I-6 SITUATIONS PARTICULIERES
I-6-1) Allaitement maternel et infection par le virus de
l'immunodéficience humaine (VIH) (28)
Parmi les enfants infectés par le VIH à
travers le monde, 30 à 35 % ont été contaminés par
le lait maternel (UNAIDS/ UNICEF/WHO, 1998)
La durée de l'allaitement est le
principal facteur de risque de transmission du VIH lors de l'allaitement. Le
risque est plus élevé en cas de virémie
élevée de la mère. Certaines lésions du sein
(mastite, abcès, lésions du mamelon), et la présence d'une
candidose buccale chez l'enfant, sont des facteurs de risque
indépendants.
En 2006, l'OMS a recommandé de fournir des ARV aux
femmes enceintes VIH-positives au troisième trimestre de la grossesse
(à partir de la 28e semaine) pour éviter la transmission du VIH
à l'enfant. À l'époque, on n'avait pas assez de
données sur l'effet protecteur des ARV pendant l'allaitement. Depuis,
plusieurs essais cliniques ont démontré leur efficacité
pour la prévention de la transmission pendant l'allaitement. Les
recommandations de 2009 veulent promouvoir l'utilisation des ARV à un
stade plus précoce de la grossesse, à partir de la 14e semaine et
jusqu'à la fin de la période de l'allaitement.
L'OMS recommande désormais de poursuivre l'allaitement
jusqu'à l'âge d'un an, à condition que la mère
VIH-positive ou l'enfant prenne des ARV pendant cette période, ce qui
réduira le risque de transmission et améliorera les chances de
survie de l'enfant.
Pour Daisy Mafubelu, sous-directeur général de
l'OMS chargé de la santé familiale et communautaire, « avec
ces nouvelles recommandations, nous envoyons un message clair indiquant que, si
l'accès aux ARV existe, l'allaitement maternel est une bonne option pour
chaque enfant, même lorsque la mère est
VIH-positive. »
I-6-2) Allaitement maternel et hépatites (27)
Ø Hépatite B
Le dépistage de l'antigène HBs fait
partie des examens de routine lors des Consultations Prénatales. Le
risque de transmission du virus de la mère à l'enfant au cours de
l'allaitement maternel est tout à fait négligeable par rapport
à celui que comporte l'exposition au sang et aux liquides organiques de
la mère au moment de l'accouchement. Le portage du virus de
l'hépatite B par la mère n'est pas une contre-indication à
l'allaitement maternel, même en cas de réplication virale active
(présence de l'antigène Hbe et d'ADN viral circulant), sous
réserve que la séro-prophylaxie et la première injection
vaccinale soient réalisées dès les premières heures
de vie. Deux schémas vaccinaux sont possibles :
· naissance, 1 mois, et 6 mois ;
· naissance, 1 mois, 2 mois et 12 mois.
Ø Hépatite C
Il n'est pas prouvé que le risque de
transmission du virus de l'hépatite C de la mère à
l'enfant soit augmenté par l'allaitement maternel.
La conférence de consensus française de
1997 conclut : « la transmission par le lait maternel semble
exceptionnelle bien que la présence de l'ARN du virus de
l'hépatite C, recherché par PCR dans le colostrum ou le lait
maternel, ait été rapportée... ». En cas d'infection
maternelle, l'ARN viral n'est retrouvé dans le lait maternel que dans
moins d'un tiers des cas, et sa concentration dans le lait est environ 100 fois
plus faible que dans le sérum. Les deux dernières
conférences de consensus américaine et européenne, et les
recommandations de l'ANAES de 2002 ne contre-indiquent pas l'allaitement
maternel lorsque la mère est porteuse du virus de l'hépatite
C.
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