INTRODUCTION
Il est intéressant de débuter cette partie
introductive par l'historique du conflit armé en République
Démocratique du Congo.
1. HISTORIQUE
Le 27 juillet, MZEE Laurent désiré Kabila, alors
Président de la République Démocratique du Congo,
décide de mettre fin à la présence militaire rwandaise et
ougandaise dans ce pays. Cette décision, réclamée par la
population depuis le début de la première campagne militaire de
l'AFDL en 1996, provoque des manifestations de joie dans les cités de
nord Kivu, à Kinshasa, et partout ailleurs en République
Démocratique du Congo.1(*)
Le 02 août 1998, la guerre est déclenchée
par des forces régulières rwandaises, soutenues par des troupes
Banyamulenge qui attaquent simultanément Kinshasa, Bukavu, Goma et
Uvira. Pour leur part, les forces ougandaises franchissent la frontière
Congolaise le 01 septembre 1998 en passant par la frontière de Kivu et
dans le district de l'Ituri. Le 06 août 1998, un commando
aéroporté comportant des éléments d'élites
rwandais et ougandais par Kigali via Goma et atterrit à Kitona dans le
Bas-Congo, il avait pour objectif de prendre la ville de Kinshasa.
Ce commando prend le barrage d'Inga, coupe l'énergie
électrique et l'eau. On assiste à Kinshasa à une autre
drôle de guerre ou de manière inattendue la population
défend la capitale, les populations des communes
périphériques situées vers l'aéroport
internationale de Nd'jili bougent et brisent la marche osée par les
envahisseurs agresseurs.
Le président Laurent désiré Kabila,
après avoir crié haut et fort par voie diplomatique que la RDC
fut agressée notamment par le Rwanda et l'Ouganda, avec leurs
rébellions se battent jusqu'a Kisangani, il s'adressait à la
communauté internationale précisément au Conseil de
sécurité des Nations Unies.
Rappelant le communiqué du Sommet de Pretoria du 23
août 1998 réaffirmant que tous les groupes ethniques et
nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui
est devenu le Congo (présentement la RDC) à l'indépendance
doivent bénéficier de l'égalité des droits et de la
protection aux termes de la loi en tant que citoyens;
A l'issu de l'Accord de Lusaka signé2(*) le 10 juillet 199 entre les
belligérants au conflit,
Cette fois-ci le Conseil de sécurité adopte la
résolution 1279 à sa 4060ième séance le 05 novembre
1999 et créant la Mission de l'Organisation des Nations Unies en
République Démocratique du Congo ou « MONUC » du 30
Novembre 1999 jusqu'au 30 juin 2010 ;
En plein débat sur le retrait de la MONUC, la
résolution 1925(2010) adoptée le 28 mai 2010, le Conseil de
sécurité, reconnaissant les progrès réalisés
en RDC, compte tenu des défis que le pays a eu à surmonter, ces
15 dernières années, décide que la mission s'appellerait
la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en
RDC ( MONUSCO) en sigle, en replacement de la MONUC.
Il a estimé qu'il était nécessaire de
donner une nouvelle orientation au mandat de la mission des nations unies dans
le pays. En accordant une importance particulièrement accrue à la
consolidation de la paix pour réaffirmer et faire avancer la
stabilisation du pays. D'où plusieurs tâches confiées jadis
à la MONUC au cours de dernières années sont encore au
cours d'exécution par la MONUSCO.3(*)
2. DEFINITIONS
L'expression consolidation de paix était
réservée au départ pour décrire les
activités qui ont lieu une fois qu'un conflit violent commence à
s'apaiser ou qu'il prend fin, c'est-à-dire une fois qu'ont
été conclues les négociations et opérations de
Maintien de la paix.
Les activités en question étaient liées
au renforcement des capacités, à la réconciliation et
à la transformation sociétale.4(*)
Or la consolidation de la paix a fini par être comprise
et utilisée depuis comme un concept générique
reflétant une approche plus exhaustive et de longue haleine à
l'égard de la paix et de la sécurité et englobe
désormais toute une gamme d'activités, Notamment l'alerte rapide,
les interventions militaires, l'aide humanitaire, les accords de cessez-le-feu,
l'établissement de zone de paix, la réconciliation, la
reconstruction, le renforcement des institutions, et la transformation
politique aussi bien que socioéconomique.
Pour la paix durable, la consolidation de la paix sert
à identifier et à appuyer des relations des modes de
gérance, des structures et des systèmes, et fournit les
capacités et ressources nécessaires pour renforcer et consolider
les perspectives de paix interne en vue d'éviter le recours à une
intensification voire à une recrudescence de la violence.
La consolidation de la paix cherche également à
atténuer les sources de tension qui multiplient la probabilité ou
l'intensité des conflits armés violents.
Ainsi, cette expression se rapporte à toute une gamme
d'approches et de processus de transformation pour des contextes précis
ou à un niveau systémique élargi qui identifient et
interpellent les causes profondes aussi bien que les effets des conflits
violents.5(*)
3. INTERET DU SUJET
La RDC, pays situe au coeur de l'Afrique, est plongée
dans un cycle infernal de guerre et d'instabilité politique. Depuis
1998, de nombreuses tentatives pour la paix ont été
initiées et ont abouti à l'accord global et inclusif,6(*) Cet instrument juridique du quel
les institutions de la transition ont tiré leur légitimé.
En appui du processus se trouve la Mission de l'Organisation des Nations Unies
en République démocratique du Congo, «MONUC» en sigle,
en la Mission d'Observation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo,
«MONUSCO» en sigle.
Pour ce qui est de l'intérêt du sujet, il est
de deux ordres : théorique et pratique.
Théorique parce que cette réflexion nous permet
d'avoir une idée précise sur la MONUC et la MONUSCO de connaitre
leurs structures et fonctionnements, les moyens dont elle dispose
elle-même pour réaliser sa politique, pour consolider et
stabiliser la paix dans ce pays ;
Pratique c'est-à-dire que l'étude de la MONUC et
la MONUSCO présente également un intérêt dans la
mesure où elle contribue au maintien de la paix, de la consolidation de
la paix et de la stabilisation en RDC.
4. METHODOLOGIE
Pour mieux saisir et arriver au résultat
souhaité, tout travail scientifique nécessite une méthode.
Comme nous le savons, il s'agit d'une démarche intellectuelle qui permet
de découvrir la vérité.
Dans le même sens, le professeur KALELE affirme qu'une
« méthode est une opération intellectuelle et
traitement des données relatives à une relatives à une
réalité sociale étudiée en fonction d'un objet
précis... »7(*).
Concernant la présente étude, nous avons recouru
aux méthodes juridique, historique et comparative.
La méthode juridique ou exégétique qui
aidera à analyser les instruments juridiques tels que: la Charte de
l'ONU, les Résolutions du Conseil de sécurité des Nations
sur la situation en RDC, différents rapports élaborés
à cet effet afin l'Accord global et inclusif, les textes légaux
ainsi que tant d'autres textes y afférents, afin d'apprécier le
degré de leur application par les acteurs en présence,
particulièrement par la MONUC et la MONUSCO.
La méthode historique permet de reconstituer les
événements jusqu'au fait générateur initial. Elle
rassemble, ordonne, hiérarchise autour d'un phénomène
singulier, une pluralité des faits afin de déceler celui à
exercé le plus d'influence sur le phénomène
étudié. D'ou une analyse diachronique du conflit et de
l'implication de la MONUC à la MONUSCO.
La méthode comparative contient ou établit une
comparaison. Dans cette méthode nous examinerons les rapports de
ressemblance et de différence entre le mandat de la MONUC et celui de
la MONUSCO.
5. DELIMITATION DU SUJET
Le professeur NIZURUGERO pense qu'il convient de savoir qu'on
ne peut étudier tout à la fois depuis le début de temps
jusqu'aujourd'hui ou d'ici jusqu'aux confins de l'univers. 8(*)
Ainsi, ce travail couvre l'espace géographique de
république démocratique du Congo, et temporellement la
période qui va de 1999 date marquant la création de la Mission
d'Organisation des Nations Unies au Congo(MONUC) jusqu'au 28 mai 2010, date de
sa conversion en Mission d'Organisation des Nations Unies pour la
Stabilisation au Congo (MONUSCO) en 2012.
6. PROBLEMATIQUE
Dans le contexte général du changement social,
les mutations dans le monde ne s'opèrent pas sans heurt et sans tension.
Dans son accession à la souveraineté internationale.9(*) La RDC n'a jamais connu la paix
car elle vit des conflits jusqu'à l'avènement en date du 17 mai
1997 de Laurent désiré Kabila qui chassa du pouvoir monsieur
MOBUTU.
Depuis lors, le pays continuera de connaitre de vives tensions
qui déclencheront le 02 aout 1998, la guerre d'agression avec son
cortège de morts et pillages. Cette situation s'étendra
jusqu'à la création le 30 novembre 1999 de la Mission
d'Organisation des Nations Unies au Congo(MONUC) à la suite de la
résolution 1279 du Conseil de sécurité de l'Organisation
de Nations Unies.
Le mandat de la MONUC avait vite évolué avec
l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution
1291 le 24 février 2000, cette résolution était d'ores et
déjà prise en vertu du chapitre VII de la charte des Nations
Unies, le conseil de sécurité ayant considérés que
<< la situation en RDC constitué une menace pour la paix et la
sécurité internationale dans la région10(*) >>
En dépit de la mise en place ce cette Mission, le pays
connaîtra une division de fait suite aux positions occupées par
les différents protagonistes. Cet état des choses a amené
les belligérants à la négociation en passant par Lusaka,
Syrte, Gaborone,... pour terminer enfin en République Sud-Africaine.
Depuis 1999 et le déploiement de la MONUC pour aider le
pays à sortir de la guerre, le Conseil de sécurité des
Nations Unies continue de soutenir le processus de paix.11(*)
La consolidation de la paix de la MONUC tant peu que beaucoup
a un bilan positif en République Démocratique du Congo.
Grâce à cette consolidation de la paix que la mission a
changé de dénomination c'est-à-dire de la mission
d'observation à la mission de la stabilisation de la paix. Donc la MONUC
a réussi son mandat : la paix a été consolidée
en République Démocratique du Congo.
Le Conseil de sécurité, à sa 6324e
séance, prenant acte des progrès réalisés en
République démocratique du Congo, compte tenu des défis
que le pays a eu à surmonter ces 15 dernières
années ;12(*)
Saluant le concours précieux que la Mission de l'Organisation
des Nations Unies en République démocratique du Congo, la MONUC,
a apporté au relèvement de la République
démocratique du Congo après le conflit et au renforcement de la
paix et de la sécurité dans le pays,13(*) Conscient qu'il
subsiste des défis qui empêchent la stabilisation de la
République démocratique du Congo et constatant que la
situation dans le pays reste une menace pour la paix et la
sécurité internationales dans la région,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des
Nations Unies, Décide de proroger jusqu'au 30 juin 2010 le
mandat de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République
démocratique du Congo(MONUC), décide également,
puisque la République démocratique du Congo est entrée
dans une nouvelle phase, que la Mission s'appellera à partir du 1er
juillet 2010 « Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la
stabilisation en République démocratique du Congo » ou
« MONUSCO »; le 28 mai 2010 adopte la Résolution
192513(*) qui créa
la MONUSCO. D'où il faut reconstruire le pays et stabiliser la paix en
République Démocratique du Congo, dès lors plusieurs
questions se posent :
· La transformation du mandat de la MONUC est elle
importante ?
· Est-ce que la MONUC, dans sa mission a pu maintenir et
sécuriser la paix en RDC?
· Cette transformation de la MONUC en la MONUSCO offre-
t- elle de chance de voir mandat être sérieusement
exécuté et donc un retour définitif à la
paix ?
Voilà tant des questions auxquelles nous tenterons de
répondre dans le présent travail.
7. ANNONCE DU PLAN
Notre mémoire est divisé en deux parties,
Dans la première nous traiterons: De la création
de La MONUC au processus de la pacification de la
RDC ;
Dans la seconde nous analyserons à proprement parler:
Du retrait de la MONUC, De la conversion de la MONUC/MONUSCO à la
continuité de la mission.
Et à la fin nous donnerons une conclusion.
Ière PARTIE :
De la création de la MONUC au processus de la
pacification de la République démocratique du Congo
Cette première partie comprend deux chapitres, dont
le premier tend à décrire le mandat de la MONUC et le
second aborde l'Apport de la MONUC au processus de la pacification de la
république démocratique du Congo.
CHAPITRE PREMIER : LA DESCRIPTION DU MANDAT DE LA
MONUC
La MONUC est créée le 30 juin 1999 suite
à un mémo et les requêtes de la RDC adressés au
Conseil de sécurité des Nations Unies, RDC qui était
victime de l'agression par les trois pays voisins africains, agresseur de l'Est
du continent dans les pays des grands lacs, le Rwanda, L'Ouganda et le Burundi,
le Conseil de Sécurité a sa résolution 1291 et sa
4076ème séance, l'envoie d'une mission d'abord
d'observation des Nations Unies et suite d'une mission d'application de
chapitre VII de la charte des Nations Unies utilisation des moyens
nécessaires pour mettre fin à la guerre d'agression aux
violences. Aux déportations que la RDC est victime depuis le 02
Août 1998.
A part les phases du mandat citées-ci haut, la MONUC
peut également consolider la paix, c'est-à-dire une fois qu'ont
été conclues les négociations et opérations de
maintien de la paix, le concept « consolidation de paix »
en globe désormais toute une gamme d'activités, notamment
l'alerte rapide, la prévention des conflits, les opérations de
maintien de la paix civiles et militaires, les interventions militaires, l'aide
humanitaire, les accords de cessez-le-feu, l'établissement des zones de
paix, la réconciliation, la reconstruction, le renforcement des
institutions et la transformation politique aussi bien que
socio-économique13(*).
SECTION 1 : LA STRUCTURE DE LA MONUC
La structure de la MONUC est critère déterminant
dans l'analyse du passage à la MONUSCO tant qu'elle confirme la
continuité qui caractérise les deux OMP. Le caractère qui
concerne ou englobe la totalité ou la plus grande partie d'un ensemble,
d'une administration, d'un service, d'un groupe qui a la mission d'organisation
des Nations Unies au Congo qui a fait d'énorme travail sur le terrain
dès sa création jusqu'au 30 juin 2010.
Dans la charte des Nations Unies au chapitre premier, les buts
et principes et à son article 1 les Nations Unies a pour but :
· De maintenir la paix et la sécurité
internationale ;
· Prendre des mesures collectives efficaces en vue de
prévenir et d'écarter les menaces à la paix ;
· De réprimer tout acte d'agression ou autre
rupture de la paix ;
· Réaliser par les moyens pacifiques
conformément aux principes de la justice et du droit international,
l'ajustement ou le règlement de différends ou de situation de
caractère international, susceptible de mener à une rupture de la
paix14(*).
§.1. La composition de la MONUC
Nous parlerons du rôle du représentant
spécial du Secrétaire Général des Nations Unies
à la MONUC et des éléments armés de l'ONU et enfin
de la Police MONUC.
A. Le représentant spécial du
Secrétaire général des Nations Unies
C'est un organe suprême de la MONUC; il gère
toutes les affaires politiques de la mission. Conformément aux
résolutions 1258 (1990) et 1273 (1999) de Conseil de
sécurité, le Secrétaire général est en
contact permanent et en liaison avec son représentant spécial
à la MONUC.15(*)
Les différents représentants du
secrétaire général de Nations Unies de la création
de la MONUC jusqu'au 30 juin 2010. En 1999, le premier représentant du
secrétaire général de l'ONU en RDC Monsieur KAMEL MORJANE
de la nationalité Algérienne, ensuite il était
remplacé par le camerounais, Monsieur NAMANGA NGONGI, qui avait
joué le même rôle que son prédécesseur,
l'Américain l'ancien Ambassadeur des USA en RDC le représentant
du secrétaire Général des Nations Unies à la
personne de Monsieur William SWING et enfin Monsieur Alain DOSS.
B. Les éléments armés de l'ONU ou les
casques bleus
Les contingents militaires étaient en totalité
au nombre de 16.475 casques bleus pour le maintien de la paix et de la
sécurité en RDC et pour accomplir la mission et le mandat
confié par le conseil de sécurité des Nations Unies sont
répartis par les pays suivants et en nombre16(*).
N°
|
PAYS
|
NOMBRE
|
1
|
Afrique du Sud
|
1056
|
2
|
Bengladesh
|
1330
|
3
|
Benin
|
750
|
4
|
Bolivie
|
200
|
5
|
Chine
|
218
|
6
|
Ghana
|
461
|
7
|
Guatemala
|
105
|
8
|
Inde
|
4372
|
9
|
Indonésie
|
175
|
10
|
Jordanie
|
66
|
11
|
Malawi
|
109
|
12
|
Maroc
|
809
|
13
|
Népal
|
1030
|
14
|
Pakistan
|
3551
|
15
|
Sénégal
|
06
|
17
|
Tunisie
|
463
|
18
|
Uruguay
|
1324
|
TOTAL
|
16.475
|
Ses premiers éléments ont été
déployés dans la capitale le 28 octobre 2001, au gré des
résolutions et rapport successifs du secrétaire
Général. Concernant la Police de la MONUC a vu ses effectifs et
ses missions évoluées avec le temps.
La comparaison Police de la MONUC a vu le jour le 15 juin 2001
en application de la résolution 1355 et conjointement avec le paragraphe
98 du rapport spécial du Secrétaire Général du 08
juin 2001(17(*)). Elle
était connue jusque-là sous l'appel CIVPOL (abréviation du
civilian Police en Anglais ou Police civile en français). Elle est
devenue récemment Police MONUC, à la suite des mutations
intervenues à la division de la Police (DP) et surtout pour mieux
refléter ce qu'elle est en réalité à la date du 14
octobre 2005, la Police MONUC comptait dans ses rangs 284 officiers originaires
de 20 pays différents.
La résolution 1621 du 6 septembre 2005 a
autorisé un renfort de 841 policiers, dont 5 unités
constituées de 125 hommes chacune jusqu'en novembre 2006, la Police
MONUC comptait seulement deux secteurs : Kisangani et Bunia.
Un sous-secteur : Mahagi et deux bureaux de
liaison : Goma et Mbandaka, elle était aussi présente dans
12 secteurs (Bukavu, Bunia, Goma, Kalemie, Kananga, Kindu, Kinshasa, Kisangani,
Lubumbashi, Matadi, Mbandaka et Mbuji-Mayi) et 4 sous-secteurs Béni,
Butembo, Mahagi et Uvira)18(*).
§.2. Les bases de la MONUC
La MONUC compte un quartier général, des bureaux
de terrain, de quartier général militaire, des bureaux de
logistiques, des bureaux régionaux.
Le quartier général se trouve à Kinshasa,
Capital de la République Démocratique du Congo.
Les Bureaux de terrain se situent à Beni,
Butembo, Bukavu, Bunia, Goma, Kalemie, Kananga, Kikwit, Kindu, Kisangani,
Lubumbashi, Mahagi, Matadi, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Wira.
Les Quartiers généraux militaires sont
à Kinshasa (quartier Général principal et brigade Ouest),
Kisangani (Division Est), Bunia (brigade de l'Ituri), Bukavu (Brigade du
Sud-Kivu) et Goma (Brigade du Nord-Kivu).
Les Bases logistiques comprennent celles de Kinshasa
(RDC) d'Entebbe (Ouganda) et de Kigoma (Tanzanie).
Les Bureau régionaux se trouvent à Kampala
(Ouganda), à Kigali (Rwanda), à Pretoria (Sud-Afrique).
SECTION 2 :
L'APPLICATION DE L'ACCORD DE CESSEZ-LE-FEU
Cet accord intitulé l'accord de cessez-le-feu sert de
fondement de la MONUC en ce sens que c'est à travers ce texte que les
belligérants ont sollicité du Conseil de sécurité
de mettre sur pied une force des Nations Unies en vue de mise en oeuvre d'un
cessez-le-feu immédiat et de créer un mécanisme pour
assurer le suivi du respect des dispositions du cessez-le-feu.
Dans cette section, nous analyserons premièrement de
l'initiative de l'accord et deuxièmes de l'application proprement dite
de l'Accord de LUSAKA.
§.1. L'initiative de l'accord
D'abord à l'initiative du Président Zambien,
avec le soutien des Nations Unies, fut négocié et conclu le 10
juillet 1999, l'accord dit de Lusaka, du Nom de la ville ayant abrité
les assises entre les différentes belligérants au conflit
congolais19(*).
Dans son exposé des motifs, l'accord de Lusaka se fonde
sur les dispositions de l'article 52 de la charte des Nations Unies et sur
celle de l'article 3 de la charte de l'OUA.
Son préambule oblige le respect des conventions de
Genève 1949 de leurs protocoles additionnels de 1977 et de la convention
sur les autres conventions et la répression du crime de 1948 etc. Le
rappelle également, la résolution 1934 du 09 avril ainsi que les
autres résolutions et décision du conseil de
sécurité des Nations Unies sur la République
Démocratique du Congo, prises depuis le 02 août 1998.
Il sied de noter que de part son contenu, sa nature juridique,
son application et ces causes réelles ainsi que les solutions
réelles envisageables. L'accord de Lusaka constitue sans nul doute une
des formes de tentative de règlement de l'agression permanent en tant
que mode de dénomination étrangère au Congo, une tentative
à l'endroit de la République Démocratique du Congo.
§.2. L'application proprement dit de l'accord
Le Conseil de sécurité des Nations Unies, en
collaboration avec l'OUA, sera appelé par cet accord de cessez-le-feu
à constituer, à faciliter et déployer une force de
maintien de la paix en RDC afin d'en assurer la mise en oeuvre et prenant acte
de la situation particulière de la RDC. Lui confiera de poursuivre tous
les groupes armés présents en RDC considérant la
situation prévalent sur le terrain, le Conseil de Sécurité
des Nations Unies décidera du déploiement d'une mission de
maintien de la paix en RDC.
Le conflit en RDC est traduit d'une part par un processus de
militarisation accentuée du pouvoir des autorités nationaux avec
la présence accrue des groupes armés étrangers, le
recrutement massif des jeunes et enfants, la création des milices d'auto
défense et une augmentation au trafic illicite des armes
légères. La mise en pratique des accords de cessez-le-feu d'autre
part, il s'est caractérisé par l'implication des armées
étrangères en provenance du Zimbabwe, de la Namibie, de l'Angola,
du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda. Au point de donner à ce conflit
une dimension régionale les conséquences dramatiques sur le plan
social et humain du conflit et les pression internationales vont susciter
l'ouverture à Lusaka en Zambie, la signature pour un cessez-le-feu qui
vont se conduire par la signature à Lusaka par la RDC, l'Angola, le
Rwanda, l'Ouganda et le Zimbabwe des accords de cessez-le-feu
(dénommés accords de Lusaka). Ces accords marquent en
réalité le point de départ de la recherche de la paix en
RDC20(*).
Malgré que les mouvements rebelles du Rassemblement
Congolais pour la Démocratie (RCD) et du Mouvement de Libération
du Congo (MLC) y souscriront postérieurement ces accords mèneront
bien plus tard à la tenue du dialogue inter-Congolais (DIC), tenu
à Sun-City (Afrique du Sud) du 25 février 2002 au 12 avril 2002,
pour une solution politique du conflit et afin de parvenir à la
réunification du pays.21(*)
Bien que ces accords aient été violés
plusieurs reprises par les protagonistes du conflit congolais, l'accession au
pouvoir du président Joseph Kabila en janvier 2001 à la suite de
l'assassinat de Mzée Laurent Désiré KABILA va donner un
nouvel élan au processus de paix. Au cours de l'année 2002 puis
de la suivante 2003, d'importantes évolutions dont le processus de la
paix ont été réalisées notamment sur le retrait
progressif des forces étrangères et sur la transition
politique.
En effet, le 30 juillet 2002 était signé
à prétorial22(*), les accords sur le retrait des troupes Rwandaises de
la RDC et démantèlement des ex. forces armées Rwandaises
et des forces interhamwe en RDC (Cfr. « accord de Pretoria). Le 06
septembre 2002 à l'Ouganda, les chefs d'Etat de la RDC et de la
République de l'Ouganda vont signer un accord sur le retrait des troupes
ougandaises de la RDC, la Coopération et la normalisation des relations
entre les deux pays23(*).
Sur le plan de la transition politique et à l'issue des
négociations particulièrement tordues et suite aux pressions
internationales redoublées, le long processus du Dialogue Inter
congolais (DIC) va aboutir à la signature le 17 décembre 2002 par
les représentants des composantes et les entités au DIC de
l'accord Global inclusif ci-après dénommé l'Accord
Global.
Le 02 avril 2003 à Sun City (Afrique du Sud), les
participants du Dialogue Inter congolais signent l'acte final des
négociations politiques, par lequel ils approuvent formellement
l'ensemble des accords qui constitue un programme global de restauration de la
paix et de la souveraineté national en RDC pendant une période de
transition de deux ans.
Ces accords comprennent l'accord Global du 17 décembre
2002, la constitution de la transition le mémorandum sur les questions
militaires et les questions de sécurité du 06 mars et avril 2003
et les 36 résolutions adoptées par les participants à
Sun-City en mars et avril 2002. La signature de l'acte final marquera un
nouveau chapitre important dans le processus de réconciliation nationale
et de la paix en RDC. Malgré les accords de cessez-le-feu de Lusaka
aient été violés à plusieurs reprises par les
protagonistes du conflit Congolais sa mise en pratique est allé
jusqu'à l'accord global et inclusif de Sun-City.
A. Les tâches du Représentant du
Secrétaire général de l'ONU au Congo
Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait
décidé aussi que la MONUC soit dirigée par le
représentant spécial du secrétaire, conformément
aux résolutions 1258 (1999) et 1273(1999) s'acquittera des tâches
suivantes :
- Etablir des contacts avec les signataires de l'accord de
cessez-le-feu au niveau des quartiers généraux et dans les
capitales des Etats signataires ;
- Etablir une liaison avec la commission militaire mixte pour
le suivi de violation dans des zones ou canaux appropriés et lui fournir
une assistance technique dans l'exercice de ses fonctions découlant de
l'accord de cessez-le-feu y compris les enquêtes sur ces mêmes
violations du cessez-le-feu.
- Fournir des informations sur les conditions de
sécurité dans tous les secteurs d'opération, notamment sur
les conditions locale affectant les décisions du personnel des Nations
Unies ;
- Elaborer des plans en vue de l'observation de cessez-le-feu
et du dégagement des forces ;
- Maintenir la liaison avec toutes les parties à
l'accord de cessez-le-feu afin de faciliter l'acheminement de l'aide
humanitaire aux personnes déplacées aux réfugiés,
aux enfants et autres personnes touchées et d'aider à la
défense des droits de l'homme y compris les droits de l'enfant24(*).
B. La MONUC face à
la violation de l'Accord de Cessez-le - feu.
Agissant en vertu du chapitre VII de la charte des Nations
Unies, la mission de l'organisation des Nations Unies suit toute violation
à travers les canaux en RDC25(*). Il y a eu la reprise des combats entre les forces
Ougandaises et les forces Rwandaises à Kisangani le 05 juin 2000, ainsi
que par le manquement de l'Ouganda et Rwanda à l'engagement de mettre
fin aux hostilités et de se retirer à Kisangani chef-lieu de la
Province Orientale qu'ils ont pris dans leurs déclarations conjointes du
08 mai 2000 et du 15 mai 2000.
- Le retard enregistré dans l'application dudit accord
et du plan de désengagement de Kampala en date du 08 avril 2000 et
soulignant qu'il importe de donner une nouvelle impulsion au processus de paix
afin de le faire progresser ;
- Qu'il incombe à toutes les parties au conflit dans la
RDC d'assurer la sécurité dans tout le pays ;
- La situation humanitaire dans la RDC est gravement
préoccupée qu'il résulte pour l'essentiel du conflit, et
soulignant qu'il importe d'apporter une assistance humanitaire substantielle
à la population Congolaise.
- Les conséquences funestes de la prolongation du
conflit pour la sécurité de la population civile sur tout le
territoire de la RDC et profondément préoccupé par toutes
les violations des droits de l'homme, du droit international humanitaires, des
accords de cessez-le-feu de Lusaka et les atteintes qui y sont portées,
en particulier dans l'Est du pays notamment dans le Nord et le Sud-Kivu et
à Kisangani ;
- La situation de violation en RDC continue de faire peser une
menace sur la paix et la sécurité internationale dans la
région des pays de grands lacs.26(*)
CHAPITRE DEUXIEME : L 'APPORT DE LA MONUC AU
PROCESSUS DE LA PACIFICATION DU PAYS
Ce chapitre englobe les tâches de consolidation de la
paix27(*), Nous traiterons
dans la première section l'appui de la MONUC a la reforme du secteur de
la sécurité et dans la deuxième section nous aborderons
l'apport de la MONUC à l'organisation d'élections de 2006.
Section 1 : LA REFORME DANS LE SECTEUR DE LA
SECURITE
La reforme du secteur de la sécurité
était l'un des grands défis que devrait relever le gouvernement
de la transition. Cette reforme était prévue dans trois
textes :
- L'accord Global et Inclusif du 17 décembre 2002 qui
lui consacre tout un chapitre ;
- La constitution de la transition le 02 avril 2003 ;
- L'acte d'engagement de Dar Es-Salaam signe par les chefs des
groupes armes signataires de l'Accord Global et Inclusif.
Le but de la reforme de la sécurité est de
constituer une armée nationale congolaise professionnelle, dotée
d'effectifs adéquats, bien gérée et équipée,
loyale envers l'Etat et capable de protéger la population congolaises et
son territoire ainsi que la création d'une force de police régie
par des principes démocratiques et respectueux des droits fondamentaux.
Cette reforme a deux volets : la restructuration de l'armée d'une
part et la reforme de la police de l'autre part.28(*)
§.1. La réforme de la police et de
l'armée
L'appui de la MONUC a la reforme du secteur de la
sécurité se fonde sur la résolution 1493 du Conseil de
sécurité adoptée le 18 juillet 2003 dont l'article 4 est
ainsi libelle : Encourage la MONUC, en coordination avec les autres
Organismes des Nations Unies, les donateurs et Organisations non
gouvernementales a apporter son assistance durant la période de
transition, a la reforme des forces de sécurité, au
rétablissement de l'Etat de droit et a la préparation et au
terme des élections sur l'ensemble de territoire de la République
Démocratique du Congo, et salue a cet égard les efforts
mènes par les Etats membres en vue d'appuyer la transition et la
réconciliation nationale.
La résolution 1565 du 1er octobre 2004
confirmera ce mandat et demandera au gouvernement congolais de coopérer
étroitement avec la MONUC pour établir trois commissions mixtes
sur les lois essentielles, la reforme du secteur de la sécurité
et les élections. En application de cette recommandation, une commission
conjointe chargée de la reforme du secteur de la sécurité
est mise sur pied. Elle était composée de représentants de
l'Afrique du Sud, de l'Angola, de la Belgique, des Etats Unies
d'Amérique, de la France, des Pays-Bas, du Royaume Uni, de la Grande
Bretagne et de l'Irlande du Nord, de l'union Européenne ainsi que de la
MONUC. C'est dans ce cadre de concertation que la MONUC apportera son appui
aussi bien a la reforme de l'armée qu'a celle de la police. 29(*)
A. La réforme de la Police
La mise en place de la force de la Police Nationale Congolaise
était une objective clef de la transition. Le mémorandum sur
l'armée et les forces de sécurité signe le 29 juin 2003
par les signataire de l'Accord Global et inclusif prévoit la
création de deux unités de la police : un corps de
protection rapproché(CPR) responsable de la sécurité de
leaders politiques et de sites des institutions de la transition et une
unité de la police intégrée (UPI).Dans le cadre de sa
reforme, l'accent était mis sur le renforcement des policiers a assurer
la sécurité pendant la période électorale.
La stratégie d'appui de la MONUC a cette reforme
était définie par le Secrétaire General des Nations Unies,
dans son troisième rapport spécial sur la MONUC du 16 Aout 2004,
dans ce rapport le Secrétaire General écrit : il est
envisage que la police civile de la MONUC accomplisse sa tache en 3
phases :
Ø En premier lieu durant la phase
préélectorale d'une durée d'environ 8 mois, elle serait
principalement chargée de préparer et de commencer à
exécuter le plan de cinq ans pour la reforme de la police nationale,
tout en commençant à reformer quelques 6000 policiers locaux aux
préparatifs des élections.
Ø En deuxième lieu, durant la phase
électorale d'une durée d'environ quatre mois, elle assurait une
formation supplémentaire sur place ainsi que le suivi et l'encadrement
des activités.
Ø En troisième lieu, durant la phase
postérieure aux élections d'une durée de six mois, la
MONUC continuerait d'appuyer les unités de police locale chargées
du maintien de l'ordre ; elle formerait des unités rapides et
mettrait d'avantage l'accent sur le contrôle des frontières pour
assurer le suivi de l'appui nécessaire a la mise en oeuvre suivi du
programme de reforme de la police.
Suivant cette programmation, la MONUC a participé
à l'élaboration en 2005 du plan national de formation de la
police ; par ailleurs la police de la MONUC à assurer la formation
d'un grand nombre de policiers et a donné à celle-ci une aide
consultative appréciable. La formation décrivait les
activités de formation qui seraient menées avec l'appui de la
MONUC, mais aussi de partenaires bilatéraux, notamment l'Angola,
l'Afrique du Sud, la France et l'Union Européenne jusqu'en mars 2006.
Le bilan du programme de formation indique qu'à la fin
de l'année 2006, prés de 53000 policiers de la Police Nationale
Congolaise (PNC) ont été formes et/ou recycles par la
Police/MONUC en collaboration avec ses partenaires de la Communauté
Internationale.
La MONUC a aussi mené une intense activité
d'assistance consultative à la PNC. Cette assistance a consisté
dans la sensibilisation des responsables de haut niveau a l'importance de la
mise en place d'une police démocratique par le biais de
séminaires, d'ateliers et autres initiatives. L'apport d'un soutien
à la mise au point est en oeuvre d'initiative de mobilisation, la
formation, la localisation de conseillers au niveau des sièges de la
police nationale.
La fourniture de conseils de planification sur le rôle
de la Police pendant les élections et l'appui à la mise en oeuvre
des plans en la matière, la coordination de l'aide apporte par la
Communauté Internationale pour ce qui est du renforcement de
capacité, notamment la formation et de soutien logistique. C'est dans ce
cadre qu'en 2005, les policiers de la MONUC ont été
déployés aux côtés de l'inspecteur
général de la police et des inspecteurs provinciaux, auxquels ils
apportent des conseils techniques sur divers aspects des activités de la
Police.
B. La réforme de l'armée
La réforme de l'armée visait de manière
plus concrète la constitution de l'embryon des Forces Armées de
la République Démocratique du Congo sur la base des
éléments éligibles issus des composantes et des
entités qui formait le gouvernement de la transition. Ces
éléments devraient être brassés suivant un processus
en trois étapes dont la formation de brigades d'infanterie pour le
maintien de la sécurité pendant les élections, la
formation d'une unité d'intervention rapide et enfin
l'établissement d'une force de défense forte a l'horizon 2010. La
reforme de l'Armée devait donc aller de pair avec le processus DDR des
forces et groupes armes nationaux dont nous avons parle plus haut. Bien que des
actions en vue de la restructuration et de l'intégration de
l'armée n'a été adopté par le Gouvernement
Congolais qu'en mai 2005.30(*)
Le processus d'intégration de l'Armée est mis en
oeuvre par la structure militaire d'intégration dont nous avons
parlé plus haut. Cette structure a été solidement
assistée par la MONUC et le comité International d'Accompagnement
de la transition (CIAT) qui était composé des
représentants du cinq membres permanents du Conseil de
Sécurité des Nations Unies, de l'Afrique du Sud, de l'Angola et
de la Belgique.31(*) Ce
processus s'est fait en plusieurs séquences au point de cantonnement et
celui des groupes ou individus armés au point de désarmement; le
transport des forces vers le quartier général de la brigade ou
s'opère le recrutement de personnes et du matériel ainsi que la
récupération des Armes ; le transport vers les centres
d'orientation par la CONADER.32(*)
Enfin le transport, d'une part des éléments
éligibles vers les centres de brassage ou s'opère la
sélection militaire la sélection militaire, le brassage et le
recyclage pendant 45 jours ; et d'autres part le transfert des
éléments non éligibles programme DDR pour une
réinsertion dans la société33(*) L'appui de la MONUC a
été déterminant dans le travail qui s'est fait
jusqu'à ce jour. C'est elle qui a assuré le regroupement :
c'est elle qui a procédé a la certification des armes
récupérés, des groupes ou individus armés :
c'est elle qui a assuré la formation des brigades brassées et
leur a apporté un appui logistique en vue d'actions conjointes.
Initialement, il était prévu que le brassage des
troupes se fera en trois étapes et conduise à la constitution de
18 brigades avant les élections et pour la sécurisation de
celles-ci. Cet objectif n'a été atteint que partiellement suite
au retard enregistre dans le démarrage du processus DDR et de la
mauvaise gestion financière de la CONADER qui s'est retrouve sans
ressources dans l'exécution de son mandat postélectoral, la MONUC
continuera donc à apporter son assistance au Gouvernement pour
l'achèvement de la reforme de l'armée.
§.2 le programme DDR et DDRRR
L'une des tâches essentielles qui revenaient à la
MONUC en vertu de son mandat était de contribuer à la
pacification du pays et à une amélioration générale
des conditions de sécurité. C'était là, en effet,
la condition première de la démocratisation du pays. Pour ce
faire, nous parlerons la MONUC avait reçu mandat d'une part
désarmement, démobilisation et réinsertion des groupes
armés nationaux (A) et d'autres part, de participer au
désarmement, démobilisation et réinsertion des groupes
armés étrangers (B).
A. Désarmement, Démobilisation et
Réinsertion des groupes armes congolais(DDR)
Le désarmement, la démobilisation et la
réinsertion de groupes armes congolais pour rappel, apparaissent
clairement dans le mandat de la MONUC à partir de l'année 2003.
L'article 17 et la résolution 1493 de 200334(*) prise en date du 28 juillet de
cette année indique que le Conseil de Sécurité :
Autorise la MONUC a aider le Gouvernement d'unité nationale et de
Transition a désarmer et à démobiliser les combattants
congolais qui pourraient décider volontairement de prendre part au
processus de désarmement, démobilisation et
réinsertion(DDR) dans le cadre du programme multilatérale de
démobilisation et de réinsertion dans l'attente de
l'établissement d'un programme national DDR en coordination avec le
programme des Nations Unies pour le développement et les autres
organismes concernes :
Le Désarmement consiste à rassembler,
enregistrer, contrôler et éliminer les armes de petit calibre, les
munitions, explosifs, les armes légères et lourdes
détenues par les combattants, mais souvent aussi par la population
civile ;
La Démobilisation consiste à libérer
officiellement, de façon contrôlée, les membres des forces
et des groupes armés. Ce processus comporte notamment une phase de
« réinsertion » pendant laquelle une assistance de
courte durée est fournie aux anciens combattants ;
La Réinsertion est le processus consistant à
restituer aux anciens combattants leur statut de civil et à les aider
à obtenir un emploi et des revenus réguliers. Il s'agit d'un
processus politique, social et économique de durée
indéterminée qui se déroule essentiellement au sein des
communautés, au niveau local.
Il peut s'agir d'une aide financière directe, de
compensation en nature ou encore de programmes de formation professionnelle et
d'activités génératrices des revenus. Le processus de
désarmement, de démobilisation et de réinsertion visait la
rééducation substantielle des armes en circulation, le
départ effectif des combattants des structures militaires et la
réinsertion immédiate de ces combattants dans la vie civile. Les
buts vises étaient la stabilité politique aussi bien au niveau
national que régional, la paix et la sécurité en
République Démocratique du Congo.
L'amélioration de la situation de droits de
l'homme.35(*) En effet une
étape préliminaire à l'intégration de
l'armée qui devait faire de cette dernière une armée
professionnelle, a cet effectif contrôlable et maitrisable, capable
d'assurer ses missions classiques notamment la sécurisation des
personnes et leurs biens, la défense de l'intégrité du
territoire contre toute tentative interne de déstabilisation ou contre
agression externe et sécuriser le processus électoral.36(*)
Le désarmement, la démobilisation et la
réinsertion des groupes armes congolais étaient prévus
dans l'Accord Global et Inclusif du Dialogue Inter-Congolais. Cet Accord a
donne la mission de la concertation et de la consultation sur le
désarmement des groupes armes et la formation d'une armée
restructurée et intégrée au conseil supérieur de la
défense(CSD). En exécution de ce mandat, le Président de
la République, en sa qualité de président du Conseil
Supérieur de la défense, désigna le ministre de la
Défense National, Démobilisation et Anciens Combattants et celui
de la Solidarité et Affaires Humanitaires comme ministres focaux en
matière de DDR.
C'est ainsi que le ministre de la Défense Nationale,
Démobilisation et Anciens Combattants institua le 18 octobre 2003, un
organe de concertation avec les partenaires de la communauté
Internationale impliques dans le DDR, le Comité technique de
planification et de Coordination. Ce comite était charge d'animer la
phase intermédiaire de DDR et de préparer le programme national
et la gestion des urgences du DDR.
Le programme de désarmement et réinsertion
communautaire en Ituri a été adopte en date du 20 janvier 2004,
par le comite technique de planification et de coordination dont la MONUC,
faisait partie. Conformément aux termes dudit plan, le PNUD et la
CONADER ont aménagé sept sites de transit en Ituri pour
l'accueil, la prise en charge et le départ des ex-combattants. La
MONUC ; par son groupe d'observateurs militaires(MOLIBS), conjointement
avec les forces armées de la RDC, a été chargée du
désarmement et de la sécurité des sites. Elle était
par ailleurs chargée de faire la coordination entre les
différentes partenaires : ce qui fit d'elle l'acteur la plus
important de ce programme.
L'exécution du DRC/Ituri a permis le désarmement
de 15941 combattants des milices ethniques ou tribales suivantes :
Union des Patriotes Congolais(UPC) ; Front des
Nationalistes Intégrés/Front pour la résistance et la Paix
en Ituri (FNI/FRPI).37(*)
B. Désarmement, Démobilisation,
Rapatriement, Réinstallation et Réinsertion (DDRRR)
Suite aux résolutions 1355 et 1376 de 2001 du CS, le
programme DDRRR a été mis en oeuvre depuis novembre 2001 en tant
que principale tâche de la MONUC dans le cadre de la phase III de son
déploiement. Pour cela, le CS a autorisé l'accroissement du
nombre de militaires de la MONUC de 5000 à 8700 unités. Quels
sont aujourd'hui les résultats de cette opération après un
an et demi d'existence ? Il subsiste encore au Kivu d'importants groupes
d'Interahmwe et ex-Far" (appelés ici `Hutus rwandais armés', car
terme plus approprié)
Pour autant qu'ils soient organisés, la plupart de ces
groupes ont des liens avec les FDLR qui sont devenus membres de la Concertation
permanente de l'opposition démocratique rwandaise (CPODR) regroupant la
quasi-totalité des partis d'oppositions rwandaises en exil, y compris
des représentants de Tutsi rescapés du génocide. Ils se
trouvent au Sud-Kivu dans les régions de Ninja, Shabunda, Walungu,
Burghinyi, Kalonge, plaine de Ruzizi, ainsi que dans le parc de Biega-Kahuzi
d'où ils sèment la terreur dans les villages environnants
(notamment Kaniola, Izege, Ikoma, Bugobe, Bushwira...), des villages
contrôlés par les soldats du RCD qui n'osent ou ne veulent pas les
chasser. D'autres se trouvent au Nord-Kivu dans la région de Walikale,
le Parc de Virunga, et en territoire RCD-ML, à Katundula (3 km de
Miriki), Kaunugu et la périphérie de Kasuo. Leur présence
se traduit par des tueries, des viols, des déportations de femmes pour
les exploiter sexuellement, du pillage d'argent, d'animaux, d'effets agricoles
et d'autres biens. Des hommes sont enlevés pour transporter les biens
pillés. Actuellement, ils opèrent même pendant la
journée. Les filles et femmes enlevées sont vendues, au prix de
100 à 150 USD par tête, aux autres Rwandais dans la forêt.
Ces groupes n'ont jamais été aussi cruels et n'ont jamais agi
aussi ouvertement qu'actuellement, alors que la MONUC s'est
déployée dans la région. Aussi, les populations
congolaises locales demandent-elles de plus en plus fortement qu'elles soient
débarrassées de ces gens, s'il le faut, par la force.
D'après nos témoins, aucun effort n'est fait, ni
par le RCD ni par l'APR pour les désarmer ou les neutraliser; ces
militaires refusent d'y aller lorsque population leur montre les lieux
où ils se trouvent. Certains de ces Hutu opèrent à
quelques dizaines de mètres des troupes RCD-APR qui sont censées
être à leur recherche. C'est le cas depuis le début de la
deuxième guerre en 1998. La population dans les villages de
l'intérieur est même convaincue que les militaires RCD-APR sont de
connivence avec eux, allant jusqu'à les approvisionner en munitions et
en moyens de subsistance, comme ce fut le cas dans la zone de Mwenga en octobre
2002. La MONUC est en contact avec certains groupes, mais les offensives du
RCD-APR, notamment dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu et dans tout le
Sud-Kivu ont sérieusement perturbé le travail DDRRR et ont
dispersé ceux qui étaient déjà rassemblés et
qui s'étaient déclarés d'accord. Ainsi, en août
2000, à Kasugho au 12 Nord-Kivu, plus de 1300 Hutus (hommes armés
et leurs familles) qui avaient déjà été
rassemblés et attendaient le transport par la MONUC pour Beni
d'où ils seraient rapatriés, ont été
dispersés par 750 éléments du RCD-APR.38(*)
A Bunyatenge et Lubero il y a eu des cas pareils en mars-avril
2003; et à Kalonge et Bunyakiri au Sud-Kivu pendant la première
quinzaine de mai. Ce fut aussi le cas au Mulume Munene dans le territoire de
Kabare, où 150 Hutu qui attendaient d'être rapatriés, ont
été effrayés lorsque le convoi de la MONUC (camions, jeeps
et blindés) se voyait précédé d'une camionnette
pleine de militaires RCD. La MONUC aurait d'ailleurs été
chassée du camp de rassemblement par le RCD-Goma. D'autres
témoignages indiquent que la MONU a remis en liberté, et cela
à plusieurs reprises, des Hutus rwandais armés qui avaient
été capturés et désarmés, notamment par le
RCD-ML à Lubero, apparemment par respect du principe de voir les
`Interahmwe et ex-Far' se rendre volontairement.
Le volet congolais de DDRRR, et particulièrement celui
du désarmement des groupes armés rwandais n'ont pas encore
donné les résultats escomptés. Au regard des moyens mis
à disposition, le nombre des combattants et/ou refugiés hutus
rwandais rapatriés est minime: 700 en tout, dont la majorité
avaient été désarmés par le gouvernement de
Kinshasa à Kamina et quelques centaines tout au plus au Sud-Kivu et dans
le Lubero au Nord-Kivu. Pourtant, des milliers de combattants hutus rwandais
sont disposés à être démobilisés pour rentrer
au Rwanda, mais ils sont retenus par leurs chefs. D'autre part, beaucoup de
rendez-vous qu'ils avaient fixés avec la MONUC ont été
manqués parce que les gens de la MONUC, en dernière minute, ne se
sont pas présentés.
Un autre problème sans doute plus important est
l'impossibilité pour la MONUC - de par son mandat - de traiter les
exigences politiques de ces groupes armés (à l'exclusion des
génocidaires). Il n'y aura pas de paix durable dans la région
tant qu'un processus de dialogue et d'ouverture démocratique se fera
attendre au Rwanda. Cela inclut la sécurité pour tous et les
garanties juridiques pour les rapatriés volontaires. La MONUC devrait
avoir le mandat de chercher d'autres solutions comme l'installation dans des
provinces plus éloignées de la frontière avec le Rwanda ou
dans d'autres pays. Mais une attitude plus décidée de la MONUC
qui mettrait au pas le RCD-APR quand ceux-ci perturbent le processus pourrait
déjà aider. D'autre part, il est attendu du gouvernement de
transition qu'il puisse s'attaquer, par la force si nécessaire, au
problème de ces groupes armés rwandais qui, comme de simples
bandits, terrorisent les populations du Kivu à certains endroits.
Seulement, un réel impact d'un tel gouvernement sur le terrain au Kivu
reste hypothétique à court terme. Enfin, il faudrait associer
plus étroitement les ONG locales, les autorités
coutumières, les confessions religieuses, les MM, mais aussi les FAC et
les militaires de l'APC (RCDML), à tout désarmement volontaire -
et certainement si l'on se décidait à utiliser la force.
Section 2 :L'APPORT DE LA MONUC AU PROCESSUS
ELECTORAL DE 2OO6
La MONUC joue un rôle central dans l'appui à la
transition congolaise, notamment en matière de préparation des
élections et dans la gestion des questions de sécurité.
Elle appuie le Gouvernement d'union nationale dans tous les domaines qui
concourent à la bonne organisation et la tenue des élections
générales : aussi bien les questions de sécurité et
de droits de l'homme que le processus électoral proprement dit. La
résolution du Conseil de sécurité 149339(*) du 28 juillet 2003, prise au
lendemain de la formation du Gouvernement de transition, constitue la base
juridique du mandat de la MONUC dans le processus électoral. Les
missions qui lui sont assignées consistent entre autres
à :
? appuyer le processus de construction de l'État de
droit par la préparation et l'organisation des élections
générales pour doter le pays d'institutions stables et
légitimes ;
? contribué à la réforme du
système de sécurité, à travers la formation d'une
armée et d'une police nationales intégrées sur la base des
troupes des ex-forces gouvernementales et des anciennes rébellions ;
? appuyer la planification et la mise en oeuvre du programme
DDR des anciens combattants ;
? collaboré avec les forces armées congolaises
à la réalisation du programme DDRRR pour les groupes armés
étrangers dont la présence à l'Est de la RDC constitue une
des sources d'instabilité dans la région ;
? porter assistance aux populations civiles menacées
conformément au chapitre VII de la Charte de l'Onu.
Plus concrètement, la MONUC intervient dans les
domaines liés à la préparation des élections :
- La coordination des appuis des partenaires
extérieurs. La MONUC assure le secrétariat du Comité
international d'accompagnement de la transition congolaise (CIAT) qui est
composé des représentants des cinq pays membres permanents du
Conseil de sécurité, de l'Afrique du Sud, de l'Angola et de la
Belgique et est présidé par le représentant du
Secrétaire général de l'Onu en RDC.
- Le CIAT est l'interlocuteur direct du Gouvernement et
mène un dialogue politique permanent avec ce dernier au nom des
donateurs. Il est souvent intervenu dans le débat sur les questions des
élections, notamment à travers les pressions exercées sur
le Gouvernement pour le respect des échéances dans
l'élaboration des lois indispensables pour la tenue des
élections.40(*)
- La sécurisation du processus électoral.
D'une part, la MONUC appuie les Forces armées de la RDC (FARDC)
dans les opérations menées contre les groupes armés
congolais et étrangers qui sèment la terreur et la violence dans
les populations civiles, au Sud et au Nord Kivu et en Ituri. D'autre part, elle
intervient dans la formation et l'intégration de l'armée et de la
police nationales qui devraient assurer la sécurité des
élections et la pérennité de l'État qui en serait
issu.
- La logistique de l'ensemble du processus
électoral. Compte tenu de l'état de délabrement des
infrastructures routières, la MONUC est le seul acteur qui dispose des
moyens logistiques d'appuyer la CEI dans le transport du matériel et des
agents électoraux. Elle s'est acquittée de cette mission avec
succès pendant l'identification et l'enrôlement des
électeurs et à l'occasion du référendum
constitutionnel des 18-19 décembre 2005.
- Enfin, la MONUC est dotée de plusieurs sections qui
appuient les institutions congolaises impliquées dans les secteurs de
reconstruction de l'État de droit, tels que les droits de l'homme, les
médias et les programmes DDR et DDRRR.
Cependant, l'action de la MONUC souffre des limites de son
mandat et de l'insuffisance des moyens par rapport à l'ampleur des
tâches. En effet, le Conseil de sécurité a souvent
refusé d'augmenter le nombre de casques bleus conformément aux
demandes exprimées par le Secrétaire général de
l'Onu dans ses différents rapports. Pour lui permettre de s'acquitter de
sa mission, le Conseil de sécurité a accepté de
redéployer en RDC, 800 casques bleus de la mission de l'ONU au Burundi
(ONUB).
§ 1.La Transition
Le Gouvernement de transition de la
République
démocratique du Congo est une institution mise en place depuis le
30
juin
2003.41(*) Il s'agit d'un gouvernement
d'union nationale établi suite aux accords liés à la fin
de la
Deuxième
guerre du Congo. Il est chargé de l'établissement d'une
transition
démocratique
dans le pays. Ses principaux objectifs sont la restauration de la paix dans
l'est du pays, et l'organisation des
élections
législatives
prévues pour le
30
juin
2005 au plus tard, mais
désormais reportées une première fois le 30 juin 2006, et
finalement le 30 juillet 2006.
Le gouvernement est dirigé par le Président de
la république et quatre vice-présidents. Ceux-ci sont :
1. Joseph Kabila,
Président de la république (
PPRD);
2. Abdoulaye
Yerodia Ndombasi, vice-président (
PPRD);
3. Azarias Ruberwa,
vice-président (
RCD);
4. Jean-Pierre
Bemba, vice-président (
MLC) ;
5. Arthur Z'ahidi
Ngoma, opposition démocratique.
Les trois principales tendances politiques du pays se
retrouvent ainsi à la tête de l'État. Elles se partagent
les différents postes ministériels avec les autres nombreuses
factions politiques issues du conflit.
A. Des objectifs de la transition
Les objectifs principaux de la transition sont :
1. la réunification, la pacification, la reconstruction
du pays, la restauration de l'intégrité territoriale et le
rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du
territoire national :
2. la réconciliation nationale ;
3. la formation d'une armée nationale,
restructurée et intégrée ;
4. l'organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux, permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique ;
5. La mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique.42(*)
B. De la durée de la transition
La période de transition prend effet à compter
de l'investiture du Gouvernement de la transition. L'élection du nouveau
Président marque la fin de la période de transition.
L'élection du Président a lieu après les élections
législatives. Les élections se tiennent dans les 24 mois qui
suivent le début de la période de transition. En raison de
problèmes spécifiquement liés à l'organisation des
élections, cette période peut être prolongée de 6
mois, renouvelable une seule fois pour une durée de 6 mois, si les
circonstances l'exigent, sur proposition de la Commission électorale
indépendante et par une décision conjointe et dûment
motivée de l'Assemblée nationale et du Sénat.
§ 2.les élections proprement dites de 2006
Pour qu'ils aient les élections proprement dites, nous
parlerons dans ce paragraphe d'abord de L'adoption des lois nécessaires
à l'organisation des élections (A) et en suite de La mobilisation
des moyens techniques et financiers pour les élections de 2006 (B)
A.L'adoption des lois nécessaires à
l'organisation des élections
L'Accord global et inclusif et la Constitution de la
transition ont identifié une série de lois, indispensables
à l'organisation des élections car elles règlent certaines
questions à l'origine de la guerre qui a ensanglanté le pays. Si
elles sont aujourd'hui disponibles.
Citons entre autres :
- La Loi n° 04/022 du 15 mars 2004 portant organisation
et fonctionnement des partis politiques ;
- La Loi n° 04/009 du 5 juin 2004 portant organisation,
attributions et fonctionnement de la Commission électorale
indépendante (CEI);
- La Loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à
la nationalité congolaise;
- La Loi n° 04/028 du 24 décembre 2004 portant
identification et enrôlement des électeurs en République
démocratique du Congo;
- La Loi n° 05/10 du 22 juin 2005 portant organisation du
référendum constitutionnel en RDC ;
- La Constitution adoptée par référendum
les 18-19 décembre 2005 et promulguée le 18 février
2006;
- La Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 portant organisation
des élections présidentielle, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales, adoptée le 22 février 2006 et
promulguée le 9 mars 2006. Elle est connue sous l'appellation de loi
électorale ;
- La loi électorale stipule que le président de
la République est élu au suffrage universel direct, lors d'un
scrutin majoritaire à deux tours, pour un mandat de cinq ans
renouvelable une seule fois. De leur côté, les 500
députés de l'Assemblée nationale seront élus pour
un mandat de cinq ans renouvelable au suffrage universel direct à un
seul tour, avec deux modes de scrutins différents selon la taille de la
circonscription. Les sénateurs seront élus au scrutin indirect
par les députés des assemblées provinciales, élus
à leur tour au suffrage universel direct.
L'élaboration des projets de ces différentes
lois par le gouvernement et leur adoption par le Parlement ont
été l'occasion de longs débats et d'âpres
négociations au sein de la classe politique congolaise et entre celle-ci
et la communauté internationales représentée par le CIAT.
Les divergences n'ont pas manqué sur les questions clés pour le
pays : choix entre un régime présidentiel ou parlementaire, entre
un État fédéral ou unitaire, scrutin à liste
bloquée ou ouverte, etc.
Même si les négociations ont été
longues et ont causé des retards par rapport au calendrier
électoral initial, un compromis a été trouvé pour
chacun des points : choix d'un 20 La Constitution a été
promulguée officiellement le 17 février et publiée dans le
Journal officiel le 18 février 2006.
RD Congo : acquis et défis du processus
électoral un régime semi-présidentiel ; un
État unitaire fortement décentralisé (ni
fédéral ni unitaire) et pour le scrutin à liste ouverte.
De ce point de vue, les différents acteurs se sont approprié le
débat démocratique et les différentes institutions
semblent avoir joué leur partition.
L'Assemblée nationale et le Sénat n'ont pas
hésité, par exemple, à modifier certains projets de lois
proposés par le Gouvernement. Ce fut le cas pour la loi
électorale. Les députés et les sénateurs ont
opté pour des élections sur base de listes ouvertes alors que le
gouvernement proposait des listes bloquées.
Dès lors, l'élaboration des lois
électorales peut être considérée comme un moment
important d'apprentissage de la démocratie.
B. Mobilisation des moyens techniques et financiers
pour les élections de 2006
Les Nations unies, à travers la MONUC et le PNUD
appuient également la préparation des élections dans
plusieurs domaines. La MONUC est le seul acteur qui dispose des moyens
logistiques d'appuyer la CEI dans le transport du matériel et des agents
électoraux. Elle s'est acquittée de cette mission avec
succès pendant l'identification et l'enrôlement des
électeurs et à l'occasion du référendum
constitutionnel des 18-19 décembre 2005.43(*)
La MONUC s'occupe non seulement de l'appui à la
formation de l'armée et de la police pour sécuriser les
élections mais elle apporte aussi un appui logistique important à
travers le transport et la distribution du matériel électoral
dans les bureaux locaux et provinciaux dispersés sur l'ensemble du pays.
Pour mieux mesurer les efforts consentis par l'ONU, il faut rappeler que le
budget de la MONUC pour l'année 2005-2006 est de 1,3 milliard de
dollars, ce qui en fait la plus coûteuse des missions de maintien de la
paix aujourd'hui. Les bailleurs de fonds sont mobilisés pour la
réussite du processus électoral en RDC. Ils ont réuni les
370 millions d'euros nécessaires à l'organisation de l'ensemble
des élections.
L'UE est la principale contributrice à ce budget, avec
une enveloppe de 149 millions d'euros, sans compter les contributions des
États membres.
Le PNUD assure entre autres la gestion et l'exécution
d'un projet multi-bailleurs appelé « Appui à la
sécurisation du processus électoral en RDC » destiné
à appuyer la police congolaise en charge de la sécurisation des
élections. Le projet est financé en partie par des contributions
volontaires des donateurs, parmi lesquels l'Allemagne, les Pays-Bas, la
Belgique, le Canada.44(*)
IIème PARTIE :
LA CONVERSION MONUC/MONUSCO : LA CONTINUITE DE LA
MISSION
C'est au regard de l'évolution de la situation que le
Conseil de sécurité a estimé qu'il était
nécessaire de donner au mandat de la mission des Nations Unies dans le
pays une nouvelle orientation, accordant une importance particulière
à la consolidation de la paix pour raffermir et faire avancer la
stabilisation du pays. Y a-t-il eu des raisons particulières pour voir
la Mission changer d'appellation tant l'on se rappelle que non seulement sous
la même MONUC ce mandat a à maintes reprises été
fondamentalement changé, mais aussi et surtout que celle-ci s'est aussi,
quoiqu'implicitement, occupée de la stabilisation du pays ?Avec la
MONUSCO, il est question d'achever les opérations
militaires en cours dans les Kivus et la Province Orientale et réduire
ainsi le plus possible la menace que constituent les groupes armés et
rétablir la stabilité dans les zones sensibles51. Le concept
achever prouve à suffisance la continuité de cette action
amorcée par la MONUC.
C'est ainsi Notre deuxième parti comprend deux
chapitres, dont le premier traitera : la demande congolaise du retrait de
la MONUC, à la problématique du changement et le second
abordera : la continuité de la mission de MONUC par la MONUSCO.
CHAPITRE I : DE LA DEMANDE CONGOLAISE DU RETRAIT
DE LA MONUC A LA PROBLEMATIQUE DU CHANGEMENT
Les hauts responsables des Nations-Unies ont été
informés de la volonté du Gouvernement qui, tout en souhaitant
voir le retrait total de la MONUC de la RDC être constaté courant
2011. Cette position de notre pays se fonde sur la nécessité
impérieuse de nous démarquer d'un état d'exception qui
dure depuis 1999. Certains esprits chagrins, au paroxysme de la suspicion, ont
cru voir dans cette échéance de 2011 un " stratagème " du
pouvoir pour " se débarrasser de la MONUC (et) pouvoir truquer les
élections générales de 2011. C'est une manière
désinvolte, simpliste et caricaturale de présenter l'exercice
légitime par la RDC de sa souveraineté. La proximité des
élections n'a jamais exonéré un peuple à prendre en
charge son destin, au contraire.
Les détracteurs oublient un peu vite que nos dirigeants
ont été élus en 2006 en plein mandat de la MONUC qui a du
reste apporté un concours apprécié au scrutin. On ne voit
pas en quoi le retrait de la MONUC leur serait particulièrement
bénéfique. Cette mission de l'organisation mondiale n'ayant
jamais exercé de mandat d'observation électorale, est-ce à
dire que des " hommes d'influence " l'auraient infiltré pour
interférer dans le processus électoral contre la majorité
au pouvoir ? D'autres, excipent d'une prétendue incapacité de la
RDC à se prendre en charge pour accuser le Gouvernement de faire preuve
d'irréalisme et d'aveuglement. Ce raisonnement est identique à
celui des renégats qui tentaient en 1960 de déstabiliser le
mouvement d'émancipation nationale emmené par le leader
indépendantiste Patrice-Emery Lumumba d'heureuse mémoire.
Après le départ de la MONUC, la RDC ne se
transformera probablement pas en un paradis terrestre. Il y aura comme dans
tout autre pays, et comme en RDC avant et après l'arrivée de la
MONUC, des problèmes socio-économiques ou de
sécurité et des abus de droits. Force est cependant d'admettre
que la situation aujourd'hui n'a rien de comparable avec le chaos
provoqué par la présence inédite dans notre pays d'une
dizaine d'armées belligérantes à la fin des années
'90, lequel poussa précisément la RDC à solliciter
l'assistance des Nations-Unies.
Le réalisme commande que soient pris en compte, d'une
part la survivance des résidus des bandes criminelles nationales et
étrangères dans les territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et,
d'autre part, les résultats actuels des efforts de reconstitution des
forces armées et de sécurité du pays dans la nouvelle, et
dernière configuration de la MONUC. C'est la raison pour laquelle le
Gouvernement a décidé que le désengagement des forces de
la MONUC commence par celles d'entre elles qui étaient
déployées dans les zones non perturbées du pays. C'est
dans ce sens qu'il a été demandé que d'ici la fin de
l'année 2010 le transfert de toutes les unités de la MONUC encore
présentes en RDC vers les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu qui font
encore l'objet d'incursions des groupes armés dans cinq de leurs
territoires ruraux. Pour le Gouvernement, les nouvelles attributions de la
mission onusienne doivent être exclusivement orientées vers le
soutien aux efforts de renforcement des capacités organisationnelles,
opérationnelles et d'encadrement des Forces armées de la RDC, de
la Police et des forces de sécurité ainsi que l'appui à la
réforme de l'appareil judiciaire. Le Gouvernement congolais ayant pris
la décision de se faire assister par des partenaires bi ou
multilatéraux pour cette réforme globale du Système de la
sécurité, l'implication de la MONUC dans ce projet pendant le
reste du temps qu'elle aura encore à effectuer dans notre pays a
été souhaitée.45(*)
Section 1 : La demande congolaise du retrait de la
MONUC
Le gouvernement congolais a demandé aux Nations unies
un plan de retrait progressif de la MONUC. Nous aborderons les accusations
formulées contre la MONUC (§1) et la demande formelle du
gouvernement congolais du retrait de la MONUC (§2)
§1. Les accusations contre la MONUC
Le Gouvernement congolais et la MONUC ne semblaient plus
entretenir de bonnes relations depuis octobre 2008. Les causes de cette
méfiance sont à trouver dans le comportement imputé aux
agents de la MONUC, notamment leur attitude complaisante et complice à
l'égard des rebelles du CNDP. Des faits saillants ont ainsi fait asseoir
dans le chef de l'opinion congolaise l'inquiétude de voir en cette
opération non pas un ange gardien de la paix, mais une couverture de
distribution de la mort aux Congolais par les Rwandais
D'abord, au début de la transition, l'affaire d'un
certain major Kasongo qui s'était rebellé contre le Gouvernement
au point de voir le RCD violer les accords issus du dialogue inter congolais.
On a noté en conséquence des tueries à grandes
échelles à Bukavu imputées à Jules Mutebusi et
Laurent Nkunda, sans la moindre intervention de la MONUC. Ce qui avait
occasionné des émeutes sanglantes à Kinshasa Capitale
Kinshasa contre ses installations. Mais ce qui a choqué l'opinion
mondiale est le fait que les casques bleus de l'ONU aient laissé la
population civile être massacrée par les soldats du CNDP sans la
moindre réaction de leur part. Un tel manquement contrastait avec leur
mandat de protection de la population civile.
Le Professeur Noël Obotela Rashidi résumait les
critiques à l'endroit de la MONUC en ces termes : « La
détérioration de la situation place la MONUC dans une position
inconfortable. Le Nord-Kivu, l'Ituri, le Sud-Kivu et le Nord Katanga baignent
dans l'insécurité. Que fait alors la MONUC ? De nombreuses
critiques ont été émises à son endroit ».
Ensuite, certains agents de la MONUC étaient déjà
accusés de scandales et d'abus sexuels depuis 2008. En décembre
2007, par exemple, après des histoires de pédophilie et de trafic
d'armes contre minerais attribués au personnel de la MONUC, les
Congolais étaient convaincus des soupçons envers celle-ci d'avoir
en plus des missions officielles de maintien de la paix, d'autres missions
obscures.
En prenant la précaution de ne pas perdre des troupes
au Congo, les Etats fournisseurs demandaient à leurs militaires de ne
pas intervenir, même lorsqu'il s'agirait de protéger les
populations civiles. L'engagement intéressé et mercantiliste a
engendré un goût affairiste dans le chef des Casques bleus qui
n'ont pas pour certains hésité à s'adonner à
l'extraction minière. Cet affairisme a engendré une
solidarité avec les groupes armés. Pris dans cet angle,
l'embrassade chaleureuse de Laurent Nkunda par le colonel indien Sahora Chand
en fin de mission ne pouvait pas constituée une surprise scandaleuse.
Mais ce qui aurait le plus offensé les autorités gouvernementales
ce sont certains attributs de souveraineté bafoués par certains
agents de la MONUC.
Beaucoup d'autres allégations sont mises à
charge de la MONUC allant de la complicité dans le pillage
illégal de ressources naturelles au trafic des armes avec les milices
congolaises. Cette attitude de la part de la MONUC ne pouvait pas laisser
indifférent le Président de la République12. C'est dans ce
contexte que nait la demande de désengagement de la MONUC car elle
commençait à desservir les intérêts de la paix au
Congo.
Bref, on avait constaté avec regret qu'en dépit
d'énormes services que rend l'ONU en RDC, ces quelques faits et gestes
posés par le personnel de la MONUC confortaient la thèse de la
nécessité d'encadrer les activités de ce personnel tant
civil que militaire. Mais cette demande n'ignorait pas l'importance de la
présence de la MONUC sur le territoire congolais.46(*)
§2.La demande formelle du gouvernement congolais du
retrait de la MONUC
L'annonce de l'intention de l'Etat congolais de voir la MONUC
se désengager dans le délai qu'il proposait avait engendré
des malentendus amplifiés par les interviews répétitives
du ministre congolais de l'Information et de la Communication. D'où la
nécessité de chercher le contenu de cette demande et les mesures
gouvernementales qui l'ont accompagnée.
C'est lors de son séjour à Mbuji-Mayi (29
novembre 2009) que le Président Joseph Kabila fait une conférence
de presse au cours de laquelle il annonçait déjà la
prorogation du mandat de la MONUC. Il s'exprimait en ces termes : « Le
mandat de la MONUC sera encore renouvelé pour 6 mois à partir du
mois de décembre. Le souhait du gouvernement congolais est de recevoir
un plan de désengagement de la MONUC avant le 30 juin 2010, parce que
nous pensons, et c'est le cas, que depuis le début de cette
année, il y a une amélioration nette de la situation
sécuritaire dans l'Est du pays ». Si l'on peut croire à
ces propos du Président de la République tels que
rapportés par la Radio Okapi, la Résolution 1906 et le plan de
désengagement gouvernemental courant à partir du 30 juin 2010 ne
sont pas des faits nouveaux pour les deux partenaires. Devant les
réactions que provoquait l'exigence par le Gouvernement d'un plan de
désengagement de la MONUC, surtout dans les milieux des organisations
humanitaires, le Président Kabila apporta une précision de nature
à apaiser les esprits. Selon lui, le Gouvernement n'a pas demandé
à la MONUC de plier bagages et de quitter le Congo immédiatement,
mais de commencer à s'y préparer.
Il déclara plus tard ce qui suit : « On a
demandé à la MONUC de nous présenter un plan de
désengagement, j'espère bien que ce sera pour bientôt ou du
moins avant la fin de cette année. C'est sur base (sic) de ce
plan qu'on va finalement étudier avec la MONUC les modalités
pratiques de ce retrait progressif ». L'on peut bien reprocher
à la démarche gouvernementale l'unilatéralisme dans la
fixation d'un délai limite en absence de toute concertation. Le
désaccord du Gouvernement congolais et de l'ONU ne se limite pas
simplement sur le délai du désengagement de la MONUC. Elle
concerne également une sorte d'autoritarisme restreignant les «
prérogatives » de souveraineté du pays. Présent
à la séance du Conseil de sécurité au cours de
laquelle la Résolution 1906 a été adoptée, le
Représentant permanent de la RD Congo à l'ONU, l'Ambassadeur
Ileka Atoki, a tenu à clarifier la position de son pays en ces termes :
« Les Congolaises et Congolais désirent la paix, et la paix
maintenant. La République démocratique du Congo n'est la cause de
la situation de rupture de paix et de sécurité internationales
que connaît la région des Grands Lacs. Votre résolution
enjoint mon gouvernement à adopter des législations et à
les mettre en oeuvre dans ce délai de six mois d'existence de vie de
cette Résolution. Pour Aucune raison au monde souhaiterions-nous revenir
à une quelconque forme d'autoritarisme fut-elle du Conseil de
sécurité ».
Les clauses de la Résolution 1906 incriminées
par le Représentant permanent congolais rappellent bien la tutelle que
le CIAT exerça durant toute la période de la transition. L'on ne
pouvait pas penser que le travail de la réforme de l'armée et de
la police auquel il fallait ajouter la traque des groupes armés soit
achevé en cinq mois. La réaction de l'ONU était
très attendue dans l'opinion congolaise à l'approche de
l'expiration du mandat de la MONUC47(*). Sur le plan scientifique, la réponse de l'ONU
devait confirmer ou non la désuétude du principe du
consensualisme. L'examen de la Résolution 1925 du 28 mai 2010
révèle les limites de ce principe qui confirme que les Nations
Unies ne sont pas totalement liées par ce principe et elles peuvent le
contourner au grand dam de l'Etat-hôte.
Section 2 : LA PROBLEMATIQUE DU CHANGEMENT
Dans cette section nous traiterons de la
nécessité du changement (§1) et l'imposition du mandat de la
MONUSCO (§2).
§1.La nécessité du changement
Saluant le concours précieux que la Mission de
l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du
Congo, la MONUC a apporté au relèvement de la République
démocratique du Congo après le conflit et au renforcement de la
paix et de la sécurité dans le pays,
Soulignant qu'il importe que les Nations Unies et la
communauté internationale continuent de concourir à la
restauration de la sécurité et au développement à
long terme de la République démocratique du Congo,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire
général daté du 1er avril 2010 et partageant l'avis selon
lequel la République démocratique du Congo entre maintenant dans
une nouvelle phase de sa transition vers la consolidation de la paix et qu'il
est nécessaire d'établir un partenariat solide entre
l'Organisation des Nations Unies et le Gouvernement de la République
démocratique du Congo pour faire face à ces défis,
Conscient qu'il subsiste des défis qui
empêchent la stabilisation de la République démocratique du
Congo et constatant que la situation dans le pays reste une menace pour la paix
et la sécurité internationales dans la région,
§2. L'imposition du mandat de la MONUSCO
Dans la pratique des Nations Unies, parmi les repères
pouvant aider à déterminer à quel moment le processus de
consolidation de la paix est suffisamment avancé pour permettre le
transfert de certaines responsabilités, on retrouve :
- L'absence de combats violents et de violations des droits de
l'homme à grande échelle et le respect des droits des femmes et
des minorités ;
- La mise en oeuvre effective du DDR d'anciens combattants
(hommes et femmes, adultes et enfante) et le progrès vers le
rétablissement ou la création d'institutions de
sécurité responsables;
- La capacité des forces armées nationale et de
la police nationale d'assurer la sécurité et de maintenir l'ordre
public sous le contrôle civil et dans le respect des droits de l'homme ;
- Le progrès vers un système judiciaire et
pénal indépendant et efficace;
- La restauration de l'autorité de l'Etat et le retour
de services de bases à travers le pays ;
- Le retour et la réimplantation des personnes
déplacées avec un minimum de perturbations ou de conflits dans
les zones de retour ou de réinsertion ; et
- La mise en place effective d'institutions politiques
légitimes à la suite des élections libres, justes et
transparentes om les femmes et les hommes jouissent d'un doit égal pour
voter et présenter leur candidature. 48(*)
La mission doit chercher de multiples sources de validation
concernant le niveau de progrès enregistré et ne doit pas
hésiter de rendre compte d'une dégradation éventuelle de
la situation. A cet égard, les opérations de maintien de la paix
doivent résister à la tentation de donner des évaluations
trop optimistes des progrès réalisés. Ainsi, à
travers la résolution 1925, le Conseil de sécurité,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies :
1. Décide de proroger jusqu'au 30 juin 2010 le
mandat de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République
démocratique du Congo
(MONUC), décide également, puisque la
République démocratique du Congo est entrée dans une
nouvelle phase, que la Mission s'appellera à partir du 1er juillet 2010
« Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en
République démocratique du Congo » ou « MONUSCO
»;
2. Décide que la MONUSCO sera
déployée jusqu'au 30 juin 2011 et l'autorise à compter
jusqu'à cette date, en sus des composantes civile, judiciaire et
pénitentiaire appropriées, un effectif maximal de 19 815 soldats,
760 observateurs militaires, 391 fonctionnaires de police et 1 050 membres
d'unités de police constituées;
3. Autorise le retrait avant le 30 juin 2010 d'un effectif
maximal de 2 000 soldats de l'Organisation des Nations Unies des zones
dans lesquelles les conditions de sécurité le permettent;
4. Autorise la MONUSCO, tout en concentrant ses forces
militaires dans l'est du pays, à maintenir une force de réserve
capable de se redéployer rapidement ailleurs dans le pays;
5. Souligne que le Gouvernement de la République
démocratique du Congo est responsable au premier chef de la
sécurité, de la consolidation de la paix et du
développement dans le pays et l'encourage à rester fermement
engagé en faveur d la protection de sa population et à se doter
pour cela de forces de sécurité professionnelles et durables,
à promouvoir les solutions non militaires comme partie intégrante
de l'action générale menée pour réduire la menace
que constituent les groupes armés congolais et étrangers et
à rétablir pleinement l'autorité de l'État dans les
zones libérées des groupes armés.49(*)
CHAPITRE 2 : LA CONTINUITE DE LA MISSION DE MONUC
PAR LA MONUSCO
C'est qu'en tant qu'une opération de maintien de la
paix des Nations Unies, la MONUSCO, au-delà de tout mandat propre,
assure des missions traditionnelles et autres, en rapport avec son
caractère multidimensionnel la MONUSCO aura le mandat suivant, dans cet
ordre deux priorités :
Section 1 : LA PROTECTION DES CIVILS
Nous analyserons le contenu de la protection des civils de la
MONUSCO (§1) et Les opérations de la protection des civils sur
terrain (§2)
§1. Le contenu de la protection des civils
Le mandat de la MONUSCO en matière de protection des
civils est ainsi libellé :
- Assurer la protection effective des civils, y compris le
personnel humanitaire et le personnel chargé de défendre les
droits de l'homme, se trouvant sous la menace imminente de violences physiques,
en particulier de violences qui seraient le fait de l'une quelconque des
parties au conflit;
- Assurer la protection du personnel et des locaux, des
installations et du matériel des Nations Unies;
- Soutenir l'action que mène le Gouvernement de la
République démocratique du Congo pour protéger les civils
contre les violations du droit international humanitaire et des droits de
l'homme, y compris toutes les formes de violence sexuelle et sexiste, pour
promouvoir et protéger les droits de l'homme et pour lutter contre
l'impunité, y compris en appliquant sa politique de «
tolérance zéro » en ce qui concerne les manquements à
la discipline et les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire
commis par des éléments des forces de sécurité, en
particulier les éléments qui y sont nouvellement
intégrés;
- Appuyer l'action menée aux niveaux national et
international pour que les auteurs de ces violations soient traduits en
justice, notamment en mettant en place des cellules d'appui aux poursuites
judiciaires pour aider les autorités des Forces armées de la
République démocratique du Congo (FARDC) chargées de la
justice militaire à poursuivre les personnes arrêtées par
les FARDC;
- Collaborer étroitement avec le Gouvernement pour
s'assurer de la réalisation de ses engagements pour empêcher que
des sévices graves ne soient infligés à des enfants, et en
particulier de la finalisation du Plan d'action visant à ce que les
enfants qui se trouvent dans les rangs des FARDC soient libérés
et qu'il n'y ait pas de nouveaux recrutements, avec l'appui du Mécanisme
de surveillance et de communication de l'information;
- Appliquer la stratégie du système des
Nations Unies pour la protection des civils en République
démocratique du Congo en lui donnant effet au moyen d'une
stratégie de protection de la MONUSCO reposant sur les meilleures
pratiques et reproduire les mesures de protection efficaces, comme
l'utilisation d'équipes conjointes de protection, d'interprètes
de proximité, d'équipes mixtes d'investigation, de centres de
surveillance et de conseillers pour la protection des femmes;
- Appuyer les efforts que déploie le Gouvernement,
de concert avec les partenaires internationaux et les pays voisins, pour
créer des conditions qui permettent aux personnes
déplacées et aux réfugiés de rentrer chez eux
librement, en toute sécurité et dans la dignité, ou de
s'intégrer ou de se réinstaller volontairement sur place;
- Soutenir l'action que mène le Gouvernement de la
République démocratique du Congo pour conduire à bonne fin
les opérations militaires en cours contre les FDLR, l'Armée de
résistance du Seigneur (LRA) et d'autres groupes armés, dans le
respect du droit international humanitaire, du droit international des droits
de l'homme et du droit international des réfugiés, ainsi que de
l'obligation de protéger les civils, notamment en fournissant un appui
aux FARDC dans le cadre d'opérations planifiées conjointement,
comme indiqué aux paragraphes 21, 22, 23 et 32 de la résolution
1906 (2009);
- Appuyer, notamment par la médiation politique,
l'achèvement des activités de DDR des groupes armés
congolais, ou leur intégration effective dans l'armée, dès
lors qu'ils auront été formés et équipés de
façon appropriée;
- Appuyer les activités de DDRRR des membres de
groupes armés étrangers, y compris des FDLR et de la LRA,
menées dans l'est du pays et promouvoir des stratégies propres
à régler durablement le problème des FDLR, notamment le
rapatriement, la réinsertion ou la réinstallation des
intéressés dans d'autres régions ou leur traduction en
justice le cas échéant, avec l'aide de tous les pays, en
particulier ceux de la région;
- Coordonner les stratégies avec les autres
missions des Nations Unies déployées dans la région pour
améliorer le partage de l'information eu égard aux attaques de la
LRA et, à la demande du Gouvernement de la République
démocratique du Congo, fournir éventuellement un soutien
logistique pour les opérations militaires régionales
menées contre la LRA en République démocratique du Congo,
dans le respect du droit international humanitaire, du droit des droits de
l'homme et du droit des réfugiés et compte tenu de la
nécessité de protéger les civils.50(*)
§2. Les opérations de protection des civils sur
le terrain
La MONUSCO et les FARDC ont soigneusement planifié les
opérations Radi Strike et Amani Kamilifu afin d'en limiter les
conséquences pour la population civile conformément à la
politique de diligence de l'ONU en matière de droits de l'homme. La
MONUSCO a également coordonné ses activités avec celles du
Bureau de la coordination des affaires humanitaires et du HCR afin que la
protection des civils soit prise en compte dans la planification des
opérations militaires. En outre, des mécanismes novateurs, tels
que des postes de commandement conjoints dans le Sud-Kivu, ont
été adoptés afin que la Mission et les FARDC puissent
suivre conjointement les opérations militaires et en évaluer les
conséquences pour la protection des civils.
Parmi tant d'activités qu'à menées La
MONUSCO et les FARDC en faveur de la protection des civils, nous analyserons
le droit de l'homme(A) et la violence sexuelle(B)
A. Droits de l'homme
Le 20 mars 2012, la MONUSCO et le Bureau conjoint des Nations
Unies pour les droits de l'homme ont publié un rapport sur les graves
violations des droits de l'homme, commises par des membres des forces de
défense et de sécurité congolaises à Kinshasa entre
le 26 novembre et le 25 décembre 2011. D'après ce rapport, 33
personnes auraient été tuées par les forces nationales de
sécurité, dont 22 par balle, et au moins 83 autres auraient
été blessés, dont 61 par balle. Le rapport a
été vivement critiqué par un certain nombre de
représentants du Gouvernement. Toutefois, le Procureur
général a ouvert des enquêtes sur ces allégations,
enquêtes auxquelles la MONUSCO a offert de participer. Par ailleurs, le
Bureau conjoint a confirmé l'arrestation d'au moins 265 civils, dont la
plupart ont été arrêtés illégalement ou
arbitrairement. Ces violations des droits de l'homme ont été
principalement imputées à des éléments de la Garde
républicaine, de la Police nationale congolaise et, dans une moindre
mesure, des FARDC. Un certain nombre d'autres incidents violents ont
été signalés au cours de la période
considérée, dont certains auraient été commis ou
fomentés par des éléments associés à des
partis politiques d'opposition.
Le Bureau conjoint a poursuivi les investigations qu'il avait
engagées et a ouvert de nouvelles investigations au sujet des violations
des droits de l'homme liées à une intensification des attaques
par des groupes armés, notamment les FDLR, les FDC, la LRA et des
groupes Mai-Mai, dans plusieurs régions de l'Est de la République
démocratique du Congo. Des violations des droits de l'homme auraient
ainsi été commises entre décembre 2011 et mars 2012 par
des éléments des FDLR et des éléments Mai-Mai des
FDC, en particulier le viol de 30 femmes et filles dans les régions de
Ntoto et de Brazza en territoire Walikale dans la province du Nord-Kivu, et
d'autres violations commises pour l'essentiel par des combattants des FDLR au
cours de la même période.
Par ailleurs, entre le 14 décembre 2011 et le 23
janvier 2012, au moins 17 personnes ont été tuées, dont 2
femmes et 3 enfants, dans plusieurs villages de la région de Kibabi, en
territoire Masisi, dans le Nord-Kivu, par d'anciens éléments du
CNDP intégrés aux FARDC. Suite aux enquêtes
préliminaires menées en janvier, dont j'ai fait état dans
mon précédent rapport par la MONUSCO a participé, entre le
9 et le 12 avril à une équipe conjointe de protection et à
une équipe conjointe d'investigation à Nzovu, en territoire
Shabunda, dans le Sud-Kivu, afin de poursuivre l'enquête au sujet
d'allégations de violations des droits de l'homme qui auraient
été commises par des FDLR entre le 31 décembre 2011 et le
4 janvier 2012. L'enquête a révélé qu'au moins 33
civils auraient été exécutés sommairement par des
combattants des FDLR dans la région. En outre, une femme et une fillette
de 10 ans auraient été enlevées pendant deux jours et
violées par ces combattants. Des maisons de la région auraient
été systématiquement pillées et
brûlées.
Les secteurs de la justice militaire et civile ont
réalisé, avec l'appui de la MONUSCO, quelques progrès en
matière de lutte contre l'impunité. Entre le 14 et le 28 mars, la
MONUSCO a facilité la tenue d'audiences itinérantes dans la
province du Kasaï occidental, ce qui a permis de faire avancer 81 affaires
en retard. En avril, la MONUSCO a également participé aux
enquêtes judiciaires concernant trois officiers des FARDC accusés
de graves violations des droits de l'homme, et qui étaient
incarcérés à la prison de Kisangani depuis le 5 mars.
Entre février et avril, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les
droits de l'homme a formé 217 soldats des FARDC basés à
Kindu, dans la province de Maniema, aux droits de l'homme et au droit
international humanitaire.
Le 21 mars, la Haut-commissaire aux droits de l'homme a
présenté au Conseil des droits de l'homme un rapport sur la
situation en République démocratique du Congo et les
activités du HCDH dans le pays (A/HRC/19/48). Le Conseil a
exhorté le Gouvernement à redoubler d'efforts, avec le soutien de
la communauté internationale, pour mettre fin à l'impunité
et prévenir les violations des droits de l'homme. Du 2 au 10 mai, le
Sous-secrétaire général aux droits de l'homme, Ivan
Simonoviæ, s'est rendu en République démocratique du Congo.
Il a demandé au Gouvernement de tenir les auteurs des massacres de
Walikale et de Bushani de 2010 et 2011 responsables de leurs actes. Le
Gouvernement a répondu que les investigations au sujet des violations
des droits de l'homme commises à l'occasion des élections
seraient menées en temps voulu.51(*)
B. Les violences sexuelles
Entre février et avril 2012, 88 cas de violence
sexuelle, et 152 victimes de ces violences, ont été
répertoriés par le Bureau conjoint dans tout le pays, bien qu'il
soit probable qu'un nombre important d'autres cas n'ait pas été
signalé. Au moins 31 auteurs présumés ont
été arrêtés en liaison avec ces cas, et les
investigations se poursuivent avec l'appui de la MONUSCO. Dans les provinces de
Kinshasa, du Kasaï occidental, du Kasaï oriental, du Katanga, de
Maniema, Orientale et du Sud- Kivu, 66 procès ont été
organisés au cours de la période considérée et 53
personnes ont été condamnées pour viol et autres actes de
violence sexuelle. Le Bureau conjoint pour les droits de l'homme a fourni un
appui à 26 centres permanents de consultation juridique dans neuf
provinces, qui ont fourni une assistance dans 503 cas de violence sexuelle.
En avril, la MONUSCO a terminé un programme de
formation sur les violences et les conflits sexuels à l'intention de 41
policiers. En avril, le Bureau conjoint pour les droits de l'homme a
organisé à Mbandaka, dans la province de l'Équateur et
à Uvira dans la province du Sud-Kivu, une formation à
l'indemnisation des victimes des violences sexuelles à l'intention de 24
représentants d'organisations non gouvernementales. En février,
les autorités congolaises ont adopté plusieurs protocoles
nationaux destinés à assurer le respect de normes minimales pour
l'assistance médicale, le soutien psychologique, la
réintégration socioéconomique et éducative et les
systèmes d'orientation juridique pour les victimes de violence
sexuelle.52(*)
Section 2 : LA CONSOLIDATION ET LA STABILISATION
DE LA PAIX
Dans la deuxième section nous aborderons le contenu de
la consolidation et de la stabilisation de la paix (§1) et Les
opérations de la stabilisation de la paix (§2)
§1. Le contenu de la consolidation et de la
stabilisation de la paix
La MONUSCO a été chargé de :
· En tenant pleinement compte du rôle
prépondérant du Gouvernement de la République
démocratique du Congo, soutenir, en étroite coopération
avec les autres partenaires internationaux, l'action que mènent les
autorités congolaises pour renforcer et réformer les institutions
de sécurité et l'appareil judiciaire;
· Conformément à la législation
pertinente sur la réforme des FARDC et au plan de réforme de
l'armée présenté en janvier 2010, aider le Gouvernement de
la République démocratique du Congo, de concert avec les
partenaires internationaux et bilatéraux, à renforcer ses
capacités militaires, y compris la justice militaire et la police
militaire, notamment en harmonisant les activités menées et en
facilitant l'échange d'informations et de données
d'expérience et, si le Gouvernement en fait la demande, aider à
former les bataillons des FARDC et de la police militaire, soutenir les
institutions de justice militaire et mobiliser les donateurs afin qu'ils
fournissent le matériel et les autres ressources
nécessaires;
· Appuyer la réforme de la police
engagée par le Gouvernement de la République démocratique
du Congo, notamment en dispensant une formation aux bataillons de la Police
nationale congolaise (PNC) et en mobilisant les donateurs afin qu'ils apportent
des fournitures de base, en rappelant que les autorités congolaises
doivent d'urgence adopter un cadre juridique approprié;
· Élaborer et exécuter, en
étroite consultation avec les autorités congolaises et
conformément à la stratégie congolaise de réforme
de la justice, un développement de l'appareil de justice pénale -
police, justice et prisons - dans les régions en conflit et la mise en
place à Kinshasa d'une capacité centrale d'appui
stratégique au programme;
· Appuyer, en étroite coopération avec
d'autres partenaires internationaux, l'action que mène le Gouvernement
congolais pour renforcer l'autorité de l'État sur le territoire
libéré des groupes armés grâce au déploiement
d'une Police nationale congolaise formée et mettre en place des organes
garants de l'état de droit et des administrations territoriales, dans le
contexte du plan de stabilisation et de reconstruction élaboré
par le Gouvernement (STAREC) et de la Stratégie internationale d'appui
en matière de sécurité et de stabilisation
(ISSSS);
· Apporter un soutien technique et logistique pour
l'organisation d'élections nationales et locales, à la demande
expresse des autorités congolaises et dans la limite de ses
capacités et de ses ressources;
· Compte tenu de la nécessité pressante
de lutter contre l'exploitation et le commerce illicites des ressources
naturelles en République démocratique du Congo, appuyer l'action
que mène le Gouvernement et renforcer ses capacités, de concert
avec les partenaires internationaux et les pays voisins, pour empêcher
qu'un appui ne soit apporté aux groupes armés, en particulier
grâce au produit d'activités économiques illicites et du
commerce illicite des ressources naturelles, et renforcer et évaluer
avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo le
projet expérimental de création dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu
de cinq comptoirs regroupant tous les services d'État concernés
en vue d'améliorer la traçabilité des minerais;
· Aider le Gouvernement de la République
démocratique du Congo à accroître sa capacité de
déminage;
· Suivre l'application des mesures imposées au
paragraphe 1 de la résolution 1896 (2009), en coopérant, selon
qu'il conviendra, avec les gouvernements concernés et le Groupe
d'experts créé par la résolution 1533 (2004), saisir et
rassembler les armes et matériaux connexes dont la présence en
République démocratique du Congo constitue une infraction aux
mesures imposées par le paragraphe 1 de la résolution 1896 (2009)
et les éliminer comme il convient et aider les autorités
douanières compétentes de la République
démocratique du Congo à appliquer les dispositions du paragraphe
9 de la résolution 1896 (2009).53(*)
§2. Les opérations de la stabilisation de la
paix sur le terrain
Même si la MONUSCO a réalisé des
progrès en matière de stabilisation, d'importants
problèmes demeurent, notamment la présence de groupes
armés dans l'est du pays, et freinent le rétablissement de
l'autorité de l'État. Les problèmes budgétaires et
les retards de paiement des traitements des fonctionnaires et des personnels de
police, ainsi que le manque de magistrats et de personnel pénitentiaire
ont également gêné les efforts de stabilisation. Deux
casernes, 81 postes de police, 19 bâtiments administratifs, 6 tribunaux
et 6 prisons ont été construits dans le cadre de la
Stratégie internationale d'appui en matière de
sécurité et de stabilisation. Par ailleurs, 520 policiers ont
été formés et déployés dans des zones
prioritaires de Rutshuru et Masisi, dans le Nord-Kivu.
Nous parlons du plan du Plan de stabilisation et de
reconstruction élaboré par le Gouvernement de la STAREC (A) et
de la Stratégie internationale d'appui en matière de
sécurité et de stabilisation (B)
A .Le Plan de la Stabilisation et la
Reconstruction (STAREC)
Le Gouvernement de la RDC a élaboré en juin 2009
un Plan de Stabilisation et de Reconstruction pour les Zones Sortant des
Conflits Armées. Ce plan identifie un nombre de priorités pour le
court à moyen terme, groupées sous trois composantes54(*) :
1. Sécurité et Restauration de
l'autorité de l'état : Renforcement des
capacités opérationnelles des FARDC ; désengagement des
groupes armés et leur intégration dans les forces de
sécurité ou leur démobilisation; protection des civils, y
compris actions contre les violences sexuelles; soutien à la police, la
justice, et aux services administratifs locaux ; et actions contre
l'exploitation illégale des ressources naturelles.
2. Assistance sociale et humanitaire
: Appui au retour volontaire de
réfugiés congolais et des personnes déplacées
internes, réintégration socio-économique de ces
populations; et la protection des civils, y compris les actions pour combattre
les violences sexuelles.
3. Relèvement
économique : Appui à la réhabilitation
routière et à la relance de secteurs économiques
essentiels tels que l'agriculture, la petite industrie; relance des relations
économiques avec le Burundi et le Rwanda.
Le plan STAREC a été développé sur
base des interventions de stabilisation préexistantes appuyées
par la communauté internationale et le « Programme Amani »
pour le désengagement et la démobilisation. Sur base des efforts
en cours dans les Kivu et en Ituri, le Plan cible également les
districts du Haut-Uélé et Bas-Uélé en Province
Orientale, la province du Maniema, et le district du Nord Tanganyika en
province du Katanga.
B .Stratégie Internationale d'appuie en
matière de Sécurité et de Stabilisation(SISSS)
Le système des Nations Unies et les principaux
partenaires ont révisé la Stratégie de Stabilisation
développée en 2008, pour un meilleur alignement avec les
priorités du Gouvernement. Le présent document - le Cadre
Programmatique Intégré définit la stratégie et
énonce les priorités programmatiques. La Stratégie
Internationale de Soutien à la Sécurité et la
Stabilisation, telle que révisée, comprend cinq
objectifs55(*) :
1. Améliorer la
sécurité: Créer un environnement protecteur
des populations civiles en renforçant les forces de
sécurité et améliorant leur discipline et leur
contrôle, tout en soutenant la démobilisation et la
réintégration de groupes armés.
2. Appuyer le dialogue politique:
Aider les gouvernements nationaux et provinciaux à faire
avancer le processus de paix et mettre en place les engagements clés des
accords existants.
3. Renforcer l'état:
Rétablir les services publics essentiels dans des zones
antérieurement contrôlées par des groupes armés ;
transférer les responsabilités de sécurité aux
forces de police civile, et reconstruire l'état de droit.
4. Faciliter le Retour, la
Réintégration et le Relèvement: appuyer le
retour dans la sécurité et la dignité des Populations
Déplacées Internes (PDI) et des réfugiés,
répondre aux besoins sociaux prioritaires des retournés,
s'attaquer aux sources majeures de conflit, et relancer le relèvement
économique.
5. Combattre les violences sexuelles:
dans chacun des domaines ci-dessus, renforcer la prévention et
la réponse aux violences sexuelles de façon systématique
et plus efficace, en conformité avec la Stratégie Globale contre
les Violences Sexuelles.
Les activités proposées sont focalisées
sur un nombre limité de zones à haute priorité, qui sont
critiques pour la stabilité de l'Est. Celles-ci comprennent des zones
antérieurement sous le contrôle de groupes armés ; des
artères vitales pour l'économie / le transport ; et des zones
pouvant produire un « effet de ricochet » important pour leurs
régions. Les besoins de financement au total pour la ISSSS sont
estimés à 800 millions de dollars des Etats-Unis, dont 139
millions étaient déjà programmés en Décembre
2009. Afin de fournir ces ressources dans un cadre flexible et efficace, un
mécanisme de gestion commune des fonds, le Fonds de Stabilisation et de
Relèvement a été créé. Le fonds sera
géré par les Nations Unies, le Gouvernement de la RDC et les
bailleurs intéressés. Ce document présente un
aperçu global de la stratégie et des contributions
programmatiques à travers lesquelles la communauté internationale
appuiera les objectives du STAREC. Il décrit aussi les modalités
de coordination proposées ainsi que les modalités de gestion du
fonds commun et les structures associées, qui visent à optimiser
la cohérence et l'impact collectif de l'appui international. Le Cadre
Programmatique Intégré de la ISSSS fait partie intégrante
de la Stratégie Nationale des Nations Unies pour la RDC telle
qu'articulée dans le Cadre Stratégique Intégré
(CSI). Dans ce cadre, le CPI reflète les détails programmatiques
et opérationnels du CSI pour l'Est de la RDC.
CONCLUSION
Il n'est pas inutile de rappeler que la MONUC a
été créée dans le contexte de la mise en oeuvre de
l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka, signé le 10 juillet 1999 entre les
Parties Belligérantes de la guerre du Congo. Dans ce contexte de fin de
guerre, les missions assignées à la MONUC, ont été
fixées et ajustées par 16 résolutions du Conseil de
Sécurité sous le chapitre VI de la Charte des Nations-Unies. La
première phase allant de 1999 à 2003 a concerné les
racines profondes du conflit qui a embrasé le pays, lesquelles tenaient
essentiellement aux agendas croises d'acteurs internes et externes dont les
projets entraient littéralement en collision avec nos
Intérêts Nationaux. L'évolution de la situation en RDC au
cours de ces quatre premières années d'existence de la MONUC
permet d'affirmer que les premiers objectifs lui assignés ont
été atteints. La guerre de 1998 a bel et bien pris fin. Une
transition apaisée a été inaugurée en 2003 pour
préparer des élections.
Le Conseil de Sécurité a assigné
dès 2003 à la MONUC d'autres tâches d'appui à la RDC
compilées dans 23 Résolutions relatives à de nouveaux
challenges. Il s'agissait particulièrement de l'appui au processus
électoral fragilisé par l'activisme criminel d'une multitude de
groupes armés qui menaçaient aussi des pays voisins de la
région des Grands Lacs, l'élaboration des lois essentielles pour
la démocratisation des institutions et la surveillance de l'exploitation
illicite des richesses congolaises. Les membres étrangers des groupes
armés devaient être rapatriés dans le cadre du programme
DDRRR (Démobilisation, Désarmement, Rapatriement,
Réintégration et Réinsertion.) Quant aux
éléments des groupes armés nationaux, un programme de
réinsertion sociale leur était destiné à travers
l'Opération DDR (Démobilisation, Désarmement,
Réintégration et Réinsertion).
Certes, le bilan de la MONUC par rapport à
l'exploitation illicite des ressources naturelles de la RDC n'a guère
été brillant. La seule réponse efficace à ce
fléau viendra en fait des pays de la région qui, associés
à des partenaires bilatéraux, s'accorderont sur un instrument
juridique de référence, à savoir : le Protocole sur la
lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles, souscrit
dans le cadre du Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le
Développement dans la région des Grands Lacs. En dépit de
cette contre-performance en matière de lutte contre le fléau de
l'exploitation illégale des ressources économiques congolaises,
les résultats des programmes DDR et DDRRR conduits par la MONUC ont
été jugés substantiels et salués comme tels
à la fois par la RDC et ses voisins, le Rwanda et l'Ouganda, pays
d'origine et cibles desdits groupes armés étrangers. A ce
succès s'ajoute l'indéniable réussite de l'organisation
des élections générales de 2006 à laquelle la
Mission apporta un appui logistique décisif. Une réussite qui se
répercute dans le bon fonctionnement, reconnu par la Communauté
internationale, des institutions issues des urnes.
D'autres défis, notamment sécuritaire et
humanitaire, ont fait l'objet de l'engagement de la MONUC dans le cadre de la
troisième phase de son mandat entre 2007 et 2009. Il est utile de noter
que la question de la réforme du système de
sécurité s'était posé pour la première fois
dans notre pays en 1990, neuf ans avant le déploiement de la MONUC. Elle
a, par la suite, figuré à l'ordre du jour de la Conférence
Nationale (1991-1992) et dans l'agenda du régime issu de la guerre de
libération de 1997 respectivement en 1998 et 2001 et lors du Dialogue
Inter congolais. Dès son avènement en 2007, notre Gouvernement a
participé avec espoir à des synergies, notamment avec la MONUC,
pour trouver les voies et moyens de mise en oeuvre de cette réforme qui
concerne les Forces armées, la Police, les services de
sécurité et l'appareil judiciaire.
L'absence d'un Plan de Réforme du Système de la
Sécurité démontre que face à ces défis, la
présence de la MONUC n'aura pas été une panacée. Le
Gouvernement a dû, de guerre lasse, élaborer seul ce plan qui a
d'ores et déjà été déposé au
Parlement pour être intégré dans l'arsenal
législatif du pays. Toutefois, la RDC attend encore beaucoup de la
Mission onusienne qui dispose indéniablement de capacités
reconnues pouvant être mises à contribution pour consolider les
institutions publiques congolaises. Un mandat reconfiguré qui laisse
l'Etat congolais et ses technostructures jouer leur rôle de
manière adulte et responsable s'avère indispensable à
cette fin.
Les capacités de l'Etat face aux dommages de guerre et
aux groupes armes résiduels Il appert assez clairement de cette
rétrospective que le travail abattu par la MONUC en République
Démocratique du Congo est globalement satisfaisant. En exprimant le
souhait de voir cette mission se retirer progressivement, le Gouvernement
n'entend donc pas remettre en cause l'utilité de l'action de la Mission,
loin s'en faut. Certes, des faiblesses dans la coordination sur terrain entre
les acteurs de la pacification que sont le Gouvernement et la MONUC ont pu
impacter négativement les opérations d'éradication des
groupes armés criminels à l'Est. Ces dysfonctionnements
perturbent la gestion des défis humanitaires nés de la guerre.
Toutefois, il faut bien noter que lorsque le Gouvernement envisage le retrait
progressif de la MONUC, il énonce sa conviction que l'engagement de
cette Mission dans notre pays a connu une fin heureuse. C'est le couronnement
d'un travail somme toute bien accompli et qui aura eu le grand mérite de
nous aider à en finir avec une guerre qui avait failli railler notre
pays de la carte du monde. Le Gouvernement de la République
apprécie la qualité de l'accompagnement dont la RDC a
bénéficié au cours de ces dernières années.
Un accompagnement dont le résultat est tout à l'honneur du
personnel civil et militaire de la MONUC.
Nous voudrions que les vrais amis de notre pays comprennent
une fois pour toutes qu'au moment où commencent à s'apaiser les
tensions consécutives à la guerre, notre peuple veuille se
dépouiller aussi rapidement que possible du rôle infamant du
boulet que l'Afrique et le monde traînent à leurs pieds depuis
plus d'une décennie. Cette ambition des Congolais à redevenir un
peuple comme un autre, à vivre dans un pays normal est une simple
question de dignité humaine. Ceci implique concrètement, la
rétrocession à l'Etat de ses missions traditionnelles
assumées par diverses technostructures dans le cadre de l'assistance
internationale durant la période d'exception.
Quant à la reconfiguration de la MONUC
Le réalisme commande que soient pris en compte, d'une part la
survivance des résidus des bandes criminelles nationales et
étrangères dans cinq territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et,
d'autre part, les résultats actuels des efforts de reconstitution des
forces armées et de sécurité du pays dans la nouvelle, et
dernière configuration de la MONUC. C'est la raison pour laquelle le
Gouvernement a décidé que le désengagement des forces de
la MONUC commence par celles d'entre elles qui étaient
déployées dans les zones non perturbées du pays. C'est
dans ce sens qu'il a été demandé que d'ici la fin de
l'année 2010 le transfert de toutes les unités de la MONUC encore
présentes en RDC vers les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu qui font
encore l'objet d'incursions des groupes armés dans cinq de leurs
territoires ruraux.
Pour le Gouvernement, les nouvelles attributions de la mission
onusienne doivent être exclusivement orientées vers le soutien aux
efforts de renforcement des capacités organisationnelles,
opérationnelles et d'encadrement des Forces armées de la RDC, de
la Police et des forces de sécurité ainsi que l'appui à la
réforme de l'appareil judiciaire. Le Gouvernement congolais ayant pris
la décision de se faire assister par des partenaires bi ou
multilatéraux pour cette réforme globale du Système de la
sécurité, l'implication de la MONUC dans ce projet pendant le
reste du temps qu'elle aura encore à effectuer dans notre pays a
été souhaitée.
Après le départ de la MONUC, la RDC ne se
transformera probablement pas en un paradis terrestre. Il y aura comme dans
tout autre pays, et comme en RDC avant et après l'arrivée de la
MONUC, des problèmes socio-économiques ou de
sécurité et des abus de droits. Force est cependant d'admettre
que la situation aujourd'hui n'a rien de comparable avec le chaos
provoqué par la présence inédite dans notre pays d'une
dizaine d'armées belligérantes à la fin des années
'90, lequel poussa précisément la RDC à solliciter
l'assistance des Nations-Unies.
Cependant, par la résolution 1925 du 28 mai 2010, le
mandat de la MONUC avait été modifié pour celui de
«la stabilisation» de la RDC.
En soulignant que la priorité devait être
accordée à la protection des civils, le Conseil a autorisé
la MONUSCO à utiliser tous les moyens nécessaires pour
s'acquitter de son mandat de protection, notamment :
· du personnel civil et humanitaire, chargé entre
autres de la défense des droits de l'homme ;
· des locaux, installations et du matériel des
Nations Unies.
En matière de stabilisation et de consolidation de la
paix en RDC, et de concert avec tous les partenaires internationaux, la MONUSCO
devra aider le Gouvernement à :
· renforcer ses capacités militaires, notamment la
justice et la police militaire,
· appuyer la réforme de la police,
· mettre sur pied un programme de l'ONU pour appuyer la
justice et développer l'appareil de justice - police, justice et prisons
- dans les régions en conflit,
· mettre en place, à Kinshasa, une capacité
centrale d'appui stratégique au programme susmentionné.
· aider le Gouvernement congolais à consolider
l'autorité de l'État sur un territoire débarrassé
des groupes armés.
Il sied de relever qu'une analyse objective de la MONUSCO
actuelle permet d'affirmer qu'elle se place dans la continuité de
l'implication des Nations Unies dans le règlement pacifique de la
situation en RDC, spécialement en remplacement d'un autre organe
subsidiaire, instrument d'exécution et de contrôle de ses
décisions.
BIBLIOGRAPHIE
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- Accord de cessez-le-feu de Lusaka du 10 juillet 1999.
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République démocratique du Congo et le Rwanda sur le retrait des
troupes rwandaises.
- Résolution 1279(1999) du Conseil de
sécurité des Nations Unies créant la MONUC du 30 novembre
1999.
- Résolution 1925(2010) du Conseil de
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Nations Unies sur la Mission de l'Organisation des Nations Unies en
République Démocratique du Congo. 2OO6 (S/2005/682)
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Nations Unies sur la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la
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III.ARTICLES
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IV. COURS POLYCOPIE
- BALANDA MIKKUIN Gérard, Droit des Organisations
Internationales, 1ère Licence, Faculté de Droit,
UNIKIN, 2010-2011.
- KALELE. K, Cours de Méthodologie,
1ère Licence Sociologie, UNILU, 1985-1986.
- NIZURUGERO, Cours de Méthodes du travail
scientifique, G1, Sociologie et anthropologie, UNILU, 1987-1988.
- NTUMBA L. KAPITA, Cours de Fonctionnements des
institutions internationales, 2eme Licence, Faculté de Droit,
UNIKIN, 2011-2012
V.AUTRES DOCUMENTS
- MONUC MAGAZINE, Kivu le grand défis de la
stabilisation, volume VI, N° 43, juillet-Aout 2008.
- MONUC MAGAZINE, Vers la reconfiguration de son
mandat, volume VIII, N° 48 janvier-mars 2O10.
-MONUC MAGAZINE, RD.CONGO-ONU vers de nouveaux rapports de
coopération, volume VII, N°47 Mai -juin 2005.
-MONUC MAGAZINE, Société civile et la
transition en RDC, N°19, novembre-décembre 2004.
-MONUSCO MAGAZINE, Comprendre le mandat de la MONUSCO,
Résolution 1925 du conseil de Sécurité, octobre
2010.
VI.SITES INTERNET
1. http://www.un.org
2. http://www.lecongolais.cd
3.
http://www.monusco.unmissions.org
4.
http://www.journalofficiel.cd
TABLE DES MATIERES
1
1
3
4
5
6
6
9
10
11
11
12
12
13
15
1516
16
19
20
22
23
24
INTRODUCTION...................................................................................................
1.
HISTORIQUE.......................................................................................................
2.
DEFINITIONS......................................................................................................
3. INTERET DU
SUJET............................................................................................
4.
METHODOLOGIE................................................................................................
5. DELIMITATION DU
SUJET.................................................................................
6.
PROBLEMATIQUE.............................................................................................
7. ANNONCE DU
PLAN..........................................................................................
Ière PARTIE : De la création de la
MONUC au processus de la pacification de la République
démocratique du Congo...............................
CHAPITRE PREMIER : LA DESCRIPTION DU MANDAT DE LA
MONUC
SECTION 1 : LA STRUCTURE DE LA
MONUC.......................................................
§.1. La composition de la
MONUC.......................................................................
A. Le représentant spécial du
Secrétaire général des Nations Unies...
B. Les éléments armés de l'ONU ou les
casques bleus...............................
§.2. Les bases de la
MONUC.................................................................................
SECTION 2 : L'APPLICATION DE L'ACCORD DE
CESSEZ-LE-FEU..................
§.1. L'initiative de
l'accord...................................................................................
§.2. L'application proprement dit de
l'accord..................................................
A. Les tâches du Représentant du
Secrétaire général de l'ONU au Congo.
B. La MONUC face à la violation de l'Accord de
Cessez-le - feu....................
CHAPITRE DEUXIEME : L 'APPORT DE LA MONUC AU
PROCESSUS DE LA PACIFICATION DU
PAYS...................................................
Section 1 : LA REFORME DANS LE SECTEUR DE LA
SECURITE.........................
§.1. La réforme de la police et de
l'armée.........................................................
A. La reforme de la
Police....................................................................................
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B. La reforme de
l'armée.....................................................................................
§.2 le programme DDR et
DDRRR......................................................................
A. Désarmement, Démobilisation et
Réinsertion des
groupes armes congolais(DDR)
..............................................................
B. Désarmement, Démobilisation,
Rapatriement, Réinstallation
et Réinsertion (DDRRR)
..........................................................................
Section 2 :L'APPORT DE LA MONUC AU PROCESSUS
ELECTORAL DE 2OO6.........
§ 1.La
Transition...................................................................................................
A. Des objectifs de la
transition..........................................................................
B. De la durée de la
transition............................................................................
§ 2.les élections proprement dites de
2006.......................................................
A.L'adoption des lois nécessaires à
l'organisation des élections..................
B. Mobilisation des moyens techniques et financiers
pour
les élections de
2006.........................................................................................
IIème PARTIE : LA CONVERSION
MONUC/MONUSCO :
LA CONTINUITE DE LA
MISSION........................................................................
CHAPITRE I : DE LA DEMANDE CONGOLAISE DU RETRAIT DE
LA MONUC A LA PROBLEMATIQUE DU
CHANGEMENT.......................................
Section 1 : La demande congolaise du retrait de la
MONUC.....................
§1. Les accusations contre la
MONUC...............................................................
§2.La demande formelle du gouvernement congolais
du
retrait de la
MONUC.............................................................................................
Section 2 : LA PROBLEMATIQUE DU
CHANGEMENT......................................
§1.La nécessité du
changement........................................................................
§2.l'imposition du mandat de la
MONUSCO....................................................
CHAPITRE 2 : LA CONTINUITE DE LA MISSION
DE MONUC PAR LA
MONUSCO............................................................................
Section 1 : LA PROTECTION DES
CIVILS...........................................................
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§1. Le contenu de la protection des
civils.......................................................
§2. Les opérations de protection des civils
sur le terrain........................
A. Droits de
l'homme...........................................................................
B. Les violences
sexuelles...................................................................
Section 2 : LA CONSOLIDATION ET LA STABILISATION DE
LA PAIX..........
§1. Le contenu de la consolidation et de la
stabilisation de la paix ........
§2. Les opérations de la stabilisation de la
paix sur le terrain...................
A .Le Plan de la Stabilisation et la Reconstruction
(STAREC) ....................
1. Sécurité et Restauration de
l'autorité de
l'état :............................................
2. Assistance sociale et humanitaire
:
..............................................................
3. Relèvement
économique :
...............................................................................
B .Stratégie Internationale d'appuie en
matière de Sécurité
et de Stabilisation(SISSS)
................................................................................
1. Améliorer la
sécurité:
.....................................................................................
2. Appuyer le dialogue politique:
......................................................................
3. Renforcer l'état:
...............................................................................................
4. Faciliter le Retour, la
Réintégration et le Relèvement
..............................
5. Combattre les violences
sexuelles..................................................................
CONCLUSION........................................................................................................
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................
II. DOCUMENTS
OFFICIELS..................................................................................
II.OUVRAGES.........................................................................................................
III.ARTICLES...........................................................................................................
IV. COURS
POLYCOPIES......................................................................................
V. AUTRES
DOCUMENTS......................................................................................
VI. SITES
INTERNET.............................................................................................
TABLE DE
MATIERES...........................................................................................
* 1 Mathieu et JC William,
Conflits guerres du Kivu dans les grands lacs, éd L'Harmattan,
Paris, 2006, P.8.
* 2 Il est ainsi
intitulé : `'ACCORD de LUSAKA pour un cessez-le-feu en
République Démocratique du Congo et modalités de sa mise
en oeuvre''.
* 3 Résolution 1925 du
Conseil de Sécurité institua la MONUSCO, § 3 du
préambule.
* 4 SALOMON Jean,
Dictionnaire de droit international public, Bruylant, Bruxelles,
2001.
* 5 Rapport du
Secrétaire General des Nations Unies 1992. p.2
* 6 L'accord Global Et
Inclusif, signé à Pretoria le 30 juillet 2002
* 7 KALELE (K), Cours de
Méthodologie, 1er licence Sociologie, Université
de Lubumbashi, 1985-1986, inédit.
* 8 NIZUGERO, Cours des
Méthodes du travail scientifique, G1 Sociologie et anthropologie,
Université de Lubumbashi, 1987-1988, p .12
* 9 BASUE BABU KAZAI Greg,
Vie internationale, PUIC, Kinshasa, 2004, p. 27.
* 10 BALANDA MIKKUIN
Gérard, Droit des organisations internationales, 1ere Licence,
Faculté de Droit, UNIKIN, 2010-2011, p. 17
* 11 NTUMBA L. KAPITA,
cours de fonctionnement des institutions internationales, 2eme
Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2011-2012, p. 10
* 12 Résolution 1925
du Conseil de Sécurité institua la MONUSCO, op cit
* 13 Rapport du
Secrétaire général de l'ONU 1992 P.3 op cit
* 14 Charte des Nations
Unies, Article 1er
* 15 Résolutions 1258
(1990) et 1273 (1999) de Conseil de Sécurité : les
tâches du représentant spécial secrétaire
général de Nations.
* 16
Http//www.Monuc.org. Les activités militaires de la MONUC,
consulté le 22 avril 2001
* 17 Résolution 1355
: la Police de la MONUC a vu le jour le 15 juin 2001, et le 98 éme
rapport du spécial du Secrétaire Général du 08 juin
2001.
* 18 Résolution 1621
du Conseil de Sécurité de l'ONU du 06 septembre 2005.
* 19 La résolution
1279, (1999) op cit
* 20 Il est ainsi
intitulé : `'ACCORD de LUSAKA pour un cessez-le-feu en
République Démocratique du Congo et
modalités de sa mise en oeuvre'' op cit
* 21 Dialogue Inter
Congolais, tenu à Sun-City (Afrique du Sud) du 25 février 2002 au
12 avril 2002, pour une solution politique du conflit et afin de parvenir
à la réunification du pays.
* 22 BULA-BULA Sayeman
« L'Accord de Pretoria du 31 juillet et le Protocole de Luanda du 06
aout 2002 relatif au règlement du conflit armé contre la
RDC », Annales de la Faculté de Droit, Vol XI-XXXVII,
2004, pp 53-58.
* 23 Dialogue inter
congolais, le 17 décembre 2002.
* 24 Résolutions 1258
(1990) et 1273 (1999) de Conseil de Sécurité : les
tâches du représentant spécial secrétaire
général de Nations, op cit
* 25 Chapitre VII de la
Charte des Nations Unies
* 26 Chapitre VII de la
Charte des Nations Unies, Article 39.
* 27 MINANI BIHUZO. R,
Du pacte de la Stabilité de Nairobi à l'acte d'engagement de
Goma. Enjeux et défis du processus de paix en RDC, CEPAS/RODHECIC,
Kinshasa, 2007.
* 28 L'Accord Global et
Inclusif du 17 décembre 2002. Op cit
* 29 Résolution 1965
confirmera ce mandat et demandera au gouvernement congolais de coopérer
étroitement avec la MONUC pour établir trois commissions mixtes
sur les lois essentielles, la reforme du secteur de la sécurité
et les élections. 1er octobre 2004.
* 30 http://
www.un.org/fr/peacekeeping/issues/ddr.shtml , consulté le 10 mai
2005.
* 31
http://www.umoya.org/index.php/en-francactualidad-41/1116-communiquu-comitnternational-d'accompagnement-de-la-transition-ciat,
consulté. Le 15 juin 2005.
* 32Décret N°
03/042 Du 18 Décembre 2003 Portant Création, Organisation Et
Fonctionnement De La Commission Nationale Désarmement,
Démobilisation et Réinsertion, En Sigle CONADER.
* 33
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/enjeux-internationaux/droits-de-l-homme/droits-de-l-enfant/enfants-soldats/article/programmes-de-desarmement,
consulté le 24 juin 2005.
* 34 Résolution 1493,
rappelant le mandat de la MONUC, consulté le 28 juillet 2003.
* 35 Décret n°
03/042 du 18 décembre 2003 portant création, organisation et
fonctionnement de la commission nationale désarmement,
démobilisation et réinsertion, en sigle CONADER., op
cit.
* 36 http://
www.grip.org/fr/rapports ddr/2006.
* 37http://
www.societécivile.cd:
rapport sur les activités de désarmements, démobilisations
et réinsertions. Consulté le 24 janvier 2004.
* 38http://
www.lecongolais.cd les
activités des DDDRRR consulté 20 avril 2004.
* 39 Résolution 1493 sur
la formation du Gouvernement de transition, consulté le 28 juillet
2003.
* 40
http://www.societecivile.cd. Consulté le 18 décembre
2005
* 41.http //:www.journalofficiel.cd,
Consulté Le 10 juillet 2003
* 42 Accord Global Et
Inclusif, signé le 30 juin
* 43
http://www.un.org/News/fr-press/docs/htm,
le 19 décembre 2005
* 44
http://www.unic2005.org/News/News.html,
consulté le 20 janvier 2006
* 45 SAMBA MUKIRAMFI :
« le mandat de la MONUSCO : le consensualisme à
l'épreuve de l'unitarisme », Librairie Africaine d'Etudes
Juridiques. Vol 11 juillet 2012, pp 3-6.
* 46 MUKIRAMFI
SAMBA : « le mandat de la MONUSCO : le
consensualisme à l'épreuve de l'unitarisme ».
Librairie Africaine d'Etudes Juridiques, Vol, 11, juillet 2012, pp 3-6. Op
cit
* 47 Résolution 1906
du Conseil de sécurité sur le désengagent progressif de la
MONUC. Adoptée le 23 décembre 2009
* 48 Nations Unies,
Opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Principes et
Orientations, New York, 2008, p. 98.
* 49 Résolution
1925 § 18
* 50 Résolution 1925
tel qu'il est décrit aux alinéas a) à k) et t) du
paragraphe 12.
* 51 Rapport du
secrétaire General sur la mission de la mission des nations unies pour
la stabilisation en République Démocratique du Congo. Sur le
Droits de l'homme.
* 52 Rapport du
secrétaire General sur la mission de la mission des nations unies pour
la stabilisation en République Démocratique du Congo. Sur la
violence sexuelle.
* 53 Résolution 1925
tel qu'il est décrit aux alinéas a) à k) et t) du
paragraphe 12. Op cit
* 54 Publication de la
stratégie internationale de soutien à la sécurité
et à la stabilisation à l'Est de la RDC : promouvoir un
environnement stable et sécurisé dans les zonez affectées
par les conflits armés. 2009-2012. p.6
* 55 Publication de la
stratégie internationale de soutien à la sécurité
et à la stabilisation à l'Est de la RDC : promouvoir un
environnement stable et sécurisé dans les zonez affectées
par les conflits armés. 2009-2012. p.2
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