2.1.5. Population et leurs
activités
Notre région d'étude est située aux
environs de la ville de Kisangani dans le district de la Tshopo. La population
de Kisangani se chiffrait en 1998 à 549709 habitants, avec un taux de
croissance estimé à 5% pour l'ensemble de la ville et une
densité moyenne de 260,65 habitants au km².
En comparaison avec les données de l'INS cité
par Sabongo (2007), cette population des districts de Kisangani et de la
Tshopo s'élevait à 2.263.186 habitants, soit une densité
de 11 habitants au Km2. Cette population est répartie de la
manière suivante : Ville de Kisangani (895.880 habitants) et
district de la Tshopo (1.367.306 habitants). Nous constatons que la population
de la ville de Kisangani a augmenté de 346171 habitants après 5
ans.
Ces districts comprennent plusieurs tribus autochtones de la
province orientale, mais aussi celles provenant d'autres provinces du pays.
Selon Mate (2001), les principales ethnies sont : les Lokele, les Mbole,
les Turumbu, les Wagenia, les Topoke, les Bamanga, les Lengola et les Kumu. Les
Lokele et Topoke sont des riverains, essentiellement de petits
commerçants ambulants ou pêcheurs. Les Kumu constituent l'ethnie
prédominante dans la région d'étude. Ces
différentes populations exploitent diversement la forêt pour leur
survie : la fabrication des pirogues, l'agriculture, la chasse, extraction
de produits forestiers variés et la coupe des arbres pour le
charbon de bois, la menuiserie et bois de chauffage.
Ces diverses activités aboutissent progressivement
à une certaine modification du milieu naturel qui se traduit
actuellement par la secondarisation de la végétation dans un
rayon estimé à 50 Km autour de la ville de Kisangani ; cet
aspect a une importance dans l'interprétation des paysages.
L'action de l'homme sur les ressources
forestières est avant tout destructrice, mais l'intensité de
cette destruction est fonction de la densité de la population, du mode
de vie de cette dernière et de l'ancienneté de l'occupation des
terres. Les principales causes qui sont à la base de la destruction des
forêts climaciques de notre territoire se résument comme
suit :
· Agriculture itinérante sur brûlis ;
· Exploitation forestière ;
· Coupe et fabrication des charbons de bois ;
· Cueillette, chasse, pêche et enfin
l'élevage.
L'homme est par conséquent l'un des destructeurs des
écosystèmes par les défrichements, les coupes, les
exploitations forestières et les divers aménagements qu'il
entreprend. Il modifie très profondément la flore et la
végétation de son environnement et participe ainsi à la
dégradation et à la simplification des écosystèmes
forestiers (Sabongo, 2007). Cette action destructrice se situe à deux
niveaux : d'une part, il agit sur la faune et d'autre part, il modifie la
flore.
Néanmoins, de grandes étendues de la
réserve de Masako sont régulièrement
déboisées, pour être remplacées par des cultures
itinérantes sur brûlis. Certains arbres sont abattus pour
l'exploitation du charbon de bois, laissant derrière des
clairières. Ainsi, la végétation primitive de Masako a
laissé la place aux forêts secondaires dues au reboisement et aux
formations de remplacements, conséquences des cultures. Cette action sur
les ressources forestières est à la fois directe et indirecte.
Directement, elle détruit certaines espèces par une
surexploitation ou par un défrichement inconsidéré. Les
espèces surexploitées sont nombreuses, on peut citer :
Pericopsis elata (afromorsia), Gilbertiodendron dewevrei, Alstonia
boonei, Entandrophragma utile pour le bois d'oeuvre et exportation des
grumes et pour la fabrication des braises ; Gnetum africanum pour
l'alimentation, Rauvolfia vomitoria, Pentadiplandra brazzeana pour les
plantes médicinales, etc.
Toutes ces espèces deviennent de plus en plus rares
dans la région et particulièrement dans les centres urbains.
Elle favorise indirectement la pénétration des
espèces ayant leur centre de dispersion dans les savanes. Nombreuses
espèces rudérales du territoire étudié sont
d'introduction ancienne ou récente.
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