UNIVERSITE DE KISANGANI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Option Eaux et Forets
BP 2012 KISANGANI
Evaluation par télédétection des
effets de la déforestation et de la dégradation des forets
à Kisangani
(Cas de la Région forestière de
Masako)
Par
Jean-fiston MIKWA NGAMBA
Dissertation présentée et défendue en
vue
de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies en
aménagement durable des forets congolaises
Promoteur Pr. Dr. Pierre
DEFOURNY ;UCL
Co-Promoteur Pr. Dr. Raymond LUMBUENAMO
Année académique 2009 -2010
DEDICACE
A toute la famille Mikwa
A toi ma femme Judith Tshala Mikwa et
A mes enfants Schilo Mikwa Kwom et Emmanuel Mikwa Ngamba
Je dédie ce travail
Remerciements
Au terme de notre première étape de formation
d'étude supérieures en aménagement durable des
forêts, qu'il nous soit permis de remercier tous ceux de prêt ou de
loin ayant contribué à son aboutissement.
Nos remerciements s'adressent premièrement à la
Communauté Universitaire au Développement (CUD) et
l'Université de Kisangani (UNIKIS) pour avoir financé et
initié ce projet Aménagement des Forêts Congolaises
(AFORCO) afin de renforcer la capacité des chercheurs congolais dans ce
domaine.
.
Nos remerciements s'adressent aux professeurs Pierre Defourny
de UCL-Géomatique et Raymond Lumbwenamo de l'UNIKIN-OSFAC pour avoir
accepté de diriger cette dissertation et nous avoir donné le
gout d'emboiter le pas en Géomatique.
Notre gratitude s'adresse aux Professeurs Jan Bogaert et
Jean-pierre Mate respectivement coordonnateur belge et congolais de ce projet
pour leur implication non seulement pour la gestion mais aussi pour
l'orientation de notre formation en temps que pères de famille.
Nous pensons à tous les professeurs belges qui nous ont
enseingné pendant ce programme à savoir Jean Lejoly, Quettin
Ponette, Charles De cannière, Jean-louis Blanchez, Hans Beckman,
Véronique Joiris, Pierre Defourny et Jan Bogaert
Nos sentiments de remerciements aussi chaleureux qu'affectueux
vont à l'endroit des Doctorants Jean-marie Kahindo, Prosper Sabongo,
Richard Lokoka, Léon Iyongo, Sylvain Kumba, Ct Lomba pour tout le temps
consacré à notre encadrement dans le cadre de cette formation
Nos sentiments de gratitude à toute l'équipe
Osfac de Kinshasa, nous citons en passant Edit Bongwele, Patrick Lola,
Marceline Ngombwa, et à Jean-paul Kibambe de l'UCL-Géomatique
pour leur apport sur l'utilisation des logiciels Sig et de
télédetection..
A tous les apprenants masters AFORCO: Albert Angbonga,
Aimé Motondo, Prosper Dechuvi, Maurice Ngemale, Josias Bonyoma, Joseph
Adhéka, Jhon Tshibamba, Patrick Kondjo, Joseph Omatoko, Mathie Nkuma,
Jean de Dieu Malongola, Nellas Bauma, Jean Pierre Pitchou Meniko, Helena
Ndinga, avec qui nous avons enduré et partagé des bons moments,
qu'ils trouvent dans ce paragraphe nos encouragements et remerciements. Que nos
collègues Casimir Nebese, Beni Hyangya, Simon Tutu, et Emmanuel Kasango
trouvent ici l'expression de nos amitiés. Enfin nous gardons une
pensée pieuse envers notre estimé collègue, l'Assistant
Ingénieur Valentin Lobela Kombozi dont la mort nous a arraché
quand on avait besoin de lui. Que son âme repose en paix.
Nous remercions tous les membres de notre jury pour leur
apport dans l'amélioration de la version finale de ce mémoire et
aussi tous ceux qui pourrons nous lire et tous ces qui de prêt ou de loin
ont contribué à l'élaboration de ce travail
Jean-fiston MIKWA
Résumé
La déforestation en Afrique et principalement en
République Démocratique du Congo est un phénomène
mal mesuré, elle provoque la disparition de bon nombre d'espèces
végétales ou animales. La dernière évaluation de
l'Organisation pour l'Agriculture et l'Alimentation constate que 13 millions
d'hectares de forêts ont disparu chaque année entre 2000 et
2005.
Cette étude est basée sur l'évaluation
par télédétection de la déforestation dans la
région forestière de Masako à Kisangani (RDC). C'est une
étude préliminaire aux recherches futures, qui vise à
quantifier la dynamique de l'occupation du sol en utilisant les techniques de
la cartographie par télédétection, des systèmes
d'information géographiques et de l'écologie du paysage.
Nous avons utilisé des images Landsat p176r060 de
janvier 1990 et de mars 2001, pour faire la cartographie de l'occupation du
sol, la méthode des post-classifications a été
utilisée, six classes ont été retenues afin d'appliquer
un SIG sous Arcgis 9.2 et faciliter les calculs d'indices spatiales sous Patch
Analyst 3.4. La matrice de confusion a été utilisée pour
valider les résultats de la classification, la matrice de transition, le
taux annuel de déforestation, le processus de transformation spatiale,
la dimension fractale ainsi que les indices de structure spatiale ont
été utilisé pour quantifier la fragmentation du paysage
forestier
Des résultats obtenus, toutes les différentes
méthodes prouvent qu'il ya eu un changement dans l'occupation du sol en
l'espace de 11 ans, Ces indices descriptifs du point de vue spatial ont
été croisés pour définir et évaluer le
degré de l'hétérogénéité spatiale et
de déforestation dans cette zone. Ainsi en comparant les
résultats obtenus, nous avons constaté que le paysage forestier
est en plein changement à Kisangani. La fragmentation reste intense
pour les classes des forêts denses et de la foret secondaire. La classe
dominante est celle des champs et jachères.
Cet état de lieu, nous permet de prévoir la
poursuite de cette étude. Elle pourra se focaliser sur
l'évaluation et à la cartographie de la déforestation
à Kisangani
Mots clé : déforestation,
télédétection, fragmentation, système
d'information géographique, structure spatiale, écologie du
paysage, Masako
Abstract
Deforestation in Africa and mainly in Democratic Republic of
Congo is not very well assessed; it causes the disappearance of considerable
vegetable or animal species. The last evaluation of the Food and agricultural
organization is emphasing loss of 13 million hectares of forests between 2000
and 2005
This study is based on the assessment by remote sensing of
deforestation in the forest area of Masako in Kisangani (RDC). It is a
preliminary study with future research, which aims at quantifying the
diachronic dynamics of the occupation of the ground by using the techniques of
the Cartography by remote sensing, the geographical information systems and the
ecology of the landscape.
Cette étude est basée sur l'évaluation
par télédétection de la déforestation dans la
région forestière de Masako à Kisangani (RDC). C'est une
étude préliminaire aux recherches futures, qui vise à
quantifier la dynamique de l'occupation du sol en utilisant les techniques de
la cartographie par télédétection, des systèmes
d'information géographiques et de l'écologie du paysage.
We used images Landsat p176r060 of January 1990 and March
2001, to make the cartography of the occupation of the sol, the method of
classification was used, six classes were retained in order to apply a SIG
under Arcgis 9.2 and to facilitate calculations of indices space under Patch
Analyst 3.4. The matrix of confusion was used to validate the results of
classification, the matrix of transition, the annual rate of deforestation, the
process of space transformation; fractal dimension as well as the indices of
space structure were used to quantify the fragmentation of the forest landscape
Results obtained, all the various methods prove that there is
change in the occupation of the ground in the 11 years space, these descriptive
indices from the space point of view was cross to define and evaluate the
degree of space heterogeneity and deforestation in this zone. Thus by
comparing the results obtained, we noted that the forest landscape is in change
in the region of Kisangani. Fragmentation remains intense for the classes of
the dense forests and the secondary drill. The dominant class is that of
fields and fallow.
This state of place, allows us to envisage the continuation of
this study. It will be able to be focused on the evaluation and with the
cartography of deforestation with Kisangani
Key words: deforestation, remote sensing,
fragmentation, geographical information system, space structure, landscape
ecology, Masako
TABLE DE LA MATIERE
DEDICACE
ii
Remerciements
ii
Résumé
ii
ABSTRACT
Erreur ! Signet non
défini.
TABLE DE LA MATIERE
ii
LISTE DES TABLEAUX
ii
LISTE DES FIGURES
ii
LISTE DES ANNEXES
ii
Liste des ABBREVIATIONS
ii
I. INTRODUCTION GENERALE
2
1.1. Problématique
2
1.2. Synthèse bibliographique
2
1.2.1. Occupation du sol (Land cover ).
2
1.2.1.1. Système de classification de
l'occupation du sol(Land cover classification system)
2
1.2.1.2. Typologie de la classification de
l'occupation du sol
2
1.2.2 Cartographie de la couverture du sol (Land
cover mapping).
2
1.2.3. Méthodes de classification et
Détection du changement de la couverture végétale
2
1.2.4. Suivi de la déforestation
2
1.2.5. Les indices d'écologie du
paysage
2
1.2.6. Analyse de la dynamique paysagère
2
1.2.7. Identification des processus de
transformation spatiale
2
1.2.8. La télédétection comme
outil d'analyse du paysage
2
1.2.9. Conclusion bibliographique.
2
1.3. Hypothèses et objectifs de
l'étude
2
1.3.1. Hypothèses
2
1.3.2. Objectifs
2
II. SITE D'ETUDE
2
2. 1. Présentation du milieu
d'étude
2
2.1.1. Choix du site
2
2.1.2. Situation administrative et
géoclimatique
2
2.1.2.1. Province Orientale
2
2.1.2.2. Ville de Kisangani
2
2.1.2.3. Région Forestière de
Masako
2
2.1.2.3. Réserve Forestière de
Masako
2
2.1.3. Hydrographie
2
2.1.4. Végétation
2
2.1.4.1. Forêt primaire
2
2.1.4.2. Forêt secondaire
2
2.1.4.3. Jachères
2
2.1.5. Population et leurs activités
2
III. MATERIELS ET METHODES
2
3.1. Matériels d'étude
2
3.2. Méthode cartographiques
2
3.2.1. Composites colorées des bandes
panchromatiques ( Stack layer)
2
3.2.1.2. Classification des images
2
3.2.1.3. Superficies et quelques calculs
statistiques sur les images
2
3.2.1.4. Mise en page ( Layouts)
2
3.2.2. Matrice de confusion
2
3.2.3. Matrice de transition des classes
d'occupation du sol
2
3.2.4. Taux annuel de déforestation de la
zone d'étude
2
3.2.5. Analyse de la structure spatiale du
paysage
2
3.2.5.1. Indices de structure spatiale
2
3.2.5.2. La dimension fractale
2
3.2.5.3. Identification des processus de
transformation spatiale
2
IV. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
2
4.1. Cartographie par
télédétection de la région forestière de
Masako
2
4.1.1 Présentation des classes d'occupation
du sol
2
4.1.2. Validation des résultats de la
classification de l'occupation du sol
2
4.1.3. Mise en évidence des changements
à l'échelle du paysage: matrice de transition
2
4.1.3.1. Matrice de transition
2
4.1.4. Taux de déforestation spatiale
annuelle moyen (Le signe négatif exprime la réduction du couvert
forestier)
2
4.2. Analyse des cartes par les indices des
structures Spatiales du paysage
2
4.2.1. Nombre de taches par classe
2
4.2.2. Les indices en rapport avec l'aire des
classes d'occupation du sol
2
4.2.3. Les indices en rapport avec le
périmètre des classes d'occupation du sol
2
4.3. Mesure de l'anthropisation du paysage
forestier par la dimension fractale des classes d'occupation du sol
2
4.4. Identification du type de transformation
spatiale des classes d'occupation du sol
2
5. DISCUSSION GENERALE
2
5.1 Méthodologie du travail
2
5.1.1. Classification de l'occupation du sol
2
5.1.2. Vérification de la classification
d'occupation du sol
2
5.1.3. Indices des structures spatiales pour
quantifier le changement d'occupation du sol
2
5.1.4 Choix des indices
2
5.2. Résultats obtenus
2
5.2.1. Matrice de transition des classes
d'occupation du sol
2
5.2.2. Taux annuel de déforestation
2
5.2.3. Indices des structures spatiales
2
5.2.4. Dimension fractale des classes d'occupation
du sol
2
5.2.5. Processus de transformation spatiale
2
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
2
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
2
ANNEXES
2
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 : Classification des méthodes de
détection des changements.
Tableau 1.2 : Estimations nationales de déforestation
brute et nette et dégradation nette
Tableau 2.1 : Moyennes mensuelles de
précipitations ; de températures et humidité de la
région Tableau 6.1 : matrice de confusion de la classification de
1990
Tableau 4.2 : Matrice de confusion de la classification
de 2001
Tableau 4.3. : Matrice de transition
Tableau 4.4 : Taux de déforestation spatiale annuelle
entre 1990 et 2001
Tableau 4.5 : Evolution du Nombre de Taches par classe
d'occupation du sol entre 1990 et 2001.
Tableau 4.6 : Tableau récapitulatif des statistiques
des mesures surfaciques en 1990 et 2001
Tableau 4.7 : Indices se rapportant aux valeurs extrêmes
des aires des classes entre 1990 et 2001
Tableau 4.8 : Tableau récapitulatif des indices de
diversité des aires des classes d'occupation du sol de lla
région forestière de Masako entre 1990 et 2001.
Tableau 4.9 : Tableau récapitulatif des statistiques
des mesures des périmètres des classes d'occupation du sol entre
1990 et 2001
Tableau 4.10 : Tableau récapitulatif des indices se
rapportant aux valeurs extrêmes des périmètres des classes
entre 1990 et 2001
Tableau 4.11 : Tableau récapitulatif des indices de
diversité des périmètres des classes d'occupation du sol
de la région forestière de Masako entre 1990 et 2001.
Tableau4.12 : Tableau récapitulatif des valeurs de la
dimension fractale des classes d'occupation du sol entre 1990 et 2001
Tableau 4.13 : Récapitulatifs des valeurs totales
des indices entre 1990 et 2001
LISTE DES FIGURES
- Figure 2.1 : Carte administrative de la Province
Orientale
- Figure 2.2 : Kisangani et ses environs
(modifié d'après Google Earth, 2008).
- Figure 2.3 : Spatiocarte de la région
forestière de Masako
- Figure 2.3 : Localisation de la Réserve
Forestière de Masako.
- Figure 3.1 : Identification du processus de transformation
spatiale
- Figure 4.1 : Carte d'occupation du sol de la
région forestière de Masako en 1990
- Figure 4.2 : Carte d'occupation du sol de la
région forestière de Masako en 2001
- Figure 4.3 : Evolution du nombre des taches
sous chaque classe
- Figure 4.4 : Principaux taux de transformations
opérés dans les classes d'occupations du sol entre 1990 et
2001
- Figure 4.5 : Droites de régression des logarithmes
népériens des Périmètres en fonctions des
logarithmes des aires des classes en 2001.
- Figure 4.6 : Droites de régression des
logarithmes des Périmètres en fonctions des logarithmes des aires
des classes en 2001.
LISTE DES ANNEXES
-
-
-
-
-
Liste des
ABBREVIATIONS
ACP
|
Analyse en composante principale
|
CCR
|
Centre Commun de Recherche de la Commission
européenne
|
CO2
|
dioxyde de carbone
|
CTB
|
Coopération Technique Belge
|
CEFOC
|
Centre d'ecologie forestière au congo
|
ETM
|
Enhanced thematic mapper
|
FAO
|
Food and agricultural organisation
|
GCP
|
Global Canopy programme
|
ha
|
Hectares
|
Fig
|
Figure
|
INS
|
Institut national des statistiques
|
m2
|
mètre carré
|
mm
|
millimètre
|
MSS
|
Multi Spectral Scanner
|
NE
|
Nord-Est
|
OSFAC
|
Observatoire Satellital des Forets d'Afrique Centrale
|
PFBC
|
Partenariat pour les forêts du bassin du Congo
|
PMM
|
Parc Marin des Mangroves
|
PNUD
|
Programme des Nations-Unies pour le Développement
|
PNUE
|
Programme des Nations-Unies pour l'environnement
|
RCA
|
République centrafriciaine
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
SIG
|
Système d'Information Géographique
|
SPOT
|
Système Pour l'Observation de la terre
|
TM
|
Thématic Mapper
|
UCL
|
Université catholique de louvain-la-neuve
|
ULB
|
Université libre de bruxelles
|
UICN
|
Union mondiale pour la conservation de la nature
|
UNIKIS
|
Université de Kisangani
|
ìm
|
micromètre
|
WRI
|
Word Resources Institute
|
I. INTRODUCTION GENERALE
1.1.
Problématique
Ces extraordinaires écosystèmes des forêts
denses humides dotés d'une grande diversité biologique sont
très fragiles et peuvent disparaître, entrainant des
bouleversements tant du point de vue de la biodiversité que sur les
populations et leurs activités (White, 1986). La déforestation,
phénomène mondial d'ampleur notable, rapide et en
accélération, provoque la disparition de bon nombre
d'espèces végétales et animales de grande valeur
scientifique et économique et, par la dégradation, la
fragilisation des écosystèmes (Mercier, 1991).
La déforestation en Afrique et principalement en RDC
est un phénomène mal mesuré. Les écosystèmes
forestiers de la R.D.C contiennent près de la moitié des
forêts tropicales denses humides d'Afrique. Cette ressource est soumise
à des pressions croissantes provenant de l'exploitation
forestière commerciale ou artisanale, de l'agriculture itinérante
sur brûlis, de la récolte des bois de feu, de l'exploitation
minière et de l'extension des centres urbains (FAO, 2006).
La surexploitation des ressources naturelles par
l'humanité, suite à la forte croissance démographique, a
fait un boom ces quarante dernières années entraînant
d'énormes modifications des écosystèmes, lesquelles ont
des répercussions sur le climat, la biodiversité et l'occupation
du sol. Ce rythme de consommation des ressources naturelles excède leurs
rythmes de renouvellement ( Djibu, 2007).
Selon la FAO (2005), la surface totale mondiale des
forêts a été estimée à 3.952 millions
d'hectares soit 30,3 % de la surface totale de terre. Cela correspond à
une moyenne de 0,62 ha par individu pour une population mondiale de 6,3
milliards d'individus. Par contre l'étendue des forêts africaines
a été estimée à 635 millions d'hectares soit 16,1%
de surface totale de forêt ; 21,4% de la surface des continents et
0,73 ha par individu pour une population de 868 millions d'individus en
Afrique, Anonyme (2006).
La dernière évaluation de l'Organisation pour
l'Agriculture et l'Alimentation (FAO, 2007) constate que 13 millions d'hectares
de forêts ont disparu chaque année entre 2000 et 2005, en grande
partie en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est et dans le Bassin du
Congo. Durant les 15 années qui se sont écoulées entre
1990 et 2005, l'Afrique a perdu plus de 9% de sa superficie forestière.
FAO(1999).
Les forêts hébergent plus de 50% de la
diversité spécifique terrestre, elles constituent des
réservoirs stables pour 46% du carbone terrestre et absorbent le dioxyde
de carbone qui nourrit l'effet de serre et jouent un rôle
prépondérant dans le cycle de l'eau (Boecx, 2002). Les
forêts tropicales humides participent à la purification et au
recyclage de l'eau, de même elles sont essentielles à la lutte
contre le réchauffement climatique car, plus qu'aucun autre
écosystème, elles ont la faculté d'emprisonner le
CO2 (dioxyde de carbone). La destruction des forêts conduit
à une perte de 2 à 3% de la biodiversité par
décennie. L'estimation faite est qu'environ 137 espèces
disparaissent chaque jour dans le monde du fait de la déforestation
tropicale ; alors que 90% de la population pauvre, soit 1,5 milliard de
personnes, dépendent totalement ou partiellement des forêts pour
vivre (Bergonzini & Lanly, 2000).
Autrefois, entièrement recouverte de forêts
tropicales depuis le Sénégal jusqu'à l'Ouganda (Lejoly,
2009), l'Afrique est largement dénudée aujourd'hui (Lu, 2004). Et
l'effeuillage s'accélère en raison de la déforestation
causée par divers facteurs, l'un d'eux étant l'exploitation
industrielle du bois sur le continent.
Le territoire de la République Démocratique du
Congo (RDC) demeure boisé aux deux tiers, conservant pas moins de 145
millions d'hectares de forêts, dont 86 millions sont des forêts
humides (40 % de la superficie du pays) (Bamba, 2010). Les forêts du
Congo couvrent 1.700.000 km² de superficie et l'on y recense 400
espèces de mammifères et 10.000 espèces de plantes parmi
lesquelles, 3.300 espèces de plantes et 39 espèces de
mammifères sont endémiques. A l'échelle de la
planète, on sait que la quantité de CO2
piégée par les forêts est de 45 fois supérieure
à celle émise chaque année par l'exploitation des
énergies fossiles et la fabrication de ciment (GCP, 2008). Or, il
s'avère que le massif forestier de la RDC renferme seul 8% de ce
volume ; ce qui fait de lui le premier piège forestier à
carbone d'Afrique et le quatrième dans le monde (Hans B, 2009). De plus,
certaines prévisions tablent sur une disparition de 40% des forêts
du Congo d'ici à l'horizon 2050. D'où la nécessité
de développer une gestion forestière respectueuse de
l'environnement (Déclaration de Bruxelles, 2007 cité par Iyongo,
2008).
La plupart de ces forêts sont en train de subir des
processus de déforestation et de dégradation plus ou moins
sévères entraînant leur fragmentation ayant des impacts
négatifs, non seulement sur les écosystèmes et les modes
de vie des populations locales en particulier, mais aussi sur l'humanité
toute entière, et ceci en raison du changement climatique global et de
la perte de la biodiversité (MMFT, 2002 ; Barima, 2009). En effet,
la pauvreté, la croissance démographie galopante, l'agriculture
itinérante sur brûlis, l'exploitation forestière,
l'exploitation minière, l'exploitation de bois, l'intensification des
terres agricoles, le développement des infrastructures, l'urbanisation
croissante et de plus en plus l'instabilité socio- politique constituent
les causes principales de la fragmentation de la végétation
naturelle dans les régions tropicales ( Joiris, 2005 ; FAO, 2007).
En R.D.Congo, lors des dernières décennies, ces
causes profondes ont été aggravées suite à un cadre
juridique et institutionnel inadéquat. Elles sont exacerbées par
un contexte politique défavorable caractérisé par une
instabilité et des conflits destructeurs de l'environnement. On a
enregistré des pertes de 3701000 ha des forêts entre 1995 et1999
(FAO, 2003). Par ce fait la R.D. Congo se classe en 7è position au
niveau mondial sur la liste des pays ayant un fort pourcentage de
déforestation après la Russie, le Brésil le Canada, les
E-U, la Chine, et l'Inde.
Par ailleurs, la déforestation est reconnue comme un
problème majeur de conservation, mais on s'est peu soucié
à sa quantification à petite échelle et à ses
conséquences.
Dans la gestion des écosystèmes forestiers il
est important de garder à l'esprit que les gestionnaires se heurtent
à des systèmes dont la dynamique se décline à
diverses échelles. (Holling, 1992 ; Gourmelen, 2007), Cela conduit
à des difficultés de décider de l'ampleur et du
degré des impacts d'interventions humaines appropriées sur les
systèmes en constante évolution, faute de connaissances
suffisantes. Pourtant, faudrait-il d'abord comprendre et maîtriser cet
environnement par sa caractérisation, le suivi pluriannuel de son
évolution et l'étude des changements et leur impact sur
l'écologie du milieu. Ceci est possible avec des nouveaux outils et
techniques, comme la télédétection spatiale et les
systèmes d'informations géographiques et les traitements de
données plus performants, pouvant aider à mieux comprendre la
dynamique des écosystèmes forestiers.
C'est précisément cette étude
éco-paysagère qui sera abordée ici et qui consistera
à calculer à l'aide de la cartographie par
télédétection et l'analyse des structures spatiales, un
certain nombre d'indices spatiaux qui correspondent à des indicateurs de
l'état de transformation de la structure spatiale du paysage. On
pourrait alors supposer que la Région forestière de Masako
connaîtrait une forte pression anthropique qui induirait une
fragmentation intense de la forêt, conduisant soit à une
occupation très diversifiée des sols et soit à un
isolement des unités fonctionnelles.
1.2. Synthèse
bibliographique
1.2.1. Occupation du sol (Land
cover).
1.2.1.1. Système de
classification de l'occupation du sol (Land cover classification system)
Une étude a été menée sur la
déforestation en Afrique centrale (Duveiller & al., 2008), ayant
pour objectif de démontrer l'efficacité des techniques
développées dans le contrôle de la déforestation
à l'aide d'images Landsat TM de 1990 et Landsat ETM de 2000, d'environ
30 m de résolution. Pour analyser ces zones forestières, les
chercheurs ont principalement utilisés les bandes TM 3, 4 et 5, qui
correspondent respectivement, aux bandes de rouge, proche infrarouge et moyen
infrarouge. Afin d'estimer cette déforestation, de la manière la
plus correcte possible, ils ont utilisé une classification multi-dates
de données basée sur les changements temporels d'objets (Cheng Q,
1995 ; Dai X, 1998, Desclée et al, 2006).
1.2.1.2. Typologie de la
classification de l'occupation du sol
Selon les études menées par Vancustem, 2006 et
Duveiller en 2008, l'idée est de prendre les images les plus
récentes de chaque échantillon des sites de surveillance et de
mesurer les changements de couverture végétale. Afin d'optimiser
les interprétations visuelles d'images, il est judicieux de
réaliser une segmentation sur des images de différentes dates, et
de grouper les pixels ayant des trajectoires de changement de couverture
végétale similaires.
Ainsi différentes classes de couverture du sol ont
été définies selon forêt dense forêt
dégradée longue jachère et forêt secondaire
mosaïque agriculture-forêt, agriculture et petite jachère,
sol nu et aire urbaine, végétation non forestière,
mosaïque de forêts-savane, eau, zone non déterminée
(Hens, 2000 ; Vancutsem C et al. 2006).
Selon Quettin, 2009 la précision de ces classes
dépend de l'échelle utilisée. Il a été
constaté que plusieurs de ces classes, comme les forêts denses et
les mosaïques forêts-agriculture, peuvent présenter une
même signature spectrale à une certaine échelle, mais se
différencient une fois que la résolution s'affine. Au final, la
précision de la détermination de ces 10 classes est de 72 %
1.2.2 Cartographie de la
couverture du sol (Land cover mapping).
Selon Desclée, 2006 la méthodologie de la
cartographie de la l'occupation du sol comprend les quatre étapes
décrites dans cette section: le prétraitement des données,
la stratification; la classification, et l'évaluation de la
classification.
La méthode proposée ici pour la
déforestation en région tropicale inclue trois étapes
importantes à savoir la segmentation multi-temporelle et la signature
des objets compilés, la classification de foret et non foret ainsi que
la détection du changement de la couverture forestière. Se basant
de la méthode de détection de changement développée
par Desclée et al, 2006 dans les régions forestières
tempérées, la méthodologie était
généralisée pour résoudre les problèmes de
la télédétection en région tropicale telles que la
variabilité de la haute réflectance due à la
rigidité de la canopée et aux effets atmosphériques. Une
classification automatisée a été aussi
développée pour se focaliser sur l'analyse de la
détection de changement (Zhang et al, 2005) entre la classification de
foret et non-foret la les zones de déforestation. Cette cartographie de
la déforestation exige que l'image satellite couvre une large zone
forestière avec de petites taches de déforestation.
1.2.3. Méthodes de
classification et Détection du changement de la couverture
végétale
De nombreuses méthodes ont été
développées pour la détection des changements de
l'occupation du sol. Les méthodes évoluent rapidement et de
nouvelles méthodes sont développées pour répondre
au besoin réel des changements rapides et complexes de la surface de la
Terre. Plusieurs auteurs ont publiés des évaluations des
méthodes de détection de changements, par exemple Singh (1989),
Lunetta et Elvidge (1998), Mas (2000), Jensen (2004) et Lu et al. (2004). Dans
leur plus récente contribution, Lu et al. (2004) divisent les
méthodes de détection de changements en six catégories :
algébrique, de transformation, de classification, avancées,
approche SIG, d'analyse visuelle et autres techniques (tableau 2.1).
Afin de fournir une vue globale sur les méthodes, nous
utilisons la revue bibliographique de Lu et al. (2004), à partir de
laquelle les points forts et faibles de chaque catégorie de
méthodes sont synthétisés de la façon suivante :
Tableau 2.1 : Classification des méthodes de
détection des changements.
Catégorie
|
Techniques
|
Algébrique
|
- Différence d'images
-Régression d'images
-Différence d'indices de végétation
-Division d'images
-Soustraction (différence) d'images de base
-Analyse par vecteur de changement
|
Transformations
|
-Analyse en composantes principales (ACP)
-Transformation Tasseled Cap
-Gramm-Schmidt
-Khi-carré
|
Classifications
|
-Comparaison de post-classification
-Analyse spectrale temporelle
-Détection du maximum de probabilité
-Détection de changements non dirigée
-Détection de changements hybride
-Réseaux de neurones
|
Méthodes avancées
|
-Modèle de réflectance de Li-Strahler
-Modèles de mixage spectral
-Méthode de paramètres biophysiques
|
Approche de SIG
|
-Méthode d'intégration de SIG et de données
de télédétection
|
Analyse visuelle
|
-Interprétation visuelle d'image
|
Autres techniques
|
-Mesure de dépendance spatiale
-Système d'observation basée sur la connaissance
-Méthode de génération de superficie (area
production method)
-Combinaison de trois indicateurs : indices de
végétation, température de surface et
structure spatiale
-Courbe de changements
-Modèles linéaires généralisés
-Approche basée sur le théorème de courbe
-Approche basée sur la structure
-Méthode basée sur la statistique spatiale
|
A) Méthodes algébriques, qui
utilise des algorithmes algébriques (soustraction, division, etc.) et un
seuil pour identifier les zones de changements :
- avantages : ces méthodes sont simples (sauf celle de
vecteur de changements) ; elles permettent la réduction de certains
effets atmosphériques et radiométriques ;
- inconvénients : elles ne donnent aucune information
sur la nature des changements (sauf la méthode de vecteur de
changements) ; elles exigent un seuillage ;
- conditions : elles exigent l'identification de seuils et le
choix de bandes spécifiques pour la détection ;
B) Méthodes de transformation, qui
applique les transformations comme l'analyse en composantes principales, le
Tasseled Cap ou le chi-carré :
- avantages : ces méthodes sont plus complexes que les
méthodes algébriques mais encore assez simples ; elles
réduisent les informations redondantes entre les bandes ;
possibilité d'utiliser plusieurs bandes à la fois pour la
détection de changements ;
- inconvénient : il est difficile d'identifier les
changements détectés ;
- condition : l'analyste doit posséder une bonne
connaissance pour le choix des composantes et des seuils ;
C) Méthodes de classification, qui
est, par exemple, la comparaison des post-classifications, l'analyse spectrale
et multi-date ainsi que la détection des changements non dirigée
:
- avantages : ces méthodes réduisent les impacts
de l'environnement ; elles fournissent des informations concernant la nature
des changements (sauf les méthodes d'analyse spectrale temporelle de
détection non dirigée) ; elles produisent une bonne
détection ou méthode de détection du maximum de
probabilité (expectation maximization) ;
- inconvénients : elles exigent beaucoup de temps (sauf
la méthode d'analyse spectrale temporelle) ; il est difficile
d'identifier les changements ;
- conditions : elles exigent une réalité de
terrain, l'identification de seuils, une grande exactitude de la classification
et un nombre et une qualité d'échantillons d'entraînement
suffisants ;
D) Méthodes Avancées, qui sont
appliquées pour la détection de changement des paramètres
biophysiques, en particulier la végétation :
- avantage : ces méthodes fournissent de l'information
précise et détaillée sur la nature des changements ;
- inconvénients : elles sont complexes et non
disponibles dans les logiciels ; exigent des mesures in situ ;
- conditions : elles exigent le développement de
modèles de cime d'arbres et d'estimation des paramètres
biophysiques ainsi que l'identification de composantes spectrales
homogènes (endmembers) et de seuils adéquats ;
E) Approches de SIG, qui utilise les
données de différentes sources, telles que les cartes
topographiques et thématiques :
- avantages : ces approches permettent d'insérer des
données auxiliaires pour l'analyse et l'interprétation des
résultats ; elles permettent la mise à jour directe dans un SIG ;
- inconvénients : elles diminuent potentiellement
l'exactitude des résultats finaux de la détection de changements
; en effet, quand des données viennent de différentes sources, si
un des documents est cartographiquement moins précis ou s'ils sont
à différentes échelles, l'exactitude globale de la
détection des changements diminue ;
- condition : elles exigent une bonne précision
géométrique des cartes utilisées ;
F) Méthodes d'interprétation
visuelle :
- avantages : ces méthodes permettent d'incorporer la
connaissance de l'analyste ; elles permettent d'analyser deux ou trois images
à la fois ;
- inconvénients : elles ne fournissent pas
d'informations détaillées sur les changements ; elles
dépendent du savoir-faire et du savoir de l'analyste ; elles exigent
beaucoup de temps ; elles ne permettent pas une mise à jour facilement ;
- conditions : elles exigent un bon savoir-faire de l'analyste
et une familiarisation avec la zone d'étude ;
1.2.4. Suivi de la
déforestation
La déforestation est définie comme la conversion
d'une zone de forêt dense ou dégradée en n'importe quelle
autre classe d'occupation du sol, la dégradation est la transformation
de forêt dense en forêt dégradée et la reforestation
ainsi que la régénération sont respectivement les
processus inverses( Quettin,2009).
La déforestation est une dynamique au cours de laquelle
la forêt est remplacée par un autre type d'occupation du sol non
forestière. Des études ont montré que les taux
élevés de déforestation tropicale sont liés
à la croissance démographique et la pauvreté ainsi que la
culture itinérante dans de grandes étendues de forêts
(Mather & Needle, 2000 ; Lambin et al. 2001). Mais cette assertion est
discutée par d'autres études (Geist & Lambin, 2001) sans nier
le rôle de la croissance de la population, la pauvreté, ou les
techniques culturales, ces auteurs montrent que la déforestation
tropicale est provoquée par deux grands groupes de causes. Ils
distinguent les causes immédiates ( proximate causes) et les causes sous
jacentes (underlying causes).
Une première estimation détaillée de la
déforestation du bassin du Congo entre 1990 et 2000 vient d'être
réalisée par le CCR et l'UCL. La méthodologie d'analyse
repose sur un échantillonnage systématique des grilles de ½
degré carré et sur l'analyse exhaustive d'extraits d'images
Landsat de 10 par 10 Km autour des années 1990 et 2000 (#177; 2ans), ce
qui donne une densité d'échantillonnage approximative de 4%. Les
résultats montrent une concentration des phénomènes de
déforestation aux franges du massif forestier, en particulier dans les
régions de Gemena, Lisala et Bumba au Nord, Ilebo et Kananga au Sud,
Bukavu, Goma et Butembo à l'Est.
Les chiffres nationaux de déforestation montrent un
taux annuel régional de 0.19% de déforestation nette (soit la
déforestation moins la régénération) et une
dégradation de - 0.10%, soit approximativement la moitié des
chiffres de la FAO, basés sur des opinions d'experts.
|
Cameroun
|
RCA
|
RDC
|
Guinée Equat.
|
Congo
|
Gabon
|
Afrique Centrale
|
Déforestation brute
|
-0,28%
|
-0,15%
|
-0,33%
|
-0,35%
|
-0,12%
|
-0,16%
|
-0,27%
|
Déforestation nette
|
-0,19%
|
-0,07%
|
-0,26%
|
-0,41%
|
-0,03%
|
-0,12%
|
-0,19%
|
Dégradation nette
|
-0,02%
|
-0,02%
|
-0,15%
|
-0,52%
|
-0,01%
|
-0,09%
|
-0,10%
|
Tableau 2.2. Estimations nationales de
déforestation brute et nette et dégradation nette pour les
années 1990-2000 basées sur les estimations provenant de
l'échantillonnage systématique du CCR/UCL.
Selon la FAO cité par Anonyme, 2006 ; le taux
annuel de déboisement du massif forestier de la RDC est estimé
à 0.6%. Cependant, la plupart de ces forêts sont en train de
subir des processus de déforestation ou de dégradation plus ou
moins sévères entraînant leur fragmentation ayant des
impacts négatifs, non seulement sur les écosystèmes et les
modes de vie des populations locales en particulier, mais aussi sur
l'humanité toute entière, et ceci en raison du changement
climatique global et de la perte de la biodiversité (MMFT,2002)
1.2.5. Les indices en
écologie du paysage
Afin d'étudier les rapports entre la configuration du
paysage et les processus écologiques, il est utile de décrire ces
structures en termes quantifiables. Ceci explique le développement d'une
série d'indices « landscape metrics » (Hargis et al., 1997 ;
Farina, 2000; Bogaert & Mahamane, 2005). La nécessité
d'utiliser plusieurs indices pour caractériser la structure spatiale
d'un paysage semble logique et beaucoup d'indices sont à la disposition
des écologues pour cet objectif. Ces mesures sont souvent un indicateur
de l'impact humain sur la morphologie du paysage (Krummel et al., 1987 ; Burel
& Baudry, 2003). Puisque aucune mesure ne peut résumer à elle
seule toute la complexité de l'arrangement spatial des taches, un
ensemble de mesures doit généralement être effectué
(Dale et al., 1994 ; Bogaert & Mahamane, 2005 ; Bamba,2010) ; cette
idée est à la base de l'existence d'une abondance d'indices.
1.2.6. Analyse de la dynamique
paysagère
La mosaïque du paysage n'a pas de forme permanente, mais
change en qualité, forme et arrangement spatial (Schlaepfer, 2002 in
Bamba, 2010). Ce changement peut être dû à des processus
naturels, tels que la succession écologique et les perturbations,
naturelles ou anthropiques. Cette dynamique est le résultat des
processus complexes et a une très grande importance pour les organismes
vivants et pour l'homme. Les perturbations sont le moteur de la dynamique du
paysage et agissent à toutes les échelles spatiales et
temporelles. La dynamique du paysage peut être décrite par des
changements dans le temps, des indices qui décrivent la structure et la
composition du paysage et enfin par la matrice de transition et de
l'identification des processus de transformation spatiale (Schlaepfer, op.cit).
1.2.6.1. La Matrice de transition
La matrice de transition est une méthode permettant de
décrire de manière condensée, sous forme de matrice
carrée, les changements d'état des éléments
composant le paysage pendant une période donnée (Bell, 1974 ;
Turner, 1994 ; Schlaepfer, 2002).Cette matrice ne contient aucune information
sur la distribution spatiale des changements, ni sur les processus et causes
ayant conduit aux changements mais informe sur la proportion d'affectation d'un
type i d'utilisation du sol à un état j réalisés
pendant la période concernée. Elle ne tient compte que des
états des éléments aux temps initial et final.
1.2.6.2. Identification des
processus de transformation spatiale
Une approche complémentaire pour analyser la dynamique
structurelle du paysage est d'étudier les processus spatiaux de
transformation (Forman, 1997) en utilisant la surface des taches, le
périmètre des taches et le nombre de taches (Bogaert et al.,
2004). Ces caractéristiques sont identifiées en tant
qu'éléments principaux pour la description de la configuration
paysagère (Giles & Trani, 1999 ; Bogaert et al., op.cit). Cette
approche peut être justifiée par l'observation suivante : il y a
un nombre limité de configurations ou géométries spatiales
communes qui résultent des processus de transformation spatiale
(Bogaert et al., 2004 ; Collinge & Forman, 1998).
1.2.8. La
télédétection comme outil d'analyse du paysage
L'utilisation de la télédétection pour
l'analyse des caractéristiques environnementales, culturelles et la
gestion des ressources naturelles est bien connue (Jensen, 1996, Quattrochi
& Pelletier, 1990). La télédétection a ajouté
une dimension supplémentaire à l'étude du paysage. Trois
grands avantages sont offertes par la télédétection (i)
l'influence de l'observateur est évitée à cause de la
grande distance qui sépare le capteur et l'objet; (ii) des mesures
à grandes échelles (régionale ou globale) peuvent
être effectuées et de façon répétée;
(iii) une grande variété de données peuvent être
obtenue grâce à la grande gamme de bandes spectrales et de
capteurs (Quattrochi & Pelletier, 1990). Ainsi, la
télédétection permet d'approcher le paysage à
différentes échelles. Elle prend en compte la dimension spatiale
dans des régions où l'accessibilité et le manque
d'informations géographiques entraînent des difficultés
à généraliser des observations réalisées au
sol. En effet, les données satellitaires sont des sources importantes
de description et de différenciation spatiales des
phénomènes survenant à la surface de la Terre. Ces
observations répétées dans le temps permettent en outre
l'évaluation des dynamiques d'occupation des terres et la mise en
évidence de processus spatiaux et temporels.
1.2.9. Conclusion
bibliographique.
La télédétection satellitaire
s'avère un outil e?cace pour la cartographie et le suivi de la
végétation en Afrique centrale. C'est ainsi que nous comptons
utiliser les outils de cette discipline pour évaluer la
déforestation dans la région forestière de Masako
Plusieurs méthodes ont été
proposées dans cette revue de la littérature, Nous comptons
utiliser la méthode des classifications pour arriver à produire
les cartes d'occupation du sol de la zone d'étude
considérée. Après obtention de la carte, nous allons
utiliser les indices des structures spatiales qui nous permettront d'evaluer la
dynamique d'occupation du sol afin de quantifier la déforestation et la
fragmentation du paysage considéré.
1.3. Hypothèses et
objectifs de l'étude
1.3.1. Hypothèses
Dans la présente étude nous voulons
vérifier les hypothèses suivantes :
- La région forestière de Masako subirait un
changement de sa couverture végétale au fil des années
suite aux actions anthropiques
- La dynamique de l'habitat forestier dans la région
forestière de Masako tendrait vers une perte en qualité
(fragmentation, dégradation) et en quantité (superficie) du
paysage forestier.
- Les pratiques culturales, notamment l'agriculture
itinérante sur brûlis favoriseraient la régression du
couvert forestier et la dégradation du paysage forestier.
1.3.2. Objectifs
L'objectif principal de cette étude est de pouvoir
évaluer par télédétection l'état de la
déforestation et de la dégradation de la couverture
végétale de la réserve forestière de Masako.
Pour y parvenir, les objectifs spécifiques
ci-après ont été fixés :
- Définir les différentes classes d'occupation
du sol de la région forestière de Masako
- calculer des indices en rapport avec les aires, les
périmètres et les formes de taches composant ces types
d'occupation du sol.
- Interpréter la structure du paysage à
différents niveaux d'organisation (taches, classes, paysage), de
composition et d'hétérogénéité spatiale
à partir des informations quantitatives observées.
- De quantifier la dynamique de la déforestation dans
la région forestière de Masako entre 1990 et 2001 en vue
d'attirer l'attention sur la nécessité de mise en oeuvre de
stratégies de conservation de ce milieu particulier insulaire
très vulnérable
- Définir et discuter les types de transformation spatiale
opérés dans les différentes classes de ce paysage entre
ces deux époques.
II. SITE D'ETUDE
2. 1. Présentation
du milieu d'étude
2.1.1. Choix du site
Le choix de la Région forestière de Masako a
été dicté par le fait qu'il existe une réserve
forestière de Masako, étudier toute la zone forestière
englobant la réserve donne une idée des les effets
extérieurs sur la réserve forestière. Ce choix se confirme
par les raisons suivantes :
- Compte tenu de son statut d'aire protégée, la
Réserve Forestière de Masako jouit du privilège de
constituer une étendue proche de la ville de Kisangani susceptible
d'offrir, pour des recherches écologiques d'une longue durée, une
forêt plus ou moins intacte (Dudu, 1991 ; Upoki, 2001) ;
- La présence d'une diversité d'habitats dans
une superficie de 2.105 ha ;
- La présence d'une base des données sur sa
végétation et sa faune issues des recherches antérieures
devant faciliter une bonne comparaison des résultats ;
- La présence de mosaïque d'habitats probablement
en interactions ;
- Son accessibilité à partir de Kisangani
facilitant la permanence durant la période de récoltes de
données (Iyongo, 2008).
Etudier toute la zone forestière donne des orientations
sur les pressions anthropiques que subit cet écosysteme naturel.
2.1.2. Situation administrative
et géoclimatique
Nous adoptons ici parler d'abord de la Province Orientale,
ensuite de la ville de Kisangani pour terminer par la Réserve de Masako
qui représente une zone centrale de la scène
considérée.
2.1.2.1. Province
Orientale
La Province Orientale est l'une des 11 provinces que compte la
RDC dans sa structure administrative actuelle. Elle est la deuxième
province, en terme de superficie forestière après celle de
l'Equateur, mais la plus vaste en terme de superficie en général.
Elle est subdivisée en quatre districts : Tshopo, Ituri,
Bas-Uélé et Haut-Uélé (Figure 2.1). Située
dans le Nord-Est de la R.D. Congo, elle s'étend de la deuxième
parallèle Sud à la cinquième parallèle Nord et du
22ème au 31ème méridien Est de
Greenwich et elle couvre 503.239 km2, soit le 1/5 de l'ensemble du
territoire national. Elle présente un réseau hydrographique dense
et assez bien réparti, constitué des nombreux cours d'eau dont le
fleuve Congo et ses affluents (Lindi, Lomami, Aruwimi, Itimbiri,
Uélé ainsi que le lac Albert (Mobutu) (Saint Moulin &
Kalombo, 2005 cité par Nshimba, 2008).
Figure 2.1 : Carte administrative de la
Province Orientale
2.1.2.2. Ville de
Kisangani
Administrativement, la ville de Kisangani est le chef-lieu de
la province orientale et compte six communes urbaines. Etant à cheval
sur deux rives du fleuve Congo, elle compte cinq communes sur la rive droite et
une seule commune sur la rive gauche. Les communes Kabondo (449
km2), Kisangani (276 km2), Makiso (25 km2),
Mangobo (18 km2) et Tshopo (489 km2) sont sur la rive
droite et la commune de Lubunga sur la rive gauche (Figure 2.2).
Elle a comme coordonnées géographiques
0°31' de latitude Nord et 25°11' de longitude Est. De part ses
coordonnées géographiques, Kisangani se trouve à cheval
sur l'équateur. Sa côte altimétrique moyenne est de 396 m
et varie de 376 m à 450 m (plateau arabisé au Sud-Est et plateau
médical à l'Ouest) et 460 m (plateau Boyoma au Nord-Est). Selon
le rapport de l'Institut National de la Statistique (INS), les données
relatives à sa superficie totale varient de 1.910 km2
à 2.109 km2 (Nyakabwa, 1982).
Figure 2.2 : Kisangani et ses environs
(modifié d'après Google Earth, in Shimba, 2008 ).
2.1.2.3. Région
Forestière de Masako
Figure 2.3 : Spatiocarte de la
région forestière de Masako
Sur base de cette spatiocarte, notre zone d'étude a une
superficie de 14400 ha, elle englobe toute la réserve forestière
de Masako, nous expliquons les caractéristiques physiques de la
réserve qui est un échantillon représentatif de la zone
d'étude.
2.1.2.3. Réserve
Forestière de Masako
La Réserve Forestière de Masako (0°36'N et
25°13'E) est située à 15 km de la ville de Kisangani, dans
la direction N-E sur l'ancienne route Buta dans la localité Batiabongena
qui est une entité administrative de la collectivité secteur
Lubuya-Bera, commune de la Tshopo, ville de Kisangani, province Orientale. La
Réserve s'étend sur une superficie d'environ 2.105 ha. Elle est
une propriété du Ministère de l'Environnement,
Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, créée par
l'ordonnance-loi n°052/378 du 12 novembre 1953.
La Réserve se trouve située en totalité
dans une boucle formée par la rivière Tshopo qui fait une
concavité tournée vers le Sud (Figure 2.4). La Faculté des
Sciences de l'Université de Kisangani y a installé un Centre
d'Ecologie Forestière au Congo (CEFOC) en vue de mener des études
sur le fonctionnement de cet écosystème forestier.
Figure2.3 : Localisation de la
Réserve Forestière de Masako.
Le climat de la région étudiée est
globalement celui de Kisangani, sauf quelques petites modifications dues
à la présence du couvert végétal. C'est le climat
équatorial du type continental appartenant à la classe Af de la
classification de KOPPEN (Nshimba, 2008). C'est un climat tropical chaud et
humide, sans saison sèche absolue.
La température du mois le plus froid est
supérieure à 18°C et la hauteur mensuelle des pluies du mois
le plus sec est supérieure à 60 mm. En général, la
température oscille autour de 25°C.
Les précipitations moyennes annuelles sont
supérieures à 1.750 mm avec deux maxima équatoriaux autour
des mois d'octobre et d'avril et deux minima solsticiaux autour de janvier
et juillet. La moyenne annuelle du nombre de jours de pluies se situe autour de
155.
L'humidité relative de l'air est élevée
et la moyenne mensuelle oscille autour de 85%. Les maxima sont observés
pendant la période pluvieuse, les minima pendant la période
sèche.
L'insolation est généralement forte. La moyenne
annuelle est autour de 5,4 heures/jour, avec une forte intensité entre
10h et 14h surtout pendant les mois les plus secs, donc autour de janvier
(Kankonda, 2009).
Les températures mensuelles moyennes oscillent autour
de 25°C. Par contre le rythme pluviométrique diminue sensiblement
de novembre à janvier.
Quant aux sols de la région de Kisangani, ce sont des
sols ferralitiques caractéristiques des forêts tropicales
(Kombele, 2004). Ils sont généralement sablo-argileux, acides et
renferment beaucoup de combinaisons à base de sable, pauvre en humus et
en éléments assimilables par les plantes, à cause du
lessivage dû aux pluies abondantes. C'est pourquoi, ils ont une
fertilité moyenne et conviennent à la culture des plantes
ligneuses et associations légumineuses-graminées (Mambani,
1982).
Tableau 4.1 : Moyennes mensuelles de
précipitations ; de températures et humidité de la
région de Kisangani. Pp.m. : Précipitation mensuelle (en
mm) ; T.m. : Température moyenne (en °C) et
HR.m. : Humidité moyenne mensuelle.
Paramètres
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Année
|
P.p.m
|
69,5
|
99,9
|
144,3
|
171,3
|
178,7
|
128,8
|
95,9
|
130,4
|
204,1
|
237,4
|
216,2
|
106,2
|
1782,7
|
T.m
|
24,4
|
25,1
|
25,3
|
25,1
|
24,7
|
24,3
|
23,7
|
23,5
|
24
|
24,2
|
24,5
|
24,4
|
24,4
|
HR.m.
|
88
|
84
|
87
|
84
|
86
|
88
|
88
|
88
|
86
|
87
|
90
|
86,8
|
86,9
|
Source : Station météorologique de Bangboka
2.1.3. Hydrographie
La Réserve est drainée par un riche
réseau hydrographique. Ces affluents de la Tshopo prennent en
général leurs sources en dehors de la Réserve, mais
baignent sur leurs parcours les terrains des cultures, les jachères et
la Réserve pour se jeter enfin dans la Tshopo. La présence des
sols hydromorphes riverains est favorable à la subsistance aux bordures
de ces cours d'eau d'une végétation forestière relictuelle
(Dudu, 1991).
Le réseau hydrographique de la Réserve comprend
13 ruisseaux dont notamment : Masako, le principal et qui confère
son nom à la Réserve, Amandje, Magima, Amakasampoko, Mayi ya
chumvi et Masangamabe
2.1.4.
Végétation
2.1.4.1. Forêt
primaire
La forêt primaire de Masako est une forêt à
Gilbertiodendron dewevrei (Caesalpiniacea). La forêt à
Gilbertiodendron dewevrei est une formation monophylétique,
luxuriante et imposante par son allure. Son homogénéité
résulte de la prépondérance dans la strate
supérieure de Gilbertiodendron dewevrei (Caesalpiniaceae),
espèce barochore très grégaire. Les espèces
caractéristiques dans la strate supérieure sont :
Gilbertiodendron dewevrei, Polyanlthia mavelolens et
Strombosia glaucescens. La strate arborescente inférieure,
assez irrégulière, comprend surtout les jeunes arbres de
Gilbertiodendron dewevrei et les éléments propres
suivants : Annonidium mannii, Diospyros melocarpa,
Staudtia gabonensis, Strombosia grandiflora, Isolonona
hexaloba, Garcinia epunctata, Cola griseiflora,
Uapaca guineensis et Monodora angolensis. La strate arbustive
est dominée par Scaphopetalum thonneri. Elle est aussi
constituée par Isolona thonneri, Heisteria parvifolia.
La strate herbacée, peu fournie, est constituée par des
megagéophytes (herbes géantes). Ses éléments
propres sont : Geophila obvalata, Geophila renaris,
Leptapsis cochleata et Palisota barteri. (Iyongo,2008)
2.1.4.2. Forêt
secondaire
Elle a été décrite par Kahindo (1988) et
Mabay (1994). Ce dernier la qualifie d'une forêt transitoire
préclimacique, suite à la forte densité de ses
éléments caractéristiques. Selon les habitants de Masako,
cette partie de la forêt a été défrichée sans
être brûlée autour des années 1925. Certains grands
arbres n'avaient pas été abattus ; la litière y est
abondante et plus ou moins décomposée, avec une épaisseur
de 10 à 20 cm. Cette forêt est floristiquement très riche
du fait que sa flore est un mélange des espèces des
jachères très âgées et de la forêt primaire.
Les différentes strates de cette formation végétale se
composent de :
- strate arborescente : elle est dominée par
Pycnanthus angolensis, Zanthoxelon gilletii, Cynometra hankei,
Petersianthus macrocarpum, Funtumia elastica, Uapaca guineensis, Lannea
welwitschii, Ricinodendron heudelotii, Sterculia bequertii et Musanga
cecropioides ;
- strate arbustive : les arbustes dominant
sont Trichilia welwitschii, Buchnerodendron speciosus, Barteria
nigritiana, Manniophyton fulvum ;
- strate herbacée formée de plusieurs
espèces dont Afromomum laurentii, Costus lucanusianus, Palisota
ambigua, Palisota schweinfurthii, Haumannia leonardiana, Roureospis
obliquifoliolata et Hypselodelphis scandens.
2.1.4.3.
Jachères
Dudu (1991) a décrit les principales associations des
jachères de Masako de la manière suivante :
a) Association à Afromomum laurentii
et Costus lucanusianus
L'association comprend deux strates : la strate
arborescente, haute de 10 à 12 m ; elle est continue et
ouverte ; la strate herbacée occupe le niveau inférieur qui
est souvent fermé. La composition floristique de l'association est la
suivante :
- les grandes herbes à rhizomes souterrains dominent,
on y trouve : les Zingiberaceae (Aframomum laurentii, Costus
lucanusianus), Marantaceae (Haumannia leonardiana, Thaumatoccocus
daniellii), Davalliaceae (Nephrolepis bisserata), Dioscoreaceae
(Smilax kraussiana) et la famille Commelinaceae (Palisota
ambigua) ;
- les espèces accompagnatrices des celles de la
catégorie précédente : Buchnerodendron speciosus,
Triumfetta cordifolia, Myrianthus arboreus, Pycnanthus angolensis, Musanga
cecropioides, Funtumia elastica, Chlorophora excelsa et Macaranga
spinosa ;
- les plantes volubiles et les lianes parmi lesquelles on
cite : Dichapetalum mombuttense, Ficus asperifolia, Cnestis
ferruginea, Polycephalum lobatum et Mussaenda erythrophylla.
b) Association à Triumfetta cordifolia
et Selaginella myosurus
Le groupement s'installe sur un terrain de culture
abandonnée et âgée de 1 à 2 ans. Il s'agit d'une
jachère arbustive jeune, intermédiaire entre les jachères
herbacées et les jachères arbustives vieilles. La flore y est
dominée par les espèces Triumfetta cordifolia et
Selaginella myosurus, qui ont comme espèces accompagnatrices
Paspalum conjugatum, Costus lucanusianus, Aframomum
laurentii, Manniophytum fulvum, Buchnerodendron speciosus, Dichapetalum
mombuttense, Trema orientalis, Paspalum brevifolium et Tristemma
mauritanianum.
2.1.5. Population et leurs
activités
Notre région d'étude est située aux
environs de la ville de Kisangani dans le district de la Tshopo. La population
de Kisangani se chiffrait en 1998 à 549709 habitants, avec un taux de
croissance estimé à 5% pour l'ensemble de la ville et une
densité moyenne de 260,65 habitants au km².
En comparaison avec les données de l'INS cité
par Sabongo (2007), cette population des districts de Kisangani et de la
Tshopo s'élevait à 2.263.186 habitants, soit une densité
de 11 habitants au Km2. Cette population est répartie de la
manière suivante : Ville de Kisangani (895.880 habitants) et
district de la Tshopo (1.367.306 habitants). Nous constatons que la population
de la ville de Kisangani a augmenté de 346171 habitants après 5
ans.
Ces districts comprennent plusieurs tribus autochtones de la
province orientale, mais aussi celles provenant d'autres provinces du pays.
Selon Mate (2001), les principales ethnies sont : les Lokele, les Mbole,
les Turumbu, les Wagenia, les Topoke, les Bamanga, les Lengola et les Kumu. Les
Lokele et Topoke sont des riverains, essentiellement de petits
commerçants ambulants ou pêcheurs. Les Kumu constituent l'ethnie
prédominante dans la région d'étude. Ces
différentes populations exploitent diversement la forêt pour leur
survie : la fabrication des pirogues, l'agriculture, la chasse, extraction
de produits forestiers variés et la coupe des arbres pour le
charbon de bois, la menuiserie et bois de chauffage.
Ces diverses activités aboutissent progressivement
à une certaine modification du milieu naturel qui se traduit
actuellement par la secondarisation de la végétation dans un
rayon estimé à 50 Km autour de la ville de Kisangani ; cet
aspect a une importance dans l'interprétation des paysages.
L'action de l'homme sur les ressources
forestières est avant tout destructrice, mais l'intensité de
cette destruction est fonction de la densité de la population, du mode
de vie de cette dernière et de l'ancienneté de l'occupation des
terres. Les principales causes qui sont à la base de la destruction des
forêts climaciques de notre territoire se résument comme
suit :
· Agriculture itinérante sur brûlis ;
· Exploitation forestière ;
· Coupe et fabrication des charbons de bois ;
· Cueillette, chasse, pêche et enfin
l'élevage.
L'homme est par conséquent l'un des destructeurs des
écosystèmes par les défrichements, les coupes, les
exploitations forestières et les divers aménagements qu'il
entreprend. Il modifie très profondément la flore et la
végétation de son environnement et participe ainsi à la
dégradation et à la simplification des écosystèmes
forestiers (Sabongo, 2007). Cette action destructrice se situe à deux
niveaux : d'une part, il agit sur la faune et d'autre part, il modifie la
flore.
Néanmoins, de grandes étendues de la
réserve de Masako sont régulièrement
déboisées, pour être remplacées par des cultures
itinérantes sur brûlis. Certains arbres sont abattus pour
l'exploitation du charbon de bois, laissant derrière des
clairières. Ainsi, la végétation primitive de Masako a
laissé la place aux forêts secondaires dues au reboisement et aux
formations de remplacements, conséquences des cultures. Cette action sur
les ressources forestières est à la fois directe et indirecte.
Directement, elle détruit certaines espèces par une
surexploitation ou par un défrichement inconsidéré. Les
espèces surexploitées sont nombreuses, on peut citer :
Pericopsis elata (afromorsia), Gilbertiodendron dewevrei, Alstonia
boonei, Entandrophragma utile pour le bois d'oeuvre et exportation des
grumes et pour la fabrication des braises ; Gnetum africanum pour
l'alimentation, Rauvolfia vomitoria, Pentadiplandra brazzeana pour les
plantes médicinales, etc.
Toutes ces espèces deviennent de plus en plus rares
dans la région et particulièrement dans les centres urbains.
Elle favorise indirectement la pénétration des
espèces ayant leur centre de dispersion dans les savanes. Nombreuses
espèces rudérales du territoire étudié sont
d'introduction ancienne ou récente.
III. MATERIELS ET
METHODES
3.1. Matériels
d'étude
Les images satellitaires utilisées dans ce travail
couvrent une période allant de 1990 à 2001. Chacune des
données nous a fourni des informations différentes sur le
phénomène de la déforestation et de la dégradation
des forets. Dans le cadre de notre étude, nous avons pu
bénéficier des images satellitaires de la ville de Kisangani
à l'observatoire satelital des forets d'Afrique central (Osfac) ainsi
qu'à l'institut d'Environnemetrie de l'Université catholique de
Louvain-la-Neuve en Belgique.
Pour réduire l'impact des conditions
atmosphériques sur les signaux enregistrés et permettre une
comparaison, les dates d'acquisition des images se situent pendant la
même période de l'année, pendant la saison sèche.
3.2. Méthodologie
3.2.1. Méthode cartographiques
3.2.1.1. Composites colorées des bandes panchromatiques
( Stack layer)
Cette opération consiste à combiner les bandes
panchromatiques pour obtenir une composition colorée. Signalons que le
"stack" est composé des bandes 3, 4 et 5, qui permettent une bonne
lecture de la végétation. Nous avions utilisé le cas
échéant, l'outil" Layer Stacking " sur le logiciel ENVI 4.6.
3.2.1.2. Classification des images
Classer des données satellitaires, c'est
grouper les unités primaires qui les composent (pixels) en un nombre
donné thématiquement connu ou spectralement homogène (
Defourny, 2010). Les procédures de classifications permettent la
confection des cartes thématiques.
Pour des raisons précitées, nous avions
utilisé la classification non-supervisée à l'aide du
logiciel ENVI. L'ensemble de la zone d'étude
sur les images était divisée en plusieurs classes ; ainsi,
la classification, l'interprétation des images ainsi que le calcul des
différentes superficies de ces classes ont été
réalisées à l'aide d'ENVI 4.6 et la cartographie
proprement dite a été réalisée sur ArcGIS 9.2. La
détection des indices de structures spatiales a été faite
par l'extension Patch Analysis 3.4 qui a été installé sous
Arcgis 9.2
Dans le cas de cette étude, il a été
définit sur chaque image 100 classes (à raison de 7
itérations), que l'on a reclassifié (post-classification) en 6
classes sur base de la classification de Duveiller, (2008) et renommé
à savoir :
- Forêt dense (foret primaire).
- Foret secondaire (Longue jachère et forêt
secondaire).
- Champs et jachère (Agriculture et petite jachère)
- Sol nu et aire urbaine
- Plantations (Végétation non
forestière)
- Eau
3.2.1.3. Superficies et
quelques calculs statistiques sur les images
Les superficies (en km2) de différentes
classes ayant fait l'objet de la classification ont été
générées automatiquement sur Envi 4.6, ensuite elles ont
été exprimées en pourcentage (%) afin de mieux
évaluer ces valeurs par rapport à celles de l'étendue
totale correspondant à 100 %.
La détermination des statistiques descriptives
spatiales de chaque classe d'occupation du sol a été faite sous
Excel après avoir exporté la table d'attribut de toutes les
classes d'occupation du sol sous Arc nous avions utilisé la variance,
l'écart type et le coefficient de variation, etc.
3.2.1.4. Mise en page (
Layouts)
Elle a consisté à la présentation
cartographique des résultats de la classification sur le logiciel ArcGIS
9.2 avec la table d'attribut pour chaque classe d'occupation du sol pour
l'année 1990 et celle de l'année 2001.
3.2.2. Matrice de confusion
L'estimation de la qualité de la classification a
été faite par le biais d'une matrice de confusion (Godard, 2005).
À partir de cette matrice, la qualité de l'utilisateur ou le taux
de pixels bien classés de la classe i (Pu(i)) a été
déterminée avec l'équation 1 :
où Mc(i) est le nombre de pixels de la
classe i ayant effectivement été affectés à
celle-ci après classification et m1 la somme des pixels de la
classe i dans l'image.
La précision du producteur Pp(i) a été
obtenue suivant l'équation 2 :
Où m2 est le nombre de pixels appartenant
effectivement à la classe i.
Une valeur élevée de Pp(i) indique que la classe
a été peu affectée par les échantillons des autres
classes. À l'inverse, un taux faible indique que cette classe a souvent
été choisie à la place d'autres classes.
La précision globale de la classification a
été donnée par la moyenne des pourcentages des pixels
correctement classés (MPCC)
n étant le nombre total des pixels inclus dans la
matrice.
Le coefficient de Kappa (K, équation 4) donne une
estimation plus précise (qui tient compte des pixels bien
classés) de la qualité de la classification (Congalton,
1991) :
(Équation 4)
où r est le nombre de rangées de la matrice.
3.2.3. Matrice de transition
des classes d'occupation du sol
La matrice de transition permet de mettre en évidence
les changements d'occupation du sol pendant une période donnée
(Schlaepfer, 2002; Bamba et al., 2008). Les cellules de la matrice
contiennent la valeur d'une variable ayant passé d'une classe initiale
i à une classe finale j pendant la période
considérée. Les valeurs des colonnes représentent les
proportions des aires occupées par chaque classe d'occupation du sol au
temps j et celles des lignes, au temps initial i.
3.2.4. Taux annuel de
déforestation de la zone d'étude
Le taux annuel de déforestation est le pourcentage que
perd la forêt chaque année dans un territoire forestier bien
défini. Ce taux a été calculé comme suit :
L'analyse de la dynamique de l'occupation des terres a été faite
à partir du calcul du taux de déforestation annuel ( Caloz,
2001 ; Oloukoi 2006 ; Barima,2009 et al.,) a été
utilisée. La variable considérée ici est la superficie
(S). Ainsi, pour S0 et S1, correspondant respectivement à la superficie
d'une catégorie d'occupation des terres en 1990 et en 2001, le taux de
déforestation spatiale moyen annuel T,
(Équation 5)
où : t est le nombre d'années
d'évolution ; ln le logarithme népérien ; e la base des
logarithmes népériens (e = 2,71828) et S la superficie.
3.2.5. Analyse de la structure
spatiale du paysage
3.2.5.1. Indices de
structure spatiale
Le nombre des taches (nj) appartenant
à une classe donnée j a été
déterminé. Le changement de cet indice renseigne sur la
fragmentation d'une classe entre deux périodes. L'augmentation du nombre
de taches d'une classe est supposée due à la fragmentation de
cette classe (Davidson, 1998).
L'aire totale (atj) occupée par la
classe j a été calculée suivant l'équation (5)
où aij correspond
à l'aire de la i-ème tache de la classe j :
. (5)
La valeur moyenne de l'aire des taches de la
classe j, mj, a été calculée selon la formule suivante:
. (6)
L'aire maximale, c'est la plus grande aire des taches de la classe j, où .
L'étendue de l'aire de la classe
e(a) j
Elle se calcule suivant la formule :
(7)
L'étendue indique la variabilité entre les aires
extrêmes de la classe j. Elle varie entre 0 et 100. Cet indice est sans
unité et se rapproche de 100 quand la variabilité entre les deux
valeurs extrêmes est grande. Plus l'étendue est faible, plus les
tailles sont homogènes entre les taches et est de 100 quand une seule
tache.
La dominance Dj (a) indiquant la proportion
d'aire occupée par la tache dominante dans la classe j a aussi
été prise en compte:
(8)
et Plus la valeur de la dominance est grande, moins la classe est
fragmentée.
La médiane Me(a) est un
nombre qui divise en deux parties l'échantillon, la population. Chaque
partie contient le même nombre de valeurs. Contrairement à la
moyenne, la valeur médiane permet d'atténuer l'influence
perturbatrice des valeurs extrêmes enregistrées lors de
circonstances exceptionnelles.
La variance ó2 j(a)
représente la moyenne des carrés des écarts à la
moyenne. Elle permet de caractériser la dispersion des valeurs par
rapport à la moyenne. Dans notre cas ici, elle nous situera sur
l'hétérogénéité des taches dans la classe.
Sa formule est
(9)
Le Coefficient de variation CVj (a) est un
indicateur de dispersion. Il est égal au rapport de la racine
carrée de la variance par la moyenne de la classe j :
(10)
Plus la valeur du coefficient de variation est
élevée, plus la dispersion autour de la moyenne est grande. Le
coefficient de variation permet d'obtenir un indice général,
indépendant des unités de mesure employées alors que la
variance est un indice de dispersion sensible à la valeur moyenne et
à l'unité de mesure utilisée. La prise en compte de ce
coefficient est très importante car elle donne plus d'informations que
la moyenne des taches, analysée seule. En effet si deux classes
possèdent la même valeur moyenne mais que la seconde a un
coefficient de variation plus faible que la première cela signifie que
les taches de la seconde sont plus homogènes alors que la
première a des taches à surfaces très variables.
La cohérence de la classe Cj (a) est
une mesure du degré de partition des aires continues en plusieurs
petites fractions (Jaeger, 2000). La valeur de Cj (a) est donnée par la
formule :
(11)
Cette valeur varie 0= Cj(a) = 1. La valeur
élevée de Cj (a) indique qu'il y a peu de taches dans l'ensemble
et que ces taches sont très disproportionnelles. Plus il y a de petites
taches plus faible sera la valeur de la cohérence.
La diversité des aires des taches de la classe j,
notée, a été calculée par l'indice de
Shannon (Mc Garigal & Marks, 1995) qui est donné par la
formule (8) où ln représente le logarithme
népérien :
. (12)
Cet indice mesure la diversité relative des taches au
niveau de la classe. La valeur de va dépendre de nj et de leurs proportions relatives (aij/atj).
Il est égal à 0 lorsque la classe n'est constituée que
d'une seule tache et sa valeur va croître avec le nombre de taches et
avec l' équitabilité entre les aires des taches de la classe (Mc
Garigal & Marks, 1995).
En un mot, cet indice est de valeur nulle si les classes sont
occupées par une seule tache ou dans le cas du paysage pris en entier,
d'une seule classe d'occupation du sol et une valeur élevée
souligne les zones de contact entre les différentes taches ou classes
d'occupations du sol. Dans le cas des classes, cet indice est utilisé
pour mettre en évidence la diversité au niveau des taches qui la
constitue
L'indice d'équitabilité de Pielou
des aires des taches se calcule selon la formule :
, (13)
où le dénominateur équivaut à la
diversité maximale potentielle. Il varie entre 0 (très peu
équitable) et 1 (équitabilité maximale entre les aires des
taches). où ln nj est la diversité maximale potentielle (ou
Hmax). Les valeurs obtenues par le calcul de l'indice de diversité Hj
permettent de calculer l'indice d'équitabilité ou de
régularité (E)
Cet indice permet de comparer la diversité
observée et la diversité maximale potentielle qui équivaut
à Hmax c'est à dire à ln nj. Il varie entre 0
(peuplement comprenant des taches dominantes) et 1 (très bon
équilibre entre les aires des taches).
3.2.5.2. La dimension
fractale
La dimension fractale est une mesure de la façon dont
la fractale occupe l'espace la dimension fractale des frontières de ces
agrégats peut être calculée à partir des estimations
de périmètre et d'aire, en partant de la relation suivante :
(14)
où K est une constante appelé facteur de
graduation reliant aij à pij et Df j est la dimension fractale de la
classe j. Ce qui donne alors
(Y = A+ B X) (15)
Donc la dimension fractale peut être
considérée comme étant le double de la pente de la courbe
qui décrit la relation entre log pij et log aij. En d'autres termes
cela revient donc à estimer périmètre et aire de chaque
tache de la classe à une échelle donnée et à
représenter ces valeurs en coordonnées logarithmiques. La pente
de la régression entre aires et périmètres correspondants
est une estimation de la moitié de Dfj. La régression devra
être significative.
La dimension fractale (notée D) est
considérée comme une mesure de complexité du paysage
(Kenkel, 1996). Cette valeur varie entre (Df1) les paysages fortement
anthropisés (D1) et les paysages tout à fait naturels,
sans impact humains notables (D2)
Df =2B Avec Df la dimension fractale, B la pente de la droite
, K le facteur de graduation k reliant A à P
3.2.5.3. Identification
des processus de transformation spatiale
Afin d'identifier les types de changements
opérés dans chacune des classes d'occupation du sol, nous avons
utilisé l'arbre de décision présenté par (Bogaert
et al., 2002). Cet arbre permet de cerner le processus dominant de la
transformation du paysage. Les données d'entrées à
introduire dans l'arbre de décision sont les données d'aire, de
périmètre et celles qui concernent le nombre de taches
observées appartenant à la classe mise à l'étude.
Elles seront calculées avant (notées comme a0, p0 et n0 et
à l'issue (notées comme a1, p1 et n1 de la transformation.
Figure 5.1.: Identification du processus de
transformation spatiale. Premièrement, il faut déterminer la
surface, le périmètre et le nombre de taches du type
considéré avant (a0, p0 et n0) et après (a1, p1 et n1) la
transformation. Deuxièmement, le changement de chacune des trois
caractéristiques est utilisé pour aboutir à un processus
représentatif de la dynamique observée. Selon le modèle,
il faut d'abord analyser l'évolution du nombre de taches (comparaison de
n0 avec n1). Par suite, le changement de la surface (comparaison de a0 avec a1)
du type considéré mènera directement vers un des
processus, ou indirectement via l'évolution du périmètre
(comparaison de p0 avec p1). Afin de faire une distinction entre
fragmentation et dissection, une valeur prédéfinie de diminution
d'aire (t) est utilisée (Bogaert et al., 2008)
IV. PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS
4.1. Cartographie par
télédétection de la région forestière de
Masako
4.1.1 Présentation des
classes d'occupation du sol
Les cartes produites suite aux différents traitements
sont présentées dans les Figures 4.1 et 4.2. On constate dans
l'ensemble une variation dans la disposition et la constitution des
différents éléments dans la zone d'étude. Sur la
carte de 1990 (Figure 4.1), la matrice est constituée par la classe
champs et jachères comme classe dominante tandis qu'en 2001 (Figure
6.2), c'est la classe foret secondaire qui devient la classe
prépondérante, la foret dense à gardé la même
architecture visuellement bien qu'il ai une réduction de son
étendue.
Dans l'ensemble, à la vue des cartes, on constate
qu'entre 1990 et 2001, la structure générale du paysage a
changé ; les matrices de même que la répartition des taches
des classes ont également changé. Les grandes taches des
forêts secondaires et des forêts denses ont disparu et font place
à de taches plus petites ou souvent à d'autres classes. La
jachère n'a pas changé de structure et se retrouve
confinée aux mêmes endroits, quant aux Jachères et champs,
ils sont repartis dans tout le paysage de 2001. Probablement que les
Forêts ont fait les frais de techniques et habitudes culturales des
populations locales.
Fig4.1. : Carte d'occupation du sol de la
région forestière de Masako en 1990
Fig 4.2 : Carte d'occupation du sol de la
région forestière de Masako en 2001
4.1.2. Validation des
résultats de la classification de l'occupation du sol
Des données de référence ont
été obtenues à partir des relevés obtenus en
généralisant des points aléatoires. Un plan
d'échantillonnage aléatoire été
réalisé sur la base des classes d'occupation du sol retenues.
Cents sites de vérification ont été choisis de
manière à se trouver dans des zones homogènes. ( Daolan,
z.,1997).
Tableau 6.1 : Matrice de confusion de la
classification de 1990
Classifiée
référence
|
foret dense
|
foret secondaire
|
champs et jachères
|
plantation
|
sol nu
|
eau
|
total
|
Pp%
|
foret dense
|
19
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
21
|
90
|
foret secondaire
|
1
|
26
|
4
|
0
|
0
|
0
|
31
|
83
|
champs et jachères
|
0
|
1
|
40
|
0
|
0
|
0
|
41
|
75
|
plantation
|
0
|
0
|
1
|
3
|
0
|
0
|
4
|
97
|
sol nu
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
2
|
100
|
eau
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
100
|
total
|
20
|
28
|
46
|
3
|
2
|
1
|
100
|
|
Pu%
MPCC
K
|
95
|
92
|
86,9
|
100
|
100
|
100
|
|
91 %
92 %
|
Tableau 6.2. : Matrice de confusion de la
classification de 2001
Classifiée
reference
|
foret dense
|
foret secondaire
|
champs et jacheres
|
plantation
|
sol nu
|
eau
|
total
|
Pp%
|
foret dense
|
12
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
14
|
85
|
foret secondaire
|
1
|
35
|
0
|
0
|
0
|
0
|
36
|
97
|
champs et jachères
|
1
|
3
|
36
|
0
|
0
|
0
|
40
|
90
|
plantation
|
0
|
0
|
0
|
7
|
0
|
0
|
7
|
100
|
sol nu
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
100
|
eau
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
100
|
total
|
14
|
40
|
36
|
7
|
1
|
2
|
100
|
|
Pu%
MPCC
K
|
85
|
87.5
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
93 %
92, 8 %
|
Les rangées correspondent aux classes définies
sur le terrain (données de référence) et les colonnes aux
classes obtenues par classification de l'image Landsat ETM+. Pu, Pp et MPCC
sont respectivement la qualité de l'utilisateur, la précision du
producteur et la moyenne des pourcentages des pixels correctement
classés. K est le coefficient de Kappa.
Les matrices de confusion des images Landsat ETM+ 1990 et
celle de 2001 (tableau 6.1 et 6.2) indique une MPCC 91 % et de 93 %
respectivement pour les deux années. En général nous
constatons que la qualité du producteur et celles de l'utilisateur sont
bonne parce que toutes ces valeurs sont au dessus de 85 %.
4.1.3. Mise en évidence
des changements à l'échelle du paysage: matrice de
transition
4.1.3.1. Matrice de
transition
Tableau 6.3. Matrice de transition illustrant en
hectare le changement des surfaces des classes d'occupation du sol entre 1990
et 2001
|
2001
|
|
1990
|
|
Foret dense
|
Foret Sec.
|
Champs et jachères
|
Plantation
|
Sol nu
|
eau
|
total
|
Foret dense
|
1675,62
|
885,6
|
285,2
|
38,34
|
0,8
|
21,06
|
2906,62
|
Foret secondaire
|
474,9
|
2755,35
|
887,4
|
70,11
|
10,8
|
4,14
|
4202,7
|
Champs et jachères
|
19,53
|
2077,7
|
3820,95
|
203,94
|
71,01
|
3,3
|
6196,43
|
Plantation
|
5,1
|
110,16
|
232,38
|
116,19
|
8,82
|
0,7
|
473,35
|
Sol nu
|
0
|
36,54
|
159,21
|
6,9
|
9,9
|
0,09
|
212,64
|
Eau
|
28,17
|
10,71
|
20,07
|
3,96
|
0,36
|
344,79
|
408,06
|
|
total
|
2203,32
|
5876,06
|
5405,21
|
439,44
|
101,69
|
374,08
|
14400
|
En effet de la lecture du tableau 6.4 issu du tableau 6.3,
nous constatons que des 20 % qu'occupait la foret dense en 1990, 11,64 % est
restée intacte, 6,15 % est maintenant occupée par la foret
secondaire, et 2 % par la classe champs et jachères, la classe foret
dense a reculé d'environ 5 %.
Tableau 6.4. Matrice de transition de l'occupation du
sol (en pourcentage) entre 1990 et 2001
|
2001
|
1990
|
|
Foret dense
|
Foret Sec.
|
Champs et jachères
|
Plantation
|
Sol nu
|
eau
|
Total %
|
Foret dense
|
11,64
|
6,15
|
1,98
|
0,27
|
0,01
|
0,15
|
20%
|
Foret secondaire
|
3,30
|
19,13
|
6,16
|
0,49
|
0,08
|
0,03
|
29%
|
Champs et jachères
|
0,14
|
14,43
|
26,53
|
1,42
|
0,49
|
0,02
|
43,03%
|
Plantation
|
0,04
|
0,77
|
1,61
|
0,81
|
0,06
|
0,00
|
3,20%
|
Sol nu
|
0,00
|
0,25
|
1,11
|
0,05
|
0,07
|
0,00
|
1,47%
|
Eau
|
0,20
|
0,07
|
0,14
|
0,03
|
0,00
|
2,39
|
2,83%
|
|
Total %
|
15,30%
|
40,80%
|
37,53%
|
3,05%
|
0,71%
|
2,60%
|
100%
|
Au niveau de la classe foret secondaire, 3 % est devenu foret
dense et 6 % transformé en champs et jachères et nous constatons
qu'en dix ans la classe a augmenté de 10 % . S'agissant de la classe
Champs et jachère, de ses 43 % en 1990 ; 26 % sont restés
intacts et 14 % sont devenus foret secondaires, ce passage de la
jachère à la classe foret secondaire serait due par le fait que
sous l'appellation foret secondaire, nous avons aussi la classe longue
jachère càd aggradation de la petite jachère à la
jachère vielle qui fait partie de la classe foret secondaire (
Bamba,2010).
Les valeurs des diagonales, indiquent la permanence des
classes, celles au dessus indiquent la tendance à la
déforestation tandis que celles en dessous de la diagonale indiquent la
tendance à la reforestation. Nous constatons que la classe la plus
stable est celle de la foret secondaire. En somme l'analyse des transferts
d'occupation du sol entre 1990 et 2001 permet de départager l'importance
relative des dynamiques paysagères à savoir : la
stabilité des classes 60,57 %, la tendance à la
déforestation de la couverture végétale 17,31 % du paysage
et la tendance à la reforestation 22.14 %
Foret secondaire
Foret dense
Dégradation : 3 %
Déforestation 2 %
Fragmentation : 0,7 %
Aggradation : 7 %
Sol nu et Aires urbaines
Champs et jachères
Fig 4.3 principaux taux de transformations opérés
dans les classes d'occupations du sol entre 1990 et 2001
La figure 4.3 montre le changement de classe durant deux
époques, en général nous constatons une
déforestation de 2 %, une dégradation de 3%, une fragmentation de
0,7 % et une aggradation de 7 %.
4.1.4. Taux de
déforestation annuelle moyen (Le signe négatif exprime la
réduction du couvert forestier)
|
Aire 1990
ha
|
Proportion
1990 %
|
Aire 2001
ha
|
Proportion
2001 %
|
T(%)
|
Foret dense
|
2906,64
|
15,30 %
|
2 203,38
|
20 %
|
-2,50
|
Foret secondaire
|
4202,73
|
40,80 %
|
5876,1
|
29 %
|
3,03
|
Champs et jachères
|
6196,50
|
37,53 %
|
5 405,22
|
43,03 %
|
-1,23
|
Plantation
|
473,4
|
3,05 %
|
439,47
|
3,2 %
|
-0,67
|
Sol nu
|
212,67
|
0,71 %
|
101,7
|
1,47 %
|
|
Eau
|
408,06
|
2,60 %
|
374,13
|
2,83 %
|
|
total
|
14 400,00
|
|
14 400,00
|
|
-1,38
|
Tableau 4.4. Taux de déforestation
spatiale annuelle entre 1990 et 2001
La lecture de ce tableau montre que la région
forestière de Masako accuse un taux de déforestation annuelle
moyen de 1,38 % .
4.2. Analyse des cartes
par les indices des structures spatiales du paysage
4.2.1. Nombre de taches par
classe
En 1990, Le nombre de taches augmente indifféremment
d'une classe à l'autre entre 1990 et 2001.Figure 4.4. On remarque
également que cette variation n'est pas spécifique à une
seule classe d'occupation du sol. Trois classes d'occupation du sol subissent
une diminution du nombre de leur tache par contre d'autres classes subissent
une augmentation du nombre des classes. Cela montre la dynamique au niveau du
paysage considérée.
Fig 4.4. Evolution du nombre des taches sous
chaque classe
Le nombre de taches par classe (nj) est très important
à prendre en compte car il donne une idée sur l'état de
fragmentation d'une classe entre deux périodes. En effet l'augmentation
du nombre de taches d'une classe peut être due à un processus de
fragmentation de cette classe (Davidson, 1998 dans Bogaert et al, 2008). En
plus de cet indice, nous approfondirons l'analyse sur l'aire et le
périmètre de chacune des classes des deux paysages.
Tableau 4.5. : Evolution du Nombre de Taches par classe
d'occupation du sol entre 1990 et 2001.
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Plantation
|
Champs et jacheres
|
Sol nu
|
Eau
|
1990
|
634
|
1062
|
500
|
467
|
350
|
5
|
2001
|
555
|
710
|
562
|
641
|
187
|
4
|
4.2.2. Les indices en rapport
avec l'aire des classes d'occupation du sol
Dans le tableau 6.6 nous avons récapitulé les
valeurs des statistiques concernant les mesures surfaciques des classes
d'occupation du sol en 1990 et 2001. Le constat général qu'on
fait est que les aires des classes ont considérablement changé
entre 1990 et 2001.
Tableau 4.6. Tableau récapitulatif des
statistiques des mesures surfaciques en 1990 et 2001
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Champs et jachères
|
Plantation
|
Sol nu
|
eau
|
1990
|
|
|
|
|
|
|
atj (ha)
|
2906,64
|
4202.73
|
6196.5
|
473.4
|
212.67
|
408.06
|
âj (ha)
|
4.58
|
3.95
|
13.26
|
0.84
|
0.6
|
81.61
|
Me (a)
|
0.36
|
0.45
|
0.63
|
0.36
|
0.36
|
4.59
|
ój² (a)
|
3398.87
|
1425.42
|
22787
|
7.07
|
0.82
|
23216.97
|
ó
|
3475.99
|
37.75
|
150.96
|
2.66
|
0.91
|
152.37
|
C Vj (a
|
75
|
954.03
|
1137.68
|
315.72
|
140.48
|
186.70
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
atj (ha)
|
2203.38
|
5876.1
|
5405.22
|
439.47
|
101.7
|
374.13
|
âj (km²)
|
3.97
|
8.27
|
8.43
|
0.87
|
0.54
|
93.53
|
Me (a)
|
0.36
|
0.45
|
0.63
|
0.36
|
0.36
|
22.10
|
ój² (a)
|
2167.49
|
5430.48
|
11843.78
|
8.29
|
0.30
|
25223.19
|
ó
|
46.56
|
73.69
|
108.83
|
2.88
|
0.55
|
158.82
|
C Vj (a)
|
1172.69
|
890.41
|
1290.59
|
327.51
|
101.42
|
42.45
|
On observe qu'en 1990, c'est la classe champs et jacheres qui
a la superficie la plus grande, suivie de la classe foret secondaire puis la
classe foret dense. En 2001, c'est la classe foret secondaire qui a maintenant
la superficie la plus élevée suivie des champs et jachères
puis la classe foret secondaire. Nous constatons également un
accroissement de l'aire totale occupé pour la classe foret secondaire
par contre toutes les autres classes ont constatés une diminution.
Les valeurs moyennes des aires sont différentes d'une
classe à l'autre dans la même année mais aussi d'une
période à l'autre entre 1990 et 2001. Ces valeurs suivent la
même allure que celles de l'aire totale entre les deux dates
En effet, en comparant les valeurs centrales
définissant la forme des distributions des taches des classes, il
s'avère qu'elles diffèrent les unes des autres. Par ailleurs, on
constate qu'elles sont généralement unimodales
dissymétriques à gauche (mode <médiane<moyenne). les
valeurs élevées du CV j (a) indiquent que
les aires sont très dispersées autour de la moyenne et il y a une
grande variabilité des aires des taches.
L'examen du tableau 4.7 récapitule les valeurs des
indices des aires extrêmes des taches dans les classes d'occupation du
sol en 1990 et 2001. Pour chacune de ces années nous pouvons
connaître l'aire des taches extrêmes mais aussi les proportions et
l'étendue des taches maximales. On constate que l'aire maximale
amaxj des classes est très variable.
En 1990 les valeurs de cet indice varient de 2464,56 ha dans
la classe champs et jachère à 9,09 ha dans la
classe sol nu et aires urbaines où cette tache domine à plus de
40% de l'aire totale de la classe. En 2001 avec 2433,6 ha
c'est dans la classe Jachère et Champs qu'on retrouve la plus
grande valeur de l'aire maximale a maxj, des classes. On voit aussi
que cette tache domine à plus de 45% l'aire totale de la classe
citée pendant que pour les autres classes, la valeur de la dominance est
relativement faible. On constate surtout une réduction
considérable de la valeur d'amaxj, de la classe plantation
pendant les deux périodes
L'étendue des taches dans les classes ej aussi bien en
1990 qu'en 2001 est très grande (> 98%). Il y a donc une grande
variabilité entre les aires des taches extrêmes. La dominance est
faible dans la majorité des classes forestières aussi bien en
1990 qu'en 2001. Cela confirmerait la fragmentation constatée par
rapport au nombre de taches.
Tableau 4.7. Indices se rapportant aux valeurs
extrêmes des aires des classes entre 1990 et 2001
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Plantation
|
Champs et jacheres
|
Sol nu
|
eau
|
1990
|
|
|
|
|
|
|
amax, j (ha)
|
1407,6
|
1097,1
|
454,5
|
2464,56
|
9,09
|
351,63
|
amin, j (ha)
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
ej (%)
|
99,99
|
99,99
|
99,80
|
99,99
|
99,01
|
99,82
|
Dj (%)
|
48
|
26
|
10
|
40
|
4
|
86
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
amax, j (ha)
|
989,01
|
1447,65
|
43,11
|
2433,6
|
4,4100
|
3297,6
|
amin, j (ha)
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
0,09
|
ej (%)
|
99,99
|
99,99
|
99,79
|
99,99
|
97,96
|
99,95
|
Dj (%)
|
45
|
25
|
10
|
45
|
4
|
88
|
Le tableau 4.8. reprend les indices de
diversité des classes qui renseignent sur les aires et les types de
taches présentes dans les classes.
Nous constatons à partir de ce tableau qu'en 1990, la
cohérence C j (a) au niveau de la classe sol nu et aire urbaine suivi de
la classe plantation sont respectivement les plus faibles et tendent vers 0,
cela indique que ces classes possèdent un grand nombre de taches. Les
valeurs élevées de H j (a) corroborent ce constat. En plus, la
valeur de E j (a), supérieure à 0,8 montre que les taches de ces
2 classes sont équitables entre elles. Pour cette même
année c'est la classe champs et jachères qui a la valeur de
cohérence Cj (a) la plus élevée pour les classes sous les
couvertures végétales.
Tableau 4.8. Tableau récapitulatif des indices
de diversité des aires des classes d'occupation du sol de la
région forestière de Masako entre 1990 et 2001.
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Plantation
|
Champs et jachères
|
Sol nu
|
eau
|
1990
|
|
|
|
|
|
|
Cj
|
0.26
|
0.09
|
0.02
|
0.28
|
0.01
|
0.76
|
Hj
|
2.75
|
4.13
|
5.28
|
2.24
|
5.31
|
0.46
|
Ej
|
0.42
|
0.60
|
0.83
|
0.36
|
0.91
|
0.28
|
|
|
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
Cj
|
0.25
|
0.11
|
0.02
|
0.26
|
0.01
|
0.79
|
Hj
|
2.63
|
3.25
|
5.01
|
2.56
|
4.86
|
0.27
|
Ej
|
0.42
|
0.49
|
0.81
|
0.40
|
0.92
|
0.27
|
Les faibles valeurs de la diversité de Shannon Hj (a)
et de l'équitabilité Ej (a) observées, démontrent
que cette classe est composée de petites taches et que les taches sont
disproportionnelles. En 2001, cette dernière classe a la valeur de
cohérence C j (a) la plus faible; avec les valeurs de Hj (a) et d e
Ej (a) les plus élevées, elle est constituée d'un grand
nombre des taches de tailles équitables. La tendance .
En effet, la relation de proportionnalité entre ces
indices se confirme. Soulignons aussi que les valeurs de la dominance corrobore
ce constat car plus il y a beaucoup de taches, plus Hj
(a) est élevé et moins est la dominance.
Particulièrement la cohérence C j (a) la plus
faible et tendant vers zéro est signalée au niveau de la classe
forêt secondaires. Cela implique que cette classe possède le plus
grand nombre des taches. Enfin, la valeur élevée de
Hj (a) corrobore ce constat. En outre, la valeur E
j (a), supérieur à 0,75 montre que les taches de
cette classe sont assez équitables entre elles.
Le reste des classes constitue le groupe des classes au petit
nombre de taches (moins morcelé). Cette observation s'expliquerait par
la cohérence un peu plus élevée par rapport au premier
groupe. Les valeurs faibles de Hj (a) et
Ej (a) soulignent ce constat. Exceptionnellement pour la
classe plantation, la valeur la plus élevée de Ej
(a)>0,8 observée démontre que les taches de cette
classe sont équitables entre elles malgré sa cohérence un
peu plus élevée et le nombre de taches inférieur à
celui du second groupe.
4.2.3. Les indices en rapport
avec le périmètre des classes d'occupation du sol
Comme pour les aires, nous avons récapitulé dans
les tableaux suivants, les indices sur des périmètres des taches
dans les classes d'occupation du sol entre 1990 et 2001.
Le constat général qu'on fait est que les
périmètres des classes ont considérablement
évolué entre 1990 et 2001. On observe un accroissement de
périmètre de la classe champs et jachère tandis qu'une
diminution de toutes les autres classes. Les périmètres moyens
sont très différents d'une classe à l'autre dans la
même année mais aussi d'une période à l'autre entre
1990 et 2001. Ils sont également différents de la valeur
médiane sauf dans la classe sol nu et aire urbaine. Le coefficient de
variation des classes Jachères et Champs et Sol nu en 1990 sont moins
de 2 % et démontre que les périmètres des taches ont la
même valeur égale au périmètre moyen. Inversement en
2001, avec les coefficients de variation les plus élevés pour la
majorité des classes, les périmètres des taches de cette
classe sont très dispersés autours de la moyenne. Il y a donc une
grande hétérogénéité au niveau des
périmètres des taches de cette classe en 2001.
Tableau4.9. Tableau récapitulatif des
statistiques des mesures des périmètres des classes d'occupation
du sol entre 1990 et 2001
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Plantation
|
Champs et jachères
|
Sol nu
|
eau
|
1990
|
|
|
|
|
|
|
ptj (km)
|
646,200
|
1462,620
|
219,060
|
1000,260
|
118,620
|
84,900
|
pj (km)
|
1,019
|
1,119
|
0,389
|
2,141
|
0,338
|
16,988
|
Me (p)
|
0,30
|
0,30
|
0,30
|
0,36
|
0,30
|
1,02
|
ój² (p)
|
52,15
|
53,86
|
0,22
|
333,14
|
0,07
|
971,00
|
ó
|
7,22
|
7,34
|
0,47
|
18,25
|
0,27
|
31,16
|
C Vj (p)
|
700,48
|
612,28
|
120,64
|
1,82
|
0,23
|
36,70
|
|
|
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
ptj (km)
|
490,62
|
1333,2
|
206,580
|
1051,20
|
60,180
|
83,400
|
pj (km)
|
0,884
|
1,877
|
0,413
|
1,639
|
0,321
|
20,850
|
Me (p)
|
0,24
|
0,36
|
0,24
|
0,36
|
0,30
|
5,37
|
ój² (p)
|
52,61
|
167,03
|
0,35
|
213,10
|
0,04
|
1208,27
|
ó
|
7,25
|
14,31
|
0,59
|
890,16
|
0,20
|
34,76
|
C Vj (p)
|
820,51
|
762,08
|
143,06
|
14,60
|
162,69
|
166,72
|
Des données du tableau 4.10 pour chacune de ces
années nous pouvons connaître la valeur du périmètre
des taches extrêmes mais aussi leurs dominances et l'étendue de
ces taches.
Tableau 4.10. Tableau récapitulatif des indices
se rapportant aux valeurs extrêmes des périmètres des
classes entre 1990 et 2001
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Plantation
|
Champs et jachères
|
Sol nu
|
eau
|
1990
|
|
|
|
|
|
|
pmax, j (km)
|
159.240
|
189.600
|
6,00
|
316.32
|
2,640
|
72,18
|
pmin, j (km)
|
0,12
|
0,12
|
0,12
|
0,12
|
0,12
|
0,36
|
ej (%)
|
99,92
|
99,94
|
98,00
|
99,96
|
95,45
|
99,50
|
Dj (%)
|
25
|
13
|
3
|
32
|
2
|
85
|
|
|
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
pmax, j (km)
|
165,060
|
256,980
|
6,960
|
292,500
|
1,680
|
72,480
|
pmin, j (km)
|
0,12
|
0,12
|
0,12
|
0,12
|
0,12
|
0,36
|
ej (%)
|
99,95
|
99,93
|
99,28
|
99,96
|
99,86
|
99,75
|
Dj (%)
|
34
|
19
|
3
|
28
|
3
|
87
|
On constate que les valeurs extrêmes des contours des
taches sont variables entre 1990 et 2001 ; mais également entre les
classes dans la même année. En effet, en 1990, les valeurs
maximales du périmètre des classes pmax j sont
faibles, variant entre 2,6 km dans la classe sol nu et 316,32 km sous la classe
champs et jachère qui domine à plus de 32 % le
périmètre total de cette classe. Pour l'année 2001, on
constate que les valeurs maximales des périmètres des taches de
l'ensemble des classes sont les plus élevées. Mais c'est surtout
la classe jachères et champs qui a le pmax, j la plus grande (292,5
km) malgré qu'elle ne soit pas la classe dominante.
L'étendue du périmètre des taches dans
les classes aussi bien en 1990 qu'en 2001 est très grande (> 99%).
Il y a donc une grande variabilité entre les valeurs extrêmes des
périmètres des taches.
Tableau 4.11. Tableau récapitulatif des indices
de diversité des périmètres des classes d'occupation du
sol de la région forestière de Masako entre 1990 et
2001.
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Plantation
|
Champs et jachères
|
Sol nu
|
eau
|
1990
|
|
|
|
|
|
|
Cj
|
0.08
|
0.03
|
0.0044
|
0.16
|
0.0047
|
0.74
|
Hj
|
4.35
|
4.54
|
5.98
|
3.39
|
5.65
|
0.51
|
Ej
|
0.67
|
0.65
|
0.94
|
0.55
|
0.96
|
0.31
|
|
|
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
Cj
|
0,12
|
0,07
|
0,01
|
0,12
|
0,01
|
0,77
|
Hj
|
4,16
|
4,12
|
5,75
|
3,83
|
5,08
|
0,41
|
Ej
|
0,66
|
0,63
|
0,93
|
0,60
|
0,97
|
0,30
|
La lecture du tableau 6.11 montre qu'entre les deux
années1990 et 2001, on note que la cohérence est faible ;
comme dans le cas des mesures surfaciques, les classes plantation et sol nu ont
les valeurs les plus élevées de l'indice de Shannon H j (p), et
l'équitabilité E j (a) est très proche de 1, cela prouve
que les taches de cette classe ont des périmètres
équitables. Pour cette même tendance, c'est la classe champs et
jachères qui a la valeur la plus faible de la diversité de
Shannon H j (p) et de l'équitabilité de Pielou E j (p). Cela
démontre que cette classe est composée de peu de taches
très disproportionnelles. C'est la classe jachères et champs qui
est la moins morcelée avec des taches à contours très
disproportionnelles.
4.3. Mesure de l'anthropisation
du paysage forestier par la dimension fractale des classes d'occupation du
sol
Les Figures 4.4 et 4.5 présentent les droites de
régression des logarithmes des périmètres en fonction des
aires des taches dans les classes. Pour cause d'aire réduite des
classes sol nu et Eau, nous ne les avions pas représenté les
droites de régression. On constate qu'il existe une forte
corrélation entre les aires et les périmètres des taches.
Les valeurs des pentes de la droite représentent les moitiés des
dimensions fractales des classes respectives.
Figure 4.6 : Droites de régression des
logarithmes des Périmètres en fonctions des logarithmes des aires
des classes en 2001. La dimension fractale des classes en 1990,
montre par contre une dimension fractale de 1,352 pour la classe foret
dense ; 1,40 pour la classe foret dense ;1,36 pour la classe champs
et jachère et enfin 1,23 pour la classe plantation. Le coefficient
R2 superieur à 0,90 montre une très grande
corrélation entre les aires et les périmètres des
classes
Figure 4.5 : Droites de régression des
logarithmes népériens des Périmètres en fonctions
des logarithmes des aires des classes en 2001. Cette figure la valeur
de la dimension fractale des classes en 2001, on constate une dimension
fractale de 1,33 pour classe foret dense, 1,40 pour la classe foret dense,
1,35 pour la classe champs et jachère et enfin 1,29 pour la classe
plantation. Le coefficient R2 supérieur à 0,90 montre
une très grande corrélation entre les aires et les
périmètres des classes.
Tableau 4.12 Tableau récapitulatif des valeurs
de la dimension fractale des classes d'occupation du sol entre 1990 et
2001
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Champs et jachères
|
Plantation
|
1990
|
|
|
|
|
Droite de régression
|
Y=0,676x - 0,541
|
y = 0,704x - 0,528
|
y = 0,680x - 0,585
|
y = 0,617x - 0,642
|
R2
|
0.970
|
0.975
|
0.978
|
0.970
|
B
Df
|
0,676
1,352
|
0,704
1,408
|
0,680
1,360
|
0,617
1,234
|
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
Droite de régression
|
|
|
|
|
R2
|
0.967
|
0.980
|
0.974
|
0.971
|
B
Df
|
0,666
1,332
|
0,703
1,406
|
0,676
1,352
|
0,647
1,294
|
Les valeurs de la Dimension fractale qui correspondent au
double de la pente des droites, nous constatons que presque toutes nos valeurs
sont inferieures à 1,5 qui est le milieu de l'intervalle entre les
paysages anthropisés < 1,5 et > 1 et les paysages naturels non
anthropisés <2 et > 1,5 ce qui signifie que notre paysage est
anthropisé, cela se manifeste aussi par le fait que entre les deux
dates, ce coefficient a tendance à la diminution pour les classes
forestières sous couverture végétale .
4.4. Identification du type de
transformation spatiale des classes d'occupation du sol
Pour ce faire nous considérons le nombre des taches, les
aires et les périmètres de classes en 1990 et en 2001. Et nous
appliquerons la méthode de l'arbre de décision de Bogaert et al.
(2004) (cfr. Figure 3.1.). Le Tableau 4.13, nous donne les différents
indices utilisés pour identifier le processus de transformation spatial
qui aurait eu lieu entre 1990 et 2001
Tableau 4.13 : Récapitulatifs des valeurs
totales des indices entre 1990 et 2001
|
Foret dense
|
Foret secondaire
|
Champs et jachères
|
Plantations
|
Sol nu et Aires Ur.
|
Eau
|
n0
|
634
|
1062
|
467
|
562
|
338
|
5
|
n1
|
555
|
710
|
641
|
500
|
187
|
4
|
a0 (ha)
|
2906,64
|
4202,73
|
6196,50
|
473,40
|
212,67
|
408,06
|
a1 (ha)
|
2203,38
|
5876,10
|
5405,22
|
439,47
|
101,70
|
374,13
|
p0 Km
|
646,2
|
1462,62
|
1000,26
|
219,060
|
118,620
|
84,900
|
p1 Km
|
490,62
|
1333,2
|
1051,2
|
206,580
|
60,180
|
83,400
|
L'interprétation de ce tableau en rapport avec l'arbre de
décision nous permet de donner les conclusions suivantes :
- Pour La classe foret Dense
Il y diminution du nombre des taches, de l'aire des taches et
du périmètre des taches, donc nous sommes en présence d'un
processus de suppression càd disparition d'une ou de
plusieurs taches de la classe foret dense qui s'opère durant la
période de 1990 à 2001.
- Pour la classe foret secondaire,
Diminution du nombre des taches, augmentation de l'aire des
taches et diminution du périmètre des taches il ya eu
agrégation càd fusion de
taches de la classe foret secondaire entre 1990 et 2001.
- pour la classes champs et jachères
Augmentation du nombre des taches, diminution de la superficie
et augmentation de périmètre, et tobs> t (car 0,87
> 0,5) il y a donc dissection ou subdivision des taches de
la classe par de petite lignes.
- Pour la classe plantation
Diminution du nombre des taches, diminution de la superficie
et diminution du périmètre, il ya eu donc
suppression càd disparition d'une ou de plusieurs
taches de la classe
- Pour la classe sol nu et aires urbaines
Diminution du nombre des taches, diminution de l'aire des
classes et diminution de périmètre des classes, càd
suppression disparition d'une ou de plusieurs taches
- Pour la classe Eau
Cette classe suit la même allure que les deux
précédentes, càd suppression de certaines
taches dans la classe d'occupation du sol disparition d'une ou de plusieurs
taches
Dix processus de transformation spatiale (Figure 3.1.) ont
été proposés (Bogaert et al., 2004):
- Agrégation : fusion de taches ;
- Suppression : disparition d'une ou de plusieurs taches
- Création : formation de nouvelles taches ;
- Déformation : changement de forme des taches sans
- Dissection : subdivision des taches par de petite lignes
- Agrandissement : expansion de taille des taches ;
- Fragmentation : rupture de la continuité en
plusieurs de tailles différentes ;
- Perforation : formation de trous dans les taches ;
- Déplacement : translocation d'une ou de plusieurs
taches
- Rétrécissement : réduction de taille
des taches
De ces processus de transformation spatiale, nous constatons
que notre paysage a subi une agrégation pour la classe foret dense, la
dissection de la classe champs et jachère et la suppression pour les
autres classes d'occupation du sol. Cela s'explique par le fait que le paysage
à perdu plusieurs taches dans les classes d'occupation du sol entre les
deux dates.
5. DISCUSSION GENERALE
5.1 Méthodologie du
travail
Notre site de référence est situé
à 15 km à l'Est de la ville de Kisangani dans la province
orientale en RD Congo.Le choix de cette zone a été dicté
par la nécessité de la sauvegarde des réserves
forestières de la région forestière de Kisangani qui
aujourd'hui s'avèrent menacées par des dégradations dues
essentiellement à l'action humaine.
5.1.1. Classification de
l'occupation du sol
Plusieurs auteurs ont utilisées la cartographie et les
indices des structures spatiales pour l'étude de la détection des
changements d'occupation du sol. Plusieurs types de classification existent
pour une étude de la détection des changements, nous avions
utilisé la méthode des classifications utilisant la
classification Iso-data ou non supervisée pouvant nous aider à
obtenir des classes d'occupation du sol. Plusieurs auteurs ont utilisés
la classification non-supervisé pour l'étude des changements, Tou
& Gonzalez, 1974 Bonn et Rochon, 1992 ; Richards, 1993 ; Barima,
2009 ; Daolan Zheng, David O, 1998 ; Wallin1 and Zhanqing Hao,1997,
Vancutsem et al,2009 ; Bakr N et al (2010) ont utilisé la
classification non supervisée pour le suivi du changement d'occupation
du sol en Egypte, en Asie, en amérique latine et en afrique
centrale ; la même méthodologie a été
appliquée en 2007 par Duveiller et al (2007) pour les études de
la déforestation en Afrique centrale. Desclée et al en 2008 a
d'abord utilisé la classification non supervisée avant
d'appliquer la classification orienté-objet pour une étude de
suivi du changement des forets tropicales ils ont constaté que la
classification non supervisée a donné des bons résultats
pour des études de changements.
ces méthodes sont simples et fournissent des
informations sur la nature des changements, ce qui est important dans le cas
présent cependant, cette méthode est critiquée parce
qu'elle crée des erreurs d'omission (Béland et al., 2006 ; Petit
et al., 2001), c'est-à-dire qu'elle a tendance à sous-estimer les
changements, pour résoudre ce problème, nous proposons donc
d'ajouter une autre méthode, la méthode orienté-objet,
puisqu'elle permet d'isoler les pixels pour lesquels il n'y a pas eu de
changements et de classifier seulement les pixels correspondant à un
changement (Jensen, 2004 ;Desclée,2007 ;Barima,2009).
5.1.2. Vérification de
la classification d'occupation du sol
L'évaluation de la classification a été
faite par le biais d'une matrice de confusion (Godard, 2005), plusieurs auteurs
ont utilisé la matrice de confusion pour vérifier l'exactitude de
la classification Gao & Skillcorn, 1998 ; Zhan et al. (2002)
Vancutsem, 2008, Desclée, 2006. La précision de l'utilisateur et
celle du producteur a été déterminé selon
Campbell, 2002; Story & Congalton, 1986 ainsi que le coefficient Kappa
K (Congalton & Green, 1999; Hudson & Ramm, 1987Rosen?eld and
Fitzpatrick-Lins 1986. Selon ces auteurs, il faut une moyenne de 85 %
d'exactitude et ne pas avoir une classe moins de 70 %, le USGS propose une
exactitude de 85 % comme une valeur minimale pour une classification
d'occupation du sol utilisant le Landsat.Anderson et al., 1976, Pour
D'après Pontius (2000), une étude de l'occupation du sol peut
être validée si K est > 75 %
5.1.3. Indices des structures
spatiales pour quantifier le changement d'occupation du sol
Plusieurs auteurs ont utilisés les indices des
structures spatiales pour quantifier les changements d'occupations du sol
après classification des images de télédétection.
Barima, 2009 a utilisé les indices des structures spatiales pour
évaluer la dynamique paysagère en milieu de transition
foret-savane en cote d'ivoire. Bamba, 2006 a utilisé les indices de
configuration et de des structures spatiales pour étudier la structure
spatiale d'un paysage forestier au bas Congo. Dyviani K, 2006 a utilisé
les indices des structures spatiales pour évaluer le changement
d'occupation du sol dans un paysage indien Par contre Declerq E.M, 2007 a
utilisé les indices des structures spatiales pour la comparaison des
composantes forestières de différents types forestiers en
Belgique.
5.1.4 Choix des indices
Dans le cas présent, nous avons considéré
comme données de bases pour chaque tache, le nombre de taches, l'aire
et le périmètre. Ensuite dans chacune des classes qui
constituent le paysage, nous avons calculé trois groupes de mesures
se référant à ces données de départ ; ce
sont les statistiques (la plus petit valeur, la plus grande valeur, la valeur
totale, la valeur moyenne, l'écart-type et la médiane), la
diversité ou hétérogénéité (la
variance, le coefficient de variation, l'étendue, la dominance, la
cohérence, l'indice de Shannon et l'équitabilité de
Pielou) et la dimension fractale. Cette utilisation des indices d'aire et de
périmètre a été proposé par Bogaert et al,
2005 ; Bamba et al 2008,Declerq et al,2008,Barima,2009 et Bogaert et
al,2009.
5.2. Résultats
obtenus
5.2.1. Matrice de transition
des classes d'occupation du sol
Trois processus importants ont été
observés dans l'interprétation de la matrice de transition, la
stabilité des classes de 60,57 %, la tendance à la
déforestation de la couverture végétale 17,31 % du paysage
et la tendance à la reforestation 22.14 % au niveau du paysage
forestier. Barima et al, 2009 a utilisé la matrice de transition pour
quantifier la dynamique paysagère et a abouti aux résultats selon
lesquels la stabilité du paysage était de 33,56 % du paysage, la
dynamique de densification de la couverture végétale de 18,26 %
et l'ouverture du paysage de 48,18 %. Oloukoi J. et al (2006) ont trouvé
que du point de vue spatial, 22,3 % du secteur étudié ne change
pas, 59,4 % est en régression et 18,3 % connaît une expansion lors
d'une étude sur la modélisation de la dynamique de l'occupation
des terres dans le département des collines au Bénin. Par contre
Bamba, 2010 a constaté Premièrement la savanisation,
c'est-à-dire la création ou formation de savanes; elle s'est
faite par le maintien des savanes préexistantes (9,30 %) et surtout par
la disparition de la classe forêt secondaire (14,23 %).
Deuxièmement la dégradation de l'écosystème
forestier, surtout de la forêt secondaire (-22,63 %). Finalement la
succession naturelle spontanée : c'est l'évolution normale vers
un état climacique. Il s'agit de la restauration et formation de
forêts (+1,85 %) dans un paysage du Bas-congo en RDC.
5.2.2. Taux annuel de
déforestation
Dans le cadre de cette étude nous avions utilisé
l'équation proposée par Caloz, 2001 ; Oloukoi 2006 ;
Barima, 2009 pour évaluer la déforestation annuelle qui est
éstimé à 1,38 % pour la région forestière de
Masako qui represente la foret tropicales. Selon les estimations de la Fao,
2004 cité par Anonyme, 2006, le taux annuel de déboisement du
massif forestier de la RDC est estimé à 0.6%. Pour achard et
al,2006; le taux annuel du changement de la couverture forestière est de
0,26 % par an pour des zones identifies comme des aires de changement rapide et
varie jusqu'à 1 % voire 2,3 % par an pour des zones affectées par
des activités paysannes (Achard et al. 2006)
5.2.3. Indices des structures
spatiales
De nombreux indices ont été proposés pour
quantifier et mesurer la structure paysagère (e.g., FRAGSTATS, Bogaert
(2003); McGarigal & Marks (1995)). Dans la présente étude,
nous avons utilisé des indices découlant directement de la
définition de la fragmentation. En écologie du paysage en
particulier et en écologie de façon générale, la
fragmentation forestière est devenue un thème de recherche
très important pour la conservation (Haila, 2002). Elle entraîne
une réduction de l'aire totale et une augmentation du nombre de taches
(Davidson, 1998). Ce morcellement ou la diminution de la taille des taches
conduit vers de petites taches de tailles similaires dans le paysage. Ce sont
donc ces variables que nous avons mesurées et analysées. Et pour
montrer l'effet anthropique, la dimension fractale a été
utilisée
5.2.4. Dimension fractale des
classes d'occupation du sol
Nos résultats ont montré que la dimension
fractale des classes d'occupation du sol est inferieure à 1.5 et tend
à une diminution entre 1990 et 2001, cela montre que notre paysage est
anthropisé et le degré d'anthropisation s'accentue, ces
résultats ont été révélés par Ndjibu,
2007 ; Barima, 2009 ;Bogaert et al.,2009 ; Bamba,2010.
5.2.5. Processus de
transformation spatiale
La méthode de détermination des processus de
transformation structurale du paysage présente de nombreux avantages
tels que sa simplicité et sa rapidité d'exécution (Bogaert
et al., 2004). Elle a montré, pour ce qui est de la foret secondaire, la
plantation, le sol nu et jachère ainsi que la classe Eau, que la plupart
des taches qui composaient cette classe ont été
supprimées de la matrice en 2001. L'intrusion multiple et
répétée de l'homme dans le milieu forestier, pour diverses
activités agricoles, pourrait expliquer ce phénomène. Dans
une région où l'agriculture itinérante sur brûlis
est de mise, et où la densité de la population croît
chaque année (INS, cité par Sabongo, 2007), les reliques
forestières ne pouvaient qu'être éliminées
régulièrement au profit des exploitations agricoles. Les
forêts denses sont également dégradées à la
suite d'une exploitation forestière massive et non
contrôlée. Ainsi la région a-t-elle produit de 1997
à 2004 plus de 700 000 m de bois (Barima, 2007).
Plusieurs auteurs ont utilisés le processus de
transformation spatiale pour évaluer le changement Menault et al.,
1990 ;Ndjibu, 2007 ; Barima, 2009, Bamba, 2010 ont observé
que dans les régions forestières africaines c'est la suppression
qui était le processus le plus prépondérant,
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
La présente étude s'inscrit dans le cadre de
l'application de techniques de la cartographie par
télédétection multitemporelle en vue de
caractériser la dynamique de l'occupation du sol entre 1990 et 2001 par
les indices de structure spatiale dans la région forestière de
Masako à Kisangani en R. D. Congo. Nous avons utilisé deux cartes
d'occupation du sol issues des images Landsat des années 1990 et 2001.
La classification non supervisée a été
appliquée sur ces images Landsat en utilisant des logiciels de
télédétection, la matrice de confusion a été
utilisée pour valider les cartes produites, la matrice de transition a
été utilisé pour percevoir le taux de changement, le taux
annuel de déforestation a été appliqué pour
percevoir les pertes annuelles de la couverture végétale ;
ces aspects de la cartographie ont été couplés par ceux
des indices de structure spatiale du paysage en vue de quantifier les
éventuelles variations dans l'occupation du sol et de déterminer
le type des transformations opérées dans chacune des classes
d'occupation du sol
A la suite de ces analyses le paysage est soumis à une
forte pression anthropique, nous relevons dans l'ensemble que le paysage a
beaucoup changé en 11 ans. La matrice de transition prouve qu'il ya eu
déforestation et dégradation de la couverture
végétale, le taux de déforestation est de 1,32 % dans la
zone d'étude, la dimension fractale montre que le paysage est un paysage
anthropisé, nous avions constaté trois processus importants dans
l'analyse des processus de transformation spatiale dont l'agrégation, la
dissection et la suppression.
Néanmoins comme nous l'avions signalé, cela est
une tendance et nous devrons éviter de tirer une conclusion hâtive
sans avoir auparavant approfondi les études par l'utilisation d'autres
types de données tels que les images satellites d'autres types des
capteurs, utiliser une classification par une segmentation Orienté-Objet
et les photos aériennes des périodes intermédiaires entre
ces deux dates. Quant à l'influence de la cartographie sur les
résultats, nous pensons que cela est possible mais vue qu'elle
n'influence pas la tendance générale observée, on pourrait
alors proposer la méthodologie que nous avons appliquée comme
une solution paléative au problème de comparabilité de
cartes dans le cadre d'une étude diachronique à partir de
données conçue à des époques différentes.
C'est pourquoi nous prévoyons dans la suite les
démarches suivantes :
- Acquérir d'autres cartes ou données
complémentaires pour mieux élaborer un suivi diachronique de plus
de 50 ans de l'occupation du sol de cette zone à intervalle de 10 ans ;
- Approfondir l'étude de la structure spatiale par la
prise en compte d'autres phénomènes tels que le facteur de
graduation K ;
- Insérer l'accessibilité de la population dans
l'interprétation des résultats.
- Superposer plusieurs cartes physiques et celles
d'utilisation du sol afin de détecter les changements potentiels.
- Proposer une modélisation de la dynamique du paysage
forestier pour les 50 années futures.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Course, Institute of Physics Publishing, Bristol and Philadelphia.
2. Anderson, J. R., Hardy, E. E., Roach, J. T., &Witmer,
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5. Anonyme, 2006. Programme d'action nationale (PAN) de lutte
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6. Bamba I., 2006. Etude de la structure spatiale et de la
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ANNEXES
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