5.2.3. Facteurs socio-démographiques
L'âge (variable de contrôle) est resté
significatif dans le modèle final au niveau global, au niveau du
degré de modernité faible et du degré de modernité
élevé, alors que le statut matrimonial ne l'est resté
qu'au niveau global et au niveau du degré de modernité faible
(Cf. Tableau 5.5.a, 5.5.b et 5.5.c).
Statut matrimonial
Au niveau global (ensemble)
On observe dans le modèle saturé (M11) qu'il y a
une relation significative entre le statut matrimonial et le statut
sérologique des femmes au seuil de 1 %. L'introduction des autres
variables dans le modèle n'a guère modifié l'effet net du
statut matrimonial sur la variable dépendante. En effet, les femmes
vivant en union ont 56 % moins de risque de contracter le VIH/SIDA que les
femmes célibataires.
Au niveau du degré de
modernité
Le statut matrimonial ne constitue pas un facteur
déterminant au degré de modernité élevé
alors qu'il l'est au degré de modernité faible. A ce dernier
degré, dans le modèle final M10, il ressort que le statut
matrimonial est resté significativement associé au statut
sérologique des femmes au seuil de 1 %. En introduisant d'autres
variables dans le modèle, l'effet net de cette variable sur le statut
sérologique est resté le même. Ainsi, les femmes vivant en
union ont 64 % moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA
que les femmes célibataires.
Le statut matrimonial à l'instar de celui des individus
vivant en union contribue à la réduction du nombre de partenaires
sexuels par contre celui de célibataire et de
divorcée/séparée/veuve exposent plus les femmes au multi
partenariat. Ce résultat va pratiquement dans le même sens que
celui d'une étude réalisé par Gnanzou (2011) que les
femmes célibataires et veuves ont respectivement 1,97 fois et 4,21 fois
plus de risque d'être infectées que les femmes qui sont en union.
Autrement dit, que les femmes vivant en union ont moins de risque de contracter
le VIH/SIDA que les femmes célibataires et veuves.
Au Congo, la pratique des mariages monogamiques est
tolérée par la loi, la religion, et certaines coutumes d'une
part, alors que celle des mariages polygamiques n'est que
tolérée
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 110
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
par la loi et d'autres coutumes d'autre part. Ce genre d'union
participe à la consolidation d'un seul partenaire sexuel
(fidélité) pour la femme peu importe le type d'union. Le fait
pour une femme vivant en union, contracte des rapports sexuels avec un autre
partenaire en dehors de son conjoint ou son mari, peut s'avérer fatal
dans la mesure où si ce dernier l'appréhende, elle pourrait
perdre son foyer et perdre sa dignité au sein même de la famille.
Cependant, la fidélité est plus admise en union qu'en état
de célibataire, et de divorcée/séparée/veuve. De
plus, les femmes en union ont tendance à mettre en pratique la
planification familiale dans le but de réguler les naissances. Cette
considération des faits peut réduire le risque d'être
infecté par le VIH/SIDA.
Par conséquent l'hypothèse H4 selon laquelle les
femmes vivant en union ont un risque faible de contracter le VIH/SIDA que les
célibataires est confirmée au niveau global et au niveau du
degré de modernité faible alors qu'elle n'est pas
vérifiée au niveau du degré de modernité
élevé.
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