1.2.5. Les indices en
écologie du paysage
Afin d'étudier les rapports entre la configuration du
paysage et les processus écologiques, il est utile de décrire ces
structures en termes quantifiables. Ceci explique le développement d'une
série d'indices « landscape metrics » (Hargis et al., 1997 ;
Farina, 2000; Bogaert & Mahamane, 2005). La nécessité
d'utiliser plusieurs indices pour caractériser la structure spatiale
d'un paysage semble logique et beaucoup d'indices sont à la disposition
des écologues pour cet objectif. Ces mesures sont souvent un indicateur
de l'impact humain sur la morphologie du paysage (Krummel et al., 1987 ; Burel
& Baudry, 2003). Puisque aucune mesure ne peut résumer à elle
seule toute la complexité de l'arrangement spatial des taches, un
ensemble de mesures doit généralement être effectué
(Dale et al., 1994 ; Bogaert & Mahamane, 2005 ; Bamba,2010) ; cette
idée est à la base de l'existence d'une abondance d'indices.
1.2.6. Analyse de la dynamique
paysagère
La mosaïque du paysage n'a pas de forme permanente, mais
change en qualité, forme et arrangement spatial (Schlaepfer, 2002 in
Bamba, 2010). Ce changement peut être dû à des processus
naturels, tels que la succession écologique et les perturbations,
naturelles ou anthropiques. Cette dynamique est le résultat des
processus complexes et a une très grande importance pour les organismes
vivants et pour l'homme. Les perturbations sont le moteur de la dynamique du
paysage et agissent à toutes les échelles spatiales et
temporelles. La dynamique du paysage peut être décrite par des
changements dans le temps, des indices qui décrivent la structure et la
composition du paysage et enfin par la matrice de transition et de
l'identification des processus de transformation spatiale (Schlaepfer, op.cit).
1.2.6.1. La Matrice de transition
La matrice de transition est une méthode permettant de
décrire de manière condensée, sous forme de matrice
carrée, les changements d'état des éléments
composant le paysage pendant une période donnée (Bell, 1974 ;
Turner, 1994 ; Schlaepfer, 2002).Cette matrice ne contient aucune information
sur la distribution spatiale des changements, ni sur les processus et causes
ayant conduit aux changements mais informe sur la proportion d'affectation d'un
type i d'utilisation du sol à un état j réalisés
pendant la période concernée. Elle ne tient compte que des
états des éléments aux temps initial et final.
1.2.6.2. Identification des
processus de transformation spatiale
Une approche complémentaire pour analyser la dynamique
structurelle du paysage est d'étudier les processus spatiaux de
transformation (Forman, 1997) en utilisant la surface des taches, le
périmètre des taches et le nombre de taches (Bogaert et al.,
2004). Ces caractéristiques sont identifiées en tant
qu'éléments principaux pour la description de la configuration
paysagère (Giles & Trani, 1999 ; Bogaert et al., op.cit). Cette
approche peut être justifiée par l'observation suivante : il y a
un nombre limité de configurations ou géométries spatiales
communes qui résultent des processus de transformation spatiale
(Bogaert et al., 2004 ; Collinge & Forman, 1998).
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