ORGANISME UNIVERSITE DE YAOUNDE II
INTERGOUVERNEMENTAL
IFORD
INSTITUT DE FORMATION ET DE
RECHERCHE DEMOGRAPHIQUES Lauréat
Du Prix Des Nations Unies Pour La Population 2011
Année académique
2011-2012 32ème Promotion
MODERNITE ET PREVALENCE du VIH/SIdA CHEz lES
femmes en REPUBLIQUE du Congo.
Mémoire présenté et soutenu
par KINSAKIENO PIERRE ROSTIN En vue de
l'obtention du Diplôme de
MASTER PROFESSIONNEL EN DEMOGRAPHIE
Comité d'encadrement :
Dr. Fassa Daniel TOLNO, Directeur Dr. Honoré
MIMCHE, Lecteur
Yaoundé, Octobre 2012
IFORD ? ? BP 1556 - Yaoundé (CAMEROUN) ? Email
: iford@
iford-cm.org
? Web :
www.iford-cm.org
Tél. : (+237) 22 22 24 71 / 22 23 29 47 / 22 03 44
12 / 22 22 35 79 ? Fax : (+237) 22 22 67 93
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page i
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ENGAGEMENT
Le mémoire est une activité scientifique
d'initiation à la recherche dans un cadre bien précis et
circonscris dont le choix du thème revient à l'étudiant.
Toutes les idées et opinions contenues dans ce document n'engagent en
aucun cas ni l'Institut de Formation et
de Recherche Démographes (IFORD) ni
le Comité d'Encadrement.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page ii
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
DEDICACE
A Dieu tout puissant qui est l'Alfa et
l'Oméga de ma Vie,
A la mémoire de toutes les personnes
décédées des suites du VIH/SIDA,
A ma famille bien aimée en particulier mon
père Pierre KINSAKIENO qui m'a toujours soutenu dans
mes études, ma mère Adélaïde BANZOUZI
KIAMANGA pour son amour, ses prières
et bénédictions qui m'accompagnent toujours, mes soeurs et mes
frères pour leur aimable soutien, mes nièces et neveux pour
leur affection, sans oublié ma grand-mère
Denise OUNOUNOU et ma tante Yvette BANZOUZI
pour leur agréable affection,
A toutes mes connaissances,
Je dédie ce travail de recherche.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page iii
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce modeste travail, nous exprimons notre
gratitude auprès du Gouvernement Congolais à travers le
Ministère du Plan et de l'Intégration, le Centre National de la
Statistique et des Études Économiques et l'UNFPA (United Nations
Population Fund) qui a accepté de financer notre formation.
Nos remerciements s'adressent à tous les
enseignants et chercheurs de l'IFORD, ainsi que tout le
personnel administratif de l'Institut pour leurs contributions et services
rendus durant les deux ans de notre formation.
Nous remercions chaleureusement l'IFORD dans
la qualité de la formation en démographie reçue, notre
Directeur de mémoire le Dr. Fassa Daniel TOLNO et notre
Lecteur le Dr. Honoré MIMCHE ainsi que le Dr.
RWENGE MBURANO pour tous les efforts qu'ils ont consentis et
leurs conseils dans le cadre de la réalisation de ce
travail.
Nous remercions nos compatriotes Jean Didier
MIZERE LOUFOUMA, Jean Cédric MALANDA MANKOUSSOU, Christian KAMBO GUERE
et Chris IPANDZA LONDA NAWA pour les moments
précieux que nous avons passé ensemble au Cameroun.
Nous adressons nos remerciements à nos
collègues Félicia ASAHATANJONG, Nazi Vincent BAGNOA,
Améwanou DJIBOM KAYI, Rabi Joel GANSAONRE, JOAO DE JESUS ANTONIO HEBO,
Sékou KAYENTAO, Zoumana KONE et Amadou TRAORE
pour l'esprit de travail et de collaboration que nous avons
cultivé, ainsi qu'à la 31ième,
32ième et
33ième promotions pour l'esprit de
solidarité qui nous a accompagné durant les deux ans de formation
et pour tous les beaux moments passés ensemble.
Nous remercions également la Communauté
congolaise vivant à Yaoundé (Cameroun), particulièrement
Maman Lili MALONGA, ses enfants : Samuel et
Médine et toute sa famille, Patience Emmanuel
ESSINI, ainsi que les étudiants congolais de l'Ecole de
Police, de GPE, de l'ISSEA et
d'autres établissements universitaires pour leur soutien moral.
Nos remerciements sincères vont à l'endroit
de tous ceux qui nous ont soutenu, assisté et aidé de loin ou de
près dans des moments de liesse, de tristesse et de difficultés
durant notre formation et qui n'ont pas été nommément
cités.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page iv
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composantes Principales
AFCM : Analyse Factorielle des Correspondances
Multiples
AIDS : Acquired Immune Deficiency Syndrom
BIT : Bureau International du Travail
CEEAC : Communauté Économique des
États de l'Afrique Centrale
CEMAC : Communauté Économique
Monétaire de l'Afrique Centrale
CERSSA : Comité d'Éthique de la
Recherche en Science de la Santé
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CIPD : Conférence Internationale sur la
Population et le Développement
CNLS : Conseil National de Lutte contre le
SIDA
CNSEE : Centre National de la Statistique et des
Études Économiques
CREDES : Centre de Recherche et d'Études
en Développement et Santé Publique
CRIPS : Centre Régional d'Information et
de Prévention
CSN : Cadre Stratégique National
CTA : Centre de Traitement Ambulatoire
DHS : Demographic and Health Survey
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
EDSC- 2005 : Enquête Démographique
et de Santé du Congo en 2005 EDSG-2005 : Enquête
Démographique et de Santé de la Guinée en 2005
EDSM-III : Enquête Démographique et
de Santé du Mali Troisième en 2001
ESISC-2009 :
|
Enquête de Séroprévalence et sur les
Indicateurs du SIDA du Congo en 2009
|
FMI : Fonds Monétaire International
FRPC : Facilité pour la Réduction
de la Pauvreté et la Croissance
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la
Population
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page v
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
GRIDD : Gay Related Immune Deficiency
Discorder
IDH : IEP :
|
Indice du Développement Humain Institut d'Etudes
Politiques
|
IFOR D : Institut de Formation et de
Recherche Démographiques
ISF : Indice Synthétique de
Fécondité
IST : Infections Sexuellement
Transmissibles
LAV : Lymphadenopathy Associated Virus
MLS : Ministère de Lutte contre le
SIDA
MST : Maladies Sexuellement Transmissibles
NEPAD : Nouveau Partenariat Économique
pour le Développement de l'Afrique
NU Nations Unies
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires
OIT : Organisation Internationale du
Travail
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUSIDA : Organisation des Nations Unies pour
la lutte contre le SIDA
PIB : Produit Intérieur Brut
PNDS : Programme National de
Développement Sanitaire
PNLS : Programme National de Lutte contre le
SIDA
PNS : Politique Nationale de Santé
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
PVVS : Personnes Vivant avec le VIH/SIDA
RGPH : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
SFPS : Santé Familiale et
Prévention du SIDA
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page vi
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
SIDA : Syndrome Immuno Déficience
Acquise
SSP : Soins de Santé Primaires
SWAA : Society of Women and AIDS in Africa
TMI : Taux de Mortalité Infantile
TMM : Taux de Mortalité Maternelle
UA : Union Africaine
UEPA : Union pour l'Etude de la Population
Africaine
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
UNFPA : United Nations Population Fund
UNGASS :
|
Session extraordinaire de l'Assemblée
Générale des Nations Unies sur le SIDA
|
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
USA : United State of America
VIH : Virus Immunodéficience
Humaine
WHO : World Health Organization
ZD : Zones de Dénombrement
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page vii
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
TABLE DE MATIERES
ENGAGEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
TABLE DE MATIERES vii
LISTE DES TABLEAUX x
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES xii
RESUME xiii
ABSTRACT xiv
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ÉTUDE 7
1.1. Contexte géographique du pays 7
1.2. Situation socio-politique 9
1.3. Contexte démographique 10
1.4. Contexte socio-économique 12
1.5. Contexte socio-culturel 15
1.6. Contexte sanitaire 16
1.6.1. Politique Nationale de Santé au
Congo-Brazzaville 17
1.6.2. Situation épidémiologique du VIH/SIDA
19
1.6.3. Stratégies de lutte contre le VIH/SIDA au Congo
21
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE 24
2.1. Revue de la littérature 24
2.1.1. Bref historique du SIDA 24
2.1.2. Le VIH/SIDA et ses modes de transmission 25
2.1.3. Approches explicatives de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes 28
2.2. Cadre Conceptuel 47
2.2.1. Hypothèse générale et
Schéma conceptuel 47
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page viii
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
2.2.2. Définition des concepts 48
CHAPITRE III : ASPECTS METHODOLOGIQUES 51
3.1. Sources de données 51
3.1.1. Objectifs de l'ESISC-I 51
3.1.2. Echantillonnage de l'ESISC-I 52
3.1.3. Questionnaires de l'ESISC-I 52
3.1.4. Protocole de test du VIH : collecte et
procédure de laboratoire 53
3.1.5. Population cible et taille de l'échantillon
54
3.2. Evaluation de la qualité des données 54
3.2.1. Evaluation de la couverture de l'échantillon
54
3.2.2. Evaluation des taux de non réponses des
variables de l'étude 54
3.2.3. Evaluation de la qualité des données sur
l'âge de la femme 57
3.3. Cadre d'analyse 60
3.3.1. Hypothèses spécifiques 60
3.3.2. Schéma d'analyse 62
3.3.3. Définition des variables d'analyse 63
3.4. Méthodes d'analyse 67
3.4.1. L'analyse descriptive 68
3.4.2. L'analyse explicative 69
3.4.3. Logiciels d'analyse des données utilisés
70
CHAPITRE IV : DESCRIPTION DE LA PREVALENCE DU VIH/SIDA
CHEZ LES
FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE EN REPUBLIQUE DU CONGO 72
4.1. Analyse descriptive bivariée 72
4.1.1. Différence de la prévalence du VIH/SIDA
chez les femmes selon le degré de
modernité 72 4.1.2. Différence de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les
caractéristiques
socio-culturelles par degré de modernité
73 4.1.3. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes et l'une des
caractéristiques socio-économiques par
degré de modernité 76 4.1.4. Différence de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les
caractéristiques
socio-démographiques par degré de
modernité 78 4.1.5. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques
de la variable liée aux connaissances sur le VIH/SIDA
par degré de modernité 80
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page ix
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.1.6. Différence de la prévalence du VIH/SIDA
chez les femmes et les caractéristiques
des variables liées aux comportements sexuels
à risque par degré de modernité 81 4.2. Analyse
descriptive multivariée : Profil des femmes à risque d'infection
à VIH/SIDA86
4.2.1. Profil des femmes à risque d'infection à
VIH/SIDA au niveau global 86 4.2.2. Profil des femmes à risque
d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de
modernité faible 88 4.2.3. Profil des femmes
à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré
de
modernité élevé 90
CHAPITRE V : ESSAI D'EXPLICATION DE LA PREVALENCE DU VIH/SIDA
CHEZ LES FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE EN REPUBLIQUE DU CONGO ... 97
5.1. Spécification des modèles d'analyse 97
5.1.1. Description des modèles d'analyse 97
5.1.2. Adéquation des modèles d'analyse
98
5.2. Facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA
chez les femmes en fonction de leur
degré de modernité, leurs mécanismes
d'action et leurs discussions 102
5.2.1. Facteurs socio-culturels 103
5.2.2. Facteur socio-économique 107
5.2.3. Facteurs socio-démographiques 109
5.2.4. Facteur lié à la connaissance sur le
VIH/SIDA 110
5.2.5. Facteurs liés aux comportements sexuels
à risque 112
5.2.6. Autre facteur (âge) 114
5.3. Hiérarchisation des facteurs explicatifs 116
CONCLUSION GENERALE 120
BIBLIOGRAPHIE 127
ANNEXE A
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page x
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 : Indicateurs sociodémographiques de base
12
Tableau 3.1.a : Taux de non réponse des différentes
variables de l'étude 56
Tableau 3.2.a : Calcul de l'indice de Myers 59
Tableau 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité selon
leurs caractéristiques liées aux connaissances sur
le VIH/SIDA 81
Tableau 4.6 : Contribution en fonction de l'intensité de
l'association et du seuil de significativité des variables explicatives
de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes (au
niveau descriptif bivarié) 85
Tableau 5.1 : Test de significativité globale des
modèles 99
Tableau 5.2 : Pouvoir discriminant des modèles de
régression logistique 102
Tableau 5.3 : Présentation des facteurs communs et
spécifique à chaque degré de modernité
103
Tableau 5.4 : Synthèse des hypothèses
confirmées, infirmées ou non vérifiées
d'après les résultats des analyses multivariées
explicatives selon le degré de modernité et pour
l'ensemble. 115
Tableau 5.6 : Contribution en fonction du seuil de
significativité des facteurs explicatifs de la
variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
en République du Congo 117
Tableau 1 A.1 : Répartition des femmes par âge
A
Tableau 2 A.1 : Répartition des femmes par groupes
d'âge B
Tableau 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité selon
leurs caractéristiques socio-culturelles G
Tableau 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité selon
leur caractéristique socio-économique H
Tableau 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité selon
leurs caractéristiques socio-démographiques H
Tableau 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité selon
leurs caractéristiques liées aux comportements
sexuels à risque I
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page xi
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.7 : Coordonnées, contributions et cosinus
carres des modalités actives K
Tableau 4.8.a : Description de l'axe factoriel 1 par les
modalités actives L
Tableau 4.8.b : Description de l'axe factoriel 2 par les
modalités actives L
Tableau 4.9 : Coordonnées, contributions et cosinus
carres des modalités actives N
Tableau 4.10.a : Description de l'axe factoriel 1 par les
modalités actives O
Tableau 4.10.b : Description de l'axe factoriel 2 par les
modalités actives O
Tableau 4.11 : Coordonnées, contributions et cosinus
carres des modalités actives Q
Tableau 4.12.a : Description de l'axe factoriel 1 par les
modalités actives R
Tableau 4.12.b : Description de l'axe factoriel 2 par les
modalités actives R
Tableau 5.4.a : Risques relatifs d'infection par le VIH/SIDA
chez les femmes en République
du Congo (au niveau global) S
Tableau 5.4.b : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA chez
les femmes en République du
Congo (au niveau du degré de modernité faible)
U
Tableau 5.4.c : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA chez
les femmes en République du
Congo (au niveau du degré de modernité
élevé) W
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page xii
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES
Figure 1.1 : Carte de la République du Congo 8
Figure 1.2. : Prévalence (%) du VIH/SIDA chez les
femmes par département de résidence en
République du Congo 21
Graphique 3.1 : Répartition des femmes par âge
57
Graphique 3.2 : Répartition des effectifs des femmes
par groupe d'âges 60
Graphique 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes selon le degré de
modernité 73
Graphique 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon le du département de résidence 75
Graphique 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon l'ethnie 76
Graphique 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon le statut d'occupation 77
Graphique 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon l'âge de la femme 79
Graphique 4.6 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon le statut matrimonial 80
Graphique 4.7 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon l'utilisation du condom lors des rapports sexuels 83
Graphique 4.8 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les
femmes par degré de modernité
selon le nombre de partenaires sexuels 84
Figure 4.1 : Catégorisation des femmes à risque
d'infection à VIH/SIDA au niveau global 93
Figure 4.2 : Catégorisation des femmes à risque
d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré
de modernité faible 94
Figure 4.3 : Catégorisation des femmes à risque
d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré
de modernité élevé 95
Graphique 5.1 : Evaluation du pouvoir discriminant des
modèles saturés pour chaque niveau
d'analyse 101
Graphique 4.9 : Histogramme des 32 premières valeurs
propres J
Graphique 4.10 : Histogramme des 32 premières valeurs
propres M
Graphique 4.11 : Histogramme des 29 premières valeurs
propres P
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page xiii
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
RESUME
Près de 2,1 millions de décès annuels
sont causés par le VIH/SIDA et environ 5 personnes meurent chaque
minute. En Afrique Subsaharienne 22,5 millions de personnes vivaient avec le
VIH/SIDA en 2009 (ONUSIDA, 2010). En effet, les femmes congolaises sont
également touchées par cette pandémie avec une
prévalence de 4,1 %. Cette étude a pour objectif
général de contribuer à la connaissance des facteurs
associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon
le degré de modernité en République du Congo afin de
réduire sa séroprévalence auprès des groupes des
femmes les plus vulnérables au VIH/SIDA. La source des données
utilisées dans cette étude est l'Enquête de
Séroprévalence et sur les Indicateurs du SIDA au Congo (ESISC-I)
réalisée en 2009.
Au niveau des analyses descriptives bivariées, le
département de résidence, l'ethnie, le statut d'occupation,
l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom lors des rapports
sexuels et le nombre de partenaires sexuels sont significativement
associés au statut sérologique des femmes au niveau global. Au
niveau du degré de modernité, les variables communes sont : le
département de résidence, l'âge, le statut matrimonial et
le nombre de partenaires sexuels. Cependant, l'ethnie et l'utilisation du
condom lors des rapports sexuels sont des facteurs spécifiques
significativement associés au niveau du degré de modernité
faible, tandis qu'au niveau du degré de modernité
élevé, seul le statut d'occupation constitue une variable
spécifique. S'agissant de l'analyse descriptive multivariée, deux
groupes ont été distingués à chaque niveau
d'analyse grâce à l'AFCM : le groupe des femmes présentant
un risque élevé d'infection à VIH/SIDA et celui des femmes
qui présente un risque moins élevé d'infection.
Au niveau explicatif multivariée, les trois facteurs
qui contribuent plus à l'explication de la prévalence du VIH/SIDA
chez les femmes au Congo sont : au niveau global, le statut matrimonial, le
département de résidence et l'ethnie. Il s'agit au niveau du
degré de modernité faible : du statut matrimonial, du
département de résidence et du niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA ; et au niveau du degré de modernité élevé
il y a : l'ethnie, le département de résidence et le nombre de
partenaires sexuels.
Au regard des résultats obtenus, l'étude se
propose sur le plan politique et programmatique de mener des actions de lutte
contre le VIH/SIDA au Congo chez les femmes en tenant compte de leur
degré de modernité. Celles-ci doivent être
spécifiques à chaque degré de modernité.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page xiv
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ABSTRACT
About 2.1 million annual deaths are caused by HIV/AIDS and
about 5 people die every minute. In Sub-Saharan Africa, 22.5 million people
were living with HIV/AIDS in 2009 (UNAIDS. 2010). In fact, Congolese women are
also affected by this pandemic, with a prevalence of 4.1 %. This study has as
general objective, to contribute knowledge on factors associated with the
prevalence of HIV/AIDS amongst women in The Republic of Congo according to
their degree of modernity, in order to reduce HIV prevalence among most
vulnerable groups of women. The data source used in our study is the 2009
Survey of Seroprevalence and on Indicators of AIDS in Congo (ESISC-I).
At the level of bivariate descriptive analyses, the degree of
modernity, division of residence, ethnic grouping, occupational status, age,
marital status, use of condom during sexual intercourses and the number of
sexual partners are significantly associated with the HIV status of women
globally. At the level of degree of modernity, the common variables are:
division of residence, age, marital status and the number of sexual partners.
However, ethnic grouping and use of condom during sexual intercourses are
significantly associated at the level of low degree of modernity, while at the
high degree level of modernity, only occupational status constitutes a specific
variable. With regards to descriptive multivariate analysis, two groups were
considered at each level of the analysis using MCA: the group of women
reporting high levels of HIV/AIDS and the group of women reporting low levels
of HIV/AIDS.
At the multivariate explanatory level, the factors explaining
the prevalence of HIV/AIDS amongst women in Congo are: globally, the marital
status, the division of residence and ethnic group. At the level of low degree
of modernity we have: the marital status, the division of residence, and the
level of knowledge on HIV/AIDS, and at the high degree level of modernity there
are: the ethnic group, the division of residence, and the number of sexual
partners.
Based on the aforementioned findings this study recommends, at
policy and programmatic, levels to buttress actions aiming to fight against
HIV/AIDS with due consideration given to modernity levels among women.
HIV/AIDS-related policies should be specific to modernity levels groups of
women.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 1
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
INTRODUCTION GENERALE
« Un peu plus de la moitié de l'ensemble des
personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles. En Afrique
subsaharienne, les femmes vivant avec le VIH sont plus nombreuses que les
hommes vivant avec le VIH, et les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont
jusqu'à huit fois plus susceptibles d'être infectées par le
VIH que les
hommes» (ONUSIDA, 2010 : 10).
Depuis près de trois décennies, le monde est
frappé par le SIDA (Syndrome Immuno Déficience Acquise), celui-ci
contribue à la hausse de la mortalité. C'est à partir de
la décennie 1980 qu'il a été découvert par les
chercheurs américains et français parmi lesquels Philippe
Montagnier. Le SIDA est une épidémie qui prend de l'ampleur dans
le monde, et est à l'origine de plusieurs crises sanitaires et
même socio-économiques. C'est le cas dans la plupart des pays
africains où cette maladie a fait baisser l'espérance de vie des
africains de manière spectaculaire (OMS, 2004.a). L'Afrique australe est
la région la plus touchée par l'épidémie de
VIII/SIDA avec des taux de prévalence dépassant 30 % pour chaque
pays, l'Afrique du sud n'échappe pas à cette tendance avec une
espérance de vie qui est tombée de 60 ans au début des
années 1990 à 47 ans aujourd'hui, et un nombre d'orphelins
évalué à 662 000 enfants (Lhomme-Maublanc, 2005).
Il ressort lors de la 8ième
conférence internationale sur le SIDA tenue en 1992 à Amsterdam
(Pays-Bas) que les femmes constituent le groupe le plus à risque et
qu'elles doivent être ciblées davantage dans les campagnes de
prévention. Elles sont de loin les plus vulnérables (ONUSIDA,
2002). En 1994 s'est tenue au Caire en Egypte la Conférence
Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), axée
sur les questions sanitaires de la reproduction dont le SIDA fut l'un des
objectifs émis par cette conférence dans son programme d'action.
Il s'agissait de prévenir les maladies sexuellement transmissibles, y
compris la contamination par le VIII et le SIDA (NU, 1995). Cette
pandémie est une préoccupation sanitaire mondiale majeure qui
nécessite un apport considérable afin de réduire sa
propagation. C'est au cours de cette même année que les
scientifiques ont mis sur point le premier schéma de traitement en vue
de réduire la transmission mère-enfant de cette maladie.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 2
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Dès les débuts de l'épidémie, en
Afrique, le SIDA a concerné autant plus de femmes que d'hommes.
Pourtant, celui-ci a été pendant plus d'une décennie
perçue comme une affaire d'hommes. Aujourd'hui, c'est parmi les femmes
que l'infection progresse le plus vite. Chaque jour, 6 000 femmes dans le monde
sont infectées, 90 % d'entre elles vivent dans des pays en voie de
développement, et sur 5 femmes vivant avec le VIH, 4 sont africaines
(Niang F., 2002). 23 millions de personnes infectées sur la
planète dont 14 millions sont en provenance de l'Afrique noire. Vu la
priorité que cette maladie revêt, la première discussion au
conseil de sécurité des Nations Unies au sujet du VIH/SIDA s'est
tenue en 2000. D'après la conférence internationale tenue en
Afrique du sud avec plus de 12 000 participants en 2000, l'Afrique
subsaharienne est la région la plus durement touchée par
l'épidémie. La lutte contre le SIDA en Afrique faisait partie de
l'un des objectifs de celle-ci. En 2001, un appel en faveur d'un plan d'action
contre le VIH/SIDA y compris la création d'un fonds mondial pour le SIDA
et la santé est lancé par le Secrétaire
général des Nations Unies Kofi Annan.
En effet, l'un des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) s'engage à lutter contre le VIH/SIDA, le
paludisme et d'autres maladies précisément l'objectif six (6).
L'urgence sanitaire se pose dans le contexte africain. Chaque année le
nombre de personnes vivants avec le VIH/SIDA ne fait qu'augmenter, et cinq (5)
personnes meurent chaque minute. Le taux moyen d'infection pour les pays
d'Afrique subsaharienne était estimé à 8,57 % avec des
taux de prévalence moyenne du VIH/SIDA particulièrement
élevés dans les pays comme le Botswana (43 %), le Zimbabwe (28
%), et l'Ethiopie (12,1 %) (Niang C., 2002). Malgré les efforts
consentis dans la lutte contre le SIDA dans le monde, on observe une diminution
progressive de la prévalence du VIH/SIDA dans certains pays africains
(ONUSIDA, 2010).
Dans un communiqué de novembre 2007, l'ONUSIDA
annonçait que « De nouvelles données montrent que la
prévalence mondiale du VIH - le pourcentage de personnes vivant avec le
VIH - s'est stabilisée et que le nombre de nouvelles infections a
chuté, partiellement en raison de l'impact des programmes de lutte
contre le VIH. Toutefois, on estime que 33,2 millions [30,6 - 36,1 millions] de
personnes vivent avec le VIH en 2007, que 2,5 millions [1,8 - 4,1 millions] de
personnes ont été nouvellement infectées, et que 2,1
millions [1,9 - 2,4 millions] de personnes sont décédées
du SIDA ». Selon Yaro (2007 : 191) « le VIH/SIDA pose un
défi phénoménal aux actions actuelles et futures quel que
soit le domaine. ». Le VIH/SIDA est donc perçu de ce fait
comme un problème de population et développement et non
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 3
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
seulement un problème de santé publique. Ainsi,
lutter contre cette maladie est un défi considérable que le monde
doit relever afin de mieux assurer le développement harmonieux et la
qualité de la vie des populations.
En 2008, le VIH/SIDA laisse derrière nous plus de 25
millions de morts. En 2009, la prévalence du VIH/SIDA la plus
élevée du monde est observée en Swaziland et est
estimée à 25,9 % (ONUSIDA, 2010). Cependant, le continent
Africain reste la partie du monde lourdement affectée par le VIH/SIDA
avec 71 % de l'ensemble des nouvelles infections par le VIH totalisées
en 2008. A la fin de cette année, le nombre de personnes vivant avec le
VIH/SIDA (PVVS) est estimé à 33,3 millions [31,4 millions-35,3
millions] (ONUSIDA, 2010). Après trois décennies, le VIH/SIDA
reste encore une épidémie catastrophique dans l'histoire de
l'humanité d'autant plus que son taux de prévalence ne cesse de
prendre de l'ampleur dans certaines régions du monde.
L'Afrique est le continent où cette maladie
sévit le plus, car elle est la principale cause de mortalité
observée dans cette partie du monde (ONUSIDA, 2007). Avec les
différents problèmes socio-économiques, socio-politiques
et sanitaires que courent la plupart des pays africains, cette maladie trouve
son champ de propagation. Dans ce continent, on observe une certaine variation
de l'épidémie, l'Afrique australe reste la partie du continent le
plus touchée, on y estime que 11,3 millions [10,6 millions-11,9
millions] de PVVS en 2009, ce qui est près d'un tiers (31 %) de plus que
les 8,6 millions [8,2 millions-9,1 millions] de séropositifs
recensés dix ans plus tôt dans la région (ONUSIDA, 2010).
On note dans 10 pays de l'Afrique australe 34 % des PVVS en 2009 habitaient par
rapport au niveau mondial ; 31 % des nouvelles infections enregistrées
la même année l'ont été dans ces 10 pays, tout comme
34 % de l'ensemble des décès liés au VIH/SIDA. Environ 40
% de l'ensemble des femmes adultes séropositives vivent en Afrique
australe (ONUSIDA, 2010).
Au Congo, cette maladie ne fait pas exception, elle tend
à se développer principalement dans les deux grandes villes
(Brazzaville et Pointe-Noire). La période des ajustements structurels et
la succession des conflits armés entre 1990 et 2000, la
dégradation du tissu social notamment le contexte socio-politique et
socio-économique, aussi la détérioration des conditions de
vie des populations avec la montée de la pauvreté, ont
facilité la propagation du VIH/SIDA. Cependant, à Pointe-Noire,
la capitale économique du pays, la prévalence moyenne est
passée de 10 % en 1996 à 14 % en 2000. On observe aussi une
recrudescence chez les femmes enceintes dont la prévalence est de 5 %
à Brazzaville et de
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 4
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
14,7 % à Pointe-Noire. Au cours de la même
année, on a recensé 53 000 orphelins du SIDA (Mafouta, 2003).
Le gouvernement congolais conscient de l'ampleur de la
maladie, s'est investi dans la lutte contre l'expansion du VIH/SIDA dans
l'optique de réduire sa prévalence. Ainsi, l'Enquête sur la
Séroprévalence et les Indicateurs du SIDA au Congo
réalisée en 2009 montre que la tendance de la prévalence
du VIH/SIDA au Congo est à la baisse avec un taux de prévalence
au niveau national estimé à 3,2 % en 2009 (ESISC-I, 2009), contre
3,7 % en 2005 (EDSC-I, 2005) et 4,1 % en 2004 (CNLS et CREDES, 2004).
En effet, les femmes congolaises représentent la couche
de la population la plus exposée par cette dernière, soit une
prévalence de 2,1 % chez les hommes et 4,1 % chez les femmes. Cependant,
les disparités départementales de la prévalence
féminine du VIH/SIDA sont considérables allant de 1,5 % dans le
département de la Cuvette au Nord du pays à 7,3 % dans le
département de la Lékoumou au Sud du pays (ESISC-I, 2009). La
prévalence est plus élevée chez les femmes vivant en
milieu urbain (4,6 %) qu'en milieu rural (3,3 %), les femmes ayant un niveau
d'instruction élevé (secondaire 2ème cycle ou
plus) ont une prévalence élevée (5,3 %) que celles qui
sont sans niveau d'instruction (3,6 %). Et les femmes issues des ménages
plus pauvres ont une prévalence faible (2,8 %) que celles qui sont
issues des ménages plus riches (5,4 %).
Cependant, plusieurs études (enquêtes) en Afrique
subsaharienne ont abordé la question sur le VIH/SIDA en se focalisant
sur les calculs clés des indicateurs sur le VIH/SIDA (EIS-CI en 2005,
EDSG en 2005, ESISC-I en 2009,...), sur les déterminants de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes ainsi que selon le sexe (Kaltsam
(2008), Mboko (2008), Gnanzou (2011)...). Les déterminants obtenus dans
ces études sont les suivants : le nombre de partenaires sexuels, le
statut matrimonial, les connaissances des moyens de préventions du
VIH/SIDA, la région de résidence, la religion, le niveau
d'instruction, le niveau de vie des ménage, l'ethnie et l'utilisation du
condom. Mais ces déterminants diffèrent d'une étude
à une autre.
D'autres études se sont intéressées sur
les connaissances sur le SIDA, sur les comportements sexuels à
risque,... (Kombelembi (2005), Lachaud (2005), Daga (2007)...). Ces
dernières mettent en relation les connaissances sur le SIDA et les
comportements sexuels à risque des individus. D'une manière
générale, avoir une connaissance complète ou partielle
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 5
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
sur le VIH/SIDA ne conduit pas systématiquement les
individus à mettre en pratique cette dernière. En dépit du
niveau élevé de connaissance des moyens de protection contre les
IST/VIH/SIDA par les enquêtées et en particulier le
préservatif, leur utilisation est encore très faible (Tolno,
2007). Mais, ces études ont néanmoins mis en exergue selon la
modernité les facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA
en général et chez les femmes en particulier.
Au regard à ce qui précède, cette
étude s'intéresse à appréhender :
« les facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA
chez les femmes selon le degré de modernité en République
du Congo ». Ce qui nous a conduit à se poser la
question de savoir : quelles sont les facteurs susceptibles d'expliquer la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de
modernité en République du Congo ?
La prise en compte des caractéristiques de la femme en
fonction de leur degré de modernité est indispensable pour saisir
ces facteurs. C'est dans cette optique que s'inscrit cette étude dont
l'objectif général est de contribuer à la connaissance des
facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes selon le degré de modernité en République du Congo
afin de réduire sa séroprévalence auprès des
groupes des femmes les plus vulnérables au VIH/SIDA.
Spécifiquement, il consiste à :
? Décrire les différences de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de
modernité ;
? Dresser le profil des femmes enquêtées en
fonction de leur statut sérologique et de leur degré de
modernité ;
? Identifier et hiérarchiser les facteurs
associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon
le degré de modernité et leurs mécanismes d'action ;
? Formuler des recommandations adéquates pour
l'amélioration du taux de prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
selon le degré de modernité.
Ce document est composé de cinq (5) chapitres. Le
premier est consacré à la présentation du contexte de
l'étude. Le deuxième porte sur le cadre théorique
comprenant la revue de la littérature et le cadre conceptuel. Les
aspects méthodologiques sont abordés dans le troisième
chapitre qui sera composé de la présentation de la source de
données, de l'évaluation de la qualité des données,
du cadre d'analyse, des méthodes d'analyse et de la présentation
des logiciels utilisées. Ensuite, le quatrième chapitre se
focalise sur les aspects
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 6
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
différentiels de la prévalence du VIH/SIDA chez
les femmes en fonction de leur degré de modernité au Congo en
associant à la variable dépendante chacune des variables
indépendantes, et aussi l'élaboration du profil des femmes
enquêtées en fonction de leur statut sérologique et de leur
degré de modernité. Enfin, le cinquième ou le dernier
chapitre met l'accent sur les facteurs associés à la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de
modernité tout en recherchant leurs déterminants et leurs
mécanismes d'action.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 7
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ÉTUDE
Dans toute société, on distingue les aspects
contextuels qui peuvent expliquer les différences de comportements des
individus vis-à-vis d'un phénomène démographique.
Pour ce qui est de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes, les
éléments contextuels suivants pourraient expliquer les
différences de prévalence observées selon certaines
caractéristiques : le milieu physique, l'environnement
socioéconomique, socioculturel et d'autres. Ce chapitre présente
un bref aperçu de ces éléments. Il décrit en
particulier le contexte géographique du pays, la situation
socio-politique, le contexte démographique, le contexte
socio-économique, le contexte socio-culturel, et le contexte
sanitaire.
1.1. Contexte géographique du pays
La République du Congo se situe en Afrique Centrale, et
est délimitée au Nord par la République Centrafricaine et
le Cameroun, au Sud par l'enclave Angolaise du Cabinda, à l'Est par la
République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) et, à
l'Ouest, par le Gabon et l'Océan Atlantique. Le Congo est situé
à cheval sur l'Équateur, et couvre une superficie de 342 000
km2 avec une façade maritime de 170 km sur l'Océan
Atlantique. Du point de vue relief on y trouve : une plaine littorale, une zone
montagneuse, une vaste dépression (domaine de la savane), une zone de
collines, une vaste zone de collines sableuses et un affaissement progressif du
sol. La végétation congolaise est principalement
constituée de savanes et de forêts, elle couvre les
3/5è du territoire. Son réseau hydrographique se
répartit sur deux bassins fluviaux : le bassin du Congo (fleuve Congo et
ses affluents : Oubangui, Likouala, Sangha, Alima, Léfini,
Djoué,...) et le bassin du Kouilou-Niari (fleuve du Kouilou et ses
affluents : Bouenza, Loutété)1.
Sur l'ensemble du territoire règne un climat
équatorial de type continental. Au Nord du pays, on observe un climat de
type équatorial avec des précipitations qui s'étalent
toute l'année. Au Sud-ouest, c'est le climat tropical humide qu'on y
trouve, caractérisé par une longue saison de pluies interrompue
par quatre mois de saison sèche (juin, juillet, août, et
septembre). Au Centre du pays règne un climat subéquatorial.
1 Rapport de l'ESISC-I, 2009, p 2.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 8
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Figure 1.1 : Carte de la République du
Congo
Source : ESISC-I (2009), République du
Congo.
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Octobre 2012 Page 9
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Le territoire national est administrativement subdivisé
en départements, en communes de plein exercice, en districts, en
arrondissements et en communes de moyen exercice. On y compte douze
départements : Kouilou, Niari, Bouenza, Lékoumou, Pool, Plateaux,
Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala, Brazzaville et Pointe-Noire et six
communes de plein exercice : Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi,
Mossendjo et Ouesso, qui sont aussi les principales villes du pays. Brazzaville
est la capitale politique et Pointe-Noire la capitale économique
(EDSC-I, 2005).
Il ressort de l'analyse des données de l'ESISC-I 2009
que le taux de prévalence chez les femmes en général est
beaucoup plus élevé dans les départements du Sud (Kouilou,
Niari, Bouenza, Lékoumou, Pool, Brazzaville et Pointe-Noire) que dans
ceux du Nord (Plateaux, Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala). Une grande
partie de la population congolaise est concentrée dans le Sud du pays en
particulier dans les deux grandes villes Brazzaville et Pointe-Noire. Le
Français est la langue officielle du Congo. Le Lingala (la langue
dominante du Nord) et le Kituba (langue dominante du Sud) constituent les
principales langues nationales parlées.
1.2. Situation socio-politique
Le Congo est une ancienne colonie française
indépendante depuis le 15 août 1960. Après une dizaine
d'années, on assiste à la mise en place d'un régime du
monopartisme, il est dès lors devenu la République Populaire du
Congo. En 1992, on assiste à une explosion démocratique digne de
son nom lors de la Conférence Nationale Souveraine. La situation
socio-politique du Congo reste marquée par les conflits armés
à répétition des années 1993, 1997-1998 et 1999
(ESISC-I, 2009).
Pendant ces périodes de guerres, certains
phénomènes socio-démographiques (mortalité,
migration, sous scolarisation, maladies...) se sont manifestés au sein
de la population congolaise, et certaines maladies ont pris de l'ampleur en
occurrence la propagation du VIH/SIDA qui pourrait être due aux divers
actes de violences sexuelles faits aux femmes et aux filles. Selon la Direction
Générale de la Population dans le document intitulé «
Violences sexuelles en situation post-conflit au Congo : cas de Brazzaville
», plus de 1 546 femmes ont été violées et suivi dans
le cadre du projet PRC/00/PO (Azur D., 2008). Ces chiffres
révélateurs des violences perpétrées à
l'égard de la femme et de la jeune fille
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 10
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
congolaises montrent combien les femmes sont exposées
au risque de contamination au VIH/SIDA.
Du fait que ces conflits ont pour la plupart été
observés dans la partie sud du pays, pourrait aussi contribuer à
l'explication du niveau élevé de prévalence du VIH/SIDA
chez les femmes dans les départements du sud. Ces conflits armés
ont engendré la détérioration du tissu politique,
démographique, économique, social, culturel, et sanitaire du
pays, et ont aussi contribué à l'augmentation du niveau de
séroprévalence en général et des femmes en
particulier. Il faut également noter que pendant cette période,
la réponse nationale n'avait pas encore mis en place un dispositif
facilitant l'accès au dépistage. Seules les villes Brazzaville et
Pointe-Noire étaient pourvues d'un centre de dépistage
(Système des NU au Congo, 2004).
Ainsi, plusieurs efforts de restauration de la paix consentis
depuis 1999 ont permis le rétablissement et la consolidation de la paix
et la sécurité dans le pays. La République du Congo est
régie par la Constitution du 20 janvier 2002, consacrant le pays
à un régime présidentiel et au principe de la
séparation des pouvoirs exécutif, législatif et
judiciaire. Le Congo sort d'intenses périodes de crise (phases de guerre
civile, massacres à caractère génocidaire), mais connait
depuis 2003 un retour de la croissance et de la paix. Le pays est classé
par la Banque Mondiale parmi les pays ayant un revenu faible.
Le Cadre Stratégique National (CSN) 2003-2007 a
été adopté en décembre 2002 et le Conseil National
de Lutte contre le SIDA (CNLS) a été installé par le chef
d'Etat en juillet 2003. Au cours de cette année, le Multi-country
HIV/AIDS Program (MAP) de la Banque Mondiale était en phase de
démarrage et le pays avait soumis une demande de financement qui est
restée sans suite. Cependant, en mars 2002, on assiste à
l'élection Présidentielle en République du Congo (DSRP,
2007) afin d'achever la mise en place des institutions prévues par cette
constitution.
1.3. Contexte démographique
En l'absence des décès du SIDA et du paludisme,
de la guerre civile d'octobre 1997, la population congolaise est estimée
à un peu plus de 2 500 000 habitants en 1995. Estimée à 2
854 600 habitants en 2000, la population congolaise est composée de 51 %
de femmes et de 49 % d'hommes. Elle vit majoritairement en milieu urbaine (66
%) dans la partie Sud du pays (plus de 80 %). La densité moyenne est de
8,4 habitants au km2. Pendant la dernière décennie
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 11
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
(1990-2000), le taux annuel de croissance démographique
était de 3,2 % (Système des NU au Congo, 2004).
En 2007, l'effectif de la population a été
estimé à 3 697 490 habitants dont 1 821 357 soit 49 % d'hommes et
1 876 133 soit 51 % de femmes, avec un taux annuel de croissance
démographique de 3,0 % et une densité de 10,8
habitants/km2. Or, plus l'effectif de la population
augmente, plus certains phénomènes démographiques
paraissent plus ou moins élevés que d'autres. On peut l'observer
avec les indicateurs démographiques suivants : l'Indice
Synthétique de Fécondité (ISF) qui en 1984 était de
6,3 enfants par femme est passé à 4,9 en 2007 alors que le Taux
de Mortalité Infantile (TMI) est passé de 71,5 %o en 1984
à 76,4 %o en 2007 (ESISC-I, 2009).
La population congolaise est relativement jeune (49 % de moins
de 20 ans). Du fait de leur effectif important, la population féminine
(15-49 ans) est la plus exposée au VIH/SIDA et a une prévalence
élevée que celle des hommes. Or, parmi les femmes de 15-49 ans, 9
% ont une connaissance complète du VIH/SIDA (ESISC-I, 2009). En
dépit d'une urbanisation supérieure à 60 %, moins de 50 %
des habitants (47 % en 1999) ont accès à l'eau potable et le taux
de chômage avoisine les 50 % (PNUD, 2002).
En novembre 2003, l'étude de
séroprévalence réalisée par le CNLS estime le taux
de prévalence à 4,2 % au niveau national avec d'importantes
disparités géographiques (Système des NU au Congo, 2004).
En 2009, il ressort dans l'Enquête de Séroprévalence et sur
les Indicateurs du SIDA du Congo (ESISC-I) que ce taux est estimé
à 3,2 %. Certes il y a eu une certaine amélioration dans ce
domaine, mais les disparités selon le sexe (2,1 % chez les hommes et 4,1
% chez les femmes) et selon les départements (1,5 % dans le
département de la Cuvette au Nord du pays à 7,3 % dans le
département de la Lékoumou au Sud du pays) paraissent encore
importantes.
De plus, dans les six villes du pays (Brazzaville,
Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Mossendjo et Ouesso), on y retrouve 62 % de
population générale (ESISC-I, 2009). La prévalence du
VIH/SIDA est généralement élevée dans les milieux
urbains du fait des comportements sexuels à risque que ceux-ci peuvent
entrainer et de l'importance de la population qui s'y trouve. Or, c'est dans
ces milieux que les informations en matière de VIH/SIDA
véhiculent plus qu'en milieux ruraux. Par ailleurs, en milieu rural avec
un effectif
2 CNSEE (2010), Le RGPH-2007 en quelques chiffres, p 23.
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Octobre 2012 Page 12
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
faible de la population, certains phénomènes
démographiques paraissent plus influents que d'autres qu'en milieu
urbain. D'après les résultats de l'ESISC-I (2009), la
prévalence du VIH/SIDA est élevée chez les femmes
résidant en milieu urbain (4,6 %) qu'en milieu rural (3,3 %). Au Congo,
le milieu urbain est le lieu où on observe un fort degré de
modernité et d'urbanité conduisant à l'abandon progressif
des pratiques dites traditionnelles et à la dépravation des
moeurs, alors que les femmes vivant en milieu rural se conforment pour la
plupart aux pratiques culturelles (valorisation du mariage coutumier,
polygamie, rapports sexuels intraconjugaux,...). On y observe aussi une
précocité des rapports sexuels chez les femmes urbaines, ces
phénomènes pourraient favoriser la diffusion du VIH/SIDA.
Le tableau suivant comporte l'évolution de certains
indicateurs démographiques selon le RGPH 1974, 1984 et 2007.
Tableau 1.1 : Indicateurs sociodémographiques de
base
Indicateurs
|
RGPH1
|
RGPH2
|
RGPH3
|
15/02/1974
|
31/12/1984
|
28/04/2007
|
Population totale
|
1
|
319 790
|
1
|
909 248
|
3
|
697 490
|
Taux brut de natalité(P.1000)
|
|
41
|
|
45,2
|
|
41,7
|
Indice synthétique de fécondité
|
|
7
|
|
6,3
|
|
4,9
|
Taux brut de mortalité(P.1000)
|
|
17,9
|
|
11,7
|
|
13,0
|
Taux de mortalité infantile (P.1000)
|
|
100,6
|
|
71,5
|
|
76,4
|
Espérance de vie à la naissance (e0 en
année)
|
|
46,7
|
|
50,9
|
|
51,1
|
Source : Rapport de l'ESISC-I (2009) et CNSEE
(2010), République du Congo.
1.4. Contexte socio-économique
L'économie congolaise repose principalement sur
l'exploitation des matières premières dont les principales sont
le pétrole et le bois (PNUD, 2002). La croissance du Produit
Intérieur Brut (PIB) en 2009 a atteint 7,9 %. L'Indice du
Développement Humain (IDH) est estimé à 0,533, ce qui fait
que le Congo occupe le 136ème rang sur 182 pays
classés (PNUD, 2009). En effet, la succession des guerres, la
destruction des infrastructures économiques, sociales et sanitaires ont
accentué le taux de chômage. L'accès aux services sociaux
de base a été réduit par la paupérisation de la
population, ce qui fait qu'on observe un changement de comportements des jeunes
et des populations vulnérables, ayant pour
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 13
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
conséquence un attrait à l'alcoolisme, à
la toxicomanie, à la sexualité, à la prostitution, au
vagabondage,... ce qui pourrait contribuer à la propagation du
VIH/SIDA.
S'agissant de la paupérisation, les femmes subissent
plus que les hommes cette situation sociale. Pour des raisons personnelles et
même familiales, certaines d'entre elles se livrent à des
pratiques de prostitutions à risque (rapports sexuels non
protégés). Selon le CNLS (2008), les personnes démunies
sont souvent amenées à avoir des comportements et pratiques
sexuels à risques pour répondre à leurs besoins
élémentaires. En dehors de la dépendance économique
des femmes vis-à-vis des hommes, on observe aussi la discrimination et
la stigmatisation qui font que le soutien familial ne suit pas lorsqu'il s'agit
des femmes séropositives. Elles sont souvent rejetées et peuvent
voir leurs propriétés et leurs biens saisis à la mort de
leur époux (Azur D., 2008).
La situation socio-économique des femmes occasionne
dans une certaine mesure la propagation du VIH/SIDA. Leur pauvreté
constitue ainsi l'un des éléments pouvant contribuer à
l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes au Congo puis
qu'elle accentue le risque de contacter le SIDA. Le VIH/SIDA affecte
spécifiquement les femmes qui sont exposées aux viols et abus
sexuels de tous ordres. Cette pandémie est également source de
discrimination auprès des populations malades et aggrave leur
état de pauvreté, en les mettant dans une
insécurité alimentaire avancée (
Mahoungou.et al, 2009)
Rappelons aussi que l'incidence de la pauvreté est plus
élevée en milieu semi urbain (67,4 %), suivi du milieu rural
(64,8 %) et dans les autres communes (58,4 %) (CNLP, 2007). Cette incidence
augmente au fur et à mesure qu'on s'éloigne des centres urbains.
De plus, à Brazzaville et à Pointe-Noire, l'incidence de la
pauvreté est respectivement de 42,3 % et de 33,5 %. Aussi, les
ménages dirigés par les femmes sont plus exposés à
la pauvreté (58,2 %) que ceux dirigés par les hommes (48,8 %)
(CNLP, 2007).
Selon les données de l'Enquête la plus
récente sur les Conditions de vie des Ménages (ECOM 2005), la
population du Congo vivant en dessous du seuil de pauvreté a
considérablement baissé, si l'on considère comme point de
départ la situation de 1990. Au niveau national, l'incidence de la
pauvreté est passée de 70 % en 1990 à 50,7 % en 2005.
C'est-à-dire que plus d'un congolais sur deux vit en dessous du seuil de
pauvreté fixé pour cette enquête à 544,4 FCFA par
personne adulte et par jour. L'analyse approfondie des résultats de
l'ECOM de 2005 indique des disparités importantes en matière de
pauvreté. Selon
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 14
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
une étude réalisée par la Banque
Africaine de Développement en 2007, l'indice d'inégalité
de Gini calculé à partir des données de l'ECOM est de
0,43. Il est également observé d'importantes disparités
par rapport au sexe. Cette situation s'expliquerait par le fait que les femmes
disposent d'un capital humain plus faible.
Or, le recours des populations aux services de santé et
aux services d'éducation est influencé négativement par la
pauvreté. Ainsi, parmi la population, 11 % des pauvres n'ont pas
accès à un centre de santé et 23 % de cette couche ne
fréquente pas un hôpital général. Notons que 52 %
des pauvres se rendent à pied au centre de santé contre 13 % dans
les grands centres hospitaliers. Aussi, le taux de scolarisation primaire a
chuté de 90 % en 1990 à 40 % en 2000, il y a moins de 2 % des
jeunes employés dans le secteur formel.
Dans le groupe des femmes non pauvres, la
fécondité est concentrée entre 20 et 39 ans et baisse de
façon notable après cet âge (RC/UE, 2007). Selon l'ESISC-I
(2009) en moyenne, parmi les femmes, 58 % savent que le condom et la limitation
des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non
infecté est un moyen de prévention du VIII/SIDA. En
général, les femmes ont en moyenne connu 4,1 partenaires sexuels
au cours de leur vie, 7 % d'entre elles ont déclaré avoir eu au
moins 2 partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois et seulement 9 % des
femmes connaissent les résultats d'un test du VIII récent.
On observe dans l'ESISC-I (2009) que, 8 % de femmes
âgées 15-24 ans ont une connaissance considérée
comme complète du SIDA, 20 % des filles ont leurs premiers rapports
sexuels avant 15 ans, aussi 20 % des femmes de 15-24 ans ont
déclaré avoir utilisé des condoms au cours de leurs
premiers rapports sexuels. La relance effective de l'économie nationale
est l'une des préoccupations du Gouvernement congolais en souscrivant
aux orientations (ESISC-I, 2009) :
? du projet de société du Président de la
République ;
? du sommet de Copenhague (1996) visant la réduction de
moitié de la pauvreté d'ici l'an 2015, conformément aux
OMD ;
? du NEPAD ; et de l'Initiative PPTE.
Le Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) Intérimaire, a été adopté
par le Gouvernement en septembre 2004, en recevant l'aval conjoint de la Banque
Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) en décembre de
la même année. En mars
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 15
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
2006, le pays a accédé au point de
décision de l'Initiative Pays Pauvreté Très
Endettés (PPTE) grâce aux efforts de redressement
économique consentis, conformément aux exigences de la
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance
(FRPC) signé avec les Institutions de Bretton Woods grâce aux
progrès réalisés aux plans politique, économique et
social. Le DSRP a permis au Congo d'atteindre en cette fin d'année 2009
le point d'Achèvement de l'Initiative PPTE.
1.5. Contexte socio-culturel
Le Congo est un pays diversifié du point de vue
socio-culturel. L'ethnie, la religion, la musique, les danses,
l'écriture, la peinture, et l'habillement (le phénomène de
la sape) en sont les éléments culturels les plus dominants. Il
compte douze grands groupes ethniques à savoir : les Kongo,
Téké, Mbôchi, Punu, Duma, Sangha-Likwala, Kôta,
Mbéré (Mbéti), Baya, Oubanguiens, Makaa et Pygmées
(populations autochtones) (ESISC-I, 2009). En général, on
distingue plus de 51 ethnies au Congo. Il y a parmi ces derniers, certaines
ethnies qui du point de vue culturel procèdent à certaines
pratiques sexuelles selon lesquelles lorsque leur époux est absent ou
décédé, les femmes peuvent contracter des rapports sexuels
avec l'un des frères de leur époux qui de fois est marié
et leur entrée en vie sexuelle active est précoce. La polygamie
est une pratique admise chez ces femmes, elles sont sexuellement actives. Ceci
pourrait faciliter la propagation du VIH/SIDA, c'est le cas des ethnies : Punu
et Duma se trouvant précisément dans les départements de
la Lékoumou et du Niari au Sud du pays.
La religion est une institution sociale dont la majeure partie
de la population y fait partie. Le Congo est un pays laïc fondé sur
la séparation du pouvoir religieux et du pouvoir civil ou politique. En
effet, le Christianisme est la religion la plus répandue (90 %) dont
30,5 % de la population est catholique (église dominante) et 0,7 % est
musulmane (ESISC-I, 2009). Les moeurs et les valeurs culturelles que
véhicule la religion jouent un rôle important dans la lutte contre
le VIH/SIDA car les individus ont une autre perception de cette maladie. Ce qui
peut les emmener à avoir un comportement sexuel modéré
(fidélité), ou encore se baser sur le principe de la
chasteté avant le mariage (abstinence). Mais, du fait que l'utilisation
des méthodes contraceptives par les adeptes de cette religion est peu
admise, conduirait à les exposer d'avantage à l'infection
à VIH/SIDA.
Autres fois, dans les années 1980, la musique et les
danses congolaises constituaient un fait social qui emmenait les congolais
à prendre conscience de leur vie sexuelle,
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 16
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
sentimentale et surtout à prendre connaissance du
VIH/SIDA. De nos jours, elles sont en train de perdre certaines valeurs
d'éthiques, de plus en plus on observe un changement d'échelle de
valeurs dans la chanson congolaise, c'est-à-dire que, les valeurs
deviennent des antivaleurs et vice-versa. Par conséquent, ce qui
était voilé dans la chanson, est dévoilé
actuellement (le sexe par exemple). On entend dans certaines chansons des
expressions comme : « on ne mange pas un bonbon avec son emballage, on va
manger du chocolat, on va manger des piments, il faut d'abord mettre la salive,
il faut le sucer... ». Celles-ci sont centrées autour du sexe et
influent sur l'imaginaire sexuel des congolais. Ceci pourrait donc influencer
les comportements des populations en matière de sexualité (les
auditeurs et auditrices de la chanson congolaise) par rapport au VIH/SIDA.
En effet, la violence fondée sur le genre est une
source de graves souffrances pour la femme et la jeune fille congolaise et
entraîne des conséquences incalculables. Cependant, chaque jour
des dénonciations de cas de viols sont publiées dans les
médias. Quelques statistiques récoltées indiquent
l'ampleur des violences sexuelles. A l'hôpital de
Makélékélé par exemple, en 2004, 203 cas de viols
ont été enregistrés dont 52 cas des enfants de 2 à
9 ans ; 163 en 2005 et 89 en 2006, à l'hôpital de Talangai 107 cas
ont été reçus en 2005 et 94 en 2006.
Du fait que la situation de la femme congolaise est
défavorable, ceci l'expose à plusieurs Maladies Sexuellement
Transmissibles (MST) en particulier le VIH/SIDA et aux Infections Sexuellement
Transmissibles (IST). La non utilisation des préservatifs lors des
rapports sexuels par les femmes congolaises contribue aussi au risque
d'exposition à ces maladies et infections. Cependant, peu d'hommes et
peu de femmes exigent le port du condom lors des rapports sexuels. Aussi,
certaines femmes n'ont aucune connaissance sur le VIH/SIDA et ses modes de
transmission, ainsi que sur l'usage des préservatifs féminins.
Parmi les femmes, 58 % savent que le condom et la limitation des rapports
sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté est un
moyen de prévention du VIH/SIDA et 26 % d'entre elles ont utilisé
des condoms au cours de ces derniers rapports sexuels (ESISC-I, 2009).
1.6. Contexte sanitaire
L'état de santé de la population congolaise
demeure préoccupant. Les niveaux de mortalité observés
sont très élevés, attribués à une
très forte charge de morbidité due
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 17
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
principalement au VIH/SIDA, au paludisme, aux maladies
infectieuses et parasitaires. C'est ainsi que la situation sanitaire est
marquée par (ORHSA, 2009) :
> la prédominance des maladies infectieuses, la
résurgence des endémies jadis contrôlées
(tuberculose, trypanosomiase, schistosomiase) et la progression
inquiétante du VIH/SIDA dont la prévalence est estimée
à 4,2 % et variant entre 1,3 % pour Impfondo à 9,4 % à
Dolisie ;
> le paludisme reste la première cause de
morbidité au Congo avec 51,5 % des causes d'hospitalisation chez les
enfants de moins de 5 ans ;
> les infections respiratoires aiguës (IRA), second
motif de consultation chez les enfants de moins de 5 ans avec 11,95 % des
causes de consultation en 2005 ;
> les maladies diarrhéiques, troisième motif
de consultation avec une prévalence de 70,7 cas pour 1000 ;
> la rougeole représente dans tous les
départements chez les moins de cinq ans 60 % des cas de maladies ;
> les maladies par carence nutritionnelle (la malnutrition)
ont été enregistrées auprès des enfants de 6
à 29 mois à Brazzaville avec des taux allant de 6,6 à 9,9
%.
Le DSRP révèle que le taux de mortalité
infantile n'a fléchi que faiblement passant de 81 %o en 2002 contre 75
%o en 2005. La proportion d'enfants d'un an vaccinés contre la rougeole
est passée de 75 % en 1990 à 58 % en 2000 et 60 % en 2002
(EDSC-I, 2005).
Au cours des années 2005, 2006 et 2007, la
prévalence des maladies évitables par la vaccination a
été réduite grâce à l'amélioration des
taux de couverture vaccinale, avec toutefois des disparités d'un
département à un autre et même à l'intérieur
d'un même département. La couverture vaccinale a été
évaluée à 60 % des cas à partir des carnets de
vaccination (EDSC-I, 2005).
1.6.1. Politique Nationale de Santé au
Congo-Brazzaville
Le Programme National de Développement Sanitaire (PNDS)
avait été instituée au Congo par la loi 014/92 avril 1992,
la stratégie du développement sanitaire avait été
redéfinie par le pays dont l'objectif est d'améliorer
l'état de santé de la population par le renforcement
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 18
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
du système de santé de district,
c'est-à-dire découpé le territoire national en districts
sanitaires (ESISC-I, 2009). Parmi les soins pris en charge par cette politique,
il y a les Soins de Santé Primaires (SSP), inspirée par
l'Initiative de Bamako tenue en 1992.
Le droit à la santé a toujours été
garanti par les lois fondamentales en République du Congo, et est
consacré à l'article 30 de la Constitution du 20 janvier 2002 qui
stipule que l'Etat est le garant de la santé publique (Azur D., 2008).
Ainsi, à titre individuel ou collectif le devoir de toute personne est
de contribuer à la prise en charge des problèmes de santé
dans ses composantes promotionnelles, préventives, curatives et
adaptatives. La santé constitue un espace privilégié
d'expression des droits humains et d'exercice des libertés
fondamentales.
La Politique Nationale de Santé (PNS) adoptée
par le conseil de ministre du juillet 2000 constituant l'ossature du Plan
National de Développement Sanitaire (PNDS) (loi 014/92 du 29/04/1992),
contribue à l'amélioration de l'état de santé des
populations (PNUD, 2002). Elle a pour objectifs de :
> promouvoir et protéger la santé des
individus et des collectivités sur l'ensemble du territoire ;
> garantir l'accessibilité des populations aux services
et aux soins de santé de qualité ;
> renforcer les capacités nationales dans la gestion du
système de santé.
Elle repose sur les stratégies suivantes :
> promouvoir et protéger la santé des individus
et des collectivités ;
> garantir l'accessibilité aux soins et aux services
pour l'ensemble de la population ;
> intégrer les services et les activités au
niveau opérationnel ;
> promouvoir le secteur privé de soins de santé
;
> développer les modes alternatifs et
complémentaires de financement de la santé ;
> renforcer les capacités nationales en matière
de gestion du système de santé ;
> décentraliser le système de santé ;
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 19
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? rationaliser la mise en oeuvre des activités et
l'utilisation des ressources du secteur de santé ;
? promouvoir la participation des collectivités et des
individus ainsi que l'implication des partenaires à la prise en charge
du système.
1.6.2. Situation épidémiologique du
VIH/SIDA
Le Congo connait une prédominance du VIII-1. En 2003,
avait été réalisée une enquête ayant permis
d'évaluer la séroprévalence nationale du VIII. Selon cette
enquête conduite par le Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS),
avec l'appui financier de la Banque Mondiale, l'épidémie se
féminise avec un taux moyen de 4,7 % chez les femmes contre 3,8 % chez
les hommes, et un risque de séropositivité plus
élevé entre 25-39 ans chez les femmes et entre 35-49 ans chez les
hommes. La prévalence du VIII est particulièrement
élevée dans les tranches d'âge de 35 à 39 ans (8,4
%) et de 40 à 44 ans (7,8 %).
Deux enquêtes de sérosurveillance
épidémiologique du VIII chez les femmes enceintes ont
été réalisées entre 2004 et 2007. Les sites
sentinelles ont été changés entre ces deux enquêtes.
En utilisant les outils de modélisation existants, cela n'a pas permis
d'évaluer les tendances évolutives de l'épidémie
(ESISC-I, 2009). Les connaissances, attitudes et pratiques relatives au
VIII/SIDA chez les adultes de 15-49 ans ont été
évaluées par l'EDSC-I (2005). Mais, elle n'était pas
couplée avec une estimation de la séroprévalence. Ce qui
n'a pas permis de faire des analyses croisées entre le niveau des
connaissances, attitudes, pratiques, et la prévalence du VIII (ESISC-I,
2009).
La séroprévalence nationale du VIII avait
été estimée au niveau des dernières données
d'enquête disponibles telle que l'enquête nationale de
séroprévalence, réalisée en 2003 par le CNLS avec
l'assistance technique du Centre de Recherche et d'Études en
Développement et Santé Publique (CREDES), (CNLS et CREDES, 2004).
C'est auprès des adultes âgés de 15 à 49 ans, au
niveau des chefs-lieux de département et des principales villes du Congo
que cette enquête avait été réalisée. Ainsi,
la séroprévalence nationale du VIII était estimée
à 4,1 %, avec des disparités entre les sexes (3,6 % chez les
hommes et 4,7 % chez les femmes). Mais ces données ne sont pas
comparables du fait de la méthodologie utilisée pour sa collecte
auprès des différents sites sentinelles.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 20
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Cependant, il ressort de l'ESISC-I (2009 : 91.) pour saisir la
prévalence du VIH/SIDA les résultats ci-après : «
le taux de couverture du test du VIH pour l'ensemble de la population est de 98
%. Il est légèrement plus élevé en milieu rural
qu'en milieu urbain (99 % contre 96 %). Le taux de couverture du test est
pratiquement aussi élevé chez les femmes que chez les hommes (97
% contre 98 %). La prévalence du VIH dans la population
générale de 15-49 ans est de 3,2 %. Ce taux est nettement plus
élevé parmi les femmes que parmi les hommes (4,1 % contre 2,1 %).
C'est dans le département de la Lékoumou que la prévalence
du VIH dans la population totale est la plus élevée (4,8 %). Dans
ce département, 7,3 % des femmes sont séropositives. À
l'opposé, le département de la Cuvette-Ouest est celui dans
lequel on constate le taux de prévalence le plus faible (1,5 %). La
prévalence du VIH est nettement plus élevée parmi les
femmes et les hommes en rupture d'union que parmi les célibataires : le
taux varie d'un minimum de 2,5 % chez les célibataires à 5,2 %
chez les personnes divorcées et séparées et à un
maximum de 12,8 % chez les veufs et veuves. Seulement 31 % des personnes
séropositives ont déjà effectué un test du VIH et
en connaissent les résultats. Dans environ 5,0 % de couples, seulement
un des deux conjoints est séropositif. Les couples dans lesquels la
femme est séropositive et l'homme séronégatif sont plus
fréquents que le cas inverse (2,9 % contre 1,8 %) ».
En République du Congo, l'incompatibilité entre
le droit à l'information et l'obligation de garder le secret
professionnel auquel sont astreints les médecins, constitue un
véritable obstacle pour les femmes mariées dont les conjoints ne
sont pas responsables. Car n'étant pas informés du statut
sérologique du conjoint et par ricochet du sien, la femme ne peut pas
avoir accès au traitement pouvant lui permettre de prolonger sa vie. A
cela s'ajoute les discriminations diverses rencontrées par les femmes en
milieu professionnel, éducatif, familial et hospitalier.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 21
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Figure 1.2. : Prévalence (%) du VIH/SIDA chez
les femmes par département de résidence en République du
Congo
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
1.6.3. Stratégies de lutte contre le VIH/SIDA au
Congo
Le siège de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) de l'Afrique se trouve en République du Congo. Il a souscrit aux
déclarations et actes internationaux majeurs relatifs à la
santé (ESISC-I, 2009). Il a été l'un des premiers pays
d'Afrique subsaharienne en matière de stratégies de lutte contre
le SIDA à reconnaître officiellement l'épidémie de
VIII/SIDA. En 1985, un comité de diagnostic et prise en charge de
l'infection à VIII était mis en place après la
découverte des premiers cas de SIDA. En 1987, il a été
transformé en PNLS (Programme National de Lutte contre le SIDA). La
réponse nationale au VIII/SIDA avait été organisée
par
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 22
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
le PNLS avec un plan d'urgence et un plan à moyen terme
entre 1987 et 1997. Notons aussi qu'en 1994, avait été
implanté à Brazzaville le premier Centre de Traitement
Ambulatoire (CTA) des personnes souffrant du SIDA en Afrique (ESISC-I,
2009).
En 2002, le Congo a initié en vue de mieux
procéder à la relance de la réponse nationale au
VIII/SIDA, un processus de planification stratégique mettant l'accent
sur la réalisation d'une analyse de la situation et de cette
réponse nationale, et à l'élaboration d'un Cadre
Stratégique National (CSN) de lutte contre le VIII/SIDA et les
Infections Sexuellement Transmissibles (IST) pour la période 2003-2007
(ESISC-I, 2009). Le CSN a sollicité après avoir constaté
ses faiblesses, la mise en place du Conseil National de Lutte contre SIDA
(CNLS) comme étant un organe multisectoriel d'orientation et de
coordination de la réponse nationale de lutte contre le VIII/SIDA, dont
les axes stratégiques sont :
> le renforcement de la prévention ;
> l'amélioration de la prise en charge ;
> le renforcement de la surveillance
épidémiologique ; > la promotion de la recherche ;
> le contrôle des infections sexuellement transmissibles
; > le renforcement de la coordination et du partenariat.
Ainsi, le CNLS placé sous la très haute
autorité du Président de la République, a assuré
entre 2003 et 2007 depuis sa date d'installation officielle le 14 juillet 2003,
la coordination de la réponse nationale au VIII/SIDA avec l'appui des
partenaires au développement, des structures centrales et
décentralisées des ministères, la société
civile et le secteur privé (ESISC-I, 2009). La réponse nationale
au VIII/SIDA a pour objectifs :
> la réduction de la vulnérabilité de
la population au VIII par le biais des actions de communication pour le
changement des comportements auprès des groupes les plus
vulnérables, prévention de la transmission du VIII de la
mère à l'enfant, la promotion du conseil et dépistage
volontaire et la garantie de la sécurité transfusionnelle ;
> la réduction de la vulnérabilité au
SIDA par le biais de prestation de tous les soins nécessaires aux
Personnes Vivant avec le VIII/SIDA (PVVS) ;
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? la réduction de la stigmatisation et de la
discrimination à l'égard des PVVS ; ? la promotion des droits des
PVVS ;
? la prise en charge socio-économique des enfants rendus
orphelins par le SIDA.
C'est ainsi, depuis juillet 2008, le SIDA est
dépisté gratuitement dans 103 structures à travers le pays
et aussi, les examens pour accéder au traitement et le suivi des malades
sont gratuits dans les hôpitaux spécialisés. Cela a conduit
à une implication des femmes séropositives
bénéficiant du programme de Prévention de la Transmission
Mère Enfant (PTME) du centre de Pointe-Noire. Chaque département
est doté des centres de dépistage du VIII par le CNLS. Toutes ces
réformes, ces mesures prises par l'Etat, ont pour finalité la
réduction de la prévalence du VIII/SIDA et la prise en charge des
PVVS et des orphelins dus au VIII/SIDA en République du Congo.
Ce chapitre portant sur le contexte de notre étude,
nous a permis de mettre en relation les caractéristiques des
éléments contextuels suivants : le contexte géographique
du pays, le contexte socio-politique, le contexte démographique, le
contexte socio-économique, le contexte socio-culturel, et le contexte
sanitaire. Le prochain chapitre de cette étude porte sur le cadre
théorique dans lequel une revue a été faite et la
construction d'un cadre conceptuel.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 24
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
Après la présentation du contexte de notre
étude, ce chapitre s'articule autour de deux points essentiels : une
synthèse de la revue de la littérature, et un cadre conceptuel.
S'agissant de la revue de la littérature, il portera sur : l'historique
du VIH/SIDA, ses modes de transmission, et les facteurs susceptibles
d'expliquer la propagation et la prévalence de cette
épidémie chez les femmes notamment en Afrique subsaharienne. Au
niveau du cadre conceptuel sera élaboré : une hypothèse
générale, un schéma conceptuel, et un ensemble des
définitions de concepts.
2.1. Revue de la littérature
2.1.1. Bref historique du SIDA
Au début des années 1980, le SIDA était
une maladie mal connu, dénommé Gay Related Immune Deficiency
Discorder (GRIDD). Les premiers cas ont été enregistrés au
cours de cette même année au Centre Hospitalier Universitaire
(CHU) de Los Angeles des États Unies d'Amérique
particulièrement trois jeunes hommes homosexuels par le Docteur Michael
Gottlieb. En mai 1981, ces jeunes étaient décédés
du fait qu'ils présentaient des formes rares de pneumonie, leur sang
était examiné par le réseau américain des Center of
Disease Control d'Atlanta qui diffusa la nouvelle de la maladie dans tous les
USA (United State of America) (Sonigo, 2009).
À partir de 1982, plusieurs scientifiques et chercheurs
sont engagés dans la recherche afin de mieux appréhender les
caractéristiques que revêt la nouvelle maladie. Elle contracte non
seulement ceux qui pratiquent des rapports sexuels à risque, mais aussi
ceux qui effectuent souvent la transfusion sanguine. Bruce Voeller utilise pour
la première fois au cours de cette même année le nom de :
Acquired Immune Deficiency Syndrome (AIDS en Anglais ou SIDA en
Français) pour désigner cette épidémie (Saxon,
1994).
Dans la revue "Science", en 1983, l'équipe de
Jean-Claude Chermann de l'Institut Pasteur de Paris décrit pour la
première fois le virus responsable de la maladie appelé :
Lymphadenopathy Associated Virus (LAV) (futur VIH-1). Ce virus est un vecteur
du SIDA et a été isolé par des chercheurs français
et américains parmi lesquels Philippe Montagnier. Par la suite, le lien
de causalité entre ce virus et la maladie a été
démontré par ces chercheurs. Des
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 25
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
travaux ont été effectués sur un test de
dépistage. C'est avec ce dernier qu'aux Etats-Unis on a
répertorié 460 personnes décédées du
VIH/SIDA. En cette même année, le VIH est reconnu en tant que
cause du SIDA. Ainsi, cette épidémie à transmission
hétérosexuelle est révélée en Afrique.
Chaque région du monde avise au moins un cas de VIH/SIDA en 1985. Le
premier personnage public à révéler qu'il a le SIDA est
l'acteur Rock Hudson. On note aussi que le virus est doté d'un grand
pouvoir de réplication, mais sa période d'incubation est longue
(5 à 10 ans). Par conséquent, c'est souvent de façon
tardive (phase de maladie) que l'on se rend compte des dégâts
qu'il a causé dans l'organisme.
C'est en 1986 que la communauté scientifique adopte
l'appellation de VIH. Face à cette situation, l'OMS crée en 1987
son Programme Spécial de Lutte contre le SIDA, qui deviendra par la
suite le Programme Mondial de Lutte contre le SIDA. Les questions autour de
l'épidémie de VIH/SIDA ont été
évoquées et discutées pour la première fois en
1988, lors d'une réunion tenue à Londres par tous les ministres
de la santé des pays du monde. Au cours de cette même
année, l'OMS proclame le 1er Décembre comme la
journée mondiale du SIDA. Un programme commun des Nations Unies sur le
VIH/SIDA dénommé ONUSIDA est créé afin de mieux
contribuer à la lutte contre le SIDA en 1996.
2.1.2. Le VIH/SIDA et ses modes de transmission
2.1.2.1. Définition du VIH/SIDA
Deux virus (VIH-1 et VIH-2) causent le SIDA. Le sigle VIH
renvoie au Virus Immunodéficience Humaine, et celui du SIDA peut
être décrit comme : Syndrome Immuno Déficience Acquise. En
effet, le Virus est un micro-organisme infectieux constitué d'un seul
type d'acide nucléique3, souvent agent pathogène ou de
maladies. Le Syndrome est considéré comme un ensemble des
symptômes ou des signes de manifestations d'une maladie.
L'Immunodéficience (Humaine) quant à lui, est un état
d'affaiblissement des cellules du système immunitaire contre les
éventuels attaques des microbes ou virus dans l'organisme humain. Enfin,
le concept Acquise attrait à ce qu'on possède ou qu'on pourrait
contracter, ici on peut posséder ou contracter le virus.
Le SIDA peut être entendu dans ce sens comme une maladie
infectieuse, résultant d'une combinaison de plusieurs symptômes et
ensuite de pathologies, détruisant le système
3 Qui a trait aux macromolécules organiques entrant dans
la composition de toutes les cellules vivantes.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 26
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
immunitaire des cellules au travers de l'acquisition du VIH
dans l'organisme humain pendant une longue période.
Généralement on observe des décès après son
aggravation. Il est de nos jours une pandémie qui inquiète
l'humanité toute entière. Après contraction du virus, il
faudra attendre généralement trois à neuf (3-9) mois pour
qu'il soit observé une fois effectué le dépistage. Ce qui
constitue la période de séroconversion (passage de la
séronégativité à la
séropositivité).
Cependant, le VIH/SIDA, pour qu'il soit effectif dans l'Homme,
il importe de connaitre ses modes de transmission. En 2005, le Docteur Michel
Ohayon fait remarquer qu'il y a cinq (5) liquides biologiques "accessibles" qui
sont susceptibles de contenir suffisamment de virus pour permettre une
transmission :
? le sang (sang total, plasma etc...) ; ? le sperme ;
? le liquide pré-séminal chez l'homme ;
? les sécrétions vaginales chez la femme ; ? le
lait maternel.
2.1.2.2. Modes de transmission du virus
Le VIH/SIDA est une maladie transmissible dont ses principaux
modes de transmission sont : la transmission sexuelle, la transmission
materno-infantile ou verticale, et la transmission sanguine. Selon Thomas (1997
: 32) « en Afrique la transmission du virus se fait dans l'ordre
d'importance suivant : en tout premier lieu les relations
hétérosexuelles, ensuite par la mère à son enfant
avant, pendant ou après la naissance, tandis qu'en Afrique
subsaharienne, les contacts avec du sang contaminé lors d'interventions
médicales ou de l'utilisation d'aiguilles non stériles sont
relativement peu fréquents ».
a. La transmission sexuelle
C'est le premier mode de transmission le plus répandu,
plus précisément par le biais des muqueuses buccales et
génitales en contact avec les sécrétions sexuelles ou le
sang infecté du virus. Il représente au niveau mondial 80 %
à 85 % de transmission de VIH (ONUSIDA, 2000). Il faut noter que les
femmes ont au moins autant de risques que les hommes de contracter l'infection
(OMS, 2004.a). Elle se fait à cet effet par contact direct avec des
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 27
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
écoulements vaginaux ou urétraux4
infectieux, rarement par contact direct avec des objets contaminés. En
effet, la maladie peut se transmettre lors des rapports sexuels à
risque, ceux-ci augmentent ainsi le risque de contraction du virus. Selon
l'ONUSIDA 2010, en Afrique subsaharienne, la très grande majorité
des personnes nouvellement infectées par le VIII le sont lors de
rapports hétérosexuels non protégés (y compris les
rapports tarifés). Les rapports sexuels non protégés avec
des partenaires multiples demeurent le facteur de transmission du VIII le plus
important dans cette région.
b. La transmission materno-infantile (transmission
verticale)
Elle se fait au moment de l'accouchement par
l'intermédiaire du cordon ombilical de la mère à l'enfant.
L'état clinique ainsi que l'immunologie de la mère contribuent
aussi au risque de transmission du virus lors du travail de la femme.
L'allaitement maternel occasionne aussi cette transmission de la mère
à son enfant parce que la muqueuse buccale du nourrisson est moins
résistante que celle de l'adulte, et le temps passé à
téter est important. Ainsi, cette transmission peut avoir des
conséquences sociales non négligeables car l'infection de
l'enfant fait remarquer celle de sa mère. La plupart des cas de cette
transmission par le VIII-1 semblent se produire lors du troisième
trimestre de la grossesse (Ryder, 1994). Les nourrissons nés des femmes
séropositives ou allaités par elles en l'absence de toute
intervention préventive, présentent globalement une
probabilité sur trois de contracter l'infection à VIII (ONUSIDA,
2010).
c. La transmission sanguine
La transmission du VIII/SIDA peut aussi se faire par voie
sanguine dont quelques moyens de transmission sanguine sont possibles, à
savoir :
? La transfusion sanguine : pendant les années 1980,
elle représentait un véritable risque de transmission du virus,
du fait que le sang avant toute transfusion n'était pas examiné
comme il se fait actuellement. Donc, l'on pouvait transfuser du sang
possédant le VIII dans un organisme sain.
? L'utilisation par des personnes saines des piqûres,
des seringues, des injections, d'aiguilles et des lames non
stérilisées, souillées par du sang infecté. C'est
le cas des consommateurs de drogue qui peuvent se partager des seringues
contaminés.
4 Anatomie qui se rapporte au conduit par lequel
s'écoule l'urine à l'extérieur du corps et qui, chez
l'homme, sert aussi au passage du sperme.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 28
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Ainsi, les objets souillés occasionnent la transmission
du virus, 5 % de transmission en Afrique Subsaharienne se fait soit par
transfusion, soit par injection diverses (ONUSIDA, 2000). De nos jours, le mode
de transmission sanguine du virus est l'un des plus rares, car depuis plus
d'une décennie les tests sont effectués avant toute transfusion
sanguine et aussi l'on stérilise en général les
piqûres, les seringues, les injections,... avant leur utilisation.
2.1.3. Approches explicatives de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes
Il ressort dans le cadre de cette étude après
une revue de la littérature, six (6) approches explicatives de la
prévalence du VIH/SIDA compte tenu de la vulnérabilité des
femmes, que nous examinerons. Il s'agit notamment de l'approche
biologique/épidémiologique, socio-culturelle,
socio-économique, socio-démographique, genre et
institutionnelle/politique.
2.1.3.1. Approche
biologique/épidémiologique
Cette approche met l'accent sur un certain nombre de pratiques
liées aux comportements des individus. L'activité sexuelle bien
que considérée comme une pratique de reproduction de
l'espèce humaine, de nos jours est associée à une pratique
de satisfaction des besoins sexuels. Les individus la conçoivent comme
une nécessité sexuelle à laquelle il faut répondre.
Pour se faire, les hommes ainsi que les femmes adoptent des comportements
sexuels à risque pouvant favoriser la contraction du virus : c'est le
cas des rapports sexuels non protégés, la fellation, le
cunnilingus, l'anulingus et même l'utilisation des sex toys par les
lesbiennes, les bisexuels, les homosexuels...(Sida Info Service, 2012). Ce type
de comportements sexuels est le résultat d'un vif désir sexuel ou
d'une pulsion biologique que l'individu chercherait à satisfaire
à n'importe quel prix, directement ou indirectement (Rwenge, 1999.a).
Du point de vue physiologique, les femmes sont les plus
vulnérables à l'infection au VIH/SIDA, elles le sont plus que les
hommes lors des rapports hétérosexuels à risque. Des
rapports anaux violents, non protégés, peuvent entraîner
des déchirures et des saignements facilitant l'entrée du virus.
Or, dans certaines cultures, ce type de rapport sexuel peut être
préféré pour préserver la virginité et
éviter la grossesse (Brady, 1999). Le risque de transmission est
très élevé chez la femme. Dans le cas où c'est
l'homme qui est infecté, son sperme contient une forte concentration du
virus que dans les sécrétions vaginales, ce liquide peut demeurer
dans le tractus génital féminin plusieurs jours, à ce
moment le virus peut
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 29
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
pénétrer aisément dans l'organisme
féminin. Lors de certaines périodes de la vie génitale, la
vulnérabilité des femmes au virus est encore plus grave si elles
contractent des rapports sexuels non protégés telles que pendant
la période des menstrues, la période de grossesse, la
période suivant l'accouchement, la ménopause.
Selon l'OMS (2004.a), la zone de muqueuse exposée au
virus pendant les relations est plus grande chez les femmes et la
fragilité des parois vaginales offre de multiples voies d'entrée
au virus. Ceci est particulièrement vrai chez les jeunes filles, dont le
col de l'utérus est immature et la faible production de mucus vaginal ne
procurent qu'une mince barrière contre les infections. En 2009, on
estimait que 53 % des personnes vivant avec le virus étaient de sexe
féminin (ONUSIDA, 2010). Dans 50 %, voire à 80 % des cas, les
femmes qui ont contracté une IST ne le savent pas, de par l'absence ou
la discrétion des lésions ou des autres signes
pathognomoniques5 et du fait que les femmes, si elles sont
monogames, n'imaginent pas qu'elles puissent être à risque (OMS,
2004.a).
En effet, la transmission du VIH/SIDA d'un homme à une
femme pendant les rapports sexuels a deux à quatre fois plus de risque
de se produire que la transmission d'une femme à un homme (OMS, 2004.a).
D'après Loosli-Avimadjessi (2006 : 10) « en l'absence de toute
autre MST, l'homme séropositif a une probabilité de 1/500
d'infecter une femme séronégative. Dans les mêmes
conditions la femme séropositive a une probabilité de 1/1000 de
transmettre le virus à son partenaire masculin à cause du faible
taux de concentration du VIH dans les secrétions vaginales »,
aussi « la présence plus fréquente d'autres MST parfois
non-traitées pour diverses raisons prédispose plus la femme
à l'infection au virus ». Ceci rejoint l'affirmation de l'OMS
(2000) selon laquelle l'existence d'une IST multiplierait par 10 le risque de
transmission du VIH. Le fait qu'un individu a déjà
contracté une IST telle que : l'infection à gonocoque,
l'infection à Syphilis, l'infection à Trichomonas vaginales,...
devient très exposé et très vulnérable à la
contraction du VIH. Dans ce sens, les IST sont parfois
révélatrices de la séropositivité (Drobacheff et
Derancourt, 2005). Par conséquent, la présence des MST/IST dans
un organisme augmente la probabilité d'être atteint du SIDA.
Cette approche se focalise sur la transmission du virus par
voie sexuelle, la physionomie de la femme, la présence d'autres MST/IST
dans l'organisme humain. Elle nous permet d'acquérir une bonne
compréhension de la vulnérabilité que présentent
les femmes à la contraction du VIH/SIDA. Elle s'inscrit aussi dans le
cadre de mesurer l'influence des
5 Se dit d'un signe spécifique d'une maladie, qui permet
de la reconnaître.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 30
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
MST. Le fait qu'un individu est porteur d'une MST, ceci est un
cofacteur de l'infection, avec les lésions génitales, la
transmission de cette MST est possible. Rwenge (2002) distingue les MST
ulcérantes qui sont les portes d'entrée du virus de celles non
ulcérantes, qui sont tout de même des facteurs d'accroissement du
risque d'infection. Il conclut à ce sujet en notant que le traitement
des MST asymptomatiques chez les femmes peut contribuer à la baisse de
la prévalence du VIH puisque celles-ci portent souvent des MST tout en
restant asymptomatiques.
Penser que cette approche explicative est la seule qui met en
évidence la vulnérabilité féminine face au
VIH/SIDA, serait écarté l'effet que d'autres approches peuvent
avoir sur le phénomène étudié. Ainsi, l'approche
socio-culturelle semble être importante pour affiner la
compréhension de cette vulnérabilité féminine face
au VIH/SIDA.
2.1.3.2. Approche socio-culturelle
Cette approche défend la thèse selon laquelle la
sexualité ne saurait être un phénomène isolable,
mais elle s'inscrit dans les normes et les valeurs culturelles de chaque groupe
social (Rwenge, 1999.a). Par conséquent, ces normes et ces valeurs
(socio-culturelles) en matière de sexualité déterminent
les comportements sexuels des individus et les manières dans lesquelles
l'activité sexuelle se fait. En effet, elle inscrit ces comportements
dans une perspective obéissant à une organisation
sociale6 fondée sur les normes, les valeurs et modèles
socioculturels de chaque société. Généralement
cette organisation est de type "traditionnel" et "moderne". Dans ce sens, nous
l'aborderons selon ces deux dimensions organisationnelles.
a. La dimension "traditionnelle" de l'approche
socio-culturelle
De cette dimension, il ressort que dans chaque milieu social
les normes, les valeurs et les modèles traditionnels socio-culturels
influencent les comportements sexuels des individus et certaines pratiques
traditionnelles (les mutilations génitales, le besoin de
procréation, l'héritage et rituel de purification de la veuve ou
de l'épouse, la polygamie, la polyandrie, le lévirat, le
sororat...). Elle se focalise sur deux variables pertinentes en relation avec
ces comportements et quelques de ces pratiques à savoir : l'ethnie et la
religion. Evina Akam (2007 : 14) indique que : « le contexte culturel
est généralement approché par deux variables clés :
l'ethnie et la religion ».
6 Elle exprime un mode de relation et de fonctionnement
régissant les individus en société.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 31
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? L'ethnie
Wakam (1994), souligne que l'ethnie en tant que lieu de
production et de manifestation par excellence des modèles culturels
spécifiques, apparaît ainsi comme un élément
important dans l'étude des sociétés africaines dont la
population est généralement composée de plusieurs groupes
culturels. Elle est une variable considérable d'identification sociale
d'un groupe jouant un rôle important dans la transmission du VIH/SIDA de
par la différenciation des comportements sexuels des individus ainsi que
la vulnérabilité des femmes par rapport à cette
transmission issue des pratiques traditionnelles.
En effet, les croyances, les perceptions, les attitudes, les
valeurs, les normes, les moeurs, les comportements, les pratiques,... relatifs
au modèle traditionnel socio-culturel constituent des
éléments fondamentaux sur lesquels l'ethnie influe. Selon Mudubu
(1996), la variable ethnie agit plus à travers les croyances, les
perceptions, les attitudes, les valeurs relatives au modèle culturel de
référence. L'ethnie peut être aussi entendue comme un
groupe social qui pour Rwenge (2001) constitue le cadre de reconnaissance et de
valorisation des pensées et pratiques en adéquation avec la vie
sociale et le système socio-culturel.
Dans certaines ethnies, les rapports sexuels ainsi que la
fécondité avant le mariage sont strictement prohibés. La
virginité des filles avant le mariage est une valeur sociale
revêtant l'honneur familial voire communautaire. C'est le cas au
Bénin où la plupart des coutumes exigent que la femme n'ait ses
premiers rapports sexuels qu'après le mariage (Daga J., 2007). Ce qui
n'est pas possible dans d'autres ethnies où cette pratique est au
contraire tolérée et admise par la communauté
traditionnelle, c'est le cas chez les Béti du Cameroun, les Kongo du
Congo Brazzaville et les Mongo de la République Démocratique du
Congo (Rwenge, 1999.a ; Emina, 2005 ; Kalambayi, 2007).
Généralement dans ces dernières l'on observe aussi une
précocité élevée des rapports sexuels, ce qui
exposerait les jeunes filles aux MST/IST. Les études de Rwenge (1999 ;
2001) confortent cette hypothèse. Il ressort qu'à Bamenda
l'appartenance ethnique aux groupes Tikari-Soh et Bamiléké est
positivement associée au risque pour les jeunes d'être
sexuellement actifs avant 16 ans. De même qu'en Côte d'Ivoire, il a
été aussi observé que les filles krou et Sénoufo
(ou Malinké) sont plus susceptibles que leurs consoeurs Akan d'avoir des
rapports sexuels avant 16 ans (Talnan et al., 2002).
La multiplicité des partenaires sexuels pour les femmes
s'inscrit dans un ordre culturel pour certaines ethnies. Au Cameroun, Rwenge
(2001) a constaté que le multi partenariat est
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 32
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
une conduite observée plus chez les jeunes appartenant
aux ethnies Bamiléké, Metta, et les autres ethnies du Nord-ouest.
En effet, les femmes qui entretiennent une relation à long terme avec
plusieurs hommes ayant des partenaires sexuelles multiples peuvent contracter
le VIH en fonction des comportements sexuels de leur partenaire, sur lequel
elles exercent un contrôle très limité.
Au Cameroun, chez les Bëti tout comme chez les
Bamiléké, la recherche du plaisir sexuel serait la principale
raison du multi partenariat chez les hommes. Par contre, chez les femmes les
contraintes économiques étaient la principale raison du multi
partenariat (Rwenge, 2002). Par exemple, les Bamiléké dont les
moeurs sexuelles sont rigides ont un risque plus moins d'utiliser les condoms
pendant les rapports sexuels que les Bëti, où les moeurs sexuelles
sont permissives (Rwenge, 2002). Chez les Yagba au Nigeria et les Bëti du
Cameroun, il existe une coutume selon laquelle la meilleure manière pour
un homme de prouver son amitié à un autre homme est de lui
accorder une nuit avec son épouse comme marque d'amitié
indéfectible (Rwenge, 2002). Ce genre de pratiques rendent
vulnérables les femmes aux MST/IST.
Les pratiques d'héritage et des rites sexuels de
purification de la femme ou de la veuve sont encore présentes dans
certaines ethnies de l'Afrique subsaharienne lors du décès de
leur mari. S'agissant de l'héritage de la veuve, un proche du mari
décédé prend cette veuve pour épouse, quelquefois
dans un cadre polygame. Pour ce qui est des rites sexuels de purification, la
famille du décédé organise une relation sexuelle de fois
non protégée avec un étranger payé par cette
dernière afin de la nettoyer des mauvais esprits du défunt.
Ainsi, ces femmes subissent ces pratiques avec le risque d'être
infectées par le VIH car les refuser conduirait à l'exclusion
sociale ou au viol (HRW, 2005). Dans cette perspective, Caldwell et al. (1993)
estiment que dans l'ordre des facteurs à risque proprement culturels, en
l'occurrence, certaines pratiques sociales traditionnelles comme la polygynie,
le lévirat, le sororat qui sont propices à la déviance
sexuelle, joueraient un rôle important dans la diffusion du VIH. D'autres
pratiques traditionnelles comme l'excision et les mutilations génitales
féminines, la circoncision masculine peuvent également entrainer
l'infection à VIH/SIDA pendant et après l'ablation dans la mesure
où il y a rapport sexuel avant la cicatrisation de la plaie avec un
individu contaminé.
Dans la plupart des ethnies africaines, la femme ne peut en
aucun cas décider sur sa sexualité autrement dit de nombreuses
femmes n'ont pas le pouvoir de décider avec qui,
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 33
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
quand et comment se déroulent leurs relations sexuelles
(Hargreaves et Boler, 2006) surtout au sein des peuples ancrés dans la
culture traditionnelle. En réalité, l'ethnie est une des
variables de base pour l'analyse des faits de population en Afrique. Car elle
constitue en effet le lieu de production et de reproduction des modèles
culturels qui modulent le comportement des individus (Evina Akam, 2007).
? La Religion
La religion est une croyance en un principe supérieur
dont dépend la destinée humaine ou un système de croyances
et de pratiques propre à un groupe social (Dictionnaire Le Robert,
2005). En effet, la vie des religieux est régie par un ensemble de
perceptions, de conceptions, de principes,... inscrit dans un système de
croyances auquel ceux-ci doivent se conformer, on parlerait du respect au
dogme7. Elle peut être définie comme un système
institutionnalisé de croyances, de symboles, de valeurs et pratiques
relatives (Akoto et al., 2002.a).
Appartenir à une religion ou une confession religieuse
revient à intégrer, et à se conformer à ce qui la
régi. Dans cette optique, la Bible (Nouveau Testament) affirme dans 2
Corinthiens 5 : 2 que « si quelqu'un est en Christ, il est une
nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici,
toutes choses sont devenues nouvelles ». Par conséquent, les
comportements individuels ainsi que sexuels peuvent aussi être
influencés par la religion. L'appartenance à une religion peut
modifier l'activité sexuelle des individus et leur propension à
adopter un comportement sexuel à risque (Yana, 1995).
Cependant, la religion n'aborde pas le domaine de la
sexualité de manière claire surtout en ce qui concerne les
jeunes. D'après Rwenge (1999.b : 229) « Un autre reproche fait
à ces programmes est qu'ils s'adressent surtout aux adultes et non aux
jeunes : pourtant ceux-ci constituent une part importante de la population
sexuellement active, mais la moins informée sur les conséquences
néfastes d'une sexualité libre.». Aussi, l'utilisation
des préservatifs comme moyen de lutte contre le SIDA lors des rapports
est peu considérée voire même interdite dans certaines
religions. Dans ce sens, Zoungrana (1999.a) affirme que la résistance
des religions aux messages de prévention a été mise en
évidence au Burkina Faso où certaines congrégations
religieuses ont farouchement combattu les programmes de promotion sociale du
préservatif longtemps perçu comme un moyen de dépravation.
C'est le
7 Point de doctrine regardé comme une
vérité incontestable (dans une religion, une école
philosophique) (Dictionnaire Le Robert, 2005).
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 34
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
cas chez les Catholiques où l'usage du
préservatif est strictement interdit car il serait la cause de la
promotion de la promiscuité et des comportements sexuels
indésirables.
La plupart des religions ont établi des règles
liées à la nuptialité (avec ses différentes formes
si possibles), et à la sexualité (généralement
permise dans le cadre du mariage et non avant le mariage). C'est le cas de la
religion chrétienne qui condamne certaines pratiques comme les relations
sexuelles avant le mariage, l'homosexualité, la bisexualité,
l'échangiste, le multi partenariat sexuel, la masturbation, et le fait
de faire l'amour autrement que pour avoir un enfant est interdit...( Lepycouche
S., 2008). Pour les religieux, ce genre de pratiques a engendré
l'avènement du VIII/SIDA. Mais Dakuyo et al (2002) écrivaient que
le faible niveau de connaissance des leaders religieux sur le VIII/SIDA a
également une influence sur la perception des populations et favorisent
la progression de la pandémie. C'est ainsi que l'épidémie
paraît, pour certains d'entre eux comme une punition et un avertissement
à l'humanité afin qu'elle change de comportements et revienne au
droit chemin.
Selon le Rapport d'un atelier théologique
consacré à la stigmatisation liée au VIII et au SIDA
(ONUSIDA, 2005.a : 12) : « les chrétiens ont souvent
présenté un modèle de Dieu vindicatif qui inflige le VIH
et le SIDA comme punition du péché. Nous croyons, au contraire,
que Dieu est un dieu de compassion qui se réjouit de la création.
Le VIH est un virus (très dangereux pour l'être humain) mais pas
une punition divine du péché ». Certains responsables
religieux pensent que l'utilisation du préservatif s'avère
importante dans une certaine mesure, c'est le cas du Cardinale Lebouche (2007)
qui pense que l'utilisation de préservatifs dans certaines situations
peut être considéré moralement légitime pour
prévenir la diffusion du SIDA. Le virus se transmet à travers un
acte sexuel et ainsi à côté de la vie, il y a le risque de
transmettre aussi la mort. C'est dans ce sens qu'est valable le
7ième commandement de la Bible (Exode 20 : 13) qui stipule
que « tu ne tueras point » en défendant la vie avant tout.
Ainsi, « certaines religions sont ainsi ouvertes au
« modernisme », comme les religions chrétiennes ; d'autres,
par contre, sont restées longtemps attachées aux modèles
culturels traditionnels, comme l'Islam au Cameroun » (Evian Akam,
2007 : 14). C'est le cas du mariage monogame chez les chrétiennes alors
que chez les musulmans l'on peut être monogame ou polygame. Dans les deux
religions l'on peut observer plus ou moins les risques de transmission du
VIII/SIDA. Enfin, la religion d'une manière globale porte certains
aspects qui peuvent aussi contribuer à l'explication de la
prévalence du VIII/SIDA.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 35
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
b. La dimension "moderne" de l'approche
socio-culturelle
Le changement des comportements sexuels dans la
société peut être influencé par les
éléments liés à la modernité. En effet, le
processus de modernisation favorise la dépravation des valeurs
culturelles (Nouetagni, 2010). Il participe à la diminution du
contrôle social en matière de sexualité. Par ailleurs, le
milieu de socialisation, le milieu de résidence, l'instruction et la
scolarisation, et l'exposition aux médias s'améliorent avec cette
même modernité. Bien qu'elle soit un atout pour le
développement de l'homme et de sa prise de conscience en matière
de SIDA. Cependant, la modernisation stimule la connaissance des IST/VIH/SIDA,
mais elle ne garantit pas pour autant leur santé sexuelle, et aussi elle
n'est pas un facteur réducteur du risque d'en être
contaminé (Tolno, 2007).
? Milieu de socialisation et milieu de
résidence
La socialisation est défini comme un processus par
lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa
vie les éléments socioculturels de son milieu, les intègre
à la structure de sa personnalité sous l'influence
d'expériences et d'agents sociaux significatifs et par là
s'adapte à l'environnent social où elle doit vivre (Guy R.,
1970). Cet auteur met en relation la socialisation et le milieu dans lequel ce
processus s'effectue.
Dans cette même lignée, le milieu de
socialisation désigne « le lieu physique et culturel dans
lequel la femme a passé son enfance, c'est-à-dire de la naissance
à l'âge nubile (12 à 14 ans). Dans la plupart des
études sur la fécondité, le milieu de socialisation est
souvent étudié en opposant le milieu rural au milieu urbain. Mais
cette opposition sous-entend une autre entre les cultures dites traditionnelles
et celles dites modernes » (Evina Akam, 2007 : 5). A cet effet, le
milieu de socialisation est différent du milieu de résidence
(urbain, rural). Ainsi, l'individu qui, ayant subi sa socialisation dans le
milieu urbain n'a pas les mêmes habitudes que celui qui l'a subi dans le
milieu rural. Cependant, entre l'urbain et le rural, on observe un grand
écart du point de vue culturel, car selon Fassassi (1994 : 15) :
« Le cadre urbain offre par exemple une kyrielle d'opportunités
susceptibles d'infléchir la position de la femme africaine,
traditionnellement passive vis-à-vis de l'ordre socialement
établi ». Or, acquérir une socialisation dans un milieu
rural conduirait à consolider un certain nombre de pratiques, croyances,
normes, traditions relevant du contrôle social et différentes de
celles du milieu urbain.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 36
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Ainsi, les comportements sexuels des individus sont
influencés par la socialisation en fonction du milieu de
résidence. A chaque milieu de socialisation, à chaque milieu de
résidence correspond un ensemble de pratiques sexuelles
spécifiques. Le milieu rural caractérisé par une forte
présence d'un contrôle social est le lieu où la tradition
est respectée, généralement les pratiques sexuelles
relevant de celui-ci sont inscrites dans l'ordre traditionnel. Par contre, le
milieu urbain qui de par sa diversité culturelle, l'urbanisation et la
modernisation constitue un cadre de vie où la sexualité apparait
comme ce qu'on pourrait qualifier de désorganisation
sociale8. Sawadogo (2001) nous en donne une explication, dans le
premier milieu il existe une certaine homogénéité
culturelle qui joue en faveur du contrôle social tandis que le second est
hétérogène.
En effet, les phénomènes comme la prostitution,
le commerce sexuel, le vagabondage sexuel prennent corps en milieu urbain, ce
qui rendrait plus vulnérables les femmes vivant dans ce milieu au
VIH/SIDA, car selon Niekerk (2002 : 10) : « this is an environment
very conducive to the flourishing of the AIDS epidemic ». Les milieux
urbains africains sont actuellement les lieux où les transformations des
modèles culturels dits traditionnels par ceux qualifiés de
modernes sont les plus visibles et les perceptibles (Evina Akam, 2007). Au Mali
par exemple lors de l'EDSM-III réalisé en 2001, il ressort que la
séroprévalence est plus élevée en milieu urbain
qu'en milieu rural. Madrama (2003: 9) pense que : « men who move to
urban centres for work end up seeking other women, thereby promoting a risky
sexual culture, whilst the circumstances and environment of the wives who are
left in the rural home may be comparably risk-prone». Ainsi,
l'exposition au VIH/SIDA est plus élevée en milieu urbain qu'en
milieu rural. Le milieu de résidence pendant l'enfance décrit le
lieu physique de socialisation tandis que l'ethnie et la religion vont
définir les influences culturelles en matière de reproduction et
de genre en particulier (Evina Akam, 2007).
? Niveau d'instruction et scolarisation
« L'éducation est essentielle au succès
contre la pandémie. En fait, l'UNICEF reste convaincu que tant que l'on
n'aura pas découvert un remède efficace, l'éducation est
un des moyens les plus efficaces d'enrayer la propagation du
VIH/SIDA» (Bellamy, 2004).9 L'éducation ou
l'instruction renvoie à l'ouverture aux idées (de l'occident) en
acquérant des connaissances dans divers domaines et même en
matière de lutte contre le VIH/SIDA. De nos
8 C'est le relâchement du control social du fait de la
disparition progressive du contrôle des aînés sur les
cadets, en raison de l'introduction et de la diffusion des valeurs
occidentales. Ou un dysfonctionnement social.
9 Message de Carol Bellamy, Directeur Général de
l'UNICEF in UNICEF 2004.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
jours, l'éducation en particulier celle des filles (ou
femmes) est perçue comme un moyen à travers lequel celles-ci
peuvent acquérir les connaissances afin de mieux conduire leur vie
sexuelle tout en évitant certaines pratiques néfastes pouvant les
rendre vulnérables au SIDA.
D'après l'UNICEF (2004) il apparaît donc
clairement qu'en l'absence de vaccin, donner une éducation de
qualité à tous les enfants est l'un des meilleurs moyens de
protéger tant les droits que la vie des jeunes menacés par le
VIII/SIDA. Bien que l'éducation soit un atout, elle agit sur la
capacité des filles et des femmes à revendiquer d'autres droits
et à acquérir un statut social considérable, à
atteindre l'indépendance financière ou améliorer leur
représentation en politique (UNESCO, 2006). Ce qui permettrait à
celles-ci d'avoir une parcelle de décision sur leur sexualité.
L'acquisition de ces connaissances en matière de lutte contre le
VIII/SIDA les conduirait à éviter les comportements sexuels
à risque. Car une action plus soutenue de sensibilisation par
l'éducation et de prévention du VIII pourrait protéger 29
millions de personnes contre l'infection d'ici 2010 et faire chuter d'un quart
les taux d'infection par le VIII chez les jeunes (UNICEF, 2003).
En effet, l'éducation sexuelle des filles revêt
un avantage considérable, des études ont tenté de lever
l'équivoque sur le rôle de l'éducation sexuelle des jeunes
dans la modification de leurs comportements sexuels (Rwenge, 1999.b). Dans une
note d'information de l'ONUSIDA (2004) ressort que « les filles qui
restent plus longtemps à l'école et à qui on inculque les
compétences psychosociales ainsi qu'une éducation sexuelle,
retardent le moment de leur première expérience sexuelle, en
savent davantage sur la prévention du VIH ». Pour Rwenge
(1999.a), l'école et les nouvelles activités
récréatives éloignent souvent les jeunes des adultes...les
jeunes sont sous contrôle des parents...il s'en suit le
développement de l'activité sexuelle précoce de
ceux-là qui a été observé dans la plupart des
villes africaines. Cette précocité les expose aux
MST/IST, ainsi « En Guinée, tout comme dans la plupart des pays
d'Afrique subsaharienne, l'éducation sexuelle était
coutumièrement promue avec efficacité parce que les rapports
sexuels étaient essentiellement pratiqués dans un cadre nuptial.
Or, ceux-ci ont de plus en plus lieu hors union et de fait, ils favorisent la
prolifération des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) dont la
pandémie du VIH/SIDA. » Tolno (2007 : 3).
Cependant, la situation la plus répandue est celle de
la sous scolarisation des filles surtout dans le contexte africain où
parler de la sexualité aux jeunes est perçu comme un sujet tabou.
Cette sous scolarisation les expose à l'entrée précoce en
vie sexuelle, à la maternité, au
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 38
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
mariage et aux MST/IST. Dans ce sens, Rwenge (2002) indique
qu'avec leur niveau faible d'instruction, les femmes n'ont pas les informations
fiables sur les MST/SIDA et leur prévention, lesquelles sont
indispensables à leur prise de conscience des risques associés
à la sexualité et au changement de leurs attitudes et
comportements dans ce domaine.
? Exposition aux médias
L'acquisition des connaissances confère la
capacité aux filles et femmes d'accéder à certaines
informations en matière de lutte contre le SIDA par le biais des masses
médias telles que : la télévision, la radio, les journaux,
les affiches, les banderoles, l'internet,... D'après l'ONUSIDA (2006),
les médias reflètent en même temps qu'ils façonnent
la culture et les normes sociales. Ce sont des vecteurs de socialisation et un
moyen efficace d'atteindre la population et de renforcement de la
sensibilisation sur le SIDA. Les médias possèdent un potentiel
sans pareil d'informer et d'instruire le grand public (ONUSIDA, 2006). Le plus
souvent en Afrique ces masses médias sont beaucoup plus concentré
en milieu urbain qu'en milieu rural du fait de l'urbanisation et de la
modernité. Ce qui pose un problème de diffusion de l'information
en milieu rural. Ainsi, un grand nombre de population n'a pas accès
à l'information et à la connaissance du VIH/SIDA par le manque de
moyen de communication.
La sensibilisation sur le VIH/SIDA et l'utilisation du condom
n'ont pas produit jusqu'ici des résultats satisfaisants concernant les
programmes pour la promotion de l'éducation sexuelle dans les milieux
ruraux. Cela serait dû, entre autres, à la concentration dans les
villes des infrastructures socioéconomiques (médias, journaux,
centre de santé). Nonobstant les efforts consentis dans les villes
d'Afrique subsaharienne, une frange importante de la population reste encore
mal informée sur le SIDA, les modes de prévention de cette
maladie, et n'a donc pas encore modifié son comportement sexuel.
(Rwenge, 1999.a). L'échec de ces programmes pourrait résulter du
niveau de compréhension des populations cibles lors de la phase de
sensibilisation. Ainsi, Zoungrana (1999.b) affirme que les programmes nationaux
de sensibilisation sur le SIDA ont eu très peu de succès à
cause de la difficulté qu'éprouvaient les populations à
assimiler les arguments scientifiques relatifs aux mécanismes et aux
causes de la maladie avancés par la médecine moderne.
Mais avant toute sensibilisation surtout en matière de
VIH/SIDA, la nécessité d'intégrer les
éléments contextuels socio-culturels et sexuels des individus
dans lequel la sensibilisation s'effectuera, s'avère capitale. Ceci
permettra de bien orienter les messages à
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 39
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
véhiculer afin que la population les comprenne sans
ambiguïté. Dans la mesure où ce contexte semble être
ignoré par ces programmes, ceci pourrait aussi expliquer en partie leur
échec. C'est pourquoi selon Messanga (2009 : 271) : « Les
médias montrent les malades, les font parler. Ils montrent les morts et
font parler les familles des victimes ; ils montrent les orphelins et "les
localités décimées", toutes choses qui se donnent comme
les éléments "palpables" de la réalité du SIDA.
Celle-ci est perçue dès lors dans la perspective objective. Le
public, à travers ces opérations de monstration, a l'impression
de "voir le SIDA". ». Ce genre d'illustration influe de façon
sensible sur la conscience des individus.
La dimension "traditionnelle" et "moderne" de l'approche
socioculturelle jouent un rôle très prépondérant
dans l'explication de la transmission du VIH/SIDA chez les femmes et de leur
vulnérabilité. Dans cette lignée, « Les
modèles culturels sont en perpétuel renouvellement, les
modèles dominants pouvant à tout instant être
remplacés par des modèles déviants. On assiste ainsi,
petit à petit, au remplacement des modèles culturels dits
traditionnels par ceux qualifiés de modernes. » Evina Akam
(2007 : 14). Il serait important de parcourir aussi la contribution
apportée par d'autres approches explicatives comme l'approche
socio-économique afin de mieux appréhender notre objet
d'étude.
2.1.3.3. Approche socio-économique
Cette approche se fonde sur deux postulats : l'individualisme
méthodologique et la rationalité économique et stipule que
l'activité sexuelle et les comportements sont le résultat d'un
calcul rationnel de leurs auteurs (Kobelembi, 2005). Certaines femmes
considèrent l'activité sexuelle comme une marchandise afin de
satisfaire leur besoin d'ordre économique et social. De ce point de vue,
la situation économique personnelle et la situation économique
des personnes autour de soi influent sur les comportements sexuels de ce
dernier. La situation de pauvreté qui prévoit dans la plupart des
pays au sud du Sahara favorise aussi une progression du VIHI/SIDA assez rapide
chez les femmes.
En effet, Lachaud, (2005 : 1) souligne que : « D'une
part, au niveau empirique, on observe que 95 pourcent de la population mondiale
infectée par le VIH/SIDA est localisée dans les pays en
développement ou en transition, alors que ces derniers englobent 85
pourcent des habitants de la planète. Dans ces conditions,
l'évidence empirique macroéconomique suggère une
association statistiquement robuste entre la prévalence
élevée du VIH et les faibles performances
socioéconomiques, en termes de revenu par tête,
d'inégalité des ressources, de pauvreté monétaire
ou de développement humain. En outre,
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
bien que l'évidence microéconomique soit
moins claire, plusieurs études, notamment en Asie, tendent à
montrer que les individus les plus pauvres et les moins instruits ont une plus
forte propension à l'infection du VIH. Dans cette optique, certains
auteurs suggèrent que la prédisposition d'une
société au VIH et à la vulnérabilité par
rapport à l'impact du phénomène, dépend de
l'inégalité en termes de statuts économiques, et du niveau
de la richesse ». Ainsi, la dépendance économique, la
pauvreté des femmes, et les conditions de vie des ménages peuvent
également agir sur la vie sexuelle des femmes ainsi que sur leur statut
sérologique.
a. Dépendance économique, pauvreté
des femmes
En Afrique, la situation de pauvreté rend
vulnérable les femmes aux rapports sexuels à risque
rémunérés pouvant les exposer au VIH/SIDA. Les femmes sont
les dépendantes des hommes et les exposées au VIH/SIDA du fait de
leur situation défavorable, et de plus en plus on observe que la
pauvreté et le VIH/SIDA se féminisent. Elles se laissent dominer
par ceux-ci en matière sexualité du fait de son pouvoir
économique. « Là où la relation est basée
sur des considérations financières, la capacité des femmes
à négocier des comportements sexuels à moindres risque est
limitée » (Rwenge, 2002 : 28). L'acceptation à cette
domination est d'autant plus perçue chez les femmes n'ayant pas une
occupation qu'à celles qui en possèdent. La non satisfaction
économique de ces femmes par leurs conjoints peuvent les conduire
à des rapports sexuels extraconjugaux à but lucratif.
Toutefois, l'occupation de la femme est capitale pour son
bien-être car elle lui apporte une autonomie financière et un
pouvoir de décision sur sa sexualité afin de satisfaire ses
besoins et d'améliorer ses habitudes sexuelles. Or, «
Traditionnellement, en Afrique, le pouvoir économique est entre les
mains des hommes. Les femmes peuvent monter de petites activités
commerçantes, mais elles dépendent pour l'investissement de
départ de leur mari et ces rentrées d'argent demeurent la plupart
du temps marginales. En outre, les hommes ne s'occupent pas que de la famille
nucléaire : ils peuvent avoir plusieurs femmes ou prendre en charge
leurs neveux (les enfants de leur(s) soeur(s)) si le père de ces
derniers est décédé. Comme le schéma classique veut
que l'homme soit atteint le premier par le VIH, toutes les personnes qu'il a
à charge sont alors privées de revenu », explique
Dekens (2007 : 5).
Cependant, la situation économique des adolescentes ou
des jeunes filles est encore plus préoccupante. En effet, les
difficultés économiques motivent donc les jeunes femmes à
adopter des comportements sexuels à risques. Dans ces conditions,
certaines s'adonnent
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
même à la prostitution comme stratégie de
survie (Rwenge, 1999.b). Pour satisfaire leur besoin, elles se livrent à
ce genre de comportement qui les expose au VIH/SIDA, ce qui contribue en partie
à l'explication de la féminisation du SIDA.
b. Précarité des conditions de vie des
ménages
Elle peut également influencer les habitudes sexuelles
des femmes et des adolescentes. En effet, les ménages ayant un niveau de
vie pauvre sont vulnérables au VIH/SIDA dans la mesure où le
comportement des individus qui y vivent pourrait être modifié en
particulier celui des femmes compte de leurs comportements sexuels. La
médiocrité des conditions économiques contraint les
adolescentes à s'adonner à certaines pratiques sexuelles à
risque (Zoungrana, 1999.b). C'est le cas des adolescentes dont les parents ne
surviennent pas à leur besoin scolaire ou sont
décédés. Celles-ci sont obligées de chercher des
financements ailleurs par l'utilisation du charme de leur corps. Elles
préfèreraient dans ce sens une relation soumise à la
logique du coût/bénéfice basée sur les rapports
sexuels à risque et rémunérés.
Par ailleurs, lors de la conférence internationale du
travail sur « la fin du travail des enfants : un objectif à notre
portée » (BIT, 2006), le combat contre le VIH/SIDA comporte un lien
avec le travail des enfants car les orphelins du SIDA comptent parmi les
enfants les plus vulnérables y compris la promotion du travail
décent pour les jeunes. Dans la mesure où si les parents sont
décédés, ces enfants auront besoin d'une nouvelle source
de revenus lui permettant d'assurer sa survie. Privés de
l'éducation nécessaire pour acquérir des
compétences, confrontés plus tôt à la
précarité, les jeunes risquent davantage de contracter
eux-mêmes le VIH/SIDA et de se retrouver au chômage. D'où le
risque de contraction du virus s'accroit avec les mauvaises conditions de vie
des ménages. Au-delà de la situation économique des
ménages, la situation économique du pays peut aussi à son
tour influencer les comportements sexuels des individus. Ce sont plus les pays
pauvres qui accusent des taux de prévalence élevés. Selon
l'UNFPA (2005 : 1) « les coûts de la discrimination sexuelle
sont plus élevés pour les pays à faible revenu et,
à l'intérieur de chaque pays, pour les pauvres ».
Ne serait-ce que de ce seul point de vue, la pauvreté,
l'inégalité et la dépendance économique favorisent
également la vulnérabilité au VIH/SIDA. Par exemple, les
femmes pauvres peuvent être obligées de se prostituer pour gagner
de l'argent, celles-ci courent donc un risque élevé d'être
infecté. Ce risque augmentera si la prostitution se fait
régulièrement, et s'il arrive qu'elles demandent un « tarif
» plus élevé pour avoir des rapports sexuels non
protégés (UNIFEM, 2006). De même, l'exposition au VIH/SIDA
est beaucoup plus élevée
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 42
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
chez les femmes pauvres, mais ce qui intéresse Dekens
(2007), c'est l'extrême rapidité à laquelle le VIH/SIDA
peut enfoncer les personnes dans la pauvreté, lorsqu'elles sont
déjà fragilisées. Le VIH/SIDA est un puissant
révélateur d'inégalités préexistantes, qu'il
alimente et qu'il aggrave.
Bien que l'approche socio-économique paraisse
essentielle dans l'explication de la forte prévalence du VIH/SIDA
observée chez les femmes, mais aussi d'autres approches telles que
l'approche socio-démographique contribue aussi à cette
explication.
2.1.3.4. Approche socio-démographique
Elle se focalise sur trois variables principales : l'âge
de la femme, les violences sexuelles et la migration. Ces variables contribuent
à rendre plus claire l'explication de la vulnérabilité des
femmes au VIH/SIDA par rapport aux hommes.
a. L'âge de la femme
Considéré comme facteur de
vulnérabilité au risque de contraction du VIH/SIDA, l'âge
est une variable essentielle d'appréhension de tout fait social. Il
influence l'activité sexuelle des individus. Ainsi, cette
activité est beaucoup plus intense chez les personnes moins
âgées que chez celles qui sont plus âgées. Ce qui
exposerait plus les personnes âgées entre 15 et 25 ans. Dans
plusieurs pays en développement, pour les jeunes filles avoir des
rapports sexuels dans des conditions d'insécurité est devenue une
chose courante. La précocité des rapports sexuels au jeune
âge expose les filles au VIH/SIDA. En effet, l'âge au premier
rapport sexuel délimite le début de la période du risque
de transmission sexuelle des MST. En Centrafrique, l'âge minimum au
mariage est fixé à 18 ans pour les jeunes filles et 20 ans pour
les jeunes garçons d'après les lois du code de la famille.
Malheureusement, lorsqu'elles existent, ces lois ne sont pas toujours
respectées par certains parents conservateurs qui continuent à
conclure le mariage de leurs filles sans leur consentement (Kobelembi,
2005).
La plupart des EDS réalisées dans certains pays
d'Afrique montrent que les jeunes femmes sont particulièrement
exposées au risque d'infection par le VIH/SIDA, avec des taux augmentant
beaucoup parmi les femmes âgées de 20 à 24 ans par rapport
à celles âgées de 15 à 19 ans (ONUSIDA, 2010). C'est
pourquoi dans de nombreux pays, on s'efforce de retarder l'âge des
premiers rapports sexuels encourageant ainsi l'abstinence avant le mariage,
dans le but de réduire le risque d'exposition au VIH/SIDA. Il semble
aussi que le fait de retarder l'âge
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
des premiers rapports diminue aussi le risque d'infection lors
de chaque rapport, au moins chez les femmes (ONUSIDA, 2008).
b. Violences sexuelles
A cause des taux élevés d'infection à
VIH parmi les femmes, on s'est penché tout particulièrement sur
le problème des violences dont les femmes sont victimes (OMS, 2004.b).
Ces violences augmentent les risques de blessure et de saignement favorisant
ainsi la transmission du VIH/SIDA. Un rapport sexuel forcé ou sous la
contrainte avec un partenaire infecté par le SIDA est l'un des moyens
par lesquels le VIH et d'autres IST peuvent se transmettre aux femmes (OMS,
2004.b). Le risque d'infection à VIH/SIDA chez les femmes est aussi
lié aux violences sexuelles faites à leur encontre. Selon
l'ONUSIDA (2010) les femmes vivant avec le VIH sont plus susceptibles
d'être victimes de violence à cause de leur statut
séropositif.
En effet, les jeunes filles sont plus exposées au
phénomène de violences sexuelles que les femmes adultes.
D'après l'OMS (2004.b), en cas d'actes de violence sexuelle
dirigés contre des fillettes et des jeunes femmes, le risque de
transmission est vraisemblablement plus élevé parce que leurs
voies vaginales ne sont pas encore pleinement développées et se
déchirent facilement pendant les rapports sexuels. La violence envers
les femmes (physique, sexuelle et mentale) éprouvée par 10
à 60 % d'entre elles dans le monde accroît leur
vulnérabilité au VIH (WHO, 2009).
c. Migration
La migration est un déplacement ayant pour effet de
transférer la résidence d'un individu d'un lieu d'origine
à un lieu de destination (Gendreau, 1993). Elle apparait comme un
facteur contribuant à la diffusion du VIH/SIDA. Selon Piché et
al. (2004 : 235) « La migration ne définit ni un état
qui comporte absolument des risques, ni un environnement qui produit
nécessairement des risques. Elle est un objet social qui se construit en
fonction des parcours et des situations, en fonction des contextes et des
réseaux sociaux, et à l'intérieur desquels l'individu
façonne ses comportements, fait ses choix et gère ses risques
».
En effet, la migration féminine est un
phénomène qui prend de l'ampleur dans le contexte africain.
« Qu'il s'agit des migrations de travail ou de refuge, des migrations
rurales-urbaines ou rurales-rurales, saisonnières ou de longue
durée ou qu'il s'agit encore de déplacements de nature
commerciale ou touristique, tous ces mouvements de population
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
présentent une caractéristique commune : ils
favorisent les rapports sexuels occasionnels, souvent non
protégés, et font ainsi du migrant et du voyageur à la
fois l'hôte et le vecteur potentiels du VIH » (Lalou et
Piché, 1994 : 12). En 2004, ces auteurs observent que la migration
interne favorise le multi partenariat et l'usage du préservatif, le
retour dans la communauté ne semble pas contraindre à des
pratiques sexuelles et de protections différentes et en plus grande
conformité avec les normes du milieu.
Toutefois, la migration est à l'origine des changements
observés dans les mécanismes de détérioration des
structures sociales, économiques et de la dynamique d'éclatement
des familles, plaçant ainsi le migrant, souvent esseulé, dans des
conditions de stress et de vulnérabilité (Piché et al,
2004). A cela s'ajoute aussi la prostitution qui peut naitre à partir de
la précarité économique que possèdent les femmes
migrantes dans le milieu d'accueil. Celles-ci se livrent à des pratiques
sexuelles à risque les exposant au VIH/SIDA. Si ces femmes sont
infectées, elles représentent un véritable vecteur de
propagation du virus, et si elles s'adonnent à des pratiques de
commerces sexuels, le risque de transmettre le virus à leurs partenaires
sexuels sains s'accentue. Ainsi, un nombre plus élevé de
partenaires sexuel(le)s s'est révélé associé
à une probabilité plus élevée d'infection à
VIH (ONUSIDA, 2002).
L'approche sociodémographique explique pour sa part la
vulnérabilité des femmes au VIH/SIDA par l'âge de la femme,
les violences sexuelles et la migration féminine, mais l'apport d'autres
approches parait considérable à examiner, c'est le cas de
l'approche genre.
2.1.3.5. Approche genre
Cette approche met en évidence le genre, et est
utilisée par le projet Santé Familiale et Prévention du
SIDA (SFPS) par l'OMS. Elle distingue principalement l'homme et la femme par :
le sexe et le genre. Dans la société, ils n'ont pas une
même position sociale et un même pouvoir, ainsi pour Scott (2000 :
56) «le genre est un élément constitutif des rapports
sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes
et le genre est une façon première de signifier des rapports de
pouvoir». Le genre est donc une construction sociale10, et
le sexe compte à lui est purement biologique. « Le concept de
genre exprime le fait qu'au-delà des différences biologiques qui
caractérisent chaque sexe, les différences de statut entre hommes
et femmes et les rapports qui en découlent ont un caractère
socialement construit. Ce concept recouvre donc les différences entre
les rôles qui sont assignés aux hommes et aux femmes,
10 La construction sociale désigne l'ensemble des
processus sociaux (interactions, rapports de force, etc.) à travers
lesquels émergent une certaine institution, une catégorie, un
groupe.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
aux garçons et aux filles, en fonction de la
culture et la société dans lesquelles ils évoluent
» (Rwenge, 2004 : 147).
En effet, les questions soulevées par l'approche genre
liées à la sexualité et au VIH/SIDA portent sur les
inégalités sociales existant entre l'homme et la femme. Les
inégalités entre sexe sont très fortes en Afrique. La
femme considérée comme être inférieur à
l'homme et non son égal, se trouve assujetti par ce dernier. Cette
situation de dominance le rend vulnérable au VIH/SIDA. Selon Locoh
(2000), les inégalités qui existent entre hommes et femmes et les
rapports qui en découlent sont socialement construits, prennent des
formes spécifiques dans chaque société et méritent
d'être analysées en tant que productions sociales et non pas comme
des faits intangibles liés au destin de chaque sexe. Dans ce sens, l'on
parlerait de « rapports de genre » désignant selon Kamdem
(2006) l'ensemble des statuts conférés, selon certaines
prescriptions sociales et/ou culturelles, aux hommes et aux femmes.
Concernant la sexualité, en raison de son faible
pouvoir de décision, la femme ou la jeune fille n'a aucun contrôle
ou n'a qu'un contrôle limité sur sa sexualité (Kombelembi,
2005). Selon lui l'adoption de comportements comme l'utilisation du condom
devrait résulter du consentement des deux partenaires, mais hélas
souvent les femmes n'ont pas le pouvoir de demander, encore moins d'exiger
à leur partenaire que les rapports soient protégés ou non.
Les femmes victimes des violences sexuelles sont vulnérables au virus.
Celles-ci peuvent être dues parfois à un quiproquo entre elles et
leurs conjoints ou non, en l'absence de soumission ou d'obéissance
envers eux. D'une manière générale, la femme est plus
faible que l'homme, partant de cette perception l'homme se veut toujours
être dominant dans une vie de couple. Le plus souvent dominer ou
assujettir la femme est une façon pour lui de manifester ou de prouver
sa masculinité et sa supériorité envers elle. Ceci influe
sur la vie sexuelle des femmes notamment sur les décisions liées
à la sexualité (quand, où, avec qui pratiquer l'acte
sexuel,...), et sur l'exposition au VIH/SIDA. Les jeunes femmes ont aussi
souvent des partenaires sexuels plus âgés qu'elles et qui sont
plus susceptibles d'être séropositifs que les hommes plus jeunes
(ONUSIDA, 2010).
En Afrique, lorsqu'une fille ou une femme est
séropositive, elle se trouve stigmatiser, et même rejeter par la
société, ce qui n'est pas souvent le cas chez un homme
séropositif. La stigmatisation est plus forte envers une femme qu'envers
un homme. Selon l'expression utilisée par the Society of Women and AIDS
in Africa (SWAA), les femmes encourent donc un « triple péril
» face au SIDA : en tant que personnes infectées par le VIH, en
tant que
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
mères d'enfants infectés, et dans la
responsabilité qui leur incombe de s'occuper de leurs partenaires, des
membres de leur famille ou d'orphelins atteints du SIDA.
Cette approche vise l'amélioration du statut social de
la femme afin de lui procurer une position sociale différente de ce
qu'elle occupe dans certaines cultures africaines et lui faire participer
à la prise de décision tant au niveau national que familial.
« L'approche genre, pour être efficace, doit être
généralisée à toutes les politiques et programmes
d'action, qu'ils relèvent prioritairement de l'économie, de la
culture, des législations ou de l'action sur les comportements
démographiques » (Kamdem, 2006 : 16). Bien qu'elle s'appuie
sur les inégalités sociales, économiques, sexuelles,...
entre l'homme et la femme qui sont perçues aussi dans d'autres approches
évoquées ci-dessus. L'approche institutionnelle/politique semble
être importante à examiner à cet effet.
2.1.3.6. Approche institutionnelle/politique
Certains programmes de lutte contre le VIH/SIDA se sont
constitués, généralement ces derniers relèvent de
l'institution/politique. Les facteurs institutionnels/politiques doivent
être situés au même niveau que les facteurs socioculturels
(Rwenge, 1999.a). Cette approche soulève un certain nombre de faits que
les politiques doivent prendre en compte. En effet, les programmes de promotion
des condoms ont été élaborés sans prendre en
considération les normes et valeurs socioculturelles en matière
de sexualité qui prédominent dans cette région d'Afrique
sub-saharienne (Rwenge, 1999.a).
Dans certains pays, certaines lois ont été
votées dans le but de réduire l'ampleur de la prévalence
du VIH/SIDA chez les femmes telles que : les législations concernant le
mariage et la polygamie, le droit au divorce, la famille,
l'accessibilité aux informations et aux structures sanitaires,... Dans
d'autres pays avaient été instituées les lois favorisant
l'avortement quel qu'en soient les circonstances. Dans ceux-ci, les femmes
peuvent être incitées à pratiquer des rapports sexuels tout
en ignorant ses conséquences. Une fois en état de gestation,
elles avortent librement et cela peut devenir une véritable habitude.
Dans ces conditions elles s'exposent manifestement au VIH/SIDA de par la
fréquence des rapports sexuels contractés non
protégés ou à risque. C'est pourquoi dans certains pays,
l'avortement est une pratique prohibée, mais dans certaines
circonstances critiques mettant en jeu la vie de la femme, elle pourrait
être permise.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Cependant, ces politiques sociales pour qu'elles soient
efficaces, elles doivent intégrer les aspects sociaux, culturels,
économiques prédominant dans la société. Ainsi,
l'on peut noter qu'actuellement, la planification familiale est
institutionnellement acceptée ou tolérée en tant que
composante importante des droits reproductifs (Beninguissé, 2002). Par
contre, dans certains pays africains, la législation sur les mariages
est inexistante, là où elle existe, elle est le plus souvent
favorable aux mariages précoces (Rwenge, 1999.a). De ce fait, la plupart
des politiques axées sur la réduction de la prévalence du
VIH/SIDA ciblent la population vulnérable constituée des femmes
et des adolescents. D'autant plus qu'elles sont les plus exposées
à contracter et à transmettre le VIH/SIDA à un
nouveau-né ou à un enfant pendant l'allaitement et aussi à
leur conjoint. Aussi, la probabilité qu'une femme soit infectée
du VIH/SIDA par voie sexuelle est supérieure à celle de
l'homme.
2.2. Cadre Conceptuel
Dans ses travaux de recherche Rwenge (1999.a) a construit un
cadre conceptuel pour l'analyse des facteurs contextuels des comportements
sexuels. C'est dans cette optique que notre cadre conceptuel va s'y inspirer du
fait qu'il met en exergue les facteurs contextuels liés à la
transmission du VIH/SIDA. Ainsi, la construction d'un cadre conceptuel selon
cet auteur doit répondre à un impératif de résumer
des mécanismes d'actions et d'interrelations entre certains facteurs sur
le phénomène étudié. Cette étude mettra en
relation un ensemble de concepts en vue d'élaborer les hypothèses
spécifiques par la suite.
2.2.1. Hypothèse générale et
Schéma conceptuel
En se focalisant sur la revue de la littérature,
l'hypothèse générale qui sous-tend notre étude est
que : le risque d'infection à VIH/SIDA observé chez les femmes en
République du Congo est directement influencé par les facteurs
socio-culturels, socio-économiques et socio-démographiques.
Indirectement, ces facteurs influencent ce risque à travers les
comportements sexuels à risque des femmes. De même, ces
comportements sont influencés par la modernité par le biais de
leurs sources d'informations sur le VIH/SIDA et de leurs connaissances sur le
VIH/SIDA.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 48
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Schéma 2.1 : Schéma
conceptuel
Facteurs socio-culturels
Sources d'informations sur le VIH/SIDA
Comportements sexuels à risque
Risque d'infection à VIH/SIDA
Facteurs socio-économiques
Modernité
Connaissances sur le VIH/SIDA
Facteurs socio-démographiques
2.2.2. Définition des concepts
? Facteurs socio-culturels
Les facteurs dits socio-culturels conditionnent les
comportements des femmes par l'influence qu'ils exercent à travers les
normes, les valeurs et les modèles socio-culturels régissant un
milieu social donné. Le département de résidence,
l'ethnie, la religion, et le milieu de socialisation seront retenus pour
appréhender ce concept.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 49
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? Facteurs socio-économiques
Ils désignent la capacité financière dont
dispose le ménage et l'autonomie financière de la femme. Ces
aspects influent fortement sur le comportement de celle-ci. Dans cette
étude, ce concept sera opérationnalisé par le statut
d'occupation de la femme.
? Facteurs socio-démographiques
Ces facteurs nous revoient aux caractéristiques
intrinsèques de nos enquêté(e)s généralement
appréhendées par le sexe, et l'âge. Dans le cadre de cette
étude, les femmes constituent nos enquêtées. Ce concept
sera opérationnalisé par : l'âge et le statut matrimonial
de ces dernières.
? Modernité
Le concept de modernité demeure en sciences humaines
plutôt floue, il ne désigne, comme le note Martuccelli (1999),
rien d'autre que la société contemporaine et le temps
présent. Elle est perçue comme le passage d'une civilisation du
travail et du progrès à une civilisation de la consommation et du
loisir. Dans cette étude ce concept sera appréhendé par :
le degré de modernité.
? Sources d'informations sur le VIH/SIDA
Elles renvoient aux possibilités pour les individus
d'avoir des informations sur le VIH/SIDA en provenance de plusieurs sources
telles que la télé, la radio, les journaux, l'église, la
mosquée, l'école. Elles seront appréhendées par
l'indicateur combiné : exposition aux médias.
? Connaissances sur le VIH/SIDA
Nous entendons par connaissances sur le VIH/SIDA, l'ensemble
des informations ou des renseignements dont disposent les femmes et qui sont
susceptibles d'influencer leurs comportements sexuels. Ce concept sera saisi
dans cette étude par : le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA. Cette
variable sera composite et construite à partir d'un ensemble des
facteurs sur portant les informations relatives à l'existence du
VIH/SIDA, aux modes de transmission du VIH/SIDA, aux méthodes
préventives et aux fausses croyances.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 50
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? Comportements sexuels à risque
Ils indiquent l'ensemble des pratiques et conduites en rapport
avec le sexe. Lorsqu'ils sont qualifiés à risque ils renvoient
à l'exposition au VIH/SIDA qu'ils confèrent à la femme.
Ainsi, tout comportement sexuel susceptible d'exposer un individu au VIH/SIDA
est dit à risque. Ils seront appréhendés par : l'âge
au premier rapport sexuel, le nombre de partenaires sexuels et l'utilisation du
condom lors des rapports sexuels.
? Risque d'infection à VIH/SIDA
Elle renvoie à la prévalence du VIH/SIDA ou
à la proportion du nombre de Personnes Vivant avec le VIH/SIDA (PVVS) au
cours d'une période donnée par rapport à l'effectif de la
population soumise au risque. Il sera saisi par le statut
sérologique.
Dans ce chapitre, nous avons passé en revue un bref
historique du SIDA, ses modes de transmission, les approches susceptibles
d'expliquer la prévalence élevée du VIH/SIDA chez les
femmes et un cadre conceptuel. S'agissant de l'historique, c'est autour des
années 1980 qu'a été découvert le SIDA, ses trois
modes de transmission sont : la voie sexuelle, la voie materno-infantile et la
voie sanguine.
Il ressort de cette revue diverses approches explicatives.
Celles-ci se focalisent principalement sur l'exposition et la
vulnérabilité au VIH/SIDA chez les femmes à savoir :
l'approche biologique/épidémiologique, l'approche
socio-culturelle, l'approche socio-économique, l'approche
socio-démographique, l'approche genre, enfin, l'approche
institutionnelle/politique.
Au niveau du cadre conceptuel, il a été mis en
évidence l'influence qu'exercent les facteurs socio-culturels,
socio-économiques et socio-démographiques sur la
prévalence du VIH/SIDA soit de manière directe ou indirecte. Le
chapitre suivant portera sur les aspects méthodologiques.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 51
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
CHAPITRE III : ASPECTS METHODOLOGIQUES
Suite au cadre théorique de notre étude, ce
chapitre porte sur la présentation de la source de données,
l'évaluation de la qualité des données, le cadre
d'analyse, et la présentation des méthodes d'analyse qui sont
utilisées. Il présente au niveau de la source de données :
les objectifs de l'ESISC-I, son échantillonnage, ses questionnaires, son
protocole de test du VIH, la population cible et la taille de notre
échantillon. L'évaluation de la qualité des données
porte sur la couverture du test du VIH, les taux de non réponse des
variables d'étude et l'âge de la femme. Il est mis en exergue au
niveau du cadre d'analyse les hypothèses spécifiques, le
schéma d'analyse et la définition des variables
opérationnelles. Enfin, la présentation des méthodes
d'analyse s'articule autour de l'analyse descriptive, de l'analyse explicative
et de la présentation des logiciels d'analyse de données à
utilisés.
3.1. Sources de données
La source de données utilisées dans cette
étude est l'Enquête de Séroprévalence et sur les
Indicateurs du SIDA au Congo (ESISC-I). C'est la première enquête
et la plus récente de ce genre d'envergure nationale
réalisée en République du Congo en 2009 afin de mieux
appréhender la prévalence du VIH/SIDA. Cette enquête est
réalisée par le Centre National de la Statistique et des Etudes
Economiques (CNSEE) en collaboration avec l'ICF Macro, financée par le
Gouvernement Congolais avec l'appui de l'UNICEF, de l'UNFPA, de la Banque
Mondiale, de l'ONUSIDA, et du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la
tuberculose et le paludisme.
3.1.1. Objectifs de l'ESISC-I
Cette enquête avait pour objectif général
d'estimer la prévalence du VIH dans la population générale
des femmes et des hommes de 15-49 ans, non seulement au niveau national mais
aussi à des niveaux plus fins de découpage géographique,
comme les départements et les principales villes, et de collecter les
informations nécessaires au calcul des principaux indicateurs du
VIH/SIDA. (ESISC-I, 2009). Ses objectifs spécifiques sont les suivants
:
? interviewer les femmes et les hommes de 15-49 ans afin de
recueillir toutes les informations nécessaires au calcul des principaux
indicateurs définis par l'ONUSIDA, l'OMS, l'UNGASS, le Fonds Mondial,
l'UNICEF, et la Banque Mondiale dans le
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 52
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
domaine du Suivi et Évaluation de lutte contre le
VIH/SIDA, en particulier les indicateurs portant sur la connaissance du
VIH/SIDA, la stigmatisation et les comportements sexuels ;
? effectuer des prélèvements de sang pour le
dépistage anonyme du VIH auprès des femmes et des hommes de 15-49
ans afin d'estimer la prévalence du VIH dans la population adulte ;
? analyser les facteurs associés à l'infection
au VIH et identifier les sous-populations les plus touchées en analysant
la prévalence du VIH en fonction des caractéristiques
comportementales des individus, collectées lors des interviews, tout en
maintenant l'anonymat des sujets testés.
Ainsi, l'ESISC-I fournit non seulement une estimation de la
prévalence du VIH au moment de l'enquête, mais également un
ensemble d'informations permettant de mieux calibrer les données
provenant du système de surveillance sentinelle pour mieux suivre, dans
le futur, l'évolution de l'épidémie (ESISC-I, 2009).
3.1.2. Echantillonnage de l'ESISC-I
Un échantillon national de 7 159 ménages a
été sélectionné et stratifié de façon
à fournir une représentation exhaustive par milieu et
département de résidence. Il est basé sur un sondage
aléatoire stratifié à deux degrés. Au premier
degré, on a tiré 241 grappes (dont 100 en milieu urbain, 48 en
semi-urbain et 93 en milieu rural) ou Zones de Dénombrement (ZD) sur
l'ensemble du territoire national à partir de la liste des ZD
établie lors du RGPH de 2007. Cependant, les ZD ont été
sélectionnées en procédant à un tirage
systématique avec probabilité proportionnelle à leur
taille, celle-ci étant le nombre de ménages de la ZD. Un
dénombrement des ménages dans chacune de ces grappes a fourni une
liste actualisée de ménages à partir de laquelle a
été systématiquement tiré avec probabilité
égale, l'échantillon de ménages (24 ménages par ZD
en milieu urbain et 34 ménages par ZD en milieu rural) au second
degré.
3.1.3. Questionnaires de l'ESISC-I
Deux types de questionnaire ont été
utilisés au cours de cette enquête entre autres : le Questionnaire
ménage et le Questionnaire individuel. Le contenu de ces documents est
focalisé sur les questionnaires modèles développés
par le Programme Demographic and Health
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 53
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Surveys (DHS) dans le cadre des Enquêtes sur les
Indicateurs du SIDA (AIDS Indicator Surveys - AIS).
3.1.3.1. Questionnaire ménage
Il a été utilisé pour répertorier
tous les membres habituels et les visiteurs des ménages
sélectionnés. Il a permis d'identifier les femmes et les hommes
éligibles pour des interviews individuelles et pour le test du VIH et de
collecter certaines informations de base sur les caractéristiques
socio-démographiques de chaque personne. Ce questionnaire a aussi
favorisé la collecte des informations sur les caractéristiques du
ménage, comme la principale source d'eau de boisson, le type de
toilettes, le type de matériau du sol et du toit du logement, la
possession de certains biens durables, etc.
3.1.3.2. Questionnaire individuel
Il a été utilisé pour collecter des
informations sur tous les hommes et toutes les femmes âgés de 15
à 49 ans. Ses questions portent sur plusieurs sujets à savoir
:
? les caractéristiques socio-démographiques des
enquêtés ;
? l'état matrimonial et l'activité sexuelle ;
? les connaissances et attitudes vis-à-vis du VIH/SIDA
et des autres infections sexuellement transmissibles (IST).
3.1.4. Protocole de test du VIH : collecte et
procédure de laboratoire
Tous les hommes et toutes les femmes de 15-49 ans dans
l'ensemble des ménages sélectionnés étaient
éligibles pour le test du VIH. Le protocole pour le test du VIH a
été certifié et approuvé par le Comité
d'Éthique (Internal Review Board) d'ICF Macro à Calverton (USA)
et au Congo par le Comité d'Éthique de la Recherche en Science de
la Santé (CERSSA). En effet, les prélèvements de sang ont
été effectués auprès de tous les hommes et toutes
les femmes éligibles des ménages qui acceptaient volontairement
de se soumettre au test. Le protocole pour le dépistage du VIH/SIDA est
basé sur le protocole « anonyme-lié »
développé par le programme DHS. Selon ce dernier, aucun nom ou
autre caractéristique individuelle ou géographique permettant
d'identifier un individu ne peut être lié à
l'échantillon du sang. Du fait que le test du VIH est strictement
anonyme, il n'est pas possible d'informer les enquêtés sur les
résultats de leur test. Ceci étant, toutes les personnes
éligibles, qu'elles aient accepté ou non de participer au test,
avaient reçu une brochure d'information
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 54
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
sur le VIH/SIDA contenant toutes les informations
nécessaires pour obtenir, si les participants le souhaitaient, conseils
et test volontaire gratuits auprès des établissements de
santé offrant ces services.
3.1.5. Population cible et taille de
l'échantillon
Notre étude s'intéresse aux facteurs explicatifs
de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du
Congo en fonction de leur degré de modernité dont la population
cible est uniquement composée des personnes de sexe féminin. En
se focalisant sur la sous-représentation constatée au niveau des
données de l'ESISC-I, dans le cas de cette étude, pour une
meilleure représentativité, nous avons également
utilisé les pondérations au niveau des différentes
analyses. Notre population cible est constitué des femmes
âgées de 15 à 49 ans ayant au moins eu un rapport sexuel et
accepté de se soumettre au test du VIH/SIDA au moment de l'enquête
soit 6 051 enquêtées.
3.2. Evaluation de la qualité des
données
Comme dans toutes études scientifiques,
l'évaluation de la qualité des données avant toutes
analyses s'avère importante. Cette étape permet d'avoir une
appréciation sur la qualité des données et de
procéder si possible à des ajustements. Elle permet
également d'avoir une idée sur la pertinence et la
fiabilité des résultats attendus. S'agissant de notre
étude, cette évaluation porte principale sur le taux de
couverture de l'échantillon, sur les taux de non réponse des
variables d'intérêts et sur la déclaration de l'âge
des femmes.
3.2.1. Evaluation de la couverture de
l'échantillon
L'ESISC-I a dénombré au niveau de
l'enquête ménage 15 082 personnes de sexe féminin, 6 804
femmes âgées de 15-49 ans étaient éligibles aux
questionnaires individuels, dont 6 550 femmes étaient
enquêtées, soit un taux de couverture du test de 96,3 %. Et 6 437
d'entre elles ont pu se dépister dont 6 051 femmes ont au moins eu un
rapport sexuel représentant 94,0 %.
Taux de couverture = (Réponses valides / Effectif
concerné)*100
3.2.2. Evaluation des taux de non réponses des
variables de l'étude
Il s'agit dans cette partie d'évaluer les taux de non
réponses des variables de cette étude afin de repérer les
erreurs éventuelles susceptibles d'entacher les analyses et
d'apprécier
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 55
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
la crédibilité des estimations qui en
résulteront. Les non réponses peuvent provenir soit de
l'enquêteur par omission ou par erreur de remplissage, soit de
l'enquêté(e) qui refuse de répondre à une question.
Une variable ne sera retenue que si son taux de non réponse est
inférieur à 10 %, car lorsque ce dernier est supérieur
à ce seuil, il affecte sensiblement la précision des
résultats au niveau des analyses.
Taux de non réponses = (Cas manquants / Cas
valides)*100
Il ressort dans le tableau 3.1.a que toutes les variables ont
un taux de non réponse inférieur à 10 % ainsi que les taux
de non réponse des variables contribuant à la construction de la
variable degré de modernité et de la variable niveau de
connaissance sur le VIH/SIDA. Dans la suite de notre travail, toutes ces
variables sont retenues pour les analyses. Cependant, la variable milieu de
socialisation et les variables contribuant à la construction de la
variable exposition aux médias, n'ont pas été saisies dans
la base de données d'ESISC-I.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 3.1.a : Taux de non réponse des
différentes variables de l'étude
Variables
|
Cas valides
|
Cas
manquants
|
Taux de non réponse en %
|
Département de
résidence
|
6051
|
0
|
0
|
Ethnie
|
6051
|
0
|
0
|
Religion
|
6051
|
0
|
0
|
Degré de modernité
|
Milieu de résidence
|
6051
|
0
|
0
|
Niveau d'instruction
|
6051
|
0
|
0
|
Niveau de vie du ménage
|
6051
|
0
|
0
|
Occupation
|
6051
|
0
|
0
|
Age
|
6051
|
0
|
0
|
Statut matrimonial
|
6051
|
0
|
0
|
Niveau de connaissance sur
le VIH/SIDA
|
Existence du SIDA
|
6051
|
0
|
0
|
Transmission du SIDA pendant les rapports
sexuels
|
6051
|
0
|
0
|
Réduction du risque de contracter le SIDA
en pratique l'abstinence
|
5941
|
110
|
1,85
|
Réduction du risque de contracter le SIDA
en utilisant le condom
|
5941
|
110
|
1,85
|
Réduction du risque de contracter le SIDA
en ayant un seul partenaire sexuel
|
5941
|
110
|
1,85
|
Transmission du SIDA par les piqures de
moustique
|
5941
|
110
|
1,85
|
Transmission du SIDA en partageant la nourriture
avec un
sidéen
|
5941
|
110
|
1,85
|
Traitement possible du SIDA
|
5941
|
110
|
1,85
|
Transmission du SIDA pendant
la grossesse
|
5941
|
110
|
1,85
|
Transmission du SIDA
pendant l'accouchement
|
5941
|
110
|
1,85
|
Transmission du SIDA
pendant l'allaitement
|
5941
|
110
|
1,85
|
Transmission du SIDA par
la sorcellerie
|
5941
|
110
|
1,85
|
Age au premier rapport sexuel
|
6051
|
35
|
0,58
|
Utilisation du condom lors des rapports
sexuels
|
5986
|
65
|
1,09
|
Nombre total de partenaire sexuel
|
6051
|
0
|
0
|
Statut sérologique
|
6051
|
0
|
0
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 57
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
3.2.3. Evaluation de la qualité des données
sur l'âge de la femme
Dans l'analyse des phénomènes
démographiques, l'âge est une des variables principales. Du fait
des omissions volontaires ou non, des mauvaises déclarations, et bien
d'autres types d'erreurs affectant la qualité des données
collectées, la détermination de cette variable avec exactitude
est difficile en Afrique subsaharienne. Il est donc important d'évaluer
la qualité des données sur l'âge.
3.2.3.1. Méthode graphique d'évaluation
des données sur l'âge
Le graphique 3.1 met en exergue les différentes erreurs
de déclaration des âges des femmes. La courbe représentant
les effectifs des femmes en fonction de leurs âges, affichent des
irrégularités désignant ainsi la mauvaise
déclaration des âges. Elles présentent des pics et des
creux aux âges se terminant par des chiffres ronds et surtout aux
âges pairs (18, 24, 26, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 44, 46 et 48 ans) qu'aux
âges impairs (19, 21, 23, 25, 27, 29, 31, 47 et 49 ans). On peut conclure
que, la qualité des données collectées sur l'âge
laisse à désirer.
Graphique 3.1 : Répartition des femmes par
âge
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Au demeurant, il est aussi recommander en pareille
circonstance de calculer l'indice de Myers dans le but d'évaluer les
attractions et les répulsions des âges. Cet indice est le plus
approprié parce qu'il met en exergue les irrégularités
observées sur le graphique à tous les âges.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 58
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
3.2.3.2. Méthode statistique : Calcul de
l'indice de Myers (Im)
L'indice de Myers permet de mesurer l'attraction ou la
répulsion pour chacun des chiffres compris entre zéro et neuf.
Myers a donc proposé de calculer pour chacun de ces chiffres un
"effectif remanié" qui, s'il n'y avait aucune préférence
ou aversion, serait égal à 10 % de l'effectif total
remanié. A cet effet, l'écart éventuel entre l'effectif
remanié (en pourcentage) et 10 traduirait donc soit l'attraction (signe
positif) ou la répulsion (signe négatif) pour un chiffre
donné. La somme des écarts en valeur absolue des pourcentages de
chacun des effectifs remaniés avec l'effectif théorique 10
constitue l'indice de Myers.
Si les déclarations d'âge sont exactes, tous les
effectifs remaniés sont à peu près égaux et
l'indice est presque nul. Sa valeur est d'autant plus élevée que
les préférences ou aversions pour les âges se terminant par
certains chiffres sont plus importantes. Sa valeur maximale est atteinte
lorsqu'il y a préférence pour tous les âges se terminant
par un seul et même chiffre, et vaut alors 180 (Gendreau, 1993).
La procédure de calcul est la suivante :
Etape 1 : On calcule les sommes
Su des effectifs des personnes de 10 ans et plus, dont les âges
se terminent respectivement par chacun des chiffres de 0 à 9.
Soit P (10d+u), l'effectif des personnes dont l'âge a
pour chiffre des dizaines « d » et pour chiffre des unités
« u » :
d max
S u ? ? P(10d ? u )
Etape 2 : On calcule de même les
sommes S'u pour les 20 ans et plus :
d max
S ' ? ? P d u
?
(1 0 )
u
Etape 3 : Les effectifs remaniés
de Myers sont les quantités Tu définies par :
u
T ? u ? S ? ? u S
( 1) (9 )
u u
Etape 4 : On calcule l'effectif
remanié total T
9
T ? ? T u
u ? 0
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 59
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Etape 5 : Calcul de l'indice de
Myers
9 Tu
I ? ?
M
| 1 0 0 ?
1 0 |
T
u ? 0
Le tableau 3.2.a présente les différentes
étapes de calcul et les résultats obtenus pour l'indice de Myers.
Cet indice est de 11,05 pour l'ensemble des femmes âgées de 15-49
ans. Étant donné qu'il est proche de 10, nous pensons que les
âges ont été relativement bien déclarés dans
l'ensemble. Nous observons dans le tableau ci-dessus qu'il y a une
préférence ou attraction pour les âges se terminant par 0,
6, 7, 8 et 9 d'une part et une aversion ou répulsion pour les âges
se terminant par 1, 2, 3, 4 et 5.
Tableau 3.2.a : Calcul de l'indice de Myers
u
|
S
|
u+1
|
S'u
|
9-u
|
(u+1)*S
|
(9-u)*S'
|
Tu
|
100*Tu/T
|
100*Tu/T-
10
|
|100*Tu/T-
10|
|
0
|
614
|
1
|
614
|
9
|
614
|
5523
|
6137
|
10,40
|
0,40
|
0,40
|
1
|
539
|
2
|
539
|
8
|
1079
|
4314
|
5393
|
9,14
|
-0,86
|
0,86
|
2
|
553
|
3
|
553
|
7
|
1660
|
3874
|
5534
|
9,38
|
-0,62
|
0,62
|
3
|
475
|
4
|
475
|
6
|
1900
|
2849
|
4749
|
8,05
|
-1,95
|
1,95
|
4
|
511
|
5
|
511
|
5
|
2553
|
2553
|
5106
|
8,65
|
-1,35
|
1,35
|
5
|
590
|
6
|
479
|
4
|
3543
|
1915
|
5458
|
9,25
|
-0,75
|
0,75
|
6
|
742
|
7
|
580
|
3
|
5192
|
1741
|
6932
|
11,75
|
1,75
|
1,75
|
7
|
624
|
8
|
459
|
2
|
4990
|
918
|
5908
|
10,01
|
0,01
|
0,01
|
8
|
711
|
9
|
458
|
1
|
6400
|
458
|
6858
|
11,62
|
1,62
|
1,62
|
9
|
692
|
10
|
464
|
0
|
6922
|
0
|
6922
|
11,73
|
1,73
|
1,73
|
Total
|
6051
|
|
5132
|
|
|
|
58997
|
|
IM
|
11,05
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Passage aux groupes d'âge
Après avoir regroupé les âges des femmes
en groupes d'âge quinquennaux, nous observons sur le graphique 3.2 que
les distorsions liées aux problèmes de déclaration n'ont
plus leurs effets et ont plus ou moins disparu. Cette courbe obtenue, suit
à peu près une variation normale des âges. Dans l'ensemble,
au fur et à mesure que l'âge des femmes augmente, les effectifs de
celles-ci décroissent. Donc nous pouvons estimer que ces données
sont de bonne qualité et peuvent être utilisées pour faire
des analyses.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 60
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Graphique 3.2 : Répartition des effectifs des
femmes par groupe d'âges
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
3.3. Cadre d'analyse
Dans cette section, nous allons présenter les
hypothèses spécifiques, le schéma d'analyse, et la
définition des variables d'analyse.
3.3.1. Hypothèses spécifiques
Le degré de modernité est un facteur
différentiel du statut sérologique des femmes.
H1 : Le comportement sexuel est fonction
du milieu dans lequel se trouve l'individu, la majorité des femmes ayant
un degré de modernité élevé résident dans le
département de Brazzaville et de Pointe-Noire. Cependant, à
Pointe-Noire les comportements sexuels à risque sont fréquents et
élevés. De ce fait, quel que soit le degré de
modernité, les femmes résidant dans le département de
Pointe-Noire courent plus de risque d'être infectées par le
VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements.
H2 : Il a été
observé dans le contexte que chez les femmes Punu/Duma le multi
partenariat est une pratique courante et elles sont sexuellement actives.
Par conséquent, les femmes d'ethnie Punu/Duma courent plus de
risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui
appartiennent aux autres groupements ethniques peu importe le degré de
modernité.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 61
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
H3 : Il ressort de la revue de la
littérature que la précarité des conditions de vie des
ménages influe sur les comportements sexuels des femmes qui s'exposent
à des rapports sexuels à risque afin de satisfaire leurs besoins.
Ainsi, les femmes non occupées courent plus de risque d'être
infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées quel que
soit le degré de modernité.
H4 : Le risque d'infection à
VIH/SIDA varie en fonction de l'état matrimonial, ainsi dans le cadre du
mariage, la fidélité étant l'un des moyens de
prévention contre le VIH/SIDA est une exigence. Par
conséquent, peu importe le degré de modernité les femmes
vivant en union courent moins de risque d'être infectées par le
VIH/SIDA que celles qui sont célibataires.
H5 : Le fait pour une femme d'avoir une
connaissance sur l'existence des maladies sexuellement transmissibles le
conduit à s'abstenir à ces dernières. De ce point de
vue, quel que soit le degré de modernité les femmes ayant un
niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA courent
moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui
ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.
H6 : L'utilisation du condom lors des
rapports est un moyen de prévention contre le VIH/SIDA. Ainsi, les
femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels courent plus de
risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui l'utilisent
peu importe le degré de modernité.
H7 : Le fait pour une femme d'avoir un
seul partenaire sexuel traduit un faible risque d'être infectée
alors que les individus ayant plusieurs partenaires sexuels ont parfois des
rapports sexuels non protégés. Partant de ce fait, les
femmes ayant connu plus d'un seul partenaire sexuel courent plus de risque
d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul
partenaire sexuel quel que soit le degré de modernité.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 62
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
3.3.2. Schéma d'analyse
Schéma 3.1 : Schéma
d'analyse
Département de résidence
Milieu de socialisation
Exposition aux médias
Age au premier rapport sexuel
Ethnie
Statut sérologique de la femme
Utilisation du condom lors des
rapports sexuels
Degré de modernité
Religion
Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA
Statut d'occupation
Nombre de partenaires sexuels
Age
Statut matrimonial
Légende
Signifie que la relation ne sera pas vérifiée.
Variables non disponibles.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 63
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Ce schéma présente la synthèse des
hypothèses spécifiques à vérifier dans le cadre de
cette étude.
3.3.3. Définition des variables d'analyse
3.3.3.1. Variable dépendante
Dans cette étude la variable dépendante est le
statut sérologique de la femme définie par la présence ou
l'absence du VIH/SIDA. Elle est dichotomique et possède deux
modalités :
? Séropositif (Code 1), pour les
enquêtées infectées par le VIH/SIDA ;
? Séronégatif (Code 0), pour les
enquêtées non infectées par le VIH/SIDA.
3.3.3.2. Variables indépendantes
a. Variables socio-culturelles
? Département de résidence
Le département de résidence ou encore
considéré comme région de résidence dans certains
pays est selon Ngwé (2006) une entité géographique ayant
une certaine homogénéité. Dans cette étude, les
départements suivants sont distingués : le département de
Brazzaville, de Pointe-Noire, les départements du Nord (Plateaux,
Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala) et ceux du Sud (Kouilou, Niari,
Bouenza, Lékoumou, Pool).
? Ethnie
Elle est considérée comme le lieu de production
de modèles socio-culturels auxquels s'identifient les individus (Evina
Akam, 1990). Sept grands groupes ethniques sont retenus dans cette étude
: Kongo, Téké/Kôta, Mbochi, Punu/Duma, Sangha-Likwala,
Mbéré/Mbéti, et les autres groupes ethniques. A cela
s'ajoute les étrangers (non congolais).
? Religion
Elle est un système de croyances qui véhicule un
certain nombre de valeurs et de normes religieuses qui peuvent influencer les
comportements sexuels des femmes. Dans cette étude, les modalités
suivantes seront retenues : l'Eglise catholique, l'Eglise protestante, les
Eglises de réveil, les Autres religions, les Musulmans et les Sans
religions.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 64
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
b. Variable socio-économique ? Statut
d'occupation de la femme
Dans le cadre de cette étude, le statut d'occupation
de la femme renvoie à une quelconque activité exercée par
elle durant les 12 derniers mois ayant précédé
l'enquête. Il joue un rôle considérable dans la
détermination de son comportement en matière de sexualité.
Cette variable comporte deux modalités : Occupée et Non
occupée.
c. Variables socio-démographiques
? Age de la femme
Il désigne le nombre d'années que la femme a
vécu depuis sa naissance jusqu'au moment de l'enquête. Il est
appréhendé dans cette étude comme une variable de
contrôle, les groupes d'âges quinquennaux suivants sont pris en
compte : 15-19 ans, 20-24 ans, 25-29 ans, 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44 ans, et
45-49 ans.
? Statut matrimonial de la femme
Il renvoie à la situation de la femme par rapport au
mariage. Cette variable peut agir sur le plan social, comportemental et sexuel
de celle-ci. Il compte les modalités ci-après :
Célibataire, Union « Mariée et Union libre », et
Divorcée/séparée/veuve.
d. Variable liée à la
modernité
? Degré de modernité (Variable
indépendante principale)
Le degré de modernité est un indicateur
composite utilisé dans le but de mesurer la modernisation ou l'ouverture
culturelle de la femme à la modernité. Dans cette étude,
il prend en compte le milieu de résidence, le niveau d'instruction de la
femme, et le niveau de vie du ménage.
? Le milieu de résidence :
les normes, les valeurs et les pratiques des femmes en
matière de sexualité peuvent être définies par le
type du milieu de résidence dans lequel elles vivent. Cette variable est
dichotomique et distingue le milieu Urbain du milieu Rural.
? Le niveau d'instruction de la femme :
c'est le niveau d'étude atteint par la femme dans le
système de scolarisation formelle, celui-ci peut modifier son
comportement en
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 65
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
matière de sexualité. Cette variable est
appréhendée en trois modalités : Sans niveau, Primaire,
Secondaire et plus.
? Le niveau de vie du ménage :
C'est une variable qui renseigne sur la situation
économique du ménage dans lequel la femme vit. Elle est une
combinaison des indicateurs de niveau de vie portant sur les informations
indirectes relatives au logement (type d'approvisionnement en eau, type de
toilettes, type de matériau de revêtement du sol...) et la
possession des matériels (électricité, radio,
télévision, ...). Cependant, un indicateur de niveau de vie a
été construit à partir des données sur les biens
des ménages dans la base de données ESISC-I en utilisant la
méthode de l'Analyse en Composante Principale (ACP). Il est
appréhendé en trois modalités : Faible (Très
pauvres et Pauvre), Moyen, et Elevé (Riche et Très riche).
Les étapes de la construction de la variable
degré de modernité sous STATA.11 à partir de ces trois
autres variables sont indiquées dans la partie ANNEXE II. Le facteur qui
a plus contribué à la construction de cette variable composite
par la méthode de l'Analyse en Composante Principale (ACP) est le niveau
de vie (avec une contribution sur le plan factoriel 1 en valeur absolue de
0,7856) suivi du milieu de résidence (0,7727) et du niveau d'instruction
(0,4141). A cet effet, le niveau de vie est une variable de classification.
Dans cette étude, cette variable est appréhendée par deux
modalités : la modalité « Faible » et la
modalité « Elevé ».
En effet, les individus ayant un degré de
modernité faible répondent aux combinaisons suivantes : niveau de
vie faible-milieu rural-sans niveau d'instruction, niveau de vie
faible-rural-niveau d'instruction primaire, niveau de vie faible-rural-niveau
d'instruction secondaire et plus, niveau de vie faible-urbain-sans niveau
d'instruction, niveau de vie faible-urbain-niveau d'instruction primaire,
niveau de vie faible-urbain-niveau d'instruction secondaire et plus, niveau de
vie moyen-rural-sans niveau d'instruction, niveau de vie moyen-rural-niveau
d'instruction primaire, niveau de vie moyen-rural-niveau d'instruction
secondaire et plus, niveau de vie moyen-urbain-sans niveau d'instruction,
niveau de vie moyen-urbain-niveau d'instruction primaire, niveau de vie
moyen-urbain-niveau d'instruction secondaire et plus, et niveau de vie
élevé-rural-sans niveau d'instruction.
Cependant, les combinaisons suivantes : niveau de vie
élevé-rural-niveau d'instruction primaire, niveau de vie
élevé-rural-niveau d'instruction secondaire et plus, niveau de
vie élevé-urbain-sans niveau d'instruction, niveau de vie
élevé-urbain-niveau d'instruction
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 66
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
primaire, et niveau de vie élevé-urbain-niveau
d'instruction secondaire et plus, correspondent à ceux des individus
ayant un degré de modernité élevé. Mais cette
variable présente quelle que limite du fait de la non prise en compte
lors de sa construction des variables milieu de socialisation, et exposition
aux médias.
e. Variable liée aux connaissances sur le VIH/SIDA
? Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA
Cette variable désigne la situation de la femme par
rapport aux informations acquises portant sur la connaissance des moyens de
transmission et de prévention du VIH/SIDA. Elle est un indicateur
composite construit à l'aide de la méthode de l'Analyse en
Composante Principale (ACP) sous STATA.11 à partir de dix (10) variables
suivantes : connaissances de réduction du risque de contracter le SIDA
en pratiquant l'abstinence, de réduction du risque de contracter le SIDA
en utilisant le condom lors des rapports sexuels, de réduction du risque
de contracter le SIDA en ayant un seul partenaire sexuel et non infecté,
de transmission du SIDA par les piqures des moustiques, de transmission du SIDA
en partageant la nourriture avec un sidéen, de transmission du SIDA par
la sorcellerie de traitement possible du SIDA, de transmission du SIDA pendant
la grossesse, de transmission du SIDA pendant l'accouchement, et de
transmission du SIDA pendant l'allaitement. La procédure de construction
de cette variable est indiquée dans la partie Annexe II.b. Dans cette
étude, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est une combinaison de
ces dix variables dont les modalités retenues sont : Faible, Moyen, et
Elevé.
En effet, les femmes qui ont un niveau élevé de
connaissance sur le VIH/SIDA sont celles qui ont une connaissance
complète sur le VIH/SIDA qui savent que l'abstinence, l'utilisation du
condom lors des rapports sexuels, la limitation des rapports sexuels à
un seul partenaire et non infecté permettent de réduire les
risques de contracter le virus du SIDA, qui savent que le VIH/SIDA ne peut pas
se transmettre par les piqures des moustiques, en partageant la nourriture avec
un sidéen, par la sorcellerie, qui savent qu'il y a un des anti
rétroviraux, et qui savent que le VIH/SIDA peut se transmettre pendant
la grossesse, pendant l'accouchement et pendant l'allaitement.
Cependant, les femmes qui ont un niveau moyen de connaissance
sur le VIH/SIDA sont celles qui ont une connaissance partielle sur le VIH/SIDA
et qui ont au moins donné neuf bonnes réponses. Tandis que, les
femmes qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA sont celles qui
ont une mauvaise connaissance sur le VIH/SIDA qui ne savent pas
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 67
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
que l'abstinence, l'utilisation du condom lors des rapports
sexuels, la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire et non
infecté permettent de réduire les risques de contracter le virus
du SIDA, qui ne savent pas que le VIH/SIDA ne peut pas se transmettre par les
piqures des moustiques, en partageant la nourriture avec un sidéen, par
la sorcellerie, qui ne savent pas qu'il y a un des anti rétroviraux, et
qui ne savent pas que le VIH/SIDA peut se transmettre pendant la grossesse,
pendant l'accouchement et pendant l'allaitement.
f. Variables liées aux comportements sexuels
à risque
? Age au premier rapport sexuel
Il désigne l'entrée en vie sexuelle pour la
femme et le début de la période du risque de transmission
sexuelle des MST et IST. L'activité sexuelle est précoce chez une
femme si son âge au premier rapport sexuel est inférieur à
15 ans. Cette variable est constituée de trois modalités : Avant
15 ans, De 15 à 17 ans, et 18 ans et plus.
? Utilisation du condom lors des rapports
sexuels
L'utilisation du condom reste le seul moyen de prévenir
les infections à VIH/SIDA en dehors de l'abstinence et de la
fidélité. Dans notre étude, nous considérons son
utilisation lors des derniers rapports sexuels au cours des 12 derniers mois
ayant précédé l'enquête. Les deux modalités
retenues pour cette variable sont : oui (pour les femmes ayant utilisé)
et non (pour celles n'ayant pas utilisé).
? Nombre de partenaires sexuels.
Cette variable désigne le nombre total de personnes
avec qui une femme a eu ses rapports sexuels au cours des 12 derniers mois
précédant l'enquête. Deux modalités sont retenues
dans cette étude : Un partenaire sexuel, et Plus d'un partenaire
sexuel.
3.4. Méthodes d'analyse
Dans cette partie, nous allons présenter les
différentes méthodes d'analyse qui sont utilisées pour
appréhender notre thème afin d'atteindre nos objectifs, ceci dans
le but de vérifier aussi nos hypothèses. De ce fait, nous
distinguons deux types d'analyse : l'analyse descriptive et l'analyse
explicative.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 68
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
3.4.1. L'analyse descriptive
3.4.1.1. L'analyse descriptive bivariée
Il est question dans cette partie de vérifier
l'association ou la liaison entre la variable dépendante et chacune des
variables indépendantes au niveau de chaque degré de
modernité et dans l'ensemble. On a recours à la statistique du
Khi-deux afin d'évaluer cette association entre variables, si elle est
significative ou non. Un seuil de significativité est souvent retenu en
sciences sociales. Dans le cadre de cette étude, le seuil de
significativité fixé est de 5 %. Si cette probabilité (P)
est inférieure au seuil (P-value < 5 %), on rejette H0
(hypothèse nulle) et on conclut qu'il y a une association entre les deux
variables choisies.
Aussi, la statistique de Cramer sera utilisée pour
évaluer l'intensité de l'association entre la variable
dépendante et chacune des variables indépendantes. Lorsque le V
de Cramer a une valeur maximale absolue de 1, l'association est parfaite et une
valeur égale à 0, l'association est nulle.
3.4.1.2. L'analyse descriptive multivariée
Du fait qu'en Sciences sociales l'explication d'un fait
donné ne peut passer par un facteur, l'Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples (AFCM) parait importante afin de prendre en compte
plusieurs facteurs, mais aussi de caractériser les femmes selon leur
statut sérologique et leur degré de modernité.
En effet, l'AFCM est une méthode statistique permettant
d'étudier les associations existantes entre la variable
dépendante et les variables indépendantes, et aussi les variables
indépendantes entre elles. Elle permet également
d'interpréter les proximités entre modalités appartenant
à une même variable en termes de ressemblance des compositions de
ces modalités sur les modalités de l'autre variable tout en
décrivant la structure latente entre toutes les variables
(qualitatives). Cette méthode tient compte aussi de la notion de profil
et d'inertie entre les modalités des variables étudiées.
Ainsi, ses différents paramètres sont exécutés et
fournis à l'aide des programmes informatiques.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 69
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
3.4.2. L'analyse explicative
Dans cette étude, la variable dépendante est
qualitative dichotomique et prend deux modalités 1 si le statut de la
femme est positif et 0 sinon. La méthode d'analyse explicative
multivariée la plus convenable est la régression logistique
binaire, elle se fera de manière progressive ou pas à pas afin de
vérifier toutes nos hypothèses. Cette méthode estime en
fonction des variables indépendantes (quantitatives ou qualitatives) le
risque ou la probabilité d'apparition d'un événement, il
s'agit dans cette étude du risque pour une femme de contracter le
VIH/SIDA ou pas. Elle mesure aussi l'effet net des variables associées
au fait d'être séropositive ou non pour une femme au moment de
l'enquête.
Si P est la probabilité pour une femme
d'être séropositive et 1-P la probabilité
de ne pas l'être, le modèle de régression pose
l'opération suivante : L = Log (P/ (1-P)) ; sa
forme linéaire est : L = b0 + b1X1+ b2X2 + ... +
bpXp. Où L est le logit ; X1, X2,
..., Xp sont les variables indépendantes et b0, b1,
b2,..., bp les coefficients de régression du modèle.
Sa
forme multiplicative est la suivante : P =
eL/ 1+eL ou P = 1/ 1+e-L.
On estime les paramètres du modèle logistique
à partir de la méthode du maximum de vraisemblance. Soit
Xi la valeur prise par X pour l'observation
i, Pi = 1/ 1 + e (-Li)
avec Li =
b0 + b1 X1i + b2X2i +...+ bkXki ;
d'où la contribution de chaque observation à la fonction de
vraisemblance : PiYi (1-
Pi)1-Yi. Cette méthode est
particulièrement probabiliste tout en fournissant les coefficients
bi permettant d'obtenir les Odds Ratio (OR)
ou rapports de
chances (exp(â)) dont
l'interprétation est relativement facile : OR =
ebi .
> Si bi est
négatif, ebi <1 :
l'évènement a moins de chance de se produire par rapport à
la modalité de référence de la variable. Ou encore, les
individus appartenant à la modalité considérée de
la variable explicative ont (1- ebi) ou
((1- ebi)*100) moins de chance que leur homologue
de la modalité de référence de subir
l'évènement étudié.
> Si bi est positif,
ebi >1 : l'évènement a plus de
chance de se produire par rapport à la modalité de
référence de la variable. Ou encore, les individus appartenant
à la modalité considérée de la variable explicative
ont donc (ebi -1) ou ((ebi
-1)*100) plus de chance que leur homologue de la modalité de
référence de subir l'évènement
étudié.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 70
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
La probabilité du Khi2 permet
d'apprécier l'adéquation du modèle ou pas. Si elle est
inférieure au seuil fixé, le modèle est donc
adéquat. C'est-à-dire que les variables indépendantes
considérées dans l'ensemble expliquent la variation de la
variable dépendante. Ainsi, elles peuvent donc prédire la valeur
de Y. Le Pseudo R2 permet d'estimer la part
(en %) de la variance de la variable dépendante expliquée par le
modèle.
Pseudo R2 = Khi-deux/ (Khi-deux +n)
où n est la taille de l'échantillon
Dans cette étude, dans le cas des analyses explicatives
multivariées, le seuil de significativité critique retenu est de
5 %.
3.4.3. Logiciels d'analyse des données
utilisés
L'exécution de ces différentes méthodes
d'analyse fait appel à l'utilisation des programmes ou logiciels
informatiques. Les associations entre variables sont effectuées sous
SPSS.19. L'application des méthodes de l'AFCM et la production des plans
factoriels convenables sont réalisées sous SPAD.5.5. Concernant
l'analyse explicative, la régression logistique binaire est
exécutée sous STATA.11. Tous les tableaux qui en résultent
et les graphiques qui les illustrent sont produits, mis en forme et
harmonisés sous EXCEL.2010.
Dans ce chapitre, nous avons présenté la source
de données, leur évaluation, le cadre d'analyse, les
différentes méthodes d'analyse et les différents logiciels
d'analyse des données utilisés dans cette étude. L'ESISC-I
réalisée en 2009 au Congo constitue notre source de
données. Notre population cible est constituée de femmes
âgées de 15 à 49 ans ayant au moins eu un rapport sexuel et
ayant accepté de se soumettre au test du VIH/SIDA au moment de cette
enquête dont la taille est de 6 051.
Cependant, il ressort l'évaluation de la qualité
des données que ces dernières sont d'une qualité
acceptable et peuvent être utilisées dans nos différentes
analyses pour la vérification de nos hypothèses. Mais, on note
l'absence dans la base de données de la variable milieu de socialisation
et des facteurs devant contribuer à la construction de la variable
exposition aux médias (Fréquence de lecture du journal ou du
magazine, d'écoute de la radio, de vision de la
télévision,...) et de la variable source
d'informations sur le VIH/SIDA (école/autres, lieu de travail,
médias, église/mosquée,...)
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 71
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Le cadre d'analyse nous a permis après la phase
précédente de mieux poser nos hypothèses
spécifiques, d'élaborer le schéma d'analyse en identifiant
les variables non disponibles dans la base, et de définir nos variables
opérationnelles. Concernant les méthodes d'analyse, nous en avons
retenu deux : la méthode d'analyse descriptive bivariée et
multivariée d'une part et la méthode d'analyse explicative
multivariée d'autre part. Enfin, nous avons présenté les
logiciels utilisés dans cette étude parmi lesquels : SPSS.19,
SPAD.5.5, STATA.11 et EXCEL.2010. Le chapitre suivant est consacré
à l'analyse descriptive.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 72
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
CHAPITRE IV : DESCRIPTION DE LA PREVALENCE DU
VIH/SIDA CHEZ LES FEMMES SELON LE DEGRE DE
MODERNITE
EN REPUBLIQUE DU CONGO
Ce chapitre a pour objet de mettre en exergue les
différentes associations entre la variable dépendante et chacune
des variables indépendantes. Deux niveaux d'analyse sont retenus afin de
mieux appréhender ces associations, il s'agit : du niveau descriptif
bivarié et du niveau descriptif multivarié.
L'analyse descriptive bivariée vise à
déterminer le niveau d'association entre la prévalence du
VIH/SIDA en fonction de leur degré de modernité et les variables
explicatives. Cependant, le test de Khi-deux de Pearson assorti de l'indice de
V de Cramer sont utilisés pour évaluer respectivement le niveau
d'association et son intensité. Ensuite, l'analyse descriptive
multivariée est effectuée dans l'optique d'établir un
profil des femmes enquêtées en fonction de leur statut
sérologique et de leur degré de modernité en
République du Congo à l'aide l'AFCM.
4.1. Analyse descriptive bivariée
4.1.1. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité
Le degré de modernité est significativement
associé au statut sérologique des femmes au seuil de 5 % (Cf.
Tableau 4.1, ANNEXE III). En effet, il ressort du graphique 4.1 que les femmes
ayant un degré de modernité élevé ont une
prévalence élevée (4,7 %) que celles qui ont un
degré de modernité faible (3,8 %). Ceci pourrait être
dû aux comportements émis par la modernité et
l'urbanisation tels que : la prostitution, le multi partenariat, les pratiques
sexuels à risque (rapports sexuels non protégés, rapports
sexuels par voie anale, la fellation...).
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 73
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Graphique 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes selon le degré
de modernité
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.2. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques socio-culturelles par
degré de modernité
Les différentes associations entre le statut
sérologique des femmes et les caractéristiques socio-culturelles
selon leur degré de modernité sont résumées dans le
tableau 4.1 (Cf. ANNEXE III, Tableau 4.1). Il y ressort que quel que soit le
degré de modernité et même au niveau global que la religion
n'est pas significativement associée au statut sérologique des
femmes au seuil de 5 %, ainsi la différence de la prévalence du
VIH/SIDA ne tient pas compte de la religion. En effet, le département de
résidence et l'ethnie excepté cette dernière au niveau du
degré de modernité élevé sont significativement
associés à ce statut au seuil de 5 %.
4.1.2.1. Prévalence du VIH/SIDA et
Département de résidence
Le département de résidence est
significativement associé à la prévalence du VIH/SIDA quel
que soit le degré de modernité.
Au niveau global (ensemble)
Les proportions des femmes atteintes du VIH/SIDA vont de 2,5 %
(pour les départements du Nord) à 6,6 % (pour le
département de Pointe-Noire) comme le montre le graphique 4.2. En effet,
la séroprévalence varie selon le département de
résidence. Les résultats issus de ce graphique montrent que le
département de Pointe-Noire présente une prévalence
élevée (6,6 %) du VIH/SIDA. Les départements du Sud et
celui de Brazzaville se situent à un niveau intermédiaire de
cette prévalence, soient 4,7 % et 3,1 % respectivement.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 74
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Cela pourrait être dû à l'urbanisation
conduisant à la modification des pratiques dites traditionnelles et
à la dépravation des moeurs, et surtout aux flux migratoires
intenses facilitant la propagation du VIH/SIDA. Notons aussi que le
département de Pointe Noire est la capitale économique et la
seule ville portuaire du Congo où la migration internationale est
intense.
Au niveau du degré de
modernité
La prévalence du VIH/SIDA est plus élevée
chez les femmes appartenant au degré de modernité
élevé résidant dans les départements du Sud (8,1 %)
qu'à celles ayant un degré de modernité faible
résidant dans le département de Pointe-Noire (6,8 %). Ainsi, le
statut sérologique varie selon le département de résidence
quel que soit le degré de modernité.
En effet, dans les départements de Brazzaville et du
Sud la prévalence du VIH/SIDA est plus élevée chez les
femmes ayant un degré de modernité élevé que celles
qui ont un degré de modernité faible respectivement 3,7 % contre
2,2 % et 8,1 % contre 4,4 %. Tandis que dans les départements de
Pointe-Noire et du Sud cette prévalence est élevée chez
les femmes ayant un degré de modernité faible que chez leurs
homologues qui ont un degré de modernité élevé
respectivement 6,8 % contre 6,3 % et 2,6 % contre 1,5 %.
Les départements du Sud, de Brazzaville et de
Pointe-Noire se trouvant au Sud du pays, ont une prévalence
élevée par rapport à ceux du Nord. Ces départements
ont été touchés pendant les guerres de 1997, 1998 et 1999
où plusieurs femmes ont été victimes des violences
sexuelles. Cette situation pourrait favoriser la propagation du VIH/SIDA.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 75
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Graphique 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
modernité selon le du département de
résidence
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.2.2. Prévalence du VIH/SIDA et Ethnie
L'association entre la prévalence du VIH/SIDA et
l'ethnie est significative au niveau global et au niveau du degré de
modernité faible alors qu'elle ne l'est pas au niveau du degré de
modernité élevé.
Au niveau global (ensemble)
La prévalence du VIH/SIDA varie selon l'ethnie, allant
de 0,0 % (Autres ethnies) à 9,2 % (Punu/Duma). On observe dans le
graphique 4.3 que la séroprévalence est plus dominante chez les
femmes appartenant au groupement ethnique Punu/Duma (9,2 %) que chez celles
appartenant aux autres groupements ethniques.
Au niveau du degré de
modernité
La tendance observée au niveau global s'agissant de la
séroprévalence des femmes est pratiquement la même en
tenant compte de leur degré de modernité. Toutefois, au niveau du
degré de modernité élevé, on constate que la
séroprévalence est beaucoup plus prononcée chez les femmes
d'ethnie Punu/Duma que chez celles issues des autres groupements
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 76
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ethniques. Au niveau du degré de modernité
faible, les femmes d'ethnie Punu/Duma ont une prévalence
élevée (9,7 %) du VIH/SIDA que celles appartenant aux autres
groupements ethniques (Graphique 4.3).
En effet, ceci pourrait s'expliquer par le fait que chez les
femmes Punu/Duma lorsque leur époux est absent ou
décédé, elles peuvent contracter des rapports sexuels avec
l'un des frères de leur époux qui de fois est marié et
leur entrée en vie sexuelle est très précoce. Ce genre de
pratiques pourrait faciliter la propagation du VIH/SIDA.
Graphique 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
modernité selon l'ethnie
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.3. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes et l'une des caractéristiques
socio-économiques par degré de modernité
Le tableau 4.2 (Cf. ANNEXE III) résume les
différentes relations entre le statut sérologique des femmes et
l'une des caractéristiques socio-économiques selon leur
degré de modernité. En effet, le statut d'occupation de la femme
excepté au niveau du degré de modernité faible, est
significativement associé au statut sérologique au seuil de 5
%.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 77
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Prévalence du VIH/SIDA et Statut d'occupation
Au niveau global (ensemble)
La variation de la séroprévalence tient compte
du statut d'occupation. Ainsi, la prévalence du VIH/SIDA est plus
élevée chez les femmes occupées (4,5 %) que chez celles
qui sont non occupées (3,2 %) (Cf. Graphique 4.4).
Au niveau du degré de
modernité
En effet, la séroprévalence des femmes ayant un
degré de modernité faible ne varie pas selon le statut
d'occupation. Toutefois, la séroprévalence est
légèrement élevée chez les femmes occupées
que chez celles qui sont non occupées. S'agissant du degré de
modernité élevé, la séroprévalence varie
selon le statut d'occupation. Ainsi, le graphique 4.4, indique que la
proportion des femmes atteintes du VIH/SIDA est plus élevée chez
les femmes occupées (5,9 %) que chez celles qui sont non occupées
(3,0 %).
Graphique 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
modernité selon le statut d'occupation
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 78
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.1.4. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes et les
caractéristiques socio-démographiques par
degré de modernité
L'âge des femmes et leur statut matrimonial sont
associés au statut sérologique quel que soit le degré de
modernité au seuil de 5 % (Cf. Tableau 4.3, ANNEXE III).
4.1.4.1. Prévalence du VIH/SIDA et Age de la
femme
Au niveau global (ensemble)
La séroprévalence varie selon l'âge de la
femme. De ce fait, les femmes âgées de 4549 ans ont un taux de
prévalence du VIH/SIDA plus élevé (5,6 %) que les autres
femmes âgées de 15 à 44 ans (Cf. Graphique 4.5). Cependant,
les femmes âgées de 15-19 ans ont un taux de prévence
relativement la plus faible soit 1,2 %.
Au niveau du degré de
modernité
La prévalence du VIH/SIDA est plus élevée
chez les femmes ayant un degré de modernité élevé,
âgées de 30-34 ans soit 7,9 % par rapport à celles qui ont
un degré de modernité faible, âgées de 40-44 ans
soit 5,8 %. Au niveau du degré de modernité faible cette
prévalence varie de 0,8 % chez les femmes âgées de 15-19
ans à 5,8 % chez celles âgées de 40-44 ans alors qu'au
niveau du degré de modernité élevé elle varie de
1,8 % chez les femmes âgées de 15-19 ans à 7,9 % chez
celles âgées de 30-34 ans (Cf. Graphique 4.5). La
différence du statut sérologique des femmes tient compte de leur
âge.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 79
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Graphique 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
modernité selon l'âge de la
femme
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.4.2. Prévalence du VIH/SIDA et Statut
matrimonial Au niveau global (ensemble)
Il ressort du graphique 4.6 que la prévalence du
VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes dont le statut
matrimonial est divorcée/séparée/veuve (7,7 %) par rapport
aux femmes célibataires (4,2 %) et aux femmes vivant en union (3,3 %).
Ainsi, la différence de la prévalence du VIH/SIDA dépend
aussi de ce statut.
Au niveau du degré de
modernité
Le statut sérologique des femmes varie selon le statut
matrimonial peu importe le degré de modernité. Cependant, la
séroprévalence est plus dominante chez les femmes
divorcées/séparées/veuves ayant un degré de
modernité élevé (9,0 %) que chez celles
divorcées/séparées/veuves ayant un degré de
modernité faible (7,0 %).
Concernant le degré de modernité faible, la
proportion des femmes atteintes du VIH/SIDA est élevée chez les
femmes divorcées/séparées/veuves (7,0 %) que chez les
femmes célibataires (4,3 %) et chez celles qui vivent en union (2,8 %).
Ensuite, les femmes divorcées/séparées/veuves ayant un
degré de modernité élevée présentent aussi
une
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 80
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
prévalence élevée du VIH/SIDA (9,0 %) que
leurs homologues célibataires (4,0 %) et celles qui vivent en union (4,1
%).
Certaines femmes au Congo vivant dans la solitude
causée par le divorce, la séparation ou le veuvage, se livrent
à des pratiques sexuelles intenses dans le but d'oublier leurs histoires
amoureuses afin de se réinsérer dans leur nouvelle vie sexuelle.
Ce genre de comportements pourrait aussi les exposer à la
prévalence du VIH/SIDA. Il y a aussi des femmes veuves
séropositives du fait du décès de leur marié
causé par le VIH/SIDA.
Graphique 4.6 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
modernité selon le statut matrimonial
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.5. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques de la variable
liée aux connaissances sur le VIH/SIDA par degré de
modernité
Prévalence du VIH/SIDA et Niveau de connaissance
sur le VIH/SIDA
Quel que soit le niveau de degré de modernité,
le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA que possèdent les femmes n'est
pas significativement associé à leur statut sérologique
ainsi qu'au niveau global au seuil de 5 % (Cf. Tableau 4.4). Ainsi, la
différence
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
de la séroprévalence des femmes ne tient pas
compte de leur niveau de connaissance sur le VIH/SIDA peu importe leur
degré de modernité. Toutefois dans l'ensemble, on observe que la
séroprévalence est plus dominante chez les femmes ayant un niveau
de connaissance moyenne sur le VIH/SIDA que chez leurs homologues ayant un
niveau de connaissance soit faible et élevée.
Tableau 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez
les femmes par degré de modernité selon leurs
caractéristiques liées aux connaissances sur le
VIH/SIDA
Caractéristiques
|
Degré de modernité
|
liées aux connaissances sur
le VIH/SIDA
|
Faible
|
Elevé
|
Ensemble
|
Variable
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Niveau de connaissance sur
le VIH/SIDA
|
|
|
|
Faible
|
2,5 (1178)
|
|
|
4,4 (1054)
|
|
|
3,4 (2264)
|
|
|
Moyen
|
3,8 (1105)
|
8,56 (ns)
|
-
|
6,0 (629)
|
4,09 (ns)
|
-
|
4,7 (1938)
|
5,41 (ns)
|
-
|
Elevé
|
4,8 (1368)
|
|
|
4,0 (607)
|
|
|
4,4 (1739)
|
|
|
NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%,
ns : Non significatif
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.6. Différence de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques des variables
liées aux comportements sexuels à risque par degré de
modernité
Il ressort dans le tableau 4.5 (Cf. ANNEXE III) le
résumé des différentes associations entre le statut
sérologique des femmes et les caractéristiques des variables
liées aux comportements sexuels à risque en fonction de leur
degré de modernité. En effet, l'âge au premier rapport
sexuel des femmes n'est pas significativement associé au statut
sérologique quel que soit le degré de modernité au seuil
de 5 %. Cependant, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels (hormis au
niveau du degré de modernité élevé) et le nombre de
partenaires sexuels sont significativement associés au statut
sérologique des femmes au seuil de 5 %.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 81
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 82
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.1.6.1. Prévalence du VIH/SIDA et Utilisation
du condom lors des rapports sexuels
L'utilisation du condom lors des rapports sexuels est
significativement associée au niveau global et au niveau du degré
de modernité faible, alors qu'elle ne l'est pas au niveau du
degré de modernité élevé.
Au niveau global (ensemble)
La variation de la prévalence du VIH/SIDA tient compte
de cette utilisation du condom. Cette prévalence est plus
élevée chez les femmes qui ont utilisé le condom lors des
rapports sexuels au cours des 12 derniers mois (5,6 %) que chez celles qui ne
l'ont pas utilisé (3,7 %) (Cf. Graphique 4.7).
Au niveau du degré de
modernité
En effet, d'après le graphique 4.7, la
séroprévalence au niveau du degré de modernité
faible varie de 4,0 % (les femmes qui ont utilisé le condom lors des
rapports sexuels au cours des 12 derniers mois) à 3,6 % (les femmes qui
ne l'ont pas utilisé). Toutefois au niveau du degré de
modernité élevé, la prévalence du VIH/SIDA est
élevée chez les femmes qui ont utilisé le condom lors des
rapports sexuels au cours de 12 derniers mois par rapport à celles qui
ne l'ont pas utilisé.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 83
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Graphique 4.7 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
modernité selon l'utilisation du condom lors des
rapports sexuels
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
4.1.6.2. Prévalence du VIH/SIDA et Nombre de
partenaires sexuels
Quel que soit le degré de modernité la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes varie selon le nombre de
partenaires sexuels.
Au niveau global (ensemble)
La prévalence du VIH/SIDA varie en fonction de ce
nombre de partenaires sexuels. Il ressort au niveau du graphique 4.8 que le
taux de prévalence du VIH/SIDA est largement élevé chez
les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel (4,6 %) que chez celles qui
ont connu un seul partenaire sexuel (1,1 %).
Au niveau du degré de
modernité
La variation de la séroprévalence des femmes
tient compte du nombre de partenaires sexuels peu importe le degré de
modernité. Chez les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel,
cette séroprévalence est plus élevé chez les femmes
ayant un degré de modernité élevé (5,3 %) que chez
celles qui ont un degré de modernité faible (4,1 %). Cependant,
s'agissant des femmes ayant connu un seul partenaire sexuel, cette
séroprévalence est plus élevée chez
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 84
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
les femmes ayant un degré de modernité faible
(1,5 %) que chez celles ayant un degré de modernité
élevé (0,4 %).
Il ressort au niveau de la revue de la littérature que
la multiplicité de partenaires sexuels pour les femmes pourrait les
rendre plus vulnérables au VH/SIDA. Au Congo, certaines femmes vivant
dans la pauvreté acceptent de vivre avec au moins deux partenaires pour
satisfaire leurs besoins.
Graphique 4.8 : Prévalence du VIH/SIDA (en %)
chez les femmes par degré de
modernité selon le nombre de partenaires
sexuels
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Dans cette étude, le V de Cramer au niveau descriptif
bivarié, nous a permis de mesurer l'intensité de l'association
entre la variable dépendante et chacune des variables
indépendante. En tenant compte de la valeur du Khi-deux et du V de
Cramer ainsi que sa significativité, les trois premières
variables qui ont une forte intensité sur le statut sérologique
des femmes au niveau global sont : le statut matrimonial (0,08), le
département de résidence (0,07) et l'ethnie (0,07) (Cf. Tableau
4.6).
Cependant, au niveau du degré de modernité
faible, les variables qui ont une importante intensité sur notre
variable dépendante sont : le département de résidence
(0,08), l'ethnie (0,08) et le statut matrimonial (0,08), alors qu'au niveau du
degré de modernité élevé
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 85
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
il s'agit : du statut matrimonial (0,08), du nombre de
partenaires sexuels (0,08) et du département de résidence
(0,07).
Par ailleurs, la variable âge n'a pas été
prise en compte dans le tableau 4.6 du fait que dans la suite de notre travail
au niveau explicatif multivarié, l'âge est considéré
comme une variable de contrôle. Mais il a une forte intensité
d'association sur la variable dépendante au niveau global de 0,08, au
niveau du degré de modernité faible et élevé de
0,09 et est significativement associée à cette variable au seuil
de 1 % pour chaque niveau d'analyse.
Tableau 4.6 : Contribution en fonction de
l'intensité de l'association et du seuil de significativité des
variables explicatives de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes (au
niveau descriptif bivarié)
Niveau d'analyse
|
Variables
|
V de Cramer
et
significativité
|
Valeurs du Khi-deux
|
Rang
|
Global (ensemble)
|
Statut matrimonial
|
0,08***
|
35,17
|
1
|
Département de résidence
|
0,07***
|
31,38
|
2
|
Ethnie
|
0,07***
|
25,86
|
3
|
Nombre de partenaires sexuels
|
0,06***
|
21,84
|
4
|
Utilisation du condom lors des rapports sexuels
|
0,03**
|
6,38
|
5
|
Statut d'occupation
|
0,03**
|
5,66
|
6
|
Degré de modernité
|
0,02**
|
3,14
|
7
|
|
|
Département de résidence
|
0,08***
|
27,52
|
1
|
|
Ethnie
|
0,08***
|
24,46
|
2
|
Degré de
|
Statut matrimonial
|
0,08***
|
23,49
|
3
|
modernité faible
|
Nombre de partenaires sexuels
|
0,05***
|
8,89
|
4
|
|
Utilisation du condom lors des rapports sexuels
|
0,04**
|
6,00
|
5
|
|
|
|
|
|
|
Statut matrimonial
|
0,08***
|
14,30
|
1
|
|
Nombre de partenaires sexuels
|
0,08***
|
13,60
|
2
|
Degré de modernité
élevé
|
Département de résidence
|
0,07***
|
12,02
|
3
|
|
Statut d'occupation
|
0,07***
|
18,83
|
4
|
|
|
NB : *** Significatif au seuil de 1% ; **
Significatif au seuil de 5%
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 86
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.2. Analyse descriptive multivariée : Profil
des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA
Dans cette section, il est question d'établir le profil
des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA selon le degré
de modernité. En effet, leurs caractéristiques socio-culturelles,
socio-économiques, socio-démographiques, leur connaissance sur le
VIH/SIDA et leurs caractéristiques liées aux comportements
sexuels à risques sont pris en compte dans l'établissement de ce
profil. Ainsi, nous recourons à l'AFCM afin de mettre en évidence
les interrelations des variables en résumant leurs informations. La
variable dépendante, les variables explicatives et la variable
degré de modernité sont aussi considérées dans la
suite du travail. Le logiciel SPAD.5.5 est utilisé pour effectuer cette
méthode d'analyse.
4.2.1. Profil des femmes à risque d'infection
à VIH/SIDA au niveau global 4.2.1.1. Détermination des axes
factoriels
La présentation des résultats de l'AFCM
nécessite la détermination du nombre d'axes nécessaires
pour l'interprétation. Pour ce faire, la méthode d'éboulis
des valeurs propres nous a permis de sélectionner un sous-espace stable
tout en ne surestimant pas le nombre de composantes pertinentes à
l'instar de la Règle de coude. Cependant, ces valeurs sont
présentées de façon décroissante par l'histogramme.
La règle consiste à rechercher, s'il existe un « coude
» et de ne conserver que les valeurs propres jusqu'à ce coude. Nous
retenons dans cette étude les deux premiers axes de l'histogramme des
valeurs propres (Cf. Graphique 4.9, ANNEXE IV). En effet, le premier axe
factoriel a un pouvoir explicatif de 6,74 %, alors que le second axe explique
6,11 % de l'inertie totale. Ainsi, le plan factoriel, composé des deux
premiers axes explique 12,84 % à lui seul la variabilité du
contenu en informations de ces variables. Cette inertie est faible parce que
les variables projetées sur le plan factoriel ne sont pas
corrélées entre elles. On obtient 12 variables et 45
modalités actives après apurement. Le pourcentage d'inertie
théorique moyen expliqué par chaque modalité pour chaque
axe est de 2,22 % (100%/45). L'axe factoriel 1 indique que les contributions
varient entre 0,0 % et 15,3 %, alors que celles de l'axe factoriel 2 varient
entre 0,0 % et 12,2 % (Cf. Tableau 4.7, ANNEXE IV). Seules les modalités
ayant une contribution supérieure ou égale à cette inertie
(2,22 %) sur l'axe seront à retenir pour la catégorisation des
femmes et l'interprétation des axes.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 87
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.2.1.2. Interprétation des axes factoriels
a. Premier axe factoriel
Le premier axe factoriel oppose (Cf. Tableau 4.8.a, ANNEXE IV)
:
? D'une part, les femmes ayant un degré de
modernité faible, résidant dans les départements du Nord,
d'ethnies Mbochi, Sangha-Likwala et autres ethnies, certaines d'entre elles
appartiennent aux églises de réveil et d'autres sont sans
religion, occupées, vivant en union et qui ont eu leur premier rapport
sexuel avant 15 ans.
? D'autre part, les femmes ayant un degré de
modernité élevé, résidant dans les
départements de Brazzaville et de Pointe-Noire, d'ethnie Kongo,
appartenant aux églises catholiques et protestantes. Elles sont non
occupées, âgées de 15-19 ans, célibataires, ayant un
niveau de connaissance faible sur le VIH/SIDA et qui ont eu leur premier
rapport sexuel entre l'âge de 15-17 ans.
b. Deuxième axe factoriel
Le second axe factoriel quant à lui oppose (Cf. Tableau
4.8.b, ANNEXE IV) :
? Premièrement, les femmes résidant dans les
départements du Sud, d'ethnies Kongo et Punu/Duma, appartenant à
l'église protestante, occupées, leur âge est compris entre
35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, certaines d'entre elles vivent en union et
d'autres sont divorcées/séparées/veuves et ayant connu
plus d'un partenaire sexuel.
? Deuxièmement, les femmes ayant un degré de
modernité élevé, résidant dans les
départements du Nord, d'ethnies Mbochi et Sangha-Likwala, appartenant
aux églises de réveil. Elles sont non occupées,
âgées de 15-19 ans, célibataires, et qui ont connu un seul
partenaire sexuel.
4.2.1.3. Représentation graphique et essai de
caractérisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA
au niveau global
La qualité de la représentation des
modalités sur les axes factoriels est donnée par l'analyse des
coordonnées, des contributions relatives, ou des cosinus carrés
(Cf. Tableau 4.7, ANNEXE IV). La figure 4.1 permet de caractériser deux
groupes des femmes selon leur statut sérologique et leur degré de
modernité. Le premier groupe est constitué des femmes
séropositives et le second groupe est composé des femmes
séronégatives.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 88
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Ce premier plan factoriel permet de mettre en exergue deux
groupes des femmes : Premier groupe :
En effet, le premier groupe est constitué des femmes
séropositives ayant un degré de modernité
élevé, résidant dans le département de
Pointe-Noire, de Brazzaville et dans les départements du Sud, qui
appartiennent à l'ethnie Kongo et Punu/Duma. Ces femmes sont issues des
confessions religieuses suivantes : catholique, protestante, et autres
églises, elles sont occupées, leur âge varie entre 30-34
ans, 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans et sont
divorcées/séparées/veuves.
Deuxième groupe :
Cependant, le deuxième groupe est celui des femmes
séronégatives ayant un degré de modernité faible,
résidant dans les départements du Nord, d'ethnies
Téké/kôta, Mbochi, Mbéré (Mbéti),
Sangha-Likwala, étrangers et autres ethnies. Certaines d'entre elles
sont issues des confessions religieuses telles que les églises de
réveil, l'islam (musulman), et d'autres sont sans religion. Ces femmes
sont non occupées, âgées de 20-24 ans, elles sont
célibataires, elles ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans et
ont connu un seul partenaire sexuel.
Il ressort de cette analyse multivariée descriptive
deux groupes présentés ci-dessous, que le premier groupe
présente le profil des femmes séropositives ayant un degré
de modernité élevé et le deuxième présente
celui des femmes séronégatives ayant un degré de
modernité faible.
4.2.2. Profil des femmes à risque d'infection
à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité faible
4.2.2.1. Détermination des axes factoriels
En effet, le premier axe représente 6,75 % et le
deuxième axe 6,00 %, soit au total 12,76 % de l'inertie totale
expliquée par l'ensemble des axes (Cf. Graphique 4.10, ANNEXE IV).
L'analyse compte après apurement 11 variables et 43 modalités
actives. Pour chaque axe, le pourcentage d'inertie théorique moyen
expliqué par chaque modalité est de 2,33 %
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 89
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
(100%/43). Ainsi, seules les modalités dont la
contribution est supérieure à 2,33 sont à
considérer pour l'interprétation d'un axe (Cf. Tableau 4.9,
ANNEXE IV)).
4.2.2.2. Interprétation des axes factoriels
a. Premier axe factoriel
Le premier axe factoriel oppose (Cf. Tableau 4.10.a, ANNEXE IV)
:
? D'une part, les femmes résidant dans les
départements de Pointe-Noire et du Sud, d'ethnie Kongo, Punu/Duma,
appartenant aux églises catholiques, protestantes et autres
églises. Elles sont non occupées, âgées de 40-44
ans, 45-49 ans, célibataires, ayant un niveau de connaissance faible sur
le VIH/SIDA et qui ont eu leur premier rapport sexuel entre l'âge de
15-17 ans.
? D'autre part, les femmes résidant dans les
départements du Nord, d'ethnies Mbochi, Sangha-Likwala et autres
ethnies, certaines d'entre elles appartiennent aux églises de
réveil et d'autres sont sans religion, non occupées,
célibataires, âgées de 15-19 ans et qui ont eu leur premier
rapport sexuel avant 15 ans.
b. Deuxième axe factoriel
Le second axe factoriel quant à lui oppose (Cf. Tableau
4.10.b, ANNEXE IV) :
? Premièrement, les femmes résidant dans les
départements de Brazzaville et de Pointe-Noire, d'ethnies Kongo,
appartenant aux catholiques. Elles sont non occupées, âgées
de 15-19 ans et 20-24 ans, célibataires, elles ont un niveau faible de
connaissance sur le VIH/SIDA, elles ont eu leur premier rapport sexuel à
l'âge de 15 à 17 ans et ont connu un seul partenaire sexuel.
? Deuxièmement, les femmes résidant dans les
départements du Nord, appartenant aux autres ethnies, sans religion,
occupées, leur âge est compris entre 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44
ans et 45-49 ans, certaines d'entre elles vivent en union et d'autres sont
divorcées/séparées/veuves et ayant connu plus d'un
partenaire sexuel.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 90
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.2.2.3. Représentation graphique et essai de
caractérisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA
au niveau du degré de modernité faible
La figure 4.2 permet de caractériser deux groupes des
femmes selon leur statut sérologique au niveau du degré de
modernité faible. Le premier groupe est constitué des femmes
séropositives et le second groupe est composé des femmes
séronégatives.
Ce deuxième plan factoriel permet de mettre en exergue
deux groupes des femmes : Premier groupe :
En effet, le premier groupe est constitué des femmes
séropositives, résidant dans le département de
Pointe-Noire, de Brazzaville et dans les départements du Sud, qui
appartiennent à l'ethnie Kongo et Punu/Duma. Ces femmes sont issues des
confessions religieuses suivantes : catholique, protestante et autres
églises, elles sont occupées et leur âge varie entre 30-34
ans, 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, elles vivent en union et d'autres sont
divorcées/séparées/veuves et ont eu leur premier rapport
sexuel à l'âge de 18 ans et plus.
Deuxième groupe :
Cependant, le deuxième groupe est celui des femmes
séronégatives, résidant dans les départements du
Nord, d'ethnies Mbochi, Mbéré (Mbéti), Sangha-Likwala et
étrangers. Certaines d'entre elles sont issues des confessions
religieuses telles que les églises de réveil et l'islam
(musulman) et d'autres sont sans religion. Ces femmes sont non occupées,
âgées de 15-19 ans et 20-24 ans, elles sont célibataires,
elles ont un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA, ont eu leur premier
rapport sexuel avant 15 ans et ont connu un seul partenaire sexuel.
4.2.3. Profil des femmes à risque d'infection
à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité
élevé
4.2.2.4. Détermination des axes factoriels
En effet, le premier axe représente 6,83 % et le
deuxième axe 5,80 %, soit au total 12,63 % de l'inertie totale
expliquée par l'ensemble des axes (Cf. Graphique 4.11, ANNEXE IV).
L'analyse compte après apurement 11 variables et 40 modalités
actives. Pour chaque axe, le pourcentage d'inertie théorique moyen
expliqué par chaque modalité est de 2,50 %
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 91
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
(100%/40). Ainsi, seules les modalités dont la
contribution est supérieure à 2,50 sont à
considérer pour l'interprétation d'un axe (Cf. Tableau 4.11,
ANNEXE IV)).
4.2.2.5. Interprétation des axes factoriels
a. Premier axe factoriel
Le premier axe factoriel oppose (Cf. Tableau 4.12.a, ANNEXE IV)
:
? D'une part, les femmes séropositives,
occupées, âgées de 25-29 ans, 30-34 ans, 40-44 ans et 45-49
ans. Elles vivent en union, certainement d'entre elles sont
divorcées/séparées/veuves, ayant un niveau moyen de
connaissance sur le VIH/SIDA et ont connu plus d'un partenaire sexuel.
? D'autre part, les femmes séronégatives,
résidant dans le département de Pointe-Noire, d'ethnie Kongo,
appartenant aux églises catholiques. Elles sont non occupées,
âgées de 15-19 ans, 20-24 ans, célibataires, ayant un
niveau élevé de connaissance sur le VIH/SIDA, qui ont eu leur
premier rapport sexuel entre l'âge de 15-17 ans et qui ont connu un seul
partenaire sexuel.
b. Deuxième axe factoriel
Le second axe factoriel quant à lui oppose (Cf. Tableau
4.12.b, ANNEXE IV) :
? Premièrement, les femmes séropositives,
résidant dans les départements de Pointe-Noire et du Sud,
appartenant aux ethnies Kongo, Punu/Duma, issues de confessions religieuses
Catholiques et Protestantes. Elles sont occupées, leur âge est
compris entre 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, certaines d'entre elles vivent
en union et d'autres sont divorcées/séparées/veuves et
ayant connu plus d'un partenaire sexuel.
? Deuxièmement, les femmes résidant dans les
départements de Brazzaville et du Nord, d'ethnies Mbochi,
Téké/Kôta et autres ethnies, appartenant aux églises
de réveil et d'autres sont sans religion. Elles ont eu leur premier
rapport sexuel à l'âge de 18 ans et plus ont connu un seul
partenaire sexuel.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 92
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
4.2.2.6. Représentation graphique et essai de
caractérisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA
au niveau du degré de modernité élevé
La figure 4.3 permet de caractériser deux groupes des
femmes selon leur statut sérologique au niveau du degré de
modernité faible. Le premier groupe est constitué des femmes
séropositives et le second groupe est composé des femmes
séronégatives.
Ce deuxième plan factoriel permet de mettre en exergue
deux groupes des femmes : Premier groupe :
En effet, le premier groupe est constitué des femmes
séropositives, résidant dans les départements de
Pointe-Noire et du Sud, qui appartiennent à l'ethnie Kongo et Punu/Duma.
Ces femmes sont issues de confession religieuse protestante, elles sont
occupées, leur âge varie entre 30-34 ans, 35-39 ans et 45-49 ans,
elles vivent en union, certaines d'entre elles sont
divorcées/séparées/veuves. Ces femmes ont un niveau moyen
de connaissance sur le VIH/SIDA, elles ont eu leur premier rapport sexuel avant
15 ans et à l'âge de 18 ans et plus, elles ont utilisé le
condom lors des rapports sexuels et elles ont connu plus d'un partenaire
sexuel.
Deuxième groupe :
Cependant, le deuxième groupe est celui des femmes
séronégatives, résidant dans les départements de
Brazzaville et du Nord, d'ethnies Mbochi, Téké/Kôta,
Mbéré (Mbéti), Sangha-Likwala et étrangers.
Certaines d'entre elles sont issues des confessions religieuses telles que les
églises de réveil, les autres églises et l'islam
(musulman). Ces femmes sont non occupées, âgées de 15-19
ans et 20-24 ans, elles sont célibataires, elles ont un niveau
élevé de connaissance sur le VIH/SIDA, elles n'ont pas
utilisé le condom lors des rapport sexuels et ont connu un seul
partenaire sexuel.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Figure 4.1 : Catégorisation des femmes à
risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global
GROUPE !
GROUPE !!
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 93
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Figure 4.2 : Catégorisation des femmes à
risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de
modernité faible
GROUPE !!
GROUPE !
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 94
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Figure 4.3 : Catégorisation des femmes à
risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de
modernité élevé
GROUPE !
GROUPE !!
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 95
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 96
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Dans cette partie, l'analyse descriptive a permis de mettre en
exergue les différentes associations entre chacune des
caractéristiques des variables socio-culturelles,
socio-économiques, socio-démographiques, de la variable
liée à la connaissance sur le VIH/SIDA et des variables
liées aux comportements sexuels à risque des femmes et leur
statut sérologique en fonction du degré de modernité.
Concernant les analyses descriptives bivariées, le
degré de modernité, le département de résidence,
l'ethnie, le statut d'occupation, l'âge, le statut matrimonial,
l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires
sexuels sont significativement associés au statut sérologique des
femmes au niveau global. Au niveau du degré de modernité faible,
le département de résidence, l'ethnie, l'âge, le statut
matrimonial, l'utilisation du condom et le nombre de partenaires sexuels
exercent une influence sur la séroprévalence des femmes. Enfin,
les variables suivantes : le département de résidence, le statut
d'occupation, l'âge, le statut matrimonial et le nombre de partenaires
sexuels sont liés à cette séroprévalence au
degré de modernité élevé.
Cependant les trois premières variables qui ont une
forte intensité au niveau descriptif bivarié sur le statut
sérologique des femmes sont :
Au niveau global (ensemble) : le statut
matrimonial, le département de résidence et l'ethnie.
Au niveau du degré de modernité
faible : le département de résidence, l'ethnie et
le statut matrimonial.
Au niveau du degré de modernité
élevé : le statut matrimonial, le nombre de
partenaires sexuels et le département de résidence.
L'analyse descriptive multivariée, nous a permis de
d'établir le profil des femmes à risque d'infection à
VIH/SIDA au niveau global, au niveau du degré de modernité faible
et du degré de modernité élevé à l'aide de
l'AFCM. Ainsi deux groupes des femmes ont été distingués
à chaque niveau d'analyse, entre autres : le groupe des femmes qui
présente un risque élevé d'infection à VIH/SIDA et
celui qui présente un risque moins élevé d'infection.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 97
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
CHAPITRE V : ESSAI D'EXPLICATION DE LA PREVALENCE DU
VIH/SIDA CHEZ LES FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE
EN REPUBLIQUE DU CONGO
Dans le but de déterminer les facteurs explicatifs de
la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo
compte tenu de leur degré de modernité, il s'avère
nécessaire de procéder à une analyse explicative
multivariée à l'aide d'un modèle de régression
logistique binaire pas à pas. Ceci consiste de mettre en exerce les
mécanismes par lesquels certaines variables agissent sur la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en fonction de leur degré
de modernité.
Ce chapitre se subdivise en trois sections : la
première porte sur la spécification des modèles d'analyse,
la deuxième est relative aux effets nets des facteurs explicatifs du
phénomène étudié, leurs mécanismes d'action
et leurs discussions. Quant à la dernière, elle se focalisera
à la hiérarchisation des facteurs déterminants selon le
degré de modernité.
5.1. Spécification des modèles d'analyse
5.1.1. Description des modèles d'analyse
Les tableaux 5.5.a (pour le niveau global), 5.5.b (pour le
degré de modernité faible) et 5.5.c (pour le degré de
modernité élevé) (Cf. ANNEXE V) présentent les
différents modèles d'analyse en prenant en compte les rapports de
côtes du risque d'être infecté au VIH/SIDA. Ils mettent en
évidence en premier lieu les effets bruts de chaque variable
indépendante, ensuite l'introduction successive des différentes
variables explicatives en fonction du schéma d'analyse tout en exposant
les effets nets de celles-ci.
Cependant, on distingue 11 modèles pour au niveau
global dont le premier modèle est M0 basé sur les effets bruts et
le dernier modèle M11 constituant le modèle saturé
(final). Cette logique est également appliquée au niveau du
degré de modernité faible et du degré de modernité
élevé dont les modèles vont de M0 à M10 pour les
deux degrés. Pour mieux appréhender les mécanismes
d'action des variables indépendantes sur la variable dépendante,
nous avons opté pour des modèles pas à pas. Au niveau du
modèle final, on observe toutes les variables d'intérêts
afin d'identifier les facteurs déterminants de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité et de rendre
compte leurs degrés d'influence.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 98
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
L'introduction des différentes variables s'est
effectuée de la manière suivante : Au niveau global
(ensemble)
Modèle 1 (M1) : Age ;
Modèle 2 (M2) : M1 + Degré de modernité ;
Modèle 3 (M3) : M2 + Département de
résidence ;
Modèle 4 (M4) : M3 + Ethnie ;
Modèle 5 (M5) : M4 + Religion ;
Modèle 6 (M6) : M5 + Statut d'occupation ;
Modèle 7 (M7) : M6 + Statut matrimonial ;
Modèle 8 (M8) : M7 + Niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA ;
Modèle 9 (M9) : M8 + Age au premier rapport sexuel ;
Modèle 10 (M10) : M9 + Utilisation du condom lors des
rapports sexuels ;
Modèle 11 (M11) : M10 + Nombre de partenaires sexuels.
Au niveau du degré de modernité faible
et du degré de modernité élevé
Modèle 1 (M1) : Age ;
Modèle 2 (M2) : M1 + Département de
résidence ;
Modèle 3 (M3) : M2 + Ethnie ;
Modèle 4 (M4) : M3 + Religion ;
Modèle 5 (M5) : M4 + Statut d'occupation ;
Modèle 6 (M6) : M5 + Statut matrimonial ;
Modèle 7 (M7) : M6 + Niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA ;
Modèle 8 (M8) : M7 + Age au premier rapport sexuel ;
Modèle 9 (M9) : M8 + Utilisation du condom lors des
rapports sexuels ;
Modèle 10 (M10) : M9 + Nombre de partenaires sexuels.
5.1.2. Adéquation des modèles
d'analyse
De manière générale, d'après
Camproux (1998), les tests d'adéquation des modèles visent sur
base de critères donnés et des méthodes graphiques ou des
tests statistiques, à examiner les écarts existant entre les
effectifs observés et les effectifs prédits (théoriques).
Ainsi, Taffé (2004) estime que l'ajustement est satisfaisant si :
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 99
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? la distance entre l'« outcome » observé y
et l'« outcome » prédit par le modèle y est petite ;
? le modèle est bien « calibré »,
c'est-à-dire que les fréquences prédites sont proches de
celles observées ;
? le modèle permet de bien discriminer entre les
valeurs de y = 0 et y = 1 en fonction des variables explicatives x1, x2, ...,
xp, c'est-à-dire qu'on obtient de bonnes sensibilités et
spécificités.
5.1.2.1. Significativité globale des
modèles
Le test de Khi-deux au niveau des modèles
saturés permet de saisir la significativité de la relation entre
la variable dépendante et au moins l'une des variables
indépendantes. Les P-value permettent de tester l'hypothèse nulle
H0 : tous les coefficients des variables explicatives sont nuls contre
l'hypothèse alternative H1 : il existe au moins une variable dont le
coefficient est différent de zéro. On rejette H0 si la P-value
est significative.
Tableau 5.1 : Test de significativité globale des
modèles
Modèles
|
Khi-deux du modèle
|
P-value
|
Ensemble
|
176.33
|
0.0000
|
Degré de
modernité faible
|
119.00
|
0.0000
|
Degré de
modernité élevé
|
98.59
|
0.0000
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Il ressort du Tableau 5.1 que les P-value sont toutes
inférieures à 5 %. En effet, les trois modèles sont
globalement significatifs et qu'il existe au moins une variable
indépendante dans chaque modèle qui influence significativement
le statut sérologique des femmes.
5.1.2.2. Pouvoir discriminant des modèles
En effet, la courbe ROC (Received Operating Curve) permet
d'évaluer le pouvoir discriminant du modèle. La précision
du modèle est perçue sur la surface sous cette courbe ROC afin de
discriminer les « outcomes » positifs (y = 1) et des « outcomes
» négatifs (y = 0). Ainsi, les critères suivants sont
retenus, la règle du pouce :
? Si aire ROC = 0,5, il n'y a pas de
discrimination ;
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 100
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? Si aire 0,7 = ROC < 0,8, la discrimination est acceptable et
l'ajustement est adéquat ; ? Si aire 0,8 = ROC < 0,9, la
discrimination est excellente et l'ajustement est adéquat ; ? Si aire
ROC = 0,9, la discrimination est exceptionnelle.
Les graphiques ci-dessous illustrent les courbes de ROC issues
des modèles saturés M11 (au niveau global), M10 (au niveau du
degré de modernité faible) et M10 (au niveau du degré de
modernité élevé) compte tenu des variables
explicatives.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Graphique 5.1 : Evaluation du pouvoir discriminant des
modèles saturés pour chaque niveau d'analyse
Au niveau global (ensemble) Au niveau du degré
de modernité faible Au niveau du degré de modernité
élevé
S e n si t i v t y S e n s i t i v it y
0 0 0
0 . 0 0 0 2 5
0 . 2 5 0 5 0
0 . 5 0 0 7 5
0 . 7 5 1 0 0
1 . 0 0
0.0
000 0.25
025 0.50
050 0.75
075 1.0
10
1 - Specificity Specificity
Area under ROC curve = 0.7374 Area under ROC curve =
0737
S e n s i tv t y S e n s i t i v it y
0 0 0
0 . 0 0 0 2 5
0 . 2 5 0 5 0
0 . 5 0 0 7 5
0 . 7 5 1 0 0
1 . 0 0
0.0
000 0.25
025 0.50
050 0.75
075 1.0
10
1 - Specificity Specificity
Area under ROC curve = 0.754 Area under ROC curve =
0754
S e n si t i v t y S e n s i t i v it y
0 0 0
0 . 0 0 0 2 5
0 . 2 5 0 5 0
0 . 5 0 0 7 5
0 . 7 5 1 0 0
1 . 0 0
0.0
000 0.25
025 0.50
050 0.75
075 1.0
100
1 - Specificity Specificity
Area under ROC curve = 0.753 Area under ROC curve =
0755
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
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Octobre 2012 Page 101
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Nous avons aussi évalué le pouvoir discriminant de
chaque niveau d'analyse en fonction de leurs différents modèles
dans le tableau 5.2.
Tableau 5.2 : Pouvoir discriminant des modèles de
régression logistique
Niveaux d'analyse
|
Modèles
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
M5
|
M6
|
M7
|
M8
|
M9
|
M10
|
M11
|
Ensemble
|
0,6091
|
0,6182
|
0,6607
|
0,6788
|
0,6813
|
0,6806
|
0,7125
|
0,7215
|
0,7230
|
0,7283
|
0,7374
|
Degré
de modernité faible
|
0,6270
|
0,6698
|
0,6872
|
0,6888
|
0,6915
|
0,7309
|
0,7403
|
0,7404
|
0,7478
|
0,7544
|
|
Degré
de modernité élevé
|
0,6185
|
0,6565
|
0,6924
|
0,7074
|
0,7057
|
0,7229
|
0,7246
|
0,7367
|
0,7451
|
0,7553
|
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Il ressort dans le tableau 5.2 que la discrimination est
acceptable pour chaque niveau d'analyse et que les modèles de
régression logistique au niveau saturé M11 pour le niveau global,
et M10 pour le degré de modernité faible et le degré de
modernité élevé sont tous adéquats pour l'analyse
des mécanismes d'action et la recherche des facteurs explicatifs de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo
selon le degré de modernité.
5.2. Facteurs explicatifs de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes en fonction
de leur degré de modernité, leurs
mécanismes d'action et leurs discussions
Les effets nets des facteurs explicatifs sont
déterminés au niveau des analyses des modèles
saturés pour chaque niveau d'analyse. Ceci permet de saisir les
déterminants de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en
République du Congo en présence des autres variables
indépendantes. En effet, il ressort :
? Au niveau global (ensemble), les
facteurs explicatifs suivants : le degré de modernité, le
département de résidence, l'ethnie, le statut matrimonial, le
niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, l'utilisation du condom lors des
rapports, le nombre de partenaires sexuels et l'âge.
? Au niveau du degré de modernité
faible, les facteurs suivants : le département de
résidence, l'ethnie, le statut matrimonial, le niveau de connaissance
sur le VIH/SIDA,
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 102
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et l'âge
constituent des facteurs explicatifs.
? Au niveau degré de modernité
élevé, le département de résidence,
l'ethnie, le statut d'occupation, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, le
nombre de partenaires sexuels et l'âge sont des facteurs explicatifs.
Tableau 5.3 : Présentation des facteurs communs
et spécifique à chaque degré de
modernité
Niveaux d'analyse
|
Facteurs communs
|
Facteurs spécifiques
|
Degré de modernité
faible
|
Département de résidence, Ethnie, Niveau
de connaissance sur le VIH/SIDA, Age
|
Statut matrimonial, Utilisation du condom lors des rapports
sexuels
|
Degré de modernité
élevé
|
Statut d'occupation, Nombre de partenaires sexuels
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
5.2.1. Facteurs socio-culturels
Parmi les facteurs socio-culturels retenus pour les analyses
au niveau global, le degré de modernité, le département de
résidence, et l'ethnie sont restés significatifs dans le
modèle saturé (Cf. Tableau 5.4.a, ANNEXE V). Au niveau des
modèles saturés du degré de modernité faible et du
degré de modernité élevé, le département de
résidence et l'ethnie sont également restés significatifs
(Cf. Tableau 5.4.b et 5.4.c, ANNEXE V).
5.2.1.1. Degré de modernité Au niveau
global (ensemble)
Au niveau du modèle saturé M11, on observe que
le degré de modernité reste significatif au statut
sérologique des femmes au seuil de 5 %. Au modèle M2, cette
variable est restée significative au seuil de 10 %. En introduisant la
variable département de résidence, sa significativité
disparait au M3 jusqu'au M7. Cette variable atténue l'effet net du
degré de modernité sur la variable dépendante, autrement
dit, cet effet passe par le département de résidence.
L'introduction de la variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA et de la
variable utilisation du condom lors des rapports, amplifient l'effet net du
degré de modernité sur le statut sérologique
respectivement au seuil de 10 % au M8 et au seuil de 5 % au M10. En
présence de ces variables le degré de modernité influe
davantage sur ce statut sérologique.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 104
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Autrement dit, lorsqu'une femme ayant un degré de
modernité élevé, a un niveau moyen ou élevé
de connaissance sur le VIH/SIDA ou lorsqu'elle n'utilise pas de condom lors des
rapports sexuels, le risque de contracter le VIH/SIDA s'accroit que si elle a
un degré de modernité faible, a un niveau faible de connaissance
sur le VIH/SIDA et utilise le condom. Enfin, au dernier modèle, on
observe que les femmes ayant un degré de modernité
élevé ont 1,35 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que
celles qui ont un degré de modernité faible.
Le degré de modernité étant une
combinaison du milieu de résidence, du niveau d'instruction et du niveau
de vie, permet de mieux saisir le niveau de modernité auquel appartient
un individu. En Afrique, on constate d'une manière
générale que plus le degré de modernité augmente
plus on a l'aptitude de s'adapter à une culture étrangère.
Or, cette adaptation culturelle peut favoriser la dépravation des
valeurs culturelles et même sexuelles bien qu'elle stimule la
connaissance des IST/VIH/SIDA.
Au Congo, les femmes ayant un degré de modernité
faible se conforment pour la plupart aux pratiques traditionnelles et
culturelles (valorisation du mariage coutumier, polygamie, soumission de la
femme..., bien que dans certaines ethnies la fécondité
extraconjugale est autorisée) qui pour la plupart sont homogènes.
Cependant, l'entrée en vie sexuelle des femmes est relativement plus
précoce chez les femmes ayant un degré de modernité faible
(47,33 %) contre celles ayant un degré de modernité
élevé (52,67 %). En effet, les pratiques sexuelles à
risque (prostitution, multi partenariat, rapports sexuels non
protégés, rapports sexuels par voie anale, fellation...) sont
médiatisées et pratiquées avec un niveau
élevé de modernité. Ce qui fait que les femmes ayant un
degré de modernité élevé ont plus de risque de
contracter le VIH/SIDA. Du fait que l'instruction est une composante du
degré de modernité, généralement les individus
ayant un degré de modernité élevé ont souvent un
niveau d'instruction élevé.
Partant de ce fait, selon les résultats de l'EDSG
(2005), en fonction du niveau d'instruction, les prévalences du VIH/SIDA
sont respectivement 1,3 %, 2,5 % et 5,1 % pour les femmes n'ayant aucun niveau
d'instruction, les femmes ayant un niveau primaire et celles ayant un niveau
secondaire et plus. Cela ressort aussi dans une étude de Massandouno
(2009), que les femmes ayant un niveau d'instruction secondaire et plus
résidant en milieu urbain et en milieu rural ont respectivement 3,22
fois et 3,67 fois plus de risque de contracter le
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 105
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
VIH/SIDA que leurs homologues qui sont sans niveau
d'instruction quel que soit le milieu de résidence.
5.2.1.2. Département de résidence Au
niveau global (ensemble)
Du modèle M3 au modèle saturé M11, on
constate que la variable département de résidence influe
directement sur le statut sérologique des femmes au seuil de 1 %. Les
femmes vivant dans les départements du Sud et de Pointe-Noire ont
respectivement 1,83 fois et 2,48 fois plus de risque d'être
infectées par le VIH/SIDA que celles vivant dans le département
de Brazzaville.
Au niveau du degré de
modernité
Le département de résidence constitue un facteur
explicatif au niveau du degré de modernité faible et du
degré d modernité élevé. Du modèle M2 au
modèle M10 pour chaque degré de modernité, l'effet net du
département de résidence reste direct et significatif au statut
sérologique des femmes au seuil de 1 %. En effet, les femmes ayant un
degré de modernité faible résidant dans le
département de Pointe-Noire ont 2,86 fois plus de risque de contracter
le VIH/SIDA que celles qui résident dans le département de
Brazzaville tandis que les femmes ayant un degré de modernité
élevé résidant dans les départements du Sud et de
Pointe-Noire ont respectivement 4,26 fois et 2,52 fois plus de risque
d'être atteintes du VIH/SIDA que leurs homologues résidant
à Brazzaville.
En effet, le département de résidence joue un
rôle majeur par rapport aux différences de comportements sexuels.
A chaque milieu social correspond un mode de vie particulier qui peut
être différent des autres compte tenu des pratiques ou
comportements qui y véhiculent et qui peuvent engendrer la
vulnérabilité ou la propagation du VIH/SIDA du fait de sa
transmission majoritairement hétérosexuelle.
Ainsi, dans les départements du Sud et de Pointe-Noire
les pratiques comme la polygamie, la valorisation de la maternité
prénuptiale, la promotion de la sexualité extraconjugale,
l'entrée en vie sexuelle précoce, sont courantes. Cependant, la
prostitution est une pratique fréquente dans le département de
Pointe-Noire. Ce genre de comportements rend plus vulnérable les femmes
au VIH/SIDA. Ces femmes sont aussi sexuellement actives dans
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 106
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ces départements, par conséquent, elles courent
aussi un risque à l'infection par le VIH/SIDA. Pendant les guerres qu'a
connues le Congo précisément dans les départements du Sud,
plusieurs femmes et filles ont été victimes des violences
sexuelles les rendant vulnérables au VIH/SIDA.
L'hypothèse H1 selon laquelle les femmes
résidant dans le département de Pointe-Noire ont une
probabilité élevée d'être atteintes du VIH/SIDA que
celles qui résident dans d'autres départements, est
confirmée au niveau global et au niveau du degré de
modernité faible, mais elle est infirmée au niveau du
degré de modernité élevé.
5.2.1.3. Ethnie
Au niveau global (ensemble)
Il ressort dans le modèle saturé M11 que
l'ethnie est restée significativement associée au statut
sérologique des femmes au seuil de 1 %. Partant du modèle M4 au
modèle M11, l'introduction des autres variables n'a pas modifié
l'effet net de l'ethnie sur la variable dépendante, ce qui
témoigne son effet direct sur cette dernière. Les femmes
appartenant aux groupes ethniques Téké/kôta, Mbochi, et
Punu/Duma ont respectivement 1,68 fois, 1,79 fois et 2,03 fois plus de risque
d'être infectées par le VIH/SIDA que les femmes d'ethnie Kongo.
Au niveau du degré de
modernité
L'ethnie explique la prévalence du VIH/SIDA au niveau
du degré de modernité faible et du degré de
modernité élevé au seuil de 1 % au modèle M10 pour
chaque niveau d'analyse. Cependant, son effet net sur le statut
sérologique des femmes est direct au degré de modernité
élevé alors qu'il l'est indirect au degré de
modernité faible.
En contrôlant l'ethnie au niveau du degré de
modernité faible par le statut matrimonial au M6, on constate que cette
variable atténue l'effet net de l'ethnie sur la variable
dépendante. Autrement dit, lorsqu'une femme d'ethnie Punu/Duma vit en
union, elle a moins de risque de contracter le VIH/SIDA que si elle est
d'ethnie Kongo et est célibataire. Par contre la variable niveau de
connaissance sur le VIH/SIDA au M7 amplifie cet effet, c'est-à-dire,
lorsqu'une femme d'ethnie Punu/Duma a un niveau moyen ou élevé de
connaissance sur le VIH/SIDA, le risque de contracter le VIH/SIDA augmente que
si elle est d'ethnie Kongo et a un niveau faible de connaissance sur le
VIH/SIDA.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 107
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau du degré de modernité faible, les
femmes d'ethnie Punu/Duma, ont 2,24 fois plus de risque d'être
infectées par le VIH/SIDA que les femmes d'ethnie Kongo alors qu'au
niveau du degré de modernité élevé les femmes
d'ethnies Téké/Kôta et Mbochi ont respectivement 2,92 fois,
et 3,55 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que les femmes d'ethnie
Kongo.
L'ethnie joue un rôle majeur dans les études
comportementales en général et de la sexualité en
particulier. Elle médiatise des valeurs socio-culturelles inscrites dans
la dimension traditionnelle de l'approche socio-culturelle. C'est le cas des
pratiques comme : le lévirat, le sororat, la polygamie, la valorisation
du mariage coutumier, la valorisation de la maternité
prénuptiale, la promotion de la sexualité extraconjugale,
l'excision et la circoncision,...
Au Congo, l'activité sexuelle préconjugale est
tolérée dans la plupart des ethnies. Chez les femmes d'ethnie
Punu/Duma, lorsque leur époux est absent ou décédé,
elles peuvent contracter des rapports sexuels avec l'un des frères de
leur époux qui de fois est marié et leur entrée en vie
sexuelle est très précoce. Certaines d'entre elles ont plusieurs
partenaires sexuels, dans leur perception la sexualité est
considérée comme un plaisir auquel on peut satisfaire à
tout moment. Par contre, les femmes Téké/kôta, Mbochi
entrent en vie sexuelle précocement, et l'utilisation du condom n'est
pas courant chez ces femmes car selon leur perception, il réduit le
plaisir sexuel. Ce genre de comportement pourrait favoriser la propagation du
VIH/SIDA au sein des femmes appartenant à ces ethnies.
L'hypothèse H2 selon laquelle les femmes d'ethnie
Punu/Duma ont un risque élevé de contracter le VIH/SIDA que
celles qui appartiennent aux autres groupements ethniques, est confirmée
au niveau global et au niveau du degré de modernité faible tandis
qu'elle n'est pas vérifiée au niveau du degré de
modernité élevé.
5.2.2. Facteur socio-économique
La variable statut d'occupation n'est que significative au
niveau du degré de modernité élevé (Cf. Tableau
5.5.a, 5.5.b et 5.5.c, ANNEXE IV).
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 108
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Statut d'occupation
Au niveau global (ensemble)
On observe dans le modèle saturé M11 que le
statut d'occupation n'est pas significativement associé au statut
sérologique des femmes au seuil de 5 %.
Au niveau du degré de
modernité
Le statut d'occupation ne constitue pas un facteur
déterminant au niveau du degré de modernité faible alors
qu'il l'est au degré de modernité élevé. A ce
dernier degré, dans le modèle final M10, il ressort qu'il est
resté significativement associé au statut sérologique des
femmes au seuil de 5 %. L'introduction de la variable âge au premier
rapport sexuel dans le modèle M8 atténue l'effet net de ce statut
sur la variable dépendante. En contrôlant le statut d'occupation
par l'utilisation du condom lors des rapports sexuels au modèle M9, son
effet net s'amplifie. Ainsi, les femmes non occupées ont 40 % moins de
risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont
occupées.
D'après la revue de la littérature la situation
de pauvreté qui prévoit dans la plupart des pays au sud du sahara
favorise aussi une progression du VIHI/SIDA assez rapide chez les femmes, la
pauvreté et le VIH/SIDA sont étroitement liés.
Au Congo, les femmes non occupées ont un risque faible
de contracter le VIH/SIDA que celles qui sont occupées, ce
résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'à la fin des
troubles socio-politiques qu'a connu le pays, plusieurs personnes en
particulier les femmes étaient sans emploi. Nombreuses d'entre elles se
livraient à des pratiques sexuelles à risque dans le but de
satisfaire leur besoin, d'autres ont été victimes des viols. Ce
genre de pratiques pourrait les rendre vulnérables au VIH/SIDA. Au fur
et à mesure que la situation socio-politique s'est stabilisée, la
création des divers emplois ainsi que la promotion des petites et
moyennes entreprises ont permis aux femmes d'avoir une activité afin de
pouvoir satisfaire elles-mêmes leur besoin.
L'hypothèse H3 qui stipule que les femmes non
occupées ont un risque plus élevé d'être
infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées est
infirmée au niveau du degré de modernité
élevé alors qu'elle n'est pas vérifiée au niveau
global et au niveau du degré de modernité faible.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 109
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
5.2.3. Facteurs socio-démographiques
L'âge (variable de contrôle) est resté
significatif dans le modèle final au niveau global, au niveau du
degré de modernité faible et du degré de modernité
élevé, alors que le statut matrimonial ne l'est resté
qu'au niveau global et au niveau du degré de modernité faible
(Cf. Tableau 5.5.a, 5.5.b et 5.5.c).
Statut matrimonial
Au niveau global (ensemble)
On observe dans le modèle saturé (M11) qu'il y a
une relation significative entre le statut matrimonial et le statut
sérologique des femmes au seuil de 1 %. L'introduction des autres
variables dans le modèle n'a guère modifié l'effet net du
statut matrimonial sur la variable dépendante. En effet, les femmes
vivant en union ont 56 % moins de risque de contracter le VIH/SIDA que les
femmes célibataires.
Au niveau du degré de
modernité
Le statut matrimonial ne constitue pas un facteur
déterminant au degré de modernité élevé
alors qu'il l'est au degré de modernité faible. A ce dernier
degré, dans le modèle final M10, il ressort que le statut
matrimonial est resté significativement associé au statut
sérologique des femmes au seuil de 1 %. En introduisant d'autres
variables dans le modèle, l'effet net de cette variable sur le statut
sérologique est resté le même. Ainsi, les femmes vivant en
union ont 64 % moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA
que les femmes célibataires.
Le statut matrimonial à l'instar de celui des individus
vivant en union contribue à la réduction du nombre de partenaires
sexuels par contre celui de célibataire et de
divorcée/séparée/veuve exposent plus les femmes au multi
partenariat. Ce résultat va pratiquement dans le même sens que
celui d'une étude réalisé par Gnanzou (2011) que les
femmes célibataires et veuves ont respectivement 1,97 fois et 4,21 fois
plus de risque d'être infectées que les femmes qui sont en union.
Autrement dit, que les femmes vivant en union ont moins de risque de contracter
le VIH/SIDA que les femmes célibataires et veuves.
Au Congo, la pratique des mariages monogamiques est
tolérée par la loi, la religion, et certaines coutumes d'une
part, alors que celle des mariages polygamiques n'est que
tolérée
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 110
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
par la loi et d'autres coutumes d'autre part. Ce genre d'union
participe à la consolidation d'un seul partenaire sexuel
(fidélité) pour la femme peu importe le type d'union. Le fait
pour une femme vivant en union, contracte des rapports sexuels avec un autre
partenaire en dehors de son conjoint ou son mari, peut s'avérer fatal
dans la mesure où si ce dernier l'appréhende, elle pourrait
perdre son foyer et perdre sa dignité au sein même de la famille.
Cependant, la fidélité est plus admise en union qu'en état
de célibataire, et de divorcée/séparée/veuve. De
plus, les femmes en union ont tendance à mettre en pratique la
planification familiale dans le but de réguler les naissances. Cette
considération des faits peut réduire le risque d'être
infecté par le VIH/SIDA.
Par conséquent l'hypothèse H4 selon laquelle les
femmes vivant en union ont un risque faible de contracter le VIH/SIDA que les
célibataires est confirmée au niveau global et au niveau du
degré de modernité faible alors qu'elle n'est pas
vérifiée au niveau du degré de modernité
élevé.
5.2.4. Facteur lié à la connaissance sur le
VIH/SIDA
La variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est
restée significative au statut sérologique des femmes au niveau
global, au niveau du degré de modernité faible et du degré
de modernité élevé (Cf. Tableau 5.5.a, 5.5.b et 5.5.c,
ANNEXE IV).
Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA Au niveau
global (ensemble)
On observe dans le modèle saturé M11 que le
niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est significativement associé au
statut sérologique des femmes au seuil de 5 %. En introduisant dans le
modèle la variable utilisation du condom au M10, son effet net
s'amplifie sur la variable dépendante, autrement dit, lorsqu'une femme
ayant un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA et
n'utilise pas de condom lors des rapports sexuels, elle coure plus de risque de
contracter le VIH/SIDA que si elle a un niveau faible de connaissance sur le
VIH/SIDA et utilise le condom.
En contrôlant ce niveau de connaissance sur le VIH/SIDA
par le nombre de partenaires sexuels au M11, celui-ci atténue son effet,
c'est-à-dire que, lorsqu'une femme ayant un niveau moyen ou
élevé de connaissance sur le VIH/SIDA et a connu plus d'un
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 111
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
partenaire sexuel, elle coure moins de risque d'être
infectée par le VIH/SIDA que si elle a un niveau faible de connaissance
sur le VIH/SIDA et a un seul partenaire sexuel.
Ainsi, les femmes ayant un niveau moyen et élevé
de connaissance sur le VIH/SIDA ont respectivement 1,53 fois et 1,50 fois plus
de risque de contracter le VIH/SIDA que leurs homologues ayant un niveau faible
de connaissance sur le VIH/SIDA.
Au niveau du degré de
modernité
La relation entre le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA et
le statut sérologique des femmes au M10 est significative au niveau du
degré de modernité faible et du degré de modernité
élevé respectivement au seuil de 1 % et de 5%. Son effet net est
direct au niveau du degré de modernité faible alors qu'il est
indirect au niveau du degré de modernité élevé.
En contrôlant cette variable par l'utilisation du condom
lors des rapports sexuels au M9 au niveau du degré de modernité
élevé, son effet net s'atténue. Mais en présence de
la variable nombre de partenaires sexuels au M10, cet effet s'amplifie,
c'est-à-dire que, lorsqu'une femme a un niveau moyen de connaissance sur
le VIH/SIDA et a connu plus d'un partenaire sexuel, elle coure plus de risque
de contracter le VIH/SIDA que si elle a un niveau faible de connaissance sur le
VIH/SIDA et a un seul partenaire sexuel.
Ainsi, les femmes ayant un degré de modernité
faible et ayant un niveau moyen et élevé de connaissance sur le
VIH/SIDA ont respectivement 1,71 fois et 1,98 fois plus de risque d'être
infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont un niveau faible de
connaissance sur le VIH/SIDA. Par contre, au niveau du degré de
modernité élevé, les femmes ayant un niveau moyen de
connaissance sur le VIH/SIDA ont 1,60 fois plus de risque d'être
atteintes du VIH/SIDA que leurs homologues qui ont un niveau faible de
connaissance sur le VIH/SIDA.
Le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est une variable
très importante car elle permet à l'individu d'avoir une
connaissance sur les moyens de transmission et de prévention du
VIH/SIDA. En mettant en pratique les moyens de préventions, cela
pourrait contribuer à la réduction de la prévalence du
VIH/SIDA. Cette connaissance peut également influencer les comportements
sexuels des individus.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 112
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au Congo, ce sont les femmes ayant un niveau moyen et
élevé de connaissance sur le VIH/SIDA qui ont un risque
d'infection élevé. Certes que ces femmes ont une connaissance
moyenne et élevée sur le VIH/SIDA, mais leur pratique n'est mis
en exergue, et ont peut-être une sexualité à risque. La
plupart d'entre elles vivent en milieu urbain, or, dans ce milieu on observe
les pratiques suivantes : la prostitution, le multi partenariat,
l'entrée précoce en vie sexuelle, les nouvelles pratiques de
faire les rapports sexuels comme la fellation, le cunnilingus, l'anulingus et
même l'utilisation des sex toys pour les femmes lesbiennes... Toutes ces
pratiques susceptibles de rendre vulnérables les femmes au VIH/SIDA,
sont le fruit de l'urbanisation et de la modernité.
L'hypothèse H5 selon laquelle les femmes ayant un
niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA ont une
probabilité faible de contracter le VIH/SIDA que celles qui ont un
niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA, est infirmée au niveau
global, au niveau du degré de modernité faible et du degré
de modernité élevé.
5.2.5. Facteurs liés aux comportements sexuels
à risque
Au dernier modèle, quel que soit le degré de
modernité et au niveau global, l'âge au premier rapport sexuel
n'est pas significatif à la séroprévalence des femmes. La
variable utilisation du condom lors des rapports est restée
significative à cette prévalence au niveau global et au niveau du
degré de modernité faible, alors que quel que soit le
degré de modernité et au niveau global la relation entre le
nombre de partenaires sexuels et le statut sérologique des femmes est
resté significatif (Cf. Tableaux 5.5.a, 5.5.b, et 5.5.c, ANNEXE IV).
5.2.5.1. Utilisation du condom lors des rapports
sexuels Au niveau global (ensemble)
L'utilisation du condom lors de rapports sexuels a une
influence directe sur le statut sérologique des femmes, cette relation
est restée significative au modèle M11 au seuil de 5 %. Les
femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels ont 42 % moins
de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui
l'utilisent.
Au niveau du degré de
modernité
Cette variable constitue un facteur déterminant au
degré de modernité faible tandis qu'il ne l'est pas au
degré de modernité élevé. S'agissant du
degré de modernité faible, on
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 113
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
constate que l'utilisation du condom lors des rapports sexuels
est restée significative au statut sérologique des femmes au
seuil de 5 % au modèle final M10. Son effet net est direct sur la
variable dépendante. Ainsi, les femmes qui n'utilisent pas le condom
lors des rapports sexuels ont 57 % moins de risque de contracter le VIH/SIDA
que leurs homologues qui l'utilisent.
D'après la revue de la littérature, parmi les
moyens de prévention du VIH/SIDA, figure l'utilisation du condom lors
des rapports sexuels qui est l'un des moyens susceptibles de se protéger
contre l'infection à VIH.
Dans le contexte congolais, les résultats obtenus vont
à l'encontre de ce qui ressort de la revue de la littérature
d'autant plus qu'au niveau bivarié, les femmes qui ont utilisé le
condom lors des rapports sexuels ont une prévalence élevé
que celle qui ne l'ont pas utilisé. Au niveau multivarié
explicatif, les femmes n'ayant pas utilisé le condom lors des rapports
ont moins de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui l'ont
utilisé. Ce résultat, surprenant à première vue,
pourrait s'expliquer par le fait que certaines femmes se sachant ou se croyant
séropositives, ont utilisé plus fréquemment que les autres
un condom.
L'hypothèse (H6) suivante : les femmes qui n'utilisent
pas le condom lors des rapports sexuels courent un risque plus
élevé d'être atteintes par l'infection à VIH/SIDA
que celles qui l'utilisent est infirmée au niveau global et au niveau du
degré de modernité faible alors qu'elle n'est pas
vérifiée au niveau du degré de modernité
élevé.
5.2.5.2. Nombre de partenaires sexuels Au niveau
global (ensemble)
C'est la dernière variable introduite dans le
modèle. Il ressort dans le tableau 5.5.a au niveau du modèle
saturé (M11) que l'association entre le nombre de partenaires sexuels et
le statut sérologique des femmes est significative au seuil de 1 %.
Ainsi, les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel ont 2,97 fois plus de
risque d'être infecté par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un
seul partenaire sexuel.
Au niveau du degré de
modernité
Le nombre de partenaires sexuels n'explique pas la
prévalence du VIH/SIDA au niveau du degré de modernité
faible du fait que son seuil de significativité (10 %) est
supérieur au seuil critique retenu (5 %) dans le cas de cette
étude. Cependant, cette variable
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 114
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
est significativement liée au statut sérologique
des femmes au seuil de 5 % au dernier modèle au niveau du degré
de modernité élevé. Ainsi, les femmes ayant un
degré de modernité élevé qui ont connu plus d'un
partenaire sexuel ont 8,85 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que
leurs homologues qui ont connu un seul partenaire sexuel.
Ce résultat vient conforter celui obtenu par
Massandouno (2009) selon lequel les femmes vivant en milieu urbain et en milieu
rural ayant plus d'un partenaire sexuel ont respectivement 3,97 fois et 2,80
fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul
partenaire sexuel quel que soit le milieu de résidence. D'après
la revue de la littérature, un nombre plus élevé de
partenaires sexuel(le)s s'est révélé associé
à une probabilité plus élevée d'infection à
VIH (ONUSIDA, 2002). Ainsi, les femmes ayant des relations sexuelles avec
plusieurs hommes sont plus exposées au VIH/SIDA.
Le multi partenariat est un phénomène qui prend
de l'ampleur au Congo. Après la crise des années 1990 et les
différentes guerres, le tissu social du point de vie économique
et social a été détruit, ainsi les femmes
représentent la couche sociale la plus touchée par la
pauvreté. En effet, la précarité est beaucoup plus
perçue chez les femmes que chez les hommes, ce qui fait que la
satisfaction de leurs besoins les conduit au multi partenariat, et à
accepter la polygamie (ou la bureaucratie), et même à la
prostitution. Le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels leurs permettraient
d'obtenir des biens et services (argent, cadeaux, faveurs,...) dans l'optique
de satisfaire leurs besoins socio-économiques. Ce genre de comportements
pourrait ainsi contribuer à la propagation du VIH/SIDA chez les
femmes.
Ainsi, les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel
courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celle
qui ont un seul partenaire sexuel. Cette hypothèse (H7) est
confirmée au niveau global et au niveau du degré de
modernité élevé. Cependant, elle n'est pas
vérifiée au niveau du degré de modernité faible.
5.2.6. Autre facteur (âge)
L'âge est dans cette étude
considéré comme une variable de contrôle. Elle est
restée significative au statut sérologique des femmes au
modèle saturé au niveau global, au niveau du degré de
modernité faible et du degré de modernité
élevé, au seuil de 1 % et son effet est resté direct (Cf.
Tableaux 5.5.a, 5.5.b, et 5.5.c, ANNEXE IV).
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 115
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau global, les femmes âgées de 30-34 ans,
40-44 ans et 45-49 ans ont respectivement 6,01 fois, 6,02 fois et 6,09 fois
plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui
sont âgées de 15-19 ans.
Au niveau du degré de modernité faible, les
femmes âgées de de 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans ont
respectivement 7,70 fois, 9,57 fois et 8,58 fois plus de risque d'être
infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont âgées de
15-19 ans alors qu'au niveau du degré de modernité
élevé les femmes âgées de 30-34 ans 40-44 ans et
45-49 ans ont respectivement 5,22 fois, 296 fois et 3,02 fois plus de risque de
contracter le VIH/SIDA que celles qui sont âgées de 15-19.
Le tableau 5.4 donne la synthèse des différentes
hypothèses testées dans cette étude, pour l'ensemble et
pour chaque degré de modernité.
Tableau 5.4 : Synthèse des hypothèses
confirmées, infirmées ou non vérifiées
d'après les résultats des analyses multivariées
explicatives selon le degré de modernité et pour
l'ensemble.
Hypothèses
|
Niveaux d'analyse
|
Degré de modernité
|
Ensemble
|
Faible
|
Elevé
|
H1
|
C
|
I
|
C
|
H2
|
C
|
NV
|
C
|
H3
|
NV
|
I
|
NV
|
H4
|
C
|
NV
|
C
|
H5
|
I
|
I
|
I
|
H6
|
I
|
NV
|
I
|
H7
|
NV
|
C
|
C
|
C : Confirmée ; I : Infirmée ; NV : Non
Vérifiée
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo. Au niveau global
(ensemble), on peut confirmer que :
? Les femmes résidant dans le département de
Pointe-Noire ont une probabilité élevée d'être
atteintes du VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres
départements.
? Les femmes d'ethnie Punu/Duma ont un risque
élevé de contracter le VIH/SIDA que celles appartenant aux autres
ethnies.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
· Les femmes vivant en union ont un risque faible de
contracter le VIH/SIDA que les célibataires.
· Les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel
courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles
qui ont connu un seul partenaire sexuel.
Au niveau du degré de modernité
faible, on peut confirmer que :
· Les femmes résidant dans le département
de Pointe-Noire ont une probabilité élevée d'être
atteintes du VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres
départements.
· Les femmes d'ethnie Punu/Duma ont un risque
élevé de contracter le VIH/SIDA que celles appartenant aux autres
ethnies.
· Les femmes vivant en union ont un risque faible de
contracter le VIH/SIDA que les célibataires.
Au niveau du degré de modernité
faible, on peut confirmer que :
· Les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel
courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles
qui ont connu un seul partenaire sexuel.
5.3. Hiérarchisation des facteurs
explicatifs
Il est question dans cette partie d'hiérarchiser les
facteurs en fonction de leur contribution et de leur seuil de
significativité à l'explication de la prévalence du
VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo pour chaque niveau
d'analyse. Cette hiérarchisation se fait à l'aide du Khi-deux
dont le but est de définir les échelles de priorités dans
la mesure où des éventuelles interventions seraient entrevues
pour la réduction de cette prévalence. La formule suivante est
utilisée pour la hiérarchisation des variables
indépendantes :
C =
i Chi
i*100, Où
Chi
2 - Chi 2
f
f
2
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 116
Ci : Contribution de la variable indépendante i
Chi2f : Valeur du Khi-deux du modèle final
(saturé)
Chi2i : Valeur du Khi-deux du modèle sans la variable
indépendante i
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 117
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Le tableau 5.6 présente la hiérarchisation des
déterminants de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
à chaque niveau d'analyse selon leur contribution et leur seuil de
significativité.
Tableau 5.6 : Contribution en fonction du seuil de
significativité des facteurs explicatifs de la variation de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du
Congo
Khi-2 du modèle saturé
Rang
Khi-2 du modèle sans
la variable
Niveau d'analyse
Contribution de la variable en (%)
Seuil de significativité au
modèle saturé
Variables
2
***
3
***
4
***
5
**
6
**
7
**
1
***
2
***
3
***
4
***
5
**
1
***
2
***
3
**
4
**
Statut matrimonial
Département de
résidence
Ethnie
Nombre de partenaires sexuels
Niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA
Utilisation du condom lors des rapports
sexuels
Degré de modernité
Statut matrimonial
Département de
résidence
Niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA
Ethnie
Utilisation du condom lors des rapports
sexuels
Ethnie
Département de
résidence
Nombre de partenaires sexuels
Statut d'occupation
21,56
15,36
10,63
7,58
5,24
4,26
1,78
21,49
10,25
8,70
8,08
5,5
21,99
21,58
12,52
4,45
Ensemble
176,33
138
***
1
98,59
95,5
3,09
**
5
Niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA
NB : *** Significatif au seuil de 1% ; **
Significatif au seuil de 5%
176,33
149
176,33
158
176,33
163
176,33
167
176,33
169
176,33
173
119
93,4
119
107
119
109
119
109
119
112
98,59
76,9
98,59
77,3
98,59
86,3
98,59
94,2
Degré
de modernité faible
Degré
de modernité élevé
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 118
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau global (ensemble)
Il ressort dans le tableau ci-dessus que le statut
matrimonial, le département de résidence et l'ethnie sont les
trois premiers facteurs qui ont un plus grand pouvoir explicatif de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo
respectivement de 21,56 %, 15,36 % et 10,63 %. Ce résultat vient
conforter les résultats obtenus au niveau descriptif bivarié
compte tenu de l'intensité de l'association, sa significativité
et de la valeur du Khi-deux entre chacune de ces variables indépendante
et la variable dépendante.
Au niveau du degré
modernité
Cependant, au Congo les facteurs qui contribuent le plus
à l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
selon le degré de modernité faible et le degré de
modernité élevé ne sont pas les mêmes à
l'exception du département de résidence. Au niveau du
degré de modernité faible, les trois facteurs déterminants
sont hiérarchisés de la manière suivante : le statut
matrimonial (21,49 %), le département de résidence (10,25 %) et
le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA (8,70 %), tandis qu'au niveau du
degré de modernité élevé, il s'agit de l'ethnie
(21,99 %), du département de résidence (21,58 %) et du nombre de
partenaires sexuels (12,52 %).
Ces résultats ne vont pas dans le même sens qu'au
niveau descriptif bivarié, les variables suivante : département
de résidence, ethnie et statut matrimonial, ont une forte
intensité sur la variable dépendante au niveau du degré de
modernité faible, alors qu'au niveau du degré de modernité
élevé il s'agit : du statut matrimonial, du nombre de partenaires
sexuels et du département de résidence. Ceci s'explique par le
fait qu'à ce niveau d'analyse, on ne met en relation que chacune des
variables indépendantes et la variable dépendante alors qu'au
niveau d'analyse explicatif multivarié on tient compte des effets nets
des autres variables.
Au niveau global, ainsi qu'au niveau du degré de
modernité faible, le statut matrimonial est le premier facteur
déterminant de la prévalence du VIH/SIDA alors qu'au degré
de modernité élevé c'est l'ethnie.
Au terme de ce chapitre, les variables d'étude ayant un
effet net sur la variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
en République du Congo selon leur degré de modernité ont
été identifiées. Au niveau global dans le modèle
saturé, il s'agit : du statut
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 119
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
matrimonial, du département de résidence, de
l'ethnie, du nombre de partenaires sexuels, du niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA, de l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et du
degré de modernité. En effet, au niveau du degré de
modernité faible, il s'agit : du statut matrimonial, du
département de résidence, du niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA, de l'ethnie et l'utilisation du condom lors des rapports sexuels.
Cependant, au niveau du degré de modernité élevé,
il s'agit : de l'ethnie, du département de résidence, du nombre
de partenaires sexuels, du statut d'occupation et du niveau de connaissance sur
le VIH/SIDA.
Ainsi, les trois facteurs qui déterminent plus
l'explication du phénomène étudié sont :
? Au niveau global (ensemble) : le
statut matrimonial, le département de résidence et l'ethnie.
? Au niveau du degré de modernité
faible : le statut matrimonial, le département de
résidence et le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.
? Au niveau du degré de modernité
élevé : l'ethnie, le département de
résidence et le nombre de partenaires sexuels.
Les modèles saturés de ces trois niveaux
d'analyse sont tous significatifs au seuil de 5 %, et sont adéquates
après les avoir vérifié par le test d'adéquation de
ROC respectivement avec un Area under ROC curve de 0,7374 (niveau global) ;
0,7544 (au degré de modernité faible) ; 0,7553 (au degré
de modernité élevé).
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 120
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
CONCLUSION GENERALE
La problématique du VIH/SIDA chez les femmes constitue
l'une des préoccupations inscrites dans la plupart des Politiques de
Santé des pays africains. Dans le monde, on compte près de 2,1
millions de décès annuels causés par le VIH/SIDA.
L'Afrique subsaharienne étant la région la plus touchée
compte 22,5 millions des PVVS en 2009 (ONUSIDA, 2010). Cependant, la lutte
contre le VIH/SIDA constitue aussi l'une des préoccupations pour la
République du Congo. La prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
est estimée à 4,1 % (ESISC-I, 2009). Cette étude avait
comme objectif général de contribuer à la connaissance des
facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes selon le degré de modernité en République du Congo
afin de réduire sa séroprévalence auprès des
groupes des femmes les plus vulnérables au VIH/SIDA. De manière
spécifique, il s'agit de :
? Décrire les différences de la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de
modernité ;
? Dresser le profil des femmes enquêtées en
fonction de leur statut sérologique et de leur degré de
modernité ;
? Identifier et hiérarchiser les facteurs
associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon
le degré de modernité et leurs mécanismes d'action ;
? Formuler des recommandations adéquates pour
l'amélioration du taux de prévalence du VIH/SIDA chez les femmes
selon le degré de modernité.
Diverses approches ont été
appréhendées au niveau de la revue de la littérature dans
le but d'expliquer la prévalence du VIH/SIDA, entre autres l'approche
biologique/épidémiologique, l'approche socio-culturelle,
l'approche socio-économique, l'approche socio-démographique,
l'approche genre et l'approche institutionnelle/politique. Ce qui a conduit
à la construction d'un cadre conceptuel dont l'hypothèse
générale stipule que le risque d'infection à VIH/SIDA
observé chez les femmes en République du Congo est directement
influencé par les facteurs socio-culturels, socio-économiques et
socio-démographiques. Indirectement, ces facteurs influencent ce risque
à travers les comportements sexuels à risque des femmes. De
même, ces comportements sont influencés par la modernité
par le biais de leurs sources d'informations sur le VIH/SIDA et de leurs
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 121
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
connaissances sur le VIH/SIDA. En effet, les hypothèses
spécifiques suivantes ont été formulées :
H1 : Le comportement sexuel est fonction
du milieu dans lequel se trouve l'individu, la majorité des femmes ayant
un degré de modernité élevé résident dans le
département de Brazzaville et de Pointe-Noire. Cependant, à
Pointe-Noire les comportements sexuels à risque sont fréquents et
élevés. De ce fait, quel que soit le degré de
modernité, les femmes résidant dans le département de
Pointe-Noire courent plus de risque d'être infectées par le
VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements.
H2 : Il a été
observé dans le contexte que chez les femmes Punu/Duma le multi
partenariat est une pratique courante et elles sont sexuellement actives.
Par conséquent, les femmes d'ethnie Punu/Duma courent plus de
risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui
appartiennent aux autres groupements ethniques peu importe le degré de
modernité.
H3 : Il ressort de la revue de la
littérature que la précarité des conditions de vie des
ménages influe sur les comportements sexuels des femmes qui s'exposent
à des rapports sexuels à risque afin de satisfaire leurs besoins.
Ainsi, les femmes non occupées courent plus de risque d'être
infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées quel que
soit le degré de modernité.
H4 : Le risque d'infection à
VIH/SIDA varie en fonction de l'état matrimonial, ainsi dans le cadre du
mariage, la fidélité étant l'un des moyens de
prévention contre le VIH/SIDA est une exigence. Par
conséquent, peu importe le degré de modernité les femmes
vivant en union courent moins de risque d'être infectées par le
VIH/SIDA que celles qui sont célibataires.
H5 : Le fait pour une femme d'avoir une
connaissance sur l'existence des maladies sexuellement transmissibles le
conduit à s'abstenir à ces dernières. De ce point de
vue, quel que soit le degré de modernité les femmes ayant un
niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA courent
moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui
ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.
H6 : L'utilisation du condom lors des
rapports est un moyen de prévention contre le VIH/SIDA. Ainsi, les
femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels courent
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 122
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA
que celles qui l'utilisent peu importe le degré de modernité.
H7 : Le fait pour une femme d'avoir un
seul partenaire sexuel traduit un faible risque d'être infectée
alors que les individus ayant plusieurs partenaires sexuels ont parfois des
rapports sexuels non protégés. Partant de ce fait, les
femmes ayant connu plus d'un seul partenaire sexuel courent plus de risque
d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul
partenaire sexuel quel que soit le degré de modernité.
Dans cette étude, les données utilisées
proviennent de l'Enquête de Séroprévalence et sur les
Indicateurs du SIDA au Congo (ESISC-I) réalisée en 2009, la plus
récente. Ces données ont été jugées
acceptables après leur évaluation. Deux méthodes d'analyse
ont été utilisées dans le cadre de cette étude, il
s'agit des méthodes d'analyses descriptives et des méthodes
d'analyses explicatives.
S'agissant des analyses descriptives, les tableaux
croisés avec le test de khi-deux de Pearson et l'indice V de Cramer ont
été utilisés pour le niveau bivarié et l'AFCM pour
le niveau descriptif multivarié. En effet, au niveau des analyses
descriptives bivariées, le degré de modernité, le
département de résidence, l'ethnie, le statut d'occupation,
l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom lors des rapports
sexuels et le nombre de partenaires sexuels sont significativement
associés au statut sérologique des femmes au niveau global. Au
niveau du degré de modernité faible, le département de
résidence, l'ethnie, l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation
du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires sexuels
exercent une influence sur la séroprévalence des femmes. Enfin,
les variables suivantes : le département de résidence, le statut
d'occupation, l'âge, le statut matrimonial et le nombre de partenaires
sexuels sont liés à cette séroprévalence au
degré de modernité élevé.
Néanmoins, les trois premières variables qui ont
une forte intensité au niveau descriptif bivarié sur le statut
sérologique des femmes sont : au niveau global, le statut matrimonial,
le département de résidence et l'ethnie. Au niveau du
degré de modernité faible il s'agit : du département de
résidence, l'ethnie et le statut matrimonial, alors qu'au niveau du
degré de modernité élevé c'est : le statut
matrimonial, le nombre de partenaires sexuels et le département de
résidence.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 123
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau multivarié descriptif, l'AFCM nous a permis
d'établir le profil des femmes à risque d'infection à
VIH/SIDA au niveau global, au niveau du degré de modernité faible
et du degré de modernité élevé à l'aide de
l'AFCM. Ainsi deux groupes des femmes ont été distingués
à chaque niveau d'analyse, entre autres : le groupe des femmes qui
présente un risque élevé d'infection à VIH/SIDA et
celui qui présente un risque moins élevé d'infection.
Cependant, les analyses explicatives multivariées
à l'aide de la régression logistique pas à pas sont
effectuées à trois niveaux : d'abord au niveau global, au niveau
du degré de modernité faible et du degré de
modernité élevé. Ainsi, les variables d'étude ayant
une influence sur la variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes sont dans l'ordre suivant :
Au niveau global (ensemble) dans le
modèle saturé M11 il s'agit : du statut matrimonial, du
département de résidence, de l'ethnie, du nombre de partenaires
sexuels, du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, de l'utilisation du condom
lors des rapports sexuels et du degré de modernité.
Au niveau du degré de modernité
faible au M10 il s'agit : du statut matrimonial, du
département de résidence, du niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA, de l'ethnie et de l'utilisation du condom lors des rapports
sexuels.
Au niveau du degré de modernité
élevé au M10 il s'agit : de l'ethnie, du
département de résidence, du nombre de partenaires sexuels, du
statut d'occupation, et du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.
Cependant, les trois facteurs qui déterminent plus
l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en
République du Congo sont :
Au niveau global (ensemble) : le statu
matrimonial, le département de résidence et l'ethnie.
Au niveau du degré de modernité
faible : le statut matrimonial, le département de
résidence et le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.
Au niveau du degré de modernité
élevé : l'ethnie, le département de
résidence et le nombre de partenaires sexuels.
Concernant la vérification de nos sept hypothèses
spécifiques :
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 124
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau global (ensemble) : quatre
hypothèses ont été confirmées (H1, H2, H4, et
H7), deux hypothèses ont été infirmées (H5
et H6) et une n'a pas été vérifiée
(H3).
Au niveau du degré de modernité
faible : trois hypothèses ont été
confirmées (H1, H2, et H4), deux hypothèses ont
été infirmées (H5 et H6) et deux
hypothèses n'ont pas été vérifiées (H3
et H7).
Au niveau du degré de modernité
élevé : une hypothèse a été
confirmée (H7), trois hypothèses ont été
infirmées (H1, H3, et H5) et trois hypothèses n'ont pas
été vérifiées (H2, H4, et H6).
En dépit de cela, cette étude présente aussi
quelques limites parmi lesquelles :
> Le manque de données qualitatives pour mieux
expliquer et justifier les résultats ;
> L'absence dans la base de données des variables
milieu de socialisation, et exposition aux médias (fréquence
d'écoute de la radio, fréquence de suivre la
télé,...) ;
> Le moyen de transmission par voie sanguine n'a pas
été saisi explicitement ;
> La non prise en compte de la variable milieu de
socialisation et exposition aux médias dans la construction de la
variable « degré de modernité ».
Les recommandations suivantes sont formulées :
+ Au niveau politique et programmatique
:
> Mener des actions de lutte contre le VIH/SIDA au Congo
chez les femmes en tenant compte de leur degré de modernité.
Celles-ci doivent être spécifiques à chaque degré de
modernité. Mais, la lutte contre le VIH/SIDA doit être
intensifiée chez les femmes ayant un degré de modernité
élevé puisse qu'elles ont un risque élevé
d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont un
degré de modernité faible ;
> Introduire des programmes d'éducation en
matière de sexualité et des modules d'enseignement relatifs au
VIH/SIDA dans l'enseignement formel.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 125
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Recommandations communes entre le degré de
modernité faible et élevé
> Rendre efficace la lutte contre le VIH/SIDA au Congo chez
les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire et dans
les départements du Sud, et chez les femmes d'ethnie Punu/Duma, Mbochi
et Téké/Kôta tout en renforçant la sensibilisation
sur les moyens de transmission et de prévention du VIH/SIDA ;
> Inciter les femmes ayant un niveau moyen et
élevé de connaissance sur le VIH/SIDA à mettre en pratique
les moyens de prévention contre le VIH/SIDA.
Recommandations spécifiques entre le
degré de modernité faible et élevé Au niveau
du degré de modernité faible
> Promouvoir l'accessibilité des femmes aux services
de santé de la reproduction pour des besoins de conseils en
matière sexualité et VIH/SIDA, notamment chez les femmes
célibataires, divorcées/séparées/veuves ;
> Encourager les femmes qui utilisent
généralement le condom lors des rapports sexuels à
continuer à l'utiliser pour se prévenir du VIH/SIDA et pour ne
pas transmettre davantage cette maladie.
Au niveau du degré de modernité
élevé
> Renforcer la sensibilisation chez les femmes sur les
moyens de transmission et de prévention du VIH/SIDA afin de les inciter
à mettre en pratiques les moyens de prévention contre le
VIH/SIDA, et sur les conséquences du multi partenariat,
précisément chez les femmes ayant une occupation et chez celles
qui ont au moins eu plus partenaire sexuel.
+ Au niveau scientifique :
> Promouvoir des études qualitatives sur le
phénomène étudié qui devraient apporter un
éclairage à la compréhension des relations entre le
VIH/SIDA et les pratiques quotidiennes des populations ;
> Prendre en compte dans les prochaines enquêtes de
ce genre au Congo la variable milieu de socialisation et les variables
liées à l'exposition aux médias (fréquence
d'écoute de la radio, fréquence de suivre la
télé,...) ;
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 126
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? Intégrer dans les enquêtes un module sur la
collecte des informations concernant la disponibilité des
infrastructures liées à la santé de la reproduction et
leur accessibilité.
Comme perspective de recherche, il serait intéressant
de mener une réflexion sur l'évolution de la prévalence du
VIH/SIDA selon le sexe. Cette réflexion pourra de mettre en
évidence les sources du changement de cette prévalence en
République du Congo à partir de plusieurs bases de
données.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 127
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
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KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page A
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ANNEXE
ANNEXE I : Répartition des femmes par
âge et par groupes d'âge Tableau 1 A.1 : Répartition
des femmes par âge
Age
|
Effectifs des femmes
|
15
|
112
|
16
|
161
|
17
|
165
|
18
|
254
|
19
|
228
|
20
|
233
|
21
|
265
|
22
|
257
|
23
|
211
|
24
|
277
|
25
|
215
|
26
|
290
|
27
|
237
|
28
|
242
|
29
|
244
|
30
|
225
|
31
|
151
|
32
|
194
|
33
|
179
|
34
|
152
|
35
|
159
|
36
|
171
|
37
|
146
|
38
|
118
|
39
|
138
|
40
|
155
|
41
|
123
|
42
|
103
|
43
|
86
|
44
|
82
|
45
|
105
|
46
|
119
|
47
|
76
|
48
|
98
|
49
|
82
|
Total
|
6051
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 2 A.1 : Répartition des femmes par groupes
d'âge
Age
|
Effectifs des femmes
|
15-19
|
919
|
20-24
|
1242
|
25-29
|
1228
|
30-34
|
901
|
35-39
|
732
|
40-44
|
548
|
45-49
|
480
|
Total
|
6051
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
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Octobre 2012 Page B
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page C
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ANNEXE II : Méthode de construction des
variables composites sous STATA.11 Annexe II.a : Construction de
la variable Degré de modernité
Les variables qui nous ont permis de construire la variable
degré de modernité sont : le milieu de résidence (v025),
le niveau d'instruction (v106) et le niveau de vie du ménage (v190) dont
les étapes et commandes sont les suivantes :
- La commande factor correspondant à l'ACP, nous donne
le tableau résumant les facteurs disponibles correspondant au nombre de
variables introduites.
- Le facteur 1 a été choisi pour la construction
de notre variable composite par l'option factor (1).
- Les informations sur le facteur 1 sont
résumées dans le deuxième tableau, qui nous
présente la contribution de chaque variable et sa variance.
. factor v025 v106 v190 [aweight=hiv05/1000000], factor (1) (sum
of wgt is 6.0511e+03)
(obs=5985)
Factor analysis/correlation Number of obs = 5985
Method: principal factors Retained factors = 1
Rotation: (unrotated) Number of params = 3
Factor | Eigenvalue Difference Proportion Cumulative
|
+
|
|
|
|
Factor1
|
| 1.38573
|
1.42907
|
1.2122
|
1.2122
|
Factor2 |
|
-0.04333
|
0.15587
|
-0.0379
|
1.1743
|
Factor3 |
|
-0.19921
|
.
|
-0.1743
|
1.0000
|
LR test: independent vs. saturated: chi2(3) = 4922.04
Prob>chi2 = 0.0000 Factor loadings (pattern matrix) and unique
variances
Variable | Factor1 | Uniqueness
+ +
v025 |
|
-0.7727 |
|
0.4029
|
v106 |
|
0.4141 |
|
0.8285
|
v190 |
|
0.7856 |
|
0.3829
|
- La Somme : variable*contribution sur le facteur 1+
variable*contribution sur le facteur 1... a permis de générer les
scores standardisés (nod).
- La commande xtile a permis de générer la variable
« modern » à partir des scores (nod) en quantiles de deux
modalité soit n(2).
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page D
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
- Nous avons procéder par la définition des
étiques des deux modalités construites.
. gen nod=v025*-0.7727+v106*0.4141+v190*0.7856 . xtile modern =
nod [aweight=hiv05/1000000], n(2) . lab def modern 1»MODFAIBLE»
2»MODELEVE» . lab val modern modern
. tab modern [iweight=hiv05/1000000]
2 quantiles |
of nod | Freq. Percent Cum.
+
MODFAIBLE | 3,750.1263 61.97 61.97
MODELEVE | 2,300.9519 38.03 100.00
+
Total | 6,051.0781 100.00
Annexe II.b : Construction de la variable Niveau
de connaissance sur le VIH/SIDA
Les variables qui nous ont permis de construire la variable
niveau de connaissance sur le VIH/SIDA sont : réduction du risque de
contracter le SIDA en pratiquant l'abstinence (v754bp), la réduction du
risque de contracter le SIDA en utilisant le condom (v754cp), la
réduction du risque de contracter le SIDA en ayant un seul partenaire
sexuel (v754dp), la transmission du SIDA par les piqures des moustiques
(v754jp), la transmission du SIDA en partageant la nourriture avec un
sidéen (v754wp), le traitement possible du SIDA (v756), la transmission
du SIDA pendant la grossesse (v774a), la transmission du SIDA pendant
l'accouchement (v774b), la transmission du SIDA pendant l'allaitement (v774c),
la transmission du SIDA par la sorcellerie (v823). Mais les variables suivantes
: existence du SIDA (v751) et transmission du SIDA pendant les rapports sexuels
(v750) n'ont pas été retenus du fait que ces variables avaient
une variance nulle. Les commandes qui ont permis de construire cette variable
composite sont :
- La commande factor correspondant à l'ACP, nous donne
le tableau résumant les facteurs disponibles correspondant au nombre de
variables introduites.
- Le facteur 1 a été choisi pour la construction
de notre variable composite par l'option factor (1).
- Les informations sur le facteur 1 sont
résumées dans le deuxième tableau, qui nous
présente la contribution de chaque variable et sa variance.
. factor v754bp v754cp v754dp v754jp v754wp v756 v774a v774b
v774c v823 [aweight=hiv05/1000000], factor (1)
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page E
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
(sum of wgt is 5.9406e+03) (obs=5777)
Factor analysis/correlation Number of obs = 5777
Method: principal factors Retained factors = 1
Rotation: (unrotated) Number of params = 10
Factor | Eigenvalue Difference
+
|
Proportion Cumulative
|
Factor1 |
|
1.86251
|
1.19270
|
1.0011
|
1.0011
|
Factor2 |
|
0.66982
|
0.58616
|
0.3600
|
1.3612
|
Factor3 |
|
0.08365
|
0.05656
|
0.0450
|
1.4061
|
Factor4 |
|
0.02709
|
0.07878
|
0.0146
|
1.4207
|
Factor5 |
|
-0.05168
|
0.02847
|
-0.0278
|
1.3929
|
Factor6 |
|
-0.08015
|
0.02158
|
-0.0431
|
1.3498
|
Factor7 |
|
-0.10173
|
0.05355
|
-0.0547
|
1.2951
|
Factor8 |
|
-0.15528
|
0.02103
|
-0.0835
|
1.2117
|
Factor9 |
|
-0.17631
|
0.04119
|
-0.0948
|
1.1169
|
Factor10 | -0.21750 . -0.1169 1.0000
LR test: independent vs. saturated: chi2(45) = 7360.74
Prob>chi2 = 0.0000 Factor loadings (pattern matrix) and unique
variances
Variable | Factor1 | Uniqueness
+ +
v754bp | 0.3860 | 0.8510
v754cp | 0.3853 | 0.8515
v754dp | 0.3531 | 0.8753
v754jp | 0.3571 | 0.8725
v754wp | 0.4001 | 0.8399
v756 |
|
0.3725 |
|
0.8612
|
v774a |
|
0.5574 |
|
0.6893
|
v774b |
|
0.6052 |
|
0.6338
|
v774c |
|
0.5285 |
|
0.7207
|
v823 |
|
0.2404 |
|
0.9422
|
.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page F
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
- La Somme : variable*contribution sur le facteur 1+
variable*contribution sur le facteur 1... a permis de générer les
scores standardisés (con).
- La commande xtile a permis de générer la variable
« connais » à partir des scores (con) en quantiles de trois
modalité soit n(3).
- Nous avons procéder par la définition des
étiques des deux modalités construites.
. gen
con=v754bp*0.3860+v754cp*0.3853+v754dp*0.3531+v754jp*0.3571+v754wp*0.4001+v756*0.372
5+v774a*0.5574+v774b*0.6052+v774c*0.5285+ v823*0.2404
(208 missing values generated)
. xtile connais=con [aweight=hiv05/1000000], n(3)
. lab def connais 1"faible" 2"moyen" 3"eleve"
. lab val connais connais
. tab connais [iweight=hiv05/1000000]
3 quantiles |
of con | Freq. Percent Cum.
+
|
|
|
faible | 2,231.9834
|
37.57
|
37.57
|
moyen | 1,734.4891
|
29.20
|
66.77
|
eleve | 1,974.1733
|
33.23
|
100.00
|
+
Total | 5,940.6458 100.00
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ANNEXE III : Analyses bivariées (Tableaux)
Tableau 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez
les femmes par degré de modernité selon leurs
caractéristiques socio-culturelles
|
Degré de modernité
|
Caractéristiques socio-culturelles
|
Faible
|
Elevé
|
Ensemble
|
Variables
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Degré de modernité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Faible
|
|
|
|
|
|
|
3,8 (3750)
|
|
|
Elevé
|
|
|
|
|
|
|
4,7 (2301)
|
3,14**
|
0,02
|
Département de résidence
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Brazzaville
|
2,2 (822)
|
|
|
3,7 (1370)
|
|
|
3,1 (2193)
|
|
|
Pointe Noire
|
6,8 (501)
|
|
|
6,3 (717)
|
|
|
6,6 (1219)
|
|
|
Nord
|
2,6 (964)
|
27,52***
|
0,08
|
1,5 (65)
|
12,02***
|
0,07
|
2,5 (1029)
|
31,38***
|
0,07
|
Sud
|
4,4 (1463)
|
|
|
8,1 (149)
|
|
|
4,7 (1610)
|
|
|
Ethnie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kongo
|
4,0 (1977)
|
|
|
3,8 (1222)
|
|
|
3,9 (3199)
|
|
|
Teke/kôta
|
3,8 (613)
|
|
|
6,3 (415)
|
|
|
4,8 (1028)
|
|
|
Mbochi
|
2,6 (427)
|
|
|
6,4 (343)
|
|
|
4,2 (769)
|
|
|
Punu/duma
|
9,7 (165)
|
|
|
8,2 (85)
|
11,71
|
|
9,2 (250)
|
|
|
Sangha-Likwala
|
2,1 (188)
|
24,46***
|
0,08
|
0,0 (26)
|
(ns)
|
-
|
1,9 (214)
|
25,86***
|
0,07
|
Mbéré (Mbéti)
|
4,8 (63)
|
|
|
2,8 (36)
|
|
|
4,0 (100)
|
|
|
Autres ethnies
|
0,0 (77)
|
|
|
0,0 (19)
|
|
|
0,0 (96)
|
|
|
Etrangers
|
2,1 (240)
|
|
|
4,5 (155)
|
|
|
3,0 (395)
|
|
|
Religion
|
|
|
|
|
|
Catholique
|
3,3 (1144)
|
|
|
5,0 (719)
|
|
|
4,0 (1863)
|
|
|
Protestant
|
4,2 (884)
|
|
|
4,4 (435)
|
|
|
4,2 (1320)
|
|
|
Musulman
|
0,0 (19)
|
|
-
|
0,0 (20)
|
|
-
|
0,0 (38)
|
|
-
|
Eglise de réveil
|
3,1 (985)
|
5,38 (ns)
|
|
4,8 (819)
|
6,96 (ns)
|
|
3,9 (1804)
|
4,31
(ns)
|
|
Autres églises
|
4,7 (510)
|
|
|
6,4 (220)
|
|
|
5,2 (731)
|
|
|
Sans religion
|
5,3 (208)
|
|
|
0,0 (88)
|
|
|
3,7 (295)
|
|
|
NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%,
ns : Non significatif
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page G
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez
les femmes par degré de modernité selon leur
caractéristique socio-économique
Caractéristique socio-
|
Degré de modernité
|
économique
|
Faible
|
Elevé
|
Ensemble
|
Variable
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Statut
d'occupation
|
|
|
|
Occupée
|
3,9 (2818)
|
0,36
|
-
|
5,9 (1362)
|
10,83***
|
0,07
|
4,5 (4180)
|
5,66**
|
0,03
|
Non occupée
|
3,4 (932)
|
(ns)
|
|
3,0 (939)
|
|
|
3,2 (1871)
|
|
|
NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%,
ns : Non significatif
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Tableau 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez
les femmes par degré de modernité selon leurs
caractéristiques socio-démographiques
Caractéristiques
|
Degré de modernité
|
socio-
démographiques
|
Faible
|
Elevé
|
Ensemble
|
Variables
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Age de la femme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15-19 ans
|
0,8 (591)
|
|
|
1,8 (328)
|
|
|
1,2 (920)
|
|
|
20-24 ans
|
2,4 (751)
|
|
|
3,3 (491)
|
|
|
2,7 (1243)
|
|
|
25-29 ans
|
5,3 (663)
|
|
|
5,1 (566)
|
|
|
5,1 (1228)
|
|
|
30-34 ans
|
3,9 (536)
|
29,72***
|
0,09
|
7,9 (365)
|
18,48***
|
0,09
|
5,5 (900)
|
39,64***
|
0,08
|
35-39 ans
|
4,6 (479)
|
|
|
4,7 (253)
|
|
|
4,6 (731)
|
|
|
40-44 ans
|
5,8 (362)
|
|
|
4,8 (186)
|
|
|
5,5 (549)
|
|
|
45-49 ans
|
5,4 (368)
|
|
|
7,1 (112)
|
|
|
5,6 (480)
|
|
|
Statut
matrimonial
|
|
|
|
|
|
Célibataire
|
4,3 (792)
|
|
|
4,0 (581)
|
|
|
4,2 (1373)
|
|
|
En union (Mariée/ Union libre)
|
2,8 (2389)
|
23,49***
|
0,08
|
4,1 (1419)
|
14,30***
|
0,08
|
3,3 (3809)
|
35,17***
|
0,08
|
Divorcée/Séparée/ Veuve
|
7,0 (569)
|
|
|
9,0 (301)
|
|
|
7,7 (869)
|
|
|
NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%,
ns : Non significatif
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page H
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez
les femmes par degré de modernité selon leurs
caractéristiques liées aux comportements sexuels à
risque
Caractéristiques
|
Degré de modernité
|
liées aux comportements sexuels à
risque
|
Faible
|
Elevé
|
Ensemble
|
Variables
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Taux de prévalence en %
|
Khi- deux
|
V de Cramer
|
Age au premier rapport sexuel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Avant 15 ans
|
3,7 (1129)
|
|
|
3,7 (378)
|
|
|
3,7 (1506)
|
|
|
De 15 à 17 ans
|
3,6 (1956)
|
1,92 (ns)
|
-
|
5,0 (1318)
|
5,09 (ns)
|
-
|
4,2 (3273)
|
1,25 (ns)
|
-
|
De 18 ans et plus
|
4,5 (644)
|
|
|
4,4 (593)
|
|
|
4,4 (1237)
|
|
|
Utilisation du condom lors des rapports
sexuels
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
4,0 (631)
|
|
|
9,4 (456)
|
|
|
5,6 (1142)
|
|
|
Non
|
3,6 (3079)
|
6,00**
|
0,04
|
3,8 (1820)
|
4,62*
|
0,05
|
3,7 (4844)
|
6,38**
|
0,03
|
Nombre de partenaires sexuels
|
|
|
|
|
|
Un seul
|
1,5 (536)
|
|
|
0,4 (24)
|
|
|
1,1 (819)
|
|
|
Plus d'un
|
4,1 (3214)
|
8,89***
|
0,05
|
5,3 (2017)
|
13,60***
|
0,08
|
4,6 (5232)
|
21,84***
|
0,06
|
NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%,
ns : Non significatif
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page I
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page J
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ANNEXE IV : Histogramme, coordonnées,
contributions et cosinus carrés issues de l'AFCM pour chaque niveau
d'analyse
Au niveau global (ensemble)
Graphique 4.9 : Histogramme des 32 premières
valeurs propres
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page K
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.7 : Coordonnées, contributions et
cosinus carres des modalités actives
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page L
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.8.a : Description de l'axe factoriel 1 par
les modalités actives
Axe Factoriel 1
|
Coordonnées Négatives
|
Coordonnées Positives
|
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Degré de modernité
|
Faible
|
Degré de modernité
|
Elevé
|
Département de résidence
|
Nord
|
Département de résidence
|
Brazzaville
|
Ethnie
|
Mochi
|
Pointe-Noire
|
Sangha-Likwala
|
Ethnie
|
Kongo
|
Autres ethnies
|
Religion
|
Catholique
|
Religion
|
Eglise de réveil
|
Protestante
|
Sans religion
|
Statut d'occupation
|
Non occupée
|
Statut d'occupation
|
Occupée
|
Age
|
15-19 ans
|
Statut matrimonial
|
En union
|
Statut matrimonial
|
Célibataire
|
Age au premier rapport sexuel
|
Avant 15 ans
|
Niveau de
connaissance sur le VIH/SIDA
|
Faible
|
|
|
Age au premier rapport sexuel
|
de 15 - 17 ans
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Tableau 4.8.b : Description de l'axe factoriel 2 par
les modalités actives
Axe Factoriel 2
|
Coordonnées Négatives
|
Coordonnées Positives
|
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Département de résidence
|
Sud
|
Degré de modernité
|
Elevé
|
Ethnie
|
Kongo
|
Département de résidence
|
Nord
|
Punu/Duma
|
Ethnie
|
Mbochi
|
Religion
|
Protestante
|
Sangha-Likwala
|
Statu d'occupation
|
Occupée
|
Religion
|
Eglise de réveil
|
Age
|
35-39 ans
|
Statut d'occupation
|
Non occupée
|
40-44 ans
|
Age
|
15-19 ans
|
45-49
|
Statut matrimonial
|
Célibataire
|
Statut matrimonial
|
En union
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Un seul
|
Divorcée/Séparée/Veuve
|
|
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Plus d'un
|
|
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page M
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau du degré de modernité
faible
Graphique 4.10 : Histogramme des 32 premières
valeurs propres
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page N
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.9 : Coordonnées, contributions et
cosinus carres des modalités actives
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.10.a : Description de l'axe factoriel 1 par
les modalités actives
Axe Factoriel 1
|
Coordonnées Négatives
|
Coordonnées Positives
|
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Département de résidence
|
Pointe-Noire
|
Département de résidence
|
Nord
|
Sud
|
Ethnie
|
Mochi
|
Ethnie
|
Kongo
|
Sangha-Likwala
|
Punu/Duma
|
Autres ethnies
|
Religion
|
Catholique
|
Religion
|
Eglise de réveil
|
Protestante
|
Sans religion
|
Autres églises
|
Statut d'occupation
|
Non occupée
|
Statut d'occupation
|
Occupée
|
Statut matrimonial
|
Célibataire
|
Age
|
40-44 ans
|
Age
|
15-19 ans
|
45-49 ans
|
Age au premier rapport sexuel
|
Avant 15 ans
|
Age au premier rapport sexuel
|
de 15 - 17 ans
|
|
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Tableau 4.10.b : Description de l'axe factoriel 2 par
les modalités actives
Axe Factoriel 2
|
Coordonnées Négatives
|
Coordonnées Positives
|
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Département de résidence
|
Brazzaville
|
Département de résidence
|
Nord
|
Pointe-Noire
|
Ethnie
|
Autres ethnies
|
Ethnie
|
Kongo
|
Religion
|
Sans religion
|
Religion
|
Catholique
|
Statu d'occupation
|
Occupée
|
Statut d'occupation
|
Non occupée
|
Age
|
30-34 ans
|
Age
|
15-19 ans
|
35-39 ans
|
20-24 ans
|
40-44 ans
|
Statut matrimonial
|
Célibataire
|
45-49
|
Niveau de
connaissance sur le VIH/SIDA
|
Faible
|
Statut matrimonial
|
En union
|
Age au premier rapport sexuel
|
de 15 à 17 ans
|
Divorcée/Séparée/Veuve
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Un seul
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Plus d'un
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Au niveau du degré de modernité
élevé
Graphique 4.11 : Histogramme des 29 premières
valeurs propres
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
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Octobre 2012 Page P
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.11 : Coordonnées, contributions et
cosinus carres des modalités actives
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 4.12.a : Description de l'axe factoriel 1 par
les modalités actives
Axe Factoriel 1
|
Coordonnées Négatives
|
Coordonnées Positives
|
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Statut sérologique
|
Séropositive
|
Statut sérologique
|
Séronégative
|
Statut d'occupation
|
Occupée
|
Département de résidence
|
Pointe-Noire
|
Age
|
25-29 ans
|
Ethnie
|
Kongo
|
30-34 ans
|
Religion
|
Catholique
|
40-44 ans
|
Statut d'occupation
|
Non occupée
|
45-49 ans
|
Age
|
15-19 ans
|
Statut matrimonial
|
En union
|
20-24 ans
|
Divorcée/séparée/veuve
|
Statut matrimonial
|
Célibataire
|
Niveau de
connaissance sur le VIH/SIDA
|
Moyen
|
Niveau de
connaissance sur le VIH/SIDA
|
Elevé
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Plus d'un
|
Age au premier rapport sexuel
|
De 15 à 17 ans
|
|
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Un seul
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Tableau 4.12.b : Description de l'axe factoriel 2 par
les modalités actives
Axe Factoriel 2
|
Coordonnées Négatives
|
Coordonnées Positives
|
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Statut sérologique
|
Séropositive
|
Statut sérologique
|
Séronégative
|
Département de résidence
|
Pointe-Noire
|
Département de résidence
|
Brazzaville
|
Sud
|
Nord
|
Ethnie
|
Kongo
|
Ethnie
|
Mbochi
|
Punu/Duma
|
Téké/kôta
|
Religion
|
Catholique
|
Autres ethnies
|
Protestante
|
Religion
|
Eglise de réveil
|
Statut d'occupation
|
Occupée
|
Sans religion
|
Age au premier rapport sexuel
|
De 15 à 17 ans
|
Age au premier rapport sexuel
|
De 18 ans et plus
|
Utilisation du condom lors des rapports sexuels
|
Oui
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Un seul
|
Nombre de
partenaires sexuels
|
Plus d'un
|
|
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
ANNEXE V : Tableaux relatifs au Risques d'infection
par le VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo
Tableau 5.4.a : Risques relatifs d'infection par le
VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo (au niveau
global)
Variables
|
Effets bruts
|
Effets nets (Odds ratio)
|
A
|
A à B
|
A à C
|
A à D
|
A à E
|
A à F
|
A à G
|
A à H
|
A à I
|
A à J
|
A à K
|
M0
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
M5
|
M6
|
M7
|
M8
|
M9
|
M10
|
M11
|
A-Âge
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
15-19 ans
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
20-24 ans
|
2,37**
|
2,37**
|
2,35**
|
2,43**
|
2,37**
|
2,37**
|
2,33**
|
2,89***
|
2,92***
|
2,90***
|
2,93***
|
2,49**
|
25-29 ans
|
4,58***
|
4,58***
|
4,47***
|
4,54***
|
4,43***
|
4,47***
|
4,36***
|
6,17***
|
6,13***
|
6,13***
|
6,23***
|
5,03***
|
30-34 ans
|
4,93***
|
4,93***
|
4,88***
|
5,01***
|
5,02***
|
5,04***
|
4,88***
|
7,17***
|
7,46***
|
7,44***
|
7,51***
|
6,01***
|
35-39 ans
|
4,06***
|
4,06***
|
4,07***
|
4,08***
|
4,08***
|
4,06***
|
3,93***
|
5,67***
|
5,71***
|
5,72***
|
5,68***
|
4,57***
|
40-44 ans
|
4,88***
|
4,88***
|
4,90***
|
4,87***
|
5,01***
|
4,95***
|
4,77***
|
7,25***
|
7,16***
|
7,16***
|
7,33***
|
6,02***
|
45-49 ans
|
5,10***
|
5,10***
|
5,26***
|
5,37***
|
5,45***
|
5,40***
|
5,21***
|
7,02***
|
6,92***
|
6,87***
|
7,15***
|
6,09***
|
B-Degré de modernité
|
*
|
|
*
|
ns
|
ns
|
ns
|
Ns
|
ns
|
*
|
*
|
**
|
**
|
Faible
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Elevé
|
1,26*
|
|
1,26*
|
1,27 ns
|
1,18 ns
|
1,21 ns
|
1,21 ns
|
1,29 ns
|
1,36*
|
1,35*
|
1,39**
|
1,35**
|
C-Département de résidence
|
***
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Brazzaville
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Pointe-Noire
|
2,16***
|
|
|
2,26***
|
2,46***
|
2,48***
|
2,46***
|
2,38***
|
2,46***
|
2,49***
|
2,50***
|
2,48***
|
Nord
|
0,80 ns
|
|
|
0,95 ns
|
0,82 ns
|
0,84 ns
|
0,82 ns
|
0,91 ns
|
0,85 ns
|
0,86 ns
|
0,87 ns
|
0,86 ns
|
Sud
|
1,52**
|
|
|
1,67***
|
1,68**
|
1,68**
|
1,65**
|
1,76***
|
1,80***
|
1,82***
|
1,87***
|
1,83***
|
D-Ethnie
|
***
|
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Kongo
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Téké/Kôta
|
1,23 ns
|
|
|
|
1,67***
|
1,72***
|
1,72***
|
1,67***
|
1,67***
|
1,67***
|
1,67***
|
1,68***
|
Mbochi
|
1,09 ns
|
|
|
|
1,79**
|
1,86***
|
1,87***
|
1,77**
|
1,80**
|
1,80**
|
1,77**
|
1,79**
|
Punu/Duma
|
2,48***
|
|
|
|
2,14***
|
2,21***
|
2,21***
|
2,10***
|
2,08***
|
2,09***
|
2,08***
|
2,03***
|
Sagnha-Likwala
|
0,48 ns
|
|
|
|
1,00 ns
|
1,04 ns
|
1,05 ns
|
0,99 ns
|
1,05 ns
|
1,05 ns
|
1,07 ns
|
1,05 ns
|
Mbéré(Mbéti)
|
1,03 ns
|
|
|
|
1,56 ns
|
1,62 ns
|
1,63 ns
|
1,58 ns
|
1,57 ns
|
1,58 ns
|
1,62 ns
|
1,61 ns
|
Autres ethnies
|
0,12 ns
|
|
|
|
0,21 ns
|
0,21 ns
|
0,21 ns
|
0,21 ns
|
0,20 ns
|
0,20 ns
|
0,20 ns
|
0,21 ns
|
Etrangers
|
0,78 ns
|
|
|
|
1,00 ns
|
1,05 ns
|
1,06 ns
|
1,18 ns
|
1,18 ns
|
1,18 ns
|
1,16 ns
|
1,19 ns
|
E-Religion
|
ns
|
|
|
|
|
ns
|
Ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
Catholique
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page S
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Protestant
|
1,07 ns
|
|
|
|
|
0,89 ns
|
0,89 ns
|
0,95 ns
|
0,92 ns
|
0,92 ns
|
0,91 ns
|
0,93 ns
|
Musulman
|
0,12 ns
|
|
|
|
|
0,10 ns
|
0,10 ns
|
0,13 ns
|
0,12 ns
|
0,12 ns
|
0,13 ns
|
0,15 ns
|
Eglise de réveil
|
0,97 ns
|
|
|
|
|
0,87 ns
|
0,87 ns
|
0,90 ns
|
0,87 ns
|
0,87 ns
|
0,87 ns
|
0,88 ns
|
Autres églises
|
1,31 ns
|
|
|
|
|
1,10 ns
|
1,10 ns
|
1,16 ns
|
1,14 ns
|
1,14 ns
|
1,13 ns
|
1,15 ns
|
Sans religion
|
0,90 ns
|
|
|
|
|
0,82 ns
|
0,81 ns
|
0,85 ns
|
0,82 ns
|
0,82 ns
|
0,82 ns
|
0,83 ns
|
F-Statut d'occupation
|
**
|
|
|
|
|
|
Ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
Occupée
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Non occupée
|
0,70**
|
|
|
|
|
|
0,92 ns
|
0,90 ns
|
0,88 ns
|
0,88 ns
|
0,89 ns
|
0,90 ns
|
G-Statut matrimonial
|
***
|
|
|
|
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Célibataire
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
En union
|
0,78 ns
|
|
|
|
|
|
|
0,43***
|
0,43***
|
0,43***
|
0,44***
|
0,44***
|
Divorcée/séparée/veuve
|
1,91***
|
|
|
|
|
|
|
1,05 ns
|
1,04 ns
|
1,05 ns
|
1,07 ns
|
1,07 ns
|
H-Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA
|
**
|
|
|
|
|
|
|
|
**
|
**
|
***
|
**
|
Faible
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,39**
|
|
|
|
|
|
|
|
1,53**
|
1,53**
|
1,54***
|
1,53**
|
Elevé
|
1,34*
|
|
|
|
|
|
|
|
1,46**
|
1,48**
|
1,49**
|
1,50**
|
I-Age au premier rapport sexuel
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
ns
|
ns
|
Avant 15 ans
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
De 15-17 ans
|
1,13 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,09 ns
|
1,07 ns
|
1,08 ns
|
De 18 ans et plus
|
1,20 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,07 ns
|
1,07 ns
|
1,18 ns
|
Utilisation du condom lors des derniers rapports
sexuels
|
**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
**
|
**
|
Oui
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Non
|
0,60**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,59**
|
0,58**
|
J-Nombre de partenaires sexuels
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
***
|
Un seul
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Plus d'un
|
4,18***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2,97***
|
Valeur du Khi-deux
|
47,53
|
50,76
|
80,07
|
101,38
|
105,37
|
105,62
|
144,85
|
153,78
|
155,4
|
162,96
|
176,33
|
Significativité du Khi-deux
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
R-deux de Nagelkerke
|
0,0229
|
0,0244
|
0,0385
|
0,0488
|
0,0507
|
0,0508
|
0,0697
|
0,074
|
0,0747
|
0,0784
|
0,0848
|
Effectifs
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
6051
|
NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; **
Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non
significatif ; Réf= modalité de
référence
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page T
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page U
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 5.4.b : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA
chez les femmes en République du Congo (au niveau du degré de
modernité faible)
Variables
|
Effets bruts
|
Effets nets (Odds ratio)
|
A
|
A à B
|
A à C
|
A à D
|
A à E
|
A à F
|
A à G
|
A à H
|
A à I
|
A à J
|
M0
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
M5
|
M6
|
M7
|
M8
|
M9
|
M10
|
A-Âge
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
15-19 ans
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
20-24 ans
|
2,75**
|
2,75**
|
2,76**
|
2,63*
|
2,64*
|
2,78**
|
3,90***
|
3,89***
|
3,86***
|
3,82***
|
3,27**
|
25-29 ans
|
6,19***
|
6,19***
|
5,98***
|
5,80***
|
5,80***
|
6,29***
|
9,80***
|
9,63***
|
9,43***
|
9,16***
|
7,60***
|
30-34 ans
|
4,50***
|
4,50***
|
4,44***
|
4,39***
|
4,36***
|
4,79***
|
8,28***
|
8,29***
|
8,14***
|
7,99***
|
6,51***
|
35-39 ans
|
5,37***
|
5,37***
|
5,23***
|
5,21***
|
5,16***
|
5,78***
|
9,97***
|
9,89***
|
9,66***
|
9,36***
|
7,70***
|
40-44 ans
|
6,78***
|
6,78***
|
6,47***
|
6,45***
|
6,39***
|
7,14***
|
12,43***
|
11,90***
|
11,59***
|
11,30***
|
9,57***
|
45-49 ans
|
6,30***
|
6,30***
|
6,66***
|
6,72***
|
6,66***
|
7,51***
|
11,35***
|
10,41***
|
10,16***
|
9,93***
|
8,58***
|
B-Département de résidence
|
***
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Brazzaville
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Pointe-Noire
|
3,27***
|
|
3,31***
|
3,31***
|
3,02***
|
3,07***
|
2,75***
|
2,91***
|
2,89***
|
2,87***
|
2,86***
|
Nord
|
1,16 ns
|
|
1,17 ns
|
1,19 ns
|
1,16 ns
|
1,22 ns
|
1,34 ns
|
1,21 ns
|
1,20 ns
|
1,22 ns
|
1,20 ns
|
Sud
|
2,03***
|
|
1,86**
|
1,59 ns
|
1,54 ns
|
1,65*
|
1,73*
|
1,79**
|
1,79**
|
1,77*
|
1,74*
|
C-Ethnie
|
***
|
|
|
***
|
***
|
***
|
**
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Kongo
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Téké/Kôta
|
0,94 ns
|
|
|
1,20 ns
|
1,16 ns
|
1,16 ns
|
1,15 ns
|
1,15 ns
|
1,15 ns
|
1,14 ns
|
1,15 ns
|
Mbochi
|
0,63 ns
|
|
|
0,99 ns
|
0,95 ns
|
0,93 ns
|
0,85 ns
|
0,92 ns
|
0,91 ns
|
0,87 ns
|
0,88 ns
|
Punu/Duma
|
2,55***
|
|
|
2,51***
|
2,45***
|
2,45***
|
2,14**
|
2,23***
|
2,23***
|
2,29***
|
2,24***
|
Sagnha-Likwala
|
0,54 ns
|
|
|
0,86 ns
|
0,86 ns
|
0,87 ns
|
0,76 ns
|
0,88 ns
|
0,88 ns
|
0,89 ns
|
0,87 ns
|
Mbéré(Mbéti)
|
1,21 ns
|
|
|
1,57 ns
|
1,52 ns
|
1,56 ns
|
1,42 ns
|
1,56 ns
|
1,55 ns
|
1,52 ns
|
1,55 ns
|
Autres ethnies
|
0,15 ns
|
|
|
0,21 ns
|
0,20 ns
|
0,20 ns
|
0,20 ns
|
0,18 ns
|
0,18 ns
|
0,18 ns
|
0,19 ns
|
Etrangers
|
0,54 ns
|
|
|
0,67 ns
|
0,68 ns
|
0,68 ns
|
0,78 ns
|
0,82 ns
|
0,83 ns
|
0,81 ns
|
0,83 ns
|
D-Religion
|
ns
|
|
|
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
Catholique
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Protestant
|
1,27 ns
|
|
|
|
1,06 ns
|
1,06 ns
|
1,12 ns
|
1,08 ns
|
1,08 ns
|
1,09 ns
|
1,09 ns
|
Musulman
|
0,31 ns
|
|
|
|
0,28 ns
|
0,28 ns
|
0,37 ns
|
0,40 ns
|
0,39 ns
|
0,37 ns
|
0,37 ns
|
Eglise de réveil
|
0,96 ns
|
|
|
|
1,07 ns
|
1,08 ns
|
1,11 ns
|
1,08 ns
|
1,07 ns
|
1,06 ns
|
1,06 ns
|
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page V
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Autres églises
|
1,43 ns
|
|
|
|
1,18 ns
|
1,19 ns
|
1,27 ns
|
1,25 ns
|
1,25 ns
|
1,27 ns
|
1,27 ns
|
Sans religion
|
1,58 ns
|
|
|
|
1,50 ns
|
1,51 ns
|
1,51 ns
|
1,41 ns
|
1,42 ns
|
1,46 ns
|
1,43 ns
|
E-Statut d'occupation
|
ns
|
|
|
|
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
ns
|
Occupée
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Non occupée
|
0,90 ns
|
|
|
|
|
1,34 ns
|
1,27 ns
|
1,24 ns
|
1,25 ns
|
1,25 ns
|
1,27 ns
|
F-Statut matrimonial
|
**
|
|
|
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Célibataire
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
En union
|
0,65**
|
|
|
|
|
|
0,34***
|
0,33***
|
0,33***
|
0,35***
|
0,36***
|
Divorcée/séparée/veuve
|
1,67**
|
|
|
|
|
|
0,80 ns
|
0,80 ns
|
0,80 ns
|
0,83 ns
|
0,86 ns
|
G-Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA
|
***
|
|
|
|
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Faible
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,54*
|
|
|
|
|
|
|
1,68**
|
1,70**
|
1,71**
|
1,71**
|
Elevé
|
1,92***
|
|
|
|
|
|
|
1,94***
|
1,94***
|
1,96***
|
1,98***
|
H-Age au premier rapport sexuel
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
ns
|
ns
|
Avant 15 ans
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
De 15-17 ans
|
0,97 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
0,94 ns
|
0,95 ns
|
0,95 ns
|
De 18 ans et plus
|
1,21 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
1,03 ns
|
1,04 ns
|
1,14 ns
|
Utilisation du condom lors des derniers rapports
sexuels
|
**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
**
|
**
|
Oui
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Non
|
0,42**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,43**
|
0,43**
|
I-Nombre de partenaires sexuels
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*
|
Un seul
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Plus d'un
|
2,91***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2,11*
|
Valeur du Khi-deux
|
33,76
|
55,37
|
67,61
|
69,46
|
71,08
|
98,2
|
108,11
|
108,82
|
114,53
|
119
|
Significativité du Khi-deux
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
R-deux de Nagelkerke
|
0,0281
|
0,0461
|
0,0563
|
0,0578
|
0,0591
|
0,0817
|
0,09
|
0,0904
|
0,0954
|
0,0992
|
Effectifs
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
3750
|
NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; **
Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non
significatif ; Réf= modalité de
référence
|
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page W
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Tableau 5.4.c : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA
chez les femmes en République du Congo (au niveau du degré de
modernité élevé)
Variables
|
Effets bruts
|
Effets nets (Odds ratio)
|
A
|
A à B
|
A à C
|
A à D
|
A à E
|
A à F
|
A à G
|
A à H
|
A à I
|
A à J
|
M0
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
M5
|
M6
|
M7
|
M8
|
M9
|
M10
|
A-Âge
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
15-19 ans
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
20-24 ans
|
1,95 ns
|
1,95 ns
|
2,12 ns
|
2,12 ns
|
2,21 ns
|
1,99 ns
|
2,15 ns
|
2,28 ns
|
2,31 ns
|
2,43*
|
1,92 ns
|
25-29 ans
|
3,10**
|
3,10**
|
3,34***
|
3,38***
|
3,52***
|
2,88**
|
3,53**
|
3,73***
|
3,75**
|
3,97***
|
2,89**
|
30-34 ans
|
5,03***
|
5,03***
|
5,48***
|
6,29***
|
6,51***
|
5,15***
|
6,09***
|
6,74***
|
6,79***
|
6,87***
|
5,22***
|
35-39 ans
|
2,83**
|
2,83**
|
2,91**
|
3,03**
|
2,86**
|
2,23 ns
|
2,48 ns
|
2,59*
|
2,62*
|
2,61 ns
|
1,88 ns
|
40-44 ans
|
3,06**
|
3,06**
|
3,31**
|
3,86**
|
3,97**
|
2,94*
|
3,66**
|
3,82**
|
3,89**
|
3,99**
|
2,96*
|
45-49 ans
|
4,36***
|
4,36***
|
4,33***
|
4,59***
|
4,48***
|
3,46**
|
4,13**
|
4,46**
|
4,07**
|
4,18**
|
3,02*
|
B-Département de résidence
|
***
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Brazzaville
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Pointe-Noire
|
1,76***
|
|
1,84***
|
2,36***
|
2,42***
|
2,30***
|
2,40***
|
2,45***
|
2,47***
|
2,51***
|
2,52***
|
Nord
|
0,47 ns
|
|
0,49 ns
|
0,47 ns
|
0,49 ns
|
0,44 ns
|
0,47 ns
|
0,53 ns
|
0,49 ns
|
0,48 ns
|
0,46 ns
|
Sud
|
2,22**
|
|
2,32**
|
3,03***
|
3,33***
|
3,12***
|
3,37***
|
3,49***
|
3,65***
|
3,98***
|
4,26***
|
C-Ethnie
|
**
|
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Kongo
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Téké/Kôta
|
1,71**
|
|
|
2,38***
|
2,64***
|
2,72***
|
2,60***
|
2,70***
|
2,69***
|
2,79***
|
2,92***
|
Mbochi
|
1,72**
|
|
|
2,74***
|
3,12***
|
3,12***
|
3,28***
|
3,37***
|
3,31***
|
3,45***
|
3,55***
|
Punu/Duma
|
2,32**
|
|
|
1,72 ns
|
1,92 ns
|
1,95 ns
|
2,00 ns
|
1,90 ns
|
1,92 ns
|
1,92 ns
|
1,93 ns
|
Mbéré(Mbéti)
|
0,70 ns
|
|
|
1,08 ns
|
1,25 ns
|
1,47 ns
|
1,46 ns
|
1,44 ns
|
1,47 ns
|
1,79 ns
|
1,82 ns
|
Etrangers
|
1,19 ns
|
|
|
1,44 ns
|
1,89 ns
|
1,92 ns
|
2,08*
|
2,00 ns
|
2,10*
|
2,10*
|
2,28*
|
D-Religion
|
ns
|
|
|
|
ns
|
*
|
ns
|
*
|
*
|
ns
|
ns
|
Catholique
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Protestant
|
0,87 ns
|
|
|
|
0,71 ns
|
0,70 ns
|
0,72 ns
|
0,71 ns
|
0,70 ns
|
0,71 ns
|
0,72 ns
|
Eglise de réveil
|
0,93 ns
|
|
|
|
0,69 ns
|
0,66*
|
0,67 ns
|
0,65*
|
0,63*
|
0,65 ns
|
0,65 ns
|
Autres églises
|
1,28 ns
|
|
|
|
1,03 ns
|
0,98 ns
|
1,04 ns
|
1,02 ns
|
1,02 ns
|
1,04 ns
|
1,07 ns
|
E-Statut d'occupation
|
***
|
|
|
|
|
**
|
**
|
**
|
*
|
**
|
**
|
Occupée
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page X
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Non occupée
|
0,49***
|
|
|
|
|
0,60**
|
0,60**
|
0,61**
|
0,62*
|
0,61**
|
0,60**
|
F-Statut matrimonial
|
***
|
|
|
|
|
|
ns
|
*
|
ns
|
ns
|
ns
|
Célibataire
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
En union
|
1,00 ns
|
|
|
|
|
|
0,65 ns
|
0,62*
|
0,63 ns
|
0,65 ns
|
0,64 ns
|
Divorcée/séparée/veuve
|
2,38***
|
|
|
|
|
|
1,64 ns
|
1,58 ns
|
1,63 ns
|
1,72 ns
|
1,57 ns
|
G-Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
**
|
**
|
*
|
**
|
Faible
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,43 ns
|
|
|
|
|
|
|
1,62**
|
1,63**
|
1,59*
|
1,60**
|
Elevé
|
0,92 ns
|
|
|
|
|
|
|
1,10 ns
|
1,16 ns
|
1,72 ns
|
1,19 ns
|
H-Age au premier rapport sexuel
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
ns
|
ns
|
Avant 15 ans
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
De 15-17 ans
|
1,38 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
1,27 ns
|
1,19 ns
|
1,21 ns
|
De 18 ans et plus
|
1,20 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
1,15 ns
|
1,07 ns
|
1,20 ns
|
Utilisation du condom lors des derniers rapports
sexuels
|
ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ns
|
ns
|
Oui
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Non
|
0,80 ns
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,88 ns
|
0,87 ns
|
I-Nombre de partenaires sexuels
|
***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
**
|
Un seul
|
Réf
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Plus d'un
|
10,79***
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,85**
|
Valeur du Khi-deux
|
19,94
|
32,53
|
48,95
|
54,13
|
58,98
|
72,03
|
75,76
|
80,42
|
86,25
|
98,59
|
Significativité du Khi-deux
|
***
|
***
|
***
|
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R-deux de Nagelkerke
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0,0228
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0,0372
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0,0563
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0,063
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0,0687
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0,0838
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0,0883
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0,0937
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0,1005
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0,1149
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Effectifs
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2301
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2301
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2301
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2301
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2301
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2301
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2301
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2301
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2301
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2301
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NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; **
Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non
significatif ; Réf= modalité de
référence
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Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
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