer leur propre émission ou d'effectuer leur
reportage sur un sujet donné.
Le premier procédé de télévision
"en cartouche" à usage domestique a été lancé sur
le marché en 1972. Son apparition fut saluée avec enthousiasme;
il constituait en quelque sorte un centre d'expérimentation
audio-visuelle complet, une fenêtre ouverte sur le monde, une machine
à remonter le temps, un professeur à domicile, un cinéma
de famille. Au début, le prix d'une cassette était de $150.00
l'unité pour un programme d'une heure. Actuellement, la tendance de
posséder va en s'augmentant en Haïti. Plusieurs clubs vidéo
ont été formés à partir de 1985 en vue de
promouvoir la vente ou la location des vidéo-cassettes.17(*)
Parmi les procédés relatifs à la
vidéo-cassette, mentionnons le LEVR (Electronic Video recording) mis au
point par la CBS et dont le principe permet de projeter des films
préenregistres en cartouches; le VCR (Video Cassette Recorder)
lancé par Phillips. Ce magnétoscope à cassette offre la
possibilité d'enregistrer ou de diffuser des programmes à
volonté et le RCA (procédé sélectavision
conçu par RCA). Le RCA présente des émissions
imprimées sur films rolographiques à l'aide d'un rayon laser.
c) Télévision et Satellites
L'utilisation des satellites constitue l'un des progrès
qu'a connu la télévision. C'est à la fin de 1957 que le
premier satellite artificiel SPOUTNIK 1 a été mis en orbite.
Avant cet événement, des ingénieurs de la Bell,
particulièrement J. R. Pierce, avaient étudié
l'utilisation possible d'un satellite terrestre pour un système de
télécommunications à longue distance fonctionnant sur deux
systèmes: Le système actif et le système passif. Le
système passif a été expérimenté avec le
Satellite de communication SYNCOM vers lequel a été
lançé le Telstar en été et automne 1962. En 1964,
le satellite SYNCOM a relayé les images des Jeux Olympiques depuis Tokyo
jusqu'aux Etats-Unis. La COMSAT (Communication Satellites Corporation) qui
comprenait 40 membres a été fondée en février 1963
en vue de ccordonner la technologie et les échanges de programmes. En
1963, commencèrent à fonctionner les deux satellites Telstar et
Relay. Ils permirent la couverture des funérailles du Pape Jean XXIII et
du président Kennedy. En 1960, il y avait déjà 640
systèmes et en 1973 on en comptait 5000.18(*)
d) Ondes hertziennes
M. Heinrich Hertz était un physicien allemand (Hamburg,
1857-Bonn, 1894). Il est l'auteur de la conception du résonnateur et de
l'oscillateur. Les ondes électromagnétiques qui portent son nom
furent découvertes par lui. Selon Hertz, les ondes
électromagnétiques suivent les mêmes lois que la
lumière. Les ondes ou signaux Hertziens sont employés en TSF, en
radio et en télédiffusion.
e) Télévision par câble et
télédistribution
La télédistribution ou télévision
par câbles coaxiaux est le procédé qui consiste à
transmettre par câbles ou relais hertziens des programmes
télévisés ou des enregistrements vidéo en circuit
fermé. La télévision par câbles, c'est la
possibilité de capter non plus deux ou trois programmes mais
jusqu'à cent.19(*)
CHAPITRE II
TELEVISION ET CULTURE
Sens général de la culture
Il existe plusieurs définitions du mot culture. Nous
n'allons pas aborder le sens figuré du mot culture qui évoque
seulement le développement intellectuel d'un individu ou d'un groupe
d'individus, nous retiendrons cependant les définitions qui sont en
rapport avec notre thèse comme par exemple celle de Roland Dixon,
professeur d'anthropologie à Havard University, dans son magistral
ouvrage intitulé "Building of Cultures". "Le terme de culture est
employé par les anthropologues, les sociologues et autres, comme une
désignation de la totalité des productions et des
activités d'un peuple dans l'ordre social et religieux - coutumes et
croyances. C'est ce que nous avons l'habitude d'appeler leur civilisation
quand il s'agit de peuples avancés. Nous parlons d'une civilisation
égyptienne, grecque et chinoise, européenne ou américaine,
car nous regardons ces peuples et nous-mêmes comme civilisés en
contraste avec la masse des incivilisés, des barbares et des sauvages.
Mais en réalité ces derniers ont leur propre culture, leur
(propre) civilisation aussi définie, aussi caractéristique que
celle de leurs parents les plus favorisés...
La culture de tout un peuple englobe la somme de toutes ses
activités - coutumes et croyances. Et toutes ces choses sont comprises
en trois catégories: physiques, sociales et religieuses..." 20(*)
La culture peut être défine comme étant
"l'ensemble des faits de civilisations propres à un groupe social,
incluant les connaissances, les croyances, l'art, la morale, les lois, les
coutumes, etc." "La culture se manifeste à travers la religion, la
structure familiale, l'éducation, l'organisation politique, et ne se
limite donc pas aux formes d'expression culturelles (arts, littérature,
folklore, etc) auxquels on la réduit parfois». 21(*)
Guy Rocher, s'inspirant de la définition de Tylor et de
plusieurs autres chercheurs, définit la culture comme suit: "La culture
est un ensemble lié de manière de penser, de sentir et d'agir
plus ou moins formalisé qui, étant appris et partagé par
une pluralité de personnes, sert d'une manière à la fois
objective et symbolique, à constituer ces personnes en une
collectivité particulière et distincte".22(*)
"La culture ne s'exprime pas seulement dans les
différentes croyances, de valeurs, de normes et de mode de vie du
groupe, mais aussi au niveau de l'individu, dans ses façons de penser,
de sentir, d'établir la communication. Elle se fonde - et c'est son
aspect positif - l'identité socio-culturelle de
la personne". 23(*)
Pour Carmel Carmilleri, psychologue, "la culture est
l'ensemble plus ou moins fortement lié des significations acquises les
plus persistantes et les plus partagées que les membres d'un groupe, de
par leur affiliation à ce groupe, sont amenés à distribuer
de façon prévalente sur les stimuli provenant de leur
environnement et d'eux-mêmes, induisant vis-à-vis de ces stimuli,
des attitudes, des représentations et des comportements communs
valorisés, dont ils tendent à assurer la reproduction par des
voies non génétiques".24(*)
Les caractéristiques de la culture
haïtienne
Le Dr. Price Mars, dans son ouvrage intitulé "Format
ethnique, folklore et culture haïtienne", résume les
caractéristiques de la culture haïtienne en affirmant que "la vie
matérielle des 4/5 des populations haïtiennes, nous paraît
caractérisée par un mode d'habitation architecturale,
d'ameublement, d'alimentation et d'hygiène frustres. La parure
vestimentaire est d'égale simplicité accentuée cependant
par la coutume de marcher nu-pieds et de n'user de sandales ou de chaussures
qu'en de rares occasions. Les moyens de transport sont encore le portage sur
la tête allégés quelquefois par l'emploi des animaux:
l'âne, le cheval, la mûle, voire le boeuf."
Le Dr. Price Mars poursuit en affirmant que "sa vie morale et
religieuse qui est peut-être la plus curieuse originalité de son
existence, est la création d'un synchrétisme religieux où
vodou et catholicisme se trouvent alliés en proportions infinies".
"Sa vie sociale s'accommode d'une polygamie
diversifiée. Son art se concrétise dans la danse et la chanson.
Sa vie politique s'explique par la passivité absolue". Il conclut en
affirmant que de ces éléments ethnographiques
sus-mentionnés, constituent les principaux étais de la culture du
peuple haïtien dans sa grande majorité, dans les 4/5 de la
constitution démographique.
CULTURE ET MOYENS DE COMMUNICATION DE MASSE
Outre leurs autres fonctions, les moyens de communication de
masse ont toujours représenté depuis leur création, un
excellent canal de diffusion de la culture en général. La
télévision, à cause de son caractère
tridimentionnel, constitue donc l'une des courroies les plus efficaces pour la
transmission de la culture, pour ne pas dire un agent culturel.
La télévision en tant qu'agent
culturel
Les techniques de communication de masse constituent un des
progrès technologiques affectant le plus la vie sociale. Diverses
recherches ont déjà été effectuées sur
l'influence qu'exercent les mass médias sur la société,
cependant ce domaine si vaste est jusqu'à présent mal
exploré.
La télévision en tant que l'une des plus
récentes techniques de communication de masse, est un medium très
persuasif. En effet, la télévision force le
téléspectateur à être chaque jour en contact avec
son monde local et avec l'extérieur, ce qui, d'une manière ou
d'une autre, amène l'individu à participer aux débats qui
s'y déroulent. La culture peut favoriser la socialisation de
l'être humain en général et plus particulièrement
des enfants. La socialisation est considérée comme étant
"le processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout
au cours de sa vie des éléments socio-culturels de son milieu,
les intègre à la structure de sa personnalité sous
l'influence d'expériences et d'agents sociaux significatifs et par
là s'adapte à l'environnement social où elle doit vivre".
25(*)
Cette socialisation se fait par l'acquisition de la culture,
son intégration à la personnalité et l'adaptation à
l'environnement. Dans le cas d'un enfant, il est socialisé,
c'est-à-dire intégré par l'apprentissage d'une langue, de
valeurs, d'une idéologie qui se fait dans une société.
Cet apprentisage se fait par sa famille, en partie par ses pairs,
l'école et aussi par la télévision qui, elle-même
influence en partie les institutions pré-citées. La
télévision est un élément à
l'intérieur d'une société déterminée par un
système économique donné et un système
idéologique lui correspondant.
La télévision est un diffuseur de culture, c'est
une fenêtre ouverte sur le monde; la culture est atteinte de la
façon la plus directe par la télévision. De par sa force
tridimentionnelle, la télévision peut constituer un danger en ce
sens qu'elle peut favoriser l'acculturation ou créer des
stéréotypes culturels, voilà pourquoi il faut donc en
faire un bon usage.
Définition d'une émission culturelle
Nombreux sont ceux-là qui ont tendance à
confondre les émissions éducatives avec les émissions
culturelles et populaires. Une émission éducative n'est pas une
émission culturelle et vice-versa. En communication, chaque
émission a sa propre dénomination surtout dans le domaine de la
télévision qui est un art.
Une émission culturelle s'applique à la
diffusion de messages tirés du patrimoine intellectuel ou artistique; ou
alors, elle a pour objet de créer un art nouveau. Ainsi, on comprend
aisément que la différence qui existe entre la radio
éducative et la radio et la radio culturelle est significative. Dans
les programmes radiophoniques, est éducative toute émission
à caractère didactique, systématique et progressif;
cependant, a reçu la dénomination d'émission culturelle,
toute émission pure et simple de la culture, ou de création
artistique et désintéressée. 26(*)
Ce qu'on entend par production locale
La production en générale peut être
définie comme étant comme un travail de création qu'on
veut présenter au public. Ce travail peut être par exemple la
réalisation d'un film, d'une oeuvre théátrale, musicale,
d'un feuilleton radiophonique ou télévisé, etc. "Produire
localement, selon un expert en production, c'est concevoir un format
d'émission, la réaliser, assurer la mise en ondes puis faire le
suivi de cette oeuvre".
CULTURE ET TELEVISION EN HAITI
Pourrait-on parler de tranmission de la culture sans faire
état de la télévision. Ce média est
évidemment très populaire dans toutes les sphères sociales
du pays. Certes, en raison de certaines contraintes, notamment le rationnement
du courant électrique ou le prix d'achat élevé d'un
appareil de télévision, elle se range au second plan après
la radio, cependant, en tant qu'excellent moyen de divertissement
également, la télévision, si elle n'a pas encore
totalement supplée au cinéma, tend à devenir de plus en
plus populaire chez les habitants des quartiers défavorisés. Ces
derniers, qui ne peuvent parfois se procurer un appareil neuf, ont bien souvent
la possibilité d'acheter un appareil de seconde main
généralement accessible dans les marchés publiques
où se vendent des produits usagés de toute sorte
(communément appelé «Pèpè» ou «
Kennedy» ) en provenance des Etats-Unis d'Amérique.
LA POPULARITE DE LA TELEVISION DANS TOUS LES MILIEUX
S'il y a un milieu oùu la télévision
jouit d'une grande popularité, c'est surtout dans le milieu enfantin.
Il est un fait que les enfants sont généralement friands de
dessins animés ou d'autres émissions conçues
spécialement pour eux diffusés par la plupart des chaînes
le matin ou en fin d'après-midi.
A - Dans le milieu enfantin
Les différentes recherches effectuées sur la
question à travers le monde ont démontré l'importance de
l'audience dont jouissent les médias. En Europe, par exemple, plus de
la moitié des enfants regardent la télévision tous les
jours. Il en est de même aux Etats-Unis d'Amérique où les
enfants de 4 à 8 ans regardent le petit écran durant 2 heures et
demie en moyenne quotidiennement; ceux de 10 à 16 ans lui consacrent 4
heures par jour en moyenne.
Selon une étude réalisée par Robert M.
Liebert, les élèves de la fin de la classe
élémentaire passent environ 25 heures par semaine devant la
télévision. Les petits regardent surtout à la
télé des dessins animés et des films d'aventure. Les bons
acteurs et les vedettes de la chanson sont considérés comme leur
idole tandis que les bons orateurs et présentateurs sont leur dieux.
Les émissions les plus prisées par les enfants
sont notamment "le petit prince", "Scooby do", "la petite princesse", "Tom and
Jerry", "le géant méchant", "Papa Pyè", "Languichatte au
20 ème siècle", "Ritounel", "Merry Melodies", etc. Les enfants
s'intéressent beaucoup aux dessins animés; il en est de
même pour les films publicitaires dont ils apprennent par coeur les
slogans.
B - Dans le milieu juvénile
Les jeunes surtout dans le tiers monde regardent la
télévision pour se divertir mais surtout pour s'informer. Ils
s'intéressent aux films d'aventure, de cowboy, d'amour, aux feuilletons
policiers, aux vidéos-clips et aux émissions culturelles. Les
jeunes peuvent passer toute une soirée en train de regarder des
feuilletons ou des films comme: "McGyver", "Magnum P.I.", "All my Children",
"General Hospital", "Miami Vice", "l'Homme qui tombe à pic", "Les deux
font la paire", "Arme et charmer", "Dysnatie", "Eden", "Un amour infini", "Love
story", "La guerre des étoiles", "Shérif fais-moi peur", "la
Bamba", "Les aventuriers de l'Arche perdu", "Conan le barbare", "Cosmos 1999",
"Perdu dans l'espace", "Le scorpion rouge", etc.
La télévision constitue peut être le plus
grand moyen de divertissement chez les jeunes. Elle est très
séduisante et peut les capter durant plusieurs heures. Des programmes
diffusés pendant leur absence peuvent être enregistrés sur
vidéos et être regardés ultérieurement. Il existe
également des
vidéo clubs où on peut emprunter des cassettes
de films, de feuilletons ou de documentaires très intéressants.
La télévision qui représente un moyen de
rapprochement entre les jeunes est de ce fait très utilisée.
Aujourd'hui, ils sont au courant des problèmes confrontés par
d'autres jeunes du Moyen-Orient, de la Chine, de l'Europe, de l'Océanie
et de l'Afrique. Les mêmes films sont diffusés dans plusieurs
continents.
C - Dans le milieu adulte
La télévision est incontestablement un excellent
moyen d'information, de distraction et d'éducation. Des enquêtes
réalisées ont révélé que la majorité
des retraités passent de nombreuses heures devant la télé
en train de regarder des matchs de foot-ball, de tennis, de basket-ball, de
volley ball, des concerts de musique, des émissions sur
l'écologie, l'élevage, l'agriculture, etc.
Les vieux affirment que grâce à la
télévision, ils ne se sentent pas abandonnés; la TV
devient donc leur meilleur ami durant leurs vieux jours.
D - Dans les couches sociales
L'influence de la télévision, tant sur le plan
de l'information que sur celui de la culture ne fait que s'amplifier.
Aujourd'hui avec les satellites, les ondes traversent les frontières et
il est devenu possible de connaître, presqu'instantanément, les
événements importants qui se passent à travers le monde.
Avec la télévision, le téléspectateur est
présent partout; elle transmet l'événement avec le minimum
d'interprétation et c'est le public qui interprête lui-même
le contenu.
Grâce à l'électronique, la
télévision est devenue un fait social de première
importance d'autant plus que l'image peut apporter beaucoup plus d'informations
en peu de temps. A cause de l'image qu'elle projette, la
télévision peut être utilisée par tous,
alphabétisés et analphabètes.
La télévision fait partie de la vie quotidienne.
Elle permet au téléspectateur de regarder une pièce de
théátre, un film ou encore d'assister en direct à des
événements se déroulant à des milliers de
kilomètres. L'on peut désormais dans toutes les couches sociales
regarder à la télévision une cérémonie qui
se déroule au même moment à l'autre bout du monde.
Une étude réalisée sur 60 millions de
foyers aux Etats-Unis a révélé que 95% des foyers
américains possèdent un appareil de TV et plus de 25% d'entre eux
possèdent deux, sinon davantage. Aux Etats-Unis d'aillleurs, il existe
plus de 700 stations de télévision commerciales et plus de 220
stations éducatives.27(*)
L'influence des programmes de télévisions
étrangères sur la culture locale
Il est un fait évident que les médias, qu' il
soient chauds ou froids, exercent une influence quelconque sur le public pour
ne pas dire la société. Cette influence peut être bonne ou
négative, mais cela dépend de plusieurs facteurs relatifs
à la capacité intellectuelle, morale et spirituelle de
l'auditeur, du lecteur ou du télespectateurs et sa disponibilité
à subir cette influence.
A - Changement de pensée
A côté de sa popularité, la
télévision exerce une grande influence sur les gens. Cette
influence peut être positive ou négative. L'origine de cette
influence vient de la puissance psychologique des messages et des images
diffusées. En effet l'audio-visuel a une influence considérable
sur tous les groupes d'âges de la vie humaine. Les
psycho-pédagogues sont unanimes à conseiller l'utilisation de
l'audio-visuel comme moyen d'enseignement.
L'image s'adresse à l'émotivité. Elle
est immédiatement accessible. La consommation excessive de la
télévision provoque une meilleure compréhension des
explications fournies aux enfants; elle suscite également des
interrogations chez l'enfant. En d'autres termes, elle éveille sa
curiosité. Une enquête effectuée en France, a
démontré que 70% des personnes contactées se souviennent
immédiatement de ce qu'elles ont entendu de vive voix, tandis que 86% se
souviennent immédiatement de ce qu'elles ont vu et entendu à la
fois dans un film ou une émission de télévision.
L'image permet de visualiser, de concrétiser ce qui est
trop abstrait; l'action conjuguée de l'ouïe et de la vue facilite
la mémorisation. Aucun éducateur ne saurait ignorer l'influence
considérable qu'exerce la télé sur ceux qui la regardent.
L'important c'est de maîtriser cet univers d'images.
L'impact de l'audiovisuel se fait également au niveau
de l'information télévisée. Mieux que tous les autres
médias, une information concernant une tuerie ou un carnage aura un
impact plus vif lorsque les images (même filmées de loin) seront
projetées sur le petit écran.
Certains chefs de gouvernement du tiers-monde ayant
réalisé l'influence de la télévision se sont vite
empressés de l'introduire dans leurs milieux en lui accordant la
priorité sur des projets importants comme l'eau potable, les voies de
pénétration, l'électricité etc.
Des spécialistes dont les travaux font autorité
voient dans la télévision un agent de socialisation et
d'acculturation aussi puissant que la famille et les amis qu'on
fréquente régulièrement. Parlant de la transmission des
traditions qui se faisait jadis d'une génération a une autre,
Norma Forbes fait remarquer que "de nos jours, la télévision
apporte à tous les enfants ses propres mythes et légendes, sa
propre vision du monde". 28(*)
La télévision et le cinéma
présentent des gens, des idées, des produits et des faits dont le
public n'auraient jamais eu connaissance autrement. Il faut reconnaître
l'omniprésence évidente et l'importance accrue des médias
dans notre société actuelle. Les médias, et plus
particulièrement la télé, influencent notre perception du
monde de plusieurs manières fondamentales.
Si la radio s'adresse à un individu intime, la
télévision de son côté s'impose à notre
personnalité. Dans le domaine éducatif, l'audiovisuel peut
compléter directement et valablement l'enseignement traditionnel, voire
même dans certains cas, pallier l'absence des professeurs. La
télévision ouvre les esprits à des connaissances
nouvelles. Elle apporte des messages culturels à un nombre
indéfini des personnes qui, sans elle, resteraient dans l'ignorance. La
culture qui, autrefois en Haïti, était réservée
à une élite, est désormais accessible à tous,
grâce aux médias et particulièrement à la
télévision. La télé peut remédier aux
inconvenients d'une formation livresque et même les intellectuels
peuvent découvrir certains domaines du savoir qui échappent
à leurs spécialistes et ainsi, élargir leur champ de
connaissance. Modèle principale d'informations, elle exerce son
influence sur gouvernants et gouvernés. N'est-ce pas l'ancien
président des Etats-Unis, M. Jimmy Carter, qui déclarait:
«La télévision est devenue, dans le monde entier, l'une des
principales sources d'information et de nouvelles. Sa rapide extension, sa
diffusion sans précédent ne sont rien moins que
phénoménales. partout elle touche les gens dans leur vie et,
plus particulièrement, les informe dans les périodes de mutation
et de crise; ainsi peut-elle jouer un rôle dans la tournure des
événements déterminants pour la conduite des peuples et de
leurs dirigeants».29(*)
Contrairement aux livres ou aux journaux qu'on prend plaisir
à lire uniquement avec intérêt, la télévision
ne réclame aucun effort intellectuel; l'image est suffisante pour capter
l'attention. Elle s'impose aux gens.
B - Changement d'action et d'attitude
Avec sa puissance, l'audiovisuelle peut commander les gens
à agir de manière positive ou négative. Aux Etats-Unis
par exemple, on comprend pourquoi le taux de criminalité est si
élevé quand on se réfère aux statistiques. En
effet en 1964 déjà, près de 200 heures par semaine
étaient consacrées à des scènes criminelles, avec
plus de 500 meurtres commis; en 1969, environ 8 épisodes de violence
par heure, notamment dans les dessins animés. Selon un rapport,
l'enfant âgé de deux ans, lorsqu'il atteindra l'áge de 11
ans, il aura été temoin de 100.000 actes de violence environ dont
13.400 morts.
Des sociologues attribuent aux médias
électroniques un rôle d'organisateur, de guide, de formateur
d'habitudes, d'instigateurs des comportements sociaux, de promoteurs de la
conscience collective et de la solidarité. Il ne fait pas de doute que
les médias et surtout la télévision, la plus autoritaire
des médias, doivent être utilisés par des personnages
moraux et responsables si l'on veut vraiment aider la société
d'autant plus que l'on sait que le média quelqu'il soit, répond
à un but ou une intention précise.
Les grandes puissances en général, les
Etats-Unis et la France en particulier, utilisent la puissance persuasive des
moyens de communication pour étendre ou imposer leur culture. Ce n'est
pas sans raison que nous sommes envahis par des radios internationales
émettant sur ondes courtes. Aujourd'hui, on va plus loin, des stations
de radio et de télévision émettent par satellites et leurs
émissions sont rediffusées simultanément par d'autres
stations affiliées dans plusieurs pays. C'est le cas par exemple de
RFI-Haïti (qui retransmet Radio France Internationale), la Voix de
l'Amérique, (dont les nouvelles créoles sont diffusées en
direct par des stations locales, notamment Radio Lumière et Radio Ginen
à Port-au-Prince, Radio New Star à Port-de-Paix, Radio Dynamique
à Saint-Marc, Radio Excelsior à Mirebalais, la Voix de
l'Estère à l'Estère, Radio Citadelle au Cap-Haitien et la
RTMS aux Cayes), ou des chaînes américaines comme CNN, HBO, WGN
pour ne citer que ceux là. Aujourd'hui, il est même possible de
s'abonner à une chaîne américaine quelconque
émettant sur satellite tout en restant en Haïti. Il suffit de
payer l'abonnement en indiquant le numéro de son "decoder". Il est
à signaler que la majorité des pays du tiers monde sont envahis
par les musiques et les films des pays développés. Cela provoque
donc un sorte d'aliénation culturelle, une négligence de la
culture nationale des pays du tiers monde en faveur de celle des
impérialistes.
Une utilisation positive de la télévision est
par exemple celle faite dans les années 70 en présentant de bons
documentaires sur la faune africaine. Cela a eu pour effet d'attirer des
milliers de touristes au Rouanda qui en a bénéficié
économiquement. Par contre l'utilisation faite de la
télévision quotidiennement en Allemagne au début du
20ème siècle pour forcer les citoyens à accepter les
idées d'Hitler est considérée comme négative.
La télévision peut provoquer le changement
d'attitude positivement ou négativement. En Haïti, après la
radio, la télévision constitue le 2ème moyen d'information
en dépassant de loin la presse écrite.
DEUXIEME PARTIE
CADRE EMPIRIQUE
ET METHODOLIQUE
CHAPITRE III
La télévision en Haïti et
Télé Haïti
Il serait difficile voir impossible de parler de la
Télévision en Haïti sans mentionner la Télé
Haïti. Cette station fut pendant longtemps la seule à apporter le
divertissement, l'information et pourqoui pas la formation dans les foyers de
la capiale. Il a fallu attendre 20 longues années pour voir
apparaître une deuxième chaîne de télévision
dans le pays.
IMPLANTATION DE LA TELEVISION EN HAITI
Avant 1959, il n'existait aucune station de
télévision en Haïti. Les rares personnes qui
possédaient un appareil de télévision ne pouvaient que
recevoir de manière sporadique certaines stations
étrangères moyennant l'utilisation d'une antenne assez puissante,
bien sûr. N'en déplaise au secteur privé de
l'époque, n'était-ce l'intérêt d'un citoyen
étranger, Haïti devrait attendre peut être très
longtemps avant de voir la création de sa première station de
télévision.
A- Considérations générales sur la
Télévision en Haïti
La Télé Haïti, première station de
télévision en Haïti, a été inaugurée le
13 décembre 1959. L'initiative a été prise par un M.
Gérald Bartelt, un citoyen américain, président de la
Firme "Bartelt Group". Au début, la station émettait par ondes
avec un relais de 176 pieds à Boutiliers. Le 30 mai 1971, la
Télé Haïti adopta de diffuser ses signaux par câble et
en couleur. En 1982, la station introduisit la retransmission de programmes
captés sur satellites puis redistribués sur les 15 chaînes
du réseau.
La deuxième station de télévision du pays
fit son apparition une vingtaine d'années après la
création de la Télé Haïti. Il s'agit
évidemment de la Télévision Nationale d'Haïti
inaugurée le 23 décembre 1979. Ce projet a été
élaboré en 1977 par le gouvernement d'alors. La station a
été montée par une compagnie canadienne avec l'assistance
de trois techniciens haïtiens; l'installation a duré plus d'un an.
La plupart des équipements ont été acquis auprès de
la compagnie American Radio Corporation (RCA). La retransmission de la coupe du
monde de football de 1978 a été le 1er test d'essai de la TNH. La
Télévision Nationale d'Haïti compte 4 relais à
Boutiliers, La Gonâve (Morne Chien content), à Puilboreau (Bijoux)
et la Vigie (Cap-Haïtien). Suivant les régions, elle émet
par ondes sur les chaînes 8, 10, 12 et 4.
La Télévision Nationale d'Haïti est
considérée comme une télévision "d'Etat".
Cependant, elle n'a cessé qu'en de rares occasions d'être une
station au service de la propagande gouvernementale. La TNH émet en
français et en créole. Durant la nuit, elle retransmet des
chaînes américaines captées sur antenne parabolique.
Le "Canal 7" au Cap-Haïtien est la 3ème station de
télévision qui a vu le jour en Haïti à l'initiative
d'un fils du Nord, M. Michel Georges. Le "Canal 7" qui a été
inauguré en décembre 1986, émet par ondes et couvre la
ville du Cap et ses environs. A côté de quelques programmes
réalisés localement touchant le sport, la culture et
l'actualité, elle redistribue également des programmes en
provenance de chaînes étrangères.
La quatrième station de télévision du
pays a été fondée aux Gonaives. En effet la TVA
(Télévision Artibonite), Société de
Télévision du Bas et du Haut Artibonite a été
inaugurée le 17 janvier de l'année 1990. Etant donné
qu'elle émet par câble, elle constitue donc après la
Télé Haïti, la deuxième station de
télévision câblée du pays. La TVA émet sur 5
canaux: chaîne 3 (locale), les autres chaînes: 2, 4, 5, et 6
retransmettent des programmes étrangers captés sur satellites.
Cette station qui toucherait moins d'un quart de la population des
Gonaïves estimée à plus de 40.000 habitants en 1987, est la
propriété de l'Ingénieur Gérard Luc Jean-Baptiste,
un compatriote qui a choisi de s'installer dans cette ville après avoir
épousé une Gonaïvienne. Un frais de 75 gourdes est
réclamé pour l'abonnement mensuel.
La cinquième station du pays a fait son apparution dans
la ville du Cap-Haïtien en 1987. Il s'agit de "Super Canal" de Roland
Boutros. Cette petite station qui émet sur la chaîne 6, fonctionne
de la même façon que sa consoeur "Canal 7".
La sixième station de télévision est
née aux Gonaïves. Il s'agit de la Trans America. Cette station
commerciale à caractère socio-évangélique
fonctionne par ondes sur la chaîne 5. Elle est la propriété
de M. Herber Pelissier.
La PVS- Antenne est considérée comme la
septième station de télévision ayant vu le jour en
Haïti, la troisième à Port-au-Prince, la capitale, et la
première à émettre sur la Fréquence VHS (16). La
PVS a été inaugurée en mars 1990. Pour capter les signaux
de la PVS, le téléspectateur doit utiliser une petite antenne
spéciale branchée sur l'appareil. Les
téléspectateurs habitant dans la périphérie de la
capitale doivent utiliser une antenne extérieure. Dirigée par M.
Reynald Delerme, un réalisateur de films cinématographiques,
contrairement à l'attente du public et aux promesses du dirigeant de
produire exclusivement des programmes haïtiens, cette station n'a pas
accompli de grands progrès et change souvent de local.
La huitième station de télévision est
née aux Cayes. Il s'agit de la Radio et Télévision
Métropole du Sud (RTMS). Elle a été inaugurée le 9
juillet 1990. RTMS est dirigée par M. Ralph Constant.
La neuvième station de télévision en
Haïti s'est implantée, toujours dans la ville des Cayes, une
semaine après la naissance de son prédécesseur le 16
juillet 1990. Il s'agit de la Radio Télévision Cayenne; notons
que la station de radio de son côté existait depuis sa fondation
1975 par M. Marcel Mathieu. Cette station de télévision
fonctionne avec les moyens du bord à l'instar des autres stations de
province.
Près d'une vingtaine d'autres stations de
télévision et de radio-télédiffusion ont
été créées par la suite à travers le pays,
ce qui constitue en 1999 un total de 32 chaînes de communications
audio-visuelles (7 à la capitale dont une radio
télévision, 13 en province dont le dernier né est la
Télé Anacaona à Léogane pour la province et
Télé Kay Timoun à Port-au-Prince) et 12
radio-télédiffusions. Un effectif de 13 autres stations de
radio-télévision émettent à travers le pays.
Il est évident que l'apparition de nombreuses stations
de télévision dans les différentes villes du pays
représente un signe de progrès et constitue une
élément positif pour la communication sociale, cependant on
s'interroge sur leurs limites et surtout leur incapacité de production
d'émissions locales; ce qui les oblige à diffuser toutes sortes
de programmes en provenance de l'étranger et en majeure partie des
Etats-Unis d'Amérique.
Au niveau des expériences télévisuelles
en Haïti, le marché se trouve à la fois saturé et
inexploité: saturé par le renouvellement d'expériences
télévisuelles similaires ayant fait preuve d'inadaptation
caractérisée; inexploité par les opportunités de
ressources humaines et matérielles susceptibles d'approprier au pays des
innovations technologiques enregistrées internationalement dans le
domaine audio-visuel.
B- Présentation de la Télé
Haïti
La Télé Haïti ou "Société
Haïtienne de télévision par câble", est une station de
télévision privée commerciale. Elle fût la
première station de télévision en Haïti et la
première émettant par câble dans les Antilles. Jusqu'en
1997, la Télé Haïti émettait ses programmes sur 14
chaînes dont deux (les chaînes 2 et 6) étaient en
français; une chaîne d'annonces sur caractère
générateur (chaîne 3); deux en espagnol et le reste en
anglais. En 1998, sur les 21chaînes de la Télé Haiti, 9
étaient en français, 9 en anglais, 1 exclusivement en espagnol et
deux en anglais et espagnol alternativement. Depuis le début de
l'année 1999, un petit changement a été
opéré dans la programmation de la Télé Haiti et sur
les 21chaînes mises à la disposition du public de Port-au-Prince,
on disposait désormais d'un total de 10 en français, 10 en
anglais et 1 exclusivement en espagnol.
Les signaux de la Télé Haïti partent depuis
ses studios au Bicentenaire à Port-au-Prince et atteignent "Fermathe"
à l'est; "Truitier", au sud et le Village Tecina, au nord. Un
système technique d'antenne "microwaves" serait à l'étude
en vue d'atteindre également les résidents de la Plaine du
Cul-de-Sac. La publicité et l'abonnement sont les principales sources de
revenus de la Télé Haïti.
L'information et la distraction, l'éducation, les films
et les sports, sont les principaux objectifs de la Télé
Haïti. Etant une station de câblo-diffusion, Télé
Haïti ne fait que redistribuer des programmes émis sur d'autres
chaînes étrangères (nord-américaines, canadiennes,
mexicaines et françaises) ayant signé des contrats avec certaines
des stations concernées. Des programmes locaux sont également
diffusés sur la chaîne 2 à des heures
spécifiques.
L'entreprise est structurée en 6 départements.
Ces sections se répartissent comme suit:
- L'Administration (Direction générale; service
de comptabilité)
- La Direction technique (Vidéo; Dispatching; service
d'audit; de déconnection; d'installation, de reconnection et d'extention
et 15 équipes de maintenance)
- La Programmation (Opérateurs/ salle de
contrôle)
- La Rédaction (Regroupe les journalistes et
caméramen pour la production des informations locales et
internationales)
- Le Département de Publicité
- Le Service à la Clientèle (Recouvrement;
doléances)
En 1998, quatre-vingt-quatre employés travaillaient
à cette station télévision privée par câble
d'Haïti. Près de 13.000 foyers sont abonnés avec la station,
sans oublier un nombre important de prises clandestines, ce qui constitue
d'ailleurs l'un des plus graves problèmes de cette compagnie. En
ajoutant les prises clandestines et en estimant qu'un téléviseur
dessert en moyenne 6 personnes, certains experts évaluent que la
Télé Haïti toucherait environ 150.000
téléspectateurs. A signaler que sur les 13.000 clients, 10.000
sont réguliers et à jour de paiement tandis que 3.000 sont en
arriéré de paiement. De plus amples détails sur ces
points sus-mentionnés sont fournis tout au cours des différents
chapîtres.
Historique de la la télévision par
câble en Haïti: La Télé Haïti
Très peu de documents écrits sont disponibles
sur l'histoire de la Télé Haïti. Les informations que nous
avons trouvées provenaient du gérant responsable de la station M.
Oswald Douyon (de regrettée mémoire) qui a porté la
station sur ses fonds baptismaux et de Mme. Marie-Christine Mourral
Bussénius, la Directrice générale.
La Télé Haïti a été
inaugurée le 13 décembre 1959. Le projet de la création
de la Télé Haïti a débuté en 1959 lorsque M.
Gérald Bartelt, un citoyen américain, président de la
Firme "Bartelt Group" visita Haïti et prit la décision de monter
une station de télévision puisqu'à l'époque aucune
autre n'existait localement. La Firme "Bartelt Group" assurait à
l'époque un important réseau comprenant 18 stations de
télévision qui couvraient 48 états des Etats-Unis avec
l'aide de plusieurs centaines de relais. Notons que M. Gérald Bartelt
fut un ancien professeur d'art dramatique à l'université de
Wisconsin.
M. André Apaid, un industriel haïtien, apporta sa
collaboration à M. Bartelt pour la réalisation de cet ambitieux
projet pour l'époque. Le Sénateur Thomas Désulmé de
son côté a pris la responsabilité de mener les
négociations auprès du gouvernement haïtien en vue de la
signature du contrat.
Le 1er août 1959 est fondé la
Société Télé-Haïti S.A., dotée d'un
capital de $10.000,00, pour «l'installation et l'exploitation en
Haïti d'un ou plusieurs postes émetteurs de
télévision».
Le 31 août 1959, la Société privée
obtenait du gouvernement haïtien le droit de retransmettre des
émissions de télévision. Le point essentiel
stipulé dans ce contrat est le suivant: "La Télé
Haïti deviendra la propriété de l'Etat haïtien
après une période de dix (10) ans".
Le montage du matériel de la station a
été effectué par des techniciens américains
répondant au nom de Ralph Evans et Hancy Del Muro assistés de M.
Edward Gentil, un ingénieur haïtien. Dans son local situé
alors à la Grand Rue en face de l'Ecole des Frères de Saint Louis
de Gonzague, outre son studio, la Télé Haïti disposait
à ses débuts d'un atelier de réparation des appareils
récepteurs des clients. D'un autre côté, un relais de 176
pieds était placé à Boutiliers.
Etant donné qu'à l'époque, aucune autre
station n'existait dans le pays, il a fallu préparer l'audience. Une
firme dénommée TENASA (Télévision Nationale
d'Haïti S.A.) importait des appareils récepteurs en vue de les
vendre aux clients. Cela était également stipulé dans le
contrat signé entre la Télé Haïti et le gouvernement
haïtien. Les appareils de télévision (qui
représentaient un luxe à l'époque) étaient
exposés au local de la station. C'était un luxe puisqu'à
l'époque, selon la dimension de l'appareil, il se vendait entre $100
à $400. Cependant, avant l'inauguration de la Télé
Haïti, 400 récepteurs étaient déjà vendus.
Le jour de l'inauguration, le 13 décembre 1959, toutes
les familles qui pouvaient s'acheter un récepteur de
télévision étaient devant leur petit écran pour
découvrir les premières images de la Télé
Haïti. Les responsables de la Télé Haïti avaient
placé quelques appareils dans certains restaurants, cafés et
places publiques pour permettre à tout la monde de participer à
cette grande inauguration.
A ses débuts, la Télé Haïti
opérait sur une seule chaîne hertzienne qui était la 5 et
émettait avec deux antennes, l'une à Boutilliers et l'autre sur
le toît de la station à la Grand-Rue. La station ne diffusait
alors quelques heures par jour, des émissions
pré-enregistrées. Seuls les résidents de l'aire
métropolitaine pouvaient capter les images de la Télé
Haïti. En semaine, la station travaillait de 6 heures à 10 heures
du soir et le dimanche de 2 heures à 6 heures du soir. Toutes les
émissions passaient en différé. Le rationnement
d'électricité empêchait à la station
d'émettre sur une plus grande durée. A l'époque, la
centrale de Péligre n'était pas encore construite. Des films en
langue anglaise étaient diffusés. Les ambassades des Etats-Unis,
de la Grande Bretagne, d'Italie et d'Allemagne envoyaient très souvent
également des films à la station.
En Mars 1965, M. Moris Rosenberg, le gérant responsable
de la TENASA, devint le directeur de la Télé Haïti. Il
occupa cette fonction pendant un an en remplaçant M. Apaid qui
était parti en exil pour ne revenir que l'année d'après. A
l'époque, la Télé Haïti fonctionnait de midi
jusqu'à 9h30 du soir. De sérieuses difficultés
financières obligèrent M. Rosenberg à réduire les
heures de fonctionnement de la station. La Télé Haïti ne
devait travailler qu'une seule fois par semaine à partir du 15 mars
1965. Entre temps, la TENASA renonça au monopole de vente d'appareils
que lui conférait le contrat signé 7 ans plus tôt. La
rentrée d'autres maisons commerciales dans le marché de la vente
de récepteurs de télévision notamment la SHASA a permis de
toucher 2000 usagers.
La naissance de la télévision par
câble en Haïti
La Télé Haïti qui émettait par
ondes, ne bénéficiait d'aucune subvention gouvernementale ou
autre. Les problèmes économiques s'amplifiaient, surtout par le
fait que d'autres commerçants se sont adonnés également
à la vente de récepteurs.
Seuls les bénéfices réalisés de la
vente d'appareils récepteurs et du Télé guide qui
coutaît $1.00, permettait de faire face aux frais de fonctionnement. Face
à l'aggravation des problèmes financiers, la Télé
Haïti, visiblement au bord de la faillite, décida de remettre la
station au gouvernement haïtien avant l'expiration des 10 ans
prévus dans le contrat. Ne pouvant pas assurer la survie de la station,
le gouvernement rejeta cette proposition et demanda aux responsables d'assurer
la poursuite de la gestion de la station par tous les moyens disponibles. La
solution la plus facile a été évidemment de vendre la
Télé Haïti à une autre station américaine.
Deux autres moyens efficaces furent également envisagés en vue de
surmonter la faillite: l'émission des signaux en couleur et la
câblo-distribution.
En décembre 1969, la Télé Haïti
obtient une concession de l'Etat prévoyant la transmission par
câbles des signaux à Port-au-Prince.
Le 30 mai 1971 la télévision par câble et
les images en couleur firent leur apparition pour la première fois en
Haïti. Ainsi la Télé Haïti devient l'un des premiers
sinon même le premier câblo-distributeur hors d'Amérique du
Nord.
Avec le câble, les téléspectateurs avaient
le choix entre deux chaînes, la 2 et la 4. La Télé
Haïti émettait à ce moment là de midi jusqu'à
minuit. Les ambassades des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, d'Italie et
d'Allemagne poursuivaient leur coopération au niveau des films avec la
station. Le gouvernement canadien de son côté signa un contrat
avec la Télé Haïti en décembre 1960 en vue de lui
fournir des films. Télé Haïti louait en grande partie, des
films produits par des américains pour la somme de $100,00 l'heure et
n'avait le droit de les diffuser qu'une seule fois. Notons qu'à cette
époque, une vingtaine de personnes formaient le personnel de la station
tandis que M. André Apaid maintenait son poste de Directeur
administratif.
Evolution de la Télé
Haïti
La télévision en couleur a provoqué une
augmentation de l'audience de la Télé Haïti dont les
abonnés s'estimaient à 5.000 dans les années soixante-dix.
L'arrivée de la TV couleur en Haïti à l'epoque a
obligé tous ceux qui en avaient les moyens de s'empresser de se procurer
un récepteur. Les clients s'abonnaient en payant une cotisation
mensuelle de $5,00 (Gdes25,00= US$5,00 à l'époque). La
Télé Haïti essayait d'améliorer ses programmes en
diffusant à côté des longs métrages, des
émissions culturelles et un bulletin d'informations locales et
internationales était présenté le soir à 7 heures.
A l'avènement de la Télévision Nationale d'Haïti en
1979, la Télé Haïti avança son bulletin de nouvelles
à 6:30 p.m.
Cette bonne situation n'a pas duré pour la
Télé Haïti car tout ne marchait pas sur des roulettes et
quatre ans plus tard en 1975, la compagnie devait faire face à de
nouvelles difficultés financières. Les problèmes pour
entretenir la station commençaient tandis que de leur côté,
les clients ne payaient presque plus leur abonnement. La même solution
fût envisagée.
Télé Haïti a été
rachetée par un groupe d'investisseurs de nationalité
américaine composé notamment de M. Harry Staley, Floyd Betters,
M. Edward B. Hatton et un seul actionnaire haïtien, M. André Apaid.
M. Edward B. Hatton, second directeur de Télé Haïti, apporta
très peu de changement à la station. Il garda le personnel mais
prolongea la durée de diffusion des programmes de la station qui
commençait à émettre des 10 heures du matin jusqu'à
minuit. De 5.000 abonnés, la Télé Haïti atteint le
nombre de 6.000 clients.
M. Edward Hatton dirigea la Télé Haïti
pendant 7 ans jusqu'en 1982, lorsque certains problèmes d'ordre
financier obligèrent les entrepreneurs américains à
revendre la station achetée par la «Société
Haïtienne de Télévision par Satellites S.A.» (SHTS
S.A.).
Pour stimuler l'audience, le nouveau groupe composé de
M. Owens Boris, citoyen canadien (Mountain Cable), M. Walter et Marie-Christine
Bussénius, M. Philippe Bayard (33 actions chacun), M. Clarel Chevalier
et M. Pierre Brisson (ces deux derniers avaient une action chacun), modifia
remarquablement la station. C'est durant cette même année que la
«Société Haïtienne de Télévision par
Satellites S.A.» s'est portée acquéreur de tous les actifs
servant à la câblo-distribution dans la région
métropolitaine de Port-au-Prince. Quelques mois plus tard, la nouvelle
Société abandonnait la diffusion de cassettes
pré-enregistrées pour retransmettre en direct, des
émissions captées par Satellites. M. Bussénius introduisit
donc pour la 1ère fois dans la télévision haïtienne,
l'utilisation des antennes paraboliques pour capter les signaux émis des
satellites. Ce nouveau système de communication permet la
réception et retransmission de stations de télévision
étrangères. De deux (2) chaînes antérieurement, la
Télé Haïti émettait désormais sur 5
chaînes: 2 - 3 - 4 - 5 - et 6. En plus, la station fonctionnait 24 heures
su 24h. A partir de ce moment, la clientèle de la Télé
Haïti a augmenté de plus de 120%. La station sélectionnait
son programme à partir des nombreuses émissions reçues du
Canada et des Etats-Unis. La chaîne 2 émet exclusivement en
français; la chaîne 3 (vidéo texte) diffuse des annonces en
français préparées sur
caractère-générateur; les 3 autres chaînes (4,5 et
6,) émettent en anglais. De 1985 à 1995, la Télé
Haïti émet sur 10 chaînes supplémentaires, ce qui fait
un total de 15 canaux. Il s'agit de la chaîne 7 (qui retransmet la TNH),
la 14 (CNN), la 15 (HBO), la 16 (RFI et TV5), la 17 (Disney Channel), la 18
(Learning Channel), la 19 (TNT), la 20 (Univision), la 21 (ABC) et la 22
(Galavision).
Formée en septembre 1981 au capital de $20.000,00,
autorisée le 15 mars 1982, la «Société Haïtienne
de Télévision par Satellites S.A.» reprend quelques mois
plus tard l'ensemble des actifs de la TENASA, cependant la
«Télé Haïti» est gardée comme nom
commercial de droit haïtien.
En juillet 1985, les premiers locaux de la station, Boulevard
Jean Jacques Dessalines, sont ravagés par un incendie. La S.H.T.S.
décide aussitôt la construction au Boulevard Harry Truman,
(bicentenaire) à côté de ses antennes de son siège
actuel où sont regroupés depuis 1986 tous les services dans un
immeuble d'un seul niveau couvrant 755 mètres carrés. Elle y est
logée jusqu'à date.
A noter que M. Philippe Bayard a dirigé la station
pendant une année de 1982 à 1983, puis M. Walter Bussénius
(de regrettée mémoire depuis octobre 2009), pendant une
période de 6 mois. M. Bayard a été le premier à
vendre ses actions, il fut suivit par M. Owen puis par M. Walter
Bussénius; l'épouse de ce dernier achetait donc toutes les
actions, ce qui lui permit de diriger seule la Télé
Haïti.
Fin 1984, la société a commencé la
rénovation complète de son réseau de plus de 350 km de
câbles, parallèlement aux travaux de modernisation du
réseau de l'Electricité d'Haïti dont elle loue les poteaux.
Les travaux ont été arrêtés en juillet 1990. Le
coût de rénovation du réseau de Télé
Haïti d'octobre 1984 à juillet 1990 a été
estimé à 1.5 milllions de dollars U.S.
Le 21 mai 1987, le Directeur d'alors, M. Walter
Bussénius, renouvella la licence de fonctionnement de la
Télé Haïti pour une période de 10 ans. Le Moniteur
publie à cette date le texte de la nouvelle concession signée le
15 avril 1987 entre l'Etat et la S.H.T.S.
Il faut signaler que jusqu'à la création de la
Télévision Nationale d'Haïti (TNH) en décembre 1979,
Télé Haïti était donc la seule station de
télévision du pays. C'est peut être l'une des raisons de
l'attachement que lui porte ses abonnés de la zone métropolitaine
depuis près de 40 ans. Produisant ses propres émissions
d'information et de «talk shows», elle occupe parmi les
câblodistributeurs la place de «semi-broadcaster».
En janvier 1990 le capital de la «Société
Haïtienne de Télévision par Satellites S.A.» est
portée de 210.000,00 à un million de dollars. Aujourd'hui, la
Télé Haïti dispose d'un capital social de $1.000.000,00 (5
millions de gourdes) réparti en 5.000 actions ordinaires nominatives de
$200,00 chaque. Elle est dirigée par l'ex-épouse de M. Walter
Bussénius, Mme. Marie-Christine Mourral Bussénius. Un personnel
de 84 salariés dont une dizaine à la salle de rédaction,
travaillent dans l'entreprise en vue desservir une audience estimée
à plus de 100.000 personnes dans la zone câblée de
Port-au-Prince et ses environs sur une distance de 380 km de câble
coaxial aérien (câble 500) et de 680 km de câble de
raccordement (câble RG-6 en cuivre). La Télé Haïti
déploie tous ses efforts en vue de poursuivre un développement
soutenu et dynamique.
La concession de la Télé
Haïti
Les relations avec l'Etat sont régies par un contrat de
concession signé le 15 avril 1987 («Le Moniteur- JORH» No. 42
du 21 mai 1987) l'autorisant à «télédistribuer les
signaux télévisés par câbles dans la région
métropolitaine de Port-au-Prince et des environs (Delmas, Pétion
Ville, Carrefour, Mariani, Boutiliers, Kenscoff, Plaine du Cul-de-Sac)
« art. 2.3 utilisant les canaux NTSC 2, 3, 4, 5 et 6 dans la bande VHF
(art. 7.1)
La SHTS s'engage en outre à retransmettre sur son
réseau les émissions de la TNH (chaîne 8 en ondes) sur la
chaîne 7 VHF (art. 7.2)
Enfin la SHTS pourra utiliser une gamme de fréquences
MB (126 MHZ à 174 MHZ) pour la retransmission de 8 canaux (art. 7.3).
La Société Haïtienne de
Télévision par Satellites S. A n'a:
- pas de monopole ( l'ancien contrat
Télé-Haïti S.A. le prévoyait)
- pas d'éxonération de taxes et d'impôts
sauf pour le matériel nécessaire à la reconstruction de
son réseau (art.11.2) et 12 du contrat)
Il lui est fait obligation:
- Paiement d'une redevance de 5% des recettes brutes (art.12
du contrat)
- Spécifications techniques (art.et suivants)
-Types d'émission (art. 7, 8, 10 correspondant à
art. 50 à 54 décret 1977)
-Obligation de retransmettre les émissions officielles
et les communiqués du gouvernement (art. 13 correspondant aux
articles 55 et 56 du décret de 1977) outre la retransmission de TNH
Enfin il est prévu la :
- Protection de la concessionnaire contre l'expropriation ou
dépossession sauf disposition légale (art. 16 du décret
correspondant à l'article 36 de la Constitution Haïtienne)
- et l'arbitrage en cas de contestation (art. 15 du
contrat).
Les projets de la Télé
Haïti
Aucune institution, qu'elle soit privée ou publique, ne
saurait prospérer sans établir des projets, sans penser à
préparer l'avenir. Il en est de même pour la première
chaîne de télévision par câble du pays qui, en
dépit des moyens précaires à sa disposition et des
difficultés liées à la situation d'ensemble du pays, veut
tenter d'établir des projections pour le futur en vue de faire face
à certains défis éventuels. Les projets de la
Télé Haïti s'établissent sur deux volets, l'un
technique: l'extension du réseau; l'autre se situe dans le cadre de la
programmation de la station et vise la formation à distance des
télespectateurs intéressés:
A- Extension du réseau
Depuis le mois de juillet de l'année 1998, la
Télé Haïti envisage une extension de son réseau en
vue de toucher le résidents de la Plaine du Cul-de-sac. Ce projet
d'extension qui devrait permettre à l'entreprise d'augmenter
sensiblement l'effectif de ses abonnés, devait toucher dans un premier
temps les habitants des quartiers situés aux environs de
l'aéroport de Port-au-Prince pour aboutir jusqu'à la
Croix-des-Missions. Les responsables de la compagnient étudient
également la possibilité d'étendre dans le futur le
réseau câblé de la station à tous les principaux
quartiers de la Plaine du Cul-de-sac.
B- Concrétiser la Fondation Haïtienne Pour
la Formation à Distance et le Développement (FOHFADD)
Ayant réalisé la place primordiale que prennent
aujourd'hui le savoir et, partant, la formation comme facteurs
déterminants de la croissance et du développement et la
nécessité de rattrapper le retard accumulé, les
responsables de la Télé Haïti ont élaboré un
projet d'éducation ayant recours à des schémas
non-conventionnels d'éducation, notamment la télevision.
La Fondation Haïtienne Pour la Formation à
Distance et le Développement (FOHFADD), se donne pour objectif de
promouvoir la formation à distance comme stratégie d'appui au
système éducatif dans tous ses niveaux d'enseignement et sous
toutes les modalités formelles et non formelles dans une perspective de
développement durable. De concert avec un groupe d'éducateurs,
de communicateurs et de quelques institutions intéressées, les
dirigeants de la Télé Haïti projettent la mise en oeuvre de
programmes de formation à distance par le truchement de certaines
émissions et de cours. La diffusion de ces programmes
d'éducation à distance sera assurée par la chaîne 2
de Télé Haïti qui d'ailleurs a reçu l'autorisation de
l'Etat haïtien d'émettre par ondes hertziennes en vue d'une plus
large audience.
C- La philosophie de la Télé
Haïti
Tout comme toute entreprise ou société
commerciale la Télé Haïti ne saurait ne pas avoir une
philosophie; elle se traduit par différents points qui dans l'ensemble
visent l'avancement de la station.
I- Les objectifs de la société
Comme de nombreux médias, les principaux objectifs
poursuivis par la Télé Haïti sont LE DIVERTISSEMENT,
L'INFORMATION, et L'EDUCATION. En ce qui a trait à l'information, la
Télé Haïti est une station indépendante. Toutefois,
la conjoncture politique dans laquelle elle évoluait depuis sa fondation
en 1959 ne lui a pas permis d'atteindre réellement cet objectif
d'indépendance par rapport à la dictature. Depuis les
annèes 60, la Télé Haïti a commencé à
diffuser quotidiennement les nouvelles locales et internationales. Les
nouvelles locales n'étaient autre que des communiqués officiels
gouvernementaux. Il en fût de même sous le gouvernement de Jean
Claude Duvalier. La Télé Haïti se taisait sur certains
dossiers et abordait certains sujets avec une prudence remarquable. Cette
"indépendance" dont se réclamait la Télé Haïti
n'a jamais réellement existé sous le gouvernement des Duvalier.
Cette situation allait changer avec le départ de Baby Doc le 7
février 1986.
L'adhésion de la Télé Haïti à
des règles de conduite et d'impartialité en matière
d'information lui a permis de se faire connaître à
l'extérieur d'Haïti notamment, dans la diaspora haïtienne des
villes nord-américaines où il existe une communauté
haïtienne importante.
Aujourd'hui, comme pour la plupart des médias locaux,
la Télé Haïti pratique l'auto-censure et la prudence au
niveau de l'information en fonction du gouvernement au pouvoir et de son
caractère. Bref, elle jouit d'une "Liberté de Presse" et essaie
tant bien que mal à fonctionner en toute indépendance.
Pour répondre aux attentes de sa clientèle,
Télé Haïti a maintenu la production de programmes
d'informations, ce qui lui donne une position originale parmi les
câblo-distributeurs: à la fois producteur et
"semi-broadcaster".
I-a) La qualité de réception
Selon la Fiche de Présentation de la
Société Haïtienne de Télévision Par Satellites
S.A., l'un des objectifs prioritaires de la Société
Haïtienne de Télévision par Satellites S.A. est d'offrir un
service de câblo-distribution de bonne qualité.
Les prises clandestines (piratage du signal), constituent l'un
des problèmes majeurs de la Télé Haïti. Etant
donné qu'un certain nombre d'habitants de plusieurrs quartiers de la
capitale se livrent à cette pratique illégale, cela oblige la
Télé Haïti à lutter tant bien que mal en vue
d'améliorer le service à ses abonnés tant pour la
qualité de l'image reçue que pour la réduction des
délais de réponse aux demandes de réparation et pour la
diversité des programmes diffusés.
I-b) Augmentation de la clientèle
Dans un contexte de crise économique grave et
après plusieurs années d'instabilité politique,
Télé Haïti a choisi de rester un service populaire à
prix modique de 200,00 gourdes par mois + 10% T.C.A. (Taxe sur chiffre
d'Affaires) ce qui fait un total de 220 gourdes. Cette solution évite
à la Télé Haïti de desservir une clientèle
restreinte sur signaux cryptés avec un tarif beaucoup plus
élevé.
I-c) Augmentation des programmes en français
En plus de Radio Canada, TV5, TVA, TQS, Music Plus, RDI et
Canal Savoir, un transcodeur Secam/NTSC permet actuellement à la
Télé Haïti de transcoder les émissions
projetées par le satellite Telecom 1 (RFO, Antenne 2).
Un sondage effectué en août 1989 auprès de
150 des clients de la Télé Haïti confirme que:
- 81% d'entre eux regardent la télévision chaque
jour.
- Le temps moyen d'écoute est de 4 heures et demie.
- La chaîne la plus regardée est Radio Canada en
français (68% des réponses).
- L'émission la plus regardée est le journal
télévisé "Télé Presse" produit par la
Télé Haïti (41% des réponses).
La Société a été la
première en Haïti à retransmettre Radio Canada, puis RFO et
TV5 dès que ces signaux ont été disponibles sur les
satellites couvrant la région le 31 août 1988. Il en a
été de même pour le Canal Savoir dont la responsable de la
Télé Haïti se trouvait déjà dans les locaux de
la station le jour de son inauguration en 1997 en vue de négocier sa
rediffusion en Haïti. «L'empreinte du satellite diffuseur s'est
révélé large puisqu'on a pu capter dès le lendemain
jusqu'en Haïti où il a été sur-le-champ
câblo-diffusé», note-t-on dans un rapport du Ministre
français Alain Decaux, Ministre délégué
auprès du Ministre d'Etat, Ministère des Affaires
Etrangères chargé de la Francophonie.30(*)
I-d) Développement de la chaîne
éducative
Interrogés lors de ce même sondage
effectué en août 1989 sur l'opportunité pour la
Télé Haïti de diffuser des émissions à
caractère éducatif, la totalité des répondants se
sont prononcés favorablement.
En février 1991, Télé Haïti
retransmettait le Learning Channel, chaîne éducative
américaine très pratique pour la préparation aux examens
du secondaire (high school). Sur cette chaîne, étaient
également retransmises des émissions éducatives de la
langue française type Télé-Université au
Québec et des émissions éducatives en créole
(alphabétisation, lutte contre la drogue...).31(*)
Depuis 1998, la Télé Haïti rediffuse deux
nouvelles chaînes éducatives en l'occurence Canal Savoir
(chaînes canadienne en français) et Discovery (chaîne
américaine en langue anglaise)
A noter que certaines écoles notamment le College Catts
Pressoir avait tenté une expérience en se servant en salle de
classes avec les éleves, de certaines émissions éducatives
rediffusées sur les canaux de la Télé Haïti notamment
Learning Channel.
DISPOSITIFS TECHNIQUES: Procédés pour
capter les signaux des satellites jusqu'à la réception chez le
client
Pour un client qui possèderait un poste de
télévision très ancien fabriqué avant 1983-1985,
(ce qui est très rare de nos jours), si les chaînes 2, 3, 6
peuvent être captées sans problèmes, il n'en serait pas de
même pour les 18 autres chaînes de la Télé Haïti
qui nécessitent l'utilisation d'un «converter box».
Définition d'un Converter
Un converter est un petit appareil qui, adapté au
récepteur, permet au téléspectataur de capter les
chaînes émises sur d'autres fréquences.
Le dictionnaire technique définit un converter comme
étant un convertisseur; un transformateur; un changeur de
fréquence ou adapteur.32(*)
Notons que l'utilisation d'un converter n'est pas
nécessaire si l'abonné possède un appareil de
télévision digitalisé. Le converter box tend à
disparaître puisqu'en fait tous les nouveaux appareils de
télévision sont «cable ready», autrement dit, ils sont
équipés d'un dispositif permettant d'adapter le câble et
peuvent donc capter toutes les chaînes disponibles (jusqu'à la
chaîne 158 si nécessaire!)
Sur le boîtier du converter se trouvent quatre boutons
qui correspondent à la télécommande (remote control).
Ainsi, deux choix sont offerts au téléspectateur lorsqu'il
désire changer de canaux.
Le "decoder"
Appelé déchiffreur ou décrypteur, le
"decoder" (décodeur) en français est un appareil
électronique qui permet de décoder les signaux brouillés.
Le decoder est composé d'un boîtier à l'intérieur
duquel se trouve une sorte de petite boîte, un transformateur et des
claviers qui permettent de sélectionner les canaux
désirés. Aujourd'hui, le decoder est remplacé par des
systèmes numériques notamment MPEG/ MPEG2.
Le "cable T.V.": Procédures techniques
Les signaux reçus par les antennes sont en gigahertz
(ghrtz). Un amplificateur est placé sur une échelle
donnée soit LNA (Low noise Amplifier) ou LNB (Low noise Block
Converter). Ce sont ces dernières qui sont chargées de capter
les signaux de l'antenne. Notons que les professionnels utilisent un appareil
dénommé "Power inserter" de 18 à 23 volts pour alimenter
l'amplificateur qui est connecté avec l'antenne.
Notons en passant qu'il existe deux systèmes de
fréquences pour la réception des signaux: 270-770 Mhz
(système utilisé par les professionnels) et 950-1450 Mhz
(système utilisé par les amateurs), ces deux systèmes sont
incompatibles bien qu'ils fassent le même travail.
Les signaux émis par les satellites sont captés
par un appareil dénommé "receiver" (recepteur). Ces signaux
rentrent avec une puissance de 270 Mhz et sortent à 770 Mhz. Le
"receiver" permet également de sélectionner des canaux
désirés (soient 24 au total). Les déplacements de
l'antenne sont effectués grâce à un tracteur
motorisé. Les signaux vidéo de sortie sont transmis à un
"vidéo output receiver" puis envoyé sur un moniteur.
Les signaux des différentes chaînes de la
Télé Haïti sont rassemblés à travers un
modulateur audio-vidéo qui les canalise en une seule sortie et à
une fréquence bien déterminée pour chaque canal. Ce
merveilleux appareil s'appelle le "power combiner". C'est ce qui permet
à la station de transmettre les signaux jusque chez l'abonné en
utilisant des amplificateurs. Dépendemment de la distance et du type de
câble utilisé, l'impédence du signal peut varier ; à
chaque fois que le signal est affaibli, on utilise un amplificateur tout comme
le font les techniciens de la Télé Haïti à chaque
1500 pieds. Notons que le câble peut supporter une charge d'1 gigahertz.
Les types de câble coaxial utilisés par la Télé
Haïti sont notamment le RG6 et le RG11, pour les installations chez les
clients et les gros câbles 500 et 750 employés dans le
réseau de distribution.
La vidéo-tape
Une vidéo-tape est un magnétoscope permettant
l'enregistrement des images et du son sur bande magnétique. La
vidéo permet également la retransmission simultanée des
sujets emregistrés sur un écran de visualisation. De nombreuses
personnes possèdent aujourd'hui un appareil vidéo. Notons que
les appareils vidéos digitalisés permettent de capter sans
l'utilisation d'un "converter", les canaux supplémentaires de la
Télé Haïti.
LES SOURCES DE
FINANCEMENT
Aucun média, qu' il soit privé ou public,
communautaire ou religieux, ne saurait survivre sans une source de financement.
En ce qui concerne la Télé Haïti, station de
télévision indépendante et commerciale, la souscription et
la publicité constituent les deux principaux moyens permettant de faire
fonctionner l'entreprise.
A) LA SOUSCRIPTION
La souscription est le moyen par lequel provient la plus
grande part des revenus de la Télé Haïti. Le paiement
mensuel effectué par les abonnés de la station, chiffrés
à près de 14.000, est une source financière importante
permettant d'assurer le fonctionnement de la compagnie.
CONDITIONS D'ABONNEMENT OU DEMARCHES A EFFECTUER EN VUE DE
L'INSTALLATION DU CABLE
Le client qui s'intéresse à
bénéficier d'un abonnement à la Télé
Haïti peut se présenter aux guichets de la station située au
bicentenaire, ouverts de 8:00 a.m. à 4:00 p.m. ou
téléphoner en vue de sollicter le service d'un messager à
domicile au 22-3000, 22-4704, 22-4724, 22-3021, 22-3426.
L'intéressé doit communiquer: son adresse
précise; son numéro de téléphone à domicile
et à son lieu de travail; sa boîte postale (si possible), son
numéro d'identité fiscale (NIF), et se munir de la somme à
payer pour les différents frais réclamés, ce qui totalise
Gdes 1300, 00 (installation et dépôt de garantie).
Installation de base
Un premier versement de 700 gourdes est réclamé
par Télé Haïti comme frais d'installation de base (dont 200
gourdes de frais d' ouverture de dossier, non-remboursables). Le client qui se
trouve en zones spéciales notamment Fermathe, Belvil, etc. doit payer
1050 gourdes. Ce frais inclut 100 pieds de câble comme matériel y
compris 3 mois de dépôt de garantie remboursable.
Un dépôt de garantie
Un dépôt de garantie de 600 gourdes est
également réclamé à l'intéressé. Ce
dépôt est réévalué en cas de majoration des
tarifs d'abonnement et comprend 200 gourdes de frais de fermeture de dossier,
non remboursables. Au cas où le client résilierait le contrat, il
bénéficiera d'un remboursement incluant les 3 mois de
dépot (soit 200 gourdes x 3 = 600 gourdes).
Les techniciens de la Télé Haïti
procèdent à l'installation du câble chez le client dans les
15 prochains jours succédant la signature du contrat.
Les modalités de paiement
Le client, une fois le câble installé, commencera
à payer la mensualité de 200 ou 250 gourdes selon l'endroit plus
10% de TCA (Taxe sur Chiffre d'Affaires). Notons que le client paiera cette
mensualité si l'installation est effectuée avant le 21 du mois en
cours. A signaler également que la mensualité fixée
actuellement à 200 gourdes au moins en raison du coût de la vie,
s'élevait dans un premier temps à 25 gourdes seulement puis
à 37,50 gdes et 70 gdes.
Les tarifs des autres services de la Télé
Haïti
Abonnement par téléviseur supplémentaire
(Gdes. 80 + 10% TCA)......... Gdes 88,00
Installation d'une prise supplémentaire
.................................................... Gdes 300,00
Déplacement de prise à la même
adresse................................................... Gdes 225,00
Transfert (changement
d'adresse).............................................................. Gdes
500,00
En zones spéciales (Fermathe, Belvil,
etc.)............................... Gdes 750,00
Reconnexion...............................................................................................
Gdes 340,00
Frais de service........................................
.................................................. Gdes 75,00
Changement de nom du titulaire de
l'abonnement..................................... Gdes 200,00
Réglage-programmation du téléviseur....
................................................... Gdes 150,00
Surplus de câble du dernier poteau à la prise
(par pied)............................ Gdes 7,50
(Le coût d'une installation comprend 100 pieds de
câble)
Surplus de câble du câble-mère du dernier
poteau (par pied) Gdes 20,00
L'abonné à la Société
Haïtienne de Télévision par Satellites S.A.
(Télé Haïti) est libre d'effectuer ses paiements, cependant
si le client paie une année d'abonnement d'avance, il
bénéficie d'un 13ème mois gratuit. Si le client peut
prouver qu'il a informé le service de réparation et
qu'après un mois la Télé Haïti n'a pas
procédé à la réparation de son câble, le
client bénéficie d'un mois supplémentaire gratuit en
compensation.
A noter que pendant les années de rationnement
sévère du courant électrique, la Télé
Haïti avait donné énormément de crédit
à la clientèle.
La Télé Haïti n'envoie jamais de bordereau.
Des employés affectés au service d'appel (dépendant du
Service de recouvrement) ont pour rôle de rappeler au client d'effectuer
sa mensualité après un mois de dettes.
Dans le souci d'aider le client, le Service de recouvrement de
la Télé Haïti dispose d'un service de recouvrement à
domicile. Sur simple appel téléphonique, un commis de la station
muni de sa carte d'identification est habilité à se rendre chez
l'abonné en vue de recueillir la ou les mensualités. Un frais de
30 à 50 gourdes dépendamment de l'endroit, est
réclamé pour ce service. Notons qu'outre son local principal
situé au bicentenaire, la Télé Haïti dispose
également d'un certain nombre de caisses dans toutes les succursales de
Promobank, de Sogebank, et des supermarchés Big Star Market. Le
système de virement bancaire offert par la Télé Haïti
permet également à l'abonné très occupé de
s'abstenir de se déplacer pour payer son abonnement.
Les sanctions en cas de non paiement
Après un mois de non paiement le client est
contacté par le service d'appel de la Télé Haïti.
Quelques années auparavant la compagnie envoyait une lettre d'avocat
à l'abonné pour lui demander d'effectuer son paiement sous peine
de débranchement. Le paiement immédiat permet d'éviter
les pénalisations. Dans les quatre-vingt dix jours de dettes suivant la
réception de la lettre d'avocat, la Télé Haïti
procède au débranchement du câble de l'abonné.
Le nombre d'abonnés à la Télé
Haïti
Il est difficile de fixer le nombre exact d'abonnés de
la Télé Haïti vu que l'effectif des clients varie en
fonction des conjonctures socio-politico-économiques. Toutefois, un
effectif de 14.000 abonnés est retenu comme le niveau maximum atteint,
tandis que durant les périodes difficiles cet effectif est descendu
à 10.000.
Evaluation du profit
Pour des raisons internes et particulières, aucune
entreprise ne voudrait révéler le profit réalisé.
Cependant dans le cas de la Télé Haïti, notre analyse nous a
démontré que depuis l'acquisition de la station par les nouveaux
propriétaires les affaires vont beaucoup mieux. "Si ce n'était
pas rentable, nous a confié une source anonyme
généralement bien informée, on aurait déjà
fermé la Télé Haïti". Il paraît que le profit
de la Télé Haïti a baissé lors des périodes de
troubles politiques et surtout durant la remarquable période de
rationnement du courant électrique (fin 1993 jusqu'en mai 1994). Au
cours de cette période marquée par la crise politique sans
oublier l'embargo, les brouillages du câble et le curage du bassin de
Péligre, la Télé Haïti a été au bord de
la faillite. Les employés, ayant compris la gravité des
problèmes auxquels faisait face la compagnie, ont voté de leur
plein gré en faveur d'une diminution de salaire de 35% au niveau des
cadres intermédiaires; ce qui a empêché à la station
de fermer à cette époque où toutes les réserves
économiques de l'entreprise étaient épuisées.
B) LA PUBLICITE ET SON IMPORTANCE POUR LA TELE
HAITI
La publicité permet à la Télé
Haïti d'augmenter ses revenus en provenance de l'abonnement. Ce dernier
dépasse largement les rentrées publicitaires (Soit
approximativement 70%) tandis que les fonds en provenance de la
publicité représentent un pourcentage de 30% environ. La
publicité
constitue donc un très grand secours pour la station
car elle lui permet de boucher le trous occasionnés par les retards de
paiement enregistrés de la part de certains abonnés. Sans les
rentrées publicitaires la station serait peut être obligée
d'augmenter son tarif d'abonnement.
Les crénaux qui fournissent de la
publicité
La Télé Haïti travaille avec toutes les
agences de publicité; les plus connues notamment Publi-Gestion, Multi
Ad, Arca et Promo-Plus. Ces agences se chargent de contacter les
commanditaires pour lesquels ils préparent un programme publicitaire (en
choisissant les heures de diffusion ou les programmes de prédilection
susceptibles d'être dans l'intérêt de leurs clients). La
Télé Haïti offre aux agences de publicité une
commission de 15% des rentrées. Notons que la Télé
Haïti n'utilise pas de démarcheurs en particulier pour l'obtention
des contrats publicitaires.
Depuis que la Télé Haïti a commencé
à retransmettre des programmes étrangers par satellites, les
contrats publicitaires ont visiblement augmenté. Selon un responsable,
cette augmentation s'explique par le fait que les commanditaires ont
remarqué que beaucoup plus de téléspectateurs regardaient
les programmes de la station. D'autant plus que des canaux
supplémentaires avaient fait leur apparution. Ce qui du coup, a fait
également augmenter les tarifs publicitaires de la station.
LE TARIF PUBLICITAIRE DE LA TELE HAITI
TARIF PUBLICITAIRE
(EFFECTIF AU 2 FEVRIER 1998)
SPOT FLOTTANT
(DANS UNE TRANCHE HORAIRE)
A= 6:00 pm à 9:59 pm
B=4:00 pm à 5:59 pm et 10:00 pm à 11:00 pm
C=8:00 am à 3:59 pm
DUREE DE SPOT
|
A
|
B
|
C
|
1-15 sec
|
Gdes 240,00
|
Gdes 155,00
|
Gdes 120,00
|
16-30 sec
|
Gdes 295,00
|
Gdes 215,00
|
Gdes 155,00
|
31-45 sec
|
Gdes 340,00
|
Gdes 245,00
|
Gdes 190,00
|
46-60 sec
|
Gdes 460,00
|
Gdes 355,00
|
Gdes 265,00
|
HEURE CHOISIE
(CHOIX D'UN PROGRAMME SPECIFIQUE)
A' = 6:00 pm à 9:50 pm
B' = 4:00 pm à 5:59 pm 10:00 pm à
minuit
C' = 8:00 am à 3:59 pm
DUREE DE SPOT
|
A'
|
B'
|
C'
|
1-15 sec
|
Gdes 460,00
|
Gdes 295,00
|
Gdes 225,00
|
16-30 sec
|
Gdes 550,00
|
Gdes 390,00
|
Gdes 295,00
|
31-45 sec
|
Gdes 660,00
|
Gdes 470,00
|
Gdes 355,00
|
46-60 sec
|
Gdes 880,00
|
Gdes 625,00
|
Gdes 470,00
|
PATRONAGE DU TELE-PRESSE
(Sur la chaîne 14 en alternance avec CNN Headline
News)
SOIR ET MATIN
1ère diffusion : Ch. 14 à 6:30 pm et
rediffusé le soir
Le soir : Ch. 14 à 7:30/ 8:30/ 9:30 pm
Le matin : Ch. 14 à 6:30/ 7:30/ 8:30 am
Le patronage du Télé-Presse comprend:
* 1 annonce avant Télé-Presse
* 1 spot pendant Télé-Presse
aux 7 diffusions: soit 154 spots, 154 annonces
Egalement sur RFI/ HAITI 89.3 FM
6:30 PM
Soit 22 spots radio
Prix mensuels
1-15 sec.
|
Gdes 19.000,00
|
16-30 sec.
|
Gdes 25.000,00
|
31-45 sec.
|
Gdes 33.000,00
|
46-60 sec.
|
Gdes 40.000,00
|
N.B. Un engagement de 3 mois minimum est
demandé pour le patronage du Télé-Presse.
CHAINE 3
(Annonce graphique)
Une page peut avoir 7 lignes au maximum et 32
caractères par ligne.
Vous pouvez choisir vos couleurs, la taille des
caractères d'Imprimerie
Par jour
|
Gdes 250,00
|
Par mois
|
Gdes 5.500,00
|
Avec graphiques, dessins ou images
Par jour
|
Gdes 350.00
|
Par mois
|
Gdes 7,850.00
|
C) LA SUBVENTION
La subvention est généralement
considérée comme une source de financement, cependant dans le cas
de la Télé Haïti, on ne saurait la considérer
puisqu'elle ne bénéficie d'aucune subvention.
C-1) Avantages donnés par l'Etat Haïtien
La Télé Haïti ne bénéficie
d'aucune subvention de l'Etat Haïtien. Notons que la
Société Haïtienne de Télévision par Satellites
S.A. paie toutes les taxes réclamées par l'Etat haïtien,
plus de 5% à la base sur les abonnements mensuels comme redevance au
CONATEL.
LES MANQUES A GAGNER ET LES PROBLEMES AUXQUELS EST CONFRONTEE
LA TELE HAITI
Les difficultés rencontrées par les responsables
de la Télé Haïti pourraient se résumer en trois
principaux points qui sont notamment: les prises clandestines; la crise
énergétique ou rationnement du courant électrique et les
accidents occasionnels enregistrés sur le réseau.
A- LES PRISES CLANDESTINES
Les prises clandestines constituent le plus grand
problème auquel la Télé Haïti fait face. Devant
l'ampleur de ce problème on est obligé de le diviser en trois
catégories:
A-1 Les fraudeurs des quartiers populaires
Dans les zones bidonvilisées, on rencontre une
catégorie de fraudeurs qui ne sont pas en mesure de se payer un
abonnement à la Télé Haïti. Ces personnes qui
possèdent pourtant un appareil de télévision piquent ou
coupent le câble-mère de la compagnie en vue de capter les
signaux. Cette catégorie est la plus courante.
A-2 Les fraudeurs, ayant des moyens mais qui refusent de
prendre un abonnement.
Un autre type de fraudeurs est constitué pourtant de
personnes ayant les moyens de payer un abonnement mensuel à la
Télé Haïti et qui pour une raison ou pour une autre,
refusent de souscrire. Ces fraudeurs préfèrent payer $60, $50 ou
$40 à un technicien quelconque pour se faire connecter. Ces connections
sont généralement bien réalisées, cependant elle
est illégale par le fait que la Télé Haïti ne
bénéficie pas des rentrées.
A-3 Les fraudeurs qui détournent entièrement
le parcours du câble
Des fraudeurs plus professionnels arrivent jusqu'à
débrancher toute une zone pour amener le câble dans un quartier
où n'existait aucun abonné de la Télé Haïti.
Ce type de fraudeur n'est pas courant, cependant, à plusieurs reprises,
la station dû faire face à ce genre de problème.
B- LA CRISE ENERGETIQUE
Le rationnement du courant électrique constitue
apparemment le plus grand problème de la Télé Haïti.
Les répercussions de cette crise énergétique sont visibles
puisqu' il est constaté que le volume d'abonnés à payer
leur mensualité diminue durant les périodes où la
population bénéficie très peu du courant électrique
alors que le nombre tend à augmenter pendant la saison des pluies par
exemple, époque durant laquelle la centrale de Péligre permet une
meilleure distribution de l'électricité à la capitale.
B-1 Crise énergétique: Vue d'ensemble des
répercussions sur la Télé Haïti
A mesure que la crise énergétique devient de
plus en plus grave, ses répercussions se font de plus en plus sentir sur
la Société Haïtienne de Télévision par
Satellites S.A. Dans les moments les plus difficiles, cette crise
énergétique affecte la station à 70% puisque tous les
appareils fonctionnent à l'électricité. Les
pénuries pénibles du courant électrique obligent les
responsables de la Télé Haïti à se procurer de la
gasoline au prix fort en vue d'assurer son fonctionnement.
B-2 Suppléer à la crise énergetique
avec l'utilisation des génératrices et des inverters.
Etant donné que la Télé Haïti
utilise le système de câble coaxial, le problème
d'énergie électrique constitue un grand problème pour la
réception du signal de la station par ses abonnés. Le principe
du câble veut qu'il y ait de courant sur tout le circuit pour que le
signal puisse passer. Même si la station émet et que chez le
client il y a de l'électricité, si en cours de route le circuit
n'est pas alimenté à cause d'une coupure
d'électricité, le client ne pourra pas recevoir le signal. Pour
parer à la crise énergétique et permettre aux nombreux
abonnés de la station de continuer à recevoir les signaux,
lorsque cela s'avère nécessaire, les responsables de la
Télé Haïti font fonctionner des génératrices
d'une puissance de 2.2 kilowatts munis de relais dans différents points
stratégiques de la capitale et ses environs, notamment au centre-ville,
Delmas, Pétion-Ville et Carrefour. La station est donc autonome en
énergie électrique.
Depuis 1998, les génératrices sont surtout
utilisées en vue de recharger les batteries des inverters. Un effectif
de 18 inverters de 2 kilowatts sont en service sur tout le réseau
câblé de la Télé Haïti tandis que 9
génératrices sont disponibles en vue de suppler à
l'absence délectricité.
Durant la période d'embargo politique par exemple
(1991-1994), les responsables de la Télé Haïti avaient
placé des génératrices d'une puissance de 2.2 kilowatts
munis de relais dans différents points stratégiques de la
capitale et ses environs, notamment au centre-ville, Delmas,
Pétion-Ville et Carrefour. Au total, 16 génératrices
(dont 8 qui appartenaient à des clients) et 3 inverters de 800 watts
alimentaient les câbles de différents réseaux de la
Télé Haïti. Les points de placement des différentes
sources de réalimentation ont été choisis après
étude du plan du réseau. Ces sources de réalimentation
fonctionnaient de midi à 8:00 p.m. et étaient surveillées
par des particuliers. La station fournissait de la gasoline ou du gasoil aux
clients qui ont bien voulu mettre leurs génératrices à son
service.
C- LES ACCIDENTS
Bien qu'ils ne se produisent que rarement, les accidents
constituent un type de problèmes rencontrés par les techniciens
de la Télé Haïti. Ces accidents qui provoquent la coupure
du câble de la Télé Haïti sont
généralement occasionnés par des chauffeurs de poids
lourds distraits qui, revenant d'une livraison de sable, de gravier ou de
pierres quelconque, oublient de rebasculer la partie arrière de leur
engin. Ce genre d'accidents est surtout enregistré dans les endroits
qui n'ont pas encore été rénovés par l'EDH
(l'Electricité d'Haïti). Notons en passant que 70% du
réseau de la Télé Haïti sont rénovés.
Des travaux de rénovation complet du réseau de l'ED'H seraient
profitable à la Télé Haïti. En effet, Sur environ
30% de réseau Télé Haïti les poteaux en bois sont en
très mauvais état et les câbles des trois compagnies (ED'H,
Téléco, Télé Haïti) sont placés trop
bas, ce qui favorise les prises clandestines et les accidents de la circulation
sus-mentionnés.
A-I LES REPERCUSSIONS DES PRISES CLANDESTINES ET DES COUPURES
INTEMPESTIVES DE L'EDH
Les répercussions des prises clandestines y compris des
coupures intempestives de l'EDH sont légions sur le fonctionnement de la
Télé Haiti. Des effets négatifs sont bien souvent
enregistrés notamment sur le matériel utilisé, tandis
qu'un certain nombre d'autres dommages sont constatés de temps à
autres par les techniciens de l'entreprise.
a) Les amplificateurs défectueux
Si les prises clandestines causent des problèmes
mineurs au niveau du câble coaxial utilisé par la
Télé Haïti, ils provoquent parfois des dommages graves sur
les amplificateurs de la station. En effet, la diminution de tension
occasionnée par le sectionnement des câbles coaxiaux occasionnent
la brûlure de certains amplificateurs. A la recherche d'une force de
tension, les amplificateurs s'échauffent et parfois, sautent. Ce qui
oblige les responsables de la station à procéder au remplacement
des amplificateurs défectueux et à utiliser d'autres
matériels neufs sous peine de priver un certains nombre d'abonnés
de la réception des signaux de la Télé Haïti.
b) Dommages provoqués par les coupures intempestives
de l'EDH
Les coupures sporadiques et non annoncées de
l'Eléctricite d'Etat d'Haïti ont également des effets
négatifs sur le matériel utilisé par la Télé
Haïti. Les variations du courant électrique constituent
également un vrai casse-tête pour les techniciens de la station.
En effet, la tension énergétique, quand elle est trop forte ou
trop faible, fait sauter certaines fois les amplificateurs ou d'autres
équipements de la station.
B- LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES PRISES CLANDESTINES
Capter le signal de Télé Haïti sans
être abonné est un vol puni par la loi. Face à la
recrudenscence de prises clandestines sur son réseau qui lui cause un
préjudice matériel (câbles endommagés) et financier
(service volé; privation de service aux autres abonnés),
Télé Haïti a décidé de faire appel aux
autorités compétentes afin de faire respecter ses droits.
Pour lutter contre les prises clandestines, les responsables
de la Télé Haïti peuvent appliquer les options suivantes:
A) L'utilisation du juge de paix et de la police
Lorsqu'on surprend un fraudeur en flagrant délit, les
techniciens de la Télé Haïti font appel à l'appareil
judiciaire, autrement dit, ils peuvent se présenter sur les lieux avec
un juge de paix accompagné de son greffier et de deux policiers au
moins. Conformément à la loi, l'appareil judiciaire peut
procécer aux poursuites des propriétaires ou locataires des
logements pris en flagrant délit de vol des signaux de
Télé Haïti.
Il est à noter qu'en vertu du décret-loi du 12
octobre 1977 sur les Services de Télécommunications en
Haïti, en ses articles 139, 143 et 144, qui prévoient en cas
d'infraction et de flagrant délit:
a) une peine d'emprisonnement de un à trois ans;
b) une amende de mille à cinq mille gourdes.
Par ailleurs, des articles 9, 10 (1er et 2ème
alinéas), 42 et 324 du Code Pénal, qui se lisent comme suit:
a) les peines en matière correctionnelle sont:
«l'emprisonnement à temps et l'amende».
b) «l'infraction que les lois punissent de peines
correctionnelles est un délit».
c) «les complices d'un crime ou d'un délit sont
punis de la même peine que les auteurs même de ce crime ou de ce
délit...
d) «les condamnés à une peine
correctionnelle seront en cas de nouveau délit, condamnés
jusqu'au double de la même peine».
e) «Quiconque a soustrait frauduleusement une chose qui
ne lui appartient pas est coupable de vol».33(*)
B) Saisie des appareils ou obligation est faite au
fraudeur de signer un contrat d'abonnement
Lorsque la Télé Haïti utilise les services
d'un juge de paix, elle procède à la saisie de l'appareil de
télévision du fraudeur. Elle exige également du fraudeur,
la signature d'un contrat d'abonnement immédiat en vue d'une connection
légale. L'appareil sera remis au fraudeur s'il respecte les exigences
de la compagnie. Dans de pareils cas, 60% environ des fraudeurs ayant
accepté de faire un contrat d'abonnement respectent leur engagement.
C) Effectuer la Saisie des câbles utilisés
pour les prises clandestines
Le dernier procédé appliqué par la
Télé Haïti pour faire face aux fraudeurs consiste à
la saisie des câbles utilisés pour réaliser les prises
clandestines. Ce procédé donne de bons résultats en ce
sens qu'il décourage les fraudeurs obligés à acheter un
autre câble qui coûte assez cher à présent.
Notons en passant que lors des périodes de panne ou
d'arrêt de fonctionnement de la TNH (Télévision Nationale
d'Haïti), comme par exemple durant la période allant de septembre
1993 jusqu'au début de 1994, une augmentation sensible des actes de
piratage est constatée. Cela s'explique simplement par le fait que les
téléspectateurs n'ont pas d'autres alternatives en
matière d'informations télévisées, surtout
qu'à cette époque donnée, à côté de la
PVS-Antenne 16, les trois nouvelles chaînes de TV (4, 5, et 13) ne
diffusaient pas encore d'informations.
L'AUDIOVISUEL ET LA PRODUCTION CULTURELLE EN HAITI
Il ne serait pas tout à fait juste de demander à
chaque station de télévision de produire ou de réaliser la
totalité des émissions devant être diffusées sur
leurs ondes. Le coût de production de programmes destinés à
la télévision étant élevé, les stations ont
recours à des rares produits réalisés par des compagnies
locales privées de production, et le plus souvent à des
documentaires, des magazines ou des films en provenance de l'étranger,
par le truchement des services culturels des ambassades
accréditées en Haïti. Il est pourtant malheureux de
constater que la production haïtienne en matière de cinéma
ou de télévision est presqu'inexistant. Cette situation durera
encore longtemps si aucun effort n'est consenti en vue de l'améliorer.
La situation actuelle
D'une manière générale, la production
haïtienne en matière de cinéma ou de
télévision est très faible. A part de quelques
feuilletons télévisés, la plupart ont d'ailleurs disparu
(«Languichatte», «Papa Pyè», «Mr. Piram»,
«Gabel», «Les Gens d'ici», «Pè Toma»,
etc.) et quelques "films" cinématographiques, qu'on peut compter sur les
doigts: «Gouverneurs de la Rosée», «Map Pale
nèt», «Olivia», «Anita», «
Founérailles», «Canne amère», «Le Cap
à la Une» et quelques autres que nous verrons en détails
dans ce chapitre, rien de particulier n'a été accompli jusqu'ici
à ce niveau.
Quelques compatriotes évoluant à
l'étranger se sont fait un nom dans le domaine du cinéma, tel est
le cas de Dany Laferrière (Prix Carbet de la Caraibe), un Haïtien
vivant à Montréal dont roman "Comment faire l'amour avec un
nègre sans se fatiguer" a été primé. Raoul Peck,
un autre compatriote qui évoluait en Europe, avant de retourner en
Haïti pour occuper le poste de Ministre de la Culture sous le gouvernement
Préval-Smarth (1996), a plusieurs réalisations
cinématographiques à son actif, notamment "Haïtian Corner",
(réalisé à New York), "Lumumba ou la mort du
prophète" et plus récemment "L'homme sur les quais", film qui a
été sélectionné officiellement au Festival de
Cannes en 1993.
Le producteur Sicilien évoluant en Haïti depuis
les années 80, Claude Mancuso, qui en 1988 a réalisé "Ala
mizè pou Rodrig", constate comme bon nombre d'observateurs, que la
production haïtienne est très pauvre, il explique ce
phénomène à cause de la situation économique du
pays. Il fait remarquer que dans les années 80, il y avait un effort en
vue de produire certaines émissions destinées à la
télévision, cependant dit-il, «le manque d'encouragement de
la production indépendante a brisé cet élan». M.
Mancuso indique que ces producteurs indépendants ont dû
s'arrêter en cours de route à cause des conditions très peu
favorables imposées par les stations de télévision
(Télé Haïti et TNH) qui exigeaient un trop grand pourcentage
sur les recettes publicitaires.
Si les réalisateurs et producteurs haïtiens
évoluant à l'étranger ont certaines facilités, on
ne saurait condamner toutefois ceux qui évoluent à
l'intérieur du pays puisqu'ils font face à des difficultés
de toutes sortes. D'abord le manque d'encadrement puisque jusqu'ici le
Ministère de la Culture dont le rôle serait de promouvoir ces
éléments de notre culture nationale, ne s'est pas encore
manifesté en vue de faire avancer le 7ème art. Viennent s'ajouter
à cela les problèmes économiques, de facilités
techniques et de distribution du produit sur le marché local ou
international.
Un article du Nouvelliste consacré à la sortie
d'un film haïtien évoquait récemment: «On doit rendre
hommage à tous ceux qui tentent de faire vivre le 7ème art et
grâce à qui on peut dire qu'il existe un cinéma
haïtien. Dans un milieu où tout est difficile, même les
conditions d'existence, le cinéma se fraie difficilement un chemin et il
n'arrivera jamais à rien si nous ne l'aidons pas».34(*)
PRODUCTIONS VIDEOGRAPHIQUES ET CINEMATOGRAPHIQUES
Chronologie sommaire du cinéma en Haïti et sur
Haïti
Le cinéma haïtien est très jeune et
caractérisé généralement par une production qu'on
ne saurait qualifier de professionnelle ni comparer aux réalisations
étrangères. Ce cinéma pauvre traduit la
réalité d'un pays sous-développé, qui a trop connu
l'instabilité politique, et où les moyens économiques
permettant de supporter la production cinématographique et de la
démocratiser, sont presqu'inexistants. Le 7ème art produit en
Haïti traduit également l'absence d'une vraie école de
cinématographie. Les meilleurs cinéastes haïtiens ont
été formés à l'étranger, tandis que le pays
a vu naître, depuis près d'une dizaine d'années, une
nouvelle génération de cinéastes formés sur le tas,
et qui en dépit de la richesse de leur créativité,
utilisent encore des équipements vidéo destinés pour des
reportages télévisés et non des films
cinématograghiques au sens propre, qui habituellement, se pratiquent sur
pellicule.
- L'APPARITION DU CINEMA
L'historiographie haïtienne sur le cinéma est
très limitée. On ne connait que deux numéros de la revue
de l'Institut Français d'Haïti, «Conjonction»,
publiés en 1983 consacrés au cinéma et le livre d'Arnold
Antonin paru au cours de la même année à Caracas
(Vénézuéla), intitulé «Matériel pour
une pré-histoire du cinéma haïtien» ainsi qu'un
chapître du même auteur dans le livre de Guy Hennebel et de Alfonso
Gumucio Dagron paru en 1984 sous le titre de «Cinéma de
l'Amérique latine».
Presqu'en même temps, que dans tous les autres pays du
monde, le cinématographe fait son apparition en Haïti. Le 14
décembre 1899, un représentant du cinématographe
Lumière effectue la première projection publique au Petit
Séminaire. Le lendemain, ce même représentant, Joseph
Filippi de passage en Haïti, filme un incendie à Port-au-Prince.
Bien qu'il n'y ait pas eu de recherches systématiques et donc
d'informations précises et documentées à ce sujet, il y a
eu des reportages filmés sur des sujets variés
(ciné-variétés) jusqu'à la prise du pouvoir par
François Duvalier en 1957. Emmanuel Lafond et Edouard Guilbaud
réalisent de nombreux reportages sur les événements
politiques et sportifs jugés les plus importants.
On dispose encore dans les archives américaines de la
Library of Congress des Etats-Unis d'Amérique, de nombreuses images en
mouvement de la période de l'occupation de 1915-1934 représentant
les actions des marines et les cérémonies officielles.
On peut retrouver encore des images en mouvement
tournées en Haïti sur les soins de santé, l'agriculture ou
des scènes de la vie sociale dont le carnaval est le moment
privilégié dans les archives de la Library of Congress
également ou à Pathé-Ciné.
Les premières projections continues après le
passage du représentant des Frères Lumière ont lieu
à partir de 1907 au Grand Hotel de Pétion-Ville puis au Parisiana
situé au Champ de Mars à partir de 1914. Le Parisiana a
été la première grande salle de cinéma et de
théâtre ( environ 500 places) qui a existé dans le pays.
En 1933, le Ciné Eden ouvre ses portes au
Cap-Haïtien. L'année suivante ce fut le tour du Paramount à
Port-au-Prince et en 1935 celui du Rex Théâtre.
LE CINEMA QUE VOIENT LES HAITIENS
Si la production cinématographique locale est
pratiquement inexistante, les Haïtiens cependant, vont au cinéma.
Dans les années soixante, les spectateurs avaient encore le choix entre
des films produits par des réalisateurs italiens et français.
Mais au fur et à mesure, malgré des espaces offerts
sporadiquement par l'Institut Français, le cinéma holywoodien et
pas le meilleur, a envahi les écrans. Pendant tout le régime des
Duvalier, une stricte surveillance est exercée sur les films
projetés de peur qu'ils ne véhiculent des idées
subversives. Par exemple, «La Fièvre monte à El Pao»,
de Luis Bunuel, a été vite enlevé des salles. Fort
souvent les westerns et les films inspirés des arts martiaux chinois
représentaient les seuls choix offerts au public.
Dans les années 80, le groupe Elisée
apparaît sur le marché haïtien du cinéma. Cette
corporation antillaise a permis au public haïtien d'avoir accès aux
films à succès réalisés en France et aux versions
françaises des films américains.
Aujourd'hui un seul groupe domine la distribution et
l'exploitation du cinéma en Haïti, il s'agit du même groupe
Maxence Elisée devenu groupe «Loisirs S.A.» et qui
possède la plupart des salles de spectacles du pays, notamment les
trois plus grandes, l'Impérial, (5 salles), le Capitol (4 salles), le
Rex Théâtre et le Paramount.
Le sort des Haïtiens qui veulent voir du cinéma
sur le petit écran n'est guère meilleur. Bien que le pays vive
encore à l'heure de la radio (194 stations à travers le pays),
beaucoup de nouvelles chaînes de télévisions (18 au total)
ont fait leur apparition, soit 7 à la capitale et 11 en province. La
production locale étant inexistante, ces
«télévisions» ne font que relayer soit directement ou
en différé des programmes captés à partir
d'antennes paraboliques des chaînes américaines ou canadiennes qui
déversent fort souvent en anglais toutes sortes d'images en provenance
du premier monde. Ainsi donc, les Haïtiens ont eu et ont très peu
d'occasion de voir des produits réalisés par leurs compatriotes.
LE CINEMA QUE FONT LES HAITIENS
Le cinéma qui se fait par les Haitiens se
caractérise de deux façons: celui réalisé par les
compatriotes vivant à l'intérieur du pays où défini
comme étant le cinéma de l'intérieur et celui de la
diaspora qui à cause du contexte dans lequel il est conçu, le
procédé utilisé et l'époque, se veut un
cinéma engagé, dans lequel le militantisme est présent
dans la majorité des films produits.
A- LE CINEMA DE L'INTERIEUR
Pendant la dictature des Duvalier, la production d'images en
mouvement a été d'une extrême pauvreté à
l'intérieur du pays. Vu les contraintes technologiques et
financières de la production cinématographique, il n'est pas
étonnant que dans un pays où tous les indicateurs
socio-économiques marchent à rebours, que les cinéastes,
à de rares exceptions près, n'arrivaient pas à
réaliser des films.
C'est ainsi que se produisent en tout et pour tout, pendant
les 28 ans de la dictature des Duvalier, seulement trois films:
- 1976: «Map Pale nèt»
Moyen métrage. Version créole de la
pièce de Jean Cocteau, «Le bel indifférent»,
adapté par Rassoul Labuchin. Court métrage de 25 minutes produit
par Kumbit Film, réalisé par Raphael Stines. 25 mm. Couleurs.
Ce film réalisé de concert avec des cinéastes
américains et qui a été projeté sur les
écrans du Ciné Triomphe, constitue en fait le premier film
haïtien tourné sur pellicule.
- 1977: «Olivia»
Long métrage réalisé par Bob Lemoine.
Celui-ci tente la réalisation d'un autre film mais qui n'est jamais
exhibé. Cinéclairimage. Premier Long métrage
haïtien de fiction.
Echec au silence de Bob Lemoine
- 1980: «Anita»
Réalisé par Rassoul Labuchin (Yves
Médard). « Anita» a connu un grand sucès à
l'époque grâce à la diffusion qu'en a fait le
Ciné-club Point de vue créé à la même
époque qui malheureusement ne dura pas longtemps. Tous ces films on
été tournés en 16 mm. Moyen métrage. Fiction.
Malheureusement 12 ans après la chute de la dictature
des Duvalier, la production n'a pas été plus abondante; loin de
là. Pas un seul film n'a été réalisé depuis
lors à l'intérieur du pays à moins que l'on abolisse la
distinction entre film sur support pellicule et vidéo. En effet il y a
eu plusieurs réalisations vidéo sur lesquelles nous reviendrons.
B- LE CINEMA DE LA DIASPORA. UN CINEMA MILITANT DANS
LA MAJORITE DES FILMS.
C'est dans la diaspora qu'apparaît avec vigueur un
cinéma de dénonciation et de lutte contre la dictature. Arnold
Antonin fut de ceux-là ayant réalisé plusieurs films
documentaires sur Haïti en diaspora; il est le plus prolifique dans ce
genre de cinéma.
- 1973: "Les Duvalier sur le banc des accusés"
Court métrage de 25 minutes, 16 mm., noir et blanc).
Réalisé par Arnold Antonin. Documentaire.
- 1974: "Haïti le chemin de la liberté".
Long métrage de 120 minutes, 16 mm., noir et blanc).
Le film haïtien par antonomasependant longtemps dans les milieux du
cinéma alternatif d'art et d'essai au niveau international.
Réalisé par Arnold Antonin. Produit par l'Organisation
Révolutionnaire 18 mai. Documentaire.
- 1975: "Les Duvalier condamnés".
Moyen métrage, 40 minutes, 16 mm., noir et blanc).
Réalisé par Arnold Antonin. Documentaire.
- 1975: "Art naïf et répression en Haïti".
Moyen métrage, 40 minutes, 16 mm., couleurs).
Réalisé par Arnold Antonin pour la télévision
italienne. Couleurs. Documentaire.
- 1975: "Haïti enchaînée".
Moyen métrage réalisé par Benjamin
Dupuy. Documentaire.
- 1978: "Où vas-tu Haïti?"
Court métrage réalisé par Lucien
Bonnet. 15 minutes. Documentaire.
- 1980: "Un tonton macoute peut-il être un
poète"?
Moyen métrage, (40 minutes, 16 mm., couleurs). Prix
du meilleur court métrage au Vénézuéla
attribué par la mairie de Caracas. Réalisé par Arnold
Antonin.
- 1980: "L'ennemi"
Fiction réalisée par David Camille
Duchatelier.
- 1981: "Le droit à la parole"
Moyen métrage, (20 minutes, 16 mm., couleurs).
Réalisé par Arnold Antonin.
- 1981: "Un monologue Nord-Sud"
Moyen métrage réalisé par J. Godbout et
F. Sauvageau. Production Office national du Film du Canada. 16 mm. Couleurs.
Documentaire.
Il faut également signaler le documentaire
intitulé:
- "Canne amère", (1983, Long métrage
réalisé par Paul Arcelin. 75 minutes, 16 mm., couleurs).
Ces films gagnent de nombreux prix et sont projetés
dans de nombreux festivals internationaux. C'est à la chute des
Duvalier qu'apparaît un nouveau cinéma militant; celui-ci n'est
plus fait de documentaires mais aussi de films de fiction: C'est celui de Raoul
Peck qui a réalisé entre autres:
- 1989: "Haitian Corner"
New York, (102 minutes, 16 mm., couleurs, fiction).
- "Lumumba ou la mort du prophète"
- 1992: "L'Homme sur les quais",
Sélectionné officiellement au Festival de
Cannes de 1993. (1992, 105 minutes, 35 mm., couleurs, fiction).
- 1994: "Desounen",
(52 minutes, 16 mm., couleurs).
"Dès sa sortie en France, ce film haïtien qui
décrit l'ambiance obscure du régime de François Duvalier
à travers les souvenirs d'une petite fille de neuf ans, Sarah, a
remporté un succès certain: plus de 40.000 entrées alors
que la moyenne pour les films français à la même
période (sauf "Germinal" et les "Visiteurs") se situe entre 10.000 et
20.000 entrées". 35(*)
- 1994: «Haïti le silence des chiens»,
(52 minutes, 16 mm., couleurs).
- 1997: "Chère Catherine"
Produit par Velvet et JBA productions à Paris dans le
cadre de la dokumentaX, le plus grand événement culturel d'art
contemporain qui a lieu chaque 5 ans à Kassel en Allemagne.
Aidé de Richard Sénécal et de collègues allemands
et français, les images ont été tournées en
Haïti et en Allemagne illustrant le thème fétiche du
cinéaste «L'ici et l'ailleurs». (20 minutes)
«Chère Catherine» est une lettre-vidéo
adressée au commissaire de l'exposition, madame Catherine David, qui
avait invité en 1995, six cinéastes internationaux dont M. Peck
pour prendre part à cette édition de la DukumentaX. Dans ce
document, l'auteur explique son absence et le fait, vu ses fonctions de
ministre, de n'avoir pas pu réaliser le film promis.
Ce film évoque également l'histoire du retour de
M. Peck en Haïti et de l'urgence de travailler pour son pays ravagé
par des dictatures successives. M. Raoul Peck a occupé le porte-feuille
de Ministre de la Culture de février 1995 à septembre 1997.
Ce film a reçu le «Prix Sony Spécial
Vidéo»du 50ème Festival de Locarno en Suisse (6-16
août 1997), pour «son langage audiovisuel affirmé qui
commnique des sentiments profonds, tant intérieurs que de
réflexion politique. 36(*)
- 1998: "Rezistans"
Produit par Crowing Rooster Arts, ce film retrace l'histoire
du peuple haïtien qui, en dépit des difficultés
rencontrés, a pu braver les militaires et organiser la résistance
en vue du retour à l'ordre démocratique. Documentaire
D'autres films méritent également d'être
mentionnés:
- 1982: "Ayisyen Leve Kanpe"
Court métrage réalisé par Haïti
Film. Couleurs. Documentaire.
- 1982: "Entre Dieu et le président"
- 1982: "Les lois de l'Hospitalité"
- 1983: "Nou Tout se Refijye"
(1983, Court métrage réalisé par Willy
Exumé).
- "Comment faire l'amour avec un Nègre sans se
fatiguer?"
Réalisé par des Cinéastes canadiens.
Une adaptation du roman du même titre de Dany Laferrière paru en
1985).
Tourné à Montréal pour le cinéma,
ce film qui fit également l'objet d'un roman best-seller, a connu un
immense succès au Canada. Il a été traduit en anglais
pour le public américain quelques mois après sa sortie.
- 1990: «Se mèt kò»
(1990, Court métrage, 16 mm., couleurs,
réalisé par Patricia Benoit).
Un cinéaste haïtien, Roland Paret, résidant
au Canada, a réalisé lui aussi de nombreux courts métrages
documentaires et de fiction sur des sujets divers. La plupart de ces films
sont réalisés par des auteurs d'origine ou de nationalité
haïtiennes mais sont souvent tournés avec des équipes et
des financements étrangers.
- 1998: "Jamais de la Vie"
Réalisé par Roger Bois Noreval et
Perpétue Tolifirt. Film dont l'histoire retrace la vie sociale de la
communauté Haïtienne au Canada. Sorti à Montréal en
juin 1998.
1998: "Romancero"
Réalisé par Elsie Haas d'après le roman
de Jacques Roumain intitulé «Gouverneur de la Rosée».
Ce film documentaire tourné par le caméraman Robert Hellié
en août et septembre 1998 avec l'acteur-danseur Henst Duplan devait
être présenté au public haïtien au début de
l'année suivante.
- VIDEO ET CINEMA
La création et la production d'images dans les
conditions sociales et économiques d'Haïti semblent pouvoir trouver
une issue dans les médias légers et en particulier dans la
vidéo. En effet, de nombreux producteurs indépendants, à
côté de la télévision, qui continue à
produire très peu, réalisent des tournages en vidéo, de
films de fiction ou des documentaires en un nombre qui dépasse nettement
la production cinématographique proprement dite.
Arnold Antonin lui-même, depuis son retour d'exil en
1986, n'a réalisé que des vidéos institutionnelles ou
éducatives, exception faite d'une oeuvre sur Port-au-Prince
intitulée «La 3ème guerre mondiale a déjà eu
lieu» (1996).
De nombreux vidéastes travaillent sur le terrain soient
comme producteurs, soit comme caméramen, soient comme monteurs.
Quelques-uns travaillent aussi comme réalisateurs. il faudrait citer
parmi eux des noms comme: Mario Delatour, Jean Fabius, Claude Mancuso,
Jean-Pierre Grasset, Richard Sénécal, Rachel Magloire, Patrick
Barthélémy, etc.
Un brin d'espérance a germé avec
l'arrivée dans l'arène de jeunes réalisateurs aux
idées captivantes qui ont choisi de faire du cinéma non seulement
un moment de divertissement mais encore une discipline où l'on peut
puiser pour rectifier, pour corriger et pour enseigner quand il le faut.
Raynald Delerme et Jean Gardy Bien-Aimé, ont produit et
réalisé plusieurs longs métrages de fiction vidéo
qui ont été projetés dans les salles de cinéma de
Port-au-Prince et des principaux chefs-lieu de province avec un succès
étonnant. Parmi ces films-vidéo réalisés par
Raynald Delerme on peut citer:
- 1986: "Founérailles",
(Réalisé d'après un scénario de
Théodore Beaubrun et avec Théodore Beaubrun
«Languichatte». PVS/ Policarpe Vidéo Studio).
- 1988: «Les gens de bien».
(Réalisé d'après un scénario de
Jean-Gardy Bien-Aimé avec la participation de la Compagnie
cinématographique des jeunes acteurs haïtiens (CCJAH).
Réalisé sur vidéo Umatic. (1h 40 min).
- 1990: "SHERICO S.A. No. 1".
Une histoire qui met en exergue l'ingérence d'une
mère dans la vie sentimentale de sa progéniture.
- 1991: «L'enquête se poursuit».
(Une co-production avec Jean-Gardy Bien-Aimé).
Réalisé sur Super VHS. (1h 45 min).
- 1996: "SHERICO S.A. No. 2".
- 1997: "Infidélité".
- 1998: "La femme de mon ami",
Réalisé par Raynald Delerme. Filmé en
format vidéo. PVS/ Policarpe Vidéo Studio. La grande
première de ce film a eu lieu le 13 septembre 1998 au Rex
Théâtre.
Jean Gardy Bien-Aimé de son côté a
réalisé:
- 1993: "Le Cap à la une", (Arc-en-Ciel Video
Production). Réalisé sur Hi 8. (1h 50 min).
- 1997: "Cicatrices",
(Compagnie cinématographique des jeunes acteurs
haïtiens (CCJAH; Arc-en-Ciel Vidéo Production). Une histoire
qui raconte l'oppposition d'un fils dans la vie amoureuse de sa mère et
menace de tout abandonner si cette dernière ne laisse pas tomber son
amant. Réalisé sur Hi 8. (2h 1 min).
- 1999: "Le père de mon fils",
Réalisé sur Beta Cam SP. (1h 50 min).
Frédéric Surpris a réalisé:
- «Les gens d'ici»
- 1998: «Chérie, je t'aime»
Une passion emportée et qui finit par engendrer une
action mortelle. Une histoire d'amour, de haine, de vengeance et de magie
d'Haïtiens de la diaspora de Montréal.
On peut citer également un film-vidéo
réalisé par Raphael Stines «La descente aux enfers»
avec un acteur de la farce populaire «Jessifra». Ce comédien
connaît un énorme succès auprès du public pour son
imitation de l'accent jugé pittoresque des habitants du nord du pays.
Raphaël Stines est également le réalisateur d'un feuilleton
télévisé intitulé «Pè Toma».
Dans ce domaine, on ne saurait ne pas mentionner
également les réalisations de Raynald Delerme lui-même avec
le fameux acteur de théâtre haïtien «Languichatte»
(Théodore Beaubrun, décédé en juillet 1998), dans
leur feuilleton très populaire dénommé «Languichatte
au 20ème siècle». Les feuilletons de Frédéric
Surpris ont joui également des faveurs du public populaire.
Voici la suite de la chronologie des productions
cinématographiques haïtiennes:
- 1981: "L'assassin"
Moyen métrage réalisé par Patrick
Barthélemy. (Un film d'épouvante qui retrace l'effet de la
réincarnation du Baron de la croix dans un corps jeune afin de se
venger). Tourné aux Gonaives, Haïti. 2 m./ 2 heures.
- 1988: "Ala mizè pou Rodrig"
Réalisé par Claude Mancuso, (filmé en
16 mm et doublé en 35mm)
- «La descente aux enfers»
Réalisé par Raphael Stines,
(film-vidéo)
- 1990: "Le miroir qui tue"
Réalisé par Patrick Barthélemy. (Un
film d'horreur. Interprété par Claudel Louis; Amona Pierre et
Mario Moretta. Une histoire sanglante qui dépasse le réalisme
butté par l'ambition d'un couple amoureux après avoir
déterré la malle maudite. Christine Angelucci et Kelly Kener
mènent un combat sans merci entre le corps et l'âme jusqu'à
ce qu'en définitive le bien triomphe.
- 1990: "Kraze Lanfè"
Long métrage, (102 minutes, tourné en format
vidéo, couleurs). Réalisé par Raphael Stines.
- 1995: "Pouki se mwen"
Réalisation, rédaction et mise en scène
du Dr. Réginald Lubin. Ce film qui est destiné à
sensibiliser le public haïtien sur les effets devastateurs du SIDA, a
été financé par l'AIDSCAP, le C.D.S. et l'O.M.S.
(Filmé pour la télévision; 60 mm; couleurs)
- 1996: "Caroline"
Réalisé par Patrick Barthélemy. (Ce
film raconte l'histoire d'une jeune fille de 16 ans, frivole en amour. Carole
devient folle pour un jeune homme de 17 ans, Papito, issu d'une famille
très modeste. Le père de la fille préfère un riche
en lieu et place à l'amant choisi par Caroline.)
Tourné dans la région de Kenscoff. Haïti.
(1h 20 min).
- 1997: "Affaires Internes"
Réalisé par Guy J. Elie d'après un
scénario de Jean Mozard Etienne. Ce film n'a pas vraiment fait grand
échos à Port-au-Prince à sa sortie.
- 1998: "Au coeur du danger"
Long métrage réalisé par Wilek Film;
production: Eclosion/ Luc Jio Elivert; scénario et mise en scène
de Mora Junior Etienne. Couleurs. Les auteurs ont consenti beaucoup d'efforts
en vue de réaliser leur projet. Ce film d'action avec un mélange
d'aventure et d'amour a attiré la grande foule lors de sa projection au
Rex Théâtre à Port-au-Prince du 22 mai jusqu'au mois
d'août 1998.
......... 1998: "Lavi Ayisyen nan
Nouyòk"
(Long métrage réalisé par Willy
Exumé (Wilek Film).
1998: "Demen rekòt la va bèl"
(Long métrage réalisé par Willy
Exumé (Wilek Film) et projecté au Rex Théâtre
à Port-au-Prince en juillet 1998.).
- 1998: "Haïti les femmes Oiseaux"
Réalisé par Michèle Lemoine. Film
documentaire sur la vie des «Madames Saras» en Haïti.
Présenté en juin 1998 au Ciné Impérial. (52
minutes; couleurs).
Plusieurs spécialistes refusent de compter les
réalisations de Raynald Delerme, de Patrick Barthélemy, de
Jean-Gardy Bien-Aimé et de Guy J. Elie dans la catégorie de films
cinématographiques puisque, disent-ils, ils sont exécutés
en format vidéo et non en 16 mm.
Comme on peut le constater, la production
cinématographique haïtienne est très pauvre. Toutefois, il
convient de signaler la performance de Arnold Antonin, le cinéaste
haïtien ayant jusqu'à date réalisé le plus grand
nombre de films cinématographiques, 6 au total. M. Antonin qui a
été membre de plusieurs jury internationaux de films, est
scénariste, producteur et réalisateur. Il a également
réalisé plusieurs documentaires à caractère
éducatif ou informatif.
Il est à noter également que la plupart des
films présentés dans la chronologie Sommaire du cinéma en
Haïti et sur Haïti ne sont pas disponibles en raison de l'absence
d'une cinémathèque haïtienne.
- SUCCES COMMERCIAL OU SUCCES ARTISTIQUE
Le cinéma haïtien, pauvre du point de vue
technique et artistique, est très peu compétitif face aux
productions étrangères. Des pesanteurs de tout ordre se dressent
sur le chemin d'une production de qualité. La création
audio-visuelle en Haïti n'est pas de toute évidence à la
hauteur de la réputation de la création plastique. D'ailleurs on
peut même se poser la question suivante: Haïti, n'est-il pas un pays
d'oralité? Qu'y vient alors chercher le cinéma?
L'attitude spontanée est de souligner surtout le manque
de qualité des feuilletons et des vidéos réalisés
et de les opposer à un cinéma d'art et d'essai qui serait le
cinéma documentaire ou de fiction politique et militant de certains
créateurs haïtiens. Et si le cinéma haïtien
était fondamentalement ces fictions tournées en vidéo dans
la veine de la farce populaire ou du vaudeville avec toutes leurs lacunes
techniques et esthétiques?
Aujourd'hui, l'hybridation des technologies et la
multimédiatisation des produits facilitent la production et
empêchent une nette distinction entre cinéma et vidéo. En
effet, le genre de productions auquel nous faisions référence
auparavant est devenu le plus abondant sinon le seul existant depuis la chute
de la maison Duvalier et c'est celui qui attire les foules. Seule la
superproduction Titanic (1998) a recueilli plus d'entrées que la
vidéo intitulée «Cicatrices» produite localement par
Jean Gardy Bien-Aimé et projeté dans les différentes
salles de cinéma du pays. Il faudrait éviter le dilemme
cinéma éducatif et culturel d'une part et cinéma de
divertissement d'autre part, pour se poser la question: quelles sont les
productions vraiment représentatives du travail des faiseurs d'images
dans ce pays? Est-il possible aujourd'hui de tirer parti des
spécificités haïtiennes face aux identités
transnationalisées et d'arriver en puisant dans l'imaginaire collectif,
en profitant de l'immense «no man's land» qui unit la
réalité et la fiction dans notre pays, pour faire un
cinéma de qualité où le spectateur haïtien s'y
retrouve réellement et avec joie?
N'est-ce pas Julio Garcia Espinoza qui rêvait d'un
cinéma imparfait qui ferait de ses propres limitations techniques la
force et la raison de sa créativité? En fait, en Haïti,
nous courons le risque de faire des pesanteurs matérielles de
sévères limites à la créativité et à
la recherche esthétique.
- CARACTERISTIQUES DE LA PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE EN
HAITI
Il y a une faible préparation technique et artistique
dans les milieux de la production et de la réalisation. La plupart des
techniciens et des artistes y compris les acteurs se forment sur le tas. Ils
sont obligés de s'attarder à résoudre des problèmes
techniques, faute de formation, au lieu de s'occuper des problèmes de
création. Le professionalisme est donc quasiment absent. Il n'existe pas
de préparation dans l'organisation économique de la production
en Haïti. Il n'existe pas encore de législation sur le
cinéma dans le pays. L'Etat ne manifeste jusqu'à présent
aucun intérêt pour la production cinématographique. Il n'y
a pas de cinémathèque ni d'école de cinéma. Aucune
subvention n'est prévue à aucun niveau en vue d'appuyer la
production d'images. En revanche les réalisateurs sont obligés
de payer des espaces pour la diffusion de leurs oeuvres à la
Télévision; une télévision d'ailleurs, qui
jusqu'à présent, tout comme l'Etat, semble être plus
préoccupée à organiser l'oubli que la mémoire.
Finalement, la critique et les pratiques cinéphiliques sont pratiquement
inexistants; la seule critique se résume à la publicité ou
à des articulets commandités dans les journaux à la sortie
des produits.
Dans un article consacré au cinéma Haïtien
un critique écrivait récemment: «Malgré tout, nous
avons beaucoup d'efforts à encourir vu le caractère amateurisme
de nos acteurs. Tiens, leur manque de perfectionnement en la matière
entrave une bonne réalisation. Aussi, nous faudrait-il une
académie des arts, cela aidera à coup sûr aux
réalisateurs de forcer leur capacité, d'imaginer des solutions
originales et meilleures pour le bonheur de ce noble art.» 37(*)
- LES FILMS ETRANGERS SUR HAITI
La liste serait bien longue si on devait mentionner
également les films étrangers, documentaires et de fiction
inspirés de la réalité haïtienne sur support
pellicule ou vidéo réalisés par des cinéastes, des
vidéastes ou des chaînes de télévisions sur
Haïti. Méritent peut-être d'être retenus entre
autres:
- 1963: Le classique »The Divine Horsemen. The living
Gods of Haiti»
Moyen métrage réalisé par la
musicologue nord-américaine, Maya Deyren. Documentaire de 45'. 16
mm.
- 1967: «Les Comédiens»
Film réalisé par Peter Glenville (production
britannique), d'après le roman de Graham Greene. Fiction qui se
déroule dans la ténébreuse Haïti des Duvalier.
- 1974: "Gouverneurs de la rosée".
Adaptation télévisée par le
téléaste français Maurice Failevic de l'oeuvre de Jacques
Roumain.
- 1974: "Haïti, perle des Antilles"
Court métrage réalisé par Omar d'Hoe.
Documentaire.
- 1974: "Via Crucis". Reportage du groupe dominicain
Instituto de Cine y Television. Court métrage de fiction.
- 1979: "Black Dawn"
Dessin animé réalisé par Robin et
Doreen Crafts. 20 minutes. Couleurs. 16 mm.
- 1982: "Enfant de Milbrook"
Séries de trois documentaires réalisés
pour Antenne 2 de la TV française par le réalisateur espagnol
Jose Berzosa, texte de l'écrivain haïtien Jean-Claude Charles.
- 1982: "Le chemin de l'exil"
Couleurs. Documentaire sur les Boat People haïtiens
réalisé par le Cubain, Bernabe Hernandez, en hommage à
"Haïti le chemin de la liberté". (22 minutes).
- 1987 "The serpent and the Rainbow"
Film tourné en mars 1987 en Haïti. Production
David Ladd. (On n'a pas eu un large écho de ce film)
- 1986 "Descente aux Enfers"
Film tourné à Port-au-Prince, Jacmel et au
Cap-Haïtien avec la participation de Sophie Marceau, Claude Brasseur et
d'autres acteurs haïtiens, notamment le Dr. Frantz Large. Il fut
projeté en Europe ainsi que sur les écrans des cinés
locaux.
A noter que les premières séquences du film
intitulé "7ème Prophète" ont été
tournés en Haïti (avec Demi Moore, Paul R. Gurion, Directeur
exécutif, Teld Field, Producteur, Robert Kort et Carl Shulz,
Réalisateurs).
- Les films de l'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie
Cinématographique (ICAIC):
- 1964: «Cumbite»
Réalisé par Tomas Gutierrez Alea,
d'après l'oeuvre romanesque de Jacques Roumain, "Gouverneurs de la
rosée» qui a été mise en scène pour la
télévision également une dizaine d'années plus tard
par le Français Maurice Failevic. Fiction. Noir et blanc.
- 1974: "Simparele".
Court métrage réalisé par Humberto
Solas avec la chanteuse haïtienne Marta Jean-Claude. Fiction.
- 1979: "Entre cielo y la tierra"
Long métrage de fiction de Manuel Octavio Gomez sur
la vie des premiers immigrants haïtiens à Cuba. Avec Martha
Jean-Claude.
- Les documentaires du Français Jean-Marie Drot, ceux
des Américains Jonathan Demme et Rudy Stern, Kareen Kramer, et du Danois
Jurgen Leth, des Canadiens Jean Daniel Laffond, Yves Langlois. Tous des
cinéastes étrangers qui, à titre de producteur ou de
réalisateur, ont senti la nécessité de revenir plus d'une
fois sur la réalité haïtienne.
LES TELEVISIONS D'HAITI ET LA DIFFUSION DE LA CULTURE
En 1999, il existe trente-deux stations de
télévision et de radio-télévision en Haïti.
Cependant exception faite dans les stations de la capitale et quelques rares
situées dans certaines grandes villes de province, la culture
haïtienne est mal servie pour ne pas dire quasi-inexistante et des films
en anglais ou même en espagnol sont parfois diffusés en guise de
remplissage de la programmation.
Actuellement on peut dire en donnant des détails qu'il
existe:
- 6 stations de Télévision à la capitale
plus une radio télévision et 13 en province, soit un total de 19
stations de télévision à travers le pays.
- Un effectif de 13 autres stations de
radio-télévision émettent à travers le pays, ce qui
donne un grand total de 32 chaînes de communications audio-visuelles en
Haïti !
A - LES STATIONS DE TELEVISION DE PORT-AU-PRINCE
Au fil des ans, les téléspectateurs
haïtiens notent une tendance à la multiplication des stations de
télévision à travers le pays et à Port-au-Prince
particulièrement où de deux stations qui existaient jusqu'ici en
1979 (Télé Haïti et la TNH), le nombre est passé
à 5 en 1998 puis à 6 en 1999 dont une station de
radiotélévision (Radio-Télé Eclair).
La Télévision Nationale d'Haïti
La Télévision Nationale d'Haïti, TNH,
(chaîne 8), station propriété de l'Etat, a une audience
estimée à environ 250.000-400.000 téléspectateurs.
Son dispositif a été conçu pour couvrir la plupart du
territoire national (Cap-Haïtien, Gonaïves, St. Marc, Cayes,
Jérémie, Jacmel). Cependant, des problèmes techniques
liés à des turbulences politiques périodiques ayant
marqué la vie de ce média, ont entrainé progressivement
son déclin. Aujourd'hui, la TNH couvre seulement la capitale et
quelques villes de province.
La Télévision Nationale d'Haïti (TNH) a
été inaugurée le 23 décembre 1979, soit 20 ans
après l'apparition de la Télé Haïti. L'initiative a
été prise en 1977 par le gouvernement de Jean-Claude Duvalier;
ainsi le pays a vu naître sa première "télévision
d'Etat" (si l'on tient compte du rôle ou de l'attribution de toute
station de télévision du même genre dans d'autres pays, on
peut dire que la TNH est une station gouvernementale. La plupart des
gouvernements qu'Haïti a connu durant ces dernières années
se sont plutôt servis de la TNH comme un outil de propagande dans leur
propre intérêt).
Parmi les émissions locales produites par la TNH en
1998, on peut noter le «Télé Journal» diffusé
chaque jour en semaine à 8h p.m. et reprise à 10h p.m.; parmi les
autres émissions quotidiennes, on peut citer notamment «Le Journal
des Sports», «La Vie Nationale», «Le Petit Monde de la
TNH» «Pages tournantes», «Apprendre à travailler les
métaux», et «Carnet des Arts». L'émission
«La vie nationale»est diffusée le samedi tandis que la plus
longue émission de télévision haïtienne s'intitule
«Margalie en Studio» est diffusée durant une
demi-journée le dimanche. Le très populaire feuilleton
haïtien intitulé «Pè Toma» a fait sa
réapparition depuis quelques temps sur les ondes de la TNH. A signaler
que la TNH émet parfois également en langue anglaise surtout
durant la nuit en diffusant des programmes captés par antenne
parabolique.
La présence continue sur les ondes (soit 20h sur 24),
l'élaboration d'une programmation soutenue, la création d'une
série de shows personnalisés et surtout la mise au rancart de la
propagande contrairement aux années antérieures, ont
considérablement amélioré l'audience y compris l'image de
la TNH auprès des téléspectateurs.
Un des experts en la matière affirme que "la TNH, en
tant que "télévision d'Etat", devrait être une station
à vocation éducative au service de la culture. Elle aurait
dû, poursuit-il, pouvoir utiliser des chercheurs pour essayer de
créer des émissions régulières ayant rapport avec
des éléments de notre culture nationale".
PVS-Antenne 16
PVS-Antenne 16 (8 h à 10 h par jour), une station
privée commerciale émettant sur la chaîne 16, bande UHF
à Port-au-Prince et les communautés environnantes, est
regardée par une audience estimée à 20.000 personnes
environ.
Créée le 3 mars 1990 par l'ancien
réalisateur du feuilleton populaire intitulé "Languichate au
20ème siècle", M. Raynald Delerme, légalisée en
1995, la Polycarpe Vidéo Studio 16 (PVS Antenne 16) avait fait
naître beaucoup d'espoirs à ses débuts. Cependant,
après quelques années de fonctionnement, le public s'est rendu
pourtant à l'évidence que rien de particulièrement
professionnel et nouveau n'avait été initié par cette
nouvelle station. Les experts consultés affirment même que la PVS
Antenne 16 n'a pas été d'un grand apport en ce qui a trait
à la culture locale. Quelques feuilletons ou émissions
montées à la va-vite c'est tout; d'autant plus que les signaux
transmis par ses émetteurs ne se propagent que sur un
périmètre très limité. Parmi les émissions
les plus connues de la PVS, on peut citer les programmes diffusés
quotidiennement: «Format 16" à 1heure p.m., »Son et
Image», à 4:30 p.m., «D-Train» à 5 heures p.m. et
«Top 16" à 7 heures p.m. L'émission la plus populaire de
PVA est sans doute «Jamais dodo» diffusée le samedi à
partir de minuit. D'autres émissions notamment "Teyat lakay" (le samedi
soir); "Haïti beat" (les lundi et vendredi) s'étaient fait
remarquées durant les premières années de cette
chaîne. A noter que PVS a fermé ses portes à plusieurs
reprises pour «restructuration». Cette station n'a malheureusement
jamais atteint le standard d'une télévision professionnelle
jusqu'à diffuser des films pornographiques sur les ondes au cours de le
nuit, cependant sans la moindre intervention de l'Etat haïtien. Bob
Lemoine, cinéaste et publiciste chevronné, n'a pas peur
d'affirmer "qu'en général, les stations de
télévision haïtiennes se contentent d'un minimum très
maigre et anémié".
Voici les commentaires émis par les auteurs du sondage
de septembre 1998 à propos de PVS: «PVS existe sur le VHF comme un
ange qui apparait et disparait à sa guise. Son écoute fluctue au
gré des événements, par exemple au moment de
l'éclatement de l'Affaire Pharval dont l'équipe de presse de PVS
a été la première à faire connaître, cette
écoute prend l'aspect d'une peau de chagrin aujourd'hui depuis la
cessation des émissions d'informations et le manque de professionnalisme
dû à un équipement désuet et à une
équipe fantaisiste à souhait». 38(*)
Télémax
Inaugurée le 1er mai 1994, la station de
télévision commerciale Télémax s'est au fur et
à mesure imposée sur le terrain et a gagné une large part
des téléspectateurs par la diffusion de programmes très
variés, bien élaborés et empreints de professionnalisme.
Depuis sa création, Télémax n'a donc cessé de
s'efforcer à créer des programmes locaux touchant une large gamme
de thèmes d'intérêt commun.
A côté des éditions d'informations
quotidiennes de huit heures du soir, «Info 5", «Soir Info» (11
heures p.m.), la revue de la semaine «5 Hebdo», (diffusée le
dimanche à 9 heures du matin et reprise le lundi suivant à 6 h
a.m.), on peut citer entre autre: «Vidéomax» diffusée
chaque jour à 7 heures p.m. et reprise le lendemain à 10 heures
a.m.; «Ribambelle», une émission pour enfants diffusée
tous les jours à 3 heures p.m.; «Convergence», une
émission de style débats présentée le dimanche
à 8 heures et reprise le mardi à 11 heures p.m.;
«Profil»une émission diffusée le dimanche matin et
reprise le jeudi à 6 heures p,m, au cours de laquelle des
personnalités politiques sont interviewées; «Objectif»
qui est un magazine culturel présenté le dimanche à 6
heures p.m. et rediffusé le mercredi à 6 heurs p.m. et «Le
5 Sportif» diffusé quotidiennement à 6h30 p.m. sauf le
dimanche, etc. Télémax est très appréciée
également pour le travail accompli par l'équipe sportive.
Radio-Télé Eclair (Télé
Eclair)
Fondée le 12 juillet 1994, la programmation de
Télé Eclair, comme d'ailleurs toutes les
télévisions haïtiennes est dominée en majeure partie
par des productions en provenance d'outre-mer, des films pour la plupart.
Le téléspectateur qui suit
régulièrement cette station de télévision qui
émet 24 heures sur 24 visionnera chaque jour, au moins deux
émissions produites localement. Il s'agit de:
- «Contrastes» une émission constituée
d'interviews ou de rencontres avec des personnalités sur toutes sortes
de sujets. Elle est diffusée chaque jour, les lundis, mercredis et
vendredis à 7heures p.m. et les mardis, jeudis et samedis à 9h45
p.m.
- «An Sove Timoun», une émission qui fait la
promotion du droit des enfants à la santé. Ce programme est
diffusé chaque mardi et jeudi à 7heures. Une autre
émission consacrée à la santé
dénommée «Maternité Sans Risque» est
projetée régulièrement à 9h45 et reprise midi le
dimanche.
- «Eco», est une émission sur l'environnement
qui est programmé le samedi à 7 heures p.m. et le mardi à
7h30.
- Deux émissions sportives sont
réalisées quotidiennement à Télé Eclair,
notamment: «Sport sur la Quatre», diffusée à 4h30 p.m.
et «Sport Eclair «, un magazine sportif qui passe à 6h30 p.m.
- Il faut signaler que depuis le 14 septembre 1998,
Télé Eclair qui négligeait complètement les
nouvelles locales a inauguré un journal quotidien intitulé
«Info Eclair». Cette émission d'informations est
diffusée à 6h30 p.m. et reprise à 10h p.m.
En fin de semaine, les téléspectateurs
intéressés aux émissions religieuses peuvent suivre
l'émission du groupe Eben Ezer intitulée «L'Oeil
chrétien», le samedi à 3 heures p.m., la «Messe du
dimanche» le dimanche matin à 8 heurs ou le même jour
à 4 h p.m.: «Christ est la réponse». La diffusion de
cette dernière émission tout comme celle du groupe Eben Ezer est
payée selon les tarifs réguliers de la station.
Selon le sondage réalisé par l'Agence
Internationale de Sondages en 1998, «Télé Eclair attire les
regards de nombreux secteurs à cause de l'émission
«Contrastes» et des films qu'elle projette concurençant les
salles de cinéma. Depuis que le gouvernement a fait sortir à la
demande du groupe capitol-Impérial un communiqué interdisant la
diffusion par cette chaîne des films du box office tournés en
salle, la programmation globale laisse à désirer laissant
l'impression d'une absence cruelle d'émissions. Si l'on excepte les
rares éditions d'animation, les vides comblés par de sempiternels
matches de football, un héritage heureux de la Coupe du Monde 1998 que
les téléspectateurs haïtiens de la chaîne 4 sont
invités à regarder jour après jour. Si elle
améliore sa production, il est possible pour elle avant longtemps de
conquérir d'autres parts importantes du marché local».
39(*)
Télé Haïti
Sujet principal de ce mémoire, nous
avons déjà dressé en long et en large le portrait de la
Télé-Haïti (21 chaînes, 24 heures par jour), une
station privée de câblo-diffusion. Près de 13.000 foyers
sont abonnés avec la station à Port-au-Prince et ses environs,
soit une audience totale approximative de 100.000
téléspectateurs. Elle retransmet des programmes en anglais, en
français et en espagnol.
Télé Timoun (Télé 13)
A noter que depuis quelques temps les
téléspectateurs peuvent de temps à autre visionnner les
timides émissions d'éssai de Télé Timoun (une
extension de Radio Timoun) sur la chaîne 13, canal utilisé
antérieurement par la station Télé 13 (commerciale).
Connu d'abord sous le nom de Télé 13 qui appartenait à M.
Fred Brutus, depuis le 31 Mars 1997, le CONATEL à la suite d'un
différend avec Télé 13, a décidé d'attribuer
la chaîne 13 au Rév. Chenet Lucien, responsable de la Mission
«Les Oeuvres du Seigneur» puis la même fréquence a
été attribuée quelques mois plus tard à
Télé Timoun (Radio Timoun). Télé Timoun,
propriété de l'organisation «La Fanmi se Lavi», est une
chaîne à vocation éducative.
N'ayant pas encore une programmation rigoureuse sinon la
diffusion de films et de vidéo-clips, et n'étant pas encore
inaugurée officiellement, on ne saurait se positionner réellement
sur Télé Timoun.
Télé Kay Timoun (4VTKT S.A.)
Depuis le mois de févrer 1999, la Télé
Kay Timoun (4VTKT S.A.) a inauguré officiellement ses émissions
après avoir passé 6 années de rodage (puisque les
installations s'étaient effectuées depuis novembre 1993). Cette
initiative est entreprise par M. Jean-Paul Elie, un spécialiste en la
matière qui a passé de longues annés à travailler
pour des stations de télévision en Amérique du nord. Si
l'on ne peut se positionner définitivement sur cette chaîne en
raison de sa jeunesse, les télespectateurs sont toutefois unanimes
à noter une nette clareté dans la qualité des images
diffusées par la Télé Kay Timoun qui promet de faire la
différence en la matière.
Depuis son inauguration, la 4VTKT S.A. travaille de 2 heures
de l'après-midi jusqu'à 2 heures du matin en semaine, tandis
qu'en week-end, ses émissions débutent à partir de midi.
La 4VTKT S.A. ambitionne d'être une chaîne éducative,
touitefois elle ne se reflète pas encore dans sa programmation qui se
présente comme suit: de 2 heures à 4 heures p.m. des
«dessins animés» sont diffusés; dès 4 heures,
des matchs de football sont diffusés «TKT Sport», de 6
à 7 eures, c'est ll heures de «Hip Hop Janm» un programme de
musique des noirs américains, de 7 heurs à 9 heures, c'est
«11 cinéma» suivi de «Vide yo ak Video» de 9 heures
à 10 heures p.m. de 10 à 11 heures p.m., dépendemment du
jour des matchs de football, de basket, de volley, de tennis ou de box sont
diffusés (sauf le vendredi où cette émission est
remplacée par «Mahogany», un programme qui met en valeur nos
compatriotes de la diaspora; de 11 heures à minuit, des vidéo
clips de toutes sortes sont diffusées dans «Haiti
Chérie», la station boucle sa programation à 2 heures du
matin avec un film cinématographique. le dimanche des documentaires
religieux sont diffusés de 1 heure à 3 heures de
l'après-midi.
Télé Lumière (22) et
Télé Métropole, des projets en
élaboration...
D'un autre côté, si la télévision
évangélique Télé Union (Chaîne 6 puis 22),
n'a pas fait long feu en raison du décès de son
propriétaire, cependant le public chrétien est en train de
travailler ardemment pour que dans un avenir pas trop lointain,
Télé Lumière (chaîne 24 UHF) soit une
réalité. Le dimanche 25 octobre un marathon a été
organisé au local du Collège Bird en vue de recueillir des fonds
pour la réalisation de cet ambitieux projet. Télé
Lumière est une extension de la station évangélique Radio
Lumière créée en 1959. Le 20 février 1999,
Télé Lumière a effectué ses premiers essais dans
les villes des Cayes. En effet, les télespectateurs des Cayes ont pu
suivre en direct ce jour là sur la chaîne 2 UHF. La
retransmission d'une cérémonie organisée depuis la
Cité Lumière à l`occasion du 40ème anniversaire de
Radio Lumière.
A signaler enfin que le 8 mars 1999, à l'occasion du
29ème anniversaire de Radio Métropole, le fondateur principal, M.
Herby Widmaier a annoncé le projet de création d'une nouvelle
station de télévision à Port-au-Prince ayant pour
dénomination Télé Métropole. Selon M. Widmaier, ce
projet devrait se concrétiser en 8 mars de l'année 2000, date qui
coïncidera avec le 30ème anniversaire de la station.
B - LES STATIONS DE TELEVISION DE LA PROVINCE
Un nombre de 14 petites stations de télévision
fonctionnent tant bien que mal dans les villes de province du pays, notamment
deux au Cap Haïtien, deux à Port-de-Paix, deux aux Cayes, trois
aux Gonaïves, deux à Jacmel, trois à St-Marc, une à
Jérémie et une à Léogane, sans compter les douze
autres stations de radio-télévision émettant à
travers le pays.
Limitées par les moyens économiques, les
stations de télévision de province qui pour la plupart, sont
très éloignées des normes d'une télévision
professionnelle, ne font que rediffuser des films et d'autres programmes
culturels et sportifs étrangers captés à partir d'antennes
paraboliques (à 90%). Etant donné que la production en
général coûte chère, leurs réalisations
locales se limitent donc à la diffusion de certains matches de
foot-ball, des reportages occasionnels qui laissent d'ailleurs à
désirer, quelques pièces de théâtre filmés
dans les salles de spectacle de la ville, des concerts de musique populaires ou
évangéliques réalisés lors de passage de groupes ou
d'artistes, etc. avec une qualité qu'on ne saurait qualifier de
professionnelle.
Sans nous attarder sur l'organisation des 14 stations de
télévision émettant en province nous pouvons citer
notamment:
Cap-Haitien
TELE 7 (Chaîne 7)/ SUPER CANAL (Chaîne 6)
Les Cayes
TELERICK (Chaîne 4), TELE 6 (Chaîne 6) et 2 autres
radio-télevisions.
Gonaives
TELEVISION ARTIBONITE, TVA (Câble) Chaîne 3
(Local), 2,4,5,6/ TRANS AMERICA, (Chaîne 5)/ TELE STAR, Chaîne 6/
et une Radio-Télévision.
Jacmel
TELE GALAXY 2 (Chaîne 2/ VHF)/ TELE MAGIK 7
(Chaîne 7/ VHF)/ et une Radio-Télévision.
Jérémie
Une Radio-Télévision.
Léogane
TELE ANACAONA, VHF.
Limbé
Une Radio-Télévision.
Port-de-Paix
TELE PORT-DE-PAIX (Chaîne 2)/ et une
Radio-Télévision.
Saint-Marc
DYNASTY ORIGINAL TELEVISION, DOTV, Chaîne 22 UHF/
STARVISION, Chaîne 4 VHF/ TELE QUISQUEYA, Chaîne 15 UHF.
C- LISTE DES 12 RADIO-TELEVISIONS EMETTANT EN HAITI
La liste des 12 radio-télévisions
émettant en Haïti se présente comme suit:
Cayes
RADIO & TELEVISION DE LA METROPOLE DU SUD, (RTMS),
Chaîne 12/ RADIO TELEDIFFUSION CAYENNE
(RTDC), Chaîne 3.
Gonaïves
TELE RADIO PROVINCIALE, Chaîne 9, VHF/
Jacmel
RADIO TELE EXPRESS, Chaîne 8 VHF/ RADIO TELEDIFFUSION
JACMELIENNE, Chaîne 10/ VHF).
Jérémie
RADIO TELEVISION GRAND'ANSE PLUS (RTVGA +), Chaîne 5
VHF/
Limbé
RADIO TELEDIFFUSION LIMBEENNE (RTL), Chaîne 10 VHF/
RADIO TELEDIFFUSION JUPITER (RTJ), VHF.
Port-au-Prince
RADIO-TELE ECLAIR (RTL), Channel 4.
La RADIO TELE LAKANSYEL (RTL) avait commencé par
effectuer des émissions test sur la Chaîne 2 mais n'a jamais pu
inaugurer ses émissions; son propriétaire ayant
émigré aux Etats-Unis pour raisons familiales.
Petit-Goâve
RADIO-TELE CONTACT, Chaîne 13 VHF.
Port-de-Paix
RADIO TELEDIFFUSION DU NORD'OUEST (RTNO), Chaîne 6, VHF/
LES LIMITES DE LA TELEVISION EN HAITI
S'il fallait la comparer à la radio qui
représente le média le plus populaire en Haïti, on verrait
la télévision avec un très grand écart en ce qui a
trait à sa présence dans les foyers haïtiens. Cela peut
s'expliquer par les facteurs suivants: le rayonnement de ce média; le
manque d'appareils de télévision chez la population, l'absence
d'installations et la pénurie d'énergie électrique. En
dehors de ces facteurs, les images projetées par la
télévision sont susceptibles d'avoir de fortes incidences
lorsqu'elles reflètent la réalité locale.
Au niveau des grandes villes du pays, on a noté un
pourcentage relativement élevé de téléviseurs dans
les quartiers populaires de Port-au-Prince (avec une population d'un million et
demi d'habitants) et du Cap-Haïtien (100.000 h.). Une enquête
menée par l'UNICEF en 1993 a révélé que dans le
quartier de Fort-National (Port-au-Prince), 11,4% des ménages
interrogés comptaient un téléviseur chez eux. Cependant,
tout comme pour les appareils de radio, les ménages éprouvent de
grandes difficultés en vue d'entretenir ces biens. En 1986, une
enquête similaire révélait plutôt un pourcentage de
42,1% (soit une perte de 30,7%) de téléviseurs chez les
ménages dans le même quartier. Ces appareils se sont
détériorés et n'ont pas pu être
réparés ni remplacés au cours des 7 dernières
années où ils ont été vendus par leurs
propriétaires en vue de subvenir à des besoins plus pressants.
40(*)
Par rapport à l'ensemble du pays où 65% de la
population vit en milieu rural, la télévision demeure
malgré tout un médium limité. On estimait en 1989 que le
pays disposait d'un téléviseur pour chaque 55 habitants à
la capitale, et les deux principaux réseaux d'alors, Télé
Haïti et la Télévision Nationale, ne desservaient que 15% de
la population totale.
LES SOCIETES DE PRODUCTION
A côté des stations de télévision
haïtiennes, il existe également quelques sociétés de
production qui apportent valablement leur contribution à la
réalisation d'émissions locales. Parmi les principales
sociétés, on peut retenir la Mancuso Production et Clairimage.
La Mancuso Production
La Mancuso Production qui a été
créée en 1984. Vers 1987, cette agence réalisait des
émissions telles que "Haïti News" et "Soleil des Iles", une
émission dans laquelle des vidéo-clips haïtiens
étaient diffusés. Une forme de production locale donc, une forme
d'expression de la culture haïtienne, même si ce n'est que
superficiel. A noter que la Mancuso Production produit chaque semaine à
partir d'Haïti un programme dénommé Haïtian Television
Network (HTN). Ce programme destiné à la communauté
haïtienne est d'une durée de deux heures et consiste en une heure
d'émission musicale et culturelle "Soleil des Iles", et une heure
d'informations et de nouvelles sportives en provenance d'Haïti. Les
émissions sont envoyées aux Etats-Unis sur cassette video
à la succursale de la compagnie située à Miami. Le
programme est diffusé sur le réseau cablé de Miami TCI
depuis novembre 1988 chaque samedi et dimanche. Ce même programme est
également diffusé sur le câble à New York et au
Connecticut depuis 1990 chaque dimanche et chaque lundi. Notons
également que HTN a réalisé l'émission "Ritounel"
destiné aux enfants (1988-1989) et le très populaire feuilleton
télévisé "Languichatte".
Clairimage
Clairimage, l'une des plus anciennes sociétés de
production Vidéo, est surtout reconnue pour ses innovations dans le
domaine de la publicité. Clairimage a commencé à diffuser
en 1988 le feuilleton dénommé "Monsieur Pyram", équivalent
d'un roman policier, et "Gabèl" en 1989 sur les ondes de la TNH. Depuis
que son fondateur, M. Bob Victor Lemoine a laissé le pays pour
s'établir aux Etats-Unis d'Amérique en 1995, Clairimage a
cessé d'exister.
Parmi les socíetés de productions
destinées à la télévision on peut citer
également:
- ARAWAK PICTURES VIDEO PRODUCTION
- ARC-EN-CIEL VIDEO PRODUCTION
- CEPEDAV, Centre Pédagogique Audiovisuel
(Programmes éducatifs)
- FOCUS VIDEO
- J. F. PRODUCTION
- PHILDEN VIDEO PRODUCTIONS
- PRODUCTIONS FANAL
- P.V.S VIDEO PRODUCTION
- STUDIO PLUS
- TEMPO VIDEO
- VIDEO PLUS
- VIDEO 7 PRODUCTION
- IMAGE PRODUCTION
CHAPITRE IV
CULTURE ET TELE HAITI
Analyse des programmes de la Télé
Haïti
LES PROGRAMMES DE LA TELE HAITI
A) Les canaux
Les 3 chaînes en VHF
Sur les 21 chaînes de la Télé Haïti,
3 peuvent être captées normalement par une
télévision non-digitalisée ou ordinaire. Un petit
détail technique: Cinq chaînes en VHF partent de 54Mhz pour
aboutir à 88 Mhz (de 2 à 6). Entre la 6 et la 7 on retrouve des
fréquences de 108 Mhz à 175 Mhz, de 7 à 13, des signaux
VHF, tandis que le Mid-band s'étend de 14 à 22.
Les 3 chaînes qu'on peut capter sans l'utilisation d'une
télévision digitalisée sont notamment:
- Chaîne 2 (1) Radio Canada français
- Chaîne 3 Télétexte (annonces et
programmes) français
- Chaîne 6 Tempo - RFO français
Les dix huit autres chaînes
Dix huit autres chaînes sont également
accessibles aux abonnés de la Télé Haïti, moyennant
un appareil de télévision digitalisée ou l'utilisation du
convertisseur (converter).
- Chaîne 7 TNH (Télévision Nationale
d'Haïti) français
- Chaîne 9 ESPN International (Sports) anglais
- Chaîne 12 TVA - Télé-Métropole
(Montréal) français
- Chaîne 14 CNN Headline News anglais
- Chaînes 15 HBO (Cinéma 24/24) anglais
- Chaîne 16 TV 5 Caraïbes-Amérique Latine
français
- Chaîne 17 Cartoon Network (dessins animés)
anglais
- Chaîne 18 Radio France Outremer 1
français
- Chaîne 19 CBS anglais
- Chaîne 20 UNIVISION espagnol
- Chaîne 21 ABC anglais
- Chaîne 22 NBC anglais
- Chaîne 25 EWTN (programmes religieux) anglais
- Chaîne 26 TNT (Cinéma Rétro 24/24)
anglais/ espagnol
- Chaîne 28 TQS-Télé Quatre Saisons/
Music Plus français
- Chaîne 29 Twentieth Century FOX International
anglais
- Chaîne 30 RDI - Le Réseau de l'Information
français
- Chaîne 31 Canal Savoir
(Télé-enseignement) français
La Télé Haïti dispose donc de 21
chaînes au total dont 9 en français, 9 en anglais, une en espagnol
et deux en anglais et espagnol alternativement. En on peut donc dire que la
majeure partie de la programmation de la Télé Haïti est
constituée d'éléments en anglais et en francais
presqu'à part égale et enfin par l'espagnol.
B) - Analyse du contenu des programmes diffusés
sur la Télé Haïti
La chaîne 2 est la seule pouvant être
considérée comme chaîne locale puisque c'est sur la
chaîne 2 que sont diffusées les deux principales émissions
réalisées par la Télé Haïti
("Télé Presse", durée 30 minutes et "Echos", durée
30 minutes). Ces deux émissions sont diffusées en semaine. En
fin de semaine, un résumé des principales informations ayant
marqué l'actualité est présenté pendant une heure
d'horloge, il s'agit notamment de "Tribô-Babô", le samedi à
6:30 p.m. et "Dimanche Magazine" toujours à la même heure le
dimanche.
Durant 1 an et demi, la Télé Haïti produit
de concert avec l'UNICEF, une émission intitulée «Paroles de
Femmes» qui était diffusée le samedi après-midi
jusqu'en 1997.
A côté des vidéo-clips très souvent
utilisés en vue de combler les temps morts en attendant la prochaine
émission, la Télé Haïti diffuse parfois des
documentaires réalisés par des particuliers. Les
différentes émissions "locales" de la Télé
Haïti comptabilisent une durée d'une heure seulement par jour et de
7 heures par semaine. Vous pouvez vous-même faire la comparaison avec la
chaîne 15, HBO station américaine retransmise par la
Télé Haïti et qui diffuse un effectif de 280 films en
anglais par mois soit une dizaine environ par jour.
Programmation de la Télé
Haïti
Nous avons déjà esquissé
brièvement plus haut la grille de programmation de la Télé
Haïti qui, jusqu'en 1998, disposait de 15 chaînes au total dont 4 en
français, 9 en anglais et deux en espagnol. Présentement, la
Télé Haïti est constituée d'un effectif de 21
chaînes dont 10 en français, 10 en anglais et 1 exclusivement en
espagnol.
Contenu des 21 chaînes de la Télé
Haïti:
De manière détaillée voici donc comment
se présente le contenu des 21 chaînes diffusées ou
redistribuées par la Télé Haïti:
La chaîne 2 retransmet en français RADIO CANADA,
exception faite aux heures d'émissions locales: Télé
Presse et Echos), la chaîne 3, (le TELE-TEXTE diffuse les annonces et
présente les programmes des autres chaînes), la chaîne 4 qui
jusqu'en 1995 retransmettait CBS, et la chaîne 5, ESPN sont
restées libres désormais, ce pour éviter les
interférences avec la Télé Eclair, (chaîne 4) et la
Télémax (chaîne 5). La chaîne 6, (Tempo - RFO-2,
France).
La chaîne 7 retransmet uniquement la
Télévision Nationale d'Haïti, ceci pour éviter
à l'abonné de déconnecter son téléviseur
pour pouvoir capter la TNH sur VHF; la chaîne 9, ESPN International
(sports) en anglais; la chaîne 12, TVA
Télé-Métropole (Montréal) en français; la
chaîne 14, CNN Headline News, (des nouvelles en anglais 24 heures sur
24); la chaîne 15, HBO (diffuse un effectif de 280 films en anglais par
mois soit une dizaine environ par jour); la chaîne 16, TV5
Caraïbes-Amérique Latine, (chaîne francophone:
variétés, théâtre, reportages et des
téléséries); la chaîne 17, Cartoon Network (dessins
animés en anglais); la chaîne 18, Radio France Outremer (diffuse
des documentaires, des émissions de variétés et des
informations de toutes sortes en langue française); la 19, CBS en direct
des Etats-Unis; la 20, UNIVISION (présente des séries, des films
et documentaires en langue espagnol); la 21, ABC (diffuse des films, des
séries, du sport et des jeux en anglais); la chaîne 22, NBC
(diffuse des films, séries, des documentaires et des jeux en anglais).
La chaîne 25, EWTN (programmes religieux en anglais); la 26, TNT (du
cinéma américain 24 heures sur 24); la 28, TQS Télé
Quatre Saisons (En direct de Montréal) et Music Plus (canal musical
francophone); la chaîne 29, la Twentieth Century FOX International,
diffuse des films cinématographiques en anglais; la 30, RDI, (un
réseau québécois d'information) et la chaîne 31,
Canal Savoir, (une chaîne éducative qui s'est
spécialisée dans l'enseignement à distance en
français, communément appelé: Télé
enseignement).
Il faut insister sur le fait que ces chaînes ne sont
jamais interrompues par la station pour la diffusion d'annonces publicitaires
locales.
Cependant il arrive parfois à la Télé
Haïti de changer de satellite pour la diffusion d'une autre
émission comme par exemple régulièrement de minuit
jusqu'à 10 heures du matin, la programmation choisit d'alterner la
chaîne28 (TQS), avec Music Plus. Il en fut de même
également pour la chaîne 22, (GALAVISION), qui jusqu'en 1997,
était souvent alternée avec les émissions en provenance de
ECO pendant quelques années.
(1) Du lundi au vendredi à 6h00 pm:
«Echos» suivi à 6h30 pm du journal
télévisé «Télé-Presse» de
Télé-Haïti; le samedi à 7h30 pm: «Paroles de
femme» (Production Télé-Haïti-UNICEF).
(2) Reprise du «Télé-Presse» le
soir 7h30, 8h30 et 9h30 et le lendemain à 8h30, 9h30 am, 12h30 et 4h30
pm.
La Télé Haïti: Un
câblo-distributeur
Les experts en la matière sont unanimes à
reconnaître que la Télé Haïti n'a pas de programme
strictement charpenté puisqu'elle fonctionne en tant que
câblo-distributeur. Ne produisant que peu de programmes locaux, la
Télé Haïti ne fait que diffuser des émissions ou des
contenus étrangers en provenance de satellites. La chaîne 2 est
la seule pouvant être considérée comme chaîne locale
puisque c'est sur la chaîne 2 que sont diffusées les deux
principales émissions réalisées par la Télé
Haïti ("Télé Presse", (30 minutes) et "Echos", durée
30 minutes également). Un résumé des principales
informations ayant marqué l'actualité est présenté
pendant 60 minutes, il s'agit notamment de "Tribò-Babò", le
samedi à 6:30 p.m. et "Dimanche Magazine" toujours à la
même heure le dimanche.
Il n'est même pas nécessaire de faire la
comparaison entre les "programmes locaux" diffusés sur la chaîne 2
et les émissions étrangères diffusées sur les
autres chaînes. Par exemple la chaîne 15, HBO station
américaine redistribuée par la Télé Haïti,
comme sus-mentionné diffuse un effectif de 280 films en anglais par mois
soit une dizaine environ par jour! Bref, simplifions en affirmant que la
Télé Haïti n'a presque pas ou très peu
"d'émissions locales".
Il faut noter que la Télé Haïti diffuse de
la publicité locale sur toutes les chaînes. Les annnonces
publicitaires d'outre-mer ne sont pas interrompues. A signaler qu'il est
évident que certains produits comme "Colgate", "Coca Coca" sont à
caractère universel, cependant la publicité pour certaines
chaînes de restaurant "fast food" aux Etats-Unis comme "Mc. Donald",
"Harvest" ou les retransmissions de tournois de sky en hivers ou de hockey sur
glace, placent le petit haïtien qui n'a jamais voyagé dans un monde
franchement imaginaire. Un expert en production audio-visuelle a même
qualifié ce genre d'images "comme des choses pouvant intéresser
uniquement des individus de couches aisées qui, par snobisme veulent
vivre leurs habitudes acquises en terre étrangère".
Place accordée à la culture haïtienne
dans les programmes de la Télé Haïti
La culture haïtienne n'est pas vraiment à
l'honneur dans la grille de programmation de la chaîne 2 de la
Télé Haïti, d'autant plus qu'il n'existe plus
d'émissions culturelles depuis la fin de l'année 1988. C'est en
effet depuis cette date que les téléspectateurs ont cessé
de regarder l'émission "Vie culturelle" qui se voulait une petit
magazine sur les activités culturelles de la communauté
(exposition de peinture, spectacles, publication d'ouvrages,
littérature, théátre, etc.).
Place accordée à la langue française
et au créole dans les programmes de la Télé
Haïti
Même au niveau de langue française, la plupart
des chaînes de la Télé Haïti étaient longtemps
dominées par l'usage de langue anglaise, il a fallu attendre 1997 pour
voir une augmentation des chaînes eméttant en français.
Quand au créole, il ne figure que dans les quelques rares
émissions locales notamment les interviews réalisées pour
les éditions de nouvelles «Télé Presse», le talk
show intitulé «Echos» et les Magazines du week-end «Tribo
Babò «et «Dimanche Magazine».
En mars 1991, face a une forte demande de la part du public
pour plus de programmes en français (3 chaînes sur 15 à
l'époque étaient en français), voici comment les
responsables de la Télé Haïti essayèrent d'expliquer
les problèmes rencontrés ainsi que les solutions
envisagées en vue d'y remédier. Ce qui en fait leur permit en
1997, soit 6 ans plus tard, de passer à 9 chaïnes en
français sur 21 de disponibles, soit un effectif de 6 chaînes
supplémentaires en langue française:
PROBLEMES RENCONTRES
DANS LA DIFFUSION DE PROGRAMMES FRANCOPHONES EN HAITI
1- Eparpillement sur plusieurs satellites des rares programmes
télévisés francophones:
RFO, A2 TELECOM 1 SECAM
RADIO CANADA ANIK D1 NTSC
TV5- QUEBEC ANIK D2 NTSC
Ce qui entraîne pour le câblo-distributeur des
investissements coûteux en antennes paraboliques. Exemple à
Télé-Haïti : - Réception d'une trentaine de
chaînes américaines et diffusion de 12 chaînes avec 4
antennes paraboliques de 5m., coût : USS 28.000,00.
Réception et diffusion de 3 chaînes francophones
et d'une radio RFI avec 4 antennes paraboliques de 7m. et 10m., coût :
USS 265.000,00.
II. Eloignement des satellites canadiens Anik, d'où
mauvaise qualité de la réception du signal et coût
élevé de l'équipement.
III. Les chaînes françaises sur Telecom, (RFO,
A2) sont en Secam et doivent être transcodées en NTSC d'où
mauvaise qualité de l'image et prix élevé
l'équipement.
IV. Impossibilité d'obtenir un contrat, quelqu'il soit,
pour la retransmission des programmes francophones.
V. Insuffisance de la durée des programmes qui varient
entre 8 à 14 heures par jour contre 24/24 sur toutes les chaînes
américaines.
VI. Impossibilité de disposer de programmes
télévisés éducatifs francophones alors que la
demande est forte.
SOLUTIONS :
I. Les Anik D vont être remplacés en 1992 par des
Anik E.
a) Faire en sorte que l'empreinte du satellite soit la plus
large possible pour arroser le nord des Etats Unis et la zone caraïbe.
b) regrouper un maximum de chaînes francophones sur un
même satellite pour réduire le matériel et le nombre
d'antenne paraboliques nécessaires à leur captation.
II. Rassurer le câblo-distributeur dans ses
investissements en lui proposant:
a) des contrats commerciaux sur le même type que les
contrats américains ( x cents par abonné et par mois), ou
b) un accord de coopération lui permettant la
retransmission, avec ou sans exclusivité, durant une période
donnée.
III Augmenter, autant que faire se peut, le choix et la
durée des programmes sur les chaînes retransmises. D'autre part,
des programmes d'éducation type «français langue
seconde» devraient être disponibles sur cassettes en système
NTSC.
CONCLUSION:
La défense de la langue française, en
particulier dans les zones où elle est menacée, ne doit pas
reposer exclusivement sur les médias d'Etat. Les médias
privés, à investissement équivalent ont une
efficacité supérieure et souvent une plus grande
crédibilité auprès du public.
Ce qui empêcherait à la Télé
Haïti de contribuer à la production locale
Il est vrai que toute production demande un certain budget,
cependant certaines émissions peuvent être réalisées
en différé et à un coût modeste, notamment les
documentaires, les reportages sur les sites historiques, les magazines
culturels ou sportifs, les émissions de variétés
(concerts, festivals, spectacles divers, marionettes, conférences,
débats, enseignements pédagogiques, cours d'éducation
musicale, de danse, de langues), etc.
Jusqu'ici, aucun effort particulier en ce sens n'a
été accompli du côté de la première station
de télévision par câble du pays. On peut interpréter
ce comportement comme étant dû à des problèmes de
matériels, de cadres appropriés, de budget ou tout simplement
à un désintéressement pour les valeurs locales, ou un
manque de volonté de la part des responsables de l'entreprise.
LE COTE POSITIF
Les techniciens, journalistes, caissières, dirigeants
de la Télé Haïti ont su créer et entretenir dans le
public, même non-téléspectateur, une image positive faite
notamment d'efficacité (e.g. gestion informatique des appels de la
clientèle et des dépannages) de respect des abonnés
(excellent rapport qualité-prix) et des annonceurs (affidavit de
performances), d'indépendance (expression de tous les courants de
responsabilité (installation de petites génératrices
alimentant le réseau pour pallier les coupures de l'EDH) , de
dévouement à la communauté caritative ou
philanthropique).
L'incendie de Juillet 1985 fut d'ailleurs l'occasion d'une
démonstration spectaculaire et inattendue de la sympathie que la station
a su s'attirer: de nombreux abonnés apprenant la destruction de
Télé-Haïti s'empressèrent de venir payer leurs
abonnements, souvent pour plus d'une année à l'avance, d'autres
témoignèrent leur attachement en proposant à la station
leur propre matériel vidéo. Des fournisseurs offrirent un
crédit illimité afin de reconstituer les stocks. Les deux banques
de la compagnie, la B.N.P. et la B.U.H., accordèrent
spontanément un report des échéances. Des organisations
à but non lucratif et des associations exprimèrent à cette
occasion, en envoyant des dons en espèces, leur gratitude à
Télé-Haïti pour son soutien constant et
bénévole à leurs campagnes de collecte de fonds et
à la promotion de leurs activités caritatives.
Le sondage réalisé en août 1989 à
la demande de la SHTS par un cabinet indépendant auprès d'un
échantillon représentatif de 150 abonnés a confirmé
cette appréciation positive: 42% des personnes jugeaient
Télé-Haïti «très sympathique», 19%
«sympathique» et 32%» plutôt sympathique».
Ce sondage indiquait également que les abonnés
accordent leur préférence aux programmes de la SHTS: 54% d'entre
eux regardent exclusivement les chaînes de Télé-Haïti
tandis que 43% regardent Télé-Haïti et la TNH.
Cette préférence pourrait s'expliquer peut
être dans la diversité et la richesse des programmes offerts. A
cet égard la SHTS dispose en fait, mais non en droit, d'un
quasi-monopole puisque seul le câble peut fournir le choix exceptionnel
de 21 chaînes, ou davantage.
Au demeurant, ce choix entre des programmes étrangers
mais très variés fait partie intégrante de l'image de
Télé-Haïti.
Par ailleurs, par comparaison avec le journal
télévisé de la télévision d'Etat, le
Télé-Presse produit par Télé-Haïti a toujours
été perçu comme beaucoup plus fiable et
équilibré. Le sondage de 1989 montre que 59% des abonnés
sont branchés sur la chaîne 2 à 6 : 30 PM (heure de la
première diffusion du Télé-Presse). 41% de la
clientèle identifie le Télé-Presse comme leur
émission préférée. A noter que depuis août
1998, le journal Télé Presse de la Télé Haïti
est repris régulièrement par la Télé Anacaona
à Léogane.
Une étude de Price Waterhouse notait à cet
égard en 1988:
«Since the beginning, SHTS has been keeping high quality
standards in spite of numerous technical and environmental problems, and has
maintened impartiality concerning information broadcast. This has helped in
developing a larger and larger clientele and in performing constant and
harmonious growth.»
D'ailleurs depuis Janvier 1991 le Télé-Presse
est retransmis simultanément sur la station de radio RFI-Haïti 89.
3 FM. Grâce à cette synergie entre les deux médias les
abonnés peuvent suivre en toute circonstance leur émission de
nouvelles tandis qu'un nouveau public découvre une production
Télé-Haïti.
Enfin, Télé-Haïti bénéficie
aussi bien entendu de la fascination que suscitent les caractéristiques
du média électronique qu'est la télévision:
ubiquité, rapidité, réalité, diversité,
ouverture sur le monde, force émotive. Elle permet au
téléspectateur de rester à jour en matière
d'informations sur une variété de sujets y compris les
dernières innovations technologiques à travers le monde, ce qui
serait peut être impossible sur une station de télévision
qui serait consacrée exclusivement aux réalités locales.
Ces caractéristiques sont évidemment multipliées par les
21 chaînes que propose la SHTS.
Constituant pour les habitants de la zone
métropolitaine une source permanente de divertissements variés,
d'éducation, d'informations locales indépendantes, d'informations
internationales, d'annonces commerciales et personnelles
appréciées, Télé-Haïti est très
largement perçue comme une institution ayant sa raison d'être
dans le milieu.
Enquête: dépouillement, analyse et
vérification des hypothèses
En plus de nos observations et de nos comparaisons, pour
vérifier nos hypothèses et aboutir à des conclusions
pertinentes, nous avons eu recours à la technique de l'enquête
basée sur l'échantillonage. Nos échantillons sont
exclusivement des abonnés de Télé-Haïti qui, d'une
certaine manière, peuvent porter une appréciation sur la
qualité des services, l'orientation des émissions,
l'utilisation des ressources locales, l'impact de cette station sur les gens
et son implication dans la diffusion de la culture. En un mot, la question de
couleur locale.
En effet, poser le problème de la Télé
Haïti et de la culture locale nous oblige à une analyse de sa
programmation en matière de temps et de répartition et aussi en
matière de contenu. En effet, nous sommes déjà conscients
de l'envahissement de l'environnement culturel haïtien par les nombreuses
chaînes étrangères captées par la TH. Un reproche
pourrait être fait en ce sens, mais qui dit mieux?
Honnêtement, la question ne se situe pas à un
niveau de comparaison et de concurrence entre les différentes stations
de télévision, mais dans la diffusion et la protection de la
culture haïtienne. Il faut être conscient des ravages
psychosociologiques que peut causer l'acculturation (cette tendance et ce fait
de s'adapter à une autre culture en rejetant sa propre culture). Tout le
monde est enculturé du fait de naître et de grandir dans une
culture, mais à un certain moment donné, un choix peut être
fait. Aussi, on peut penser à inculturer les éléments
culturels extérieurs dans la mesure où ils ont un apport positif.
Cependant, est-ce qu'au moins on prend le temps de réfléchir sur
le contenu des émissions étrangères, de les analyser et
peut-être de les adapter?
En effet, notre étude s'est basée sur un
échantillon de 110 abonnés dont l'âge et le niveau
socio-professionnel présentent les caractéristiques suivantes:
Tableau I
Répartition des abonnés suivant leur
âge
Age
|
Abonnés
|
%
|
19-24
|
30
|
27,25
|
25-30
|
30
|
27,25
|
31-36
|
22
|
20
|
36 et plus
|
28
|
25,5
|
Tableau II
Niveau de formation
Niveau de formation
|
Abonnés
|
%
|
Primaire seulement
|
0
|
0
|
Secondaire
|
28
|
25,5
|
Universitaire
|
56
|
51
|
Professionnel
|
26
|
23,5
|
D'après le tableau I, les gens touchés
représentent des gens réellement impliqués, capables de
faire un choix dans le maintien ou l'annulation d'un abonnement dans la mesure
où ce service va dans le sens de ses intérêts ou pas.
Volontairement, nous avons exclu les moins de 19 ans parce que, au regard de la
loi, les moins de 18 ans ne sont pas encore majeurs. A 19 ans, c'est en moyenne
l'âge minimum pour terminer ses études, commencer à
travailler et faire certains choix. A 19 ans au moins. C'est en moyenne
l'âge minimum pour terminer les études, pour commencer à
travailler et faire certains choix. Voilà ce qui explique nos tranches
d'âge.
Le tableau II révèle le niveau de formation des
enquêtés. Selon cette enquête, aucune des personnes
touchées n'a seulement le niveau primaire et 28, soit 25,5% ont
uniquement le niveau secondaire. Par contre, 51% ont le niveau universitaire,
ce qui suppose une formation universitaire et une carrière leur donnant
accès à un emploi stable et rémunérateur pour leur
donner un standard de vie les plaçant à un échelon
élevé de la société. Les professionnels
représentent 26 sur 110, soit 23,5%. Quand nous disons professionnels,
nous incluons les arts et métiers, la formation technique et
professionnelle.
Ce deuxième tableau est très
révélateur en ce qui concerne les exigences qui pourraient
être faites en matière de qualité de service. Le fort
pourcentage d'universitaires traduit de manière indirecte le niveau de
vie, la qualité et la maturité de réflexion, le choix
d'une chaîne à regarder. Cette clientèle est capable de
payer et le pourvoyeur de service doit tenir compte de ses choix et de ses
exigences.
Toutefois, pour pouvoir apprécier le travail de TH au
niveau de diffusion de la culture locale, il faut tenir compte de certains
éléments de sa programmation, tels la musique, les films et les
video-clips. En effet, même si la production cinématographique et
vidéographique haïtienne n'est pas extraordinaire, il en existe une
certaine quantité pouvant aider à la diffusion de la culture
haïtienne. Par contre, il y a profusion en ce qui a trait à la
production musicale. Cependant, il faut toujours respecter la loi de l'offre et
de la demande. Les tableaux suivants III et IV permettent de saisir la tendance
des abonnés pour ce qui est du style de video-clip musical et des genres
de films à passer à la télévision.
A la question: »Quel type de video-clip aimeriez-vous
regarder à Télé-Haïti?», les réponses ont
permis d'aboutir à ce tableau:
Tableau III
Video-clips préférés
Video-clip musical
|
Interviewés
|
Pourcentage
|
Slow américain
|
|
|
Classique
|
|
|
Compas direct
|
|
|
Rap et racine
|
|
|
Autre
|
|
|
La question sur les films que devait diffuser
Télé-Haïti et les réponses reçues sont assez
révélatrices de l'orientation de ce média de masse qui est
très populaire en Haïti. Nous avons tenu compte dans la question:
des films d'éducation, c'est-à-dire des films de formation,
d'actualité, scientifique; des films de fiction parce qu'il y a une
catégorie de personnes qui aiment à se détacher de la
réalité; des films de guerre pour les plus agressifs et des films
haïtiens pour nous ramener à la réalité
haïtienne et nous imprégner du bain culturel.
L'élément «Autre» dans notre questionnaire se
réfère à toutes les autres catégories de films:
espionnage, histoire, amour, porno etc. Les résultats nous donnent le
tableau suivant:
Tableau IV
Films à diffuser par
Télé-Haïti
Types de films
|
Nbre de réponses
|
Pourcentage
|
Education
|
|
|
Fiction
|
7
|
|
Guerre
|
5
|
|
Haïtiens
|
36
|
|
Autre
|
|
|
Quand on connaît l'impact des medias de masse dans la
diffusion de la culture et surtout l'apport de la musique et du cinéma,
on est en droit de se deemander quelles sont les priorités des
abonnés. On se demande peut-être s'il faut parler d'acculturation
ou d'un certain rejet, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a une
sorte de recherche d'évasion, la recherche d'un tout-autre que la
culture haïtienne.
En ce qui a trait à la chaîne spécifiquement
haïtienne de ce média qu'est la TH, le temps de
programmation..................
RECOMMANDATIONS
ET
CONCLUSIONS
Recommandations et conclusions
PROPOSITIONS
PROPOSITIONS AUX RESPONSABLES DE LA TELE HAITI
Ce qu'on pourrait faire avec la Télé
Haïti
A.- La télévision au service de
l'éducation
Il est vrai que la Télé Haïti est avant
tout une entreprise à vocation commerciale. Toutefois nous pensons que
dans un pays sous-développé surtout dans le cas d'Haïti un
grand besoin en éducation se fait sentir.
Le télévision étant une fenêtre sur
le monde, un centre perpétuel de formation sur une variété
de sujets, l'éducation constitue donc l'un des domaines qui pourraient
tirer pleinement parti des possibilités accrues d'information et de
connaissance. Les programmes éducatifs et les émissions
scientifiques peuvent être facilement jumelés avec l'action
pédagogique. Il est conseillé aux jeunes de regarder certaines
émissions et certains films pouvant leur être utiles autant que
les livres, d'autant plus que l'image sollicite moins d'efforts que les mots ou
les textes. Le rôle qu'aurait pû jouer la Télé
Haïti a été diminué du fait qu'elle s'est
donnée pour objectif de promouvoir le divertissement et a
négligé pendant longtemps le volet éducatif. Elle a
été critiquée pour le contenu de ses émissions par
plus d'un comme le témoigne d'ailleurs des extraits de l'article suivant
paru dans Le Nouvelliste.
«Nous ne comprenons pas pourquoi par exemple, au nom de
quel défi, des quels buts, ou au nom de quelles fantaisies
Télé Haïti préfère-t-elle payer
chèrement la Télévision nationale canadienne et les
télévisions américaines pour bombarder la capitale
d`émissions régionales américaines et canadiennes au lieu
d investir dans du matériel humain et technique.»
«Un pour cent de programme local en français et
zéro virgule zéro pour cent en créole. Le reste est de
l'anglais, parfois des émissions abominables comme le football
américain (en casques de fer) que personne ne comprend ici et ne veut
comprendre non plus». 41(*)
Pour répondre à cette question de bovarysme
culturel, nous vous proposons la réponse des responsables de
Télé Haïti.
«Le problème se trouve faussé à la
base puisqu'en toute honnêteté on ne peut parler en Haïti de
reniement de la culture haïtienne par le simple fait d'une ouverture
à l'universalité. Cette dernière renforce au contraire
notre culture, assez mûre d`ailleurs pour rejeter toutes les scories
déterminantes. Ne pas y penser c'est déjà la sous estimer
et croire que la culture haïtienne est infantile».
«Dans l'esprit traditionnel du pouvoir en Haïti
d'encourager la presse libre, non soumise au monopole d'Etat, le Gouvernement
haïtien prit l'heureuse initiative de créer une
télévision nationale à côté de la
télévision privée: le rôle imparti à la
télévision d'Etat devrait viser dès lors
l'épanouissement de la culture haïtienne. Télé
Haïti rentrait dans une nouvelle phase de fonctionnement, elle devenait
beaucoup plus une station commerciale de
télédistribution».42(*)
La télévision est entrée avec force dans
la vie des jeunes et des adolescents, il n'en demeure pas moins donc qu'elle
s'est imposée en tant qu'instrument de formation et même de
modèle. L'implantation de la télévision dans les foyers
et les écoles a donné naissance à des moyens
d'accroître l'efficacité de l'enseignement et de l'apprentissage.
C'est en réalisant ce aspect important que pourrait jouer une
média dans une société que les responsables de la
Télé Haïti ont lancé l'idée de la mise sur
pied de la FOFAD dont nous avons fait mention antérieurement.
En utilisant la Télé Haïti comme moyen
d'éducation également, il serait grandement
bénéfique aux enfants, aux jeunes, aux adultes et même aux
personnes du troisième âge.
B.- Promotion de la culture en
général
La Télé Haïti pourrait effectuer un travail
énorme en ce qui a trait à la promotion de la culture
haïtienne. Par ses formidables possibilités de diffusion, la
télévision permet à des audiences de voir et d'avoir
accès à d'autres cultures qui autrefois leur était
inaccessibles. L'universalité de ce méduim dépasse de
loin les autres moyens de diffusion. Une promotion de la culture
haïtienne devrait permettre aux téléspectateurs de la
Télé Haïti d'avoir une meilleure connaissance de leur
culture et de pouvoir la présenter sans complexe même au
delà de nos frontières.
La culture intellectuelle en général pourrait
être également de la partie en vue de permettre aux
téléspectateurs de mieux se cultiver. D'ailleurs la
télévision peut faire naître un intérêt pour
les différentes formes de culture.
Grâce à la télévision, des milliers
de téléspectateurs peuvent voir et écouter des philosophes
et intellectuels haïtiens. Il en est de même également pour
des séries d'émissions qu'on aurait pû réaliser sur
la littérature, la peinture ou la musique haïtienne.
C.- La Conscientisation
La télévision ne pourrait-elle pas jouer sa
partition en projetant des images visant à orienter la jeunesse du pays
vers des activités saines et les écarter des dangers de
l'immoralité, de la drogue (à signaler qu'une tentative en ce
sens a été faite lors de la diffusion d'une série
d'émissions produites à l'initiative de la «APAAC»/
Association pour la Prévention de l'Alcoolisme et des Accoutumances
Chimiques), et assurer également la promotion de valeurs. Ce genre
d'émissions permettrait de faire la balance avec les nombreux films
diffusés quotidiennement sur le petit écran et qui sont
susceptibles d'inciter les adolescents à la violence, le flirt et le
sexe.
D.- Contribuer au progrès social
Par l'utilisation de la télévision on peut
contribuer à la réalisation de progrès sociaux. Plusieurs
pays comme Cuba, la République Dominicaine et même les Etats-Unis,
se sont servis de la télévision pour faciliter le
développement de leur agriculture. Grâce à ce
média, on a pu sensibilier les populations paysannes en ce qui a trait
à la protection de l'environnement et à leur protection contre
certaines maladies. Ces populations peuvent regarder
régulièrement sur leur petit écran, des émissions
de sanitation, d'hygiène, de sylviculture, de nutrition, de
planification familiale et de santé. La Télé Promotion
Rurale (TPR) créée en France en 1966 s'est donnée pour
objectif d'aider les agriculteurs français regroupés en 5
associations régionales dans 72 départements de l'hexagone. La
TPR contribue donc à la promotion des adultes en milieu rural en
diffusant des documentaires sur l'agriculture et ses relations avec
l'évolution économique, sociale, des structures de production,
l'élevage, etc.
Il est évident que serait un peu utopique de croire que
la Télé Haïti qui transmet ses signaux par câble
pourrait pour l'instant se lancer dans une telle entreprise en raison des
contraintes budgétaires et surtout en raison de l'absence
d'infrastructures à travers le pays; la production électrique
n'est même pas suffisante pour les villes allez voir pour la campagne,
d'autant plus que la Télévision d'Etat à laquelle est
attribué principalement ce rôle ne l'exerce pas convenablement.
Il faut de toute façon que par l'intermédiaire des moyens
d'information et de communication, notamment des productions
télévisées, on peut assurer la poursuite de
l'éducation sociale qui, dans les pays du tiers-monde, devrait
être axée sur le développement.
Comme nous venons de le démontrer, la
Télé Haïti si limitée soit-elle, comme toute
télévision dans un pays sous-développé qu'elle soit
publique, privée ou communautaire, pourrait ou devrait non seulement
divertir mais aussi contribuer au progrès social en donnant son apport
si modeste soit-il, en se mettant également au service de
l'éducation, la culture et la promotion de valeurs morales.
RECOMMANDATIONS
a) A Télé Haïti:
- Les responsables de la Téle Haïti devraient
s'engager dans la production facile ou à bon marché en filmant
avec deux caméras au moins, les différentes manifestations
culturelles, notamment les festivals, spectacles de variétés,
pièces de théâtres, danses, conférences, etc.
- Ils devraient chercher par tous les moyens à
augmenter le nombre d'émissions locales. Le sondage
réalisé en septembre 1998 par l'Agence Internationale de Sondages
partageait les commentaires suivants dans le chapitre intitulé Les
Télévisions les plus suivies: «Télé
Haïti vient aujourd'hui après TELEMAX et la TNH. Cette
chaîne de belle facture sur le câble et qui appartient à une
Française doit rajeunir sa programmation, estiment de nombreuses
personnes interrogées contrairement aux deux autres chaînes
précitées elle reste trop branchée sur les programmes
captés à partir des satellites américains. Ce qui
représente un danger pour l'avenir face à des clients locaux que
la démocratisation des antennes paraboliques a rendu autonome depuis
déjà 10 ans. Le réseau par câble étant un
monopole il lui reste toujours une écoute sui-généris.
Elle domine le spectre radioélectrique audiovisuel avec une multitude de
chaînes qui lui ont été légalement octroyées
par le CONATEL».43(*)
- Les dirigeants de la Télé Haïti
pourraient également créer plus d'émissions dans le stye
de dialogue, table-ronde, débats, etc sur des sujets
d'intérêts communs.
- Entretenir une collaboration avec les stations de
télévision des villes de province et de la diaspora haitienne des
Etats-Unis, du Canada, de la France, de la Belgique, de la Suisse, etc.
- Faire des échanges avec certaines stations des
Antilles françaises et de l'Afrique francophone en vue d'augmenter les
émissions dont le contenu serait culturellement rapproché
d'Haïti.
- Augmenter les équipes de tournage.
- Disposer de facilités techniques permettant de
couvrir certains événements en direct.
A signaler toutefois qu'au moment ou nous achevons ce
mémoire de sortie, la Télé Haïti vient d'obtenir du
CONATEL l'autorisation d'émettre sur ondes VHF à partir de la
chaîne 2 pendant 12 heures par jour. Elle envisage de ce fait de
constituer une chaîne éducative sous la dénomination de
«La 2 S.A.» En conséquence, de concert avec la Fondation
Haitienne pour la Formation à Distance et le Développement
(FOHFADD), les responsables travaillent en vue de l'élaboration d'une
série d'émissions éducatives orientées
principalement vers la formation à distance. Des documentaires sur des
thèmes variés tels que l'histoire, la géographie, la
théologie, l'environnement la santé, etc. devraient être
les thèmes prioritaires. A signaler que la FOHFADD est une organisation
regroupant plusieurs spécialistes en pédagogie, en
éducation et en communication, intéressés à la
formation à distance. L'avenir dira si Télé Haïti
aura gagné ce pari.
Si nous avons formulé nos recommandations aux
responsables de la télévision privée par câble
d'Haïti Télé Haïti, nous ne saurions être
objectif sans faire des proposotions également à l'Etat
haïtien.
LE ROLE DE L'ETAT
Pour encourager la production locale
Le producteur Claude Mancuso fait remarquer que toutes les
ressources nécessaires sont disponibles en Haïti en vue d'enrichir
la production locale, cependant la situation économique constitue un
handicap majeur, en ce sens que les producteurs ne peuvent pas trouver le
support adéquat à la concrétisation de leurs projets. M.
Mancuso espère qu'avec les nouvelles stations de
télévision et de radio-télévision qui existent
actuellement à travers le pays (elles sont au nombre de 29 au moins), on
observera une plus grande demande de production indépendante, ce qui
sera favorable à l'expansion de la production locale.
Pour encourager la production locale, il faudrait d'abord
créer des structures visant à la formation sérieuse
d'acteurs, de dramaturges, de cinéastes, de metteurs en scène
etc. à travers la création d'une école comme cela se
pratique à l'Institut de Cinématographie française. Ces
talents professionnels une fois disponibles joints à ceux-là qui
oeuvraient déjà sur le terrain, il faudrait maintenant des
sponsors intéressés à subventionner ou encourager la
production locale. Bref, il faudrait un vrai Ministère de la Culture
qui serait prêt à assumer son rôle de promoteur de la
culture haïtienne en général et dans tous ses aspects et de
protecteur des artistes en général.
Un renforcement de la production locale à travers la
réalisation d'une série de films haïtiens ne permettrait pas
de faire la concurrence mais au moins d'établir l'équilibre, face
aux nombreuses productions étrangères qui envahissent
quotidiennement le petit écran. Tant que ces structures ne seront pas
mises en place, il sera toujours difficile de cerner dans l'immédiat,
les multiples problèmes liés à la production locale et il
revient à l'Etat d'encourager la création, la production locale
et de s'ériger en protecteur des artistes.
CE QUE L'ETAT POURRAIT FAIRE EN VUE D'ENCOURAGER LA CREATION,
LA PRODUCTION LOCALE ET PROTEGER LES ARTISTES.
I- L'ETAT, PROTECTEUR ET MECENE DE LA CREATION
CULTURELLE
Dans toute société, l'Etat moderne pour jouer
son rôle de régulateur, doit soutenir les éléments
favorables aux évolutions. L'Etat doit reconnaître le devoir
d'aider les artistes novateurs, les créateurs inventifs, il doit
soutenir les courants vivants de la création intellectuelle et
artistique. L'Etat a la responsabilité de conserver et d'illustrer
l'héritage artistique, intellectuel et historique de la Nation. Cet
héritage est riche d'une mémoire qu'il faut garder, d'oeuvres,
qu'il faut conserver, et d'un savoir qu'il faut transmettre.
1- La protection des droits des artistes
a) Des textes de portée législative,
règlementaire ou conventionnelle devraient organiser
spécifiquement l'emploi, la sécurité sociale, les
congés payés, la retraite complémentaire et
l'indemnisation du chômage des artistes du spectacle, cinéastes,
acteurs, musiciens et auteurs d'oeuvres littéraires et dramatiques.
L'esprit général de ces textes serait d'adapter
aux conditions particulières du travail artistique, les codes du travail
et de la sécurité sociale.
b) Cela devrait être la préoccupation de l'Etat
de protéger les droits des auteurs ou des réalisateurs. Il
faudrait une législation visant à donner à l'auteur un
droit moral perpétuel sur son oeuvre en même temps que la
jouissance exclusive des produits pécuniaires de cette oeuvre.
Sur le plan patrimonial et financier, l'artiste haïtien
devrait recevoir, sa vie durant, les profits engendrés par la
représentation et la reproduction de son oeuvre. En France, par
exemple, la loi du 3 juillet 1985 s'est attachée à adapter les
droits d'auteurs et "droits voisins" aux nouvelles technologies de la
production et de la communication: vidéo, câble, et satellite,
logiciels.44(*)
L'Etat législateur haïtien devrait mettre son
autorité au service des artistes pour leur permettre de créer
librement et dignement.
2- La promotion morale des artistes
L'Etat devrait considérer que les grands artistes,
qu'ils soient cinéastes, acteurs, chanteurs, peintres, etc. honorent le
pays, et méritent le respect. Cette mission proprement
réthorique de l'Etat est importante, car elle confère une valeur
d'intérêt national à la libre création
intellectuelle et artistique.
L'Etat devrait manifester ses marques de considération
et d'encouragement à l'endroit des artistes. Cela va de l'achat de
leurs oeuvres à d'élégants gestes de considérations
personnelles pour un artiste âgé, de leur défense à
la remise publique de distinctions honorifiques; bref, tout ce qui prouverait
que les artistes ont bel et bien leur place dans la cité.
II- LA PROMOTION DE LA CREATION
Au-delà de ce soutien personnel aux artistes, l'Etat a
une fonction générale d'aide à la création, en
constituant, pour ce qui dépend de lui, les conditions
économiques et techniques propices à l'activité culturelle
novatrice.
1. L'aide de l'Etat à la création
artistique
En Haïti le Ministère de la Culture devrait
créer des modalités administratives et financières d'aide
à la création. Leur mécanisme devrait faciliter
l'innovation dans toutes les facettes de la production culturelle notamment les
arts plastiques, le livre, le théâtre et le cinéma qui se
rapproche le plus du thème de notre thèse.
En effet, l'Etat devrait avoir un intérêt
évident pour le cinéma puisqu'il est un art d'aujourd'hui
à la fois fécond et populaire. L'Etat devrait donc créer
des modes de financement ou des systèmes de crédit pour les films
haïtiens. En France par exemple, l'Institut de Financement du
cinéma et des industries culturelles (IFCIC), dont les fonds propres
initiaux sont publics, exerce une influence considérable, puisqu'il rend
possible des prêts équivalents à 6,5% du financement
total.45(*)
Comme en France, on devrait peut être avoir un Centre
National de la Cinématographie (CNC), qui constitue un lieu de
coopération des pouvoirs publics et de l'industrie
cinématographique. Il gère également le compte de soutien
financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des
programmes audiovisuels. En 1987, 45 films ont bénéficié
d'une aide d'un montant global de 65, 9 millions de Francs. De 1960 à
1987, 1058 films en ont bénéficié; 588 ont donné
lieu à un remboursement, 103 ont remboursé intégralement
l'avance qui avait été accordée.
Le CNC administre un système d'aide complexe et
d'assistances financières aux industries techniques, à la
production de films de court-métrage, ou à la production
d'oeuvres audiovisuelles destinées à une première
diffusion télévisuelle.
2. L'encouragement au mécenat privé
Le fait que l'Etat doit exercer une fonction politique de
soutien de la création artistique ne signifie certes pas qu'il ait
toujours a opérer ce soutien lui-même. Responsable, promoteur,
avocat, l'Etat a précisément pour rôle et pour
intérêt, d'entraîner dans son sillage tous ceux qui peuvent
concourir à la vitalité artistique en Haïti. L'Etat doit
exercer son rôle d'éclairage et d'incitation à
l'égard des particuliers et des entreprises. Il devrait favoriser le
concours d'agents économiques et sociaux par des incitations
législatives, touchant notammant le droit fiscal.
Sur le plan culturel, l'encouragement du mécenat
privé est aussi, pour l'Etat, le moyen implicite d'atténuer le
risque que sa propre influence ne soit excessive et oppressante, dans le
domaine de l'intervention directe sur l'acte créateur. Favoriser la
multiplication et le dynamisme des mécènes, c'est diversifier les
centres de décision, varier les critères d'appréciation et
de choix. Le mécenat privé constitue aujourd'hui un mode normal
de financement des manifestations culturelles, au point que de nombreux
promoteurs ne conçoivent plus de grandes manifestations qui ne
bénéficient de concours privés.
RECOMMANDATIONS
b) A l'Etat haïtien:
- L'Etat haïtien devrait fournir une subvention, une
assistance ou des possibilités d'exonération aux stations de
télévision locales et notamment à la Télé
Haïti.
- Encourager les agences de production
télévisuelles et cinématographiques locales.
- Contribuer à la formation académique des
profesionnels travaillant dans le domaine par l'octroi de bourses
d'études.
- Adopter une loi pour exiger aux médias un minimum
d'heures devant être consacrées chaque jour à la culture
locale dans leur grille de programmation.
- Protéger les droits des auteurs et
réalisateurs.
- Créer des écoles de communication
audiovisuelle, d'art dramatique et un Institut de C inématographie
Haitienne. Bref, l'Etat devrait promouvoir la culture et protéger la
création culturelle.
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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communication collective, FASCH, Tome I.
31. JEAN-BERNARD, Lucien, Manuel des sciences de la
communication collective, FASCH, Tome II.
32. JEAN-BERNARD, Lucien, Mass Media, Education et
développement, Ateliers Fardin, P-au-P, Haïti, 172 pages.
33. JEAN-BERNARD, Lucien, «Mythe de
l'alphabétisation et des moyens de communication collective en
Amérique Latine; une mise au point sur la technologie éducative",
Editions Fardin, 1979
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extérieure de la France», Page 16/ Juin 1989
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Haïti sur le captage du signal sans être abonné. Vendredi
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Sciences Sociales. Comment réaliser un mémoire de sortie. Tome
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Presse-radio-presse-T.V.-
Chronique spéciale. 7 mars 1986
55. SCHRAMM Wilbur, MASS MEDIA AND NATIONAL DEVELOPMENT,
Stanford University; UNESCO, Paris, 1964, 333 pages.
ANNEXES
UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES
PORT-AU-PRINCE
Questionnaire sur la télévision
haïtienne par câble et culture
Dans le but de préparer mon mémoire de sortie en
communication sociale à la Faculté des Sciences Humaines, je
mène une enquête sur la télévision par câble
en Haïti en vue de permettre à tous ceux qui désirent
établir une chaîne de télévision similaire en
Haïti et à ceux qui en possèdent déjà une, de
voir quelle orientation donner à leur média en vue de mieux
satisfaire le public. Par conséquent, je compte sur votre collaboration
en répondant aux différentes questions, pour la réussite
de cette enquête.
N.B- Toutes les questions ont la même valeur pour
l'enquêteur.
1. Quel est votre sexe?
1. Masculin
2. Féminin
2. Indiquez s'il vous plaît votre âge à partir
de l'échelle suivante
18-24 ans 24-30 ans 30-36 ans 36-42 ans ou plus
3. Quel est votre niveau d'étude?
Primaire Secondaire Universitaire
Nom scolarisé Profesionnel Arts et métiers
5. Quel type de vidéo-clip aimeriez-vous regarder à
la Télé Haïti?
(s'il vous plaît, cerclez votre choix après avoir lu
toutes les alternatives)
Style américain Salsa Classique
Rap Racine Compas direct Autres
6- Est-ce que la télévision est en train de faire
un bon travail de diffusion de la culture haïtienne?
Parfaitement Plus ou moins Très peu Pas du tout
7. Dites, s'il vous plaît, si vous êtes d'accord ou
non avec les deux opinions suivantes:
1. La télévision est capable de changer la
mentalité des gens à travers les modèles qu'elle
prône dans les émissions diffusées
d'accord Pas d'accord indécis
2. Quel est votre point de vue?
.........................................................................................................................................
..........................................................................................................................................
......................
..................................................................................................................
..........................................................................................................................................
8. Quel type de film la Télé Haïti
devrait-elle diffuser?
Film à caractère éducatif Film de guerre
Film de fiction Film haïtien Autres
9. Combien d'heures en moyenne durant une journée,
regardez-vous la Télé Haïti?
1-3 hres Plus de 3 hres Moins de 3 hres Jamais
10. A votre avis la Télé Haïti accorde-t-elle
une place importante aux nouvelles relatives à Haïti?
Beaucoup Peu Très peu Pas du tout
12. On parle des différentes émissions qui
devraient être prises en compte dans la programmation de la
Télé Haïti. Prière de classer les émissions
suivantes par ordre d'importance pour Haïti dans le cadre de sa
construction en utilisant un pourcentage pour chacune d'elle. Répondez,
s'il vous plaît, à tous les volets de cette question.
Des émissions culturelles
1..................% Des émissions artistiques et
littéraires
2..................% Des émissions de
variétés
3...................% Des émissions d'art culinaire
(cuisine haïtienne)
4.................. % Les documentaires culturels
5...................% Des émissions musicales
6...................% Des émissions sur la danse
7...................% Des émissions sur le
théâtre
8...................% Des émissions sur la peinture
9...................% Autres
14. Tirez-vous un profit de certaines émissions de la
Télé Haïti?
Souvent Parfois Rarement Jamais
15. Certains disent que la Télé Haïti doit
exprimer avant tout la culture haïtienne, d'autres par contre se
prononcent en faveur des émissions à caractère
international au niveau culturel. A votre avis quel pourcentage doit-on
accorder à chacune d'elle?
1.........................% Culture haïtienne
2..................% Culture étrangère
16. Selon vous, quelle langue la Télé
Haïtienne devrait utiliser? A quel pourcentage?
1..................% Le créole 3..................%
L'anglais
2..................% L'espagnol 4..................% Le
français
17. D'après vous, lequel de ces types de programmes serait
le plus important pour Haïti dans le cadre de sa reconstruction? S'il
vous plaît, répondez à tous les volets en attribuant un
pourcentage à chaque type.
1..................% Programme éducatif 2...........%
Programme religieux
3..................% Programme de divertissement 4...........%
Propagande
5..................% Programme culturel 6...........% Programme
d'information
7..................% Publicité 8...........% Autres
19. On vous donne la possibilité d'assister à un
seul spectacle soit celui d'Emeline Michel ou celui de Céline Dion.
Lequel des deux choisiriez-vous?
Aucune réponse Emeline Michel Céline Dion
20. Quelles émissions télévisées
regardez-vous le plus souvent? Pourquoi?
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
21. Quelle est la nature des émissions que vous aimeriez
regardez à la Télé Haïti?
A quel pourcentage? Pourquoi?
1....................% Emission de caractère
haïtien
2....................% Emissions de caractère
étranger
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
22. Comment concevez-vous le travail qu'une chaîne de
télévision doit offrir à la nation?
Quelles suggestions aimeriez-vous formuler à la
Télé Haïti?
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
LISTES DES STATIONS DE TELEVISION EN
HAITI
Port-au-Prince
PVS ANTENNE 16
TV 16 UHF/ 67 C.A.T.V.
Adresse: Ecole Frères Polycarpe
Angle Rue Mgr. Guilloux
& O. Durand, No. 137
Tél: 222-1277/ 222-3735
Fax: 222-1277
Audience: 20,000
Fondée le 3 Mars 1990
Langue: Français/ Créole
Propriétaire & Directeur: Raynald Delerme
Affiliation: Commerciale
RADIO TELE ECLAIR
(Voir Radio-Télévision)
RADIO TELE LAKANSYEL (RTL)
(Voir Radio-Télévision)
TELE HAITI (Câble) 21 Chaînes
2 = Radio Canada (Français)
Blvd. Harry Truman, Port-au-Prince 3 = Teletexte
Tél: 222-3000/222-3887/222-3645/222-8310 6 = Tempo - RFO
(Français) Fax: 222-9140 7 = TNH
Audience: 8,000 abonnés / 100,000
téléspectateurs 9 = ESPN Intl. (Sports) (Anglais)
Fondée le 23 Décembre 1959 12 = TVA-
Télé Métropole(Français)
Langue: Français, Anglais, Espagnol & Créole
14 = CNN Headline News (Anglais)
Propriétaire & Directeur: Marie-Christine
Bussénius 15 = HBO (Cinéma 24/24) (Anglais)
Affiliation: Commerciale 16 = TV5 Caraïbes-Am.lat
(Français)
17 = Cartoon Network (Eng)
18 =Radio France Outremer Franç.)
19 = CBS (Anglais)
20 = Univision (Espagnol)
21 = ABC (Anglais)
22 = NBC (Anglais)
25 = EWTN (Anglais)
26 = TNT (Anglais/ Espagnol)
28 = TQS/ Music Plus (Français)
29 =Twentieth Century FOX (Angl.)
30 =RDI - Réseau de l'Inf. (Français)
31 =Canal Savoir/ Télé-ens. (Franç)
Nouvelles Locales: à 6:30 P.M. sur la Chaîne 2
Reprises sur la Chaîne 14: à 7:30, 8:30, 9:30
P.M.
et 6:30, 8:30, 9:30 A.M., 12:30 et 4:30 P.M.
TELEVISION NATIONALE D'HAITI
Chaîne 8 (VHF)
Angle Delmas 33 et Route de Delmas, Port-au-Prince/
B.P. 13400, Delmas
Tél: 246-0200/ 246-2952/ 246-0593/ 246-0655/ 246-5471/
246-1113/ 246-4195/ 0693
246-5714/ 246-1519/ 246-4419/ 246-0373
Fax: 246-5967/ 4816
E-mail: tnh@haiticulture.net
Audience: 400.000 téléspectateurs
Fondée le 24 Décembre 1979
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Propriétaire: GOH
Directeur: Raynald Louis
Directeur des Nouvelles: Serge Simon
Affiliation: chaîne d'Etat
TELE TIMOUN
Connu d'abord sous le nom de Télé 13 qui
appartenait à M. Fred Brutus, depuis le 31 Mars 1997, le CONATEL
à la suite d'un différend avec Télé 13, a
décidé d'attribuer la chaîne 13 au Rév. Chenet
Lucien, responsable de la Mission «Les Oeuvres du Seigneur» puis la
même fréquence a été attribuée quelques mois
plus tard à Télé Timoun (Radio Timoun).
(Channel 13)
Rue Camille Léon # 27 bis,
Port-au-Prince
Phone: 45-5171/ 9596/ 1099/
Fondée en 1997
Propiétaire: La Fanmi se Lavi
Affiliation: Educative
TELEMAX (Société anonyme) TELE 7,
VHF
Delmas 19, No. 3; Port-au-Prince
Tél: 249-3370/ 249-3314/ 246-2002 / 246-1155/ 246-1282/
Fax: 246-1155
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Directeur: Robert Denis
Administrateur: Pierre-Richard Desmornes
Directeur des nouvelles: Richard Von Dumelse
Fondée le 1er Mai 1994
Langue: Français, Anglais, Créole
Affiliation: Commerciale
CANAL 11, 4VTKT S.A.
TELEVISION KAY TIMOUN
Etage National Shopping Center
Tel: 249-6574
Tel/ Fax: 249-6563
P.O. BOX 2350, Port-au-Prince
or P.O. BOX 610307
N. Miami Beach, Florida 33261
Tel: (305) 892-1975; Fax: 895-7220
Fondée: Nov. 26, 1993
Inauguration: February 13, 1999
Langue: Français/Creole/ Aglais
Directeur: Jean-Paul Elie
(En semaine: 2:00 p.m. - 2:00 a.m.)
(Weekend: De midi - 2:00 a.m.)
Cap-Haitien
TELE 7
Chaîne 7
Rue 5 & 6 A, P.O. Box 177, Cap-Haitien
Tél: 262-1900/ 0657
Fax: 262-1443/ 262-1993
c/o: Port-au-Prince: Nazon, Rue Senghor No. 14
Tél: 45-3568
Audience: 50,000 téléspectateurs
Fondée en Décembre 1986
Langue: Créole/ Français/Anglais
Propriétaire & Directeur: Michel Georges
Affiliation: Commerciale
SUPER CANAL (Chaîne 6)
Rue 7 J-K No. 177, Cap-Haitien
Phone: 262-0197
Fondée en 1989
Langue: Créole/ Français/Anglais
Propriétaire & Directeur: Roland Boutros
Affiliation: Commerciale
Cayes
RADIO ET TELEVISION
DE LA METROPOLE DU SUD
(RTMS)
(Voir Radio-Télévision)
RADIO TELEDIFFUSION CAYENNE
(RTDC)
(Voir Radio-Télévision)
RADIO TELE UNIVERS (RTU)
(Voir Radio-Télévision)
TELERICK (Chaîne 4)
Rue du Quai No. 6, Les Cayes
Phone: 262-0726
Fondée le 7 mars 1998
Langue: Créole/ Français/Anglais
Propriétaire & Directeur: Eric Beaubrun
Affiliation: Commerciale
Gonaives
TELEVISION ARTIBONITE (TVA)
(Câble) Chaîne 3 (Local), 2,4,5,6
(Société de Télévision du Bas et du
Haut Artibonite)
Angle Rue du Quai et Rue Vernet, Gonaives
ou c/o B.P. 13032, Delmas
SOGEBANK, Place Geffrard - Mme. Marie-Ange Jean-Baptiste
Tél: 74-0711
Fondée le 17 Janvier 1990
Audience: 5000-10,000
Langue: Créole/ Français
Directeur: Gérard Jean-Baptiste
Affiliation: Commerciale
TRANS AMERICA, Chaîne 5
25, Rue Roger Chrisphonte,
Gonaives, P.O. Box 75
Tél: 274-0113
Audience: 5000-10,000
Fondée en 1987
Directeur: Herbert Pélissier
Affiliation: Commerciale
TELE STAR, Chaîne 6
Avenue des Dattes, Etage du Dry Cleaning,
Gonaives,
Tél: 274-0073
Fax: 274-0771
Fondée en 1996
Directeur: Rév. Révenel Benoit
Affiliation: Evangélique/ Commerciale
TELE RADIO PROVINCIALE
(Voir Radio-Télévision)
Jacmel
RADIO TELE EXPRESS
(Voir Radio-Télévision)
RADIO TELEDIFFUSION JACMELIENNE
(Voir Radio-Télévision)
TELE GALAXY 2 (Chaîne 2/ VHF)
Rue Henry Christophe No. 6, Jacmel
Tél: 288-2324
Fondée en 1992
Directeur: Milot Berquin
Affiliation: Commerciale
TELE MAGIK 7 (Chaîne 7/ VHF)
Rue Conti No. 16, Jacmel
Tél: 288-3167/ 288-2456
Fondée le 28 Février 1992
Propriétaire: M. Louis Blaise
Directeur: Richard Siprien
Affiliation: Commerciale
Jérémie
RADIO TELEVISION
GRAND'ANSE PLUS
(RTVGA+)
(Voir Radio-Télévision)
Léogane
TELE ANACAONA
Address: Rue Noire, Léogane
Owner: M. Wilson Saint-Juste
Director: M. Séjour Gélès
Founded in: 1998
Language: Creole/ French
Affiliation: Commercial
Limbé
RADIO TELEDIFFUSION LIMBEENNE (RTL)
(Voir Radio-Télévision)
RADIO TELEDIFFUSION JUPITER (RTJ) (Voir
Radio-Télévision)
Port-de-Paix
TELE PORT-DE-PAIX (Chaîne 2)
RADIO TELEDIFFUSION
DU NORD-OUEST (RTNO)
(Voir Radio-Télévision)
Saint-Marc
DYNASTY ORIGINAL TELEVISION
(DOTV)
(Non encore licenciée)
Chaîne 22 UHF
Rue Louverture No. 163, St. Marc
Phone: 279-1577
Fondée le 9 Octobre 1991
Directeur: Serge C. Félix
Tech. Dir.: Jean Rénald Louisdort
René Antoine Nicolas (Sport)
Dulix Limage, Directeur de l'information
Affiliation: Commerciale
5:00 PM - Minuit
STARVISION
TV: Chaîne 4 VHF
Pivert No. 65, St. Marc
P.O. 002 St. Marc
Phone: 279-1934
Fondée le 12 Avril 1995
Propriétaire: M. Serge Jérôme
Directeur: Patrick Adé
Co-Directeur: Robert Guillaume
Sport Directeur: Camus Calixte
Affiliation: Commerciale
TELE QUISQUEYA
(Non encore licenciée)
Chaîne 15 UHF
Rue Armand Thoby No. 31, St. Marc
Fondée en septembre 1995
Directeur: Ernst Louisdort
Directeur des nouvelles: Pradel Alexandre
Journalistes: Wesly Louisdort, Daniel Louisdort
Affiliation: Commerciale
LISTES DES STATIONS DE RADIO-TELEVISION DU
PAYS
Cayes
RADIO & TELEVISION
METROPOLE DU SUD
(RTMS)
RADIO: 97.3 FM Stéréo/
T.V. Chaîne 12
Angle Rues Nicolas Geffrard et Toussaint Louverture No. 4,
Cayes
P.O. Box 6, Les Cayes
Tél: 286-0630/ 0224 (Beeper: 257-8400)
Fax: 286-1834
Audience:
Fondée le 9 juillet, 1990
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Directeur: M. Ralph Constant (Teddy)
Affiliation: Commerciale
RADIO TELEDIFFUSION CAYENNE
(RTDC)
RADIO: 105.7 FM
T.V. Chaîne 3 (irrégulière)
Rue Nicolas Geffrard No. 4, Cayes
Tel/ Fax: 286-0106
Audience:
Fondée le 16 juillet 1990
Langue: Créole/ Français
Directeur: Pierre Yvon Chéry
Affiliation: Commerciale
TELE 6
(RADIO TELE UNIVERS/ RTU)
RADIO: 88.2 FM (La radio est non fonctionnelle)
TV: Chaîne 6, VHF
(Non encore licenciée)
Rue Nicolas Geffrard, (à côté de la BUH),
Cayes
Tél: 286-1160
Fondée en novembre 1994
Propriétaire and Directeur: M. Dorcelly Désir
Fils
Langue: Créole/ Français
Affiliation: Commerciale
Gonaives
TELE RADIO PROVINCIALERADIO: 95.3 Mhz
TV: Chaîne 9, VHF - (puissance 30 w) (Irregular)
No. 150 Rue J.J. Dessalines
P.O. Box 76, Gonaives
Tél: 274-0336 or 245-5324 (PAP)
Langue: Créole/ Français
Fondée en 1990
Propriétaire: Reynald Orival
Affiliation: Commerciale
Journalistes: Camille Célestin
Alix Joseph
Orival Nelson Charles
Jacmel
(RADIO TELE EXPRESS)
RADIO: 870 Khz/ 88.8 MHz FM Stéréo
TV: (Chaîne 8/ VHF)
No. 12, Rue de l'Eglise
Jacmel
Radio: Fondée en 1984
Télévision: Fondée en 1989
Tél: 288-2191/ 288-2246
Propriétaire: Jean-François Verdier (Res. 245-0875/
4897)
Directeur: Jacques Jean-Pierre
Affiliation: Commerciale
RADIO TELEDIFFUSION
JACMELIENNE
RADIO: 101.5 FM Stéréo/ 940.0 Khz)
TV: (Chaîne 10/ VHF)
Rue de l'Eglise, Jacmel
Tél: 288-2851
Langue: Créole/ Français
Fondée le 14 août 1983
Propriétaire: Fresnel François
Directeur: Luc François
Affiliation: Commerciale
Jérémie
RADIO TELEVISION
GRAND'ANSE PLUS (RTVGA +)
RADIO: 1190 Khz/ 95.9 Mhz
TV: Chaîne 5 VHF
Rue Eugène Magron #54, (bis), Jérémie
Tél: 284-5337/ 284-5357
Fondée le 22 août 1993
Directeur: Louinès Louis/ Mrs. Michèle Clermont
Alix Félix
Limbé
RADIO TELEDIFFUSION LIMBEENNE (RTL)
RADIO: 97.9 MHz FM mono
TV: Chaîne 10 VHF
Address: Grand Rue, Haut Levé (Route Dumez), No. 214
Tél: c/o Teleco: 262-3021/ 3022/ 3023/ 3024/ 3025
Fondée le 27 avril 1996
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Propriétaire: David Dorsainvil
Directeur: Vladimir Dorsainvil
Affiliation: Commerciale
(De 5:30 A.M.-11:30 P.M.)
RADIO TELEDIFFUSION JUPITER (RTJ)
RADIO: 91.3 MHz FM Stéréo
TV: Chaîne VHF
Address: Grand Rue, Haut Levé
Tél: c/o Teleco: 262-3021/ 3022/ 3023/ 3024/ 3025
Fondée le 27 Avril 1998
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Propriétaire: Jonas
Affiliation: Commerciale
Port-au-Prince
RADIO-TELE ECLAIR (RTL)
RADIO: 100.5 MHz FM Stéréo
TV: Chaîne 4
Address: (Société Joseph et Co.)
No. 526, Rte de Delmas, 2eme maison apres Radio Haiti
Tél: 257-9144/ 257-9432
Fax: 222-4319
Fondée le 12 Juillet 1994 (télévision)
12 Juillet 1997 (radio)
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Propriétaire et Directeur: Patrick Joseph
Vice-Président: Pierril Joseph
Administrateur: Dimanche Jean Musset
Affiliation: Commerciale
RADIO TELE LAKANSYEL (RTL)(fermée)
RADIO: 1470.0 Khz/ 103.7 Mhz
TV: Chaîne 2
Route de Delmas No. 285, (Entre Delmas 57 et 59)
Tél: 246-2020/ 246-4040
Fondée le 1er Février 1987
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Propriétaire and Directeur: Alex St. Surin
Affiliation: Commerciale
Petit-Goâve
RADIO-TELE CONTACT
RADIO: 104.8 MHz FM Stéréo
Fondée le January 17, 1995
TV: Chaîne 13 VHF
Fondée en février 1997
Addresse: Rue Dessalines, Local du Centre d'Achat,
Petit-Goâve
Tél: 287-0879
Langue: Créole/ Français/ Anglais
Propriétaire: Limonjy Jean
Directeur: Frantz Sagaille
Affiliation: Commerciale
Port-de-Paix
RADIO TELEDIFFUSION
DU NORD'OUEST (RTNO)
RADIO (4VTS): 1410 Khz/ 92.5 MHz/ 97.9 Mhz FM
TV: Chaîne 6 VHF
Rue Christophe #184, Port-de-Paix
Tél: 268-5242/ 268-6446
c/o à Port-au-Prince: Valparaiso Tours/ M. David
Sylvestre
Rue des Miracles, No. 68 (en face de La Pléiade)
222-2457/ 223-9455
Fondée le 30 juillet 1976 (Radio)
Directeur: Saint-Aubin Saintil
Assistant-Directeur: Emmanuel Emerlin Saintil
Affiliation: Commerciale
LISTES DES PLUS IMPORTANTES SOCIETES
DE
PRODUCTION DESTINEES A LA
TELEVISION
ARAWAK PICTURES VIDEO PRODUCTION
M. Sacha Sommer
Route de Kenskoff, No. 9
Tel/ Fax: 57-7006
ARC-EN-CIEL VIDEO PRODUCTION
M. Roland Chavannes
Rue Piquant No. 32, à côté ONA
Tel: 22-3633
CEPEDAV
(Centre Pédagogique Audiovisuel)
M. René Soler
P.O. Box 15016, Pétion-Ville
Tel: 23-2218/ 57-3138
Fax: 45-4959/ 7760
CLAIRIMAGE/ TELE ECLAIR
(Radio & TV)
Rue Pavée, No. 12
and Route de Delmas No. 526
P.O. Box 810, Port-au-Prince
Tel/ Fax: 22-1925/ Tel: 23-2111/ 57-9144
M. Hérick Beauboeuf, Director of Production
FOUCUS VIDEO
Impasse Villefranche, No. 16, Turgeau
Tel: 45-5252/ Fax: 22-5510
M. Gary Chrisphonte
HAITIAN TELEVISION NETWORK (HTN)
(News and Documentaries Production for the
Diaspora)
MANCUSO PRODUCTIONS
Delmas Etage: National Shopping Center, P-au-P
Tel: 46-2259
Audience: 375,000 families in Miami and Connecticut
Founded in November 1988
Language: Creole/ french/ English
Owner & Director: Claude Mancuso
Affiliation: Commercial
J. F. PRODUCTION
M. Jean Fabius
Rue Stephen No. 8, Musseau
Tel: 49-4818/ 49-3392/ 46-2424
Fax: 49-3392
PHILDEN VIDEO PRODUCTIONS
M. Pilippe Denis
Rue Dr. Audant, No. 1, Delmas 105 (Rte de Frères)
Tel/ Fax: 57-5353
PRODUCTIONS FANAL
Mme. Rachèle Magloire
Rue Stéphen, No. 8, Musseau
Tel: 57-6290/ 49-4818
E-mail: rachele@acn2.net
P.V.S VIDEO PRODUCTION
M. Reynald Delerme
Angle Rue O. Durand et Mrg. Guilloux, No. 177
Tel: 22-3735/ 22-1277
STUDIO PLUS
Delmas 89, Rue L. Dérance, No. 16
(Production T.V.)
Tel: 57-1174
TEMPO VIDEO
M. Robert Denis
Delmas 19, No. 3
Tel: 46-1282/ 46-2002
Fax: 46-1115
IMAGINE HAITI (VIDEO PLUS)
M. Jean-Pierre Grasset
Angle Rues Lamarre et Rigaud, Pétion-Ville
P.O. Box: 15004, P.V.
Tél: 57-4656
IMAGE PRODUCTION
M. Clarens Renois
Mlle. Marie-Lucie Bonhomme
Rue Lamarre No. 14, Pétion-Ville
Tél: 257-7087
VIDEO 7 PRODUCTION
M. Herbert Widmaier
Delmas 50
Tel: 46-4444/ Fax: 49-2020
* 1- Réf. Le Petit
Robert, Dictionnaire de la langue française
* 2- Réf. Lucien
Jean-Bernard, dans Manuel des sciences de la communication collective,
FASCH, Tome 1, p. 26.
* 3- Réf. Gilles
Amado et Guillet André, dans: La dynamique des communications dans
les groupes, p. 1.
* 4- Réf. Francis
Vanoye, dans: Expression -- Communication, Col. U, 3è
édition, Paris, 1979, p. 29.
* 5- Réf. Fernand
Terrou, dans: L'information, Col. Que sais-je? P.U.F., Paris, 1980, p.
1.
* 6- Réf. Garvey E.
Daniel et Rivera L. William, dans L'information
radiotélévisée, Nouveaux Horizons, p. 3.
* 7- Réf. CFPJ,
Glossaire des termes de presse, Paris, 1982
* 8- Réf. P.
Francheux, dans Encyclopédie du monde actuel, EDMA, Les Medias,
1881, p. 223.
* 9- Réf. ibidem.
* 10- Réf. op. cit.
p. 223.
* 11- Réf. Hu Bohn,
dans An introduction to modern communication, Mass Media, New-York,
1974, p. 158.
* 12- Réf. Op. cit.
p. 158.
* 13- Réf. A. H. W.
Buck, dans Les télécommunications, L'univers des
connaissances, Hachette, Paris, 1967, p. 48.
* 14- Réf. Ganz
Pierre, dans Le reportage radio et télé, CFPJ, Paris, p.
82.
* 15- Réf. Lucien
Jean-Bernard, dans Manuel des sciences de la communication collective,
FASCH, t. 3, p. 26.
* 16- Réf.
Hilgard E. et al: Introduction to psychology. Seven Edition. The mass Media.
Gerber et Gross, 1976. Page 255.
* 17- Réf. Hu Bonh
dans An introduction to modern communication, Masss media, New-York,
1974, p. 159.
* 18- Ré. Ibidem,
p. 48.
* 19- Réf. Le Petit
Robert, Dictionnaire des mots contemporains/ les usuels du
Robert,......
* 20- Réf.
"Building of Cultures", Roland B. Dixon - Charles Scribners Sons - New York-
London 19828. Page 3.
* 21- Réf. Les 100
mots du développement du tiers monde» (Commission française
Justice et Paix/ Editions La Découverte, 1990, Page 91).
.
* 22- Réf.
"Introduction à la Sociologie générale. L'organisation
sociale". Guy Rocher, 1978, page 89.
* 23- Réf. "Chocs
de Culture/ C. Carmilleri, M. C. Emerique/ l'Harmattan, 1989/ Page 14.
* 24- Réf. "Chocs
de Culture/ C. Carmilleri, M. C. Emerique/ l'Harmattan, 1989/ Page 27.
* 25- Réf. "Les
cahiers de l'animation", Allouche B. J. 1971, page 129.
* 26- (Réf. "Mythe
de l'alphabétisation et des moyens de communication collective en
Amérique Latine; une mise au point sur la technologie éducative",
Lucien Bernard; Editions Fardin, 1979/ Page 73)
* 27- (Réf. "La
radio et la Télé au service de l'Evangile"/ R. Beaufils, Presse
Evangélique, Haïti, 1993).
* 28- (Réf.
"Entertainment Television In Rural Alaska, How Will It Affect The School?"/
Norma Forbes/ Educational Research Association, Avril 1979).
* 29- (Réf.
Télévision et Elections/ Ellen Mickiewicz et Charles Firestone,
page IX; Nouveaux Horizons 1992).
* 30- (Ref. «La
Politique Télévisuelle extérieure de la France», Page
16/ Juin 1989)
* 31- (Réf. Fiche
de Présentation de la Société Haïtienne de
Télévision Par Satellites S.A., préparée par les
responsables de Télé Haïti en juillet 1991)
* 32- ( Réf.
Dictionnaire technique général/ J. Gérald Belle-Isle/
Dunod 1977).
* 33- (Réf. Le
Nouvelliste: «Annonce de la Télé Haïti sur le captage
du signal sans être abonné. Vendredi 26 au Dimanche 28 juin
1998, page 27)
* 34- (Réf. Le
Nouvelliste: «Une soirée avec la CCJAH», Mardi 16 septembre
1997, page 5)
* 35- (Réf. Focus:
Haïti sur Seine/ "L'homme sur les quais"/ Haïti en Marche VI VIII
No. 17, Page 12)
* 36- (Réf. Le
Nouvelliste, Lundi 25 août 1997, No. 35304, pages 1 et 20)
* 37- (Réf.
«Brève réflexion sur le cinéma Haïtien»,
Magazine Le Point Final, No. 28-29, juin-juillet 1998; page 10.)
* 38- (Réf:
«Etude de l'Audience des Radios et Télévisions dans le
contexte Médiatique Haitien», réalisée par l'Agence
Internationale de Sondages et remis au Bureau de l'UNESCO, Offfice Mondial des
Statistiques à Paris/ Septembre 1998.)
* 39- (Réf:
«Etude de l'Audience des Radios et Télévisions dans le
contexte Médiatique Haitien», réalisée par l'Agence
Internationale de Sondages et remis au Bureau de l'UNESCO, Offfice Mondial des
Statistiques à Paris/ Septembre 1998.)
* 40- (Réf.
Enquête socio-économique en Haïti/ UNICEF, 1993)
* 41- (Réf. Non au
bovarisme accablant de Télé Haïti/ Le Nouvelliste, Du 12 au
14 novembre 1983, page 3).
* 42- (Réf.
Télé Haïti précise sa position sur la question de
bovarisme culturel/ Le Nouvelliste, jeudi 17 novembre 1983, page 14).
* 43- (Réf:
«Etude de l'Audience des Radios et Télévisions dans le
contexte Médiatique Haitien», réalisée par l'Agence
Internationale de Sondages et remis au Bureau de l'UNESCO, Offfice Mondial des
Statistiques à Paris/ Septembre 1998.)
* 44- (Réf. l'Etat
et la Culture, Ed. Economica, 1989, Page 50)
* 45- (Réf. l'Etat
et la Culture, Ed. Economica, 1989, Page 50)
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