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Modernité et prévalence du VIH/sida chez les femmes en République du Congo.

( Télécharger le fichier original )
par Pierre Rostin KINSAKIENO
Institut de formation et de recherche démographiques - Master professionnel en démographie 2011
  

Disponible en mode multipage

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ORGANISME UNIVERSITE DE YAOUNDE II

INTERGOUVERNEMENTAL

IFORD

INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE DEMOGRAPHIQUES Lauréat Du Prix Des Nations Unies Pour La Population 2011

Année académique 2011-2012
32ème Promotion

MODERNITE ET PREVALENCE du VIH/SIdA CHEz lES

femmes en REPUBLIQUE du Congo.

Mémoire présenté et soutenu par
KINSAKIENO PIERRE ROSTIN
En vue de l'obtention du Diplôme de

MASTER PROFESSIONNEL EN DEMOGRAPHIE

Comité d'encadrement :

Dr. Fassa Daniel TOLNO, Directeur Dr. Honoré MIMCHE, Lecteur

Yaoundé, Octobre 2012

IFORD ? ? BP 1556 - Yaoundé (CAMEROUN) ? Email : iford@ iford-cm.org ? Web : www.iford-cm.org

Tél. : (+237) 22 22 24 71 / 22 23 29 47 / 22 03 44 12 / 22 22 35 79 ? Fax : (+237) 22 22 67 93

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page i

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ENGAGEMENT

Le mémoire est une activité scientifique d'initiation à la recherche dans un cadre bien précis
et circonscris dont le choix du thème revient à l'étudiant. Toutes les idées et opinions
contenues dans ce document n'engagent en aucun cas ni l'Institut de Formation et de
Recherche Démographes (IFORD) ni le Comité d'Encadrement.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page ii

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

DEDICACE

A Dieu tout puissant qui est l'Alfa et l'Oméga de ma Vie,

A la mémoire de toutes les personnes décédées des suites du VIH/SIDA,

A ma famille bien aimée en particulier mon père Pierre KINSAKIENO qui m'a toujours soutenu
dans mes études, ma mère Adélaïde BANZOUZI KIAMANGA pour son amour, ses prières et
bénédictions qui m'accompagnent toujours, mes soeurs et mes frères pour leur aimable
soutien, mes nièces et neveux pour leur affection, sans oublié ma grand-mère Denise
OUNOUNOU
et ma tante Yvette BANZOUZI pour leur agréable affection,

A toutes mes connaissances,

Je dédie ce travail de recherche.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page iii

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce modeste travail, nous exprimons notre gratitude auprès du Gouvernement Congolais à travers le Ministère du Plan et de l'Intégration, le Centre National de la Statistique et des Études Économiques et l'UNFPA (United Nations Population Fund) qui a accepté de financer notre formation.

Nos remerciements s'adressent à tous les enseignants et chercheurs de l'IFORD, ainsi que tout le personnel administratif de l'Institut pour leurs contributions et services rendus durant les deux ans de notre formation.

Nous remercions chaleureusement l'IFORD dans la qualité de la formation en démographie reçue, notre Directeur de mémoire le Dr. Fassa Daniel TOLNO et notre Lecteur le Dr. Honoré MIMCHE ainsi que le Dr. RWENGE MBURANO pour tous les efforts qu'ils ont consentis et leurs conseils dans le cadre de la réalisation de ce travail.

Nous remercions nos compatriotes Jean Didier MIZERE LOUFOUMA, Jean Cédric MALANDA MANKOUSSOU, Christian KAMBO GUERE et Chris IPANDZA LONDA NAWA pour les moments précieux que nous avons passé ensemble au Cameroun.

Nous adressons nos remerciements à nos collègues Félicia ASAHATANJONG, Nazi Vincent BAGNOA, Améwanou DJIBOM KAYI, Rabi Joel GANSAONRE, JOAO DE JESUS ANTONIO HEBO, Sékou KAYENTAO, Zoumana KONE et Amadou TRAORE pour l'esprit de travail et de collaboration que nous avons cultivé, ainsi qu'à la 31ième, 32ième et 33ième promotions pour l'esprit de solidarité qui nous a accompagné durant les deux ans de formation et pour tous les beaux moments passés ensemble.

Nous remercions également la Communauté congolaise vivant à Yaoundé (Cameroun), particulièrement Maman Lili MALONGA, ses enfants : Samuel et Médine et toute sa famille, Patience Emmanuel ESSINI, ainsi que les étudiants congolais de l'Ecole de Police, de GPE, de l'ISSEA et d'autres établissements universitaires pour leur soutien moral.

Nos remerciements sincères vont à l'endroit de tous ceux qui nous ont soutenu, assisté et aidé de loin ou de près dans des moments de liesse, de tristesse et de difficultés durant notre formation et qui n'ont pas été nommément cités.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page iv

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACP : Analyse en Composantes Principales

AFCM : Analyse Factorielle des Correspondances Multiples

AIDS : Acquired Immune Deficiency Syndrom

BIT : Bureau International du Travail

CEEAC : Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale

CEMAC : Communauté Économique Monétaire de l'Afrique Centrale

CERSSA : Comité d'Éthique de la Recherche en Science de la Santé

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CIPD : Conférence Internationale sur la Population et le Développement

CNLS : Conseil National de Lutte contre le SIDA

CNSEE : Centre National de la Statistique et des Études Économiques

CREDES : Centre de Recherche et d'Études en Développement et Santé Publique

CRIPS : Centre Régional d'Information et de Prévention

CSN : Cadre Stratégique National

CTA : Centre de Traitement Ambulatoire

DHS : Demographic and Health Survey

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EDSC- 2005 : Enquête Démographique et de Santé du Congo en 2005 EDSG-2005 : Enquête Démographique et de Santé de la Guinée en 2005

EDSM-III : Enquête Démographique et de Santé du Mali Troisième en 2001

ESISC-2009 :

Enquête de Séroprévalence et sur les Indicateurs du SIDA du Congo en 2009

FMI : Fonds Monétaire International

FRPC : Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance

FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page v

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

GRIDD : Gay Related Immune Deficiency Discorder

IDH :
IEP :

Indice du Développement Humain Institut d'Etudes Politiques

IFOR D : Institut de Formation et de Recherche Démographiques

ISF : Indice Synthétique de Fécondité

IST : Infections Sexuellement Transmissibles

LAV : Lymphadenopathy Associated Virus

MLS : Ministère de Lutte contre le SIDA

MST : Maladies Sexuellement Transmissibles

NEPAD : Nouveau Partenariat Économique pour le Développement de l'Afrique

NU Nations Unies

OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

OIT : Organisation Internationale du Travail

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONU : Organisation des Nations Unies

ONUSIDA : Organisation des Nations Unies pour la lutte contre le SIDA

PIB : Produit Intérieur Brut

PNDS : Programme National de Développement Sanitaire

PNLS : Programme National de Lutte contre le SIDA

PNS : Politique Nationale de Santé

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

PVVS : Personnes Vivant avec le VIH/SIDA

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SFPS : Santé Familiale et Prévention du SIDA

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page vi

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquise

SSP : Soins de Santé Primaires

SWAA : Society of Women and AIDS in Africa

TMI : Taux de Mortalité Infantile

TMM : Taux de Mortalité Maternelle

UA : Union Africaine

UEPA : Union pour l'Etude de la Population Africaine

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

UNFPA : United Nations Population Fund

UNGASS :

Session extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur le SIDA

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

USA : United State of America

VIH : Virus Immunodéficience Humaine

WHO : World Health Organization

ZD : Zones de Dénombrement

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page vii

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

TABLE DE MATIERES

ENGAGEMENT i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

TABLE DE MATIERES vii

LISTE DES TABLEAUX x

LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES xii

RESUME xiii

ABSTRACT xiv

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ÉTUDE 7

1.1. Contexte géographique du pays 7

1.2. Situation socio-politique 9

1.3. Contexte démographique 10

1.4. Contexte socio-économique 12

1.5. Contexte socio-culturel 15

1.6. Contexte sanitaire 16

1.6.1. Politique Nationale de Santé au Congo-Brazzaville 17

1.6.2. Situation épidémiologique du VIH/SIDA 19

1.6.3. Stratégies de lutte contre le VIH/SIDA au Congo 21

CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE 24

2.1. Revue de la littérature 24

2.1.1. Bref historique du SIDA 24

2.1.2. Le VIH/SIDA et ses modes de transmission 25

2.1.3. Approches explicatives de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes 28

2.2. Cadre Conceptuel 47

2.2.1. Hypothèse générale et Schéma conceptuel 47

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page viii

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

2.2.2. Définition des concepts 48

CHAPITRE III : ASPECTS METHODOLOGIQUES 51

3.1. Sources de données 51

3.1.1. Objectifs de l'ESISC-I 51

3.1.2. Echantillonnage de l'ESISC-I 52

3.1.3. Questionnaires de l'ESISC-I 52

3.1.4. Protocole de test du VIH : collecte et procédure de laboratoire 53

3.1.5. Population cible et taille de l'échantillon 54

3.2. Evaluation de la qualité des données 54

3.2.1. Evaluation de la couverture de l'échantillon 54

3.2.2. Evaluation des taux de non réponses des variables de l'étude 54

3.2.3. Evaluation de la qualité des données sur l'âge de la femme 57

3.3. Cadre d'analyse 60

3.3.1. Hypothèses spécifiques 60

3.3.2. Schéma d'analyse 62

3.3.3. Définition des variables d'analyse 63

3.4. Méthodes d'analyse 67

3.4.1. L'analyse descriptive 68

3.4.2. L'analyse explicative 69

3.4.3. Logiciels d'analyse des données utilisés 70

CHAPITRE IV : DESCRIPTION DE LA PREVALENCE DU VIH/SIDA CHEZ LES

FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE EN REPUBLIQUE DU CONGO 72

4.1. Analyse descriptive bivariée 72

4.1.1. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de

modernité 72
4.1.2. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques

socio-culturelles par degré de modernité 73
4.1.3. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et l'une des

caractéristiques socio-économiques par degré de modernité 76
4.1.4. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques

socio-démographiques par degré de modernité 78
4.1.5. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques

de la variable liée aux connaissances sur le VIH/SIDA par degré de modernité 80

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page ix

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

4.1.6. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques

des variables liées aux comportements sexuels à risque par degré de modernité 81
4.2. Analyse descriptive multivariée : Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA86

4.2.1. Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global 86
4.2.2. Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de

modernité faible 88
4.2.3. Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de

modernité élevé 90

CHAPITRE V : ESSAI D'EXPLICATION DE LA PREVALENCE DU VIH/SIDA CHEZ LES FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE EN REPUBLIQUE DU CONGO ... 97

5.1. Spécification des modèles d'analyse 97

5.1.1. Description des modèles d'analyse 97

5.1.2. Adéquation des modèles d'analyse 98

5.2. Facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en fonction de leur

degré de modernité, leurs mécanismes d'action et leurs discussions 102

5.2.1. Facteurs socio-culturels 103

5.2.2. Facteur socio-économique 107

5.2.3. Facteurs socio-démographiques 109

5.2.4. Facteur lié à la connaissance sur le VIH/SIDA 110

5.2.5. Facteurs liés aux comportements sexuels à risque 112

5.2.6. Autre facteur (âge) 114

5.3. Hiérarchisation des facteurs explicatifs 116

CONCLUSION GENERALE 120

BIBLIOGRAPHIE 127

ANNEXE A

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page x

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 : Indicateurs sociodémographiques de base 12

Tableau 3.1.a : Taux de non réponse des différentes variables de l'étude 56

Tableau 3.2.a : Calcul de l'indice de Myers 59

Tableau 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon

leurs caractéristiques liées aux connaissances sur le VIH/SIDA 81

Tableau 4.6 : Contribution en fonction de l'intensité de l'association et du seuil de significativité des variables explicatives de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes (au

niveau descriptif bivarié) 85

Tableau 5.1 : Test de significativité globale des modèles 99

Tableau 5.2 : Pouvoir discriminant des modèles de régression logistique 102

Tableau 5.3 : Présentation des facteurs communs et spécifique à chaque degré de modernité

103

Tableau 5.4 : Synthèse des hypothèses confirmées, infirmées ou non vérifiées d'après les résultats des analyses multivariées explicatives selon le degré de modernité et pour

l'ensemble. 115

Tableau 5.6 : Contribution en fonction du seuil de significativité des facteurs explicatifs de la

variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo 117

Tableau 1 A.1 : Répartition des femmes par âge A

Tableau 2 A.1 : Répartition des femmes par groupes d'âge B

Tableau 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon

leurs caractéristiques socio-culturelles G

Tableau 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon

leur caractéristique socio-économique H

Tableau 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon

leurs caractéristiques socio-démographiques H

Tableau 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon

leurs caractéristiques liées aux comportements sexuels à risque I

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page xi

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.7 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives K

Tableau 4.8.a : Description de l'axe factoriel 1 par les modalités actives L

Tableau 4.8.b : Description de l'axe factoriel 2 par les modalités actives L

Tableau 4.9 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives N

Tableau 4.10.a : Description de l'axe factoriel 1 par les modalités actives O

Tableau 4.10.b : Description de l'axe factoriel 2 par les modalités actives O

Tableau 4.11 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives Q

Tableau 4.12.a : Description de l'axe factoriel 1 par les modalités actives R

Tableau 4.12.b : Description de l'axe factoriel 2 par les modalités actives R

Tableau 5.4.a : Risques relatifs d'infection par le VIH/SIDA chez les femmes en République

du Congo (au niveau global) S

Tableau 5.4.b : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA chez les femmes en République du

Congo (au niveau du degré de modernité faible) U

Tableau 5.4.c : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA chez les femmes en République du

Congo (au niveau du degré de modernité élevé) W

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page xii

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES

Figure 1.1 : Carte de la République du Congo 8

Figure 1.2. : Prévalence (%) du VIH/SIDA chez les femmes par département de résidence en

République du Congo 21

Graphique 3.1 : Répartition des femmes par âge 57

Graphique 3.2 : Répartition des effectifs des femmes par groupe d'âges 60

Graphique 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes selon le degré de

modernité 73

Graphique 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon le du département de résidence 75

Graphique 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon l'ethnie 76

Graphique 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon le statut d'occupation 77

Graphique 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon l'âge de la femme 79

Graphique 4.6 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon le statut matrimonial 80

Graphique 4.7 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon l'utilisation du condom lors des rapports sexuels 83

Graphique 4.8 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité

selon le nombre de partenaires sexuels 84

Figure 4.1 : Catégorisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global 93

Figure 4.2 : Catégorisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré

de modernité faible 94

Figure 4.3 : Catégorisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré

de modernité élevé 95

Graphique 5.1 : Evaluation du pouvoir discriminant des modèles saturés pour chaque niveau

d'analyse 101

Graphique 4.9 : Histogramme des 32 premières valeurs propres J

Graphique 4.10 : Histogramme des 32 premières valeurs propres M

Graphique 4.11 : Histogramme des 29 premières valeurs propres P

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page xiii

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

RESUME

Près de 2,1 millions de décès annuels sont causés par le VIH/SIDA et environ 5 personnes meurent chaque minute. En Afrique Subsaharienne 22,5 millions de personnes vivaient avec le VIH/SIDA en 2009 (ONUSIDA, 2010). En effet, les femmes congolaises sont également touchées par cette pandémie avec une prévalence de 4,1 %. Cette étude a pour objectif général de contribuer à la connaissance des facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité en République du Congo afin de réduire sa séroprévalence auprès des groupes des femmes les plus vulnérables au VIH/SIDA. La source des données utilisées dans cette étude est l'Enquête de Séroprévalence et sur les Indicateurs du SIDA au Congo (ESISC-I) réalisée en 2009.

Au niveau des analyses descriptives bivariées, le département de résidence, l'ethnie, le statut d'occupation, l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires sexuels sont significativement associés au statut sérologique des femmes au niveau global. Au niveau du degré de modernité, les variables communes sont : le département de résidence, l'âge, le statut matrimonial et le nombre de partenaires sexuels. Cependant, l'ethnie et l'utilisation du condom lors des rapports sexuels sont des facteurs spécifiques significativement associés au niveau du degré de modernité faible, tandis qu'au niveau du degré de modernité élevé, seul le statut d'occupation constitue une variable spécifique. S'agissant de l'analyse descriptive multivariée, deux groupes ont été distingués à chaque niveau d'analyse grâce à l'AFCM : le groupe des femmes présentant un risque élevé d'infection à VIH/SIDA et celui des femmes qui présente un risque moins élevé d'infection.

Au niveau explicatif multivariée, les trois facteurs qui contribuent plus à l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes au Congo sont : au niveau global, le statut matrimonial, le département de résidence et l'ethnie. Il s'agit au niveau du degré de modernité faible : du statut matrimonial, du département de résidence et du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA ; et au niveau du degré de modernité élevé il y a : l'ethnie, le département de résidence et le nombre de partenaires sexuels.

Au regard des résultats obtenus, l'étude se propose sur le plan politique et programmatique de mener des actions de lutte contre le VIH/SIDA au Congo chez les femmes en tenant compte de leur degré de modernité. Celles-ci doivent être spécifiques à chaque degré de modernité.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page xiv

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ABSTRACT

About 2.1 million annual deaths are caused by HIV/AIDS and about 5 people die every minute. In Sub-Saharan Africa, 22.5 million people were living with HIV/AIDS in 2009 (UNAIDS. 2010). In fact, Congolese women are also affected by this pandemic, with a prevalence of 4.1 %. This study has as general objective, to contribute knowledge on factors associated with the prevalence of HIV/AIDS amongst women in The Republic of Congo according to their degree of modernity, in order to reduce HIV prevalence among most vulnerable groups of women. The data source used in our study is the 2009 Survey of Seroprevalence and on Indicators of AIDS in Congo (ESISC-I).

At the level of bivariate descriptive analyses, the degree of modernity, division of residence, ethnic grouping, occupational status, age, marital status, use of condom during sexual intercourses and the number of sexual partners are significantly associated with the HIV status of women globally. At the level of degree of modernity, the common variables are: division of residence, age, marital status and the number of sexual partners. However, ethnic grouping and use of condom during sexual intercourses are significantly associated at the level of low degree of modernity, while at the high degree level of modernity, only occupational status constitutes a specific variable. With regards to descriptive multivariate analysis, two groups were considered at each level of the analysis using MCA: the group of women reporting high levels of HIV/AIDS and the group of women reporting low levels of HIV/AIDS.

At the multivariate explanatory level, the factors explaining the prevalence of HIV/AIDS amongst women in Congo are: globally, the marital status, the division of residence and ethnic group. At the level of low degree of modernity we have: the marital status, the division of residence, and the level of knowledge on HIV/AIDS, and at the high degree level of modernity there are: the ethnic group, the division of residence, and the number of sexual partners.

Based on the aforementioned findings this study recommends, at policy and programmatic, levels to buttress actions aiming to fight against HIV/AIDS with due consideration given to modernity levels among women. HIV/AIDS-related policies should be specific to modernity levels groups of women.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 1

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

INTRODUCTION GENERALE

« Un peu plus de la moitié de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles. En Afrique subsaharienne, les femmes vivant avec le VIH sont plus nombreuses que les hommes vivant avec le VIH, et les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont jusqu'à huit fois plus susceptibles d'être infectées par le VIH que les

hommes» (ONUSIDA, 2010 : 10).

Depuis près de trois décennies, le monde est frappé par le SIDA (Syndrome Immuno Déficience Acquise), celui-ci contribue à la hausse de la mortalité. C'est à partir de la décennie 1980 qu'il a été découvert par les chercheurs américains et français parmi lesquels Philippe Montagnier. Le SIDA est une épidémie qui prend de l'ampleur dans le monde, et est à l'origine de plusieurs crises sanitaires et même socio-économiques. C'est le cas dans la plupart des pays africains où cette maladie a fait baisser l'espérance de vie des africains de manière spectaculaire (OMS, 2004.a). L'Afrique australe est la région la plus touchée par l'épidémie de VIII/SIDA avec des taux de prévalence dépassant 30 % pour chaque pays, l'Afrique du sud n'échappe pas à cette tendance avec une espérance de vie qui est tombée de 60 ans au début des années 1990 à 47 ans aujourd'hui, et un nombre d'orphelins évalué à 662 000 enfants (Lhomme-Maublanc, 2005).

Il ressort lors de la 8ième conférence internationale sur le SIDA tenue en 1992 à Amsterdam (Pays-Bas) que les femmes constituent le groupe le plus à risque et qu'elles doivent être ciblées davantage dans les campagnes de prévention. Elles sont de loin les plus vulnérables (ONUSIDA, 2002). En 1994 s'est tenue au Caire en Egypte la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), axée sur les questions sanitaires de la reproduction dont le SIDA fut l'un des objectifs émis par cette conférence dans son programme d'action. Il s'agissait de prévenir les maladies sexuellement transmissibles, y compris la contamination par le VIII et le SIDA (NU, 1995). Cette pandémie est une préoccupation sanitaire mondiale majeure qui nécessite un apport considérable afin de réduire sa propagation. C'est au cours de cette même année que les scientifiques ont mis sur point le premier schéma de traitement en vue de réduire la transmission mère-enfant de cette maladie.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 2

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Dès les débuts de l'épidémie, en Afrique, le SIDA a concerné autant plus de femmes que d'hommes. Pourtant, celui-ci a été pendant plus d'une décennie perçue comme une affaire d'hommes. Aujourd'hui, c'est parmi les femmes que l'infection progresse le plus vite. Chaque jour, 6 000 femmes dans le monde sont infectées, 90 % d'entre elles vivent dans des pays en voie de développement, et sur 5 femmes vivant avec le VIH, 4 sont africaines (Niang F., 2002). 23 millions de personnes infectées sur la planète dont 14 millions sont en provenance de l'Afrique noire. Vu la priorité que cette maladie revêt, la première discussion au conseil de sécurité des Nations Unies au sujet du VIH/SIDA s'est tenue en 2000. D'après la conférence internationale tenue en Afrique du sud avec plus de 12 000 participants en 2000, l'Afrique subsaharienne est la région la plus durement touchée par l'épidémie. La lutte contre le SIDA en Afrique faisait partie de l'un des objectifs de celle-ci. En 2001, un appel en faveur d'un plan d'action contre le VIH/SIDA y compris la création d'un fonds mondial pour le SIDA et la santé est lancé par le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan.

En effet, l'un des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) s'engage à lutter contre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies précisément l'objectif six (6). L'urgence sanitaire se pose dans le contexte africain. Chaque année le nombre de personnes vivants avec le VIH/SIDA ne fait qu'augmenter, et cinq (5) personnes meurent chaque minute. Le taux moyen d'infection pour les pays d'Afrique subsaharienne était estimé à 8,57 % avec des taux de prévalence moyenne du VIH/SIDA particulièrement élevés dans les pays comme le Botswana (43 %), le Zimbabwe (28 %), et l'Ethiopie (12,1 %) (Niang C., 2002). Malgré les efforts consentis dans la lutte contre le SIDA dans le monde, on observe une diminution progressive de la prévalence du VIH/SIDA dans certains pays africains (ONUSIDA, 2010).

Dans un communiqué de novembre 2007, l'ONUSIDA annonçait que « De nouvelles données montrent que la prévalence mondiale du VIH - le pourcentage de personnes vivant avec le VIH - s'est stabilisée et que le nombre de nouvelles infections a chuté, partiellement en raison de l'impact des programmes de lutte contre le VIH. Toutefois, on estime que 33,2 millions [30,6 - 36,1 millions] de personnes vivent avec le VIH en 2007, que 2,5 millions [1,8 - 4,1 millions] de personnes ont été nouvellement infectées, et que 2,1 millions [1,9 - 2,4 millions] de personnes sont décédées du SIDA ». Selon Yaro (2007 : 191) « le VIH/SIDA pose un défi phénoménal aux actions actuelles et futures quel que soit le domaine. ». Le VIH/SIDA est donc perçu de ce fait comme un problème de population et développement et non

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seulement un problème de santé publique. Ainsi, lutter contre cette maladie est un défi considérable que le monde doit relever afin de mieux assurer le développement harmonieux et la qualité de la vie des populations.

En 2008, le VIH/SIDA laisse derrière nous plus de 25 millions de morts. En 2009, la prévalence du VIH/SIDA la plus élevée du monde est observée en Swaziland et est estimée à 25,9 % (ONUSIDA, 2010). Cependant, le continent Africain reste la partie du monde lourdement affectée par le VIH/SIDA avec 71 % de l'ensemble des nouvelles infections par le VIH totalisées en 2008. A la fin de cette année, le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVVS) est estimé à 33,3 millions [31,4 millions-35,3 millions] (ONUSIDA, 2010). Après trois décennies, le VIH/SIDA reste encore une épidémie catastrophique dans l'histoire de l'humanité d'autant plus que son taux de prévalence ne cesse de prendre de l'ampleur dans certaines régions du monde.

L'Afrique est le continent où cette maladie sévit le plus, car elle est la principale cause de mortalité observée dans cette partie du monde (ONUSIDA, 2007). Avec les différents problèmes socio-économiques, socio-politiques et sanitaires que courent la plupart des pays africains, cette maladie trouve son champ de propagation. Dans ce continent, on observe une certaine variation de l'épidémie, l'Afrique australe reste la partie du continent le plus touchée, on y estime que 11,3 millions [10,6 millions-11,9 millions] de PVVS en 2009, ce qui est près d'un tiers (31 %) de plus que les 8,6 millions [8,2 millions-9,1 millions] de séropositifs recensés dix ans plus tôt dans la région (ONUSIDA, 2010). On note dans 10 pays de l'Afrique australe 34 % des PVVS en 2009 habitaient par rapport au niveau mondial ; 31 % des nouvelles infections enregistrées la même année l'ont été dans ces 10 pays, tout comme 34 % de l'ensemble des décès liés au VIH/SIDA. Environ 40 % de l'ensemble des femmes adultes séropositives vivent en Afrique australe (ONUSIDA, 2010).

Au Congo, cette maladie ne fait pas exception, elle tend à se développer principalement dans les deux grandes villes (Brazzaville et Pointe-Noire). La période des ajustements structurels et la succession des conflits armés entre 1990 et 2000, la dégradation du tissu social notamment le contexte socio-politique et socio-économique, aussi la détérioration des conditions de vie des populations avec la montée de la pauvreté, ont facilité la propagation du VIH/SIDA. Cependant, à Pointe-Noire, la capitale économique du pays, la prévalence moyenne est passée de 10 % en 1996 à 14 % en 2000. On observe aussi une recrudescence chez les femmes enceintes dont la prévalence est de 5 % à Brazzaville et de

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14,7 % à Pointe-Noire. Au cours de la même année, on a recensé 53 000 orphelins du SIDA (Mafouta, 2003).

Le gouvernement congolais conscient de l'ampleur de la maladie, s'est investi dans la lutte contre l'expansion du VIH/SIDA dans l'optique de réduire sa prévalence. Ainsi, l'Enquête sur la Séroprévalence et les Indicateurs du SIDA au Congo réalisée en 2009 montre que la tendance de la prévalence du VIH/SIDA au Congo est à la baisse avec un taux de prévalence au niveau national estimé à 3,2 % en 2009 (ESISC-I, 2009), contre 3,7 % en 2005 (EDSC-I, 2005) et 4,1 % en 2004 (CNLS et CREDES, 2004).

En effet, les femmes congolaises représentent la couche de la population la plus exposée par cette dernière, soit une prévalence de 2,1 % chez les hommes et 4,1 % chez les femmes. Cependant, les disparités départementales de la prévalence féminine du VIH/SIDA sont considérables allant de 1,5 % dans le département de la Cuvette au Nord du pays à 7,3 % dans le département de la Lékoumou au Sud du pays (ESISC-I, 2009). La prévalence est plus élevée chez les femmes vivant en milieu urbain (4,6 %) qu'en milieu rural (3,3 %), les femmes ayant un niveau d'instruction élevé (secondaire 2ème cycle ou plus) ont une prévalence élevée (5,3 %) que celles qui sont sans niveau d'instruction (3,6 %). Et les femmes issues des ménages plus pauvres ont une prévalence faible (2,8 %) que celles qui sont issues des ménages plus riches (5,4 %).

Cependant, plusieurs études (enquêtes) en Afrique subsaharienne ont abordé la question sur le VIH/SIDA en se focalisant sur les calculs clés des indicateurs sur le VIH/SIDA (EIS-CI en 2005, EDSG en 2005, ESISC-I en 2009,...), sur les déterminants de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes ainsi que selon le sexe (Kaltsam (2008), Mboko (2008), Gnanzou (2011)...). Les déterminants obtenus dans ces études sont les suivants : le nombre de partenaires sexuels, le statut matrimonial, les connaissances des moyens de préventions du VIH/SIDA, la région de résidence, la religion, le niveau d'instruction, le niveau de vie des ménage, l'ethnie et l'utilisation du condom. Mais ces déterminants diffèrent d'une étude à une autre.

D'autres études se sont intéressées sur les connaissances sur le SIDA, sur les comportements sexuels à risque,... (Kombelembi (2005), Lachaud (2005), Daga (2007)...). Ces dernières mettent en relation les connaissances sur le SIDA et les comportements sexuels à risque des individus. D'une manière générale, avoir une connaissance complète ou partielle

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sur le VIH/SIDA ne conduit pas systématiquement les individus à mettre en pratique cette dernière. En dépit du niveau élevé de connaissance des moyens de protection contre les IST/VIH/SIDA par les enquêtées et en particulier le préservatif, leur utilisation est encore très faible (Tolno, 2007). Mais, ces études ont néanmoins mis en exergue selon la modernité les facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA en général et chez les femmes en particulier.

Au regard à ce qui précède, cette étude s'intéresse à appréhender : « les facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité en République du Congo ». Ce qui nous a conduit à se poser la question de savoir : quelles sont les facteurs susceptibles d'expliquer la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité en République du Congo ?

La prise en compte des caractéristiques de la femme en fonction de leur degré de modernité est indispensable pour saisir ces facteurs. C'est dans cette optique que s'inscrit cette étude dont l'objectif général est de contribuer à la connaissance des facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité en République du Congo afin de réduire sa séroprévalence auprès des groupes des femmes les plus vulnérables au VIH/SIDA. Spécifiquement, il consiste à :

? Décrire les différences de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité ;

? Dresser le profil des femmes enquêtées en fonction de leur statut sérologique et de leur degré de modernité ;

? Identifier et hiérarchiser les facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité et leurs mécanismes d'action ;

? Formuler des recommandations adéquates pour l'amélioration du taux de prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité.

Ce document est composé de cinq (5) chapitres. Le premier est consacré à la présentation du contexte de l'étude. Le deuxième porte sur le cadre théorique comprenant la revue de la littérature et le cadre conceptuel. Les aspects méthodologiques sont abordés dans le troisième chapitre qui sera composé de la présentation de la source de données, de l'évaluation de la qualité des données, du cadre d'analyse, des méthodes d'analyse et de la présentation des logiciels utilisées. Ensuite, le quatrième chapitre se focalise sur les aspects

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différentiels de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en fonction de leur degré de modernité au Congo en associant à la variable dépendante chacune des variables indépendantes, et aussi l'élaboration du profil des femmes enquêtées en fonction de leur statut sérologique et de leur degré de modernité. Enfin, le cinquième ou le dernier chapitre met l'accent sur les facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité tout en recherchant leurs déterminants et leurs mécanismes d'action.

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CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ÉTUDE

Dans toute société, on distingue les aspects contextuels qui peuvent expliquer les différences de comportements des individus vis-à-vis d'un phénomène démographique. Pour ce qui est de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes, les éléments contextuels suivants pourraient expliquer les différences de prévalence observées selon certaines caractéristiques : le milieu physique, l'environnement socioéconomique, socioculturel et d'autres. Ce chapitre présente un bref aperçu de ces éléments. Il décrit en particulier le contexte géographique du pays, la situation socio-politique, le contexte démographique, le contexte socio-économique, le contexte socio-culturel, et le contexte sanitaire.

1.1. Contexte géographique du pays

La République du Congo se situe en Afrique Centrale, et est délimitée au Nord par la République Centrafricaine et le Cameroun, au Sud par l'enclave Angolaise du Cabinda, à l'Est par la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) et, à l'Ouest, par le Gabon et l'Océan Atlantique. Le Congo est situé à cheval sur l'Équateur, et couvre une superficie de 342 000 km2 avec une façade maritime de 170 km sur l'Océan Atlantique. Du point de vue relief on y trouve : une plaine littorale, une zone montagneuse, une vaste dépression (domaine de la savane), une zone de collines, une vaste zone de collines sableuses et un affaissement progressif du sol. La végétation congolaise est principalement constituée de savanes et de forêts, elle couvre les 3/5è du territoire. Son réseau hydrographique se répartit sur deux bassins fluviaux : le bassin du Congo (fleuve Congo et ses affluents : Oubangui, Likouala, Sangha, Alima, Léfini, Djoué,...) et le bassin du Kouilou-Niari (fleuve du Kouilou et ses affluents : Bouenza, Loutété)1.

Sur l'ensemble du territoire règne un climat équatorial de type continental. Au Nord du pays, on observe un climat de type équatorial avec des précipitations qui s'étalent toute l'année. Au Sud-ouest, c'est le climat tropical humide qu'on y trouve, caractérisé par une longue saison de pluies interrompue par quatre mois de saison sèche (juin, juillet, août, et septembre). Au Centre du pays règne un climat subéquatorial.

1 Rapport de l'ESISC-I, 2009, p 2.

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Figure 1.1 : Carte de la République du Congo

Source : ESISC-I (2009), République du Congo.

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Le territoire national est administrativement subdivisé en départements, en communes de plein exercice, en districts, en arrondissements et en communes de moyen exercice. On y compte douze départements : Kouilou, Niari, Bouenza, Lékoumou, Pool, Plateaux, Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala, Brazzaville et Pointe-Noire et six communes de plein exercice : Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Mossendjo et Ouesso, qui sont aussi les principales villes du pays. Brazzaville est la capitale politique et Pointe-Noire la capitale économique (EDSC-I, 2005).

Il ressort de l'analyse des données de l'ESISC-I 2009 que le taux de prévalence chez les femmes en général est beaucoup plus élevé dans les départements du Sud (Kouilou, Niari, Bouenza, Lékoumou, Pool, Brazzaville et Pointe-Noire) que dans ceux du Nord (Plateaux, Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala). Une grande partie de la population congolaise est concentrée dans le Sud du pays en particulier dans les deux grandes villes Brazzaville et Pointe-Noire. Le Français est la langue officielle du Congo. Le Lingala (la langue dominante du Nord) et le Kituba (langue dominante du Sud) constituent les principales langues nationales parlées.

1.2. Situation socio-politique

Le Congo est une ancienne colonie française indépendante depuis le 15 août 1960. Après une dizaine d'années, on assiste à la mise en place d'un régime du monopartisme, il est dès lors devenu la République Populaire du Congo. En 1992, on assiste à une explosion démocratique digne de son nom lors de la Conférence Nationale Souveraine. La situation socio-politique du Congo reste marquée par les conflits armés à répétition des années 1993, 1997-1998 et 1999 (ESISC-I, 2009).

Pendant ces périodes de guerres, certains phénomènes socio-démographiques (mortalité, migration, sous scolarisation, maladies...) se sont manifestés au sein de la population congolaise, et certaines maladies ont pris de l'ampleur en occurrence la propagation du VIH/SIDA qui pourrait être due aux divers actes de violences sexuelles faits aux femmes et aux filles. Selon la Direction Générale de la Population dans le document intitulé « Violences sexuelles en situation post-conflit au Congo : cas de Brazzaville », plus de 1 546 femmes ont été violées et suivi dans le cadre du projet PRC/00/PO (Azur D., 2008). Ces chiffres révélateurs des violences perpétrées à l'égard de la femme et de la jeune fille

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congolaises montrent combien les femmes sont exposées au risque de contamination au VIH/SIDA.

Du fait que ces conflits ont pour la plupart été observés dans la partie sud du pays, pourrait aussi contribuer à l'explication du niveau élevé de prévalence du VIH/SIDA chez les femmes dans les départements du sud. Ces conflits armés ont engendré la détérioration du tissu politique, démographique, économique, social, culturel, et sanitaire du pays, et ont aussi contribué à l'augmentation du niveau de séroprévalence en général et des femmes en particulier. Il faut également noter que pendant cette période, la réponse nationale n'avait pas encore mis en place un dispositif facilitant l'accès au dépistage. Seules les villes Brazzaville et Pointe-Noire étaient pourvues d'un centre de dépistage (Système des NU au Congo, 2004).

Ainsi, plusieurs efforts de restauration de la paix consentis depuis 1999 ont permis le rétablissement et la consolidation de la paix et la sécurité dans le pays. La République du Congo est régie par la Constitution du 20 janvier 2002, consacrant le pays à un régime présidentiel et au principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Le Congo sort d'intenses périodes de crise (phases de guerre civile, massacres à caractère génocidaire), mais connait depuis 2003 un retour de la croissance et de la paix. Le pays est classé par la Banque Mondiale parmi les pays ayant un revenu faible.

Le Cadre Stratégique National (CSN) 2003-2007 a été adopté en décembre 2002 et le Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS) a été installé par le chef d'Etat en juillet 2003. Au cours de cette année, le Multi-country HIV/AIDS Program (MAP) de la Banque Mondiale était en phase de démarrage et le pays avait soumis une demande de financement qui est restée sans suite. Cependant, en mars 2002, on assiste à l'élection Présidentielle en République du Congo (DSRP, 2007) afin d'achever la mise en place des institutions prévues par cette constitution.

1.3. Contexte démographique

En l'absence des décès du SIDA et du paludisme, de la guerre civile d'octobre 1997, la population congolaise est estimée à un peu plus de 2 500 000 habitants en 1995. Estimée à 2 854 600 habitants en 2000, la population congolaise est composée de 51 % de femmes et de 49 % d'hommes. Elle vit majoritairement en milieu urbaine (66 %) dans la partie Sud du pays (plus de 80 %). La densité moyenne est de 8,4 habitants au km2. Pendant la dernière décennie

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(1990-2000), le taux annuel de croissance démographique était de 3,2 % (Système des NU au Congo, 2004).

En 2007, l'effectif de la population a été estimé à 3 697 490 habitants dont 1 821 357 soit 49 % d'hommes et 1 876 133 soit 51 % de femmes, avec un taux annuel de croissance démographique de 3,0 % et une densité de 10,8 habitants/km2. Or, plus l'effectif de la population augmente, plus certains phénomènes démographiques paraissent plus ou moins élevés que d'autres. On peut l'observer avec les indicateurs démographiques suivants : l'Indice Synthétique de Fécondité (ISF) qui en 1984 était de 6,3 enfants par femme est passé à 4,9 en 2007 alors que le Taux de Mortalité Infantile (TMI) est passé de 71,5 %o en 1984 à 76,4 %o en 2007 (ESISC-I, 2009).

La population congolaise est relativement jeune (49 % de moins de 20 ans). Du fait de leur effectif important, la population féminine (15-49 ans) est la plus exposée au VIH/SIDA et a une prévalence élevée que celle des hommes. Or, parmi les femmes de 15-49 ans, 9 % ont une connaissance complète du VIH/SIDA (ESISC-I, 2009). En dépit d'une urbanisation supérieure à 60 %, moins de 50 % des habitants (47 % en 1999) ont accès à l'eau potable et le taux de chômage avoisine les 50 % (PNUD, 2002).

En novembre 2003, l'étude de séroprévalence réalisée par le CNLS estime le taux de prévalence à 4,2 % au niveau national avec d'importantes disparités géographiques (Système des NU au Congo, 2004). En 2009, il ressort dans l'Enquête de Séroprévalence et sur les Indicateurs du SIDA du Congo (ESISC-I) que ce taux est estimé à 3,2 %. Certes il y a eu une certaine amélioration dans ce domaine, mais les disparités selon le sexe (2,1 % chez les hommes et 4,1 % chez les femmes) et selon les départements (1,5 % dans le département de la Cuvette au Nord du pays à 7,3 % dans le département de la Lékoumou au Sud du pays) paraissent encore importantes.

De plus, dans les six villes du pays (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Mossendjo et Ouesso), on y retrouve 62 % de population générale (ESISC-I, 2009). La prévalence du VIH/SIDA est généralement élevée dans les milieux urbains du fait des comportements sexuels à risque que ceux-ci peuvent entrainer et de l'importance de la population qui s'y trouve. Or, c'est dans ces milieux que les informations en matière de VIH/SIDA véhiculent plus qu'en milieux ruraux. Par ailleurs, en milieu rural avec un effectif

2 CNSEE (2010), Le RGPH-2007 en quelques chiffres, p 23.

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faible de la population, certains phénomènes démographiques paraissent plus influents que d'autres qu'en milieu urbain. D'après les résultats de l'ESISC-I (2009), la prévalence du VIH/SIDA est élevée chez les femmes résidant en milieu urbain (4,6 %) qu'en milieu rural (3,3 %). Au Congo, le milieu urbain est le lieu où on observe un fort degré de modernité et d'urbanité conduisant à l'abandon progressif des pratiques dites traditionnelles et à la dépravation des moeurs, alors que les femmes vivant en milieu rural se conforment pour la plupart aux pratiques culturelles (valorisation du mariage coutumier, polygamie, rapports sexuels intraconjugaux,...). On y observe aussi une précocité des rapports sexuels chez les femmes urbaines, ces phénomènes pourraient favoriser la diffusion du VIH/SIDA.

Le tableau suivant comporte l'évolution de certains indicateurs démographiques selon le RGPH 1974, 1984 et 2007.

Tableau 1.1 : Indicateurs sociodémographiques de base

Indicateurs

RGPH1

RGPH2

RGPH3

15/02/1974

31/12/1984

28/04/2007

Population totale

1

319 790

1

909 248

3

697 490

Taux brut de natalité(P.1000)

 

41

 

45,2

 

41,7

Indice synthétique de fécondité

 

7

 

6,3

 

4,9

Taux brut de mortalité(P.1000)

 

17,9

 

11,7

 

13,0

Taux de mortalité infantile (P.1000)

 

100,6

 

71,5

 

76,4

Espérance de vie à la naissance (e0 en

année)

 

46,7

 

50,9

 

51,1

Source : Rapport de l'ESISC-I (2009) et CNSEE (2010), République du Congo.

1.4. Contexte socio-économique

L'économie congolaise repose principalement sur l'exploitation des matières premières dont les principales sont le pétrole et le bois (PNUD, 2002). La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2009 a atteint 7,9 %. L'Indice du Développement Humain (IDH) est estimé à 0,533, ce qui fait que le Congo occupe le 136ème rang sur 182 pays classés (PNUD, 2009). En effet, la succession des guerres, la destruction des infrastructures économiques, sociales et sanitaires ont accentué le taux de chômage. L'accès aux services sociaux de base a été réduit par la paupérisation de la population, ce qui fait qu'on observe un changement de comportements des jeunes et des populations vulnérables, ayant pour

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conséquence un attrait à l'alcoolisme, à la toxicomanie, à la sexualité, à la prostitution, au vagabondage,... ce qui pourrait contribuer à la propagation du VIH/SIDA.

S'agissant de la paupérisation, les femmes subissent plus que les hommes cette situation sociale. Pour des raisons personnelles et même familiales, certaines d'entre elles se livrent à des pratiques de prostitutions à risque (rapports sexuels non protégés). Selon le CNLS (2008), les personnes démunies sont souvent amenées à avoir des comportements et pratiques sexuels à risques pour répondre à leurs besoins élémentaires. En dehors de la dépendance économique des femmes vis-à-vis des hommes, on observe aussi la discrimination et la stigmatisation qui font que le soutien familial ne suit pas lorsqu'il s'agit des femmes séropositives. Elles sont souvent rejetées et peuvent voir leurs propriétés et leurs biens saisis à la mort de leur époux (Azur D., 2008).

La situation socio-économique des femmes occasionne dans une certaine mesure la propagation du VIH/SIDA. Leur pauvreté constitue ainsi l'un des éléments pouvant contribuer à l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes au Congo puis qu'elle accentue le risque de contacter le SIDA. Le VIH/SIDA affecte spécifiquement les femmes qui sont exposées aux viols et abus sexuels de tous ordres. Cette pandémie est également source de discrimination auprès des populations malades et aggrave leur état de pauvreté, en les mettant dans une insécurité alimentaire avancée ( Mahoungou.et al, 2009)

Rappelons aussi que l'incidence de la pauvreté est plus élevée en milieu semi urbain (67,4 %), suivi du milieu rural (64,8 %) et dans les autres communes (58,4 %) (CNLP, 2007). Cette incidence augmente au fur et à mesure qu'on s'éloigne des centres urbains. De plus, à Brazzaville et à Pointe-Noire, l'incidence de la pauvreté est respectivement de 42,3 % et de 33,5 %. Aussi, les ménages dirigés par les femmes sont plus exposés à la pauvreté (58,2 %) que ceux dirigés par les hommes (48,8 %) (CNLP, 2007).

Selon les données de l'Enquête la plus récente sur les Conditions de vie des Ménages (ECOM 2005), la population du Congo vivant en dessous du seuil de pauvreté a considérablement baissé, si l'on considère comme point de départ la situation de 1990. Au niveau national, l'incidence de la pauvreté est passée de 70 % en 1990 à 50,7 % en 2005. C'est-à-dire que plus d'un congolais sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté fixé pour cette enquête à 544,4 FCFA par personne adulte et par jour. L'analyse approfondie des résultats de l'ECOM de 2005 indique des disparités importantes en matière de pauvreté. Selon

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une étude réalisée par la Banque Africaine de Développement en 2007, l'indice d'inégalité de Gini calculé à partir des données de l'ECOM est de 0,43. Il est également observé d'importantes disparités par rapport au sexe. Cette situation s'expliquerait par le fait que les femmes disposent d'un capital humain plus faible.

Or, le recours des populations aux services de santé et aux services d'éducation est influencé négativement par la pauvreté. Ainsi, parmi la population, 11 % des pauvres n'ont pas accès à un centre de santé et 23 % de cette couche ne fréquente pas un hôpital général. Notons que 52 % des pauvres se rendent à pied au centre de santé contre 13 % dans les grands centres hospitaliers. Aussi, le taux de scolarisation primaire a chuté de 90 % en 1990 à 40 % en 2000, il y a moins de 2 % des jeunes employés dans le secteur formel.

Dans le groupe des femmes non pauvres, la fécondité est concentrée entre 20 et 39 ans et baisse de façon notable après cet âge (RC/UE, 2007). Selon l'ESISC-I (2009) en moyenne, parmi les femmes, 58 % savent que le condom et la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté est un moyen de prévention du VIII/SIDA. En général, les femmes ont en moyenne connu 4,1 partenaires sexuels au cours de leur vie, 7 % d'entre elles ont déclaré avoir eu au moins 2 partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois et seulement 9 % des femmes connaissent les résultats d'un test du VIII récent.

On observe dans l'ESISC-I (2009) que, 8 % de femmes âgées 15-24 ans ont une connaissance considérée comme complète du SIDA, 20 % des filles ont leurs premiers rapports sexuels avant 15 ans, aussi 20 % des femmes de 15-24 ans ont déclaré avoir utilisé des condoms au cours de leurs premiers rapports sexuels. La relance effective de l'économie nationale est l'une des préoccupations du Gouvernement congolais en souscrivant aux orientations (ESISC-I, 2009) :

? du projet de société du Président de la République ;

? du sommet de Copenhague (1996) visant la réduction de moitié de la pauvreté d'ici l'an 2015, conformément aux OMD ;

? du NEPAD ; et de l'Initiative PPTE.

Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) Intérimaire, a été adopté par le Gouvernement en septembre 2004, en recevant l'aval conjoint de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) en décembre de la même année. En mars

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2006, le pays a accédé au point de décision de l'Initiative Pays Pauvreté Très Endettés (PPTE) grâce aux efforts de redressement économique consentis, conformément aux exigences de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC) signé avec les Institutions de Bretton Woods grâce aux progrès réalisés aux plans politique, économique et social. Le DSRP a permis au Congo d'atteindre en cette fin d'année 2009 le point d'Achèvement de l'Initiative PPTE.

1.5. Contexte socio-culturel

Le Congo est un pays diversifié du point de vue socio-culturel. L'ethnie, la religion, la musique, les danses, l'écriture, la peinture, et l'habillement (le phénomène de la sape) en sont les éléments culturels les plus dominants. Il compte douze grands groupes ethniques à savoir : les Kongo, Téké, Mbôchi, Punu, Duma, Sangha-Likwala, Kôta, Mbéré (Mbéti), Baya, Oubanguiens, Makaa et Pygmées (populations autochtones) (ESISC-I, 2009). En général, on distingue plus de 51 ethnies au Congo. Il y a parmi ces derniers, certaines ethnies qui du point de vue culturel procèdent à certaines pratiques sexuelles selon lesquelles lorsque leur époux est absent ou décédé, les femmes peuvent contracter des rapports sexuels avec l'un des frères de leur époux qui de fois est marié et leur entrée en vie sexuelle active est précoce. La polygamie est une pratique admise chez ces femmes, elles sont sexuellement actives. Ceci pourrait faciliter la propagation du VIH/SIDA, c'est le cas des ethnies : Punu et Duma se trouvant précisément dans les départements de la Lékoumou et du Niari au Sud du pays.

La religion est une institution sociale dont la majeure partie de la population y fait partie. Le Congo est un pays laïc fondé sur la séparation du pouvoir religieux et du pouvoir civil ou politique. En effet, le Christianisme est la religion la plus répandue (90 %) dont 30,5 % de la population est catholique (église dominante) et 0,7 % est musulmane (ESISC-I, 2009). Les moeurs et les valeurs culturelles que véhicule la religion jouent un rôle important dans la lutte contre le VIH/SIDA car les individus ont une autre perception de cette maladie. Ce qui peut les emmener à avoir un comportement sexuel modéré (fidélité), ou encore se baser sur le principe de la chasteté avant le mariage (abstinence). Mais, du fait que l'utilisation des méthodes contraceptives par les adeptes de cette religion est peu admise, conduirait à les exposer d'avantage à l'infection à VIH/SIDA.

Autres fois, dans les années 1980, la musique et les danses congolaises constituaient un fait social qui emmenait les congolais à prendre conscience de leur vie sexuelle,

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sentimentale et surtout à prendre connaissance du VIH/SIDA. De nos jours, elles sont en train de perdre certaines valeurs d'éthiques, de plus en plus on observe un changement d'échelle de valeurs dans la chanson congolaise, c'est-à-dire que, les valeurs deviennent des antivaleurs et vice-versa. Par conséquent, ce qui était voilé dans la chanson, est dévoilé actuellement (le sexe par exemple). On entend dans certaines chansons des expressions comme : « on ne mange pas un bonbon avec son emballage, on va manger du chocolat, on va manger des piments, il faut d'abord mettre la salive, il faut le sucer... ». Celles-ci sont centrées autour du sexe et influent sur l'imaginaire sexuel des congolais. Ceci pourrait donc influencer les comportements des populations en matière de sexualité (les auditeurs et auditrices de la chanson congolaise) par rapport au VIH/SIDA.

En effet, la violence fondée sur le genre est une source de graves souffrances pour la femme et la jeune fille congolaise et entraîne des conséquences incalculables. Cependant, chaque jour des dénonciations de cas de viols sont publiées dans les médias. Quelques statistiques récoltées indiquent l'ampleur des violences sexuelles. A l'hôpital de Makélékélé par exemple, en 2004, 203 cas de viols ont été enregistrés dont 52 cas des enfants de 2 à 9 ans ; 163 en 2005 et 89 en 2006, à l'hôpital de Talangai 107 cas ont été reçus en 2005 et 94 en 2006.

Du fait que la situation de la femme congolaise est défavorable, ceci l'expose à plusieurs Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) en particulier le VIH/SIDA et aux Infections Sexuellement Transmissibles (IST). La non utilisation des préservatifs lors des rapports sexuels par les femmes congolaises contribue aussi au risque d'exposition à ces maladies et infections. Cependant, peu d'hommes et peu de femmes exigent le port du condom lors des rapports sexuels. Aussi, certaines femmes n'ont aucune connaissance sur le VIH/SIDA et ses modes de transmission, ainsi que sur l'usage des préservatifs féminins. Parmi les femmes, 58 % savent que le condom et la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et non infecté est un moyen de prévention du VIH/SIDA et 26 % d'entre elles ont utilisé des condoms au cours de ces derniers rapports sexuels (ESISC-I, 2009).

1.6. Contexte sanitaire

L'état de santé de la population congolaise demeure préoccupant. Les niveaux de mortalité observés sont très élevés, attribués à une très forte charge de morbidité due

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principalement au VIH/SIDA, au paludisme, aux maladies infectieuses et parasitaires. C'est ainsi que la situation sanitaire est marquée par (ORHSA, 2009) :

> la prédominance des maladies infectieuses, la résurgence des endémies jadis contrôlées (tuberculose, trypanosomiase, schistosomiase) et la progression inquiétante du VIH/SIDA dont la prévalence est estimée à 4,2 % et variant entre 1,3 % pour Impfondo à 9,4 % à Dolisie ;

> le paludisme reste la première cause de morbidité au Congo avec 51,5 % des causes d'hospitalisation chez les enfants de moins de 5 ans ;

> les infections respiratoires aiguës (IRA), second motif de consultation chez les enfants de moins de 5 ans avec 11,95 % des causes de consultation en 2005 ;

> les maladies diarrhéiques, troisième motif de consultation avec une prévalence de 70,7 cas pour 1000 ;

> la rougeole représente dans tous les départements chez les moins de cinq ans 60 % des cas de maladies ;

> les maladies par carence nutritionnelle (la malnutrition) ont été enregistrées auprès des enfants de 6 à 29 mois à Brazzaville avec des taux allant de 6,6 à 9,9 %.

Le DSRP révèle que le taux de mortalité infantile n'a fléchi que faiblement passant de 81 %o en 2002 contre 75 %o en 2005. La proportion d'enfants d'un an vaccinés contre la rougeole est passée de 75 % en 1990 à 58 % en 2000 et 60 % en 2002 (EDSC-I, 2005).

Au cours des années 2005, 2006 et 2007, la prévalence des maladies évitables par la vaccination a été réduite grâce à l'amélioration des taux de couverture vaccinale, avec toutefois des disparités d'un département à un autre et même à l'intérieur d'un même département. La couverture vaccinale a été évaluée à 60 % des cas à partir des carnets de vaccination (EDSC-I, 2005).

1.6.1. Politique Nationale de Santé au Congo-Brazzaville

Le Programme National de Développement Sanitaire (PNDS) avait été instituée au Congo par la loi 014/92 avril 1992, la stratégie du développement sanitaire avait été redéfinie par le pays dont l'objectif est d'améliorer l'état de santé de la population par le renforcement

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du système de santé de district, c'est-à-dire découpé le territoire national en districts sanitaires (ESISC-I, 2009). Parmi les soins pris en charge par cette politique, il y a les Soins de Santé Primaires (SSP), inspirée par l'Initiative de Bamako tenue en 1992.

Le droit à la santé a toujours été garanti par les lois fondamentales en République du Congo, et est consacré à l'article 30 de la Constitution du 20 janvier 2002 qui stipule que l'Etat est le garant de la santé publique (Azur D., 2008). Ainsi, à titre individuel ou collectif le devoir de toute personne est de contribuer à la prise en charge des problèmes de santé dans ses composantes promotionnelles, préventives, curatives et adaptatives. La santé constitue un espace privilégié d'expression des droits humains et d'exercice des libertés fondamentales.

La Politique Nationale de Santé (PNS) adoptée par le conseil de ministre du juillet 2000 constituant l'ossature du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) (loi 014/92 du 29/04/1992), contribue à l'amélioration de l'état de santé des populations (PNUD, 2002). Elle a pour objectifs de :

> promouvoir et protéger la santé des individus et des collectivités sur l'ensemble du territoire ;

> garantir l'accessibilité des populations aux services et aux soins de santé de qualité ;

> renforcer les capacités nationales dans la gestion du système de santé.

Elle repose sur les stratégies suivantes :

> promouvoir et protéger la santé des individus et des collectivités ;

> garantir l'accessibilité aux soins et aux services pour l'ensemble de la population ;

> intégrer les services et les activités au niveau opérationnel ;

> promouvoir le secteur privé de soins de santé ;

> développer les modes alternatifs et complémentaires de financement de la santé ;

> renforcer les capacités nationales en matière de gestion du système de santé ;

> décentraliser le système de santé ;

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? rationaliser la mise en oeuvre des activités et l'utilisation des ressources du secteur de santé ;

? promouvoir la participation des collectivités et des individus ainsi que l'implication des partenaires à la prise en charge du système.

1.6.2. Situation épidémiologique du VIH/SIDA

Le Congo connait une prédominance du VIII-1. En 2003, avait été réalisée une enquête ayant permis d'évaluer la séroprévalence nationale du VIII. Selon cette enquête conduite par le Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS), avec l'appui financier de la Banque Mondiale, l'épidémie se féminise avec un taux moyen de 4,7 % chez les femmes contre 3,8 % chez les hommes, et un risque de séropositivité plus élevé entre 25-39 ans chez les femmes et entre 35-49 ans chez les hommes. La prévalence du VIII est particulièrement élevée dans les tranches d'âge de 35 à 39 ans (8,4 %) et de 40 à 44 ans (7,8 %).

Deux enquêtes de sérosurveillance épidémiologique du VIII chez les femmes enceintes ont été réalisées entre 2004 et 2007. Les sites sentinelles ont été changés entre ces deux enquêtes. En utilisant les outils de modélisation existants, cela n'a pas permis d'évaluer les tendances évolutives de l'épidémie (ESISC-I, 2009). Les connaissances, attitudes et pratiques relatives au VIII/SIDA chez les adultes de 15-49 ans ont été évaluées par l'EDSC-I (2005). Mais, elle n'était pas couplée avec une estimation de la séroprévalence. Ce qui n'a pas permis de faire des analyses croisées entre le niveau des connaissances, attitudes, pratiques, et la prévalence du VIII (ESISC-I, 2009).

La séroprévalence nationale du VIII avait été estimée au niveau des dernières données d'enquête disponibles telle que l'enquête nationale de séroprévalence, réalisée en 2003 par le CNLS avec l'assistance technique du Centre de Recherche et d'Études en Développement et Santé Publique (CREDES), (CNLS et CREDES, 2004). C'est auprès des adultes âgés de 15 à 49 ans, au niveau des chefs-lieux de département et des principales villes du Congo que cette enquête avait été réalisée. Ainsi, la séroprévalence nationale du VIII était estimée à 4,1 %, avec des disparités entre les sexes (3,6 % chez les hommes et 4,7 % chez les femmes). Mais ces données ne sont pas comparables du fait de la méthodologie utilisée pour sa collecte auprès des différents sites sentinelles.

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Cependant, il ressort de l'ESISC-I (2009 : 91.) pour saisir la prévalence du VIH/SIDA les résultats ci-après : « le taux de couverture du test du VIH pour l'ensemble de la population est de 98 %. Il est légèrement plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain (99 % contre 96 %). Le taux de couverture du test est pratiquement aussi élevé chez les femmes que chez les hommes (97 % contre 98 %). La prévalence du VIH dans la population générale de 15-49 ans est de 3,2 %. Ce taux est nettement plus élevé parmi les femmes que parmi les hommes (4,1 % contre 2,1 %). C'est dans le département de la Lékoumou que la prévalence du VIH dans la population totale est la plus élevée (4,8 %). Dans ce département, 7,3 % des femmes sont séropositives. À l'opposé, le département de la Cuvette-Ouest est celui dans lequel on constate le taux de prévalence le plus faible (1,5 %). La prévalence du VIH est nettement plus élevée parmi les femmes et les hommes en rupture d'union que parmi les célibataires : le taux varie d'un minimum de 2,5 % chez les célibataires à 5,2 % chez les personnes divorcées et séparées et à un maximum de 12,8 % chez les veufs et veuves. Seulement 31 % des personnes séropositives ont déjà effectué un test du VIH et en connaissent les résultats. Dans environ 5,0 % de couples, seulement un des deux conjoints est séropositif. Les couples dans lesquels la femme est séropositive et l'homme séronégatif sont plus fréquents que le cas inverse (2,9 % contre 1,8 %) ».

En République du Congo, l'incompatibilité entre le droit à l'information et l'obligation de garder le secret professionnel auquel sont astreints les médecins, constitue un véritable obstacle pour les femmes mariées dont les conjoints ne sont pas responsables. Car n'étant pas informés du statut sérologique du conjoint et par ricochet du sien, la femme ne peut pas avoir accès au traitement pouvant lui permettre de prolonger sa vie. A cela s'ajoute les discriminations diverses rencontrées par les femmes en milieu professionnel, éducatif, familial et hospitalier.

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Figure 1.2. : Prévalence (%) du VIH/SIDA chez les femmes par département de résidence en République du Congo

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

1.6.3. Stratégies de lutte contre le VIH/SIDA au Congo

Le siège de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de l'Afrique se trouve en République du Congo. Il a souscrit aux déclarations et actes internationaux majeurs relatifs à la santé (ESISC-I, 2009). Il a été l'un des premiers pays d'Afrique subsaharienne en matière de stratégies de lutte contre le SIDA à reconnaître officiellement l'épidémie de VIII/SIDA. En 1985, un comité de diagnostic et prise en charge de l'infection à VIII était mis en place après la découverte des premiers cas de SIDA. En 1987, il a été transformé en PNLS (Programme National de Lutte contre le SIDA). La réponse nationale au VIII/SIDA avait été organisée par

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le PNLS avec un plan d'urgence et un plan à moyen terme entre 1987 et 1997. Notons aussi qu'en 1994, avait été implanté à Brazzaville le premier Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) des personnes souffrant du SIDA en Afrique (ESISC-I, 2009).

En 2002, le Congo a initié en vue de mieux procéder à la relance de la réponse nationale au VIII/SIDA, un processus de planification stratégique mettant l'accent sur la réalisation d'une analyse de la situation et de cette réponse nationale, et à l'élaboration d'un Cadre Stratégique National (CSN) de lutte contre le VIII/SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) pour la période 2003-2007 (ESISC-I, 2009). Le CSN a sollicité après avoir constaté ses faiblesses, la mise en place du Conseil National de Lutte contre SIDA (CNLS) comme étant un organe multisectoriel d'orientation et de coordination de la réponse nationale de lutte contre le VIII/SIDA, dont les axes stratégiques sont :

> le renforcement de la prévention ;

> l'amélioration de la prise en charge ;

> le renforcement de la surveillance épidémiologique ; > la promotion de la recherche ;

> le contrôle des infections sexuellement transmissibles ; > le renforcement de la coordination et du partenariat.

Ainsi, le CNLS placé sous la très haute autorité du Président de la République, a assuré entre 2003 et 2007 depuis sa date d'installation officielle le 14 juillet 2003, la coordination de la réponse nationale au VIII/SIDA avec l'appui des partenaires au développement, des structures centrales et décentralisées des ministères, la société civile et le secteur privé (ESISC-I, 2009). La réponse nationale au VIII/SIDA a pour objectifs :

> la réduction de la vulnérabilité de la population au VIII par le biais des actions de communication pour le changement des comportements auprès des groupes les plus vulnérables, prévention de la transmission du VIII de la mère à l'enfant, la promotion du conseil et dépistage volontaire et la garantie de la sécurité transfusionnelle ;

> la réduction de la vulnérabilité au SIDA par le biais de prestation de tous les soins nécessaires aux Personnes Vivant avec le VIII/SIDA (PVVS) ;

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? la réduction de la stigmatisation et de la discrimination à l'égard des PVVS ; ? la promotion des droits des PVVS ;

? la prise en charge socio-économique des enfants rendus orphelins par le SIDA.

C'est ainsi, depuis juillet 2008, le SIDA est dépisté gratuitement dans 103 structures à travers le pays et aussi, les examens pour accéder au traitement et le suivi des malades sont gratuits dans les hôpitaux spécialisés. Cela a conduit à une implication des femmes séropositives bénéficiant du programme de Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME) du centre de Pointe-Noire. Chaque département est doté des centres de dépistage du VIII par le CNLS. Toutes ces réformes, ces mesures prises par l'Etat, ont pour finalité la réduction de la prévalence du VIII/SIDA et la prise en charge des PVVS et des orphelins dus au VIII/SIDA en République du Congo.

Ce chapitre portant sur le contexte de notre étude, nous a permis de mettre en relation les caractéristiques des éléments contextuels suivants : le contexte géographique du pays, le contexte socio-politique, le contexte démographique, le contexte socio-économique, le contexte socio-culturel, et le contexte sanitaire. Le prochain chapitre de cette étude porte sur le cadre théorique dans lequel une revue a été faite et la construction d'un cadre conceptuel.

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CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE

Après la présentation du contexte de notre étude, ce chapitre s'articule autour de deux points essentiels : une synthèse de la revue de la littérature, et un cadre conceptuel. S'agissant de la revue de la littérature, il portera sur : l'historique du VIH/SIDA, ses modes de transmission, et les facteurs susceptibles d'expliquer la propagation et la prévalence de cette épidémie chez les femmes notamment en Afrique subsaharienne. Au niveau du cadre conceptuel sera élaboré : une hypothèse générale, un schéma conceptuel, et un ensemble des définitions de concepts.

2.1. Revue de la littérature

2.1.1. Bref historique du SIDA

Au début des années 1980, le SIDA était une maladie mal connu, dénommé Gay Related Immune Deficiency Discorder (GRIDD). Les premiers cas ont été enregistrés au cours de cette même année au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Los Angeles des États Unies d'Amérique particulièrement trois jeunes hommes homosexuels par le Docteur Michael Gottlieb. En mai 1981, ces jeunes étaient décédés du fait qu'ils présentaient des formes rares de pneumonie, leur sang était examiné par le réseau américain des Center of Disease Control d'Atlanta qui diffusa la nouvelle de la maladie dans tous les USA (United State of America) (Sonigo, 2009).

À partir de 1982, plusieurs scientifiques et chercheurs sont engagés dans la recherche afin de mieux appréhender les caractéristiques que revêt la nouvelle maladie. Elle contracte non seulement ceux qui pratiquent des rapports sexuels à risque, mais aussi ceux qui effectuent souvent la transfusion sanguine. Bruce Voeller utilise pour la première fois au cours de cette même année le nom de : Acquired Immune Deficiency Syndrome (AIDS en Anglais ou SIDA en Français) pour désigner cette épidémie (Saxon, 1994).

Dans la revue "Science", en 1983, l'équipe de Jean-Claude Chermann de l'Institut Pasteur de Paris décrit pour la première fois le virus responsable de la maladie appelé : Lymphadenopathy Associated Virus (LAV) (futur VIH-1). Ce virus est un vecteur du SIDA et a été isolé par des chercheurs français et américains parmi lesquels Philippe Montagnier. Par la suite, le lien de causalité entre ce virus et la maladie a été démontré par ces chercheurs. Des

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travaux ont été effectués sur un test de dépistage. C'est avec ce dernier qu'aux Etats-Unis on a répertorié 460 personnes décédées du VIH/SIDA. En cette même année, le VIH est reconnu en tant que cause du SIDA. Ainsi, cette épidémie à transmission hétérosexuelle est révélée en Afrique. Chaque région du monde avise au moins un cas de VIH/SIDA en 1985. Le premier personnage public à révéler qu'il a le SIDA est l'acteur Rock Hudson. On note aussi que le virus est doté d'un grand pouvoir de réplication, mais sa période d'incubation est longue (5 à 10 ans). Par conséquent, c'est souvent de façon tardive (phase de maladie) que l'on se rend compte des dégâts qu'il a causé dans l'organisme.

C'est en 1986 que la communauté scientifique adopte l'appellation de VIH. Face à cette situation, l'OMS crée en 1987 son Programme Spécial de Lutte contre le SIDA, qui deviendra par la suite le Programme Mondial de Lutte contre le SIDA. Les questions autour de l'épidémie de VIH/SIDA ont été évoquées et discutées pour la première fois en 1988, lors d'une réunion tenue à Londres par tous les ministres de la santé des pays du monde. Au cours de cette même année, l'OMS proclame le 1er Décembre comme la journée mondiale du SIDA. Un programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA dénommé ONUSIDA est créé afin de mieux contribuer à la lutte contre le SIDA en 1996.

2.1.2. Le VIH/SIDA et ses modes de transmission

2.1.2.1. Définition du VIH/SIDA

Deux virus (VIH-1 et VIH-2) causent le SIDA. Le sigle VIH renvoie au Virus Immunodéficience Humaine, et celui du SIDA peut être décrit comme : Syndrome Immuno Déficience Acquise. En effet, le Virus est un micro-organisme infectieux constitué d'un seul type d'acide nucléique3, souvent agent pathogène ou de maladies. Le Syndrome est considéré comme un ensemble des symptômes ou des signes de manifestations d'une maladie. L'Immunodéficience (Humaine) quant à lui, est un état d'affaiblissement des cellules du système immunitaire contre les éventuels attaques des microbes ou virus dans l'organisme humain. Enfin, le concept Acquise attrait à ce qu'on possède ou qu'on pourrait contracter, ici on peut posséder ou contracter le virus.

Le SIDA peut être entendu dans ce sens comme une maladie infectieuse, résultant d'une combinaison de plusieurs symptômes et ensuite de pathologies, détruisant le système

3 Qui a trait aux macromolécules organiques entrant dans la composition de toutes les cellules vivantes.

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immunitaire des cellules au travers de l'acquisition du VIH dans l'organisme humain pendant une longue période. Généralement on observe des décès après son aggravation. Il est de nos jours une pandémie qui inquiète l'humanité toute entière. Après contraction du virus, il faudra attendre généralement trois à neuf (3-9) mois pour qu'il soit observé une fois effectué le dépistage. Ce qui constitue la période de séroconversion (passage de la séronégativité à la séropositivité).

Cependant, le VIH/SIDA, pour qu'il soit effectif dans l'Homme, il importe de connaitre ses modes de transmission. En 2005, le Docteur Michel Ohayon fait remarquer qu'il y a cinq (5) liquides biologiques "accessibles" qui sont susceptibles de contenir suffisamment de virus pour permettre une transmission :

? le sang (sang total, plasma etc...) ; ? le sperme ;

? le liquide pré-séminal chez l'homme ;

? les sécrétions vaginales chez la femme ; ? le lait maternel.

2.1.2.2. Modes de transmission du virus

Le VIH/SIDA est une maladie transmissible dont ses principaux modes de transmission sont : la transmission sexuelle, la transmission materno-infantile ou verticale, et la transmission sanguine. Selon Thomas (1997 : 32) « en Afrique la transmission du virus se fait dans l'ordre d'importance suivant : en tout premier lieu les relations hétérosexuelles, ensuite par la mère à son enfant avant, pendant ou après la naissance, tandis qu'en Afrique subsaharienne, les contacts avec du sang contaminé lors d'interventions médicales ou de l'utilisation d'aiguilles non stériles sont relativement peu fréquents ».

a. La transmission sexuelle

C'est le premier mode de transmission le plus répandu, plus précisément par le biais des muqueuses buccales et génitales en contact avec les sécrétions sexuelles ou le sang infecté du virus. Il représente au niveau mondial 80 % à 85 % de transmission de VIH (ONUSIDA, 2000). Il faut noter que les femmes ont au moins autant de risques que les hommes de contracter l'infection (OMS, 2004.a). Elle se fait à cet effet par contact direct avec des

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écoulements vaginaux ou urétraux4 infectieux, rarement par contact direct avec des objets contaminés. En effet, la maladie peut se transmettre lors des rapports sexuels à risque, ceux-ci augmentent ainsi le risque de contraction du virus. Selon l'ONUSIDA 2010, en Afrique subsaharienne, la très grande majorité des personnes nouvellement infectées par le VIII le sont lors de rapports hétérosexuels non protégés (y compris les rapports tarifés). Les rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples demeurent le facteur de transmission du VIII le plus important dans cette région.

b. La transmission materno-infantile (transmission verticale)

Elle se fait au moment de l'accouchement par l'intermédiaire du cordon ombilical de la mère à l'enfant. L'état clinique ainsi que l'immunologie de la mère contribuent aussi au risque de transmission du virus lors du travail de la femme. L'allaitement maternel occasionne aussi cette transmission de la mère à son enfant parce que la muqueuse buccale du nourrisson est moins résistante que celle de l'adulte, et le temps passé à téter est important. Ainsi, cette transmission peut avoir des conséquences sociales non négligeables car l'infection de l'enfant fait remarquer celle de sa mère. La plupart des cas de cette transmission par le VIII-1 semblent se produire lors du troisième trimestre de la grossesse (Ryder, 1994). Les nourrissons nés des femmes séropositives ou allaités par elles en l'absence de toute intervention préventive, présentent globalement une probabilité sur trois de contracter l'infection à VIII (ONUSIDA, 2010).

c. La transmission sanguine

La transmission du VIII/SIDA peut aussi se faire par voie sanguine dont quelques moyens de transmission sanguine sont possibles, à savoir :

? La transfusion sanguine : pendant les années 1980, elle représentait un véritable risque de transmission du virus, du fait que le sang avant toute transfusion n'était pas examiné comme il se fait actuellement. Donc, l'on pouvait transfuser du sang possédant le VIII dans un organisme sain.

? L'utilisation par des personnes saines des piqûres, des seringues, des injections, d'aiguilles et des lames non stérilisées, souillées par du sang infecté. C'est le cas des consommateurs de drogue qui peuvent se partager des seringues contaminés.

4 Anatomie qui se rapporte au conduit par lequel s'écoule l'urine à l'extérieur du corps et qui, chez l'homme, sert aussi au passage du sperme.

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Ainsi, les objets souillés occasionnent la transmission du virus, 5 % de transmission en Afrique Subsaharienne se fait soit par transfusion, soit par injection diverses (ONUSIDA, 2000). De nos jours, le mode de transmission sanguine du virus est l'un des plus rares, car depuis plus d'une décennie les tests sont effectués avant toute transfusion sanguine et aussi l'on stérilise en général les piqûres, les seringues, les injections,... avant leur utilisation.

2.1.3. Approches explicatives de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes

Il ressort dans le cadre de cette étude après une revue de la littérature, six (6) approches explicatives de la prévalence du VIH/SIDA compte tenu de la vulnérabilité des femmes, que nous examinerons. Il s'agit notamment de l'approche biologique/épidémiologique, socio-culturelle, socio-économique, socio-démographique, genre et institutionnelle/politique.

2.1.3.1. Approche biologique/épidémiologique

Cette approche met l'accent sur un certain nombre de pratiques liées aux comportements des individus. L'activité sexuelle bien que considérée comme une pratique de reproduction de l'espèce humaine, de nos jours est associée à une pratique de satisfaction des besoins sexuels. Les individus la conçoivent comme une nécessité sexuelle à laquelle il faut répondre. Pour se faire, les hommes ainsi que les femmes adoptent des comportements sexuels à risque pouvant favoriser la contraction du virus : c'est le cas des rapports sexuels non protégés, la fellation, le cunnilingus, l'anulingus et même l'utilisation des sex toys par les lesbiennes, les bisexuels, les homosexuels...(Sida Info Service, 2012). Ce type de comportements sexuels est le résultat d'un vif désir sexuel ou d'une pulsion biologique que l'individu chercherait à satisfaire à n'importe quel prix, directement ou indirectement (Rwenge, 1999.a).

Du point de vue physiologique, les femmes sont les plus vulnérables à l'infection au VIH/SIDA, elles le sont plus que les hommes lors des rapports hétérosexuels à risque. Des rapports anaux violents, non protégés, peuvent entraîner des déchirures et des saignements facilitant l'entrée du virus. Or, dans certaines cultures, ce type de rapport sexuel peut être préféré pour préserver la virginité et éviter la grossesse (Brady, 1999). Le risque de transmission est très élevé chez la femme. Dans le cas où c'est l'homme qui est infecté, son sperme contient une forte concentration du virus que dans les sécrétions vaginales, ce liquide peut demeurer dans le tractus génital féminin plusieurs jours, à ce moment le virus peut

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pénétrer aisément dans l'organisme féminin. Lors de certaines périodes de la vie génitale, la vulnérabilité des femmes au virus est encore plus grave si elles contractent des rapports sexuels non protégés telles que pendant la période des menstrues, la période de grossesse, la période suivant l'accouchement, la ménopause.

Selon l'OMS (2004.a), la zone de muqueuse exposée au virus pendant les relations est plus grande chez les femmes et la fragilité des parois vaginales offre de multiples voies d'entrée au virus. Ceci est particulièrement vrai chez les jeunes filles, dont le col de l'utérus est immature et la faible production de mucus vaginal ne procurent qu'une mince barrière contre les infections. En 2009, on estimait que 53 % des personnes vivant avec le virus étaient de sexe féminin (ONUSIDA, 2010). Dans 50 %, voire à 80 % des cas, les femmes qui ont contracté une IST ne le savent pas, de par l'absence ou la discrétion des lésions ou des autres signes pathognomoniques5 et du fait que les femmes, si elles sont monogames, n'imaginent pas qu'elles puissent être à risque (OMS, 2004.a).

En effet, la transmission du VIH/SIDA d'un homme à une femme pendant les rapports sexuels a deux à quatre fois plus de risque de se produire que la transmission d'une femme à un homme (OMS, 2004.a). D'après Loosli-Avimadjessi (2006 : 10) « en l'absence de toute autre MST, l'homme séropositif a une probabilité de 1/500 d'infecter une femme séronégative. Dans les mêmes conditions la femme séropositive a une probabilité de 1/1000 de transmettre le virus à son partenaire masculin à cause du faible taux de concentration du VIH dans les secrétions vaginales », aussi « la présence plus fréquente d'autres MST parfois non-traitées pour diverses raisons prédispose plus la femme à l'infection au virus ». Ceci rejoint l'affirmation de l'OMS (2000) selon laquelle l'existence d'une IST multiplierait par 10 le risque de transmission du VIH. Le fait qu'un individu a déjà contracté une IST telle que : l'infection à gonocoque, l'infection à Syphilis, l'infection à Trichomonas vaginales,... devient très exposé et très vulnérable à la contraction du VIH. Dans ce sens, les IST sont parfois révélatrices de la séropositivité (Drobacheff et Derancourt, 2005). Par conséquent, la présence des MST/IST dans un organisme augmente la probabilité d'être atteint du SIDA.

Cette approche se focalise sur la transmission du virus par voie sexuelle, la physionomie de la femme, la présence d'autres MST/IST dans l'organisme humain. Elle nous permet d'acquérir une bonne compréhension de la vulnérabilité que présentent les femmes à la contraction du VIH/SIDA. Elle s'inscrit aussi dans le cadre de mesurer l'influence des

5 Se dit d'un signe spécifique d'une maladie, qui permet de la reconnaître.

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MST. Le fait qu'un individu est porteur d'une MST, ceci est un cofacteur de l'infection, avec les lésions génitales, la transmission de cette MST est possible. Rwenge (2002) distingue les MST ulcérantes qui sont les portes d'entrée du virus de celles non ulcérantes, qui sont tout de même des facteurs d'accroissement du risque d'infection. Il conclut à ce sujet en notant que le traitement des MST asymptomatiques chez les femmes peut contribuer à la baisse de la prévalence du VIH puisque celles-ci portent souvent des MST tout en restant asymptomatiques.

Penser que cette approche explicative est la seule qui met en évidence la vulnérabilité féminine face au VIH/SIDA, serait écarté l'effet que d'autres approches peuvent avoir sur le phénomène étudié. Ainsi, l'approche socio-culturelle semble être importante pour affiner la compréhension de cette vulnérabilité féminine face au VIH/SIDA.

2.1.3.2. Approche socio-culturelle

Cette approche défend la thèse selon laquelle la sexualité ne saurait être un phénomène isolable, mais elle s'inscrit dans les normes et les valeurs culturelles de chaque groupe social (Rwenge, 1999.a). Par conséquent, ces normes et ces valeurs (socio-culturelles) en matière de sexualité déterminent les comportements sexuels des individus et les manières dans lesquelles l'activité sexuelle se fait. En effet, elle inscrit ces comportements dans une perspective obéissant à une organisation sociale6 fondée sur les normes, les valeurs et modèles socioculturels de chaque société. Généralement cette organisation est de type "traditionnel" et "moderne". Dans ce sens, nous l'aborderons selon ces deux dimensions organisationnelles.

a. La dimension "traditionnelle" de l'approche socio-culturelle

De cette dimension, il ressort que dans chaque milieu social les normes, les valeurs et les modèles traditionnels socio-culturels influencent les comportements sexuels des individus et certaines pratiques traditionnelles (les mutilations génitales, le besoin de procréation, l'héritage et rituel de purification de la veuve ou de l'épouse, la polygamie, la polyandrie, le lévirat, le sororat...). Elle se focalise sur deux variables pertinentes en relation avec ces comportements et quelques de ces pratiques à savoir : l'ethnie et la religion. Evina Akam (2007 : 14) indique que : « le contexte culturel est généralement approché par deux variables clés : l'ethnie et la religion ».

6 Elle exprime un mode de relation et de fonctionnement régissant les individus en société.

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? L'ethnie

Wakam (1994), souligne que l'ethnie en tant que lieu de production et de manifestation par excellence des modèles culturels spécifiques, apparaît ainsi comme un élément important dans l'étude des sociétés africaines dont la population est généralement composée de plusieurs groupes culturels. Elle est une variable considérable d'identification sociale d'un groupe jouant un rôle important dans la transmission du VIH/SIDA de par la différenciation des comportements sexuels des individus ainsi que la vulnérabilité des femmes par rapport à cette transmission issue des pratiques traditionnelles.

En effet, les croyances, les perceptions, les attitudes, les valeurs, les normes, les moeurs, les comportements, les pratiques,... relatifs au modèle traditionnel socio-culturel constituent des éléments fondamentaux sur lesquels l'ethnie influe. Selon Mudubu (1996), la variable ethnie agit plus à travers les croyances, les perceptions, les attitudes, les valeurs relatives au modèle culturel de référence. L'ethnie peut être aussi entendue comme un groupe social qui pour Rwenge (2001) constitue le cadre de reconnaissance et de valorisation des pensées et pratiques en adéquation avec la vie sociale et le système socio-culturel.

Dans certaines ethnies, les rapports sexuels ainsi que la fécondité avant le mariage sont strictement prohibés. La virginité des filles avant le mariage est une valeur sociale revêtant l'honneur familial voire communautaire. C'est le cas au Bénin où la plupart des coutumes exigent que la femme n'ait ses premiers rapports sexuels qu'après le mariage (Daga J., 2007). Ce qui n'est pas possible dans d'autres ethnies où cette pratique est au contraire tolérée et admise par la communauté traditionnelle, c'est le cas chez les Béti du Cameroun, les Kongo du Congo Brazzaville et les Mongo de la République Démocratique du Congo (Rwenge, 1999.a ; Emina, 2005 ; Kalambayi, 2007). Généralement dans ces dernières l'on observe aussi une précocité élevée des rapports sexuels, ce qui exposerait les jeunes filles aux MST/IST. Les études de Rwenge (1999 ; 2001) confortent cette hypothèse. Il ressort qu'à Bamenda l'appartenance ethnique aux groupes Tikari-Soh et Bamiléké est positivement associée au risque pour les jeunes d'être sexuellement actifs avant 16 ans. De même qu'en Côte d'Ivoire, il a été aussi observé que les filles krou et Sénoufo (ou Malinké) sont plus susceptibles que leurs consoeurs Akan d'avoir des rapports sexuels avant 16 ans (Talnan et al., 2002).

La multiplicité des partenaires sexuels pour les femmes s'inscrit dans un ordre culturel pour certaines ethnies. Au Cameroun, Rwenge (2001) a constaté que le multi partenariat est

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une conduite observée plus chez les jeunes appartenant aux ethnies Bamiléké, Metta, et les autres ethnies du Nord-ouest. En effet, les femmes qui entretiennent une relation à long terme avec plusieurs hommes ayant des partenaires sexuelles multiples peuvent contracter le VIH en fonction des comportements sexuels de leur partenaire, sur lequel elles exercent un contrôle très limité.

Au Cameroun, chez les Bëti tout comme chez les Bamiléké, la recherche du plaisir sexuel serait la principale raison du multi partenariat chez les hommes. Par contre, chez les femmes les contraintes économiques étaient la principale raison du multi partenariat (Rwenge, 2002). Par exemple, les Bamiléké dont les moeurs sexuelles sont rigides ont un risque plus moins d'utiliser les condoms pendant les rapports sexuels que les Bëti, où les moeurs sexuelles sont permissives (Rwenge, 2002). Chez les Yagba au Nigeria et les Bëti du Cameroun, il existe une coutume selon laquelle la meilleure manière pour un homme de prouver son amitié à un autre homme est de lui accorder une nuit avec son épouse comme marque d'amitié indéfectible (Rwenge, 2002). Ce genre de pratiques rendent vulnérables les femmes aux MST/IST.

Les pratiques d'héritage et des rites sexuels de purification de la femme ou de la veuve sont encore présentes dans certaines ethnies de l'Afrique subsaharienne lors du décès de leur mari. S'agissant de l'héritage de la veuve, un proche du mari décédé prend cette veuve pour épouse, quelquefois dans un cadre polygame. Pour ce qui est des rites sexuels de purification, la famille du décédé organise une relation sexuelle de fois non protégée avec un étranger payé par cette dernière afin de la nettoyer des mauvais esprits du défunt. Ainsi, ces femmes subissent ces pratiques avec le risque d'être infectées par le VIH car les refuser conduirait à l'exclusion sociale ou au viol (HRW, 2005). Dans cette perspective, Caldwell et al. (1993) estiment que dans l'ordre des facteurs à risque proprement culturels, en l'occurrence, certaines pratiques sociales traditionnelles comme la polygynie, le lévirat, le sororat qui sont propices à la déviance sexuelle, joueraient un rôle important dans la diffusion du VIH. D'autres pratiques traditionnelles comme l'excision et les mutilations génitales féminines, la circoncision masculine peuvent également entrainer l'infection à VIH/SIDA pendant et après l'ablation dans la mesure où il y a rapport sexuel avant la cicatrisation de la plaie avec un individu contaminé.

Dans la plupart des ethnies africaines, la femme ne peut en aucun cas décider sur sa sexualité autrement dit de nombreuses femmes n'ont pas le pouvoir de décider avec qui,

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quand et comment se déroulent leurs relations sexuelles (Hargreaves et Boler, 2006) surtout au sein des peuples ancrés dans la culture traditionnelle. En réalité, l'ethnie est une des variables de base pour l'analyse des faits de population en Afrique. Car elle constitue en effet le lieu de production et de reproduction des modèles culturels qui modulent le comportement des individus (Evina Akam, 2007).

? La Religion

La religion est une croyance en un principe supérieur dont dépend la destinée humaine ou un système de croyances et de pratiques propre à un groupe social (Dictionnaire Le Robert, 2005). En effet, la vie des religieux est régie par un ensemble de perceptions, de conceptions, de principes,... inscrit dans un système de croyances auquel ceux-ci doivent se conformer, on parlerait du respect au dogme7. Elle peut être définie comme un système institutionnalisé de croyances, de symboles, de valeurs et pratiques relatives (Akoto et al., 2002.a).

Appartenir à une religion ou une confession religieuse revient à intégrer, et à se conformer à ce qui la régi. Dans cette optique, la Bible (Nouveau Testament) affirme dans 2 Corinthiens 5 : 2 que « si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles ». Par conséquent, les comportements individuels ainsi que sexuels peuvent aussi être influencés par la religion. L'appartenance à une religion peut modifier l'activité sexuelle des individus et leur propension à adopter un comportement sexuel à risque (Yana, 1995).

Cependant, la religion n'aborde pas le domaine de la sexualité de manière claire surtout en ce qui concerne les jeunes. D'après Rwenge (1999.b : 229) « Un autre reproche fait à ces programmes est qu'ils s'adressent surtout aux adultes et non aux jeunes : pourtant ceux-ci constituent une part importante de la population sexuellement active, mais la moins informée sur les conséquences néfastes d'une sexualité libre.». Aussi, l'utilisation des préservatifs comme moyen de lutte contre le SIDA lors des rapports est peu considérée voire même interdite dans certaines religions. Dans ce sens, Zoungrana (1999.a) affirme que la résistance des religions aux messages de prévention a été mise en évidence au Burkina Faso où certaines congrégations religieuses ont farouchement combattu les programmes de promotion sociale du préservatif longtemps perçu comme un moyen de dépravation. C'est le

7 Point de doctrine regardé comme une vérité incontestable (dans une religion, une école philosophique) (Dictionnaire Le Robert, 2005).

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cas chez les Catholiques où l'usage du préservatif est strictement interdit car il serait la cause de la promotion de la promiscuité et des comportements sexuels indésirables.

La plupart des religions ont établi des règles liées à la nuptialité (avec ses différentes formes si possibles), et à la sexualité (généralement permise dans le cadre du mariage et non avant le mariage). C'est le cas de la religion chrétienne qui condamne certaines pratiques comme les relations sexuelles avant le mariage, l'homosexualité, la bisexualité, l'échangiste, le multi partenariat sexuel, la masturbation, et le fait de faire l'amour autrement que pour avoir un enfant est interdit...( Lepycouche S., 2008). Pour les religieux, ce genre de pratiques a engendré l'avènement du VIII/SIDA. Mais Dakuyo et al (2002) écrivaient que le faible niveau de connaissance des leaders religieux sur le VIII/SIDA a également une influence sur la perception des populations et favorisent la progression de la pandémie. C'est ainsi que l'épidémie paraît, pour certains d'entre eux comme une punition et un avertissement à l'humanité afin qu'elle change de comportements et revienne au droit chemin.

Selon le Rapport d'un atelier théologique consacré à la stigmatisation liée au VIII et au SIDA (ONUSIDA, 2005.a : 12) : « les chrétiens ont souvent présenté un modèle de Dieu vindicatif qui inflige le VIH et le SIDA comme punition du péché. Nous croyons, au contraire, que Dieu est un dieu de compassion qui se réjouit de la création. Le VIH est un virus (très dangereux pour l'être humain) mais pas une punition divine du péché ». Certains responsables religieux pensent que l'utilisation du préservatif s'avère importante dans une certaine mesure, c'est le cas du Cardinale Lebouche (2007) qui pense que l'utilisation de préservatifs dans certaines situations peut être considéré moralement légitime pour prévenir la diffusion du SIDA. Le virus se transmet à travers un acte sexuel et ainsi à côté de la vie, il y a le risque de transmettre aussi la mort. C'est dans ce sens qu'est valable le 7ième commandement de la Bible (Exode 20 : 13) qui stipule que « tu ne tueras point » en défendant la vie avant tout.

Ainsi, « certaines religions sont ainsi ouvertes au « modernisme », comme les religions chrétiennes ; d'autres, par contre, sont restées longtemps attachées aux modèles culturels traditionnels, comme l'Islam au Cameroun » (Evian Akam, 2007 : 14). C'est le cas du mariage monogame chez les chrétiennes alors que chez les musulmans l'on peut être monogame ou polygame. Dans les deux religions l'on peut observer plus ou moins les risques de transmission du VIII/SIDA. Enfin, la religion d'une manière globale porte certains aspects qui peuvent aussi contribuer à l'explication de la prévalence du VIII/SIDA.

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b. La dimension "moderne" de l'approche socio-culturelle

Le changement des comportements sexuels dans la société peut être influencé par les éléments liés à la modernité. En effet, le processus de modernisation favorise la dépravation des valeurs culturelles (Nouetagni, 2010). Il participe à la diminution du contrôle social en matière de sexualité. Par ailleurs, le milieu de socialisation, le milieu de résidence, l'instruction et la scolarisation, et l'exposition aux médias s'améliorent avec cette même modernité. Bien qu'elle soit un atout pour le développement de l'homme et de sa prise de conscience en matière de SIDA. Cependant, la modernisation stimule la connaissance des IST/VIH/SIDA, mais elle ne garantit pas pour autant leur santé sexuelle, et aussi elle n'est pas un facteur réducteur du risque d'en être contaminé (Tolno, 2007).

? Milieu de socialisation et milieu de résidence

La socialisation est défini comme un processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socioculturels de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l'influence d'expériences et d'agents sociaux significatifs et par là s'adapte à l'environnent social où elle doit vivre (Guy R., 1970). Cet auteur met en relation la socialisation et le milieu dans lequel ce processus s'effectue.

Dans cette même lignée, le milieu de socialisation désigne « le lieu physique et culturel dans lequel la femme a passé son enfance, c'est-à-dire de la naissance à l'âge nubile (12 à 14 ans). Dans la plupart des études sur la fécondité, le milieu de socialisation est souvent étudié en opposant le milieu rural au milieu urbain. Mais cette opposition sous-entend une autre entre les cultures dites traditionnelles et celles dites modernes » (Evina Akam, 2007 : 5). A cet effet, le milieu de socialisation est différent du milieu de résidence (urbain, rural). Ainsi, l'individu qui, ayant subi sa socialisation dans le milieu urbain n'a pas les mêmes habitudes que celui qui l'a subi dans le milieu rural. Cependant, entre l'urbain et le rural, on observe un grand écart du point de vue culturel, car selon Fassassi (1994 : 15) : « Le cadre urbain offre par exemple une kyrielle d'opportunités susceptibles d'infléchir la position de la femme africaine, traditionnellement passive vis-à-vis de l'ordre socialement établi ». Or, acquérir une socialisation dans un milieu rural conduirait à consolider un certain nombre de pratiques, croyances, normes, traditions relevant du contrôle social et différentes de celles du milieu urbain.

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Ainsi, les comportements sexuels des individus sont influencés par la socialisation en fonction du milieu de résidence. A chaque milieu de socialisation, à chaque milieu de résidence correspond un ensemble de pratiques sexuelles spécifiques. Le milieu rural caractérisé par une forte présence d'un contrôle social est le lieu où la tradition est respectée, généralement les pratiques sexuelles relevant de celui-ci sont inscrites dans l'ordre traditionnel. Par contre, le milieu urbain qui de par sa diversité culturelle, l'urbanisation et la modernisation constitue un cadre de vie où la sexualité apparait comme ce qu'on pourrait qualifier de désorganisation sociale8. Sawadogo (2001) nous en donne une explication, dans le premier milieu il existe une certaine homogénéité culturelle qui joue en faveur du contrôle social tandis que le second est hétérogène.

En effet, les phénomènes comme la prostitution, le commerce sexuel, le vagabondage sexuel prennent corps en milieu urbain, ce qui rendrait plus vulnérables les femmes vivant dans ce milieu au VIH/SIDA, car selon Niekerk (2002 : 10) : « this is an environment very conducive to the flourishing of the AIDS epidemic ». Les milieux urbains africains sont actuellement les lieux où les transformations des modèles culturels dits traditionnels par ceux qualifiés de modernes sont les plus visibles et les perceptibles (Evina Akam, 2007). Au Mali par exemple lors de l'EDSM-III réalisé en 2001, il ressort que la séroprévalence est plus élevée en milieu urbain qu'en milieu rural. Madrama (2003: 9) pense que : « men who move to urban centres for work end up seeking other women, thereby promoting a risky sexual culture, whilst the circumstances and environment of the wives who are left in the rural home may be comparably risk-prone». Ainsi, l'exposition au VIH/SIDA est plus élevée en milieu urbain qu'en milieu rural. Le milieu de résidence pendant l'enfance décrit le lieu physique de socialisation tandis que l'ethnie et la religion vont définir les influences culturelles en matière de reproduction et de genre en particulier (Evina Akam, 2007).

? Niveau d'instruction et scolarisation

« L'éducation est essentielle au succès contre la pandémie. En fait, l'UNICEF reste convaincu que tant que l'on n'aura pas découvert un remède efficace, l'éducation est un des moyens les plus efficaces d'enrayer la propagation du VIH/SIDA» (Bellamy, 2004).9 L'éducation ou l'instruction renvoie à l'ouverture aux idées (de l'occident) en acquérant des connaissances dans divers domaines et même en matière de lutte contre le VIH/SIDA. De nos

8 C'est le relâchement du control social du fait de la disparition progressive du contrôle des aînés sur les cadets, en raison de l'introduction et de la diffusion des valeurs occidentales. Ou un dysfonctionnement social.

9 Message de Carol Bellamy, Directeur Général de l'UNICEF in UNICEF 2004.

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jours, l'éducation en particulier celle des filles (ou femmes) est perçue comme un moyen à travers lequel celles-ci peuvent acquérir les connaissances afin de mieux conduire leur vie sexuelle tout en évitant certaines pratiques néfastes pouvant les rendre vulnérables au SIDA.

D'après l'UNICEF (2004) il apparaît donc clairement qu'en l'absence de vaccin, donner une éducation de qualité à tous les enfants est l'un des meilleurs moyens de protéger tant les droits que la vie des jeunes menacés par le VIII/SIDA. Bien que l'éducation soit un atout, elle agit sur la capacité des filles et des femmes à revendiquer d'autres droits et à acquérir un statut social considérable, à atteindre l'indépendance financière ou améliorer leur représentation en politique (UNESCO, 2006). Ce qui permettrait à celles-ci d'avoir une parcelle de décision sur leur sexualité. L'acquisition de ces connaissances en matière de lutte contre le VIII/SIDA les conduirait à éviter les comportements sexuels à risque. Car une action plus soutenue de sensibilisation par l'éducation et de prévention du VIII pourrait protéger 29 millions de personnes contre l'infection d'ici 2010 et faire chuter d'un quart les taux d'infection par le VIII chez les jeunes (UNICEF, 2003).

En effet, l'éducation sexuelle des filles revêt un avantage considérable, des études ont tenté de lever l'équivoque sur le rôle de l'éducation sexuelle des jeunes dans la modification de leurs comportements sexuels (Rwenge, 1999.b). Dans une note d'information de l'ONUSIDA (2004) ressort que « les filles qui restent plus longtemps à l'école et à qui on inculque les compétences psychosociales ainsi qu'une éducation sexuelle, retardent le moment de leur première expérience sexuelle, en savent davantage sur la prévention du VIH ». Pour Rwenge (1999.a), l'école et les nouvelles activités récréatives éloignent souvent les jeunes des adultes...les jeunes sont sous contrôle des parents...il s'en suit le développement de l'activité sexuelle précoce de ceux-là qui a été observé dans la plupart des villes africaines. Cette précocité les expose aux MST/IST, ainsi « En Guinée, tout comme dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, l'éducation sexuelle était coutumièrement promue avec efficacité parce que les rapports sexuels étaient essentiellement pratiqués dans un cadre nuptial. Or, ceux-ci ont de plus en plus lieu hors union et de fait, ils favorisent la prolifération des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) dont la pandémie du VIH/SIDA. » Tolno (2007 : 3).

Cependant, la situation la plus répandue est celle de la sous scolarisation des filles surtout dans le contexte africain où parler de la sexualité aux jeunes est perçu comme un sujet tabou. Cette sous scolarisation les expose à l'entrée précoce en vie sexuelle, à la maternité, au

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mariage et aux MST/IST. Dans ce sens, Rwenge (2002) indique qu'avec leur niveau faible d'instruction, les femmes n'ont pas les informations fiables sur les MST/SIDA et leur prévention, lesquelles sont indispensables à leur prise de conscience des risques associés à la sexualité et au changement de leurs attitudes et comportements dans ce domaine.

? Exposition aux médias

L'acquisition des connaissances confère la capacité aux filles et femmes d'accéder à certaines informations en matière de lutte contre le SIDA par le biais des masses médias telles que : la télévision, la radio, les journaux, les affiches, les banderoles, l'internet,... D'après l'ONUSIDA (2006), les médias reflètent en même temps qu'ils façonnent la culture et les normes sociales. Ce sont des vecteurs de socialisation et un moyen efficace d'atteindre la population et de renforcement de la sensibilisation sur le SIDA. Les médias possèdent un potentiel sans pareil d'informer et d'instruire le grand public (ONUSIDA, 2006). Le plus souvent en Afrique ces masses médias sont beaucoup plus concentré en milieu urbain qu'en milieu rural du fait de l'urbanisation et de la modernité. Ce qui pose un problème de diffusion de l'information en milieu rural. Ainsi, un grand nombre de population n'a pas accès à l'information et à la connaissance du VIH/SIDA par le manque de moyen de communication.

La sensibilisation sur le VIH/SIDA et l'utilisation du condom n'ont pas produit jusqu'ici des résultats satisfaisants concernant les programmes pour la promotion de l'éducation sexuelle dans les milieux ruraux. Cela serait dû, entre autres, à la concentration dans les villes des infrastructures socioéconomiques (médias, journaux, centre de santé). Nonobstant les efforts consentis dans les villes d'Afrique subsaharienne, une frange importante de la population reste encore mal informée sur le SIDA, les modes de prévention de cette maladie, et n'a donc pas encore modifié son comportement sexuel. (Rwenge, 1999.a). L'échec de ces programmes pourrait résulter du niveau de compréhension des populations cibles lors de la phase de sensibilisation. Ainsi, Zoungrana (1999.b) affirme que les programmes nationaux de sensibilisation sur le SIDA ont eu très peu de succès à cause de la difficulté qu'éprouvaient les populations à assimiler les arguments scientifiques relatifs aux mécanismes et aux causes de la maladie avancés par la médecine moderne.

Mais avant toute sensibilisation surtout en matière de VIH/SIDA, la nécessité d'intégrer les éléments contextuels socio-culturels et sexuels des individus dans lequel la sensibilisation s'effectuera, s'avère capitale. Ceci permettra de bien orienter les messages à

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véhiculer afin que la population les comprenne sans ambiguïté. Dans la mesure où ce contexte semble être ignoré par ces programmes, ceci pourrait aussi expliquer en partie leur échec. C'est pourquoi selon Messanga (2009 : 271) : « Les médias montrent les malades, les font parler. Ils montrent les morts et font parler les familles des victimes ; ils montrent les orphelins et "les localités décimées", toutes choses qui se donnent comme les éléments "palpables" de la réalité du SIDA. Celle-ci est perçue dès lors dans la perspective objective. Le public, à travers ces opérations de monstration, a l'impression de "voir le SIDA". ». Ce genre d'illustration influe de façon sensible sur la conscience des individus.

La dimension "traditionnelle" et "moderne" de l'approche socioculturelle jouent un rôle très prépondérant dans l'explication de la transmission du VIH/SIDA chez les femmes et de leur vulnérabilité. Dans cette lignée, « Les modèles culturels sont en perpétuel renouvellement, les modèles dominants pouvant à tout instant être remplacés par des modèles déviants. On assiste ainsi, petit à petit, au remplacement des modèles culturels dits traditionnels par ceux qualifiés de modernes. » Evina Akam (2007 : 14). Il serait important de parcourir aussi la contribution apportée par d'autres approches explicatives comme l'approche socio-économique afin de mieux appréhender notre objet d'étude.

2.1.3.3. Approche socio-économique

Cette approche se fonde sur deux postulats : l'individualisme méthodologique et la rationalité économique et stipule que l'activité sexuelle et les comportements sont le résultat d'un calcul rationnel de leurs auteurs (Kobelembi, 2005). Certaines femmes considèrent l'activité sexuelle comme une marchandise afin de satisfaire leur besoin d'ordre économique et social. De ce point de vue, la situation économique personnelle et la situation économique des personnes autour de soi influent sur les comportements sexuels de ce dernier. La situation de pauvreté qui prévoit dans la plupart des pays au sud du Sahara favorise aussi une progression du VIHI/SIDA assez rapide chez les femmes.

En effet, Lachaud, (2005 : 1) souligne que : « D'une part, au niveau empirique, on observe que 95 pourcent de la population mondiale infectée par le VIH/SIDA est localisée dans les pays en développement ou en transition, alors que ces derniers englobent 85 pourcent des habitants de la planète. Dans ces conditions, l'évidence empirique macroéconomique suggère une association statistiquement robuste entre la prévalence élevée du VIH et les faibles performances socioéconomiques, en termes de revenu par tête, d'inégalité des ressources, de pauvreté monétaire ou de développement humain. En outre,

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bien que l'évidence microéconomique soit moins claire, plusieurs études, notamment en Asie, tendent à montrer que les individus les plus pauvres et les moins instruits ont une plus forte propension à l'infection du VIH. Dans cette optique, certains auteurs suggèrent que la prédisposition d'une société au VIH et à la vulnérabilité par rapport à l'impact du phénomène, dépend de l'inégalité en termes de statuts économiques, et du niveau de la richesse ». Ainsi, la dépendance économique, la pauvreté des femmes, et les conditions de vie des ménages peuvent également agir sur la vie sexuelle des femmes ainsi que sur leur statut sérologique.

a. Dépendance économique, pauvreté des femmes

En Afrique, la situation de pauvreté rend vulnérable les femmes aux rapports sexuels à risque rémunérés pouvant les exposer au VIH/SIDA. Les femmes sont les dépendantes des hommes et les exposées au VIH/SIDA du fait de leur situation défavorable, et de plus en plus on observe que la pauvreté et le VIH/SIDA se féminisent. Elles se laissent dominer par ceux-ci en matière sexualité du fait de son pouvoir économique. « Là où la relation est basée sur des considérations financières, la capacité des femmes à négocier des comportements sexuels à moindres risque est limitée » (Rwenge, 2002 : 28). L'acceptation à cette domination est d'autant plus perçue chez les femmes n'ayant pas une occupation qu'à celles qui en possèdent. La non satisfaction économique de ces femmes par leurs conjoints peuvent les conduire à des rapports sexuels extraconjugaux à but lucratif.

Toutefois, l'occupation de la femme est capitale pour son bien-être car elle lui apporte une autonomie financière et un pouvoir de décision sur sa sexualité afin de satisfaire ses besoins et d'améliorer ses habitudes sexuelles. Or, « Traditionnellement, en Afrique, le pouvoir économique est entre les mains des hommes. Les femmes peuvent monter de petites activités commerçantes, mais elles dépendent pour l'investissement de départ de leur mari et ces rentrées d'argent demeurent la plupart du temps marginales. En outre, les hommes ne s'occupent pas que de la famille nucléaire : ils peuvent avoir plusieurs femmes ou prendre en charge leurs neveux (les enfants de leur(s) soeur(s)) si le père de ces derniers est décédé. Comme le schéma classique veut que l'homme soit atteint le premier par le VIH, toutes les personnes qu'il a à charge sont alors privées de revenu », explique Dekens (2007 : 5).

Cependant, la situation économique des adolescentes ou des jeunes filles est encore plus préoccupante. En effet, les difficultés économiques motivent donc les jeunes femmes à adopter des comportements sexuels à risques. Dans ces conditions, certaines s'adonnent

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même à la prostitution comme stratégie de survie (Rwenge, 1999.b). Pour satisfaire leur besoin, elles se livrent à ce genre de comportement qui les expose au VIH/SIDA, ce qui contribue en partie à l'explication de la féminisation du SIDA.

b. Précarité des conditions de vie des ménages

Elle peut également influencer les habitudes sexuelles des femmes et des adolescentes. En effet, les ménages ayant un niveau de vie pauvre sont vulnérables au VIH/SIDA dans la mesure où le comportement des individus qui y vivent pourrait être modifié en particulier celui des femmes compte de leurs comportements sexuels. La médiocrité des conditions économiques contraint les adolescentes à s'adonner à certaines pratiques sexuelles à risque (Zoungrana, 1999.b). C'est le cas des adolescentes dont les parents ne surviennent pas à leur besoin scolaire ou sont décédés. Celles-ci sont obligées de chercher des financements ailleurs par l'utilisation du charme de leur corps. Elles préfèreraient dans ce sens une relation soumise à la logique du coût/bénéfice basée sur les rapports sexuels à risque et rémunérés.

Par ailleurs, lors de la conférence internationale du travail sur « la fin du travail des enfants : un objectif à notre portée » (BIT, 2006), le combat contre le VIH/SIDA comporte un lien avec le travail des enfants car les orphelins du SIDA comptent parmi les enfants les plus vulnérables y compris la promotion du travail décent pour les jeunes. Dans la mesure où si les parents sont décédés, ces enfants auront besoin d'une nouvelle source de revenus lui permettant d'assurer sa survie. Privés de l'éducation nécessaire pour acquérir des compétences, confrontés plus tôt à la précarité, les jeunes risquent davantage de contracter eux-mêmes le VIH/SIDA et de se retrouver au chômage. D'où le risque de contraction du virus s'accroit avec les mauvaises conditions de vie des ménages. Au-delà de la situation économique des ménages, la situation économique du pays peut aussi à son tour influencer les comportements sexuels des individus. Ce sont plus les pays pauvres qui accusent des taux de prévalence élevés. Selon l'UNFPA (2005 : 1) « les coûts de la discrimination sexuelle sont plus élevés pour les pays à faible revenu et, à l'intérieur de chaque pays, pour les pauvres ».

Ne serait-ce que de ce seul point de vue, la pauvreté, l'inégalité et la dépendance économique favorisent également la vulnérabilité au VIH/SIDA. Par exemple, les femmes pauvres peuvent être obligées de se prostituer pour gagner de l'argent, celles-ci courent donc un risque élevé d'être infecté. Ce risque augmentera si la prostitution se fait régulièrement, et s'il arrive qu'elles demandent un « tarif » plus élevé pour avoir des rapports sexuels non protégés (UNIFEM, 2006). De même, l'exposition au VIH/SIDA est beaucoup plus élevée

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chez les femmes pauvres, mais ce qui intéresse Dekens (2007), c'est l'extrême rapidité à laquelle le VIH/SIDA peut enfoncer les personnes dans la pauvreté, lorsqu'elles sont déjà fragilisées. Le VIH/SIDA est un puissant révélateur d'inégalités préexistantes, qu'il alimente et qu'il aggrave.

Bien que l'approche socio-économique paraisse essentielle dans l'explication de la forte prévalence du VIH/SIDA observée chez les femmes, mais aussi d'autres approches telles que l'approche socio-démographique contribue aussi à cette explication.

2.1.3.4. Approche socio-démographique

Elle se focalise sur trois variables principales : l'âge de la femme, les violences sexuelles et la migration. Ces variables contribuent à rendre plus claire l'explication de la vulnérabilité des femmes au VIH/SIDA par rapport aux hommes.

a. L'âge de la femme

Considéré comme facteur de vulnérabilité au risque de contraction du VIH/SIDA, l'âge est une variable essentielle d'appréhension de tout fait social. Il influence l'activité sexuelle des individus. Ainsi, cette activité est beaucoup plus intense chez les personnes moins âgées que chez celles qui sont plus âgées. Ce qui exposerait plus les personnes âgées entre 15 et 25 ans. Dans plusieurs pays en développement, pour les jeunes filles avoir des rapports sexuels dans des conditions d'insécurité est devenue une chose courante. La précocité des rapports sexuels au jeune âge expose les filles au VIH/SIDA. En effet, l'âge au premier rapport sexuel délimite le début de la période du risque de transmission sexuelle des MST. En Centrafrique, l'âge minimum au mariage est fixé à 18 ans pour les jeunes filles et 20 ans pour les jeunes garçons d'après les lois du code de la famille. Malheureusement, lorsqu'elles existent, ces lois ne sont pas toujours respectées par certains parents conservateurs qui continuent à conclure le mariage de leurs filles sans leur consentement (Kobelembi, 2005).

La plupart des EDS réalisées dans certains pays d'Afrique montrent que les jeunes femmes sont particulièrement exposées au risque d'infection par le VIH/SIDA, avec des taux augmentant beaucoup parmi les femmes âgées de 20 à 24 ans par rapport à celles âgées de 15 à 19 ans (ONUSIDA, 2010). C'est pourquoi dans de nombreux pays, on s'efforce de retarder l'âge des premiers rapports sexuels encourageant ainsi l'abstinence avant le mariage, dans le but de réduire le risque d'exposition au VIH/SIDA. Il semble aussi que le fait de retarder l'âge

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des premiers rapports diminue aussi le risque d'infection lors de chaque rapport, au moins chez les femmes (ONUSIDA, 2008).

b. Violences sexuelles

A cause des taux élevés d'infection à VIH parmi les femmes, on s'est penché tout particulièrement sur le problème des violences dont les femmes sont victimes (OMS, 2004.b). Ces violences augmentent les risques de blessure et de saignement favorisant ainsi la transmission du VIH/SIDA. Un rapport sexuel forcé ou sous la contrainte avec un partenaire infecté par le SIDA est l'un des moyens par lesquels le VIH et d'autres IST peuvent se transmettre aux femmes (OMS, 2004.b). Le risque d'infection à VIH/SIDA chez les femmes est aussi lié aux violences sexuelles faites à leur encontre. Selon l'ONUSIDA (2010) les femmes vivant avec le VIH sont plus susceptibles d'être victimes de violence à cause de leur statut séropositif.

En effet, les jeunes filles sont plus exposées au phénomène de violences sexuelles que les femmes adultes. D'après l'OMS (2004.b), en cas d'actes de violence sexuelle dirigés contre des fillettes et des jeunes femmes, le risque de transmission est vraisemblablement plus élevé parce que leurs voies vaginales ne sont pas encore pleinement développées et se déchirent facilement pendant les rapports sexuels. La violence envers les femmes (physique, sexuelle et mentale) éprouvée par 10 à 60 % d'entre elles dans le monde accroît leur vulnérabilité au VIH (WHO, 2009).

c. Migration

La migration est un déplacement ayant pour effet de transférer la résidence d'un individu d'un lieu d'origine à un lieu de destination (Gendreau, 1993). Elle apparait comme un facteur contribuant à la diffusion du VIH/SIDA. Selon Piché et al. (2004 : 235) « La migration ne définit ni un état qui comporte absolument des risques, ni un environnement qui produit nécessairement des risques. Elle est un objet social qui se construit en fonction des parcours et des situations, en fonction des contextes et des réseaux sociaux, et à l'intérieur desquels l'individu façonne ses comportements, fait ses choix et gère ses risques ».

En effet, la migration féminine est un phénomène qui prend de l'ampleur dans le contexte africain. « Qu'il s'agit des migrations de travail ou de refuge, des migrations rurales-urbaines ou rurales-rurales, saisonnières ou de longue durée ou qu'il s'agit encore de déplacements de nature commerciale ou touristique, tous ces mouvements de population

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présentent une caractéristique commune : ils favorisent les rapports sexuels occasionnels, souvent non protégés, et font ainsi du migrant et du voyageur à la fois l'hôte et le vecteur potentiels du VIH » (Lalou et Piché, 1994 : 12). En 2004, ces auteurs observent que la migration interne favorise le multi partenariat et l'usage du préservatif, le retour dans la communauté ne semble pas contraindre à des pratiques sexuelles et de protections différentes et en plus grande conformité avec les normes du milieu.

Toutefois, la migration est à l'origine des changements observés dans les mécanismes de détérioration des structures sociales, économiques et de la dynamique d'éclatement des familles, plaçant ainsi le migrant, souvent esseulé, dans des conditions de stress et de vulnérabilité (Piché et al, 2004). A cela s'ajoute aussi la prostitution qui peut naitre à partir de la précarité économique que possèdent les femmes migrantes dans le milieu d'accueil. Celles-ci se livrent à des pratiques sexuelles à risque les exposant au VIH/SIDA. Si ces femmes sont infectées, elles représentent un véritable vecteur de propagation du virus, et si elles s'adonnent à des pratiques de commerces sexuels, le risque de transmettre le virus à leurs partenaires sexuels sains s'accentue. Ainsi, un nombre plus élevé de partenaires sexuel(le)s s'est révélé associé à une probabilité plus élevée d'infection à VIH (ONUSIDA, 2002).

L'approche sociodémographique explique pour sa part la vulnérabilité des femmes au VIH/SIDA par l'âge de la femme, les violences sexuelles et la migration féminine, mais l'apport d'autres approches parait considérable à examiner, c'est le cas de l'approche genre.

2.1.3.5. Approche genre

Cette approche met en évidence le genre, et est utilisée par le projet Santé Familiale et Prévention du SIDA (SFPS) par l'OMS. Elle distingue principalement l'homme et la femme par : le sexe et le genre. Dans la société, ils n'ont pas une même position sociale et un même pouvoir, ainsi pour Scott (2000 : 56) «le genre est un élément constitutif des rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir». Le genre est donc une construction sociale10, et le sexe compte à lui est purement biologique. « Le concept de genre exprime le fait qu'au-delà des différences biologiques qui caractérisent chaque sexe, les différences de statut entre hommes et femmes et les rapports qui en découlent ont un caractère socialement construit. Ce concept recouvre donc les différences entre les rôles qui sont assignés aux hommes et aux femmes,

10 La construction sociale désigne l'ensemble des processus sociaux (interactions, rapports de force, etc.) à travers lesquels émergent une certaine institution, une catégorie, un groupe.

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aux garçons et aux filles, en fonction de la culture et la société dans lesquelles ils évoluent » (Rwenge, 2004 : 147).

En effet, les questions soulevées par l'approche genre liées à la sexualité et au VIH/SIDA portent sur les inégalités sociales existant entre l'homme et la femme. Les inégalités entre sexe sont très fortes en Afrique. La femme considérée comme être inférieur à l'homme et non son égal, se trouve assujetti par ce dernier. Cette situation de dominance le rend vulnérable au VIH/SIDA. Selon Locoh (2000), les inégalités qui existent entre hommes et femmes et les rapports qui en découlent sont socialement construits, prennent des formes spécifiques dans chaque société et méritent d'être analysées en tant que productions sociales et non pas comme des faits intangibles liés au destin de chaque sexe. Dans ce sens, l'on parlerait de « rapports de genre » désignant selon Kamdem (2006) l'ensemble des statuts conférés, selon certaines prescriptions sociales et/ou culturelles, aux hommes et aux femmes.

Concernant la sexualité, en raison de son faible pouvoir de décision, la femme ou la jeune fille n'a aucun contrôle ou n'a qu'un contrôle limité sur sa sexualité (Kombelembi, 2005). Selon lui l'adoption de comportements comme l'utilisation du condom devrait résulter du consentement des deux partenaires, mais hélas souvent les femmes n'ont pas le pouvoir de demander, encore moins d'exiger à leur partenaire que les rapports soient protégés ou non. Les femmes victimes des violences sexuelles sont vulnérables au virus. Celles-ci peuvent être dues parfois à un quiproquo entre elles et leurs conjoints ou non, en l'absence de soumission ou d'obéissance envers eux. D'une manière générale, la femme est plus faible que l'homme, partant de cette perception l'homme se veut toujours être dominant dans une vie de couple. Le plus souvent dominer ou assujettir la femme est une façon pour lui de manifester ou de prouver sa masculinité et sa supériorité envers elle. Ceci influe sur la vie sexuelle des femmes notamment sur les décisions liées à la sexualité (quand, où, avec qui pratiquer l'acte sexuel,...), et sur l'exposition au VIH/SIDA. Les jeunes femmes ont aussi souvent des partenaires sexuels plus âgés qu'elles et qui sont plus susceptibles d'être séropositifs que les hommes plus jeunes (ONUSIDA, 2010).

En Afrique, lorsqu'une fille ou une femme est séropositive, elle se trouve stigmatiser, et même rejeter par la société, ce qui n'est pas souvent le cas chez un homme séropositif. La stigmatisation est plus forte envers une femme qu'envers un homme. Selon l'expression utilisée par the Society of Women and AIDS in Africa (SWAA), les femmes encourent donc un « triple péril » face au SIDA : en tant que personnes infectées par le VIH, en tant que

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mères d'enfants infectés, et dans la responsabilité qui leur incombe de s'occuper de leurs partenaires, des membres de leur famille ou d'orphelins atteints du SIDA.

Cette approche vise l'amélioration du statut social de la femme afin de lui procurer une position sociale différente de ce qu'elle occupe dans certaines cultures africaines et lui faire participer à la prise de décision tant au niveau national que familial. « L'approche genre, pour être efficace, doit être généralisée à toutes les politiques et programmes d'action, qu'ils relèvent prioritairement de l'économie, de la culture, des législations ou de l'action sur les comportements démographiques » (Kamdem, 2006 : 16). Bien qu'elle s'appuie sur les inégalités sociales, économiques, sexuelles,... entre l'homme et la femme qui sont perçues aussi dans d'autres approches évoquées ci-dessus. L'approche institutionnelle/politique semble être importante à examiner à cet effet.

2.1.3.6. Approche institutionnelle/politique

Certains programmes de lutte contre le VIH/SIDA se sont constitués, généralement ces derniers relèvent de l'institution/politique. Les facteurs institutionnels/politiques doivent être situés au même niveau que les facteurs socioculturels (Rwenge, 1999.a). Cette approche soulève un certain nombre de faits que les politiques doivent prendre en compte. En effet, les programmes de promotion des condoms ont été élaborés sans prendre en considération les normes et valeurs socioculturelles en matière de sexualité qui prédominent dans cette région d'Afrique sub-saharienne (Rwenge, 1999.a).

Dans certains pays, certaines lois ont été votées dans le but de réduire l'ampleur de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes telles que : les législations concernant le mariage et la polygamie, le droit au divorce, la famille, l'accessibilité aux informations et aux structures sanitaires,... Dans d'autres pays avaient été instituées les lois favorisant l'avortement quel qu'en soient les circonstances. Dans ceux-ci, les femmes peuvent être incitées à pratiquer des rapports sexuels tout en ignorant ses conséquences. Une fois en état de gestation, elles avortent librement et cela peut devenir une véritable habitude. Dans ces conditions elles s'exposent manifestement au VIH/SIDA de par la fréquence des rapports sexuels contractés non protégés ou à risque. C'est pourquoi dans certains pays, l'avortement est une pratique prohibée, mais dans certaines circonstances critiques mettant en jeu la vie de la femme, elle pourrait être permise.

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Cependant, ces politiques sociales pour qu'elles soient efficaces, elles doivent intégrer les aspects sociaux, culturels, économiques prédominant dans la société. Ainsi, l'on peut noter qu'actuellement, la planification familiale est institutionnellement acceptée ou tolérée en tant que composante importante des droits reproductifs (Beninguissé, 2002). Par contre, dans certains pays africains, la législation sur les mariages est inexistante, là où elle existe, elle est le plus souvent favorable aux mariages précoces (Rwenge, 1999.a). De ce fait, la plupart des politiques axées sur la réduction de la prévalence du VIH/SIDA ciblent la population vulnérable constituée des femmes et des adolescents. D'autant plus qu'elles sont les plus exposées à contracter et à transmettre le VIH/SIDA à un nouveau-né ou à un enfant pendant l'allaitement et aussi à leur conjoint. Aussi, la probabilité qu'une femme soit infectée du VIH/SIDA par voie sexuelle est supérieure à celle de l'homme.

2.2. Cadre Conceptuel

Dans ses travaux de recherche Rwenge (1999.a) a construit un cadre conceptuel pour l'analyse des facteurs contextuels des comportements sexuels. C'est dans cette optique que notre cadre conceptuel va s'y inspirer du fait qu'il met en exergue les facteurs contextuels liés à la transmission du VIH/SIDA. Ainsi, la construction d'un cadre conceptuel selon cet auteur doit répondre à un impératif de résumer des mécanismes d'actions et d'interrelations entre certains facteurs sur le phénomène étudié. Cette étude mettra en relation un ensemble de concepts en vue d'élaborer les hypothèses spécifiques par la suite.

2.2.1. Hypothèse générale et Schéma conceptuel

En se focalisant sur la revue de la littérature, l'hypothèse générale qui sous-tend notre étude est que : le risque d'infection à VIH/SIDA observé chez les femmes en République du Congo est directement influencé par les facteurs socio-culturels, socio-économiques et socio-démographiques. Indirectement, ces facteurs influencent ce risque à travers les comportements sexuels à risque des femmes. De même, ces comportements sont influencés par la modernité par le biais de leurs sources d'informations sur le VIH/SIDA et de leurs connaissances sur le VIH/SIDA.

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Schéma 2.1 : Schéma conceptuel

Facteurs
socio-culturels

Sources d'informations sur le VIH/SIDA

Comportements sexuels à risque

Risque d'infection à VIH/SIDA

Facteurs socio-économiques

Modernité

Connaissances sur le VIH/SIDA

Facteurs socio-démographiques

2.2.2. Définition des concepts

? Facteurs socio-culturels

Les facteurs dits socio-culturels conditionnent les comportements des femmes par l'influence qu'ils exercent à travers les normes, les valeurs et les modèles socio-culturels régissant un milieu social donné. Le département de résidence, l'ethnie, la religion, et le milieu de socialisation seront retenus pour appréhender ce concept.

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? Facteurs socio-économiques

Ils désignent la capacité financière dont dispose le ménage et l'autonomie financière de la femme. Ces aspects influent fortement sur le comportement de celle-ci. Dans cette étude, ce concept sera opérationnalisé par le statut d'occupation de la femme.

? Facteurs socio-démographiques

Ces facteurs nous revoient aux caractéristiques intrinsèques de nos enquêté(e)s généralement appréhendées par le sexe, et l'âge. Dans le cadre de cette étude, les femmes constituent nos enquêtées. Ce concept sera opérationnalisé par : l'âge et le statut matrimonial de ces dernières.

? Modernité

Le concept de modernité demeure en sciences humaines plutôt floue, il ne désigne, comme le note Martuccelli (1999), rien d'autre que la société contemporaine et le temps présent. Elle est perçue comme le passage d'une civilisation du travail et du progrès à une civilisation de la consommation et du loisir. Dans cette étude ce concept sera appréhendé par : le degré de modernité.

? Sources d'informations sur le VIH/SIDA

Elles renvoient aux possibilités pour les individus d'avoir des informations sur le VIH/SIDA en provenance de plusieurs sources telles que la télé, la radio, les journaux, l'église, la mosquée, l'école. Elles seront appréhendées par l'indicateur combiné : exposition aux médias.

? Connaissances sur le VIH/SIDA

Nous entendons par connaissances sur le VIH/SIDA, l'ensemble des informations ou des renseignements dont disposent les femmes et qui sont susceptibles d'influencer leurs comportements sexuels. Ce concept sera saisi dans cette étude par : le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA. Cette variable sera composite et construite à partir d'un ensemble des facteurs sur portant les informations relatives à l'existence du VIH/SIDA, aux modes de transmission du VIH/SIDA, aux méthodes préventives et aux fausses croyances.

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? Comportements sexuels à risque

Ils indiquent l'ensemble des pratiques et conduites en rapport avec le sexe. Lorsqu'ils sont qualifiés à risque ils renvoient à l'exposition au VIH/SIDA qu'ils confèrent à la femme. Ainsi, tout comportement sexuel susceptible d'exposer un individu au VIH/SIDA est dit à risque. Ils seront appréhendés par : l'âge au premier rapport sexuel, le nombre de partenaires sexuels et l'utilisation du condom lors des rapports sexuels.

? Risque d'infection à VIH/SIDA

Elle renvoie à la prévalence du VIH/SIDA ou à la proportion du nombre de Personnes Vivant avec le VIH/SIDA (PVVS) au cours d'une période donnée par rapport à l'effectif de la population soumise au risque. Il sera saisi par le statut sérologique.

Dans ce chapitre, nous avons passé en revue un bref historique du SIDA, ses modes de transmission, les approches susceptibles d'expliquer la prévalence élevée du VIH/SIDA chez les femmes et un cadre conceptuel. S'agissant de l'historique, c'est autour des années 1980 qu'a été découvert le SIDA, ses trois modes de transmission sont : la voie sexuelle, la voie materno-infantile et la voie sanguine.

Il ressort de cette revue diverses approches explicatives. Celles-ci se focalisent principalement sur l'exposition et la vulnérabilité au VIH/SIDA chez les femmes à savoir : l'approche biologique/épidémiologique, l'approche socio-culturelle, l'approche socio-économique, l'approche socio-démographique, l'approche genre, enfin, l'approche institutionnelle/politique.

Au niveau du cadre conceptuel, il a été mis en évidence l'influence qu'exercent les facteurs socio-culturels, socio-économiques et socio-démographiques sur la prévalence du VIH/SIDA soit de manière directe ou indirecte. Le chapitre suivant portera sur les aspects méthodologiques.

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CHAPITRE III : ASPECTS METHODOLOGIQUES

Suite au cadre théorique de notre étude, ce chapitre porte sur la présentation de la source de données, l'évaluation de la qualité des données, le cadre d'analyse, et la présentation des méthodes d'analyse qui sont utilisées. Il présente au niveau de la source de données : les objectifs de l'ESISC-I, son échantillonnage, ses questionnaires, son protocole de test du VIH, la population cible et la taille de notre échantillon. L'évaluation de la qualité des données porte sur la couverture du test du VIH, les taux de non réponse des variables d'étude et l'âge de la femme. Il est mis en exergue au niveau du cadre d'analyse les hypothèses spécifiques, le schéma d'analyse et la définition des variables opérationnelles. Enfin, la présentation des méthodes d'analyse s'articule autour de l'analyse descriptive, de l'analyse explicative et de la présentation des logiciels d'analyse de données à utilisés.

3.1. Sources de données

La source de données utilisées dans cette étude est l'Enquête de Séroprévalence et sur les Indicateurs du SIDA au Congo (ESISC-I). C'est la première enquête et la plus récente de ce genre d'envergure nationale réalisée en République du Congo en 2009 afin de mieux appréhender la prévalence du VIH/SIDA. Cette enquête est réalisée par le Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques (CNSEE) en collaboration avec l'ICF Macro, financée par le Gouvernement Congolais avec l'appui de l'UNICEF, de l'UNFPA, de la Banque Mondiale, de l'ONUSIDA, et du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.

3.1.1. Objectifs de l'ESISC-I

Cette enquête avait pour objectif général d'estimer la prévalence du VIH dans la population générale des femmes et des hommes de 15-49 ans, non seulement au niveau national mais aussi à des niveaux plus fins de découpage géographique, comme les départements et les principales villes, et de collecter les informations nécessaires au calcul des principaux indicateurs du VIH/SIDA. (ESISC-I, 2009). Ses objectifs spécifiques sont les suivants :

? interviewer les femmes et les hommes de 15-49 ans afin de recueillir toutes les informations nécessaires au calcul des principaux indicateurs définis par l'ONUSIDA, l'OMS, l'UNGASS, le Fonds Mondial, l'UNICEF, et la Banque Mondiale dans le

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domaine du Suivi et Évaluation de lutte contre le VIH/SIDA, en particulier les indicateurs portant sur la connaissance du VIH/SIDA, la stigmatisation et les comportements sexuels ;

? effectuer des prélèvements de sang pour le dépistage anonyme du VIH auprès des femmes et des hommes de 15-49 ans afin d'estimer la prévalence du VIH dans la population adulte ;

? analyser les facteurs associés à l'infection au VIH et identifier les sous-populations les plus touchées en analysant la prévalence du VIH en fonction des caractéristiques comportementales des individus, collectées lors des interviews, tout en maintenant l'anonymat des sujets testés.

Ainsi, l'ESISC-I fournit non seulement une estimation de la prévalence du VIH au moment de l'enquête, mais également un ensemble d'informations permettant de mieux calibrer les données provenant du système de surveillance sentinelle pour mieux suivre, dans le futur, l'évolution de l'épidémie (ESISC-I, 2009).

3.1.2. Echantillonnage de l'ESISC-I

Un échantillon national de 7 159 ménages a été sélectionné et stratifié de façon à fournir une représentation exhaustive par milieu et département de résidence. Il est basé sur un sondage aléatoire stratifié à deux degrés. Au premier degré, on a tiré 241 grappes (dont 100 en milieu urbain, 48 en semi-urbain et 93 en milieu rural) ou Zones de Dénombrement (ZD) sur l'ensemble du territoire national à partir de la liste des ZD établie lors du RGPH de 2007. Cependant, les ZD ont été sélectionnées en procédant à un tirage systématique avec probabilité proportionnelle à leur taille, celle-ci étant le nombre de ménages de la ZD. Un dénombrement des ménages dans chacune de ces grappes a fourni une liste actualisée de ménages à partir de laquelle a été systématiquement tiré avec probabilité égale, l'échantillon de ménages (24 ménages par ZD en milieu urbain et 34 ménages par ZD en milieu rural) au second degré.

3.1.3. Questionnaires de l'ESISC-I

Deux types de questionnaire ont été utilisés au cours de cette enquête entre autres : le Questionnaire ménage et le Questionnaire individuel. Le contenu de ces documents est focalisé sur les questionnaires modèles développés par le Programme Demographic and Health

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Surveys (DHS) dans le cadre des Enquêtes sur les Indicateurs du SIDA (AIDS Indicator Surveys - AIS).

3.1.3.1. Questionnaire ménage

Il a été utilisé pour répertorier tous les membres habituels et les visiteurs des ménages sélectionnés. Il a permis d'identifier les femmes et les hommes éligibles pour des interviews individuelles et pour le test du VIH et de collecter certaines informations de base sur les caractéristiques socio-démographiques de chaque personne. Ce questionnaire a aussi favorisé la collecte des informations sur les caractéristiques du ménage, comme la principale source d'eau de boisson, le type de toilettes, le type de matériau du sol et du toit du logement, la possession de certains biens durables, etc.

3.1.3.2. Questionnaire individuel

Il a été utilisé pour collecter des informations sur tous les hommes et toutes les femmes âgés de 15 à 49 ans. Ses questions portent sur plusieurs sujets à savoir :

? les caractéristiques socio-démographiques des enquêtés ;

? l'état matrimonial et l'activité sexuelle ;

? les connaissances et attitudes vis-à-vis du VIH/SIDA et des autres infections sexuellement transmissibles (IST).

3.1.4. Protocole de test du VIH : collecte et procédure de laboratoire

Tous les hommes et toutes les femmes de 15-49 ans dans l'ensemble des ménages sélectionnés étaient éligibles pour le test du VIH. Le protocole pour le test du VIH a été certifié et approuvé par le Comité d'Éthique (Internal Review Board) d'ICF Macro à Calverton (USA) et au Congo par le Comité d'Éthique de la Recherche en Science de la Santé (CERSSA). En effet, les prélèvements de sang ont été effectués auprès de tous les hommes et toutes les femmes éligibles des ménages qui acceptaient volontairement de se soumettre au test. Le protocole pour le dépistage du VIH/SIDA est basé sur le protocole « anonyme-lié » développé par le programme DHS. Selon ce dernier, aucun nom ou autre caractéristique individuelle ou géographique permettant d'identifier un individu ne peut être lié à l'échantillon du sang. Du fait que le test du VIH est strictement anonyme, il n'est pas possible d'informer les enquêtés sur les résultats de leur test. Ceci étant, toutes les personnes éligibles, qu'elles aient accepté ou non de participer au test, avaient reçu une brochure d'information

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sur le VIH/SIDA contenant toutes les informations nécessaires pour obtenir, si les participants le souhaitaient, conseils et test volontaire gratuits auprès des établissements de santé offrant ces services.

3.1.5. Population cible et taille de l'échantillon

Notre étude s'intéresse aux facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo en fonction de leur degré de modernité dont la population cible est uniquement composée des personnes de sexe féminin. En se focalisant sur la sous-représentation constatée au niveau des données de l'ESISC-I, dans le cas de cette étude, pour une meilleure représentativité, nous avons également utilisé les pondérations au niveau des différentes analyses. Notre population cible est constitué des femmes âgées de 15 à 49 ans ayant au moins eu un rapport sexuel et accepté de se soumettre au test du VIH/SIDA au moment de l'enquête soit 6 051 enquêtées.

3.2. Evaluation de la qualité des données

Comme dans toutes études scientifiques, l'évaluation de la qualité des données avant toutes analyses s'avère importante. Cette étape permet d'avoir une appréciation sur la qualité des données et de procéder si possible à des ajustements. Elle permet également d'avoir une idée sur la pertinence et la fiabilité des résultats attendus. S'agissant de notre étude, cette évaluation porte principale sur le taux de couverture de l'échantillon, sur les taux de non réponse des variables d'intérêts et sur la déclaration de l'âge des femmes.

3.2.1. Evaluation de la couverture de l'échantillon

L'ESISC-I a dénombré au niveau de l'enquête ménage 15 082 personnes de sexe féminin, 6 804 femmes âgées de 15-49 ans étaient éligibles aux questionnaires individuels, dont 6 550 femmes étaient enquêtées, soit un taux de couverture du test de 96,3 %. Et 6 437 d'entre elles ont pu se dépister dont 6 051 femmes ont au moins eu un rapport sexuel représentant 94,0 %.

Taux de couverture = (Réponses valides / Effectif concerné)*100

3.2.2. Evaluation des taux de non réponses des variables de l'étude

Il s'agit dans cette partie d'évaluer les taux de non réponses des variables de cette étude afin de repérer les erreurs éventuelles susceptibles d'entacher les analyses et d'apprécier

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 55

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

la crédibilité des estimations qui en résulteront. Les non réponses peuvent provenir soit de l'enquêteur par omission ou par erreur de remplissage, soit de l'enquêté(e) qui refuse de répondre à une question. Une variable ne sera retenue que si son taux de non réponse est inférieur à 10 %, car lorsque ce dernier est supérieur à ce seuil, il affecte sensiblement la précision des résultats au niveau des analyses.

Taux de non réponses = (Cas manquants / Cas valides)*100

Il ressort dans le tableau 3.1.a que toutes les variables ont un taux de non réponse inférieur à 10 % ainsi que les taux de non réponse des variables contribuant à la construction de la variable degré de modernité et de la variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA. Dans la suite de notre travail, toutes ces variables sont retenues pour les analyses. Cependant, la variable milieu de socialisation et les variables contribuant à la construction de la variable exposition aux médias, n'ont pas été saisies dans la base de données d'ESISC-I.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 3.1.a : Taux de non réponse des différentes variables de l'étude

Variables

Cas
valides

Cas

manquants

Taux de
non
réponse
en %

Département de résidence

6051

0

0

Ethnie

6051

0

0

Religion

6051

0

0

Degré de modernité

Milieu de résidence

6051

0

0

Niveau d'instruction

6051

0

0

Niveau de vie du ménage

6051

0

0

Occupation

6051

0

0

Age

6051

0

0

Statut matrimonial

6051

0

0

Niveau de
connaissance sur le
VIH/SIDA

Existence du SIDA

6051

0

0

Transmission du SIDA pendant les rapports sexuels

6051

0

0

Réduction du risque de contracter
le SIDA en pratique l'abstinence

5941

110

1,85

Réduction du risque de contracter
le SIDA en utilisant le condom

5941

110

1,85

Réduction du risque de contracter
le SIDA en ayant un seul
partenaire sexuel

5941

110

1,85

Transmission du SIDA par les
piqures de moustique

5941

110

1,85

Transmission du SIDA en
partageant la nourriture avec un

sidéen

5941

110

1,85

Traitement possible du SIDA

5941

110

1,85

Transmission du SIDA pendant la
grossesse

5941

110

1,85

Transmission du SIDA pendant
l'accouchement

5941

110

1,85

Transmission du SIDA pendant
l'allaitement

5941

110

1,85

Transmission du SIDA par la
sorcellerie

5941

110

1,85

Age au premier rapport sexuel

6051

35

0,58

Utilisation du condom lors des rapports sexuels

5986

65

1,09

Nombre total de partenaire sexuel

6051

0

0

Statut sérologique

6051

0

0

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

3.2.3. Evaluation de la qualité des données sur l'âge de la femme

Dans l'analyse des phénomènes démographiques, l'âge est une des variables principales. Du fait des omissions volontaires ou non, des mauvaises déclarations, et bien d'autres types d'erreurs affectant la qualité des données collectées, la détermination de cette variable avec exactitude est difficile en Afrique subsaharienne. Il est donc important d'évaluer la qualité des données sur l'âge.

3.2.3.1. Méthode graphique d'évaluation des données sur l'âge

Le graphique 3.1 met en exergue les différentes erreurs de déclaration des âges des femmes. La courbe représentant les effectifs des femmes en fonction de leurs âges, affichent des irrégularités désignant ainsi la mauvaise déclaration des âges. Elles présentent des pics et des creux aux âges se terminant par des chiffres ronds et surtout aux âges pairs (18, 24, 26, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 44, 46 et 48 ans) qu'aux âges impairs (19, 21, 23, 25, 27, 29, 31, 47 et 49 ans). On peut conclure que, la qualité des données collectées sur l'âge laisse à désirer.

Graphique 3.1 : Répartition des femmes par âge

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Au demeurant, il est aussi recommander en pareille circonstance de calculer l'indice de Myers dans le but d'évaluer les attractions et les répulsions des âges. Cet indice est le plus approprié parce qu'il met en exergue les irrégularités observées sur le graphique à tous les âges.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 58

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

3.2.3.2. Méthode statistique : Calcul de l'indice de Myers (Im)

L'indice de Myers permet de mesurer l'attraction ou la répulsion pour chacun des chiffres compris entre zéro et neuf. Myers a donc proposé de calculer pour chacun de ces chiffres un "effectif remanié" qui, s'il n'y avait aucune préférence ou aversion, serait égal à 10 % de l'effectif total remanié. A cet effet, l'écart éventuel entre l'effectif remanié (en pourcentage) et 10 traduirait donc soit l'attraction (signe positif) ou la répulsion (signe négatif) pour un chiffre donné. La somme des écarts en valeur absolue des pourcentages de chacun des effectifs remaniés avec l'effectif théorique 10 constitue l'indice de Myers.

Si les déclarations d'âge sont exactes, tous les effectifs remaniés sont à peu près égaux et l'indice est presque nul. Sa valeur est d'autant plus élevée que les préférences ou aversions pour les âges se terminant par certains chiffres sont plus importantes. Sa valeur maximale est atteinte lorsqu'il y a préférence pour tous les âges se terminant par un seul et même chiffre, et vaut alors 180 (Gendreau, 1993).

La procédure de calcul est la suivante :

Etape 1 : On calcule les sommes Su des effectifs des personnes de 10 ans et plus, dont les âges se terminent respectivement par chacun des chiffres de 0 à 9.

Soit P (10d+u), l'effectif des personnes dont l'âge a pour chiffre des dizaines « d » et pour chiffre des unités « u » :

d max

S u ? ? P(10d ? u )

d

?

1

Etape 2 : On calcule de même les sommes S'u pour les 20 ans et plus :

d max

S ' ? ? P d u

?

(1 0 )

u

d

?

2

Etape 3 : Les effectifs remaniés de Myers sont les quantités Tu définies par :

u

T ? u ? S ? ? u S

( 1) (9 )

u u

Etape 4 : On calcule l'effectif remanié total T

9

T ? ? T u

u ? 0

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 59

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Etape 5 : Calcul de l'indice de Myers

9 Tu

I ? ?

M

| 1 0 0 ?

1 0 |

T

u ? 0

Le tableau 3.2.a présente les différentes étapes de calcul et les résultats obtenus pour l'indice de Myers. Cet indice est de 11,05 pour l'ensemble des femmes âgées de 15-49 ans. Étant donné qu'il est proche de 10, nous pensons que les âges ont été relativement bien déclarés dans l'ensemble. Nous observons dans le tableau ci-dessus qu'il y a une préférence ou attraction pour les âges se terminant par 0, 6, 7, 8 et 9 d'une part et une aversion ou répulsion pour les âges se terminant par 1, 2, 3, 4 et 5.

Tableau 3.2.a : Calcul de l'indice de Myers

u

S

u+1

S'u

9-u

(u+1)*S

(9-u)*S'

Tu

100*Tu/T

100*Tu/T-

10

|100*Tu/T-

10|

0

614

1

614

9

614

5523

6137

10,40

0,40

0,40

1

539

2

539

8

1079

4314

5393

9,14

-0,86

0,86

2

553

3

553

7

1660

3874

5534

9,38

-0,62

0,62

3

475

4

475

6

1900

2849

4749

8,05

-1,95

1,95

4

511

5

511

5

2553

2553

5106

8,65

-1,35

1,35

5

590

6

479

4

3543

1915

5458

9,25

-0,75

0,75

6

742

7

580

3

5192

1741

6932

11,75

1,75

1,75

7

624

8

459

2

4990

918

5908

10,01

0,01

0,01

8

711

9

458

1

6400

458

6858

11,62

1,62

1,62

9

692

10

464

0

6922

0

6922

11,73

1,73

1,73

Total

6051

 

5132

 
 
 

58997

 

IM

11,05

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Passage aux groupes d'âge

Après avoir regroupé les âges des femmes en groupes d'âge quinquennaux, nous observons sur le graphique 3.2 que les distorsions liées aux problèmes de déclaration n'ont plus leurs effets et ont plus ou moins disparu. Cette courbe obtenue, suit à peu près une variation normale des âges. Dans l'ensemble, au fur et à mesure que l'âge des femmes augmente, les effectifs de celles-ci décroissent. Donc nous pouvons estimer que ces données sont de bonne qualité et peuvent être utilisées pour faire des analyses.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 60

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Graphique 3.2 : Répartition des effectifs des femmes par groupe d'âges

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

3.3. Cadre d'analyse

Dans cette section, nous allons présenter les hypothèses spécifiques, le schéma d'analyse, et la définition des variables d'analyse.

3.3.1. Hypothèses spécifiques

Le degré de modernité est un facteur différentiel du statut sérologique des femmes.

H1 : Le comportement sexuel est fonction du milieu dans lequel se trouve l'individu, la majorité des femmes ayant un degré de modernité élevé résident dans le département de Brazzaville et de Pointe-Noire. Cependant, à Pointe-Noire les comportements sexuels à risque sont fréquents et élevés. De ce fait, quel que soit le degré de modernité, les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements.

H2 : Il a été observé dans le contexte que chez les femmes Punu/Duma le multi partenariat est une pratique courante et elles sont sexuellement actives. Par conséquent, les femmes d'ethnie Punu/Duma courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui appartiennent aux autres groupements ethniques peu importe le degré de modernité.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 61

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

H3 : Il ressort de la revue de la littérature que la précarité des conditions de vie des ménages influe sur les comportements sexuels des femmes qui s'exposent à des rapports sexuels à risque afin de satisfaire leurs besoins. Ainsi, les femmes non occupées courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées quel que soit le degré de modernité.

H4 : Le risque d'infection à VIH/SIDA varie en fonction de l'état matrimonial, ainsi dans le cadre du mariage, la fidélité étant l'un des moyens de prévention contre le VIH/SIDA est une exigence. Par conséquent, peu importe le degré de modernité les femmes vivant en union courent moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont célibataires.

H5 : Le fait pour une femme d'avoir une connaissance sur l'existence des maladies sexuellement transmissibles le conduit à s'abstenir à ces dernières. De ce point de vue, quel que soit le degré de modernité les femmes ayant un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA courent moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.

H6 : L'utilisation du condom lors des rapports est un moyen de prévention contre le VIH/SIDA. Ainsi, les femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui l'utilisent peu importe le degré de modernité.

H7 : Le fait pour une femme d'avoir un seul partenaire sexuel traduit un faible risque d'être infectée alors que les individus ayant plusieurs partenaires sexuels ont parfois des rapports sexuels non protégés. Partant de ce fait, les femmes ayant connu plus d'un seul partenaire sexuel courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul partenaire sexuel quel que soit le degré de modernité.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 62

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

3.3.2. Schéma d'analyse

Schéma 3.1 : Schéma d'analyse

Département de résidence

Milieu de socialisation

Exposition aux médias

Age au premier rapport sexuel

Ethnie

Statut sérologique de la femme

Utilisation du condom
lors des rapports
sexuels

Degré de modernité

Religion

Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

Statut
d'occupation

Nombre de
partenaires sexuels

Age

Statut
matrimonial

Légende

Signifie que la relation ne sera pas vérifiée. Variables non disponibles.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 63

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Ce schéma présente la synthèse des hypothèses spécifiques à vérifier dans le cadre de cette étude.

3.3.3. Définition des variables d'analyse

3.3.3.1. Variable dépendante

Dans cette étude la variable dépendante est le statut sérologique de la femme définie par la présence ou l'absence du VIH/SIDA. Elle est dichotomique et possède deux modalités :

? Séropositif (Code 1), pour les enquêtées infectées par le VIH/SIDA ;

? Séronégatif (Code 0), pour les enquêtées non infectées par le VIH/SIDA.

3.3.3.2. Variables indépendantes

a. Variables socio-culturelles

? Département de résidence

Le département de résidence ou encore considéré comme région de résidence dans certains pays est selon Ngwé (2006) une entité géographique ayant une certaine homogénéité. Dans cette étude, les départements suivants sont distingués : le département de Brazzaville, de Pointe-Noire, les départements du Nord (Plateaux, Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha, Likouala) et ceux du Sud (Kouilou, Niari, Bouenza, Lékoumou, Pool).

? Ethnie

Elle est considérée comme le lieu de production de modèles socio-culturels auxquels s'identifient les individus (Evina Akam, 1990). Sept grands groupes ethniques sont retenus dans cette étude : Kongo, Téké/Kôta, Mbochi, Punu/Duma, Sangha-Likwala, Mbéré/Mbéti, et les autres groupes ethniques. A cela s'ajoute les étrangers (non congolais).

? Religion

Elle est un système de croyances qui véhicule un certain nombre de valeurs et de normes religieuses qui peuvent influencer les comportements sexuels des femmes. Dans cette étude, les modalités suivantes seront retenues : l'Eglise catholique, l'Eglise protestante, les Eglises de réveil, les Autres religions, les Musulmans et les Sans religions.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 64

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

b. Variable socio-économique ? Statut d'occupation de la femme

Dans le cadre de cette étude, le statut d'occupation de la femme renvoie à une quelconque activité exercée par elle durant les 12 derniers mois ayant précédé l'enquête. Il joue un rôle considérable dans la détermination de son comportement en matière de sexualité. Cette variable comporte deux modalités : Occupée et Non occupée.

c. Variables socio-démographiques

? Age de la femme

Il désigne le nombre d'années que la femme a vécu depuis sa naissance jusqu'au moment de l'enquête. Il est appréhendé dans cette étude comme une variable de contrôle, les groupes d'âges quinquennaux suivants sont pris en compte : 15-19 ans, 20-24 ans, 25-29 ans, 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44 ans, et 45-49 ans.

? Statut matrimonial de la femme

Il renvoie à la situation de la femme par rapport au mariage. Cette variable peut agir sur le plan social, comportemental et sexuel de celle-ci. Il compte les modalités ci-après : Célibataire, Union « Mariée et Union libre », et Divorcée/séparée/veuve.

d. Variable liée à la modernité

? Degré de modernité (Variable indépendante principale)

Le degré de modernité est un indicateur composite utilisé dans le but de mesurer la modernisation ou l'ouverture culturelle de la femme à la modernité. Dans cette étude, il prend en compte le milieu de résidence, le niveau d'instruction de la femme, et le niveau de vie du ménage.

? Le milieu de résidence : les normes, les valeurs et les pratiques des femmes en matière de sexualité peuvent être définies par le type du milieu de résidence dans lequel elles vivent. Cette variable est dichotomique et distingue le milieu Urbain du milieu Rural.

? Le niveau d'instruction de la femme : c'est le niveau d'étude atteint par la femme dans le système de scolarisation formelle, celui-ci peut modifier son comportement en

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 65

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

matière de sexualité. Cette variable est appréhendée en trois modalités : Sans niveau, Primaire, Secondaire et plus.

? Le niveau de vie du ménage : C'est une variable qui renseigne sur la situation économique du ménage dans lequel la femme vit. Elle est une combinaison des indicateurs de niveau de vie portant sur les informations indirectes relatives au logement (type d'approvisionnement en eau, type de toilettes, type de matériau de revêtement du sol...) et la possession des matériels (électricité, radio, télévision, ...). Cependant, un indicateur de niveau de vie a été construit à partir des données sur les biens des ménages dans la base de données ESISC-I en utilisant la méthode de l'Analyse en Composante Principale (ACP). Il est appréhendé en trois modalités : Faible (Très pauvres et Pauvre), Moyen, et Elevé (Riche et Très riche).

Les étapes de la construction de la variable degré de modernité sous STATA.11 à partir de ces trois autres variables sont indiquées dans la partie ANNEXE II. Le facteur qui a plus contribué à la construction de cette variable composite par la méthode de l'Analyse en Composante Principale (ACP) est le niveau de vie (avec une contribution sur le plan factoriel 1 en valeur absolue de 0,7856) suivi du milieu de résidence (0,7727) et du niveau d'instruction (0,4141). A cet effet, le niveau de vie est une variable de classification. Dans cette étude, cette variable est appréhendée par deux modalités : la modalité « Faible » et la modalité « Elevé ».

En effet, les individus ayant un degré de modernité faible répondent aux combinaisons suivantes : niveau de vie faible-milieu rural-sans niveau d'instruction, niveau de vie faible-rural-niveau d'instruction primaire, niveau de vie faible-rural-niveau d'instruction secondaire et plus, niveau de vie faible-urbain-sans niveau d'instruction, niveau de vie faible-urbain-niveau d'instruction primaire, niveau de vie faible-urbain-niveau d'instruction secondaire et plus, niveau de vie moyen-rural-sans niveau d'instruction, niveau de vie moyen-rural-niveau d'instruction primaire, niveau de vie moyen-rural-niveau d'instruction secondaire et plus, niveau de vie moyen-urbain-sans niveau d'instruction, niveau de vie moyen-urbain-niveau d'instruction primaire, niveau de vie moyen-urbain-niveau d'instruction secondaire et plus, et niveau de vie élevé-rural-sans niveau d'instruction.

Cependant, les combinaisons suivantes : niveau de vie élevé-rural-niveau d'instruction primaire, niveau de vie élevé-rural-niveau d'instruction secondaire et plus, niveau de vie élevé-urbain-sans niveau d'instruction, niveau de vie élevé-urbain-niveau d'instruction

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 66

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primaire, et niveau de vie élevé-urbain-niveau d'instruction secondaire et plus, correspondent à ceux des individus ayant un degré de modernité élevé. Mais cette variable présente quelle que limite du fait de la non prise en compte lors de sa construction des variables milieu de socialisation, et exposition aux médias.

e. Variable liée aux connaissances sur le VIH/SIDA ? Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

Cette variable désigne la situation de la femme par rapport aux informations acquises portant sur la connaissance des moyens de transmission et de prévention du VIH/SIDA. Elle est un indicateur composite construit à l'aide de la méthode de l'Analyse en Composante Principale (ACP) sous STATA.11 à partir de dix (10) variables suivantes : connaissances de réduction du risque de contracter le SIDA en pratiquant l'abstinence, de réduction du risque de contracter le SIDA en utilisant le condom lors des rapports sexuels, de réduction du risque de contracter le SIDA en ayant un seul partenaire sexuel et non infecté, de transmission du SIDA par les piqures des moustiques, de transmission du SIDA en partageant la nourriture avec un sidéen, de transmission du SIDA par la sorcellerie de traitement possible du SIDA, de transmission du SIDA pendant la grossesse, de transmission du SIDA pendant l'accouchement, et de transmission du SIDA pendant l'allaitement. La procédure de construction de cette variable est indiquée dans la partie Annexe II.b. Dans cette étude, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est une combinaison de ces dix variables dont les modalités retenues sont : Faible, Moyen, et Elevé.

En effet, les femmes qui ont un niveau élevé de connaissance sur le VIH/SIDA sont celles qui ont une connaissance complète sur le VIH/SIDA qui savent que l'abstinence, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels, la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire et non infecté permettent de réduire les risques de contracter le virus du SIDA, qui savent que le VIH/SIDA ne peut pas se transmettre par les piqures des moustiques, en partageant la nourriture avec un sidéen, par la sorcellerie, qui savent qu'il y a un des anti rétroviraux, et qui savent que le VIH/SIDA peut se transmettre pendant la grossesse, pendant l'accouchement et pendant l'allaitement.

Cependant, les femmes qui ont un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA sont celles qui ont une connaissance partielle sur le VIH/SIDA et qui ont au moins donné neuf bonnes réponses. Tandis que, les femmes qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA sont celles qui ont une mauvaise connaissance sur le VIH/SIDA qui ne savent pas

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 67

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

que l'abstinence, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels, la limitation des rapports sexuels à un seul partenaire et non infecté permettent de réduire les risques de contracter le virus du SIDA, qui ne savent pas que le VIH/SIDA ne peut pas se transmettre par les piqures des moustiques, en partageant la nourriture avec un sidéen, par la sorcellerie, qui ne savent pas qu'il y a un des anti rétroviraux, et qui ne savent pas que le VIH/SIDA peut se transmettre pendant la grossesse, pendant l'accouchement et pendant l'allaitement.

f. Variables liées aux comportements sexuels à risque

? Age au premier rapport sexuel

Il désigne l'entrée en vie sexuelle pour la femme et le début de la période du risque de transmission sexuelle des MST et IST. L'activité sexuelle est précoce chez une femme si son âge au premier rapport sexuel est inférieur à 15 ans. Cette variable est constituée de trois modalités : Avant 15 ans, De 15 à 17 ans, et 18 ans et plus.

? Utilisation du condom lors des rapports sexuels

L'utilisation du condom reste le seul moyen de prévenir les infections à VIH/SIDA en dehors de l'abstinence et de la fidélité. Dans notre étude, nous considérons son utilisation lors des derniers rapports sexuels au cours des 12 derniers mois ayant précédé l'enquête. Les deux modalités retenues pour cette variable sont : oui (pour les femmes ayant utilisé) et non (pour celles n'ayant pas utilisé).

? Nombre de partenaires sexuels.

Cette variable désigne le nombre total de personnes avec qui une femme a eu ses rapports sexuels au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête. Deux modalités sont retenues dans cette étude : Un partenaire sexuel, et Plus d'un partenaire sexuel.

3.4. Méthodes d'analyse

Dans cette partie, nous allons présenter les différentes méthodes d'analyse qui sont utilisées pour appréhender notre thème afin d'atteindre nos objectifs, ceci dans le but de vérifier aussi nos hypothèses. De ce fait, nous distinguons deux types d'analyse : l'analyse descriptive et l'analyse explicative.

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3.4.1. L'analyse descriptive

3.4.1.1. L'analyse descriptive bivariée

Il est question dans cette partie de vérifier l'association ou la liaison entre la variable dépendante et chacune des variables indépendantes au niveau de chaque degré de modernité et dans l'ensemble. On a recours à la statistique du Khi-deux afin d'évaluer cette association entre variables, si elle est significative ou non. Un seuil de significativité est souvent retenu en sciences sociales. Dans le cadre de cette étude, le seuil de significativité fixé est de 5 %. Si cette probabilité (P) est inférieure au seuil (P-value < 5 %), on rejette H0 (hypothèse nulle) et on conclut qu'il y a une association entre les deux variables choisies.

Aussi, la statistique de Cramer sera utilisée pour évaluer l'intensité de l'association entre la variable dépendante et chacune des variables indépendantes. Lorsque le V de Cramer a une valeur maximale absolue de 1, l'association est parfaite et une valeur égale à 0, l'association est nulle.

3.4.1.2. L'analyse descriptive multivariée

Du fait qu'en Sciences sociales l'explication d'un fait donné ne peut passer par un facteur, l'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) parait importante afin de prendre en compte plusieurs facteurs, mais aussi de caractériser les femmes selon leur statut sérologique et leur degré de modernité.

En effet, l'AFCM est une méthode statistique permettant d'étudier les associations existantes entre la variable dépendante et les variables indépendantes, et aussi les variables indépendantes entre elles. Elle permet également d'interpréter les proximités entre modalités appartenant à une même variable en termes de ressemblance des compositions de ces modalités sur les modalités de l'autre variable tout en décrivant la structure latente entre toutes les variables (qualitatives). Cette méthode tient compte aussi de la notion de profil et d'inertie entre les modalités des variables étudiées. Ainsi, ses différents paramètres sont exécutés et fournis à l'aide des programmes informatiques.

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3.4.2. L'analyse explicative

Dans cette étude, la variable dépendante est qualitative dichotomique et prend deux modalités 1 si le statut de la femme est positif et 0 sinon. La méthode d'analyse explicative multivariée la plus convenable est la régression logistique binaire, elle se fera de manière progressive ou pas à pas afin de vérifier toutes nos hypothèses. Cette méthode estime en fonction des variables indépendantes (quantitatives ou qualitatives) le risque ou la probabilité d'apparition d'un événement, il s'agit dans cette étude du risque pour une femme de contracter le VIH/SIDA ou pas. Elle mesure aussi l'effet net des variables associées au fait d'être séropositive ou non pour une femme au moment de l'enquête.

Si P est la probabilité pour une femme d'être séropositive et 1-P la probabilité de ne pas l'être, le modèle de régression pose l'opération suivante : L = Log (P/ (1-P)) ; sa forme linéaire est : L = b0 + b1X1+ b2X2 + ... + bpXp. Où L est le logit ; X1, X2, ..., Xp sont les variables indépendantes et b0, b1, b2,..., bp les coefficients de régression du modèle. Sa

forme multiplicative est la suivante : P = eL/ 1+eL ou P = 1/ 1+e-L.

On estime les paramètres du modèle logistique à partir de la méthode du maximum de vraisemblance. Soit Xi la valeur prise par X pour l'observation i, Pi = 1/ 1 + e (-Li) avec Li =

b0 + b1 X1i + b2X2i +...+ bkXki ; d'où la contribution de chaque observation à la fonction de vraisemblance : PiYi (1- Pi)1-Yi. Cette méthode est particulièrement probabiliste tout en fournissant les coefficients bi permettant d'obtenir les Odds Ratio (OR) ou rapports de

chances (exp(â)) dont l'interprétation est relativement facile : OR = ebi .

> Si bi est négatif, ebi <1 : l'évènement a moins de chance de se produire par rapport à la modalité de référence de la variable. Ou encore, les individus appartenant à la modalité considérée de la variable explicative ont (1- ebi) ou ((1- ebi)*100) moins de chance que leur homologue de la modalité de référence de subir l'évènement étudié.

> Si bi est positif, ebi >1 : l'évènement a plus de chance de se produire par rapport à la modalité de référence de la variable. Ou encore, les individus appartenant à la modalité considérée de la variable explicative ont donc (ebi -1) ou ((ebi -1)*100) plus de chance que leur homologue de la modalité de référence de subir l'évènement étudié.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

La probabilité du Khi2 permet d'apprécier l'adéquation du modèle ou pas. Si elle est inférieure au seuil fixé, le modèle est donc adéquat. C'est-à-dire que les variables indépendantes considérées dans l'ensemble expliquent la variation de la variable dépendante. Ainsi, elles peuvent donc prédire la valeur de Y. Le Pseudo R2 permet d'estimer la part (en %) de la variance de la variable dépendante expliquée par le modèle.

Pseudo R2 = Khi-deux/ (Khi-deux +n) n est la taille de l'échantillon

Dans cette étude, dans le cas des analyses explicatives multivariées, le seuil de significativité critique retenu est de 5 %.

3.4.3. Logiciels d'analyse des données utilisés

L'exécution de ces différentes méthodes d'analyse fait appel à l'utilisation des programmes ou logiciels informatiques. Les associations entre variables sont effectuées sous SPSS.19. L'application des méthodes de l'AFCM et la production des plans factoriels convenables sont réalisées sous SPAD.5.5. Concernant l'analyse explicative, la régression logistique binaire est exécutée sous STATA.11. Tous les tableaux qui en résultent et les graphiques qui les illustrent sont produits, mis en forme et harmonisés sous EXCEL.2010.

Dans ce chapitre, nous avons présenté la source de données, leur évaluation, le cadre d'analyse, les différentes méthodes d'analyse et les différents logiciels d'analyse des données utilisés dans cette étude. L'ESISC-I réalisée en 2009 au Congo constitue notre source de données. Notre population cible est constituée de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant au moins eu un rapport sexuel et ayant accepté de se soumettre au test du VIH/SIDA au moment de cette enquête dont la taille est de 6 051.

Cependant, il ressort l'évaluation de la qualité des données que ces dernières sont d'une qualité acceptable et peuvent être utilisées dans nos différentes analyses pour la vérification de nos hypothèses. Mais, on note l'absence dans la base de données de la variable milieu de socialisation et des facteurs devant contribuer à la construction de la variable exposition aux médias (Fréquence de lecture du journal ou du magazine, d'écoute de la radio, de vision de la télévision,...) et de la variable source d'informations sur le VIH/SIDA (école/autres, lieu de travail, médias, église/mosquée,...)

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Le cadre d'analyse nous a permis après la phase précédente de mieux poser nos hypothèses spécifiques, d'élaborer le schéma d'analyse en identifiant les variables non disponibles dans la base, et de définir nos variables opérationnelles. Concernant les méthodes d'analyse, nous en avons retenu deux : la méthode d'analyse descriptive bivariée et multivariée d'une part et la méthode d'analyse explicative multivariée d'autre part. Enfin, nous avons présenté les logiciels utilisés dans cette étude parmi lesquels : SPSS.19, SPAD.5.5, STATA.11 et EXCEL.2010. Le chapitre suivant est consacré à l'analyse descriptive.

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CHAPITRE IV : DESCRIPTION DE LA PREVALENCE DU

VIH/SIDA CHEZ LES FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE

EN REPUBLIQUE DU CONGO

Ce chapitre a pour objet de mettre en exergue les différentes associations entre la variable dépendante et chacune des variables indépendantes. Deux niveaux d'analyse sont retenus afin de mieux appréhender ces associations, il s'agit : du niveau descriptif bivarié et du niveau descriptif multivarié.

L'analyse descriptive bivariée vise à déterminer le niveau d'association entre la prévalence du VIH/SIDA en fonction de leur degré de modernité et les variables explicatives. Cependant, le test de Khi-deux de Pearson assorti de l'indice de V de Cramer sont utilisés pour évaluer respectivement le niveau d'association et son intensité. Ensuite, l'analyse descriptive multivariée est effectuée dans l'optique d'établir un profil des femmes enquêtées en fonction de leur statut sérologique et de leur degré de modernité en République du Congo à l'aide l'AFCM.

4.1. Analyse descriptive bivariée

4.1.1. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité

Le degré de modernité est significativement associé au statut sérologique des femmes au seuil de 5 % (Cf. Tableau 4.1, ANNEXE III). En effet, il ressort du graphique 4.1 que les femmes ayant un degré de modernité élevé ont une prévalence élevée (4,7 %) que celles qui ont un degré de modernité faible (3,8 %). Ceci pourrait être dû aux comportements émis par la modernité et l'urbanisation tels que : la prostitution, le multi partenariat, les pratiques sexuels à risque (rapports sexuels non protégés, rapports sexuels par voie anale, la fellation...).

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Graphique 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes selon le degré

de modernité

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.2. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques socio-culturelles par degré de modernité

Les différentes associations entre le statut sérologique des femmes et les caractéristiques socio-culturelles selon leur degré de modernité sont résumées dans le tableau 4.1 (Cf. ANNEXE III, Tableau 4.1). Il y ressort que quel que soit le degré de modernité et même au niveau global que la religion n'est pas significativement associée au statut sérologique des femmes au seuil de 5 %, ainsi la différence de la prévalence du VIH/SIDA ne tient pas compte de la religion. En effet, le département de résidence et l'ethnie excepté cette dernière au niveau du degré de modernité élevé sont significativement associés à ce statut au seuil de 5 %.

4.1.2.1. Prévalence du VIH/SIDA et Département de résidence

Le département de résidence est significativement associé à la prévalence du VIH/SIDA quel que soit le degré de modernité.

Au niveau global (ensemble)

Les proportions des femmes atteintes du VIH/SIDA vont de 2,5 % (pour les départements du Nord) à 6,6 % (pour le département de Pointe-Noire) comme le montre le graphique 4.2. En effet, la séroprévalence varie selon le département de résidence. Les résultats issus de ce graphique montrent que le département de Pointe-Noire présente une prévalence élevée (6,6 %) du VIH/SIDA. Les départements du Sud et celui de Brazzaville se situent à un niveau intermédiaire de cette prévalence, soient 4,7 % et 3,1 % respectivement.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Cela pourrait être dû à l'urbanisation conduisant à la modification des pratiques dites traditionnelles et à la dépravation des moeurs, et surtout aux flux migratoires intenses facilitant la propagation du VIH/SIDA. Notons aussi que le département de Pointe Noire est la capitale économique et la seule ville portuaire du Congo où la migration internationale est intense.

Au niveau du degré de modernité

La prévalence du VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes appartenant au degré de modernité élevé résidant dans les départements du Sud (8,1 %) qu'à celles ayant un degré de modernité faible résidant dans le département de Pointe-Noire (6,8 %). Ainsi, le statut sérologique varie selon le département de résidence quel que soit le degré de modernité.

En effet, dans les départements de Brazzaville et du Sud la prévalence du VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes ayant un degré de modernité élevé que celles qui ont un degré de modernité faible respectivement 3,7 % contre 2,2 % et 8,1 % contre 4,4 %. Tandis que dans les départements de Pointe-Noire et du Sud cette prévalence est élevée chez les femmes ayant un degré de modernité faible que chez leurs homologues qui ont un degré de modernité élevé respectivement 6,8 % contre 6,3 % et 2,6 % contre 1,5 %.

Les départements du Sud, de Brazzaville et de Pointe-Noire se trouvant au Sud du pays, ont une prévalence élevée par rapport à ceux du Nord. Ces départements ont été touchés pendant les guerres de 1997, 1998 et 1999 où plusieurs femmes ont été victimes des violences sexuelles. Cette situation pourrait favoriser la propagation du VIH/SIDA.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Graphique 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

modernité selon le du département de résidence

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.2.2. Prévalence du VIH/SIDA et Ethnie

L'association entre la prévalence du VIH/SIDA et l'ethnie est significative au niveau global et au niveau du degré de modernité faible alors qu'elle ne l'est pas au niveau du degré de modernité élevé.

Au niveau global (ensemble)

La prévalence du VIH/SIDA varie selon l'ethnie, allant de 0,0 % (Autres ethnies) à 9,2 % (Punu/Duma). On observe dans le graphique 4.3 que la séroprévalence est plus dominante chez les femmes appartenant au groupement ethnique Punu/Duma (9,2 %) que chez celles appartenant aux autres groupements ethniques.

Au niveau du degré de modernité

La tendance observée au niveau global s'agissant de la séroprévalence des femmes est pratiquement la même en tenant compte de leur degré de modernité. Toutefois, au niveau du degré de modernité élevé, on constate que la séroprévalence est beaucoup plus prononcée chez les femmes d'ethnie Punu/Duma que chez celles issues des autres groupements

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 76

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ethniques. Au niveau du degré de modernité faible, les femmes d'ethnie Punu/Duma ont une prévalence élevée (9,7 %) du VIH/SIDA que celles appartenant aux autres groupements ethniques (Graphique 4.3).

En effet, ceci pourrait s'expliquer par le fait que chez les femmes Punu/Duma lorsque leur époux est absent ou décédé, elles peuvent contracter des rapports sexuels avec l'un des frères de leur époux qui de fois est marié et leur entrée en vie sexuelle est très précoce. Ce genre de pratiques pourrait faciliter la propagation du VIH/SIDA.

Graphique 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

modernité selon l'ethnie

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.3. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et l'une des caractéristiques socio-économiques par degré de modernité

Le tableau 4.2 (Cf. ANNEXE III) résume les différentes relations entre le statut sérologique des femmes et l'une des caractéristiques socio-économiques selon leur degré de modernité. En effet, le statut d'occupation de la femme excepté au niveau du degré de modernité faible, est significativement associé au statut sérologique au seuil de 5 %.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Prévalence du VIH/SIDA et Statut d'occupation Au niveau global (ensemble)

La variation de la séroprévalence tient compte du statut d'occupation. Ainsi, la prévalence du VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes occupées (4,5 %) que chez celles qui sont non occupées (3,2 %) (Cf. Graphique 4.4).

Au niveau du degré de modernité

En effet, la séroprévalence des femmes ayant un degré de modernité faible ne varie pas selon le statut d'occupation. Toutefois, la séroprévalence est légèrement élevée chez les femmes occupées que chez celles qui sont non occupées. S'agissant du degré de modernité élevé, la séroprévalence varie selon le statut d'occupation. Ainsi, le graphique 4.4, indique que la proportion des femmes atteintes du VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes occupées (5,9 %) que chez celles qui sont non occupées (3,0 %).

Graphique 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

modernité selon le statut d'occupation

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

4.1.4. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les

caractéristiques socio-démographiques par degré de modernité

L'âge des femmes et leur statut matrimonial sont associés au statut sérologique quel que soit le degré de modernité au seuil de 5 % (Cf. Tableau 4.3, ANNEXE III).

4.1.4.1. Prévalence du VIH/SIDA et Age de la femme

Au niveau global (ensemble)

La séroprévalence varie selon l'âge de la femme. De ce fait, les femmes âgées de 4549 ans ont un taux de prévalence du VIH/SIDA plus élevé (5,6 %) que les autres femmes âgées de 15 à 44 ans (Cf. Graphique 4.5). Cependant, les femmes âgées de 15-19 ans ont un taux de prévence relativement la plus faible soit 1,2 %.

Au niveau du degré de modernité

La prévalence du VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes ayant un degré de modernité élevé, âgées de 30-34 ans soit 7,9 % par rapport à celles qui ont un degré de modernité faible, âgées de 40-44 ans soit 5,8 %. Au niveau du degré de modernité faible cette prévalence varie de 0,8 % chez les femmes âgées de 15-19 ans à 5,8 % chez celles âgées de 40-44 ans alors qu'au niveau du degré de modernité élevé elle varie de 1,8 % chez les femmes âgées de 15-19 ans à 7,9 % chez celles âgées de 30-34 ans (Cf. Graphique 4.5). La différence du statut sérologique des femmes tient compte de leur âge.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Graphique 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

modernité selon l'âge de la femme

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.4.2. Prévalence du VIH/SIDA et Statut matrimonial Au niveau global (ensemble)

Il ressort du graphique 4.6 que la prévalence du VIH/SIDA est plus élevée chez les femmes dont le statut matrimonial est divorcée/séparée/veuve (7,7 %) par rapport aux femmes célibataires (4,2 %) et aux femmes vivant en union (3,3 %). Ainsi, la différence de la prévalence du VIH/SIDA dépend aussi de ce statut.

Au niveau du degré de modernité

Le statut sérologique des femmes varie selon le statut matrimonial peu importe le degré de modernité. Cependant, la séroprévalence est plus dominante chez les femmes divorcées/séparées/veuves ayant un degré de modernité élevé (9,0 %) que chez celles divorcées/séparées/veuves ayant un degré de modernité faible (7,0 %).

Concernant le degré de modernité faible, la proportion des femmes atteintes du VIH/SIDA est élevée chez les femmes divorcées/séparées/veuves (7,0 %) que chez les femmes célibataires (4,3 %) et chez celles qui vivent en union (2,8 %). Ensuite, les femmes divorcées/séparées/veuves ayant un degré de modernité élevée présentent aussi une

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

prévalence élevée du VIH/SIDA (9,0 %) que leurs homologues célibataires (4,0 %) et celles qui vivent en union (4,1 %).

Certaines femmes au Congo vivant dans la solitude causée par le divorce, la séparation ou le veuvage, se livrent à des pratiques sexuelles intenses dans le but d'oublier leurs histoires amoureuses afin de se réinsérer dans leur nouvelle vie sexuelle. Ce genre de comportements pourrait aussi les exposer à la prévalence du VIH/SIDA. Il y a aussi des femmes veuves séropositives du fait du décès de leur marié causé par le VIH/SIDA.

Graphique 4.6 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

modernité selon le statut matrimonial

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.5. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques de la variable liée aux connaissances sur le VIH/SIDA par degré de modernité

Prévalence du VIH/SIDA et Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

Quel que soit le niveau de degré de modernité, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA que possèdent les femmes n'est pas significativement associé à leur statut sérologique ainsi qu'au niveau global au seuil de 5 % (Cf. Tableau 4.4). Ainsi, la différence

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

de la séroprévalence des femmes ne tient pas compte de leur niveau de connaissance sur le VIH/SIDA peu importe leur degré de modernité. Toutefois dans l'ensemble, on observe que la séroprévalence est plus dominante chez les femmes ayant un niveau de connaissance moyenne sur le VIH/SIDA que chez leurs homologues ayant un niveau de connaissance soit faible et élevée.

Tableau 4.4 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon leurs caractéristiques liées aux connaissances sur le VIH/SIDA

Caractéristiques

Degré de modernité

liées aux
connaissances
sur le
VIH/SIDA

Faible

Elevé

Ensemble

Variable

Taux de
prévalence
en %

Khi- deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi- deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi- deux

V de
Cramer

Niveau de
connaissance
sur le
VIH/SIDA

 
 
 

Faible

2,5 (1178)

 
 

4,4 (1054)

 
 

3,4 (2264)

 
 

Moyen

3,8 (1105)

8,56 (ns)

-

6,0 (629)

4,09 (ns)

-

4,7 (1938)

5,41 (ns)

-

Elevé

4,8 (1368)

 
 

4,0 (607)

 
 

4,4 (1739)

 
 

NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%, ns : Non significatif

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.6. Différence de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes et les caractéristiques des variables liées aux comportements sexuels à risque par degré de modernité

Il ressort dans le tableau 4.5 (Cf. ANNEXE III) le résumé des différentes associations entre le statut sérologique des femmes et les caractéristiques des variables liées aux comportements sexuels à risque en fonction de leur degré de modernité. En effet, l'âge au premier rapport sexuel des femmes n'est pas significativement associé au statut sérologique quel que soit le degré de modernité au seuil de 5 %. Cependant, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels (hormis au niveau du degré de modernité élevé) et le nombre de partenaires sexuels sont significativement associés au statut sérologique des femmes au seuil de 5 %.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

4.1.6.1. Prévalence du VIH/SIDA et Utilisation du condom lors des rapports sexuels

L'utilisation du condom lors des rapports sexuels est significativement associée au niveau global et au niveau du degré de modernité faible, alors qu'elle ne l'est pas au niveau du degré de modernité élevé.

Au niveau global (ensemble)

La variation de la prévalence du VIH/SIDA tient compte de cette utilisation du condom. Cette prévalence est plus élevée chez les femmes qui ont utilisé le condom lors des rapports sexuels au cours des 12 derniers mois (5,6 %) que chez celles qui ne l'ont pas utilisé (3,7 %) (Cf. Graphique 4.7).

Au niveau du degré de modernité

En effet, d'après le graphique 4.7, la séroprévalence au niveau du degré de modernité faible varie de 4,0 % (les femmes qui ont utilisé le condom lors des rapports sexuels au cours des 12 derniers mois) à 3,6 % (les femmes qui ne l'ont pas utilisé). Toutefois au niveau du degré de modernité élevé, la prévalence du VIH/SIDA est élevée chez les femmes qui ont utilisé le condom lors des rapports sexuels au cours de 12 derniers mois par rapport à celles qui ne l'ont pas utilisé.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Graphique 4.7 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

modernité selon l'utilisation du condom lors des rapports sexuels

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

4.1.6.2. Prévalence du VIH/SIDA et Nombre de partenaires sexuels

Quel que soit le degré de modernité la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes varie selon le nombre de partenaires sexuels.

Au niveau global (ensemble)

La prévalence du VIH/SIDA varie en fonction de ce nombre de partenaires sexuels. Il ressort au niveau du graphique 4.8 que le taux de prévalence du VIH/SIDA est largement élevé chez les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel (4,6 %) que chez celles qui ont connu un seul partenaire sexuel (1,1 %).

Au niveau du degré de modernité

La variation de la séroprévalence des femmes tient compte du nombre de partenaires sexuels peu importe le degré de modernité. Chez les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel, cette séroprévalence est plus élevé chez les femmes ayant un degré de modernité élevé (5,3 %) que chez celles qui ont un degré de modernité faible (4,1 %). Cependant, s'agissant des femmes ayant connu un seul partenaire sexuel, cette séroprévalence est plus élevée chez

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 84

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

les femmes ayant un degré de modernité faible (1,5 %) que chez celles ayant un degré de modernité élevé (0,4 %).

Il ressort au niveau de la revue de la littérature que la multiplicité de partenaires sexuels pour les femmes pourrait les rendre plus vulnérables au VH/SIDA. Au Congo, certaines femmes vivant dans la pauvreté acceptent de vivre avec au moins deux partenaires pour satisfaire leurs besoins.

Graphique 4.8 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de

modernité selon le nombre de partenaires sexuels

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Dans cette étude, le V de Cramer au niveau descriptif bivarié, nous a permis de mesurer l'intensité de l'association entre la variable dépendante et chacune des variables indépendante. En tenant compte de la valeur du Khi-deux et du V de Cramer ainsi que sa significativité, les trois premières variables qui ont une forte intensité sur le statut sérologique des femmes au niveau global sont : le statut matrimonial (0,08), le département de résidence (0,07) et l'ethnie (0,07) (Cf. Tableau 4.6).

Cependant, au niveau du degré de modernité faible, les variables qui ont une importante intensité sur notre variable dépendante sont : le département de résidence (0,08), l'ethnie (0,08) et le statut matrimonial (0,08), alors qu'au niveau du degré de modernité élevé

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 85

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

il s'agit : du statut matrimonial (0,08), du nombre de partenaires sexuels (0,08) et du département de résidence (0,07).

Par ailleurs, la variable âge n'a pas été prise en compte dans le tableau 4.6 du fait que dans la suite de notre travail au niveau explicatif multivarié, l'âge est considéré comme une variable de contrôle. Mais il a une forte intensité d'association sur la variable dépendante au niveau global de 0,08, au niveau du degré de modernité faible et élevé de 0,09 et est significativement associée à cette variable au seuil de 1 % pour chaque niveau d'analyse.

Tableau 4.6 : Contribution en fonction de l'intensité de l'association et du seuil de significativité des variables explicatives de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes (au niveau descriptif bivarié)

Niveau
d'analyse

Variables

V de Cramer

et

significativité

Valeurs du Khi-deux

Rang

Global (ensemble)

Statut matrimonial

0,08***

35,17

1

Département de résidence

0,07***

31,38

2

Ethnie

0,07***

25,86

3

Nombre de partenaires sexuels

0,06***

21,84

4

Utilisation du condom lors des
rapports sexuels

0,03**

6,38

5

Statut d'occupation

0,03**

5,66

6

Degré de modernité

0,02**

3,14

7

 
 

Département de résidence

0,08***

27,52

1

 

Ethnie

0,08***

24,46

2

Degré de

Statut matrimonial

0,08***

23,49

3

modernité faible

Nombre de partenaires sexuels

0,05***

8,89

4

 

Utilisation du condom lors des
rapports sexuels

0,04**

6,00

5

 
 
 
 
 
 

Statut matrimonial

0,08***

14,30

1

 

Nombre de partenaires sexuels

0,08***

13,60

2

Degré de
modernité élevé

Département de résidence

0,07***

12,02

3

 

Statut d'occupation

0,07***

18,83

4

 
 

NB : *** Significatif au seuil de 1% ; ** Significatif au seuil de 5%

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

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4.2. Analyse descriptive multivariée : Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA

Dans cette section, il est question d'établir le profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA selon le degré de modernité. En effet, leurs caractéristiques socio-culturelles, socio-économiques, socio-démographiques, leur connaissance sur le VIH/SIDA et leurs caractéristiques liées aux comportements sexuels à risques sont pris en compte dans l'établissement de ce profil. Ainsi, nous recourons à l'AFCM afin de mettre en évidence les interrelations des variables en résumant leurs informations. La variable dépendante, les variables explicatives et la variable degré de modernité sont aussi considérées dans la suite du travail. Le logiciel SPAD.5.5 est utilisé pour effectuer cette méthode d'analyse.

4.2.1. Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global 4.2.1.1. Détermination des axes factoriels

La présentation des résultats de l'AFCM nécessite la détermination du nombre d'axes nécessaires pour l'interprétation. Pour ce faire, la méthode d'éboulis des valeurs propres nous a permis de sélectionner un sous-espace stable tout en ne surestimant pas le nombre de composantes pertinentes à l'instar de la Règle de coude. Cependant, ces valeurs sont présentées de façon décroissante par l'histogramme. La règle consiste à rechercher, s'il existe un « coude » et de ne conserver que les valeurs propres jusqu'à ce coude. Nous retenons dans cette étude les deux premiers axes de l'histogramme des valeurs propres (Cf. Graphique 4.9, ANNEXE IV). En effet, le premier axe factoriel a un pouvoir explicatif de 6,74 %, alors que le second axe explique 6,11 % de l'inertie totale. Ainsi, le plan factoriel, composé des deux premiers axes explique 12,84 % à lui seul la variabilité du contenu en informations de ces variables. Cette inertie est faible parce que les variables projetées sur le plan factoriel ne sont pas corrélées entre elles. On obtient 12 variables et 45 modalités actives après apurement. Le pourcentage d'inertie théorique moyen expliqué par chaque modalité pour chaque axe est de 2,22 % (100%/45). L'axe factoriel 1 indique que les contributions varient entre 0,0 % et 15,3 %, alors que celles de l'axe factoriel 2 varient entre 0,0 % et 12,2 % (Cf. Tableau 4.7, ANNEXE IV). Seules les modalités ayant une contribution supérieure ou égale à cette inertie (2,22 %) sur l'axe seront à retenir pour la catégorisation des femmes et l'interprétation des axes.

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4.2.1.2. Interprétation des axes factoriels

a. Premier axe factoriel

Le premier axe factoriel oppose (Cf. Tableau 4.8.a, ANNEXE IV) :

? D'une part, les femmes ayant un degré de modernité faible, résidant dans les départements du Nord, d'ethnies Mbochi, Sangha-Likwala et autres ethnies, certaines d'entre elles appartiennent aux églises de réveil et d'autres sont sans religion, occupées, vivant en union et qui ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans.

? D'autre part, les femmes ayant un degré de modernité élevé, résidant dans les départements de Brazzaville et de Pointe-Noire, d'ethnie Kongo, appartenant aux églises catholiques et protestantes. Elles sont non occupées, âgées de 15-19 ans, célibataires, ayant un niveau de connaissance faible sur le VIH/SIDA et qui ont eu leur premier rapport sexuel entre l'âge de 15-17 ans.

b. Deuxième axe factoriel

Le second axe factoriel quant à lui oppose (Cf. Tableau 4.8.b, ANNEXE IV) :

? Premièrement, les femmes résidant dans les départements du Sud, d'ethnies Kongo et Punu/Duma, appartenant à l'église protestante, occupées, leur âge est compris entre 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, certaines d'entre elles vivent en union et d'autres sont divorcées/séparées/veuves et ayant connu plus d'un partenaire sexuel.

? Deuxièmement, les femmes ayant un degré de modernité élevé, résidant dans les départements du Nord, d'ethnies Mbochi et Sangha-Likwala, appartenant aux églises de réveil. Elles sont non occupées, âgées de 15-19 ans, célibataires, et qui ont connu un seul partenaire sexuel.

4.2.1.3. Représentation graphique et essai de caractérisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global

La qualité de la représentation des modalités sur les axes factoriels est donnée par l'analyse des coordonnées, des contributions relatives, ou des cosinus carrés (Cf. Tableau 4.7, ANNEXE IV). La figure 4.1 permet de caractériser deux groupes des femmes selon leur statut sérologique et leur degré de modernité. Le premier groupe est constitué des femmes séropositives et le second groupe est composé des femmes séronégatives.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 88

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Ce premier plan factoriel permet de mettre en exergue deux groupes des femmes : Premier groupe :

En effet, le premier groupe est constitué des femmes séropositives ayant un degré de modernité élevé, résidant dans le département de Pointe-Noire, de Brazzaville et dans les départements du Sud, qui appartiennent à l'ethnie Kongo et Punu/Duma. Ces femmes sont issues des confessions religieuses suivantes : catholique, protestante, et autres églises, elles sont occupées, leur âge varie entre 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans et sont divorcées/séparées/veuves.

Deuxième groupe :

Cependant, le deuxième groupe est celui des femmes séronégatives ayant un degré de modernité faible, résidant dans les départements du Nord, d'ethnies Téké/kôta, Mbochi, Mbéré (Mbéti), Sangha-Likwala, étrangers et autres ethnies. Certaines d'entre elles sont issues des confessions religieuses telles que les églises de réveil, l'islam (musulman), et d'autres sont sans religion. Ces femmes sont non occupées, âgées de 20-24 ans, elles sont célibataires, elles ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans et ont connu un seul partenaire sexuel.

Il ressort de cette analyse multivariée descriptive deux groupes présentés ci-dessous, que le premier groupe présente le profil des femmes séropositives ayant un degré de modernité élevé et le deuxième présente celui des femmes séronégatives ayant un degré de modernité faible.

4.2.2. Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité faible

4.2.2.1. Détermination des axes factoriels

En effet, le premier axe représente 6,75 % et le deuxième axe 6,00 %, soit au total 12,76 % de l'inertie totale expliquée par l'ensemble des axes (Cf. Graphique 4.10, ANNEXE IV). L'analyse compte après apurement 11 variables et 43 modalités actives. Pour chaque axe, le pourcentage d'inertie théorique moyen expliqué par chaque modalité est de 2,33 %

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 89

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

(100%/43). Ainsi, seules les modalités dont la contribution est supérieure à 2,33 sont à considérer pour l'interprétation d'un axe (Cf. Tableau 4.9, ANNEXE IV)).

4.2.2.2. Interprétation des axes factoriels

a. Premier axe factoriel

Le premier axe factoriel oppose (Cf. Tableau 4.10.a, ANNEXE IV) :

? D'une part, les femmes résidant dans les départements de Pointe-Noire et du Sud, d'ethnie Kongo, Punu/Duma, appartenant aux églises catholiques, protestantes et autres églises. Elles sont non occupées, âgées de 40-44 ans, 45-49 ans, célibataires, ayant un niveau de connaissance faible sur le VIH/SIDA et qui ont eu leur premier rapport sexuel entre l'âge de 15-17 ans.

? D'autre part, les femmes résidant dans les départements du Nord, d'ethnies Mbochi, Sangha-Likwala et autres ethnies, certaines d'entre elles appartiennent aux églises de réveil et d'autres sont sans religion, non occupées, célibataires, âgées de 15-19 ans et qui ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans.

b. Deuxième axe factoriel

Le second axe factoriel quant à lui oppose (Cf. Tableau 4.10.b, ANNEXE IV) :

? Premièrement, les femmes résidant dans les départements de Brazzaville et de Pointe-Noire, d'ethnies Kongo, appartenant aux catholiques. Elles sont non occupées, âgées de 15-19 ans et 20-24 ans, célibataires, elles ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA, elles ont eu leur premier rapport sexuel à l'âge de 15 à 17 ans et ont connu un seul partenaire sexuel.

? Deuxièmement, les femmes résidant dans les départements du Nord, appartenant aux autres ethnies, sans religion, occupées, leur âge est compris entre 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, certaines d'entre elles vivent en union et d'autres sont divorcées/séparées/veuves et ayant connu plus d'un partenaire sexuel.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 90

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

4.2.2.3. Représentation graphique et essai de caractérisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité faible

La figure 4.2 permet de caractériser deux groupes des femmes selon leur statut sérologique au niveau du degré de modernité faible. Le premier groupe est constitué des femmes séropositives et le second groupe est composé des femmes séronégatives.

Ce deuxième plan factoriel permet de mettre en exergue deux groupes des femmes : Premier groupe :

En effet, le premier groupe est constitué des femmes séropositives, résidant dans le département de Pointe-Noire, de Brazzaville et dans les départements du Sud, qui appartiennent à l'ethnie Kongo et Punu/Duma. Ces femmes sont issues des confessions religieuses suivantes : catholique, protestante et autres églises, elles sont occupées et leur âge varie entre 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, elles vivent en union et d'autres sont divorcées/séparées/veuves et ont eu leur premier rapport sexuel à l'âge de 18 ans et plus.

Deuxième groupe :

Cependant, le deuxième groupe est celui des femmes séronégatives, résidant dans les départements du Nord, d'ethnies Mbochi, Mbéré (Mbéti), Sangha-Likwala et étrangers. Certaines d'entre elles sont issues des confessions religieuses telles que les églises de réveil et l'islam (musulman) et d'autres sont sans religion. Ces femmes sont non occupées, âgées de 15-19 ans et 20-24 ans, elles sont célibataires, elles ont un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA, ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans et ont connu un seul partenaire sexuel.

4.2.3. Profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité élevé

4.2.2.4. Détermination des axes factoriels

En effet, le premier axe représente 6,83 % et le deuxième axe 5,80 %, soit au total 12,63 % de l'inertie totale expliquée par l'ensemble des axes (Cf. Graphique 4.11, ANNEXE IV). L'analyse compte après apurement 11 variables et 40 modalités actives. Pour chaque axe, le pourcentage d'inertie théorique moyen expliqué par chaque modalité est de 2,50 %

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 91

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

(100%/40). Ainsi, seules les modalités dont la contribution est supérieure à 2,50 sont à considérer pour l'interprétation d'un axe (Cf. Tableau 4.11, ANNEXE IV)).

4.2.2.5. Interprétation des axes factoriels

a. Premier axe factoriel

Le premier axe factoriel oppose (Cf. Tableau 4.12.a, ANNEXE IV) :

? D'une part, les femmes séropositives, occupées, âgées de 25-29 ans, 30-34 ans, 40-44 ans et 45-49 ans. Elles vivent en union, certainement d'entre elles sont divorcées/séparées/veuves, ayant un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA et ont connu plus d'un partenaire sexuel.

? D'autre part, les femmes séronégatives, résidant dans le département de Pointe-Noire, d'ethnie Kongo, appartenant aux églises catholiques. Elles sont non occupées, âgées de 15-19 ans, 20-24 ans, célibataires, ayant un niveau élevé de connaissance sur le VIH/SIDA, qui ont eu leur premier rapport sexuel entre l'âge de 15-17 ans et qui ont connu un seul partenaire sexuel.

b. Deuxième axe factoriel

Le second axe factoriel quant à lui oppose (Cf. Tableau 4.12.b, ANNEXE IV) :

? Premièrement, les femmes séropositives, résidant dans les départements de Pointe-Noire et du Sud, appartenant aux ethnies Kongo, Punu/Duma, issues de confessions religieuses Catholiques et Protestantes. Elles sont occupées, leur âge est compris entre 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans, certaines d'entre elles vivent en union et d'autres sont divorcées/séparées/veuves et ayant connu plus d'un partenaire sexuel.

? Deuxièmement, les femmes résidant dans les départements de Brazzaville et du Nord, d'ethnies Mbochi, Téké/Kôta et autres ethnies, appartenant aux églises de réveil et d'autres sont sans religion. Elles ont eu leur premier rapport sexuel à l'âge de 18 ans et plus ont connu un seul partenaire sexuel.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 92

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

4.2.2.6. Représentation graphique et essai de caractérisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité élevé

La figure 4.3 permet de caractériser deux groupes des femmes selon leur statut sérologique au niveau du degré de modernité faible. Le premier groupe est constitué des femmes séropositives et le second groupe est composé des femmes séronégatives.

Ce deuxième plan factoriel permet de mettre en exergue deux groupes des femmes : Premier groupe :

En effet, le premier groupe est constitué des femmes séropositives, résidant dans les départements de Pointe-Noire et du Sud, qui appartiennent à l'ethnie Kongo et Punu/Duma. Ces femmes sont issues de confession religieuse protestante, elles sont occupées, leur âge varie entre 30-34 ans, 35-39 ans et 45-49 ans, elles vivent en union, certaines d'entre elles sont divorcées/séparées/veuves. Ces femmes ont un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA, elles ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans et à l'âge de 18 ans et plus, elles ont utilisé le condom lors des rapports sexuels et elles ont connu plus d'un partenaire sexuel.

Deuxième groupe :

Cependant, le deuxième groupe est celui des femmes séronégatives, résidant dans les départements de Brazzaville et du Nord, d'ethnies Mbochi, Téké/Kôta, Mbéré (Mbéti), Sangha-Likwala et étrangers. Certaines d'entre elles sont issues des confessions religieuses telles que les églises de réveil, les autres églises et l'islam (musulman). Ces femmes sont non occupées, âgées de 15-19 ans et 20-24 ans, elles sont célibataires, elles ont un niveau élevé de connaissance sur le VIH/SIDA, elles n'ont pas utilisé le condom lors des rapport sexuels et ont connu un seul partenaire sexuel.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Figure 4.1 : Catégorisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global

GROUPE !

GROUPE !!

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 93

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Figure 4.2 : Catégorisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité faible

GROUPE !!

GROUPE !

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Figure 4.3 : Catégorisation des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau du degré de modernité élevé

GROUPE !

GROUPE !!

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

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KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 96

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Dans cette partie, l'analyse descriptive a permis de mettre en exergue les différentes associations entre chacune des caractéristiques des variables socio-culturelles, socio-économiques, socio-démographiques, de la variable liée à la connaissance sur le VIH/SIDA et des variables liées aux comportements sexuels à risque des femmes et leur statut sérologique en fonction du degré de modernité.

Concernant les analyses descriptives bivariées, le degré de modernité, le département de résidence, l'ethnie, le statut d'occupation, l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires sexuels sont significativement associés au statut sérologique des femmes au niveau global. Au niveau du degré de modernité faible, le département de résidence, l'ethnie, l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom et le nombre de partenaires sexuels exercent une influence sur la séroprévalence des femmes. Enfin, les variables suivantes : le département de résidence, le statut d'occupation, l'âge, le statut matrimonial et le nombre de partenaires sexuels sont liés à cette séroprévalence au degré de modernité élevé.

Cependant les trois premières variables qui ont une forte intensité au niveau descriptif bivarié sur le statut sérologique des femmes sont :

Au niveau global (ensemble) : le statut matrimonial, le département de résidence et l'ethnie.

Au niveau du degré de modernité faible : le département de résidence, l'ethnie et le statut matrimonial.

Au niveau du degré de modernité élevé : le statut matrimonial, le nombre de partenaires sexuels et le département de résidence.

L'analyse descriptive multivariée, nous a permis de d'établir le profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé à l'aide de l'AFCM. Ainsi deux groupes des femmes ont été distingués à chaque niveau d'analyse, entre autres : le groupe des femmes qui présente un risque élevé d'infection à VIH/SIDA et celui qui présente un risque moins élevé d'infection.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 97

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

CHAPITRE V : ESSAI D'EXPLICATION DE LA PREVALENCE DU VIH/SIDA CHEZ LES FEMMES SELON LE DEGRE DE MODERNITE

EN REPUBLIQUE DU CONGO

Dans le but de déterminer les facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo compte tenu de leur degré de modernité, il s'avère nécessaire de procéder à une analyse explicative multivariée à l'aide d'un modèle de régression logistique binaire pas à pas. Ceci consiste de mettre en exerce les mécanismes par lesquels certaines variables agissent sur la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en fonction de leur degré de modernité.

Ce chapitre se subdivise en trois sections : la première porte sur la spécification des modèles d'analyse, la deuxième est relative aux effets nets des facteurs explicatifs du phénomène étudié, leurs mécanismes d'action et leurs discussions. Quant à la dernière, elle se focalisera à la hiérarchisation des facteurs déterminants selon le degré de modernité.

5.1. Spécification des modèles d'analyse

5.1.1. Description des modèles d'analyse

Les tableaux 5.5.a (pour le niveau global), 5.5.b (pour le degré de modernité faible) et 5.5.c (pour le degré de modernité élevé) (Cf. ANNEXE V) présentent les différents modèles d'analyse en prenant en compte les rapports de côtes du risque d'être infecté au VIH/SIDA. Ils mettent en évidence en premier lieu les effets bruts de chaque variable indépendante, ensuite l'introduction successive des différentes variables explicatives en fonction du schéma d'analyse tout en exposant les effets nets de celles-ci.

Cependant, on distingue 11 modèles pour au niveau global dont le premier modèle est M0 basé sur les effets bruts et le dernier modèle M11 constituant le modèle saturé (final). Cette logique est également appliquée au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé dont les modèles vont de M0 à M10 pour les deux degrés. Pour mieux appréhender les mécanismes d'action des variables indépendantes sur la variable dépendante, nous avons opté pour des modèles pas à pas. Au niveau du modèle final, on observe toutes les variables d'intérêts afin d'identifier les facteurs déterminants de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité et de rendre compte leurs degrés d'influence.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 98

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

L'introduction des différentes variables s'est effectuée de la manière suivante : Au niveau global (ensemble)

Modèle 1 (M1) : Age ;

Modèle 2 (M2) : M1 + Degré de modernité ;

Modèle 3 (M3) : M2 + Département de résidence ;

Modèle 4 (M4) : M3 + Ethnie ;

Modèle 5 (M5) : M4 + Religion ;

Modèle 6 (M6) : M5 + Statut d'occupation ;

Modèle 7 (M7) : M6 + Statut matrimonial ;

Modèle 8 (M8) : M7 + Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA ;

Modèle 9 (M9) : M8 + Age au premier rapport sexuel ;

Modèle 10 (M10) : M9 + Utilisation du condom lors des rapports sexuels ;

Modèle 11 (M11) : M10 + Nombre de partenaires sexuels.

Au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé

Modèle 1 (M1) : Age ;

Modèle 2 (M2) : M1 + Département de résidence ;

Modèle 3 (M3) : M2 + Ethnie ;

Modèle 4 (M4) : M3 + Religion ;

Modèle 5 (M5) : M4 + Statut d'occupation ;

Modèle 6 (M6) : M5 + Statut matrimonial ;

Modèle 7 (M7) : M6 + Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA ;

Modèle 8 (M8) : M7 + Age au premier rapport sexuel ;

Modèle 9 (M9) : M8 + Utilisation du condom lors des rapports sexuels ;

Modèle 10 (M10) : M9 + Nombre de partenaires sexuels.

5.1.2. Adéquation des modèles d'analyse

De manière générale, d'après Camproux (1998), les tests d'adéquation des modèles visent sur base de critères donnés et des méthodes graphiques ou des tests statistiques, à examiner les écarts existant entre les effectifs observés et les effectifs prédits (théoriques). Ainsi, Taffé (2004) estime que l'ajustement est satisfaisant si :

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 99

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

? la distance entre l'« outcome » observé y et l'« outcome » prédit par le modèle y est petite ;

? le modèle est bien « calibré », c'est-à-dire que les fréquences prédites sont proches de celles observées ;

? le modèle permet de bien discriminer entre les valeurs de y = 0 et y = 1 en fonction des variables explicatives x1, x2, ..., xp, c'est-à-dire qu'on obtient de bonnes sensibilités et spécificités.

5.1.2.1. Significativité globale des modèles

Le test de Khi-deux au niveau des modèles saturés permet de saisir la significativité de la relation entre la variable dépendante et au moins l'une des variables indépendantes. Les P-value permettent de tester l'hypothèse nulle H0 : tous les coefficients des variables explicatives sont nuls contre l'hypothèse alternative H1 : il existe au moins une variable dont le coefficient est différent de zéro. On rejette H0 si la P-value est significative.

Tableau 5.1 : Test de significativité globale des modèles

Modèles

Khi-deux
du modèle

P-value

Ensemble

176.33

0.0000

Degré de modernité
faible

119.00

0.0000

Degré de modernité
élevé

98.59

0.0000

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Il ressort du Tableau 5.1 que les P-value sont toutes inférieures à 5 %. En effet, les trois modèles sont globalement significatifs et qu'il existe au moins une variable indépendante dans chaque modèle qui influence significativement le statut sérologique des femmes.

5.1.2.2. Pouvoir discriminant des modèles

En effet, la courbe ROC (Received Operating Curve) permet d'évaluer le pouvoir discriminant du modèle. La précision du modèle est perçue sur la surface sous cette courbe ROC afin de discriminer les « outcomes » positifs (y = 1) et des « outcomes » négatifs (y = 0). Ainsi, les critères suivants sont retenus, la règle du pouce :

? Si aire ROC = 0,5, il n'y a pas de discrimination ;

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 100

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

? Si aire 0,7 = ROC < 0,8, la discrimination est acceptable et l'ajustement est adéquat ; ? Si aire 0,8 = ROC < 0,9, la discrimination est excellente et l'ajustement est adéquat ; ? Si aire ROC = 0,9, la discrimination est exceptionnelle.

Les graphiques ci-dessous illustrent les courbes de ROC issues des modèles saturés M11 (au niveau global), M10 (au niveau du degré de modernité faible) et M10 (au niveau du degré de modernité élevé) compte tenu des variables explicatives.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Graphique 5.1 : Evaluation du pouvoir discriminant des modèles saturés pour chaque niveau d'analyse

Au niveau global (ensemble) Au niveau du degré de modernité faible Au niveau du degré de modernité élevé

S e n si t i v t y
S e n s i t i v it y

0 0 0

0 . 0 0 0 2 5

0 . 2 5 0 5 0

0 . 5 0 0 7 5

0 . 7 5 1 0 0

1 . 0 0

0.0

000 0.25

025 0.50

050 0.75

075 1.0

10

1 - Specificity Specificity

Area under ROC curve = 0.7374 Area under ROC curve = 0737

S e n s i tv t y
S e n s i t i v it y

0 0 0

0 . 0 0 0 2 5

0 . 2 5 0 5 0

0 . 5 0 0 7 5

0 . 7 5 1 0 0

1 . 0 0

0.0

000 0.25

025 0.50

050 0.75

075 1.0

10

1 - Specificity Specificity

Area under ROC curve = 0.754 Area under ROC curve = 0754

S e n si t i v t y
S e n s i t i v it y

0 0 0

0 . 0 0 0 2 5

0 . 2 5 0 5 0

0 . 5 0 0 7 5

0 . 7 5 1 0 0

1 . 0 0

0.0

000 0.25

025 0.50

050 0.75

075 1.0

100

1 - Specificity Specificity

Area under ROC curve = 0.753 Area under ROC curve = 0755

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 101

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Nous avons aussi évalué le pouvoir discriminant de chaque niveau d'analyse en fonction de leurs différents modèles dans le tableau 5.2.

Tableau 5.2 : Pouvoir discriminant des modèles de régression logistique

Niveaux
d'analyse

Modèles

M1

M2

M3

M4

M5

M6

M7

M8

M9

M10

M11

Ensemble

0,6091

0,6182

0,6607

0,6788

0,6813

0,6806

0,7125

0,7215

0,7230

0,7283

0,7374

Degré de
modernité
faible

0,6270

0,6698

0,6872

0,6888

0,6915

0,7309

0,7403

0,7404

0,7478

0,7544

 

Degré de
modernité
élevé

0,6185

0,6565

0,6924

0,7074

0,7057

0,7229

0,7246

0,7367

0,7451

0,7553

 

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Il ressort dans le tableau 5.2 que la discrimination est acceptable pour chaque niveau d'analyse et que les modèles de régression logistique au niveau saturé M11 pour le niveau global, et M10 pour le degré de modernité faible et le degré de modernité élevé sont tous adéquats pour l'analyse des mécanismes d'action et la recherche des facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo selon le degré de modernité.

5.2. Facteurs explicatifs de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en fonction

de leur degré de modernité, leurs mécanismes d'action et leurs discussions

Les effets nets des facteurs explicatifs sont déterminés au niveau des analyses des modèles saturés pour chaque niveau d'analyse. Ceci permet de saisir les déterminants de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo en présence des autres variables indépendantes. En effet, il ressort :

? Au niveau global (ensemble), les facteurs explicatifs suivants : le degré de modernité, le département de résidence, l'ethnie, le statut matrimonial, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, l'utilisation du condom lors des rapports, le nombre de partenaires sexuels et l'âge.

? Au niveau du degré de modernité faible, les facteurs suivants : le département de résidence, l'ethnie, le statut matrimonial, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA,

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 102

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 103

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l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et l'âge constituent des facteurs explicatifs.

? Au niveau degré de modernité élevé, le département de résidence, l'ethnie, le statut d'occupation, le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, le nombre de partenaires sexuels et l'âge sont des facteurs explicatifs.

Tableau 5.3 : Présentation des facteurs communs et spécifique à chaque degré de modernité

Niveaux
d'analyse

Facteurs communs

Facteurs spécifiques

Degré de
modernité faible

Département de résidence, Ethnie,
Niveau de connaissance sur le
VIH/SIDA, Age

Statut matrimonial, Utilisation du condom lors des rapports sexuels

Degré de modernité élevé

Statut d'occupation, Nombre de partenaires sexuels

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

5.2.1. Facteurs socio-culturels

Parmi les facteurs socio-culturels retenus pour les analyses au niveau global, le degré de modernité, le département de résidence, et l'ethnie sont restés significatifs dans le modèle saturé (Cf. Tableau 5.4.a, ANNEXE V). Au niveau des modèles saturés du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé, le département de résidence et l'ethnie sont également restés significatifs (Cf. Tableau 5.4.b et 5.4.c, ANNEXE V).

5.2.1.1. Degré de modernité Au niveau global (ensemble)

Au niveau du modèle saturé M11, on observe que le degré de modernité reste significatif au statut sérologique des femmes au seuil de 5 %. Au modèle M2, cette variable est restée significative au seuil de 10 %. En introduisant la variable département de résidence, sa significativité disparait au M3 jusqu'au M7. Cette variable atténue l'effet net du degré de modernité sur la variable dépendante, autrement dit, cet effet passe par le département de résidence. L'introduction de la variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA et de la variable utilisation du condom lors des rapports, amplifient l'effet net du degré de modernité sur le statut sérologique respectivement au seuil de 10 % au M8 et au seuil de 5 % au M10. En présence de ces variables le degré de modernité influe davantage sur ce statut sérologique.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 104

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Autrement dit, lorsqu'une femme ayant un degré de modernité élevé, a un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA ou lorsqu'elle n'utilise pas de condom lors des rapports sexuels, le risque de contracter le VIH/SIDA s'accroit que si elle a un degré de modernité faible, a un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA et utilise le condom. Enfin, au dernier modèle, on observe que les femmes ayant un degré de modernité élevé ont 1,35 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ont un degré de modernité faible.

Le degré de modernité étant une combinaison du milieu de résidence, du niveau d'instruction et du niveau de vie, permet de mieux saisir le niveau de modernité auquel appartient un individu. En Afrique, on constate d'une manière générale que plus le degré de modernité augmente plus on a l'aptitude de s'adapter à une culture étrangère. Or, cette adaptation culturelle peut favoriser la dépravation des valeurs culturelles et même sexuelles bien qu'elle stimule la connaissance des IST/VIH/SIDA.

Au Congo, les femmes ayant un degré de modernité faible se conforment pour la plupart aux pratiques traditionnelles et culturelles (valorisation du mariage coutumier, polygamie, soumission de la femme..., bien que dans certaines ethnies la fécondité extraconjugale est autorisée) qui pour la plupart sont homogènes. Cependant, l'entrée en vie sexuelle des femmes est relativement plus précoce chez les femmes ayant un degré de modernité faible (47,33 %) contre celles ayant un degré de modernité élevé (52,67 %). En effet, les pratiques sexuelles à risque (prostitution, multi partenariat, rapports sexuels non protégés, rapports sexuels par voie anale, fellation...) sont médiatisées et pratiquées avec un niveau élevé de modernité. Ce qui fait que les femmes ayant un degré de modernité élevé ont plus de risque de contracter le VIH/SIDA. Du fait que l'instruction est une composante du degré de modernité, généralement les individus ayant un degré de modernité élevé ont souvent un niveau d'instruction élevé.

Partant de ce fait, selon les résultats de l'EDSG (2005), en fonction du niveau d'instruction, les prévalences du VIH/SIDA sont respectivement 1,3 %, 2,5 % et 5,1 % pour les femmes n'ayant aucun niveau d'instruction, les femmes ayant un niveau primaire et celles ayant un niveau secondaire et plus. Cela ressort aussi dans une étude de Massandouno (2009), que les femmes ayant un niveau d'instruction secondaire et plus résidant en milieu urbain et en milieu rural ont respectivement 3,22 fois et 3,67 fois plus de risque de contracter le

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VIH/SIDA que leurs homologues qui sont sans niveau d'instruction quel que soit le milieu de résidence.

5.2.1.2. Département de résidence Au niveau global (ensemble)

Du modèle M3 au modèle saturé M11, on constate que la variable département de résidence influe directement sur le statut sérologique des femmes au seuil de 1 %. Les femmes vivant dans les départements du Sud et de Pointe-Noire ont respectivement 1,83 fois et 2,48 fois plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles vivant dans le département de Brazzaville.

Au niveau du degré de modernité

Le département de résidence constitue un facteur explicatif au niveau du degré de modernité faible et du degré d modernité élevé. Du modèle M2 au modèle M10 pour chaque degré de modernité, l'effet net du département de résidence reste direct et significatif au statut sérologique des femmes au seuil de 1 %. En effet, les femmes ayant un degré de modernité faible résidant dans le département de Pointe-Noire ont 2,86 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui résident dans le département de Brazzaville tandis que les femmes ayant un degré de modernité élevé résidant dans les départements du Sud et de Pointe-Noire ont respectivement 4,26 fois et 2,52 fois plus de risque d'être atteintes du VIH/SIDA que leurs homologues résidant à Brazzaville.

En effet, le département de résidence joue un rôle majeur par rapport aux différences de comportements sexuels. A chaque milieu social correspond un mode de vie particulier qui peut être différent des autres compte tenu des pratiques ou comportements qui y véhiculent et qui peuvent engendrer la vulnérabilité ou la propagation du VIH/SIDA du fait de sa transmission majoritairement hétérosexuelle.

Ainsi, dans les départements du Sud et de Pointe-Noire les pratiques comme la polygamie, la valorisation de la maternité prénuptiale, la promotion de la sexualité extraconjugale, l'entrée en vie sexuelle précoce, sont courantes. Cependant, la prostitution est une pratique fréquente dans le département de Pointe-Noire. Ce genre de comportements rend plus vulnérable les femmes au VIH/SIDA. Ces femmes sont aussi sexuellement actives dans

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ces départements, par conséquent, elles courent aussi un risque à l'infection par le VIH/SIDA. Pendant les guerres qu'a connues le Congo précisément dans les départements du Sud, plusieurs femmes et filles ont été victimes des violences sexuelles les rendant vulnérables au VIH/SIDA.

L'hypothèse H1 selon laquelle les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire ont une probabilité élevée d'être atteintes du VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements, est confirmée au niveau global et au niveau du degré de modernité faible, mais elle est infirmée au niveau du degré de modernité élevé.

5.2.1.3. Ethnie

Au niveau global (ensemble)

Il ressort dans le modèle saturé M11 que l'ethnie est restée significativement associée au statut sérologique des femmes au seuil de 1 %. Partant du modèle M4 au modèle M11, l'introduction des autres variables n'a pas modifié l'effet net de l'ethnie sur la variable dépendante, ce qui témoigne son effet direct sur cette dernière. Les femmes appartenant aux groupes ethniques Téké/kôta, Mbochi, et Punu/Duma ont respectivement 1,68 fois, 1,79 fois et 2,03 fois plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que les femmes d'ethnie Kongo.

Au niveau du degré de modernité

L'ethnie explique la prévalence du VIH/SIDA au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé au seuil de 1 % au modèle M10 pour chaque niveau d'analyse. Cependant, son effet net sur le statut sérologique des femmes est direct au degré de modernité élevé alors qu'il l'est indirect au degré de modernité faible.

En contrôlant l'ethnie au niveau du degré de modernité faible par le statut matrimonial au M6, on constate que cette variable atténue l'effet net de l'ethnie sur la variable dépendante. Autrement dit, lorsqu'une femme d'ethnie Punu/Duma vit en union, elle a moins de risque de contracter le VIH/SIDA que si elle est d'ethnie Kongo et est célibataire. Par contre la variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA au M7 amplifie cet effet, c'est-à-dire, lorsqu'une femme d'ethnie Punu/Duma a un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA, le risque de contracter le VIH/SIDA augmente que si elle est d'ethnie Kongo et a un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.

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Au niveau du degré de modernité faible, les femmes d'ethnie Punu/Duma, ont 2,24 fois plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que les femmes d'ethnie Kongo alors qu'au niveau du degré de modernité élevé les femmes d'ethnies Téké/Kôta et Mbochi ont respectivement 2,92 fois, et 3,55 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que les femmes d'ethnie Kongo.

L'ethnie joue un rôle majeur dans les études comportementales en général et de la sexualité en particulier. Elle médiatise des valeurs socio-culturelles inscrites dans la dimension traditionnelle de l'approche socio-culturelle. C'est le cas des pratiques comme : le lévirat, le sororat, la polygamie, la valorisation du mariage coutumier, la valorisation de la maternité prénuptiale, la promotion de la sexualité extraconjugale, l'excision et la circoncision,...

Au Congo, l'activité sexuelle préconjugale est tolérée dans la plupart des ethnies. Chez les femmes d'ethnie Punu/Duma, lorsque leur époux est absent ou décédé, elles peuvent contracter des rapports sexuels avec l'un des frères de leur époux qui de fois est marié et leur entrée en vie sexuelle est très précoce. Certaines d'entre elles ont plusieurs partenaires sexuels, dans leur perception la sexualité est considérée comme un plaisir auquel on peut satisfaire à tout moment. Par contre, les femmes Téké/kôta, Mbochi entrent en vie sexuelle précocement, et l'utilisation du condom n'est pas courant chez ces femmes car selon leur perception, il réduit le plaisir sexuel. Ce genre de comportement pourrait favoriser la propagation du VIH/SIDA au sein des femmes appartenant à ces ethnies.

L'hypothèse H2 selon laquelle les femmes d'ethnie Punu/Duma ont un risque élevé de contracter le VIH/SIDA que celles qui appartiennent aux autres groupements ethniques, est confirmée au niveau global et au niveau du degré de modernité faible tandis qu'elle n'est pas vérifiée au niveau du degré de modernité élevé.

5.2.2. Facteur socio-économique

La variable statut d'occupation n'est que significative au niveau du degré de modernité élevé (Cf. Tableau 5.5.a, 5.5.b et 5.5.c, ANNEXE IV).

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Statut d'occupation

Au niveau global (ensemble)

On observe dans le modèle saturé M11 que le statut d'occupation n'est pas significativement associé au statut sérologique des femmes au seuil de 5 %.

Au niveau du degré de modernité

Le statut d'occupation ne constitue pas un facteur déterminant au niveau du degré de modernité faible alors qu'il l'est au degré de modernité élevé. A ce dernier degré, dans le modèle final M10, il ressort qu'il est resté significativement associé au statut sérologique des femmes au seuil de 5 %. L'introduction de la variable âge au premier rapport sexuel dans le modèle M8 atténue l'effet net de ce statut sur la variable dépendante. En contrôlant le statut d'occupation par l'utilisation du condom lors des rapports sexuels au modèle M9, son effet net s'amplifie. Ainsi, les femmes non occupées ont 40 % moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées.

D'après la revue de la littérature la situation de pauvreté qui prévoit dans la plupart des pays au sud du sahara favorise aussi une progression du VIHI/SIDA assez rapide chez les femmes, la pauvreté et le VIH/SIDA sont étroitement liés.

Au Congo, les femmes non occupées ont un risque faible de contracter le VIH/SIDA que celles qui sont occupées, ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'à la fin des troubles socio-politiques qu'a connu le pays, plusieurs personnes en particulier les femmes étaient sans emploi. Nombreuses d'entre elles se livraient à des pratiques sexuelles à risque dans le but de satisfaire leur besoin, d'autres ont été victimes des viols. Ce genre de pratiques pourrait les rendre vulnérables au VIH/SIDA. Au fur et à mesure que la situation socio-politique s'est stabilisée, la création des divers emplois ainsi que la promotion des petites et moyennes entreprises ont permis aux femmes d'avoir une activité afin de pouvoir satisfaire elles-mêmes leur besoin.

L'hypothèse H3 qui stipule que les femmes non occupées ont un risque plus élevé d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées est infirmée au niveau du degré de modernité élevé alors qu'elle n'est pas vérifiée au niveau global et au niveau du degré de modernité faible.

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5.2.3. Facteurs socio-démographiques

L'âge (variable de contrôle) est resté significatif dans le modèle final au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé, alors que le statut matrimonial ne l'est resté qu'au niveau global et au niveau du degré de modernité faible (Cf. Tableau 5.5.a, 5.5.b et 5.5.c).

Statut matrimonial

Au niveau global (ensemble)

On observe dans le modèle saturé (M11) qu'il y a une relation significative entre le statut matrimonial et le statut sérologique des femmes au seuil de 1 %. L'introduction des autres variables dans le modèle n'a guère modifié l'effet net du statut matrimonial sur la variable dépendante. En effet, les femmes vivant en union ont 56 % moins de risque de contracter le VIH/SIDA que les femmes célibataires.

Au niveau du degré de modernité

Le statut matrimonial ne constitue pas un facteur déterminant au degré de modernité élevé alors qu'il l'est au degré de modernité faible. A ce dernier degré, dans le modèle final M10, il ressort que le statut matrimonial est resté significativement associé au statut sérologique des femmes au seuil de 1 %. En introduisant d'autres variables dans le modèle, l'effet net de cette variable sur le statut sérologique est resté le même. Ainsi, les femmes vivant en union ont 64 % moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que les femmes célibataires.

Le statut matrimonial à l'instar de celui des individus vivant en union contribue à la réduction du nombre de partenaires sexuels par contre celui de célibataire et de divorcée/séparée/veuve exposent plus les femmes au multi partenariat. Ce résultat va pratiquement dans le même sens que celui d'une étude réalisé par Gnanzou (2011) que les femmes célibataires et veuves ont respectivement 1,97 fois et 4,21 fois plus de risque d'être infectées que les femmes qui sont en union. Autrement dit, que les femmes vivant en union ont moins de risque de contracter le VIH/SIDA que les femmes célibataires et veuves.

Au Congo, la pratique des mariages monogamiques est tolérée par la loi, la religion, et certaines coutumes d'une part, alors que celle des mariages polygamiques n'est que tolérée

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par la loi et d'autres coutumes d'autre part. Ce genre d'union participe à la consolidation d'un seul partenaire sexuel (fidélité) pour la femme peu importe le type d'union. Le fait pour une femme vivant en union, contracte des rapports sexuels avec un autre partenaire en dehors de son conjoint ou son mari, peut s'avérer fatal dans la mesure où si ce dernier l'appréhende, elle pourrait perdre son foyer et perdre sa dignité au sein même de la famille. Cependant, la fidélité est plus admise en union qu'en état de célibataire, et de divorcée/séparée/veuve. De plus, les femmes en union ont tendance à mettre en pratique la planification familiale dans le but de réguler les naissances. Cette considération des faits peut réduire le risque d'être infecté par le VIH/SIDA.

Par conséquent l'hypothèse H4 selon laquelle les femmes vivant en union ont un risque faible de contracter le VIH/SIDA que les célibataires est confirmée au niveau global et au niveau du degré de modernité faible alors qu'elle n'est pas vérifiée au niveau du degré de modernité élevé.

5.2.4. Facteur lié à la connaissance sur le VIH/SIDA

La variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est restée significative au statut sérologique des femmes au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé (Cf. Tableau 5.5.a, 5.5.b et 5.5.c, ANNEXE IV).

Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA Au niveau global (ensemble)

On observe dans le modèle saturé M11 que le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est significativement associé au statut sérologique des femmes au seuil de 5 %. En introduisant dans le modèle la variable utilisation du condom au M10, son effet net s'amplifie sur la variable dépendante, autrement dit, lorsqu'une femme ayant un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA et n'utilise pas de condom lors des rapports sexuels, elle coure plus de risque de contracter le VIH/SIDA que si elle a un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA et utilise le condom.

En contrôlant ce niveau de connaissance sur le VIH/SIDA par le nombre de partenaires sexuels au M11, celui-ci atténue son effet, c'est-à-dire que, lorsqu'une femme ayant un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA et a connu plus d'un

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 111

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partenaire sexuel, elle coure moins de risque d'être infectée par le VIH/SIDA que si elle a un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA et a un seul partenaire sexuel.

Ainsi, les femmes ayant un niveau moyen et élevé de connaissance sur le VIH/SIDA ont respectivement 1,53 fois et 1,50 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que leurs homologues ayant un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.

Au niveau du degré de modernité

La relation entre le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA et le statut sérologique des femmes au M10 est significative au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé respectivement au seuil de 1 % et de 5%. Son effet net est direct au niveau du degré de modernité faible alors qu'il est indirect au niveau du degré de modernité élevé.

En contrôlant cette variable par l'utilisation du condom lors des rapports sexuels au M9 au niveau du degré de modernité élevé, son effet net s'atténue. Mais en présence de la variable nombre de partenaires sexuels au M10, cet effet s'amplifie, c'est-à-dire que, lorsqu'une femme a un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA et a connu plus d'un partenaire sexuel, elle coure plus de risque de contracter le VIH/SIDA que si elle a un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA et a un seul partenaire sexuel.

Ainsi, les femmes ayant un degré de modernité faible et ayant un niveau moyen et élevé de connaissance sur le VIH/SIDA ont respectivement 1,71 fois et 1,98 fois plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA. Par contre, au niveau du degré de modernité élevé, les femmes ayant un niveau moyen de connaissance sur le VIH/SIDA ont 1,60 fois plus de risque d'être atteintes du VIH/SIDA que leurs homologues qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.

Le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA est une variable très importante car elle permet à l'individu d'avoir une connaissance sur les moyens de transmission et de prévention du VIH/SIDA. En mettant en pratique les moyens de préventions, cela pourrait contribuer à la réduction de la prévalence du VIH/SIDA. Cette connaissance peut également influencer les comportements sexuels des individus.

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Au Congo, ce sont les femmes ayant un niveau moyen et élevé de connaissance sur le VIH/SIDA qui ont un risque d'infection élevé. Certes que ces femmes ont une connaissance moyenne et élevée sur le VIH/SIDA, mais leur pratique n'est mis en exergue, et ont peut-être une sexualité à risque. La plupart d'entre elles vivent en milieu urbain, or, dans ce milieu on observe les pratiques suivantes : la prostitution, le multi partenariat, l'entrée précoce en vie sexuelle, les nouvelles pratiques de faire les rapports sexuels comme la fellation, le cunnilingus, l'anulingus et même l'utilisation des sex toys pour les femmes lesbiennes... Toutes ces pratiques susceptibles de rendre vulnérables les femmes au VIH/SIDA, sont le fruit de l'urbanisation et de la modernité.

L'hypothèse H5 selon laquelle les femmes ayant un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA ont une probabilité faible de contracter le VIH/SIDA que celles qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA, est infirmée au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé.

5.2.5. Facteurs liés aux comportements sexuels à risque

Au dernier modèle, quel que soit le degré de modernité et au niveau global, l'âge au premier rapport sexuel n'est pas significatif à la séroprévalence des femmes. La variable utilisation du condom lors des rapports est restée significative à cette prévalence au niveau global et au niveau du degré de modernité faible, alors que quel que soit le degré de modernité et au niveau global la relation entre le nombre de partenaires sexuels et le statut sérologique des femmes est resté significatif (Cf. Tableaux 5.5.a, 5.5.b, et 5.5.c, ANNEXE IV).

5.2.5.1. Utilisation du condom lors des rapports sexuels Au niveau global (ensemble)

L'utilisation du condom lors de rapports sexuels a une influence directe sur le statut sérologique des femmes, cette relation est restée significative au modèle M11 au seuil de 5 %. Les femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels ont 42 % moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui l'utilisent.

Au niveau du degré de modernité

Cette variable constitue un facteur déterminant au degré de modernité faible tandis qu'il ne l'est pas au degré de modernité élevé. S'agissant du degré de modernité faible, on

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constate que l'utilisation du condom lors des rapports sexuels est restée significative au statut sérologique des femmes au seuil de 5 % au modèle final M10. Son effet net est direct sur la variable dépendante. Ainsi, les femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels ont 57 % moins de risque de contracter le VIH/SIDA que leurs homologues qui l'utilisent.

D'après la revue de la littérature, parmi les moyens de prévention du VIH/SIDA, figure l'utilisation du condom lors des rapports sexuels qui est l'un des moyens susceptibles de se protéger contre l'infection à VIH.

Dans le contexte congolais, les résultats obtenus vont à l'encontre de ce qui ressort de la revue de la littérature d'autant plus qu'au niveau bivarié, les femmes qui ont utilisé le condom lors des rapports sexuels ont une prévalence élevé que celle qui ne l'ont pas utilisé. Au niveau multivarié explicatif, les femmes n'ayant pas utilisé le condom lors des rapports ont moins de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui l'ont utilisé. Ce résultat, surprenant à première vue, pourrait s'expliquer par le fait que certaines femmes se sachant ou se croyant séropositives, ont utilisé plus fréquemment que les autres un condom.

L'hypothèse (H6) suivante : les femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels courent un risque plus élevé d'être atteintes par l'infection à VIH/SIDA que celles qui l'utilisent est infirmée au niveau global et au niveau du degré de modernité faible alors qu'elle n'est pas vérifiée au niveau du degré de modernité élevé.

5.2.5.2. Nombre de partenaires sexuels Au niveau global (ensemble)

C'est la dernière variable introduite dans le modèle. Il ressort dans le tableau 5.5.a au niveau du modèle saturé (M11) que l'association entre le nombre de partenaires sexuels et le statut sérologique des femmes est significative au seuil de 1 %. Ainsi, les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel ont 2,97 fois plus de risque d'être infecté par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul partenaire sexuel.

Au niveau du degré de modernité

Le nombre de partenaires sexuels n'explique pas la prévalence du VIH/SIDA au niveau du degré de modernité faible du fait que son seuil de significativité (10 %) est supérieur au seuil critique retenu (5 %) dans le cas de cette étude. Cependant, cette variable

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 114

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est significativement liée au statut sérologique des femmes au seuil de 5 % au dernier modèle au niveau du degré de modernité élevé. Ainsi, les femmes ayant un degré de modernité élevé qui ont connu plus d'un partenaire sexuel ont 8,85 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que leurs homologues qui ont connu un seul partenaire sexuel.

Ce résultat vient conforter celui obtenu par Massandouno (2009) selon lequel les femmes vivant en milieu urbain et en milieu rural ayant plus d'un partenaire sexuel ont respectivement 3,97 fois et 2,80 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul partenaire sexuel quel que soit le milieu de résidence. D'après la revue de la littérature, un nombre plus élevé de partenaires sexuel(le)s s'est révélé associé à une probabilité plus élevée d'infection à VIH (ONUSIDA, 2002). Ainsi, les femmes ayant des relations sexuelles avec plusieurs hommes sont plus exposées au VIH/SIDA.

Le multi partenariat est un phénomène qui prend de l'ampleur au Congo. Après la crise des années 1990 et les différentes guerres, le tissu social du point de vie économique et social a été détruit, ainsi les femmes représentent la couche sociale la plus touchée par la pauvreté. En effet, la précarité est beaucoup plus perçue chez les femmes que chez les hommes, ce qui fait que la satisfaction de leurs besoins les conduit au multi partenariat, et à accepter la polygamie (ou la bureaucratie), et même à la prostitution. Le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels leurs permettraient d'obtenir des biens et services (argent, cadeaux, faveurs,...) dans l'optique de satisfaire leurs besoins socio-économiques. Ce genre de comportements pourrait ainsi contribuer à la propagation du VIH/SIDA chez les femmes.

Ainsi, les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celle qui ont un seul partenaire sexuel. Cette hypothèse (H7) est confirmée au niveau global et au niveau du degré de modernité élevé. Cependant, elle n'est pas vérifiée au niveau du degré de modernité faible.

5.2.6. Autre facteur (âge)

L'âge est dans cette étude considéré comme une variable de contrôle. Elle est restée significative au statut sérologique des femmes au modèle saturé au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé, au seuil de 1 % et son effet est resté direct (Cf. Tableaux 5.5.a, 5.5.b, et 5.5.c, ANNEXE IV).

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Au niveau global, les femmes âgées de 30-34 ans, 40-44 ans et 45-49 ans ont respectivement 6,01 fois, 6,02 fois et 6,09 fois plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont âgées de 15-19 ans.

Au niveau du degré de modernité faible, les femmes âgées de de 35-39 ans, 40-44 ans et 45-49 ans ont respectivement 7,70 fois, 9,57 fois et 8,58 fois plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont âgées de 15-19 ans alors qu'au niveau du degré de modernité élevé les femmes âgées de 30-34 ans 40-44 ans et 45-49 ans ont respectivement 5,22 fois, 296 fois et 3,02 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui sont âgées de 15-19.

Le tableau 5.4 donne la synthèse des différentes hypothèses testées dans cette étude, pour l'ensemble et pour chaque degré de modernité.

Tableau 5.4 : Synthèse des hypothèses confirmées, infirmées ou non vérifiées d'après les résultats des analyses multivariées explicatives selon le degré de modernité et pour l'ensemble.

Hypothèses

Niveaux d'analyse

Degré de
modernité

Ensemble

Faible

Elevé

H1

C

I

C

H2

C

NV

C

H3

NV

I

NV

H4

C

NV

C

H5

I

I

I

H6

I

NV

I

H7

NV

C

C

C : Confirmée ; I : Infirmée ; NV : Non Vérifiée

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo. Au niveau global (ensemble), on peut confirmer que :

? Les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire ont une probabilité élevée d'être atteintes du VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements.

? Les femmes d'ethnie Punu/Duma ont un risque élevé de contracter le VIH/SIDA que celles appartenant aux autres ethnies.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

· Les femmes vivant en union ont un risque faible de contracter le VIH/SIDA que les célibataires.

· Les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul partenaire sexuel.

Au niveau du degré de modernité faible, on peut confirmer que :

· Les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire ont une probabilité élevée d'être atteintes du VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements.

· Les femmes d'ethnie Punu/Duma ont un risque élevé de contracter le VIH/SIDA que celles appartenant aux autres ethnies.

· Les femmes vivant en union ont un risque faible de contracter le VIH/SIDA que les célibataires.

Au niveau du degré de modernité faible, on peut confirmer que :

· Les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul partenaire sexuel.

5.3. Hiérarchisation des facteurs explicatifs

Il est question dans cette partie d'hiérarchiser les facteurs en fonction de leur contribution et de leur seuil de significativité à l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo pour chaque niveau d'analyse. Cette hiérarchisation se fait à l'aide du Khi-deux dont le but est de définir les échelles de priorités dans la mesure où des éventuelles interventions seraient entrevues pour la réduction de cette prévalence. La formule suivante est utilisée pour la hiérarchisation des variables indépendantes :

C =

i Chi

i*100, Où

Chi

2 - Chi 2

f

f

2

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 116

Ci : Contribution de la variable indépendante i

Chi2f : Valeur du Khi-deux du modèle final (saturé)

Chi2i : Valeur du Khi-deux du modèle sans la variable indépendante i

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 117

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Le tableau 5.6 présente la hiérarchisation des déterminants de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes à chaque niveau d'analyse selon leur contribution et leur seuil de significativité.

Tableau 5.6 : Contribution en fonction du seuil de significativité des facteurs explicatifs de la variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo

Khi-2
du
modèle
saturé

Rang

Khi-2
du
modèle
sans la
variable

Niveau
d'analyse

Contribution
de la
variable en
(%)

Seuil de
significativité
au modèle
saturé

Variables

2

***

3

***

4

***

5

**

6

**

7

**

1

***

2

***

3

***

4

***

5

**

1

***

2

***

3

**

4

**

Statut matrimonial

Département de résidence

Ethnie

Nombre de partenaires
sexuels

Niveau de connaissance
sur le VIH/SIDA

Utilisation du condom
lors des rapports sexuels

Degré de modernité

Statut matrimonial

Département de résidence

Niveau de connaissance
sur le VIH/SIDA

Ethnie

Utilisation du condom
lors des rapports sexuels

Ethnie

Département de résidence

Nombre de partenaires
sexuels

Statut d'occupation

21,56

15,36

10,63

7,58

5,24

4,26

1,78

21,49

10,25

8,70

8,08

5,5

21,99

21,58

12,52

4,45

Ensemble

176,33

138

***

1

98,59

95,5

3,09

**

5

Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

NB : *** Significatif au seuil de 1% ; ** Significatif au seuil de 5%

176,33

149

176,33

158

176,33

163

176,33

167

176,33

169

176,33

173

119

93,4

119

107

119

109

119

109

119

112

98,59

76,9

98,59

77,3

98,59

86,3

98,59

94,2

Degré de
modernité
faible

Degré de
modernité
élevé

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 118

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Au niveau global (ensemble)

Il ressort dans le tableau ci-dessus que le statut matrimonial, le département de résidence et l'ethnie sont les trois premiers facteurs qui ont un plus grand pouvoir explicatif de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo respectivement de 21,56 %, 15,36 % et 10,63 %. Ce résultat vient conforter les résultats obtenus au niveau descriptif bivarié compte tenu de l'intensité de l'association, sa significativité et de la valeur du Khi-deux entre chacune de ces variables indépendante et la variable dépendante.

Au niveau du degré modernité

Cependant, au Congo les facteurs qui contribuent le plus à l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité faible et le degré de modernité élevé ne sont pas les mêmes à l'exception du département de résidence. Au niveau du degré de modernité faible, les trois facteurs déterminants sont hiérarchisés de la manière suivante : le statut matrimonial (21,49 %), le département de résidence (10,25 %) et le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA (8,70 %), tandis qu'au niveau du degré de modernité élevé, il s'agit de l'ethnie (21,99 %), du département de résidence (21,58 %) et du nombre de partenaires sexuels (12,52 %).

Ces résultats ne vont pas dans le même sens qu'au niveau descriptif bivarié, les variables suivante : département de résidence, ethnie et statut matrimonial, ont une forte intensité sur la variable dépendante au niveau du degré de modernité faible, alors qu'au niveau du degré de modernité élevé il s'agit : du statut matrimonial, du nombre de partenaires sexuels et du département de résidence. Ceci s'explique par le fait qu'à ce niveau d'analyse, on ne met en relation que chacune des variables indépendantes et la variable dépendante alors qu'au niveau d'analyse explicatif multivarié on tient compte des effets nets des autres variables.

Au niveau global, ainsi qu'au niveau du degré de modernité faible, le statut matrimonial est le premier facteur déterminant de la prévalence du VIH/SIDA alors qu'au degré de modernité élevé c'est l'ethnie.

Au terme de ce chapitre, les variables d'étude ayant un effet net sur la variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo selon leur degré de modernité ont été identifiées. Au niveau global dans le modèle saturé, il s'agit : du statut

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 119

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

matrimonial, du département de résidence, de l'ethnie, du nombre de partenaires sexuels, du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, de l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et du degré de modernité. En effet, au niveau du degré de modernité faible, il s'agit : du statut matrimonial, du département de résidence, du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, de l'ethnie et l'utilisation du condom lors des rapports sexuels. Cependant, au niveau du degré de modernité élevé, il s'agit : de l'ethnie, du département de résidence, du nombre de partenaires sexuels, du statut d'occupation et du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.

Ainsi, les trois facteurs qui déterminent plus l'explication du phénomène étudié sont :

? Au niveau global (ensemble) : le statut matrimonial, le département de résidence et l'ethnie.

? Au niveau du degré de modernité faible : le statut matrimonial, le département de résidence et le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.

? Au niveau du degré de modernité élevé : l'ethnie, le département de résidence et le nombre de partenaires sexuels.

Les modèles saturés de ces trois niveaux d'analyse sont tous significatifs au seuil de 5 %, et sont adéquates après les avoir vérifié par le test d'adéquation de ROC respectivement avec un Area under ROC curve de 0,7374 (niveau global) ; 0,7544 (au degré de modernité faible) ; 0,7553 (au degré de modernité élevé).

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

CONCLUSION GENERALE

La problématique du VIH/SIDA chez les femmes constitue l'une des préoccupations inscrites dans la plupart des Politiques de Santé des pays africains. Dans le monde, on compte près de 2,1 millions de décès annuels causés par le VIH/SIDA. L'Afrique subsaharienne étant la région la plus touchée compte 22,5 millions des PVVS en 2009 (ONUSIDA, 2010). Cependant, la lutte contre le VIH/SIDA constitue aussi l'une des préoccupations pour la République du Congo. La prévalence du VIH/SIDA chez les femmes est estimée à 4,1 % (ESISC-I, 2009). Cette étude avait comme objectif général de contribuer à la connaissance des facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité en République du Congo afin de réduire sa séroprévalence auprès des groupes des femmes les plus vulnérables au VIH/SIDA. De manière spécifique, il s'agit de :

? Décrire les différences de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité ;

? Dresser le profil des femmes enquêtées en fonction de leur statut sérologique et de leur degré de modernité ;

? Identifier et hiérarchiser les facteurs associés à la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité et leurs mécanismes d'action ;

? Formuler des recommandations adéquates pour l'amélioration du taux de prévalence du VIH/SIDA chez les femmes selon le degré de modernité.

Diverses approches ont été appréhendées au niveau de la revue de la littérature dans le but d'expliquer la prévalence du VIH/SIDA, entre autres l'approche biologique/épidémiologique, l'approche socio-culturelle, l'approche socio-économique, l'approche socio-démographique, l'approche genre et l'approche institutionnelle/politique. Ce qui a conduit à la construction d'un cadre conceptuel dont l'hypothèse générale stipule que le risque d'infection à VIH/SIDA observé chez les femmes en République du Congo est directement influencé par les facteurs socio-culturels, socio-économiques et socio-démographiques. Indirectement, ces facteurs influencent ce risque à travers les comportements sexuels à risque des femmes. De même, ces comportements sont influencés par la modernité par le biais de leurs sources d'informations sur le VIH/SIDA et de leurs

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

connaissances sur le VIH/SIDA. En effet, les hypothèses spécifiques suivantes ont été formulées :

H1 : Le comportement sexuel est fonction du milieu dans lequel se trouve l'individu, la majorité des femmes ayant un degré de modernité élevé résident dans le département de Brazzaville et de Pointe-Noire. Cependant, à Pointe-Noire les comportements sexuels à risque sont fréquents et élevés. De ce fait, quel que soit le degré de modernité, les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui résident dans d'autres départements.

H2 : Il a été observé dans le contexte que chez les femmes Punu/Duma le multi partenariat est une pratique courante et elles sont sexuellement actives. Par conséquent, les femmes d'ethnie Punu/Duma courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui appartiennent aux autres groupements ethniques peu importe le degré de modernité.

H3 : Il ressort de la revue de la littérature que la précarité des conditions de vie des ménages influe sur les comportements sexuels des femmes qui s'exposent à des rapports sexuels à risque afin de satisfaire leurs besoins. Ainsi, les femmes non occupées courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont occupées quel que soit le degré de modernité.

H4 : Le risque d'infection à VIH/SIDA varie en fonction de l'état matrimonial, ainsi dans le cadre du mariage, la fidélité étant l'un des moyens de prévention contre le VIH/SIDA est une exigence. Par conséquent, peu importe le degré de modernité les femmes vivant en union courent moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui sont célibataires.

H5 : Le fait pour une femme d'avoir une connaissance sur l'existence des maladies sexuellement transmissibles le conduit à s'abstenir à ces dernières. De ce point de vue, quel que soit le degré de modernité les femmes ayant un niveau moyen ou élevé de connaissance sur le VIH/SIDA courent moins de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont un niveau faible de connaissance sur le VIH/SIDA.

H6 : L'utilisation du condom lors des rapports est un moyen de prévention contre le VIH/SIDA. Ainsi, les femmes qui n'utilisent pas le condom lors des rapports sexuels courent

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 122

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui l'utilisent peu importe le degré de modernité.

H7 : Le fait pour une femme d'avoir un seul partenaire sexuel traduit un faible risque d'être infectée alors que les individus ayant plusieurs partenaires sexuels ont parfois des rapports sexuels non protégés. Partant de ce fait, les femmes ayant connu plus d'un seul partenaire sexuel courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul partenaire sexuel quel que soit le degré de modernité.

Dans cette étude, les données utilisées proviennent de l'Enquête de Séroprévalence et sur les Indicateurs du SIDA au Congo (ESISC-I) réalisée en 2009, la plus récente. Ces données ont été jugées acceptables après leur évaluation. Deux méthodes d'analyse ont été utilisées dans le cadre de cette étude, il s'agit des méthodes d'analyses descriptives et des méthodes d'analyses explicatives.

S'agissant des analyses descriptives, les tableaux croisés avec le test de khi-deux de Pearson et l'indice V de Cramer ont été utilisés pour le niveau bivarié et l'AFCM pour le niveau descriptif multivarié. En effet, au niveau des analyses descriptives bivariées, le degré de modernité, le département de résidence, l'ethnie, le statut d'occupation, l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires sexuels sont significativement associés au statut sérologique des femmes au niveau global. Au niveau du degré de modernité faible, le département de résidence, l'ethnie, l'âge, le statut matrimonial, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires sexuels exercent une influence sur la séroprévalence des femmes. Enfin, les variables suivantes : le département de résidence, le statut d'occupation, l'âge, le statut matrimonial et le nombre de partenaires sexuels sont liés à cette séroprévalence au degré de modernité élevé.

Néanmoins, les trois premières variables qui ont une forte intensité au niveau descriptif bivarié sur le statut sérologique des femmes sont : au niveau global, le statut matrimonial, le département de résidence et l'ethnie. Au niveau du degré de modernité faible il s'agit : du département de résidence, l'ethnie et le statut matrimonial, alors qu'au niveau du degré de modernité élevé c'est : le statut matrimonial, le nombre de partenaires sexuels et le département de résidence.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 123

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Au niveau multivarié descriptif, l'AFCM nous a permis d'établir le profil des femmes à risque d'infection à VIH/SIDA au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé à l'aide de l'AFCM. Ainsi deux groupes des femmes ont été distingués à chaque niveau d'analyse, entre autres : le groupe des femmes qui présente un risque élevé d'infection à VIH/SIDA et celui qui présente un risque moins élevé d'infection.

Cependant, les analyses explicatives multivariées à l'aide de la régression logistique pas à pas sont effectuées à trois niveaux : d'abord au niveau global, au niveau du degré de modernité faible et du degré de modernité élevé. Ainsi, les variables d'étude ayant une influence sur la variation de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes sont dans l'ordre suivant :

Au niveau global (ensemble) dans le modèle saturé M11 il s'agit : du statut matrimonial, du département de résidence, de l'ethnie, du nombre de partenaires sexuels, du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, de l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et du degré de modernité.

Au niveau du degré de modernité faible au M10 il s'agit : du statut matrimonial, du département de résidence, du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA, de l'ethnie et de l'utilisation du condom lors des rapports sexuels.

Au niveau du degré de modernité élevé au M10 il s'agit : de l'ethnie, du département de résidence, du nombre de partenaires sexuels, du statut d'occupation, et du niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.

Cependant, les trois facteurs qui déterminent plus l'explication de la prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo sont :

Au niveau global (ensemble) : le statu matrimonial, le département de résidence et l'ethnie.

Au niveau du degré de modernité faible : le statut matrimonial, le département de résidence et le niveau de connaissance sur le VIH/SIDA.

Au niveau du degré de modernité élevé : l'ethnie, le département de résidence et le nombre de partenaires sexuels.

Concernant la vérification de nos sept hypothèses spécifiques :

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 124

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Au niveau global (ensemble) : quatre hypothèses ont été confirmées (H1, H2, H4, et H7), deux hypothèses ont été infirmées (H5 et H6) et une n'a pas été vérifiée (H3).

Au niveau du degré de modernité faible : trois hypothèses ont été confirmées (H1, H2, et H4), deux hypothèses ont été infirmées (H5 et H6) et deux hypothèses n'ont pas été vérifiées (H3 et H7).

Au niveau du degré de modernité élevé : une hypothèse a été confirmée (H7), trois hypothèses ont été infirmées (H1, H3, et H5) et trois hypothèses n'ont pas été vérifiées (H2, H4, et H6).

En dépit de cela, cette étude présente aussi quelques limites parmi lesquelles :

> Le manque de données qualitatives pour mieux expliquer et justifier les résultats ;

> L'absence dans la base de données des variables milieu de socialisation, et exposition aux médias (fréquence d'écoute de la radio, fréquence de suivre la télé,...) ;

> Le moyen de transmission par voie sanguine n'a pas été saisi explicitement ;

> La non prise en compte de la variable milieu de socialisation et exposition aux médias dans la construction de la variable « degré de modernité ».

Les recommandations suivantes sont formulées :

+ Au niveau politique et programmatique :

> Mener des actions de lutte contre le VIH/SIDA au Congo chez les femmes en tenant compte de leur degré de modernité. Celles-ci doivent être spécifiques à chaque degré de modernité. Mais, la lutte contre le VIH/SIDA doit être intensifiée chez les femmes ayant un degré de modernité élevé puisse qu'elles ont un risque élevé d'être infectées par le VIH/SIDA que celles qui ont un degré de modernité faible ;

> Introduire des programmes d'éducation en matière de sexualité et des modules d'enseignement relatifs au VIH/SIDA dans l'enseignement formel.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 125

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Recommandations communes entre le degré de modernité faible et élevé

> Rendre efficace la lutte contre le VIH/SIDA au Congo chez les femmes résidant dans le département de Pointe-Noire et dans les départements du Sud, et chez les femmes d'ethnie Punu/Duma, Mbochi et Téké/Kôta tout en renforçant la sensibilisation sur les moyens de transmission et de prévention du VIH/SIDA ;

> Inciter les femmes ayant un niveau moyen et élevé de connaissance sur le VIH/SIDA à mettre en pratique les moyens de prévention contre le VIH/SIDA.

Recommandations spécifiques entre le degré de modernité faible et élevé Au niveau du degré de modernité faible

> Promouvoir l'accessibilité des femmes aux services de santé de la reproduction pour des besoins de conseils en matière sexualité et VIH/SIDA, notamment chez les femmes célibataires, divorcées/séparées/veuves ;

> Encourager les femmes qui utilisent généralement le condom lors des rapports sexuels à continuer à l'utiliser pour se prévenir du VIH/SIDA et pour ne pas transmettre davantage cette maladie.

Au niveau du degré de modernité élevé

> Renforcer la sensibilisation chez les femmes sur les moyens de transmission et de prévention du VIH/SIDA afin de les inciter à mettre en pratiques les moyens de prévention contre le VIH/SIDA, et sur les conséquences du multi partenariat, précisément chez les femmes ayant une occupation et chez celles qui ont au moins eu plus partenaire sexuel.

+ Au niveau scientifique :

> Promouvoir des études qualitatives sur le phénomène étudié qui devraient apporter un éclairage à la compréhension des relations entre le VIH/SIDA et les pratiques quotidiennes des populations ;

> Prendre en compte dans les prochaines enquêtes de ce genre au Congo la variable milieu de socialisation et les variables liées à l'exposition aux médias (fréquence d'écoute de la radio, fréquence de suivre la télé,...) ;

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 126

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

? Intégrer dans les enquêtes un module sur la collecte des informations concernant la disponibilité des infrastructures liées à la santé de la reproduction et leur accessibilité.

Comme perspective de recherche, il serait intéressant de mener une réflexion sur l'évolution de la prévalence du VIH/SIDA selon le sexe. Cette réflexion pourra de mettre en évidence les sources du changement de cette prévalence en République du Congo à partir de plusieurs bases de données.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page 127

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

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KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page A

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ANNEXE

ANNEXE I : Répartition des femmes par âge et par groupes d'âge Tableau 1 A.1 : Répartition des femmes par âge

Age

Effectifs des
femmes

15

112

16

161

17

165

18

254

19

228

20

233

21

265

22

257

23

211

24

277

25

215

26

290

27

237

28

242

29

244

30

225

31

151

32

194

33

179

34

152

35

159

36

171

37

146

38

118

39

138

40

155

41

123

42

103

43

86

44

82

45

105

46

119

47

76

48

98

49

82

Total

6051

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 2 A.1 : Répartition des femmes par groupes d'âge

Age

Effectifs des femmes

15-19

919

20-24

1242

25-29

1228

30-34

901

35-39

732

40-44

548

45-49

480

Total

6051

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ANNEXE II : Méthode de construction des variables composites sous STATA.11 Annexe II.a : Construction de la variable Degré de modernité

Les variables qui nous ont permis de construire la variable degré de modernité sont : le milieu de résidence (v025), le niveau d'instruction (v106) et le niveau de vie du ménage (v190) dont les étapes et commandes sont les suivantes :

- La commande factor correspondant à l'ACP, nous donne le tableau résumant les facteurs disponibles correspondant au nombre de variables introduites.

- Le facteur 1 a été choisi pour la construction de notre variable composite par l'option factor (1).

- Les informations sur le facteur 1 sont résumées dans le deuxième tableau, qui nous présente la contribution de chaque variable et sa variance.

. factor v025 v106 v190 [aweight=hiv05/1000000], factor (1) (sum of wgt is 6.0511e+03)

(obs=5985)

Factor analysis/correlation Number of obs = 5985

Method: principal factors Retained factors = 1

Rotation: (unrotated) Number of params = 3

Factor | Eigenvalue Difference Proportion Cumulative

 

+

 
 
 

Factor1

| 1.38573

1.42907

1.2122

1.2122

Factor2 |

-0.04333

0.15587

-0.0379

1.1743

Factor3 |

-0.19921

.

-0.1743

1.0000

LR test: independent vs. saturated: chi2(3) = 4922.04 Prob>chi2 = 0.0000
Factor loadings (pattern matrix) and unique variances

Variable | Factor1 | Uniqueness

+ +

v025 |

-0.7727 |

0.4029

v106 |

0.4141 |

0.8285

v190 |

0.7856 |

0.3829

- La Somme : variable*contribution sur le facteur 1+ variable*contribution sur le facteur 1... a permis de générer les scores standardisés (nod).

- La commande xtile a permis de générer la variable « modern » à partir des scores (nod) en quantiles de deux modalité soit n(2).

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page D

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

- Nous avons procéder par la définition des étiques des deux modalités construites.

. gen nod=v025*-0.7727+v106*0.4141+v190*0.7856 . xtile modern = nod [aweight=hiv05/1000000], n(2) . lab def modern 1»MODFAIBLE» 2»MODELEVE» . lab val modern modern

. tab modern [iweight=hiv05/1000000]

2 quantiles |

of nod | Freq. Percent Cum.

+

MODFAIBLE | 3,750.1263 61.97 61.97

MODELEVE | 2,300.9519 38.03 100.00

+

Total | 6,051.0781 100.00

Annexe II.b : Construction de la variable Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

Les variables qui nous ont permis de construire la variable niveau de connaissance sur le VIH/SIDA sont : réduction du risque de contracter le SIDA en pratiquant l'abstinence (v754bp), la réduction du risque de contracter le SIDA en utilisant le condom (v754cp), la réduction du risque de contracter le SIDA en ayant un seul partenaire sexuel (v754dp), la transmission du SIDA par les piqures des moustiques (v754jp), la transmission du SIDA en partageant la nourriture avec un sidéen (v754wp), le traitement possible du SIDA (v756), la transmission du SIDA pendant la grossesse (v774a), la transmission du SIDA pendant l'accouchement (v774b), la transmission du SIDA pendant l'allaitement (v774c), la transmission du SIDA par la sorcellerie (v823). Mais les variables suivantes : existence du SIDA (v751) et transmission du SIDA pendant les rapports sexuels (v750) n'ont pas été retenus du fait que ces variables avaient une variance nulle. Les commandes qui ont permis de construire cette variable composite sont :

- La commande factor correspondant à l'ACP, nous donne le tableau résumant les facteurs disponibles correspondant au nombre de variables introduites.

- Le facteur 1 a été choisi pour la construction de notre variable composite par l'option factor (1).

- Les informations sur le facteur 1 sont résumées dans le deuxième tableau, qui nous présente la contribution de chaque variable et sa variance.

. factor v754bp v754cp v754dp v754jp v754wp v756 v774a v774b v774c v823 [aweight=hiv05/1000000], factor (1)

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page E

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

(sum of wgt is 5.9406e+03) (obs=5777)

Factor analysis/correlation Number of obs = 5777

Method: principal factors Retained factors = 1

Rotation: (unrotated) Number of params = 10

Factor | Eigenvalue Difference

+

Proportion Cumulative

Factor1 |

1.86251

1.19270

1.0011

1.0011

Factor2 |

0.66982

0.58616

0.3600

1.3612

Factor3 |

0.08365

0.05656

0.0450

1.4061

Factor4 |

0.02709

0.07878

0.0146

1.4207

Factor5 |

-0.05168

0.02847

-0.0278

1.3929

Factor6 |

-0.08015

0.02158

-0.0431

1.3498

Factor7 |

-0.10173

0.05355

-0.0547

1.2951

Factor8 |

-0.15528

0.02103

-0.0835

1.2117

Factor9 |

-0.17631

0.04119

-0.0948

1.1169

Factor10 | -0.21750 . -0.1169 1.0000

LR test: independent vs. saturated: chi2(45) = 7360.74 Prob>chi2 = 0.0000
Factor loadings (pattern matrix) and unique variances

Variable | Factor1 | Uniqueness

+ +

v754bp | 0.3860 | 0.8510

v754cp | 0.3853 | 0.8515

v754dp | 0.3531 | 0.8753

v754jp | 0.3571 | 0.8725

v754wp | 0.4001 | 0.8399

v756 |

0.3725 |

0.8612

v774a |

0.5574 |

0.6893

v774b |

0.6052 |

0.6338

v774c |

0.5285 |

0.7207

v823 |

0.2404 |

0.9422

.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page F

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

- La Somme : variable*contribution sur le facteur 1+ variable*contribution sur le facteur 1... a permis de générer les scores standardisés (con).

- La commande xtile a permis de générer la variable « connais » à partir des scores (con) en quantiles de trois modalité soit n(3).

- Nous avons procéder par la définition des étiques des deux modalités construites.

. gen

con=v754bp*0.3860+v754cp*0.3853+v754dp*0.3531+v754jp*0.3571+v754wp*0.4001+v756*0.372 5+v774a*0.5574+v774b*0.6052+v774c*0.5285+ v823*0.2404

(208 missing values generated)

. xtile connais=con [aweight=hiv05/1000000], n(3)

. lab def connais 1"faible" 2"moyen" 3"eleve"

. lab val connais connais

. tab connais [iweight=hiv05/1000000]

3 quantiles |

of con | Freq. Percent Cum.

+

 
 

faible | 2,231.9834

37.57

37.57

moyen | 1,734.4891

29.20

66.77

eleve | 1,974.1733

33.23

100.00

+

Total | 5,940.6458 100.00

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ANNEXE III : Analyses bivariées (Tableaux)

Tableau 4.1 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon leurs caractéristiques socio-culturelles

 

Degré de modernité

Caractéristiques socio-culturelles

Faible

Elevé

Ensemble

Variables

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Degré de
modernité

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Faible

 
 
 
 
 
 

3,8 (3750)

 
 

Elevé

 
 
 
 
 
 

4,7 (2301)

3,14**

0,02

Département de résidence

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Brazzaville

2,2 (822)

 
 

3,7 (1370)

 
 

3,1 (2193)

 
 

Pointe Noire

6,8 (501)

 
 

6,3 (717)

 
 

6,6 (1219)

 
 

Nord

2,6 (964)

27,52***

0,08

1,5 (65)

12,02***

0,07

2,5 (1029)

31,38***

0,07

Sud

4,4 (1463)

 
 

8,1 (149)

 
 

4,7 (1610)

 
 

Ethnie

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Kongo

4,0 (1977)

 
 

3,8 (1222)

 
 

3,9 (3199)

 
 

Teke/kôta

3,8 (613)

 
 

6,3 (415)

 
 

4,8 (1028)

 
 

Mbochi

2,6 (427)

 
 

6,4 (343)

 
 

4,2 (769)

 
 

Punu/duma

9,7 (165)

 
 

8,2 (85)

11,71

 

9,2 (250)

 
 

Sangha-Likwala

2,1 (188)

24,46***

0,08

0,0 (26)

(ns)

-

1,9 (214)

25,86***

0,07

Mbéré (Mbéti)

4,8 (63)

 
 

2,8 (36)

 
 

4,0 (100)

 
 

Autres ethnies

0,0 (77)

 
 

0,0 (19)

 
 

0,0 (96)

 
 

Etrangers

2,1 (240)

 
 

4,5 (155)

 
 

3,0 (395)

 
 

Religion

 
 
 
 
 

Catholique

3,3 (1144)

 
 

5,0 (719)

 
 

4,0 (1863)

 
 

Protestant

4,2 (884)

 
 

4,4 (435)

 
 

4,2 (1320)

 
 

Musulman

0,0 (19)

 

-

0,0 (20)

 

-

0,0 (38)

 

-

Eglise de réveil

3,1 (985)

5,38 (ns)

 

4,8 (819)

6,96 (ns)

 

3,9 (1804)

4,31

(ns)

 

Autres églises

4,7 (510)

 
 

6,4 (220)

 
 

5,2 (731)

 
 

Sans religion

5,3 (208)

 
 

0,0 (88)

 
 

3,7 (295)

 
 

NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%, ns : Non significatif

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page G

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.2 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon leur caractéristique socio-économique

Caractéristique
socio-

Degré de modernité

économique

Faible

Elevé

Ensemble

Variable

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Statut

d'occupation

 
 
 

Occupée

3,9 (2818)

0,36

-

5,9 (1362)

10,83***

0,07

4,5 (4180)

5,66**

0,03

Non occupée

3,4 (932)

(ns)

 

3,0 (939)

 
 

3,2 (1871)

 
 

NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%, ns : Non significatif

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Tableau 4.3 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon leurs caractéristiques socio-démographiques

Caractéristiques

Degré de modernité

socio-

démographiques

Faible

Elevé

Ensemble

Variables

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Age de la femme

 
 
 
 
 
 
 
 
 

15-19 ans

0,8 (591)

 
 

1,8 (328)

 
 

1,2 (920)

 
 

20-24 ans

2,4 (751)

 
 

3,3 (491)

 
 

2,7 (1243)

 
 

25-29 ans

5,3 (663)

 
 

5,1 (566)

 
 

5,1 (1228)

 
 

30-34 ans

3,9 (536)

29,72***

0,09

7,9 (365)

18,48***

0,09

5,5 (900)

39,64***

0,08

35-39 ans

4,6 (479)

 
 

4,7 (253)

 
 

4,6 (731)

 
 

40-44 ans

5,8 (362)

 
 

4,8 (186)

 
 

5,5 (549)

 
 

45-49 ans

5,4 (368)

 
 

7,1 (112)

 
 

5,6 (480)

 
 

Statut

matrimonial

 
 
 
 
 

Célibataire

4,3 (792)

 
 

4,0 (581)

 
 

4,2 (1373)

 
 

En union (Mariée/ Union libre)

2,8 (2389)

23,49***

0,08

4,1 (1419)

14,30***

0,08

3,3 (3809)

35,17***

0,08

Divorcée/Séparée/ Veuve

7,0 (569)

 
 

9,0 (301)

 
 

7,7 (869)

 
 

NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%, ns : Non significatif

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page H

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.5 : Prévalence du VIH/SIDA (en %) chez les femmes par degré de modernité selon leurs caractéristiques liées aux comportements sexuels à risque

Caractéristiques

Degré de modernité

liées aux
comportements
sexuels à risque

Faible

Elevé

Ensemble

Variables

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Taux de
prévalence
en %

Khi-
deux

V de
Cramer

Age au premier
rapport sexuel

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Avant 15 ans

3,7 (1129)

 
 

3,7 (378)

 
 

3,7 (1506)

 
 

De 15 à 17 ans

3,6 (1956)

1,92
(ns)

-

5,0 (1318)

5,09 (ns)

-

4,2 (3273)

1,25 (ns)

-

De 18 ans et plus

4,5 (644)

 
 

4,4 (593)

 
 

4,4 (1237)

 
 

Utilisation du
condom lors des
rapports sexuels

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Oui

4,0 (631)

 
 

9,4 (456)

 
 

5,6 (1142)

 
 

Non

3,6 (3079)

6,00**

0,04

3,8 (1820)

4,62*

0,05

3,7 (4844)

6,38**

0,03

Nombre de
partenaires
sexuels

 
 
 
 
 

Un seul

1,5 (536)

 
 

0,4 (24)

 
 

1,1 (819)

 
 

Plus d'un

4,1 (3214)

8,89***

0,05

5,3 (2017)

13,60***

0,08

4,6 (5232)

21,84***

0,06

NB : Seuil de signification : ***= 1% ; **= 5% ; *=10%, ns : Non significatif

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page I

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page J

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ANNEXE IV : Histogramme, coordonnées, contributions et cosinus carrés issues de l'AFCM pour chaque niveau d'analyse

Au niveau global (ensemble)

Graphique 4.9 : Histogramme des 32 premières valeurs propres

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page K

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.7 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page L

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.8.a : Description de l'axe factoriel 1 par les modalités actives

Axe Factoriel 1

Coordonnées Négatives

Coordonnées Positives

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Degré de modernité

Faible

Degré de modernité

Elevé

Département de résidence

Nord

Département de résidence

Brazzaville

Ethnie

Mochi

Pointe-Noire

Sangha-Likwala

Ethnie

Kongo

Autres ethnies

Religion

Catholique

Religion

Eglise de réveil

Protestante

Sans religion

Statut d'occupation

Non occupée

Statut d'occupation

Occupée

Age

15-19 ans

Statut matrimonial

En union

Statut matrimonial

Célibataire

Age au premier rapport sexuel

Avant 15 ans

Niveau de

connaissance sur le VIH/SIDA

Faible

 
 

Age au premier rapport sexuel

de 15 - 17 ans

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Tableau 4.8.b : Description de l'axe factoriel 2 par les modalités actives

Axe Factoriel 2

Coordonnées Négatives

Coordonnées Positives

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Département de résidence

Sud

Degré de modernité

Elevé

Ethnie

Kongo

Département de résidence

Nord

Punu/Duma

Ethnie

Mbochi

Religion

Protestante

Sangha-Likwala

Statu d'occupation

Occupée

Religion

Eglise de réveil

Age

35-39 ans

Statut d'occupation

Non occupée

40-44 ans

Age

15-19 ans

45-49

Statut matrimonial

Célibataire

Statut matrimonial

En union

Nombre de

partenaires sexuels

Un seul

Divorcée/Séparée/Veuve

 
 

Nombre de

partenaires sexuels

Plus d'un

 
 

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page M

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Au niveau du degré de modernité faible

Graphique 4.10 : Histogramme des 32 premières valeurs propres

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page N

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.9 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page O

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.10.a : Description de l'axe factoriel 1 par les modalités actives

Axe Factoriel 1

Coordonnées Négatives

Coordonnées Positives

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Département de
résidence

Pointe-Noire

Département de résidence

Nord

Sud

Ethnie

Mochi

Ethnie

Kongo

Sangha-Likwala

Punu/Duma

Autres ethnies

Religion

Catholique

Religion

Eglise de réveil

Protestante

Sans religion

Autres églises

Statut d'occupation

Non occupée

Statut d'occupation

Occupée

Statut matrimonial

Célibataire

Age

40-44 ans

Age

15-19 ans

45-49 ans

Age au premier rapport sexuel

Avant 15 ans

Age au premier rapport sexuel

de 15 - 17 ans

 
 

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Tableau 4.10.b : Description de l'axe factoriel 2 par les modalités actives

Axe Factoriel 2

Coordonnées Négatives

Coordonnées Positives

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Département de résidence

Brazzaville

Département de résidence

Nord

Pointe-Noire

Ethnie

Autres ethnies

Ethnie

Kongo

Religion

Sans religion

Religion

Catholique

Statu d'occupation

Occupée

Statut d'occupation

Non occupée

Age

30-34 ans

Age

15-19 ans

35-39 ans

20-24 ans

40-44 ans

Statut matrimonial

Célibataire

45-49

Niveau de

connaissance sur le VIH/SIDA

Faible

Statut matrimonial

En union

Age au premier rapport sexuel

de 15 à 17 ans

Divorcée/Séparée/Veuve

Nombre de

partenaires sexuels

Un seul

Nombre de

partenaires sexuels

Plus d'un

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Au niveau du degré de modernité élevé

Graphique 4.11 : Histogramme des 29 premières valeurs propres

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page P

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page Q

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.11 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page R

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 4.12.a : Description de l'axe factoriel 1 par les modalités actives

Axe Factoriel 1

Coordonnées Négatives

Coordonnées Positives

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Statut sérologique

Séropositive

Statut sérologique

Séronégative

Statut d'occupation

Occupée

Département de résidence

Pointe-Noire

Age

25-29 ans

Ethnie

Kongo

30-34 ans

Religion

Catholique

40-44 ans

Statut d'occupation

Non occupée

45-49 ans

Age

15-19 ans

Statut matrimonial

En union

20-24 ans

Divorcée/séparée/veuve

Statut matrimonial

Célibataire

Niveau de

connaissance sur le VIH/SIDA

Moyen

Niveau de

connaissance sur le VIH/SIDA

Elevé

Nombre de

partenaires sexuels

Plus d'un

Age au premier rapport sexuel

De 15 à 17 ans

 
 

Nombre de

partenaires sexuels

Un seul

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Tableau 4.12.b : Description de l'axe factoriel 2 par les modalités actives

Axe Factoriel 2

Coordonnées Négatives

Coordonnées Positives

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Statut sérologique

Séropositive

Statut sérologique

Séronégative

Département de
résidence

Pointe-Noire

Département de
résidence

Brazzaville

Sud

Nord

Ethnie

Kongo

Ethnie

Mbochi

Punu/Duma

Téké/kôta

Religion

Catholique

Autres ethnies

Protestante

Religion

Eglise de réveil

Statut d'occupation

Occupée

Sans religion

Age au premier rapport sexuel

De 15 à 17 ans

Age au premier rapport sexuel

De 18 ans et plus

Utilisation du condom lors des rapports sexuels

Oui

Nombre de

partenaires sexuels

Un seul

Nombre de

partenaires sexuels

Plus d'un

 
 

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

ANNEXE V : Tableaux relatifs au Risques d'infection par le VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo

Tableau 5.4.a : Risques relatifs d'infection par le VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo (au niveau global)

Variables

Effets
bruts

Effets nets (Odds ratio)

A

A à B

A à C

A à D

A à E

A à F

A à G

A à H

A à I

A à J

A à K

M0

M1

M2

M3

M4

M5

M6

M7

M8

M9

M10

M11

A-Âge

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

15-19 ans

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

20-24 ans

2,37**

2,37**

2,35**

2,43**

2,37**

2,37**

2,33**

2,89***

2,92***

2,90***

2,93***

2,49**

25-29 ans

4,58***

4,58***

4,47***

4,54***

4,43***

4,47***

4,36***

6,17***

6,13***

6,13***

6,23***

5,03***

30-34 ans

4,93***

4,93***

4,88***

5,01***

5,02***

5,04***

4,88***

7,17***

7,46***

7,44***

7,51***

6,01***

35-39 ans

4,06***

4,06***

4,07***

4,08***

4,08***

4,06***

3,93***

5,67***

5,71***

5,72***

5,68***

4,57***

40-44 ans

4,88***

4,88***

4,90***

4,87***

5,01***

4,95***

4,77***

7,25***

7,16***

7,16***

7,33***

6,02***

45-49 ans

5,10***

5,10***

5,26***

5,37***

5,45***

5,40***

5,21***

7,02***

6,92***

6,87***

7,15***

6,09***

B-Degré de modernité

*

 

*

ns

ns

ns

Ns

ns

*

*

**

**

Faible

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Elevé

1,26*

 

1,26*

1,27 ns

1,18 ns

1,21 ns

1,21 ns

1,29 ns

1,36*

1,35*

1,39**

1,35**

C-Département de résidence

***

 
 

***

***

***

***

***

***

***

***

***

Brazzaville

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Pointe-Noire

2,16***

 
 

2,26***

2,46***

2,48***

2,46***

2,38***

2,46***

2,49***

2,50***

2,48***

Nord

0,80 ns

 
 

0,95 ns

0,82 ns

0,84 ns

0,82 ns

0,91 ns

0,85 ns

0,86 ns

0,87 ns

0,86 ns

Sud

1,52**

 
 

1,67***

1,68**

1,68**

1,65**

1,76***

1,80***

1,82***

1,87***

1,83***

D-Ethnie

***

 
 
 

***

***

***

***

***

***

***

***

Kongo

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Téké/Kôta

1,23 ns

 
 
 

1,67***

1,72***

1,72***

1,67***

1,67***

1,67***

1,67***

1,68***

Mbochi

1,09 ns

 
 
 

1,79**

1,86***

1,87***

1,77**

1,80**

1,80**

1,77**

1,79**

Punu/Duma

2,48***

 
 
 

2,14***

2,21***

2,21***

2,10***

2,08***

2,09***

2,08***

2,03***

Sagnha-Likwala

0,48 ns

 
 
 

1,00 ns

1,04 ns

1,05 ns

0,99 ns

1,05 ns

1,05 ns

1,07 ns

1,05 ns

Mbéré(Mbéti)

1,03 ns

 
 
 

1,56 ns

1,62 ns

1,63 ns

1,58 ns

1,57 ns

1,58 ns

1,62 ns

1,61 ns

Autres ethnies

0,12 ns

 
 
 

0,21 ns

0,21 ns

0,21 ns

0,21 ns

0,20 ns

0,20 ns

0,20 ns

0,21 ns

Etrangers

0,78 ns

 
 
 

1,00 ns

1,05 ns

1,06 ns

1,18 ns

1,18 ns

1,18 ns

1,16 ns

1,19 ns

E-Religion

ns

 
 
 
 

ns

Ns

ns

ns

ns

ns

ns

Catholique

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page S

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Protestant

1,07 ns

 
 
 
 

0,89 ns

0,89 ns

0,95 ns

0,92 ns

0,92 ns

0,91 ns

0,93 ns

Musulman

0,12 ns

 
 
 
 

0,10 ns

0,10 ns

0,13 ns

0,12 ns

0,12 ns

0,13 ns

0,15 ns

Eglise de réveil

0,97 ns

 
 
 
 

0,87 ns

0,87 ns

0,90 ns

0,87 ns

0,87 ns

0,87 ns

0,88 ns

Autres églises

1,31 ns

 
 
 
 

1,10 ns

1,10 ns

1,16 ns

1,14 ns

1,14 ns

1,13 ns

1,15 ns

Sans religion

0,90 ns

 
 
 
 

0,82 ns

0,81 ns

0,85 ns

0,82 ns

0,82 ns

0,82 ns

0,83 ns

F-Statut d'occupation

**

 
 
 
 
 

Ns

ns

ns

ns

ns

ns

Occupée

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Non occupée

0,70**

 
 
 
 
 

0,92 ns

0,90 ns

0,88 ns

0,88 ns

0,89 ns

0,90 ns

G-Statut matrimonial

***

 
 
 
 
 
 

***

***

***

***

***

Célibataire

Réf

 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

En union

0,78 ns

 
 
 
 
 
 

0,43***

0,43***

0,43***

0,44***

0,44***

Divorcée/séparée/veuve

1,91***

 
 
 
 
 
 

1,05 ns

1,04 ns

1,05 ns

1,07 ns

1,07 ns

H-Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

**

 
 
 
 
 
 
 

**

**

***

**

Faible

Réf

 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,39**

 
 
 
 
 
 
 

1,53**

1,53**

1,54***

1,53**

Elevé

1,34*

 
 
 
 
 
 
 

1,46**

1,48**

1,49**

1,50**

I-Age au premier rapport sexuel

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

ns

ns

Avant 15 ans

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

De 15-17 ans

1,13 ns

 
 
 
 
 
 
 
 

1,09 ns

1,07 ns

1,08 ns

De 18 ans et plus

1,20 ns

 
 
 
 
 
 
 
 

1,07 ns

1,07 ns

1,18 ns

Utilisation du condom lors des derniers rapports sexuels

**

 
 
 
 
 
 
 
 
 

**

**

Oui

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Non

0,60**

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,59**

0,58**

J-Nombre de partenaires sexuels

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

***

Un seul

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Plus d'un

4,18***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,97***

Valeur du Khi-deux

47,53

50,76

80,07

101,38

105,37

105,62

144,85

153,78

155,4

162,96

176,33

Significativité du Khi-deux

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

R-deux de Nagelkerke

0,0229

0,0244

0,0385

0,0488

0,0507

0,0508

0,0697

0,074

0,0747

0,0784

0,0848

Effectifs

6051

6051

6051

6051

6051

6051

6051

6051

6051

6051

6051

NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; ** Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non significatif ; Réf= modalité de référence

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page T

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page U

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 5.4.b : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo (au niveau du degré de modernité faible)

Variables

Effets
bruts

Effets nets (Odds ratio)

A

A à B

A à C

A à D

A à E

A à F

A à G

A à H

A à I

A à J

M0

M1

M2

M3

M4

M5

M6

M7

M8

M9

M10

A-Âge

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

15-19 ans

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

20-24 ans

2,75**

2,75**

2,76**

2,63*

2,64*

2,78**

3,90***

3,89***

3,86***

3,82***

3,27**

25-29 ans

6,19***

6,19***

5,98***

5,80***

5,80***

6,29***

9,80***

9,63***

9,43***

9,16***

7,60***

30-34 ans

4,50***

4,50***

4,44***

4,39***

4,36***

4,79***

8,28***

8,29***

8,14***

7,99***

6,51***

35-39 ans

5,37***

5,37***

5,23***

5,21***

5,16***

5,78***

9,97***

9,89***

9,66***

9,36***

7,70***

40-44 ans

6,78***

6,78***

6,47***

6,45***

6,39***

7,14***

12,43***

11,90***

11,59***

11,30***

9,57***

45-49 ans

6,30***

6,30***

6,66***

6,72***

6,66***

7,51***

11,35***

10,41***

10,16***

9,93***

8,58***

B-Département de résidence

***

 

***

***

***

***

***

***

***

***

***

Brazzaville

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Pointe-Noire

3,27***

 

3,31***

3,31***

3,02***

3,07***

2,75***

2,91***

2,89***

2,87***

2,86***

Nord

1,16 ns

 

1,17 ns

1,19 ns

1,16 ns

1,22 ns

1,34 ns

1,21 ns

1,20 ns

1,22 ns

1,20 ns

Sud

2,03***

 

1,86**

1,59 ns

1,54 ns

1,65*

1,73*

1,79**

1,79**

1,77*

1,74*

C-Ethnie

***

 
 

***

***

***

**

***

***

***

***

Kongo

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Téké/Kôta

0,94 ns

 
 

1,20 ns

1,16 ns

1,16 ns

1,15 ns

1,15 ns

1,15 ns

1,14 ns

1,15 ns

Mbochi

0,63 ns

 
 

0,99 ns

0,95 ns

0,93 ns

0,85 ns

0,92 ns

0,91 ns

0,87 ns

0,88 ns

Punu/Duma

2,55***

 
 

2,51***

2,45***

2,45***

2,14**

2,23***

2,23***

2,29***

2,24***

Sagnha-Likwala

0,54 ns

 
 

0,86 ns

0,86 ns

0,87 ns

0,76 ns

0,88 ns

0,88 ns

0,89 ns

0,87 ns

Mbéré(Mbéti)

1,21 ns

 
 

1,57 ns

1,52 ns

1,56 ns

1,42 ns

1,56 ns

1,55 ns

1,52 ns

1,55 ns

Autres ethnies

0,15 ns

 
 

0,21 ns

0,20 ns

0,20 ns

0,20 ns

0,18 ns

0,18 ns

0,18 ns

0,19 ns

Etrangers

0,54 ns

 
 

0,67 ns

0,68 ns

0,68 ns

0,78 ns

0,82 ns

0,83 ns

0,81 ns

0,83 ns

D-Religion

ns

 
 
 

ns

ns

ns

ns

ns

ns

ns

Catholique

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Protestant

1,27 ns

 
 
 

1,06 ns

1,06 ns

1,12 ns

1,08 ns

1,08 ns

1,09 ns

1,09 ns

Musulman

0,31 ns

 
 
 

0,28 ns

0,28 ns

0,37 ns

0,40 ns

0,39 ns

0,37 ns

0,37 ns

Eglise de réveil

0,96 ns

 
 
 

1,07 ns

1,08 ns

1,11 ns

1,08 ns

1,07 ns

1,06 ns

1,06 ns

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page V

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Autres églises

1,43 ns

 
 
 

1,18 ns

1,19 ns

1,27 ns

1,25 ns

1,25 ns

1,27 ns

1,27 ns

Sans religion

1,58 ns

 
 
 

1,50 ns

1,51 ns

1,51 ns

1,41 ns

1,42 ns

1,46 ns

1,43 ns

E-Statut d'occupation

ns

 
 
 
 

ns

ns

ns

ns

ns

ns

Occupée

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Non occupée

0,90 ns

 
 
 
 

1,34 ns

1,27 ns

1,24 ns

1,25 ns

1,25 ns

1,27 ns

F-Statut matrimonial

**

 
 
 
 
 

***

***

***

***

***

Célibataire

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

En union

0,65**

 
 
 
 
 

0,34***

0,33***

0,33***

0,35***

0,36***

Divorcée/séparée/veuve

1,67**

 
 
 
 
 

0,80 ns

0,80 ns

0,80 ns

0,83 ns

0,86 ns

G-Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

***

 
 
 
 
 
 

***

***

***

***

Faible

Réf

 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,54*

 
 
 
 
 
 

1,68**

1,70**

1,71**

1,71**

Elevé

1,92***

 
 
 
 
 
 

1,94***

1,94***

1,96***

1,98***

H-Age au premier rapport sexuel

ns

 
 
 
 
 
 
 

ns

ns

ns

Avant 15 ans

Réf

 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

De 15-17 ans

0,97 ns

 
 
 
 
 
 
 

0,94 ns

0,95 ns

0,95 ns

De 18 ans et plus

1,21 ns

 
 
 
 
 
 
 

1,03 ns

1,04 ns

1,14 ns

Utilisation du condom lors des derniers rapports sexuels

**

 
 
 
 
 
 
 
 

**

**

Oui

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Non

0,42**

 
 
 
 
 
 
 
 

0,43**

0,43**

I-Nombre de partenaires sexuels

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

*

Un seul

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Plus d'un

2,91***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,11*

Valeur du Khi-deux

33,76

55,37

67,61

69,46

71,08

98,2

108,11

108,82

114,53

119

Significativité du Khi-deux

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

R-deux de Nagelkerke

0,0281

0,0461

0,0563

0,0578

0,0591

0,0817

0,09

0,0904

0,0954

0,0992

Effectifs

3750

3750

3750

3750

3750

3750

3750

3750

3750

3750

NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; ** Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non significatif ; Réf= modalité de référence

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page W

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Tableau 5.4.c : Risques relatifs d'infection au VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo (au niveau du degré de modernité élevé)

Variables

Effets
bruts

Effets nets (Odds ratio)

A

A à B

A à C

A à D

A à E

A à F

A à G

A à H

A à I

A à J

M0

M1

M2

M3

M4

M5

M6

M7

M8

M9

M10

A-Âge

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

15-19 ans

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

20-24 ans

1,95 ns

1,95 ns

2,12 ns

2,12 ns

2,21 ns

1,99 ns

2,15 ns

2,28 ns

2,31 ns

2,43*

1,92 ns

25-29 ans

3,10**

3,10**

3,34***

3,38***

3,52***

2,88**

3,53**

3,73***

3,75**

3,97***

2,89**

30-34 ans

5,03***

5,03***

5,48***

6,29***

6,51***

5,15***

6,09***

6,74***

6,79***

6,87***

5,22***

35-39 ans

2,83**

2,83**

2,91**

3,03**

2,86**

2,23 ns

2,48 ns

2,59*

2,62*

2,61 ns

1,88 ns

40-44 ans

3,06**

3,06**

3,31**

3,86**

3,97**

2,94*

3,66**

3,82**

3,89**

3,99**

2,96*

45-49 ans

4,36***

4,36***

4,33***

4,59***

4,48***

3,46**

4,13**

4,46**

4,07**

4,18**

3,02*

B-Département de résidence

***

 

***

***

***

***

***

***

***

***

***

Brazzaville

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Pointe-Noire

1,76***

 

1,84***

2,36***

2,42***

2,30***

2,40***

2,45***

2,47***

2,51***

2,52***

Nord

0,47 ns

 

0,49 ns

0,47 ns

0,49 ns

0,44 ns

0,47 ns

0,53 ns

0,49 ns

0,48 ns

0,46 ns

Sud

2,22**

 

2,32**

3,03***

3,33***

3,12***

3,37***

3,49***

3,65***

3,98***

4,26***

C-Ethnie

**

 
 

***

***

***

***

***

***

***

***

Kongo

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Téké/Kôta

1,71**

 
 

2,38***

2,64***

2,72***

2,60***

2,70***

2,69***

2,79***

2,92***

Mbochi

1,72**

 
 

2,74***

3,12***

3,12***

3,28***

3,37***

3,31***

3,45***

3,55***

Punu/Duma

2,32**

 
 

1,72 ns

1,92 ns

1,95 ns

2,00 ns

1,90 ns

1,92 ns

1,92 ns

1,93 ns

Mbéré(Mbéti)

0,70 ns

 
 

1,08 ns

1,25 ns

1,47 ns

1,46 ns

1,44 ns

1,47 ns

1,79 ns

1,82 ns

Etrangers

1,19 ns

 
 

1,44 ns

1,89 ns

1,92 ns

2,08*

2,00 ns

2,10*

2,10*

2,28*

D-Religion

ns

 
 
 

ns

*

ns

*

*

ns

ns

Catholique

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Protestant

0,87 ns

 
 
 

0,71 ns

0,70 ns

0,72 ns

0,71 ns

0,70 ns

0,71 ns

0,72 ns

Eglise de réveil

0,93 ns

 
 
 

0,69 ns

0,66*

0,67 ns

0,65*

0,63*

0,65 ns

0,65 ns

Autres églises

1,28 ns

 
 
 

1,03 ns

0,98 ns

1,04 ns

1,02 ns

1,02 ns

1,04 ns

1,07 ns

E-Statut d'occupation

***

 
 
 
 

**

**

**

*

**

**

Occupée

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation, Octobre 2012 Page X

Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les femmes en République du Congo.

Non occupée

0,49***

 
 
 
 

0,60**

0,60**

0,61**

0,62*

0,61**

0,60**

F-Statut matrimonial

***

 
 
 
 
 

ns

*

ns

ns

ns

Célibataire

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

En union

1,00 ns

 
 
 
 
 

0,65 ns

0,62*

0,63 ns

0,65 ns

0,64 ns

Divorcée/séparée/veuve

2,38***

 
 
 
 
 

1,64 ns

1,58 ns

1,63 ns

1,72 ns

1,57 ns

G-Niveau de connaissance sur le VIH/SIDA

ns

 
 
 
 
 
 

**

**

*

**

Faible

Réf

 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,43 ns

 
 
 
 
 
 

1,62**

1,63**

1,59*

1,60**

Elevé

0,92 ns

 
 
 
 
 
 

1,10 ns

1,16 ns

1,72 ns

1,19 ns

H-Age au premier rapport sexuel

ns

 
 
 
 
 
 
 

ns

ns

ns

Avant 15 ans

Réf

 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Réf

De 15-17 ans

1,38 ns

 
 
 
 
 
 
 

1,27 ns

1,19 ns

1,21 ns

De 18 ans et plus

1,20 ns

 
 
 
 
 
 
 

1,15 ns

1,07 ns

1,20 ns

Utilisation du condom lors des derniers rapports sexuels

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

ns

Oui

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Réf

Non

0,80 ns

 
 
 
 
 
 
 
 

0,88 ns

0,87 ns

I-Nombre de partenaires sexuels

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

**

Un seul

Réf

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réf

Plus d'un

10,79***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

8,85**

Valeur du Khi-deux

19,94

32,53

48,95

54,13

58,98

72,03

75,76

80,42

86,25

98,59

Significativité du Khi-deux

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

R-deux de Nagelkerke

0,0228

0,0372

0,0563

0,063

0,0687

0,0838

0,0883

0,0937

0,1005

0,1149

Effectifs

2301

2301

2301

2301

2301

2301

2301

2301

2301

2301

NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; ** Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non significatif ; Réf= modalité de référence

Source : Exploitation des données de l'ESISC-I (2009), République du Congo.






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus